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[02/10/1995] Thank you... Really... Thank you so much ! - Sessho & Elyana

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Ven 17 Juil 2020 - 18:16
Thank you… Really… Thank you so much !
“Elyana Sleepy & Sessho Shinmen ”
Encore une journée supplémentaire à subir chaque cours, chaque heure, chaque minute, chaque seconde… Contrôler ses émotions en permanence est décidément bien trop fatiguant… Je n’en peux plus… Je ne sais même plus vraiment pourquoi je ne me transformerais pas directement pour partir loin de tout ça… A l’école certaines tensions se font tout de même ressentir entre ceux qui croient Harry et les autres, mais moi tout ça me passe totalement au-dessus… Même la situation de mon père commence tellement à me peser que j’ai envie de tout plaquer et partir… M’évaporer dans la nature sans rien dire à personne, sans en informer qui que ce soit, et surtout seule ! Peut-être que je prendrais Snowy avec moi quand même la pauvre !

Les cours sont terminés pour aujourd’hui, mais je ne sais pas quoi faire de mon temps libre. Je ne souhaite pas ne rien faire non plus, car si je reste immobile je commence à cogiter et c’est une catastrophe ambulante ! Je pars donc commencer à me changer dans mon dortoir, la robe de sorcier n’étant pas ce qui avait de plus joyeux et confortable, rien ne vaut un bon jean à poches, un sweet à capuche et ma veste en jean pour se sentir un peu mieux. Ma boule de poils se réveille doucement d’une sieste qui a surement durée toute la journée. Elle me miaule dessus, me faisant comprendre qu’elle souhaite aller se promener. Soit !

Je me dirige dans vers la sortie de la salle commune, et commence à arpenter les couloirs, ma fidèle amie dans mes bras, confortablement installée. Une fois arrivées au rez-de-chaussée, je pose Snowy au sol, et après un long soupire me tourne vers elle, désormais assise à côté de ma cheville.

" Et si on allait rendre visite à Neïa au club de botanique ? La dernière fois était bien sympathique après tout."

Un miaulement joyeux me confirme que je ne suis pas la seule à vouloir rendre visite à notre nouvelle amie. On avait rencontré cette petite Poufsouffle en début d’année, durant une autre errance sans but. On avait toutes les deux atterrie sans trop savoir comment dans les serres où la princesse jouait de la flûte de paon. Cette dernière nous avait parfaitement accueilli, avec beaucoup de douceur et de légèreté ! Cela avait été un moment si apaisant, que l’on s’était mise à discuter jusqu’à l’heure du repas, en faisant une nouvelle amie au quelle je n’avais jamais fait attention jusqu’à cette année. Depuis, j’y était retourné deux fois je crois, histoire de m’apaisée… Et le pire c’est que cela marché !

Ma fidèle boule de poile marchant à mes côtés, je me dirige donc en direction des serres et arpente un couloir qui donne sur l’extérieur. A travers les fentes dans les murs, on peut voir qu’il pleut averse… Une vraie journée maussade, bien comme il le faut quoi… Je soupire une nouvelle fois avant de lever la tête, et d’apercevoir quelqu’un à l’une des fentes, ce qui me fait me stopper net !

Sessho… Voilà deux semaine pile poil qu’à eut lieu le cours de SCM commun où j’avais brillé dans ma nullité de cette année… Moi qui adore tellement cette matière, étant ma préférée avec la métamorphose, je m’étais royalement planté en beauté… Et devant tout le monde en plus ! Super… Ce jour-là aussi le temps était gris et humide, mais une éclaircis avait fait son apparition sous la forme d’un Serdaigle si gentils et attentionné du nom de Sessho. Il est vrai que je n’avais que très peu parlé avec lui jusqu’ici, et ce jour-là, je compris que c’était un tort, car il avait l’air d’être une très bonne personne ! En effet, ce garçon avait essayé de me rassurer, et m’avais soutenu tout le long de la partie pratique du cours, je l’avais beau remercié rapidement à la fin du cours, ce dernier c’est terminé tellement rapide par la suite, que je n’ai pas eut le temps de correctement exprimer ma reconnaissance... Il est vrai que je n’ai pas le merci facile, certes, mais quand il est mérité, je souhaite qu’il soit correctement fait ! La qualité plutôt que la quantité, maman me l’a toujours dit !

J’inspire, expire, et m’approche doucement, pour ne pas lui donner l’impression que je lui saute dessus violemment ! Je penche ensuite légèrement la tête, et essaie de faire un jolie sincère comme je savais si bien le faire naturellement avant… Mais j’avoue que cela devient compliqué depuis cet été… J’essaie quand même d’être la plus crédible possible. S’il y a bien un truc que je ne veux pas faire, c’est pitié ! J’adopte ensuite une voix pas très forte et assez douce pour adresser la parole à l’aiglon.

" Salut Sessho tu vas bien ?"

Je laisse passer quelques secondes, le temps de réfléchir un peu à la formulation de ma prochaine phrase. Cette dernière me fait baisser un peu la tête… Je n’ai pas l’habitude de faire ça, et clairement je suis un peu gênée ! Mais bon, entendre les petits miaulements de Snowy pour m’encourager m’aide à me lancer.

" Je... Je voulais te remercier pour avoir était si gentils lors du cours de SCM il y a deux semaines…"

C’est gêné certes, mais totalement sincère ! Je lui dois beaucoup pour ce jour-là. Il aurait pu très bien avancer sans faire attention à ce qu’il pouvait bien se passer derrière, oui encore ignoré le fait que je ne semble pas très à l’aise à ce moment précis ! Il n’en était rien… Et c’est bien pour cela que je voulais le remercier sincèrement, et proprement.

©️ nightgaunt
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Sam 18 Juil 2020 - 23:42

Thank you... Really... Thank you so much !
Il y aura la pluie, le vent, le tonnerre, l'orage d'un moment tourmenté. Puis le soleil, le renouveau d'un arc-en-ciel.
Le mois d'Octobre était ainsi. Voyant ses feuilles désertées ses branches, l'arbre se courbait, pliait sous les assauts d'une brise automnale, sans pitié. Il craquait, ployait sous le poids d'un manteau le quittant, pour le laisser à nu, l'écorce à vif. Du vert au rouge, c'était avec harmonie que les teintes se confondaient, s'ajoutaient, se complétaient. Un tableau se dessinant dans un paysage monochrome. Un ciel aux allures orageuses. Terrible grisaille tempétueuse qui avait effrayé les âmes courageuses. Sans doute, l'avait-il encouragé à se complaire dans le silence d'une salle de musique solitaire, formant en écho les notes volatiles d'un piano.

Son index quitta la blanche qu'il avait survolée pensivement, pour retracer les contours de l'ivoire, l'ongle coupé s'heurtant à la finition d'un instrument millénaire. Le vent secoua les rideaux immaculés, achevant sa course sur son épiderme secoué de frissons. Paupières mi-closes de contentement, Sessho s'autorisa un sourire, l'esquisse silencieuse d'un moment à lui, éloigné du monde, reclus d'une foule, d'amis tourmentés, dont les œillades lui renvoyaient le reflet de mille et une douleur, d'une multitude de non-dits.

« Kami-sama wa dō suru ? », murmura-t-il en prière, psalmodiant un sutra rituel, sacré, précédant une demande, un conseil.

Il devait écouter. Entendre pour mieux comprendre. Voir pour discerner, saisir. Ses cils s'arquèrent dans une volonté d'entente, de recueil. Sa jambe quitta le banc après un instant, une minute religieuse, superstitieuse, pour l'enjoindre à s'approcher d'une fenêtre entrouverte sur un parc malmené par une averse dont il pressentait la violence. Ses talons claquèrent jusqu'au haut plafond, faisant résonner une avancée calme. Ses paumes s'accrochèrent au rebord de bois. L'herbe était encore vive, arrosée par les soins de Kami-Sama. Tout avait une raison. Tout était prédit.

Se détournant, il fit glisser les feuilles griffonnées de ces mélodies inachevées, destinées à une entrevue qu'il se surprenait à espérer prochaine, tout en comprenant l'absence. Les croches d'une partition mettant leurs cœurs à découverts dans une communion sincère. Les cordes vibrantes d'émotions contradictoires. Les Do d'une incompréhension du monde. Les Si d'un conseil. Les La d'obstination. Les Sol d'un changement. D'une pluie passagère.

Les papiers rejoignirent ses parchemins, vierges de toutes paroles, de toutes pensées, coincés avec sa plume et son encrier. Veillant à ne pas en froisser une par mégarde, il prit soin de retirer l'un de ses ouvrages, avancé dans un domaine fascinant le passionnant : L'esprit. Les affres des boucliers ou des intrusions forcées. Okaasan lui en avait inculqué l'envie, la curiosité, l'ouverture sans doute. Se reportant à une page marquée, il reprit sa lecture avec attention, tout en s'extirpant de son refuge. Son épaule fut accrochée par les doigts délicats d'un papillon de nuit qui le tira de sa lecture.

« Bonjour. », la salua-t-il en abaissant le grimoire par politesse, s'attirant un regard intéressé de la part de sa camarade de maison.

« Bonjour. », lui répondit-elle avec une esquisse semblable, retirant l'une de ses mèches de son visage, qu'elle coinça derrière son oreille. Du nez, elle lui pointa son bien, cherchant en contorsionnant sa nuque, à en appréhender le sujet. « De quoi parle-t-il ? »

« De l'esprit humain. », pour preuve, il lui laissa la vue sur le titre, explicitant le contenu. « S'il t'intéresse, je serai ravi de te le prêter une fois ma lecture achevée. »

Elle acquiesça et d'un pas, il se décala pour la laisser passer à son tour. Il savait. Elle avait ce regard. Celui qui donnerait vie à des toiles sombres, démons tapis dans ses opalines. Bêtes lui dévorant les perles de son insouciance. Le cuir tapa contre ses cuisses. Elle le regarda, et il lui sourit. Que pouvait-il faire de plus pour soulager les tourments de son âme déchirée, plongé dans des doutes qu'il ne pouvait réellement mesurer ? Rien de plus que ce qu'il faisait et ferait à chaque fois qu'elle en nourrirait le besoin : être une béquille, un phare sur un rivage éloigné, pour que la barque de son salut parvienne sur une plage de sable blanc, sans impureté.  

« Je te souhaite une bonne fin de journée, j'espère te retrouver au dîner, Merlin. », elle hocha la tête derechef, se murant dans un silence annonciateur de larmes, d'effusions d'hémoglobines factices sur un tableau vierge.

Les couloirs étaient silencieux. Par les fenêtres, il voyait la pluie. Les gouttes frappant les vitres firent taire successivement, comme une série de dominos, le pli soucieux de ses sourcils. L'inquiétude s'apaisa au profit d'une confiance qu'il devait continuer d'entretenir, à la manière d'une flamme fragile, dont seul le rempart de ses mains pouvait en préserver la vivacité. Elle était ainsi. Comme une bougie soufflée par le temps, par la vie, par les attentes pesant sur la cire de son espérance.

Rabattant la bretelle de son sac sous sa capuche, il contempla son reflet embué le temps d'un instant, les coins des lèvres relevées d'un sourire de circonstance. Ses pas s'amorcèrent, guidaient d'une idée propre. Où pouvait-il aller ? Sa salle commune ? Le club de duel ? Les possibilités de destinations diverses, s'achevant sur des plans de comète différents, l'empêchèrent de se décider. Que voulait-il réellement ? Il ne le savait pas, se trouvait toujours incapable de l'affirmer, de construire un pont entre lui et un désir personnel.

Les marches défilèrent sous son hésitation grandissante, et pour couper la germe d'une anxiété, il se plongea dans les lignes ésotériques de théories qu'il savait vérifiables. L'esprit humain pouvait se diviser en fragments identiques. La mémoire immédiate. L'imaginaire. La personnalité. Les souvenirs. C'est comme un coffre que l'on pouvait choisir d'ordonner, de ranger pour en retrouver les pièces, les assembler dans un puzzle géant. Celui de toute une existence. De tout un être.

Le hall se dessina sous ses talons, les dalles de marbre accueillirent son regard pensif, slalomant entre les informations se bousculant. Son bras s'appuya contre le mur, tandis que sa tempe en suivait le même chemin. La pierre était froide. Et dehors, il pleuvait encore. Le ciel pleurait. De joie. De tristesse. De rage. La tranche reliée se coinça contre le rebord d'une fente lui offrant sur un plateau, le dessin d'un sentier peu emprunté. De l'index, il corna la page pour la tourner, et se perdre dans les notes d'un sorcier ancien, dont les connaissances étaient l'héritage. Le palais mental et ses murailles. Dans son dos, le passage reprenait, marquant le terminus de cours journaliers. Distrait, il ajusta son insigne sur son poitrail, et s'échina à gravir les constructions pharaoniques décrites dans le récit.

Tout au moins pour quelques secondes.

Il était observé. Et Sessho le sentait. Doucement, il scella l'histoire, pour se tourner de trois-quarts vers la paire d'yeux s'étant accroché à son uniforme. Il y rencontra l'air gêné d'une lionne peu assurée. Ils ne s'étaient jamais réellement côtoyés, membres de cercles différents, reliés par un maillon, une tornade blonde arborant les pierres d'une sérénité qu'il espérait lui inspirer. Elyana lui faisait penser à un renard. Comme son camarade de dortoir. L'allure assurée d'un animal se confondant en défense, puis fuite face à un adversaire trop empressé, armé. Victime de ses propres peurs, de cette ombre dans le regard. Dans le sourire.

« Salut Sessho tu vas bien ? », l’apostropha-t-elle d'un timbre mesuré, qui devait sans conteste coûter à ses élans impulsifs, animal.

« Bonjour, Elyana. », choisit-il de répondre avec bienveillance, achevant de se placer face à elle, pour affronter les éclairs hésitants d'une suite qui semblait lui être difficile. Patient, il délia les secondes sous un silence clément, avant de reprendre tout aussi posément.

« Je me porte bien, et toi-même ? », à nouveau, le miaulement du chat aux côtés de la renarde ponctua sa pause, enjoignant sa propriétaire à se jeter dans la rivière de sa décision.

« Je... Je voulais te remercier pour avoir était si gentil lors du cours de SCM il y a deux semaines… »

L'une de ses mains se détacha de son précieux, pour chasser lentement la reconnaissance qu'il savait ne pas mériter autant. Sa bouche s'arqua d'une énième esquisse, tandis que sa nuque s'incline pour venir capter l'attention fuyante de sa comparse. L'onyx affronta les paillettes du portail d'une âme qu'il devina sincère.

« Il est inutile de me remercier pour cela, Elyana. Mais je suis ravi que cela t'ai apporté la confiance qu'il te manquait ce jour-là. C'est tout ce qui m'importe. », d'un mouvement, il l'invita à venir se placer à sa droite, se décalant d'un pas chassé pour lui laisser une vision dégagée du panorama extérieur. L'orage gronda et un éclair zébra le ciel couvert, noircit de nuages contrariés.

« Dis-moi, que vois-tu ? », il reporta ses pupilles sur le parc sereinement, se régalant des arabesques se dessinant sous ses inspirations, entre les carreaux de mosaïques.

« Que t'inspire cette pluie, Elyana ? », sa voix s'était faîte plus basse, un murmure dans le silence, destinée à son oreille, comme un confident, un secret.
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Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

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Un enfant perdu qui fond en larme

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Mar 25 Aoû 2020 - 16:01
Thank you… Really… Thank you so much !
“Elyana Sleepy & Sessho Shinmen ”
Les paroles de Sessho sont calmes, douces, paisibles, tout comme le personnages dont elles émanent. Il n’y a pas à dire, ce garçon ne fait clairement pas son âge. Tant de modestie n’est que peu probable, et pourtant. J’essaie de lui donner un sourire, même si cela m’est extrêmement difficile. Je sens ma boule de poils se frotter à ma jambe… Un peu de soutiens n’est jamais à rejeté. Je ne peux vous dire ce qui me passe à l’esprit à cet instant précis, mais j’essaie néanmoins de sourire, car c’est le seul remerciement que je trouve, pour cette âme si charitable.

L’aigle se décale alors, m’invitant à m’installer à sa droite. Après un petit regard en direction de Snowy, intriguée, et ne comprenant pas vraiment le pourquoi de ce geste, j’accepte l’invitation en me plaçant à côté de l’asiatique. Dehors il fait triste, le ciel semble en colère, l’orage gronde. Depuis petite je n’ai jamais trop apprécié les éclairs, mais aller savoir pourquoi, peut être le désespoir m’envahissant, je reste là à regarder dehors, telle une âme perdue cherchant son chemin… C’est alors que Sessho me pose une question.

« Dis-moi, que vois-tu ? »

Ma tête se tourne alors rapidement vers lui. Agréable mais très étrange comme garçon tout de même… Je reste silencieuse jusqu’à sa prochaine question, tout aussi mystérieuse et étrange.

« Que t'inspire cette pluie, Elyana ? »

Décidément vraiment étrange. Après quelques secondes la tête dans sa direction, ne comprenant pas totalement ce qu’il se produit à l’instant, je me retourne vers le parc, où de nouveaux éclairs s’abattent. Je ferme alors les yeux, me prenant quelque peu au jeu. Dans l’obscurité, j’entends à présent seulement la pluie tomber fortement, comme des fouets frappant le sol. Les éclairs quant à eux, sont semblables à des cris de violences. Le ciel est en colère. Contre qui ? Pourquoi ? C’est alors qu’une image m’apparut. La nuit au chalet d’une transformation non voulu, le ciel était identique. Aussi froid et hargneux.  L’image de ma mère, essayant de me calmer, et moi en  pelage blanchâtre, ne comprenant pas vraiment ce qu’il se passe.

Je rouvre alors les yeux, à la fois attristée et apeurée par les images qui m’étaient revenus en tête lors de ce bref instant. J’inspire, j’expire, me concentre sur les ronronnements de mon petit chat qui essaie tant bien que mal de me calmer. Je me concentre sur les gouttes, et non sur les éclairs… Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez moi depuis ce fameux jour à la gare….

Je soupire, avant de plonger mon regard dans le vide qu’offre ce temps grisâtre. Je ne sais pas quoi répondre, alors je laisse ma bouche parler toute seule, mon cerveau étant clairement hors service.

" La tristesse, la peur…"

Puis un éclair plus violent que les autres m’interromps, me faisant sursauté telle un lapin qui a entendu un bruit dans les bois.

" La colère !"

Comment suis-je devenu telle que je le suis ? où est passé la jeune aventurière prête à tout pour partir à la découverte de nouvelles choses ? Je l’ignore, je la cherche, mais elle est perdue.. La colère ? Serait-ce le sentiment que j’éprouve à mon propre égard ? C’est fort probable… J’ai remarqué certaines amies quelque peu inquiètes depuis le début de l’année… Et je sais que ma mère ne dort plus depuis bien des mois… J’ai beau ne pas en être la cause première, je n’y suis pas pour rien pour autant… Je soupire alors, baissant la tête, et fermant les yeux…

"- La culpabilité….."


©️ nightgaunt
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Mer 30 Sep 2020 - 15:57

Thank you... Really... Thank you so much !
Il y aura la pluie, le vent, le tonnerre, l'orage d'un moment tourmenté. Puis le soleil, le renouveau d'un arc-en-ciel.
La pluie. Depuis petit, elle le fascinait. Par ses gouttes. Par ses fluctuations, qu'il pouvait calquer sur ses inspirations, ses ressentis. Le froid de la neige. L'eau des larmes cachées. La lourdeur de la tristesse sur la peau, sur les joues. Le caprice d'une météo s'accordant aux violons des émotions primaires. Il pouvait y danser, les pieds dans les flaques, les bras vers les nuages, riant à l'herbe trempée, à la vie dans les arbres, dans le ciel. Y prier sous la colère des esprits ancestraux, sous la bienveillance d'un regard à l'abri des cotons, les plumes d'un merle chantant le lendemain d'un renouveau. L'orage grondait, comme il l'accompagnerait fidèlement cette nuit-là, rythmant son calvaire futur de ses éclaircies éphémères, passagères. Comme un ami. Comme un complice. Comme un témoin. Celui de leurs cris silencieux, de leurs pleurs inavoués. Un aveu de faiblesse laissé au temps, au tonnerre illuminant les contours d'un visage déformé par le chagrin, la compréhension, la compassion envers soi-même.

Okaasan parlait de deuil, d'étapes essentielles, d'épreuves sur une route, pour se dépasser, apprendre et comprendre. Le monde. Mais aussi ses réactions. Penser sans juger. Sans s'imposer un regard accusateur. Se poser les bonnes questions, au moment propice. Sans accrocs. Sans se montrer du doigt. Accueillir ses émotions comme une vague. Comme une averse. Sursauter au tonnerre, à la rage, à la terreur. Hurler de désespoir au grondement. S'abandonner à l'eau, au froid, à la main tendue d'un soleil perçant à l'horizon. Réaliser. Espérer. S'éveiller à l'Aube, pour mourir à la nuit, et renaître au jour de son passage final.

Sous la pâleur du parc, Elyana lui sembla spectrale. Fantôme d'une époque lointaine, errant dans les couloirs à la recherche de la perle de son âme, de ses souvenirs, de sa conscience perdue. Un oiseau oscillant entre les feuilles et le nid, ne pouvant battre des ailes pour s'envoler, pour rejoindre la brise et ses mystères. Un esprit se cramponnant à la Terre, à l'irrationnelle réalité de son existence, ne pouvant en admettre totalement l'inconcevable perdition. Comme un puzzle auquel Kami-sama aurait retiré une pièce, le coin, le centre d'un labyrinthe la conduisant à arpenter les mêmes lieux, contempler des paysages identiques, rencontrer des gens se ressemblant tous. Une boucle perpétuelle la condamnant à l'échec, à la répétition de ses erreurs, de ses faux-pas. Un fardeau pesant lourd sur ses épaules. Celui du secret, du silence, des non-dits, de l'attente.

Comme ce jour-là, elle tremblait. De peur. De tristesse. De ses instincts contenus, cadenassés par sa retenue, par ses obligations, ses promesses. Face à la vitre, Sessho caressa l'angle de son menton de ses pupilles, essayant de réchauffer la glace de sa douleur, sous ses paupières crispées, de la bienveillance coulant dans l'onyx de son regard. Elle était vide, et à la fois trop pleine. Comme un vase ébréché que l'on cherche à remplir, encore et encore, jusqu'à ce que la fissure de son cristal ne s’agrandisse et fasse éclater le corps, les muscles, les os, le verre brisé d'un cœur serré.

Le silence berça ses réflexions, se lova contre ses jambes hésitantes. C'était comme un pas, un grand saut d'une falaise, d'un précipice dont on ne voyait pas le fond. Une marche pour certains. Un cratère sans fin pour d'autres. Une chute sans filet, sans sécurité, poussée par la gravité émotionnelle vers le sol, vers la réalisation de son état, de ses causes, de ses cauchemars obscurcies d'une conséquence, d'un facteur inconnu. Une bouche qui s'ouvre sur des mots de plomb, coulant sur la langue de son imprévisibilité, de son inattendu.

« La tristesse, la peur … », articula Elyana doucement, se perdant dans sa contemplation du parc, de ses alentours, des remous délicats lui offrant la tempête extérieure. Comme une invitation. Comme un guide spirituel.

Il acquiesça, l'encourageant dans ses tâtonnements dans un mutisme parfait. Il n'avait été que le doigt mettant en évidence un problème, un souci. Et patient, il observa son avancée, sa découverte d'elle-même, comme Okaasan l'avait tant fait avec lui, lorsque enfant, il craignait la pénombre de son ombre, de son adversaire continuel, de ce joueur d'échec qui lui ferait face à chaque remise en cause.

« La colère ! », fit-elle en écho avec le tonnerre, son corps marquant un recul surpris. Étonné de cette émotion, de sa mise en lumière. Un prédateur fuyant comme une proie. Le renard courbant les oreilles comme un lapin s'enfuyant dans les fourrées.

« La culpabilité ... », la conclusion de son voyage initiatique, qui la fit baisser de ton, la tête.

Il peut s'imaginer ses larmes contenues, ses sanglots sous la couette, emprisonnés dans sa gorge, trop fière pour les laisser s'échapper. La fierté de ne pas inquiéter, de ne pas alarmer. Elle suinte des ports de sa peau, de tout son être. Cette envie de bien faire, de se battre pour le regard, la reconnaissance, l'approbation d'un proche, d'un parent, d'une amie. Doucement, il lui sourit, et sous le froissement de ses vêtements, d'un pas, il passa dans le dos de l'égarée du hall. Ses doigts fins survolèrent son épaule, et s'appuyèrent délicatement sur sa mâchoire pour lui faire redresser la nuque. Le chaud de sa chaire se heurta au diaphane de son teint, comme un ancrage, comme un feu dans l'âtre l’appelant au repos.

« Est-ce la honte qui te fait baisser la tête, Elyana ? », lui demanda-t-il tout bas, en retirant sa main après l'avoir appuyé une dernière fois en soutien.

Il posa son regard sur leur reflet commun, sur cette vitre s'embuant légèrement de leur souffle, le bleu se mêlant au rouge. Ses lèvres marquèrent une esquisse paisible, se calquant sur la tornade ravageant les iris translucides de sa camarade. Elle était belle. D'une noblesse la sublimant dans ses aveux, dans cette mise à nue, cet abandon. Comme une fleur se ployant contre le vent, contre les astres. La bonté enlaçant l'altruisme. La candeur d'un blond enfantin, embrassant les tourments d'un carmin adolescent. La douceur incertaine d'une sauvage s'apprivoisant. Un mouton dans une boîte qu'un prince pouvait s'imaginer. Une rose mise sous cloche pour la préserver.  

« La honte d'avoir compris, mis des mots sur tes émotions, ou bien celle de ne pas te sentir légitime de les ressentir ? », aucun jugement ne perça sa voix. Il commençait à comprendre.

Il se décala, laissant sa question danser avec le silence. Son talon le plaça de nouveau à sa gauche, l'isolant avec son image, avec son subconscient. Il était une pique, une ouverture sur cet ego qu'elle devait laisser s'exprimer. Sans retenues. Sans chaînes. Sans codes. Dehors, une bourrasque déposa sur la glace de son miroir une gerbe de douleur, de gel, d'eau qui pourrait l'engloutir, la noyer. Comme un combat. Comme une survie. Un plongeon face à sa propre souffrance.
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Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

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Un enfant perdu qui fond en larme

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Mar 20 Oct 2020 - 18:32
Thank you… Really… Thank you so much !
“Elyana Sleepy & Sessho Shinmen ”
C’est comme si la foudre était là pour moi, pour me punir de ma faiblesse, de mon égoïsme e mon impuissante, comme si elle se rapprochait de moi, dans le but de me frapper en pleins cœur, me torturant au préalable pour me faire payer mes péchées… Non je n’ai pas le droit de pleurer, et encore moins me lamenter. Certaines personnes ont bien plus à se plaindre que moi et mon secret que je peine à cacher. C’est la tête baissée, que j’essaie de contrôler toutes ses émotions si lourdes, pesantes, tel un caillou dans mon cœur qui semble s’alourdir de jours en jours, d’heure en heure…. Et je ne peux rien y faire, à part essayé inlassablement de le porter aussi secrètement que je le puisse…

Mais alors que je m’enfonce dans les abimes de mes soucis, une éclaircis s’approche de moi, sous la forme d’une main dans mon dos, aussi délicate qu’une plume se posant délicatement au sol après avoir voleté dans les aires. D’habitude réticente au moindre contact depuis ce fameux été, je n’ai pas la même réaction à cet instant. Une douce chaleur essai de se faire un chemin, semblant vouloir réchauffer la froideur de mon cœur solitaire. Cette mains, suivi d’un doigt des plus fins et délicat, me relevant la tête d’une douceur sans pareil, réussi quelque peu à trouver un passage, réalisant l’exploit de faire fondre un peu de glace s’étant installée en moi.

« Est-ce la honte qui te fait baisser la tête, Elyana ? »

Mes yeux se relevèrent d’eux-mêmes à l’entente de cette voix si douce et apaisante, avec son brin d’exotisme. Telle un renardeau apeuré charmé par le doux chant d’un oisillon haut perché. Je ne peux l’atteindre, et pourtant lui a tant d’effet sur mon humeur, que ça en est étrange, mystique, à la limite de l’envoutement…

« La honte d'avoir compris, mis des mots sur tes émotions, ou bien celle de ne pas te sentir légitime de les ressentir ? »

L’envoutement, c’est le mot. Tout comme les cristaux de neige tombant dans ma montagne natale en hiver, mes yeux semblent brillés au contact de cette lumière humaine. Mon regard se plonge dans le siens, tandis que Sessho s’éloigne quelque peu, mes yeux ne quittent pas les siens, tel un aimant attiré par une attraction plus forte que lui. J’ignore ce que je ressens réellement, mais la douceur de ce garçon associé à sa perspicacité déconcertante, ne fait que prolongé ce silence pourtant que de quelques secondes réellement, mais semblant duré des heures.

Au-delà du mystère de la situation, qui semble m’apaiser comme rien n’est réussi à le faire depuis cette fameuse annonce maternelle, la perspicacité de l’aiglon pourtant semblable à un élégant aigle royale à cet instant me prend à la gorge tel un lasso réussissant à attraper sa cible du premier coup. Je ne peux répondre, et l’ouverture fine mais visible de ma bouche le témoigne assez bien d’ailleurs. Je referme alors cette dernière, dépité devant le fait que quelqu’un que je connais si peu est put comprendre si vite… Mes yeux perdent alors leur brillance, redevenant quelque peu terne devant cette vérité si dure à avaler… Mon cœur ignore pourquoi, et mon esprit le sait encore moins, mais j’ai envie de me confier à ce moment précis, mais je sais parfaitement que je ne le peux pas… J’en baisse le regard, ne voulant pas encore une fois me faire décrypter avec une telle facilité…

« Je… C’est compliqué… Je ne peux l’expliquer…»

La gorge se remplit, l’envie de craquer, de me plonger dans ses bras semblant fort confortable, et d’une chaleur exquise… Je ne comprends pas pourquoi…. Me sentais-je aussi seule que ça ? Suis-je aussi désespérée pour un minuscule petit secret de rien du tout ? M’empêchant de pouvoir être là pour les personnes qui depuis toutes ses années ne m’ont jamais abandonné ? Tabata… Eileen… Et maintenant Sessho… Je les inquiète tous, telle une gamine apeurée après avoir elle-même voulu voir si le grand méchant loup existait bel et bien. Je n’ai pas le droit, je ne peux pas … Et puis de toute manière, mon but cette année est pourtant simple… Je n’en ai qu’un seul : Me contrôler pour ne pas me transformer ! J’essaie donc d’enfuir encore une pierre dans mon cœur déjà bien lourd, congelant la glace enveloppant mon âme pourtant déjà bien froide. Relevant mon regard aussi menteur qu’un niffleur les poches pleines d’or, j’esquisse un sourire, essayant de le rendre le plus véritable que possible, même si aucune joie ne semble en émaner.

« Je te remercie de ta bienveillance, le temps me rend maussade mais ça va passer ne t’en fais pas. Tu es très gentil Sessho… »

Mes remerciements sont la seule chose sincère dans ces mots. Oui… Merci à toi élégant aiglon, de m’avoir offert quelques secondes d’éclaircis même si je n’ai pu l’expliquer. Si je n’ai qu’une seule façon de te remercier, c’est bien en arrêtant de t’inquiéter. Alors je garde ce faux sourire que je commence à avoir l’habitude de garder… Un sourire devenant de plus en plus douloureux chaque jour, à chaque esquisse, comme un couteux de plus que l’on me plante au plus profondément dans la chair… Je ne sais plus quoi faire pour aller mieux... Je ne sais plus comment faire… Ce point est trop lourd… J’aimerai tellement que tout s’arrête, ne serait-ce qu’une journée, qu’une heure ou qu’une minute… Même quelques secondes suffiraient, pour me redonner un peu de force pour continuer…


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Ven 30 Oct 2020 - 19:33

Thank you... Really... Thank you so much !
Il y aura la pluie, le vent, le tonnerre, l'orage d'un moment tourmenté. Puis le soleil, le renouveau d'un arc-en-ciel.
Elle ne quitta pas son regard, sa vision, pas un seul instant. Unique obsession, ultime décoration à couver, à caresser du bout des doigts pour ne pas l'effriter, la bousculer, faire pourrir une pièce d'une maladresse. Elyana était belle, magnifique. D'une noblesse dans le paraître, une élégance dans ses efforts, sa résilience. Une âme qu'il devinait ébréché, mais aux couleurs insoupçonnées. Une richesse dans une simple expression, dans l'éclat d'une bouche entrouverte sur les mots, et les maux cachés, restaient trop longtemps secret. La main sur les aiguilles d'un fardeau pesant lourd dans ses paumes, à ses chevilles. Le blanc de ses yeux s'illumina de la pluie de ses émotions fortes, et il lui sourit, silencieux devant ses larmes qu'elle peinait à dissimuler, à refouler.

Petit renard gelé de solitude, d'inaction et de malheur, qu'il aurait aimé étreindre, recouvrir d'une épaisse chaleur, pour faire naître sur ses joues, les plis d'une joie commune, d'une sérénité partagée. Et non la douleur d'une grimace non contrôlée, imprévue, abaissant le voile apaisé sur les feuilles mortes et ternes de l'automne, sur les branches maussades d'un parc désolé. Sur le point de craquer, elle s'était rétractée, se reculant devant sa main tendue, son oreille attentive. Seule. Isolée. Un peu plus meurtrie à chaque seconde, chaque instant. Dans cette vie lui filtrant dans sa bulle comme du sable fin, s'éloignant sous le vent, sous l'orage, elle lui sembla plus belle encore. Plus en vie qu'elle ne l'était déjà. La tristesse. La colère. La rancœur. La culpabilité. Comme des fleurs, elles s'épanouissaient, grandissaient sous les flots, portées par l'averse. Plantes grimpantes l'emprisonnant dans une cage végétale aux épines acérées. Des lianes pouvaient ressortir des roses, du lys, de l'iris. Comme de l'Hiver surgissait le printemps. Le renouveau. La boucle. La lumière au mépris des nuages. La récompense aux prix des efforts.

La vie était ainsi. Dure. Implacable. Impitoyable. Mais il voulait croire, au fond de lui, bercé par les histoires anciennes, par les vœux divins, qu'une justice accueillerait ces épreuves, trancherait la morosité d'un couperet. Que tout est un sens, une justification, que rien ne soit vain, à jeter dans le vide, et que d'un saut pouvait naître le changement, comme les battements d'ailes d'un papillon provoquant un miracle à l'autre bout du monde. Que le bon ne récolterait que du positivisme, et qu'il fallait l'arroser pour le cultiver.

Okaasan lui avait appris beaucoup de choses. À aimer toute chose, de la vie aux personnes croisant sa route. À comprendre. À se poser des questions sur des sujets inconnus, délaissés par le commun d'une société en constante évolution, en mouvement perpétuel. À ne jamais cesser d'être curieux. Garder à cœur des traditions en danger, risquant de rejoindre les abysses de l'oubli, en laissant son esprit ouvert aux progrès, à l'avancée, qu'elle soit bonne ou mauvaise, pour que les leçons apportées profitent à tous. Qu'elles servent à construire les consciences et les mœurs, l'égalité dans les liens, la liberté dans les choix. Utopie rêveuse se mêlant à la foi, à l'espoir. Dehors, la pluie s'échappait des nuages, de la noirceur d'un ciel orageux. Accord tacite avec l'ébranlement d'une demoiselle apeurée, en totale contradiction. Le secret de son mal brûlait sans doute ses lèvres, cognait contre sa gorge en sanglots longtemps sous-estimés. Comme une tempête ravageuse la noyant d'un déni, d'un choc, d'une sidération qui la contraignait au sur place, à l'inaction face à sa propre noyade.

« Je… C’est compliqué… Je ne peux l’expliquer…», lui répondit-elle en pleine lutte, indécise. Voulait-elle se plonger dans ses tourments, ou bien par la parole, se munir d'une épée, d'un bouclier et par des conseils célestes, s'échapper de sa prison ?

Elle recula, et il sut. Il comprit. Il avait touché juste par ses conclusions, ses suppositions. Honteuse devant ses ressentis, ses émotions transperçant sa peau comme les étoiles se muant en Nova dans sa poitrine, dans sa fureur atténuée. Sans doute, désirait-elle frapper, crier, se débattre de ses chaînes d'une promesse la guidant dans le silence, dans un mutisme la prenant au larynx, l'empêchant de respirer correctement. Devant son combat, il se sentit peiné, impuissant, sincèrement compatissant. La mélancolie l'attaquait souvent de ses griffes, tordant ses intestins dans ses entrailles, le forçant à recracher ses doutes dans un lavabo. Était-ce également son cas ?

Compréhensif, il ne répliqua pas, la laissant voguer à son rythme dans le noir, à l'aveugle, pour ne pas se heurter aux récifs d'une décision qu'il ne pouvait lui imposer. Il ne pouvait n'être qu'un phare, une carte, mais pas la destination ou le capitaine. Les secondes s'étirèrent, et il l'observa à quelques pas. Légère et aérienne comme une plume, d'une gaîté éteinte, le plomb de son cauchemar alourdissait les coins de ses lèvres, qui avec difficulté, se relevèrent dans une esquisse tremblante, factice. Comment pouvait-il lui en vouloir ? Dénué de jugement, il reçut le cadeau de son sourire avec bonté, l'imitant avec calme, les mains enserrant son livre contre sa cuisse.

« Je te remercie de ta bienveillance, le temps me rend maussade mais ça va passer ne t’en fais pas. Tu es très gentil Sessho… », une excuse qui se drapa dans un élan de vérité.

Le temps n'était pas clément, et si lui appréciait la pluie comme une cascade le purifiant de toutes pensées négatives, il avait appris que le sombre d'un climat peu favorable accentué l'humeur morose de certains. Elyana, était-elle de ces gens qui ne supportait pas les aléas du temps ? Peut-être, il ne pouvait en être certains. Ni pour lui, ni pour quelqu'un d'autre. Tant de facteurs influençaient les ressentis, et humain qu'il était, il ne pouvait en saisir toute la complexité. Avec humilité, Sessho acquiesça à son compliment, courbant l'échine en un remerciement muet. Une politesse d'une distance ouverte, à l'écoute. Conciliant, il laissa un temps passer, quelques minutes où elle fut la seule qui comptait. Oubliant la foudre. Oubliant l'orage. Elle était là. Debout devant la fenêtre, avec pour orchestre la danse des gouttes coulant contre la vitre. Un cadre sublime. Un couloir oublié, unique témoin de leur conversation.

Puis il bougea. Doucement pour ne pas l'effrayer davantage, et devant son non-refus de son contact, de son toucher qui l'avait transcendé précédemment d'un éclair de repos, il amena son bras par-dessus ses épaules, pour d'une pression, la ramener de visu sur le panorama. Son livre s'échoua sur le rebord de la corniche, et sous l'arche de pierre sculptée les surplombant, le serdaigle pencha la tête sur le côté, humant son parfum se superposant aux effluves humides du lieu, et à la cire fondue des bougies sur leur piédestal aux murs. Sa joue frôla l'une de ses longues mèches blondes, et d'un soupir, il la chassa pour qu'elle rejoigne la commissure de la bouche de la jeune fille. Il la lâcha, laissant retomber sa main contre sa jambe, bien qu'il resta tout près, à porté de murmures, de confidences.

« Regarde. », l'invita-t-il tout bas, en lui pointant de son index le voile céleste. « Le ciel est comme un miroir, Elyana. », commença-t-il en détournant ses pupilles des nuages gris pour les poser sur le profil fin de sa cadette, récoltant ses impressions, ses sensations.

« Il reflète nos ressentis comme une glace, nous offrant ses nuages et ses aléas en libre interprétation. », une nouvelle pause, pour reprendre une inspiration qui gonfla sa poitrine. « La pluie d'une tristesse, l'orage d'une colère, d'un doute, d'un questionnement sans réponse. Il n'est pas juge, ni bourreau, mais simple démonstration de notre âme. », il amena sa paume à son propre torse, l'incitant à suivre son mouvement, pour sentir les battements sourds pulsant dans sa poitrine. Le calme. La tranquillité agita ses doigts.

« Derrière ces nuages, se cachent le soleil et ses rayons, Elyana. Si la lumière n'existait pas, l'ombre ne pourrait se profilait à l'horizon, et les gouttes que tu vois... », il caressa la buée de leur respiration sur le verre, pour distinguer les lueurs multicolores teintant les perles translucides striant leur reflet de leur passage.

« Ne pourraient être aussi colorées sans lui. », soigneusement, il chercha la peau de sa camarade, pour placer la pulpe de sa chaire où la sienne s'était tenue, la maintenant en place quelques secondes. « Par delà l'orage, se cache l'attente d'un arc-en-ciel. », acheva-t-il en la relâchant totalement.

Il y aura la pluie. Il y aura l'orage. Il y aura la colère. Il y aura la tristesse. Mais il y aura aussi la joie. Le bonheur. La vie dans un rayon.
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Sessho Shinmen
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Ven 13 Nov 2020 - 15:41
Thank you… Really… Thank you so much !
“Elyana Sleepy & Sessho Shinmen ”
Il se rapproche alors, tandis que mon corps reste immobile, les yeux rivés vers le sol. Je le sens s’approcher, mais mon corps refuse de résister. Telle une poupée de chiffon abandonnée, je suis totalement sous l’emprise de mes noirs pensées. Je suis perdue, tourmentée, blessée, profondément meurtrie, ne sachant plus quoi faire, quoi dire, comment réagir… Me sentant être plus que l’ombre de moi-même, le bien être que ce garçon m’a procuré il y a quelques instants, semble bien loin désormais… Comme un doux rêve dans lequel on aimerait se replonger… Encore et encore… Et que même en essayant de se rendormir, on n’arrive pas exactement à le revivre…

Et pourtant… Comme s’il sentait mon appel à l’aide muet, je sens son bras passer par-dessus mon épaule, pressant doucement cette dernière, me faisant regarder l’horizon par reflexe… Mon cœur s’affole alors, il accélère. J’ai la sensation que n’importe qui pourrait l’entendre battre, comme s’il voulait sortir de son réceptacle. J’ignore ce qu’il se produit alors, mais une chaleur étrange et inconnue envahit mon corps, plus intensément que lors du contact précèdent… Et alors que je sens son souffle doux me frôler la joue, cette dernière commence à rosée quelque peu, comme une poupée que l’on aurait maquillée… Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, et ma bouche légèrement ouverte, reste muette, écoutant les murmures d’un Sessho ressemblant alors plus à un ange qu’un sorcier… Quoi que… Je me sens comme envoûtée, comme un imperium silencieux que l’on m’aurait lancé… J’écoute alors ses douces paroles, quelque peu tremblante, cœur crépitant comme les ailes d’un petit oiseau ne demandant qu’à s’envoler mais ne sachant pas comment.

Je bois ses paroles, ne sachant que répondre, et ne me sentant pas capable de prononcer la moindre syllabe… Puis alors que je sens ma mains se faire saisir délicatement, et se faire approcher d’un torse aussi chaud qu’agréable, mon regard se plonge dans les yeux amande d’un asiatique aussi doux que de la soie. Mon regard brille, émue, perdue, mais étrangement apaisé… Mon coeur commence à se caler sur le rythme de celui de l’asiatique, ramenant tout mon corps, toute mon âme, toute mon existence, à un état d’apaisement intense.

Et alors que la main de Sessho essuie la buée de la vitre, mon regard suit ce geste, et mon esprit part rejoindre ses paroles que je bois, telle une source pure d’une montagne inhabitée. J’aimerais tellement que tout ce qu’il dise à ce moment soit vrai, que toutes les épreuves d’aujourd’hui ne sont qu’une passade qui amènera un soleil bien plus brillant que le précédent. Que je ne succombe pas à la folie, mais que je grandisse, telle une fleur qui s’épanouie… Malheureusement, malgré le beau discours et les mots doux, j’ai conscience qu’il est trop tôt pour le dire… Bien trop tôt pour savoir si je vais m’en sortir… Si je ne vais pas finir par fuir loin, au-delà de tous ces champs de bataille si triste et compliqués à vivre…

Mais alors que le calme de Sessho semble m’atteindre, m’amenant une paix malgré mes doutes résistants, le contact de la paume contre ma joue fait emballer mon cœur à fleur de peau. Mes yeux brillants, hésitant entre les pleurs et l’émerveillement. Je reste silencieuse, incapable de penser, incapable de dire quoi que ce soit, incapable de savoir ce que je devrais ou voudrais dire… Et tandis que sa main retombe délicatement, mon regard noisette se plonge dans le sien amande. Et alors qu’un silence s’installe, j’entends mon cœur qui s’emballe, ne comprenant pas lui-même cette agitation soudaine… Que m’arrive-t-il aujourd’hui ? Qu’est ce qui me rend ainsi ? Je suis perdu…

Mais alors que j’essaie de comprendre ce qu’il m’arrive, un contact au creux de ma main me réveille petit à petit de cet océan de question… Je ne m’en étais même pas rendu compte… Mais alors que Sessho baissait sa mains précédemment sur ma joue, mes doigts se sont glissés sur le dessus de sa paume, lui saisissant la main doucement, aussi délicatement que je les fais instinctivement, sans comprendre le pourquoi ni le comment… Baissant les yeux vers cet acte non souhaité, je lâche mon emprise, reculant d’un pas, mes joues aussi rouge que peut l’être une tomate, la voix bégayant de gêne… De honte… Ceci ne me ressemble pas… Absolument pas…


- Je… Excuses-moi… Je… Je… Je ne… Je ne voulais pas euh…

Me tournant vers le temps maussade, la tête basse devant ce moment de gêne intense, j’inspire et expire profondément, essayant de retrouver un semblant de calme… Pour ce faire, je repense aux mots que Sessho m’a dits juste avant, ses douces paroles si agréables, dans lesquelles je souhaiterais tellement croire… Mais c’est un calme retrouvé et tristement, que mes mots traduisent mes pensées.

- J’aimerai tellement que tu es raison Sessho… Que tout ce que tu dises se produise pour de vrai…


©️ nightgaunt
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Jeu 19 Nov 2020 - 21:19

Thank you... Really... Thank you so much !
Il y aura la pluie, le vent, le tonnerre, l'orage d'un moment tourmenté. Puis le soleil, le renouveau d'un arc-en-ciel.
Elle l'écouta, et au fond de lui, il lui en fut reconnaissant. La crainte de l'inutilité de ses actions, l'appel de son indécision le faisait douter de ses conseils, de cette bonne volonté sans concessions ni arrière pensées. Pour ne pas importuner. Pour ne pas s'imposer. Les yeux rivés sur la vitre, il y descella l'accueil cristallin d'un abandon, d'une résignation. Le reflet de leurs visages entremêlé se fana sous la houle d'un éclair qui scinda les nuages en deux. Le blanc aveuglant fit disparaître les brumes multicolores des gouttes sur la glace, et il en resta sans voix, sans le souffle. Le monde était magnifique. Incroyable. Pleins de mystères et de surprises. Comme un puzzle sans cesse en évolution, que personne ne pouvait terminer. Un éternel sentier qu'ils étaient destinés à parcourir, à découvrir, comme des pèlerins à la recherche de rédemption, d'une histoire, d'un avenir, de ce petit truc enchanteur comblant un vide, donnant un sens à tous ses signes nébuleux.

Petit, il en avait vu défiler plusieurs. Des vieillards alourdis sur une canne, un bâton, forçant pour enchaîner les pas un par un, mais résilient, ils continuaient sans abandonner, sans formuler la moindre plainte. Des jeunes vigoureux mangeant les kilomètres, les montées avec aplomb, sans faillir, sans chuter. Des femmes en quête de réponses, de questions, d'absolution. Au sommet d'une montagne, les mains jointes sur une plaquette de bois, ils formulaient leurs vœux. Devenir riche. Devenir célèbre. Réussir. Retrouver ces espoirs perdus, cette jeunesse partie fumée, distillée sous des rêves inachevés.

La rancune. La torpeur. Le regret. Sous les eaux de la fontaine, ils en étaient lavés, après l'effort d'un chemin difficile, contempler les hauteurs, les mètres parcourus avait un goût de victoire, de rachat. Comme une revanche sur soi-même, sur les autres, sur le ciel, sur les dieux, sur tous ceux qui n'y avaient pas cru et qui avaient eu tort. La neige pour seul témoin, ils criaient parfois, faisaient résonner leur voix en écho sur les falaises, narguant le contrebas de leurs bras grands ouverts, de cette étreinte parfois rejeté face au vide, face au reste de l'univers. Lui, assit les marches du sanctuaire, il les avait observées se réjouir, pleurer, s'émouvoir de cette réussite spirituelle, physique, émotionnelle. Il les avait sacré de ses silences, de ses sourires, de ses félicitations, de son appui, de cette main tendue sur la sincérité, sur l'humilité, l'abnégation de n'être qu'un plus dans une équation insoluble, qu'une poussière dans un désert, un grain de sable dans les étoiles. Accepter d'être une constante, un oubli, un passage, l'immortel d'une amitié, d'un amour. Reconnaître le gris morose des jours pluvieux, en gardant plus loin, les rayons d'un soleil dérivant en arc-en-ciel.

Saupoudrer son quotidien d'un rêve, d'une idylle, d'une histoire. Compter le bonheur sur les doigts d'une main, le tenir au creux de sa paume dans une goutte de pluie, de sueur, l'observer sous les contours d'un panneau libérateur, sous le trait de brouillard derrière les collines, par-delà la neige, au-delà des mers, de la tristesse, de la peur, de l'assommant d'une mauvaise journée. L'optimisme de leurs esquisses retrouvées sous leurs pas l'avait inspiré, lui avait vendu quelques vers, quelques rimes à la volée. La ferveur de leur foi l'avait soumis aux cieux, aux signes divins d'une multitude d'étapes, de justifications. C'était comme avancer les yeux fermés, mais savoir, croire, ressentir, que les murs ne seraient pas un frein, mais un contretemps nécessaire pour grandir, s'épanouir, comprendre. Se comprendre. S'apprendre. Se connaître.

Ses paupières vacillèrent sous la lumière, et ses cils frôlèrent les cimes de ses pommettes peu développées, accrochant un filin doré suivant le cours du vent, de la brise filtrant par les tresses métalliques de la vitre arrondie. Dehors, les éléments se déchaînaient, s'embrassaient, s'embrasaient, et il fut incapable de s'en détacher, de tourner son regard sur la mine trouble de sa voisine. Dans ses pupilles se reflétèrent la danse des branches, et le ballet des feuilles. Bientôt, elles seraient à nues, tapissant d'un manteau les brins d'herbes, les faisant jaunir, roussir d'un temps qui défile, qui ne s'arrête jamais. Qui ralentit, sous le prisme d'une relativité, qui se fige sous l'ennui, sous le désespoir, qui s'allonge sous la douleur. Qui accélère pour célébrer le rire, les élans de joies inoubliables, qui n'en finissent plus pour couver ces petits moments perçant le blizzard de la monotonie, de la mélancolie. À l'instant, il se retrouvait suspendu, flottant dans l'irréel d'une discussion lyrique, dans un contexte onirique. Poétique.  

Une bulle sans fond l'engloutissant des pieds à la tête, le laissant pantois, léger. Depuis combien de temps n'avait-il pas pris le temps de méditer ? De rester là, sans bouger, transporter par les flots de ces sensations extérieures le chatouillant de leur délicatesse ? Depuis quand n'avait-il pas partagé ces mots, ces verbes pour apaiser, pour calmer, être un baume sur les brûlures d'un été compliqué, d'un secret mordant la chair de sa rareté, de son poids cuisant ? Il était le quatre dans une série de trois constant. Le nombre d'or dans une série d'imperfection. La peinture rouge sur une toile vierge. Le mouchoir dans la boue, et les notes sereines d'un non-jugement. Comme le chant du merle, la caresse de cette mère si lointaine, il se sentait proche de cette beauté sans pareil. De cette lourdeur accrochant ses doigts avec maladresse, léchant la pulpe de ses doigts adoucis par les touches de nacre d'un piano toujours fidèle. Naturellement, il baissa ses onyx sur le lien les rapprochant un peu plus, et béat, il alterna entre ses joues rosies de gêne, et le haut de sa main recouvert par la plume d'Elyana.

Il n'avait jamais été contre les contacts, mais ne les avait jamais tout à fait recherchés non plus. Un carcan éducatif le contraignant à la distance, au respect des convenances, de la politesse, de l'espace personnel. Il ne s'épanchait jamais en poignée virile ni en signe affectif aux yeux de tous. Il était parfois un appui. Souvent un bref touché. Peu le prolongement d'un moment unique.

« Je… Excuse-moi… Je… Je… Je ne… Je ne voulais pas euh… », s'empressa-t-elle de se justifier, en le relâchant comme blessée.

En avait-elle besoin ? Était-il devenu un guide pour cette plongée dans le décryptage de ses ressentis, de ses émotions refoulés ? La gorge soudain asséché, il osa une œillade à l'ensemble du hall dans son dos, offrant son trois quart à la vue de la jeune fille. Le silence fusa en écho, et il n'entendit plus que les battements sourds pulsant contre ses tympans. Lourds. Omniprésents. Le damier l'aspira tout entier, et comme un lapin face au rai de lumière de la Lune, il s'en retourna sur le renard qui le maintenait captif de son indécision, de ce dilemme qui s'imposait naturellement. Il s'humecta les lèvres, la langue alourdissant sa bouche de son passage. Il craignait de s'approcher, de renouveler son encrage, de bouger. Elle était comme du verre, du cristal s'émoussant de ses larmes, de ses peines. Elle pouvait fuir, s'effriter contre lui, retourner à la poussière d'un coup de vent, d'un coup du sort. La voyant se confondre en excuses, en marmonnements intérieurs, Sessho se fendit d'une esquisse douce, d'une tendresse fragile, sans arrières-pensées, et toute dédiée à elle seule.  

« Ce n'est rien. », convenance bancale sonnant comme un pardon déjà acquis. Personne ne pouvait le froisser, le saigner de l'interdit d'une colère, d'une jalousie, d'un malheur accablant. Il comprenait. Il ne jugeait pas. Jamais.

Rassurée, sans doute, elle souffla dans la brume de la buée sur le carreau un aveu douloureux. La vérité transperçant le voile d'un mensonge involontaire. La tête basse de honte, de réflexion, il résista à l'envi de la lui relever comme il avait pu le faire quelques minutes auparavant, respectant son désir de s'éloigner d'un pas.

« J’aimerais tellement que tu aies raison Sessho… Que tout ce que tu dises se produise pour de vrai… »

En retour, il laissa plana un instant, faisant pendre son bras sur l'appui du rebord en pierre. Son profil dériva sur la pluie. Qu'elle était belle. Le parc s'étendait, et il s'y perdit, contemplatif de cette nature fascinante. Son ongle gagna la reliure de son livre, ouvrage emprunté la veille, qui l'avait maintenu en éveil au coucher des étoiles. Ses narines se dilatèrent d'une inspiration en miroir à celle prise par Elyana. Et sur la pelouse se courbant sous la brise, il se suspendit à l'illusion d'un halo blanc, aux flocons s'échouant sur les pointes d'une arche criarde, colosse soutenant les mœurs, la rage d'un climat se muant en tempête. En haut des marches, le sanctuaire sonnait le gong de la prière, de l'appel des Dieux. Les marcheurs pénitents s'isolaient en purification, en hommage, en cris, en jubilation, en écrits à inscrire sur la façade d'une statue baignant dans l’encens. Eux aussi, avaient partagé ses doutes, ses introspections, son scepticisme, avant d'entamer le long voyage sans retour d'une quête de sens.

« Je ne peux te l'affirmer, te le confirmer, Elyana. Il en sera ce que tu en décideras. », le son de sa voix lui sembla étrange, lointain, rêveur, comme venant d'une autre bouche. Une leçon mainte fois entendue, retenue, le réchauffant comme un plateau à moitié défait, comme les plumes d'un Merle en pleins Hiver.

« La vie est une constante marche sur le flanc d'une montagne. », il accrocha le cuir de son grimoire, qu'il revient plaquer contre son torse, faisant crisser ses talons sur le marbre pour capter l'étincelle d'un regard fluctuant.

« Elle est épuisante, exténuante, l'on trébuche, l'on se perd, l'on recommence, l'on retrouve son chemin. », il releva son nez sur le plafond, décrivant les contours des lustres aux bougies flottantes. « La vie, c'est un pèlerinage. On y voit des paysages merveilleux, l'on y fait des rencontres incroyables. On se fait poursuivre par nos doutes, nos orages, en espérant voir un rayon de Soleil. »

Philosophe, il haussa les épaules de cette nonchalance sage, le vieillissant un peu plus. La posture droite, il voûta sa nuque de quelques degrés, inclinant son buste d'un côté puis de l'autre. Son menton se chatouilla de la laine de son écharpe, et il en chassa le contact d'un souffle aérien.

« Une quête de sens, où l'on apprend à se connaître à chaque pas. Dont le chemin, nous apporte plus de bonheur que la finalité. »

La conclusion juste d'une maigre tirade, d'un développement sur plusieurs minutes, sur toute une éternité. Autour d'eux, des pas s’égrainèrent, la foule afflua, les enveloppa d'un coup, comme un châle, comme une marée. Il se décala pour se coller au mur, tâcher sa capuche de l'humidité de l'air ambiant. En poisson, en carpe, il s'y joindrait lorsqu'il aurait récolté les impressions, les dernières sensations d'un remerciement ayant pris un virage opposé, d'un cours les ayant enfermés dans l'écrin éphémère d'une découverte.
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Sessho Shinmen
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