Oh my sweet darling ~ Adanaëlle et Zoey

Adanaëlle & Zoey

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Hum, l’indépendance, quel délice de la vie. Ne plus vivre sous la tyrannie de ses parents, ni celle des professeurs, ne plus partager de dortoir avec d'autres élèves, avoir son propre appartement, vivre à son rythme, selon ses envies. Des envies à la pelle, oui, et peu qui restaient inassouvies. Zoey était dans une période de sa vie que ses parents nommaient de « pause », une période de transition, disaient-ils. Leur fille était indécise, perdue, elle ne savait pas quelles études entreprendre. Mais Zoey, elle, ne se dépeignait pas une vision aussi pessimiste et stricte de sa vie actuelle. Les études ? Voyons, elle avait encore plein de temps pour y penser ! Sa vie ? Loin d'être en « pause », elle était, au contraire, plus rythmée qu'elle ne l'avait jamais été. Particulièrement à partir de l'instant où le soleil s'effaçait derrière l'horizon.

Travailler en tant que serveuses dans un bar avait ses avantages. Surtout à la Tête de Sanglier qui attirait une clientèle particulièrement fascinante. Et bien souvent, son service se terminait autour d'une discussion fantasque avec un illuminé de passage, ce genre de discussion qui avait le don de stimuler la demoiselle avide de connaissances, aussi marginales fussent-elles. Mais parfois, ses soirées se prolongeaient dans une toute autre atmosphère, plus doucereuse, plus magnétique, en la présence d'un ou d'une client(e) charismatique ; une mélodie sensuelle s'échappait alors de l'instrument de la séduction jusqu'à atteindre le vibrato des plaisirs les plus coupables. Quoique, étaient-ils si coupables que cela ? L'âme d'épicurienne, Zoey profitait de ces plaisirs dans toute l'insouciance d'une jeunesse exaltée. Oui, elle aimait ces rencontres charnelles, autant leur intensité que leur éphémérité. Les relations où s'immisçaient l'attache et la durée, elle les fuyait car, souvenez-vous, ce qu'elle aimait par-dessus tout : c'était l'indépendance. Alors, accueillir des âmes égarées dans son lit le temps d'une soirée, c'était jouissif, mais se réveiller seule dans son lit le matin avec la sensation d'infinie liberté devant la profusion de possibilités qui s'offraient à elle, ça, ça lui était indispensable.

À une exception près. Et cette exception portait le nom d'Adanaëlle Rosier.

Une chaleur inhabituelle à ses côtés. Un parfum qui enivrait encore la pièce. Ce matin-là, la lionne était restée, et ce réveil avait un goût plutôt agréable. Voilà la première conclusion émise par le cerveau de la rouquine qui émergeait doucement du sommeil. Un contact, son bras sur son ventre. Un son, son soupir contre son oreille. Et peu à peu, son état de somnolence s'effritait pour l'encrer dans la réalité de l'instant, jusqu'à autoriser ses paupières à se relever doucement.

- Bonjour ma douce.

L'appel de cette voix mélodieuse réveilla un sourire sur le faciès de la rousse. Sourire qui fut aussitôt caressé par un baiser.

- La belle au bois dormant a fait un bon somme ?

Les paupières de Zoey se rabaissèrent alors qu'elle dégagea ses bras de sous la couette pour s’étirer de tout son long en laissant échapper un soupir apaisé. Elle rouvrit les yeux pour les poser délicatement sur la rare perle qui avait su coupler le rôle de partenaire charnelle à celui d'amie.

- Oh que oui, répondit-elle dans un bâillement. Parsemé de rêves.

Et des rêves des plus agréables. Ils avaient résonné dans son esprit endormi tel un écho onirique inépuisable de la nuit qu'elles avaient partagé. Zoey saisit une mèche fougueuse d'Adanaëlle pour l'entortiller distraitement autour de son doigt.

- Mais comment puis-je m'assurer que je suis bel et bien réveillée, hein ? Malgré ce contact qui me paraît des plus réels, je suis prête à parier qu'il ne s'agit là que d'un subterfuge de mon cerveau pour m'emprisonner dans un nouveau rêve.

D'une moue songeuse, elle observait Adanaëlle. Une illusion ? Non, au fond d'elle, elle savait qu'elle était bien réelle.

Adanaëlle & Zoey

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- Personnellement si c'est un rêve je suis pour le poursuivre de la plus agréable des manières...

Oh ce qu'elle aimait entendre ça, la Knightley. Et ce qu'elle apprécia plus encore, ce furent les mouvements qui suivirent ces paroles. Les baisers tièdes de la lionne parcoururent sa mâchoire, traçant un chemin ardent jusqu'à son cou, et Zoey laissa s'échapper un léger soupir alors que sa main se faisait guider vers la hanche de la brune. Ses doigts dessinèrent d'abord de légères arabesques sur sa peau douce pour ensuite se crisper autour de sa cuisse ferme et musclée. Les paupières closes et la tête inclinée vers l'arrière, elle savourait cette étreinte sensuelle et son corps s'embrasait sensiblement au contact de celui d'Adanaëlle. Jusqu'à ce qu'elle s'écarte et qu'il ne reste plus que les rayons printaniers du soleil pour lécher la peau de la rousse. Ses paupières se soulevèrent dans un élan de surprise et de frustration pour laisser ses pupilles côtoyer le visage rougi - mais agrémenté d'un sourire malicieux - de son amie.


- Hum... je crois que j'ai plus efficace pour vérifier que tu ne rêves pas, affirma-t-elle d'un ton fourbe qui fit lever un sourcil suspicieux sur le visage de Zoey.

Mais avant que la moindre question ou protestation ne puisse agiter les cordes vocales de l'ex-Serdaigle, les mains d'Adanaëlle se jetèrent sur ses côtes qui furent aussitôt dévorées par d'impitoyables chatouilles. Zoey se tordit dans un rire incontrôlable, entrecoupé de plaintes suppliantes. Chatouilleuse ? Oh que oui, elle l'était. Alors, elle gesticulait et tentait de se débattre comme elle le pouvait en s'agrippant aux poignets agiles de la Gryffondor. Ses hanches étaient fermement emprisonnées entre ses cuisses, mais son petit gabarit s'obstinait tout de même dans sa lutte vaine.

- Stop, stop ! Pi.. pitié.. Ada !

Puis, à bout de souffle tant elle riait, Zoey s'empara finalement d'un oreiller et asséna son bourreau de coups jusqu'à ce que son emprise cesse. Reprenant progressivement le dessus, elle en profita pour rouler de l'autre côté du lit et s'asseoir à son tour à califourchon sur son amie en emprisonnant ses mains au-dessus de sa tête.

- Aha ! On fait moins la maligne maintenant !

Zoey savoura ce goût de victoire en observant d'un regard vagabond les jolies courbes du buste qui se présentait à sa vue.

- C'est vrai que je suis pratiquement sûre d'être bien réveillée maintenant, témoigna-t-elle en reprenant son souffle. Et j'ai faim.

Son ventre venait en effet de gargouiller. La cuisine était dans la pièce d'à côté et il y avait probablement de quoi improviser un bon petit déjeuner. Mais, dans cette chambre, il y avait aussi de quoi assouvir une faim, quoique toute autre. Et ses yeux semblaient tout aussi gourmands que son estomac à ce moment-là.

Adanaëlle & Zoey

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Le petit-déjeuner c'était sacré chez la Knightey. Le manquer était comparable à un crime et cela n'arrivait qu'en circonstances hautement exceptionnelles. Alors, aussi exceptionnelle que fut la lionne prisonnière de son emprise, son estomac ne manqua pas de la ramener à la raison.

- T’as vraiment tout pour tout gâcher toi ! râla gentiment Adanaëlle.

Pour toute réponse, Zoey lui tira la langue. L'indomptable sorcière libéra ses poignets et se redressa pour poser un doux baiser sur les lèvres de l'affamée. Puis, elle profita de cette étreinte pour basculer Zoey sur le lit et pouvoir se lever. La rousse l'observa, sourire en coin et amusement au bord de l'iris, chercher sans grande conviction ses vêtements éparpillés par terre avant de se résigner à les abandonner pour se diriger vers la cuisine avec la grâce d'une Eve vagabonde.

- Il me semble que madame a faim, fit cette dernière, essaie donc de remettre un peu d’ordre avant que de satisfaire ta faim.

Zoey leva les yeux au ciel avant de sauter du lit à son tour pour la rejoindre.

- Remettre de l'ordre ? Et puis quoi encore ! T'en as de drôles d'idées, toi.

Elle passa à côté de la Rosier et pinça sa taille avant d'inspecter le plan de travail. Des œufs, et c'était tout ? Zoey allait donc devoir lui apprendre quel goût ça avait, un vrai petit-déjeuner. Elle ouvrit plusieurs tiroirs et en sortit de la farine, du lait, du sucre, du beurre et de la levure. Be ready for a pancake party, my dear !

En quelques coups de baguette savamment maîtrisés, l'ex-Serdaigle versa dans un bol chaque ingrédient en improvisant de façon grandiose sur les dosages – ce n'était pas comme si elle connaissait déjà la recette par cœur, de toutes façons... - puis elle mélangea le tout et en quelques minutes à peine la pâte était prête à plonger dans la poêle. Une première louche y déposa son généreux contenu et Zoey abandonna sa baguette sur le plan de travail pour se tourner vers Adanaëlle, la malice dans les prunelles.

- Voyons voir si ta main est habile dans tous les domaines.

Simultanément à ses paroles, les doigts de Zoey glissèrent le long du bras de sa benjamine pour s'enrouler autour de sa main et la diriger vers le manche de la poêle. Puis, elle lui adressa un clin d’œil complice et se recula pour la voir en action. Elle savoura alors le sublime tableau qui se présentait à ses yeux et ce fut déjà comme un petit-déjeuner visuel tant le corps nu de son amante était délicieux à observer.