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À votre guise, Monsieur ! | 12 Septembre 1995. | Ft. Merlin Shafiq. |Terminé|

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Mar 15 Oct 2019 - 17:05


À votre guise, Monsieur !



Mardi 12 Septembre 1995,

«  Sérieusement, tu trouves pas qu'il abuse un peu, le professeur Rogue ? Mettre un parchemin supplémentaire parce que Douglas a fait exploser son chaudron.. », il eut une légère pause, le temps que la petite brunette aux grosses lunettes ne pose sa fourchette, pour à nouveau, bouger ses mains, appuyant l'agacement perceptible dans son accent irlandais. Azalée haussa les épaules pour la dixième fois en l'espace de dix minutes, une esquisse mutine relevant la commissure de ses lèvres. Les prunelles pétillantes d'amusement, c'est sans interrompre sa camarade de maison, qu'elle enfourna une nouvelle bouchée de sa tourte à la viande, le bout de ses chaussures cirées tapotant les dalles de pierre de la grande salle.

La pâte craqua sous ses dents, et c'est en tâchant de faire abstraction aux carottes accompagnant le bœuf en garniture, qu'elle saliva en s'imaginant déjà déguster son dessert. Mais qu'est-ce-qu'elle pourrait bien choisir cette fois-ci ? De la glace à la vanille accompagnée d'une délicate part de Cherry pie ? Du fondant au chocolat ? Des scones saupoudrés de sucre glace ? Ou bien, un pudding bien juteux ? Choix difficile n'est-ce-pas ? Si seulement sa culpabilité, de ne pas écouter les recommandations de maman ne l'avait pas hanté durant toute la nuit de la fin de sa première semaine, peut-être que c'est sur le poulet et frites sur lesquels elle aurait jeté son dévolu. Mange bien tes légumes, qu'elle lui avait dit avant de partir. Et ivre d'une liberté nouvelle, sans adultes pour vérifier son alimentation, c'est avec une certaine malice qu'elle avait désobéit pour uniquement se nourrir de ces plats préférés, négligeant son apport en vitamine, la fillette n'étant pas très friande des aliments trop acides. Ça pique, et donc, ce n'est pas agréable. Presque rêveusement, elle laissa son attention se détacher lentement de son interlocutrice pour s'intéresser au fraisier placé non loin d'un groupe de cinquième année, qui semblait en pleins débat, au vu des quelques phrases que son cerveau pu absorber : BUSES, avenir. Ce que les grands pouvaient s'embêter pour rien. Comment pouvaient-ils simplement s'agacer alors qu'ils avaient sous les yeux une telle source de bonheur ? Et pas seulement la nourriture, même si, avouons le, ça avait un grand poids. Mais aussi leur place dans un endroit aussi merveilleux.

«  Azalée, tu m'écoutes ? », l'interrompit sa camarade, gonflant ses narines comme un buffle. Oups ? Contrite, la jaune et noire fit la moue, détournant ses iris vers Monsieur Noodle à ses côtés, qui museau levé dans sa direction, venait à la juger pour son impolitesse. C'était l'hôpital qui se moquait de l'infirmerie.. Non, la charité, c'est ça ? Parce qu'il n'était pas le dernier à ne pas écouter une conversation, si ça ne comportait pas au moins un ragot croustillant. Ce n'était pas de la moquerie qu'elle parvenait à lire dans les deux billes noires lui servant d'yeux ? Traître.

Pardon.., mâchouilla-t-elle dans sa barbe inexistante, pour finalement le faire réellement avec le dernier morceau de rondelle orange traînant dans son assiette. Et toi, te moques pas, ajouta-elle plus bas à l'adresse de l'ours en peluche, qui esquissa un sourire moqueur à l'entente de la honte perceptible dans le timbre fluet de sa voix, plus le reproche doucement amusé lui étant adressé. C'est ta faute, fillette, pas la mienne. Choisissant de soigneusement l'ignorer, c'est avec un sourire qu'elle encouragea son amie à reprendre là où elle s'était arrêtée, apostrophant son voisin en tirant légèrement sur la manche de sa robe de sorcier. Elle lui indiqua le plat à tarte de son index. Sans attendre, il lui servit un bout, retournant ensuite à sa conversation sans doute plus passionnante que la gourmandise d'une enfant. Et ce n'est pas Monsieur Noodle qui dirait le contraire.

« Je te disais, qu'en plus de notre punition, Rogue est vraiment un sadique.. on apprend rien en Défense contre les Forces du Mal. Mon frère, il m'a dit qu'il y a deux ans - elle fit un deux avec son index et son majeur pour appuyer sa tirade - ils avaient eu un professeur loup-garou. C'est trop bien, ça ! Nous, on tombe sur une folle du rose, c'est nul !, reprit donc la jeune fille, se dandinant sur le banc d'en face pour jouer des coudes avec les deux sixièmes années l'entourant, et ainsi, essayer d'atteindre sa coupe de jus de citrouille sans en reverser dans sa purée de carottes.

Je te trouve un peu dur avec le Professeur chauve-souris, Anna.. Moi, je trouve qu'il a l'air triste, il nous fait de la peine, pas vrai, Monsieur Noodle ?, elle chercha son appui, et c'est victorieuse qu'elle finit par l'obtenir bon grès malgré d'un simple soupir exaspéré, l'ours ne souhaitant que moyennement se retrouver mêlé à ce débat inutile sur la santé mentale d'un pseudo vampire se terrant derrière huit couches successives de capes noires. Et puis, la dame en rose, je trouve qu'elle fait un peu peur. On dirait une méchante sorcière qui veut nous mettre dans un chaudron pour nous faire rôtir. Elle ne chercha pas à réprimer un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale, qui s'exagéra peut-être, puisqu'elle sursauta, serrant Monsieur Noodle contre sa poitrine, pour se protéger du regard de chat furieux se braquant sur leur table le temps de quelques secondes. Ça ne dura qu'un instant, avant qu'elle ne retrouve son entrain habituel, avalant à grands coups de cuillères son Apple Pie, ne se formalisant pas des « Non, mais tu as pitié de Rogue ? Sérieusement ? », avant de se lever en même temps que le reste de sa tablée, Monsieur Noodle sortant à moitié de la poche de son sac en bandoulière un peu trop grand pour elle.

J'ai aide aux devoirs ce soir, on se voit à la salle commune, Anna !, puis, après un dernier salut de la main, elle commença à monter les escaliers, sautillant sur la dernière marche lorsqu'il se montrait trop capricieux. Au début, ça n'avait pas été simple pour elle de les emprunter, ayant peur de tomber dans le vide d'un mouvement trop violent. Et puis elle avait eu l'occasion de monter sur un balai, et là... cette peur avait fui dans les airs. C'est donc presque en courant, qu'elle finit par atteindre le sixième étage, et c'est sans se tromper de porte cette fois-ci, qu'elle entra dans la salle de classe improvisée. Avisant une table vide, elle attrapa une chaise pour la placer face à elle, et y placer son fidèle acolyte.

Pourquoi tu m'obliges à assister à ça, fillette ? À ces mots, elle ne put se retenir de glousser, ne s'offusquant aucunement de sa mauvaise humeur, la main sur la bouche pour éviter de s'attirer les regards mécontents des plus âgés. Azalée, une fois un peu installée, ôta sa cravate pour la mettre autour de la tête de Monsieur Noodle, lui donnant l'allure d'un ourson ninja, puis, c'est débarrasser de sa robe, qu'elle s'attaqua à la tâche, s'en mettant de nouvelles sur le bout de ses doigts après seulement quelques minutes de travail. Langue tirée sur le côté, plume à la main, et pattes de mouches sur le parchemin, c'est ainsi qu'elle commença à relire son cours de sortilège, essayant de déchiffrer son écriture approximative. Maudite plume. T'avais qu'à savoir écrire, gamine.

« Nianianiania, c'est celui qui dit qu'y est. », rétorqua la petite en remontant ses manches avant son menton pour ne pas colorer le tissu blanc de noir en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Un accident est si vite arrivé. Puis, sans attendre une réplique vulgaire de son ami, elle se leva pour se diriger vers l'une des bibliothèques, sur la pointe des pieds et yeux plissés pour essayer de trouver le grimoire dont elle pourrait avoir besoin. « Je l'ai ! Victoire ! », souffla-t-elle après quelques minutes, tendant son petit bras vers l'étagère en question. Trop haute. Bien trop haute. Hum. En désespoir de cause, elle sauta, d'abord à pieds joints, puis, les jambes en étoile. Sans succès. Maudit livre aussi. Bien fait pour toi, Tom Pouce, t'avais qu'à être plus gentille ! Il marquait un point, et ça, Azalée fut bien forcée de lui accorder. Bras croisés, boudeuse, elle tourna les talons, faisant valser sa longue chevelure blonde dans son dos, puis, déterminée, elle dépassa le vieil ours grincheux se moquant d'elle, pour aller à la rencontre de la première personne qu'elle vue. Une fille. Plus âgée, vêtue des couleurs de Serdaigle.

« Excuse-moi ? J'espère que je ne te dérange pas, mais j'arrive pas à attraper un livre, là-bas ! », pour preuve, elle pointa le fautif sur la septième étagère, les joues gonflées d'agacement. Ce vilain livre ne gagnerait pas, et Monsieur Noodle non plus ! Nah ! Foi de Winchester.

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Ven 18 Oct 2019 - 16:43

À VOTRE GUISE, MONSIEUR !

Mardi 12 Septembre 1995,

Merlin observait ses camarades plus qu'elle n'écoutait le simulacre de professeur. Ce n'était pas bien difficile, en même temps. Après une mâtiné en compagnie du Professeur McGonagall, qui l'avait épuisé, elle se retrouvait à devoir supporter la présence, clairement néfaste à ses yeux, de Dolorès Ombrage. Dès les premières minutes du premier cours, elle avait bien fait comprendre aux élèves qu'elle ne leur apprendrait rien. De quoi en ravir plus d'un. Et Merlin, qui voulait dépasser ses parents, qui avait besoin de s'améliorer continuellement si elle voulait y parvenir, n'était pas satisfaite. Si elle faisait le récapitulatif de ses années à Poudlard, la matière la plus complexe était de loin celle que devait enseigner la fanatique des chats. En première année, il avait eu un professeur qui, sous couvert d'une fausse incompétence, avait cherché à voler la pierre philosophale. En second année, ils avaient dû supporter la présence d'un homme qui avait pour seule qualité son charisme et ses belles paroles.

Ensuite seulement, ils avaient commencé à rattraper leur retard, avec le professeur Lupin, qui avait malheureusement du démissionner à cause de sa condition de loup-garou, ainsi qu'en quatrième année avec un paranoïaque ; qui s'avérait être, en réalité, un mage noir qui avait pris l'apparence et la place de celui qu'ils auraient dû leur offrir son enseignement. En quatre ans, ils n'avaient eu que deux années avec des professeurs connaissant leur sujet et Dolorès Ombrage arrivait et, parfaitement à l'aise, leur expliquait de son ton insupportable qu'ils ne risquaient pas de progresser avec elle. Ils passaient les BUSEs cette année. Le premier diplôme réellement important de leur scolarité. Celui qui allait leur permettre, ou non, de poursuivre leurs rêves ou leurs projets. Bien sûr, la défense contre les forces du mal n'était pas obligatoire partout, mais c'était un prérequis très important pour de nombreuses carrières. Elle allait briser les rêves de nombres de sorciers de sa génération et elle n'en avait cure. Est-ce que les autres en avaient conscience, eux aussi ? Est-ce qu'ils remarquaient que si le programme de Poudlard - ou plutôt, du Ministère de la Magie - changeait, les exigences durant les examens, elles, n'allaient pas être revues à la baisse ?

C'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas accepter. Son besoin constant de faire valoir sa place dans cette société ne pouvait pas être freiné par les lubies dérangées d'une femme pareille. C'était précisément pourquoi elle prévoyait déjà de demander l'autorisation au professeur Flitwick le droit d'étudier cette matière en dehors des cours et d'emprunter des livres à la bibliothèque les semaines suivantes dans ce sens. Elle doutait que le directeur de sa maison refuse, d'autant qu'il leur avait fait tout un discours sur l'importance des examens de fin d'année – comme la majorité de ses collègues pour leurs matières. C'était aussi sans compter qu'il la connaissait, après quatre années à l'avoir comme élève. Elle était sérieuse, assidue et n'avait pas peur de travailler dur pour arriver à ses fins. Elle allait une nouvelle fois le prouver et ce n'était pas le sentiment de malaise, qu'elle ressentait à chaque fois que le crapaud rose était dans les parages, qui allait entraver sa détermination.

À la seconde où le son de la cloche résonna dans la pièce, elle suivit le mouvement. Ses camarades ne se contentaient pas de sortir pour se dirigeaient vers leurs salles communes respectives avant de partir pour la Grande Salle. Ils fuyaient l'espèce de morue dégoulinante de fausses bonnes intentions. Un comportement qu'elle parvenait à comprendre, ayant le même par réflexe. Toutefois, sa destination n'était pas son dortoir et, à la place de se diriger vers la tour de Serdaigle pour y déposer ses affaires, elle préféra directement rendre visite à son directeur. Avec de la chance, il se trouvait toujours dans son bureau. En se dépêchant, elle espérait pouvoir emprunter quelques livres avant de rejoindre le reste de l'école pour le dîner, s'il lui en offrait le droit.

La conversation avec Filius fut brève, mais pleine de bon sens. Il n'était pas spécialement pour, sans doute pour éviter des retomber sur la jeune sang-pure, mais il finit par céder devant ses arguments. Après tout, elle ne s'était pas gênée pour se servir de ceux qu'il avait employés pour sa propre matière durant leur premier cours. Ce fut donc avec le sourire et sa bonne humeur retrouvait qu'elle partit en direction du quatrième étage. Ayant suffisamment arpenté la bibliothèque, elle connaissait l'organisation des différentes sections. Ainsi, il lui fallut très peu de temps pour dénicher les grimoires dont elle aurait besoin, jusque dans la réserve. La demande au professeur Flitwick n'était pas uniquement pour des livres dans les sections autorisées aux étudiants, sinon elle aurait largement pu s'en passer. Bien sûr, il avait spécifié des noms d'ouvrages et elle n'avait pas intérêt à essayer d'en prendre un autre. Même si la tentation restait présente, ne voulant pas décevoir le petit sorcier, elle se contenta de ce qu'il avait noté.

Finalement, c'est chargé comme un elfe de maison surexploité qu'elle quitta le quatrième étage et qu'elle partit prestement vers la Grande Salle, où la majorité des élèves se régalaient déjà des mets préparés pour les sustenter. Arrivée bien après les autres, elle dut se dépêcher sans vraiment avoir le temps de se poser et discuter avec ses camarades, mais ces derniers n'avaient pas vraiment l'air surpris pour la plupart. Merlin avait su se faire une réputation par la force des années, bien qu'il était difficile de définir si c'était réellement positif ou négatif. Il fallait aussi avouer qu'elle ne s'y intéressait pas vraiment. Non, pour l'heure, ses pensées se dirigeaient vers les prochaines heures qu'elle allait passer dans la salle réservée aux membres du club d'Aide aux devoirs, dont elle était l'une des membres. Étant beaucoup trop occupée avec toutes ses adhésions, elle ne pouvait pas se permettre d'y passer tous les soirs comme d'autres élèves et, décidée de n'abandonner aucun groupe, elle s'était composée son propre emploi du temps extra-scolaire. Le mardi était ainsi consacré à l'Aide au devoir, pour le moment. Les entraînements de quidditch n'ayant pas encore repris, elle ne savait pas quand ils auraient lieu. Si ça tombait le même jour, elle serait bien forcée de revoir ses plans. Ce qui, pour l'heure, ne la préoccupait pas spécialement.

« Enfin tranquille, marmonna la sang-pure. Autant commencer par les devoirs demandés, ensuite j'aviserais. »

Assise à la table qui était devenue la sienne dans la salle au sixième étage, la Serdaigle commença à sortir tout son matériel. Elle avait un devoir de métamorphose à faire pour la semaine prochaine et, bien que McGonagall le leur avait donné le jour-même, elle préférait s'y mettre immédiatement pour l'achever bien avant l'heure. Elle pourrait se concentrer ensuite sur la véritable défense, le devoir d'Ombrage étant une formalité qu'elle pourrait faire plus tard... Si elle le faisait réellement. Rien était moins sûr. Encre, plume, parchemin et baguette sortis et déposés sur le bureau, elle se redressa et se dirigea vers la bibliothèque vers la section contenant les ouvrages sur l'art complexe qu'elle étudiait à présent. Dès qu'elle eut les précieux livres en main, elle retourna s'installer et se plongea corps et âme dans sa rédaction, au point d'en oublier la présence des autres êtres humains dans la pièce. Il fallait dire qu'ils travaillaient tous plus ou moins dans un mutisme assourdissant, se contentant de quelques murmures inaudibles quand ils avaient besoin d'aide ou de conseils.

Tous ? Presque. L'arrivée relativement remarquée d'une première année se baladant avec un ours en peluche, qu'elle avait assise face à elle, allait totalement briser le silence presque religion qui régnait dans cet espace du château. Si au départ, malgré un léger gloussement, elle ne fit pas tant de bruit que ça, ce furent les paroles qu'elle prononça ensuite qui fit relever la tête à la cinquième année.

« Nianianiania, c'est celui qui dit qu'y est. »

Si au départ, elle s'attendait à voir les prémisses d'une dispute entre gosses, elle ne put s'empêcher de lever un sourcil dubitatif quand elle remarqua qu'en dehors d'un ours en peluche servant de repose cravate, elle n'avait personne à qui parler. Ce simple fait rendit Merlin curieuse, au point d'en oublier son devoir. Elle la suivit des yeux, la regardant se diriger vers les étagères où étaient entreposés les manuscrits sur les sortilèges et enchantements. Après un léger temps de réflexion, ou plutôt c'est ce qu’imagina Shafiq, la Poufsouffle tenta tant bien que mal d'attraper l'un d'eux sans succès, à cause de sa taille. Elle finit par abandonner, ce qui n'était pas si étonnant et se détourna de son calvaire pour se diriger dans sa direction. Ce fut avec un léger sourire amusé que l'enchanteresse l’accueillit et écouta sa requête.

« Excuse-moi ? J'espère que je ne te dérange pas, mais j'arrive pas à attraper un livre, là-bas ! »

Merlin observa la direction pointée. Elle repéra assez facilement le fautif, étant le seul pour première année à traîner. Cela la ramena quelques années plus tôt, où il ne lui fallait que quelques heures pour faire l'intégralité de ses devoirs et où elle n'avait besoin que de peu de recherche. Aujourd'hui, les devoirs qu'elle avait à faire n'avaient plus rien à voir. Enfin, ce n'était pas vraiment un problème. Plus c'était complexe et plus il y avait du challenge. Il fallait bien avouer que l'adolescente aimait bien trop ça pour apprécier la facilité ; il fallait aussi avouer que le fait d'avoir étudié avec un précepteur avant son entrée à Poudlard lui avait donné une longueur d'avance ; une longueur d'avance qui l'avait finalement ennuyé. Revenant au présent, elle se contenta d'attraper sa baguette et de la pointer vers la source de frustration de la plus jeune.

« Accio grimoire », dit-elle en se concentrant sur ce qu'elle désirait attirer.

La seconde d'après, de son autre main, elle attrapa le livre et le tendit à la petite avec le sourire.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, n'hésite pas à me demander, d'accord ? Je serais ravie de t'aider. »

N'ayant rien d'autre à ajouter pour le moment, elle baissa les yeux vers son parchemin, avant de les rouler dans leurs orbites. Ce qu'elle pouvait être malpolie quand elle s'y mettait.

« D'ailleurs, dit-elle pour attirer à nouveau l'attention de la disciple de Helga. Je m'appelle Merlin. Et toi, c'est quoi ton petit nom ? »

Ce n'était qu'un détail, mais savoir à qui elle s'adressait pouvait être utile si, à l'avenir, elle devait la recroiser et lui parler, surtout en sachant qu'elles étaient adhérentes d'un même club, ce qui voulait dire que, fatalement, elles seraient aminées à se revoir.
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Sam 19 Oct 2019 - 13:13


À votre guise, Monsieur !



Mardi 12 Septembre 1995,

Azalée n'avait jamais été timide. Au contraire, bon nombre de ses professeurs s'étaient accordés à dire, qu'elle était une petite fille extravertie, savant déjà s'affranchir des barrières sociales pouvant l'handicaper dans sa découverte du monde, ou en l’occurrence, des autres êtres humains, ou non, par ailleurs. Combien de fois, l'avait-on surprise en pleine conversation animée avec l'un des étalons de l'écurie de ses parents ? Ou en pleins débat que l'on pourrait qualifier d'écologique, avec le chien de berger des voisins ? Il est fort à parier, qu'une meule de gruyère suisse aurait également fait l'affaire dans son implacable apprentissage du langage. Sa mère, plus observatrice que son époux, avait mit en lumière un fait marquant dans son enfance, et qui aurait favorisé son développement social : L'acquisition de Monsieur Noodle. Un ours en peluche en l'apparence quelconque, qui, dans l'imaginaire fertile d'une fillette choyée, mais paradoxalement en mal de compagnie, à la manière d'une jolie princesse coincée en haut d'une tour d'ivoire, avait soudainement revêtu la cape flamboyante d'un chevalier servant. Un compagnon de route, qui en quelques instants, avait réussit à conquérir sa plus totale attention.

L'un n'allait jamais sans l'autre, y comprit dans une salle de classe. Après tout, lui aussi avait besoin d'apprendre n'est-ce-pas ? Lui aussi, était un grand sorcier en devenir ! C'est pour cela, que la petite jaune et noire, en dépit des recommandations de ses parents, avait opté pour une technique déjà usée jusqu'à la corde : Cacher dans un recoin de son sac, le motif de sa fraude. C'est ainsi, qu'ils avaient été deux à se perdre dans les couloirs le premier jour, arpentant ce labyrinthe impressionnant de long en large, puis en travers. Ils avaient peiné à retrouver le bon itinéraire qui après bien vingt minutes de recherche, les avait menées en Métamorphose. C'est sur lui, qu'elle avait manqué de s'exercer lorsqu'il leur avait été demandé de réparer un objet brisé. Après tout, il était blessé, et c'est bien difficilement qu'il l'avait convaincu de ne pas se ruer à l'infirmerie pour quémander l'aide de toute urgence, à l'une des infirmières.

Une succession de situations cocasses, qui n'avait fait que renforcer sa conviction la plus profonde : Monsieur Noodle était vivant, tout comme elle, ou les animaux de compagnie que certains de ses camarades s'amusaient à cajoler. Rien n'était grandement différent, à ceci près, qu'elle, elle avait le privilège d'être la seule à pouvoir communiquer avec lui. Un avantage qu'elle avait su tirer à profit avec les années, faisant fit des moqueries qu'elle aurait pu recevoir, tout comme avec son cousin quelques années auparavant. Ces gens-là, souvent méchants, ne savaient juste pas de quoi ils parlaient. C'est ce que Monsieur Noodle lui avait dit. Ils étaient ignorants et ne méritaient pas qu'elle s'acharne à se sentir blesser par leurs remarques dénuées de sens. Et souvent, ce vieil ours mal léché avait raison. Très souvent même, quand bien même, elle essayait de se persuader que ce n'était pas le cas. Ils étaient à combien sur leur tableau des scores déjà ? 25 à 3 ? Quelque chose comme ça, depuis le début de l'année. Et dire que les cours n'avaient commencé qu'il y a une semaine, elle était désormais certaine, que ce serait un record qui serait battu d'ici Décembre, avant son retour à la maison.

C'est pourquoi, c'était fière, le dos droit, et le regard franc, qu'elle faisait face à une énième inconnue. L'on ne réussissait pas à se faire des amis en bégayant, ou en reculant à chaque fois. Il y avait un dicton qui disait qu'il fallait savoir sauter pour mieux avancer, ou bien, était-ce l'inverse ? En tous les cas, ce n'était pas bien important. Les joues gonflées par la frustration qu'elle sentait poindre le long de son estomac, et qui faisait rougir ses pommettes tant qu'elle se retenait de respirer, elle pointa la raison de son trouble d'un mouvement boudeur, qui fit bien rire Monsieur Noodle restait en arrière. Ce qu'il pouvait être méchant lui aussi parfois ! Ce n'était pas de sa faute si elle était aussi petite, si ? Non, mais oh ! Elle voulait bien l'y voir, ce vieux grincheux, à sauter à pieds joints pour atteindre une étagère qui a sûrement été montée pour les géants !

« J'arrive pas à attraper un livre, là-bas ! », avait-elle tout simplement expliqué, d'une voix légèrement mâchée, à la manière d'un enfant qui tente, tant bien que mal, de faire comprendre à un adulte qu'on avait réussi à lui dérober son jouet dans le bac à sable, tout en essayant de paraître moins énervé qu'il ne l'était en réalité. La plus grande pencha la tête sur le côté, pour apostropher le fautif, et l'idée d'être prise pour une idiote, n'effleura même pas l'esprit trop optimiste de la première année.

Non, cette gentille grande allait l'aider, c'était une certitude. Depuis son arrivée à Poudlard, école déjà bien trop merveilleuse pour ne pas lui donner l'impression de rêver à chaque fois que son regard se posait fortuitement sur un nouveau détail qu'elle n'aurait pas mémoriser, les plus âgés s'étaient toujours montrés prévenants. Comme celui qui l'avait été à faire son nœud de cravate, par exemple, ou encore, celle qui l'avait accompagné jusqu'à la grande salle parce qu'elle s'était encore égarée, lui parlant d'un sport qu'elle ne pouvait pas encore comprendre, mais dont la passion l'avait totalement conquise. Et on lui avait toujours répété que le devoir des plus âgés, était justement de venir en aide à leurs cadets en difficulté. C'était ce qu'elle avait fait, elle aussi, quand elle était dans son ancienne école. Donc, en quoi les choses auraient-elles pu être différentes, ici, chez les sorciers ?

« Accio grimoire. », se contenta de prononcer la cinquième année, tout en pointant sa baguette vers la bibliothèque. Et aussitôt, suivant le mouvement rapide du livre, Azalée le vu terminer sa course dans le creux de la main de jolie Serdaigle. Les lèvres entrouvertes sous la surprise, la petite fixa le recueil de sortilèges, , puis l'attrapeuse. C'était vraiment possible de faire ça ? Mais elle aussi, elle voulait faire ça ! Son air surprit se dissipa en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, pour être remplacé par une admiration sans borne.

« Ouah ! Comment t'as fait ça ? C'était trop impressionnant ! Merci, mais .. Ouah ! T'as vu ça, Monsieur Noodle ? Elle est trop forte ! », s'exclama-t-elle peut-être un peu trop fortement pour le lieu de travail où elle se trouvait. C'est pourquoi, elle récolta quelques injonctions à base de « chut ! Du calme ! », de la part des autres élèves présents, qui quant à eux, s'étaient retrouvés déconcentrés par autant de bruits. Oups ? Azalée claqua sa main sur sa bouche, récupérant le grimoire avec l'autre, les joues empourprées. « Désolée.. Hum.. Merci. », reprit-elle plus calmement cette fois-ci, serrant le livre entre ses bras, répondant au sourire de la plus âgée. Elle était gentille, elle aussi ! Elle avait bien fait de lui demander un coup de main !

« Si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, n'hésite pas à me demander, d'accord ? Je serais ravie de t'aider. », ajouta-elle avec une certaine bienveillance, ne relevant pas vraiment son éclat de voix. Ouf ! Il n'aurait manqué plus qu'elle se fasse disputer par sa sauveuse, et elle aurait accepté la pénitence concoctée par Monsieur Noodle en personne. Qui par ailleurs, se montrait un peu trop silencieux pour que ce ne soit pas louche. Il complotait quelque chose ? D'une manière presque malpolie, elle tourna son visage en direction de son acolyte, pour le voir regarder d'un œil insistant son encrier. Ah non ! Il allait pas commencer. Il était vraiment incorrigible ce petit saligot ! Impossible de lui tourner le dos sans qu'il ne prépare une bêtise. Et dire qu'après, maman lui mettait toujours tout sur le dos. Mais non, c'était lui qui avait les idées ! Elle, elle n'était que forcée de subir.

« Oui ! Merci ! Mais il faut que j'y aille, Monsieur Noodle, il fait toujours des bêtises quand je le surveille pas ! Encore Merci ! », reprit-elle à nouveau, avec trop d'entrain, et c'est avant de se faire reprendre qu'elle se détourna, sautillant d'un pied à l'autre pour rejoindre son ours en peluche ninja, qu'elle voyait déjà tourner la tête en sa direction. Ah, bah, enfin, t'es plus lente qu'un escargot ma parole !, lui dit-il alors qu'elle arrivait à portée de sa voix. « Oh, ça va hein ! Si t'es plus rapide, t'as qu'à le faire ! », baragouina la petite, non sans un gloussement amusé. Mais avant qu'elle n'ait le temps de poser son derrière sur sa chaise pour reprendre où elle s'en était arrêtée avec toutes ses aventures, elle fut de nouveau interpellée par la gentille grande.

« D'ailleurs, je m'appelle Merlin. Et toi, c'est quoi ton petit nom ? », lui demanda-t-elle. S'il y avait un intérêt pratique derrière une telle question, pour ne pas changer ses habitudes, la petite ne s'en aperçu pas. Non, ça, c'était le rôle de Monsieur Noodle de décortiquer les comportements méchants. Pas le siens. Avec empressement, elle tourna sa frimousse en sa direction, fouettant ses parchemins de ses longs cheveux blonds. Merlin ? Comme, Merlin, l'Enchanteur ? Cette grande était décidément trop impressionnante ! Sans parvenir à contenir le flots de paroles qui allaient venir, elle prit tout de même la peine de s'asseoir.

« Merlin ? Comme Merlin, l'Enchanteur ? Il existe vraiment alors ? Et pourquoi t'es pas un vieux barbu ? C'est une fille en vrai ? Mais comment, c'est possible ? Une fille ça a pas de barbe pourtant ! Sauf si comme mamie, tu piques ! Mais alors, Merlin l'Enchanteur, c'est une mamie qui pique ? Mais pourquoi t'as pas de rides alors ? », lança-t-elle d'une traite, bougeant ses mains avec énergie pour tenter en vain, bien entendu, d'extérioriser toutes les hypothèses qui se faisaient dans son esprit. Non mais t'es idiote, gamine ? Sa remarque eut au moins le mérite de lui faire reprendre son souffle, et peut-être, ouvrir une faille dans son monologue pour que la dîtes Merlin puisse lui répondre sans se heurter à une muraille d'interrogations enfantines. « Et toi, tu pourrais m'aider au lieu de te moquer ! », chouina-t-elle presque, en croisant ses bras sur sa table, l'air à nouveau boudeur. Et avec tout ça, elle n'avait même pas prit la peine de répondre à la demande première de la cinquième année. Mais c'était la faute de Monsieur Noodle encore ! Il l'avait déconcentré !

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Jeu 31 Oct 2019 - 23:15

À VOTRE GUISE, MONSIEUR !

Mardi 12 Septembre 1995,

Merlin avait toujours été éduquée dans le respect de certaines valeurs. Fille de deux sang-purs, elle savait qu'elle devait respecter un certain standing, mais plus que tout, qu'elle devait respecter la vision de ses parents. La notion de famille dans le monde magique, chez les nobles, avait une importance capitale. Enfin, c'était le cas chez les Shafiq, et ce, depuis toujours. Riche famille influente à travers les âges, ils avaient combattu les différents Mage Noir peuplant le monde avec toujours la même volonté de permettre à tous d'être éduqués dignement. S'ils avaient toujours gardé un sang parfait, ils y étaient parvenus à l'aide de nombreuses alliances et très peu avec des familles anglaises. Bien évidemment, ils ne pouvaient pas empêcher la consanguinité de faire des ravages et quelques noms sur l'arbre généalogique avait été rayé, ne s'accordant pas avec le courant de pensée de la Maison. Combien de ses aïeux avait pris les armes contre Morgane, contre Grindelwald, avant que Voldemort soit repoussé par ses propres grands-parents ? Un jour, elle s'amuserait à lire toute l'histoire de ses ancêtres, ne serait-ce que par curiosité, mais pour l'heure, elle observait l'enfant, émerveillé, devant le geste qu'elle venait de faire, qu'elle trouvait, en vérité, assez simpliste. Le sortilège d'attraction était un enchantement qu'elle apprendrait en quatrième année, voir en troisième si certains élèves plus vieux désiraient lui apprendre ; et ce serait peut-être son cas, après tout, elle serait encore à Poudlard, pour sa dernière année, à ce moment-là.

C'était pour ce genre de gamine, un peu bruyante, mais au sourire d'ange, qu'elle appréciait tant l'éducation qu'elle avait reçu, malgré les quelques zones d'ombres que comportait sa vie ; la pression monstre qu'elle ressentait vis-à-vis de la réussite de ses parents en était l'exemple parfait. Ce fut donc tout naturellement que, alors qu'elle haussait les sourcils, déposant ses coudes sur la table, elle écouta attentivement ce qu'elle avait à dire, sans l'interrompre. Elle finit même par joindre ses mains et laissé choir son menton sur ses doigts entrelacés, démontrant sans le désirer la tendresse que lui inspirait Azalée.

« Ouah ! Comment t'as fait ça ? C'était trop impressionnant ! Merci, mais... Ouah ! T'as vu ça, Monsieur Noodle ? Elle est trop forte ! »

Elle n'avait nullement cherché à l'arrêter dans son élan, ni même à la reprendre vis-à-vis du bruit qu'elle faisait, son cœur de grande sœur complètement conquis par le petit bout de femme face à elle. Ca lui revenait, sans qu'elle le voulût ; cet étrange sentiment, qui la pousserait à nager dans les montagnes et à gravir des océans pour son petit frère. Cette émotion, qui l'invitait à se montrer à la fois aussi rusée qu'un renard et aussi agressif qu'une louve pour protéger ses petits, sa meute. Ce courage qu'elle ne savait pas posséder, cette loyauté qui la surprenait elle-même, cette ambition démesurée pour assurer un avenir radieux à ces gamins. Oui, même si elle ne connaissait pas encore son prénom, elle voulait la protéger, lui ouvrir les portes de son monde pour s'assurer que tout se passât bien pour elle. Comme pour son petit frère, qui était dans la même année qu'elle.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, n'hésite pas à me demander, d'accord ?, avait-elle alors demandé, poussé par cette sensation. Je serais ravie de t'aider. »
Oui ! Merci ! Mais il faut que j'y aille, Monsieur Noodle, il fait toujours des bêtises quand je le surveille pas ! Encore Merci ! »

Ne comprenant toujours pas qui était ce fameux Monsieur Noodle, elle haussa les épaules et la laissa partir, se replongeant quelques secondes dans son devoir, avant de relever la tête, encore. Elle ne connaissait pas son nom et si elle devait la revoir, ce qu'elle espérait sincèrement, appréciant déjà la petite, ce serait bien plus pratique. Ce fut précisément à ce moment que celle-ci reprit la parole, parlant clairement toute seule... Ou à un ours en peluche ? Ca lui rappelait sa jeune enfance, quand elle faisait parler ses poupées, puis plus tard, les jouets de son petit frère dans le but de l'amuser et se détendre. Est-ce que c'était ce qu'elle faisait encore, à son âge ? Du coup, si c'était bien ce qu'elle pensait, c'était elle ou la peluche qui parlait, présentement ? Elle se gratta la tête et, bien décidé de tirer cela au clair, elle l'apostropha. Ayant aussi dans l'idée de connaître son prénom, voulant vraiment le connaître, elle en profita, d'autant qu'elle ne savait pas trop comment son interlocutrice le prendrait si elle allait à l'essentiel. Elle préférait un peu tourner autour du pot, avant de poser la question fatidique.

« D'ailleurs, je m'appelle Merlin. Et toi, c'est quoi ton petit nom ? »

Si elle s'était attendue à ce qui allait suivre, elle n'aurait peut-être pas dit son prénom en premier, se contentant de lui demander le sien... Or, son père le lui avait enseigné : pour témoigner le respect qu'elle offrait à son interlocuteur, il était de coutume de se présenter en premier, avant de se renseigner sur la personne avec qui elle échangeait. L'inverse pouvait être très mal perçu, surtout dans la haute société, mais la sorcière avait pris l'habitude de le faire avec tout un chacun. De cette manière, cela évitait les erreurs de comportement. Par la même occasion, ça diminuait les risques de mépris ou de mauvaise première impression, avec tout le monde.

« Merlin ? Comme Merlin, l'Enchanteur ? Il existe vraiment alors ? Et pourquoi t'es pas un vieux barbu ? C'est une fille en vrai ? Mais comment, c'est possible ? Une fille ça a pas de barbe pourtant ! Sauf si comme mamie, tu piques ! Mais alors, Merlin l'Enchanteur, c'est une mamie qui pique ? Mais pourquoi t'as pas de rides alors ? »

Merlin ouvrit la bouche, puis la referma. Déjà, la petite parlait beaucoup trop vite et, bien qu'elle avait une excellente mémoire, tout retenir devenait compliqué quand les informations arrivaient beaucoup trop vite. Ensuite, par quoi commencer, sérieusement ? La réaction était bien trop mignonne. Elle n'avait pas envie de briser ses rêves candides, et pourtant, elle avait bien conscience qu'elle allait devoir le faire. Elle laissa un léger soupir, entre exaspération et amusement, s'échapper d'entre ses lèvres, avant de les humidifier avec sa langue. Une habitude qu'elle avait depuis toujours, quand elle réfléchissait à un problème épineux. Comme son frère. Ou, présentement, la petite louve qui avait toute son attention. Finalement, ayant trouvé la direction à suivre, Merlin se lança. Enfin, elle essaya. Elle se fit interrompre comme une malpropre par la première année qui, se tournant à nouveau vers la peluche, reprit la parole.

« Et toi, tu pourrais m'aider au lieu de te moquer ! »

Prise de court, Merlin ne put pas se retenir plus longtemps. Elle cligna des yeux, pencha la tête sur le côté et balança la bombe.

« Mais, tu parles à qui, par Rowena ? Et, autant en profiter, c'est qui Monsieur Noodle ? »

Ce n'était pas plus qu'un murmure, mais elle savait que sa voix porterait assez pour arriver jusqu'aux oreilles de la gamine. Gamine qui lui avait poser de nombreuses questions et, cette fois-ci, voulant un peu jouer au jeu du chat et de la souris avec elle, décida que ce serait à elle ne pas avoir le temps de répliquer. Ainsi, elle commença doucement, pour prendre un rythme de plus en plus soutenu, tout en articulant bien ses réponses pour se faire comprendre. Son petit sourire mutin, par contre, ne trompait pas. Elle ne se moquait pas, mais s'amusait un peu à ses dépens. Ce n'était pas méchant pour autant, la Serdaigle ne saurait se permettre une telle action gratuitement.

« Pour te répondre, petite chipie !, souffla-t-elle donc au commencement, avant de continuer sur la même lancée. Oui, comme Merlin l'enchanteur. Oui, il a bel et bien existé et il était même véritablement le conseillé du Roi Arthur, qui existait lui aussi et, pour tout t'avouer, était en vérité un sorcier lui-même. Ensuite, oui, c'était bel et bien un vieux barbu d'après les légendes, un peu comme le Professeur Dumbledore, notre directeur. Et, si tu te demandes, il a effectivement combattu Morgane, qui était une mage noire de son époque qui en voulait au Roi de Camelot. Enfin, pour terminer, non, je ne suis pas ce même Merlin. Je m'appelle Merlin Shafiq et mes parents m'ont nommé en hommage à cet excellent sorcier. »

Elle s'arrêta pour reprendre son souffle, esquissa un sourire amusé vers la plus jeune, avant de recommencer une nouvelle longue tirade. La disciple de Rowena n'était pas dans sa Maison pour rien. Ses nombreuses heures dans les différentes bibliothèques, qu'elle avait pu visiter à travers l'Angleterre jusqu'à présent, lui avait offert de très nombreuses connaissances. Certaines ne serviraient jamais à rien, mais sa passion d'apprendre lui en fournissait aussi qui, parfois, s'avérait très utile. Comme c'était le cas aujourd'hui. Elle avait lu et relu les légendes sur Merlin l'Enchanteur, rêvant parfois d'être un chevalier de table ronde ou le vénérable vieillard. Et un détail, alors qu'elle était petite, l'avait fait tiquer. Autant partager son savoir, surtout si ça pouvait éviter à une enfant de tomber dans le piège trop facile de la rivalité, parfois violente et pleine de préjugés, qui soumettait les étudiants de Poudlard.

« Merlin était un très grand sorcier, qui est né y a de ça un peu plus de mille ans et, si tu veux tout savoir, je t'invite à ne pas trop prêter l'oreille aux ragots sur la Maison de Salazar, qui dit qu'ils sont tous mauvais. Pourquoi ? Parce que Merlin était un Serpentard et sans doute le plus grand sorcier toutes générations confondues que le monde magique ait eu la chance et le bonheur de connaître. »

Là, elle pouvait enfin s'arrêter. Quoi que. Presque. Il ne restait plus qu'un léger détail à régler, ensuite, elle laisserait la Poufsouffle rétorquer. Pas avant. Elle reprit une énième fois son souffle et poursuivit. Heureusement, ce qu'elle avait à demander n'était pas aussi long que ses dires précédents.

« Enfin, je te repose la question, petite chipie, c'est quoi ton prénom ? »

Elle afficha, naturellement, son plus beau sourire encourageant vers Madame Noodle, s'obligeant au silence. Elle ne voulait pas monopoliser non plus toute la parole. Dans un échange, les deux opinions comptaient autant l'une que l'autre. Ainsi, toujours dans cette même posture de détente impérieuse, elle laissait la parole à la mini-enchanteresse lui faisant face. Il ne restait plus qu'à écouter les révélations et, surtout, voir si son petit exposé faisait son bout de chemin dans la psyché de la mini-magicienne. Après tout, c'était elle qui lui avait tendue la baguette, Merlin n'avait fait que lancer l'enchantement.
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Lun 4 Nov 2019 - 15:19


À votre guise, Monsieur !



Mardi 12 Septembre 1995,

Depuis toute petite déjà, Monsieur Noodle, qui avait toujours été présent, n'avait jamais été le dernier à la mettre dans les pires ennuis. La course-poursuite avec le chien des voisins, en était un parfait exemple. Cours lui après, qu'il lui avait murmuré. Et pour ne pas le décevoir, pour se conformer à la vision qu'il avait d'elle, celle de la petite fille courageuse et aventureuse n'ayant peur de rien, c'était avec application qu'elle s'était exécutée, ce qui l'avait menée à se perdre dans un champs de maïs, dont les épis crevaient le ciel face à sa petite taille. Elle avait très peur, en voyant le soleil décliner. Mais il était là. Son ami était toujours auprès d'elle, l'enjoignant à agir, plutôt que de rester à pleurer. Et pourtant, elle aurait pu rester dans la boue vêtue de sa petite robe à pois, recroquevillée sur elle-même, grelottant alors que les rayons chaleureux désertaient cette partie du terrain. Tout son être voulait qu'elle agisse de cette façon, et non qu'elle relève la tête et se mette en quête de ses traces de pas pour retrouver son chemin. Il le lui avait soufflé. C'était lui qui avait les bonnes idées, mais aussi parfois les plus mauvaises, les plus dangereuses pour elle. Maman lui avait dit de ne pas l'emporter. Mais elle ne l'avait pas écouté. Azalée, l'on ne pouvait pas dire qu'elle a encore aujourd'hui, une bonne mémoire concernant la mauvaise influence des gens. Et encore moins celle de son ours en peluche.

Elle voulait voir en lui celui qui jamais ne l'abandonnerait. Un compagnon fidèle, qui, même sur des routes tortueuses, remplies des obstacles que les grands venaient à s'imposer. Grandir. Mais elle, voulait continuer d'entretenir cette flamme, ce brasier de rêverie qui la garderait à l'abri d'une prison qu'elle se fabriquerait elle-même en vieillissant. Un songe qui prenait la forme d'un nounours. Une petite voix fantaisiste, qui la laissait imaginer des aventures imaginaires. Un complice dans ses plans de conquêtes, dans ses affrontements contre des monstres sorties tout droit de son quotidien ordinaire, dont elle seule pouvait discerner l'extraordinaire. C'était un beau pouvoir que de le voir s'animer, lui sourire, ou encore la réprimander. C'était un véritable privilège qu'elle ne souhaitait échanger pour rien au monde. Son timbre boudeur, presque méchant devant sa maladresse ou ses gaffes qu'elle ne pouvait contrôler, ou encore, ses idées farfelues qui surpassaient de loin les siennes par instant, c'était un peu comme si avant l'heure, avant de recevoir cette lettre qui l'avait catapulté dans un monde encore inconnu, mais déjà si attrayant pour son esprit libéré, elle avait su qu'elle ne serait jamais une fillette ordinaire. Ils s'étaient trouvés, comme deux âmes s'étant longtemps cherchées. Elle incarnait l'innocence et lui, l'amertume dont il voulait la préserver. Assise à sa table de travail, les joues gonflées après s'être perdue dans un monologue que la plus âgée trouverait certainement inutile, comme beaucoup de grands, qui écoutaient les deux premières secondes avant de s'en désintéresser, elle esquissa l'ombre d'un sourire lorsque ses iris bleutés rencontrèrent les deux billes noires de Monsieur Noodle. Il riait. À ses dépends, certes, mais il riait.

«  Et toi, tu pourrais m'aider au lieu de te moquer ! », formula la petite face à l'hilarité qui venait secouer les épaules de son ami, lorsqu'il ne chercha plus à la contenir, la laissant exploser à gorge déployée. La tête rejetée vers l'arrière pour accompagner son mouvement, ses petites pattes cotonnées frappant la table de bois à plusieurs reprises. Face à une telle démonstration de folie douce, la première année mit de côté les légers reproches qu'elle aurait voulu lui adresser, pour laisser poindre le début d'un gloussement, qu'elle empêcha de sortir de la même manière que son vis-à-vis en posant sa paume sur sa bouche tressaillante. Et alors qu'elle pensait ne pas parvenir à le contenir au creux de sa poitrine, la plus âgée se chargea de faire mourir dans l’œuf le fou rire qui s’apprêtait à l'attaquer dans l'estomac avec la ruse d'un ver de terre se mettant dans les choux pour faire hurler maman.

« Mais, tu parles à qui, par Rowena ? Et, autant en profiter, c'est qui Monsieur Noodle ? », murmura la Serdaigle, mais il sembla à Azalée qu'elle venait d'engloutir la pièce par sa simple question. Tout se figea. De son parchemin qu'elle s'était empressée de placer hors du champ d'action de son ami farceur, à ce même ami, qui, la patte en l'air, venait à observer le plafond, statique, comme s'il cherchait à faire le mort. Ils étaient repérés. Encore. Oups. Pour la deuxième fois depuis son arrivée à Poudlard, la fillette hésita sur la réponse à fournir. Devait-elle tout avouer, tout en prenant le risque d'être à nouveau vu comme une illuminée ? Aucun grand ne lui avait fait de réflexions, ils n'osaient pas, de peur de lui faire du mal. Pourtant, si elle, elle restait imperméable aux murmures dans son sillage, ce n'était pas le cas de Monsieur Noodle. Il parlait, répliquait, ne se gênait pas pour faire savoir qu'il n'appréciait que moyennement d'être simplement perçu comme un objet décoratif, que seuls les enfants pourraient aimer à sa juste valeur. Il était réel. Pas pour eux. Mais pour elle. Et c'était bien suffisant. Et un instant, en regardant le parquet sous sa chaise, elle hésita à se jeter dessous pour disparaître. Parfois, une retraite stratégique pouvait être une solution. Prête à le faire au moindre signe de retraite, elle fut surprise de n'en recevoir aucun. Au contraire. Monsieur Noodle s'anima à nouveau, laissant retomber sa patte sur la table pour à nouveau zieuter sur l'encrier. Le fourbe. Il avait décidé de la laisser galérer en se penchant à nouveau sur ses bêtises ? Bien !

« C'est le vilain monsieur qui est là. », asséna-t-elle avec un sourire mutin, le montrant du doigt. Il haussa ses sourcils de fourrure douce, une réelle expression de surprise se lisant ses traits, pour finalement se muer en une grimace triste, allant jusqu'au embuer les perles lui servant d'yeux, de larmes artificielles. Un élan de pitié s’empara de la petite, qui perdit peu à peu son sourire, au profit d'une moue désolée. Elle ne voulait pas lui faire du mal. À moitié avachie sur sa table, écrasant de sa maigre silhouette enfantine le grimoire qu'elle avait eu tant de mal à obtenir, pour tendre sa main vers le sommet de la tête de Monsieur Noodle, qu'elle caressa avec une certaine tendresse. « Enfin.. Il est farceur, pas souvent agréable et qu'il aime bien m'embêter.. », sa voix se fit plus basse, à l'antipode de l'énergie vive, quasi-solaire qu'elle dégageait depuis le début de leur conversation. Elle força sur ses jambes, prenant appui sur sa chaise pour s'emparer de l'ours, le soulever à la hauteur de son visage, posant son front contre la cravate qu'elle avait nouée autour du siens. Avant de reprendre, elle se laissa glisser vers l'arrière, pour revenir à sa place, les pieds croisés près de l'un de ceux de sa chaise. Elle serra Monsieur Noodle contre elle, enfouissant son nez dans ses poils marron. « C'est mon ami. »

Elle laissa la plus âgée digérer sa réponse, pour finalement reprendre sa plume et ouvrir le livre qu'elle avait quémander. Enfin, la perspective de travail ne semblait pas enchanter Merlin l’enchanteresse, puisqu'elle reprit, revenant sur les très nombreuses interrogations qu'elle avait formulé quelques minutes auparavant. Jamais, ô grand jamais, quelqu'un n'avait réussi à retenir ses très, peut-être trop nombreuses paroles, au goût de ses parents. Papa disait qu'elle était un véritable moulin à paroles, mais que ça faisait son charme. Là où, Maman, plus franche et certainement moins réceptive à son regard larmoyant, lui avait conseillé de ralentir son débit lorsqu'elle souhaitait s'informer auprès d'un inconnu. Demander son chemin était facile pour bon nombre de gens. Mais pas pour elle. Elle n'était pas timide. Mais avant que l'on ait le temps de lui répondre, elle digressait, partait dans des chemins dérobés, pour finalement étourdir son interlocuteur qui ne savait plus vraiment où donner de la tête. Ils abandonnaient, souvent. Refusaient probablement de comprendre où elle souhaitait réellement en venir. Mais le résultat était le même. Ils partaient sans vraiment lui accorder du temps. Dans les repas de famille, c'était un peu la même chose. Elle était la petite qui parlait, encore et encore, qui ne semblait pas vouloir s'arrêter. Et ses cousins lui disaient souvent de se taire. Alors, pour ne pas déranger, elle partait avec Monsieur Noodle. Lui ne lui disait jamais de se taire.

« Pour te répondre, petite chipie ! », commença la plus âgée, en prenant une inspiration avant d'à son tour, partir dans un monologue qui ne serait pas sans laisser la gamine hors d'haleine. Sous la surprise, elle releva le nez dans sa direction, laissant tomber la page qu'elle essayait de déchiffrer, pour donner sa plus totale attention à Merlin. Elle l'avait écouté et une bouffée de bonheur secoua son petit corps, lui provoquant un léger tremblement, suivit d'un sourire enchanté. S'installant plus confortablement, croisant ses jambes sur sa chaise, les talons sous les fesses et Monsieur Noodle sur sa jupe pour l'abaisser, elle se para de sa plus grande patience pour ne pas interrompre la grande.

« Oui, comme Merlin l'enchanteur. Oui, il a bel et bien existé et il était même véritablement le conseillé du Roi Arthur, qui existait lui aussi et, pour tout t'avouer, était en vérité un sorcier lui-même. Ensuite, oui, c'était bel et bien un vieux barbu d'après les légendes, un peu comme le Professeur Dumbledore, notre directeur. Et, si tu te demandes, il a effectivement combattu Morgane, qui était une mage noire de son époque qui en voulait au Roi de Camelot. Enfin, pour terminer, non, je ne suis pas ce même Merlin. Je m'appelle Merlin Shafiq et mes parents m'ont nommé en hommage à cet excellent sorcier. », continua Merlin, s'improvisant conteuse, lui faisant voir une autre vision de la légende du Roi Arthur que celle que son papa lui racontait le soir avant qu'elle ne s'endorme.

Emmitouflée dans une lourde couverture, c'était avec intérêt qu'elle exigeait d'entendre des récits de chevaleries, plutôt que la libération d'une énième princesse. Elle en était une, c'était ce que grand-papa disait, mais elle, elle ne voulait pas attendre sagement en haut d'une tour qu'un prince vienne la délivrer. Elle voulait être de celles qui prennent une épée pour chevaucher un dragon. Elle libérerait le prince, et non l'inverse. Vêtu d'une belle cape fourrée, une couronne vissée sur la tête, ce serait avec panache qu'elle aurait triomphé d'une terrible sorcière, maintenant, avec ses propres pouvoirs, puis, d'un énorme troll qui voudrait lui barrer la route, pour finalement grimper au sommet du donjon et d'un baiser d'amour sincère, mettre fin à un terrible maléfice.

« Merlin était un très grand sorcier, qui est né y a de ça un peu plus de mille ans et, si tu veux tout savoir, je t'invite à ne pas trop prêter l'oreille aux ragots sur la Maison de Salazar, qui dit qu'ils sont tous mauvais. Pourquoi ? Parce que Merlin était un Serpentard et sans doute le plus grand sorcier toutes générations confondues que le monde magique ait eu la chance et le bonheur de connaître. » Azalée, toujours aussi attentive, hochant la tête avec vivacité par intermittence pour prouver qu'elle n'avait pas décrocher en cours de route, se mit à sourire devant toutes les connaissances qui lui étaient données. Merlin était un grand sorcier. Il avait existé. Comme le Roi Arthur. Et rien que ça, dans son esprit, c'était déjà un merveilleux cadeau qui lui était fait. Lorsqu'elle aurait l'occasion d'en parler à papa et grand-papa, ils n'en reviendraient pas. Si bien, que tout à son hystérie d'avoir découvert un secret qui leur était caché depuis plus de mille ans, elle n'eut pas la présence d'esprit de faire le lien avec une relation qu'elle s'était faite avant son arrivée. Un première année, qui avait été envoyé dans la fosses aux serpents, comme disaient les grands de sa maison. Et si elle ne l'évitait pas, c'était par mimétisme avec Anna, qu'elle craignait de l'approcher de trop près dans les couloirs. Mais peut-être que lorsqu'elle serait descendue de son nuage, elle remettrait en question toutes les idées reçues dont, déjà, elle était victime bien malgré elle ?

« Enfin, je te repose la question, petite chipie, c'est quoi ton prénom ? », lui sourit-elle une dernière fois, l'encourageant à répondre. Ce n'était pas la deuxième fois qu'elle le lui demandait ? Elle ne lui avait pas répondu ? Mince ! C'était la faute de Monsieur Noodle ça, il était méchant, et du coup, elle perdait le fil de ses pensées. Elle décroisa finalement ses jambes pour se mettre debout en un bond de lapin. L'ours coincé par l'un de ses bras, elle se mit naturellement dans une posture de garde-à-vous, la poitrine bombée de fierté, et le nez en l'air pour accentuer l'effet de grandeur qu'elle essayait de se donner en se mettant déjà sur la pointe des pieds.

« Azalée ! Azalée Winchester ! », répondit-elle comme si elle était en réalité une simple soldate devant s'adresser à son adjudant. Les joues rouges à force de garder cette position fort inconfortable, c'est avec soulagement qu'elle laissa retomber son bras le long de son corps. Puis, en quelques enjambées rapides, entrecoupées de petits sauts de cabri, elle vient se placer sur un siège qu'elle tira à sa suite, devant la cinquième année. « Tu es déjà très forte ! Je suis sûre que tu vas devenir aussi forte que le Grand Merlin ! Et moi ! Et moi ! Je serai comme le Roi Arthur ! J'aurai un grand château, grand comme ça ! », elle écarta les bras, après avoir déposé Monsieur Noodle sur ses genoux, le plus possible, pour illustrer son souhait. « Et tout le monde pourra y venir pour être protégé des méchants ! Y aura pas de gens malheureux, ni de pleurs dans mon château ! Juste des rires ! Que des rires ! », elle hocha la tête, très convaincue, puis enchaîna, toujours avec un débit impressionnant, beaucoup trop contente de ne pas être rejetée à cause de ça. « Et toi, tu seras ma Grande et Merveilleuse Enchanteresse ! »

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Azalée Winchester
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Azalée Winchester

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Mar 5 Nov 2019 - 22:00

À VOTRE GUISE, MONSIEUR !

Mardi 12 Septembre 1995,

« Mais, tu parles à qui, par Rowena ? Et, autant en profiter, c'est qui Monsieur Noodle ? »

Le silence, pesant, qui avait suivi sa question surprit clairement Merlin. Elle venait certainement de le dire d'un ton un peu trop élevé, mais ce n'était pas une raison pour que tous les regards se posent sur eux. Autant, sur elle, ça ne la gênait pas. Elle y était habituée. Elle était la fille de Lancelot et Alice Shafiq, dont la dernière était devenue très connue en Angleterre au fil des années. Autant, sur la petite, c'était une autre histoire. Il était évident que l'attention soudaine de ses confrères et consœurs la mettaient mal à l'aise. Il suffisait de voir son air affolé et sa réaction. Extrêmement mignonne, il fallait bien l'avouer.

La Poufsouffle s'était figée, espérant sans doute passer inaperçu. C'était loupé, mais l'intention était si touchante que la sang-pure pensa à envoyer bouler tous les curieux. Leur conversation les concernaient-ils ? Non. Avaient-ils un véritable intérêt à l'écouter, alors qu'elles ne parlaient pas des devoirs qu'elles avaient respectivement ? Non. C'est dans cette idée qu'elle quitta des yeux la première année quelques secondes, pour finalement sursauter quand elle lui adressa la parole. Elle ne s'y était tellement pas préparée qu'elle manqua de basculer vers l'arrière et se retint in extremis au bureau devant elle, retrouvant son équilibre au dernier moment. Elle soupira de soulagement, préférant ne pas trop penser à la honte qu'elle aurait ressenti si elle n'y était pas parvenue, puis se concentra sur ce que sa camarade venait de dire.

« C'est le vilain monsieur qui est là. »

Pour la seconde fois en moins d'une minute, l'étonnement prit le dessus sur le reste de ses émotions. Avec un sourire mutin, lui faisant directement imaginer un chat à la place de la demoiselle, la gamine pointait du doigt son ourse en peluche. Elle possédait donc bel et bien un ami imaginaire, mais plus encore, elle avait la chance d'avoir une emprunte de celui-ci dans le monde réel. Puis, tout à coup, ça lui revint. Les rumeurs. Les rires. Les regards sur le dos d'une enfant aux longs cheveux blonds. Elle ne l'avait jamais véritablement vu avant aujourd'hui, juste aperçu au détour d'un couloir, mais à Poudlard, tout finissait par se savoir. Elle n'avait pas cherché à la rencontrer, ni à connaître son identité sur le moment. Non, elle s'était contentée d'un soupir et d'un rictus las pour ses camarades, dont la stupidité l'affligeait. Oui, c'était le bon mot, pour des adolescents qui préféraient se moquer d'une nouvelle personne plutôt que penser à leur avenir ou au potentiel retour du plus terrible Mage Noir depuis Morgane. Et elle, candide, douce, dont la gentillesse crevée les yeux à l'image de Luna Lovegood, elle faisait une cible de choix pour ces prédateurs.

Elle-même n'y avait pas eu droit, malgré sa propension à l'étrange qui aurait normalement dû en faire rire plus d'un, mais elle portait le nom Shafiq et ça avait déjà le don de calmer la plupart des élèves. Elle avait appris pourquoi en quatrième année, quand elle avait su que son père, si sage et réfléchi, ne l'avait pas toujours été, particulièrement à Poudlard. Il avait été l'instigateur d'une guerre, d'une scission violente dans sa propre Maison et encore aujourd'hui, vingt ans plus tard, ça suivait encore ses enfants. Si ça avait des inconvénients, ça avait également les avantages qui allaient avec. Il était facile de protéger ses proches avec son nom, mais également ses compétences. Et cette petite avait définitivement besoin de son aide. D'une façon ou d'une autre ; elle avait même peut-être une idée farfelue pour aller dans ce sens.

« Enfin... Il est farceur, pas souvent agréable et qu'il aime bien m'embêter... », reprit la plus jeune avec une forme de pitié attendrissante envers son ours en peluche.

Lui imaginait-elle des expressions, des mimiques ? C'était même sûr, pour qu'elle change de comportement vis-à-vis de lui aussi rapidement. Curieusement, Merlin se mit à imaginer l'ourse bouger, gesticuler dans tous les sens et un sourire joueur fit son apparition sur son visage. La deuxième option était songé. Il ne restait plus qu'à savoir si la petite accepterait. Toutefois, et bien que d'une nature très franche, la sorcière plus âgée préféra garder ses idées pour elle-même, pour l'instant. Elle y reviendrait plus tard. Pour l'heure, il était temps d'écouter l'enfant qui se trouvait dans son champ de vision.

« C'est mon ami. »

Ça, la jeune femme n'en doutait pas une seconde. Elle était admirative de la capacité qu'avaient certaines personnes à être dans leur monde, sans se soucier du reste ; et ce, malgré qu'elle en possédait un bien à elle, à la franchise bien pensée, aux nombreux signes entrelacés, aux nombreuses histoires inventées, aux dessins irréalistes, aux musiques composées. Un univers d'art et de lumière. Curieusement, elle-même n'avait pas conscience qu'elle le possédait et qu'il était quasiment inébranlable.

Elle observa un temps la plus jeune se replonger dans son devoir, avant de baisser la tête sur le sien, pour finalement revenir à la disciple de Helga. Leur rencontre ne pouvait pas se terminer sur une telle note et, bien décidée à la connaître, à l'encourager à ne jamais perdre se grain de folie si particulier, qu'elle décelait en elle, qui la rendait unique, elle l'apostropha, décidant de répondre à toutes les interrogations qu'elle lui avait soumise plus tôt. La Serdaigle avait une excellente mémoire, à la fois visuelle et auditive, qu'elle avait cultivée au fil des années pour s'assurer d'encore meilleurs résultats ; tout était bon à prendre pour arriver au niveau de ses parents. Une mémoire qui, à l'instant, lui servait prodigieusement. Sans cela, jamais elle n'aurait pu se souvenir de toutes les informations réclamées. Son long monologue, après coup, finit par l'essouffler, mais elle avait également sa propre requête à formuler, alors elle inspira un grand coup et repartit pour une unique phrase.

« Enfin, je te repose la question, petite chipie, c'est quoi ton prénom ? »

Elle pouvait maintenant s'écrouler sur place et rechercher le précieux oxygène réclamé par ses poumons. Ce qu'elle ne fit pas, préférant sonder la demoiselle en attente de sa réplique. Elle n'en fut pas déçue, quand elle la vit se redresser, tête haute et dos droit, Mr Noodle sous le bras, dans une posture de garde-à-vous plus ou moins réussi. L'image, si soudaine, eut le don de faire pouffer Merlin, qui retint son fou-rire, malgré les soubresauts de ses épaules et les larmes de joie qui piquaient ses yeux et menaçaient de déborder vers ses joues.

« Azalée ! Azalée Winchester !, s'exclama la fillette.
Bien, repos soldate ! », ne put que rétorquer l'Aigle, pour entrer dans le jeu de la Blairette.

Cette dernière finit par abandonner sa posture, pour attraper une chaise à la volée, qu'elle tira derrière elle jusqu'à arriver aux côtés de Merlin. Elle s'installa dessus, avant de repartir dans un long monologue. C'était presque à se demander si elle avait besoin de respirer pour survivre. La plus grande se contenta de déposer son coude sur la table, pour ensuite appuyer sa tête sur sa main, cassant son poignet vers l'arrière pour un repose-tête plus confortable. Elle l'écouta attentivement, se laissant bercer par sa voix fluette et pleine d'énergie. C'était paradoxal, mais elle la trouvait reposante. Une fraîcheur bienvenue dans un monde trop brutal ; encore qu'elle ne ressentait pas la brutalité à travers sa propre réalité.

« Tu es déjà très forte ! Je suis sûre que tu vas devenir aussi forte que le Grand Merlin ! Et moi ! Et moi ! Je serai comme le Roi Arthur ! J'aurai un grand château, grand comme ça ! »

La petite écarta les bras autant qu'elle le put pour imager ses propos et le sourire solaire de son aînée s'agrandit en écho. Elle aimait bien cette idée. Azalée, reine d'un immense et magnifique château imprenable et, elle, enchanteresse pour sa majesté.

« Et tout le monde pourra y venir pour être protégé des méchants ! Y aura pas de gens malheureux, ni de pleurs dans mon château ! Juste des rires ! Que des rires ! »

Elle s'imaginait vêtue d'une robe blanche et dorée, ornementée de symbole mystérieux, s'appuyant sur un bâton à l'image de Gandalf. Un mage fictif qui l'avait impressionné par la justesse de ses propos, quand un camarade né-moldu lui avait prêté sa collection de livres sur les aventures de la Terre du Milieu durant les vacances d'été entre sa troisième et quatrième année.

« Et toi, tu seras ma Grande et Merveilleuse Enchanteresse ! »

C'était presque à se demander si cette petite n'avait pas un don de legilimencie naturelle, tant ce qu'elle disait allait dans le sens de ce songe fantaisiste qui s'imposait à sa vision. Elle finit par souffler un rire du nez, l'expression de son faciès restant identique. Elle préféra attendre quelques secondes avant de répliquer, s'assurant ainsi que la plus jeune avait bel et bien terminée. Ça avait son importance, après tout : chacun devait avoir le même droit et le même temps de parole que les autres, dans la logique de la voyante.

« Ce sera avec grand plaisir, votre majesté, souffla-t-elle avec le sourire, s'autorisant même une petite courbette ridicule, avant de reprendre, son regard se faisant espiègle. Avec une telle ambition, tu aurais dû finir à Serpentard. »

Elle accompagna ses mots d'un clin d’œil, pour faire passer le message qu'elle n'était pas sérieuse ; et, quand bien même elle l'aurait été, ce n'était pas une insulte dans sa bouche, mais un compliment voilé.

« Je refuse que le château soit rose, par contre ! »

L'entrain naturel de la petite blonde déteignait sur elle, c'était certain. Pour le rose, il n'y avait nullement besoin d'avoir le troisième œil pour comprendre son sous-entendu. Ombrage était suffisamment éprouvante à regarder sans saigner des yeux pour en rajouter une couche.

Brusquement, elle changea de sujet. Elle était comme ça, Merlin. Parfois, sans prévenir, elle passait du coq à l'âne. Un peu comme Azalée. Elles ne pouvaient que s'entendre, malgré les années qui les séparaient. Une amitié naissait avec douceur, la plus âgée se préparant déjà instinctivement à veiller sur sa cadette, comme une louve veillait sur ses petits. À l’affût du moindre risque, prête à attaquer, à utiliser son propre corps comme bouclier.

« Écoute, chuchota-t-elle, baissant le volume de sa voix pour ne pas se faire entendre. Ça te dirait que Mr Noodle, il puisse bouger ? »

Non que l'ourse en peluche restait statique. Il se mouvait dans l'esprit de l'élève à l'écusson jaune et c'était sans doute suffisant pour elle. Elle n'était pas obligée d'accepter, mais curieusement, Merlin espérait le contraire. Ne serait-ce que pour faire taire les ragots. Elle reprit, toujours aussi bas, s'approchant comme si elle voulait comploter avec sa nouvelle amie.

« Enfin, je veux dire par là : faire en sorte que les autres aussi voient ses mouvements. Ou ses expressions. C'est au choix. Les deux, un jour, mais il me faudra faire des recherches avant d'y parvenir. De même pour qu'ils l'entendent parler. »

C'était insensée de proposer de telles options. Elle savait très bien qu'elle n'avait pas encore le niveau pour parvenir à enchanter un objet pour le faire s'exprimer. Le faire bouger un peu, que ce soit au niveau du visage ou des membres, ça allait, mais là... Ça frisait la folie. Une folie douce, amusante, qui lui plaisait beaucoup trop pour qu'elle abandonne. Quand l’oniromancienne avait une idée en tête, elle ne l'avait pas ailleurs. Elle, bornée ? Complètement.

« Enfin, le résultat ne sera pas grandiose dès le début, même si je peux déjà commencer. Il faudra patienter un peu, ma grande, avant que les autres puissent voir à quel point il est vivant. »

Prise dans son élan de créatrice, elle poussa son devoir de métamorphose et sortit un autre parchemin, attrapa sa plume, la trempa dans son encrier et commença à faire une longue liste de tous les enchantements, qu'elle connaissait, qui pouvaient lui permettre cette prouesse. Elle finit par en barrer plusieurs, comportant trop de risque ou devant être réitéré trop souvent. Elle reposa sa plume après avoir terminé et se tourna vers Azalée.

« Qu'est-ce que tu en dis ? »

Là, c'était elle qui se retrouver à attendre une réponse, elle l'espérait, qui serait positive.
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Mer 6 Nov 2019 - 20:13


À votre guise, Monsieur !



Mardi 12 Septembre 1995,

Pourquoi vouloir être une princesse, vivre dans une grande chambre rose tout en tricotant, alors que l'on pouvait parcourir tout un continent sur le dos d'un étalon, non, mieux, d'un dragon ? Azalée vous répondrez qu'elle non plus, n'en aurait pas la moindre idée. Bien que choyée par ses proches, que ce soit ses parents, qui n'avaient de cesse de vouloir la préserver des tourments du monde des adultes qui viendraient l'assaillir bien assez tôt à leur goût, ce fut ses grands-parents et ses cousins qui cherchèrent à l'enfermer, d'une certaine manière au sommet d'une tour d'ivoire, avec pour seule compagnie Monsieur Noodle, qui serait un peu son Pascal dans Raiponce ; elle n'avait eu de cesse de s'imaginer des aventures romanesques, qu'il n'aurait pas été difficile d'adapter en roman, et ce, malgré toutes les incohérences que l'on aurait pu noter. Rien n'était plus fertile que l'imagination d'une petite fille, qui n'avait été que trop isolée de la civilisation. Parce que non, les chevaux et les vaches ne pouvaient constituer un encadrement social aussi poussé qu'une horde d'enfants turbulents. Elle l'avait eu avec les années. Mais il était déjà un peu tard. En retard sur beaucoup de choses, notamment les relations amicales standards, elle avait dû s'adapter. Au revoir Royaume Cookie, et Terrible Lord Épinard qui lancerait alors sa terrible malédiction légumineuse, qui forcerait tous les habitants à ne manger qu'exclusivement des aliments d'un vert effrayant. Adieu vallées recouvertes de glace, mais abritant en son centre un volcan servant de nid pour un dragon encore endormi.

Vous y croyez vraiment ? Pour rien au monde, elle n'aurait renoncé à cet univers qui lui tendait les bras. Et ce, même si les autres n'étaient pas capables d'en faire partie intégrante. Elle ne pouvait décider pour eux ce qui était acceptable dans leur monde. Elle avait le siens, et c'était bien assez compliqué à gérer. Souveraine d'une population fantasmée qu'elle avait le devoir de rendre heureuse, de combler au-delà de tout. Les villages de pain d'épices, aux toitures colorées de milliers de paillettes, de confettis d'anniversaires, avec pour cheminée une grande bougie éternelle, le grand château fort aux murs de brownies et aux tourelles de bombes de chantilly, c'était son chez elle. Son repaire caché que personne d'autre ne pouvait voir. Elle y était au sommet. L'unique protectrice d'un peuple composé en grande majorité de sucrerie et de mal bouffe. Alors, quand, à la récrée elle volait à leur secours, affrontant l'Ignoble Râteau de jardinier, ou encore, l'Arrosoir Maléfique, ses camarades ne comprenaient pas. La plupart du temps, ils ne cherchaient pas à le faire, et la laissaient dans son coin. Mais parfois, elle s'adaptait. Mettait de côté les milliards d'idées fantaisistes qui venaient lui traverser l'esprit. Maman disait que s'enfermer dans des rêves, ce n'était jamais bon. Mais elle avait revu ses paroles lorsqu'elle lui avait découvert une nature d'autant plus spéciale qu'elle ne l'aurait imaginé de prime abord. Elle était une sorcière. De manière inconsciente, sa petite était capable de véritables prouesses. Alors, peut-être, qu'elle pourrait réellement donner vie à ses amis imaginaires. Ou bien, l'étaient-ils déjà, quelque part ? Tout était remis en cause.

C'est pourquoi, désormais convaincue qu'elle n'était pas ordinaire, Azalée n'avait plus essayer de contrôler son comportement sortant parfois de l'ordinaire. Elle ne se cachait plus pour adresser quelques paroles à Monsieur Noodle, pour l'observer agir à sa guise lorsqu'elle l'avait dans champ de vision, ou bien encore, pour le promener partout avec elle. Elle avait des pouvoirs. Et l'imaginer se mouvoir, posséder des expressions bien à lui, le caractérisant en était un. Un bien à elle, qu'aucun autre élève ne semblait posséder. Ce qui, de nouveau, ne faisait que renforcer son appartenance à un monde encore à part. Le siens. Mais aux yeux de ses parents, sa douce bizarrerie, comme ils l'appelaient entre eux, était devenue presque légitime, compréhensible, depuis la découverte de sa différence. Parler à un ours était sans doute moins étrange, qu'être capable d'envoyer dans les airs l'un de ses cousins sur une centaine de mètres. Pour un esprit adulte, sans doute. Alors, ils avaient laissé faire, avaient retarder ce moment, où, elle devrait grandir. L'école s'en chargerait pour eux. La présence de ses camarades plus âgés suffirait à lui faire prendre conscience que sa réalité était à des années-lumières de ce qui lui serait demandé.

Encore une fois, vraiment ? Pas tant que ça. On lui demandait de soulever une plume avec pour seule aide : Sa baguette et une formule magique. Comme dans les livres. On ne lui interdisait pas d'amener son ami avec elle, même si, pour avoir déjà fréquenté une école par le passé, elle ne s'amusait pas à le montrer en cours. Bien que l'envie était présente. Il devait rester cacher, même si, elle ne pouvait résister à l'envie de lui faire partager son excitation de ses nouvelles connaissances. Et pour combler le bonheur qu'elle ressentait déjà à l'idée d'être un lieu enchanté, on lui promettait également une conversation à la hauteur de son audace, de son ambition créative. Après un salut militaire, où la plus âgée ne se gêna pas pour rentrer dans son jeu, pour sa plus grande joie par ailleurs, la fillette attrapa une chaise à la volée, et d'un pas sautillant, faisant résonner les pieds de bois dans son élancé spontané. Les quelques travailleurs levèrent la tête, dardant sur elle un regard à la fois compréhensif et agacé pour la plus grande majorité. Azalée était ainsi. Tout en gestes un peu trop vif pour être appréciable du plus grand nombre. Pile électrique, hyperactive ne se lassant pas de courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient.

Elle s'assit après s'être immobilisée, et s'appliqua à se placer droite, comme maman le lui demander à chaque fois. Il fallait qu'elle soit polie, sinon, elle se ferait gronder, quand bien même personne n'irait la réprimander ici. Par dans la salle d'aide aux devoirs, où visiblement, quelques illuminés s'étaient donner rendez-vous pour partager des idées, des rêves colorés, qu'aucun n'aurait cru réalisable. Sauf eux. Sauf elles deux. Elle savait les grands gentils. En tout cas, pour ceux qu'elle avait rencontré, et qui lui avaient adressé la parole. Mais Merlin était encore au-dessus. En plus de se conformer à la vision qu'elle se faisait de ses aînés, elle acceptait de partager avec elle un instant hors du temps, où elle pouvait continuer d'être cette petite fille étrange, mais paradoxalement comprise dans ses images. Monsieur Noodle sur les genoux, elle lui adressa son plus beau sourire, l'encourageant à ne pas s'enfuir, à continuer de l'accompagner dans leur quête d'un monde merveilleux, bien plus que celui qui leur était proposé. Trop jeune sans doute pour voir les coulisses du monde magique, imperméable à la méchanceté ambiance, la première année était parfois obligée d'écouter les avertissements de son fidèle compagnon, qui lui, gardait un œil sur tout et surtout, sur tout le monde. Il était sa raison. Elle était émerveillée. Lui méfiant. Mais là, il était étonnamment muet. Il gardait en vision la Serdaigle, ses bras cotonneux pendants dans le vide, surélevé par celui de la petite blonde, qui le fit par ailleurs sautiller en bougeant ses jambes sous la table.

« Tu es déjà très forte ! Je suis sûre que tu vas devenir aussi forte que le Grand Merlin ! Et moi ! Et moi ! Je serai comme le Roi Arthur ! J'aurai un grand château, grand comme ça ! », recommença-t-elle à un niveau sonore qui n'était pas réellement acceptable pour le lieu où ils se trouvaient. Elle ouvrit grand ses bras, le délaissa contre son ventre pour donner les proportions de son idéal. Un grand château. Imprenable pour les forces qui chercheraient à attenter à la liberté sous toutes ses formes. Il y avait pire en ce monde que le Lord Épinard, et il faudrait un bastion à la hauteur de sa puissance, pour contrer ses desseins maléfiques. Il existait. Poudlard en était un bon exemple.

« Et tout le monde pourra y venir pour être protégé des méchants ! Y aura pas de gens malheureux, ni de pleurs dans mon château ! Juste des rires ! Que des rires ! », parce que sa nouvelle maison n'était pas exempte de pleurs, et de tristesses. Elle en avait vu, entendue au détour d'un couloir où elle s'était perdue. Des enfants étaient en souffrance, comme aurait dit maman. Et ça, elle ne pouvait pas le tolérer. Il fallait qu'ils jouent, qu'ils s'amusent, qu'ils rient. Et pour ce faire, si elle devait être leur sauveuse, elle le ferait ! Elle érigerait un royaume où la tolérance serait reine, et où chacun serait libre d'être qui il veut ! Elle voulait des sourires ! Elle voulait des chants ! Elle voulait des rêves à ne plus savoir quoi en faire ! Elle voulait qu'enfin, tous puissent voir la vie avec plus de couleurs que l'on en avait recenser jusqu'à lors ! Des arc-en-ciel perçant par-delà les nuages ! Un soleil éclatant ! Une pluie sous laquelle ils pourraient danser sans avoir peu d'être jugé, d'être moqué ! De la boue dans laquelle sauter, pour fêter l'arrivée d'une nouvelle éclaircie ! Elle voulait de la vie ! De la vie dans chaque regard, dans chaque avenir, dans chaque sourire !

« Et toi, tu seras ma Grande et Merveilleuse Enchanteresse ! », mais pour réaliser son rêve, elle devait s'entourer. Acquérir à sa cause, que beaucoup aurait qualifié de perdue, quelques courageux guerriers, prêt à se battre pour que plus personne n'ait à verser de larmes, si ce n'est de joie. Et elle avait le pressentiment que Merlin, en plus de son prénom la prédestinant à de grandes choses, pouvait posséder une ambition qui irait dans son sens, pas seulement pour jouer son petit numéro. Elle semblait trop honnête pour avoir des pensées aussi malhonnête. Et comme pour s'en convaincre, Monsieur Noodle resta dans son mutisme, les laissant à leur discussion.

« Ce sera avec grand plaisir, votre majesté. », lui répondit la cinquième année avec une révérence grotesque, bien sûr, mais qui pour la petite sembla plus vraie que nature. Elle leva le menton, dans une attitude fière, même si son sourire ne pouvait tromper qui que ce soit. Elle était joueuse. Amusée. Et en même temps, dans son regard azuré qu'elle avait planté dans celui de sa vis-à-vis, l'on pouvait lire une détermination farouche, tendant à prouver qu'elle était sérieuse concernant ses intentions.

« Avec une telle ambition, tu aurais dû finir à Serpentard. », reprit la brune avec un clin d’œil complice, auquel elle s'empressa de répondre, plutôt maladroitement, n'y parvenant pas vraiment. À la place, elle cligna des deux, appuyant fortement sur ses paupières, fronçant les sourcils de concentration, lui donnant de ce fait, une grimace parfaitement risible et ridicule. Pourtant, persuadée d'y être parvenue, elle redressa un peu plus son buste, dans une posture totalement contraire à celle adoptée par la plus âgée. Elle n'était pas guindée, de toute manière, elle ne possédait pas les codes de la haute société. Et même ainsi, l'on ne pouvait pas vraiment la considérer comme impressionnante de sérieux. Pour ça, il aurait fallu qu'elle lâche son ours en peluche, qu'elle avait rapproché d'elle, allant jusqu'à poser son menton sur le sommet de son crâne duveteux.

« Le vert, ça me va pas très bien, c'est que maman me dit toujours ! », et elle hocha la tête à plusieurs reprises, toujours aussi vivement, si bien que l'on aurait pu craindre qu'elle se fasse un torticolis. Il n'en fut rien, puisqu'elle continua à sourire. Son entourage pensait toujours qu'elle pourrait avoir des crampes aux zygomatiques à force de distribuer des esquisses solaires à qui voulait bien poser les yeux sur elle. Mais non. Jusque-là, ça ne lui était jamais arrivé.

« Je refuse que le château soit rose, par contre ! », reprit Merlin après sa réplique, et derechef, elle ne put qu’acquiescer. Elle aimait bien le rose, Azalée. Sa chambre l'était après tout. Maman lui avait dit que la fleur dont elle tenait son prénom pouvait l'être aussi. Et Papa voulait absolument qu'elle en porte une petite touche. Pour lui donner l'air d'une jolie princesse ! Mais elle, elle aurait préféré un grand bouclier qu'elle aurait eu du mal à traîner derrière elle. Mais depuis cette année, elle n'aimait pas beaucoup cette couleur non plus. La grenouille en tailleur lui faisait peur, avec ses grands yeux, et l'odeur de parfum qu'elle traînait derrière elle. Grand-maman sentait aussi comme ça. Et elle lui faisait très peur quand elle la grondait !

« Oui ! Je veux pas que la dame en rose elle y vienne ! », elle secoua la tête, fouettant la table avec ses longs cheveux. L'un par ailleurs se coinça sur ses lèvres entrouvertes, et c'est à grand renfort de coup de langue qu'elle le dégagea, pour reprendre, cette fois-ci, d'un ton plus bas, chuchotant de confidence. « Elle nous fait trop peur à Monsieur Noodle et moi ! Oui oui.. », et pour ponctuer ses dires, une fois n'est pas coutume, elle hocha la tête, mais en accord avec son timbre, lentement, comme s'il s'agissait d'une évidence. Puis, elle se recula, croisant ses pieds sous ses chaises, toujours en hochant la tête au même rythme, sans cesse... Jusqu'à ce que Merlin ne la sauve en changeant de sujet. Les deux possédaient cette aptitude rare s'il en est, de passer du niffleur au dragon, comme aurait pu dire Morgane dans le Poudlard Express ! Et ce n'était pas plus mal, ça lui permettait de ne pas rester sur un sujet fixe. Explorer, fouiner partout, n'était-ce pas mieux ? Pour elle, clairement !

« Écoute, et des le premier mot chuchoté, la petite avança pour ne pas perdre une miette de ce que son aînée allait bien pouvoir lui raconter, Ça te dirait que Mr Noodle, il puisse bouger ? » Sous la surprise d'une telle demande, qui était fort inattendue, soulignons le, elle ouvrit la bouche en grand, montrant de ce fait qu'il lui manquait bien une dent de lait non loin de sa future molaire. Elle ne cligna pas des yeux. Non, elle les garda aussi rond que des billes, et fixés sur la silhouette de sa camarade. Elle n'était pas certaine d'avoir bien entendue, bien comprit la demande qui lui était adressée. C'était trop beau pour être vrai, non ? Sans réactions durant le bref temps qui s'écoula, elle n'eut que la force de s'approcher, en miroir parfaitement synchronisé avec l'aiglonne, l'expression faciale figée dans son étonnement, lui offrant l'allure d'un poisson rouge en dehors de son bocal.

« Enfin, je veux dire par là : faire en sorte que les autres aussi voient ses mouvements. Ou ses expressions. C'est au choix. Les deux, un jour, mais il me faudra faire des recherches avant d'y parvenir. De même pour qu'ils l'entendent parler. »

Qu'il bouge. Qu'ils l'entendent parler. Les mots résonnaient dans son esprit, sans pour autant réellement s'y accrocher. Des petits nuages de pensées voletant devant les yeux d'un personnage de BD. De ceux que l'on ne peut pas vraiment attraper, qui passent et repassent inlassablement. Elle voyait des ours en peluche partout, courant dans les couloirs du château en criant à tue-tête que le Professeur Ombrage était un ignoble cochon rose. Et si jamais l'on cherchait à l'arrêter, il ferait sans doute le mort pour se disculper de tout soupçon. Loin de trouver l'image rocambolesque, elle y trouva une certaine angoisse. Le monde n'était pas prêt à recevoir Monsieur Noodle tel qu'il était. Aucun élève n'était prêt à ça... Oh non..

« Enfin, le résultat ne sera pas grandiose dès le début, même si je peux déjà commencer. Il faudra patienter un peu, ma grande, avant que les autres puissent voir à quel point il est vivant. »

Enfin, elle ferma la bouche. Les mots venaient de faire mouche. Faire voir à quel point il était vivant. Elle la croyait. Elle ne se moquait pas d'elle. Cette simple constatation, fit à nouveau fleurir un sourire sur son visage, dissipant la stupeur qui l'avait statufié quelques secondes auparavant. La perspective que cette idée soit mise en pratique n'était plus aussi effrayante. Qu'ils tremblent tous devant l'incroyable Monsieur Noodle. C'était son privilège. Mais elle n'avait jamais été égoïste. Elle voulait partager ça. Son univers, son ami, son monde. Le rouge lui monta aux joues, synonyme de son contentement, et contre tout attente, elle ne laissa pas aller en cris ou agitation inutile. À la place, elle enfonça son nez dans la peluche, inspirant son odeur légèrement vanillée à pleins poumons.

« Qu'est-ce que tu en dis ? »

Azalée sursauta, ne s'attendant pas à une prise de parole aussi soudaine. Elle n'avait pas vraiment entendu le son de la plume sur le papier, bien trop enfoncée dans ses pensées. Ce qu'elle en disait ? Et bien... Par où commencer ? Il fallait qu'elle réfléchisse, pour ne pas se perdre de nouveau dans un monologue qui serait bien trop fournis et dispersé dans une multitude de directions pour être compréhensible. Il s'agissait d'une décision importante, elle le sentait. Alors, comme disait maman : Elle devait prendre son temps. Les secondes défilèrent, qu'elle employa à se caresser le menton comme une détective en pleine enquête compliquée, pesant le pour et le contre d'une telle entreprise. Et puis, l'évidence lui sauta aux yeux, comme un boomerang lui revenant en pleins visage. Ce n'était pas à elle de prendre cette décision. Mais au principal intéressé. Voulait-il être regardé ? Entendu ? Admiré ? Écouté ? C'était son choix ! Alors, elle se pencha un peu, mettant sa main en visière devant sa bouche pour éviter que la plus grande ne lise sur ses lèvres et murmura quelques mots à l'oreille de Monsieur Noodle. Elle attendit, la sienne collée à la bouche figée dans un sourire en un trois à l'horizontal, puis, après quelques secondes supplémentaires, elle hocha la tête, et se redressa d'un bond sur sa chaise.

« Il m'a dit, je cite : Évidemment que je suis d'accord, tête de gland déplumé ! », elle prit une grosse voix, bien bourrue, tout en reculant la tête pour se donner un air plus bougon, la bouche vers le bas. « On commence quand ? Hein, dis ? Parce que j'ai hâte ! Même s'il bouge qu'un bras ! Ou une jambe ! Ou qu'il lève la tête ! »

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Codage par Laxy Dunbar
Azalée Winchester
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Azalée Winchester

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When I was young, it seemed that life was so wonderful, a miracle, oh it was beautiful, magical.
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Sam 4 Avr 2020 - 15:00

À VOTRE GUISE, MONSIEUR !

Mardi 12 Septembre 1995,

Pour Merlin, le rêve avait toujours eu une importance capitale. Sa vie était une succession de songes, d'idées, d'envie créatrices. Depuis son plus jeune âge, son souhait d'égaler ses parents l'avait poussé à développer son imagination, à s'aventurer vers des terrains inconnus et souvent incompris par les autres humains, qu'ils soient ou non de son âge. Ça n'avait pas toujours était simple. Les regards, les murmures, il fallait apprendre à s'y habituer, à s'en accommoder. Son nom de famille avait été une aide précieuse, ses parents veillant à ce qu'elle fût prête à supporter la pression qui serait la sienne à l'école, puis plus tard dans le monde impitoyable des adultes.

Son patronyme, toutefois, ne faisait pas tout. Ce qui l'avait réellement aidé, au final, était la carapace, la bulle infranchissable qu'elle avait disposée autour de son esprit. Pour beaucoup, la Serdaigle vivait dans un monde à part, où licornes et dragons se côtoyer sans que l'un soit servi de dîner à l'autre. Ce n'était qu'une demi-vérité. La réalité, c'était que l’oniromancienne s'aveuglait, refusait de comprendre, de grandir. Son esprit s'était inconsciemment protégé de son don héréditaire, s'assurant qu'elle ne finirait pas par devenir folle. Un mécanisme de défense qui avait ses failles, mais personne n'avait encore su les déceler, pas même Aria qui s'y était pourtant acharnée pendant des années.

Alors, forcément, quand l'enchanteresse découvrait un être qui lui ressemblait, qu'importe son âge, son sexe ou ses origines, elle ne pouvait que se réjouir à l'avance. Ensemble, elles allaient pouvoir contempler les merveilles que leurs associations d'idées sauraient façonner. Un pays où les sourires, les rires et les chants feraient légions ? Un univers de couleurs, où la tristesse et la rancœur n'auraient pas lieu d'être ? Un château où le bonheur serait protégé des vils êtres voulant le malheur des autres ? Cette gamine était une idéaliste à la détermination farouche, mais ça lui plaisait. C'était même contagieux. Elle s'aventurait déjà dans des aventures fantasmé, aux côtés de sa Reine Guerrière, grande protectrice du Royaume. Et ce fut avec cette idée en arrière-fond, lui offrant une bonne humeur renouvelée, que la conversation se poursuivit, jusqu'à ce que l'Aiglonne bifurque brutalement de sujet, vers d'autres idées saugrenues.

« Écoute, ça te dirait que Mr Noodle, il puisse bouger ? »

Elle savait très bien qu'elle aurait énormément de mal à réaliser l'exploit qu'elle proposait. Elle adorait enchanter des objets, créer des combinaisons de sorts et de runes pour permettre le bon fonctionnement de certaines machines qui, par les interférences magiques, ne fonctionnaient plus arrivées chez les sorciers. Là, c'était d'un autre niveau. Elle voulait offrir la vie à un ours en peluche, permettre à cette fillette, qu'elle ne pouvait qu'admirer pour sa force mentale et son besoin d'explorations fantasques, de prouver à tous que son ami imaginaire, si cher au cœur de chaque enfant, existait bel et bien. Elle n'avait pas grandi, elle n'en avait pas envie et si Merlin avait son mot à dire, elle préférait qu'elle puisse garder sa vision si belle du monde qui l'entourait. Et vu la surprise qu'elle pouvait lire sur le visage de la plus jeune, celle-ci n'aurait pu imaginer une telle proposition.

« Enfin, je veux dire par là : faire en sorte que les autres aussi voient ses mouvements. Ou ses expressions. C'est au choix. Les deux, un jour, mais il me faudra faire des recherches avant d'y parvenir. De même pour qu'ils l'entendent parler. »

La sorcière esquissa un sourire un brin amusé quand elle décela une forme de panique dans le regard de la poufsouffle. Toutefois, loin de la freiner, ça avait plutôt le don de l'encourager, pour lui faire comprendre entièrement ce qu'elle avait en tête. Il lui faudrait du temps, de nombreuses expériences avant d'y parvenir, mais après tout, des ours en peluche, à Poudlard, abandonnés, ça devait bien se trouver, non ? Elle allait en dénicher, c'était une certitude.

« Enfin, le résultat ne sera pas grandiose dès le début, même si je peux déjà commencer. Il faudra patienter un peu, ma grande, avant que les autres puissent voir à quel point il est vivant. »

Et ce fut sur ces mots que la créatrice en devenir ne put s'empêcher de pousser son devoir de métamorphose inachevé pour se consacrer à cette nouvelle tâche. Si elle l'avait su, elle aurait envoyé une lettre à Arthur Weasley pour lui demander des conseils, l'homme ayant offert une personnalité propre à une voiture. Pour l'heure, toutefois, elle se contenta de sortir un nouveau parchemin et, après avoir trempé sa plume dans son encrier, là voilà à noter tous les enchantements et runes qui lui passaient par la tête. Elle en ratura certains, comprenant qu'ils comportaient trop de risques, et ne s'arrêta que quand elle fut satisfaite de sa liste. Il lui faudrait réellement faire des tests, mais c'était déjà un bon début, dont quelques-uns qu'elle pouvait déjà réaliser sans risque. Ce fut donc, après de nombreuses minutes dans un silence tranquille, où la petite s'était enfermée dans son propre esprit, que la sang-pure reposa son pinceau, son ébauche de toile terminée. Elle redressa son regard sur la première année, esquissant un sourire attendri à la voir ainsi, avant de reprendre la parole d'une voix basse et calme, pour percer sa bulle en douceur.

« Qu'est-ce que tu en dis ? »

Cela n'empêcha pas Azalée de sursauter. L'échange de regards entre les deux fut assez long, les minutes défilant dans un mutisme certain, offrant à leur complicité une forme presque mystique. Elle n'avait pas besoin de l'entendre pour connaître la réponse, mais la voyante patienta, retenant son sourire satisfait, pour que la petite prenne le temps qu'il lui fallait pour répliquer. Une réplique qui vint d'une façon fantaisiste, qui plut d'autant plus à la disciple de Rowena. Celle de Helga pencha sa tête vers sa peluche, plaçant une main pour l'empêcher de lire sur ses lèvres pour sussurer à son oreille. Puis, une fois sa mission terminée, elle plaqua son oreille contre la couture servant de bouche à son compagnon onirique. Une fois fait, ce fut d'un bond qu'elle se redressa, non sans hocher la tête avec un certain enthousiasme.

« Il m'a dit, je cite : évidemment que je suis d'accord, tête de gland déplumé !, expliqua Azalée d'une grosse voix forcée, bien bourrue. On commence quand ? Hein, dis ? Parce que j'ai hâte ! Même s'il bouge qu'un bras ! Ou une jambe ! Ou qu'il lève la tête !
Maintenant, Votre Altesse ? », proposa, d'une voix trahissant son contentement, l'enchanteresse de sa majesté.

Alors, elle mit la main à la patte. D'un geste habile, elle attrapa sa baguette et, avec des gestes aussi précis et adroits qu'une artiste déposant sur une toile son imaginaire, elle fit virevolter sa baguette dans les airs à quelques reprises. Les enchantements s'entremêlèrent, imprégnèrent l'objet jusqu'alors inanimé, pour lui offrir un semblant de vitalité. Un semblant, car il ne pourrait que bouger la tête dans tous les sens, sans réelle logique pour l'instant. Ça viendrait, Merlin en était convaincue, mais il lui faudrait plus de temps pour cela. L'expression de satisfaction, mêlée de surprise, de joie et d'amusement sur le visage de la première année était le plus exquis dans cette aventure. Ce n'était qu'une ébauche, mais ça avait l'air de suffire à la Poufsouffle, à ce moment. C'était déjà assez pour la Serdaigle, qui ne put empêcher un rictus enchanté de prendre place sur son visage. Un contentement réciproque. N'était-ce pas le meilleur commencement, pour une histoire, une amitié qui, sans conteste, évoluerait au fil des années ? Ce fut sur cette pensée, loin de la réalité, que Merlin sursauta.

« C'est un lieu d'étude, Merlin. »

Le sourire, compréhensif, de Sessho, alors qu'il les observait, ne laissait pourtant aucun doute. Il n'était pas pour leur petite expérience en ces lieux et, au final, la jeune femme ne pouvait que lui donner raison. Elle hocha la tête, lui faisant ainsi comprendre qu'elle avait saisi le message. Elles avaient fait trop de bruits, d'autant plus que ce n'était, même pas, pour leurs cours respectifs. Bien sûr, il n'y avait aucun jugement dans le regard du septième année, si ce n'était une pointe non feinte d'un amusement certain : en d'autres termes, il les invitait à continuer leurs petites entreprises ailleurs, loin des regards indiscrets. Le comprenant, l'adolescente rangea rapidement ses affaires, non sans oublier le plus important : sa liste pour Monsieur Noodle. Après quoi, elle passa derrière la Poufsouffle, laissa sa main se perdre dans sa chevelure blonde dans une caresse protectrice, réflexe inconscient de grande sœur.

« Je vais aller essayer d'autres combinaisons, sourit-elle vers l'étudiante portant l'écusson jaune. Dès que j'aurais trouvé de quoi faire plus, je te le dirais. Passe une bonne soirée, grande. »

Elle fit ensuite un signe de main vers l'Asiatique, saluant ainsi son ami, avant de quitter la salle. Elle avait une nouvelle expérience en tête, un nouveau but. Faire vivre complètement un certain Monsieur Noodle. Et, parole de Shafiq, elle y arriverait !

FIN
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