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[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Lévine x Franziska

 :: Pré-au-lard :: Les Pubs :: Salon de thé de Madame Pieddodu Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mar 21 Fév 2023 - 16:09
Event de Février - Partenaire surprise
Pré-au-Lard
Autant d'oiseaux au monde - Autant de lettres d'amour - Que le facteur apporte - Et glisse sous les portes - C'est le courrier du coeur - Le courrier du bonheur.
- Charles Trenet


Le rouge. Ne dit-on pas qu'il s'agit de la couleur de l'amour ? La passion s'embrase aux quatre coins du village dans un défilé de prospectus passant de mains en mains. Des préparatifs de longue haleine pour transformer une ambiance de ragot de bonnes femmes, en théâtre romantique.

Adieu tentures rosées et tapisseries florales, et bonjour rideau noir sensuel, et voilage d'un carmin intense. Le parquet foncé, rehaussé de tapis aux motifs travaillés et recherchés, donnent accès à des tables rondes d'un style victorien, aux pieds dorés. Les nœuds en bois prennent la forme d'un cupidon tirant une flèche sur un cœur dans une animation répétée. Les nappes de jais foulent le sol, et dans l'air flottent une odeur d'encens, mixture mélangeant le chocolat, le gingembre, et un de l'eau de rose. Des candélabres brillants en centre de tablée dégagent une luminosité tamisée et intimiste que l'on aurait prêté aux restaurants et non au salon. Entourés d'un bouquet de roses sophistiqué, mais naturel, les bougeoirs aux chandelles sanguines, entourent les places dans un arôme sucré et suave, qui réchauffe les joues et les cœurs.

Autour, les employés s'affairent, bichonnent, perfectionnent, dans un véritable balai de jambes et d'uniformes dans les teintes choisies. Costumes exigés pour les salariés, gilets, jupes pour des femmes aux talons aiguilles, et pantalons cintrés pour ces hommes aux chaussures pointues et inconfortables. Les pétales sont soigneusement posés en une pluie qui semblent désorganisées et les cadres aux peintures représentant deux amants enlacés, ajusté et récuré. Les numéros sont placés en petites pancartes mystérieuses près des bouquets, là, entre les duos de chaises que l'on voit par dizaine.

Ici, aucun ballon, ni extravagance d'une caricature de fête bonne enfant. De part et d'autre de la porte, un homme et une femme attendent, chapeau haut de forme en main, contenant des cartons noirs, sur lesquels figurent un numéro en lettre d'or. Ils invitent la gent féminine à piocher dans celui de droite tenue par une belle brune aux cheveux retenus par un ruban rouge, et la gent masculine à se servir dans celui de gauche, tendu par un jeune homme guindé au regard gris cendré.

Soyez surpris, soyez curieux. Peut-être rencontrerez-vous votre âme sœur.



Hors-RP

Vous voici au salon de thé de Madame Piedodu en ce dimanche 11 février 1996. Dès votre entrée, l'on vous invite à piocher un papier dans un chapeau ensorcelé qui vous attribue un numéro de table, où vous rencontrerez votre partenaire du jour...

@Lévine Serger et @Franziska Weber, vous voilà amants proclamés pour la journée de la Saint-Valentin !

Pas de date limite pour l'instant, ni de minimum de mot. Les RP courts sont donc tolérés pour favoriser le dialogue et des discussions dynamiques, tant que le RP garde quand même un minimum de structure narrative.

Bonus : Eh oui, vous avez bien lu, il est possible de décrocher des sortes de "bonus" dans ce sujet ! En quoi ça consiste ? Eh bien, une intervention d'un PNJ se fera de temps à autre pour animer quelque peu les rendez-vous galants. Et comment ça marche ? Chaque couple qui aura posté a minima quatre posts dans le sujet pourra s'attendre à voir à tout moment un PNJ débarquer à leur table... Je n'en dis pas plus, surprise !

À vos déclarations d'amour,
Le Maître du Jeu.

:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Mar 11 Avr 2023 - 10:38
11 février 1996

Qu’était-elle venu faire là, au fond ? Arrivée en avance avec un sens de la ponctualité tout germanique, Franziska s’était docilement installée à l’une des petites tables rondes qu’on lui avait désigné au fond de la salle. Observer le flot de nouveaux arrivants lui convenait bien, mais voir autant de ses propres élèves l’interrogeait un peu sur sa légitimité. Tout dans le décor et l’ambiance indiquait pourtant qu’il s’agissait d’un évènement plus tourné vers les adultes que les adolescents, mais elle reconnu sans peine les silhouettes graciles d’étudiants de Poudlard, certains bien jeunes et peu à l’aise. Etait-ce cela, la célébration britannique du jour de l’amour ? Finalement, elle laissa l’amusement l’emporter sur sa légère gêne initiale. Tout le monde avait bien droit à un jour de légèreté, un jour sans les règles habituelles, elle la première.

C’était d’ailleurs exactement pour cela qu’elle-même s’était inscrite. Elle était arrivée à la rentrée de janvier et depuis un mois et demi, elle s’était donnée à fond pour s’adapter à sa nouvelle vie et satisfaire les exigences de son double poste : professeur de Métamorphose et agent de l’Ordre du Phénix à Poudlard. Ce grand changement, mêlé à son caractère naturellement sérieux, ne lui avait pas laissé beaucoup de temps pour des loisirs ou une vie sociale et au bout d’un mois et demi, même elle commençait à souffrir de la solitude, maintenant qu’elle avait trouvé son rythme. Il fallait sortir maintenant ou se laisser ensevelir sous le travail, ce dont elle se savait parfaitement capable si elle se laissait aller à ses inclinaisons naturelles.  Que disaient les britanniques déjà ? All work and no play makes Jack a dull wizard ?

Elle avait hâte de rencontrer quelqu’un de nouveau, qu’elle espérait non-membre de la communauté éducative, histoire de se sortir un peu la tête de l’eau. Idéalement aussi, un homme qui ne serait pas pro-Mangemorts, évidemment. Elle avait envie de légèreté, pas de politique et de devoir tenir une façade consensuelle pendant tout un rendez-vous. Pour le reste, elle ne s’attendait pas au coup de foudre, mais elle ne serait pas contre… du potentiel. Amical ou autre. Will était loin, en Russie avec sa jolie fiancée, et elle savait qu’elle se réjouirait mieux de son bonheur si elle-même construisait sa propre vie ici, en Ecosse.

Pour l’occasion, elle avait relâché ses cheveux blonds de leur habituel chignon tressé, et ils tombaient de façon beaucoup plus moderne sur ses épaules. Elle avait également remplacé son habituelle robe noire ample de sorcière par une robe au sens moldu du terme, plus ajustée, cintrée et courte, gagnant un peu de transparence grâce à de la dentelle, quoi que toujours noire. Par-dessus, l’un de ses plus jolis corselets de dirndl, en soie damassée bordeaux et à l’encolure carrée. Sans l’avoir fait exprès, elle était presque assortie au décor du salon de thé.

Elle n’avait pu eu envie de dévier entièrement à ses habits habituels, même si son corselet était une excentricité qui détonnait un peu dans ces contrées : elle n’était pas d’ici, et voulait se présenter honnêtement à qui la rencontrerait. Au pire, cela fournirait toujours un premier élément de conversation, ce qui pouvait être utile dans ce genre de circonstances. Quelle était la probabilité que son partenaire d’un jour se présente en kilt ? Cela l’aurait beaucoup amusée. Pour elle, les habits traditionnels n’étaient pas tant un costume qu’un véritable vêtement de tous les jours, adaptable à ses besoins et à sa personnalité, pratique, confortable, presque une extension d’elle-même. Oui, cela lui aurait plu de pouvoir en lire autant rien qu’en regardant les habits de son futur interlocuteur.

Elle sourit à sa tasse de thé. Pour une prétendue espionne, elle n’était parfois pas très subtile. Quoique… les mensonges se dissimulaient mieux en plein dehors, cachés au milieu de vérités évidentes donnant confiance. Le fantôme de son amusement toujours sur les lèvres, elle retourna le menu du jour en carton gaufré, et, sortant une petite plume de sa poche, commença à croquer rapidement le couple qui se formait à la table devant elle, des enfants presque, mais déjà subtilement penchés l’un vers l’autre. Complicité naissante ou blague maladroite chuchotée loin des oreilles des adultes ?

Franziska Weber
Membre
Franziska Weber
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Jeu 6 Juil 2023 - 22:39

Partenaire surprise ft. Lévine et Franziska

L

évine n'avait jamais été à un rancard. Trop solitaire pour apprécier pleinement la compagnie, il s'était contenté, toute son adolescence d'abord, puis sa vie de jeune adulte, de regarder les amoureux ou les romantiques voguer de boutique en boutique le jour de la Saint-Valentin. D'abord, il s'était renseigné bien sûr, associant maladroitement l'amour à une démonstration de violence et au mépris. Ses parents adoptifs étaient parvenus à transformer un peu de cette vision étriquée et erronée, pour l'approcher d'une opinion plus gris et réaliste. Il n'avait pas été de ces jeunes se pressant pour acheter des fleurs, ni assez rêveur pour mettre le nez dans des bouquins trop sucrés et mielleux. S'il avait été tenté de les imiter, bien que cela puisse se compter sur les doigts d'une main, il avait bien trop de fierté pour céder à cette impulsion, qu'il avait sans doute qualifié d'idiote bien trop tôt.

Cette carence sentimentale avait sûrement participé à son gouffre social, donc, conscient qu'il ne pourrait décemment passer sa vie seul, il s'était construit une façade, un visage plus doux, qu'il montrait à qui voulait bien admirer ses sourires, que ce soit dans un domaine professionnel ou amical. Il espérait de cette façon alimenter son besoin d'interaction sans travailler sur un mal plus profond et ancien qu'une méfiance globalisée. Bien que le second soit en transition sur une pente plus saine et bénéfique, il ne refusait de se bercer d'illusion sur sa maigre faculté à accorder sa confiance et sa loyauté.

Peut-être était-il trop rancunier pour aspirer à autre chose qu'un verre volé ou un nouvel an qui lui semblait à présent bien lointain. Son miroir, un peu cruel, lui renvoyer toujours ce qu'il refusait lui-même d'envisager ou d'accepter. Il était seul, et s'il voulait dorénavant combler ce manque, tout cela lui était encore incroyablement hors de portée. Il y avait eu des élus, très récents, qui étaient les contre-exemples de ce qu'il avait connu jusque-là, des relations qu'il avait parfois aidé à concrétiser, faisant fit de la peur et de l'angoisse d'être rejeté s'il se décidait à ouvrir un peu le masque.

Son petit cœur d'adolescent blessé et en mal d'attention l'avait guidé sur des recueils ou des ragots très féminins. Ainsi, il s'était initié aux choses de l'amour, sans en comprendre toutes les symboliques. Les roses n'étaient que des fleurs, et il lui paraissait bien invraisemblable d'être rassuré par l'odeur d'une personne, aussi belle soit-elle. Bien sûr, ça s'était aggravé avec les années et sa non-curiosité – ainsi que sa profonde misanthropie- l'avait fait couler dans une spirale dont il peinait à présent à s'extirper.

Difficile de nier que le boulot avait prit racine dans toute son existence, manipulant son temps de ses aléas et imprévus. Lévine se levait travail, dans une routine qui ferait pâlir sa soif d'action et d'aventure. Brossage de dents, café, cigarette, marcher, transplaner, les dossiers, les collègues, la pause-café, marcher dans les couloirs, prendre l'ascenseur, manger, avoir la nausée, les collègues, parler, sourire, répondre, écrire, les dossiers, plus d'encre, marcher, écrire, parler, sourire […] sortir, marcher, la pluie, le froid, les rires, les gens, un verre, un deuxième, Stan, la musique […] rentrer, tituber, la nausée, l'euphorie, Johann, penser, son chat […] cigarette, les oreillers, Johann, cauchemar, son père, les mangemorts, insomnie

Il écrasa sa plume contre son parchemin avec un soupir. L'encre vola sur sa ligne à peine entamée en une tâche que son cerveau fatigué interpréta comme une lune gibbeuse, ou un donut dont quelqu'un aurait pris un bout. D'une main, l'auror rejeta son ébauche de rapport, tandis que l'autre passa de son nez à ses cheveux, décoiffant ainsi toutes ces mèches noires. Il n'eut pas besoin de lever les yeux de son bureau pour deviner que ces équipiers étaient également à leur ouvrage, si l'on omettait son partenaire, qui, lui, devait être à lutter contre la somnolence. Fatalité qu'il ne pouvait lui reprocher, prit lui-même par une envie de s'assoupir. À la place, il força sur ses jambes, farouchement décidé et attrapa son manteau, qu'il enfila dans un même mouvement. Autour de lui, les têtes se redressèrent et les statures se firent plus droites.

« J'ai une ronde à faire à Pré-au-Lard. Stanislas, tu m'accompagnes. », ordonna Serger en lissant le col de ses vestes de ses pouces.

Il sortit son insigne de sa poche pour l'accrocher à sa place, où même le cuir s'était abîmé sur sa poitrine. Son pas solide et militaire l'amena d'abord dans la cabine, puis à l'Atrium. Sa volonté de se conformer au règlement interne s'était déjà envolé il y a des mois, et il ne sut s'il le devait à son allégeance ou à cette fois, cette après-midi, où l'enquête impliquant Johann Kayser avait été classée sans suite avant même qu'il n'entame réellement ses recherches. Dans la file pour accéder aux cheminées, il eut soudain un doute : et s'il ne faisait pas une erreur en s'échappant de son travail pour un prétexte aussi mensonger ? Le pied tapant le sol et le souffle rapide, il jeta quelques coups d’œils autour de lui pour y déceler une lueur de compréhension dans le regard d'un autre employé. Il crut voir le jugement dans l'un.

Il mit ses mains dans ses poches pour occuper ses doigts. Son index buta contre une chevalière, qu'il rejeta aussitôt sous ses clefs. Lévine se trouva ridicule après quelques minutes à respirer.

Le feu craqua autour de lui la seconde d'après.

Pré-au-Lard était si animé qu'il en leva les sourcils de surprise, fissurant son visage fermé et taciturne. Immobile, il regarda la foule avec un air mélange de perplexité et d'émerveillement. Pourtant sous haute protection, le village ne lui avait plus paru aussi familier et vivant qu'à la soirée d'Halloween. Noël, cependant aussi blanc qu'attendu n'avait pu ôter à la population la peur de la récidive d'une attaque ou d'un enlèvement. La peur avait finalement supplanté la paranoïa, et il s'en sentit étrangement soulagé.

Le salon de thé n'avait jamais été l'une de ses grandes destinations. S'ajoutant peu à la fréquentation des boutiques environnantes, il n'en avait été obligé que par les sorties organisées par l'école au cours de sa scolarité. Son trop peu d'amis l'avait donc cantonné à une petite table au fond des Trois Balais, isolé à l'étage, là où même un serveur venait peu passer le balai. Les préjugés qu'il mettait en étiquette sur le salon avaient la peau dure, et bien qu'il y soit poussé par un Stan très – trop – déterminé, ne l'encouragea pas spécialement à revoir son jugement. Les mains dans les poches, il se laissa pour autant entraîner dans la petite queue d'attente devant les portes, traînant des pieds sans cacher son manque d'envie, voulant bien faire comprendre à son coéquipier que son insistance n'était pas spécialement bien accueillie.

De mauvaise grâce, il attrapa un carton avec un numéro, après avoir vaguement déclaré son identité, espérant sans doute que son nom serait mal annoté, et qu'au mieux, il puisse saisir une occasion de s'enfuir – tout ne sachant pas où se rendre par la suite, et au pire que sa venue ne puisse pas être retracée, même si, lui, devait en trouver la preuve.

L'intérieur, tout en noir et rouge, à la luminosité tamisée, le fit plisser des yeux, comme il l'aurait fait pour décrypter les lignes d'un rapport à une heure tardive. Pensivement, il s'éventa de ce carton à la couleur carmin, pour vaguement jauger la clientèle. Chacun semblait se prêter au jeu de l'anonymat, ce qui, en soi, n'était pas pour lui déplaire. Des gamins étaient déjà penchés au-dessus des candélabres dans des messes basses complices ou gauches, ce qui réchauffa son teint pâle d'un léger sourire moqueur. Voguant entre les tables, occupées ou non, il regarda les numéros, y cherchant le sien, ainsi que son futur rendez-vous. C'était donc de ça qu'il s'agissait non ? D'un date à l'aveugle ?

L'excitation de l'inconnu l'emporta finalement sur le malaise.

Il vit Johann, attablé, et sentit son cœur s'accélérer, bondir dans sa poitrine. Pourtant, il s'arrêta avant de l'apostropher, alors qu'il discerna la silhouette d'une Auror, trop bien connue. À la place, il se glissa dans leur dos pour s'approcher de la table numéro 5, où une jeune femme dégustait son thé.

Le port noble et haut lui donnant un air distingué, mais ouvert, fit aussitôt une bonne impression sur l'homme. Elle possédait ce charisme venant d'un tout autre pays, dont les coutumes pouvaient se lire en impression sur son corset et dans ses gestes. Elle avait du goût, et savait parfaitement le montrer. Il avait décidément un faible pour ceux qui ne se laissent dicter leur conduite par aucune forme de contrainte sociétale.

Lévine posa sa main sur le dossier de l'assise faisant face à l'enseignante, et la gratifia d'un sourire avenant, bien que réservé et poli. Il tira sa chaise, faisant attention à ne pas en faire grincer les pieds, et prit place. Il ôta son insigne aux deux baguettes croisées, pour le placer dans sa poche, puis croisa ses mains sur la nappe.

« J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. », commença-t-il en enlevant son manteau, pour rester en chemise. Il se félicita d'avoir opté pour du bordeaux ce jour-ci, laissant les éternels noirs et gris dans sa penderie.

De l'index, il héla un serveur, auquel il s'adressa ni sèchement, ni avec une politesse dégoulinante.

« Un café s'il vous plaît. »

Il regarda à nouveau son interlocutrice.

« J'aime beaucoup votre corset. Très singulier en Grande-Bretagne. D'où venez-vous ? De France ? D'Allemagne ? », il s'arrêta dans son énumération avec un rire étouffé, un peu gêné. « Je suis navré, les habitudes ont la vie dure. Lévine, enchanté. »

Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Sam 7 Oct 2023 - 11:04
Devant elle, les pré-adolescents, quoique toujours gauches dans leurs mouvements, s’étaient définitivement rapprochés. Franziska hachura délicatement les joues du garçon sur son croquis, pour retranscrire le rouge qui lui montait aux joues. Lui buvait de la bièreaubeurre, comme pour une sortie entre amis, tandis qu’elle avait une tasse de thé qui donnait l’impression qu’elle jouait à la dînette. La professeure sourit malicieusement à sa propre tasse : habituellement, elle aussi buvait plus volontiers du café noir. Boire du thé… et bien, cela faisait partie de l’aventure, des codes à tenir si l’on voulait trouver l’amour, censément.

Ce fut le mouvement qui lui fit relever le nez des volutes parfumés. L’homme qui semblait se diriger vers elle s’arrêta un instant, et elle se dit qu’elle devait s’être trompée. Avec qui irait-il s’asseoir ? Il était pâle, de peau comme de cheveux, ce qui avait le don de le faire se détacher sur le décor sombre. Elle nota sa coupe ébouriffée qui lui donnait un air spontané, et le léger sourire qu’il avait en bouche, comme s’il jaugeait l’aventure potentielle derrière chaque numéro de table. La franchise de cette attitude dans cet environnement aussi codifié parut très rafraîchissante à Franziska.

A sa grande surprise, alors qu’elle pensait qu’il allait s’asseoir à l’une des tables devant elle, l’homme reprit son chemin et s’arrêta devant elle, définitivement cette fois-ci. « Bonjour. » commença-t-elle simplement en lui rendant naturellement son sourire. Elle n’était pas mécontente des caprices du hasard : il avait attiré son regard dans la salle et elle était curieuse de le connaître.

C’était drôle comme dans ces circonstances, le moindre détail devenait un indice pour mieux cerner l’encore inconnu en face de soi. Franziska nota le soin avec lequel l’homme s’asseyait – excellentes manières – et suivit du regard ses mains tandis qu’il rangeait un insigne. Baguettes croisées, M reconnaissable, même si elle ne maîtrisait pas encore tous les symboles et logos britanniques. Le ministère de la magie, l’idée de duel : un Auror. Ce morceau d’information ne fit qu’attiser sa curiosité. L’homme ne s’était pas caché, il n’y avait rien d’ostensible dans son geste, rien de furtif non plus tandis qu’il rangeait simplement le symbole de son travail le temps de cette rencontre qu’il inscrivait clairement dans la sphère privée. Encore cette impression de franchise, qui décidément lui plaisait. L’absence de mise en scène théâtrale excessive la mettait aussi plus à l’aise.

Et lui, devinerait-il sa profession ? Y avait-il dans sa tenue, dans ses manières, quelque chose qui hurlait « enseignante » ? Elle ne l’était pas depuis si longtemps, quoi qu’elle ait indubitablement été façonnée par ses années passées dans le monde académique. Et puis, vue la proximité géographique avec Poudlard… S’il était Auror, il devait être observateur et déducteur, du moins, elle l’espérait : elle se demandait bien ce qu’il penserait d’elle… et l’idée qu’en cet instant précis, elle en sache un peu plus sur lui que l’inverse, peut-être, l’amusait.

« J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. »

« Pas de tout. » Son sourire se fit plus franc. Elle devait admettre qu’elle était nulle pour les petits artifices et minauderies des jeux de séduction. Ca n’était pas sa manière d’être. Elle tourna plutôt le menu sur lequel elle avait fait son croquis, et le fit glisser vers lui, montrant à quoi elle s’était occupée avant son arrivée. Les adolescents croqués à la plume se rapprochaient sur le papier gaufré avec une gaucherie touchante. « J’ignore comment est ce salon de thé habituellement, mais aujourd’hui, l’ambiance est très… » Elle chercha une seconde le bon mot en anglais, qu’elle prononça finalement avec une pointe d’accent autrichien plus prononcé qu’à l’ordinaire. « … Singulière. »

Elle espérait qu’il ne la prendrait pas pour une voyeuse, à dessiner des adolescents. Pour le coup, à ne pas savoir qu’elle était prof, cela ne la mettait peut-être pas à son avantage. Trop tard. Ne restait qu’à faire confiance à la bonne volonté du charmant inconnu en face d’elle. Elle nota mentalement et avec un amusement renouvelé que sa chemise bordeaux était assortie tant au décor qu’à son propre corselet couleur grenat. Oui, le hasard faisait bien les choses. Elle reprit une gorgée de thé pendant qu’il commandait un café simple, ce qui lui parut une nouvelle fois d’excellent augure. Pas de chichis. Ne restait qu’à entamer la conversation véritablement, ce qu’il commença. Elle sourit plus largement. Il n’y avait peut-être pas marqué professeur sur son front, mais étrangère, certainement, et il était vrai qu’elle l’avait elle-même mis en avant.

« Merci. Presque. C’est un dirndl autrichien. J’ai grandi à Salzbourg. » Et à Vienne, et à Durmstrang, mais ce serait pour plus tard. « C’est ce que j’ai toujours porté, c’est aussi naturel pour moi que les chapeaux pointus pour les Britanniques. » A son tour de rire, presque pouffer, de manière un peu refoulée.  Elle ne voulait pas donner l’impression de critiquer son compagnon, qui sauf preuve du contraire, était sans doute Britannique. Rien dans son accent ne laissait présager le contraire, en tout cas.

« Ravie de vous rencontrer, Levine. Franziska. » Elle se retint de tendre la main pour la lui serrer, première impulsion bien trop formelle. Elle se contenta de jouer avec l’un des boutons d’argent de son dirdnl. « Habitudes professionnelles ? » Elle désigna d’un léger mouvement du menton la poche où l’Auror avait rangé son insigne. « Moi aussi, je pose beaucoup de questions dans mon métier, mais on y répond généralement avec enthousiasme en échange de points de maison. » Voilà qui mettait fin au suspense, s’il avait eu des doutes, mais c’était plus équitable ainsi.
Franziska Weber
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Franziska Weber
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