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[13/10/1995] Apaiser l'esprit | ft. Onixya Wintersong

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Jeu 30 Avr 2020 - 17:38

#1
Apaiser l'esprit
Ven.
13 oct.

On était mi-octobre et Ariel arborait déjà des cernes grandioses. Sans vraiment de raison apparente : il allait bien, il mangeait bien, il dormait apparemment bien – en tout cas, même en fouillant profondément dans sa mémoire, pas de cauchemar à l'horizon. Les professeurs, à part Ombrage et Kayser, n'étaient pas plus odieux que d'habitude. Ses amis étaient toujours aussi soudés et malgré une petite divergence d'opinion, Jules et lui s'entendaient toujours aussi bien.

Il aurait aimé aller nager pour se détendre, mais deux obstacles s'opposaient à son idée : l'eau commençait à être glaciale ; et la dernière fois qu'il avait fait trempette, le lendemain de sa rencontre avec la petite Serpentard, un banc de poissons avaient eu la mauvaise idée de frôler son ventre. Il avait aussitôt fait demi-tour, le cœur palpitant et les nerfs en vrac.

À son retour, il avait hurlé dans les oreilles de Tom et Louisa qui loin d'être réconfortants, s'étaient pliés de rire à s'en tenir le ventre.

Enfin bref, la pression s'accumulait et Ariel sentait bien que le risque qu'il parte en crise également.

Désormais il savait les gérer mais c'était toujours très épuisant mentalement. Et les éléments déclencheurs qui demeuraient inconnus...

Il avait décidé de se prendre en main ; il ne serait plus la victime impuissante des rebondissements rocambolesques de son cerveau et de ses états d'esprit, il irait au devant. Ariel avait entendu dire que la nouvelle infirmière était compréhensive. Qu'elle se maintenait à l'écoute de ses élèves, s'efforçait de comprendre leurs maux et restait disponible pour discuter si l'envie leur en prenait. Apparemment, selon les dires, elle était bien plus avenante que son homologue Mrs Pomfresh – qui sans être une peau de vache, ne donnait pas vraiment envie de s'aventurer sur le terrain des confidence. Le jeune Serdaigle ne l'avait rencontrée qu'une fois, mais pour que son plan aboutisse, il était nécessaire que les rumeurs soient vraies.

Il vérifia que personne ne faisait attention à lui dans la Salle Commune, se répéta une nouvelle fois son argumentaire, souffla un bon coup et franchit la porte qui leur permettait d'aller et venir dans leur antre.

Les couloirs étaient déserts, ce qui l'arrangeait bien. Il ne commettait aucune infraction mais certains professeurs avaient une fâcheuse tendance à poser les questions qui fâchaient. Autant ne pas se faire remarquer.

Il inspira. Souffla.

Sans trop savoir pourquoi, il stressait. Sa demande n'était pas anodine : elle l'emmenait vers de nouveaux horizons, ceux de la médicamentation. Des horizons qu'il s'était toujours refuser à explorer auparavant. Mais avec l'arrivée d'Ombrage, les crises lui octroyaient de moins en moins de répit. Ce n'était pas comme s'il hyperventilait tous les jours, mais il pleurait bien trop régulièrement à son goût et ça l'épuisait. Les retenues que Kayser lui avait imposées n'arrangeait rien à son état : de jour en jour, la charge mentale augmentait et de jour en jour, sa sensibilité grandissait. Sa perception de ce qui l'entourait se déformait peu à peu ; il s'en rendait compte sans trop savoir comment réagir.

Et puis avoir rencontré Joris de Beauvoir ne l'avait pas rassuré. Au contraire. Il ne voulait pas finir à l'infirmerie à chaque fois qu'il perdait le contrôle.

Il entra dans l'infirmerie, mélange d'antique et d’aseptisé. Immédiatement, il prit la direction du bureau de Wintersong et de Pomfresh. Encore un frein : Ariel espérait de tout son cœur que la seconde ne soit pas présente. Il n'avait aucune idée de comment elles s'organisaient, si ce n'était qu'elles avaient le même bureau.

Ariel frappa du poing contre la porte, attendit qu'on l'invite, entra.

— Bonjour, dit-il prudemment. Je dérange ? Je peux repasser plus tard, s'il le faut.

L'infirmière avait l'air très occupée. D'une part il ne souhaitait pas la déranger, d'autre part il était nécessaire qu'il ait tout son temps pour exposer son problème et ses raisons. Parce qu'il se doutait bien que de prescrire des anti-anxiolytiques ou des anti-dépresseurs, ce n'était pas quelque chose qu'on faisait à la légère.

En bon Serdaigle qu'il était, il s'était renseigné sur le sujet : les premiers visent à calmer une grosse crise d'angoisse en shootant la personne, mais cette dernière a tendance à s'endormir et ça peut engendrer de la dépendance sur le long terme. Les deuxièmes répondent peut-être un peu moins à sa problématique : ce sont des médicaments qui agissent sur les hormones du bonheur au niveau neuronal. C'est-à-dire que chez un dépressif, un déséquilibre à lieu entre les neurones émetteurs de ces hormones et les neurones récepteurs, au niveau du neurotransmetteur. Le but du médicament est de réparer ce neurotransmetteur, un peu comme réparer un pont entre deux rives. Sur le long terme, l'antidépresseur n'engendre pas de dépendance. Il réapprend simplement le neurotransmetteur à fonctionner correctement. Le seul hic, c'est que ses effets ne sont visibles qu'au bout de plusieurs semaines.

En tout cas, c'est ce qu'avait compris Ariel entre la masse d'informations qu'il avait ingurgitée.

Les potions sorcières avaient sensiblement les mêmes effets que les comprimés moldus, si ce n'est qu'elles agissaient plus vite et plus longtemps.

Évidemment, le jeune garçon savait que pour son cas, les anti-anxiolytiques étaient plus indiqués, mais le risque de dépendance lui faisait fichtrement peur.

— J'ai, hm... des problèmes d'anxiété, hésita-t-il, et je me suis dit que vous sauriez peut-être m'indiquer, je ne sais pas, une solution pour les apaiser.

Très mauvaise entrée en matière, se dit-il. Il ne restait plus rien du texte qu'il avait soigneusement écrit et répété avant de venir.

— C'est-à-dire que j'ai lu qu'il y avait des traitements, pour ça, des potions, et que peut-être vous pourriez m'en donner... ou pas, finit-il, la voix inaudible.

À présent, il se demandait pourquoi il avait pris la peine de venir. La parole d'un enfant n'était jamais légitime, se rappela-t-il. Et il avait vécu avec ses angoisses pendant cinq ans – il avait commencé à se mettre à pleurer pour aucune raison autour de ses huit ans.

Pourquoi ne pas continuer à subir en silence ?



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Mar 12 Mai 2020 - 23:58
♪ Apaiser l'esprit ♪ 


Un grain après l'autre les seconde s'écoule dans le grand sablier. Une minute après l'autre mon souffle peine a garder une constance sereine et calme, mais les heures qui nous sépare du grand chambardement supposé par la dernière lui de pleine lune. Nous arrivons à la moitié du temps et j'ai le besoin d'entendre le son de ma voix. Je peine a supporter l'angoisse du silence et les réflexions qu'elle m'apporte. Ils évident que je crois en leurs murmures tout comme il est évident que je ne peu rien faire d'autre que d'attendre et d'être prête pour un danger inconnu mais inévitable comme l'impacte du douzième coup de minuit.

L'infirmerie était si calme a ce moment-là que n'importe qui aurait pu m'entendre chanter en surveillant la décoction que j'avais sur le feu. Dans la seule ambiance que celle de divagation vocal, j'ai été prise d'un sursaut tant que je n'attendais pas a ce qu'on la perturbe.

« ...C'est ouvert ! »

Un jeune Serdaigle a laisser entrer le bout de son timide museau dans mon bureau alors que je pris le temps d'enchanter ma montre pour être avertie lorsque le chaudron soit prêt. Il approche un peu plus, laissant transparaître enfin a la lumière les boucles de sa chevelure brune.

« Bonjour, Je dérange ? Je peux repasser plus tard, s'il le faut. »


C'est non sans une certaine tendresse et bienveillance que je lui laisse voir les perles blanches d'un doux sourire rassurant. Il est et sera toujours le bienvenu ici et qu'importe l'heure ou le temps qu'il fait. J'ai très rapidement ressenti qu'il ne semblait ni blesser, ni malade non. On dirait plutôt que quelque chose le troublait, encore une fois, il n'avait pas à s'en faire et suivre l'invitation d'un lent geste du bras pour l'inviter à prendre place.

«  Vous ne pouviez pas mieux tomber ! Aimez-vous les amandes, jeune homme ? »

Comme toute-bonne anglaise d'adoption, j'ai préparé une tasse de thé fumante, réchauffer en un tour de baguette,  pour mon invité avant d'y joindre sa jumelle pour moi-même. Un thé Earl Grey somme tout à fait classique d'une gamme très correcte, du moins pour mon palet et mes papilles. Je n'avais pas vraiment besoin d'attendre sa réponse non plus pour extraire de mon tiroir secret une boite métallique. La fameuse boite métalique que toutes les grand-mères ont disposé dans leurs cuisine et qui renferme de précieux trésors ; des biscuits. Il a tout le loisir de participer a cette collation imprévue ou non mais il savait désormais a quoi s'attendre de ses douceurs, elles sont aux amandes.

C'est une fois que je suis sûre qu'il soit bien confortablement installé avec moi que je prends à nouveau la parole pour la question rhétorique de circonstance.

«  Alors...qu'est-ce que je peux faire pour vous, mon jeune ami ? »

Malgré qu'il est fait la démarche de venir jusqu'ici, j'ai pu lire au travers de sa voix et de ses miroirs oculaire une hésitation. Le problème semblait un peu épineux visiblement et je souligne d'un autre sourire qu'il n'y a aucune raison d'hésiter, que je l'aiderai qu'importe l'obstacle qu'il tente de traverse. Ses yeux ne sont pas les seule a jurler l'instabilité de la situation et les premier signe sont visible déjà sur nos enfants. Il a fait le plus dure, franchir les porte de l'infirmierie et commencer a me montrer lentement ses blessures.

«  J'ai, hm... des problèmes d'anxiété, et je me suis dit que vous sauriez peut-être m'indiquer, je ne sais pas, une solution pour les apaiser. »

Mon sourire s'est effacé derrière un air légèrement songeur l'espace de quelques secondes. Encore un autre petit être aux cœurs prisonniers dans un étau et a l'esprit embrumé. Il faut dire que Poudlard est en train de changer sous les griffes du professeur Ombrage, mais qu'on ne s'en fasse pas, le ministère la préconisent comme de bon conseil à suivre pour l'éducation de nos chérubins. La preuve vivante sous la prunelle de mes yeux bleus, c'est la tâche qui m'incombe de lui apporter des réponse et une bulle d'air. Il y a tellement d'autres solutions pour lui qui pourrait le faire grandir... Même si elles sont forcément plus douloureuses. La route pour le bonheur est faite d'obstacle et plus la volonté est forte pour y parvenir, plus puissante sont les ombres qui tentent de l'agripper s'il ne fait pas attention où se relâche trop vite. Je ne fixe malheureusement pas les règles du jeu...

« C'est-à-dire que j'ai lu qu'il y avait des traitements, pour ça, des potions, et que peut-être vous pourriez m'en donner... ou pas... »

Sa voix devient plus faible, plus pudique, plus craintive aussi. Ses pensées ont l'air de peser lourd sur son esprit, mais pas n'importe qu'elle partie. Je me doute un peu qu'il sache qu'il existe des potions sans risques pour apaiser ses tourments....Il avait besoin d'un conseil d'éthique. Les enfants grandissent trop vite, je ne vois pas ça comme une très bonne chose, mais il n'y a pas quoi mon nom sur l'affiche de cette immense mascarade que nous vivons aujourd'hui. L'innocence vole en éclats sous mes yeux déjà meurtrie de révélation que je ne voulais pas connaître. Cette ambiance lourde était la preuve que le Seigneur des ténèbres est à nouveau en marche sur notre société.

«  Et Bien... »

Je pourrais le bercer un peu plus dans l'enfance, l'innocence et lui cacher tendrement les yeux des vérités inavouables de nos erreurs. Nous sommes tous responsable de la pression qui s'abats sur les frêles épaules du jeune homme. C'est nous qui l'avons pousser aux portes de mon bureau pour y chercher un conseil sur une maladie mentale dont il ne devrait pas se préoccuper avant d'être enfoncé de plusieurs mètres sur le chemin de l'âge de raison. J'ai plutôt préféré me sucrer le bec en mordant dans l'une des navettes délicatement parfumées.

«  Il n'y a rien qui me limite, par votre âge, a vous donnez de quoi calmer votre anxiété, effectivement. Il existe de nombreuses potions capable d'apaiser temporairement vos tourments. »

Cette image de ce jeune homme en quête de solution a cet état m'heurtais plus que mon visage harmonieux et la tendresse de ma voix ne lui laisse entendre. J’espère simplement qu'il accepte de me laisser l'aider porter cette charge le temps que je puisse renforcer ses épaules et sa sature pour qu'il puisse continuer seul.

Une question éthique. Je peu lui donner ce dont il pense avoir besoin, mais je suis personnellement contre, surtout si jeune. Les enfants ont besoin d'apprendre à faire fasse à leurs problèmes et les surmonter accompagné par des regards et des paroles pleine de bienveillance et de soutiens, de sage conseil apportant l'apprentissage de la remise en question de soit et bien d'autres choses encore.

« ...Ce n'est cependant pas ce que je conseillerai a votre âge de commencer a vous accoutumer a un cours instant de paix éphémère qui pourrais en appeler de nouveau. »


Une légère pause pour remuer le sucre de mon thé, une légère pause pour observer ses deux mirettes attentives. Il se pose des questions dont les graines ne devraient pas encore être semées et par les temps qu'il court, mieux vaux la rude lame de l'honnêteté plutôt que le doux chant de l'ignorance.

«  Ce sont des moyens qui ont une certaine légitimité cependant dans un état avancer...Est-ce que vous seriez d'accord pour m'expliquer ce qui vous pousse a vous posez ce genre de question, dans un premier temps ? »

Si il accepte de me montrer d'avantage de ses maux, il y avais de forte chance que je le laisse expérimenter une autre médecine plus discrète et beaucoup plus humaine mais pas moins douloureuse, certes. Je ne tiens pas vraiment a donner a un enfant de quoi calmer des pensée désordonné et brouillon qui pourrais d'avantage le perdre en nourrissant un manque de confiance sur le non fonctionnement du traite. Ses médicaments ont eux seul ne sont pas des remèdes déjà pour les maux des adultes. Il doit apprendre...

Je n'ai rien perdu de mon calme et de ma sérénité habituelle comme à chaque instant où je rencontre quelqu'un en quête d'un chemin ou s'engager. Leurs problèmes sont les miens et une priorité capitale. Mon existence est transparente et mon souffle ne me fait vivre que pour entendre leurs éclats de rire sincère chasser les nuages que l'ombre d'une menace encore peu définit tente de faire planer dans leurs vie. J'ai besoin de ses rires pour me sentir en vie...
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Lun 25 Mai 2020 - 14:57

#2
Apaiser l'esprit
Ven.
13 oct.

Ariel n’avait aperçu la nouvelle infirmière, Miss Wintersong, qu’en de rares fois. Dans son esprit régnait encore l’image de Pomfresh, efficace et sans fioritures. S’il fallait boire une potion abominable, alors le patient boirait cette potion abominable sans râler. S’il fallait souffrir toute la nuit pour faire repousser ses os, il s’en accommoderait sans une plainte. La quadragénaire avait de la compassion, évidemment – elle n’aurait sans doute pas été infirmière dans le cas contraire. Elle savait rassurer, être sensible, accompagner. Mais elle ne plaignait jamais ni ne prenait en pitié.

Efficacité.

Le jeune Serdaigle ne savait pas si Wintersong était ainsi. Tout ce qu’il savait, c’était que la première impression intimidante de la jeune femme, toute de noir vêtue, au maquillage assumé, s’avérait biaisée.

Il en avait eu la preuve deux fois : la première lors de sa crise d’angoisse, où malgré l’empressement avec lequel elle l’avait soigné, une grande bienveillance s’était un peu dévoilée ; la seconde à présent, ou au lieu de rire au nez de l’adolescent ou d’expédier sa demande, Wintersong lui offrait du thé et des petits gâteaux. Si les lieux institutionnels lui faisaient l’effet d’un baume apaisant et du jugement dernier tout à la fois, les biscuits aux amandes le rassurèrent quant aux intentions de l’infirmière. Il les accepta en hochant la tête.

Les douceurs avaient le goût de sucre, d’amandes et de miel. Ils évoquaient vaguement les tea times dont ses parents raffolaient le week-end. Une source de plaisir, disaient-ils. Quatorze heures : réunion dans le living-room ou sur la terrasse du jardin et puis ça parlait, ça commérait, ça débattait. Ils aimaient inviter leurs amis. Ariel et Amy n’avaient pas souvent eu le droit d’y participer – ils étaient jeunes et c’était un moyen pour les adultes de se retrouver -, mais le petit garçon avait parfois réussi à voler un biscuit abandonné.

— Alors… qu’est-ce que je peux faire pour vous, mon jeune ami ?, finit par demander Wintersong, parce qu’il fallait bien commencer quelque part.

Peut-être était-ce voulu, mais les gâteaux avaient détourné son esprit quelques instants. Le temps d’une bouchée, d’un croc, Ariel n’était plus à Poudlard mais à Liverpool. Liverpool et ses maisons identiques, ses briques, ses rues et ses clôtures.

Un peu désorienté et pas tout à fait sûr que sa démarche était la bonne, il expliqua la raison de sa venue. Son problème, la solution qu’il avait imaginée. Même si Wintersong était là pour l’aiguiller dans ses problèmes de santé, il essaya de ne pas se donner l’air trop pitoyable. Il n’aimait pas qu’on le prenne pour plus fragile qu’il ne l’était, d’une part ; et il estimait qu’une inconnue n’avait pas à s’apitoyer sur son sort, ensuite.

— Eh bien, il n’y a rien qui me limite, à part votre âge, à vous donner de quoi calmer vos anxiétés, effectivement, commença-t-elle une fois qu’il eut formulé sa requête. Il existe de nombreuses potions capables d’apaiser temporairement vos tourments.

En effet, de cela il était conscient. Il s’était bien renseigné avant de venir trouver l’infirmière. Ariel était de nature prudente. Il était proscrit de prendre autant de risques – il considérait sa démarche comme une source de risques potentiels – sans en avoir évalué les tenants et aboutissants au préalable. Wintersong ne lui apprenait rien.

À la formulation mesurée de ses phrases et au ton de sa voix toutefois, il comprit que la suite n’allait pas lui plaire. Lorsqu’il s’était imaginé le scénario dans sa tête, c’était toujours simple et en deux étapes : lui qui expliquait les raisons de sa venue, l’autre qui disait oui ou qui disait non. Son Graal ne lui était pas forcément accordé, mais au moins c’était rapide, concis et efficace.

Là, le garçon avait l’impression que Wintersong exigerait un peu plus de lui. Que de simple demandeur il passerait patient à part entière. Et que peut-être ils quitteraient la conversation d’ordre strictement médical à une analyse plus psychologique de ce qui n’allait pas.

En effet, elle contrecarra ses précédentes paroles :

— Ce n’est cependant pas ce que je conseillerais à votre âge de commencer à un court instant de paix éphémère, qui pourrait en appeler de nouveaux.

Un court instant de paix ? Un court instant de paix ne suffirait pas. Il aspirait à une longue vie plus sereine, pleine d’hormones du bonheur et de prés fleuris dans lesquels il pourrait galoper ! N’existait-il pas des médicaments dont l’effet était plus long ? Plus diffus mais plus solide ?

Mais Wintersong n’avait pas fini et sa requête ne lui plut pas du tout.

— Ce sont des moyens qui ont une certaine légitimité cependant dans un état avancé, avança-t-elle. Est-ce que vous seriez d’accord pour m’expliquer ce qui vous pousse à vous poser ce genre de question, dans un premier temps ?

— Je n’aime pas tellement parler de moi, fut la réaction immédiate de l’étudiant.

Ariel soupira fort. On ne lui demandait pas ce qu’il aimait ou ce qu’il n’aimait pas. On lui demandait d’être précis pour mieux répondre à ses demandes.

Ces derniers temps, le monde entier semblait vouloir le psychanalyser. Parler de ses angoisses était devenu commun et insupportable tout à la fois. Sa rencontre avec Joris de Beauvoir dans un lit de l’infirmerie avait laissé ses traces ; le Poufsouffle avait fini par le convaincre de se livrer un peu, de laisser ses fêlures et ses cicatrices s’entre-apercevoir. Tout doucement, presque pas, mais suffisamment pour que la discussion l’ait remué. Le pudique Ariel avait légèrement levé le voile de ses secrets.

Jules et Oscar avaient bien sûr remarqué les changements dans l’attitude du garçon. S’il faisait semblant, s’il montrait au plus grand nombre que tout allait bien, ses amis les plus proches n’étaient pas dupes. Tom et Louisa n’osaient peut-être pas lui en parler mais les deux autres ne se gênaient pas. Leur ténacité fatiguait Ariel. Il tentait de se préserver sans trop y arriver. Et il sentait bien qu’à l’usure, il finirait par les lasser et par perdre un peu de la confiance qu’ils lui portaient. À Jules il lâchait quelques informations, pour la contenter en partie, pour se soulager un peu aussi, mais la petite fille sentait bien qu'il y avait plus. Le jardin secret d'Ariel s'étendait de jour en jour. C’était un cercle vicieux.

Alors se confier à l’infirmière, c’était un peu une pierre dans le lac paisible. Ça créait des remous, ça brisait l’harmonie, mais au fond qu’est-ce que cela changerait vraiment ? Ariel avait envie de répondre « tout », mais c’était un mensonge.

Ce dont il était sûr, c’est que Wintersong lui en demandait beaucoup trop. Étape par étape. Doucement. C’était ainsi, pas après pas, qu’il fallait parcourir le chemin.

Il prit un gâteau, mordit dedans pour se laisser quelques secondes de tergiversation en plus, laissa l’occasion à l’infirmière d’argumenter si elle le voulait.

Puis il fallut reprendre la parole, alors il adopta le seul remède à l’humiliation qu’il possédait lorsqu’il devait se dévoilée : l’ironie. Une méthode bien différente de son attitude habituelle, qui déstabilisait souvent les personnes qui le connaissaient intimement. Elle avait au moins le mérite de lui donner l’impression d’être replié derrière une carapace épaisse comme de l’acier.

— Je ne pense pas vous apprendre ce qu’occasionne l’anxiété à trop forte dose, entama Ariel, piquant. J’ai parfois la sensation que mon cerveau se relâche et qu’il extériorise tout ce qu’il garde en lui.

À demi-mots, l’adolescent avouait qu’il était victime de crises plus ou moins fortes. Il ne voulait pas s’étaler dessus, même si c’était sans doute la partie la moins difficile des aveux qu’il avait à faire. Quitte à ce qu’elle pose des questions, il préférait que ce soit sur cette partie-là du problème.

En revanche, il était plus compliqué de lui parler des raisons de ces crises d’angoisse. Ombrage était un sujet à part entière, le manque de liberté qui s’installait progressivement entre les murs du château aussi, mais c’étaient les seuls points dont il pouvait parler sans avoir le sentiment de se trahir.

Il ne voulait pas évoquer ses amis et l’impression de leur cacher des choses. Il ne voulait pas exposer ce mal-être qui le rongeait sans qu’il ne sache pourquoi. Il ne voulait pas faire état du malaise qu’il ressentait vis-à-vis de ses pairs, qu’il percevait lorsqu’il voyait des personnes heureuses, sans souci, sans problème, de cette amertume qui montait souvent sans qu’il n’en trouve la raison. C’étaient des questionnements intimes, bien sûr, mais ce n’était pas la seule raison à ses réserves. Il y avait la honte aussi. Ariel avait peur de devenir aigri, de se transformer en ce genre de personne jalouse que personne n’aime. Un être cachottier, taciturne, invivable - il n’en voulait pas.

Il préférait taire cette partie de sa personnalité.

— Je n’ai pas encore bien identifié toutes les causes de cette angoisse, mentit-il plus ou moins. Je pense que certains professeurs y participent beaucoup.

Il avait appris que les murs possédaient bien souvent des oreilles. S’il souhaitait éviter d’être la cible de fâcheuses rumeurs - ou pire -, ses phrases devaient rester mesurées. Pas d’accusation contre quiconque et surtout pas d’accusation ciblée. Avec ce qui se tramait dans le château, il était facile de conclure que les secrets de chacun ne seraient bientôt plus en sécurité. Si ce n’était déjà le cas.

Il semblait que l’importance de ces médicaments grandissaient à mesure qu’avançaient ses réflexions.

— Bon, osa tout à fait Ariel - il était venu pour quelque chose, il repartirait avec. Que faut-il que je vous dise pour que vous me prescriviez ce traitement ? Il se passe des choses dans ma tête, à l’extérieur, partout. J’aimerais vivre au moins une nuit tranquille par semaine, vous comprenez ?

Il dramatisait un peu la situation, mais en s’il était honnête rien n’était faux dans ce qu’il disait : dans sa tête c’était le bordel, ses nuits étaient rarement sereines, les événements qui avaient cours dans l’école l’inquiétaient davantage qu’il ne l’envisageait avant.

Alors pourquoi cette pointe de culpabilité s’invitait-elle soudain ?



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