Aujourd’hui il pleut, j’ai l’impression qu’il pleut tout le temps ces temps-ci… Ou alors c’est mon côté déprimé de ces derniers temps. Allez savoir… Je n’ai cours que le matin cette fois, je vais en profiter pour me détendre ou du moins essayer de me détendre… Ce n’est pas gagné ! Surtout que le cours de la matinée est un cours de potion, ce n’est pas la mort mais ce n’est pas la joie non plus…
Je me rends donc en cours, avec un sourire léger mais forcé. Comme depuis le début de l’année j’essaie de me concentrer un maximum mais bon c’est difficile, il y a des choses qui me sont sortit de la tête alors qu’à l’origine je les connaissais par cœur. Heureusement que l’on été en groupe parce-que toute seule ça aurait été une vraie catastrophe. Gryffondor est assez en difficulté comme ça, si j’en rajouté une couche j’allai être huer et je n’ai vraiment pas besoin de ça en ce moment. Bien que la coupe des maisons soit loin d’être une priorité pour moi, il faut quand même que je fasse un effort si je ne veux pas avoir d’ennuis.
Le cours se poursuit donc, qu’est ce qu’il peut être long… Bon d’accord c’est le seul que j’ai de la journée mais bon, ça n’empêche pas qu’il est long !
Puis enfin la délivrance ! Je vais enfin pouvoir aller faire une sieste dans un coin avec Snowy histoire de me poser… Mais qui est ce que je vois dans les couloirs du sous-sol ? Encore cette fille… Cette Serpentard… Arya ! On est de la même année scolaire, mais je ne me souviens pas lui avoir adresser la parole une seule fois… Il faut dire que déjà que l’on est dans deux maisons différentes, en plus à ce que je sais ce n’est pas le genre de personne avec qui je m’entends bien d’habitude. Je me rappel que Tabata m’avait déjà expliqué plusieurs fois à quel point c’était une fille pas fréquentable. Bon je sais que d’origine je me fais ma propre opinion sur les gens mais bon connaissant Tabata, elle ne me racontait pas d’histoire…
Enfin bref la question n’est pas là ! Depuis le cours de SACM j’ai l’impression que cette Aria n’arrêtes pas de me regarder, et pas avec des yeux attendrissants si je peux dire… Au contraire ! Au départ je pensais que c’était mon imagination, que je me faisais des films… Après tout avec mon secret à garder ce n’est qu’une question de temps avant que je devienne totalement paranoïaque… Ou le suis-je déjà ? Bonne question… Quoi qu’il en soit ! Après une bonne quinzaine de jours, ce n’est vraiment pas mon imagination, cette fille a quelque chose contre moi ou quoi ? Je ne lui ai jamais parlé ou juste approchait. Qu’est ce qu’elle vient ma stresser avec ses regards comme ça ? Qu’est-ce qu’elle me veut ?
Puis une idée me vint en tête, et si elle savait ? Et si elle avait appris mon secret et qu’elle voulait me le faire comprendre ? Si c’était une méthode mesquine pour me faire perdre le contrôle ? Non il faut que j’arrêtes… Déjà je ne vois même pas quel aurait été son intérêt à faire ça et puis… Comment elle aurait pu être au courant ? A part Maman personne n’ai au courant, même pas Papa… Et si sa famille avait des personnes au Ministère qui avaient accès au registre ? Non… Même si c’était le cas il y avait beaucoup de monde sur ce registre, je n’étais qu’un nom parmi d’autres… BAAHAH Je vais devenir folle !
Restes calme Elyana… Il ne faut pas que tu perdes le contrôle… Reste calme… Zen… Inspire, expire, inspire, expire. Fais le vide dans ton esprit… Non ce n’est pas possible il y a trop de questions en suspens et je pense que ça y est je deviens paranoïaque… Il faut que je me sorte de cette situation, et pour le faire il faut que je sache, tant pis, il faut juste que je fasse cela de manière calme et réfléchit…. Et puis mince elle m’agace trop avec son regard insistant là !
Elle est seule dans le couloir apparemment et je vois une pièce vide juste à côté de moi, c’est donc l’occasion… Je sais qu’il ne faudrait pas que je le fasse dans l’absolue, mais si ça continue je vais vraiment perdre le contrôle et je vais courir droit à la catastrophe. J’attend qu’elle approche… Je l’attrape alors par le bras.
« - Viens par-là, il faut que l’on parle. »
Une fois dans la pièce je ferme la porte derrière nous, espérons juste que personne ne veuille utiliser cette pièce. Je ne sais pas exactement ce que c’est d’ailleurs, une sorte de réserve…. Il y a quelques fioles vides et des livres usagés. Ou peut-être un cachot aménager… Bref pas le temps de regarder où l’on est. Je suis face à face avec Aria, et il faut que je comprenne ce qu’elle me veut avant de…. Disjoncter !
Mon regard est dur, c’est rare que je sois comme ça, mais à l’intérieur j’essaie tellement de rester aussi calme que possible pour ne pas perdre le contrôle… Un simple moment de faiblesse et mon côté animal peut ressortir… Comme la fois où j’ai reçu la lettre de mon père au chalet, ou quand récemment j’ai failli me transformer tellement ma tête était pleine…. Contrôle, contrôle, contrôle… Ok je stresse et mon cœur bat rapidement mais il faut que je garde le contrôle de tout ça…. Il faut que je sois clair mais pas agressive… Je peux le faire…. Restes calme… Vas-y parle calmement et surtout distinctement.
« - Aurais-tu un quelconque problème avec moi pour m’observer avec insistance comme tu le fais depuis un certain temps ? »
Ça y est c’est sortie... Je suis plutôt fière de ma formulation.
Danse dangereuse de deux secrets entrelaces. Et ca valse. Et ca tangue. Si ca tombe, ca explose. Ne restera alors plus que deux secrets brises.
Mardi 10 Octobre 1995
Aria s'était surprise à réaliser plusieurs gestes maladroits durant la préparation de sa potion. Ça n'était pas à son habitude. Elle sentait peser sur elle les regards lourds de reproches de Pansy Parkinson et Daphnée Greengrass, avec qui elle était en groupe pour ce cours-ci. Elles n'étaient pas amies et ne traînaient pas vraiment ensemble, mais à force de partager un même dortoir, la cordialité s'étaient installée. Puis, Aria était un bon élément en cours, alors les deux autres Serpentards ne rechignaient jamais à se mettre en groupe avec elle. Sauf peut-être aujourd'hui, où elle merdait.
Quand elle était assise, son talon droit tapait frénétiquement sur le sol. Quand elle était debout, ses mains tremblaient imperceptiblement. Et son regard pâle, quant à lui, jetait des éclairs de reproches à Sleepy. Elle ne comprenait probablement pas pourquoi et Aria ne cherchait pas à lui faire comprendre quoique ce soit. Personne ne savait pour son don, hormis Eileen. Personne ne savait que quand une boule de stress invisible se formait à côté d'elle, elle absorbait tout. Et cette boule de stress, c'était Elyana.
Depuis le début de l'année, la Sang-Pur sentait que l'atmosphère de la classe avait changé. Il y avait davantage d'anxiété que les années précédentes. Normal, s'était-elle dit, les BUSEs approchaient. Mais, ce n'était pas seulement ça. Il avait une angoisse plus intense. Discrète, à peine perceptible, mais présente. Et Aria avait découvert sa source lors du premier cours de SACM avec le professeur Kayser.
Pourquoi Sleepy était-elle tout à coup devenue si anxieuse ? Elle qui avait toujours parut sereine, elle qui n'avait jamais vraiment attiré l'attention d'Aria ? Ca n'était pas à cause des BUSEs, c'était autre chose. La Gryffondor gardait un secret, Aria en était persuadée.
Mais voulait-elle le connaître, ce secret ? Non. Tout le monde avait des secrets et elle s'en fichait pas mal de ceux des autres. Tout ce qu'elle voulait, la Vipère, c'était qu'ils se fassent silencieux, ces secrets. Et celui de la Lionne était bien trop bruyant pour son âme d'Empathe. Alors, sans même s'en rendre compte, elle avait commencé à jeter des regards en coin à Elyana durant leurs cours communs. C'était plus fort qu'elle, comme si la boule d'émotions qu'était la Sleepy aimantait les orbites bleues de la Beurk. Comme pour vérifier inlassablement que c'était bien elle, la fautive. Celle qui lui refilait un stress qu'elle ne voulait pas. Car Aria goûtait déjà assez cette émotion depuis la rentrée.
Quand le cours prit fin, Aria s'empressa de ranger ses affaires. Elle voulait fuir au plus vite cette atmosphère pesante. Pourquoi avait-il fallu que Sleepy se soit assise à la table juste à côté de la sienne ? Elle avait été trop proche, rendant ses émotions trop palpables. Elles débordaient de son être un peu à la même manière que le liquide fluorescent qui débordait du chaudron d'Eileen à cet instant. Ah, celle-là. Irrattrapable. Mais la vision de cette Lionne-là allégea un peu le cœur de la Beurk. La scène lui rappelait leur nouvelle cachette. Là-bas aussi, il y avait un chaudron. Là-bas aussi, elles prenaient un drôle d'aspect, ses préparations.
Dans le couloir, Aria s'arrêta brusquement. Avait-elle pris son manuel d'arithmancie, ce matin ? Elle se mit à fouiller dans son sac. Si elle l'avait oublié, il était encore temps de le récupérer avant d'arriver en retard au cours, sa salle commune étant presque sur son chemin. Rien qu'un léger détour.
Mais, avant qu'elle n'ait pu mettre la main dessus, quelqu'un lui saisit le bras. Surprise, elle leva brusquement la tête. Elle l'avait senti avant de la voir : Miss Anxieuse.
- Viens par-là, il faut que l’on parle, lui indiqua-telle en la tirant vers une salle vide.
Qu'est-ce qu'elle lui voulait ? Elle allait la mettre en retard à son cours d'arithmancie. Puis, se retrouver seule dans une pièce avec Sleepy, c'était peut-être bien la dernière chose dont la Sang-Pur avait envie. Elle avait déjà dû la supporter silencieusement pendant les deux heures qui avaient précédées, alors maintenant, tout ce qu'elle désirait, c'était de pouvoir à nouveau respirer. Mais son souhait venait de lui être volé.
La Lionne était trop proche. Le silence était trop lourd. La salle était trop étroite. Le cœur d'Aria commença à accélérer pour rejoindre le rythme de celui de son vis-à-vis. Ses doigts se crispèrent sur les pans de sa robe de sorcière. Elle affronta le regard dur de sa camarade de classe du sien, tout aussi froid. Elle se sentait prise au piège. Prise au piège par les émotions de l'autre. Trapped.
- Aurais-tu un quelconque problème avec moi pour m’observer avec insistance comme tu le fais depuis un certain temps ?
C'était donc ça. Elle avait remarqué ses regards. Comment ne l'aurait-elle pas pu ? Aria n'avait pas brillé par sa discrétion sur ce coup-là. Ça avait été plus fort qu'elle. Elle avait encore du chemin à faire avant de vraiment contrôler son don. La scène nocturne avec la petite Fa en était la preuve ultime.
Aria ne répondit pas tout de suite, se contentant de toiser son accusatrice. Deux secrets mis en jeu, mais chacune des deux filles ne voyait qu'une seule face de cette lune rieuse. Une Empathe. Une Animagus. Toutes deux rassemblées sans même sans douter par leur don respectif.
Aria commença par dégager son bras de la poigne de l'autre blonde. Probablement que cette dernière ne s'était pas rendue compte qu'elle ne l'avait pas lâché. Ni qu'elle s'était mise à serrer de plus en plus fort. Puis, Aria se recula d'un pas et se cogna dans une étagère. Elle avait envie de fuir.
- Je pense plutôt que c'est toi qui a un problème.
Un problème d'anxiété. Un problème dans sa gestion d'émotions. L'Empathe aurait pu rire avec sarcasme à cette pensée. Ça, c'était aussi le sien, de problème.
- Un problème de paranoïa ou d'égocentrisme, au choix, ajouta-t-elle toutefois.
Bien sûr qu'elle esquivait. Bien sûr qu'elle niait. Comment expliquer ces regards ? Elle n'avait pas la foi de trouver une excuse. Encore moins de se justifier. Alors, elle avait décidé de reléguer ces regards à l'imaginaire de la Gryffondor. Des regards insistants ? Mais quels regards ? Tu hallucines, ma grande.
- Aurais-tu quelque chose à cacher pour te sentir ainsi observée, Sleepy ?
Elle avait posé sa question d'une voix calme. Faussement mielleuse. Presque moqueuse. Elle ne voulait pas pour autant savoir. Tout ce qu'elle voulait, c'était de se tirer de ce taudis. Elle étouffait.
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Aria Beurk
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Sam 9 Mai 2020 - 11:43
Cela suffit !Ft. Aria Beurk
Aria se détache de mon emprise, mes émotions m’avait fait serrer plus fort, la torture entre l’anxiété que je ressentais et le calme qu’il fallait que j’adopte pour rester dans le contrôle s’était traduit par une emprise dure. Le Serpentard en se détachant, se cogne contre une étagère. En temps normal j’aurais demandé si elle ne s’était pas faite mal, mais pas aujourd’hui. C’est la première fois que je ressens ça, aucune compassion, aucun sentiment pour une autre personne, c’est tellement la guerre dans ma tête qu’il n’y a pas la place pour plusieurs ressentis. Et ce n’est pas la réponse de l’autre blonde qui allait me radoucir.
- Je pense plutôt que c'est toi qui a un problème.
Elle se fiche de moi ou quoi ? Bon d’accord Tabata m’avait déjà expliqué à quel point Aria pouvait être irritante, mais je n’en avais jamais vu la démonstration. Il est vrai que je ne me suis jamais vraiment approché de Serpentard quel qu’il soit, la plupart n’ayant pas vraiment le style de personnalité que j’apprécie, et n’étant pas du genre à chercher les ennuies pour un rien, j’ai toujours préféré rester à l’écart des verts et argents. Et aujourd’hui me conforté dans l’idée que je n’avais rien manqué durant ces dernières années.
- Un problème de paranoïa ou d'égocentrisme, au choix.
C’est la goutte d’eau. Bon certes il est vrai que je deviens légèrement paranoïaque depuis que je devenue une animagus, surtout lorsque je vois à quel point je ne maîtrise pas du tout mon nouveau talent… Mais elle se fiche quand même de moi ! Comment se permet-elle de juger quelqu’un alors que c’est elle qui a commençait avec ses regards agaçants et totalement gratuits ! Egocentrique ? Moi ? Bon d’accord en ce moment je ne suis pas la plus altruiste du siècle mais il ne faut pas abuser non plus ! Pour qui elle se prend celle-là ? On ne m’avait pas mentit à son sujet, la première idée qui me vient là c’est me transformer et la mordre violemment ! Bon ok je ne suis pas un renard très costaud mais je pourrais quand même lui faire bien regretter… Stop stop stop ! Il faut que je retrouve mon calme ! Sinon je vais vraiment finir par me transformer et là j’aurais tout perdue… Et en prime l’autre serpent aurait tout gagné à connaître mon secret…. Il faut que je me reprenne immédiatement. Il m’était déjà arrivé il y a plusieurs jours de craquer et de manqué de me changer en mammifère poilu, il ne fallait pas que ça recommence. Je regarde donc durement et droit dans les yeux Aria, décida à ne pas perdre mon calme quoi qu’il arrive, bien que à l’intérieur de mon cerveau c’était la guerre.
- Mon problème actuel c’est toi ! Et je ne suis ni parano ni égocentrique, je veux juste savoir pourquoi après toutes ces années sans qu’on se calcul tu te mets à me regarder comme tu le fais !
Bon là tout de suite je m’étonne moi-même de mon assurance vu l’état actuel de mes pensées. Peut-être que je commence à me maîtriser et à séparer mes émotions de mes gestes… Je dis bien peut-être…
- Aurais-tu quelque chose à cacher pour te sentir ainsi observée, Sleepy ?
BIM ! Dans le mille ! En fait non je ne maitrise pas encore… Dés la fin de sa phrase, je vois rouge… En fait le problème ce n’est pas qu’elle ne me répond pas clairement à la question, c’est qu’elle a totalement raison ! Aurait-elle tout compris ? Non c’est impossible, il faut que je comprenne qu’il est impossible qu’elle soit au courant de quoi que ce soit…. Mais il est difficile de se raisonner quand la peur prend le dessus. Je mets alors mes mains autour de ma taille en serrant fort, je souffle doucement en regardant vers le bas. Calme… C’est moi qui ai fait que cette situation se produit en voulant mettre un terme aux regards de l’autre blonde platine, il faut donc que je maitrise la situation. En aucun cas il faut qu’elle maitrise la discussion ou encore pire ! Qu’elle ait du pouvoir sur mes émotions. Une bataille de nerf allait peut-être commencer, mais je compte bien la gagner ! Mon regard devient alors encore plus dur et je me mets à regarder le serpent dans les yeux.
- Maintenant tu vas arrêter immédiatement ton petit jeu et me dire clairement pourquoi tu me cherches avec tes regards désagréables !
Je ne la laisse pas répondre, et je continue avec un petit rictus au coin de ma lèvre.
- Et n’essaies pas de m’embrouiller ! Ça ne marche pas avec moi ! Je ne lâcherais pas tant que tu ne m’auras expliqué pourquoi !
En réalité si, elle m’embrouille très bien mais bon il faut bien que je fasse genre que tout va bien et que je maitrise parfaitement la situation. Calme… Tant que j’arrive à rester calme au moins d’apparence c’est bon….
Danse dangereuse de deux secrets entrelaces. Et ca valse. Et ca tangue. Si ca tombe, ca explose. Ne restera alors plus que deux secrets brises.
Mardi 10 Octobre 1995
Un mois et cinq jours. L'Empathe avait tenu un mois et cinq jours avant que son don ne provoque un nouvel accro. Une nouvelle discorde. Dans cette petite réserve, le souffle d'une tempête effleurait à nouveau ses chevilles.
Elle aurait voulu pousser Elyana et s'en aller. Ouvrir la porte et courir jusqu'à une salle en particulier, quelques couloirs plus loin. Se laisser tomber sur un canapé et souffler. Observer les ondulations de l'eau à travers le vitrail et ne plus penser. Mais elle se força à garder son calme, tout comme sa vis-à-vis. Enfin, son ton à elle, déjà, commençait à gravir des échelons.
- Mon problème actuel c’est toi ! s'énerva Sleepy. Et je ne suis ni parano ni égocentrique, je veux juste savoir pourquoi après toutes ces années sans qu’on se calcul tu te mets à me regarder comme tu le fais !
Bon. Elle n'avait pas tort. Aria ne s'était jamais intéressée à son cas avant que son angoisse la fasse soudainement exister à ses yeux. Et elle aurait nettement préféré que l'Animagus ne sorte pas de sa bulle d'invisibilité.
Aujourd'hui, Aria avait mérité ces accusations et elle ne pouvait désormais plus fuir. Cela ne signifiait pas pour autant qu'elle allait abdiquer. À défaut de fuir, la Vipère s'avait esquiver. Retourner une question, donner le rôle de l'accusée à l'accusatrice, modeler la conversation pour orienta sa pente dans une autre direction. Une manipulation aveugle, un moyen de défense presque inné.
- Aurais-tu quelque chose à cacher pour te sentir ainsi observée, Sleepy ? fit-elle donc sur un ton faussement soucieux.
Ne pas répondre mais interroger à son tour. Shafiq avait elle aussi fait les frais de cette tactique défensive le mois dernier. Non, ce n'était pas le moment de penser à Shafiq.
Aria savait qu'elle avait touché la source du problème. Son ongle effleurait par cette simple question la surface lisse du secret que Sleepy tenait apparemment tant à cacher. Si bien que la douce Lionne en venait à piéger une Vipère entre ses pattes griffues dans une misérable pièce des cachots.
Aria eu la confirmation qu'elle avait visé dans le mille quand la Roue-et-Or baissa la tête dans une longue expiration en enserrant sa taille de ses bras. Posture de défense. De protection. De retrait ? Non. La Beurk sentait son angoisse, sa colère et sa peur. C'en était loin d'être fini. Le discours muet des émotions de Sleepy exprimait à lui seul qu'elle ne partirait pas sans réponse. Avant même que son intention ne se mue en paroles.
- Maintenant tu vas arrêter immédiatement ton petit jeu et me dire clairement pourquoi tu me cherches avec tes regards désagréables ! expulsa Miss Anxieuse, animée par une volonté ferme. Et n’essaies pas de m’embrouiller ! Ça ne marche pas avec moi ! Je ne lâcherais pas tant que tu ne m’auras expliqué pourquoi !
Les émotions négatives navigant dans cette si petite pièce semblaient toutes converger vers Aria. Elle bouffait tout, encore. Ses mains commençaient à trembler. Les fioles sur les étagères autour d'elle lui faisaient de l'œil. Non, pas encore. Pas cette fois. Pas de verre brisé. Elle allait se contrôler.
La Sang-Pur toisa Sleepy un moment sans rien dire. Essayait-elle de contenir son calme ou cherchait-elle quoi répondre ? Peut-être un peu des deux. Elle finit toutefois par articuler lentement avec un sarcasme mordant :
- Une Gryffondor qui n'aime pas attirer les regards sur soi, c'est nouveau ça.
Oui, comme ça, en gardant son calme. Pas comme avec Jun. Se souvenir de ce soir-là pour ne pas réitérer les mêmes erreurs. Avec Elyana, ça risquait de faire plus de bruits. Pas de débordements, pas cette fois.
- Mais il y a un détail dans tout ça qui titille ma curiosité à moi aussi, ajouta-t-elle finalement en penchant sa tête d'un côté. En quoi ça peut t'intéresser ce qui se passe dans ma tête, hein ? C'est donc le regard des autres qui t'angoisse tant que ça ?
Aïe. Elle en avait trop dit. Elle n'aurait pas dû lui laisser entendre qu'elle la savait angoissée. Elle n'était pas assez proche de la Rouge-et-Or pour se douter de ce genre de détail. Très vite, elle enchaîna pour essuyer sa subtile erreur :
- Mes yeux, je les pose encore là où je veux pour les raisons que je veux. Mais si ça peut te rassurer, Sleepy, je ne prépare aucun complot contre toi. Alors, maintenant, fous-moi la paix et peut-être que j'envisagerais de dompter ces deux-là – elle pointer ses yeux de son index et son majeur - pour qu'ils évitent de se poser sur toi. Ça te va, princesse ?
Rendre les armes. À moitié. L'échine semi-courbée. Le sel débordant encore des lèvres. Un compromis pour cacher l'absence de la réponse souhaitée.
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Aria Beurk
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Ecoute cette médolie troublante. C'est l'eau qui chante.
Jeu 21 Mai 2020 - 19:35
Cela suffit !Ft. Aria Beurk
La vipère me regarde avant de répondre quoi que ce soit… Qu’est ce qu’elle va me sortir cette fois… Je ne sais pas pourquoi mais je commence limite à regretter d’avoir voulu cette conversation, car depuis le départ je me fais mener comme il lui chante alors que c’est à moi normalement de diriger cette « entrevue ». Même si ma dernière réplique est percutante je m’attends à tout venant de Aria. Certes je ne la connais pas en réalité, avant les regards je ne m’étais jamais penché sur son cas, j’avais juste entendu parler d’elle par Tabata c’est tout, et n’étant pas du genre à rentrer en conflit gratuitement je ne m’en suis jamais mêlée… Mais depuis que je les entraîné avec moi dans cet endroit quelque peu lugubre, il y a quelque chose qui me dérange chez elle… Comme si elle faisait tout pour me faire sortir de mes gons, donc soit je me fais des films soit elle sait très bien énerver quelqu’un… Il n’y a pas à dire elle doit avoir un très bon sens de l’observation je pense, si seulement elle l’utilisait à bon escient plutôt que de me chercher des noises.
« Une Gryffondor qui n'aime pas attirer les regards sur soi, c'est nouveau ça. »
Venant d’une Serpentard c’est un peu gonflé je trouve, ce que j’ai put observer de certains d’entre eux, c’est que ce n’est pas les derniers pour se mettre en avant ! Je me rappel encore comment son satané cousin avait réussi à « payer » l’équipe de Quidditch pour finir attrapeur en deuxième année… Bon ok Malefoy c’est un cas extrême j’avoue, et je suis bien contente de ne jamais avoir dut lui adresser la parole, en particulier depuis l’histoire avec le pauvre hippogriffe. En effet comme beaucoup je l’aurais bien fait exploser ce jour-là… Enfin bref je m’égare là… Quoi qu’il en soit ce genre de phrase venant d’un serpent c’est franchement gonflé ! Je décide donc de rétorquer.
« N’échange pas les rôles entre nos deux maisons s’il te plait. »
C’est très sec et légèrement énervée, car après tout elle se fiche de moi et des autres membres de ma maison en prime !
« Mais il y a un détail dans tout ça qui titille ma curiosité à moi aussi. En quoi ça peut t'intéresser ce qui se passe dans ma tête, hein ? C'est donc le regard des autres qui t'angoisse tant que ça ? »
Mais qu’est-ce qu’elle me dit ? Elle a pété un plomb ou quoi l’autre blonde ? Je recule un peu la tête, la regardant un peu comme si elle avait sorti une énorme ânerie, me refaisant sa phrase dans la tête. Ce qui se passe dans sa tête ? Mais qu’est ce qu’elle me raconte… Je m’en fous moi de ce qui peut bien se passer dans sa tête de vipère, ou du moins je veux juste connaitre le pourquoi elle me cherche depuis un certain temps. Et puis… qui m’angoisse ? Pourquoi parle-t ’elle d’angoisse ? Alors soit elle est très observatrice mais alors version experte, pour toucher dans le mile comme ça, soit elle a balancé cette phrase comme ça juste pour me faire sortir de mes gons ! Que ce soit l’un ou l’autre cela m’angoisse et m’énerve d’avantage… Mais avant que je finisse de réfléchir elle enchaine. « Mes yeux, je les pose encore là où je veux pour les raisons que je veux. Mais si ça peut te rassurer, Sleepy, je ne prépare aucun complot contre toi. Alors, maintenant, fous-moi la paix et peut-être que j'envisagerais de dompter ces deux-là – elle pointer ses yeux de son index et son majeur - pour qu'ils évitent de se poser sur toi. Ça te va, princesse ? »
Alors là je ne pige plus rien, je ne comprends absolument pas à quoi elle joue. Donc on résume : Primo elle me regarde avec insistance depuis un certain temps alors que l’on ne s’est jamais calculé ; Segundo Quand je veux mettre les choses au clair elle fait tout pour me faire perdre mon calme ; Tercio elle… fait une sorte d’abandon ?
Bon point positif mon calme revient un tout petit peu, et j’arrive à un peu mieux réfléchir, c’est déjà ça, qu’il reste où il est mon animal totem, il y est bien pour le moment. Point négatif, je ne comprends rien à ce qu’il se passe….
Mais attends deux secondes, elle m’embrouille encore là ? A aucun moment elle ne répond à ma question en fait ! Ou alors si… Donc si j’ai bien compris il n’y avait aucune raison pour qu’elle me regarde comme elle l’a fait si je la crois sur parole. Mmh je suis perdue… J’ai l’impression qu’elle fait tout pour que je perde la tête… Et honnêtement en ce moment je n’ai clairement pas besoin de ça ! Je me fais assez de nœud au cerveau comme ça ! Je n’ai pas besoin d’aide extérieur, non merci !
Je secoue donc la tête et soupirant, comme pour dire que ça me va sans trop y croire. Puis je me retourne en mettant la main sur la poignée, avant d’avoir un tilt. Je m’arrête quelques secondes puis je me retourne vers Aria en croisant les bras et m’adossant contre la porte. Mon regard devient alors très dur, encore plus qu’à mon arrivée. Non, elle n’allait pas m’embrouiller comme ça ! Il faut que je garde le contrôle de mes émotions à tout prix certes, mais il est hors de question que je me fasse avoir par cette vipère. Ceux qui me connaissent savent très bien que je n’ai pas ma langue dans ma poche quand quelque chose me tient à cœur, et là ma tranquillité d’esprit me tient particulièrement à cœur !
« Donc si je comprends bien tes petits regards étaient totalement gratuits, et tu me demandes – je fais le signe de guillemets avec mes mains avant de recroiser les bras - de te foutre la paix."
Je commence à perdre un peu le contrôle je le sens, il ne faut pas, je peux m’énerver mais il ne faut pas que je perde le contrôle… Si l’angoisse se mêle à ma colère je suis fichu… Mais il faut que ça sorte… Je vais dire clairement ce que j’ai à dire en priant pour que je garde un maximum le contrôle…. « Tu te foutrais pas un peu de moi là ? »
Je soupir alors avant de continuer sur ma lancée, cela me permet de rester le plus « zen » possible….
« Saches une chose Beurk, je ne suis pas Tabata, dons si une de tes réactions, actions, regards ou peu importe, envers moi me déplaisent, je n’attendrais pas une seule seconde pour te le faire savoir. »
Restes calme Elyana… Restes calme…. S’il te plait !
« Je ne suis peut-être pas du genre à chercher les ennuies, cependant quand on me cherche généralement on me trouve assez rapidement. Donc oui domptes ces deux là – je lui montre ses yeux avec mon index et mon majeur – pour notre intérêt à toute les deux. Je suis assez clair ? »
Une menace… Clairement… J’attaque avant que l’on m’attaque… Un vrai renardeau qui a peur d’un étranger… Mon cœur bat vite… Très vite… Trop vite ! Je ne suis pas loin de perdre le contrôle. Si l’autre blonde en reste là tout ira bien, si elle rétorque je suis mal… Très mal… Pile ou Face… Je vais bientôt le savoir…
Danse dangereuse de deux secrets entrelaces. Et ca valse. Et ca tangue. Si ca tombe, ca explose. Ne restera alors plus que deux secrets brises.
Mardi 10 Octobre 1995
- Une Gryffondor qui n'aime pas attirer les regards sur soi, c'est nouveau ça.
- N’échange pas les rôles entre nos deux maisons s’il te plait.
Aria arqua un sourcil. Il y avait beaucoup de points sur lesquels Sleepy pouvait la contredire au cours cette discussion, mais concernant leurs maisons respectives, c'était se voiler la face que de nier que les Lions aimaient se faire remarquer. Certes, les Serpents partageaient peut-être cette même arrogance mais eux, c'était généralement avec subtilité qu'ils se démarquaient, à contrario de leurs ennemis félins qui, du mot subtilité, n'en connaissaient pas même l'orthographe. Celle qui portait l'écusson de Salazar ne releva toutefois pas, ne voyant pas l'intérêt de faire dévier le débat sur l'éternelle querelle entre les deux maisons.
Elle enchaîna plutôt sur une offensive soulignant deux points : l'angoisse enfouie d'Elyana et le fait qu'elle ne dévoilerait rien sur la trame de ses pensées et actions. Le tout dans un semblant de subtilité bien sûr, c'était une Serpentard. Des tournures de phrases alliant sarcasme, questions rhétoriques, ton implacable et moqueries froides. Tout à l'opposé de l'énervement bourrin de la Gryffondor. Peut-être, finalement, que la famille Beurk avait en partie réussi à enclencher en leur cadette les mécanismes d'une parole aux courbures manipulatrices. Et ce, malgré elle et en toute inconscience. Ce qui s'avérait peut-être même pire encore.
Quand Aria pointa aussi subtilement que dangereusement du doigt l'angoisse qui rongeait sa vis-à-vis depuis la rentrée, elle put observer celle-ci adopter un air surpris, comme si les paroles de la blonde platine avaient été hors-propos. Malheureusement pour elle, elle était sans le savoir face à une Empathe et ses émotions la trahissaient. Son énervement et son stress avaient gonflés.
À la fin de sa tirade : un compromis. Sleepy la toisa un instant en silence. Puis, elle secoua la tête en soupirant. Et Aria put presque distinguer son abandon s'échapper de ses lèvres en volutes d'air. Le soulagement s'empara de la Beurk quand elle vit son assaillante se tourner vers la porte et poser sa main sur la poignée. Elle allait pouvoir respirer, enfin. Cet espoir se brisa la seconde d'après.
La porte resta fermée. Sleepy, ayant visiblement changé d'avis, s'adossa à cette dernière, bras croisés et regard d'acier.
- Donc si je comprends bien tes petits regards étaient totalement gratuits, et tu me demandes - ses bras se délièrent le temps de dessiner des guillemets de ses doigts - de te foutre la paix. Tu te foutrais pas un peu de moi là ?
Le souffle des deux adolescentes se synchronisa dans un même soupir. D'un énervement retenu pour l'une et d'une lassitude agacée pour l'autre.
- Saches une chose Beurk, continua Sleepy, je ne suis pas Tabata, dons si une de tes réactions, actions, regards ou peu importe, envers moi me déplaisent, je n’attendrais pas une seule seconde pour te le faire savoir.
La menacée roula ses yeux au ciel sans une once de pudeur. Que la Sleepy ne vînt pas immiscer le prénom de la Wyatt dans le débat, à moins qu'elle désirât que la Beurk ne s'énervât réellement à son tour. S'il y avait bien une Gryffondor qui l'irritait plus que toutes les autres, c'était celle-ci. La foutue meilleure amie de son secret. En plus de cela, elle n'appréciait absolument pas le ton que Sleepy empruntait. Absolument. Pas. Autoritaire, infantilisant, contrôlant. Un peu plus et la Vipère lui ferait goûter à la toxicité de son venin.
- Je ne suis peut-être pas du genre à chercher les ennuies, cependant quand on me cherche généralement on me trouve assez rapidement. Donc oui domptes ces deux là - Sleepy imita le précédent geste d'Aria en désignant ses yeux de deux doigts - pour notre intérêt à toute les deux. Je suis assez clair ?
Autoritaire. Infantilisant. Contrôlant. C'en fut trop. À l'énervement de l'Animagus se mêla celui de l'Empathe. Son cœur tapait fortement dans son thorax, son sang bouillonnait dans ses veines. Elle dut contrôler tous ses muscles pour s'approcher d'un pas mesuré vers la Sleepy. Son regard était devenu aussi tranchants que des stalactites. Et son ton fut tout aussi glacial au moment où elle appuya son index sur la poitrine de l'autre blonde, juste en-dessous du nœud de sa cravate, et qu'elle prononça :
- Alors, écoute-moi bien, toi aussi, je vais t'expliquer une chose : que mes faits et gestes te plaisent ou non, j'en ai absolumment - Aria prit soin de détacher les trois mots qui suivirent - Rien. À. Faire.
Autoritaire. Infantilisant. Contrôlant. Elle savait se plier au même jeu.
- Alors, tes caprices, tu peux te les ravaler, ils ne mèneront à rien. Il n'y a personne qui me dit quoi faire. Personne.
La Sang-Pur haïssait de plus profond de son être ce rôle auquel on avait toujours voulu la rabaisser. Celui de la gentille fille qui obéissait aux ordres sans broncher. Celui que sa mère jouait tous les jours. Une Sang-Pur docile, polie, qui se pliait aux convenances. Une femme dont la naissance était autant marque de supériorité que d'infériorité. La première pour son sang, la deuxième pour son sexe. Aria n'était pas pour autant une révoltée affirmée, ni du genre à contester ouvertement. Aria, c'était une rage qui bouillonnait secrètement et dont elle laissait des traînées subtiles en affirmant sa non-conformité d'un cri silencieux. Aria ne supportait pas l'autorité aussi bien qu'elle savait en faire usage et s'y plier. À celle de son père, à celle des professeurs. Mais pas à celle d'une élève de son âge.
Elle laissa défiler quelques secondes de silence après son dernier mot - comme pour l'imprimer dans l'air - tout en fixant Sleepy de ses iris gelés. Puis, elle laissa retomber son bras, se recula et se retourna en prenant une profonde respiration. Elle leva ses mains à son visage, les porta sur son front et les fit glisser en arrière en s'agrippant aux racines de ses mèches blondes. La salle était trop petite. L'énervement trop grand. Elles devaient se calmer. Toutes les deux. L'Empathe prit une nouvelle respiration. Elle ne devait pas aspirer l'impulsivité de la Lionne à ses côtés. Un Serpent réfléchissait. Et continuer à s'énerver de la sorte pourrait potentiellement trahir son secret. Le seul moyen de faire taire Sleepy était de lui donner ce qu'elle voulait. Partiellement, du moins. Un accord à défaut d'une réponse qu'elle ne pouvait offrir. Elle expulsa son souffle dans un nouveau soupir avant de se retourna face à la Renarde.
- Mais on va dire que je suis d'humeur conciliante aujourd'hui, tu as de la chance. Alors, si tu n'as pas le malheur d'en rajouter une couche, oui, j'arrêterais de regarder dans la direction où madame se trouvera à l'avenir. Retour à la case fantôme, satisfaite ?
Un éclair de lucidité rappela soudainement à la sorcière parée de vert qu'elle était censée avoir cours d'Arithmancie dans les prochaines minutes. La salle de classe était à l'autre bout du château et, pour combler le tout, elle n'était même pas certaine d'avoir son manuel sur elle. Elle n'aurait probablement pas pu haïr plus la Sleepy qu'elle le faisait à ce moment précis.
- Et maintenant, j'ai un cours à rejoindre, si tu veux bien, siffla-t-elle en amorçant un mouvement vers la porte.
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Aria Beurk
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Ecoute cette médolie troublante. C'est l'eau qui chante.
Jeu 11 Juin 2020 - 10:01
Cela suffit !Ft. Aria Beurk
Je pense que j’ai légèrement réveillé la bête qui sommeille qui en Beurk, mais tant pis, tout évacué m’avait quand même fait du bien. Malgré que le contrôle sur moi-même ne tenez qu’à un fil, j’arrivais à garder ce lien, et à ne pas le rompre pour le moment. Mais pour combien de temps ? A la réaction de Aria, cette dernière n’allait pas se laisser faire sans rien dire… Bien au contraire ! Je ne peux dire lequel de nos deux regards étaient le plus froid et impénétrable. La guerre des nerfs… Deux caractères qui ne comptent pas se rabaisser face à l’autre… Rien lâcher… La vipère m’appuie sur le torse avec son index. Allez savoir si c’est mon instinct animal qui prend le dessus, mais à cet instant, j’ai une envie soudaine et très forte de lui mordre le bras avec mes canines ! Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour maitriser mon don parfaitement dans ces moments-là…
« Alors, écoute-moi bien, toi aussi, je vais t'expliquer une chose : que mes faits et gestes te plaisent ou non, j'en ai absolument - Rien. À. Faire. »
C’est qu’elle monte dans les tours l’autre platine ! Qu’est-ce qu’elle croit ? Que Mademoiselle peut faire ce qu’elle veut comme il lui chante sans conséquence ? Que la petite princesse qu’elle est peut faire chier tout le monde sans que l’on lui dise quoi que ce soit ? Je sens mon sang bouillir de plus belle. Le fil… Il n’est pas loin de se rompre… Il faut que je garde le contrôle… Encore un peu, un tout petit peu…
« Alors, tes caprices, tu peux te les ravaler, ils ne mèneront à rien. Il n'y a personne qui me dit quoi faire. Personne. »
Mes caprices ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité ou quoi ? C’est elle qui ose me parler de caprices, alors qu’elle s’est mise à me fixer sans raison ! Je rêve… Les serpents… Vraiment une race à part… Ils se croient vraiment les rois du monde pour la plupart… Sache une chose Aria, moi non plus on ne me dit pas quoi faire, et certainement pas une vipère avec un égo encore plus gros qu’une citrouille ! Le fil... Je le sens... Il commencer à se couper… Si la pression ne retombe pas rapidement, je ne réponds plus de moi… Le contrôle sera impossible… Et là qui sait ce qui pourrait bien arriver.
Mais heureusement pour moi, et sans que je comprenne vraiment pourquoi, Miss Beurk se recule, et en se retirant les cheveux en arrière, semble se calmer elle-même. Mais qu’est-ce qu’elle me fait là ? Bon, j’avoue ça me permet de rafistolait le fil de mes humeurs, et reprendre un peu le contrôle l’espace d’un instant… C’était juste… Très juste… Mais une question me trotte alors dans la tête… Qu’est ce qui lui prend tout à coup à l’autre blonde ? Elle était prête à me sauter à la gorge, et là elle calme le jeu ? J’allais bientôt avoir ma réponse.
"Mais on va dire que je suis d'humeur conciliante aujourd'hui, tu as de la chance. Alors, si tu n'as pas le malheur d'en rajouter une couche, oui, j'arrêterais de regarder dans la direction où madame se trouvera à l'avenir. Retour à la case fantôme, satisfaite ?"
Tel un enfant à qui on interdit de toucher un objet, j’ai la soudaine envie d’en « rajouter une couche » comme elle dit, juste pour ne pas perdre face à elle. Mais il faut que je sois intelligente et que je reprenne le contrôle de mes esprits. Je comprends alors ce qu’elle fait, pour le coup, elle est loin d’être bête, ça je ne peux pas lui retirer. Elle sait très bien que la discussion ne peut que mal finir si elle continue ainsi, donc autant l’arrêter… Une sorte d’égalité forcée… Ce n’est peut-être pas plus mal en fin de compte… ça empêchera que je me transforme par accident, en voulant la bouffer !
"Et maintenant, j'ai un cours à rejoindre, si tu veux bien."
Je n’ai pas décroché un mot de toute sa petite tirade, surement car mine de rien, cela s’est passer très vite et intensément… Bon, il y a aussi le fait que si je l’ouvrais, c’était pour ré-enchérir et clairement cela n’aurait pas été une bonne idée… Mais alors pas du tout… Bien que l’envie y soit !
Je me retourne donc et ouvre la porte, je passe la première devant, et m’avance un peu dans le couloir pour laisser la Serpentard sortir de la petite pièce. Mais avant de la laisser tranquille, je ne peux pas partir sans rien dire… C’est plus fort que moi... L’instinct animal encore une fois, obliger d’attaquer quand on nous attaque… Mais bon, avec un peu plus de maitrise de mes émotions, ce n’est pas vraiment froidement que je parle, disons plus un mot de la fin pour tout faire redevenir neutre….
« Dernière chose Beurk, personne ne me dicte également ma conduite. Je marque alors une petite pause. Cependant, la case fantôme nous allait très bien jusqu’à là, et pour éviter une autre entrevue désagréable, il vaut mieux pour nous deux que l’on n’en bouge pas à l’avenir. »
Je fais alors un sourire faux, juste avant de me retourner pour partir finir de me calmer, seule. Je n’oublie pas les regards insistants de la vipère, mais si elle ne recommence pas, et que cela n’est lié en rien à mon secret, il faut que j’arrête d’y penser. J’ai déjà assez de choses à gérer, rien que là pour me calmer sans avoir « d’accident » va s’avérer être une tâche délicate… Un tour dans les arbres prêt du château me semble parfait…
Quoi qu’il en soit, Aria Beurk et moi ne seront jamais amis, de là à dire que l’on est ennemis il ne faut peut être pas pousser… Disons que l’avenir nous dira si l’on arrivera à ne pas se calculer éternellement, comme avant… Ou cet entretien musclé laissera ses traces….
Danse dangereuse de deux secrets entrelaces. Et ca valse. Et ca tangue. Si ca tombe, ca explose. Ne restera alors plus que deux secrets brises.
Mardi 10 Octobre 1995
Manquerait plus qu'elle soit en retard à son cours d'Arithmancie à cause d'une Lionne levée du mauvais pied.
Beurk, de mauvaise foi ? Totalement. Provoquer dans le silence, c'était un passe-temps qu'elle croquait sournoisement de ses canines acérées. Mais pas tout le temps. Ni avec tout le monde. Elle avait ses cibles. Shafiq, celle qui restait calme, impénétrable, aussi intrigante qu’agaçante dans son manque de réactions. Du moins, jusqu'au mois dernier. Wyatt, celle qui était irritable au travers de chacun de ses gestes et ce, pour une liste infinie de raisons mais qui, à l'inverse de la Shafiq, avait un peu trop de mordant. Ce qui en devenait d'un comique ridicule. Du reste, l'ignorance et le snobisme étaient le lot commun qu'elle réservait à la plus grande majorité des autres étudiants, trop fourré dans sa bulle d'antipathie pour consacrer davantage de son attention aux autres.
Puis, il y avait eu Elyana et son aura de stress qui avait débarqué de nulle part en ce début d'année pour engluer d'un liquide opaque la bulle d'Aria. Dès que les deux adolescentes étaient trop proches, l'Empathe ne pouvait plus l'ignorer. L'anxiété de la Renarde venait ébranler ses barrières telles une violente bourrasque de vent imprévue. Une tornade qui attirait à elle le regard accusateur d'un océan perturbé. Le tsunami d'iris vagabonds.
Malgré elle, Aria l'avait cherché. Cette confrontation, elle l'avait provoqué. Sans la désirer. Les conséquences d'une perte de contrôle trop fréquente, trop régulière. La sous-estimation d'une Gryffondor silencieuse, qu'elle avait jugé aussi insipide qu’inoffensive. Elle s'était trompée. Et cette erreur allait la mettre en retard.
Celle à la chevelure platine avait amorcé un mouvement vers la porte quand l'autre blonde se décala pour tourner d'elle-même la poignée. Elle sortit en première. La pression qui enserrait le cœur de la Beurk sembla se relâcher d'un coup quand elle mit à son tour les pieds hors de cette pièce exiguë où tout l'oxygène semblait avoir été aspiré par leur colère partagée. Sleepy se tourna vers elle pour une ultime réplique :
- Dernière chose Beurk, personne ne me dicte également ma conduite.
La Vipère détourna avec lassitude ses prunelles de son interlocutrice pour consulter sa montre. Il lui restait encore quelques maigres minutes pour arriver à l'heure.
- Cependant, la case fantôme nous allait très bien jusqu’à là, et pour éviter une autre entrevue désagréable, il vaut mieux pour nous deux que l’on n’en bouge pas à l’avenir.
L'Empathe daigna adresser un dernier regard à la Renarde. Le sourire surjoué de cette dernière appuya un peu plus sur ses nerfs et elle se contenta de plisser les yeux en réponse. Elle l'observa se retourner et s'en aller, le visage toujours crispé. Puis, elle lâcha un long soupir et ses épaules s'affaissèrent lourdement. Mais, pas le temps de réfléchir à tout ça, elle allait être en retard.
La Cinquième année s'activa à travers les étages du château et atteignit sa salle de cours in extremis, avec un essoufflement qui ne lui était pas coutumier. Elle gagna sa place au moment où le professeur prit la parole. Elle sortit ses affaires hâtivement, au rythme des pulsations de son cœur agité.
Son manuel d'Arithmancie n'était pas dans son sac. Sa langue claqua contre son palais. Son voisin de table la toisa. Elle lui lança un regard venimeux.
Elle mit un moment avant d'arriver à se concentrer, le faciès d'une Sleepy enragée restant planté dans son esprit, juste à côté d'une liste mentale de maléfices qu'elle adorerait lui faire subir. Mais il n'en serait rien. Un accord était un accord. Parole de Vipère.
FIN
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