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EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Troisième partie | Groupe Poudlard

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Dim 16 Aoû 2020 - 22:57
This is Halloween ! - Groupe PoudlardTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Elle était là, immobile, dans l'attente. Comme depuis le début de la mission, d'un certain point de vue. La femme observait les êtres qui se retrouvaient devant elle avec tout le dédain dont elle était capable sous son masque froid. Un froid qui caractérisait aussi son esprit engourdi. Se croyaient-ils protégés par une simple barrière de feuilles mortes qu'elle pouvait faire voler en éclats d'un simple geste de la main ? L'action lui paraissait comme futile. Comme tout le reste. Comme toujours.

Une pensée pour ce que cette soirée aurait pu être et elle laissa échapper un soupir. Ils parlaient. Les gamins. L'autre. Une perte de temps. Elle aurait pu faire autre chose de bien plus constructif. Se noyer dans l'alcool. Dans le sexe. Dans le sang. Ou un mélange des trois. Elle aurait pu faire un massacre pour une envie. Ou, plus constructif encore, elle aurait pu chasser. Devenir l'amante de l'ennemi pour lui soutirer des informations. Être la conseillère indispensable. Se métamorphoser en la confidente attentive et compréhensive. Mais non, il le lui avait refusé. À la place, elle devait porter ce masque ridicule. Tout ça parce que la marque à son poignet avait chauffé.

Pour couronner le tout, alors que malgré toutes ses frasques, elle restait fidèle, le commandement avait été offert à une autre. Une petite garce tout aussi insignifiante que tous les autres. Un pion. De la chair à canon. Comme l'autre qui venait de parler à nouveau. Un signal qu'elle avait mis en place. Lui, elle le contrôlait comme une petite marionnette. Comme beaucoup d'autres. Parce que c'était son petit talent caché.

Un talent amusant, qu'elle mettait à disposition parce que ça trompait son ennui constant, infatigable. Alors, dans sa lassitude, elle leva sa baguette. Elle prononça la formule d'une voix aimable, trop douce, trop chantante. Un timbre aussi faux que le reste de son existence. Tout n'était qu'une question de comédie. Ce soir, cependant, elle allait profiter. Ce soir, elle allait se trouver un nouveau jouet. Ce soir, malgré toute cette insignifiance qui lui faisait rouler des yeux encore et encore, elle allait tromper l'ennui quelques secondes. Trop zélée, disaient-ils. Parce qu'elle voulait jouer.

- Impero.

L'ordre n'était qu'une pensée. Le désir de voir s'écrouler l'espérance d'être encore fragile. Encore trop innocent. Elle l'avait perçu. Une seconde où les portes de leurs âmes avaient été ouvertes. Une d'un côté, l'autre de l'autre, c'était un piège à double tranchant. D'un côté, la brutalité d'un homme froid, un patin désarticulé sans aucune véritable conscience propre qui croyait agir de son plein gré. De l'autre, la folie douce et éphémère d'un esprit volubile et agile pénétrant l'âme comme les araignées se faufilaient facilement dans les bâtisses.

La plus grande des Poufsouffle rêvait d'un monde trop doux, trop juste. Une utopie à briser. Elle l'observa lâcher sa baguette, se balancer et se jeter au sol dans le but de se blesser. Elle esquissa un rictus satisfait. Elle ne pouvait rêver mieux comme victime.

La plus jeune parvint néanmoins à la surprendre. Elle s'était entendue à une fuite, à l'image d'une rousse. Il n'en fut rien. Rêveuse, mais téméraire, la colère qu'elle lisait dans ses iris lui arracha un rire silencieux. Qu'espérait-elle faire avec une brindille ? C'était pitoyable. Pourtant, dans son action, elle n'y décelait aucun mensonge. Une véritable envie de combattre et de goûter au sang. C'était intéressant. Presque jouissif.

Alors, dans son infinie bonté dénaturée, elle s'accroupit devant elle. Sans la moindre douceur, elle attrapa ses cheveux et tira dessus. Avec une certaine violence, elle la forçait à relever la tête dans sa direction. À la regarder dans les yeux.

- Jamais, tu ne devras oublier le son de ma voix, lui dit-elle de ce même timbre trop doux, trop chantant. Jamais, tu ne devras oublier cette colère. Jamais, tu ne devras oublier cette impuissance face à moi. Je suis et je resterai loin devant toi. Tu ne verras que mon dos. Sauf si tu deviens puissante. Sauf si tu fais tout pour me rattraper. Et là, seulement là, je te regarderai à nouveau. Là, seulement là, tu pourras venger ton amie. Là, seulement là, tu pourras m'intéresser.

Du coin de l’œil, elle vit la plus vieille adolescente se placer en position et lancer son maléfice. Futile. D'un simple mouvement de poignet, le bout de sa baguette capta l'éclair rouge qu'elle dévia avec une facilité à paralyser un Auror entraîné. L'ordre mental claqua comme un fouet et dans le dos de cette petite sotte, le pantin leva sa baguette.

- Endoloris !

La suite fut plus confuse. Elle s'apprêtait à se redresser pour admirer le spectacle d'une soi-disant puritaine se tortiller de douleur et hurler à la mort. Ils l'en empêchèrent. Deux éclairs, l'un d'un violet soigné et l'autre empruntant l'orangé d'un soleil levant sortirent des fourrés pour venir s'écraser sur les boucliers qu'elle et sa marionnette avaient placés instinctivement. Si eux étaient là, il était évident que les autres s'étaient surestimés. Des pions. De la chair à canon.

Elle ne prit pas la peine de soupirer, comprenant que sa mission était dors et déjà un échec, et elle transplana. Elle libéra par la même occasion la quatrième année. Sa poupée initiale, le russe, la suivit la seconde suivante, permettant à la cinquième année de respirer à nouveau.

- Vous n'avez plus rien à craindre les mioches, grogna la voix bourrue d'un certain Alastor Maugrey. Pour les trouillards qui se cachent dans les buissons ou l'arbre, vous pouvez sortir.
- Plus doux, Alastor, répliqua la voix habile et douce de Remus Lupin. Ils sont déjà suffisamment effrayés comme ça et tu n'arranges rien.

L'ancien chasseur grogna un acquiescement inaudible et, tout en boitant, il ramassa sans grande douceur la plus âgée pour la remettre sur ses pieds. Lupin s'occupa des Poufsouffles. Il releva en premier la plus jeune, qu'il ne connaissait pas, puis il prit l'ensanglantée dans ses bras. Tout en se mettant en mouvement, il tenta d'offrir son sourire le plus rassurant. La lune n'était pas pleine et c'était une aubaine.

- Nous allons vous raccompagner jusqu'aux portes du château, dit-il. La majorité des autres élèves s'y trouvent déjà. Enfin, pas d'inquiétude, des personnes compétentes sont déjà à la recherche des retardataires. Pour l'heure, le plus important pour vous, c'est de vous mettre à l'abri et de pouvoir être soigné ou vous reposer.

__________________________

Hors-RP

Chers Citoyens sorciers ayant décidé d'agir face à cette menace muette,

1. Ceci est un RP d'actions. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Si vous souhaitez lancer des sortilèges dans le cadre d'un potentiel affrontement, vous aurez le droit d'en lancer 1 seul par post et la réussite de celui-ci sera déterminé par un lancé de dé qu'il faudra exécuter à l'avance >>ICI<<, (les modalités de ces nouveaux lancés sont expliquées dans le premier post du sujet qui a été édité).

3. Ce tour-ci est le dernier tour de l'évent pour ce groupe. Il n'est donc plus possible de le rejoindre. Vous devez poster une dernière fois et clôturer votre aventure, décrire les ressentis, etc, lié à votre personnage. Pour vous aider dans cette tâche, lisez le point numéro 4 pour savoir où vous pouvez vous arrêter.

4. Pour éviter tout malentendu, voici un résumé de ce qu'il se passe et que vous devez prendre en compte : Suite l'Impero de la Mangemort, Azalée tente une action qui loupe. Cette dernière lui attrape les cheveux et vous pouvez tous entendre ce qu'elle lui dit. Merlin tente ensuite une action pour l'éloigner de la première année. Si le sortilège est une réussite, l'écart de niveau entre la sang-pure et la Mangemort est évident et cette dernière parvient à dévier l'attaque d'un simple moulinet du poignet. La seconde suivante, le Mangemort dans le dos de Merlin lui lance un Endoloris.

Alors que la Mangemort s'apprête à observer le spectacle, deux sorts fusent dans la direction des mages noirs. Ils parviennent à les stopper. La seconde suivante, ils transplanent, libérant par la même occasion les envoûtés. Ensuite, Alastor Maugrey et Remus Lupin se montrent. Ils sont là pour vous récupérer et vous ramener au château. Ils vont vous accompagner jusqu'aux grilles où vous serez pris en charge par le personnel de Poudlard resté au château. Durant le trajet, vous pouvez largement questionner vos sauveurs ou tenter de négocier, mais sachez qu'il n'y a aucune chance pour que vous ne soyez pas ramené au château.

5. Information importante à prendre en compte : Vous n'avez plus de jet de dé à faire. L'endoloris est un sortilège qu'il n'est, à mon sens, pas possible d'esquiver et l'impéro de Neïa va se dissiper de lui-même, la laissant dans un état de fatigue intense.

[Les réussites/échecs des sortilèges lancés/reçus ont été déterminés par lancers de dés dans la section du staff pour garder le suspens, tout comme ceux pour définir la ou les cible(s).]

Vous avez jusqu'au samedi 30 août, minuit, pour poster une seule fois. Le MJ passera le lendemain pour clôturer définitivement l'évent pour ce groupe.

Inscrits :

- Ariel Melwing
- Azalée Winchester
- Jules Murphy
- Merlin Shafiq
- Neïa Serindë

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.
:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
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Lun 17 Aoû 2020 - 13:02
This is Halloween !

ft. Groupe Poudlard

La nuit du 31 octobre au 1er novembre 1995 resterait, selon Ariel, l’une des pires qu’il aurait l’occasion de vivre. Pas seulement parce qu’il avait été confronté aux faces les plus sombres de l’humanité - être Mangemort était assurément un gage de démence, une preuve de la noire cruauté qui animait le coeur de certains. Pas seulement non plus parce que l’obscurité de la nuit et la clarté de leurs menaces l’avaient mis face à ses propres faiblesses. C’était dur à accepter, dur à assumer aussi, mais le pire n’était pas là.

Le pire, c’était cette paralysie désespérée qui l’avait enveloppé. Son seul acte de bravoure connu resterait sa réaction aux bavardages dangereux d’Azalée. Après cela, la partie de son cerveau qui dirigeait son corps s’était mise en veille tandis que celle qui contrôlait ses sens s’était allumée de tous ses feux.

Le pire, c’était que sans pouvoir agir, sans pouvoir rien faire pour aider les siens, sans même pouvoir faire preuve de la lâcheté qu’il soupçonnait le caractériser pour sauver sa propre peau, il avait eu conscience de tous les infimes détails de la scène autour de lui.

La pluie froide mêlée au vent bruyant sur sa peau. L’ambiance mortuaire, les feuilles détrempées qui ne craquaient même plus sous leurs pieds, l’odeur de terre mouillée dont les effluves devenaient écoeurantes plutôt qu’agréables. Chaque murmure de ses camarades prenait des airs de hurlement. Les nuages aplatissaient le décor, rendait la scène plus angoissante encore. Et les masques…

Chacun des mots des Mangemorts résonnait dans la clairière. Ils sonnaient bizarrement dans les oreilles d’Ariel, comme si sa propre peur refusait de filtrer correctement leurs timbres de voix. Peut-être étaient-ce leurs masques, peut-être était-ce l’imagination de l’enfant, mais il aurait juré que leurs discours avaient des accents métalliques.

Et lui ne bougeait pas.

Il ne réagit pas lorsque Jules les exhorta à la fuite. Ses yeux restèrent fixes lorsque le sort d’une Poufsouffle qu’il ne connaissait pas fut lancé. Aucun sursaut quand Merlin prit sur elle pour faire diversion, ni quand l’Impero surgit fatalement, pas davantage quand la Poufsouffle - toujours elle - ne sut résister. Il ne vit même pas Azalée risquer de nouveau sa vie, vainement, juste pour tenter de gagner du temps.

Une seule pensée cohérente parvenait à se frayer un chemin dans les méandres affolés de son esprit : il voulait sortir de ce cauchemar. D’urgence.

Ariel se transformait en loque vivante. Il en avait diablement conscience. Pour autant il ne parvenait à esquisser aucune amorce d’initiative. Pas le moindre geste d’auto-défense. Pas la moindre once d’aide pour ses camarades.

Les Mangemorts le terrifiaient.

Ce n’était qu’une question de minutes pour qu’ils finissent par s’intéresser à lui. Pauvre Troisième Année campé sur ses deux jambes, crétin fini incapable du moindre geste.

Son premier sursaut conscient répondit au sortilège de désarmement que Merlin lança. C’était davantage un réflexe qu’un acte réfléchi mais sa réaction était un progrès. La Mangemort visée s’intéressait alors à Azalée. Ariel eut envie de vomir en voyant la petite, cheveux tirés en arrière, visage terrifié. Il n’osa imaginer la violence des mots que lui déversait la mage noire. Le jeune homme eut l’espace d’une demi-seconde l’espoir que l’attaque de Merlin l’atteigne par surprise. La cible le détourna comme s’il s’était agi d’une vulgaire pichenette.

Pour la première fois, les jambes d’Ariel se mirent à trembler. D’un vrai tremblement, fort, sans concession, de ceux qui agitent le corps entier sans laisser de place à d’autres mouvements.

Au moins désormais ne demeurerait-il plus statique. Ses instincts primaires reprirent le contrôle.

Le Doloris que prononça l’autre Mangemort fit disjoncter quelque chose dans la tête du garçonnet. Il savait quel genre de maléfice il avait devant les yeux. Il connaissait davantage encore les séquelles psychologiques qu’il pouvait avoir. Les rares livres qui en parlaient n’avaient pas adouci les angles et il en avait fait quelques mauvais rêves. Selon certains étudiants, le professeur de Défense contre les Forces du Mal de l’année précédente, Mangemort de son état, n’y avait pas été de main morte non plus.

Sa bouche s’ouvrit d’elle-même lorsqu’il compris que le fidèle du Seigneur des Ténèbres prenait Merlin pour cible.

— NON !, hurla-t-il alors qu’elle tombait au sol - parce que s’il avait confiance en l’invincibilité de quelqu’un, c’était bien en celle de Merlin.

Et ils disparurent, libérant leurs prisonniers de leurs entraves douloureuses.

L’incohérence de la situation stoppa Ariel dans son élan. Pourquoi transplaner alors que l’issue du combat semblait si proche ? Une victoire facile pour eux, une défaite amère pour les étudiants.

Des voix résonnèrent dans la forêt, des paroles rassurantes, des mots qu’il attendait inconsciemment. Au moment même où il comprit qu’on les sauvait, ses vannes cédèrent. Dans son mental, dans son corps, partout. Les yeux écarquillés, secs - pour une fois -, il se contenta d’expirer de l’air qu’il n’avait pas eu conscience de retenir et de se pencher en avant. Il rendit l’intégralité de ce que contenait son estomac. Stoïque. Sans trouver la force de s’inquiéter pour les autres. Aucune réaction si ce n’était vomir ses tripes.

Il eut juste le temps de se rassurer en se disant que Jules avait peut-être réussi à prendre la fuite, finalement.

Son cerveau s’éteignit complètement.

Le soulagement n’était même pas perceptible dans le vide qui rongeait son être.

Il n’aspirait qu’à une chose désormais : s’endormir pour toujours et oublier l’horreur qui continuait à dérouler sa scène devant ses yeux.
Code by Ariel

HRP :
Ariel Melwing
Modo aquatique
Ariel Melwing
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Lun 24 Aoû 2020 - 12:30



This is Halloween !
Event  - Groupe Poudlard


Une branche céda sous le poids de son pied droit. Elle dégringola mais le fracas fut recouvert par la voix lugubre qui venait de prendre possession de la clairière. Le cri de surprise de la Gryffondor resta prisonnier de sa cage thoracique. Suspendue par ses deux bras, elle se balança légèrement pour trouver un nouvel appui à son pied échoué. Renforcée par l'adrénaline, son agilité lui permit de se hisser sur une nouvelle branche : large et épaisse, elle devrait supporter son poids. À combien de mètres du sol se trouvait-elle, à présent ? Trois ou quatre mètres, probablement. Peut-être plus. Mais les dernières paroles de la Mangemort l'éloignèrent de ce constat sans intérêt pour l'heure.

-  ...loin devant toi. Tu ne verras que mon dos. Sauf si tu deviens puissante. Sauf si tu fais tout pour me rattraper. Et là, seulement là, je te regarderai à nouveau. Là, seulement là, tu pourras venger ton amie. Là, seulement là, tu pourras m'intéresser.

Jules frissonna. Son sang bouillonna de révolte et de craintes. Ne devrait-elle pas redescendre de son perchoir ? Faire un plongeon dans la clairière pour sauver Azalée des griffes du Mal incarné ? Pour récupérer Ariel qui, comme elle l'avait craint, s’était laissé prendre par une peur tétanique ? Qui d'autres y avait-il encore dans cette sombre clairière ? À travers les quelques feuillages orangés restant, le champ de vision de la Murphy se réduisit à ces deux silhouettes alliées. Oscar avait-il fui, lui ? Qu'était-il advenu du mur de feuilles et de son auteur ? Était-ce la voix de Merlin qui venait de formuler un sortilège de désarmement ?

Le flou se teinta de rouge dans l'écho d'un Impardonnable. Campée sur sa branche, la lionne leva ses yeux vers la voûte étoilée. La trivialité singulière d'une étincelle réveilla une nouvelle fois le ciel mouillé. Le premier avait signalé le début des hostilités. Qu'annonçait celui-ci ?

Le cri d'Ariel ramena le regard de sa confidente vers le vide sous ses pieds. Que se passait-il ? Elle ne parvint pas à distinguer ce qui avait déclenché ce nouvel élan de panique. Celui qui avait fait fondre la glace d'un Aiglon devenu stalagmite. Mais son regard ne resta pas entièrement aveugle. Devant Azalée, un mouvement. Une disparition. La menace s'était soudainement dissoute dans l’atmosphère. Son acolyte avait-il lui aussi transplanné ?

Ce fut une nouvelle voix qui lui répondit. Une voix bourrue qu'elle reconnue partiellement. La brume mémorielle de ses premiers cours de Défenses Contre les Forces du Mal enveloppa son esprit.

Vous n'avez plus rien à craindre les mioches. Pour les trouillards qui se cachent dans les buissons ou l'arbre, vous pouvez sortir.

Il s'agissait définitivement de Maugrey Fol Œil. Qui d'autre pour repérer sa silhouette entre les nombreux branchages de la forêt dans l'obscurité de la nuit ? Elle ne connaissait qu'un seul œil capable de cet exploit. Œil qui avait bien trop souvent traîné sur ses tentatives facétieuses l'année passée, bien qu'appartenant alors à une fausse identité. Mais alors, ce soir-ci, était-ce bien le vrai Alastor Maugrey ? La confusion ambiante immobilisa Jules dans un doute suspicieux qui ne la fit pas bouger d'un pouce de sa branche.

- Plus doux, Alastor. Ils sont déjà suffisamment effrayés comme ça et tu n'arranges rien.

Cette voix-là, elle ne la reconnut pas. La Née-Moldue n'avait pas eu la chance de connaître ce professeur. Alors, le fait que la silhouette de cet homme apparût finalement dans son champ de vision pour aider Azalée à se relever aurait pu la convaincre de lui accorder sa confiance. Ce ne fut pas pour autant le cas, car la suspicion issue de la frayeur continue d'une soirée horrifique resta malgré tout ancrée en Jules ; et si elle daigna finalement abandonner sa hauteur, ce fut pour une toute autre raison. Ariel était en bas, en train de vider le contenu de son estomac. Ce fut pour lui qu'elle descendit. Et pour faire taire la voix qui lui murmurait qu'il n'y avait que la lâcheté et l'égoïsme qui l'avait conduit tout là-haut.

Branches après branches, ses pieds retrouvèrent le contact mou de la terre humide. Elle distingua alors une silhouette toute tremblante caché derrière un arbre voisin. Elle s'approcha et prit Oscar dans ses bras.

- C'est fini.

Lui chuchota-t-elle à l'oreille comme l'on réconfortait un enfant qui se réveillait d'un cauchemar. Sauf qu'elle se réconfortait elle autant que lui dans cette étreinte destinée à chasser les ténèbres. L'amitié était d'une force éblouissante en cet instant. Elle prit ensuite la main du Clark pour rebrousser chemin vers la clairière.

Ils accoururent vers Ariel mais la Née-Moldue se retint de le prendre lui aussi dans les bras. Elle savait qu'il avait besoin de son espace et que, maintenant plus que jamais, il devait respirer. Alors, elle s'arrêta derrière sa silhouette pliée en deux et passa une main douce sur son dos.

- Ariel, on est là.

Puis, la rouquine détailla le reste de la clairière de son regard entaché de kaki. La souffrance se lut sur chacun des visages présent et elle devina alors que la teinte de ses futurs rêves ne serait plus aussi colorée que les précédents. Pas avant un moment.

Jules prit le chemin du château avec les reste du groupe dans un mutisme total. Elle ne lâcha pas une seule seconde les mains d'Oscar et d'Ariel. Elle se refusa de penser à Louisa et Tom, incapable d'envisager l'hypothèse qu'ils se soient eux aussi fait attaquer. Demain, ils se retrouveraient tous ensemble dans la Grande Salle autour du petit-déjeuner. Tous les cinq. Sains et saufs.
☾ anesidora
Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Mer 26 Aoû 2020 - 12:57

This is Halloween
Groupe Poudlard
J’ai quand même mal, plus les secondes passent, plus la douleur se fait ressentir. Mon omoplate s’engourdit, comme si petit à petit j’en perdais l’usage… Quelque chose de cassé ? Je ne pense pas.. Déplacé ? C’est plausible… Quoi qu’il en soit ce n’est clairement pas agréable du tout ! Ma tête se met à reproduire le rythme des battements de mon cœur, ce n’est pas vraiment bon signe… Je peux sentir que le saignement continue, doucement, mais réguliers… Au fil de l’intensification de ces douleurs, mon esprit revient, je peux ainsi percevoir ma petite Poufsouffle tenter tant bien que mal à me venir en aide… J’ai envie de lui crier : STOP ! Mais ma raison n’est pas totalement revenu apparemment, et l’instant d’après, voilà que mon amie se fait tirer par sa tignasse blonde… Les mots du mage sombre sont durs, froids, glacials même ! Pourquoi toute cette haine ? Pourquoi pousser à bout une jolie et gentille petite fille comme Azalée ? Pourquoi… pourquoi…

Malgré que mon esprit revienne petit à petit, mon corps ne m’obéit pas vraiment encore, et j’assiste donc à la scène impuissante… Voyant cette magnifique aiglon recevoir un maléfice non mérité… Arrêtez… Stop… Tous autant que vous êtes… Arrêtez cette violence, cela n’apporte rien… A part le malheur, le désespoir… La souffrance… Je ne veux pas de ça dans ce monde… Je veux de la joie, de la compassion, de l’entraide… Je sens alors un liquide translucide coulé sur ma joue noircit par la terre… Pourquoi je pleure ? Pourquoi suis-je triste ? La violence n’est décidément réellement pas pour moi, et ce sera éternellement le cas…

Soudain, l’espoir apparaît, tandis que la noirceur disparait. Des voix familières arrivent à mes oreilles. Je connais ces personnes, elles ont enseignées à l’école je crois. Alors que l’un d’entre eux m’aide à me relever, mon corps me redonne le contrôle de lui-même. Bien qu’épuisée, et ne me sentant pas capable de marcher seule, je vais bien. Cela aurait pu être pire ! Une simple omoplate un peu amochée, et un petit bobo à la tête, ce n’est rien, il ne faut pas dramatiser. Acceptant l’aide de mon aîné, je regarde autour de moi, et aperçois que tout le monde est plus ou moins en un seul morceau, malgré que j’aperçois un jeune Serdaigle faire ressortir son trop pleins d’émotion par la bouche, et son aînée totalement épuisée, tout le monde à l’aire d’aller aussi bien que l’on puisse aller.

Du liquide translucide commence alors à couler par gouttes de mes yeux. Je souris.

- Mere bhagavaan ka dhanyavaad


Merci… La nature nous a permis que personne ne soit salement blessé. Aucune blessure grave n’a l’air a déplorer, que ce soit dans un camps comme dans l’autre. La paix est encore possible, il le faut… Je dois garder confiance en cette utopie que tout le monde dit imaginaire. A y réfléchir, il y aurait pu avoir des morts ce soir, mais il n’en est rien ! Le fait que nous soyons en vie, prouve l’espoir d’un monde de paix, d’amour, et d’amitié… Oui ce ne sera pas facile, mais pourquoi abandonner ? Si personne n’y croit c’est là que rien n’arrive, si ne serait-ce qu’une seule personne en rêve, alors tout est possible !

Mes larmes coulent doucement mais surement, je n’ai clairement pas la force physique pour les essuyer, me forçant déjà à marcher grâce à l’aide de mon aîné. Je me demande alors comment par miracle ils nous ont trouvé, et surtout comment savaient-ils que l’on était là, en danger ?

- Professeur, Pourquoi et comment nous avoir trouvé ? Quoi qu’il en soit, je vous en remercie de tout cœur…


Ma voix est un peu faible mais audible. Mes yeux se ferment de temps à autre, le visage tout crasseux rempli de terre et de larmes. Elle est loin la jolie tenue de soirée…



31 Octobre 1995
⇜ code by bat'phanie ⇝


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Jeu 27 Aoû 2020 - 19:11
❝ La représentation d'un spectacle bâclé, l'exposition d'une oeuvre inachevée, la souillure d'un être sacré... ❞
This is Halloween

Groupe Poudlard

D'aussi loin qu'elle se souvenait, elle avait toujours eu besoin de tout contrôler. À la manière d'un chef d'orchestre, elle avait dicté sa propre vie au rythme de ce besoin. Un besoin constant, qu'elle avait qualifié d’indéchiffrable à de nombreuses reprises. Un besoin qu'à présent, elle ne pouvait plus faire semblant d'ignorer.

Elle avait voulu contrôler sa propre vie pour échapper à un destin qu'elle savait inéluctable. Pourquoi se mentir dans une telle situation désespérée, au fond ? Pour garder l'illusion qu'elle savait ce qui allait se passer ? Pour se convaincre que ce qu'il se passait, elle l'avait prévu ? Un mensonge. Comme l'était ce rythme qu'elle avait dicté. Un rythme qu'elle trouvait à présent dénaturé, déformé, pervers et cruel. Envers elle-même.  

Aussi pervers et cruel que les mots employés envers une enfant. Azalée n'était pas bien plus pour le moment. Une petite reine possédant un courage et une loyauté sans la moindre faille, mais une reine encore bien trop jeune pour gouverner un vrai royaume qui n'était pas imaginaire.

L'ennemi, dans toute sa bassesse, s'en prenait à l'une des plus faibles du groupe directement. De quoi mettre la Serdaigle dans une colère presque aveugle. Et si elle s’exhortait au calme inconsciemment, une partie bien plus grande d'elle voulait faire mordre la poussière à la déséquilibrée qui empoignait la tignasse de la première année.

Ses gestes avaient été vifs. Elle n'avait pas besoin de réfléchir pour savoir ce qu'elle allait faire. C'était un acte désespéré pour libérer ses deux camarades, mais elle ne se voyait pas rester en retrait sans tenter le moindre mouvement. C'était risqué, aussi, mais elle finirait fatalement par l'affronter. Merlin voulait bien se le concéder à présent : elle pouvait prévoir une partie de la suite des événements. Une confrontation était inévitable.

Neïa, dans son espoir d'offrir un sursit, avait fait exploser le chaudron. Mais les mangemorts avaient répliqué trop vivement pour que l’oniromancienne songeât un instant qu'ils n'avaient pas prévu eux-mêmes une partie des événements.

« Expelliarmus ! »

Son sifflement, presque imperceptible, était-il passé inaperçu ? L'adulte avait-elle prévu ce genre de réplique de sa part ? Pouvait-elle lire en elle comme dans un livre ouvert ? Un tas de questions se bousculèrent quand, une impuissance implacable la frappant de plein fouet, Shafiq vit son maléfice être dévié comme s'il ne s'agissait que d'un insecte gênant. La disciple de Voldemort s'en débarrassait de la même façon.

« Endoloris. »

C'est étrange comme quatre syllabes peuvent nous figer sur place. C'était ce qu'elle venait de vivre par l'appréhension de la douleur. L'évidence de la cible. Une punition pour une rébellion. Le reste, la demoiselle eut du mal à se le figurer vraiment.

Son esprit plongea dans un brouillard trop opaque pour qu'elle pût saisir ce qu'il lui arrivait à présent. Un brouillard mortel. Une réalité faussée. Un cauchemar éveillé. De ceux qui lacèrent la peau à la manière d'un millier d'aiguilles. De ceux qui se plantent dans chaque parcelle de l'être. De ceux qui donnent l'illusion d'avaler des lames en continu. De ceux qui métamorphosent le sang en une coulée de lave ravageant tout sur son passage. De ceux qui font souhaiter une mort rapide et indolore.

Une, peut-être deux secondes d'un calvaire qui lui avait paru être une éternité de souffrance. Quand elle reprit la pleine possession de ses moyens, trop brutalement, son dos heurtait le sol, amorti par les feuillages abandonnés. Incapable d'effectuer le moindre mouvement, les sons ne lui parvenant qu'en acouphène, comme derrière une vitre trop épaisse, elle ne put que compter sur sa vue. Cette dernière décidait de se rappeler à elle sans séquelle immédiate et s'accrocha au visage ravagé d'un professeur usurpé. Comment s'assurer que cette fois-ci, il s'agissait du vrai ?

Sans la moindre douceur, l'homme l’empoigna pour la relever sur ses jambes. Ce ne fut que par pudeur, par honte, que l'adolescente parvint non sans mal à rester debout, refusant de céder à son propre poids. Néanmoins, l'impression d'être dans un autre monde, un univers alternatif qui ne lui appartenait pas resta fixe. Si elle voyait les autres se mouvoir, comme Jules et Oscar qui réapparaissait, Azalée qui se faisait relever par un Lupin allant ensuite porter Neïa, un Ariel qui rendait le contenu de son estomac, elle se trouva étrangère à la scène. Et quand il fut l'heure de se mettre en marche vers le château, elle n'en fit rien.

Son corps entier tremblait comme une feuille. Comme l'une de ces feuilles mortes que l'Indienne avait fait s'envoler et qui risquait de reprendre un autre chemin à cause du vent imperceptible qui régnait encore sous l'orage. La Serdaigle sentait ses forces et appréhendait la moindre action : elle finirait comme cette feuille que son regard avait capté. Au sol. Oublié. À la merci d'une Mère Nature aux airs impitoyables.

Loin de s'y attendre, Winchester vint lui apporter l'aide dont elle avait désespérément besoin. Un appui. Ses bras s'enroulèrent autour de la taille de la plus âgée, qui déposa sa main droite sur son épaule. Une canne humaine, un soutien bien plus mental qu'il n'était physique. Il lui permit de trouver la force d'aligner un pied, puis l'autre, et bien que lentement, d'avancer à la suite du groupe.

Ce fut ainsi, loin des paroles ou silences des autres, que Merlin s'interrogea. Des questions qui trouvaient des réponses à mesure que son esprit revenait à la réalité. Pendant longtemps, de trop nombreuses années, elle s'était condamnée à l'avance à une vie à laquelle elle n’adhérerait pas.

Elle refusait de continuer sur cette voie. Elle ne voulait plus se laisser happer par ce désespoir latent et encré. À cause d'une naissance qui forçait un maintien noble et un soi-disant respect dû, elle devait se laisser pourrir de la sorte ? C'était absurde, autant que l'avait été son existence jusqu'à ce jour.

Non, et comme pour la première fois, elle se le disait, elle se le hurlait. Non, elle ne se laisserait plus couler de la sorte. Elle refusait d'être le pantin d'un destin déjà tracé, mais quand bien même elle ne pouvait y échapper, elle voulait d'abord en profiter. Elle allait trouver sa voie et la suivre, qu'importe le prix à payer. Elle vivrait comme elle l'entendait, elle et personne d'autre. Elle n'allait plus se soucier du regard que pouvait lui porter les autres. Elle allait ainsi se trouver, se retrouver et apprécier qui elle était. Elle allait cueillir sa vie, sans plus jamais se la dicter, et ainsi pouvoir la métamorphoser en un jardin où elle serait en paix.

Il lui avait fallu vivre une soirée d'horreur pour changer. Un paradoxe de fond, car pessimiste jusqu'à ce jour, elle n'y voyait plus que du positif pour sa propre existence. Un positif qui lui permettrait d'aider les autres à s'en relever, pour ceux qui en auraient besoin. Comme Sessho. Comme eux, ses camarades d'infortune. Sa constatation, sa détermination, dans l'instant, lui offrit suffisamment de volonté pour modifier l'appui accordé plus tôt.

Elle glissa sa main dans le dos de la plus jeune, y effectuant moult cercles apaisants, puis elle tourna un sourire rassurant dans sa direction. Une esquisse qui venait du cœur. Qui, si elle n'était pas solaire, possédait la sincérité d'une âme qui s'éveillait d'un trop long cauchemar.

Son cœur battait maintenant vite et fort, comme elle s'imaginait celui d'un nouveau-né. Un symbole, son impression nouvelle : sa naissance, sa renaissance. Une renaissance au travers d'un cauchemar qu'elle habillerait de sorte à suggérer l'apparence d'un songe idyllique. Comme allait le devenir sa réalité.

Je travaille et je travaillerai dur. L'avenir est et restera prometteur. Je n'ai plus aucune excuse. Les opinions des autres ne m'affecteront plus. La vie est précieuse. La vie est précieuse. La vie est précieuse.

FIN

Merlin


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Sam 29 Aoû 2020 - 21:06
This is
Halloween


❦Promenons-nous dans les bois ... ❧


Jamais tu n'oublieras.

Elle avait raison. Jamais Azalée ne pourrait oublier. Ni cette voix froide résonnant malgré la pluie. Ni cette poigne dans ses longs cheveux. Ni la douleur dans sa nuque. Ni les larmes sur ses joues. Ni les sanglots tordant sa gorge dans un gargouillement d'agonie. Ni cette prise se relâchant sous les maudites syllabes d'un cri de douleur, d'une souffrance lui arrachant les tremblements la clouant au sol, le nez dans la boue, la salive au bord des lèvres, la bouche ouverte sur les flaques, les feuilles, la mort. Non, elle ne pourrait rien occulter, rien. Absolument rien. Comme un cauchemar perpétuel se répétant à l'infini. Comme une mauvaise boucle, un mauvais film.

Comme ses photos de famille que l'on ressort des cartons les soirs de Noël. Vous savez, celles que l'on voudrait voir disparaître dans les flammes de la cheminée. Les clichés honteux de moments embarrassants. De ceux des premières couches, des premiers rire dans le bain, des gamelles joyeuses d'un pommier un peu trop haut. Vous les connaissez ? Ils font monter le sel aux yeux. La tristesse. La nostalgie. Les poussées de croissances dans un monde où on rentre dans le moule. Dans des cases. Grandir. S'épanouir. Briser ses rêves de cinéma, de mannequin, de princesse, comme de l'argile aux pieds d'un miroir fissuré. C'est le bonheur de s'être accompli, sans jamais regarder la pile de désillusions, de traumatismes sous ses talons. C'est jeter les boules de papier dans le soutien-gorge et les complexes adolescents, les moqueries dans les couloirs, les remarques à table sur une sexualité différente, sur des choix non-conformes à une religion. C'est accepter les concessions, en piétinant ses envies profondes, comme se complaire dans les cartilages d'une viande abattue en continuant de pleurer pour la mère de Bambi.

C'est rester debout, mais à l'intérieur, hurler dans sa propre tête. Les non-dits, les je t'aime, les plus tard, les on verra, les excuses d'un mal-être, d'un manque de confiance. C'est continuer de polir les chaînes de l'hypocrisie normalisée, en levant le poing pour se conformer à la foule, à la mode. Des escarpins rouges démodés laissés dans le placard, alors que l'étiquette n'est pas enlevée en sommes. La frustration la fit haleter, et elle n'entendit plus que les battements sourds de son cœur, se reculant d'une scène à faire peur. Un film d'épouvante, où les gentils finissaient toujours découpés, puis dispersés dans le jardin comme engrais. Si elle n'en avait pas la couleur, elle en serait la populaire. L'idiote riant à la moindre blague.

Un peu comme elle. Elle se sentit être relevée, mais elle ne pût que fixer ses pieds.
Ce moment aussi serait abordé pendant les repas de fin d'année ? Pourrait-elle le ranger au grenier, à côté des clichés décolorés de ses premiers sourires ? De ses essais infructueux en cuisine ? Ou en jardinage ? Monsieur Noodle y avait déjà réservé sa place. Coincé entre l'emprunte de ses pieds, et les colliers de coquillettes.

Jamais tu n'oublieras.

Non, c'était même certains. Elle ne sentait plus ses pieds, ni les écorchures à ses genoux, ses coudes et ses paumes. Elle porta seulement ses doigts à ses mèches, y cherchant ceux de la photographe d'un moment si unique. Elle ne les y trouva pas. Petite marionnette, elle erra, un pas après l'autre, jusqu'à buter contre une statue sur son chemin. Elle l'enserra. Elle était aussi froide que son grand-père le jour où un voile blanc avait été déposé sur son visage. Pour ne pas les choquer. Pour ne pas les hanter. Il paraît qu'un fusil fait mal. C'était ce que lui avait dit sa mère avant de se perdre sous la pluie. Ce soir, aussi, il pleuvait. Une nouvelle sphère de glace à placer sur la case de l'inoubliable.

Elle ferma les yeux, suivant le mouvement d'une démarche mécanique, comme un simple automatisme. Les images revenaient. Le sol. La boue. Les feuilles. Le sang. Les cris. Les larmes. Le chaud. Le froid. La pluie. L'orage. Puis, le dernier étage de sa maison. Les caisses remplies de souvenirs. De ceux qu'elles avaient finalement remplacés. Souvent les plus joyeux. Toujours les plus fabuleux. Jamais les douloureux. Les danses ne lui venaient plus. Ni celle du canard, ni celle prônant la gloire des miettes de pain. Qu'avait-elle eu à son anniversaire au bord de l'eau ? Que lui avait dit son cousin avant son plongeon, révélant ses pouvoirs fantastiques ? Comment avait-elle réagi en serrant dans ses bras l'ours en peluche qui l'accompagnait encore ?

Jamais tu n'oublieras.

Elle oublierait tout. Sauf ça. Cette réalisation, couplée au sourire de Merlin qu'elle intercepta, fit céder les dernières barrières pudiques de la fillette. La crainte de grandir, de ressembler à ses tantes, cousines éloignées que l'on voit une fois par an, la courba en avant d'un hurlement silencieux. Elle voulait continuer à courir après les licornes, les esprits frappeurs, les farces, la révolution d'un monde opprimé. Elle voulait tirer à l'arc sur un mur, défiler dans les couloirs en exhibant avec fierté, les couleurs d'un peuple a libérer. Elle voulait se noyer dans les rêves d'un château dépourvu de rose, aux côtés d'une protectrice toujours fidèle. Elle avait encore tant de choses à faire, refaire, revivre. Encore et encore. Ses bras s'accrochèrent à la silhouette mouvante qui la maintenait encore. Oui, elle désirait encore entendre les remarques acerbes d'Anna, les déductions logiques de Morgane, contempler le sourire de Jules, partager encore le wagon de Sam, épiloguer sur le choix d'une robe appropriée pour un bal imaginaire, boire un chocolat au lait sous la menace d'une pétition grotesque avec malgré tout l'envie de se faire l'amie d'un modèle de maturité, s'approcher des animaux improbables d'enclos verrouillés.

Azalée se força à inspirer après avoir expulsé toutes ses émotions enfouies. Et c'est en ne cherchant pas essuyer les grosses gouttes cascadant sur ses joues qu'elle redressa la tête, pointant son menton vers le profil de sa sauveuse.

« J'ai cru.. J'ai cru.. Qu'on allait mourir ... », sanglota-t-elle, en se blottissant un peu plus contre Merlin. Elle avait froid.

La fin d'un déni, d'un choc. Les mots d'une peur, d'un état d'esprit. Garder le mauvais, pour faire ressortir le bon. Elle devait se rappeler, ne pas voir que devant elle, mais aussi parfois derrière. Apprendre. Se souvenir que si la beauté d'un arc-en-ciel impose la rêverie, c'est au prix d'une averse passagère.

Jamais tu n'oublieras.
Non. Jamais, elle n'oublierait.
Ni tout ça. Ni cette soirée. Ni tout le reste.
Plus maintenant.

Je ne sais pas si c'est maman qui avait raison ou si c'est le lieutenant Dan... Je sais pas si nous avons chacun un destin... ou si nous... si nous nous laissons porter par le hasard comme sur une brise... Mais je... je crois que c'est peut-être un peu des deux... peut-être qu'un peu des deux arrive en même temps.
Pando
Azalée Winchester
Admin gloutonne
Azalée Winchester

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I'm a barbie girl
When I was young, it seemed that life was so wonderful, a miracle, oh it was beautiful, magical.
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Dim 30 Aoû 2020 - 22:36
This is Halloween ! - Groupe PoudlardTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Les uns après les autres, ils avançaient à travers la forêt. Rémus Lupin, guide tout trouvé ayant arpenté de nombreuses fois ces bois, était à l'avant. Il portait toujours dans ses bras le corps meurtri de la plus âgée des Poufsouffles. Alastor Maugrey, pour sa part, fermait la marche, son œil magique tournant et tourbillonnant dans tous les sens, aux aguets du moindre danger.

Les deux hommes, contre toute attente, s'étaient montrés bien plus patient que l'on aurait pu s'y attendre, surtout venant de l'ancien auror. Ils avaient attendu que les élèves puissent retrouver un semblant de calme. Du moins, qu'il puisse retrouver la force de se mouvoir à nouveau. La soirée, malheureusement, n'était pas terminée.

Et si le plus dur était maintenant derrière eux, le trajet jusqu'à l'école allait durer de nombreuses minutes. Des minutes où les corps pouvaient bouger comme des automates, où les esprits pouvaient revivre encore, dans le silence approximatif de cette nuit de cauchemar, l'horreur qu'ils avaient vécue.

Comment oublier une telle soirée ? Comment ne pas se souvenir d'une fête qui avait si bien débuté pour finir de la sorte ? Comment occulter la disparition d'un élève amenant les étudiants à retourner vers Poudlard, à se jeter dans un piège tendu ? Comment ne pas penser à l'arrêt presque brutal du cortège, puis aux étincelles qui avait créé une panique indomptable parmi les étudiants ? Comment ne pas se rappeler du bruit des affrontements qui avaient eu lieu dans leurs dos entre les adultes et les mangemorts ?

Puis, comment pourrait-il ne pas rêver du soulagement de courte durée quand les adolescents s'était retrouvé dans la clairière, uniquement pour être rejoints quelques minutes plus tard par deux mages noirs ? Comment ne pas se souvenir des mots, des tortures, des blessures, des cris, des sanglots ?

C'était impossible. Ils allaient devoir apprendre à vivre avec un traumatisme à un âge bien trop jeune. Certains se relèveraient vite, se relevaient déjà, comme la plus âgée portant une veste d'auror sur ses épaules. Comme la petite fille qui gardait ses bras autour de sa taille, pour se maintenir debout et continuer à avancer. Comme cette fille dans les bras de Remus qui le questionnait et le remerciait pour son intervention. Une question qui trouva une réponse qu'il était simple de deviner.

- Nous avons été appelés pour aider à retrouver les élèves et les ramener au château, c'est comme ça qu'on a pu tomber sur vous. Et je ne suis plus votre professeur, alors vous pouvez m'appeler Remus, dit de cette voix douce qui caractérisait le loup-garou.

L'état de ceux qui ne se relèverait pas facilement serait plus préoccupant. Les deux jeunes Serdaigles, celui qui avait recraché le contenu de son estomac et celui qui restait aussi muet que sa camarade de Gryffondor. Ils étaient tous les trois liés, comme leurs mains, alors il y avait un maigre espoir pour qu'ils puissent s'entraider pour passer outre.

Après un temps difficile à définir, le groupe arriva enfin devant les grilles du château. Celles-ci, bien qu'encore ouvertes, étaient gardées par de nombreux membres du personnel. Les directeurs de Maison, tout comme Albus Dumbledore lui-même étaient présents. L'infirmière de Poudlard, également de la partie, accourut vers Lupin et lui ordonna d'apporter l'Indienne à l'infirmerie. Il le fit, disparaissant à grande enjambée à la suite de la dame.

Alastor regarda les autres élèves. Eux furent récupérés par leurs directeurs respectifs. De cette manière, il apprit qu'ils n'étaient pas les derniers. Car, quand il s'approcha pour expliquer ce qui venait de se passer et demander à ce que tous ces enfants puissent se reposer également à l'infirmerie, il découvrit que six autres étudiants n'avaient pas encore été retrouvés. L'un d'eux était le kidnappé. L'absence des autres restait un mystère à résoudre.

Après un court échange entre le professeur à la tête de l'école et l'ancien auror que les étudiants ne pouvaient entendre, déjà poussés à se rendre vers le château par une Minerva en furie, ils purent tout de même voir plusieurs enseignants et l'un de leur sauveur, ainsi que le Directeur en personne, quitter l'enceinte de l'école. Les recherches n'étaient pas terminées.

Plus tard, ils découvriraient peut-être qui manquait encore à l'appel. Plus tard, ils apprendraient peut-être ce qu'il s'était passé pour eux. Plus tard, ils pourraient peut-être en discuter, car bien qu'à plusieurs kilomètres les uns des autres, cette nuit les avaient liés plus qu'ils ne pouvaient encore se le figurer. Oui, plus tard, peut-être.

Pour l'heure, il était temps de dormir. L'infirmière, après s'être occupé des blessures de Neïa, s'en assura en passant à chacun des lits où ils avaient été placé. Elle fournit à tous les occupants une potion de sommeil sans rêve qu'elle leur ordonna de boire. Quelques secondes plus tard, le breuvage faisait déjà son office, forçant ces enfants meurtris à sombrer dans une inconscience à la fois douce et réparatrice.

Et si le plus dur était effectivement derrière eux, une épreuve les attendait encore. Le regard de leurs camarades. Les questions. La curiosité. Dès le lendemain, ils deviendraient des bêtes de foire que l'on veut observer, à qui l'on veut parler. Ce, alors même que les souvenirs sont encore trop vifs.

C'était la fin d'un cauchemar. Une trêve de courte durée. Avant de devoir y replonger.

__________________________

Hors-RP

Chers Citoyens sorciers ayant décidé d'agir face à cette menace muette,

1. Ce tour-ci était le dernier. Vous avez posté une dernière fois et clôturé votre aventure. Pour vous aider pour la suite de vos aventures personnelles, ce post à été rédigé pour clôturer définitivement l'évent pour ce groupe. Pour avoir une idée d'ensemble sur ce qu'il se passe et ce qu'il se passera pour votre personnage, lisez le point numéro 2.

2. Pour éviter tout malentendu, voici un résumé de ce qu'il se passe et que vous devez prendre en compte : quand tous les élèves sont enfin en état de prendre la route, Remus prend la tête du groupe pour guider les élèves vers Poudlard. C'est Alastor qui ferme la marche. Remus répond d'ailleurs à Neïa quand celle-ci le questionne, même s'il ne fait aucune remarque sur les remerciements de cette dernière.

Quand le groupe arrive à Poudlard, les élèves sont pris immédiatement en charge. Neïa est transporté à l'infirmerie par Remus sous l'ordre de Pomfresh. Les autres sont récupérés par leurs directeurs de Maison de façon à savoir qui vient d'arriver. Ensuite, Minerva, qui a l'air d'être en colère (contre le monde entier) les emmène à l'infirmerie. Là-bas, Pomfresh leur donne une potion de sommeil sans rêve, qui leur permettra de dormir sans avoir de cauchemar, au moins pour cette nui-là.

Pour vos futurs RPs, si l'idée d'en faire un se déroulant dès le lendemain, vous pouvez d'ores et déjà prendre en compte que vos personnages seront excusés pour leurs cours de la journée.

3. Ce point-ci est un peu plus particulier, car il a pour unique but de vous remercier de votre participation. Ce fut extrêmement plaisant de vous lire et j'espère de tout cœur que le RP pour ce groupe vous aura amusé autant que je me suis éclaté de mon côté à vous le proposer.

À bientôt,
Le Maître du Jeu.
:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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