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[06/12/1995] Boule de cristal et boule de poils [ft Laurel Flint]

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Sam 17 Juil 2021 - 23:43
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

La fin des cours venait de sonner pour lui. Comme à son habitude, il était sorti de la salle parmi les derniers, accompagné de son meilleur ami. Tout deux se dirigeaient maintenant vers les sous – sols où se trouvait la salle commune de leur maison. Cependant, si Joris s'y rendait, il ne ferait qu'y passer en coup de vent. Bien que libéré des cours, il lui restait encore à passer au club d'aide aux devoirs. Il aurait pu s'y rendre directement, mais avant, il lui fallait récupérer quelques livres dont il avait besoin et qu'il avait laissé dans son dortoir. Puis ce petit détour n'était pas vraiment pour lui déplaire, car il lui permettait de faire la transition entre les cours et le club, mais aussi de discuter un peu avec Mickaël sur le trajet.

Une fois dans les sous – sols, les deux adolescents avaient marché jusqu'à l'entrée de leur salle commune, et avaient pu humer un délicieux parfum se dégageant des cuisines dont la porte était non loin. Probablement que les elfes commençaient déjà à préparer le repas pour le soir. Avec autant de monde à nourrir, ce ne serait pas étonnant.

« Sérieux, c'est insane de nous avoir mis si proche des cuisines. » Avait déclaré Mickaël alors qu'ils entraient dans l'espace commun de leur maison. « Avec ce genre d'odeurs enivrantes, tu m’étonnes que certains aient envie de manger avant l'heure, ou encore de se lever la nuit pour en reprendre. Je m'y ferais jamais. »

Joris avait eu un sourire amusé à cette remarque, comprenant le ressentit du semi-vélane. Les elfes avaient un don indéniable pour la cuisine, et lui-même avait toujours apprécié sentir les fragrances des plats en préparations. S'il avait fini par y être habitué au fil des ans à force de passer devant les cuisines pour rejoindre sa salle commune ou en sortir, ça n'était pas forcément le cas pour tout le monde. C'était d'ailleurs le piège dans lequel tombaient souvent certains camarades, notamment les plus gourmands, qui avaient le courage le franchir la porte pour chiper un peu de nourriture en dehors des heures de repas. Il ne pouvait pas vraiment les blâmer pour cela. Après tout, ce n'était pas un crime contre l'humanité de vouloir succomber à la tentation d'une fringale inopinée.

Sur cette pensée, il avait traversé la salle commune pour rejoindre le dortoir, tout en reprenant sa conversation précédente avec Mickaël. Tout en discutant avec le semi – vélane, il avait rejoint son lit au pied duquel il avait déposé ses affaires. À sa place habituelle, Zeus, son chat, se prélassait tranquillement. Comme il avait entendu du bruit, l'animal avait ouvert les yeux pour constater le retour de son maître et il s'était levé pour aller lui réclamer un peu d'attention. C'est en voulant caresser le félin que Joris avait soudain remarqué la présence d'une seconde boule de poil sur son plumard.

« Mika ? Je vois double, ou il y a bien un autre chat sur mon lit ? » Avait-il demandé au blond pour vérifier qu'il ne rêvait pas.

Lorsque son meilleur ami lui avait confirmé qu'il y avait bien un second chat en train de somnoler sur ses draps, Joris avait été rassuré. S'il voulait bien croire que son esprit pouvait lui faire défaut, il avait assez confiance en celui du blond pour confirmer ou infirmer une possible hallucination. Cette fois-ci, ce n'en était pas une. Alors, une question subsistait : à qui appartenait l'animal ? Car, bien qu'il ne rejetât pas complètement l'hypothèse, imaginer que le félin n'avait pas de maître lui paraissait hautement improbable. Il ne lui restait donc plus qu'à faire la liste des potentiels propriétaires. Connaissait-il quelqu'un ayant fait l'acquisition récente d'un animal ? Dans ce cas, il n'était pas à négliger que, ne connaissant pas encore très bien les lieux, l'animal ai voulu partir à l'aventure et se soit tromper de chemin. À moins que …

Comme une évidence, un rapprochement venait de s'opérer dans son esprit. Cherchant dans ses affaires, planqué sous un livre aux allures de grimoire antédiluvien, il avait fini par retrouver une ancienne affiche datant de quelques mois plus tôt. Cette dernière faisait référence à un chat disparu que sa propriétaire recherchait activement. En la relisant, il avait constaté deux choses : si l'animal inconnu ressemblait à celui de la photo, le nom de sa maîtresse, en revanche, ne lui était pas si inconnu que ça. Ainsi, le matou était celui de Laurel, une demoiselle de Serpentard que Joris connaissait puisqu'il la voyait de temps en temps au club d'aide au devoir. Le destin avait bien fait les choses, puisqu'il devait justement l'y retrouver. Maintenant qu'il savait quoi faire, il n'avait plus qu'à se mettre en mouvement.

Pour ne pas perdre plus de temps, il s'était dépêché de récupérer les affaires dont il avait besoin avant de mettre son sac sur son dos. Puis il avait pris le chat disparu dans ses bras et avait quitté les lieux pour prendre la direction du club d'aide au devoir. Zeus, probablement mécontent de se voir séparer de sa nouvelle rencontre, avait décidé de suivre son maître à travers les couloirs, ce qui forçait le Poufsouffle à régulièrement vérifier que son familier ne se perdait pas à son tour. Joris s'était senti idiot de ne pas avoir repensé plus tôt à l'avis de recherche, même s'il n'était pas mécontent d'avoir conservé l'affiche au cas où. Bien qu'il ne s'attendait pas à croiser la route du félin, encore moins après autant de temps, l’annonce de la disparition avait fait écho chez lui quand il l'avait vu. S'il devait lui arriver la même chose avec Zeus, il espérait bien que quelqu'un pourrait le lui ramener. Cela aurait donc été inique de sa part de ne pas le faire.

Une fois à destination, il avait passé la porte du club au devoir et avait scruté l'endroit pour voir si sa camarade ne s'y trouvait pas déjà. Il avait fini par l'apercevoir à une table où ils avaient l'habitude de se retrouver, et s'y était donc dirigé pour la rejoindre.

« Bonjour Laurel. » L'avait-il salué pour lui faire remarquer son arrivée. « Désolé, j'ai un peu de retard, j'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre. »

Le chat inconnu toujours dans les bras, il avait fini par poser ce dernier sur la table devant la Serpentard.

« J'ai trouvé cette charmante créature en train de dormir sur mon lit, et, si j'en crois les avis de recherche qui datent de Septembre, elle t'appartiendrais. C'est bien le cas ? »

En attendant sa réponse, il s'était assis en face d'elle en posant son sac au pied de sa chaise. Zeus, qui l'avait bien accompagné jusque-là sans le perdre, en avait ainsi profité pour bondir sur les genoux de son maître sur lesquels il s'était ensuite confortablement installé. Joris espérait avoir vu juste, que le chat qu'il avait trouvé était bien le familier de sa camarade et non un autre félin ressemblant fortement à celui de la photo.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Dim 25 Juil 2021 - 22:41

Saint Nicolas était passé ! Elle avait beau ne plus être, exactement, une enfant, Laurel était néanmoins ravie que sa tante, qui était française, avec toutes les traditions bizarres que ça pouvait impliquer, ait pensé à lui envoyer un colis pour la fête du saint patron des enfants. Le colis avait été apporté par pas moins de quatre hiboux à la table de Serpentard, et son format généreux avait permis à Laurel de régaler une bonne partie des verts et argents de pain d’épice et de clémentines. Tante Pélagie était persuadée que Poudlard ne nourrissait pas ses élèves, ou alors seulement avec de la « nourriture anglaise », ce qui était clairement une insulte dans sa bouche. Laurel aurait passé sa vie à se régaler de mince pies si sa ligne le lui avait permis, et avouerait uniquement sur son lit de mot que rien au monde n’était plus réconfortant qu’un généreux plat de bangers and mash arrosé se gravy, mais elle n’était pas contre non plus recevoir des friandises de la part de sa tante.

Bref, sa journée avait commencé sous d’excellents auspices. Les mains parfumées par la cannelle et les écorces d’agrumes, Laurel avait flotté à travers les cours du jour comme s’il s’était s’agit d’un nuage de sucre glace, sa bonne humeur dissolvant les difficultés. Elle savait que le professeur Ombrage apprécierait un petit pain d’épice, elle aussi, pour le tremper dans son thé, et en résultat, les quatrième année avaient bénéficié d’une heure de cours tranquille. Lire à haute voix le manuel de défense contre les forces du mal n’était pas forcément le plus passionnant, mais c’était presque reposant quand tout le monde le faisait dans une atmosphère détendue. Est-ce que c’était fayoter ou même acheter la Grande Inquisitrice ? Loin de ce débat moral, Laurel voyait ça comme une aimable politesse, et tant mieux si cela rendait plus douce sa vie et celle de ses camarades en retour.

Les cours s’étaient achevés en lui laissant le goût du devoir accompli. Elle avait obtenu une note correcte en métamorphose l’après-midi, récompense de quelques heures studieuses à la bibliothèque, et satisfaire l’exigeante Professeur McGonagall l’encourageait hautement. Elle pourrait bientôt se détendre. Les filles de quatrième année de Serpentard avaient prévu une soirée pyjama dans leur dortoir le soir même : il y aurait des ragots, la fin du pain d’épice, la dernière édition de Sorcière-Hebdo disséquée et du vernis à ongles dont la couleur indiquait l’aura de la jeune sorcière le portant. Laurel avait passé une grande partie des récréations du jour à se demander quelle nuance serait la sienne.

Pour l’instant cependant, il lui fallait trimer encore un peu. Elle avait rendez-vous au club d’aide aux devoirs avec Joris, un Poufsouffle de sixième année qui l’aidait en Divination. La lecture des boules de cristal la mettait en difficulté. Tout était… brumeux. Elle était obligée de plisser les yeux et froncer le nez pour distinguer quelque chose, et même quand un volute attirait son attention, le fait qu’il soit en 3D, contrairement aux feuilles de thé ou au lignes de la main, faisait que c’était vraiment dur de décider ce qu’elle était en train de voir.

Elle espérait que Joris aurait de bons conseils à lui donner sur le sujet afin qu’elle puisse ne pas se ridiculiser lors du prochain cours, et une fois dans la salle du club, trouva une petite table pour deux où l’attendre au calme, et où ils avaient leurs habitudes. Elle sortit ses notes du dernier cours, et commença à les relire, histoire de ne pas non plus avoir l’air d’une totale idiote. Absorbée par sa lecture, elle répondit à Joris avant même de relever la tête, sourire enjoué sur les lèvres.

« Bonjour Joris ! Pas du tout, ne t’en fais pas. »

Son sourire se figea quand elle le regarda enfin, et vit qu’il avait un chat dans les bras. SON chat. La question qu’il puisse s’agir d’un autre ne se posa même pas pour elle. Elle aurait reconnu ces yeux bleus entre mille. Elle resta figée quelques secondes, bouche entrouverte, avant de tendre les bras pour attraper Elspeth et la serrer convulsivement contre son cœur. La chatte miaula de protestation, sans toutefois chercher à se dégager le moins du monde, parfaitement détendue, et Laurel enfouit son visage dans sa douce fourrure.

« Tu m’as tellement manqué, Elspeth ! » lui murmura-t-elle. Elle n’arrivait pas à croire que son familier lui soit enfin rendu.

Rougissante d’avoir oublié la présence de son camarade un instant, elle releva finalement la tête, sans cesser de caresser la petite vadrouilleuse.

« Mais où est-ce que tu l’as retrouvée ? » Elle rougit de plus belle : il venait déjà de lui dire. « Je veux dire… Elspeth a disparu en septembre, est-ce qu’elle était dans ton dortoir depuis tout ce temps ? »

Joris lui-même avait un chat dans les bras, mais elle n’y prêta guère d’attention, baissant à nouveau la tête sur son chat, qu’elle commença à examiner sous toutes les coutures, la palpant méthodiquement. L’air vaguement ennuyée et indifférente, Elspeth dégagea sa tête de manière à pouvoir regarder Zeus, tout en se laissant faire docilement.

« Elle a l’air d’aller bien, on dirait. Et d’avoir un nouvel ami ? » Laurel secoua la tête, comme pour se convaincre qu’elle ne rêvait pas, puis se détacha enfin de son chat pour regarder Joris, les yeux un peu brillants. « Merci. Merci, merci, merci ! Je commençais à croire que je ne la reverrai jamais et que peut-être elle n’était plus au château ou qu’on lui avait fait du mal. »
Laurel Flint
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Laurel Flint
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Sam 14 Aoû 2021 - 18:05
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

Laurel n'avait pas encore relevé le regard vers lui lorsqu'elle l'avait salué à son tour. Au vu des affaires se trouvant déjà sur la table, elle s'était occupée en l'attendant, ce qu'il ne pouvait absolument pas lui reprocher puisque c'était lui qui avait pris un peu de retard. Mais un retard apparemment bénéfique au vu de son expression lorsqu'elle avait regardé dans sa direction. Au vu de sa façon de serrer le chat contre elle, il n'en avait pas fallu beaucoup plus à Joris pour comprendre qu'il avait vu juste. Le chat inconnu était donc bien à elle.

Il avait eu un sourire attendri face à ces retrouvailles. La demoiselle tenait à l'animal, c'était évident, et même si la boule de poil avait miaulé comme pour protester face à autant d'attention, l'attachement semblait réciproque. Un sentiment que Joris comprenait, pour le vivre au quotidien avec son propre familier. Il ne pouvait donc pas en vouloir à sa cadette de l'oublier un peu au profit de son félin. Après un long moment de séparation, il comprenait qu'elle puisse avoir besoin d'un instant pour profiter de la joie d'être de nouveau réunis.

S'il avait pu la voir rougir, il n'avait fait aucun commentaire à ce sujet, et avait écouté sa camarade lui poser ses questions après avoir relevé la tête dans sa direction.

« Mais où est-ce que tu l’as retrouvée ? Je veux dire… Elspeth a disparu en septembre, est-ce qu’elle était dans ton dortoir depuis tout ce temps ? »

Alors que Laurel se mettait en quête d'examiner son familier, Joris en avait profité pour répondre à la question.

« Non, elle ne l'était pas. Je pense qu'elle y est arrivée aujourd'hui seulement. Je l'ai trouvé il y a seulement quelques minutes, quand je suis retourné chercher quelques affaires dans mon dortoir avant de venir ici. La présence de Zeus l'aura probablement attiré jusqu'à mon lit lorsqu'elle est entrée. »

Si la boule de poils avait été se perdre dans sa salle commune un peu plus tôt, il se disait qu'elle aurait forcément été remarquée assez rapidement. Il ne pensait pas ses camarades jaunes assez fourbes pour garder un animal ne leur appartenant pas, du moins pas sans s'être d'abord assuré qu'il avait un propriétaire. Il savait qu'on ne pouvait jamais être à l’abri d'une surprise, mais il osait espérer qu'aucun Poufsouffle n'aurait agi de la sorte.

« Elle a peut-être erré dans le château avant ça, et se serait trompée de dortoir en voulant retrouver son chemin. Enfin, je suppose. » Avait-il ajouté en haussant légèrement les épaules. Ce n'était qu'une théorie, il ne pouvait pas vraiment savoir ce que l'animal avait fait depuis sa disparition. Mais, au vu du temps que Laurel avait passé sans nouvelles de son familier, c'était ce qui lui semblait le plus logique à première vue.

Zeus, son chat, observait d'un air curieux l'examen minutieux que la demoiselle offrait à sa boule de poil. Alors que l'autre félin regardait dans sa direction, le sacré de Birmanie avait quitté les genoux de son maître pour aller s'asseoir sur le coin de la table, et avait miaulé à l'attention d'Elspeth, comme pour s'assurer de son état.

« Elle a l’air d’aller bien, on dirait. Et d’avoir un nouvel ami ? »

À cette question, le regard de Joris s'était posé sur Zeus, qui n'avait toujours pas quitté Elspeth des yeux. Mais avant qu'il ai pu dire quoi que ce soit, sa camarade avait repris la parole, lui faisant reporter son attention sur elle.

« Merci. Merci, merci, merci ! Je commençais à croire que je ne la reverrai jamais et que peut-être elle n’était plus au château ou qu’on lui avait fait du mal. »

Un dénouement tragique qu'il ne lui aurait pas souhaité.

« De rien, c'est normal. J'imagine aisément ton inquiétude, surtout vu depuis le temps qu'elle avait disparu. Le principale, c'est que vous vous soyez retrouvé, et qu'elle aille bien. »

Il aurait pu lui arriver tout un tas de choses en trois mois. Le félin aurait pu tomber sur n'importe qui ou n'importe quoi de mal intentionné, ou encore se perdre dans un endroit du château où on n'aurait peut-être pas pensé à chercher. Mais c'était avec une chance presque insolente qu'elle s'était simplement trompée de dortoir pour atterrir chez les jaune et noirs, avant d'être ramenée à sa propriétaire. Une aubaine que d'autres n'auraient peut – être pas eu à sa place.

« S'il était arrivé la même chose à Zeus, j'aurais aussi voulu que quelqu'un me le ramène, donc je comprends. » Avait-il ajouté. « D'ailleurs, j'ai l'impression qu'ils ont l'air de s’apprécier. »

Il avait eu un regard furtif en direction de son familier qui, semblant comprendre que son maître faisait référence à lui, avait tourné la tête dans sa direction, avant de reporté de nouveau son regard sur Elspeth. Puis Joris s'était recentré sur Laurel.

« Tu l'as depuis longtemps ? » Avait-il finalement demandé à la demoiselle par curiosité.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Sam 30 Oct 2021 - 15:11
Où est-ce qu’Elspeth avait bien pu passer ces trois derniers mois ? Alors qu’elle examinait son chat tout en écoutant Joris racontait comment il l’avait trouvée, Laurel était déjà en train d’imaginer toutes sortes de folles hypothèses. C’était plus ou moins ce qu’elle avait fait depuis trois mois d’ailleurs, et le temps passant, elle avait fini par se persuader que sa chatte avait trouvé une nouvelle famille quelque part (et si elle était passée malencontreusement dans un feu de cheminette ?) et était heureuse à nouveau. C’était difficile d’imaginer Elsie contente sans elle, choyée par d’autres, mais moins que de croire qu’il aurait pu lui arriver malheur.

Laurel leva une patte du félin pour en examiner les coussinets : parfaitement sains, et « boupa » le nez de son familier.

« Tu n’as pas intérêt à repartir comme ça, ma belle ! Tu aurais pu finir dans un chaudron ! »

C’était faux, évidemment. Il y avait parfois des chats noirs dans des potions de magie noire, mais ELspeth n’avait pas la bonne couleur, et qui dans cette école aurait été assez fou pour potionner avec le familier d’un camarade ? On n’était pas chez les sauvages ! Toutefois, si ça pouvait inciter Elspeth à être sage… Elle conclut sa séance de discipline avec un bisou sur le front de son chat. C’était trop dur d’être sévère !

Elspeth éternua, un chouilla dédaigneuse devant la démonstrativité de son humaine, et se dégagea à demi pour se tourner vers Zeus, à qui elle rendit un petit miaulement.

« Où qu’elle ait été, elle a vraiment eu de la chance d’être tomber sur… Zeus et toi. »

Laurel reporta son attention sur Joris et lui offrit un sourire rayonnant. Elle était vraiment reconnaissante. Elsie n’aurait pas pu mieux tomber que sur son tuteur, foncièrement bon et lui aussi ami des chats. Et en plus, il avait du style ! Evidemment que la petite ragdoll avait du goût. La Serpentard allongea un regard oblique à son chat, qui essayait désormais de « couler » hors de ses bras pour rejoindre son nouveau copain, et la laissa partir en l’escortant des yeux. Elle allait avoir du mal à la laisser s’éloigner pour quelques temps encore.

« Je suis contente qu’elle se soit fait un ami dans cette aventure. C’est la seule chatte de mon dortoir, les filles de mon année préfèrent les chouettes. C’est peut-être par solitude qu’elle était sortie au départ, parce qu’elle est d’habitude très casanière. On pourrait peut-être veiller à ce que Zeus et Elspeth continuent à se voir ? »

Ca se trouvaient, ils étaient copains depuis plus longtemps, à l’insu de leurs humains. Les dortoirs de Serpentard et Poufsouffle n’étaient, après tout, pas si éloignés. Laurel se redressa sur sa chaise.

« Quatre ans, je l’ai eue pour mon entrée à Poudlard. J’ai toujours pu emprunter le hibou de l’un de mes frères quand j’en ai besoin. Elspeth a vécu plus longtemps à Poudlard que chez moi, vraiment. »

Cette petite princesse des cachots ! Elle avait été très fière de la recevoir peu avant sa première rentrée. Sa mère trouvait qu’un chat était un familier plus féminin et qu’elle n’aurait qu’à emprunter le hibou de Marcus pour écrire à la famille (ce qu’on lui avait d’ailleurs demandé de faire plus souvent que son frère). Ces considérations avaient laissé Laurel très indifférente : elle était simplement tombée en amour de la petite chatte si jolie et si câline, et n’avait pas réfléchi à plus. Affectueuse malgré son petit caractère, Elspeth avait été sa meilleure amie dès le premier jour, c’était une évidence.

« Et toi, comment tu as adopté Zeus ? »

Elle referma par habitude son encrier, qu’Elspeth venait pourtant d’enjamber avec grâce pour rejoindre son camarade à l’autre bout de la table. Il semblait que la divination doive attendre encore un petit peu. Elle se pencha, et attrapa sa besace, dans laquelle elle farfouilla à l’aveugle pour attraper sa bourse, y piochant des gallions. C’était le début du mois et celle-ci était encore bien remplie grâce à l’argent de poche qu’elle avait reçu de ses parents, et qu’elle n’avait pas encore eu complètement le temps de dépenser. Entre les jolies choses qu’elle aimait s’acheter, par correspondance ou lors des sorties à Pré-au-lard, et les petits cadeaux dont elle gâtait ses amis, sa petite trésorerie fondait généralement vite, avec l’assurance tranquille qu’elle se reconstituerait le mois suivant.

« Il y avait une récompense pour retrouver Elspeth. Encore merci de me l’avoir ramenée saine et sauve ! »
Laurel Flint
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Laurel Flint
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Dim 20 Fév 2022 - 17:32
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

Le château était vaste, ce qui laissait place à un grand nombre de théories possibles sur les actions du félin. Et bien qu’il espérait que cela n’arrive pas à son familier de se perdre aussi longtemps, Joris devait s’avouer curieux de savoir ce que Zeus aurait pu faire pendant tout ce temps hors de sa vue. Depuis le temps qu’il l’avait, il n’avait pas eu l'idée de se poser la question, et il se rendait pourtant compte que ça aurait pu lui arriver aussi. Tout du moins, si le sacré de Birmanie avait été plus jeune. Aujourd’hui, le poufsouffle imaginait plus aisément sa boule de poil faire de crapuleuses siestes et s’amuser tranquillement avec ses jouets, que partir en expédition tout seul dans un lieu aussi immense que Poudlard. Pourtant, il savait aussi qu’entre ses suppositions et la réalité, il pouvait y avoir une marge. Comme ça n’était encore jamais arrivé depuis son entrée à Poudlard, il se sentait chanceux que cela n'ait pas eu lieu jusqu’à maintenant. 

« Tu n’as pas intérêt à repartir comme ça, ma belle ! Tu aurais pu finir dans un chaudron ! »

Joris avait eu un léger sourire amusé face à la fausse menace de sa cadette envers son animal. Certaines potions demandaient des ingrédients assez insolites pour leur composition, mais il comptait bien que celles supposées par la verte et argent ne soient pas le genre d'élixir qu’on leur enseignait (dans le cas contraire, nombre de chats auraient probablement disparu depuis le temps).

« Où qu’elle ait été, elle a vraiment eu de la chance d’être tombée sur… Zeus et toi. »

Face au sourire rayonnant de la demoiselle, le brun avait répondu avec un sourire bienveillant.

« Je suis content d’avoir pu la retrouver pour te la ramener. J’espère quand même que d’autres auraient fait la même chose à ma place. »

Il l’espérait sincèrement. Tant de choses arrivaient de façon injuste, il fallait bien que quelques âmes bienveillantes subsistent pour que tout ne plonge pas dans les ténèbres, n’est ce pas ? Dans tous les cas, c’est ce que Joris voulait croire. Croire que le monde n’était pas peuplé que d’êtres aux sombres desseins. Croire qu’il y avait encore de la lumière pour contrebalancer avec la noirceur. Croire que les gens n’avaient pas que de mauvaises intentions.

Pendant qu’ils discutaient, le félin de sa camarade, suivi du regard par la demoiselle, avait décidé de quitter le confort des bras de sa maîtresse pour rejoindre le sacré de Birmanie qui l’accueillait affectueusement près de lui. Au vu du temps passé loin d’elle et de l’inquiétude qu’elle avait dû avoir à son sujet, l’adolescent comprenait aisément que sa vis-à-vis puisse avoir du mal à se défaire de son familier qu’elle venait de retrouver. 

« Je suis contente qu’elle se soit fait un ami dans cette aventure. C’est la seule chatte de mon dortoir, les filles de mon année préfèrent les chouettes. C’est peut-être par solitude qu’elle était sortie au départ, parce qu’elle est d’habitude très casanière. On pourrait peut-être veiller à ce que Zeus et Elspeth continuent à se voir ? »

La théorie de Laurel se tenait. Les chats peuvent parfois apparaître comme solitaire, ils n’en restent pas moins des êtres sociaux qui recherchent de temps en temps la compagnie, que ce soit celle des humains ou de leurs congénères. Mais leurs propriétaires étant souvent en cours durant la journée, les animaux pouvaient ainsi se retrouver régulièrement seuls dans les dortoirs (car les emporter avec eux durant la journée n’était pas non plus l’idéal). Concernant Zeus, Joris avait pris l’habitude de l’emporter avec lui de temps en temps après les cours, histoire de le faire gambader un peu en dehors du dortoir et pour lui faire prendre l’air. Il avait même pris la précaution de visiter un peu les sous-sols avec lui pour s’assurer que son matou puisse se repérer et retrouver le chemin de la salle commune, mais il veillait toujours à ne jamais le laisser sortir seul pour ne pas qu’il se perde s’il venait à trop s’éloigner par curiosité. Dans tous les cas, si le chat de Laurel en était venu à arriver jusqu’à son dortoir, l’anglais voulait bien croire qu’elle avait probablement été attirée par la présence de Zeus.

« On peut s’organiser ça oui ! À voir ce qui serait le mieux. On peut imaginer les faire se retrouver dans le dortoir de l’un ou l’autre : par exemple, un matin, je t’amène Zeus et un autre jour, c’est l’inverse. Comme ça, ils passeraient la journée ensemble et on saurait où ils sont. » Avait-il proposé, avant de reprendre. « Qu’est-ce que tu en penses ? Si tu as d’autres suggestions, n’hésite pas. »

Il aurait pu proposer l’idée d’un abri à mi-chemin entre les deux salles communes, mais il était peu sûr de la pertinence et de la possibilité de cette idée : c’était probablement plus risqué d’un point de vue sécurité, car les deux chats pouvaient aisément s’en échapper pour aller se perdre plus loin, ou pouvaient se faire embarquer par des camarades peu scrupuleux, ce qui n’était pas le but. Puis Ombrage ne validerait probablement pas ce projet, qu’importe la bonne volonté qu’il pouvait avoir. En clair, Joris préférait jouer la carte de la sécurité pour que Laurel n’ai pas à revivre l’inquiétude qu’elle avait eue en perdant son familier.

« Quatre ans, je l’ai eue pour mon entrée à Poudlard. » Avait-elle commencé à répondre à sa question. « J’ai toujours pu emprunter le hibou de l’un de mes frères quand j’en ai besoin. Elspeth a vécu plus longtemps à Poudlard que chez moi, vraiment. »

Il voulait bien la croire, sa chouette Maïva était dans la même situation. Comme ils étaient au château la majorité de l'année et ne rentraient chez eux que pour les vacances, leurs animaux de compagnie se retrouvaient à faire pareil.

« Et toi, comment tu as adopté Zeus ? » Lui avait-elle demandé en refermant son encrier, pendant que Zeus accueillait affectueusement Elspeth à ses côtés.
« Je l'ai depuis que je suis petit, ça fait 12 ans. Quand j'ai eu 4 ans, le chat de mon oncle a eu des petits, dont Zeus. Il l'a offert à ma famille, et depuis, il ne m'a jamais quitté. »

À la base, Zeus était le chat familial. Mais Mara, la mère de Joris, s'était rapidement rendu compte que le félin et son fils avaient un attachement particulier l'un pour l'autre. Bien que tous les membres de la famille avaient droit à des moments de tendresse avec l’animal, c'était réellement avec lui qu'un lien plus fort s'était tissé. Lors de son entrée à Poudlard, Joris avait laissé Zeus à sa mère pour qu’elle ne se sente pas seule, et avait acheté Maïva pour pouvoir rester en contact avec elle. Mais lorsqu’il était rentré la première fois pour les vacances, il avait tellement manqué au félin que celui-ci ne l’avait pas quitté d'une semelle et ne cessait de miauler à chaque fois qu’il disparaissait de son champ de vision trop longtemps. Depuis ce moment, il l’emportait tout le temps avec lui à Poudlard.

Alors qu’il répondait à Laurel, il l’avait vu fouiller dans son sac pour y chercher quelque chose qu’il ne pouvait pas définir. Puis il l’avait vu sortir quelques gallions pour les poser devant lui, haussant d’abord un sourcil d’incompréhension.

« Il y avait une récompense pour retrouver Elspeth. Encore merci de me l’avoir ramenée saine et sauve ! » Lui avait-elle dit.

Et alors il avait compris. Il ne se souvenait même pas de ce détail sur l’avis de recherche, se rappelant simplement de la photo et de l’annonce de la perte.

Avec un sourire reconnaissant, il avait cependant refusé poliment les pièces qu’elle voulait lui donner en les lui redonnant.

« Merci, mais tu peux les garder. Comme je te disais, j’aurais aimé que quelqu’un fasse la même chose pour moi s’il m'était arrivé la même chose avec Zeus. Puis maintenant que tu as retrouvé Elspeth, cet argent te sera plus utile qu’à moi pour lui faire plaisir. »

C’était non pas dans l’optique de se faire bien voir, mais parce qu’il le pensait sincèrement. Il préférait savoir que les pièces avaient servi à acheter de la nourriture, des jouets ou même des vêtements (il savait que ça se faisait) à Elspeth, plutôt que pour lui qui n’en aurait pas l’utilité.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Ven 25 Fév 2022 - 17:20
D’autres auraient-ils réellement fait la même chose que Joris à sa place, lui rapportant sa petite Elspeth ? Laurel fit la moue malgré elle, pas entièrement convaincue. Bien sûr, elle avait mis des affiches dans tout le château en espérant bien qu’un tel évènement finirait par arriver, mais elle doutait vraiment que tout le monde aurait été aussi généreux que son tuteur. Certains auraient ne lui auraient rendu son familier qu’après avoir reçu la récompense, et l’auraient d’ailleurs probablement négociée, elle en était certaine. Et puis, elle n’était pas sûre non plus que, si par exemple, elle avait été née-moldue ou Gryffondor, un Serpentard lui aurait automatiquement rapporté l’animal. Elle connaissait bien ses condisciples. Ils n’auraient probablement pas fait de mal au chat, mais on l’aurait retrouvé vadrouillant dans un costume ridicule, ou une beuglante attachée à la queue. D’ailleurs, vu qu’elle était Serpentard et Sang-Pure, si un Gryffondor était tombé sur Elspeth, lui aussi aurait très bien pu faire ce genre de blague douteuse. La mauvaise entente entre verts et rouge n’avait jamais été aussi affichée, probablement parce que les Lions n’étaient pas inclus dans la toute nouvelle Brigade Inquisitoriale.

Ces considérations étaient toutefois trop sérieuses pour des retrouvailles aussi heureuses, et Laurel, qui ne faisait partie d’aucune Brigade, reporta bien vite son attention sur ce qu’il se passait dans la salle des devoirs. Est-ce qu’ils étaient en train d’inventer des “cat dates”, là ?

“Des petits “chamoureux” !” A l’idée de se transformer en chaperon pour son chat courtisant Zeus, Laurel eut un rire cristallin. “Ou juste d’excellents amis, après tout, ça ne nous regarde pas.”

Elle suivit les deux matous du regard, avant de reporter son attention sur Joris. L’idée qu’il puisse lui faire assez confiance pour lui confier Zeus une journée l’honorait particulièrement. Elle-même n’aurait pas confié son Elsie à n’importe qui, surtout quand elle ignorait encore ce qu’il s’était passé pour qu’elles soient séparées aussi longtemps. Et si quelqu’un l’avait kidnappée ? Si quelqu’un avait vu les affiches et l’avait malgré tout délibérément gardée enfermée dans son propre dortoir ? Non, c’était trop cruel, et elle préférait croire à l’amitié entre leurs deux chats.

“Ca me semble une excellente idée ! Je vais voir si on ne peut pas mettre un sort sur la porte de la salle commune, aussi, pour éviter que les familiers ne puissent en sortir et se perdre. Ils sortent souvent des dortoirs et ce n’est pas très grave... Tu savais que de la salle commune de Serpentard, on voyait sous le Lac Noir ? Je suis persuadée qu’Elspeth rêve de pêcher certains poissons, elle reste des heures devant la verrière.”

Bon, on n’était pas trop censé parler de sa salle commune avec les gens des autres maisons, mais ce n’était pas non plus un secret d’état. N’importe qui ayant lu l’Histoire de Poudlard (pas elle, mais elle savait que c’était dedans) l’aurait su. C’était vrai qu’il y avait quelque chose de fascinant à cette vue sur les eaux du lac, et Laurel, qui n’était pourtant pas une contemplative, s’était aussi amusée à apprendre à reconnaître les différentes créatures ondulant dans les eaux vaseuses. C’était vraiment une très bonne chose qu’Elspeth n’y soit jamais allé pour de vraie : il était plus probable qu’un poisson ne la mange elle que l’inverse. Mais les chats, comme les humains, avaient bien le droit de rêver.

“Pardon, je digresse. Je me disais juste que si on sécurise leurs déplacements dans le château, on pourrait peut-être aussi les emmener se promener ensemble, parfois, prendre l’air ?”

Ils échangèrent ensuite sur l’âge de leurs chats respectifs et comment ils étaient entrés dans leur vie. Laurel sourit en écoutant l’histoire de Zeus : c’était charmant, cette saga féline familiale. Elle ne se serait pas doutée, comme ça, que Zeus commençait à avoir un âge vénérable.

“C’est toi qui a choisi son nom ? Ou bien ton oncle ? J’aime bien la mythologie grecque, surtout quand ça explique l’origine de certains sorts de métamorphose. Ca les rend plus faciles à retenir, je trouve.”

Laurel n’était pas la plus scolaire, d’ailleurs sinon, elle n’aurait pas eu besoin de tutorat, mais elle aimait les histoires de nymphes changées en roseaux et autres anecdotes de flûtes se transformant en serpents, qui faisaient de bons supports mnémotechniques pour retenir une matière aussi aride que la métamorphose pouvait parfois l’être.

Elspeth venait de sauter d’un bond gracieux de la table, enroulant sa queue en tourbillon souple autour du pied du meuble. Laurel se concentra plutôt sur ses Gallions, qu’elle tendit à Joris, mais, à sa grande surprise, celui-ci les refusa. Son nez se retroussa d’incompréhension.

“Tu es sûr ? Même pas pour gâter Zeus aussi ? Il l'a gagné honnêtement en prenant soin d'Elsie.”

Elle n’avait vraiment pas l’habitude qu’on refuse de l’argent, ou même un cadeau. Pour manque de terme plus élégant, les Flint étaient une famille plutôt vénale. Laurel, ayant grandi dans l’aisance malgré l’ambiance commerciale de la famille, et la maxime mainte fois répétée qu’il fallait investir pour tenir son rang, en resta un peu dubitative. Ca lui faisait un peu chaud au cœur aussi, et elle fut surprise de s’en rendre compte : c’était agréable de savoir que la gentillesse de Joris à son égard et à celle d’Elsie n’était pas assujettie à une valeur monétaire. Elle n’aurait pas pu en dire autant avec certitude de toutes ses amies.
Laurel Flint
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Laurel Flint
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Lun 4 Avr 2022 - 0:31
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

Peut-être que Joris avait trop d’espoir à croire que d’autres auraient fait comme lui. Pourtant, ça lui paraissait tellement normal ! C’était sans doute pour ça que le choixpeau l’avait finalement envoyé chez les jaunes et noirs, qui étaient majoritairement à prôner la bienveillance et la générosité. Il savait aussi que ces deux traits de caractère se retrouvaient chez des camarades d’autres maisons. Mais rien n’attestait qu’une autre personne que lui aurait eu le même comportement face à la même situation. Les mystères des relations sociales !

Mais, préférant ne pas penser à ce genre de considération, son attention s’était focalisée sur sa vis à vis et leurs animaux de compagnie. Un nouveau concept semblait émerger entre leurs familiers, chose qu’il trouvait amusante et qui semblait enjouer Laurel.

“Des petits “chamoureux” !” Un sourire amusé avait pris place sur le visage du brun face à cet adorable jeu de mots, sa camarade en avait ri de bon cœur. “Ou juste d’excellents amis, après tout, ça ne nous regarde pas.”

Elle avait raison sur ce point. Après tout, qui étaient - ils pour savoir ce qui se passait réellement dans la tête de leurs boules de poils ? Les deux situations étaient possibles et envisageables.

“Dans tous les cas, s’ils sont heureux de se côtoyer, c’est le principal !” Avait-il répondu, jetant un regard vers les deux félins, avant de reporter son attention sur Laurel.

C’est alors qu’il lui avait proposé son idée de lui confier Zeus et inversement pour que les deux matous puissent être ensemble la journée. Il savait son familier assez sociable pour ce genre d’expérience, et il considérait connaître Laurel depuis assez longtemps pour pouvoir lui faire confiance. De plus, le fait qu’elle tienne autant à Elspeth renforçait sa conviction que Zeus ne craignait rien en sa compagnie.

"Ça me semble une excellente idée ! Je vais voir si on ne peut pas mettre un sort sur la porte de la salle commune, aussi, pour éviter que les familiers ne puissent en sortir et se perdre. Ils sortent souvent des dortoirs et ce n’est pas très grave…”

Il avait hoché la tête à cette idée. Il était vrai que les familiers n’étaient pas cloisonnés au dortoir de leur propriétaire, ils pouvaient très bien circuler dans le petit salon de la salle commune. Il savait que Zeus le faisait parfois, et il n’y voyait absolument aucun problème. Cependant, il était vrai qu’au vu du passage qu’il pouvait y avoir entre la salle commune et l’extérieur (car ils n’allaient pas demander à leurs camarades de se retenir d’entrée et de sortir à leur guise), l’idée d’un sort sur la porte lui apparaissait également bienvenue pour éviter que les familiers décident de se sauver de l’endroit en profitant du passage d’un camarade. Vu que la situation s'était produite pour Laurel, il comprenait aisément qu'elle ne souhaite pas que cela se reproduise, autant pour elle que pour quelqu'un d'autre.

“Tu savais que de la salle commune de Serpentard, on voyait sous le Lac Noir ? Je suis persuadée qu’Elspeth rêve de pêcher certains poissons, elle reste des heures devant la verrière.”

Joris en avait entendu parler. En grand curieux qu'il était, il avait acheté le livre et l'avait lu à de nombreuses reprises. Ce n'était donc pas une découverte pour lui, mais l'entendre de la bouche d'une personne qui pouvait le contempler, ça n'avait pas la même saveur.

"Un sort ne me paraît pas de trop, en effet, je chercherai aussi de mon côté." Lui avait-il assuré, intrigué par la perspective qu'un tel sort puisse exister. “J’en avais entendu parler, mais j’avoue que ne pas pouvoir le voir attise ma curiosité. À défaut, je peux l’imaginer. Je veux bien croire qu’une telle vision puisse hypnotiser ton familier, ce genre de spectacle plaira probablement à Zeus aussi. La salle commune des Poufsouffle connaît une autre ambiance, très chaleureuse et lumineuse à mon goût. Je sais qu’il y a un fauteuil, devant la cheminée, sur lequel Zeus apprécie beaucoup se poser pour faire la sieste.”

Sans trop décrire l’endroit, ce qu’il venait d’énoncer restait assez anecdotique et ne devait pas paraître trop incohérent avec les clichés qu’on donnait déjà de sa maison. Joris se plaisait beaucoup dans cette ambiance. C’était cosy, un peu comme s’il était chez lui. À ses yeux, ça avait un effet rassurant, et c’était d’autant plus important quand on savait que les élèves de Poudlard passaient une grande partie de l’année au sein du château.

“Pardon, je digresse.” s’était - elle excusée.

Ce à quoi il lui avait simplement adressé un sourire rassurant, en secouant légèrement la tête pour indiquer que ce n’était pas grave et que ça ne le dérangeait pas.

“Je me disais juste que si on sécurise leurs déplacements dans le château, on pourrait peut-être aussi les emmener se promener ensemble, parfois, prendre l’air ?”
“J’aime beaucoup cette idée ! Il m’arrive de le faire de temps à temps avec Zeus pour qu’il ne tourne pas trop en rond, mais je pense que la compagnie d’une amie lui ferait très plaisir.”

Puis il avait raconté à Laurel sa rencontre avec son félin, et depuis combien de temps il était dans sa famille.

“C’est toi qui as choisi son nom ? Ou bien ton oncle ? J’aime bien la mythologie grecque, surtout quand ça explique l’origine de certains sorts de métamorphose. Ça les rend plus faciles à retenir, je trouve.”

L’explication des questions avait fait sourire le brun, car sans le savoir Laurel avait trouvé une partie de la réponse. Elle ne pouvait pas s’en douter, évidemment, mais il trouvait la coïncidence assez cocasse.

“Presque, c’est ma mère. Elle aussi aime bien la mythologie grecque. Le chat de mon oncle s’appelait Rhéa, et la coïncidence a voulu qu’elle ait eu une portée de six chatons, dont Zeus. Elle trouvait que le nom lui irait bien, et elle nous à expliqué pourquoi. Elle nous a demandée, à mes jumeaux et moi, si ça nous convenait et on a gardé ce nom.”

Il se souvenait avoir beaucoup apprécié l’anecdote quand elle leur avait dit. Cela avait aussi probablement évité un trop long débat entre les enfants qu’ils étaient à l’époque.

“Pour Elspeth, c’est toi qui as choisi son nom ? Ça vient d’où ?” Avait-il questionné en retour, espérant ne pas être trop intrusif avec ses questions.

Alors que le félin en question avait sauté de la table pour retrouver le sol, Zeus avait suivi le mouvement et observait les agissements d’Elspeth. Un peu comme pour s’assurer que sa nouvelle amie allait bien. Quant à lui, Joris avait poliment refusé les gallions offerts par sa vis-à-vis. Loin de lui l’idée d’avoir agi pour la récompense, l’idée de rassembler un familier et sa maîtresse lui suffisait amplement.

“Tu es sûr ? Même pas pour gâter Zeus aussi ? Il l'a gagné honnêtement en prenant soin d'Elsie.”

Il lui avait offert un sourire rassurant, et avait secoué la tête pour laisser comprendre qu’il était sûr de sa décision.

“J’en suis certain. Ne t’en fais pas, il sera gâté en conséquence pour les fêtes, j’ai prévu ce qu’il faut. Vraiment, profites-en avec Elspeth maintenant que tu l’as retrouvé. Vous devez probablement avoir du temps à rattraper toutes les deux.”
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Mer 25 Mai 2022 - 0:04
C’était facile d’être de bonne humeur, son chat bien aimé retrouvé, en présence d’un ami. Joris, qui avait toujours été un peu plus sympathique que ce que son rôle de tuteur aurait simplement exigé, venait clairement de marquer des points en retrouvant Elspeth. Laurel vivait un parfait moment de bonheur, loin de tous les soucis du monde, et en cet instant, elle ne manquait de rien. Le Poufsouffle semblait appliquer la même philosophie à leurs félins : en effet, ce qui comptait c’est qu’ils soient heureux.

La contemplation de leurs matous avait semblé les inspirer et voilà qu’ils étaient déjà en train d’échafauder ce que Laurel ne pouvait décidément s’empêcher de penser à comme étant des « cat dates ». Toutes voiles dehors, la petite Serpentard y mettait déjà toute son âme romantique. Là où les relations entre sorciers obligeaient à prendre en compte le sang, le compte en banque, le prestige et tout un tas d’autres paramètres absolument pragmatiques, la vie des chats était simple et son cœur de midinette se réjouissait déjà à l’idée de pouvoir offrir à Zeus et Elspeth des rendez-vous sous les étoiles. Est-ce que les chats pouvaient, comme les chiens de dessins animés moldus, manger des spaghettis ?

Leur professeur d’Etude des Moldus leur avait montré des extraits de dessins animés pour enfants et Laurel, fascinée, avait insistée pour regarder en entier La Belle et le Clochard. Les histoires de princesses, elle connaissait, la magie n’y changeait pas grand-chose. Voir comment les moldus décrivaient les sorcières, hilarant. Mais quelque chose l’avait particulièrement accrochée dans cette histoire de chiens, ces animaux si ordinaires, et de voir ce que des gens sans magie pouvaient leur prêter comme paroles avec des dessins patiemment dessinés. Et Lady, cette jolie chienne apprêtée, qui malgré toutes ses qualités, se retrouvait à la merci de chats siamois faisant irruption dans son monde parfait sans qu’elle n’ait rien demandé et s’éprenait d’un chien errant sans aucun pedigree. Voilà qui donnait matière à réflexion.

Elle battit des cils et se força à quitter la bella note de ses pensées. Elle avait encore parlé un peu sans réfléchir. L’idée qu’un sort pour fermer la porte de son dortoir aux familiers lui semblait assez évidente, mais si Joris, qui était pourtant plus âgé et expérimenté, disait devoir faire des recherches, peut-être que ce ne serait pas aussi évident que ça. Elle passa une main dans le pelage crème aux reflets cuivrés d’Elspeth. Bah. Ca devrait bien se trouver à la bibliothèque, non ? Sûrement qu’ils n’étaient pas les premiers à avoir ce problème en des siècles d’enseignement à Poudlard.

« C’est vraiment dommage que je ne puisse pas te montrer. » s’excusa-t-elle en parlant de sa salle commune. Elle aurait volontiers montré avec fierté les trésors de sa salle commune aux yeux ébahis des élèves des autres maisons, là où la plupart de ses camarades se complaisaient à les garder jalousement secrets. « J’aimerai bien aussi voir à quoi ressemblent les salles communes des autres maisons. Nos deux salles communes sont sous terre mais elles ont l’air tellement différentes ! » Laurel était une invétérée curieuse et l’idée qu’une salle commune aux sous-sols soit lumineuse l’avait piquée. Peut-être pourrait-elle voir un rapide aperçu en accompagnant Elsie un jour ? « Il doit y avoir tellement de salles secrètes dans ce château, et on ne voit jamais que les salles de cours ! »

Après cette digression que Joris sembla lui pardonner aisément, ils revinrent à leur sujet initial. « Alors c’est entendu ! A défaut de voir le fond du lac, ils pourront au moins voir sa surface, s’ils ne s’approchent pas trop. Je suis sûre que le Calamar les repêcherait avant qu’il ne puisse leur arriver quoi que ce soit, mais je doute qu’ils apprécieraient l’expérience. » Zeus avait l’air trop intelligent pour se jeter soudainement dans une grande étendue d’eau, et d’habitude, Elsie n’était pas immensément fan des bains, mais elle n’était en revanche pas contre une partie de pêche et puis, après ses dernières aventures, Laurel allait la couver comme un philtre dans le chaudron un petit moment avant de lui refaire confiance.

Fascinée, elle écouta le récit des origines du prénom de Zeus avec un sourire appréciateur grandissant. Six chatons dont la mère s’appelait Rhéa, c’était vraiment parfait ! « C’est tellement bien trouvé ! Est-ce que les autres chatons s’étaient appelés Déméter, Héra et consorts ?" Ca aurait été vraiment charmant. En tout cas, Zeus correspondait parfaitement à l’attitude confiante du félin.

« Elspeth ? Oui, c’est moi qui ai choisi. C’est une très vieille tradition familiale. Il y a deux siècles, avant de faire dans les balais, les Flint étaient plutôt des marins. Je ne sais pas trop comment on est passés des mers aux airs, d’ailleurs, mais bref. Un de mes ancêtres était capitaine dans la Navy, et il avait un second écossais très superstitieux animagus chat. Il disait qu’un chat sur un bateau portait chance parce que ses yeux voyait au travers des tempêtes. » Elle fronça le nez en une moue dubitative. « En tout cas, cet ancêtre-là a évidemment survécu à plus de gros temps que les bateaux des moldus, et il a mis ça sur le compte du chat. Du coup, depuis, notre famille donne des noms écossais à ses chats, en hommage au capitaine et à son second. Ce sont nos porte-bonheur à nous. »

Les Flint devaient beaucoup aux guerres napoléoniennes, à l’origine de leur fortune et de leur ascension sociale. La dorure avait un peu terni depuis, mais on ne tentait pas le sort : des chats il y avait toujours, et toujours avec un nom correctement gaidhlig. Laurel enroula une mèche blonde derrière son oreille, dans un parallèle inconscient avec Elspeth qui s’enroulait elle-même autour du pied de table.

Elle sentait bien qu’insister plus pour que Joris accepte la récompense n’aurait servi qu’à le gêner, mais elle était tout de même déstabilisée par ce désintéressement inhabituel. Elle retint une moue : qu’à cela ne tienne, c’est elle qui gâterait Zeus lors de leur prochaine cat date ! Et son propriétaire avec, au passage. Elle était certaine de pouvoir trouver quelque chose qui lui ferait plaisir avec un peu plus de naturel et de discrétion que des Gallions sonnants et trébuchants.

« Bon, d’accord, merci beaucoup ! Qu’est-ce que tu as prévu pour le Noël de Zeus ? Et ne t’inquiète pas pour Elsie : c’est une princesse et après presque quatre mois de séparation, elle va être encore plus choyée que d’habitude. Elle n’est pas du genre à devoir aller chercher sa nourriture en chassant le rat dans une cale de navire, ça c’est sûr. »

La coupable miaula à ses pieds, plus pacha que chasseresse, avant d’aller paresseusement taquiner Zeus. Laurel contempla la scène d’un air amusé, avant que son regard ne retombe sur la table qui la séparait de Joris. Les patounes de son familier avaient mis le bazar dans ses notes, et elle els rassembla tant bien que mal. Elle venait d’avoir trop d’émotions pour être exactement studieuse, mais…

« Tu crois que j’aurais pu la retrouver avant si j’avais réussi à utiliser une boule de cristal ? Je n’arrive pas à comprendre comment on peut voir en 3D dedans, ça fausse tout. »

Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas pensé à ça, au lieu de simplement mettre des affiches ?

Laurel Flint
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Laurel Flint
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Lun 18 Juil 2022 - 23:01
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

En ces temps troublés, la réalité pouvait se révéler assez sombre et triste à vivre. Alors, les moments heureux, comme ils vivaient actuellement, étaient bénéfiques, leur rappelant que le monde n'était pas seulement peuplé de malveillance. Et, par Merlin, ce que ça faisait du bien au moral de vivre ces moments de bonheur ! Il n’y avait pas forcément besoin de grand-chose pour les provoquer, et pourtant, l'impact bénéfique pouvait s’en trouver important. Certains diraient que c’était de l’inconscience, ou encore de la naïveté mal placée, que de vivre ces moments heureux malgré une ambiance générale qui ne semblait pas s’y prêter. Ces gens-là devaient probablement voir les optimistes comme des gens vivants comme si les malheurs du quotidien n’avaient aucune espèce d’impact sur eux. La vérité était autre. On pouvait vivre des moments de bonheur, cela ne voulait pas dire qu’on refusait de voir la réalité, et encore moins que les difficultés n’avaient pas d’impacts. Dans son cas, Joris souhaitait simplement ne pas se laisser abattre par le climat ambiant et par les obstacles qu’il pouvait trouver sur son chemin. Il croyait en un monde capable de s’améliorer, et, dans les obstacles, il voyait une opportunité de s’améliorer pour les surmonter. Alors, ce genre de moment, comme celui qu’il passait actuellement avec Laurel, étaient nécessaires au maintien de son moral, pour l’aider à ne pas se perdre dans les méandres d’un pessimisme dont il ne voulait pas. Comme une promesse silencieuse que tout s’arrangerait, qu’il ne fallait pas baisser les bras.

Par moments, le poufsouffle en venait presque à envier leurs boules de poils. Toutes les considérations sociales, économiques ou autres ne leur étaient pas vraiment connues, et ils n’avaient guère l’air de s’en soucier, faisant leur vie comme bon leur semblait. Dans le cas d’Elspeth et Zeus, si leur bonheur à eux consistait à se retrouver de temps à autre pour passer des moments ensembles, pourquoi ne pas leur accorder ?

L’idée de Laurel du sort sur les portes des salles communes était pertinente, et, maintenant qu’il y réfléchissait, Joris trouvait d’ailleurs très surprenant que cela n'ait pas été fait depuis le temps. Ça ne devait probablement pas être la première fois qu’une telle situation arrivait, et ce ne serait certainement pas la dernière fois non plus si rien n’était fait. Il en venait à plusieurs conclusions. Soit un tel sortilège n’existait pas encore, ou était trop compliqué pour eux. Soit réellement personne avant sa camarade n’avait eu l’idée de s’en servir au sein de Poudlard. Soit le sort avait déjà été utilisé, mais avait été retiré pour une raison qui leur était inconnue. Là était notamment l’intérêt de faire des recherches en la matière. Il verrait bien ce qu’il trouverait, ceci expliquerait probablement cela.

“C’est vraiment dommage que je ne puisse pas te montrer.” Avait poursuivi Laurel concernant les salles communes. “J’aimerai bien aussi voir à quoi ressemblent les salles communes des autres maisons. Nos deux salles communes sont sous terre mais elles ont l’air tellement différentes !”

Joris avait eu un mouvement affirmatif de la tête, montrant qu’il était du même avis. Il trouvait cela assez cocasse de se dire que deux pièces situées dans un même environnement pouvaient se révéler avoir des ambiances si différentes. L’ambiance aquatique que lui décrivait Laurel contrastait avec l’ambiance chaleureuse, aux allures de terrier, qu’il connaissait de la salle commune des jaunes. Était-ce la même chose pour les salles communes de Serdaigles et Gryffondor ? Probablement, mais il ne pouvait pas l’affirmer. Son jumeau, Klaus, avait déjà évoqué devant lui l’ambiance de la salle commune des bleus et bronze, en lui disant que ça lui aurait probablement plus. Mais Joris ne pouvait que l’imaginer, à défaut de vraiment pouvoir le voir de ses propres yeux.

“Il doit y avoir tellement de salles secrètes dans ce château, et on ne voit jamais que les salles de cours !”

Le château recelait bien des mystères, et probablement qu’il ne leur serait pas possible de tout découvrir d’ici la fin de leur scolarité.

“Il est vrai que Poudlard est grand. Je trouve assez grisant d’imaginer qu’on ne sait pas tout de ce lieu où l’on passe pourtant une grande partie de notre temps. Et probablement un peu frustrant aussi, de se dire qu’on n’en connaîtra peut - être pas tous les secrets avant de le quitter.”

Bien que curieux, il se rendit compte qu’il n’avait pas souvent pris le temps de faire un peu d’exploration au sein de l’école. Il n’était pas encore trop tard pour s’y mettre. Après tout, il lui restait encore cette année et l’année prochaine pour se faire. Un jour, peut-être, prendrait il enfin le temps d’initier des séances d’explorations du château pour en découvrir quelques secrets. Il ne faudrait pas non plus qu’il traîne s’il voulait pouvoir en découvrir le plus possible, mais il savait aussi que cela ne servait à rien de se précipiter. De plus, si son projet de devenir professeur aboutissait, il savait qu’il reviendrait dans les lieux bien assez tôt. Cela n’aurait pas la même saveur, et il ne savait pas dans quelle mesure il pourrait s’y adonner (ni même si cela lui serait d’une quelconque utilité), mais il gardait tout de même cela dans un coin de sa tête, juste au cas où.

Passant la digression, qu’il excusait aisément à sa camarade car cela était loin de le déranger, la discussion s’était de nouveau concentrée sur les familiers et les suggestions de retrouvailles. L’idée d’une promenade commune semblait être une bonne option en ce sens.

“Alors c’est entendu ! À défaut de voir le fond du lac, ils pourront au moins voir sa surface, s’ils ne s’approchent pas trop. Je suis sûre que le Calamar les repêcherait avant qu’il ne puisse leur arriver quoi que ce soit, mais je doute qu’ils apprécieraient l’expérience.”
“Je rejoins ton avis là-dessus.” Avait répondu Joris en acquiesçant sur la dernière phrase. “Je ne sais pas ce qu’il en est pour Elspeth, mais je peux t’affirmer que Zeus ne serait pas des plus à l’aise dans ce genre de situation. Si aujourd’hui il accepte un bain de temps en temps, ce n’était pas vraiment le cas lorsqu’il était plus jeune.”

Il se souvenait encore trop bien des multiples tentatives de fuite du félin lors des premières années à tenter de lui donner des bains. Le résultat n’avait pas été bien glorieux, et le matou avait mis le temps à accepter de se laisser faire. Il avait fallu ruser un peu pour l’y amener en douceur, mais les résultats étaient là. Puis, maintenant qu’il était plus âgé (et habitué à l’expérience), il avait probablement fini par comprendre que se débattre ne faisait que prolonger le moment, et qu’il était donc plus sage de coopérer pour terminer plus vite.

Joris avait ensuite expliqué à Laurel d’où venait le prénom de son familier. Une origine portée par une coïncidence assez amusante si l’on faisait le parallèle avec la mythologie grecque.

“C’est tellement bien trouvé ! Est-ce que les autres chatons s’étaient appelés Déméter, Héra et consorts ?"
“Malheureusement, je n’en sais rien.” Avait-il répondu d’un air songeur. Il avait poursuivi après un léger temps de réflexion, cherchant au fin fond de sa mémoire. “Je crois qu’ils ont tous été donnés, et je ne me souviens pas les avoir revus depuis ce temps. S’ils ont eu un tel nom, ça ne m’est pas resté en mémoire. Ils ont tout aussi bien pu être renommés. C’est donc un mystère, je suis désolé de ne pouvoir répondre à ta question.”

Ses souvenirs remontaient à loin. Il était un tout jeune enfant quand Zeus était arrivé dans sa vie, et les informations concernant les frères et sœurs du félin ne lui revenaient pas en mémoire. Il n'en avait pas vraiment demandé de nouvelles depuis, ou du moins pas qu'il s'en souvienne. Gardant ça dans un coin de sa tête, il se faisait la réflexion que ça ferait un sujet de conversation avec son oncle la prochaine fois qu'il le verrait.

Il avait retourné la question à Laurel concernant le nom de son familier. Il n'avait pas souvenir d'avoir déjà entendu ce nom, et ça le rendait curieux. Qui savait ce qui pouvait se cacher derrière ce choix ? Cela pouvait être le fruit d'un goût prononcé pour ce nom en particulier, ou bien une tout autre raison moins évidente à percevoir.

“Elspeth ? Oui, c’est moi qui ai choisi. C’est une très vieille tradition familiale. Il y a deux siècles, avant de faire dans les balais, les Flint étaient plutôt des marins. Je ne sais pas trop comment on est passés des mers aux airs, d’ailleurs, mais bref. Un de mes ancêtres était capitaine dans la Navy, et il avait un second écossais très superstitieux animagus chat. Il disait qu’un chat sur un bateau portait chance parce que ses yeux voyait au travers des tempêtes. En tout cas, cet ancêtre-là a évidemment survécu à plus de gros temps que les bateaux des moldus, et il a mis ça sur le compte du chat. Du coup, depuis, notre famille donne des noms écossais à ses chats, en hommage au capitaine et à son second. Ce sont nos porte-bonheur à nous.”

Ainsi donc, le nom d’Elspeth tenait d’une tradition familiale, une chose que Joris n’aurait jamais pu deviner de lui-même si Laurel ne lui avait pas raconté cette anecdote.

“C’est plutôt amusant que les épopées de ton ancêtre aient pu amener à cette tradition. Je trouve que ça lui offre un certain charme.”

Le jeune homme n’était pas des plus renseignés sur les différentes histoires attenantes à chaque famille de sorciers sang - pur. Il ne faisait pas vraiment partie de cet univers et connaissait surtout ce que certains camarades avaient accepté de lui raconter. Mais cela tendait doucement à changer, notamment grâce au cours d’Histoire de la Magie qui citaient quelques grands noms encore connus aujourd’hui. Mais aussi depuis fin Septembre, lors de sa discussion avec Merlin, qu’il accompagnait depuis dans une quête de savoir sur les origines de certaines traditions des familles nobles. Il ne savait pas encore ce que tout cela l’amènerait à découvrir, mais la simple perspective d’une meilleure compréhension du monde qui l’entourait lui suffisait pour continuer à en apprendre plus.

Il avait insisté sur son refus de la récompense, assurant à Laurel que son acte n’était nullement intéressé par la somme promise sur l’affiche. Il savait que d’autres camarades auraient eu bien moins de scrupules à accepter la gratification, mais il n’était pas de ceux - là. La joie provoquée par les retrouvailles de sa camarade et de son familier avait plus de valeur à ses yeux que quelques gallions supplémentaires dans sa bourse, justifiant qu’il préférait laisser les pièces à la demoiselle.

“Bon, d’accord, merci beaucoup ! Qu’est-ce que tu as prévu pour le Noël de Zeus ? Et ne t’inquiète pas pour Elsie : c’est une princesse et après presque quatre mois de séparation, elle va être encore plus choyée que d’habitude. Elle n’est pas du genre à devoir aller chercher sa nourriture en chassant le rat dans une cale de navire, ça c’est sûr.”

Joris avait eu un sourire attendrit, heureux de savoir que Laurel saurait comment profiter des retrouvailles avec son familier. De son point de vue, ce bonheur était déjà là un beau cadeau. Quant à lui, Zeus s’était mis en position de jeu lorsqu’Elspeth avait commencé à le taquiner : l’avant du corps contre terre, les pattes arrières surélevant et remuant l’arrière train, prêt à riposter.

“De rien, c’est normal.” avait répondu Joris aux remerciements de Laurel. “Je lui ai trouvé un nouvel arbre à chat. Le sien n’était plus vraiment adapté à son âge et commençait à s'abîmer."

Du coup, l’objet ne servait plus vraiment à grand-chose et devait très probablement traîner quelque part dans le grenier ou le sous-sol de la maison familiale. Au lieu de le jeter directement, ses parents avaient d’abord tenu à voir s’ils ne pouvaient pas le réutiliser pour autre chose. En soit, Joris était plutôt d’accord avec cette idée. Il ne savait pas encore ce que cela donnerait dans la finalité, mais il était curieux de le découvrir quand l’occasion se présenterait.

“Et toi, tu as prévu quelque chose pour Elspeth pour les fêtes ?” avait - il demandé en retour.

C’était plus de la curiosité qu’autre chose, et si Laurel ne souhaitait pas lui dire c’est son droit. Observant quelques secondes les deux boules de poiles jouer ensemble, il avait ensuite relevé ses yeux vers sa cadette qui mettait de l’ordre dans ses notes avant de lui poser sa question.

“Tu crois que j’aurais pu la retrouver avant si j’avais réussi à utiliser une boule de cristal ? Je n’arrive pas à comprendre comment on peut voir en 3D dedans, ça fausse tout.”

Face à cette interrogation, Joris avait pris un instant de réflexion. Bien qu’il aurait apprécié lui apporter une réponse limpide et tranchée, de son point de vue ce n’était pas aussi simple que cela.

“Je dirais oui et non. Selon moi, il y a différents paramètres à prendre en compte.” C’était bien là toute la complexité de l’exercice selon lui. “Dans le meilleur des cas, cela aurait sans doute donné des indices pour aider à la retrouver. Mais, comme tu le souligne, il faut déjà réussir à utiliser la boule de cristal.”

Ce qui n’était pas chose aisée, il voulait bien le croire. Cela pouvait prendre plus ou moins de temps avant d’y parvenir en fonction des gens, et aurait donc pu être une potentielle perte de temps considérable dans la recherche.

“À savoir aussi que le fait de percevoir quelque chose ne se fait pas forcément dès le début, ni à chaque fois, même pour quelqu’un qui sait utiliser cet objet. Admettons que tu y ai perçu quelque chose : ce que tu y aurais vu et la façon dont tu l’aurais interprété peuvent jouer. Malheureusement, tout n'est pas toujours aussi clair et limpide qu’on peut l’espérer. Enfin, au-delà de ces considérations propres à chacun, il y a aussi un paramètre extérieur à prendre en compte : les déplacements d’Elspeth. Même en admettant que tu aurais vu juste sur chaque chose que la boule de cristale te montre, rien ne garantit qu’elle se serait trouvée à l’endroit indiqué au moment où tu y serais passé. En résumé, je pense que si tu n’aurais rien perdu à essayer, je ne peux pas non plus te garantir que cela aurait fonctionné, pour les raisons que je viens de te citer.”

Si la boule de cristal pouvait aider, il savait aussi que d’autres facteurs pouvaient troubler les éléments apportés par l’artéfact. Cela aurait pu être quitte ou double : autant elle aurait pu avoir les bons indices pour retrouver son chat, autant elle aurait pu se retrouver à perdre son temps avec cette méthode. Ainsi, même en utilisant la divination comme autre recours possible dans ses recherches, il considérait que les affiches qu’elle avait placardées dans le château n’étaient pas de trop dans la retrouvaille du familier.

“Concernant l’artéfact en lui - même, tu as des difficultés à l’utiliser ?”
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Mar 2 Aoû 2022 - 22:38
Laurel approuva d’un hochement de tête les paroles de Joris. Sept ans à vivre dans le même château, une vaste majorité de l’année, à y manger, dormir, étudier, socialiser… mais quel pourcentage en auraient-ils réellement vu ? Il y avait les salles de cours qu’elle n’étudiait pas, les clubs dont elle n’était pas membres, les quartiers des professeurs, tout ce qui concernait les autres maisons, et puis surtout, les vrais secrets. Ceux dont peut-être même le Professeur Dumbledore en personne ne connaissait pas l’intégralité, tant l’école millénaire devait regorger de recoins. Rien que sa première année, la Chambre des Secrets avait été ouverte pour la première fois depuis des générations. Bon, peut-être que ce n’était pas un bon exemple. On se serait bien passé de secrets comme celui-là, et elle ne voulait pas savoir quels monstres dormaient dans les tréfonds du château.

Mais il devait y avoir… elle ne savait pas, la garde-robe de Rowena Serdaigle, nichée au creux d’une tour et encore pleine de côtehardies et hénins fabuleux. Un sous-marin au fond du lac, réservé aux élèves qui parleraient la langue des êtres de l’eau. Un enchantement dans la fontaine de la cour qui se révèlerait à quiconque aurait une formule secrète. Des passages secrets, un tableau noir enchanté qui ferait prendre vie à ce qu’on écrirait dessus à la craie, des trésors cachés dans des placards à balais d’apparence innocente…

Ca la faisait rêver, et elle aurait adoré en découvrir un, mais il fallait admettre qu’elle menait une existence plutôt ordinaire et ne fouinait sans doute pas assez pour découvrir quoi que ce soit. Elle n’avait déjà pas été fichue de retrouver son propre chat, alors, une énigme dans les vieilles pierres, on repasserait ! Voilà pourquoi, peut-être, elle aimait tant l’Etude des Moldus : sans être exactement un secret, elle restait très discrète sur l’inscription de cette matière à son emploi du temps, car elle savait que nombre de ses condisciples Serpentards, et ses propres parents, auraient désapprouvé. Et surtout, le monde des moldus lui semblait plein de surprises enchanteresses : la manière dont ils contournaient leurs faiblesses et leur absence de magie avec leur « électricité » et leur « internet » était enchanteur, et elle était toujours ravie d’apprendre une nouvelle de leurs prouesses. Quant on y pensait, ils étaient vraiment ingénieux pour des personnes incapables de se servir d’une baguette.

Un miaulement la ramena à l’instant présent. Joris expliquait que Zeus n’était pas grand amateur de bains. Laurel rit légèrement. Imaginer la très digne bête toute mouillée et ébouriffée était assez comique, sauf sans doute pour le principal intéressé.

« Elsie non plus ne tient pas à se mouiller, elle est trop coquette pour ça. Mademoiselle préfère largement être brossée… » Elle lui jeta un coup d’œil expert « … et elle va avoir droit à une longue séance ce soir ! »

Le long pelage de son chat était bien emmêlé par endroit, malgré sa bonne santé apparente. Laurel se réjouissait déjà de ce moment qu’elles allaient partager pour la première fois depuis longtemps, caresses et friandises entre deux coups de brosse, et peut-être quelques snip de ciseaux dans les boules de nœuds les plus récalcitrantes. Elle aurait presque pu en ronronner elle-même rien que d’y penser.

Elle secoua légèrement la tête : Joris n’avait pas s’excuser de ne pas connaître le destin des frères et sœurs de Zeus, c’était elle qui posait des questions un peu plus poussées que ce que la simple courtoisie exigeait. Elle espérait simplement que tous ces chatons avaient été adoptés par des maîtres aussi attentionnés que le Poufsouffle. Elle-même ne s’était jamais vraiment posé la question concernant la portée d’Elspeth, parce qu’elle ne l’avait jamais vue, tout simplement, mais à bien y réfléchir, elle devait exister aussi. Mmh. Pas possibles qu’ils soient aussi beaux que son familier à elle, même en partageant des gênes, mais elle espérait quand même qu’ils étaient dans des familles aimantes, eux aussi, et peut-être qu’ils étaient un peu moins fugueurs.

Ce fut ensuite à son tour d’expliquer d’où Elspeth tirait son nom, ce qui sembla amuser Joris.

« C’est une origine un peu tarabiscotée, mais je l’aime bien. Ca a un peu plus de saveur que si l’on devait s’en tenir à notre Suffolk originel. »

Les histoires de marins prenaient une grande place dans la tradition familiales, certaines plus réalistes que d’autres, mais toutes transmises avec le sérieux dynastique retrouvé dans presque toutes les familles de sangs-purs. Enfant, Laurel avait aimé frémir devant les descriptions des monstres marins et les récits de l’ingéniosité de ses ancêtres pour maintenir à flot sloops et frégates et, comme par miracle, transformer les potentiels naufrages en opportunités de repartir les cales pleines d’or et d’argent. Au début du XIXème siècle, les Flint avaient pris part à l’effervescence maritime militaire et marchande amenée en Europe par les guerres napoléoniennes, et ils avaient su en tirer un large profit, sur lequel toute leur réputation actuelle était encore bâtie.

Laurel prenait note des projets de Joris pour le Noël de Zeus, ça lui éviterait les doublons lorsqu’elle partirait en quête de cadeaux, et elle approuva d’un sourire, tandis qu’Elspeth manifestait son approbation en se jetant pour jouer sur Zeus. Elle les regarda culbuter : pas de feulement, griffes rentrées, pas de doute, ils s’amusaient bien. Ils devaient être devenus particulièrement amis pour s’amuser ainsi, car d’habitude, la chatte rag doll était plutôt placide et altière. Peut-être que justement, c’était un compagnon de jeu qui lui avait manqué ? Ils allaient veiller à ce que les deux chats se revoient souvent, désormais.

« Et bien, je n’ai encore rien prévu. Je cherchais Elsie depuis mi-septembre alors, je n’étais pas sûre… Mais grâce à Zeus et toi, je vais pouvoir planifier ça, désormais ! »

C’était vraiment un immense soulagement. Maintenant qu’elle avait retrouvée son familier, elle pouvait enfin s’avouer combien cette perte avait été difficile. Après trois mois d’absences, elle n’était plus entièrement convaincue qu’elle reverrait Elsie un jour, et elle était tellement heureuse que cela se finisse en retrouvailles, son chat bien-aimé sain et sauf ! Ranger ses notes lui permis de retrouver un peu la maîtrise de ses émotions et le temps que ses parchemins soient dans le bon ordre et en tas bien nets, les larmichettes de soulagement qui menaçaient de poindre avaient refluer. Elle aurait tout le temps d’arroser le pelage d’Elspeth en la brossant le soir-même.

Rangeant ses papiers, elle écouta attentivement les explications de Joris sur l’utilisation d’une boule de cristal. C’était beaucoup plus clair quand le Poufsouffle donnait ainsi des exemples concrets de sa propre vie que quand le professeur Trelawney essayait de leur enseigner la théorie en même temps que la pratique. Laurel aimait bien la professeur, mais son intuitivité ne rendait pas ses cours très ordonnés ou faciles à suivre et il fallait reconnaître qu’elle avait tendance à s’éparpiller. Ca faisait que les élèves avaient un grand sens de l’autonomie et de liberté dans cette matière, à expérimenter directement avec des chartes astrologiques ou des feuilles de thé, et c’était agréable d’avoir des devoirs moins scolaires, mais quand il y avait une difficulté, c’était dur de ne pas se sentir un peu seul.

Saisissant une feuille de parchemin encore à demi vierge sur le haut de sa pile, elle y griffonna de sa jolie écriture bouclée quelques mots clés des explications de Joris. C’était vraiment son jour de chance que ce soit son tuteur qui ait retrouvé son bébé !

« C’est bon de savoir que ne pas voir quelque chose à chaque fois n’est pas forcément un échec. Des fois, je scrute tellement ma boule sans rien distinguer que j’ai l’impression d’avoir une conjonctivite. »

Elle eut un sourire mi contrit, mi moqueur. « Tu veux dire qu’une boule de cristal aura plus tendance à révéler une information vraie au présent, mais pouvant changer dans le futur, comme la position d’un chat qui se déplace ? Plutôt qu’un indice sur le moment et le lieu où elle et moi aurions eut le plus de chance de nous croiser dans le futur ? »

La divination, n’était pas autant tenter de percevoir le futur que lever le voile sur les mystères d’une situation présente donnée, après tout ? Si une méthode correspondait plus à une temporalité qu’une autre, elle voulait le savoir… même si ce n’était probablement pas une science exacte. Les paroles de Joris la réconfortèrent un peu : elle s’en voulait de ne pas avoir été plus créative pour retrouver Elspeth, mais au final, c’était ses bonnes vieilles affiches qui avaient fonctionné ! Elle décida de se réjouir du happy end et essayer de retenir la leçon sans plus se torturer. Elle leva sa plume pour essuyer une goutte d’encre violette, la couleur qu’elle utilisait pour ses notes personnelles, et les fines barbes lui chatouillèrent le menton.

« Et bien, oui. Je m’en sortais mieux avec les feuilles de thé, je trouve, quand il s’agit de distinguer des choses. Le problème des volutes de la boule de cristal, c’est qu’ils bougent, et qu’ils sont en 3D. Je ne sais jamais sous quel angle les aborder. Comment est-ce que tu fais ? »

Un peu d’aide ne serait pas de trop.


Laurel Flint
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Jeu 26 Jan 2023 - 18:13
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

Le désamour des chats pour l’eau n’était apparemment pas vraiment un secret pour quiconque avait un félin comme familier. Petit, cela avait quelques fois amusé Joris de remarquer que Zeus, en s’échappant, avait fini par mettre plus d’eau par terre que dans le récipient prévu pour le laver. Il ne comptait pas le nombre de fois où il avait transformé le sol de la maison en vraie pataugeoire, ce qui manquait régulièrement de faire glisser les membres de la famille qui passaient derrière lui.

“Elsie non plus ne tient pas à se mouiller, elle est trop coquette pour ça. ” Avait informé Laurel au sujet d’Elspeth.

Une information qui avait éveillé un sourire amusé chez Joris. Les deux félins étaient faits pour s’entendre sur ce point, et ne risquaient pas de se pousser l’un l’autre dans une quelconque étendue d’eau volontairement (à moins de vouloir se faire une mauvaise blague). Si certains chats pouvaient apprécier l’eau, l’adolescent n’en avait pas encore rencontré.

“Mademoiselle préfère largement être brossée et elle va avoir droit à une longue séance ce soir !”

Au vu du temps que son familier avait passé hors de sa vue, l’adolescent voulait bien croire que sa camarade risquait d’avoir un peu de travail. Si les chats avaient cette fascinante capacité de pouvoir se laver eux - même (justifiant peut-être que beaucoup ne semblaient pas apprécier les bains), ils y avaient certains aspects qu’ils ne pouvaient pas effectuer eux - même : démêler leur pelage et se débarrasser des nœuds en faisaient partie. Quand on savait que les deux actions étaient pourtant liées, mieux valait prendre des précautions. Sans le vouloir, les chats ingéraient quelques poils lorsqu’ils faisaient leur toilette, cela pouvant entraîner la formation de boules de poils qui les ennuyaient beaucoup. Pour avoir déjà pu observer Zeus en mauvaise posture à cause de cela, Joris ne souhaitait nullement que cette situation arrive à Elspeth, et il espérait que le brossage ne soit pas trop tardif.

Il s’était excusé auprès de sa camarade de ne pouvoir lui conter ce qu’il était advenu des frères et sœurs de son familier, une non-réponse dont elle ne semblait pas lui tenir rigueur.

“Pour Elspeth, tu as eu l’occasion de connaître sa famille quand elle est arrivée dans ta vie ?” Avait - il demandé en retour, espérant ne pas être indiscret.

Si lui n’avait pas eu très longtemps cette joie, il se disait que sa jeune camarade pouvait très bien avoir eu cette opportunité. Il se faisait la réflexion qu’il ne se souvenait pas s’être posé la question concernant Zeus, mais il devait avouer que cela avait éveillé son intérêt maintenant que le sujet avait été évoqué. Si Laurel ne souhaitait pas (ou ne pouvait simplement pas) élucider cette question pour son familier, Joris comprendrait. Toutefois, il espérait que les frères et sœurs d’Elspeth soient dans des familles qui prennent soin d’eux et qui soient aussi soucieuses de leur bien - être que l’était Laurel envers Elsie.

Lorsque la Serpentard lui avait expliqué l’origine du nom de sa compagne féline, Joris avait écouté le récit ayant amené à la tradition de donner des noms écossais avec un intérêt non feint.

“C’est une origine un peu tarabiscotée, mais je l’aime bien. Ça a un peu plus de saveur que si l’on devait s’en tenir à notre Suffolk originel.”

On ne s’imaginait pas forcément qu’il pouvait y avoir une raison ou une histoire derrière un simple prénom (sans doute parce qu’il n’y en avait pas toujours), mais les découvrir avait quelque chose de charmant aux yeux de l’adolescent.

Puis ils étaient passés au sujet des cadeaux de Noël qu’ils réservaient à leurs boules de poils respectives. Ces derniers étaient d’ailleurs en train de jouer calmement, sans heurt, se bousculant gentiment l’un l’autre pour s’amuser. Joris avait eu un sourire amusé et attendri en apercevant cela. Il savait Zeus joueur et sociable, mais n’avait pas souvenir que c’était à ce point. C’était sans doute particulier cette fois - ci, confirmant au Poufsouffle que les deux matous étaient voués à se retrouver.

Annonçant qu’il faisait l’acquisition d’un nouvel arbre à chat plus adapté pour le sacré de Brimanie, il avait retourné la question à Laurel concernant ses potentiels projets pour Elspeth.

"Et bien, je n’ai encore rien prévu. Je cherchais Elsie depuis mi-septembre alors, je n’étais pas sûre… Mais grâce à Zeus et toi, je vais pouvoir planifier ça, désormais !"

Joris était ravi de cette nouvelle. Redonner de l’espoir et de nouveaux projets à sa camarade le rendait heureux. Pour le vivre avec Zeus, il savait combien le lien entre un animal et son maître pouvait être fort et précieux. Il acceptait donc aisément de croire que la disparition d’Elspeth avait pu être douloureuse et inquiétante pour Laurel, au point d’être plus préoccupé par le sort de l’animal que par les fêtes de fin d’année. Désormais, elle pouvait profiter du soulagement des retrouvailles avec son félin pour réfléchir à ce détail.

La discussion avait ensuite dévié sur le sujet de la divination. À la question de sa camarade, le jeune homme avait tenté de répondre aussi clairement que possible, en espérant ne pas lui dire trop de bêtises. Cette matière, à elle seule, n’était pas spécialement évidente à comprendre, car elle était assez abstraite comparé à beaucoup d’autres. Les cours du professeur Trelawney n’étaient pas forcément d’une limpidité à toute épreuve pour qui n’était pas habitué à ces méthodes d’enseignement (et certains ne se privaient pas de répandre la rumeur selon laquelle l’alcool y était également pour quelque chose). Aussi, il avait parfois rencontré des informations contradictoires lors de ses recherches à la bibliothèque, ce qui n’aidait pas. Il prenait donc le parti de se fier à des éléments plus concrets pour vulgariser ce qu’il avait appris, afin que sa retranscription soit plus aisée à comprendre.

« C’est bon de savoir que ne pas voir quelque chose à chaque fois n’est pas forcément un échec. Des fois, je scrute tellement ma boule sans rien distinguer que j’ai l’impression d’avoir une conjonctivite. »

Il voulait bien la croire. Lui - même avait longtemps eu cet espoir qu’il verrait systématiquement quelque chose en regardant dans l’objet, ce qui avait de nombreuses fois éveillé sa frustration lorsqu’il n’y parvenait pas. Tout ça pour, finalement, comprendre que ça ne fonctionnait pas à chaque fois. Ni pour tout le monde d’ailleurs, car chacun avait une sensibilité propre concernant la matière.

"Tu veux dire qu’une boule de cristal aura plus tendance à révéler une information vraie au présent, mais pouvant changer dans le futur, comme la position d’un chat qui se déplace ? Plutôt qu’un indice sur le moment et le lieu où elle et moi aurions eu le plus de chance de nous croiser dans le futur ?" Avait-elle demandé.
“Je dirais un peu des deux, tu aurais tout autant pu voir l’une ou l’autre situation. C’est probablement ce qui rend la chose complexe.”

Conscient que sa réponse pouvait laisser perplexe, il avait poursuivi pour préciser son propos.

“Dans la mesure où ce n’est pas toujours très précis, il peut y avoir une marge de manœuvre. Admettons que tu reconnaisses un lieu, l'événement peut se produire à l’instant, tout comme il peut se produire dans le futur. Voire même, il peut s’être déjà produit. Pour moi, l’explication la plus probable à ce fait est que tout dépend de ce que tu cherches à voir, la réponse apportée par l’artefact peut dépendre du problème que tu cherches à résoudre. Un peu comme si tu lui posais une question, et en fonction de la formulation, tu n'obtiendras pas forcément les mêmes éléments.”

Finalement, que Laurel ai décidé d’utiliser ou non cet outil divinatoire, le plus important restait l’heureuse finalité de ses retrouvailles avec son familier. L’avantage des affiches était leur aspect concret et le fait qu’assez de monde puisse les voir pour participer aux recherches, ce qui n’était pas négligeable.

Suite à quoi, lui laissant le temps de noter les informations qu’il lui transmettait, il lui avait demandé si elle avait des difficultés avec la boule de cristal.

« Et bien, oui. Je m’en sortais mieux avec les feuilles de thé, je trouve, quand il s’agit de distinguer des choses. Le problème des volutes de la boule de cristal, c’est qu’ils bougent, et qu’ils sont en 3D. Je ne sais jamais sous quel angle les aborder. Comment est-ce que tu fais ? »

L’exercice de la boule de cristal pouvait apparaître labyrinthique, le poufsouffle le concevait aisément. Elle ne faisait pas partie des artefacts avec lesquels Joris avait le plus d’affinités, bien qu’il y voyait certains avantages que d’autres n’avaient pas. Il ne savait pas si la méthode dont il s’était servi était la meilleure, mais si cela pouvait permettre d’aider un peu Laurel à mieux appréhender l’exercice de lecture avec la boule de cristal, il acceptait volontiers de lui partager ce qui avait fonctionné pour lui.

“D’aussi loin que je m’en souvienne, une des premières choses qui m’a aidé avec la boule de cristal, c’est de me concentrer d’abord sur un élément spécifique, et de ne pas forcément chercher tout de suite une signification. Pour prendre l’exemple des volutes, je me concentre sur celle qui attire le plus mon regard en premier, et j’observe ses mouvements, les formes qu’elle peut prendre, sans chercher tout de suite à analyser la signification que ça pourrait avoir.”

Le brun s’était stoppé quelques secondes pour réfléchir à une comparaison, afin de lui donner une réponse aussi claire que possible.

“Un peu comme une photo mouvante : il y a les éléments que tu vois en premier, ceux qui attirent ton attention. La signification ne vient pas tout de suite, mais tu peux émettre des hypothèses. Au-delà de ces éléments, il y en a d’autres que tu vois seulement après, comme le paysage, qui peuvent te donner un contexte. En gros ce qui peut t’aider à comprendre les premiers éléments. Parfois, il y a des éléments que tu ne remarques pas tout de suite, que tu ne vois qu’après plusieurs visionnages de l’image. Et certains autres que tu ne remarqueras peut-être jamais. Finalement, tous ces éléments réunis peuvent te permettre d’avoir une première approche de ce que tu vois."

Une première étape d’observation qui pouvait sembler frustrante, mais qui aujourd’hui paraissait nécessaire à Joris pour mieux appréhender ce qu’il voyait. Chercher à analyser trop vite lui avait déjà porté préjudice en lui faisant manqué de nombreux détails utiles. Bien que l’exercice restait encore tentant, même pour lui, il essayait au mieux d’observer d’abord et d’analyser ensuite.

“Une fois que tu as tout ça, que l’image de ce que tu as vu est bien présente dans ton esprit, trouver la signification peut se faire plus aisément parce que tu auras un souvenir plus précis. Tu ne capteras pas forcément tous les détails, mais ce n’est pas grave, c’est un travail qui vient avec le temps. Pour t’aider, tu peux noter les éléments que tu aperçois pour ne pas les oublier et pouvoir les relier entre eux plus tard, ce qui peut aussi être utile si un élément te revient à l’esprit après coup.”

Suite à ces explications, l’adolescent avait fait une pause, autant pour s’assurer que ses propos n'étaient pas trop flous que pour laisser à Laurel le temps d’assimiler les informations.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Sam 18 Mar 2023 - 18:08
“Pour Elspeth, tu as eu l’occasion de connaître sa famille quand elle est arrivée dans ta vie ?”

Les yeux de Laurel partirent quelques secondes dans le vague à cette question, montrant l’effort de remémoration qu’elle faisait. Non pas pour se souvenir de la famille d’Elspeth, qu’elle n’avait jamais vue, mais justement sur le pourquoi de cet état de faits. Finalement, elle secoua une seconde fois la tête, cette fois-ci en signe de dénégation.

« Non, malheureusement. C’est ma mère qui me l’a offerte, mais je crois que c’est ma tante Pélagie, sa sœur, qui l’a trouvée. Elle habite à Paris. Alors, si Elspeth a des frères et sœurs, ce sont probablement les Aristochats ! »

Elle eut un petit sourire à sa propre tentative de blague, pas certaine que Joris aurait la référence. Sa passion nouvelle pour les films Disney découverts en cours d’Etude des Moldus était quelque chose qu’elle gardait pour elle, d’abord parce que les autres auraient trouvé bizarre qu’une adolescente de quatorze ans comme elle s’intéresse à des dessins animés pour petits enfants, et surtout parce que son inscription au cours d’Etude des Moldus, quoi que pas un secret (il n’aurait pas tenu bien longtemps dans la microcosme de l’école), était quelque chose sur lequel elle restait particulièrement discrète. Si ses camarades de Serpentard pouvaient ne pas en entendre parler ou l’oublier, c’était pour le mieux.

D’une matière à l’autre, la conversation avait ensuite glissé sur la Divination et si après l’émotion des retrouvailles, Laurel n’était pas entièrement capable de se concentrer immédiatement sur ses devoirs, elle comptait bien profiter de la présence de Joris pour obtenir de précieux conseils. Il lui était déjà venu en aide bien des fois dans le cadre du Club d’Aide aux Devoirs, et elle appréciait sa manière de faire qui la mettait en confiance et son calme. Avec lui, elle repartait toujours non seulement en ayant compris ce qui lui échappait précédemment, mais avec le sentiment qu’elle allait être capable de refaire les exercices toute seule.

Une boule de cristal avait-elle une temporalité définie ? Pas vrai, d’après Joris. Laurel eu une moue expressive face à cette nouvelle difficulté, et releva la tête de ses notes pour suivre les explications.

« D’accord, donc la réponse obtenue et sa temporalité dépendent de la question posée et de sa formulation précise. J’ai sans doute mal préparé mes observations,  je ne crois pas que mon intention ait jamais été aussi précise. »

Elle avait gardé une question ou une préoccupation à l’esprit, mais elle n’avait jamais songé à formuler son interrogation comme on le ferait à voix haute (ça semblait un chouilla ridicule) ou par écrit. Et puis, si elle était honnête, plusieurs fois, elle avait aussi regardé dans sa boule de cristal comme on serait parti à la pêche au poisson-diable, en attendant que ce soit lui qui morde à l’hameçon, ou que la boule révèle ses mystères. Evidemment, un départ aussi passif de sa part n’avait ensuite pas interprété à l’interprétation des volutes. Le professeur Trelawney arrivait toujours à leur faire des démonstrations qui semblaient sur des sujets très généraux comme leur avenir, la météo ou les choses dont il fallait avoir peur, mais clairement, elle n’avait pas encore le niveau de leur chère enseignante.

Joris continua ses explications, et Laurel prit des notes rapides, son poignet glissant sur le parchemin au rythme des paroles du Poufsouffle. Elle se rendait compte qu’elle n’avait eu aucune méthode en terme de boule de cristal, c’était presque honteux. Juste parce que la Divination demandait de l’intuition et une certaine sensibilité ne voulait pas dire qu’on pouvait en faire n’importe comment, ou alors, ce serait donner raison aux sceptiques qui y voyaient un mysticisme tout juste bon à enthousiasmer les midinettes. Laurel était totalement une midinette, mais elle aspirait également à plus, et n’avait pas choisi cette matière par pure frivolité (un peu, seulement).

Elle sourit et hocha la tête lors de la comparaison avec une photographie mouvante.

« Je vois ce que tu veux dire. En plus, la majorité des photos ont une animation qui ressemble globalement à une boucle mais… certaines ont pile un détail qui casse le cycle, et qu’on ne remarque pas forcément tout de suite. Des petites choses insignifiantes, mais qui donnent tout le sel du contexte. Comme un hibou qui passe soudain dans le ciel à l’arrière-plan, ce genre de chose. »

Bon courage ensuite, pour prédire l’avenir à partir du passage éclair d’un oiseau dans le paysage, mais c’était déjà un meilleur départ. Laurel avait un côté très spontané, mais la méthode proposée par Joris lui parlait parce que la spontanéité avait échoué jusque-là. Et comme d’habitude, il conclut ses explications par des encouragements. Rien qu’à l’écouter, elle avait déjà l’impression d’avoir progressé.

Comme elle achevait de prendre ses notes, Elspeth, qui devait  s’être fatiguée de ne pas être le centre de l’attention, lui sauta soudain sur les genoux, renversant son encrier au passage d’un coup de queue dédaigneux, réclamant d’un miaulement hautain ce que Laurel devina être de la nourriture. Visiblement, les petits jeux avec Zeus étaient finis pour l’instant.

« Ow ! Attention Elsie, je sais très bien que tu fais exprès. » La Serpentard se précipita pour redresser et refermer son encrier et éloigner son parchemin de la flaque d’encre d’une main, l’autre maintenant fermement son chat sur ses genoux. Malgré son ton ferme, elle adressa un sourire lumineux à Joris, les yeux plein de malice. Ca se voyait qu’elle était ravie de disputer affectueusement sa compagne retrouvée, non ? Même les petites maladresses du quotidien lui avaient manquer. Elle pointa sa baguette sur le bazar et murmura « Tergeo » pour tout faire rentrer dans l’ordre, avant de se lever pour ranger ses notes dans son sac.

« Je vais appliquer ta méthode au prochain cours, je suis sûre que ça va m’aider ! »

Elspeth en profita pour souplement lui grimper sur l’épaule, et la laissa faire quelques instants avant de se retourner, et de tartiner libéralement d’encre le visage de sa maîtresse avec sa queue imbibée. Laurel resta figée de surprise, avant de cligner lentement des yeux pour dégager ses paupières de la substance violette.

« Elspeth ! » Elle pointa la baguette à l’aveuglette vers son épaule pour renouveler un Tergeo avant que le chat ne repeigne toute la salle comme son visage, mais le rag doll sauta à terre et fila se réfugier derrière Zeus avant qu’elle n’ait eu le temps de répéter la formule.

Laurel ne savait honnêtement plus quoi penser, et une main portée à sa joue lui apprit que son visage tout entier devait être peinturluré. Ne restait vraiment qu’une chose à faire : éclater de rire, ce qu’elle fit de bon cœur.
Laurel Flint
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Laurel Flint
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Mar 11 Avr 2023 - 23:05
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

Chaque animal ayant une histoire différente, cela faisait toujours quelques anecdotes sur eux que Joris trouvait intéressantes à connaître. Certaines étaient heureuses, voire même comiques, là où d’autres étaient plus tristes. Pour ce dernier cas de figure, Joris comprenait que les gens ne souhaitent pas en parler pour ne pas éveiller d’images ou de souvenirs trop désagréables.

Suite à sa question sur la famille d’Elspeth, il avait vu Laurel réfléchir quelques instants avant de faire un signe négatif de la tête.

“Non, malheureusement. C’est ma mère qui me l’a offerte, mais je crois que c’est ma tante Pélagie, sa sœur, qui l’a trouvée. Elle habite à Paris. Alors, si Elspeth a des frères et sœurs, ce sont probablement les Aristochats !”

Un sourire amusé avait pris place sur le visage de l’adolescent face à la référence du dessin animé.

“Si c’est le cas, j’espère pour eux qu’ils connaîtront une fin aussi heureuse.”

Le brun pouvait remercier Jessica (la meilleure amie de sa sœur) pour cette référence, qu’il n’aurait peut - être jamais eu sinon. Depuis qu’il la connaissait, il avait appris mille et une choses sur cet univers dans lequel elle baignait depuis son plus jeune âge, et il s’y intéressait également par lui - même. Si certains camarades ne voyaient pas l’utilité de s'intéresser à ce qui touchait au monde moldu, Joris considérait que c’était leur droit et n’irait pas les blâmer. Du moment que cela se faisait dans le respect, il ne voyait aucun problème au fait que chacun pût avoir des avis différents. Pour sa part, il voyait là une belle occasion d'accroître sa culture générale et de partager une culture commune avec ses camarades, ce qu’il trouvait appréciable.

La conversation avait ensuite dérivé vers le sujet de la divination, et plus particulièrement sur la boule de cristal. Le tatoué essayait de répondre au mieux aux questions de sa cadette, afin de lui apporter un nouvel axe de compréhension pour s’améliorer et qu’elle puisse être rassurée sur sa pratique. Du moins, l’espérait - il.

“D’accord, donc la réponse obtenue et sa temporalité dépendent de la question posée et de sa formulation précise. J’ai sans doute mal préparé mes observations, je ne crois pas que mon intention ait jamais été aussi précise.”

“Le fait d’avoir une intention est déjà une bonne chose en soi, c’est un bon début vers la recherche d’une réponse. ” Avait - il commencé à lui répondre d’une façon qu’il voulait rassurante. “Du reste, tout est une question de pratique. À observer le professeur Trelawney, ce genre d’exercice à l’air d’une simplicité déconcertante, et je conçois aisément que ça puisse paraître frustrant de ne pas arriver au même résultat. Quand on se souvient qu’elle en à simplement l’habitude depuis des années, ça permet de relativiser.”

Quant à savoir les méthodes que leur enseignante avait développées au fil du temps pour obtenir son niveau actuel, c’était là un mystère pour Joris. Il avait bien tenté de lui poser des questions pour améliorer sa pratique, mais il n’était pas sûr d’en être ressorti avec les réponses espérées. Cela l’avait amené bien vite à faire des recherches complémentaires pour compenser.

Sur ce, il avait partagé ses astuces avec Laurel en espérant que ses conseils pourraient l'aider dans sa pratique de la lecture divinatoire avec la boule de cristal.

“Je vois ce que tu veux dire. En plus, la majorité des photos ont une animation qui ressemble globalement à une boucle mais… certaines ont pile un détail qui casse le cycle, et qu’on ne remarque pas forcément tout de suite. Des petites choses insignifiantes, mais qui donnent tout le sel du contexte. Comme un hibou qui passe soudain dans le ciel à l’arrière-plan, ce genre de choses.”

Joris avait approuvé les dires de la demoiselle d’un mouvement de tête.

“Tu as l’idée. Ça peut paraître anodin, mais quand tu t’en rends compte, ça peut renforcer, ou bien changer, toute la signification de la scène.”

Si cette façon de voir les choses devait se révéler aussi utile pour elle que pour lui, il en était ravi. Il savait que certaines méthodes qui correspondaient pour les uns ne fonctionnaient pas forcément pour les autres, alors il espérait au moins que cela pourrait l’inspirer vers la réussite.

Comme ils discutaient en ayant laissé leurs familiers à leur jeu, Joris n’avait pas prêté attention au fait que les deux félins en eussent apparemment assez pour le moment. Suite à l’apparition soudaine d’Elspeth auprès de Laurel, l’animal avait involontairement bousculé les affaires de la demoiselle.

“Ow ! Attention Elsie, je sais très bien que tu fais exprès.”

Ce à quoi Joris avait réagi au plus vite pour aider sa camarade en décalant les affaires se trouvant à proximité de l’encrier, afin que ceux - ci ne se trouvent pas tachés. Ou, tout du moins, qu’ils ne soient pas touchés plus que nécessaire.

“Je ne sais pas ce qu’elle cherche à avoir, mais apparemment elle à l’air pressée.” Avait - il dit sur un ton amusé en répondant au sourire de sa cadette.

Alors que Laurel lançait un sort de nettoyage, Joris avait porté son attention sur Zeus qui, toujours au sol, miaulait en regardant dans sa direction. Également, il s’était redressé sur ses pattes arrières, les pattes avant contre la chaise du poufsouffle, comme s’il cherchait à grimper pour voir ce qu’il se passait plus haut. Comme il ne bougeait pas plus, le brun ne savait pas si l’animal attendait simplement d’être porté (au vu de son âge, Joris lui excusait facilement ce genre de paresse) ou si ce n’était que de la curiosité passagère.

Il avait attendu quelques secondes avant de voir Zeus se décaler et passer sous la table au moment où la serpentard s’était relevé pour mettre des affaires dans son sac. Le matou était reparu aux pieds de la demoiselle, les yeux levés vers elle, et Joris soupçonnait qu’il cherchait Elspeth du regard. Aux paroles de Laurel, le jaune et noir avait reporté son attention sur elle.

“Je vais appliquer ta méthode au prochain cours, je suis sûre que ça va m’aider !”
“Je te le souhaite. En cas de besoin, n’hésite pas à me contacter.”

Alors qu’il se relevait à son tour de sa chaise, Elspeth avait eu le temps de se hisser sur les épaules de sa maîtresse en lui barbouillant le visage d’encre au passage. Lui aussi surpris par la rapidité d'enchaînement des actions, Joris n’avait pas non plus eu le temps de réagir que l’animal était déjà au sol et semblait se cacher derrière Zeus comme si elle était consciente de sa maladresse. D’ailleurs, ce dernier fut assez intrigué par le nouveau design que l’encre offrait à la fourrure de sa nouvelle amie, et semblait l’examiner pour comprendre cette nouveauté.

Constatant à son tour les traces d’encre sur le visage de Laurel, Joris s’était amusé de la situation avec elle avant de reprendre un peu de son sérieux.

“Ne bouge pas, je vais t’aider.” Lui avait - il dit avant de lui lancer un Tergeo pour la débarrasser de l’encre qui couvrait sa peau.

Puis, posant son attention sur les deux félins, il avait répété l’opération sur Elspeth avant que Zeus ne finisse à son tour tâché par accident en se montrant trop curieux.

“Pour peu, elle aurait presque pu repeindre toute l’école. Remarque, si elle venait à partir de nouveau en vadrouille, au moins là, tu n'aurais pas de difficulté pour la retrouver, il suffit de suivre les traces. ” Avait - il dit à Laurel sur le ton de l’humour.

Évidemment, il ne lui souhaitait pas que cette tribulation recommence, et espérait pour elle que son familier ait également retenu quelque chose de cette mésaventure.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Dim 10 Sep 2023 - 17:28
 A écouter Joris, Laurel aurait presque eu envie de se remettre réellement et sérieusement à ses devoirs, là tout de suite et maintenant. Presque. Elle n’était pas appliquée au point de vouloir faire une double dose d’études, mais c’était excitant d’avoir l’impression de mieux comprendre un sujet d’étude et de se dire que la prochaine fois, il y avait des chances pour qu’elle ait un résultat différent. Allait-elle enfin apprendre des choses intéressantes grâce à sa boule de cristal ?

“Le fait d’avoir une intention est déjà une bonne chose en soi, c’est un bon début vers la recherche d’une réponse. Du reste, tout est une question de pratique. À observer le professeur Trelawney, ce genre d’exercice à l’air d’une simplicité déconcertante, et je conçois aisément que ça puisse paraître frustrant de ne pas arriver au même résultat. Quand on se souvient qu’elle en à simplement l’habitude depuis des années, ça permet de relativiser.”

Elle opina de la tête malgré une moue déçue. Bon, peut-être pas tout de suite pour les choses intéressantes, finalement. Si elle devait attendre d’être une adulte, et aussi vieille que le Professeur Trelawney pour y voir quelque chose, on était pas arrivés. Le professeur avait quoi… Le triple de ses quatorze ans ? Au secours. Il fallait vraiment espérer que les conseils de Joris porteraient leurs fruits avant. Lui s’en sortait très bien en divination, et il était seulement en sixième année. Il restait un peu d’espoir.

“Tu as l’idée. Ça peut paraître anodin, mais quand tu t’en rends compte, ça peut renforcer, ou bien changer, toute la signification de la scène.”

Il faudrait se contenter de cette petite victoire pour aujourd’hui. C’était en tout cas clairement l’avis d’Elspeth, décidée à créer une scène. Heureusement, sa maîtresse pu compter sur l’aide de Joris. Tuteur en divination, retrouveur de chats et sauveteur de parchemins ! Elle avait décidément beaucoup de chance qu’il soit présent aujourd’hui, et, quoi que son attention soit principalement accaparée par sa chatte désobéissante, elle le remercia en souriant chaleureusement.

“Je ne sais pas ce qu’elle cherche à avoir, mais apparemment elle à l’air pressée.”

« Ce qu’elle veut ? Je parierai sur de la nourriture. » Oui, elle connaissait les miaulements de son chat comme une mère les pleurs de son nourrisson. C’était bon de les retrouver. Maintenant la coupable sur ses genoux le temps de nettoyer, elle l’examina d’un regard critique. « Je ne sais pas où elle a mangé pendant ses aventures, mais elle n’a pas trop trop maigri, heureusement. Je suppose qu’il y a un peu moins de rats dans les cachots, et peut-être moins d’oiseaux dans le parc. » Elle eut une petite grimace de dégoût, et donna un léger coup de doigt sur le nez de sa compagne. « Premier ordre du jour avant les croquettes : un collier avec mon nom et une clochette, que ça te plaise ou pas. »

Elle n’aimait pas spécialement penser aux bestioles qui couraient dans les recoins sombres du château, le son léger de leurs petites pattes courant sur les veilles pierres. Poudlard était une école propre, mais si immense, si ancienne, que la présence de rongeurs y était inévitable, particulièrement dans les sous-sols où les Serpentards avaient leurs quartiers. On ne les voyait pas beaucoup, mais on savait qu’ils étaient là. Tout en ramassant ses affaires, elle se demanda si les Poufsouffles comme Joris avaient aussi ce genre de problème. Elle aurait vraiment aimé voir sa salle commune et se demandait à quoi elle pouvait bien ressembler. C’était dur de se détacher de l’image mentale de sa propre salle commune, où l’omniprésence du fond du lac noir altérait la lumière. La plupart des Poufsouffle avaient pourtant l’air trop… solaire pour que cela leur corresponde.

“Je te le souhaite. En cas de besoin, n’hésite pas à me contacter.”

« Vraiment merci pour tous tes conseils aujourd’hui. Je te dirais si j’arrive à voir quelque chose la semaine prochaine, et peut-être m’entraîner à formuler des questions. »

Tout tenait dans ce « peut-être » à la candeur honnête. Son enthousiasme était sincère, son assiduité moins garantie. Elle adressa un regard indulgent à Zeus, qui venait de se mettre à ses pieds. Le chat avait l’air de juger son assiduité scolaire. Lui aussi avait été un héro aujourd’hui et elle ne voulait pas lui marcher dessus.

Comme s’il avait deviné que sa compagne de jeu allait aveugler sa maîtresse, Zeus se tint toutefois bien sage et immobile le temps que Laurel débrasse ses paupières de l’encre qui lui maculait le visage. Peu sûr de l’ampleur des dégâts générés par Elsie, elle resta les mains en l’air le temps que Joris intervienne. La seule réaction sensée était un fou-rire, vraiment, et elle se sentit soulagée que le Poufsouffle partage ce moment léger avec elle. Elle jeta un coup d’œil dans la salle : si elle riait de bon cœur de sa mésaventure, elle n’avait pas non plus envie que sa photographie avec un visage violet fit le tour de l’école. Fort heureusement, personne en semblait vouloir se moquer particulièrement d’elle, et elle pu donc finir de nettoyer Elspeth en paix, aidée par Joris.

“Pour peu, elle aurait presque pu repeindre toute l’école. Remarque, si elle venait à partir de nouveau en vadrouille, au moins là, tu n'aurais pas de difficulté pour la retrouver, il suffit de suivre les traces. ”

« C’est une piste à étudier mais Rusard en ferait un accessoire en fourrure si elle s’amusait à faire ça. N’est pas Miss Teigne qui veut. » répondit-elle sur le même ton léger.

L’indulgence du concierge ne s’appliquait qu’à un seul félin dans ce château, c’était bien connu. Si en plus de salir les murs, Elspeth avait sali Sa Majesté des Chats, elle aurait risqué de perdre l’une de ses neuf vies, Laurel en était certaine. Le sac calé sur l’épaule, elle se baissa pour rattraper la miss, désormais propre, et la tint à deux bras comme un gros bébé. C’était plus sûr.

« Je vais aller nourrir le monstre avant qu’elle n’invente de nouvelles bêtises. Merci encore à Zeus et toi, pour elle et pour la divination. »

Elle agita la patte de son chat comme pour faire coucou, puis lui gratouilla le côté du visage. Joris lui avait fait un cadeau infiniment précieux aujourd’hui. Elle allait bien s’amuser à imaginer un moyen d’essayer de lui rendre la pareille.

Laurel Flint
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Laurel Flint
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Dim 18 Fév 2024 - 16:19
Boule de cristal et boule de poils [Laurel et Joris]Mercredi 6 Décembre 1995

Dans son objectif de devenir professeur de Divination, Joris était toujours heureux de pouvoir aider ses camarades dans cette matière. D’autant plus qu’elle semblait être boudé, voire mal - aimé, par une majorité, dont certains ne la prenaient en troisième année que parce qu’elle leur semblait l’option la moins pire, avant d'arrêter une fois les BUSES passées. Loin de leur en vouloir pour autant, il se plaisait à renseigner du mieux qu’il pouvait tout ceux souhaitant s’y intéresser. Alors, s’il avait pu aider un temps soit peu Laurel en lui partageant ses méthodes de lecture de la boule de cristale, il en était ravi.

Elspeth, quant à elle, semblait assez impatiente de retrouver son confort, et n’avait pas besoin de beaucoup pour le faire comprendre.

“Ce qu’elle veut ? Je parierai sur de la nourriture.” avait répondu Laurel en examinant sa familière. “Je ne sais pas où elle a mangé pendant ses aventures, mais elle n’a pas trop trop maigri, heureusement. Je suppose qu’il y a un peu moins de rats dans les cachots, et peut-être moins d’oiseaux dans le parc.” Elle s’était ensuite adressé à l’animal après une grimace de dégoût. “Premier ordre du jour avant les croquettes : un collier avec mon nom et une clochette, que ça te plaise ou pas.”

Joris avait eu un sourire attendri face à cette dernière interaction, qu’il ne put s’empêcher de trouver charmante. L’idée du collier lui semblait bienvenue, au cas où Elspeth viendrait de nouveau à se perdre dans le château. Non seulement ça ne laisserait aucun doute à quiconque sur le fait que le matou appartenait bien à quelqu’un, mais cela serait également un plus pour pouvoir la ramener directement à sa propriétaire. De même, la clochette pouvait lui offrir une particularité aisément repérable pour chacun croisant sa route.

Quant au fait que l’animal devait avoir faim, ça paraissait logique. Son alimentation avait dû s’en trouver modifiée durant tout ce temps. Probablement un peu de chasse, mélangé à de la générosité de certains camarades qui croisait sa route, à moins qu’elle ne piquait dans la gamelle de quelques congénères.

“Vraiment merci pour tous tes conseils aujourd’hui.” L’avait remercié Laurel après qu’il lui ai dit de ne pas hésiter à le contacter si besoin. “Je te dirais si j’arrive à voir quelque chose la semaine prochaine, et peut-être m’entraîner à formuler des questions.”
“Je t’en prie, c’est normal.” Lui avait-il simplement répondu en retour.

Suite à quoi il s’était relevé à sa suite, et avait aidé sa camarade à se débarrasser de toute l’encre que sa familière avait dispersée un peu partout sur son passage, en s’amusant avec elle de la situation. À leurs pieds, Zeus s’était tenu tranquille et semblait veiller sur Elspeth, comme pour leur assurer qu’il n’y aurait pas de dégâts supplémentaires.

“Pour peu, elle aurait presque pu repeindre toute l’école. Remarque, si elle venait à partir de nouveau en vadrouille, au moins là, tu n'aurais pas de difficulté pour la retrouver, il suffit de suivre les traces.”
“C’est une piste à étudier mais Rusard en ferait un accessoire en fourrure si elle s’amusait à faire ça. N’est pas Miss Teigne qui veut.”

Il avait souri à cette remarque, qui lui apparaissait très vraie et pertinente. Si on pouvait espérer que le Rusard, au regard de Miss Teigne, fasse preuve d’une certaine indulgence envers les félins, la vérité était probablement comme la décrivait si bien Laurel : Miss Teigne était sans doute la seule exception méritant l’attention et la considération du concierge. Et au vu du tempérament de l’animal, il ne faisait aucun doute que tous deux étaient assez bien assortit, à tel point qu’on pouvait imaginer que ni l’un ni l’autre ne supportait plus que leur présence mutuelle.

Joris avait même eu vent d’une théorie selon laquelle tous deux étaient tellement liés qu’ils étaient comme les yeux et les oreilles l’un de l’autre, si bien que lorsqu’on en voyait un débarquer, on pouvait s’attendre à voir l’autre pointer son nez dans la minute suivante. Dit comme ça, il ne savait pas s’il devait être admiratif d’un lien si fort entre eux, ou si ça lui faisait froid dans le dos. Miss Teigne avait dû en voir et en entendre des choses sans que certains ne se soucient spécialement d’elle. Si la rumeur était vraie, qui savait donc ce que Rusard pouvait détenir comme informations ?

Effaçant cette idée de sa mémoire, Joris avait imité Laurel en rangeant ses affaires et en remplaçant son sac sur son dos. Après un miaulement de Zeus qui (cette fois, il en était sûr) demandait clairement à être porté, il s’était également penché pour le prendre contre lui. L’animal ne s’était pas privé de se placer confortablement en s’allongeant sur les bras de son maître, bien caler contre son torse.

“Je vais aller nourrir le monstre avant qu’elle n’invente de nouvelles bêtises.” avait annoncé Laurel après avoir récupéré Elspeth dans ses bras. “Merci encore à Zeus et toi, pour elle et pour la divination.”

Elle avait agité la patte de sa familière dans un signe de salut.

“Y a pas de quoi, vraiment, je suis sûr que tu aurais fait pareil dans le cas inverse. Je trouve ton idée avec le collier vraiment intéressante, je devrais y songer pour Zeus.”

Le sacré de Birmanie avait beau avoir un tatouage dans l’oreille (et vu son âge, Joris doutait qu’il oserait s’aventurer trop loin), on n’était jamais trop prudent et la mésaventure d’Elspeth lui avait également servi de leçon.

“Encore une fois, en cas de besoin, n’hésites pas à me contacter. J’espère que mes conseils te seront utiles.”

Zeus, le regard en direction de Laurel et Elspeth, avait eu un dernier miaulement accompagné de ronronnements. Un dernier au revoir avant leurs prochaines retrouvailles.
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Joris de Beauvoir
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