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TW - EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Troisième partie | La Cage

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Sam 20 Juin 2020 - 15:34
This is Halloween ! - La CageTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !


Sa charge sur l'épaule, le clown parvenait à avancer rapidement dans les allées sombres de Pré-au-Lard. La force de l'habitude. Il savait précisément où il allait. Il savait précisément pourquoi il y allait. Il savait précisément ce qu'il allait y faire. Il avait une galerie d'art à compléter, une œuvre à façonner. La perfection à l'état brut, une création d'un artiste invisible qui marquerait les esprits. Le japonais était parfait pour cela. Un pianiste. Un musicien. Et un pays possédant de nombreuses croyances. Dans quelle direction partirait-il ? Peut-être pourrait-il lui demander son avis, comme il l'avait fait avec Yggdrasil ? Non, c'était une mauvaise idée. C'était parce qu'il en était venu à apprécier la toile et non plus l'esquisse de son pinceau qu'elle avait pu s'échapper. Parce qu'il n'avait pas été assez vigilent. Elle avait pu en profiter pour lui fausser compagnie. Une œuvre qui, à jamais, serait inachevée. Un véritable gâchis. Il refusait que cela arrive à nouveau.

La vieille bâtisse se dessina bien vite dans l'horizon. Alors qu'il continuait sa route de plus en plus pressé, un véritable sourire fleurit sur ses lèvres. Un sourire dans le rictus du clown. Bientôt, Sessho Shinmen se réveillerait et comprendrait. Il l'avait observé pendant des heures. Il connaissait ses habitudes, ses qualités, ses imperfections. Il connaissait ses amis et son amour pour le dialecte muet. Il savait où il se rendait pour boire son thé durant les week-end à Pré-au-lard, ou encore avec qui il passait du temps à Poudlard. Callum Victorio. Hiverna Rosely. Merlin Shafiq. Aria Beurk. Joris de Beauvoir. Tabata Wyatt. Eileen King. Oui, Sessho et lui étaient intimes. Le Japonnais allait bientôt l'apprendre. Ce n'était pas sa cible, cette nuit, initialement. Il était seulement sur la liste. Cependant, il n'avait pas pu résister. La tentation était trop grande. L'ouverture était parfaite. Un coup, un impact, un corps qui tombe et il se retrouvait à le traîner. Il allait adorer ce moment. Il en ressentait déjà l'excitation. Il en avait la chair de poule.

Il rentra dans la Cabane Hurlante sans aucun problème. Il savait où il était simple de retirer les planches pour s'y glisser à plusieurs. Ses pas l'amenèrent directement vers la cave. Là-bas se trouvait l'entrée du passage secret menant à Poudlard, mais surtout toute son installation. C'était rustique, mais suffisant. Une table, des chaînes et des instruments artistiques. L'atelier parfait pour écrire sa haine. L'imperfection de ce monde était répugnante.

Sans ménagement, il déposa le corps sur la table, l'allongeant sur le dos. Puis, avec précaution, il enferma les poignets et les chevilles de son otage. Ses doigts effleurèrent différents instruments la minute d'après, puis il s'arrêta sur les ciseaux. Il s'en empara avec toute l'avidité que son esprit malade pouvait lui fournir. Après ça, il commença à découper le haut de l'adolescent pour laisser la peau de son torse à nue. Il commençait déjà à avoir une idée et l'impatience grandissait, mais il avait son rituel à respecter. Comme avec tous les autres, il allait lui parler, décrire ce qu'il lui ferait subir. Voir le voile dans son regard, l'horreur sur son visage et lui murmurer, lui avouer à ce moment précis où il était. Lui expliquer que, non, personne ne viendrait les chercher. Des hurlements venant de cette cabane était habituelle durant la nuit. Ainsi, ils avaient du temps. Un temps précieux à mettre à profit.

« Il est l'heure de se réveiller. », chantonna le meurtrier d'une voix guillerette, tout en venant placer, sur le nez de sa victime, un torchon imbibé d'un produit que lui-même ne saurait réellement identifier.

Il ne savait pas exactement de quoi il s'agissait, mais il savait que ça fonctionnait. Ce n'était pas la première fois qu'il s'en servait et, comme il s'y était attendu, le garçon papillonna des yeux. Bien, très bien, pensa-t-il. Il ne restait plus qu'à lui laisser quelques secondes pour reprendre ses esprits et comprendre dans quelle position il se trouvait. Leur charmante conversation allait pouvoir débuter. Une nouvelle œuvre à exposer au monde serait bientôt retrouvé aux Trois-Balais.

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Hors-RP

Chère victime du kidnappeur,

1. Ceci est un RP d'actions et de réflexion. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines — sauf pour les deux premiers passages, où le MJ passera après 1 semaine —, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Le but de ton personnage est de trouver la bonne méthode pour s'échapper ou convaincre le tueur de le relâcher. Tu ne peux pas utiliser la magie, car tu n'as pas ta baguette. Tu peux cependant tenter des actions physiques. Pour ce faire, tu devras lancer des dés, 1 seul par post maximum, et la réussite de celui-ci sera déterminé >>ICI<<. Attention, dépendant des actions, le tueur peut également effectuer des jets de dé qui détermineront s'il remarque, ou non, tes manigances.

Victime :

- Sessho Shinmen

À ta plume,
Le Maître du Jeu.
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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
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Mer 24 Juin 2020 - 22:56

This is Halloween
Te reverrai-je un jour douce amie, douce patrie ? Comble-moi de tes fleurs enneigées. De tes rêves avortés.
La maison était endormie. Personne à l'horizon. Nulle âme en peine rôdant dans les couloirs. À l'abri dans la chaleur d'un cocon de laine, Sessho frotta le bout de son nez de sa paume glacée. Il ne cessait de neiger au-dehors. La Lune, délicat astre arrondi, lui offrait un spectacle qu'il ne s'était lassé d'admirer. Les flocons dansaient. Le vent, musique régulière les faisait valser. Un peu à droite. Un peu à gauche. Sous ses yeux grands ouverts, leur bal se poursuivait. En tailleur sur le tatami d'une chambre trop vaste, il s'était trouvé un refuge. Loin de son lit. Loin du marchand de sable, fuyant ses grains, ses fausses promesses d'un repos paisible. La bouche tordue d'une moue contemplative, il se laissa aller à des rêveries monotones. Apaisantes.

L'ennui le gagnait. Depuis combien de temps n'avait-il pas quitté son observatoire ? Au travers de la porte de toile entrouverte, il ressentait sur ses joues rougies, la caresse d'une brise hivernale. L’étreinte silencieuse d'une météo capricieuse. Ses cils s'abaissèrent lentement, et il se laissa choir sur son coussin. Sa tempe rebondit sur les plumes recouvertes. Les buissons avaient perdu de leur verdure. Les branches mourraient. Elles s'endormaient. Se laisser aller à la quiétude d'une hibernation. Comme les bassins et ses merveilleux occupants. Ses amis. Ses compagnons. Les batraciens dont il suivait le parcours avec attention. Les êtres aquatiques et leurs écailles luisant sous la clarté lunaire. Lascivement, il accrocha son regard pensif à sa pointe. Port de ses songes. Amarrage de mille bateaux chargés. D'avenir. De demandes avortées. De révolte éphémère. De sagesse en devenir. C'était quand même beau le ciel et ses étoiles. C'était quand même beau la neige et ses aléas. C'était quand même beau la vie.



Ses paupières papillonnèrent doucement. La douleur enflait. De la nuque jusqu'au front. Les pupilles voilées d'un choc qu'il ne se souvenait pas avoir perçu ou ressenti, il traça faiblement les contours d'une flaque d'eau qui éclaboussa le bout de ses doigts. La boue tâcha ses ongles. Il pleuvait. L'odeur tapissa ses narines dilatées sous une inspiration rauque, difficile. Il peine à renifler. L'électricité d'un orage futur dressa ses cheveux. Son kimono devait être taché. Okaasan en serait fâchée. Confuse d'une telle maladresse. D'un affront à ses origines. Il penserait à s'excuser lorsqu'il le lui avouerait, incapable de lui mentir. Un sillon quitta la cime de l'ébène de sa chevelure. C'était épais. Sa vision se rétrécit devant son avancée, l'opaque d'un filtre la rétrécissant à une faible lueur. Un faisceau dans le brouillard.

La saturation rendit la goutte plus sombre. Plus noire. Moins vive de son enveloppe sanglante. La gorge nouée d'une nausée angoissée, il voulut amena ses phalanges à son visage devenu livide. D'un centimètre, son coude se plia, avant de retomber lâchement. Dépourvu de force. D'entrain. Les questions voulaient l'abreuver, construire un nid derrière le reflet incertain d'une cascade en perdition, d'un champ de bataille déserté. Soumit à une gravité trop puissante, il abandonna contre sa force, sa volonté à le faire plier. Mais ne pas rompre. Le vide aspira les faibles remous d'un balancement continu, saccadé, d'une ascension victorieuse ; l'effluve d'une averse se noya dans ses sens amoindris. Le rouge violent d'une évidence se mêla à la vase d'une mélasse informe, aux griffes de l'ombre le traînant par les chevilles.


Obaasan lui sourit à nouveau, patiemment. À genoux sur l'un des coussins bordant le plateau désordonné d'un échiquier exotique, Sessho grattait sa tête devant son énième défaite. Son roi était encerclé. Cible d'une attaque groupée, parfaitement organisée. Les lèvres pincées d'une moue défaitiste, c'est en détournant les deux qu'il détourna les yeux d'un jeu en sa défaveur. Les troupes du Général d'argent frappaient à sa porte, sonnant le glas d'une heure volée au temps, à l'avide poigne d'un ennui enfantin.

« Allons, Sessho, joue s'il te plaît. », lui demanda-t-elle doucement, l'invitant à une ultime défense d'un geste de la main. Mollement et à contre cœur, il contempla les pièces et lances brandies en sa direction.

« Pourquoi faire, Obaasan ? », de mauvaise foi, il désigna boudeur l'avancée d'une armée impérieuse sur le damier. Parfaite alternance en quinconce. Cinq flèches se déversant sur des alliés démunis. « J'ai déjà perdu de toute manière. », avec humeur, il s'autorisa à croiser les bras sous son indulgence.

Pacifiquement, elle ne laissa échapper aucun rire. Aucun son. Si ce n'est un sourire. Un soupir traduisant sa bienveillance face à une jeune pousse voulant empiéter sur le plant voisin. Elle joignit ses mains sur ses cuisses, lissant de ses paumes tremblantes les plis d'un kimono fleuri. Elle inspira après un instant. Lui, il grogna d'une frustration encore inconnue.

« Sessho... », l'appela-t-elle au calme en secouant ses mèches grisonnantes avec tempérance. Comme un baume sur une plaie, le cataplasme de sa sagesse soulagea la brûlure de son agacement. « Une victoire ne réside pas dans l'absence d'obstacle, ou dans un plateau sans tâches. », elle marqua une pause, une trentaine de secondes pour laisser les mots couler. « Mais dans l'absence de regret d'un combat que l'on sait avoir mené jusqu'au bout. »



L’ammoniaque d'une entité ténébreuse le tira de la lourdeur d'un souvenir dilué, incomplet. Le tablier de shōgi laissa sa place à la forme partielle, encore floue, d'un plafond troué, aux poutres grinçantes, imbibées d'une humidité témoignant d'un vécu, d'un passé lointain, encore ancré. La moisissure brouilla son odorat, feinté par la toxicité d'un produit qu'il ne pouvait identifier, reconnaître. La sécheresse de son œsophage le fit tousser. La douleur oubliée, honnit par un réveil brutal, se raviva en écho. Le bruit assourdissant de sa propre respiration hachée, les percussions d'un cœur affolé.

L'onyx de ses lucarnes quitta les imperfections d'un toit s’apprêtant à s'écrouler pour apprécier son environnement. La surprise. Le froid d'une nudité partielle n'eut pas le temps de tétaniser ses muscles, qui, par influx nerveux se crispèrent sous un effroi croissant. L'horreur l'empêcha de respirer. De ciller face à l'amusement grandissant d'un bourreau déjà rencontré. Le sumo protecteur de sa terreur latente contra de ses bras puissants le cri qui mourut dans un halètement. Barrière mentale instinctive qui ne put contenir la chaleur cuisante qui secoua ses mains, ses poignets, ses orteils et chevilles dans un recul empressé. Peine perdue. Le tintement des chaînes carillonna à ses tympans affûtés.

Clinc. Clinc.

Prison soigneusement préparée pour un effet qui ne se fit pas attendre. Le brasier d'une adrénaline l'invitant à la fuite, se figea dans ses veines sous le glacier d'une panique givrante. Un courant d'un arctique émotionnel se déversa de sa tête à ses pieds, le contraignant à l'immobilité la plus totale. L'animal sommeillant en lui l'encouragea à une mort artificielle, simulée, préférant un trépas sans douleur, sous le confort d'une obscurité désirée. Sa raison, elle, représentation d'un samouraï inébranlable, le guida en replis, dans les tréfonds d'une grotte pensée et construite à son avantage. Là-bas, il y retrouva l'enfant terrifié, bête de foire pour l'esprit fragmenté d'un malade l'ayant fait victime. En spectateur d'une scène ahurissante d'un surréalisme dérangeant, il sentit les tremblements de ses membres s'estomper. Son cœur marqua un temps d'arrêt, une dernière vague dans un thorax enserré d'un étau.  

« Joyeux Halloween, Monsieur le Clown. », fit-il avec un calme sous les encouragements d'un guerrier muet. Sa bouche laissa passer un soupir, expiration contrôlée l'enracinant sous le flot continu d'une cascade en pleine négation.

« J'ose espérer que la soirée fut bonne pour vous, et je renouvelle mes excuses pour vous avoir bousculé. », patient, il se força à un sourire fin, d'une compréhension inattendue. Après une déglutition discrète, il tourna une œillade vers les instruments alignés. Le shinobi dissuada la tétanie de s'installer.

« Et je suis navré que nous soyons arrivés à de telles extrémités, Monsieur. Peut-être pouvons-nous en discuter calmement dans l'espoir de trouver un compromis ? », finit-il en revenant à son interlocuteur.

Plier, mais ne pas rompre. Il existait plus d'une attaque. Plus d'une offensive. C'était ainsi que Obaasan lui avait appris à jouer.
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Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

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Sam 27 Juin 2020 - 11:54
This is Halloween ! - La CageTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
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In this town of Halloween !


La peur. La terreur. Le parfum que dégageait cette émotion était exquis. Il s'agissait du premier coup de pinceau sur une nouvelle toile. Une œuvre que le monde découvrirait bientôt. Le meurtrier esquissa un rictus sauvage quand il vit le pauvre garçon se débattre. C'était succulent. Un délice dont il ne pouvait plus se passer. Il avait essayé, après sa première sculpture. C'était mal, lui avait soufflé sa conscience, mais il n'avait pas su résister. Encore et encore. Jusqu'à ce soir. C'était Halloween. La fête parfaite pour offrir une nouvelle âme aux morts. Pour offrir à cet élève une fin sublime. Il allait le rendre beau, bien plus qu'il ne l'avait jamais été.

Le délice prit fin brutalement. Une brusquerie qui le fit presque sursauter. L'Asiatique arrêta de se débattre. Il tourna le regard dans sa direction. S'il avait vu la frayeur dans ses iris, elle avait déserté ses traits. Il ne restait plus qu'un calme troublant. C'était la première fois que la matière première d'une de ses créations réagissait de la sorte. Que devait-il faire ? Il n'y était pas préparé. Ils avaient tous les mêmes réflexes, les mêmes répliques.

- Joyeux Halloween, Monsieur le Clown.

Lui, ce n'était pas le cas. Comment cet être pouvait-il restait aussi serein dans une situation comme la sienne ? Le kidnappeur arrêta de bouger, ne fit plus aucun geste. Jusqu'à cligner des yeux. L'excitation reprit le dessus. Il jouait la comédie. Un acteur hors norme, mais ce n'était pas assez pour le duper. Comme les autres, il allait supplier. Comme les autres, il allait le menacer. Comme les autres, il finirait par pleurer et le maudire.

- J'ose espérer que la soirée fut bonne pour vous, et je renouvelle mes excuses pour vous avoir bousculé.

Pour la seconde fois, il ne répliqua pas. Il ne devait pas se laisser distraire, il ne devait pas se faire avoir. Il ne devait pas le laisser embrumer son esprit. Le garçon face à lui était doué, mais ce n'était qu'une façade. Une façade qu'il allait briser. Et seulement après avoir détruit son monde, il prendrait plaisir à en reconstruire un. Un univers parfait. Un spectacle inégalable.

- Et je suis navré que nous soyons arrivés à de telles extrémités, Monsieur. Peut-être pouvons-nous en discuter calmement dans l'espoir de trouver un compromis ?

Toujours enfermé dans sa spirale, le clown attrapa l'un des instruments. Un scalpel. Il se mit à jouer avec, le faisant passer entre ses doigts avec une certaine dextérité. Bien sûr qu'il voulait discuter. Il devait savoir ce que l'Asiatique préférait. S'il devait détruire ce monde horrible de mensonges que le garçon lui servait, ce n'était que pour le métamorphoser en un univers radieux, empli de vérités. Un nouveau sourire, aussi abominable qu'il était amusé, prit place sur ses lèvres maquillées.

- Nous allons parler.

Il balaya d'un revers de main, à la fois physique et mental, le reste des mots du japonais. Puis il chercha à contrôler les tremblements de sa voix. L'excitation était à son comble, mais c'était son désarroi face à ce qu'il s'efforçait de voir comme des faux-semblants, sans vraiment y croire lui-même, qu'il voulait camoufler.

« Dis-moi, garçon, qu'est-ce que tu préfères entre un hommage à la musique et un hommage à ta culture ? »

L'interrogation la plus importante était prononcée. Il ne restait plus qu'à attendre la réponse de sa future victime, bien qu'il ne le voyait pas ainsi. Non, ce n'était pas des victimes. Les victimes étaient ceux qu'il délaissait, qu'il oubliait au profit des âmes qu'il sauvait de ce monde écœurant. Les réactions de toutes ses œuvres le lui avaient prouvé à maintes reprises.

Ce n'était pas le cas du garçon. Pour l'instant. Un bon point pour lui ? Ce n'était pas encore certain.

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1. Ceci est un RP d'actions et de réflexion. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines — sauf pour les deux premiers passages, où le MJ passera après 1 semaine —, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Le but de ton personnage est de trouver la bonne méthode pour s'échapper ou convaincre le tueur de le relâcher. Tu ne peux pas utiliser la magie, car tu n'as pas ta baguette. Tu peux cependant tenter des actions physiques. Pour ce faire, tu devras lancer des dés, 1 seul par post maximum, et la réussite de celui-ci sera déterminé >>ICI<<. Attention, dépendant des actions, le tueur peut également effectuer des jets de dé qui détermineront s'il remarque, ou non, tes manigances.

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Mar 14 Juil 2020 - 18:08

This is Halloween
Te reverrai-je un jour douce amie, douce patrie ? Comble-moi de tes fleurs enneigées. De tes rêves avortés.
La peur est comme un poison. Il le sait parfaitement. Okaasan le lui a enseigné. Il coule, éclot dans ses veines, dans ses silences, dans ses regards muets. Ses doigts se crispèrent sous le claquement des chaînes à ses poignets. Le tintement résonna lourdement. Comme les cloches d'une cathédrale avant son enterrement. N'est-ce-pas ce qui lui est proposé ? La lente et douloureuse agonie d'une œuvre imparfaite. Le sourire fou d'un artiste contestataire. Peut-il le comprendre ? Discerner sous son esquisse impatiente, l'éclat dément d'une prise de conscience ? D'un sursaut de clémence ? Les pétales d'un regret, d'un remord ? Les raisons d'un acte irréversible. Les pièces d'un puzzle éparpillé, qu'il allait devoir assembler.

Le samouraï de ses terreurs refoulées le décala, le plaça en retrait. Spectateur impuissant d'un échange glaçant. L'eau de ses émotions purifiées l'apaise, le calme. Son cœur se claqua sur ses délicats remous. Sur ses vagues harmonieuses. Ses muscles se détendirent, et ses ongles malmenés par sa nervosité impulsive raclèrent le bois de sa prison. Une ultime fois. Ses lèvres scellées d'une grimace avortée s'ouvrirent sur des amabilités. Des convenances. De la politesse sincère. Son rang se rappelait à lui. À ses pensées. À ses réflexes. Sourire. Dire bonjour. Dire bonsoir. Dire merci. Dire au revoir. Des ordres données à la baguette qui le dicte, le guide sur un plateau où les pions adverses lui sont impénétrables. Inaccessibles. Imprévisibles.

La peur est un poison. Il s'en rappelle. Il se souvient. De ses soirées à déambuler. De l'okami de ses cauchemars. De ses sursauts. De ses pardons. De l'amusement carnassier d'un prédateur insatiable. De l'ombre féminine sur un manteau laiteux. D'une beauté angoissante. Et des gouttes sur son visage. La pluie s'ajouterait-elle à la rivière poisseuse de l'hémoglobine de ses démons secrets ? Le son de l'orage faisant grincer les planches, le renverrait-il sur la dureté d'une table ? A son reflet dans le miroir d'une lame ? Ses yeux s'accrochèrent à l'onyx de l'acier. Une seconde. Un instant. Il y vu le sillon sanglant d'une erreur, d'une inattention sécher à la cime de ses cheveux. La croûte craquelée d'une chute sur son arcade. La douleur sourde d'un coup. De l'adrénaline revenant par secousse.

« Nous allons parler. »

Il inspira. Doucement pour ne pas crier. Pour ne pas hurler. Pour ne pas sangloter. Le guerrier protecteur de ses pensées inavouées l'arma d'un sabre métaphorique. Le courage. La patience. Celle qui l'empêcha de trembler. De ciller devant la joie revenue d'un clown dramatique.

« Dis-moi, garçon, qu'est-ce que tu préfères entre un hommage à la musique et un hommage à ta culture ? »

Les mots restèrent bloqués au fond de sa gorge. Une enclume d'horreur qui bloqua sa respiration. Ses expirations saccadées. Il comprenait. Il commençait à comprendre. À saisir. À voir. À sentir. Sa bouche s'arqua d'un « o » l'enjoignant à souffler. À chasser les griffes lui retournant l'estomac, comprimant ses intestins, sa poitrine, son cœur lacéré. La peur était un poison. Un venin qui l'étouffait. Le faisait suffoquer. Le rappel d'un nez rouge. De ses poignets enserrés. Du vent sur sa peau frissonnante. De l'éclair qui zébra la pièce surmontant son corps ankylosé. Sessho laissa planer un silence, retraçant les contours d'un visage faisant naître en lui la bile d'une situation désespérée. Ses sourcils quittèrent leur ligne, leur neutralité, pour s'aplatir d'un abandon de surface. Okaasan avait raison. Elle avait toujours raison. D'un recul pouvait naître une avancée. Une victoire.

« Est-ce pour cela que vous m'avez choisi, Monsieur le clown ? », ses pupilles remontèrent au creux de celles de son homologue.

« L'une ou l'autre vous intéresse ? La musique adoucit, elle ne blesse pas, ne tourmente pas. Ne trouvez-vous pas le son du piano apaisant ? », une nouvelle pause, une nouvelle attente, comme un pas, une main tendue pour l'inciter à reculer. Il n'était jamais trop tard.

« Ma culture ne prône pas la violence, mais l'harmonie. Entre l'homme et son loup. Sa férocité. Sa rage. Sa haine. Avez-vous trouvé ce point, Monsieur ? Cette frontière, cet accord tacite entre la bête et vous-même ? », une demande susurrée, la paume vers le ciel devant un cerbère enragé.

« Je pourrai vous y aider. Vous n'êtes pas obligé de la laisser gagner. »

La peur est un poison, Sessho. Elle existe en chacun de nous. Si tu es terrifié, n'oublie pas qu'il l'est certainement aussi. Il n'oubliait pas.
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Sessho Shinmen
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Sessho Shinmen

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Lun 20 Juil 2020 - 20:11
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Il attendait, le scalpel passant entre ses doigts avec une agilité inattendue. La future réponse du garçon était d'une importance capitale. Sa future œuvre devait s'en doutait, le comprendre, car il pouvait discerner, bien que moindre comparé à d'habitude, sa peur qui transperçait son masque. Un calme que le tueur appréciait, sans en comprendre la raison. Mais ce n'était qu'un masque. Des faux-semblants. Des mensonges. Il détestait cela. Son rôle était de révéler la vérité. Une vérité artistique, brutale, mais éternelle. Ça, il aimait.

- Est-ce pour cela que vous m'avez choisi, Monsieur le clown ?

C'était la première fois qu'une de ses victimes, même s'il n'aimait pas ce terme, le questionnait de la sorte. Les autres hurlaient des pourquoi, avant de le supplier. Ils espéraient bêtement une clémence qu'ils n'auraient pas. Le garçon avait l'air de comprendre que son destin était déjà scellé : il ne se débattait pas, ne cherchait pas à s'enfuir. C'était appréciable.

Peut-être que c'était pour cela qu'il refusait de montrer sa peur, et préférait laisser transparaître sa curiosité ? Après tout, quitte à mourir, au moins pouvait-il espérer apprendre ce qui avait poussé le clown à le choisir lui plutôt qu'un autre. Ça aussi, c'était appréciable.

Il hocha la tête, tout en continuant de jouer avec l'instrument, avec son pinceau, laissant l'autre transpercer son regard sombre, fiévreux, fou d'une appréciation future.

- L'une ou l'autre vous intéresse ? La musique adoucit, elle ne blesse pas, ne tourmente pas. Ne trouvez-vous pas le son du piano apaisant ?

Un froncement de sourcils. La musique elle-même ne blessait pas, n'était pas créé dans ce but, comme les arts dans ce monde. Ceux qui les exploitaient, par contre, étaient des monstres. Des êtres abjects. Et ceux qui se laissaient manipuler ne valaient pas mieux à ses yeux tourmentés.

Une des raisons qui l'empêchaient de se voir dans un miroir : il fut un temps où lui aussi avait voulu se faire exploiter, avant de se faire rejeter à cause de sa différence. Alors il avait pris une décision, et même si c'était un raccourci inconscient, s'il ne pouvait atteindre les monstres, il pouvait offrir une fin digne aux artistes avant de les voir se métamorphoser à leur contact.

- Ma culture ne prône pas la violence, continua le garçon, mais l'harmonie. Entre l'homme et son loup. Sa férocité. Sa rage. Sa haine. Avez-vous trouvé ce point, Monsieur ? Cette frontière, cet accord tacite entre la bête et vous-même ?

Un nouveau froncement de sourcils. Le tueur ne comprenait pas. Et ce qu'il ne comprenait pas finissait toujours par l'énerver, le frustrer. Il grinça des dents et, passif jusque-là, s'immobilisa une seconde, avant d'attraper le manche férocement. En quelques enjambées, il se retrouva à côté de sa proie. Aujourd'hui, il était le maître des lieux. Il décidait. Ce gamin ne devait pas l'oublier.

- Je pourrai vous y aider, continua le Shinmen. Vous n'êtes pas obligé de la laisser gagner.

Jusque-là, son calme et sa politesse incompréhensible l'avaient presque apaisé. À présent, ils attisaient les flammes qui bouillonnaient en lui. Avec une maîtrise parfaite de son corps, il grimpa sur la table de métal et se plaça à califourchon au-dessus du sang-pur. Sa main gauche posée à côté de la tête de son hôte, il se maintint dans cette posture et approcha la lame de son cou. Il l'immobilisa à quelques centimètres de son oreille gauche. Ce fut d'un murmure qu'il prononça les mots suivant :

- Et comment est-ce que tu comptes t'y prendre alors que tu ne me connais pas, que tu ne sais pas qui je suis ?

Le silence qui suivit fut tendu. Il était évident à son regard, plus dément qu'il ne l'avait été jusque-là, qu'il n'avait pas terminé.

- Que tu ne sais pas pourquoi, réellement, je fais ce que je fais ? Que tu n'as aucune idée de ce qui me pousse à faire ça ? Tu crois vraiment pouvoir m'aider, toi, un de ces sorciers ?

Un dernier mot craché à la figure du noble. Encore immobile, il attendit sa réponse. Et c'est dans cette attente qu'il trouva interminable qu'il remarqua que, pour la première fois de la soirée, sa main tremblait. D'excitation ? De dégoût ? De peur ? Comment le savoir ? Lui-même n'arrivait pas à le déterminer.

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1. Ceci est un RP d'actions et de réflexion. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines — sauf pour les deux premiers passages, où le MJ passera après 1 semaine —, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Le but de ton personnage est de trouver la bonne méthode pour s'échapper ou convaincre le tueur de le relâcher. Tu ne peux pas utiliser la magie, car tu n'as pas ta baguette. Tu peux cependant tenter des actions physiques. Pour ce faire, tu devras lancer des dés, 1 seul par post maximum, et la réussite de celui-ci sera déterminé >>ICI<<. Attention, dépendant des actions, le tueur peut également effectuer des jets de dé qui détermineront s'il remarque, ou non, tes manigances.

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Le Choixpeau Magique
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Lun 20 Juil 2020 - 21:26

This is Halloween
Te reverrai-je un jour douce amie, douce patrie ? Comble-moi de tes fleurs enneigées. De tes rêves avortés.


Parler. Ouvrir la bouche. Attendre. Patienter. Ne pas blesser. Les leçons d'une enfance dorée, choyée se superposèrent à l'urgence d'une situation échappant à son contrôle. À ses aprioris, ses attentes silencieuses. Qu’espérait-il en conversant avec l'esprit fragmenté d'une entité ayant revêtu à ses yeux, sous le monochrome d'une averse, l'éclat terrifiant d'un cauchemar. D'un monstre se tapissant sous son lit. Ses lèvres s'étaient ouvertes sous la douceur de mots choisis avec soin, réfléchi pour ne pas blesser. Pas de "mais" d'avant-propos. Ni de faits transperçant une raison qu'il voulait comprendre. Comprendre pour mieux rester en vie. Était-ce dans ce but qu'Okaasan lui avait enseigné les affres d'une tolérance à double tranchant ? Pour qu'au gouffre s'ouvrant dans son estomac, il puisse trouvait une peine, une excuse, à la démence naissant dans le brasier d'une colère irrépressible.

Devenir l'eau, la rivière d'un incendie. Se faire baume sur une plaie. Bercer de sa tempérance, de sa patience, de son abnégation, les ténèbres engloutissant les bribes d'une bonté avortée, étouffée.  

« Je pourrai vous y aider. Vous n'êtes pas obligé de la laisser gagner. »

Paroles de trop qui allumèrent la brillance d'un navire à la dérive. L'offensive d'un capitaine obscurcit d'une conquête illusoire. D'une folie consumant la fine lueur d'une raison, d'une rédemption. D'un pourquoi pas. D'un plus tard. D'un pour une fois. Les muscles de Sessho se tendirent à cette vision, et inconsciemment, son corps marqua un recul. Ses entraves claquèrent contre la table, pour la troisième fois. Il avait froid. Ou chaud. Il ne savait plus. Engourdis de ses sens parasités d'émotions enchaînées, il chercha à décaler son menton, lui offrant stupidement sa gorge, pour que d'une entaille, il puisse parvenir à ses fins. Les jambes de son bourreau l'entourèrent, en prison continue, renforcée. Et c'est en s'osant à contempler la soif colérique scintillante dans son regard discernable, qu'il sentit son cœur fondre dans ses entrailles distordues. Il ne le sentait plus battre. Comme au ralenti, il retraça la lame qui à nouveau, lui renvoya sa peur refoulée, palpable dans un contrôle vacillant.

Allait-il mourir ? Allait-il en finir ? Peut-être n'allait-il pas revoir la floraison annuelle des cerisiers bordant le parc de l'ancien empereur. Peut-être ne pourrait-il pas profiter des festivités d'une nouvelle ère sous le couvert de superstitions ancrées. Peut-être qu'il ne pourrait plus déguster la saveur amère d'un thé fraîchement préparé. Peut-être qu'il ne sentirait plus la flagrance d'une pâtisserie associée à la fraîcheur d'une brise estivale. Peut-être qu'il ne pourrait plus se complaire dans la caresse attendrie d'une mère dans sa chevelure. Oui, peut-être qu'il ne la reverrait plus. Qu'il ne retrouverait plus la chaleur d'une maison, d'un chez lui dont il avait la sensation aigre, le regret, d'un temps trop court, d'une oisiveté ne lui ayant pas permis d'enfermer dans un écrin ces instants si précieux, si cher à son cœur.  

La pointe du scalpel s'immobilisa près de son oreille, si proche qu'il pouvait en sentir les tremblements. Ses paupières s'abaissèrent d'une résignation en demie teinte, contenant les perles salées souhaitant fuir de sa vue, ayant achevé de brouiller les contours d'un décor approprié à une finalité sanglante. Isolé. Éloigné de tout. Un plateau truqué dont il ne pouvait plus parachuter aucune pièce. Aucun atout. Aucun tour de force.

« Et comment est-ce que tu comptes t'y prendre alors que tu ne me connais pas, que tu ne sais pas qui je suis ? », murmure glaçant qui le força à inspirer. Une respiration déchirant ses poumons de mille aiguilles aiguisées.

« Que tu ne sais pas pourquoi, réellement, je fais ce que je fais ? Que tu n'as aucune idée de ce qui me pousse à faire ça ? Tu crois vraiment pouvoir m'aider, toi, un de ces sorciers ? », mots crachés, dégoût jeté en pleins visage. La faiblesse d'une mise à l'écart. D'une différence.

Qui était-il ? Sans accepter. Sans rejeter. Sans cautionner. Sans acquiescer. Sans juger. Comprendre. Les relents d'une éducation, d'une leçon, l'encouragèrent à déglutir, avaler la peur formant une boule dans sa tranchée, le contraignant à un silence de plomb. Elle se dissipa en partie. Et ce sont deux iris brillants qu'il posa sur son geôlier, les lèvres agitées des spasmes d'une situation désespérée. D'une compassion dévorant les échos d'une survie sur un fil.

« Vous avez raison. », articula-t-il la voix posée, chevrotant d'un sanglot au bord des yeux. « Vous avez raison. Je ne suis personne. », répéta-t-il avec plus de conviction, funambule traversant sans attaches le vide sous ses pieds. « Je ne suis personne pour affirmer vous connaître, pouvoir vous aider. »

Il laissa traîner un silence pesant, alourdissant le poids sur ses hanches. Enclume lui donnant la sensation de s'enfoncer, de ne faire qu'un avec sa tombe, fosse commune donnant sur un plafond le narguant de sa vétusté.  

« Monsieur, je ne veux pas mourir. », il inspira péniblement sous les vagues de son aveux. « Sans doute est-ce égoïste, mais je ne veux pas mourir. », une larme quitta ses cils pour rejoindre sa tempe. Sillon salé qui étala les traces brunes d'une blessure coagulée.

« J'aime ma famille. Ma mère. Mon frère. Mes amis. J'aime le monde. J'aime la vie. Connaissez-vous cela, Monsieur ? Avez-vous pu aimer et être aimé autant que vous le méritiez ? », il renifla la souffrance d'une tirade déliant les barrières imposées, sous le dernier sursaut avant un plongeon terrifiant.

« Vous devez tant souffrir pour vouloir cela. Je ne vous en veux pas. J'ai de la peine pour vous. », ultime main tendue, compassion, délivrance et bienveillance dans une nouvelle larme. Pour qui ? Pour lui-même ou pour les démences justifiées d'un clown triste ? Sans doute les deux à la fois.
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Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

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Lun 27 Juil 2020 - 20:17
This is Halloween ! - La CageTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Bien qu'il la voulait immobile, sa main n'arrêtait pas de trembler. L'attente indéterminée entre ses mots et ceux que le garçon en dessous allait prononcer le rendait plus nerveux qu'à l’accoutumé. Il savait qu'il ne risquait rien. Le sorcier était attaché, n'avait aucun moyen de s'échapper, et même si quelqu'un finissait par le retrouver, il serait déjà mort, incapable de parler, de dire ce qui lui était arrivé. Ces mages se reposaient trop sur la magie. C'était pour cela qu'ils ne parviendraient jamais à mettre la main sur lui. Il était intouchable. Et pourtant, dans un moment comme celui-ci, il n'arrivait plus à y croire. Pas totalement. Parce que la réponse de l'Asiatique scellerait en partie son destin. Parce qu'il pouvait retourner ses propres convictions contre lui. Comme elle. Comme la Nordiste.

Ce n'était qu'une simple erreur de parcours. Rien de plus. Il n'avait pas à s'inquiéter pour si peu. Il ferait même mieux. Dès le lendemain, il la retrouverait, la suivrait à nouveau, la trouverait. Il achèverait son travail. Il n'avait pas le droit de laisser une œuvre inachevée. Il n'avait pas intérêt à laisser cette personne en vie.

- Vous avez raison, affirma le prisonnier, sa voix hachée d'un sanglot étouffé. Vous avez raison. Je ne suis personne.

Ce n'était pas les phrases qu'il avait espérées, mais il reconnaissait sa place. Ce n'était pas la réponse, au fond, qu'il aurait aimée entendre, mais le japonais était suffisamment intelligent pour ne pas provoquer sa colère avec un mensonge.

- Je ne suis personne pour affirmer vous connaître, pouvoir vous aider.
- C'est vrai. Tu n'es personne. Personne. Seulement une de ces créatures hideuses.

Les termes étaient violents. Une indescriptible haine s'avouait dans cette simple combinaison de mots. Lentement, le tueur se redressa, puis quitta son assise. De nouveau, il se retrouvait debout à côté de la table. La main du clown ne tremblait plus du tout. Parce que cet adolescent se montrait raisonnable ? Suffisamment intelligent pour comprendre sa position ? Il ne savait pas, mais c'était mieux ainsi. Il allait pouvoir se mettre au travail. Il commença à approcher le scalpel de son oreille droite, prêt à commencer une œuvre inédite. Il se stoppa dans son mouvement, ses sourcils se fronçant sous le nouvel assaut de sa victime.

- Monsieur, je ne veux pas mourir, dit-il et le tueur s'apprêta à répondre avec ironie, mais s’interrompit quand le Serdaigle reprit. Sans doute est-ce égoïste, mais je ne veux pas mourir.

Il reconnaissait que lui refusait son travail, l'œuvre de toute sa vie, était égoïste ? Ce garçon était définitivement bien différent des autres. Bien différents des toiles qu'il sculptait pour en faire de magnifiques spectacles à observer, à découvrir. Cependant, il n'avait pas le droit de se détourner, encore, de son objectif. Il reprit sa prise. Sa main tremblait à nouveau. Frustration.

- J'aime ma famille. Ma mère. Mon frère. Mes amis. J'aime le monde. J'aime la vie. Connaissez-vous cela, Monsieur ? Avez-vous pu aimer et être aimé autant que vous le méritiez ?

Ce fut avec un mouvement de recul qu'il accueillit ces mots, comme des brûlures insupportables. Il grinça des dents. Son regard se durcit. Lui aussi, il avait aimé sa famille, avant qu'elle le chasse comme une abomination. Lui aussi, il avait aimé le monde, son monde, avant qu'une simple lettre qui n'était jamais arrivée lui arrache son existence. Lui aussi, il avait été aimé et apprécié, avant que des mots sur un parchemin inexistant viennent gâcher sa parfaite petite vie qui aurait été misérable et pathétique. Aujourd'hui, il voyait enfin la vérité. Grâce à eux, grâce à leurs refus, grâce à leur abandon, grâce à leurs moqueries, grâce à ces êtres abjects qu'il détestait plus qu'il haïssait son propre reflet.

- Vous devez tant souffrir pour vouloir cela. Je ne vous en veux pas. J'ai de la peine pour vous.

Est-ce qu'il s'agissait de la goutte qui faisait déborder le vase ? Sans doute. Le kidnappeur se recula de plusieurs pas, sa respiration s'emballant à mesure que les secondes défilaient. Jusqu'à ce qu'il hurle.

- Tu n'as pas le droit ! Tu n'as pas le droit d'avoir de la peine !

Ils le haïssaient autant qu'il les détestait. Ils voulaient sa mort autant qu'il désirait la leur. L'art, l'envie d'être admiré, l'envie d'être inoubliable n'était qu'un prétexte. Ce qu'il désirait, c'était voir le regard de ces êtres purs, insouciants, idéalistes, se transformaient sous ses assauts. Comprendre à quel point la souffrance était universel. Ce qu'il voulait, par-dessus tout, c'était leur faire ressentir ce qu'il ressentait tous les jours. Pourquoi ? Pourquoi n'y arrivait-il pas avec lui ? Comme avec elle ? La peur, c'était tout ce qu'il voyait, entrevoyait. Il avait beau jouer, continuer, rien ne fonctionnait. Il était allé loin, avec cette femme, mais rien n'avait pu briser sa bonté. Il avait la sensation que cet homme était du même acabit. Incapable de haïr. Incapable de comprendre. C'était consternant.

Il recula jusqu'à un coin de la pièce. Forcément, il s'y prenait mal. C'était de sa faute. Il était inutile. Ce n'était qu'un incapable. Sans magie, il ne valait rien. Ce n'était pas faute de le lui avoir répété, sans cesse, encore et encore. Toute sa vie. Son poing frappa sa tempe avec force. Une fois. Deux fois. Trois fois. La douleur allait lui remettre les idées en place. Il le fallait. Il ne devait pas se laisser consumer par la bonté horrible, inhumaine, dont ce garçon faisait preuve. Ce n'était qu'un poison. Un poison qu'il devait détruire. Et vite.

- Tu dois me haïr ! Tu dois me haïr ! TOUT DE SUITE !

La démence. La colère. La haine. L'incompréhension. Le chagrin. La solitude. L'envie. Le désir. Un cocktail explosif. Une bombe à retardement.
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Hors-RP

Chère victime du kidnappeur,

1. Ceci est un RP d'actions et de réflexion. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines — sauf pour les deux premiers passages, où le MJ passera après 1 semaine —, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Le but de ton personnage est de trouver la bonne méthode pour s'échapper ou convaincre le tueur de le relâcher. Tu ne peux pas utiliser la magie, car tu n'as pas ta baguette. Tu peux cependant tenter des actions physiques. Pour ce faire, tu devras lancer des dés, 1 seul par post maximum, et la réussite de celui-ci sera déterminé >>ICI<<. Attention, dépendant des actions, le tueur peut également effectuer des jets de dé qui détermineront s'il remarque, ou non, tes manigances

Victime :

- Sessho Shinmen

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Ven 31 Juil 2020 - 22:22

This is Halloween
Te reverrai-je un jour douce amie, douce patrie ? Comble-moi de tes fleurs enneigées. De tes rêves avortés.


La colère. C'est ce qu'affronta le sel de ses larmes, de l'agonie d'un espoir chevrotant, encore hésitant. L'étincelle d'une haine profonde, ancrée au cœur d'un traumatisme, d'une solitude déchirant ses entrailles, découpant à la scie ses craintes du scalpel de son jugement. Il avait mal. Mais par dessus-tout, il était seul. C'est ainsi que Sessho interpréta le recul après un coup de son bourreau. Le sourire satisfait incliné vers le bas, dans une grimace douloureuse. Le masque craquelé, fragile, d'un clown vide. La poupée de ses angoisses. De ses peurs. De ses pensées fragmentées, tortueuses. Il craignait d'avoir été l'aiguille. La seringue injectant dans ses veines dilatées, le poison d'un souvenir déchirant. Sur les coudes, il chercha à se redresser, la bouche meurtrie de gerçures, en vain. Sa peau s'accrocha au bois de sa prison, tirant de le fer de ses entraves. Il ne voulait pas lui faire de la peine. Il ne voulait pas être la cause d'une nouvelle blessure dans une âme déjà morcelée.

La rage frappa contre la muraille de sa compassion. De son aide proposée, offerte dans un regard, une supplique, une demande. Sa respiration s'emballa, en miroir aux tremblements incontrôlables de son ravisseur. La folie. La démence. Le flou déformé de ses tourments. De ses vices. De ses pulsions bestiales. L'instinct de ses guerriers intérieurs l'invita dans une injection d'énergie vitale, à se reculer, à s'enfuir. Les chaînes claquèrent de son mouvement. Prison brûlant ses poignets, ses chevilles. Son dos frotta contre ses échardes. Il ne les sentit qu'à peine. Le froid mordit sa peau, sécha les coupures de ses mouvements anarchiques, précipités.

« Tu n'as pas le droit ! Tu n'as pas le droit d'avoir de la peine ! », s'épancha-t-il dans un cri véhément. Un hurlement animal, qui fit cesser ses propres envies tordants sa gorge, ses cordes vocales.

Comme une main griffue bloquée. Comme des couteaux l'empêchant de déglutir. Sa voix s'effondra dans un sanglot retenu. Toute cette douleur. Elle résonnait en lui. L'écho de son propre vécu. De cette ignorance. De cette peur. De cette terreur de l'oubli. De cette foule dans laquelle il se perdait. De ces sursauts nocturnes. De ces cauchemars enfantins, qui prenaient vies. De chair et de sang. D'os et de feu. De glace et de mort. Les filins corbeaux se voilant du masque hilare d'un comédien terrifiant. La courbure de l'arme s'ombragea de ses larmes, qui quittèrent d'un battement de cil, les coins de ses amandes, déliant d'un allé, les tâches déjà étalées. Un rose pâle sur les pommettes. Celui de son acceptation. De ses émotions le submergeant. De son empathie empruntée aux accords d'un violon. À l'aria d'un duo muet.

Un coup. Deux coups. Trois coups. Ils se répercutèrent en lui, secouant sa poitrine de ses inspirations saccadées. De ses poumons engorgés. De cette détresse le laissant à vif. Nu devant la lumière de sa compréhension. Il était loin de lui. Mais il l'entendait clairement. Le chuintement d'un bâton explosif sur le point d'exploser. Ce chagrin grattant contre le battant de son calme apparent. De cette sagesse s'effritant sous ses doigts, sous ses ongles arrachés, salis de sa propre incapacité à garder le recul, l'indifférence du genre humain. Consumé par son désir d'aider. Par son éducation l'encourageant à essayer. À continuer. Encore. Encore. Jusqu'à ce que la canne d'une marche accompagnée, ne soit plus nécessaire.

« Tu dois me haïr ! Tu dois me haïr ! TOUT DE SUITE ! », la dernière volonté d'un condamné. Sa voix porta jusqu'à lui, et c'est en fermant les yeux qu'il se laissa percuter par le ras-de-marré de douleur, de malheur. Le cri d'une âme désespérée.

« Je ne peux pas ... », d'abord un murmure, celui de son conditionnement, de la voix de sa mère à son oreille l'encourageant à ne pas baisser les bras, à ne pas se tourner vers son ennemi intérieur. Le seul comptant vraiment.

« Je ne peux pas ! », reprit-il plus fort, les épaules tremblantes d'un sanglot qui déchira son timbre dans un hoquet.

Le shinobi de sa tempérance relâcha son emprise. Son envie de retenir les éclats s'incrustant dans sa peau, dans son sang, dans son esprit. L'intrusion brutale d'un conflit. Celui l'opposant au pernicieux chuchotement d'une manipulation, d'un jeu qu'il pouvait mettre en place, à la chaleur d'Okaasan. À la bonté. À la patience. À la compassion. Sans cela, lui disait-elle, il ne serait que la marionnette du cruel désir ambitieux du loup affamé, de son adversaire.

« Ô Kami-sama... », pria-t-il dans un balbutiement inaudible, pour s'abreuver du courage mystique d'un psaume ancien. Essayer. Encore. Ne pas abandonner.

« Vous avez si mal ... Je le sens. Vous êtes en colère. Toute cette haine ... Ça vous pèse. C'est douloureux, n'est-ce-pas ? », il fit taire ses hésitations, ses peut-être, ses arrêtes-toi, pour un plus tard qui l'incita à se contorsionner, et dans une posture tirant sur ses tendons, à l'implorer d'un sourire délicat, à lui aussi, calmer le torrent l'entraînant à imploser.

« J'aimerai vous haïr, Monsieur. J'aimerai vous satisfaire, faire en sorte que vous puissiez sourire, véritablement, vous libérez de ce poids qui vous empêche d'avancer. J'aimerai... », il laissa un instant sa phrase en suspens, pour laisser ses omoplates toucher la table sous son corps qu'il ne pouvait plus soutenir. Cling. Cling, qu'elles le narguaient.

« Mais vous vous détestez déjà assez. », la conclusion d'un : Je sais.
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Lun 3 Aoû 2020 - 20:08
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Un esprit fragmenté. Morcelé. Un puzzle incomplet. Des pièces manquantes. Celle d'une âme tourmentée. Le clown souriait à présent de toutes ses dents. D'un cri, d'un hurlement, il passait presque au rire. Ses émotions se métamorphosaient aussi vite que les coups qu'il se portait. La folie. L'abîme d'un désespoir trop grand. Un jouet parfait pour les grands seigneurs. Le bouffon des ténèbres.

- Je ne peux pas...

Ce n'était qu'un murmure. Un presque silence qui eut l'effet du plus grand hurlement. L'homme s'arrêta dans ses gestes désordonnaient. Presque figé, son regard se tourna vers l'Asiatique.

- Pardon ?, demanda-t-il.

Sa voix était rauque. De celle qui était soit trop sollicitée, soit pas assez. Ses cordes vocales le faisaient souffrir. Tout comme son crâne. Ses poings. Son dos. Ses avants-bras. De simples coups, il était passé aux griffures, aux morsures. Il devait se faire du mal. C'était un ordre après tout. Un ordre de son maître. Du seul qui comptait. Un maître imaginaire, rêvait, qui avait en réalité n'eut aucun regard pour lui. Jamais. Ce n'était que dans son esprit, dans sa tête, comme lui avait murmuré maintes fois ces hommes.

- Je ne peux pas !  

La voix s'était élevée en même temps que leurs regards s'étaient croisés. La folie d'un cœur meurtri contre le désarroi d'une âme en paix.

- Vous avez si mal... Je le sens. Vous êtes en colère. Toute cette haine... Ça vous pèse. C'est douloureux, n'est-ce-pas ?

Ce garçon le comprenait. Il ne pouvait pas savoir, pas vraiment, mais il avait cette faculté étrange. Il ne le jugeait pas. Il le comprenait. L'avait-il enfin trouvé ? Véritablement ? Dans ce cas, cela voulait dire qu'il n'était pas seulement dans sa tête. Qu'ils avaient tort. Il existait. Et ce soir d'Halloween, leurs chemins se croisaient enfin. Dans un sens, cela voulait dire que le destin existait. Les Japonais y croyaient, non ? C'était parfait.

- J'aimerai vous haïr, Monsieur. J'aimerai vous satisfaire, faire en sorte que vous puissiez sourire, véritablement, vous libérez de ce poids qui vous empêche d'avancer. J'aimerai...

Oui, il aimerait, mais il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas haïr son sujet. Ses pensées, ainsi, alors qu'il écoutait encore l'élève lui parurent si juste. Juste, malgré une absurdité évidente. Il s'était apprêté à le tuer. Il avait voulu lui faire du mal. Pour cela, il se punirait. En attendant, il devait réfléchir. Aucun d'eux ne devait oublier l'autre. Jamais.

- Mais vous vous détestez déjà assez.

Il n'était plus une toile à baptiser. Il était un messie. Son messie. Un être supérieur à qui il devait offrir ses plus beaux chefs d’œuvres. Malheureusement, il n'en avait pas sous la main. Pas encore. Ça viendrait. Le plus vite possible. Pour cela, pour le lui prouver, il devait le lui promettre. Créer un pacte entre eux. Lier leurs corps et leurs âmes, comme les grands seigneurs le faisaient jadis d'après les légendes. Ou était-ce seulement le Seigneur des Ténèbres qui l'avait fait ? Il ne savait plus. Cela n'avait aucune importance. Un rire à gorge déployé s'échappa de tout son être. Et ce fut avec un sourire à faire pâlir un mangemort aguerrie qu'il répliqua.

- Ce n'est pas grave, dit-il d'une voix bien plus douce, bien trop calme. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave, vous entendez ? Vous avez raison. Ne me haïssez pas. Jamais.

Et comme il passait du tutoiement au vouvoiement, il scella son destin. Une nouvelle fois, ses doigts accrochèrent le scalpel et avec force, il arracha à moitié son propre haut. Alors, s'enfermant entièrement dans sa propre illusion, ne se laissant plus distraire par aucun son alentour, il commença à écrire des lettres de sang sur son torse. Il hurla sous la douleur. Il ria de sa démence.

Puis, quand il eut terminé, haletant, transpirant, il décréta que c'était à son tour. Un pacte se faisait à deux.

Avec une vivacité impressionnante, malgré ses blessures et son sang qui coulait, il grimpa à nouveau sur la table, à califourchon sur l'être ultime.

- Ne bougez pas, messire, ce ne sera pas long.

Enfermé dans un rêve bienheureux, il ne remarquait pas que sa psyché, déjà brisée, risquait de dénaturer celle de l'adolescent. Mais celui-ci voulait l'aider. Après tout, il le lui avait proposé, non ? Il ne faisait que lui accorder l'importance qu'il désirait. Il n'était pas en faute. La lame s'enfonça dans la chair. Avec minutie, il traça des lettres sur la peau diaphane de l'Asiatique. Il ne prit pas garde à savoir si son hôte hurlait ou s'il refusait de s'y plier par fierté.

Quand il se redressa, son œuvre était presque achevée. Presque. Il se dirigea vers l'une des torches en fond de la pièce qui éclairait à peine les lieux et l'attrapa d'un geste vif. Les autres sorciers, ces êtres abjects, ne devaient en aucun cas effacer leurs promesses. Alors, pour s'en assurer, il se pressa à cautériser lui-même les plaies. Il scella ainsi leur accord. Il se l'était imaginé seul. Les flammes léchant leurs peaux, sous leurs hurlements, lui procuraient la sensation qu'ils l'avaient décidé ensemble.

Sous la sueur et le sang, gravé sur leurs torses, il était maintenant possible de lire une phrase. Une phrase d'apparence banale. Ridicule, même. Pourtant, il s'agissait de son contrat.

MON ART EST VÔTRE.

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Hors-RP

Chère victime du kidnappeur,

1. Ceci est un RP d'actions et de réflexion. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines — sauf pour les deux premiers passages, où le MJ passera après 1 semaine —, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Le but de ton personnage est de trouver la bonne méthode pour s'échapper ou convaincre le tueur de le relâcher. Tu ne peux pas utiliser la magie, car tu n'as pas ta baguette. Tu peux cependant tenter des actions physiques. Pour ce faire, tu devras lancer des dés, 1 seul par post maximum, et la réussite de celui-ci sera déterminé >>ICI<<. Attention, dépendant des actions, le tueur peut également effectuer des jets de dé qui détermineront s'il remarque, ou non, tes manigances.

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- Sessho Shinmen

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Jeu 13 Aoû 2020 - 22:15

This is Halloween
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Attendre. Comprendre. Ne pas essayer. Réussir. L'excellence d'une demande le força à une nouvelle tentative. À s'évertuer à faire un pas. À tendre une main. À se proposer ami. Complice. Et non juge. Juré. Bourreau. Sessho ne pouvait le condamner. L’exhorter à l'exil sur des contrées lointaines. Destructives d'un moral chancelant. Confiant d'un regard échangé, il se berça d'un sourire. D'une illusion se fanant sous le gel d'un maître cristallisé. Il voulait le convaincre. L'empêcher d'entacher un peu plus, les contours d'une conscience apeurée.

Il avait peur.
Il était terrifié.
Tout comme lui.

Il s'en retourna dans sa position initiale, attendant une réponse qui se perdit dans un rire. Dans un délire solitaire. Ses doigts grattèrent le bois sous son avancée. Sous ses mots. Sous cette certitude d'un moment commun. La poigne sur l'arme s'accentua. À califourchon, il l'écrasa. Perché sur son corps démuni. Offert à ses désirs inavoués. À ses projets. À son pinceau tranchant.

Il commença, le plaçant en témoin.
Il s'y refusa.
Incapable de trouver le bonheur dans le sang. Dans la douleur de l'autre. De ce lui, qu'il pouvait devenir.

Les yeux fermés, il chercha, appela, cette voix, ce murmure transcendant la douleur cuisante des traits sanglants. D'une écriture soignée, sous la main démente d'une promesse diabolique. Lèvres pincées d'une fierté empruntée à un rang couronné, qui ne convient pas à son menton abaissé, il se confronta au paradoxe d'une situation déjà scellée, désespérée. Douce promesse d'une éducation imparfaite, l'invitant dans un piège à la clémence, au pardon. À la paix. La haine d'une brûlure sur sa peau, distilla d'un poison souhaitant le corrompre. Abandonner. Otoosan aurait emporté dans un élan de colère, à la justice. À l'échange équivalant. Okaasan l'aurait incité à comprendre. À continuer. À ne jamais s'arrêter. À ne pas laisser l'ennemi de son âme malmenée d'une épreuve traumatique, sortir victorieux d'un mince sacrifice. Martyr de la folie. Pour garantir le sourire et le bonheur de l'étranger, fallait-il porter la croix ?

Ses poignets claquèrent contre les chaînes. Le dos arqué, il s'invita au silence. Sa langue se tâcha de l'aigreur d'un cri refoulé. De cordes vocales préservées, écrasées par cette envie se frayant un chemin sinueux le long de son poitrail. Ne pas crier. Ne pas l'implorer. Ce ne serait que passager. Il le lui avait affirmé. Pouvait-il lui faire confiance ? En avait-il le droit ? Le devoir ? La pointe s'enfonça. Et il mordit sa langue. Le carmin d'une décision caressa ses dents serrées. Les prémices d'une première lettre. D'un pacte à sens unique, qu'il était forcé de partager, de signer. Les premières volontés fragiles. Sa détermination vacilla lorsque sa mâchoire se déroba sous un gémissement plaintif. Son corps chercha la fuite. En vain.

Il avait mal.
Si mal.

Autant que lui. Autant que les autres. De celui qui d'une fièvre irrépressible voulait les marquer de son empreinte. De son fardeau. D'une signature indélébile. Les mots avaient plus de pouvoirs que les actes. Ils pouvaient blesser. Mais aussi guérir. Il avait essayé. Par les mots. Par la parole, de faire taire les murmures d'une conscience perturbée. Il avait voulu faire naître dans ses pupilles dilatées, le bon sens d'un retour en arrière. Et non la démence d'une conviction plus profonde. D'un asservissement transféré. Il ne voulait pas porter le poids des sangles aux poings d'un fou, consumé par les ravages destructeurs d'une camisole chimique.

Le torse tatoué d'inscriptions sanglantes, il contempla dans le réalisme de l'horreur, l'homme se reculer pour admirer son œuvre, comme un artiste en pleine réflexion. Comme un dément cherchant son souffle. Il l'imita. La gorge nouée, il ouvrit les lèvres avec lenteur, se languissant du pénitent quittant ses hanches.

«  S'il-vous-plaît... », essaya-t-il avec douceur, malgré les perles quittant sa bouche pour cascader contre son menton. Le sillon ensanglanté d'un début. Il s'étrangla sous la lumière des flammes, d'une torche allumée.

Le rouge complice d'un esprit malade. Leurs corps se lièrent à nouveau. Ils étaient proches. Trop. Et pas assez. Prisonnier, contraint à l'impuissante, à la compréhension sans pouvoir l'empêcher. L'orangé brûlant lécha leurs chaires. Délectable pour l'un. Torture pour l'autre. Unis dans une promesse arrachée. Dans un désespoir imposé. Dans la détresse d'un appel à l'aide.

Noyé dans un océan de douleur, de souffrance, d'un déluge de feu brisant ses cordes vocales d'un cri, d'une énième supplique lancée à la brise, il inspira le sel des flots. Il faisait chaud. Il faisait froid. Il tremblait. Il voulait nager. Flottant, il revit le soleil. Les astres étoilés d'un jour meilleur. D'une libération. D'un simple cauchemar enfantin, qu'il n'aurait qu'imaginer, fantasmé d'histoires horrifiques. Les yeux mi-clos d'un réveil impossible, il se laissa bercé par le mouvement des vagues. Un peu à droite. Un peu à gauche, dictés par une respiration hachée. Sous la sourdine de l'eau, son cœur en brisa l'écho. Le cri se figea dans un déraillement. Comme un verre que l'on lance sur le sol. Les éclats de son innocence pervertie se mêlèrent au sang d'un espoir. D'un peut-être qu'il s'était osé à formuler. À vouloir.

Il faisait chaud.

Son torse se souleva. Timidement, feignant une mort éloignée d'une agonie terrifiante. Où était-il ? Pourquoi ? Les questions se perdirent dans les pétales de ses prunelles obscurcies. Le son des battements frénétiques se tarit au profit d'un silence. Un moment d’accalmie. Il n'était plus sur une table. Pouvait-il respirer à présent ? Les bras écartés dans une volonté d'étreinte, d'une chaleur bénéfique, il s'imagina un nouveau monde. Un lieu où le chagrin, la souffrance et la peur n'auraient aucune emprise sur son esprit. Sur sa bienveillance mise à l'épreuve.

C'était beau le ciel quand il ne pleuvait pas. N'est-ce-pas ? La pluie, c'était joli, sans le tonnerre d'un regard haineux. Sans les éclairs déchirant sa peau pâle. Sans le reflet de sa terreur dans une lame de rasoir. La sueur de son trépas émotionnel se distilla dans le désir imparfait, d'une illusion normalisée. Imaginer. S'évader. Oublier. L'onyx de son regard se perdit sur l'horizon. Sur les nuages cotonneux de son bien-être. Il pouvait rester ainsi. Ne pas quitter le confort d'un cours d'eau apaisant ses sens. Sa vue se régala des rayons frappant ses doigts.

Réveille-toi, lui murmura Okaasan. Se réveiller. Quitter la sécurité d'un paradis. D'un halo le préservant des conséquences. Des débris se crissant sous ses pas. Du masque clownesque d'un enfer offert sur un plateau d'argent.

Réveille-toi, incita-t-elle en le poussant à s'asphyxier. L'eau pénétra ses poumons. Les mains sur ses épaules n'étaient pas les siennes. Les griffes déchirant sa peau ne lui appartenaient pas. Ses yeux s'ouvrir sur un plafond détruit. Sur un sol grinçant par le vent.

Dehors, l'orage grondait toujours.
Dehors, il pleuvait encore.

Un échange. Une conversation. Une torture. Un captif. Un bourreau. Qu'avait-il à lui offrir ? À lui apprendre ? La saveur, l'acidité nappant sa langue d'une flagrance métallique. Le fer d'une défaite. D'une aide pervertie. D'un message incompris. Que devait-il retenir ? Le sang. La sueur. Et les larmes.
code by bat'phanie
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

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Un enfant perdu qui fond en larme

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Mar 18 Aoû 2020 - 0:28
This is Halloween ! - La CageTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Depuis son enfance, il avait toujours avancé dans le brouillard. Aujourd'hui, il voyait une éclaircie là où il imposait l'obscurité à un sauveur idolâtré.

Né de deux mages, mais sans le moindre pouvoir, il avait essayé de se faire une place sans y parvenir. Jamais. Trop moldu pour être apprécié dans son monde d'origine, mais trop sorcier pour pouvoir vivre et comprendre le monde des sang-de-bourbes, il s'était retrouvé coupé en deux. Les brimades. Le dédain. L'arrogance des uns, l'ignorance des autres, la violence de tous avaient fini par dénaturer son esprit. Il n'était pas né psychopathe. Ou tout autre forme de déséquilibre mental sévère pouvant amener à faire les pires actions possibles.

Non, mais parce qu'il avait été optimiste, parce qu'il avait été idéaliste, et parce qu'il avait été simplement déçu par cet univers, il l'était devenu. Il l'était devenu à cause d'eux. À cause de cette société qui l'avait rejeté en bloc à cause d'une condition qu'il n'avait pas choisi. Parce qu'il était un cracmol.

Il s'était vengé. Des petits larcins, au début. Des larcins qui étaient devenus des meurtres. Puis de la torture. Une forme d'art : son art. De cette manière, il avait trouvé le moyen de les atteindre. Eux qui se croyaient intouchables. Il les avait piégés. Chacun leur tour.

Tout comme il l'avait piégé lui. Mais alors qu'il s'était apprêté à faire la pire erreur de son existence, il avait compris. Tous les sorciers n'étaient pas mauvais. Et c'était pour eux qu'il devait agir. Pour lui. Pour son sauveur. C'était dans cette unique optique qu'il avait gravé sa promesse sur leurs peaux. À tous les deux. Pour qu'ils n'oublient jamais.

Il était pourtant temps de partir. La voix derrière la porte en était une preuve. Il n'avait pas compris ses mots. Il n'avait pas saisi les tournures de phrase. Il était trop enfoncé dans les profondeurs de la cabane pour cela, mais ça ne l'avait pas empêché de comprendre. Ils arrivaient pour le sauver. Et, alors qu'avec n'importe qui d'autre, la rage serait monté au point de mettre fin à l'existence pathétique de sa victime de façon brutale, ce fut du contentement qu'il ressentit à cet instant. La joie de savoir son précieux maître sauvé. La joie de le savoir bientôt soigné et en pleine forme, sans séquelle de cette mésaventure.

Pour lui, il devrait continuer. Pour débarrasser la vermine. Pour qu'il puisse admirer son œuvre à travers les médias. Pour qu'il soit fier de lui. Il commença à se diriger vers la porte après avoir replacé, haletant, transpirant, la torche à son emplacement initiale. Quand il l'atteignit pour de bon, il avait pourtant fait demi-tour une fois. Il devait lui dire une dernière parole. Lui offrir une dernière confession. Lui faire une dernière prière.

- Vous verrez, lui avait-il chuchoté à l'oreille, que mon art atteindra des sommets. Pour votre gloire. Pour votre suprématie. Je me dépasserai pour vous. Uniquement pour vous.

Difficilement, il avait grimpé les escaliers grinçants sous son poids. Il n'avait aucune issu, mais il pouvait se cacher le temps de leur passage. L'élève sauvé, il n'aurait aucune raison de fouiller les environs.

Quand la porte de l'entrée s'ouvrit dans un grincement sinistre, dans la pièce où deux années plus tôt, Harry Potter apprenait que le traître de ses parents étaient Peter Pettigrow et non Sirius Black, les battants d'une armoire finissaient de se refermer. Tout laissait penser que le clown avait disparu, avait fui et, dans sa précipitation, avait laissé tomber la clef sur le sol. Une clef qui pouvait libérer Sessho de ses entraves de métal.

La vérité, pourtant, était ailleurs. C'était lui qui, juste avant de grimper à l'étage, les avait jeté à terre. Juste devant la porte de la cage. Il ne pouvait, ne voulait prendre aucun risque : le Shinmen était devenu sa providence. Et malgré les marques qu'il avait gravé sur sa peau pâle, pour le tueur, il ne devait plus rien lui arriver.

L'incohérence d'une existence. L'incompréhension d'une folie. Le besoin de dénaturer tout ce qu'il touche. Ce soir-là, personne ne retrouverait le tueur. Ce soir-là, il resterait en liberté, avec une promesse en tête. Le lendemain, dans une semaine ou dans un mois, il finirait par recommencer. Il tuerait.

FIN

__________________________

Hors-RP

Chère Victime du kidnappeur,

Comme tu peux le constater, ton personnage va être sauvé, mais à quel prix ? Pour toi, cette aventure touche à sa fin et le Serdaigle n'en ressort pas indemne. Je suis heureux d'avance à l'idée de voir les répercutions sur cet élève sage dans tes futurs écrits. Après cette nuit d'horreur, je ne peux que te souhaiter le meilleur à l'avenir, même si comme tu le sais déjà, je reste farceur. Qui sait ce qui adviendra dans le futur ?

Avec la satisfaction de ton échec, je te souffle qu'un certain clown finira forcément par réapparaître et le sixième année en entendra parler. J'espère qu'il ne lui en voudra pas trop. Il est persuadé, dans sa folie, que Sessho est devenu son messie. N'est-ce pas magnifique ?

Bien à toi,
Le Maître du Jeu.
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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
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