La journée avait déjà mal démarré. Un groupe de dinde ... Pardon d'adolescentes rieuses m'avaient réveillée en gloussant dans le couloir pour rejoindre la salle commune. Il était à peine six heures et les cours commençaient plus tard aujourd'hui. Le haut de mon pyjama était remonté durant mon sommeil et lorsque je me retournais, le drap frotta sur les cicatrices sur mon flanc. Je retins un long soupire douloureux et me levais en tentant de faire le moins de bruit possible. Toutes les camarades avec qui je partageais mon dortoir avant n'étaient plus là. Je jetais un regard froid sur les gamines endormies de ma classe. La grande salle était quasiment vide à cette heure ci alors je décidais de rester dans la salle commune de serdaigle pour écrire une lettre à ma grand-mère. Symphony la porterait plus tard dans la journée. Après le petit-déjeuner je lui emmenais donc la lettre et l'anomal disparût dans un froissement de plume. Moi il était temps que je rejoigne mon cours de potion. Celui que je déteste le plus. Les cours se passèrent dans l'ennuie le plus profond. Je parvins cependant à ne pas m'endormir en histoire de la magie. Un exploit je dois le dire. J'avais encore le club d'échec à rejoindre, " Pour me faire plaisir et te faire des copines" avait avancé ma mère en guise d'arguments pour me convaincre. Inutile et inefficace. Je rejoignis cependant la salle dédiée au sixième étage. La porte était entrouverte et lorsque je la poussais le silence ce fît. Je pinçais les lèvres et m'assied en tentant de ne pas faire attention aux rires qui commençaient à rebondir autour de moi. Beaucoup plus difficile à dire qu'à faire. Un garçon de quatrième année un peu plus courageux, ou un peu moins malin que les autres, s'approcha de moi en hurlant
" Comment ça va Talluuuuuuuuuuulah "
Il avait accentué le long "ou" de mon prénom comme s'il imitait un loup et l'assembler explosa de rire. Je poussais un profond soupir et tentait d'afficher un air dédaigneux avant de relever les yeux vers lui.
" Je suis terriblement triste que ton cerveau nous ai déjà quitté, il était pourtant si jeune... Enfin ce sont des choses qui arrivent. Tu veux de l'aide peut-être ? "
Le calme revint et le garçon repartit s'asseoir face à son adversaire du soir avec une moue boudeuse. Je n'avais moi-même pas encore trouver d'adversaire pour jouer quelques parties. Je gagne souvent c'est un fait alors plus personne ne voulait jouer avec moi. Les duos se formaient autour des tables et je m'approchais d'une fille de Gryffondor afin de lui proposer. A cet instant la voie du garçon de tout à l'heure s'éleva à nouveau et il cria à la Gryffonne
" Joues pas avec elle Jules ! ... elle vas te mordre "
Cette fois je retins plus difficilement mes larmes et commençais à m'éloigner de la demoiselle, persuadée qu'elle ne jouerait pas contre moi. C'est une fois tournée vers la fenêtre que je laissais couler une larme sur ma joue que j'essuyais rageusement d'un revers de manche.
Quatre rangées d'orteils glissèrent simultanément d'en dessous des deux couettes pour embrasser le sol froid de la chambre plongée dans la pénombre. Jules chercha la lampe de poche cachée dans le tiroir à chaussettes tandis qu'Alice alla saisir avec précaution l'échiquier posé sur l'étagère. Puis, les deux paires de pieds disparurent à nouveau, sous une même couette, cette fois. La lampe de poche allumée, la couette recouvrant leur deux têtes rousses, les pièces à leur place sur le damier noir et blanc : la partie pouvait commencer.
▼
Depuis que Jules avait appris à jouer aux échecs avec sa sœur, elle ne se lassait plus de ce jeu stratégique. Oh, elles en avaient passé des nuits blanches à s'affronter à l'insu de leurs parents. C'était leur jeu, leur rituel.
Quand Jules arriva à Poudlard, elle n'hésita donc pas une seule seconde à rejoindre le Club d’Échec. Ce fut alors qu'elle découvrit les échecs version sorcier et ses pièces animées qui donnait vie à ces affrontements stratégiques. C'était extraordinaire ! Et elle se devait de faire découvrir ça à Lili ! Alors, elle offrit un échiquier version sorcier à sa jumelle au Noël suivant sa première rentrée à Poudlard. Le premier soupçon de magie qu'elle ramenait à la maison.
Mais rejoindre le club d'échec, c'était aussi découvrir de nouveaux adversaires de jeu. Elle qui n'avait toujours connu que sa jumelle durant ses affrontements, elle fut vite déstabilisée devant les différentes stratégies déployées par ses nouveaux adversaires. Elle n'en avait pas mené large lors de sa première année. Mais elle s'était améliorée, avait affiné sa logique et expérimenté de nouvelles stratégies. Cette année, elle ne se laisserait plus faire aussi facilement, elle prévoyait même de devenir une adversaire redoutable !
C'est d'une démarche déterminée qu'elle pénétra dans la salle destinée au Club d’Échec pour la première fois depuis cette rentrée scolaire . Elle salua quelques connaissances qu'elle s'était faites au cours de nombreuses parties jouées l'année passée, puis s'installa devant un échiquier solitaire. À peine avait-elle posé son derrière sur sa chaise, qu'une voix perça le silence de la salle.
- Comment ça va Talluuuuuuuuuuulah.
Jules n'eut pas besoin de se retourner pour reconnaître cette voix. Elle appartenait à un garçon de troisième année, Derek Conrad, qui avait la même grande gueule qu'elle. Mais avec la bêtise en plus. Autant il pouvait faire preuve d'une grande ingéniosité aux échecs, autant ses capacités intellectuelles pouvaient s'avérer très limitées dans d'autres domaines. Comme il venait de le prouver à l'instant-même.
- Je suis terriblement triste que ton cerveau nous ai déjà quitté, il était pourtant si jeune... Enfin ce sont des choses qui arrivent. Tu veux de l'aide peut-être ?
Cette fois, Jules se retourna. Qui était donc l'auteur de cette admirable réplique ? Son regard se posa sur une fille dont le visage ne lui était pas inconnu : c'était la nouvelle de sa promo, elle l'avait croisé dans quelques cours. Elle avait redoublé, lui avait-on dit, quelque chose à voir avec une morsure de Loup-Garou. Mais ce n'était qu'une rumeur, non ? Ce n'était pas la réalité, n'est-ce pas ? Pour la Née-Moldue qu'elle était, cette attaque semblait trop invraisemblable. Même si la moquerie de Conrad semblait affirmer le contraire.
Jules observa la brune s'approcher de sa table, mais avant même qu'elle n'ait pu s'installer en face d'elle, la voix de l'autre idiot résonna à nouveau.
- Joues pas avec elle Jules ! ... elle vas te mordre.
Aussitôt, la brune baissa la tête et fit demi-tour pour s'éloigner. Jules roula les yeux au ciel. Sérieusement ? Il venait de lui faire perdre une nouvelle adversaire !
- Et toi fais gaffe à ton idiotie, Conrad, elle risque de faire bien pire que de te mordre, répliqua-t-elle, agacée.
Puis, elle se leva pour rattraper la dénommée Tallulah avant que le Troisième année n'ait le temps de mettre ses neurones en route pour lui dégoter une nouvelle absurdité à cracher. La Serdaigle avait rejoint la fenêtre à l'autre bout de la salle et Jules eut un léger pincement au cœur quand elle la vit essuyer une larme du revers de sa manche. Elle s'approcha doucement d'elle et posa une main sur son épaule.
- Eh, faut pas l'écouter, t'sais. Ça fait bien longtemps que sa connerie a infligé un échec et mat à son intelligence.
Elle accompagna ses paroles d'un sourire rieur surmonté d'un clin d’œil complice. Ce n'était pas en sa présence qu'une personne allait pouvoir librement en persécuter une autre, ah ça non !
Jules Murphy
Admin idéaliste
Page 1 sur 1
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
![Et le pion devient reine. [Jules et Tallulah] mercredi 6 septembre 1995 3jd7](https://2img.net/zupimages.net/up/20/23/3jd7.png)
Dim 3 Nov 2019 - 20:08
