AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Renaissance | Mercredi 1 novembre 1995 | Neïa Serindë

 :: Hors-Jeu :: La Pensine :: RP Harry Potter :: Les RPs Abandonnés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mer 7 Oct 2020 - 20:19
❝ les premières esquisses d'une merveille, la véritable richesse de l'éveil... ❞
Renaissance

Neïa Serindë

La première pensée qu'eut Merlin Shafiq en se réveillant le premier novembre 1995 fut : la vie est précieuse. La seconde suivante, ses paupières s'ouvraient sur la pénombre, où elle était plongée, où elle avait pu se réfugier. En souhaitant se redresser en position assise, comprenant être allongée dans le confort de couettes chaudes, une décharge traversa l'intégralité de son corps, la paralysant sur l'instant. Elle ne chercha pas à lutter, restant immobile. Ce temps où son corps refusait de lui répondre, elle décida dans l'immédiat, par instinct, de le mettre à profit. Elle se plongea dans ses pensées, dans ses souvenirs, même les plus enfouis.

C'était un pas, un saut dans le vide, sans sécurité, sans balais. L'envol de l'aigle. L'oiseau qui, après avoir observé moult années ses congénères quitter leurs nids, prenait enfin conscience de son destin et s'en emparait. L'oiseau qui, rêvant des barreaux d'une cage trop étroite, prenait enfin conscience de la réalité et déployaient ses ailes, les ailes de la liberté. Les premiers battements restaient indécis, maladroits. Mais à force de répétition, à force de larmes d'efforts, il s'envola. Il plana au-dessus des cieux et de sa conscience.

Quand l'oniromancienne rouvrit et laissa vagabonder ses yeux autour d'elle une heure plus tard, sans s'être assoupie, ce ne fut que pour percevoir la pâle lueur de la lune. S'y reflétant, traversant les fenêtres, elle dessinait de belles ombres sur les paravents blancs qui l'entouraient. Son esprit forma immédiatement des images, des chimères à la beauté unique qu'elle seule pouvait déceler. Le simulacre de solitude pouvait y être pour beaucoup, pouvait-on penser, mais il n'en était rien, car la perception reste unique à chacun.

« Où suis-je ? », se questionna la demoiselle, demanda-t-elle au vent qui soufflait à l'extérieur, qui laissait son murmure glisser sur les murs.

Seul le semblant de silence qui régnait sur les lieux daigna répliquer. La voyante ne s'en offusqua pas et tendit l'oreille. Son cerveau, sa compréhension se manifesta bien vite, portoloin programmé à l'avance ne ratant jamais son heure. L'infirmerie avait toujours eu une atmosphère anxiogène pour l'adolescente, mais c'était un apaisement certain, une délivrance, qu'elle y percevait ce jour-ci.

Éloignées, elle entendait les respirations plus où moins sifflantes d'autres pensionnaires obligés. Il était tard dans la nuit, ou trop tôt le matin, et les premiers rayons du jour restaient encore loin. La réalisation ne l'empêcha pas de vouloir se lever. Sa curiosité, couplée à son désir de s'assurer que leur état était stable, furent une motivation suffisante. L'énergie nécessaire pour mettre en branle la machine. Ses membres restaient douloureux, mais elle força pour se mouvoir, arrachant les chaînes de son indécision, de ses peurs, de ses angoisses par la même occasion.

Relevée, unique levée du dortoir éphémère, elle laissa les secondes défilaient le temps de retrouver l'équilibre, sa stabilité. Elle était ébranlée par les secousses irrégulières qui frappaient ses membres. Au final, elle chuta vers l'arrière, son dos heurtant les draps. Ce n'était qu'un échec, rien d'insurmontable. Elle reprit, recommença, tirant sa force de son ambition immédiate. Sans faillir, après une multitude d'essais infructueux, elle parvint enfin à stopper les tremblements de ses bras et jambes. L'esquisse solaire qui mangea ses joues fut sa seule récompense ; une récompense bien suffisante.

Son premier pas, parallèle décisif d'un aigle se jouant des nuages, fut incertain, mais sa détermination l'empêcha d'abandonner. Elle avança, difficilement au début, jusqu'à atteindre les rideaux. Ses doigts coururent sur le tissu jusqu'à s'en emparer. Et elle tira dessus, avec force, avec conviction. Elle ouvrait la porte de sa cellule fantasmée, chassait les ombres et les démons.

Son regard, alors, caressa chaque emplacement où un lit était occupé, les refuges refermés en témoignant dans le silence. Après une courte hésitation, elle se rapprocha de son compagnon le plus proche, sans savoir son identité. Ce n'était pas l'important, seul l'état de l'abrité lui importait. Il pouvait s'agir de son meilleur ami ou ennemi, elle souhaitait le bien, le confort à chacun. Elle n'eut néanmoins pas le temps de l'atteindre. Une tornade neigeuse s'empara des lieux pour s'ancrer devant elle.

« Miss Shafiq !, siffla la dame dans un murmure. Retournez vous coucher ! »

Seule réponse à l'ordre, Merlin se figea. Puis, remontant le corps de Madame Pomfresh, ses iris se figèrent sur son visage. Il fut un temps où elle ne percevait qu'un dragon, la reine rugissante d'un antre terrifiant. Aujourd'hui, les pupilles dilatées, les yeux écarquillés, elle ne percevait que sa beauté profonde, indiscernable à la première œillade. Celle d'une fée, d'une mère aimante, soucieuses de la santé de ses nombreux enfants. Une esquisse amusée s'empara dès lors de son faciès, miroir amusant au froncement de sourcils du sujet de sa rêverie.

« Retournez-vous coucher, tout de suite, et essayez de dormir un peu plus ! »

Il était évident à cet instant qu'essayer de discuter avec l'infirmière se révélerait aussi utile qu'effectuer un pas de danse dans l'espoir illusoire de la convaincre. La sang-pure, le comprenant bien, obéit à l'injonction, seulement le temps de laisser la tempête se calmer et s'évaporer. Dès qu'elle disparut, cependant, l'étudiante se redressa. Malgré les difficultés, elle reprit sa course, sa décision et se dirigea vers son voisin. Une voisine, plus exactement, qui n'était autre qu'une Serpentard à la crinière presque immaculée, formant sur son oreiller une auréole sublimant la beauté glaciale qui la caractérisait. S'imaginant sans peine la gêne qu'occasionnerait un réveil à ce moment précis de son aventure solitaire, Shafiq replaça le rideau et laissa l'autre sang-pure assoupie.

Ainsi, durant un temps indéfinissable, la sorcière zigzagua d'une cache à l'autre. Elle observait les occupants moins d'une minute, s'assurant qu'ils dormaient bien. Qu'ils étaient paisibles, beaux dans leurs sommeils, sans grimace de souffrance déformant leur pureté dérobée. Elle s'arrêta plus longuement devant Sessho. Soulagée, compatissante, elle s'attarda sur le bandage enserrant son torse et lui accorda une prière muette.

La seconde fois où elle prit plus de temps fut pour Azalée, petite reine au sujet absent, recroquevillée sur un corps trop frêle. Un sujet qu'elle lui ramena, recherchant sa douce amie, oubliée sur sa table de chevet, pour ordonner à l'ours en peluche de venir d'un charme murmuré. Le rattraper fut plus complexe qu'espéré, mais le résultat était là, dans les bras étreignant le cou de l'objet. Un simple geste lui demandant plus d'efforts qu'escompté, mais qui eut pour mérite de la contenter. De contenter la soif de bonté qui émanait de la jeune femme sans discontinuer.

Enfin, son dernier arrêt, sur le dernier lit emprunté, fut justifié par la vision de paupières qui papillonnaient. Neïa, bien que l'esprit encore embrumé par le brouillard du réveil, commençait à se mouvoir plus qu'aucun autre. Sans la stimuler d'avantage, ne souhaitant forcer son éveil avant l'heure, l'oniromancienne vint s'installer contre le mur. Elle croisa les bras et, laissant son visage se diriger vers le plafond, vers les cieux par habitude, elle ferma les yeux. Elle attendit. Elle attendit, patiente, jusqu'aux premiers mots de la quatrième année, jusqu'à ce qu'elle la remarque. Pour ne pas la crisper. Pour ne pas la brusquer.

Merlin
Invité
Invité
avatar
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Hors-Jeu :: La Pensine :: RP Harry Potter :: Les RPs Abandonnés-