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[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Ariel x Samantha

 :: Pré-au-lard :: Les Pubs :: Salon de thé de Madame Pieddodu Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mar 21 Fév 2023 - 16:08
Event de Février - Partenaire surprise
Pré-au-Lard
Autant d'oiseaux au monde - Autant de lettres d'amour - Que le facteur apporte - Et glisse sous les portes - C'est le courrier du coeur - Le courrier du bonheur.
- Charles Trenet


Le rouge. Ne dit-on pas qu'il s'agit de la couleur de l'amour ? La passion s'embrase aux quatre coins du village dans un défilé de prospectus passant de mains en mains. Des préparatifs de longue haleine pour transformer une ambiance de ragot de bonnes femmes, en théâtre romantique.

Adieu tentures rosées et tapisseries florales, et bonjour rideau noir sensuel, et voilage d'un carmin intense. Le parquet foncé, rehaussé de tapis aux motifs travaillés et recherchés, donnent accès à des tables rondes d'un style victorien, aux pieds dorés. Les nœuds en bois prennent la forme d'un cupidon tirant une flèche sur un cœur dans une animation répétée. Les nappes de jais foulent le sol, et dans l'air flottent une odeur d'encens, mixture mélangeant le chocolat, le gingembre, et un de l'eau de rose. Des candélabres brillants en centre de tablée dégagent une luminosité tamisée et intimiste que l'on aurait prêté aux restaurants et non au salon. Entourés d'un bouquet de roses sophistiqué, mais naturel, les bougeoirs aux chandelles sanguines, entourent les places dans un arôme sucré et suave, qui réchauffe les joues et les cœurs.

Autour, les employés s'affairent, bichonnent, perfectionnent, dans un véritable balai de jambes et d'uniformes dans les teintes choisies. Costumes exigés pour les salariés, gilets, jupes pour des femmes aux talons aiguilles, et pantalons cintrés pour ces hommes aux chaussures pointues et inconfortables. Les pétales sont soigneusement posés en une pluie qui semblent désorganisées et les cadres aux peintures représentant deux amants enlacés, ajusté et récuré. Les numéros sont placés en petites pancartes mystérieuses près des bouquets, là, entre les duos de chaises que l'on voit par dizaine.

Ici, aucun ballon, ni extravagance d'une caricature de fête bonne enfant. De part et d'autre de la porte, un homme et une femme attendent, chapeau haut de forme en main, contenant des cartons noirs, sur lesquels figurent un numéro en lettre d'or. Ils invitent la gent féminine à piocher dans celui de droite tenue par une belle brune aux cheveux retenus par un ruban rouge, et la gent masculine à se servir dans celui de gauche, tendu par un jeune homme guindé au regard gris cendré.

Soyez surpris, soyez curieux. Peut-être rencontrerez-vous votre âme sœur.



Hors-RP

Vous voici au salon de thé de Madame Piedodu en ce dimanche 11 février 1996. Dès votre entrée, l'on vous invite à piocher un papier dans un chapeau ensorcelé qui vous attribue un numéro de table, où vous rencontrerez votre partenaire du jour...

@Ariel Melwing et @Samantha O'Neill, vous voilà jeunes amoureux proclamés pour la journée de la Saint-Valentin !

Pas de date limite pour l'instant, ni de minimum de mot. Les RP courts sont donc tolérés pour favoriser le dialogue et des discussions dynamiques, tant que le RP garde quand même un minimum de structure narrative.

Bonus : Eh oui, vous avez bien lu, il est possible de décrocher des sortes de "bonus" dans ce sujet ! En quoi ça consiste ? Eh bien, une intervention d'un PNJ se fera de temps à autre pour animer quelque peu les rendez-vous galants. Et comment ça marche ? Chaque couple qui aura posté a minima quatre posts dans le sujet pourra s'attendre à voir à tout moment un PNJ débarquer à leur table... Je n'en dis pas plus, surprise !

Petite précision pour Samantha
De par son âge, Samantha n'est pas autorisée à se rendre à Pré-au-Lard. Or, le personnage ayant connaissance de certains passages secrets, sa présence en devient possible, toutefois les serveurs du salon de thé ne sont pas dupes : elle fait bien jeune, la Lionne. Ainsi, on compte sur toi, Sam, pour intégrer dans ton RP le fait que ta fillette convainque l'employée à l'entrée qu'elle est âgée de 13 ans et non de 11. Et comme toute infraction, les dés du destin peuvent à tout moment sévir...

À vos déclarations d'amour,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Jeu 23 Fév 2023 - 15:25
 
Pas de fleurs, merci
Sam n’était pas vraiment friande de l’ambiance de la Saint-Valentin. Les mamours et les gens qui se déclaraient leur flamme en s’embrassant dans les coins, ce n’était vraiment pas son truc. Mais elle adorait les aventures et le frisson de l’interdit. Elle ne se souciait pas que les festivités de la Saint-Valentin se déroulent à Pré-au-Lard, mais elle avait quand-même envie d’aller au village. C’était tellement moche d’être en première année et de ne rien avoir le droit de faire. Ce n’était tout simplement pas juste. Et Sam ne pouvait bien évidemment pas accepter une telle injustice. Ce n’était pas concevable.

Heureusement, la Gryffondor avait plus d’une corde à son arc. Elle avait trouvé un passage secret pour aller à Pré-au-Lard et elle avait bien l’intention d’aller s’amuser toute la journée sans tenir compte de tous ceux qui folâtraient. Elle avait mis un ensemble qui la faisait passer pour un élève avec au moins deux ans de plus. Puis, elle se glissa dans le passage et atterrit dans une boutique. Se glissant discrètement au dehors, elle inspira profondément, enchantée de se retrouver là, même si elle ne savait pas trop ce qu’elle allait faire de sa journée. Les ruelles ne l’inspiraient pas tellement au vu de sa dernière expérience sur la question.

Elle aperçut un groupe devant une boutique ou, du moins, elle se disait que cela devait être une boutique, et elle s’approcha, intriguée. Les personnes qui accueillaient la regardèrent avec les sourcils froncés et elle se redressa, faisant semblant d’être tout à fait à sa place et adoptant l’attitude de la jeune fille de treize ans à laquelle elle était censée ressembler. Elle savait que ce n’était pas en baissant la tête et avec une petite voix qu’elle s’en sortirait, mais en se redressant de toute sa fierté et de tout son aplomb. Si elle avait l’air d’être légitime à être là, elle le serait.

On lui demanda aussitôt si elle venait pour l’évènement. Sam n’avait aucune idée de ce dont il était question, mais l’avouer revenait forcément à se trahir. Il n’y avait plus qu’une seule chose à faire, même si elle n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien se dissimuler dans cette maison. Pourtant, elle n’avait pas le choix, si elle ne voulait pas des faire raccompagner à Poudlard, manu militari. Elle entra avec un air conquérant sur le visage en espérant que sa méconnaissance ne se verrait pas trop.

« Ouaip, quelque chose comme ça », répondit-elle en piochant un papier dans le chapeau qu’on lui tendait.

Elle ouvrit le papier. A priori, ça lui indiquait un endroit où s’asseoir. Pourquoi pas, après tout ? Elle verrait bien ce que ça allait donner. De toute façon, maintenant qu’elle était entrée, elle n’allait pas s’en aller en courant, ce serait dommage. Elle s’étala sur sa chaise en attendant de voir ce qui allait se passer. Si un prof venait s’asseoir en face d’elle, ce serait la cata.

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Samantha O'Neill
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Samantha O'Neill

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[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Ariel x Samantha Prsm
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Jeu 2 Mar 2023 - 12:46
Ariel x Samantha
dimanche 11/02/1996
Partenaires surprises        
event de la Saint-Valentin
Ariel n’avait jamais été sensible aux débordements d’affection et à l’ambiance langoureuse de la Saint-Valentin. Peut-être que son jeune âge jouait ; peut-être le fait qu’il n’ait jamais eu de coup de cœur jouait.

L’année 1996, pourtant, ferait office d’exception.

Lorsque, ce jour-là, il avait annoncé à Louisa et Jules qu’il se rendrait à Pré-au-Lard pour la Saint-Valentin, les deux fillettes l’avaient regardé les yeux ronds. Tom n’était pas là – heureusement. Il en aurait entendu parler pendant des années. Il en entendrait parler pendant des années, en fait, car il l'apprendrait forcément, mais dans l'immédiat son absence lui offrait quelques heures de répit.

Louisa avait été la première à se ressaisir.

— Mais… Chez Madame Pieddodu ? Le truc qu’on voit partout sur les affiches, là ?

Il ne pouvait blâmer la Gryffondor de s’étonner. C’était tellement loin de ce qu’il était !

— Ça pourrait être instructif, s’était-il contenté de répondre en haussant les épaules. Sortir de ma zone de confort, tout ça...

Les filles l’avaient regardé avec suspicion, mais il avait refusé d’en dire plus. À la place, il les avait écoutées – patiemment – se plaindre de leur jeunesse et du fait que, ô Merlin, elles aussi auraient voulu l’accompagner à Pré-au-Lard !

Il avait essayé de ne pas trop se moquer. D’une part parce que ça l’aurait décrédibilisé – il devait les convaincre au moins un peu de son romantisme naissant –, mais aussi parce que trouver la Saint-Valentin un peu ridicule n’était pas une raison suffisante pour rire d’elles. En tout cas, pas ouvertement.

Le midi du 11 février, donc, se prêta pour le Club des Cinq à des suppositions toutes plus farfelues les unes que les autres. Officiellement, seul Ariel s’y rendait. Le jeune homme avait d’ailleurs éprouvé le regard méfiant de Jules sur ses épaules plusieurs fois, mais il avait appris à sauvegarder les apparences avec elle… du moins pour un temps. Elle parvenait toujours à le percer à jour. Et elle savait pertinemment qu'il était aussi peu porté sur les relations romantiques qu'elle-même.

Il n’avait pas eu le temps, ou peut-être pas le courage, de lui parler de la conversation qu’il avait eue avec Maylone Allister deux semaines plus tôt. Il sentait confusément qu’il y avait quelque chose à analyser, que Jules aurait les capacités, l’écoute et le recul nécessaires pour l’aider, mais il n’avait pas envie de s’y pencher pour le moment.

Mais, en sa qualité de meilleure amie et de confidente, bien entendu que Jules avait compris que quelque chose clochait dans sa mascarade.

Et c’est ce qu’il dit à Oscar sur le chemin vers Pré-au-Lard :

— J’espère vraiment que ton plan va fonctionner, Oscar. J’ai dû mentir à tout le monde pour te couvrir.

Oscar ne répondit rien, et Ariel renchérit :

— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu veux leur cacher ça. En plus, ça paraît beaucoup moins bizarre venant de toi que venant de moi.

— Je ne veux pas leur donner des idées qui n'aboutiront jamais, se contenta-t-il de dire, presque à voix basse.

Ariel pencha la tête sur le côté, comme pour dire qu’il ne comprenait pas, mais que ça ne l’empêchait pas de le soutenir. Ils cheminèrent en silence. Il s’agissait pour Oscar d’un silence réflexif, plein de doutes et d’appréhension. Pour Ariel en revanche, une fois n’était pas coutume, aucune peur ne se nichait dans son cœur : il se contentait d’apprécier ce qu’il voyait autour de lui, les arbres, les fleurs et les pavés, d’apprécier l’air frais de février et de laisser ses pensées vagabonder.

— Tu crois qu’elle sera là ? demanda Oscar au bout de quelques minutes.

— Aucune idée... On le découvrira en arrivant. (Il se tut pendant quelques secondes, puis reprit :) Mais eh, n’oublie pas que si elle n’est pas là, c’est pas grave. Tu auras d’autres occasions de lui parler !

Ils arrivèrent finalement devant le salon de thé de Madame Pieddodu, et Ariel fut surpris du monde qui attendait devant les portes cossues du commerce. Deux videurs, faute d’un autre terme, se tenaient debout de part et d’autre de l’entrée. Ariel nota tout de suite qu’Oscar et lui étaient tout à fait en dehors du code vestimentaire des employés, et aussi de celui de la plupart des adultes qui étaient présents ; il n'aperçut pas non plus beaucoup d'adolescents de leur âge. Seulement alors son anxiété commença à grimper.

Il jeta un œil à Oscar, dont le visage était de plus en plus pâle, et décida de garder ses pensées pour lui. Après tout, qui les jugerait ? Les étudiants de Poudlard, surtout ceux de 13 ans, n'étaient pas réputés pour attirer les regards plus que cela - sauf ceux du nom de Harry Potter.

Au lieu de cela, ses doigts rencontrèrent la pierre violette qu'il portait à son poignet depuis qu'il l'avait reçue et commencèrent à jouer avec, à l'abri de l'ombre de ses manches trop grandes.

Ils finirent par entrer dans le salon, un carton d’or chacun dans la main. Il s’étonna de la décoration sombre, presque luxueuse, bien éloignée des fleurs envahissantes et des couleurs étouffantes qui régnaient en maître normalement. Les manières et les moyens qu’on avait mis dans l’organisation de cet événement mettaient Ariel mal-à-l’aise. Trop pour trop peu.

Encore une fois, il se tut et accompagna Oscar jusqu’à sa table. Elle était encore vide.

— Je suppose que ta partenaire va bientôt arriver, fit-il. J’espère que le hasard te rendra service !

Oscar acquiesça, crispé, et s’assit.

— Eh, Oscar, dit Ariel en s’accroupissant pour se mettre à sa hauteur. Peut-être que ce ne sera pas elle, mais on s’en fiche. Peut-être que ce sera une autre personne encore plus drôle, ou plus sympa. Peut-être que c’est l’occasion de te faire une nouvelle amie ! Et puis si vous n’avez rien à vous dire, c’est pas bien grave. Dans une heure à tout cassé, c’est fini.

L’autre releva la tête : dans ses yeux brillait de la reconnaissance, et un sentiment d’amitié et de dévotion si fort que le cœur d’Ariel se serra. À ce moment, tout le négatif qu’il ressentait au sujet de la Saint-Valentin s’estompa, et ne subsista que la sensation d’avoir bien fait de l’accompagner. Peut-être l’odeur capiteuse des encens joua-t-elle aussi son rôle dans l'absolu de la situation.

Il finit par se diriger vers sa propre table, dont le numéro 56 était soigneusement calligraphié à l’encre dorée sur son carton d'ébène.  

Il reconnut immédiatement la personne qui patientait : une petite blonde, une boule d’énergie sans pareil, qu’il avait rencontrée dans le parc un dimanche ensoleillé de novembre, pendant que dans son cœur à lui il pleuvait de la tristesse.

La rencontre lui parut de bon augure : au moins, il la connaissait. Une partie de son angoisse, dont il n’avait pas pris conscience, s’apaisa un peu : il n’aurait ni besoin de chercher à discuter avec une inconnue – pire, avec une Serpentard ! -, ni besoin de faire semblant que tout allait bien, puisque Samantha l’avait déjà vu dans un état peu glorieux. Même si, de manière générale, sa santé mentale s'était nettement améliorée, des chapes de brouillard subsistaient sur son humeur, et il lui arrivait souvent de replonger.

Il s’assit finalement et la détailla du regard. Une autre source de stress reflua un peu : à côté des costumes des employés, son accoutrement paraissait aussi négligé que celui d'Ariel.

— Salut, fit-il en forçant un peu son sourire. Content de voir que je connais déjà mon âme sœur présumée !

Il s’arrêta, réfléchit et fronça les sourcils :

— Mais attends, qu’est-ce que tu fais là ? Jules et Louisa crevaient d’envie de venir… Elles ont loupé une autorisation spéciale pour les Deuxième et Première années ?





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Mer 15 Mar 2023 - 0:21
 
Pas de fleurs, merci
Si Sam avait espéré passer inaperçue, c'était sans compter sur le fait que la personne qui allait piocher la même table qu'elle la connaissait déjà depuis quelques temps et surtout, savait pertinemment quel âge elle avait. S’il décidait de la trahir, elle allait vite fait se retrouver en retenue. Mais avec un peu de chance, elle pourrait le convaincre de ne rien en faire. Il avait l'air plutôt sympa quand elle l'avait rencontré dans le parc de l'école et peut-être qu'elle pourrait le convaincre qu'il n'y avait pas besoin de raconter aux professeurs qu’elle était venue à Pré-au-Lard sans autorisation.

Il mit un instant avant de tiquer sur sa présence à cet endroit. Mais il remarqua vite qu'elle était ici alors qu'elle n'avait rien à y faire. En même temps, il s'entendait très bien avec plusieurs amies de Sam qui n'étaient pas venus avec elle. Elle devait bien avouer qu’elle s'était dit qu'elle allait pouvoir se balader discrètement toute seule sans que personne ne s'en mêle. C'était le destin qui s'en était mêlé en l'attirant à cet endroit où elle n’avait absolument pas envie d'être. Les histoires d'amour, très peu pour elle. Finalement, elle aurait peut-être dû rester à l'école. Cette virée s'annonçait beaucoup moins marrante que ce qu'elle avait espéré.

Après, si Ariel ne la trahissait pas, elle pourrait peut-être passer un moment agréable, parce que son camarade était plutôt quelqu'un de sympathique. Ils pourraient peut-être passer un moment à boire quelque chose de chaud en discutant de tout et de rien. Et puis, s'il pouvait trouver un moyen pour la sortir de cet endroit écœurant de romantisme et l'emmener se balader dans le village, ce serait ça de gagné et un moyen qu'elle aurait de sortir sans perdre la face, et sans se faire rapatrier à Poudlard manu militari. Elle devait bien reconnaître qu’elle espérait que cela se passerait comme ça.

« C'est pas que j'ai vraiment envie d'être ici, je t'avouerais. Je voulais juste me balader tranquillement à Pré-au-Lard. Mais la femme de l'entrée a cru que j'étais là pour ça et j'ai pas voulu trop insister, histoire de pas de lui créer le doute. Tu veux bien pas leur dire s'il te plaît ? je parle des responsables hein. Les filles, je leur raconterai moi-même. Je voudrais pas leur faire des cachotteries. »

Elle se redressa en se demandant ce qu'il faisait là, lui aussi. Ce n'était pas spécialement qu’elle pense qu'il ne pouvait pas intéresser une fille, mais il avait l'air plutôt solitaire et il ne semblait pas avoir envie qu'on l'embête. Du coup, elle avait un peu l'impression qu'il n'était pas à sa place à cet endroit. Mais peut-être qu'elle se trompait et qu'il avait envie de se trouver quelqu'un avec qui sortir. Si tel était le cas, il devait être déçu d'être tombé sur elle. Il était évident qu’il n'allait pas flirter avec une première année, et il était encore plus évident que Sam n'avait de toute façon pas envie de penser à ça.

« J'aurais pas pensé te voir à un truc comme ça non plus. Tu te cherches une copine. Après, t'es plutôt mignon et sympa. J’suis sûr que tu pourrais trouver quelqu'un qui tomberait amoureux de toi, si tu as envie. Mais j'avais plutôt l'impression que tu étais du genre solitaire. »

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[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Ariel x Samantha Prsm
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Lun 17 Avr 2023 - 12:34
Ariel x Samantha
dimanche 11/02/1996
Partenaires surprises        
event de la Saint-Valentin
Depuis son arrivée à leur table, Ariel avait noté avec amusement les variations des expressions de Sam. Il ne les avait pas toutes identifiées mais parmi elles, on distinguait la surprise, une forme de méfiance et même un peu de crainte. L’impression se confirma lorsqu’il aborda son âge ; elle était consciente de ce qu’elle encourait.

Et les Première et Deuxième Année n’avaient, de fait, pas reçu de permission spéciale pour se rendre à Pré-au-Lard.

De là, un millier d’hypothèses se formèrent dans son esprit hyperactif. Espérait-elle, en venant au salon de thé, se retrouver face à une personne qu’elle chérissait en secret ? S’ennuyait-elle au point de se retrouver assise en face de lui, au milieu de cette atmosphère romantico-chico-sensuelle qui le mettait si mal-à-l’aise ? Ou était-elle du genre à lire des romans d’amour sous sa couette et, lasse de vivre par procuration, avait-elle décidé de devancer le destin en prenant l’Eruptif par la corne ?

Sa dernière idée le laissa circonspect ; il connaissait mal Samantha, mais elle n’avait pas l’air d’une personne vivant dans un imaginaire quelconque. Encore moins dans un imaginaire amoureux. Il l’avait vue lire, perchée dans l’arbre au milieu du parc, mais elle semblait trop ancrée dans le réel pour se perdre dans l’irréel.

C’est donc très attentif qu’il écouta sa réponse :

— C’est pas que j’ai vraiment envie d’être ici, je t’avouerais.

Une certaine satisfaction monta : au moins, il ne s’était pas complètement trompé sur sa personnalité. Pour lui, une petite acrobate comme elle, plus à l’aise dans les branches fragiles d’un arbre que sur la terre ferme, avait plus sa place dans la Cabane hurlante que chez Madame Pieddodu.

La fillette reprit :

— Je voulais juste me balader tranquillement à Pré-au-Lard. Mais la femme de l’entrée a cru que j’étais là pour ça et j’ai pas trop voulu insister, histoire de pas lui créer le doute.

Ariel réprima un sourire en s’imaginant la scène – les mensonges éhontés de Sam, sa surprise en découvrant les lieux, sa grimace de dégoût en comprenant de quoi il en retournait.

— Tu veux bien pas leur dire s’il te plaît ? Je parle des responsables, hein. Les filles, je leur raconterai moi-même. Je voudrais pas leur faire des cachotteries.

— Bien sûr, fit le jeune homme en se mordant les lèvres pour ne pas pouffer. Puis il reprit son sérieux : Vu les exploits de Jules et de Tom, je serais franchement mal placé pour aller te dénoncer. On pourrait croire que je fais du favoritisme…

Certes, il était bien moins proche de Sam que du Club des cinq. Mais même s’il avait voulu rapporter l’insubordination de la petite Gryffondor, il ne l’aurait pas fait. Une question de principes et de justices et d’égalité des chances – même si les chances en question relevaient de la désobéissance.

Et puis de toute façon, il trouvait cette règle stupide. Un élève de treize ans est à même de faire autant, si ce n’est davantage de bêtises qu’un autre. Les premiers symptômes de la crise d’adolescence montent et ne sont pas prêts de s’estomper. Les enfants de onze ans, en règle générale, sont bien plus dignes de confiance que leurs aînés.

— De toute façon, je trouve cette règle stupide, affirma-t-il en écho à ses pensées.

Ariel pencha la tête en se demandant si quelqu’un viendrait prendre leur commande. Ou fallait-il qu’ils se rendissent au bar ? Et compte tenu du contexte, devait-il payer la boisson de Sam, ou l’attention serait-elle perçue comme déplacée ?

La fillette reprit la parole, lui épargnant la lourde tâche de relancer la conversation :

— J’aurais pas pensé te voir à un truc comme ça non plus. Tu te cherches une copine ?

Cette fois, Ariel ne put s’empêcher de rigoler – discrètement, certes, mais un son étouffé sur sa langue.

— Après, t’es plutôt mignon et sympa, poursuivit Sam dans sa lancée, au grand dam du jeune homme. J’suis sûre que tu pourrais trouver quelqu’un qui tomberait amoureux de toi, si tu as envie. Mais j’avais plutôt l’impression que tu étais du genre solitaire.

— Euh, je peux pas dire que ça fasse partie de mes priorités, non.

Il n’alla pas plus loin dans ses explications. Se confier à des personnes qu’il connaissait peu ne faisait pas partie des ses habitudes, d’abord – Jules et Amy devaient déjà lui tirer les vers du nez, alors il se voyait mal raconter sa vie sentimentale à Sam, aussi pauvre fût-elle. Et puis lui-même était trop perdu pour se positionner sur la question. S’il était sûr d’une chose, c’était que développer des relations avec d’autres humains – d’autres êtres vivants, de manière générale – n’était pas dans ses plans immédiats. Il n’avait pas d’énergie à y investir ; avant, qu’il travaillât sur sa relation à lui-même. Il avait le Club des cinq, il avait sa petite sœur, il avait occasionnellement d’autres camarades, c’était suffisant. Dans l’état, plus était trop.

Et puis sa conversation avec Maylone Allister tournait régulièrement dans sa tête. Pas tellement comme une obsession, plutôt comme une ritournelle de fond. Il savait qu’à un certain point, il devrait s’y pencher, mais pour l’instant il préférait s’en préserver.

— En fait je suis venu pour accompagner Oscar, répondit-il en désignant la table de son ami du menton. Il était… curieux.

Ariel se demanda sur ce qu’il pouvait révéler sans risque. Sam était perspicace ; tôt ou tard, elle aurait aperçu Oscar dans la salle. Ariel ne devait pas faire de sa présence un secret à conserver, ou la situation deviendrait étrange. Et en même temps… il ne tenait pas à ce que Sam dévoilât trop d’informations à Louisa et Jules avant qu’Oscar ne fût prêt, que ce fût par dessein ou par inadvertance.

Il décida donc de rester vague. Après tout, les demi-vérités suffisent souvent.

— C’est une personne très timide, expliqua-t-il en choisissant ses mots. Ces derniers temps… Je crois qu’il a besoin de sortir de sa zone de confort. L’occasion était parfaite. Et en tant que meilleur ami, eh bien, je me suis dévoué pour l’accompagner. Je suppose que c’est mon rôle.

Tout en parlant, il garda les yeux fixés sur Oscar. Il l’apercevait presque de dos – ses épaules étaient crispées. La personne en face était dissimulée aux trois-quarts, mais Ariel ne l’aurait de toute façon pas reconnue : il n’avait jamais vu la fille des pensées d’Oscar.

Il reporta son attention sur Sam. Soudain, il espéra ne pas l’avoir froissée, ni vexée, ni attristée. Elle lui avait bien dit qu’elle ne voulait pas être là mais… et si elle nourrissait d’autres espoirs ? Des jeunes personnes s’intéressant malgré elles aux plus âgés, il en connaissait plein. Peut-être même en avait-il fait partie. L’âge représentait la maturité, la liberté, et tout ce qu’un Première Année ne possédait pas encore. Sam lui paraissait trop indépendante pour se placer dans cette catégorie. Mais s’il se trompait ?

Il la dévisagea, attentif à ses expressions faciales. Il n’était pas très fort pour décoder les états d’esprit d’autrui, mais un mal-être se verrait forcément. Non ?

— En tout cas, dit-il, je ne suis pas venu ici pour autre chose que pour accompagner Oscar. En fait, il est la seule raison pour laquelle je resterai jusqu’à la fin… Et aussi parce que je n’ai rien vu du tout sur l’heure de fin de l’événement, et que je n’ai aucune envie qu’on me suive du regard si jamais je pars trop tôt.

Ariel se mordit les lèvres : le tact ne faisait définitivement pas partie de ses grandes qualités. Parce que s’il avait voulu blesser Sam, il n’aurait pas mieux fait qu’en affirmant qu’elle n’était pas une raison suffisante pour le maintenir sur son siège – mais qu’Oscar, lui, l’était.





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Lun 24 Avr 2023 - 13:46
Event de Février - Partenaire surprise
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Gabriel Freiman était un homme grand et mince, évoluant avec volupté du haut de ses deux longues échasses et observant le monde à travers les deux verres ovales posés sur son nez aquilin. De sa silhouette se dégageait une élégance non pas séductrice mais mathématique, ses gestes étaient toujours précis et mesurés et son regard gris-noir toujours concentré. Vêtu d'un ensemble sobre et bien taillé et les cheveux coiffés d'une mèche ébène tombant sur la droite de son visage, Mister Freiman serpentait entre les tables telle une ombre discrète dans l'ambiance tamisée du salon de thé. Il tenait entre ses doigts élancés un paquet de cartes.

Son dévolu se jeta sur une table accueillant un bien jeune duo. Qui de mieux à guider que des pré-adolescents en pleine quête d'identité ? Nul doute qu'un acte divinatoire saurait aiguiller ce potentiel couple naissant.

- Mister, Miss, enchanté. Je me présente : Gabriel Freiman, voyant spécialisé en tarologie. Je vous propose aujourd'hui un tirage afin de déterminer le potentiel de la rencontre « hasardeuse » qu'est la vôtre. Même si, de toute évidence, nul hasard n'existe en ce monde.  

S'enjoignant à une danse habile, ses doigts élancés se mirent à mélanger les cartes avant de les étaler dans un alignement parfait sur la table. Il ouvra sa paume vers la fillette pour l'inviter à commencer.

- À vous l'honneur de tirer la première carte, Miss.

Elle tira La Maison Dieu.

- Intéressant. À votre tour, Mister.

Il tira La Papesse.

- Bien. Je vais quant à moi tirer la dernière carte.

Et Gabriel Freiman tira L'Hermite.

- Laissez-moi vous expliquer ce que nous avons là. Les cartes que vous avez choisies chacun à votre tour révèle votre état d'esprit actuel vis-à-vis de ce rendez-vous ainsi que dans votre vie sentimentale globale. La carte que j'ai tirée nous indique le potentiel de cette rencontre et les conseils à suivre pour la faire prospérer.

L'ongle pointu de son index s'abattit sur la première carte retournée.

- La Maison Dieu représente un changement, l'appel du renouveau. Peut-être, Miss, que vous sortez actuellement d'une déception amoureuse. Vous êtes en tout cas dans une phase de transition et vous n'êtes pas à l'abri d'un nouveau coup de foudre. Mais pour cela, faudrait-il encore que vous acceptiez d'ouvrir votre cœur.

Son doigt se souleva pour rejoindre la seconde carte et son buste s'orienta cette fois à sa gauche.

- La Papesse, jeune homme, représente la spiritualité et l'intellect. Il ne fait nul doute que vous êtes actuellement en train d'intellectualiser l'échange qui se produit autour de cette table, quitte à mettre de côté vos émotions et à rester dans une position passive plutôt qu'active. Croyez-moi, vous gagnerez à sortir de votre tête pour faire un pas vers cette jolie jeune fille que vous avez en face de vous.


Il attrapa ensuite la dernière carte et la leva à côté de son visage.

- L'Hermite, jeunes gens, ne résume que trop bien le théâtre qui est en train de se jouer là. Retenus chacun par vos peurs, rien de très concluant n'est à prévoir à l'issue de ce rendez-vous. Toutefois, si l'autre suscite un réel intérêt en vous, rien n'est encore perdu. Je vous préconise simplement de laisser passer un petit moment avant de vous revoir, cette carte semble révéler que vous avez tous deux besoin d'un temps de repos avant d'entreprendre une quelconque nouvelle relation.

Sur ces conseils avisés, Gabriel Freiman redressa ses lunettes, rassembla son paquet de Tarot et repartit aussi sobrement qu'il était arrivé, laissant le jeune duo sur ce mot de fin :

- Savourez votre thé, jeunes gens.




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Le Polynectar
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Le Polynectar
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Ven 19 Mai 2023 - 23:46
 
Pas de fleurs, merci
Quitte à se retrouver avec quelqu'un qui pouvait la reconnaître, la jeune Gryffondor était plutôt contente qu'il s'agisse de quelqu'un qui n'allait pas se précipiter pour raconter aux professeurs qu’elle était venue sans en avoir l'autorisation. On pouvait clairement faire confiance à Jules et Tom pour bien choisir leurs amis. Après, il était vrai aussi qu'elle avait déjà rencontré Ariel, lors d'un bref moment où il était au pied de son arbre et où elle avait effectivement eu l'impression qu'il était plutôt réglo avec ceux qui ne respectaient pas les règles. Bref, c'était sûrement quelqu'un qu'elle allait finir par compter parmi ses amis.

« C'est cool. Merci. En vrai, c'est parce que j'ai pas croisé Jules, sinon elle serait sûrement avec moi. Mais peut-être qu'elle aurait pas fais la bêtise de se pointer là où il y avait un rendez-vous. Mais je suis bien d'accord avec toi », commenta-t-elle en réponse à la remarque du jeune homme.

Après tout, c'était quoi cette idée de vouloir laisser à part les élèves les plus jeunes quand il se passait quelque chose comme une sortie. Elle n'avait jamais compris pourquoi elle n'y était pas autorisée. Elle aurait été bien sage à Pré-au-Lard. Enfin sûrement. En tout cas, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas être où elle devait, et puis, on pourrait mieux la surveiller puisqu’il serait prévu qu’elle soit là. Bref, c’était une règle complètement idiote. Il avait raison, Ariel. Elle s’intéressa alors à lui en se demandant si, pour sa part, il se cherchait une copine. Mais à priori, ce n’était pas le cas.

En entendant cela, Sam fut curieuse de la raison pour laquelle il était venu s'il n'était pas plus qu'elle intéressé par le fait de rencontrer quelqu'un. Finalement, ils formaient une table bien curieuse où ils étaient là alors qu'ils n'en avaient pas vraiment envie. Au moins, ils allaient pouvoir se tenir compagnie. Elle regarda dans la direction du copain de Ariel qui avait tellement envie de rencontrer quelqu'un apparemment. Elle ne voyait pas trop comment il se débrouillait, mais elle trouvait ça impressionnant de la part de quelqu'un d'aussi timide que le disait Ariel de faire cet effort.

« C'est cool de sa part qu'il essaye un peu. Et c’est cool de la tienne de venir en soutien. »

L'arrivée d'un homme décidé à leur tirer le tarot fit descendre d'un coup le côté un peu solennel de leur échange. Sam fut un peu surprise au moment où il surgit à son côté en lui tendant un jeu de cartes, mais elle finit par sourire, en prendre une et la lui tendre pour qu'il lui donne son avis. Elle se retint de pouffer de rire en apprenant qu'elle allait savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur son rendez-vous et l'état d'esprit qu'elle avait par rapport à celui-ci. Quand elle apprit qu'elle sortait d'une déception amoureuse, elle ne put se retenir et éclata de rire.

« Je n'ai jamais eu d'amoureux de toute ma vie. Mais je prends bonne note de vos conseils. »

Elle aurait pu s'en agacer, mais elle trouvait ça plus risible qu'autre chose. Ça devait être une animation mise en place pour compléter les rencontres aléatoires mais la jeune Gryffondor n'était pas vraiment certaine que les petits nouveaux qui n'avaient jamais dragué de leur vie soient très intéressés par un tirage de tarot. Alors que le type s'éloignait en direction d'autres victimes, Sam se tourna vers Ariel et l'interrogea avec une petite moue facétieuse.

« Alors Ariel, es-tu prêt à affronter ta peur si terrible de passer du temps avec moi ? »


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Samantha O'Neill
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Samantha O'Neill

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[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Ariel x Samantha Prsm
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Mar 6 Juin 2023 - 16:41
Ariel x Samantha
dimanche 11/02/1996
Partenaires surprises        
event de la Saint-Valentin
C'est cool, merci, dit Sam lorsqu’Ariel la rassura sur son potentiel de mouchard.

Un bref sourire naquit sur les lèvres du Serdaigle. Une façon à lui de dire : t’inquiète pas, c’est pas grave, c’est normal. J’ai l’habitude. La petite fille n’avait pas vraiment l’air de craindre les punitions, mais en effet, on est toujours plus serein sans une menace qui plane au-dessus de la tête.

— En vrai, c’est parce que j’ai pas croisé Jules, sinon elle serait sûrement avec moi. Mais peut-être qu’elle aurait pas fait la bêtise de se pointer là où il y avait un rendez-vous. Mais je suis bien d’accord avec toi.

— J’en suis pas si sûr, répondit-il en haussant les épaules. Elle est pas très bonbons roses, petites fleurs et cœur d’artichaud, si tu vois ce que je veux dire.

Une façon imagée de dire que l’ambiance de la Saint-Valentin, elle la vomissait par les oreilles. Jules, elle était plutôt du genre à combattre les grands méchants à la hache qu’à minauder devant un Prince Charmant. Et, de fait, c’était plutôt agréable : à partir d’une douzaine d’années, treize pour les plus chanceux, l’Amour prenait une place centrale dans les vies des étudiants de Poudlard.

Effet Panurge ou éveil brutal des hormones, Ariel n’aurait su le dire, mais il aurait été profondément attristé que sa meilleure amie suive le même chemin.

Pour le moment en tous cas, les voyants étaient au vert. Rien à signaler.

— Je pense qu’elle aurait évité Pré-au-Lard pour ce jour-là, même si c’est la première à briser les règles pour y venir en temps normal, ajouta le garçonnet en désignant une fenêtre, de laquelle apparaissaient des banderoles écarlates flottant au milieu des rues du village sorcier.

La conversation dériva naturellement sur Oscar. Sans en dire trop – histoire de ne pas mettre son ami en porte-à-faux -, il se dédouana pourtant. Non, sa présence n’était pas consentie – en tous cas, par vraiment.

— C’est cool de sa part qu’il essaye un peu, dit Sam. Et c’est cool de la tienne de venir en soutien.

— Je suis content de pas être tombé sur une personne qui aurait pu être intéressée par moi, pouffa Ariel. Je crois que je l’aurais mal vécu.

Il pencha la tête sur le côté, observant le dos côtelé du pull d’Oscar. Le brouhaha couvrait ses mots et les gestes de la tablée ne trahissait pas vraiment d’engouement exceptionnel ; comment le jeune adolescent vivait-il son rencart ?

Profitant du passage d’une employée près de leur table, Ariel leva la main et se commanda un chocolat chaud. Très dans le thème, trouva-t-il, mais il avait besoin de réconfort ; le bruit ambiant commençait à l’étourdir. La jeune femme prit la commande de Sam, agita sa baguette, et les boissons apparurent dans un nuage de pétales rosés. Engoncée dans son uniforme chic réglementaire à l’établissement, elle leur sourit avant de disparaître dans la foule.

Ariel haussa un sourcil, sceptique devant les pétales qui jonchaient désormais la table. Pour autant, aucun commentaire ne fut prononcé par lui.

— À vrai dire, reprit-il, quand il m’en a parlé, j’ai pas du tout pensé au fait de le laisser y aller seul. C’est tellement compliqué…

Il prit une gorgée du chocolat : la texture fondait sous la langue et le cacao était sucré sans pourtant trop l’être. Malgré sa simplicité, le breuvage aurait tenu la comparaison face à des cocktails hauts de gamme. Madame Pieddodu n'avait pas fait semblant pour la Saint-Valentin...

Il reprit :

— Tu sais, quand tu as du mal à faire quelque chose, par peur ou parce qu’on t’a toujours dit que c'est pas possible, le soutien de ses proches, c’est hyper important. Je voulais pas, je veux pas, qu’il ait des regrets parce que personne prend la peine de l’encourager.

Ariel haussa les épaules. Sans savoir en quelle mesure Sam serait sensible à ses paroles, il supposait qu’elle s’y retrouverait – au moins un peu. Chacun affrontait des situations complexes dans sa vie, des situations parfois difficiles à assumer.

La fillette n’avait pas l’air timide comme Oscar, et sûrement n’aurait-elle pas eu besoin d’autant d’aide de la part de ses amis dans le même cas de figure. Mais peut-être ses résultats scolaires, les liens qu’elle entretenait avec sa famille, ou même son incapacité à garder une plante en vie – certains avaient des sensibilités particulières, après tout – participaient à nourrir ses doutes, ou lui imposaient des freins robustes dont elle peinait à s’affranchir.

L’arrivée d’un gentleman empêcha Sam de renchérir et sortit Ariel de sa méditation.

— Mister, Miss, enchanté, fit l’énergumène en se trémoussant devant leurs sièges. Je me présente : Gabriel Freiman, voyant spécialisé en tarologie. Je vous propose aujourd’hui un tirage afin de déterminer le potentiel de la rencontre « hasardeuse » qu’est la vôtre. Même si, de toute évidence, nul hasard n’existe en ce monde.

Sous les yeux agrandis comme des soucoupes du jeune Serdaigle, le voyant manipula avec aisance son jeu de cartes. Il les disposa sur le plateau de la table, sans faire état des pétales et des ronds sucrés que commençaient à tracer les boissons dans les veinures du bois.

Ariel n’eut pas le temps de protester – la divination, ce n’était pas vraiment son truc – que Sam tirait déjà la première carte, une tour au toit ouvert. Visiblement plus enthousiaste que lui, la rouge et or sembla se laisser emporter par la bonne humeur de Gabriel Freiman.

— Intéressant, commenta ce dernier en découvrant le tirage de la Gryffondor. À votre tour, Mister.

Un peu réticent, le jeune sorcier finit par choisir sa propre carte. Une femme parée d’atours aux tissus lourds d’aspect. Un livre était représenté sur l’illustration ; Ariel supposa qu’elle symbolisait quelque chose comme la connaissance, ou l’érudition, ou la soif d’apprendre.

Il s’adossa contre son dossier, un peu plus curieux de voir la suite.

Le voyant tira sa propre carte, un homme courbé et, a priori, pas particulièrement riche.

Les yeux de l’homme se fermèrent un instant, comme plongé dans une profonde réflexion. Puis il inspira, sourit, ouvrit les paupières. Avec un dynamisme inattendu, il débuta sa démonstration 1 :

— Laissez-moi vous expliquer ce que nous avons là, dit-il d’une voix enjouée en désignant les trois cartes. Les cartes que vous avez choisies chacun votre tour révèlent votre état d’esprit actuel vis-à-vis de ce rendez-vous ainsi que dans votre vie sentimentale globale. La carte que j’ai tirée nous indique le potentiel de cette rencontre et les conseils à suivre pour la faire prospérer.

Une amitié saine et sans romantisme mal placé, marmonna Ariel dans sa barbe.

Il ne voulait pas vexer leur homme du jour, mais il croyait tellement peu aux sciences divinatoires que la scène lui paraissait absurde. Son avis rejoignait en fait celui de beaucoup d’autres : la magie occulte existait, mais elle n’était maîtrisée que par de rares élus. Leur voyant improvisé n’en faisait sûrement pas partie.

S’il entendit, Gabriel Freiman fit mine de rien. Il désigna la carte de Sam :

— La Maison Dieu représente un changement, l’appel du renouveau. Peut-être, Miss, que vous sortez actuellement d’une déception amoureuse. Vous êtes en tous les cas dans une phase de transition et vous n’êtes pas à l’abri d’un nouveau coup de foudre. Mais pour cela, faudrait-il encore que vous acceptiez d’ouvrir votre cœur.

Du coin de l’œil, Ariel guettait les réactions de Sam. Allait-elle se laisser convaincre par la passion du voyant ?

De plus en plus tendu, son visage finit par s’ouvrir complètement : la fillette éclata de rire. Non, visiblement, elle ne croyait pas vraiment au message que sa carte lui transmettait.

— Je n’ai jamais eu d’amoureux de toute ma vie, finit par lâcher Sam, encore secouée de spasmes. Mais je prends bonne note de vos conseils.

Ariel se mordit la lèvre, refusant de rire lui aussi. Après tout, c’était un peu humiliant, comme erreur.

Gabriel Freiman fit celui qui n’entendait pas, et poursuivit avec la carte du jeune garçon :

— La Papesse, jeune homme, représente la spiritualité et l’intellect.

Le Serdaigle se crispa, un peu mal-à-l’aise. La justesse de cette introduction relevait certainement d’une coïncidence.

— Il ne fait nul doute que vous êtes actuellement en train d’intellectualiser l’échange qui se produit autour de cette table, quitte à mettre de côté vos émotions et à rester dans une position passive plutôt qu’active. Croyez-moi, vous gagnerez à sortir de votre tête pour faire un pas vers cette jolie jeune fille que vous avez en face de vous.

À mesure qu’était déroulée l’explication, le cerveau d’Ariel ralentissait. Il fit tout son possible pour qu’on ne s’aperçût pas qu’il se décomposait en son for intérieur. Son teint pâlit un peu, ses membres se crispèrent, mais il estima son expression suffisamment normale pour qu’on pensât plutôt à une indigestion.

Les mots du voyant ne signifiaient rien.

C’était facile de voir qu’Ariel réfléchissait à tout : il suffisait de regarder comme il observait le monde. Gabriel Freiman s’était sûrement contenté de l’observer un peu, dans l’ombre, avant de venir les accoster et de le faire douter.

Évidemment qu’il s’agissait d’un hasard.

— L’Hermite, poursuivit le voyant sans s’attarder sur le malaise de l’adolescent, ne résume trop bien le théâtre de ce qui est en train de se jouer là…

Ariel n’écouta pas le reste des interprétations. Il fixa son regard sur le menton de l’homme en costume, il se contenta de paraître intéressé. Lorsqu’enfin arriva la conclusion – « Savourez votre thé, jeunes gens » -, la seule pensée cohérente qui émergea fut que ce Freiman était vraiment à côté de ses pompes pour confondre le thé et le chocolat chaud.

Finalement, ce fut Sam qui le tira de son moment d’absence :

— Alors Ariel, sourit-elle avec malice, tu es prêt à affronter ta peur si terrible de passer du temps avec moi ?

Il cligna des yeux et, fruit d’un effort qui lui parut monumental, il lui sourit.

— C’est vrai que tu as l’air particulièrement effrayante, aujourd’hui.

Même à lui, sa plaisanterie lui parut forcée.

Ariel ne pouvait, bien entendu, pas révéler le fond de sa pensée. En l’occurrence, son conscient trouvait que le voyant avait visé un peu trop juste en ce qui concernait sa carte. Et que s’il s’était complétement trompé lorsqu’il s’était intéressé à Sam, il avait pour autant relevé des choses qui n’étaient pas facilement décelable – à moins qu’on le connût depuis plusieurs années.

Et c’était ça, précisément, qui titillait son anxiété. Chance ou réel don de voyance ? Ariel espérait de tout son cœur que ce fût la première option. Il détesterait devoir admettre l’inexplicable.

— De toute façon, dit-il d’un air détaché, ce genre de truc, on peut toujours y trouver un peu de vrai. Je veux dire, ça part souvent de vérités générales, donc bon…

Il but un peu de son chocolat pour reprendre contenance.

— Même si, bon, parler de ton ex imaginaire, c’était sûrement une erreur de débutant. Mais peut-être qu’il parlait d’autre chose. Genre, ton canari qui s’est enfui, ou ta meilleure amie d’enfance qui ne répond plus à tes lettres.

On y était : un peu de sarcasme, un bouclier imaginaire qui recouvrait ses pensées, et c’était passé. Ce masque lui servait quand il perdait pied en public, quand ses émotions prenaient trop de place pour lui. Son prix était élevé. Dépendant du temps qu’il le portait, masquer pouvait vider ses batteries sociales en entier. Parfois même ses batteries physiques. Et puis Ariel ne se ressemblait pas quand il se dissimulait ainsi.

Mais parfois, il était obligé. Comme cette fois-là.

C’était une garantie : d’expérience, seuls ses plus proches amis, sa sœur et, parfois, ses parents étaient capables de remarquer quand Ariel sortait son masque.

Se penchant en avant, il fixa Sam droit dans les yeux. Son ton se fit doux, conciliant, surjouant l’absurdité de ce qu’il racontait :

— Tu sais, une phase de transition, ça peut partir d’un rien. Il ne faut pas minimiser les blessures de ton esprit. Tu peux m’en parler, si tu veux. Je suis là pour toi, et je suis prêt à attendre le temps qu’il faudra pour que tu guérisses.





1 Étant donné qu’il s’agit d’un PNJ, je me suis permise d’étoffer un peu la description (parce que j’aime bien les descriptions).

Codes couleurs :
Ariel Melwing
Modo aquatique
Ariel Melwing
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Mer 14 Juin 2023 - 15:47
 
Pas de fleurs, merci
Sam savait bien que son amie n’était pas du genre fleur bleue et que les garçons l’intéressaient plus pour courir ou grimper en haut des arbres que pour draguer, mais c’était justement pour ça qu’elle aurait fait des pieds et des mains pour ne pas être obligée de se retrouver là. Elle aurait été plus futée que Sam. La fillette avait mis les deux pieds dans le plat en se faisant surprendre et n’avait pas eu le choix que d’accepter de rentrer. Elle aurait pu avoir pire retour que se retrouver face à Ariel, mais elle aurait préféré se balader tranquillement et discrètement.

« C’est bien ce que je dis, elle serait venue, elle n’aurait pas fait la bêtise de s’approcher précisément de l’endroit fleur bleue du coin ! »

Il ajouta qu’elle aurait sûrement évité de venir tout court. Il était vrai que ce n’était pas la journée idéale pour essayer de se glisser à Pré-au-Lard. Sam n’avait pas été la plus futée, mais ce n’était pas grave, elle était quand-même contente d’avoir trouvé quelqu’un avec qui bavarder et qui lui permettait de ne pas trop s’ennuyer. Pour le reste, elle s’adapterait et essaierait de repartir avant qu’on ne puisse découvrir qu’elle n’était pas censée se trouver là. Au moins, Jules ne serait sûrement pas jalouse en apprenant qu’elle était venue ici. Elle ne l’envierait pas, vu les circonstances.

Le jeune garçon semblait ravi aussi d’être tombé sur Sam. Au moins, il n’était pas face à une fillette qui voulait absolument le draguer. Ça aurait été malaisant alors qu’il venait surtout pour soutenir officiellement son ami. Elle n’aurait jamais pensé à séduire un garçon, elle ne savait même pas comment elle s’y prendrait. Ils étaient bien assortis finalement, pour ce genre d’évènements. Tous deux d’accord pour se dire que ça n’en valait pas la peine. Ils allaient se contenter de passer un bon moment amicalement et ce serait beaucoup plus simple comme ça. Sam était ravie de cette alternative.

« Je jure solennellement de ne pas te draguer », promit-elle la main sur le cœur avant d’éclater de rire.

Il était vraiment un très bon ami et c’était pour son ami qu’il était là. Ça se sentait. Le fait qu’il n’ait pas hésité à lui apporter son soutien et ses encouragements était bien la preuve que Ariel était un ami à la hauteur de la situation. Il lui partagea que l’idée de le laisser y aller seul ne lui était pas venue en tête une seule seconde, et elle hocha la tête, compréhensive. Elle partageait totalement sa façon de voir l’amitié et c’était quelque chose pour lequel elle le suivrait sans aucun souci. Cela dit, elle devait reconnaître que c’était à ses risques et périls, au fond. Et heureusement, Sam n’avait pas l’intention de vivre un grand amour avec lui.

« Je comprends. »

Il poursuivit son propos mais elle n’eut pas le temps de lui répondre. Le devin s’approcha en essayant de leur donner la bonne aventure. Sam trouva l’expérience plutôt risible et elle ne manqua pas de s’en moquer ouvertement, surtout quand il mentionna les blessures de son passé amoureux avec une telle gravité. Mais quand elle voulu plaisanter avec Ariel après que l’homme se fut éloigné, elle constata qu’il n’était pas aussi désinvolte qu’elle. Il avait sûrement été touché par ce que le type avait dit. Cela embêtait Sam qui n’aimait pas le voir si mélancolique.

« T’es sûr que ça va ? Faut pas trop écouter ce qu’il raconte, hein. Ce sont des bêtises. »

Il lui fit remarquer qu’il y avait toujours une petite part de vrai dans ce que ces personnes disaient. Ils étaient assez génériques pour que ça passe. Il mentionna que la perte de Sam n’était pas forcément amoureuse. Elle n’avait pas très envie de penser à ça, mais c’était vrai. Elle avait perdu quelqu’un avant même de l’avoir connue et c’était sûrement une blessure latente dans son cœur. Elle avait grandi avec cette blessure à laquelle elle était probablement habituée mais malgré tout, elle était sûre que ça lui faisait encore mal.

« Ma maman. Je n’ai plus ma maman. Mais je ne sais pas trop, je ne pense pas que ça influe sur ma vie avec les garçons, pas à mon âge. »

Codage par Libella sur Graphiorum
Samantha O'Neill
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[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Ariel x Samantha Prsm
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