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[17/09/95] Purple is the new black | Ariel & Jules

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Ven 13 Mar 2020 - 13:16
Purple is the new black
feat Ariel Melwing

Dimanche 17 Septembre 1995

Après la mission en faveur de la S.A.L.E. du week-end dernier, c'était un tout autre programme qui s'affichait sur le planning du commando Murphy, ce dimanche-là. Et cette fois-ci, ses fidèles alliés étaient au rendez-vous.
À sa droite, soldat Harrison et son éternel air de joyeux luron, accentué ce matin-ci par quelques traits de malice. Prêt au combat.
À sa gauche, soldat Clark Junior, au sourire audacieux et au regard déterminé. Prête au combat.
Il ne manquait qu'un dernier combattant, mais celui-ci était déjà en train d'actionner la première étape de cette mission : attirer l'heureuse proie.

Le trio armé de flacons en tout genre – prudemment dissimulés sous leurs capes de sorcier – foulaient solennellement le couloir désert du 2e étage. Enfin, aussi solennels que puissent être trois minis adolescents à jacasser simultanément de manière surexcitée sans qu'aucun d'eux n'écoute l'autre parler. Le silence ne se fit qu'au moment où ils atteignirent le point de rendez-vous. Tout allait se jouer maintenant.

Jules poussa la porte des toilettes abandonnées et le duo manquant à l'opération apparut à ses yeux. L'un avait le visage crispée sous l'angoisse et l'incertitude et l'autre, n'ayant pas l'air plus serein, avait surtout l'air paumé, ignorant ce qu'il faisait ici. Lui, et eux.

Sans vraiment réfléchir, Jules leva sa baguette vers lui en récitant :

- Petrificus totalus !

Aussitôt, son corps se raidit et, alors qu'il menaçait de basculer devant le regard hagard d'Oscar à ses côtés, Louisa se précipita en avant pour le rattraper et amortir sa chute.

- Jules ! protesta-t-elle. Ce n'était pas ce qu'on avait prévu !

- Bien vu, Jules ! félicita Tom au même moment en lui filant une tape dans le dos. Pile au bon moment, regarde la tête qu'il fait !

Et déjà, le Gryffondor s'esclaffait joyeusement devant le visage pétrifié de son ami. Jules ne put s'empêcher d'afficher un sourire fier le temps d'une seconde avant de le balayer de son faciès face au regard autoritaire de sa meilleure amie.

- Ça va, c'est presque ce qu'on avait prévu ! répondit-elle sur la défensive.

- Pas du tout ! insista Louisa. On avait dit qu'on sortait les grands moyens que s'il n'était pas coopératif !

- Elle n'a pas tort, dit Tom en essayant de manifester un semblant de soutien envers Louisa. Maiiis... faut avouer que c'est vachement plus drôle comme ça.

Et ce fut au tour de Jules de ne plus pouvoir s'empêcher de pouffer face à l'expression d'Ariel. Oh, il lui en voudrait peut-être un peu. Mais il lui pardonnerait. Puis, elle le connaissait trop bien, elle savait qu'il aurait refusé ce pourquoi ils étaient tous là aujourd'hui. Il aurait refusé à cause du regard de ses parents, comme toujours.  Mais ses parents n'avaient pas le droit de restreindre la personne qu'il voulait être. La personne qu'il était au fond de lui. Alors, sa mission du jour prenait peut-être un tournant un peu agressif, mais c'était pour le plus grand bien de leur ami. Aujourd'hui, ils allaient exaucer un de ses vœux. Alors, au final, bien sûr qu'il lui pardonnerait, il la remercierait, même !

- Euh... je crois que...

La voix hésitante d'Oscar tenta de percer les rires des deux Gryffondor mais il dut attendre la fin de leur hilarité pour être sûr de se faire entendre.

- Je crois qu'on a un léger problème.

Alors que les regards interrogateurs se tournaient vers lui, accroupi auprès d'Ariel, il agrippa l'un des bras du pétrifié et tenta en vain de le bouger.

- Raide comme ça, on ne va pas pouvoir le mettre assis. Et dans cette position, on va pas pouvoir faire grand chose...

Un instant de silence. Puis, les trois lions se mirent à parler en même temps. Le débat était lancé et Oscar parvenait à peine à en suivre le fil.

- Si on le dépétrifie, c'est sûr qu'il ne voudra plus maintenant !

- Moi, je pense que ça peut le faire même s'il est couché...

- Doit bien y avoir un autre moyen de l'empêcher de gesticuler !

- Puis, s'il avait vraiment envie de le faire, je vois pas pourquoi il devrait refuser !

- On fait devant, puis on le roule-

- Un autre sort, qui pétrifie mais rend pas tout raide...

- On fait un côté, on le roule encore-

- Donc on le dépétrifie et on lui demande son avis.

- Ou on le ligote ?

- Puis derrière-

- On doit bien arriver à trouver des cordes quelque part !

Oscar commençait de plus en plus à décrocher et à ne plus suivre ce qu'ils se disaient. Ses propres pensées commencèrent à former une bulle autour de lui. Il n'avait jamais vraiment été convaincu par ce plan et voilà qu'il tournait en fiasco sous ses yeux. Puis, un mouvement au creux de sa propre main vint éclater sa bulle opaque. Le bras d'Ariel avait bougé. Les effets du sort commençaient à se dissiper sans même que les trois tyrans ne s'en rendent compte.


☾ anesidora

Codes couleur pour les dialogues:
Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Lun 23 Mar 2020 - 13:41

#1
Purple is
the new black
Dim.
17 sep.

Dix heures trente-cinq et quarante-trois secondes. Quarante-quatre. Quarante-cinq. Et la cinquantième fois de la matinée au moins qu'Ariel soupirait à s'en fendre l'âme.

Rien de bien compliqué, pour une fois. Pas d'état d'âme sombre ni de remise en question tumultueuse. Il devait bien avouer que ça faisait du bien. Et ce malgré le fait qu'il se traite de triple idiot depuis le début de la journée.

Il s'était lancé un défi stupide parce que, et c'étaient ses mots à Oscar lorsqu'il lui en avait parlé : « J'ai besoin d'être challengé un peu. Ne pas m'endormir sur mes acquis, tu vois ? » Et sur le moment, ça paraissait être une très bonne idée : de nouvelles connaissances, peut-être de nouvelles réponses quant à son envie d'expérimenter son propre physique, et du temps sans penser ni ruminer.

Sauf que voilà : à treize ans, non seulement on avait des amis envahissants qui nous sollicitaient tous les jours, mais en plus on avait des cours dont les professeurs engloutissaient sans relâche leurs élèves de devoirs et autres corvées. S'il n'avait aucun mal à suivre le rythme, il finissait lessivé à la fin de la semaine. Et ce dimanche-là, aucune envie de se replonger dans les bouquins.

Il fixa d'un air morne l'ouvrage qui reposait devant lui. Ouvert à la page du sommaire, le titre bien en évidence juste au-dessus. Terminologie et pratique : 1345 faits inconnus sur la métamorphose humaine de Lucida Morpheus. Il avait jeté un œil à l'intérieur et ça semblait très bien fait. Des images, des paragraphes clairs et concis, des explications complètes. L'auteure avait tendance à s'attarder un peu trop sur les détails, mais Ariel savait lire en diagonal quand le contenu ne lui était pas utile.

Il n'avait juste pas envie de s'y mettre. Pas envie de lire, pas envie de prendre de notes, pas envie de réfléchir.

Peut-être que demander des conseils de lectures à McGonagall serait plus utile que de se torturer un dimanche matin. Peut-être devrait-il mettre de côté sa foutue fierté et abandonner son projet. Après tout, à part Oscar et les autres – quoique lesdits autres n'avaient sans doute pas prêté grande attention à ses lubies -, personne n'était au courant. Personne ne saurait qu'il s'était dégonflé comme un poisson-orbe*.

Il secoua la tête. Qu'est-ce qu'il allait s'imaginer ? La fatigue lui montait à la tête.

Un bruit de pas précipité lui fit lever la tête. Curiosité ; une sensation qu'il avait perdue depuis son réveil.

Le trouble-fête n'était autre qu'Oscar, son inestimé et timide camarade de dortoir et l'un de ses plus proches amis. Son expression était à mi-chemin entre panique, réserve et excitation – micmac d'émotions qu'Ariel n'avait jamais vu sur le visage de son ami.

— Il faut absolument que tu viennes avec moi, lança Oscar en arrivant à sa table, tout essoufflé.

Ariel mit un doigt devant sa bouche en indiquant Mrs Pince de ses yeux. Il la voyait déjà les regarder d'un air mauvais, plume statique en suspend au-dessus de son parchemin, yeux lançant des éclairs au-dessus de sa monture métallique. Il indiqua à son ami le siège d'à-côté.

— Que se passe-t-il ? demanda Ariel lorsqu'il se fut assis.

Trop heureux, en réalité, d'échapper aux lignes interminables de l'ouvrage qui patientait toujours devant lui.

— Je ne peux pas t'expliquer maintenant, chuchota frénétiquement Oscar. Mais fais-moi confiance. Je rigole pas. Il faut vraiment que tu me suives.

Ariel l'étudia un instant. Tout dans sa posture indiquait qu'il était mal-à-l'aise. Sans qu'il ne sache pourquoi, quelque chose le gênait, et le gênait fort. Et quand Oscar paraissait si mal, c'était qu'il y avait forcément une raison – un devoir qu'il n'arrivait pas à appréhender, une tâche a priori insurmontable, des élèves qui le persécutaient, même si ces derniers étaient rares depuis que les deux Serdaigle s'étaient liés d'amitié avec Jules et toute la bande.

Ariel soupira, résigné. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait avancer dans son fabuleux défi. Il remplit la fiche d'emprunt, fourra le livre dans son sac et se força à éprouver du regret face à la tâche inaccomplie.

— Allons-y, dit-il simplement en indiquant à Oscar de lui montrer le chemin.

Ils traversèrent des couloirs, évitèrent des élèves, montèrent et descendirent des escaliers. Certains d'entre eux eurent la bonne idée de rendre visite à leurs amis et il fallut revoir l'itinéraire pour atteindre leur destination.

Évidemment, pendant le trajet, Oscar ne lâcha pas un mot sur l'affaire qui le préoccupait, malgré toutes les sollicitations d'Ariel. Plus ils avançaient, plus les sourcils de se dernier se fronçaient, presque malgré lui. Il détestait ne pas avoir de réponse et être dans le flou.

— C'est ici, dit finalement Oscar.

Le couloir était vide. Et pour cause : Ariel reconnut immédiatement les toilettes du deuxième étage. Il y allait souvent lorsqu'il souhaitait être seul et qu'il faisait trop froid pour s'isoler dans le parc. Elles étaient occupées par Mimi Geignarde le fantôme, qu'il préférait appeler Mimi tout court parce qu'il estimait que son surnom n'était pas très flatteur. Sans être réellement ami avec, il avait été amené à la côtoyer et l'appréciait un peu. Elle savait écouter, au moins. Sans doute parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire de la journée.

Cela dit, il savait qu'elle pouvait être pénible lorsqu'elle s'y mettait.

— Pourquoi sommes-nous ici ? fit Ariel en entrant dans la salle d'eau. Tu as un problème avec Mimi ?

Aussitôt, un gémissement se fit entendre du fond des canalisations. Oscar recula, pas vraiment rassuré.

— Non... dit-il, incertain.

— Alors quoi ?

Oscar l'entraîna un peu plus au fond, au niveau des cabinets de toilettes, et à présent son visage n'était plus serein du tout, si toutefois il l'avait été depuis le début de leur conversation. Il semblait vraiment mal-à-l'aise, comme s'il refusait de lui dire quelque chose.

Ce qui était tout sauf normal, étant donné qu'Oscar était la personne la plus sincère qu'il connaissait. Son problème devait vraiment être grave pour qu'il trépigne ainsi.

— Écoute Oscar, si tu veux que je t'aide, il va falloir me dire ce qui ne va p-

Petrificus Totalus ! entendit-il derrière lui, et il tomba raide comme un piquet.

Sans contrôler ni ses jambes ni ses bras, son crâne percuta le sol carrelé des toilettes et il eut envie de crisper la mâchoire, même si le sortilège l'en empêcha. La douleur brouilla un instant ses yeux et il eut du mal à comprendre ce qui se passait autour de lui.

Un mêli-mêlo de voix et d'intentions...

— Je crois qu'on a un léger problème, distingua-t-il malgré tout. Raide comme ça, on ne va pas pouvoir le mettre assis. Et dans cette position, on ne va pas pouvoir faire grand-chose.

C'était la voix d'Oscar, Ariel en était sûr. Sauf qu'elle n'avait plus rien de la panique qui l'habitait tout à l'heure. Il n'était pas très enjoué, certes, mais il avait juste l'air... blasé ? Quelque chose s'en rapprochant. S'il avait pu, il aurait froncé les sourcils. À la place, il se concentra davantage pour comprendre la situation et tenta de ne pas laisser la colère l'envahir complètement.

Ils s'étaient tous mis à parler en même temps, une foule compacte de mots incompréhensibles, mais il reconnut sans trop de mal les voix de ses amis. Il soupira. S'il n'avait jamais été victime des coups montés de Louisa, Jules et Tom, il aurait dû se douter que ça arriverait un jour.

Restait à savoir pourquoi Oscar participait.

Ou, non. Plus urgent : pourquoi il était victime de leurs fourberies, sachant qu'ils ne s'attaquaient jamais à leurs amis. Du moins, le pensait-il jusqu'à maintenant.

Ariel se rendit bientôt compte que ses narines pouvaient à nouveau se mouvoir d'agacement. Petit à petit, ses orteils reprirent vie, il put faire claquer sa langue et bientôt, son bras entier remua. Ses pupilles, à nouveau libres, interceptèrent le regard d'Oscar. Paniqué devant sa soudaine mobilité. Il tenta de l'engueuler par les yeux, tâche ardue s'il en était, mais son camarade ne comprit visiblement pas le message.

— On a un autre problème, dit-il doucement, sans lâcher Ariel des yeux.

Le jeune Serdaigle avait sincèrement l'impression d'être devenu un monstre, sujet de toutes les études et toutes les conversations. Il soupira bruyamment, toujours dans l'incapacité de se lever.

— Retournez-vous, répéta encore Oscar en attrapant le bras de Louisa.

— Oh ! fit celle-ci. Bien, nous allons pouvoir lui demander ce qu'il en pense.

L'air extrêmement satisfait, sous le regard incrédule d'Oscar et les gestes paniqués des deux autres, elle aida Ariel à se relever. En échange, elle se fit proprement fusiller du regard – les autres n'eurent pas droit à meilleur traitement.

— Est-ce que quelqu'un, commença Ariel en appuyant sur chacun de ses mots, tout-à-fait hors de lui, aurait l'amabilité de m'expliquer ce que signifie ce cirque ?

Il jaugea chaque membre de la bande du regard, le cœur gros. Eux aussi voulaient le ridiculiser, finalement ? Ses yeux s'arrêtèrent finalement sur Oscar, qui rentra ses épaules et se fit tout petit.

— C'était leur idée, se défendit-il. Je n'étais pas d'accord, je te jure ! Mais ils m'ont forcé à coup de « il t'en sera éternellement reconnaissant, tu verras » et de « c'est pour son bien ».

— Éternellement reconnaissant de quoi, par Merlin ? Putain, mais répondez ! On ne pétrifie pas les gens parce qu'il pleut ou qu'il est dix heures, enfin !

Louisa s'approcha – sans doute la plus raisonnable du groupe après Oscar – et leur proposa à tous de s'asseoir. Répulsion du sol humide et nettoyage de celui-ci d'un sort rapide passé, ils se retrouvèrent tous en cercle, exactement comme lorsqu'ils tenaient des réunions de crise. Généralement, celles-ci n'auguraient rien de bon pour le corps enseignant ou les élèves qui mettaient la misère à d'autres dans le château, sauf que cette fois-ci, Ariel avait la ferme impression que c'était lui qui allait en prendre pour son grade.

— Je vous préviens, vous avez intérêt d'avoir une bonne raison de m'avoir tiré de mon étude passionnante des faits inconnus de la métamorphose humaine et de m'avoir pétrifié.

Il sentait bien que sa voix suintait plus la déception que l'énervement, mais la première primait largement sur le second. C'était la première fois qu'il faisait face à un coup bas de ses amis. Il ne comprenait rien à la situation, ils ne semblaient pas vraiment lui vouloir du mal – quoique Jules arborait son expression de fauteuse de trouble depuis le début -, mais il ne pouvait empêcher son sentiment de trahison prendre le dessus.

— Louisa, tu parlais de me demander mon avis.

Même venant de Tom, il ne comprenait pas. Sans être les meilleurs amis au monde, ils s'entendaient bien, ils rigolaient ensemble, ils pillaient la cuisine ensemble, ils traînaient près du lac ensemble. Ils faisaient partie de la même bande. Pourquoi ce sourire trop malicieux qui s'étalait sur son visage, alors ?

— Il serait peut-être temps de le faire, vous ne pensez pas ?

Qu'est-ce qui clochait, putain ?




* Poisson-orbe : espèce de poisson magique dérivée du poisson-ballon mais prenant la forme d'un orbe de divination. (Faut bien enrichir le bestiaire magique officiel lol)






Ariel Melwing
Modo aquatique
Ariel Melwing
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Sam 28 Mar 2020 - 11:50
Purple is the new black
feat Ariel Melwing

Dimanche 17 Septembre 1995

Des cordes, mais oui, la voilà la solution ! Pourquoi donc n'avaient-ils pas pensé à en amener directement avec eux ? Voilà bien l'un des plus gros points faibles du commando Murphy : l'organisation. Ses plans, elle les préparait toujours un peu trop grossièrement, incapable de se projeter plus loin que dans les grandes lignes, elle préférait laisser les détails entre les mains du destin. Car, là où l'organisation lui faisait défaut, l'improvisation était l'une de ses spécialités. Sauf, peut-être, ce jour-ci.

Alors que la fillette avait déjà tourné les talons pour s'élancer à la recherche de cordes – sans toutefois avoir réfléchi à la direction qu'elle prendrait une fois dans le couloir -, le cri de surprise de Louisa la stoppa et elle jeta un regard en arrière. Aussitôt, l'idée des cordes disparut de son esprit face à l'échec manifeste de la capture. Le captif n'en était à présent plus un.

- Bien, nous allons pouvoir lui demander ce qu'il en pense, déclara Louisa avec toute la satisfaction de celle qui voyait les choses se dérouler comme elle l'entendait.

Dans les plans de Jules, par contre, les choses n'étaient pas censées se dérouler de la sorte et elle aurait voulu soupirer mais ce fut dans le mutisme qu'elle accueillit la résignation car, déjà, Ariel retrouvait sa motricité et ses orbites ne ratèrent pas une minute de plus pour fusiller chacun d'entre eux. Et là, Jules, elle avait un peu honte, c'est vrai.

- Est-ce que quelqu'un, articula la victime du complot d'un rythme lent et assassin, aurait l'amabilité de m'expliquer ce que signifie ce cirque ?

Jules, bras innocemment croisés derrière son dos, regardait fixement son pied droit qui dessinait des motifs abstrait dans le mince filet d'eau qui recouvrait le carrelage. Un silence culpabilisant s'en suivit et la rouquine aurait pu parier que les regards de ses acolytes étaient accrochés à sa silhouette dans l'attente qu'elle prenne la parole. C'était dans ces moments-là où elle aimait moins le rôle de leader qui lui collait à la peau et où elle l'aurait bien échangé contre la discrétion à toute épreuve d'Oscar. Et pourtant, aussi étonnant fût-il, ce fut bien lui qui lui sauva la mise à ce moment-là en prenant la parole :

- C'était leur idée. Je n'étais pas d'accord, je te jure ! Mais ils m'ont forcé à coup de « il t'en sera éternellement reconnaissant, tu verras » et de « c'est pour son bien ».

Enfin, sauver la mise... tout était relatif. Sa déclaration avait plus un goût d'accusation que de soutien, au final. Mais, aucun des trois Rouges ne pouvait vraiment lui en vouloir, car il ne disait là que la vérité. Oscar, il avait fallu le convaincre à coup de mille promesses optimistes et paroles bienveillantes pour qu'il rejoigne le coup. Et ce coup, il n'avait pas était question qu'il passe à côté, car c'était un coup à réaliser tous ensemble, en équipe. Parce que ce coup-là allait être un chef-d’œuvre ! Du moins, c'était ce qu'il avait été censé être...

- Éternellement reconnaissant de quoi, par Merlin ? s'énerva Ariel alors que son impatience montait crescendo. Putain, mais répondez ! On ne pétrifie pas les gens parce qu'il pleut ou qu'il est dix heures, enfin !

Oops. Là, c'était sa faute à elle seule, à la rouquine. A vrai dire, elle n'avait pas vraiment réfléchi au moment de le pétrifier, cette étape-là était rentrée dans la partie « improvisation » du plan et, au début, ça lui avait semblé pas trop mal comme manœuvre. Ça avait rajouté un petit tournant théâtral à la scène. Un peu d'action, de rebondissements. Mais Ariel, lui, ça avait été évident qu'il n'avait pas apprécié ce rebondissement sur le carrelage. Et maintenant, Jules, elle s'en voulait un peu, comme si elle sentait de là où elle était le sentiment de trahison qui émanait de son précieux ami. Alors, elle continuait, l'air obnubilé, d'observer ses pieds.

Puis, Louisa leur proposa de s'asseoir et ça, ça n'arrangeait pas trop le regard fuyant de Jules. Contrainte de suivre le mouvement, elle s'appliqua toutefois à continuer de détailler le carrelage alors qu'elle se positionnait en tailleur sur un sol à présent dépourvu de toutes trace d'humidité, merci la magie.

- Je vous préviens, reprit l'Aiglon révolté une fois assis, vous avez intérêt d'avoir une bonne raison de m'avoir tiré de mon étude passionnante des faits inconnus de la métamorphose humaine et de m'avoir pétrifié.

Une bonne raison ? Ah ça, oui ! L'étude de la métamorphose humaine, c'était bien beau, mais la pratique c'était encore mieux, non ? Jules s'abstint toutefois de partager ses pensées à voix haute – à noter qu'il s'agissait là d'un comportement tout à fait exceptionnel chez cette petite sorcière -, car la culpabilité comprimait encore un peu ses cordes vocales. Non pas qu'elle culpabilisait du plan en lui-même, ah ça non ! Mais plutôt de son déroulement. Parce qu'à présent, l'objectif n'avait plus qu'une chance sur deux d'être atteint. Et cela allait uniquement dépendre de la décision finale d'Ariel.

- Louisa, tu parlais de me demander mon avis. Il serait peut-être temps de le faire, vous ne pensez pas ?

Et là, Jules comprit qu'il ne leur restait plus qu'une carte à jouer. Celle de la persuasion. Alors, la Lionne se réarma des valeurs que prônait sa maison pour relever la tête et prendre la parole avant que Louisa n'ait pu articuler quoique ce soit.

- Ariel, on est amis, n'est-ce pas ? Et les amis comme nous, ça se fait confiance, non ? Bon, OK, la situation actuelle n'est peut-être pas la plus propice à la confiance vu que bah... y'a eu le sort qui était peut-être pas trop prévu... puis on n'avait pas de cordes... et toi tu te remettais déjà à bouger et-

- Jules ! interrompit Louisa avec un regard l'incitant à aller droit au but.

- Bref, la situation nous a échappé des mains comme une chocogrenouille un peu trop fugace mais je te jure qu'on te préparait une belle surprise ! fit-elle en souriant de toutes ses dents. Si, si je t'assure, une belle surprise ! Un souhait qui se réalise !

Puis, ne tenant plus, Louisa compléta :

- C'est-à-dire, te teindre les cheveux en violet.

Un air indigné se peignit sur le visage d'une Jules coupée dans son élan et ce fut une tornade de  reproches muets qui partit de son regard en direction de celui de sa meilleure amie. Elle n'avait pas fini son récit, enfin ! Il aurait d'abord fallu qu'elle explique le pourquoi du comment de certaines choses - comme le fait que le reste de la bande fût au courant d'un souhait que le Bleu-et-Bronze n'avait partagé qu'à elle seule... - puis qu'elle enjolive un peu le tout pour que l'idée d'enfin réaliser ce souhait n'effraie pas trop le concerné. Mais il était déjà trop tard et Tom n'arrangea rien en sortant les potions dissimulées sous sa cape de sorcier pour les brandir fièrement devant Ariel.

☾ anesidora

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Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Mar 31 Mar 2020 - 14:49

#2
Purple is
the new black
Dim.
17 sep.

L'air coupable que déchiffrait Ariel sur le visage de Jules ne lui disait rien qui vaille. Jules ne se sentait jamais coupable. Elle assumait chacune de ses frasques, pour le meilleur comme pour le pire. Évidemment, même si l'organisation dont elles bénéficiaient était souvent plus ou moins branlante, la fillette avait toujours une bonne raison de les mettre à exécution : revendications puissantes, injustices évidentes ou autre motif de rébellion tout à fait valable.

Dans le cœur d'Ariel, c'était le carnage. L'attaque dont il avait été victime n'était donc pas motivée par un motif valable ?

Son moral descendit encore d'un cran et la déception n'en fut que plus violente.

Jules se décida finalement à parler, devant le mutisme de ses compagnons de mauvais coup.

— Ariel, on est amis, n'est-ce pas ? Et les amis comme nous, ça se fait confiance, non ?

Ariel émit un son indistinct, comme s'il voulait remettre en cause les propos de son amie. Il n'eut pas la force de l'interrompre, cependant. Sa plaidoirie avait au moins le mérite de mettre en avant leur amitié. Même si, à son humble avis, c'était la pire entrée en matière qui existait.

— Bon ok, la situation actuelle n'est pas la plus propice à la confiance vu que bah... y'a eu le sort qui était peut-être pas trop prévu... puis on avait pas de corde... et toi tu te remettais déjà à bouger et-

— Jules !

Si Louisa n'était pas intervenue, il aurait lui-même protesté. Des cordes ? Alors c'était uniquement de là que venait sa culpabilité ? Elle aurait voulu utiliser des cordes plutôt que de le pétrifier totalement ?

— Charmante attention, grommela Ariel, peu disposé à entendre la suite de sa défense.

Il commençait déjà à se lever, lassé de leur mascarade et imaginant déjà le reste de l'année sans leur amitié, mais Jules reprit aussitôt la parole. Elle avait un don particulier pour retenir l'attention, quand elle parlait. Le jeune Serdaigle n'eut pas d'autre choix que d'interrompre son mouvement.

— Bref, la situation nous a échappé des mains comme une Chocogrenouille un peu trop fugace mais je te jure qu'on préparait une belle surprise !

Le scepticisme d'Ariel dut se lire à dix miles puisque Jules ne lui laissa pas le temps de répliquer :

— Si, si, je t'assure, une belle surprise ! Un souhait qui se réalise !

— C'est-à-dire, te teindre les cheveux en violet, renchérit Louisa tout sourire pendant que Tom sortait de ses poches l'attirail le plus effrayant qui soit.

Aussitôt, le cerveau d'Ariel gela ; il eut l'impression, littéralement, que sa capacité de réflexion était partie dans les Antilles. Impossible de trier la tempête d'émotions et de protestations qui tournoyait dans sa tête.

— En... violet, parvint-il à sortir tout de même.

— Je vous avait dit que ce n'était peut-être pas l'idée du siècle, dit Oscar tout bas, tout en nuances, comme d'habitude.

— En violet, répéta Ariel, éteint.

Comment étaient-ils au courant, d'abord ? Enfin, si, il savait : Jules leur avait répété un secret qu'il lui avait confié et qui, Merlin, devait rester confidentiel. Un secret qui doit rester secret, étonnant comme concept, n'est-ce pas ?, railla-t-il pour lui-même. Parce que bon, des cheveux violets, à treize ans, ce n'était pas exactement la couleur standard qu'on croisait dans les couloirs. Et puis mince, il n'avait pas envie que tout le monde soit au courant !

Cette première idée dégagée, mise au claire, il fusilla Jules du regard comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Toute sa colère, la confiance qu'elle avait brisée, et même des émotions qui n'avaient rien à faire là – la frustration qu'il entretenait envers ses parents, par exemple – transpiraient à travers ses yeux.

— Tu leur as dit, susurra-t-il.

Il n'avait jamais eu la voix aussi glacée, aussi dénuée de chaleur. S'il avait eu sa baguette dans les mains, il lui aurait sans doute jeté un sort. Louisa et Oscar eurent un mouvement de recul, sans doute peu habitués à voir Ariel dans cet état. Et pour cause : le jeune homme était réputé pour son calme et sa diplomatie. Rares étaient ceux qui l'avaient vu sortir des ses gonds.

Tom se contenta de suivre l'échange d'un air intéressé.

— Tu leur as dit alors que je te faisais confiance ! Pourquoi t'as fait ça ! Pourquoi t'es pas capable de tenir ta putain de langue quand on te demande de le faire !

Sa voix se brisa, épuisée.

À y réfléchir plus longuement, il n'était pas certain avoir mentionné le fait qu'il veuille que cette information soit tenue strictement secrète, mais c'était sous-entendu dans la confidence. Leur relation était faite ainsi : Ariel se confiait, Jules tenait sa langue. Ça marchait, normalement.

Jusqu'à présent.

Contre toute attente, ce fut Tom qui le calma. La main apaisante qu'il lui posa sur l'épaule tua dans l’œuf les nouvelles accusations qui s'apprêtaient à sortir. Mortifié, Ariel se rendit compte que ses yeux étaient bien trop humides – il était à deux doigts de se mettre à pleurer.

Dans les mains du Gryffondor, les fioles avaient disparu. Tom jeta un œil vers Jules pour vérifier qu'elle allait bien. Se faire engueuler de la sorte par l'un de ses meilleurs amis, ce n'était jamais chose aisée.

— Elle nous l'a dit parce qu'elle pensait que ça comptait vraiment pour toi. Et même sans Jules, on a tous remarqué que certaines choses... te tracassent ?

Observation touchante venant d'un mec qui ne prenait jamais rien au sérieux. Ariel commença à croire qu'il n'était pas si bon acteur que ça. Ou bien que Jules était bien moins digne de confiance que ce qu'il avait cru jusqu'à maintenant.

— Ce qu'il veut dire, Arie, renchérit Louisa, un peu plus confiante maintenant qu'Ariel avait arrêté de crier, c'est que tu peux nous faire confiance à nous aussi. On est le club des cinq, non ? On compte les uns sur les autres.

Oscar se contenta de hocher la tête, sans doute soucieux de ne pas aggraver la situation.

Ariel, les émotions toujours en vrac, une grosse boule dans la gorge, soupira un long moment, les yeux levés vers le plafond pour s'empêcher de pleurer. Colère et tristesse, n'était-ce pas la même chose au final ?

Et puis, le violet, c'était une idée qui l'avait traversé, un jour, sans importance, sans vraie consistance qui mérite qu'on s'y attarde. N'est-ce pas ?

Il voulait partir, à présent. Pourquoi se mettait-il toujours dans tous ses états ? Il avait l'impression de se rendre ridicule un peu plus chaque jour. Les seules personnes qui pouvaient assister à ce genre de crise, c'était sa sœur et Jules ; et là, il se rendait compte que Jules avait lâché le morceau. Il ne pouvait pas deviner ce qu'elle leur avait dit d'autre. Et en même temps, s'imaginer privé d'une telle confidente, c'était insupportable.

Il leva ses yeux larmoyants vers son amie, un vague espoir perdurant. Peut-être avait-elle une bonne excuse. À ce moment, Ariel aurait tout donné pour que ses mensonges soient convaincants.








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Ven 3 Avr 2020 - 16:43
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Dimanche 17 Septembre 1995

Le visage tordu dans une grimace difforme, Jules observait la scène qui se déroulait sous ses yeux, comme au ralenti. Louisa qui souriait de toutes ses dents, Tom qui levait les bras bien haut pour exhiber gaiement leurs munitions, Oscar qui se faisait encore plus petit qu'avant et Ariel, par Merlin, Ariel qui perdait progressivement toutes les couleurs de son visage.

- En... violet, répéta-t-il une première fois.

Voix plate, corps figé, regard éteint.

- En violet, répéta-t-il une seconde fois.

Seul, au milieu de cet écho pesant, osa s'élever le murmure d'un Oscar peu serein qui n'allégea en rien la situation. Et Jules continuait de regarder avec son air déconfit l'Aiglon aux boucles sombres comme l'on regardait une tour Kapla longuement construite s'effondrer après avoir retiré la mauvaise planchette en bois. C'était pourtant un mouvement inverse qui animait Ariel : lui, il s'effondrait en s'élevant. Les marches de la colère, il les grimpait à présent trois par trois et Jules en avait la chair de poule avant même qu'il ne rouvre la bouche pour prononcer d'une voix glaçante :

- Tu leur as dit...

Jamais la Murphy n'avait vu une telle ombre dans le regard de son confident. Une ombre qui mettait en lumière le violent sentiment de trahison qu'il ressentait vis-à-vis d'elle et ça, ça faisait vraiment mal à voir. Comme si quelque chose s'était brisé entre eux en quelques secondes à peine. Et ces quelques secondes, qu'elles étaient cruelles ! Qu'elles étaient injustes ! Une amitié comme la leur, ça ne se brisait pas, sous aucun prétexte. Aucun. Alors, pourquoi Ariel, lui, ne semblait pas le comprendre ça ? Pourquoi l'assassinait-il avec cette ombre dans son regard ?

- Tu leur as dit alors que je te faisais confiance ! reprit-il, cette fois en haussant le ton. Pourquoi t'as fait ça ! Pourquoi t'es pas capable de tenir ta putain de langue quand on te demande de le faire !

Violemment percutée par ces propos blessants, Jules resta sans voix. Juste une seconde avant que la colère ne monte aussi en elle. Elle n'avait pas menti tout à l'heure quand elle parlait de confiance ! Non, elle n'avait pas menti ! La confiance et la loyauté, c'étaient des valeurs précieuses pour la Lionne et le fait d'avoir répété ce secret- d'Ariel, ça ne remettait pas un seul instant en cause cette confiance parce que... Rho, mais enfin, ne voyait-il donc pas ? Ne voyait-il pas qu'elle avait fait ça pour lui et que ce n'était pas pour le trahir mais, au contraire, pour lui faire un cadeau ? Pour lui offrir l'opportunité d'exprimer qui il était au fond de lui ? Et comment aurait-elle pu faire ça sans l'aide de leurs meilleurs amis ? Puis, eux aussi méritait de partager cet événement qui aurait dû être grandiose ! Grandiose si le Serdaigle n'avait pas été aussi têtu...

Blessée dans son ego par la pire personne qui soit tant elle l'aimait d'une amitié qu'elle croyait inébranlable, la rouquine ouvrit la bouche pour répliquer, mais fut interrompue dans son élan par une Louisa plus raisonnable qui vint la bâillonner d'une de ses mains tout en lui retenant l'épaule de l'autre. Puis, comme s'ils communiquaient par télépathie, Tom lui vint en aide en prenant la parole avant que Jules n'ait le temps de se défaire de l'emprise de la blonde.

- Elle nous l'a dit, commença le Gryffondor d'une voix calme avec une main posée sur l'épaule d'Ariel, parce qu'elle pensait que ça comptait vraiment pour toi. Et même sans Jules, on a tous remarqué que certaines choses... te tracassent ?

Les paroles de Tom calmèrent - étrangement - aussi bien Ariel que Jules, tous les deux surpris de voir le blagueur de la bande parler avec tout son sérieux. Louisa crut alors bon de lâcher sa meilleure amie et ajouta à son tour :

- Ce qu'il veut dire, Arie, c'est que tu peux nous faire confiance à nous aussi. On est le club des cinq, non ? On compte les uns sur les autres.

Coupée court, la rouquine ravala les paroles pleines de colère qu'elle avait failli laisser échapper. Elle ne savait même pas exactement ce qu'elle avait eu envie de crier en réponse à son ami, mais ça n'aurait été rien de très glorieux. Très probablement des mots qu'elle ne pensait pas et qui auraient juste contribuer à ouvrir un peu plus la plaie qui s'étendait entre eux. Une plaie qui lui brûlait encore un peu le cœur, alors, elle se para tout de même de sa mine fâchée : sourcils froncés, lèvres retroussées, bras croisés et regard fixé au sol, à nouveau.

Et mince, ce carrelage elle allait le connaître par cœur à force de le fixer ! De la taille de ses carreaux, à la forme de ses tâches jusqu'à l'épaisseur de ses fissures ! Elle le fixait si fort ce carrelage, qu'elle ne remarqua même pas le regard peiné d'Ariel qui osa tracer un chemin jusqu'à sa silhouette. Elle le fixait si fort ce carrelage, qu'elle ne vit pas les mains de Tom, plus loin, qui récupérèrent les flacons qu'elles avaient abandonné plus tôt. Par contre, elle vit ses pieds quand ils se rapprochèrent d'elle. Mais ce fut déjà trop tard. À peine le bout de la semelle de Tom s'était-il immiscé dans son champ de vision que déjà, elle sentit le liquide froid se déverser sur son crâne. Son corps se tendit d'un coup, elle décroisa ses bras, haussa ses sourcils, ouvrit grand la bouche et, incrédule, elle observa une première goutte violette s'écraser sur le carrelage.

Lentement, très lentement, elle leva la tête et observa un à un les visages figés tournés vers elle. Un étrange silence emplit alors les toilettes de Mimi – où était-elle d'ailleurs ? - et toute l'électricité qui avait animé ce lieu sembla alors s'évanouir en une poussière muette.

Tom fut celui qui ouvrit le bal. Un rire, bruyant et hilare, s'échappa de sa gorge et fut aussitôt suivit de celui de Louisa et même Oscar ne put retenir le sien. Jules, avec son air idiot toujours collé à son faciès, tourna sa tête vers le miroir à sa droite. Ce fut à ce moment-là qu'elle explosa à son tour. Et ils rirent ainsi durant plusieurs minutes, incapables de s'arrêter face à la nouvelle coupe de la Née-moldue. La rouquine ne l'était plus qu'à moitié. Le flacon de teinture magique renversé sans application aucune sur le haut de son crâne avait donné un résultat très... comment dire... assez... hum... approximatif ? Bon, avouons-le, pas fameux du tout. Ses racines s'étaient bel et bien colorées de violet mais pour les longueurs... c'était diffus. Comme si les traces d'écoulement du liquide s'étaient incrusté moqueusement dans ses cheveux. Certaines mèches étaient totalement violettes, d'autres qu'à moitié, d'autres seulement au quart, d'autres pas du tout. Si on lui avait écrasé un œuf d'Occamy sur la tête, ça aurait probablement donné le même résultat.

Les abdominaux douloureux et les larmes aux yeux, Jules finit par arriver à reprendre son souffle. Elle regarda alors les deux potions posées au sol. Une à moitié vidée, l'autre encore pleine. Ils avaient prévu deux flacons au cas où ils rataient la première tentative de teindre les cheveux d'Ariel – et non les siens, selon le plan d'origine. Et, par Merlin, sur ce coup-là, ils avaient été malins ! Elle s'avança doucement vers les potions, s'accroupit et attrapa celle qui avait été à moitié déversée sur son crâne. Sa colère n'était plus qu'un lointain souvenir et elle voulait que la dispute qui avait précédée soit aussi reléguer à ce rang.

- Ce serait dommage de gâcher ce qui reste, fit-elle d'une voix emplie de sous-entendus en regardant le contenu vaciller de gauche à droite sous le mouvement de balancier de son poignet.

Elle leva alors presque timidement son regard vers Ariel et continua d'un ton suppliant :

- Allez, Arie, tu peux pas me laisser assumer seule une tête comme ça.

Elle essaya du mieux qu'elle pu de faire ses plus beaux yeux de Chat Botté mais un brin de malice resta malgré tout attaché à sa frimousse. Dans son dos, Louisa attrapa le deuxième flacon, l'ouvrit, déposa une goutte de la teinture sur ses doigts, puis fit glisser ces derniers le long d'une de ses interminables mèches blondes qui devint presque instantanément violette.

- Aucun de nous ne va te laisser toute seule comme ça, Jules. On est le club de cinq et, au fond, je trouve que la mèche violette ça fait plutôt classe comme symbole du groupe, pas vous ?

A cet instant précis, le regard de Jules étincelait d'une sorte d'émerveillement en regardant sa meilleure amie et son éternelle audace. Voilà pourquoi elle l'aimait tant, sa Louisa. Celle-ci fit ensuite passer le flacon à son frère et , après une mince hésitation, il finit par imiter sa sœur et bientôt, une mèche violette retomba sur son front, au-dessus d'un regard fier. Puis, ce fut au tour de Tom et c'est avec un air hilare qu'il teignit une de ses bouclettes.

Jules les regarda un à un et avec un peu plus de sensiblerie, elle aurait sans doute versé une larme.  Ses amis étaient beaux là, comme ça, dans leur solidarité et leur loyauté qui brillaient comme mille rayons de soleil. Ces amis-là, c'étaient des amis en or. Et à cet instant, elle n'espérait plus qu'une chose : qu'Ariel voit lui aussi cet amour qu'il y avait en chacun d'eux et qu'il lui pardonne. Parce que si elle leur avait partagé ce secret-là, ce n'était pas pour trahir la confiance d'Ariel, mais bien pour lui montrer que cette confiance était encore plus grande qu'il ne le croyait, cette confiance, elle vivait entre eux cinq.

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Lun 6 Avr 2020 - 22:42

#3
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17 sep.

Ariel ne put que remarquer la colère de Jules. Il l'avait plusieurs fois vue furieuse – contrairement à lui, elle était de nature à s'emporter. Jamais contre lui, par contre. Elle avait les joues un peu rougies, les yeux brillants, les sourcils froncés. Et surtout, les bras croisés. Lorsqu'il était d'humeur à plaisanter, Ariel trouvait le spectacle assez comique, sans jamais l'avoir avoué à son amie.

Mais aujourd'hui, son attitude fit juste monter le relent d'exaspération qui remuait au fond de lui. Elle masqua la déception et balaya la tristesse. Alors lui aussi, il se sentit rougir.

De quel droit était-elle en colère après lui alors que c'était elle qui avait merdé ? Ils étaient bien beaux, les mots doux de ses amis, mais si Jules ne faisait aucun effort, ils ne servaient à rien. Ils parlaient de confiance, mais comment pouvait-il faire confiance à une espèce de petite peste qui l'attaquait et qui trahissait sa confiance ? Impossible.

Et pourtant, il fut touché de la voir se mettre dans tous ses états pour lui. Il ne l'aurait avoué à personne, pas même à lui-même, mais il se sentit mal d'être ainsi sorti de ses gonds. Alors que ça ne lui arrivait littéralement jamais. Il ne connaissait même pas son visage en ces circonstances.

Allons bon, qu'avait-il à culpabiliser, à présent ? Il était dans son plus grand droit : la défense de son intimité, et la défense de son intégrité physique. Rien de plus.

Il s'apprêtait – encore une fois – à se lever pour quitter la pièce lorsque Louisa lui posa une main sur l'épaule. Il soupira, las qu'ils le retiennent. Puis leva les yeux en direction de Tom, leur éternel farceur d'ami, qui visiblement préparait le plus improvisé des mauvais coups.

Ses mains étaient pleines des fioles qu'il avait lâchées. Où les avait-il stockées entre temps et d'où les sortait-il, ça restait un mystère qu'Ariel trouva inutile d'élucider, mais les faits étaient là : sans se préoccuper du mouvement de recul du jeune Serdaigle, il avança très silencieusement en direction de Jules. À ses lèvres, le fameux « rictus narquois », emblème de tous les problèmes – celui-là même qu'il avait dû arbobrer avant de faire irruption dans les toilettes. Et le plus comique dans tout ça – ou le plus déplorable ? - c'était que Jules continuait à tirer la tronche, incapable de détacher son regard meurtrier du bout de son nez.

Jusqu'à ce que Tom déverse une bonne moitié de l'une des deux fioles sur la tête de la fillette.

Tout y passa : crâne, mèches, front, bouts des oreilles. Ariel la fixa, incrédule. Incapable de deviner la réaction de la Gryffondor. Elle pouvait sortir de ses gonds et exploser comme une bombe tout comme elle pouvait se mettre à rigoler comme un déchaînée.

Ce fut Tom qui se mit à rire comme un déchaîné : tout à coup la pièce fut rempli de son hilarité, bruyante et en même temps très réconfortante. Louisa et Oscar le suivirent presque aussitôt. Jules finit par rejoindre la cadence. Après tout, la scène était comique : les cheveux de Jules, aussi flamboyants qu'un brasier, partageaient désormais leur couleur avec un genre de violet inégal. Intense sur certaines parties de la tête, complètement délavé sur d'autre. Même les pointes n'étaient pas épargnées, légèrement teintées ou complètement ruinées.

Ariel, trop fier pour passer outre si facilement, se mordit les lèvres pour ne pas pouffer.

Et trop compatissant pour ne pas s'inquiéter, il émit sa première question calme depuis le début de ce fiasco.

— Euh, c'est pas permanent, comme couleur, si ? Parce que là...

Il osa toucher certaines mèches colorées. Par endroit, la couleur était vraiment horrible. Le mauve et le roux ne s'associaient vraiment pas bien. D'ailleurs, le mélange, même propre, serait affreux.

— Si, s'esclaffa Tom. C'est justement ça qui est drôle : elle a le choix de finir avec les cheveux complètement violets ou de se trimballer cet hideux micmac pendant des mois.

Cette fois, Ariel ne put retenir son ricanement. Mi-vengeur – bien fait pour elle – mi-moqueur – elle n'avait quand même pas fière allure, la Jules. Fort incommode pour ses commandos rebelles où elle était censée passer inaperçue.

Impressionnant, cette capacité qu'avait Tom à détendre l'atmosphère en faisant n'importe quoi. Ariel se demanda brièvement s'il avait réfléchi avant de s'élancer.

— Ce serait dommage de gâcher ce qu'il reste, finit par dire Jules une fois le calme revenu.

Le reste en question tenait en un flacon et demi de coloration. Le liquide n'était pas très engageant : gris aux reflets violacées, il donnait l'illusion d'être visqueux alors qu'il était liquide comme de l'eau. Ariel se demanda où ils avaient dégoté la potion. Il savait de source sûre que c'était le genre de coloration qu'on ne trouvait qu'en salon de coiffure.

Était-il prêt à sauter le pas ?

Il se força à imaginer ce qu'aurait été sa vie s'ils l'avaient vraiment ligoté et coloré. Aurait-il été malheureux ? Il aurait été en colère pour la forme, certes. Il ne supportait pas qu'on agisse à son insu – un pauvre sortilège du saucisson avait eu raison de son calme légendaire. Mais cette coloration, l'aurait-il regrettée ?

Ce souhait qu'il pensait éphémère, et pourtant suffisamment ancré en lui pour qu'il en parle à Jules, était-il finalement plus important ? Ne se sentirait-il pas mieux, plus libre, moins étriqué, avec cette couleur anormale ?

Jules dut percevoir son hésitation car elle argumenta :

— Allez, Arie, tu peux pas me laisser assumer seule une tête comme ça.

L'usage du surnom, ça le tuait toujours. Parce qu'il n'y avait qu'eux qui l'utilisaient. Pour lui, c'était devenu une preuve du lien qui les unissait : spécial et inébranlable.

Inébranlable.

Il sentit sa volonté vaciller.

Puis Louisa s'avança, attrapa d'une main très assurée le flacon entamé et se tartina une mèche de potion. Encore une fois, l'effet fut immédiat – mais plus propre. Sa chevelure dorée vira au violet, et il était incontestable que le blond se mariait bien mieux avec la couleur que le roux.

— Aucun de nous ne va te laisser toute seule comme ça, Jules, affirma Louisa en admirant son œuvre.

En fait, elle avait l'air plutôt satisfaite d'elle même. Elle admira sa mèche, assez fière du rendu. Puis elle reporta son attention sur Jules.

— On est le club des cinq, et, au fond, je trouve que la mèche violette fait plutôt classe comme symbole du groupe, pas vous ?

— C'est plus qu'une mèche, dans le cas de Jules, répliqua Tom, moqueur.

Mais, tout comme Oscar, il prit le flacon qu'on lui tendait et s'enduit une de ces boucles de la décoction du diable. Il était en soi très étonnant qu'Oscar ait suivi le mouvement ; pourtant, une fois l'effet apparent, le rendu n'était pas mal du tout. Ça lui donnait un petit effet canaille qui lui allait bien. Ça embellissait sa timidité, si toutefois une timidité pouvait être embellie.

Ils avaient fière allure, ses amis. Enfin...

— T'as l'air hideuse, Jules. Désolé, c'est pas personnel.

Enfin, presque pas.

Il voyait bien, à la lueur de ses yeux, qu'elle attendait de lui qu'il prenne les devants. Qu'il s'affirme et qu'il dise oui, qu'il dise qu'il voulait se la faire cette foutue coloration. Il savait bien qu'elle avait saisi toutes les peurs qui montaient quand il y pensait. La plus grosse en particulier.

Sauf que l'attraction était si forte et en même temps si invraisemblable qu'il ne put s'empêcher de la formuler, cette si grosse peur.

— Et mes parents ?, articula-t-il finalement en saisissant le flacon que Tom lui tendait. Je peux pas leur faire ça... Je serais puni pendant au moins trois mois et ils vous détesteraient...

— Honnêtement, dit Louisa, qu'ils nous détestent, on s'en fiche complètement. On ne les voit même pas sur le quai de la gare.

— Et puis c'est pas comme si tu te coupais la main, affirma Oscar. Pour nous, maman dira que Louisa m'a influencé et la punira encore plus fort que moi, mais c'est pas grave.

Louisa lui tira la langue.

Il était évident que les réserves qu'Oscar avait avant d'entamer leur plan avaient à présent disparu. Il était clair qu'il l'approuvait totalement, à présent ; pire – ou mieux -, qu'il l'encourageait. Un de moins dans son camps, pleura Ariel mentalement.

Il y avait une quantité d'autres freins qu'il n'osa pas exprimer : les professeurs, qu'en diraient-ils ? Son bulletin de notes n'en prendrait-il pas un coup ? Ses parents ne supporteraient pas des résultats en baisse. Déjà qu'il n'était pas une flèche dans toutes les matières... Et puis il y avait le regard des autres, le regard qu'il porterait sur lui-même, les ragots...

Ariel aurait aimé arrêter de réfléchir pour quelques minutes de sa vie.

Il tritura le flacon. S'il devait sauter le pas, c'était complètement. Pas juste une mèche au milieu de son bordel capillaire, mais tout. Pour un genre de renouveau, ou qu'ils appellent ça comme ils veulent. Un saut dans le vide, peut-être. Dans l'inconnu.

Il devait avouer qu'il y pensait parfois, à ces cheveux violets. Une pensée fugace dans sa journée, trop brève pour qu'il s'y attarde mais présente malgré tout.

Et en même temps...

— Et comment vous allez vous y prendre ?, demanda-t-il encore. Il en faudra beaucoup, pour tout colorer. Et il faut rattraper la couleur de Jules. Il en faut pour elle, aussi.

Il avait conscience qu'il retardait le moment de dire oui – parce qu'il dirait oui, il n'était pas aveugle à ce point -, mais il avait besoin que ses amis le rassurent. Qu'ils trouvent les mots pour qu'il saute à pieds joints dans cette marre violette.

À pieds joints et les yeux fermés.








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Lun 13 Avr 2020 - 16:55
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Dimanche 17 Septembre 1995

Ce matin-là, ce n'était pas l'écho de la voix criarde de Mimi Geignarde qu'on entendait résonner des toilettes du deuxième étage, mais bien l'écho de rires diffus et indomptables. Alors que Tom, plié en deux, en était presque à se rouler par terre, Ariel, lui, ne montra qu'un frisson d'amusement dans son sourire prisonnier de ses dents. La colère retombait. Pas assez encore pour qu'il accepte de libérer son rire, mais suffisamment pour qu'il en vienne à s'inquiéter pour celle qui avait vu son karma se retourner contre elle.

- Euh, c'est pas permanent, comme couleur, si ? Parce que là...

L'Aiglon se tenta à toucher une mèche colorée de la - à présent – semie-rouquine. Malgré tout le jugement qu'il y avait dans son regard en constatant le désastre capillaire, Jules lui était reconnaissante de ce premier pas qu'il faisait vers elle.

- Si,  répondit Tom, hilare. C'est justement ça qui est drôle : elle a le choix de finir avec les cheveux complètement violets ou de se trimballer cet hideux micmac pendant des mois.

Jules lui tira la langue. Il verrait comme la vengeance serait terrible. Spectateurs, spectatrices, bientôt pour vous un nouvel épisode de Tom & Jerry : « La souris violette à la poursuite du chat ». Ne le ratez surtout pas !

Mais pour le moment, c'était une autre histoire qui se déroulait. Une histoire qui portait aussi le mot « violet » dans son titre.

Jules saisit une des deux fioles au sol pour en juger le contenu. Elle se redressa et l'agita devant les yeux d'Ariel. Qui sait, peut-être cela suffirait-il à l'hypnotiser ?

- Ce serait dommage de gâcher ce qui reste, affirma-t-elle avec une moue teintée de malice. Allez, Arie, tu peux pas me laisser assumer seule une tête comme ça.

Elle sentit l'hésitation de l'Aiglon. Dans son silence. Dans sa façon d'observer la fiole d'un air songeur. Dans la manière dont sa bouche se tordait de côté. Que manquait-il pour le faire céder ? Autant continuer le mouvement de balancier avec son poignet, on ne savait jamais, peut-être qu'Eileen avait transmis son don à Jules sans faire exprès.

Finalement, ce fut Louisa qui lui répondit. Et qu'elle réponse chevaleresque ! Loin d'avoir froid aux yeux, la blonde se teignit une mèche de ses cheveux avec le contenu de la deuxième fiole et encouragea le reste de l'équipe à la suivre. Oscar et Tom, l'un après l'autre, se prêtèrent au jeu sans rechigner. La scène était belle, forte, symbolique. Elle s'imprimerait à la toile des souvenirs les plus précieux de Jules et y resterait pour des années, des décennies. Mieux encore, des siècles !

- On est le club des cinq, conclut Louisa, et, au fond, je trouve que la mèche violette fait plutôt classe comme symbole du groupe, pas vous ?

- C'est plus qu'une mèche, dans le cas de Jules, railla celui dont la réputation de blagueur n'était plus à faire.

- Toi, tu perds vraiment rien pour attendre ! prévint Jules avec ses airs de menace.

- T'as l'air hideuse, Jules, renchérit Ariel. Désolé, c'est pas personnel.

Jules osa un nouveau regard vers le miroir. Oui, elle était hideuse.

- N'importe quoi. Tu es juste jaloux.

Elle jeta un regard en coin à son confident. Un regard plein de provocation. Plein de malice. Plein d'encouragement. Plein de bienveillance. Oui, tout ça à la fois. Ses pupilles pétillaient de vie et d'impatience. La Gryffondor sentait que son ami était sur le point de céder, il ne manquait plus grand chose. Juste quelques arguments et... des mots rassurants.

- Et mes parents ? s'inquiéta-t-il quand la fiole itinérante atterrit dans ses mains. Je peux pas leur faire ça... Je serais puni pendant au moins trois mois et ils vous détesteraient...

Cette première inquiétude, celle qui régnait sur la plupart des interdits que s'imposaient Ariel, Jules la connaissait. Elle savait à quel point le garçon craignait le regard de ses parents. Si ce n'était pas face au reste du monde qu'il avait peur d'assumer ses choix et son identité profonde, c'était bien devant eux. Et cette inquiétude était si forte qu'elle le limitait dans son développement personnel. Elle était si forte qu'elle pouvait lui faire balayer ses rêves d'un revers de regrets et de déni. Si forte que même Jules en avait été effrayé et avait failli, aujourd'hui, agir sans l'accord de son ami. Pour lui. Mais en ayant voulu lui imposer ce qui se devait d'être son choix pour le pousser à s'assumer, n'avait-elle pas été aussi injuste que ses parents qui le gardaient enraciné dans la banalité ?

La notion de consentement semblait parfois encore un peu flou pour la Murphy. Emportée par la fougue de ses bonnes intentions, elle ne se rendait pas toujours compte que sa vision du bien n'était pas la même que tout le monde. Ariel voulait avoir les cheveux violets, oui. Mais pas qu'on le lui impose. Ca devait rester son choix. Son élan d'excentricité propre. Alors, tout ce qu'il leur restait à faire à Jules, Tom, Oscar et Louisa, c'était de l'encourager. Lui donner confiance.

- Honnêtement, commença la blonde, qu'ils nous détestent, on s'en fiche complètement. On ne les voit même pas sur le quai de la gare.

- Et puis c'est pas comme si tu te coupais la main, continua son frère. Pour nous, maman dira que Louisa m'a influencé et la punira encore plus fort que moi, mais c'est pas grave.

- Puis trois mois, t'abuses un peu... ajouta Tom. Je pencherais plus pour deux mois et demi, moi.

Jules avait acquiescé à chacune de ces paroles. Sauf la dernière qu'elle accueillit de l'un de ses roulements d'orbite professionnels. Il ne restait plus que ses mots à elle à ajouter à la balance. Et elle espérait qu'ils soient assez censés pour la faire pencher de leur côté une bonne fois pour toutes.

- Écoute, Arie, ce n'est pas le rôle de tes parents de définir qui tu es. Ni le nôtre d'ailleurs...

Le regard de la Née-moldue retomba un instant, un peu honteux. Elle espérait qu'il saisisse en même temps dans ces paroles les excuses qu'elle n'osait pas prononcer.

- Il n'y a que toi qui peut choisir qui tu as envie d'être, reprit-elle en plantant cette fois ses yeux dans ceux de l'indécis. Et si tu as envie d'être toi, je crois que ce que tu tiens entre tes mains peut être un bon début...

Elle lui offrit un nouveau sourire encourageant avant d'ajouter sur une note plus légère :

- Puis, même si tes parents sont pas fans du violet, ils seront forcés d'admettre que ça te va mieux au teint qu'à moi.

Elle pointa son index vers sa figure en pouffant. Alors, peut-être qu'Ariel n'avait quant à lui pas encore déversé la potion sur ses cheveux, mais le résultat pouvait difficilement s'avérer pire que sur la tête de Jules. Puis, le violet, ça lui collait à la peau, à Ariel. Bien sûr que ça lui irait bien.

- Et comment vous allez vous y prendre ? ajouta le Mewling dans un dernier sursaut d'inquiétude. Il en faudra beaucoup, pour tout colorer. Et il faut rattraper la couleur de Jules. Il en faut pour elle, aussi.

Là, ce n'étaient plus des arguments qu'il cherchait pour se convaincre, mais des excuses pour fuir le choix qu'il avait déjà fait au fond de lui. Et ça, ça sonnait comme les prémices d'une victoire. Alors, Jules sourit de plus belle et répondit :

- Oh t'en fais pas pour moi. C'est Eileen qui nous a dégoté les potions, elle en a peut-être encore en stock. Puis, même si c'est pas le cas, elle a plus d'un tour dans son sac, c'est bien connu ! Elle va m'arranger ça, pas d'inquiétudes !

La frimousse de la Roue-et-Or se tordit dans un clin d'œil confiant puis, elle leva en l'air la fiole qu'elle avait gardé en main en l'agitant à nouveau.

- On t'aide ?

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Jeu 16 Avr 2020 - 23:50

#4
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17 sep.

Ses parents étaient la source de la plupart de ses angoisses, mais aussi la racine de la plupart de ses convictions. C'était bien simple : dans la tête du jeune Ariel, il leur devait tout. Il leur devait la vie, dans un premier temps. Fait indéniable. Mais il leur devait aussi son éducation, sa scolarité, l'environnement dans lequel il avait grandi.

Mr et Mrs Melwing avaient toujours été bons envers sa sœur et lui. Sans céder à tous leurs caprices – surtout les siens -, ils avaient fait leur maximum pour leur offrir leurs jouets préférés, pour qu'ils aient un gâteau le jour de leur anniversaire, pour qu'ils puissent recevoir leurs amis de leur école moldue. Ils étaient aimants, impliqués. Mr Melwing travaillait peut-être un peu trop au goût de ses enfants et de sa femme, mais globalement, ils avaient trouvé leur équilibre.

C'était précisément pour ça qu'ils étaient la source de tous les malheurs d'Ariel. Même à la naissance d'Amy, alors qu'ils avaient eu des difficultés financières, ils n'avaient rien laissé paraître et élevé leur fils dans les meilleures des conditions possibles – évidemment, Ariel ne savait pas qu'ils avaient frôlé le seuil de pauvreté.

Et du coup, il se sentait reconnaissant. Plus que ça : il se sentait obligé. Comme s'il avait une dette à régler avec eux. Comme s'il devait se justifier. Il avait du mal à accepter que c'était le rôle de tous les parents, de prendre soin de leurs enfants comme les siens le faisaient.

Même s'ils étaient sans doute un peu plus exigeants que les autres, il fallait bien l'admettre.

Mais pour Ariel, impossible de les décevoir. C'était la mission qu'il s'était donnée : les rendre fiers, être l'enfant modèle dont ils avaient toujours rêvé, celui qu'ils pourraient exhiber auprès de leurs amis. Lire la tristesse ou la désillusion dans leurs regards, hors de question. Il devait maintenir l'illusion, même si c'était de plus en plus difficile, même si ses envies divergeaient de plus en plus de celles « qu'on attendait de lui ».

— Écoute, Arie, ce n'est pas le rôle de tes parents de définir qui tu es, finit par répondre Jules. Ni le nôtre, d'ailleurs...

Il sourit. Il comprenait bien qu'elle tentait de lui dire à demi-mots qu'elle regrettait ; Jules n'avait jamais été du genre à s'excuser, même s'il aurait apprécié qu'elle ait un peu moins d'ego. Lui aussi, il avait appris à la connaître ; elle n'était pas la seule à connaître ses petits secrets. Il savait qu'elle n'était pas insensible, mais il savait aussi qu'il devrait la forcer un peu avant qu'elle lui présente ses excuses – maladroites et bourrues, mais sincères.

Ariel ne l'aurait jamais admis à voix haute, surtout pas devant les trois autres et surtout pas après le chaos qu'ils lui avaient fait subir, mais la voix de Jules était celle qu'il attendait le plus. Les conseils d'Oscar et Louisa avait beau être pertinent, ils ne venaient pas de sa confidente. Celle qui le connaissait vraiment, - presque – sans zone d'ombre.

— Il n'y a que toi qui peux choisir qui tu as envie d'être, poursuivit-elle pendant que le jeune Serdaigle soupirait. Et si tu as envie d'être toi, je crois que ce que tu as entre tes mains est un bon début...

— Se teindre les cheveux ne devrait pas être l'unique moyen d'être soi-même, lâcha tristement Ariel. Je n'ai pas envie de me définir avec une couleur de cheveux...

… Même si, à présent, il avait fichtrement envie de se les teindre, ses cheveux.

Il prit conscience qu'il s'était plus ouvert que jamais devant les autres en interceptant le regard perdu de Tom. Comme s'il avait conscience que quelque chose d'important se jouait, mais qu'il n'avait aucune idée de la manière dont il fallait réagir. Il fit un pas en arrière, deux pas en avant, se décida finalement à rejoindre Oscar et Louisa.

Chacun suivait avidement l'échange. Parce que pour une fois, Ariel se dévoilait vraiment. Ils avaient si rarement eu accès à ces confidences-là. À ses peurs, à ses doutes. L'Ariel qu'ils connaissaient, c'était l'Ariel inspiré, l'Ariel enjoué, l'Ariel passionné de métamorphose. Cette partie-là, elle était secrète.

Voilà pourquoi le jeune homme exigeait que ses secrets restent confidentiel. Voilà pourquoi il avait si mal réagi lorsqu'il avait compris que Jules l'avait trahi.

— Puis, même si tes parents sont pas fans du violet, reprit-elle pour appuyer son argumentaire, ils seront forcés d'admettre que ça te va mieux au teint qu'à moi.

— Et puis le violet, c'est tellement cool !, renchérit Tom pour alléger l'atmosphère.

Et ça marcha. Le rideau de tristesse qui voilait les yeux d'Ariel s'écarta et il esquissa même l'ébauche d'un sourire. Impossible de résister à la bonne humeur de trois Gryffondor réunis.

— De toute façon, mes cheveux auront toujours le temps de repousser d'ici Noël, j'imagine. Enfin, on verra à ce moment-là, ajouta-t-il précipitamment en interceptant le regard mécontent de Louisa.

Ils se liguaient tous contre lui, décidément !

— Et comment vous allez-vous y prendre ? Il en faudra beaucoup, pour tout colorer. Et il faut rattraper la couleur de Jules. Il en faut pour elle, aussi.

Il eut vraiment l'impression que ses quatre amis roulaient des yeux en même temps. Alors quoi, il n'avait pas le droit de réfléchir à toutes les conséquences de ses décisions et à peser le pour et le contre ?

— Oscar est pire que moi, se justifia-t-il pour la forme, parce qu'il avait conscience qu'il voulait gagner du temps.

— J'ai déjà une mèche violette dans les cheveux, rétorqua son ami. Pas d'excuse.

— Si tu ne prends pas ta décision..., commença Tom en tendant les mains.

Ariel soupira lorsqu'Oscar le retint. Sans lui, le scénario aurait été simple : Tom lui aurait volé la fiole et l'aurait versé sans scrupule sur sa tignasse. Un peu comme pour Jules, au fait. Aucune finesse.

De toute façon, ça n'aurait rien changé. La décision était déjà prise.

— Oh, ne t'en fais pas, finit par dire Jules. C'est Eileen qui nous a dégoté les potions, elle en a peut-être encore en stock. Puis, même si c'est pas le cas, elle a plus d'un tour dans son sac, c'est bien connu ! Elle va m'arranger ça, pas d'inquiétude.

Le jeune Serdaigle ne connaissait pas personnellement Eileen, mais avec la réputation qu'elle avait, il se demanda si c'était une bonne idée de faire affaire avec elle. Après tout, c'était un peu l'électron libre des Lions.

— On t'aide ?, proposa Jules.

Et Ariel soupira fort pour s'empêcher de changer d'avis. Le problème quand on était à Serdaigle, c'est qu'on avait tendance à trop réfléchir. Et le problème avec le fait de trop réfléchir, c'était qu'on finissait souvent par changer d'avis.

— Oui, souffla-t-il.

Un petit oui, mais un oui quand même.

Il pivota sur lui-même, à la recherche d'un objet pas trop gros à métamorphoser. Parce que s'il était sûr d'une chose, c'est qu'il allait avoir besoin de s'asseoir – son coiffeur ne lui avait jamais coupé les cheveux debout, après tout.

Il jeta son dévolu sur une bouteille de lait abandonnée dans un coin – il préférait ne pas savoir à quoi elle avait servit. L'objet était petit, comparé à la chaise qu'il voulait matérialiser. Même s'il avait beaucoup avancé sur le programme de Métamorphose, ça restait un processus compliqué. Il fallait étirer la matière, la rendre malléable. Quelque chose qu'il n'avait pas l'habitude de faire, puisqu'il s'intéressait plus spécifiquement aux métamorphoses humaines.

Mutare, dit-il fermement, les doigts crispés sur sa baguette.

La bouteille se mut, ondula, s'étira et prit la forme d'une assise. Pour ne pas rendre le sort trop compliqué, Ariel avait fait l'impasse sur le dossier, mais le résultat restait potable.

— Ça m'impressionne toujours, les gens qui transforment des objets, applaudit Louisa. En deuxième année on fait pas ça, encore.

— Tu es nulle en Métamorphose, surtout, la taquina Tom en la bousculant légèrement.

Louisa lui tira la langue, rougit, se détourna.

— Je vous fait confiance pour ne pas vous louper. Vraiment, avertit Ariel en s'asseyant. Pas envie de me retrouver avec des têtes de guignol comme les vôtres. Je veux que toutes mes bouclettes soient soigneusement enduites, une par une. Appliquez-vous. Vous le regretterez amèrement si vous le prenez à la légère.

Lui, exagérer ? Jamais. Ses amis découvraient juste une nouvelle facette de sa personnalité, que cette fois seul Oscar connaissait : l'amour qu'il portait à ses boucles ébène. Enfin, ébène pour le temps qu'il leur restait.

Il tendit la fiole, se remettant à celui qui l'attraperait. Secrètement, il espérait quand même que Jules ou Louisa aurait le bon sens de s'en saisir – hors de question que Tom lui touche le cuir chevelu.








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Ariel Melwing
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Ariel Melwing
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Sam 25 Avr 2020 - 13:44
Purple is the new black
feat Ariel Melwing

Dimanche 17 Septembre 1995

- Se teindre les cheveux ne devrait pas être l'unique moyen d'être soi-même. Je n'ai pas envie de me  définir avec une couleur de cheveux...

- Bien sûr que tu ne te définiras pas seulement avec ça ! répliqua aussitôt Jules face au soupir de son confident. Ce sera plutôt comme... hum... un premier pas dans la quête de ton Moi profond !

Eh ! Ça sonnait bien ça, non ? Jules avait sorti sa phrase dans un élan théâtral, en relevant le menton et en bombant la poitrine d'un air impérieux. Alors, loin de la dimension spirituelle que ses mots proposaient, c'était avec la légèreté d'une mise en scène grotesque qu'il fallait les accueillir. Même si le sens profond de ces paroles n'étaient en rien destitué. Seulement, son ton sérieux, elle le gardait quand il n'était que tous les deux.

Mais l'heure n'était plus à la persuasion, Ariel avait déjà abdiqué. Son regard le trahissait. Mais Ariel étant Ariel, il se devait de tout remettre en question avant de concrétiser ses décisions. On s'y habituait, à ce trait, ça apprenait la patience. Tout comme ils s'étaient habitués à la fâcheuse tendance de Jules à tout contredire. Ça aussi, ça apprenait la patience. Pour sûr, ils deviendraient maître de cette vertu, un jour.

-  De toute façon, mes cheveux auront toujours le temps de repousser d'ici Noël, j'imagine, conclut le Serdaigle. Enfin, on verra à ce moment-là.

Jules acquiesça. Qu'il pense cela, si ça le rassurait. D'ici Noël, ils auraient bien le temps de le persuader d'assumer sa décision face à ses parents. Il fallait y allait étape par étape. Être patient. Parce qu'au fond, c'était plus qu'une histoire de coloration, c'était une histoire d'affirmation. Ariel en avait besoin, pour combattre ses nombreuses angoisses. C'était l'une des clés, Jules en était persuadée.

Après avoir rassuré le Melwing sur une dernière inquiétude - celle concernant l'apparence future de Jules s'ils utilisaient la reste de la potion pour lui -, la victoire d'une longue bataille se conclut dans un traité de trois mots :

- On t'aide ?

- Oui.

Jules bondit sur place en levant le poing dans un cri de victoire - et manqua de peu de renverser le reste du contenu de la fiole qu'elle tenait -, Louisa applaudit en sautillant, tout sourire, Tom offrit une tape amicale et fière sur l'épaule d'Ariel et Oscar observa chacun d'eux avec ses grands yeux pétillants. Et une nouvelle mission de réussie pour le commandant Murphy et ses braves soldats ! Enfin, la première étape était un succès, il restait à présent la seconde, la plus cruciale : lui teindre correctement l'intégralité de son crâne. S'ils avaient le malheur de produire un résultat similaire à celui de la tignasse de Jules, ce serait l'explosion d'une nouvelle bombe, probablement plus incendiaire encore que la précédente.

Après que leur petit savant en métamorphose ait pris soin de se modeler une assise, il déclara avec l'autorité d'un général haut placé :

- Je vous fait confiance pour ne pas vous louper. Vraiment. Pas envie de me retrouver avec des têtes de guignol comme les vôtres. Je veux que toutes mes bouclettes soient soigneusement enduites, une par une. Appliquez-vous. Vous le regretterez amèrement si vous le prenez à la légère.


Ce sursaut de maniaquerie étonna le reste du groupe qui, dans le dos de l'Aiglon, s'échangèrent des regards tout aussi étonnés qu'amusés devant ses précises recommandations. Bien entendu qu'ils comptaient prendre leur tache au sérieux ! Après tout, s'ils s'étaient donné cette mission, c'était bien pour ravir leur ami. Et les missions du Club des Cinq étaient toujours réalisées avec une grande application, si, si ! Alors, hors de question qu'il y ait du raté dans cette coloration improvisée.

- T'inquiètes pas Arie, répondit Louisa en se saisissant de la fiole qu'il tendait, on va faire ça avec la plus grande application ! Tu seras notre chef-d'oeuvre à la fin, tu verras.

- Évite de prendre Jules comme modèle dans ce cas alors, Louisa !

Quand la cadette des Clark fusilla Tom de son regard l'air de dire : « Dis pas de la merde, ça va pas rassurer Ariel ça ! », il cacha son sourire moqueur comme un enfant pris en faute et se justifia :

- Nan mais, je précise, au cas où...

La semie-rouquine, sans prêter attention à l'humour redondant de son ami, brandit une fois de plus la fiole qu'elle tenait et s'adressa à Louisa :

- On commence chacune d'un côté ?

L'autre Lionne acquiesça.

- C'est parti !

Et pendant toute l'heure qui suivit, les deux filles enduisirent les boucles sombres du Melwing avec une concentration inébranlable. Même Oscar et Tom n'osaient plus les interrompre. Le premier observait le duo de coiffeur improvisé avec un air absent tandis que le second... Où était-il passé ? Ah, là-bas, à faire des grimaces devant un miroir pour combler l'ennui.

Mimi Geignarde, qui avait jusqu'ici brillé par son absence suspecte, finit par rejoindre les occupants de son lieu de vie. Ou, de mort, plutôt. Après s'être beaucoup moqué du groupe et de leurs idées fantasques, elle finit par se fondre au calme presque religieux de l'instant. Si on excluait la conversation enjouée qu'elle avait engagé avec Tom. Il était drôle et il ne faisait pas des blagues sur elle à ce moment-là, alors elle avait décidé de bien l'aimer, celui-là.

Jules arriva au bout de sa potion avant Louisa et la laissa donc achever le reste. Elle se plaça devant Ariel pour observer leur travail presque fini. Elle n'avait pas eu tort, le violet ça lui allait comme un gant ! Alors, elle lui offrit un grand sourire et deux pouces levés en l'air.

Le Club des Cinq arborerait à présent cette nouvelle couleur comme un fier symbole. Celui de l'amitié, celui de l'excentricité, celui de l'affirmation, celui du soutien. Ce serait le violet, désormais, la couleur du renouveau !


FIN
☾ anesidora

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Jules Murphy
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Jules Murphy
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