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Une petite soirée tranquille ~ Samedi 28 octobre 1995 ~ feat Elvý

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Lun 17 Aoû 2020 - 13:02
Une petite soirée tranquille
feat Elvý Njállsdóttir | samedi 28 octobre 1995
C’est un samedi complètement banal. Il fait beau, le soleil brille et les oiseaux chantent. Le cliché est évident mais il est vrai qu’il a le mérite de faire tout de même sourire la bibliothécaire. Le ciel de la grande salle est parée des mêmes couleurs ensoleillés lorsqu’elle descend pour aller prendre son petit déjeuner. Elle a longuement hésité avant de choisir de loger au château. Elle aurait pu prendre un petit appartement pas trop loin, voir même une petite maison à Pré-au-Lard. Mais elle a préféré s’installer à Poudlard, juste pour profiter d’avantage de l’immense bibliothèque et se replonger pleinement dans le monde sorcier. Elle aurait eu tendance à vivre à la moldue sans cela, et avec la nouvelle politique de l’établissement, faire tâche était risqué. Quoique, elle aimait les pieds de nez et ne pas se conformer totalement au règle, c’était donc un plutôt bon compromis.

Aujourd’hui elle a décidé de flâner, de bouger un peu. De retrouver un peu son passé aussi. Pour l’occasion elle a décidé d’emmener Jayce avec elle, l’un des serveurs de la Tête de Sanglier. Il ne connaît pas grand-chose aux moldus, il a toujours vécu à Pré-au-Lard. Ça fait tellement d’années qu’elle lui parle de ses gars, des ados des rues avec lesquelles la sorcière a grandi, avec qui elle a tout appris. Ils ont passé l’après-midi à rire, bien souvent au dépend du sorcier. Alex sait à quel point le choc des cultures peut être… déroutant. Elle l’a bien vu se retenir de parler de leur monde, de ses habitudes et des différences avec ce qu’il vivait à chaque instant. Mais c’était ça aussi, découvrir la blonde : faire des concessions et nager dans les deux facettes.

C’est complètement hilares qu’ils ont fait le trajet retour jusqu’à la taverne sorcière. Elle n’a pas spécialement prévu de choses pour la soirée, ne sachant même pas à quelle heure ils rentreraient. Toujours dans sa bulle de bonheur et de sourire, elle s’accoude au bar, attendant que l’homme reprenne ses fonctions et la serve comme il se doit. Le temps qu’il prépare son cocktail favori, elle s’est assise et observe la caverne miteuse qui lui sert de refuge. « Franchement, un bon coup de ménage ça ferait clairement pas de mal », constate-t-elle en soupirant. La taverne pourrait avoir du potentiel et meilleure réputation si elle était entretenue comme il se doit. Mais bon, certainement que cette apparence convient au tenant de l’affaire. Alors que le verre raisonne contre le bois, Jayce s’accoude lui aussi, jetant des coups d’oeil vers le fond de la salle. « Ta dulcinée est arrivée. »

Le sourire en coin de l’homme lui fait tourner la tête vers la direction mentionnée avant de soupirer. « On se calme Don Juan. D’une c’est pas ma dulcinée et de deux s’il y avait à choisir entre toi et moi je suis sûre que t’aurais tes chances. » Le simple haussement d’épaule un sourcil relevé suffit à mettre fin à leur conversation et tout débat naissant sur la potentielle sexualité des clients de la taverne. Son verre à la main, la bibliothécaire rejoignit la dite table et sourit en retournant une chaise pour s’asseoir à califourchon dessus, les bras sur le dossier. « Regardez-moi donc qui voilà ! » La blonde offrit un sourire à la brune déjà installée, le temps de lui faire relever la tête. « Comment va donc notre petite demoiselle ? » Oui, même avec seulement quelques années d’écart la sang-mêlée aimait taquiner la plus jeune.
Alex Brekke
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Dim 13 Sep 2020 - 17:37



Une petite soirée tranquille
☽ Elvý & Alex☾


Samedi 28 octobre 1995

Elle l’avait rencontré la veille. À une nouvelle soirée signée Darnell Monroe. Elle les enchaînait. Tout comme elle enchaînait les heures de boulot. Elle était épuisée.

Mais euphorisée.

Il lui avait paru bien sympathique. Ou avait-ce été les effets de la sérotonine ? Ces neurotransmetteurs - quand présents en certaines quantités dans le corps - ont cette fâcheuse tendance à déformer les lignes droites et strictes du réel pour modeler ce dernier en une somptueuse sculpture de beauté. Et le monde vu sous l’angle de l’euphorie était nettement plus chouette à regarder, tout de même. Alors, Elvý ne refusait pas un petit booster de ces molécules chimiques de temps à autre. Même si « de temps à autres » s’approchait plus du « régulièrement » depuis son réveil de coma. Ses vertiges le lui rappelaient presque quotidiennement.

Comme cet après-midi même. À l’animalerie où elle venait d’être embauchée, elle avait eu ces sept secondes d’absence devant un client. Elle s’était relevée trop vite après avoir extirpé du fond d’un placard un carton de nourriture pour augureys. Un son aigu avait alors vrillé douloureusement son crâne. Sa vue s’était embrumée, ses pensées volatilisées. Pendant sept secondes, elle avait flotté dans un autre monde, coupée de tous ses sens. Ses mains s’étaient mises à trembler, comme appartenant à un corps étranger. Le carton s’était écrasé au sol et une perte soudaine d’équilibre avait menacé de réserver le même sort à son corps engourdi. Mais les sept longues secondes avaient fini par s’écouler et la lucidité l’avait regagné. Debout, droite, tremblante, le regard dans le vide. La propriétaire de l’augurey l’avait vaguement dévisagé, baignant dans l’incompréhension d’une scène observée d’un point de vue externe. Elvý avait fait comme si de rien n’était. Aaron n’avait rien vu. Johann n’en saurait rien. Tout irait bien. Un sourire et le temps reprenait son cours.

Elle l’avait rencontré la veille. Il lui avait parut bien sympathique. Réel ou irréel, peu importait. Elle saurait ce soir si sa présence était aussi agréable qu’elle lui avait semblé. Il lui avait proposé d’aller boire un verre ce soir à une taverne non loin de chez elle, nommée la Tête de Sanglier, et elle s'en était souvenue, preuve que sa mémoire pouvait encore faire preuve d'un peu de clémence, n'était-ce pas ? Mais lui, s’en était-il souvenu ? Était-il seulement aussi réel que semblaient l’être les récents souvenirs de l'amnésique ?

À vrai dire, Elvý ne savait pas trop. Elle naviguait dans le doute et c’était peut-être ça qui lui avait donné l’envie d’y aller, à ce rendez-vous. Immergée dans le flou, tout ce à quoi elle pouvait s’attendre étaient des découvertes. De l’inconnu émergeait souvent de la nouveauté et l’exploratrice qu’elle était ne se lassait jamais de s’en abreuver.

Alors, elle était venue. Quelques minutes après l’heure convenue, sans grande surprise - la ponctualité ne faisait pas partie de ses qualités. Elle avait détaillé la salle du regard et au-delà de l’aspect délabré des lieux, ce fut l’absence presque totale de clients qui la percuta. L’Islandaise ne s’en était pas pour autant formalisé et s’était calmement installée à une table après avoir commandé une bière.

Une fois assise dans un coin de la salle, elle songea même que l’atmosphère quelque peu lugubre des lieux lui convenait bien. La semie-obscurité qui l’enveloppait était l’idéal pour rouler un joint sans se faire emmerder. Alors, elle sortit le matos et s’attela à la täche.

Absorbée par le fil mouvant de ses diverses pensées, elle ne remarqua qu’après coup la silhouette au bar qui s’était levée pour se diriger vers elle. Avec une maladresse qui la trahit dès la première seconde, elle rassembla sa petite marchandise pour la dissimuler aux yeux du nouveau venu.

- Regardez-moi donc qui voilà !

La voix ne lui était pas inconnue. Mais ce n’était définitivement pas celle du rencard qu’elle attendait. Non, cette voix-là avait une tessiture bien plus aigue. Ce n’était pas un nouveau venu mais une nouvelle venue.

La camée releva son visage vers celui d’Alex. Aussitôt, ses lèvres laissèrent apparaître un grand sourire, ses mains se décrispèrent et elle arrêta son manège : plus besoin de cacher quoique ce soit. Pas devant une autre consommatrice.

- Comment va donc notre petite demoiselle ?

- Hey, répondit la concernée, je vais très bien et toi, Alex ?

Alex, elle ne la connaissait pas beaucoup encore. Elle l’avait croisé à une soirée, le courant était tout de suite passé. Elle s’était revue une autre fois. Ca s’arrêtait là. Ou plutôt, ça commençait là. Contrairement aux nombreuses rencontres fugaces des deux dernières semaines, Elvý voyait en celle-ci le potentiel d’une peut-être future amitié durable. Une fille sans prise de tête, sympa et qui n’avait pas froid aux yeux, avec l’avantage de paraître plus stable que Darnell.

- T’en veux un ? proposa la Scandinave à l’Anglaise en attrapant le joint qu’elle n’avait pas tout à fait fini de rouler.

De base, ce n’était pourtant pas à la blonde qu’aurait du être destinée cette question. Mais la venue de l’homme de la veille s’inscrivait dans un mystère volatile qui laissait amplement la place à une autre présence qui, quant à elle, ne laissait aucun doute sur son agréabilité.

L’imprévisibilité avait toujours son lot de belles surprises.

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Mer 7 Oct 2020 - 12:09
Une petite soirée tranquille
feat Elvý Njállsdóttir | samedi 28 octobre 1995
Il a juste souri. Il a souri d’un air attendri devant les joues rosissantes de sa meilleure amie, devant son regard perdu quelques secondes sur la silhouette de la jeune femme installée à la table. Il n’a rien commenté de plus et l’a juste regardée s’éloigner avant de retourner à son travail. De son côté Alex avait hésité. Elle ne la connaissait pas plus que ça et était toujours aussi mal à l’aise à l’idée d’aborder une femme, amicalement ou non. Mais elle s’était lancée, parce que leur première rencontre s’était bien déroulée et qu’elle avait apprécié les quelques moments passés en sa compagnie.

Le sursaut d’Elvý  et les gestes nerveux pour cacher ses affaires la firent hésiter d’avantage. Non, elle n’était peut-être pas désirée auprès d’elle et arrivait certainement au mauvais moment. La main sur le dossier de la chaise qu’elle tenait, elle attendit quelques peu. Le sourire que lui offrit la jeune femme la rassura finalement et elle en profita alors pour s’installer. Elle se souvenait de son nom. C’était tout bête comme détail, mais au fond cela lui faisait plaisir. Parce que quelque part c’était comme si elle avait laissé sa marque quelque part. La preuve que quelque chose en elle avait suffisamment plu pour qu’on désire la garder en mémoire. Son ego en était flatté.

L’immense sourire qu’Alex lui rendit suffisait amplement à connaître son état d’esprit. Elle avait passé une journée formidable, son job lui plaisait, elle était entourée d’amis depuis le début de la matinée et si elle la terminait autour d’un verre et d’une bonne compagnie elle ne pouvait rêver mieux. « Franchement, ça va tranquille. » répondit-elle, accompagnant son propos d’un petit hochement de tête.

Avec un peu de recul, elle ne savait pas trop quoi lui dire. Elle avait toujours été nulle sur les relations amicales, en dehors d’un cadre de bande. Avec du monde autour c’était toujours plus simple, il suffisait de se laisser aller aux rires et à l’ambiance du groupe pour pouvoir échanger. Tout était différent ici. Il n’y avait qu’elle et Elvý et elle se retrouvait à baisser un peu la tête, gênée de ne pas savoir sur quoi enchaîner. Ce furent les gestes habitués de l’islandaise et sa proposition qui la tirèrent de sa semi-rêverie. « Ouais j’veux bien. Mais t’inquiète, au pire je te piquerai une ou deux taffes. » Elle connaissait le prix de cette petite douceur, et combien s’en procurer pouvait facilement constituer un budget suffisamment conséquent pour qu’on dissémine avec parcimonie la marchandise.

La laissant s’affairer, la bibliothécaire croisa les bras, en profitant pour la regarder un peu. Ses cheveux qui encadraient finement son visage, son sourire communicatif, ses petites fossettes qui l’accompagnaient. Et ses yeux cernés qui semblaient montrer bien plus d’épuisement qu’elle ne le disait. Elle prit une gorgée de son verre, fermant les yeux un instant à la chaleur de l’alcool qui glissait lentement le long de sa trachée et laissait dans son sillon une brûlure délicate. La salle autour d’elles était toujours aussi vide, comme si le monde avait décidé de se taire, ou alors de fêter ailleurs tout simplement.

Le silence était prenant. Seul les bruits de feuille de la brune et le tintement des verres qu’essuyait le barman donnaient un semblant de vie à l’endroit. « Tu attendais quelqu’un ? Je dérange peut-être. » Un claquement de langue se fit entendre et elle tourna le regard vers Jayce. Elle fronça les sourcils devant son air réprobateur. Quoi ? Elle menait la conversation comme elle le pouvait.
Alex Brekke
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Lun 19 Oct 2020 - 18:53



Une petite soirée tranquille
☽ Elvý & Alex ☾


Samedi 28 octobre 1995

- Franchement, ça va tranquille.

Sourire large et franc, allure décontractée. Alex dégageait ce genre de désinvolture qui donnait l’impression que le monde était des plus légers dès que l’on se posait un instant à ses côtés. Sans prise de tête. C’était précisément le genre de présence qu’Elvý appréciait et c’était un peu comme si leur amitié naissante revêtait déjà un aspect familier. À peu de choses près, Elvý pourrait se croire dans un chalet, au coin du feu, à siroter une bière en compagnie d’une vieille connaissance. La réalité du décor était un peu moins idyllique mais une atmosphère similaire commençait à se dessiner au creux de son âme.

Alors, quoi de mieux qu’un peu de fumette pour davantage de confort encore ? Des joints, Elvý en taxait pas mal alors, quand elle avait la marchandise, elle en proposait toujours.

- Ouais j’veux bien, répondit Alex. Mais t’inquiète, au pire je te piquerai une ou deux taffes.

Elvý hocha la tête d’un clin d’œil tacite.

- Ça roule.

Et, à peine consciente de son jeu de mot involontaire, elle se remit à rouler son joint. Concentrée sur sa tache minutieuse, elle ne remarqua pas le regard de la blonde qui s’attarda légèrement sur elle.

La Scandinave acheva son pétard au moment où le tintement du verre d’Alex sur la table percuta le silence. Elle releva alors la tête d’un regard légèrement triomphant et entièrement complice devant la cigarette coincé entre son pouce et son index. Elle tapota son bout verticalement sur la table pour tasser quelque peu le contenu, lorsqu’Alex s’enquit soudainement d’un détail.

- Tu attendais quelqu’un ? Je dérange peut-être.

Après avoir livré ses inquiétudes, la bibliothécaire fronça ses sourcils en direction du bar. L’amnésique suivit son regard jusqu’à la silhouette du jeune barman. Visiblement, les deux se connaissaient.

Elvý n’avait pas oublié son rencard. Mais il ne hantait pas non plus ses pensées. Il s’agissait plutôt d’une hypothèse flottant dans son esprit sans pour autant venir influencer ses aléas. Alors, attendait-elle vraiment quelqu’un ?

- Je n’attends jamais personne, répondit-elle d'un air semi-mystérieux, semi-farceur.

Et il y avait là une certaine vérité.

Déjà, ses retards à répétition faisaient qu’elle était plus souvent la personne attendue que la personne attendant. Mais surtout, elle laissait entendre à mi-mot dans cette affirmation qu’elle n’avait aucune attente. Aucun projet strict et prédéfini dans lequel mouler son futur. Car le futur n’était fait que d’hypothèses insaisissables, irréelles, inexistantes. Le futur ne se moulait pas.

Elvý se laissait porter. Oui, elle avait un rendez-vous. Mais cela voulait-il pour autant dire qu’elle attendait son rencard ? Pas nécessairement. Elvý, elle accueillait la vie. Elvý, elle s’ouvrait à toutes les possibilités. Elvý, elle n’attendait personne mais tendait les bras à tout et tout le monde. Alors, que Mister Rencard vienne ou ne vienne pas, rien ne changeait la réalité de l’instant : Elvý était assise là, au coin d’une taverne tout juste découverte, en train de tranquillement se délecter d’une bière. Et, cadeau de l’inattendu : elle partageait ce moment avec une agréable connaissance.

- Et si quelqu’un venait à arriver, on partagera ceci – elle leva le joint entre leur regard avant de le coincer entre ses lèvres rieuses – à trois.

Donc non, une présence comme celle d’Alex ne dérangeait pas un seul instant l’Islandaise, bien au contraire. La droguée sortit sa baguette et prononça de façon presque inaudible un sortilège qu’elle maîtrisait sur le bout des doigts : le « sortilège des fumeurs », comme beaucoup l’appelaient. Il consistait simplement à éviter que la fumée – et donc les odeurs transportées avec – ne se propage et ce, en la conservant dans une bulle invisible les enveloppant et où elle finirait par se dissiper par elle-même. Une fois cette précaution prise, elle alluma son joint puis rangea sa baguette. Elle comptait sur son sortilège ainsi que la semie-pénombre de la salle pour faire passer sa fumette pour une simple cigarette. Du reste, elle croyait en la naïveté ou l’aveuglement volontaire du barman et des potentiels autres clients.

En parlant du barman, le récent regard d’Alex à son égard titillait sa curiosité. Alors, après avoir pris une bouffée de poison en tube, elle se pencha en avant dans une allure de confidences, posa ses deux coudes sur la table et chuchota à moitié :

- Et toi, dis-moi, il se passe un truc avec le mignon petit barman là-bas ?

Sourire en coin, regard plissé à l’appui. Elvý voulait tout savoir de ce qui se tramait entre les deux. Fallait-il déjà qu’elle réalise que les préférences d’Alex ne se portait pas sur la gente masculine…

La brune aspira une nouvelle bouffée de Marijuana puis délogea le joint de ses lèvres pour le tourner vers sa compagnie du soir.
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Elvý Njállsdóttir
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Ven 6 Nov 2020 - 18:04
Une petite soirée tranquille
feat Elvý Njállsdóttir | samedi 28 octobre 1995
« Je n’attends jamais personne. »
La synchronisation contradictoire des gestes de la blonde aurait pu paraître totalement suspecte et irréaliste pour quiconque ne la connaissait pas un minimum. Un de ses sourcils se haussa d’incrédulité tandis qu’une seule moitié de sa bouche se relevait en un sourire alors qu’un petit rire s’échappait de ses lèvres. C’était vraiment une réponse, ça ? Alex ne comprenait pas comment on pouvait s’asseoir seule dans un bar miteux si l’intention n’était pas d’y attendre quelqu’un. Elle pencha un instant la tête, plongeant ces prunelles aux reflets de glace dans le regard entendu de sa camarade d’un soir, cherchant une quelconque réponse à sa question muette dans le fond de ses iris. Bien vite pourtant elle haussa bêtement les épaules en secouant la tête. Au fond qu’est-ce que ça changeait si elle attendait quelqu’un ? Elle se lèverait tout simplement pour rejoindre Jayce au bar et laisser de l’intimité à Elvý et son ou sa comparse, profitant d’avoir pu partager quelques instants en sa présence. Ce soir c’était sans prise de tête.

« Et si quelqu’un venait à arriver, on partagera ceci à trois. »
Un instant ses pensées s’égarèrent à imaginer tant d’autres choses qu’elles pourraient partager. Mais pas à trois. Clairement. Partager les gens, c’était pas son truc. Alors en attendant elles partageraient quelques sourires, des rires – pourquoi pas –, un bon joint et des bons moments dans cette piètre taverne qui avait au moins la qualité de les tenir au chaud à l’abri des indiscrets. Le dossier de sa chaise était devenu inconfortable pour ses bras croisés et l’assise créait progressivement deux sillons douloureux sur ses cuisses. Aussi se leva-t-elle, retournant son siège d’un geste expert avant de s’avachir à nouveau dessus, venant poser un coude sur le dossier – décidément elle ne le quittait jamais -, une main se glissant dans ses cheveux tandis que son mollet venait se poser sur son genou opposé, le bout de son pied prenant appui sur la table de bois séparant les deux jeunes femmes. Tout en elle inspirait la détente et la nonchalance.

Elle comprit bientôt l’objectif du sort lancé lorsque la délicate odeur épicée de la fumée atteignit ses narines. C’était malin comme astuce. « Ça c’est un sort qu’il va falloir que tu m’apprennes, sourit-elle en observant les légères volutes qui s’élevait de l’extrémité incandescente. Ça peut être utile pour s’en fumer un tranquillou au château. » Déjà elle s’imaginait, tranquille dans le parc ou un coin planqué des tours avec un rouleau aux saveurs exquises au coin des lèvres. Oh oui, ça ce serait un sacré bon moment de détente. Alex laissa tomber sa tête en arrière, fermant les yeux dans un léger sourire. Le sourire était décidément le ton global de cette soirée.

Le bruit des coudes de la jeune femme sur la table lui fit relever la tête et reposer ses yeux sur elle. La voir ainsi, s’approchant comme elle le pouvait d’elle dans cette posture de semi-confidence, la fit bouger pour imiter sa posture. Elle resta un instant figé, les doigts proches du joint alors que les paroles prenaient enfin sens dans sa tête. « Le mignon… Jayce ?! » Alex éclata d’un rire franc, laissant tomber son front vers la table – sans la heurter heureusement. Son corps secoué de soubresauts laissait comprendre ce qu’elle pensait de la question. Lorsqu’elle se redressa, quelques légères larmes de rire perlaient au coin de ses yeux. « Jayce c’est un vieux pote de Poudlard. C’est comme un frère pour moi. Il ne s’est rien passé, ne se passe et ne se passera absolument rien entre nous. A part quelques conneries. » Elle ne sait pas que dans sa tête à lui l’idée a fait sens quelques années. Qu’il a regardé la demoiselle comme bien plus qu’une petite sœur. Peut-être qu’il valait mieux qu’elle n’en sache rien en effet.

Elle se pencha alors vers elle et saisit le rouleau tandis pour tirer dessus lentement. Ah que c’était agréable de sentir la fumée envahir tous les recoins de ses bronches, en remplir chacune de ses aspérités pour mieux en ressentir les effets et les saveurs. « En revanche, souffla-t-elle en retenant encore quelque peu sa respiration avant de la relâcher complètement, je suis sûre qu’il sera ravi de savoir que tu le trouves mignon. » Elle ponctua sa confidence d’un clin d’œil entendu et d’un haussement de sourcils plus que subjectif pour la taquiner, reportant son regard vers Jayce pour refaire le même geste l’air de dire t’as une touche mon vieux. Elle reposa son attention sur Elvý, posant son menton dans sa main alors que l’autre jouait avec le joint. « Et toi, dis-moi, qu’est-ce qui t’as fait penser qu’il se passe un truc avec le mignon petit barman là-bas ? » Tout était bon pour la taquiner.
Alex Brekke
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Ven 20 Nov 2020 - 20:50



Une petite soirée tranquille
☽ Elvý & Alex ☾


Samedi 28 octobre 1995

- Ça c’est un sort qu’il va falloir que tu m’apprennes.

- Avec plaisir.

Ce sortilège, c’était Monroe qui le lui avait apprit. Enfin non. Il avait plutôt ravivé son souvenir au sein de son esprit. C’était un sortilège simple, des plus basiques, que l’Islandaise devait sans nul doute déjà avoir utilisé avant.
Avant le trou dans sa mémoire.

Son penchant pour certaines drogues ne datait pas de son réveil. Ses excès, en revanche, c’était une autre histoire. Car, avant, elle n’avait eu aucun vide à combler, aucun tourment incessant à vouloir dissiper, aucun voile à maintenir sur son passé. Comme si, avant, tout son quotidien s’était composé de légers grains de sable. À présent, ces grains de sable n’étaient plus que des grains de poussière qui l’asphyxiaient.

- Ça peut être utile pour s’en fumer un tranquillou au château.

- Au château ? demanda Elvý avec spontanéité.

Alex lui avait-elle déjà mentionné son… lieu de vie ? Ou son lieu de travail ? Elvý ne savait plus, elle avait fait tant de rencontres récemment que les informations dansaient et s’entremêlaient dans sa mémoire jusqu’à ne plus se dissocier. Puis, c’était le genre de détail qu’elle peinait souvent à retenir, les professions et autres questions banales que l’ont posait lorsque l’on rencontrait une nouvelle personne. Les discussions qui la marquaient, elle, c’étaient celles qui dérivaient des formalités du quotidien pour arpenter des chemins plus philosophiques, voir spirituels, ou tout à fait dénués de sens pour aboutir à des sentiers égarés sur les flancs du Mont Extravagance. Ouais, c’était ce genre de conversations-là, qu’elle, elle retenait.

- Poudlard, c’est ça ? Là où taffes Johann. Tiens, tu le connais peut-être, du coup ? Johann Kayser, il est prof de… - ses yeux se perdirent au plafond alors qu’elle se mit à marmonner pour elle-même - comment elle s’appelle cette matière chez vous déjà… - elle abandonna sa réflexion en reposant ses pupilles sur Alex - bref, il enseigne sur les créatures qui peuplent ce monde. Chez, nous, à Asgard, on n’a pas cette matière-là, mais une autre, plus ou moins proche, qui n’est que théorique, par respect pour les créatures qu’on ne cherche ni à apprivoiser ni à enfermer en enclos.

Elle avait dit cela machinalement, son joint suspendu entre son index et son majeur, et ses propos la surprirent elle-même. Sans même le réaliser, elle avait le mis le doigt sur un souvenir de son passé, de son adolescence, de sa scolarité, de son apprentissage en tant que sorcière. Et ce fut seulement lorsque son court récit se ponctua d’un point qu’elle en pris conscience. Troublée, son regard se perdit dans une tache flou du décor, probablement entremêlé aux mèches blondes de son vis-à-vis.

Mais, comme pris en flagrant délit, ce souvenir s’éclipsa aussitôt qu’elle essaya de l’observer d’un peu plus près. Son esprit s’embruma. Ses sourcils se rapprochèrent légèrement et, pour se redonner contenance, elle ramena le tube à ses lèvres, inspira, s'en sépara, puis reprit, l’air de rien :

- Ouais, là-haut, les Scandinaves – le « nous » de l’identité s'était éclipsé pour le « ils » du détachement - ont une philosophie bien particulière et tout à fait différente d’ici. Après, qui détient la vérité ? Ça, c’est une autre question. Moi, tout ce que je pense, c’est que la diversité est pleine de beauté.

Un sourire candide remonta ses pommettes. Elle avait enchaîné ses paroles - laissant peu de place aux interventions de son interlocutrice - afin de subtilement clore le sujet premier de son monologue. Ressasser son passé oublié, c’était l’interdit qu’elle s’était donnée. Peut-être même le seul interdit qu'Elvý Njállsdóttir s’imposait. Et ce n’était pas son étourderie qui viendrait chambouler sa détermination.

Alors, pour enclencher la discussion sur un autre sujet qui – cette fois – ne la concernerait pas, elle emprunta à la confidence son sourire de velours pour venir chuchoter à l’oreille de la Brekke :

- Et toi, dis-moi, il se passe un truc avec le mignon petit barman là-bas ?

- Le mignon… Jayce ?!

L’Islandaise, qui s’était attendue à du rouge montant aux joues, s’étonna de l’éclat de rire qui anima soudain la Londonienne. Les sourcils de la brune s’arquèrent d’un point d’interrogation sur un sourire amusé, spectateur muet de l’hilarité de sa comparse.

- Jayce c’est un vieux pote de Poudlard, répondit la blonde une fois remise de ses émotions. C’est comme un frère pour moi. Il ne s’est rien passé, ne se passe et ne se passera absolument rien entre nous. A part quelques conneries.

- Oooh, OK.

Son ton n’avait pris aucun accent de déception, au contraire. Amant ou ami, qu’importait ? Elvý était dans tous les cas ravie de découvrir un des piliers du quotidien d’Alex. « Comme un frère. », avait-elle dit. L’amnésique l’enviait un peu. Elle aimerait bien que son amitié avec Darnell devienne un jour aussi fusionnelle que semblait être la leur. Mais Darnell était de ceux qui restait éternellement volatile. Un lien fort les avait unis en un éclair, mais que se passerait-il à la fin de la tempête ? Le nuage de sa présence se dissiperait probablement à l’horizon. Darnell, c’était un courant d’air. Mais, pour l’instant, c’était son courant d’air.

Elvý aspira une ultime bouffée de psychoactifs, délaissa quelques cendres dans le contenant prévu à cet effet, puis tendit le tube à sa compagnie crépusculaire. Les effets venaient de monter. Doux et légers.

- En revanche, reprit la blonde en retenant un instant la fumée qu’elle venait de faire parvenir à ses poumons, je suis sûre qu’il sera ravi de savoir que tu le trouves mignon.

Le clin d’œil grossier d’Alex fit soupirer Elvý d’un semblant de rire. Mais, lorsque la Brekke reproduisit ce clin d’œil à l’intention, cette fois, de ce fameux Jayce, Elvý s’empressa de lui tirer sur le poignet pour ramener son visage à elle.

- Eeeh, s’indigna-t-elle sans vraiment retenir son sourire amusée. Il existe des manières de faire plus subtiles, pour ta gouverne !

Elvý osa un regard vers le barman mais le détourna aussitôt qu’elle aperçu son regard interrogateur tourné vers elle. La séduction n’était pas un domaine qui intimidait Elvý, sauf quand des saboteurs convaincus de tenir l’arc de Cupidon entre leurs mains s’immisçaient dans la mise en scène.

Toutefois, son objectif de la soirée n’était pas de repartir avec un nouvel amant. Ça aurait pu l’être, à son arrivée dans la taverne. À présent, seule la perspective de passer du bon temps avec une amie lui importait. Du reste, elle se laisserait porter. Car, déjà, elle flottait.

Elle lâcha le poignet d’Alex pour ramener une mèche derrière son oreille d’un mouvement vaporeux.

- Et toi, dis-moi, qu’est-ce qui t’as fait penser qu’il se passe un truc avec le mignon petit barman là-bas ?

L’Islandaise émit un petit rire enfantin.

- L’alchimie.

Sa voix traîna mélodieusement sur la dernière syllabe.

- Je t’ai pas dit ? J’ai un don : je vois ce qui est invisible pour les yeux. L’essentiel, comme dirait un certain prince.

Nouvelle intonation de rire. Légère comme une goutte d’eau. Puis, elle prit un air des plus sérieux.

- Alors, je t’arrête tout de suite, je ne me suis pas trompée et mon don est bien réel ! Je me suis simplement fourvoyée concernant le type d’alchimie qui vous liait. Et, maintenant que tu le dis, ça me semble en effet limpide qu’il s’agit de celle de l’amitié.

Un sourire en coin vint trahir sa façade exagérément solennelle.

- Quoique...

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Mer 16 Déc 2020 - 17:39
Une petite soirée tranquille
feat Elvý Njállsdóttir | samedi 28 octobre 1995
Apprendre des sorts, c’était en général pas trop le truc d’Alex. Elle en avait bûché déjà tellement lors de ses années d’études qu’elle se sentait comme un vieux grimoire rabougri dont on pouvait lire seulement les quelques informations utiles, jusqu’au moment où on prenait la plume pour rajouter des informations qui pouvait s’avérer intéressantes. Et clairement, ce sort là était à noter à l’encre rouge encerclé avec de grosses flèches clignotantes. Niveau utilité, il surpassait largement tout ce qu’elle avait tenté ces derniers temps. Fallait dire que sa baguette avait été rangée depuis de si nombreuses années qu’elle était certaine en l’utilisant qu’elle était remplie d’araignée et d’un écosystème bien développé.

« Ça peut être utile pour s’en fumer un tranquillou au château, s’était-elle entendu dire d’un air approbateur.
- Au château ? »

La question d’Elvý eut pour conséquence de la faire froncer les sourcils un instant. Alex n’avait peut-être tout simplement pas mentionné lors de leur précédente entrevue son métier. Elle parlait peu d’elle lors des soirées, ce n’était pas le lieu pour ça. C’était l’instant présent qui comptait, les regards qui s’accrochaient, les sourires qui se formaient, les souvenirs qui restaient. Et puis bibliothécaire ça ne vendait pas du rêve. Professeur de sortilèges, de soins aux créatures magiques, de potions, ouais ça claquait. Professeur tout court ça sonnait classe. Bibliothécaire beaucoup moins, même si elle ne se plaignait pas de son métier, elle l’aimait. Les livres étaient beaucoup moins difficiles à contenir qu’une classe d’élèves.

Et puis l’information centrale était enfin parvenue jusqu’au centre de son raisonnement. Il n’y avait pas quinze mille châteaux dans la région et encore moins dans le monde sorcier. Poudlard était connu de tous comme LE château, comment cela se faisait-il qu’Elvý ne le connut pas ou du moins ne comprit pas son allusion ? Son nom ne sonnait pas britannique, aussi l’idée qu’elle ne fut pas du coin fit son chemin. Elle ne se souvenait plus si elle avait mentionné son origine ou quelque chose du genre, ni même son emploi. En tout cas, elle eut sa réponse bien rapidement.

« Poudlard, c’est ça ? Là où taffes Johann. Tiens, tu le connais peut-être, du coup ? Johann Kayser, il est prof de… comment elle s’appelle cette matière chez vous déjà... » Cette mention du chez vous confirma son raisonnement. Mais si Elvý n’avait pas étudié à Poudlard, où avait-elle fait ses études alors ? Ilvermony ? Koldvstoretz ? Durmstrang ? Pas Beauxbâtons, son accent ne sonnait pas français du tout.  « bref, il enseigne sur les créatures qui peuplent ce monde. Chez nous, à Asgard, on n’a pas cette matière-là, mais une autre, plus ou moins proche, qui n’est que théorique, par respect pour les créatures qu’on ne cherche ni à apprivoiser ni à enfermer en enclos. »

Asgard donc. Le grand nord. Le froid. Pas la Russie mais quelque de proche. A y regarder il y avait peut-être quelque chose du Nord dans les traits de la jeune femme. Les reflets blonds de ses cheveux. La pâleur de sa peau, pas seulement due aux insomnies qu’elle distinguait comme évidentes dans ses cernes creusées. Le bleu de ses yeux. C’était un peu le même Nord qui coulait dans ses propres veines sous les mêmes traits qu’elle distinguait chez sa comparse. Elle n’y avait jamais vécu, mais elle savait qu’elle avait des origines scandinaves par son père. Peut-être par sa mère aussi, elle n’en avait jamais entendu parlé réellement. Ils descendaient de Suédois, ou de Norvégiens peut-être, un truc du genre. Son nom venait de ce coin là, en tout cas.

« Ouais, là-haut, les Scandinaves ont une philosophie bien particulière et tout à fait différente d’ici. Après, qui détient la vérité ? Ça c’est une autre question. Moi tout ce que je pense, c’est que la diversité est pleine de beauté. »

Il y avait quelque chose de beau dans sa manière de dire les choses, de le voir. Elle n’avait vraiment pris le temps de voir cette matière dans ce sens là, mais malgré la captivité les enseignants gardaient toujours un profond respect pour les créatures. Alex avait laissé l’islandaise s’expliquer le menton sagement reposé dans sa main. Il y avait quelque chose qui avait pétillé dans ses yeux au moment de la mention de son ancienne école, ce pourquoi elle s’était tut. Le sourire candide qui avait illuminé son visage avait tiré le sien, un peu plus mince mais tendre. Elvý inspirait en elle une certaine tendresse, comme devant un enfant enthousiaste à la veille des fêtes de fin d’année.

Son petit moment de flottement fut interrompu par l’arrivée de Jayce et son sourire plus que fermement planté sur les lèvres. De son bar il voyait les deux femmes converser et, habitué aux mimiques et expressions de sa meilleure amie, savait reconnaître quand elle était fascinée par quelque chose, presque à en voir les rouages de son cerveau s’actionner au rythme des émotions qui la traversaient. Alexandria ressemblait à un livre qu’il prenait plaisir à découvrir à chaque instant. Il n’entendait pas leur conversation, ne l’écoutait pas non plus. Ça ne le regardait pas et il avait d’autres choses à faire.

Toujours est-il que le regard qu’il offrit à son amie en lui déposant une choppe pleine en remplacement de son verre vide. Peu importe la boisson elle la boirait, elle n’était pas difficile. Poli il se tourna un instant vers Elvý, son torchon négligemment jeté sur son épaule. « Vous désirez quelque chose d’autres ? »

Que tu n’interviennes pas, pensa-t-elle sans rien ne laisser paraître. Elle n’avait rien demandé et pourtant son verre avait été remplacé, aussi savait-elle que cette question s’adressait à la jeune femme en face d’elle. Il la laissa répondre, emportant ses réponses jusqu’à son bar où il reprit place, s’affairant en silence mais en sourire.

Désormais bien sortie de sa rêverie, Alex reprit le cours de leur conversation, comme si rien ne s’était passé.

« Du coup ouais, j’bosse à Poudlard comme bibliothécaire. C’est moins classe que prof mais c’est sympa aussi. Les bouquins c’est plutôt cool. Et pour le professeur Kayser, je le connais pas plus que ça. De visu et on a peut-être échangé deux trois mots pas pas plus. » Ils n’avaient pas eu le temps de véritablement échanger et elle n’avait pas non plus pris le temps d’apprendre à le connaître. Elle n’avait pas eu beaucoup de contacts avec les enseignants depuis ce début d’année. A part les quelques professeurs et membres du personnel qu’elle côtoyait déjà dans le passé – McGonagall, pilier de sa jeunesse, Rogue, Flitwick et les autres anciens – elle n’avait pas réellement fait connaissance avec les autres. Elle savait qu’il avait remplacé Hagrid et Gobe-Planche, faisant retourner dans un passé lointain son cher professeur Brûlopot qui l’amusait par sa fougue et son courage impressionnant, mais c’était tout.

« Chez nous on appelle ça les Soins aux créatures magiques. J’ai jamais été très douée dans cette manière mais si y a une chose dont je suis sûre c’est que je connais personne qui soit plus respectueux des créatures magiques que ces profs là. Ils ont souvent une vision… particulière des créatures notamment dangereuses. Je me souviens de mon prof à l’époque qui avait un amour un peu trop inconditionnel pour les dragons et qui revenait toujours avec ses prothèses à moitié calcinées. » Ah Brûlopot, un sacré phénomène !

« Tu attendais quelqu’un ? Je dérange peut-être.
- Je n’attends jamais personne. Et si quelqu’un venait à arriver, on partagera ceci à trois. Et toi, dis-moi, il se passe un truc avec le mignon petit barman là-bas. ? »

Les paroles ne l’avaient pas atteintes au premier abord. Ce fut le ton employé, le sourire doux et complice, le chuchotement délicat à son oreille qui la firent frémir un instant. Il allait vraiment falloir qu’elle se trouve quelqu’un. Elle ne pouvait pas se permettre à frémir à chaque frôlement ou sourire un peu plus tendre d’un quelconque être féminin. Et puis le sens avait fait son chemin et la réalité lui avait sauté aux yeux, la laissant perplexe et hilaire.

« Jayce ? C’est un vieux pote de Poudlard. C’est comme un frère pour moi. Il ne s’est rien passé, ne se passe et se ne se passera absolument rien entre nous. A part quelque conneries.
- Oooh, OK. »

Rien que l’idée d’avoir une quelconque histoire avec Jayce… Brr, elle ne voulait pas l’imaginer. Jayce était quelqu’un d’adorable, de protecteur, de génial au possible. C’était son petit rayon de soleil qu’elle avait trop longtemps perdu. Leur relation était particulière, plein de gestes tendres et de taquineries qui pouvaient effectivement placer le doute pour quiconque ne les connaissaient pas. Peut-être qu’il avait flotté parfois une once d’ambiguïté dans leurs attentions, mais ils savaient où ils en étaient eux et c’était tout ce qui comptait.

« En revanche, je suis sûre qu’il sera ravi de savoir que tu le trouves mignon. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de taquiner la blonde et le métisse par des haussement de sourcils plus que subjectifs. Alors que Jayce secouait simplement la tête en faisant comme s’il n’avait rien vu, elle fut assurée qu’Elvý, elle, n’avait rien loupé de son manège lorsqu’elle lui tira le bras au moment où elle voulait embraser à nouveau le bout de leur joint par son souffle.

« Eeh ! Il existe des manières de faire plus subtiles, pour ta gouverne ! » Son petit air mi-amusé mi-outré était à croquer. Aussi ne put-elle se retenir de rire, mordillant légèrement sa lèvre finalement. Elle allait avoir mal aux zygomatiques à force, et ce serait entièrement sa faute !

« T’as totalement raison, j’aurai pu le faire différemment. Genre me lever et aller lui dire directement : Mon cher Jayce, Elvý te trouves absolument craquant. Je peux le faire si tu préfères ! » Elle se tourna alors le visage sérieux et se tourna en se redressant, faisant mine de vouloir se lever pour mettre en action son propos.

Comme elle s’y attendait l’islandaise la retint vivement, l’empêchant de tout mouvement. Elle ne l’aurait pas fait de toute manière. La dernière chose qu’elle voulait était de jouer les Cupidon foireux. Manquerait plus qu’elle forme un vrai couple alors qu’elle restait célibataire ! Non, tout autant qu’elle aime son ami et qu’elle apprécie la jeune femme, il était hors de question qu’ils soient heureux sans elle. Non mais ! Elle reposa alors son menton dans sa main, se penchant à nouveau vers elle en imitant l’intimité que la sorcière avait créé auparavant pour lui poser sa question confidentielle.

« Et toi, dis-moi, qu’est-ce qui t’as fait penser qu’il se passe un truc avec le mignon petit barman là-bas ?
- L’alchimie. »

Elle en avait imaginé des réponses possibles. Leurs regards, leurs gestes, leurs attitudes. Mais alors l’alchimie arrivait en dernier dans sa liste, si tant est qu’il arrive quelque part dans ses pensées. Qu’est-ce qui pouvait lui faire penser ça ? Ils étaient deux à dévorer la jeune femme des yeux, c’était peut-être leur seul point commun ce soir ! Cette dernière dut voir son trouble à ses sourcils froncés puisqu’elle poursuit sur sa lancée.

« Je t’ai pas dit ? J’ai un don : je vois ce qui est invisible pour les yeux. L’essentiel, comme dirait un certain prince. »

Clairement, ses paroles ne la rendaient pas moins confuse. Qu’es-ce qu’elle voyait en eux ? Qu’est-ce qu’elle voyait en elle ? C’était peut-être plus ce point qui la faisait tiquer. Quelle image elle donnait d’elle ? Elle détourna le regard, fixant quelques points aléatoires dans le décor, perturbée. Le rouleau se consumait lentement au bout de ses doigts, apportant ses effluves à son nez. Il était temps qu’elle se détende. Silencieuse elle le porta à ses lèvres, tirant peut-être un peu trop fort car l’incandescence se fit plus vive et plus rapide. Tant pis pour l’économie, elle avait besoin de laisser de coté ses questions sur son image. Et de rattraper Elvý qui, elle le voyait bien, planait déjà tranquillement.

« Alors je t’arrête tout de suite, je ne me suis pas trompée et mon don est bien réel ! Je me suis simplement fourvoyée concernant le type d’alchimie qui vous liait. Et maintenant que tu le dis, ça me semble en effet l’imite qu’il s’agit de celle de l’amitié. Quoique... »

Comment ça, quoique ? Il n’y avait pas de quoique qui tienne ! Ils étaient clairs entre eux. Le silence s’était étiré un peu entre elles, la perplexité d’Alex débordant un peu trop dans ses émotions. « Quoi quoique ? Y a pas de quoique entre Jayce et moi, je crois... » Soudainement elle n’était plus sûre. Foutu joint. « Y a pas plus hétero que Jayce ! Et moi… » Propos très cohérent. Vraiment. En quoi le fait que Jayce soit hétéro changeait la donne ? Au contraire, ça appuyait d’autant plus l’idée de l’islandaise, quelle qu’elle fut.

« On est tous les deux d’accord sur le fait qu’on aime... » Oulah ! Terrain dangereux ! Demi-tour d’urgence ! Son freinage incontrôlé la laissa encore plus énervée contre elle qu’auparavant. Elle avait définitivement bien rattrapé son retard en terme de planage et en venait à des confessions beaucoup trop risquées pour le moment. Son énervement était plus comique vu d’extérieur que réellement sérieux. Elle balbutiait, secouait la tête. Son visage était beaucoup expressif qu’à l’ordinaire. Son débat intérieur terminé elle reposa ses coudes sur la table après avoir passé une main dans ses cheveux, les emmêlant un peu plus, avant de poser sa tête sur ses doigts noués.

« Bref ! Qu’est-ce qui te fais dire ça ? Quelle alchimie ? Explicite-moi les choses. »


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Ven 8 Jan 2021 - 17:58



Une petite soirée tranquille
☽ Elvý & Alex ☾


Samedi 28 octobre 1995

Lorsque le barman s'approcha de leur table, Elvý pris soin d'écarter subtilement sa main droite vers sa cuisse. Bien sûr qu'il avait vu qu'elles fumaient, mais pas la nature de leur fumette et le sortilège qu'elle avait lancé plus tôt camouflait l'odeur qui les aurait trahies. Et ce ne serait pas le sens de la vue qui les trahirait non plus, alors, le pétard vint enlacer la pénombre du dessous-de-table.

Ce ne fut qu'à la gestuelle complice du barman qui remplaça le verre d'Alex de sa propre initiative que la Scandinave comprit que les deux sorciers se connaissaient. Son regard clair voyagea de l'un à l'autre d'un air intriguée.

- Vous désirez quelque chose d’autres ? lui demanda le jeune homme métis.

- Merci mais non, lui sourit Elvý en enroulant sa main libre autour de sa boisson. J'ai à peine touché à ma bière !

Sur un hochement de tête, l'employé repartit sobrement au bar et Alex reprit leur conversation là où elles l'avaient laissée. En l'écoutant, Elvý prit une gorgée de ladite bière et ramena sa main dissimulée vers le cendrier pour y tapoter le joint.

- Du coup ouais, j’bosse à Poudlard comme bibliothécaire. C’est moins classe que prof mais c’est sympa aussi. Les bouquins c’est plutôt cool. Et pour le professeur Kayser, je le connais pas plus que ça. De visu et on a peut-être échangé deux trois mots pas plus.

La protégée du Kayser hocha la tête. Tant mieux. S'ils ne se connaissaient pas plus que ça, tant mieux. Elvý n'avait pas besoin que Johann ait des échos de ses déboires via une pote de soirée qui bossait au même endroit que lui.

La Scandinave continua d'écouter son amie sans l'interrompre. « Soins au Créatures Magiques », c'était donc ça, le nom de la matière qu'enseignait Johann dans cette école britannique. Tout simplement. Tout bêtement. Elle qui avait toujours été douée en langues, depuis quand n'arrivait-elle plus à retenir des notions étrangères aussi simples ?

Alex acheva son récit sur une anecdote qui fit naître un rire chez son interlocutrice.

- Je me souviens de mon prof à l’époque qui avait un amour un peu trop inconditionnel pour les dragons et qui revenait toujours avec ses prothèses à moitié calcinées.

- Pas sûr que cet amour lui fût très réciproque, alors, ironisa rieusement Elvý.

Elle reprit une gorgée de sa boisson et, en reposant son verre, son regard bifurqua légèrement vers l'entrée du pub. Ce mouvement oculaire presque inconscient n'échappa pas à Alex. Sitôt, elle s'empressa de demander si la brune n'attendait pas quelqu'un, et celle-ci s'amusa à mystifier sa réponse. Elvý ? Elle n'attendait jamais personne, qu'elle affirma. La vie était un flot continu de rencontre, alors, sa philosophie était de profiter des personnes présentes à l'instant présent. Que son rencard d'un soir vienne ou ne vienne pas, qu'importait ? Elvý ne courait qu'après l'amour de l'éphémère, elle dansait avec ses « et si » et flottait par-dessus ses « tant pis ». À tout instant, tout pouvait à nouveau s'envoler, alors, elle faisait valser le temps avec la souplesse du vent.

Mais la peur de s'accrocher n'empêchait pas son envie d'apprécier, de savourer, de décortiquer. Les relations humaines étaient un éventail de couleurs et d'émotions, comme des tissus qui se brodait à chaque nouvelles rencontres. Et si elle les laissait souvent inachevés, ces tissus, elle aimait en observer la broderie, les mailles imparfaites, les fils entremêlés, leurs liaisons chromatiques et leurs bouts qui pendaient dans le vide. Dans le vent.

Et deviner. Quel force secrète parvenait à unir deux personnes entre elles ? Quel était ce mystère qui régissait les liens sociaux ? Amant ou meilleur ami, quel était la nuance qui changeait tout à l'énergie d'une relation ?

- L'alchimie.

Elle ria de sa propre inspiration illuminée. Les cannabinoïdes avait achevés d'atteindre son encéphale. La discussion s'était axée sur le mystérieux barman. Qui était-il ? S'était-elle demandé. Quel était ce regard qu'il avait eu pour Alex ? N'avait-elle pu s'empêcher de songer. Ses insinuations s'étaient librement évadées de son esprit pour venir taquiner une bibliothécaire plaidant en la faveur d'une amitié purement platonique.

Ah oui ? Elvý était d'humeur à creuser. À jouer de sa malice. À faire éclore des hypothèses nouvelles.

- Je t’ai pas dit ? J’ai un don : je vois ce qui est invisible pour les yeux. L’essentiel, comme dirait un certain prince.. Alors, je t’arrête tout de suite, je ne me suis pas trompée et mon don est bien réel ! Je me suis simplement fourvoyée concernant le type d’alchimie qui vous liait. Et, maintenant que tu le dis, ça me semble en effet limpide qu’il s’agit de celle de l’amitié.

Pas du tout.
Un sourire en coin. Un regard furtif vers le barman. Et un changement de position :

Quoique...

Les yeux de l'Islandaise pétillèrent d'une fourberie inquisitrice. Ceux de l'Anglaise se perdirent dans une perplexité réflective.

- Quoi quoique ? Y a pas de quoique entre Jayce et moi, je crois...

Il y avait quelque chose d'amusant à voir la Brekke se perdre dans ses idées confuses. Mais d'incertain, également : l'intention d'Elvý n'était pas de la tourmenter et peut-être qu'elle n'aurait pas du insister. Ou peut-être que si, justement ? Peut-être que de cette remise en question surgiraient des sentiments ignorés ? Nichée dans sa douce naïveté, Elvý était bien loin de soupçonner la vérité...

- Y a pas plus hétero que Jayce ! Et moi… 

Oh.

- On est tous les deux d’accord sur le fait qu’on aime...

Alex s'interrompit abruptement. Elvý fronça les sourcils et pencha sa tête sur le côté. Hein ? Elle ne comprit pas de suite le sens des propos de la blonde. Puis, la fumée de son esprit se dispersa progressivement pour ouvrir un semblant de passage à sa compréhension.

Pensait-elle que …  Elvý ? Non, Elvý n'était pas romantiquement intéressée par les femmes. Alex si, donc. Brusquement, la donne changeait. Alex avait-elle cru voir de la séduction dans la complicité spontanément manifestée par la brune ? En tout cas, toutes les deux s'étaient visiblement trompées sur l'orientation sexuelle de l'autre. Et l'embarras se plaisait à présent de ce quiproquo. Pour le faire fuir, Alex enchaîna hâtivement :

- Bref ! Qu’est-ce qui te fais dire ça ? Quelle alchimie ? Explicite-moi les choses.

Elvý devait-elle revenir sur le quiproquo pour mettre au clair la situation ou aller dans le sens de cette fuite vers l'avant ? La Njállsdóttir était une experte de la fuite, mais la crainte d'un déséquilibre relationnel la retenait indécise. Elle ne voulait pas que la Brekke s'imagine des choses. Mais peut-être que c'était elle qui s'imaginait des choses, au final ? Peut-être qu'elles étaient réellement sur la même longueur d'ondes. Ou peut-être pas.

Le destin décida finalement de se charger lui-même de l'indécision brumeuse qui retenait l'amnésique. Ce serait l'option de la fuite. Une fuite au visage charmeur.

Un homme venait d'arriver au niveau de leur table. Grand et mince, les traits anguleux, les oreilles percées et des lunettes mi-opaque qui devait le rendre quasi-aveugle dans cette salle sombre. Et pourtant, il l'avait reconnu.

- Effie ?

- C'est Elvý, asni, pouffa la concernée sans un soupçon d’offuscation.

Il avait probablement une heure de retard et ne se souvenait même pas de son prénom. Et alors ? Cette nonchalance ne pouvait que se marier à merveille avec la recherche d'éphémère d'Elvý. Une rencontre d'un soir qui venait combler une nouvelle de ses soirées. Rien de plus, rien de moins. Elle lui désigna une chaise.

- Tiens, assieds-toi. Voici Alex. Une amie.

Elle l'avait prononcé légèrement et l'avait appuyé d'un sourire sincère et sans équivoque à l'attention de la blonde. Etait-ce ainsi que se résolvait le quiproquo ?

- Alex, voici Sergio.

Et lui, comment le désigner ? Elle esquiva cette étape en avalant la dernière gorgée de sa boisson.

- Tu arrives pile pour une deuxième tournée ! Ou troisième, pour certaines...

Elle adressa un clin d'œil à Alex. Mais resterait-elle ? Elvý lui avait déjà signifié que ça ne lui poserait pas de problème. The more the merrier, as we say. Mais peut-être que l'embarras qui s'était lui aussi invité à leur table prenait à présent trop de place pour elle ?

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Lun 1 Mar 2021 - 15:27
Une petite soirée tranquille
feat Elvý Njállsdóttir | samedi 28 octobre 1995
Elles ont passé une bonne soirée. C’était chouette, jusqu’à ce qu’Alex s’embrouille et se rétame lamentablement dans ses propos. La prochaine fois elle tirera moins sur le tube aux douces saveurs. Est-ce qu’il pourra y avoir une prochaine fois, après ça ? Elle en avait fait, des belles annonces. Lancer ce genre d’informations à la volée pouvait s’avérer aussi essentiel que périlleux. Même certains de ses amis d’enfance n’étaient pas au courant. Elle s’arrangeait toujours pour faire passer ses commentaires sur les femmes pour des plaisanteries. Pour entrer dans leur monde, pour faire comme eux, pour être comme eux. Chacun de ses mots étaient entourés de sourires, de petits rires, d’ironie. Tellement teintés d’ironie que parfois elle-même s’était étonnée à douter de ses propres ressentis.

Certains l’avaient bien pris. D’autres s’en étaient doutés avant qu’elle-même ne le sache. D’autres encore, comme Jayce, n’en avaient absolument rien eu à faire. Oui, elle était gay, et alors ? Elle était aussi grande et blonde, ça changeait quoi ? Elle qui s’était fait un sang d’encre à l’idée que son meilleur ami ne le prenne mal – pour elle ne savait quelle raison -, à chercher ses mots pendant des heures en était resté complètement pantoise. Le sujet était vite retourné aux oubliettes. Ils étaient ok, comme d’habitude.

Mais un exercice de haute voltige comme celui à lequel elle venait de s’adonner, c’était une première. Elle avait l’esprit embrouillé, enfumé. Ce n’était pas le genre d’informations qu’on lançait à une personne qu’on connaissait depuis peu. Enfin pas sans avoir d’idées derrière la tête. Et le pire dans cette histoire, c’est qu’Alex n’en avait aucune. Oui, elle appréciait Elvý . Oui, elle appréciait la manière dont l’anglais roulait sous son accent. Oui, elle appréciait ses sourires et son rire. Oui, elle aimait leur complicité. Mais il était hors de question qu’elle puisse penser qu’une quelconque tentative de drague ratée ou autre essai de ce genre se dissimule derrière ses propos. La seule chose qui se tapissait dans l’ombre était un flot ininterrompus d’insultes à son propre égard devant la stupidité dont elle venait de faire preuve.

Alors qu’elle voyait le désarroi se dessiner sur le visage de l’islandaise – ou seulement l’imaginait-elle se dessiner en écho à son propre ressenti – elle passa une main sur son visage, fronça légèrement les sourcils d’inquiétude et agita son doigt comme pour rembobiner son propos. « C’est pas c’que tu crois. J’voulais pas... ». Mais sa phrase resta en suspend, devant l’intrusion masculine. Un instant elle pensa que Jayce les interrompait à nouveau et elle s’apprêta à lui lancer un regard des plus assassins. Mais ce n’était en rien le barman.

« Effie ? ». Il était plus grand qu’elle, plus anguleux, plus mystérieux. La jeune femme avait beau lui avoir affirmé à sa manière qu’elle n’attendait personne, force était de constater que la vérité était tout autre. La bibliothécaire se sentait un peu bafouée, au fond d’elle. Elle aurait aimé lancer un regard noir au nouveau venu pour avoir brisé leur bulle de complicité mais elle n’en fit rien. Ce n’était pas à elle de décider qui s’approchait de qui. Fugacement, imperceptiblement, sa lèvre se haussa dans un coin, légèrement dédaigneuse. C’est Elvý , abruti, pas Effie.

« C’est Elvý , asni » L’insulte échappa à la traduction d’Alex, mais la similarité de ses pensées et des propos tenus la fit sourire. Elle ne savait dire pourquoi, mais au creux de son ventre une boule s’était formée et elle sentait qu’elle deviendrait indésirable dans les minutes à venir.

« Tiens, assieds-toi. Voici Alex. Une amie. Alex, voici Sergio. Tu arrives pile pour une deuxième tournée ! Ou troisième, pour certaines… » Dans un sourire elle lui tendit sa main pour un salut des plus formels, marmonnant un enchanté sonnant presque faux. Au fond de ses prunelles, la mélopée des substances fumées avaient laissé la place à un froid et une certaine fatigue. La transition s’était faite brutalement. La rechute était douloureuse. La blonde avait bien entendu sa comparse insister, même involontairement, sur le terme amical qui les liaient, comme si le sujet tenait à être rappeler. Malgré le clin d’oeil, la londonienne ne parvenait pas à être pleinement rassurée. Elle savait qu’elle avait merdé, personne n’était obligé de remettre le sujet sur le tapis.

« C’est gentil de ta part mais je pense que je vais rentrer, je commence à fatiguer. » Le mensonge était aussi gros que sa fuite, mais elle ne se sentait pas capable de rester assise bien sagement tandis qu’ils s’amuseraient tous les deux. Partagera-t-il le même joint qu’elles ? Prendra-t-il sa chaise réchauffée à son départ ? Ces questions lui vinrent à l’esprit et elle les chassa d’un grognement inaudible. Il était temps qu’elle s’en aille.

« C’était cool de te revoir. On se refera ça un de ces quatre. » Elle espérait vraiment ne rien avoir gâché entre elles. « Passez une bonne soirée. » Dans un sourire et un hochement de tête elle se leva, offrit un simple salut de la main à l’islandaise et son invité et se dirigea directement vers le bar. Jayce était silencieux mais son regard trahissait tout ce qu’il pouvait lui demander. « Pas une seule question. Tu mettras leur prochaine tournée sur ma pomme, c’est cadeau. » Elle contourna le bar, embrassa l’homme sur la joue et chipa ses clés au passage. Ce soir elle ne rentrerait pas au château. Ne pas être seule à ruminer lui ferait du bien. Plus qu’à s’éclipser, s’affaler sur le lit du jeune homme et attendre que ce dernier rentre à son tour.
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Mer 10 Mar 2021 - 20:15



Une petite soirée tranquille
☽ Elvý & Alex ☾


Samedi 28 octobre 1995

La révélation d'Alex eut son effet sur la Scandinave. Elle n'était pas homophobe pour une Noise, mais apprendre à ce moment précis qu'Alex était attirée par les femmes remettait en question tout leur tête-à-tête. Enfin, c'était surtout la maladresse du phrasé de la blonde qui inclina Elvý à reconsidérer la situation. «  On est tous les deux d’accord sur le fait qu’on aime... ». Qu'on aime. Un « on » qui l'incluait, un « on » qui se fourvoyait. Le quiproquo s'était alors installé.  Elvý devait-elle revenir dessus pour lever l'erreur de jugement de son vis-à-vis ou bien l'ignorer pour répondre à la question qui avait suivi ?

Perdue dans le flou de son indécision, Elvý laissa un peu trop de place au silence. Et la légère dilatation du temps installé dans son esprit drogué n'arrangeait sans doute pas les choses. Le malaise s'installa et activa les lèvres d'Alex dans une tentative de justification hâtive.

- C’est pas c’que tu crois. J’voulais pas... 

Les pupilles d'Elvý se réveillèrent alors et elle se redressa, comme sur le point de répondre, de la stopper dans ses élans embarrassés. Mais ce ne fut pas sa voix à elle qui la coupa.

- Effie ?

Sergio. Le timbre grave d'un Italien. La voix enrouée d'un fumeur. Le tintement de ses cordes vocales n'avait rien d'anodin, et c'était peut-être ça qui avait le plus attiré Elvý lors de leur rencontre, davantage encore que la singularité de son look, brodé de tatouages et de piercings.

- C’est Elvý, asni, le corrigea-t-elle d'une voix moqueuse en relevant le menton vers le nouvel arrivant.

Il avait fait son entrée à point nommé. Elvý y vit aussitôt la porte de sortie toute trouvée pour fuir le malaise croissant d'un tête-à-tête vrillant vers une ambiguïté non-désirée. Chassant la situation qui avait précédé comme l'on chasse une volute de fumée, l'Islandaise s'empressa de faire les présentations entre la blonde et le brun avant de leur proposer une nouvelle tournée. Mais elle vit bien qu'une tension muette régnait encore dans les traits de la bibliothécaire et elle fut désolée de l'entendre répondre :

- C’est gentil de ta part mais je pense que je vais rentrer, je commence à fatiguer.

- C'est vraiment comme tu le sens, Alex, lui sourit-elle.

Mais elle vit bien qu'il ne servait à rien d'insister, la Londonienne avait déjà pris sa décision.

- C’était cool de te revoir. On se refera ça un de ces quatre.

- Bien sûr, avec plaisir !

Les traits rehaussés d'un enthousiasme sincère, Elvý observa la blonde reculer sa chaise pour se lever.

- Passez une bonne soirée. 

Les deux sorciers la remercièrent, puis la silhouette de la bibliothécaire disparut en direction du bar. Sergio prit sa place et une nouvelle discussion commença. Bientôt, un deuxième joint fut roulé et il se consuma autour d'une tournée offerte par l'absente. Comme souvent, la soirée d'Elvý prenait un nouveau tournant. Une nouvelle atmosphère créée par une nouvelle personne. Un même moment pouvait se décliner à l'infini et c'était bien ça qui faisait la beauté d'une soirée réussie.

Pourtant, un malaise persistait à la pensée d'Alex. Elvý n'aimait pas le sentiment sur lequel elles s'étaient quittées, il avait un goût d'inachevé, d'irrésolu. Comme un doute qui planait à présent sur leur relation.

Minuit passé, il était temps de s'envoler vers une autre soirée. Sergio avait des amis du côté du Londres sorcier. Un appartement qui accueillerait tous leurs excès. Mais avant de quitter la taverne, Elvý rejoignit le bar et adressa un sourire au serveur.

- Hey. Dis, tu pourras remercier Alex pour la tournée qu'elle nous a offerte ? J'ai cru comprendre que vous étiez proches. Et je ne sais pas quand je la recroiserais.

Elvý hésita, puis se pencha à nouveau vers lui.

- Puis, si tu pouvais lui dire aussi que je suis désolée si elle s'est senti de trop, c'était pas le but...

Le barman acquiesça avec un sourire et lui confirma que le message serait bien transmis. L'Islandaise en fut soulagée.

- Merci, Jayce, lui sourit-elle en appuyant sur ce prénom volé au creux d'une discussion.

Puis, la camée s'en alla avec la fugacité d'une brise pour effleurer les rues nocturnes de ses aléas fantasmagoriques.

FIN

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Elvý Njállsdóttir
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