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11/11/1995 | Petit bonbon et grand discours. |Ft. Samantha O'Neill

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Mar 20 Oct 2020 - 17:51


Petit bonbon et grand discours

Samantha et Azalée

◊ ◊ ◊

 « Dis Anna ! Pourquoi il faut rajouter deux brins de Valériane et pas trois pour la potion d'Amnésie ? », demanda Azalée tout bas, pour ne pas importuner le calme régnant dans la bibliothèque.

Conformément à leur accord passé en début d'année, peu après avoir réellement fait connaissance, c'est-à-dire, pour les deux fillettes, s'être dit leurs prénoms, elles s'étaient donné rendez-vous dans une salle appropriée aux révisions, en vue des examens semestriels. Qui, s'ils n'étaient pas aussi proche que semblait le croire sa camarade, revêtait un caractère suffisamment intimidant, pour que le petit trublion délaisse ses idées révolutionnaires, ravivées par les événements récents et son escapade forcée dans la forêt interdite, et le ramdam dans la grande salle quelques jours auparavant. Elle ne voulait pas échouer, et affronter la déception dans le regard de papa et maman lorsqu'elle rentrerait pour les fêtes. Donc, pour honorer sa promesse de se montrer studieuse à certaines heures du jour, loin de ses élans d'hyperactivité l'empêchant de rester assise sur une chaise, elle s'était attaché à son assise, pour briser ses nerfs sur sa dissertation de potions à rendre la semaine d'après.

Une matière qui l'intéressait, comme toutes celles proposaient par l'école, bien loin de l'épée de Damoclès que lui avaient imposé les mathématiques et l'Anglais avant la rentrée. Le monde magique avait du bon ! Et la plupart de ce qui leur été dictés se passaient en pleins air. Il n'y avait qu'à assisté aux ateliers de Botanique avec sa directrice de maison dans les serres – qui était devenu son endroit préféré-, les leçons de vols dans la cour intérieure – qui était son deuxième endroit favori- et les improvisations du Professeur Kayser près des enclos des bêtes – son troisième endroit adoré-, elle avait eu fort à faire à profiter de l'air frais, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Même si, son esprit curieux et sa bonhomie habituels, étaient parvenus à lui faire attendre et s'impatienter de la théorie devant un tableau noir, et des explications des enseignants. Comme ne pas se passionner de Métamorphose, de Sortilèges et d'Enchantement, lorsque la chose la plus magique que nous ayons vue se trouvait être la naissance d'un chevreuil ?

En réponse à sa question, Anna la renvoya à la page précédente du grimoire que Madame Pince leur avait conseillé pour terminer leur devoir. D'abord réticente à se replonger dans les écrits qui commençaient à lui donner mal à la tête, elle s'y attela avec un soupir, sous les ricanements d'un Monsieur Noodle posé sur ses genoux. Bien trop occupée et rassurée pour lui en tenir rigueur, la petite Winchester plaqua sa joue dans le creux de sa paume, et de l'index, suivit les écrits lui fournissant les indices à sa réflexion. Après son réveil à l'infirmerie, son ours en peluche s'était montré étrangement muet, taciturne au possible, si bien que pour combler le vide de leurs conversations, elle s'était mise dans l'idée de reproduire ses expressions, ses railleries et moqueries, envers elle-même, envers le reste du monde. Inquiète, elle s'était demandée si ce n'était pas elle, qui était devenue sourde, incapable d'entendre sa voix. Toutefois, quelques jours plus tard, il était de nouveau présent, aussi ronchon et pince sans rire qu'à l'accoutumé, comme si rien ne l'avait éteint.

Comme si rien n'avait bougé, ne l'avait empêché de trouver le sommeil par le murmure d'une méchante sorcière. Elle était forcément la complice du Lord Épinard qui avait pour projet de conquérir tout les royaumes sous sa protection, pour s’asseoir sur le trône céleste des cookies au chocolat. Son ongle s'arrêta finalement après un instant, et avec un « Eureka ! », digne des plus grands savants de son univers, une ampoule s'alluma au-dessus de sa tête blonde. Elle venait de comprendre. Alors, pour ne pas laisser filer la pelote de laine de ses pensées, elle les coucha sur le papier, où une vingtaine de centimètres se profilaient déjà, proche de la longueur demandée. Après un croquis minutieux de la plante sur le côté, elle paraphrasa l'auteur pour sa définition, ne souhaitant pas ridiculiser l'art de ces préparations fumeuses.

Puis, avec un dernier soupir et sourire, elle jeta sa plume dans son encrier, et souleva sa peluche comme un trophée, comme une gagnante de grand chelem. Même si cette fois, la coupe était plus précieuse que l'or, que le diamant des rois.  

« Et c'est fini ! », fit-elle plus fort, s'attirant le « chut ! », d'une vielle chouette arpentant les rayonnages de long en large. Sous la menace de son ongle crochu, et sous sa maladresse maladive, Azalée éclata sa main contre sa bouche et secoua ses cheveux comme excuse.

« On pourra faire la Métamorphose demain, ou ce soir dans la salle commune ? », demanda la brune avec espoir, le nez encore vissé sur sa copie, griffonnant frénétiquement son parchemin, en ne s'appuyant aucunement sur l'énorme livre – qui à l'humble avis de la jaune et noir, devait bien assommer un sanglier- qui retenait son coude sur le rebord de la table.

Anna était intelligente. Un esprit d'analyse et critique qui ne cessait de l’impressionner, tant et si bien, que parfois, elle s’essayait à l'imiter, bien qu'après avoir avalé une trentaine de pages et ouvrages pour répondre à l'interrogation, ou pour un plaisir personnel, elle venait à regretter de ne pas être passée sous les sabots du sanglier susnommé. Proche de la délivrance après des heures d'emprisonnement, mais soucieuse de ne pas tuer dans l’œuf l'attente de son indissociable équipière d'infortune, elle hocha vigoureusement la tête, notant mentalement leur prochaine réunion dans la soirée. Puis, avec empressement, elle remballa ses affaires dans son sac, jetant ses carnets et cahiers dans les poches amples de sa sacoche. Une fois la bandoulière sur l'épaule et Monsieur Noodle sous le bras, elle quitta les lieux, bien décidée à profiter du reste de son samedi pour fomenter un plan de vengeance contre le tyran en rose bonbon.

Les escaliers ne durèrent pas longtemps sous son assaut et ses pas rapides, si bien qu'elle gagna le hall en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, se réjouissant de la coopération des étages mouvants. Dehors, il faisait gris. Un temps nuageux à l'image d'un mois de novembre, d'un automne désormais entamé. Les feuilles tombaient, donnant au parc l'allure d'un jardin orangé. C'était joli. Loin de se faire contaminer par le morose du monochrome, elle s'enroula dans son écharpe et son manteau, pour chercher un arbre où s'allonger. L'air, lui piqua les joues et son nez se tacheta des rougeurs du froid.

Un chêne fit parfaitement l'affaire. Robuste et solide. Le dos contre le tronc, elle extirpa de sa besace un paquet de confiseries. Un sachet fourni par Morgane, qui, sous ses demandes, s'était procuré un assortiment. Une bulle baveuse dans la gueule, elle mâchouilla un moment en quête d'une idée fabuleuse. Que faire ? Que dire ? Quelle magouille ferait tourner en rond la fomentatrice de toutes ses embrouilles ? Le regard fixé sur l'entrée du château, qui n'était pas si éloigné de sa position, elle héla une silhouette se dessinant sur le sentier. Le roux était décidément l'un des plus beaux teints. Toutes les rousses étaient géniales. Jules. Et Sam.

Azalée se jeta sur ses pieds, et en secouant les bras, elle essaya d'attirer l'attention de sa camarade.

« Hé ! Sam-Sam ! », commença-t-elle en sautant en même temps, manquant dans son mouvement de s'étouffer avec son encas sucré. Après s'être remise de sa toux, et laissé au temps à ses poumons de digérer sa mort évitée, elle combla la distance la séparant de son amie en grande pompe. « J'ai des bonbons ! T'en veux ? Je t'avoue que je les connais pas tous, mais Anna m'a dit de me méfier de ceux-là. »

Elle lui pointa les dragées aux multiples couleurs, qui, ne seraient pas sans faire penser au piège et arnaque de ces farces sorcières. Dans le plastique légèrement cartonné, se trouvaient plusieurs exemplaires de bonbons, du plus innocent et sans danger, au plus retord et à éviter. Plumes de sang, bulles baveuses, suçacides, chocoballes, souris en sucre, réglisse, gnomes au poivre, et cachés derrière, tapis dans l'ombre, d'autres attendaient encore, promettant un instant culinaire des plus enrichissants. Sans lui laisser le choix, Azalée piocha et en ressortit le premier qui lui venait.

« Tiens ! Prends celui-là et moi, je goûte lui ! », la tirant par la manche, elle regagna sa place abandonnée, et se laissa glisser sur le gazon, ses jambes se croisant dans une posture plus confortable.

Ses dents croquèrent le met. Et après une seconde de mastication, elle grimaça de dégoût. Pas de chance, crotte de nez.

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Azalée Winchester
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Dim 25 Oct 2020 - 20:05
S’il y avait bien une chose que Sam trouvait extrêmement compatible, c’était une journée de congé et une journée de soleil. En général, c’était un coup à passer toute la journée à se promener dans le parc. Ça n’était pas arrivé souvent depuis le début de l’année, mais les rares fois où ça s’était produit, Sam s’était retrouvée dans son arbre préféré avec des pommes et quelques livres. Elle avait passé des après-midis entiers à lire entre les branches de cet arbre. Et c’était toujours un grand plaisir pour la petite Gryffondor qui, malgré sa tendance à l’activité, aimait ces moments de détente.

Mais aujourd’hui était une journée comme on en voyait de plus en plus. Un ciel gris et nuageux, un vent puissant, mais heureusement pas trop frais, mais ce temps restait encore raisonnable et Sam avait décidé de consacrer une partie de cette journée à travailler parce que c’était une chose nécessaire, mais elle s’était promis de passer un peu de temps dans le parc de l’école à profiter du bon air. Sam aimait tellement se promener qu’elle n’hésitait pas dès qu’elle en avait l’occasion. Et ayant enfin terminé tous les devoirs qu’elle avait eus pendant la semaine, elle pouvait enfin se faire un peu plaisir.

Alors qu’elle sortait avec l’évident désir de se trouver un arbre pour se jucher dedans, elle fut aussitôt interpellée par une de ses plus chères amies, Alizée, une adorable fillette de Poufsouffle dont Sam avait le sentiment qu’elle ressemblait à une poupée. Mais elle n’avait absolument pas le caractère d’une poupée. C’était une fille pleine d’énergie et de courage et Sam se retrouvait bien avec elle. Quand elles étaient à deux, ça devenait une véritable tempête dans l’école, surtout s’il y avait des gens à qui il fallait remonter les bretelles. Elles étaient douées en la matière et elles ne se laissaient pas faire.

« Aliiiii ! Tu vas bien ? Tu devais pas bosser avec Anna aujourd’hui ? »

Quand elle lui refila un paquet de bonbons en lui proposant d’en choisir un, Sam ne se fit pas prier. Elle était aussi gourmande que son amie chérie, et elle n’hésitait pas un seul instant quand il s’agissait de grignoter des bonbons. Alizée mangeait une dragée surprise de Bertie Crochue, Sam en piqua une aussi et la fourra dans sa bouche en allant s’asseoir à côté d’Alizée. Elle s’installa nonchalamment contre l’arbre en se demandant ce que son amie allait lui raconter ce jour-là. Elle avait toujours de passionnantes histoires à raconter.

« Hum, de l’orange, j’ai eu du bol, c’est ma saveur préférée. T’as quoi de neuf à raconter, sinon, ma belle ? J’espère que personne t’a cherché des histoires, sinon, ils vont me le payer ! » lança-t-elle avec détermination.
Samantha O'Neill
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Lun 2 Nov 2020 - 18:42


Petit bonbon et grand discours

Samantha et Azalée

◊ ◊ ◊

 Azalée n'avait jamais manqué d'amis. De sa plus petite enfante, où ses jouets et peluches devenaient les plus inséparables des compagnons de jeu, à ses premières années de scolarité. Enfant sociable, joyeuse, joueuse, son air candide et innocent avait su attirer les foules, faire se bousculer élèves de son âge ou plus âgés. Petite poupée aux idées toujours bien trouvées, et au tempérament puissant, elle avait fait tourner des têtes, sans s'attirer la méchanceté, la véhémence de paroles pouvant la toucher en plein cœur. Des copains, elle en avait pleins. Même en dehors des murs du château. Bien que certains sortaient du lot, se démarquaient par les souvenirs précieux qu'ils partageaient, avaient construit de leurs mains. Samuel par exemple. Garçon un peu étrange se voulant expert en boue et en insectes, il avait été de ceux qui l'avait captivé par sa singularité. Une bouille unique que l'on ne croise qu'une fois, dont on se souvient toute une vie. Des dents pas forcément alignées, un nez en trompette et pupilles asymétriques. Maman disait qu'il avait des problèmes de vue et que son regard reviendrait à la normale grâce aux docteurs. Mais elle, elle appréciait que son attention soit à la fois grande et petite. Comme un portail sur deux mondes opposés.

Il y avait aussi Clémence. Brunette plus fine que la moyenne, qui comme un petit bonhomme, se gardait les cheveux courts et la malice dans ses fossettes. Clémence, elle était amusante, sans cesse en quête de frissons, d'aventures. Elle courait vite, et grimpait aux arbres comme personne. Elle n'était pas très bavarde, avide d'actions plus que de paroles. Papa l'avait pensé muette avant d'entendre les rouages de sa voix cassée. Dans sa salopette, elle avait l'allure d'une baroudeuse, et sous la paille de son chapeau, elle lui inspirait les canailles du Mississippi et les péripéties de Tom Sawyer. Il y avait aussi Isabella, le joli timbre d'une chanson dans les champs et la course effrénée contre le nuage, face au vent, et le parfum de la liberté. Les filins roux parsemant les fleurs et la robe à pois d'une princesse des animaux sauvages, des oiseaux blessés et l'infirmière des escargots abandonnés.

Ils étaient tous géniaux. Uniques. Et elle ne pourrait jamais les ôter totalement de ses pensées, de son esprit tourné constamment vers l'avenir, vers ces chemins inconnus qu'elle parcourait aussi pour eux. Pour qu'elle puisse un jour, leur conter les merveilles et mystères de la magie. Comme envoyés par sa petite bande délaissée, ils étaient apparus. D'abord Samantha et le vénitien de la campagne qu'elle avait volontairement quitté. Elle lui inspirait les chants de son village, les pierres des maisons alentours et les granges rouges où les chevaux se perdaient dans les meules, sous la coupe des brebis jamais en sourdine. Sam-Sam, elle était un peu tête en l'air, incapable de retenir son prénom pourtant pas si compliqué. De l'Azalée passant à l'Alizée, comme l'on enchaînerait les blagues, les saute moutons. Il y avait eu Morgane, l'ambre caché dans un écrin rocheux. La pierre de l'humour sous la glace des convenances. Il était le sourire par-delà la brume. La légèreté d'un bouclier de plumes. Et puis Anna, le sérieux dans une paire de lunettes. La rigueur dans la pomme d'amour du cynisme. La maturité dans des oreilles d'elfes cartonnées.

Il y en avait d'autres qui s'étaient rajoutés. Un peu plus. Des aînés, un livre qui l'on rattrape au vol dans les coins d'une salle d'étude un peu à l'abandon. Les rêves d'une enchanteresse en portant le prénom, la destiné. L'utopie d'un fort dépourvu de la moindre teinte rosée. Les flèches de la révolte s'accrochant aux murs dans un acronyme dont la signification la tenait en haleine. Le roux de la rébellion dans le carquois d'une complicité, d'un badge identique. Les tatouages d'un sourire, d'une main tendue, d'une aide constante. Le silence d'un aigle s'étant attaché à la terre salissant leurs bottes. Les contours d'une bouche chocolatée, la gourmandise dans une pâte à crêpes, et l'affection à sens unique pour une petite sirène masculine. Ils étaient tant, nombreux, mais à tous, elle tenait à part égale. Comme un bon gâteau que l'on partage, sans omettre le plus résigné, le plus blafard, le plus à l'écart. L'amitié était sa place-forte, son leitmotiv, son étoile du Nord guidant ses pas.

Douce loyauté qui l'avait envoyé dans les terriers de la camaraderie, et qui l'avait rapproché des fils terreux d'une promesse de bon comportement, de soin, d'apprentissage. Sans doute, était-elle trop sentimentale, ne supportant pas la trahison, les mensonges, les omissions dans un voile de fierté mal placée. Elle voulait leur rire, leur sourire, les rayons perçant les cotons en forme de caniche, de licorne de papillon. Elle voulait se bercer sous un arbre par le son d'un rouge-gorge, d'une hirondelle, d'une tourterelle amenant le printemps dans ses plumes. Elle désirait les histoires sous les feuilles mortes, sous les branches encore vaillantes d'un chêne fermement enraciné. L'espoir dans une dragée, dans un bonbon, couvert du sucre de grands discours.

Alors, elle l'avait empoigné au poignet, tirant son amie sous le couvert de la cime découverte des intempéries, de la pluie n'ayant laissée que des flaques comme unique présage, comme traces d'une nuit encore ancré dans les mémoires, dans les peaux de ses victimes. Adieu citrouille souriante, adieu confiseries farceuses, et sortilèges pour de faux. Bonjour lendemain d'horreur. Bonjour la voix de la rancœur. Bonjour la peur. Mais pas pour elle. Pas pour elles deux. Pas aujourd'hui.

«  Aliiiii ! Tu vas bien ? Tu devais pas bosser avec Anna aujourd’hui ? », lui demanda Samantha en acceptant de suivre ses pas sans résistance, récoltant en récompense pour sa coopération les contours du hasard, d'une possible mauvaise surprise.

« On a déjà révisé ! Et tu sais quoi ? J'ai réussi à finir ma dissertation de potions ! Je suis trop contente ! Et elle aussi ! Je crois.... », sceptique des sentiments d'Anna, dont le regard n'avait pas quitté son ouvrage à son départ, elle gardait dans son sac l'attente d'une prochaine rencontre autour d'une table, avec pour témoin, le silence, la concentration, sa plume et son parchemin.

La friandise éclata sous sa dent, rependant en quelques mastications les effluves nauséeux d'une crotte de nez. Si comme tous les enfants elle s'y était essayée dans ses premiers gestes, elle n'avait plus en mémoire la texture gluante d'un commencement de rhume. Elle peina à ne pas le recracher, ne supportant pas que l'on puisse gâcher un met, encore plus s'il s'agissait d'un cadeau, d'une preuve d'écoute de l'un de ses amis. La main devant la bouche, c'est en grimaçant qu'elle s'osa à déglutir, laissant couler le long de sa gorge, le mélange de sa salive -dont les glandes s'étaient soudainement activées pour enrober le bonbon et forcer sa digestion- et de parfum dégoûtant.

« Hum, de l’orange, j’ai eu du bol, c’est ma saveur préférée. », comme pour la narguer dans son malheur, que dis-je, dans son infructueuse dégustation qui tournait à la catastrophe, Samantha se délecta de la saveur de sa propre trouvaille.

Non sans la foudroyer d'un regard revanchard, dont le motif lui échappa la seconde suivante, Azalée essuya ses lèvres collantes du revers de la manche de son manteau rembourré, et pour échapper au retour de bâton que serait un rot mal venu, elle fouilla le sachet à la recherche d'un potentiel sauveur. Se présenta entre son index et son majeur un rond pétillant, qu'elle enfourna dans sa gueule sans réfléchir d'avantage. Ça ne pourrait pas être pire qu'une crotte de nez. Jamais. Décidée, elle mâcha un long moment, finissant de faire passer le goût douteux de sa première tentative. Comme un fond de marshmallow, où s'enrouleraient les grains de sucres éclatant sous la langue comme un feu d'artifice. Rassurée, elle en fit une bulle qui arriva jusque devant son nez avant d'exploser.

« T’as quoi de neuf à raconter, sinon, ma belle ? J’espère que personne t’a cherché des histoires, sinon, ils vont me le payer ! », enchaîna sa condisciple de première année en brandissant un poing mental dans sa détermination.

Samantha, elle était comme ça. Gentille. Prévenante. Un peu garçon manqué, comme Clémence, en plus vivace, en plus vivante. Sam, c'était une boule d'énergie carburant à cent à l'heure. Un écureuil ne quittant jamais son perchoir, sauf pour partager ses noisettes avec ses confrères, avec ses proches. Une protectrice acharnée ne s'arrêtant que pour bavasser, pour entretenir les quelques potins arrivant jusqu'à son nid. Sam, c'était un peu un avis sur tout, dans une bonhomie sympathique, qui fit déjà naître un grand sourire chez la petite blonde. Secouant la tête, elle se perdit dès lors dans un monologue dont elle entretenait le secret de fabrication. Une tirade sans fin, sans souffles, sans pause, brevetée Winchester depuis sa naissance.

«  Non ! Tout va bien ! Tout va très bien même ! Monsieur Noodle est de nouveau bavard ! Tu savais qu'il m'avait fait la tête parce que je l'avais puni de fête ? », et pour preuve, elle exhiba le fautif devant elle, le secouant dans tous les sens, défaisant un peu le nœud de son papillon jaune qu'elle avait prit soin de nouer le matin même. Sans oublier les grommellements de son ourson peu satisfait de son traitement.

« Mais si ! Je te jure ! Il refusait de me parler ! Et après, même qu'il est revenu comme une fleur en disant que j'étais qu'une petite idiote. C'est une honte, Sam-Sam ! Une véritable honte ! Tu trouves pas ? », puis, passant déjà à autre chose, elle le jeta entre ses jambes en tailleur, l'enserrant fortement de ses bras. « La dame en rose, tu sais, la pas gentille qui crie sur tout le monde et qui pue un peu ? Bah ! Elle m'a donné une retenue parce que j'ai fait un câlin à Morgane pour les bonbons. C'est injuste ! Faut pas dire merci quand on reçoit un cadeau ? »

Pour la dernière question, achevant son débit de paroles impressionnant, elle baissa la voix, et s'inclina sur le côté en confidence.

« Tu crois que chez les sorciers, c'est malpoli ? »

Et elle ne voulait pas faire de gaffe. Ça non.

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Sam 7 Nov 2020 - 22:09
S’il y avait bien une chose avec laquelle Sam avait du mal, c’était les prénoms. Appeler Azalée Alizée, appeler Morgane Megan ou appeler O’Neill le professeur McGonagall, ça lui était arrivé plus souvent qu’à son tour. Heureusement, ses amis ne lui en voulaient jamais de sa distraction. Il leur importait plus de savoir que la jeune Gryffondor leur était toujours loyale et qu’elle était toujours fidèles aux idéaux qu’ils partageaient. Et puis, avec le temps, elle se corrigerait sûrement et Ali deviendrait Zalée. Car Sam adorait donner de petits surnoms à ses proches, à commencer par Beth et Léo, sa sœur et son frère.

Azalée avait réussi à finir sa dissertation de potions. Sam l’avait finie depuis longtemps, mais elle et son amie s’étaient jurées de ne jamais tricher l’une sur l’autre et de faire leurs devoirs au maximum, en s’entraidant, mais sans dépendre l’une de l’autre afin de ne pas empêcher l’autre d’apprendre. Sam trouvait que c’était vraiment mature pour des fillettes de Première Année, mais il y avait tellement de choses sur lesquelles elles manquaient de maturité que ça n’était pas tellement significatif qu’elles en aient un peu plus sur ce sujet précis. Sam devait bien le reconnaitre. Pour autant, elle en avait de la fierté.

Azalée ne semblait pas certaine qu’Anna ait elle aussi fini sa dissertation. Sam savait que la fillette avait pas mal de difficulté de ce côté-là, mais avec Zalée, elle avait souvent la montée d’énergie et de courage pour avancer correctement son travail. Sam était vraiment heureuse de leur petit groupe qui fonctionnait plutôt bien tous ensemble et qui travaillait de concert pour obtenir ce qu’ils voulaient. Ils avaient constitué un ensemble solide et plein de soutien et la jeune Gryffondor avait hâte de voir comment leur amitié évoluerait avec les années, sûrement vers quelque chose de formidable et de merveilleux.

« Bravo ! Tu vois, on avait raison depuis le début, c’est en coopérant qu’on va réussir le mieux à faire les choses. Maintenant qu’on en a eu la preuve, il va falloir s’entraider dans toutes les matières, avec les autres. Les profs, ils vont pas en revenir ! »

Et peut-être qu’ils les surveilleraient un peu moins, ce qui permettrait à Sam et ses acolytes de se lâcher un peu sur les farces. La fillette était facétieuse, mais pour une raison mystérieuse, les professeurs ne semblaient pas toujours apprécier ses facéties et ses blagues, surtout quand elles avaient tendance à ne pas être tout à fait en accord avec le règlement intérieur. Mais le règlement, c’était plutôt des conseils, non ? De bonne pratiques ? Qui n’avaient bien entendu, rien d’obligatoire, elle en était persuadée.

Quand elle croqua dans le morceau de dragée au goût d’orange, Sam surprit le regard de colère d’Azalée et elle fronça les sourcils.

« Ca ne va pas ? J’ai dit quelque chose de mal ? »

Zalée, c’était leur petite chérie à Morgane et à elle, leur petit ange blond et si quelqu’un la faisait pleurer, il se prenait leur poing dans la figure, ça ce n’était même pas peut-être. On ne touchait pas à Zalée, c’était inconditionnel. Mais ça va, elle allait bien, donc Sam respira un bon coup, tandis que la fillette lui racontait les dernières péripéties de son ours en peluche, lequel avait un sacrément sale caractère, pour se fâcher contre elle à tout bout de champ comme ça.

« C’est honteux, Monsieur Noodles », le gronda Sam avec sérieux.

Puis, elle fronça les sourcils en l’entendant parler d’Ombrage qui l’avait mise en retenue. Sam, elle les connaissait les retenues d’Ombrage. Elle prit délicatement la main d’Azalée.

« Cette sorcière ! Je vais lui défoncer la tête ! »
Samantha O'Neill
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11/11/1995 | Petit bonbon et grand discours. |Ft. Samantha O'Neill Prsm
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Jeu 19 Nov 2020 - 21:18


Petit bonbon et grand discours

Samantha et Azalée

◊ ◊ ◊

 Sam-Sam, c'était un peu cette fille sympa avec qui on voulait être copine, juste en voyant son sourire. Et c'était précisément ce qui était arrivée à Azalée, lorsque par le plus grand des hasards, elle s'était retrouvée dans le même wagon pour l'allée sans retour – peut-être?-, pour la plus grande école de magie du monde. Le garçon manqué se glissant entre deux petites princesses sur une banquette mille fois trop grande. C'était les rires qui les avaient bercé tout le long du voyage, et elle avait su, aussi sûr qu'elle était une Winchester, que ça marquerait le début d'une grande et solide amitié. Et elle ne s'était pas trompée, loin de là. Anna et elle, s'étaient fourbu d'une similitude commune : La loyauté, et l'altruisme à l'extrême, là où, pour la tête vénitienne, c'était le courage de s'élever, de commenter les contestations en y ajoutant son grain de sel de facéties, qui avaient catapulté Samantha chez les lions. Morgane, lui, plus réfléchi, plus distant, plus malin, s'était paré de couleur plus ambitieuses. Le vert des rois, comme elle se plaisait à l'appeler !

Pour autant, ce n'était pas pour une séparation d'écussons, qu'elle en aurait ignoré cette envie de les rejoindre, de les assommer de sa conversation à rallonge et de son débits de mots frôlant l'improbable. Ils étaient trop précieux. Trop pour être oublié. Trop pour être délaissé. Trop pour être négligé. Alors, elle s'était fait une promesse. Une de plus s'ajoutant sur un tableau déjà trop long. Être sage. Demande de sa mère qui relevait de l’exploit. Ne pas s'approcher trop près des garçons. Ça, c'était Papa. Et techniquement, elle ne faisait qu'ajuster cette règle pour qu'elle convienne à son centre d'amis proches. Réussir son année. Ça, c'était Anna qui avait mit son grain de sel pour ne pas être seule à bibliothèque à jouir de formidables facilités d'apprentissages, ce qui n'était, sans mentir, absolument pas son cas. Azalée, elle excellait dans le sport, quand elle était petite. Pas les mathématiques ou l'anglais. Elle préférait courir, se dépenser, et se retrouver bien en peine de rester concentrer plus de dix minutes sans vouloir caresser ou poursuivre dans un cas plus poussé, un pauvre papillon survolant la corniche de la fenêtre. Un esprit libre dans un corps étriqué, qui ne demandait qu'à s'échapper, valdinguer, se goinfrer de confiseries jusqu'à l'explosion !

Enfin. Ça, c'était si elle ne tombait pas sur le mauvais dés. Encore traumatisée de ce goût abominable roulant sur son palais délicat, elle répondit à l'affirmative à la remarque enthousiaste de son amie, y mettant bien plus d'entrain. Elle était contente de la voir. Surtout après Halloween et tout ce qui en avait découlé. C'était encore frais dans sa tête. Elle se revoyait parfois en forêt, surtout la nuit. Mais elle avait de la chance. Elle les avait. Elle. Anna. Morgane. Monsieur Noodle, puisque ce serait un affront de ne pas citer celui qui l'accompagnait où qu'elle aille, qu'importe le temps, les moqueries, son sarcasmes incessants et sa mauvaise humeur habituelle.

La petite n'était pas certaine de vouloir aborder le sujet post citrouille. Donc, elle avait sauté sur la perche tendue de Sam. Les devoirs. Les centimètres de parchemin n'en finissant pas. Elle en avait mal au poignet – si-, et si elle trouvait tout passionnant, elle était bien forcée de constater son incapacité à tout retenir. La curiosité ne l'emportait pas sur l'hyperactivité. Et c'était bien dommage !

« Bravo ! Tu vois, on avait raison depuis le début, c’est en coopérant qu’on va réussir le mieux à faire les choses. Maintenant qu’on en a eu la preuve, il va falloir s’entraider dans toutes les matières, avec les autres. Les profs, ils vont pas en revenir ! », une leçon correspondant parfaitement aux traits de sa maison. L'esprit d'équipe surpassant tout le reste !

Son sourire se fit plus grand encore si c'était possible, et encore dans son jus de crotte de nez, sa mine réjouit se fendit d'une grimace dégoûtée, puis d'un regard noir pour cette chance insolente qui s'était tournée vers son alliée. Décidément, elle souffrait d'un bad karma aujourd'hui. Ça, et la retenue ! La moue de Samantha s'en fit ressentir, et devant son interprétation de ce soudain élan d'agressivité, elle s'en sentit instantanément coupable.

« Ça ne va pas ? J’ai dit quelque chose de mal ? » , lui demanda son amie inquiète et attristée.

Quelle idiote, se fustigea la gamine mentalement, se collant une gifle bien sentie sur le genou du plat de la main, manquant d'y laisser à la fois un morceau d'ongle, mais aussi la quasi-totalité de leur bourse à sucrerie dans le même temps. Ce qui aurait été dramatique. Ses lèvres se pincèrent de remords, et c'est après un long soupir qu'elle ressentit le besoin urgent de se justifier.

« Non ! Non bien sûr que non, Sam-Sam ! C'est juste que... », que quoi ? Qu'elle était un peu trop susceptible en ce moment ? Ah ! Elle devrait demander à Tom-Tom ce qu'il en pensait de ça, tiens. « Que.. Je suis tombée sur un bonbon vraiment pas top, tu vois ? Genre... Tu vois les crottes de nez ? Bah ! Tout pareil ! »

Ce fut en concluant cette partie par une magnifique description dont elle avait le secret, qu'elles embrayèrent comme de rien sur un tout autre sujet. Monsieur Noodle himself, rien que lui. Un petit garnement qui n'avait eu de cesse de rester silencieux pour la rendre chèvre. Niché aux creux de ses bras, et contrit à supporter ses bulles baveuses incessantes depuis leur découverte – ce que c'était l'éclate de faire péter des bulles!-. Finissant son explication sur leur désaccord, qui l'avait rendu extrêmement soucieuse, de un, et de deux, qui l'avait fait se questionner sur son intégrité mentale. Il était plus naturel de converser avec lui quotidiennement, que de ne plus l'entendre du jour au lendemain. Dans le second cas, elle se pensait folle. Alors, que dans le premier, simplement aussi normale qu'elle pouvait l'être.  
Maman disait que c'était un peu son super-pouvoir, que ça faisait maintenant d'elle, une sorcière exceptionnelle. Et elle était assez d'accord avec cette idée. Ça l'a conforté qu'un petit bout de chez elle était encore là, bien ancré dans son cœur, tout contre elle.

Pas revancharde pour un sou, tout au moins, pas avec lui, elle ne lui en avait tenu rigueur que quelques minutes, bien trop soulagée de recevoir l'une de ses piques. Il s'agissait là d'une anecdote, si l'on peut dire. Et en bonne bavarde bien éduquée, elle n'avait pas s'empêcher de tout conter à son public, qui buvait ses paroles comme s'il s'agissait d'une source de savoir intarissable. Et appuyant sa brève colère, Sam-Sam releva son index qu'elle agita devant le museau rond de son adorable compagnon, qui ne broncha aucunement sous la menace. À ses billes, elle n'était qu'une arriviste pompeuse parmi d'autres dans ce foutu château. Donc, il se mura dans le silence, l'éloquence des suprêmes préférant l'ignorance et l'indifférence aux joutes verbales sans queue ni tête.

« C’est honteux, Monsieur Noodle. »

Hé toc !, pensa-t-elle furibonde, en taclant l’ursidé d'un clac de bulle qui s'éclate au-dessus de son crâne bien fourni. Lui, comme elle s'y attendait, prit la réprimande sous le côté de la jambe, et aurait arqué une arcade s'il en avait disposé. Petit idiot !, une deuxième bulle, un peu plus sérieuse et véhémente. Tom lui apprenait des choses. Notamment à ne plus se laisser dominer par la morosité cynique se détachant de son ourson. Bien qu'il n'en ait certainement pas conscience.

Changement radical d'ambiance, comme une baveuse explosive, et voilà que la conversation innocente tournait en règlement de compte improvisé. D'une question sur les traditions et éducations sorcières, venait de jaillir un torrent d'une colère refoulée. Celle que tous nourrissait secrètement à l'égard d'une furie en rose bonbon. Et si un instant, elle avait pensé Sam insensible à la dictature amenée par une harpie ministérielle, pour paraphraser Anna et son vocabulaire fleuri et recherché, elle dût se résigner à laisser la palme à la rouquine qui ne s'embarrassa pas d'y mettre les formes. Ah, honnêteté quand tu nous tiens...

« Cette sorcière ! Je vais lui défoncer la tête ! »

Oof, souffla-t-elle avec une moue de travers. Que de violence dans un si petit corps. Et elle ne doutait aucunement de l'action des poings de la mini O'Neill. Cependant, elle ne souhaitait pas créer un vent de vendetta, pas aujourd'hui. Ce n'était ni le lieu, ni le moment. Et si elle n'avait pas prêté oreille à la demande d'un Serdaigle dont le nom lui était proprement inconnu sur l'instant, à présent, avec le recul, ils faisaient écho en elle. Elle qui voulait résoudre les problèmes par l'entraide, la paix et les fleurs, la voilà qui avait envisagé un instant de transgressé cette règle non négociable pour un bref moment de soulagement. Ça ne lui ressemblait pas !

« Non, elle n'en mérite pas tant, tu sais ? Elle est genre... », elle chercha ses mots quelques secondes, de quoi achever l’allée retour de la gomme à mâcher entre ses dents. « Effrayante, tu vois ? Enfin ! Moi, elle me fait un peu peur quand même. Et... », elle coulissa le voile sucré sur le bout de sa langue pour l'élargir, l’aplatir et le distendre par delà ses lèvres.

Pac !

« Et donc ! Je disais … Je sais plus. », sans attendre de rappel de la part de son amie, elle tapa dans ses mains par deux fois, avant de la pointer du doigt, victorieuse d'avoir retrouvé le fil de son idée. « Ah si ! J'ai ! Mais que c'est pas en tapant physiquement qu'elle va arrêter. C'est plutôt toi qui finirais avec des ennuis. Non ! Faut genre être … », elle releva son visage sur les feuilles.

Il n'y en avait déjà presque plus. C'était idéal pour l'escalade. Note à elle-même pour plus tard.

« Subtil. Se servir de ça. », pour illustrer ses dires, elle tapota sa tempe pour enclencher l'engrenage de ses méninges.

Leçon numéro deux de Maman : Ne pas faire comme Papa. Toujours se servir de sa tête.

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Lun 23 Nov 2020 - 2:19
Quand Sam lui rappela que c'était leur plan de travailler en équipe pour avoir de meilleurs résultats et lui affirma que c'était un succès puisqu'elle avait réussi, le sourire d’Azalée s’agrandit de plus en plus. Sam sourit à ce sourire débordant. Les succès étaient toujours source de plaisir pour la jeune Gryffondor, y compris quand c'étaient des succès qui respectaient la loi. Elle n'était pas obligée de toujours être en marge du règlement pour être contente, c'était juste plus amusant comme ça. Mais ce n'était pas vraiment comme ça qu'elle fonctionnait avec Aza.  La petite Poufsouffle était un peu plus respectueuse du règlement que la Gryffondor.

Mais, en général, leurs différences s'accordaient plutôt bien et elles s'accommodaient de leurs divergences. Elles passaient beaucoup de temps à en parler et il n'était pas rare qu’Azalée lui fasse la leçon, ou parfois c'était Monsieur Noodles qui s'en chargeait. La fillette le prenait à la rigolade et tant que son amie ne se vexait pas, tout allait bien. Avec le temps, elles avaient appris à se montrer diplomates avec les limites l'une de l'autre. C'était comme ça qu’on forgeait les meilleures amitiés. Sam appelait ça la tolérance et le respect et c'étaient des valeurs sur lesquelles elle ne transigeait pas.

Du coup, elle s'inquiétait un peu quand elle pensa avoir vexé son ami parce qu'elle ne savait pas quelles limites elle avait dépassé et qu'elle voulait absolument le découvrir pour ne pas recommencer. Il s'avéra que c'était un malentendu et que la fillette avait seulement peu apprécié le fait que Sam ait de la chance alors qu'elle était tombée sur une saveur crotte de nez dégoûtante. Sam compatit complètement au malheur de la fillette qui était son amie parce que cette saveur-là, on se demande bien comment Bertie Crochue avait pu l'ajouter dans ces pastilles parce que c'était vraiment écœurant.

« Dégoûtant ! J'espère que tu auras plus de chance la prochaine fois. »

La façon dont Azalée se comportait avec son ours en peluche était trop mignonne et Sam ne pouvait s’empêcher chaque fois de marcher dans son jeu, ou plus exactement d'y courir tellement elle la trouvait adorable. Pourtant, jamais au grand jamais, Sam n’aurait spontanément parlé à une poupée ou un objet de peluche. Mais il lui était arrivé de parler aux poupées de Beth et maintenant, à l'ours de sa meilleure amie, tout ça parce qu'elle était toujours attentive à ceux qu'elle aimait et participait à leur plaisir sans se poser de questions.

Cependant, sa légèreté retomba quand on évoqua le sujet de la nouvelle directrice qui avait puni Azalée. Sam était folle de rage que cette harpie s'en soit pris à sa meilleure amie et elle n'avait pas l'intention de laisser passer cela. Il fallait bien dire que de ce côté-là elle était particulièrement rancunière quand il s'agissait des gens qui lui étaient proches. Mais son amie ne semblait pas avoir envie qu'elle se mette autant en rogne car elle tenta de la calmer. Elle allait avoir du mal à y arriver sachant qu'elle avait été personnellement touchée.

« Moi, elle ne me fait pas peur », grommela t-elle en réponse à son amie, « et subtilité ou pas, je te jure que si elle te touche encore, je lui démonte la tête mais d'une force, elle va pas se reconnaître dans le miroir et je m'en fous d'être punie après. »

Sam serra fort la fillette contre elle et, alors qu'elle était contre son cœur, elle ferma les yeux et tenta de contenir sa colère.

« Personne te touche, Aza, tu comprends ça ? Personne te touche ! » dit-elle en martelant chaque mot.
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11/11/1995 | Petit bonbon et grand discours. |Ft. Samantha O'Neill Prsm
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Lun 30 Nov 2020 - 18:36


Petit bonbon et grand discours

Samantha et Azalée

◊ ◊ ◊

 Avec Sam-Sam les conversations étaient rarement lourdes. Toujours légères, enfantines au possible, au point de navrer l'esprit concis et mature d'Anna, Azalée était certaine d'aborder avec son amie des sujets sans gravités, sans conséquences ni enjeux émotionnels forts. Le grand de leur plan depuis l'ouverture de leurs valises avaient été de tout découvrir, d'explorer, de raser les murs au pas de course, en défiant l'autorité. D'être les révolutionnaires le poing levé, jetant des pommes sur le haut des têtes un peu trop préoccupées, de se couvrir de boue et de ridicule d'une chute maladroite. Le projet de vivre sans rien oublier, sans rien omettre des moments sucrés, du miel d'une candeur se lisant jusqu'à leurs yeux brillants. Monsieur Noodle les accompagnait toujours, ça oui, plus pour observer leurs échecs et les assommer de remarques acerbes une fois la punition sur les doigts.

Et comme toujours, le début n'avait pas dérogé à la règle. Le cadre était propice aux bêtises, aux blagues, à ce petit instant dont elle avait besoin. Loin des inquiétudes d'Halloween, loin des livres s'entassant sur une table tout en longueur, où seules deux chaises étaient occupées. Loin de toutes ses questions sans réponses qui venaient la harceler en continu. Des points d'interrogations intérieurs qu'elle ne parvenait pas à partager, à coucher au coin du feu, dans l'intimité de la salle commune, toute blottie dans une montagne de coussins avec une tablette de chocolat comme exutoire et réponse immédiate. Sous le chêne, c'était un peu comme souffler. Respirer l'odeur des feuilles humides, sous la coupe de nuages un peu menaçants. Dans son manteau d'hiver, son écharpe bicolore au cou, elle s'offrait au teint la rougeur sur les pommettes d'une bonne mine, et le sourire rehausser d'une douce lueur jaune et brune. La laine sentait la cannelle. Sans doute pour cause de la dernière virée dans les cuisines avec une brunette à lunettes qu'elle avait traîné pour réitérer l’exploit d'une recette de crêpes un peu foireuse.

Protégée, la chaleur sur les épaules et l'envie de rire sur le bord des lèvres, les deux fillettes s'étaient un peu gavé, s'étaient prêtées au jeu du hasard et dans ce cocon, Azalée s'était sentie revivre, être de nouveau elle-même. Moins posée, moins à l'écoute, plus volatile, au point qu'un piaillement d'oiseau lui en avait fait perdre le fil, l'avait bousculé et s'étaient fait se déconnecter les deux neurones de sa concentration. Si de Maman elle tenait l'intuition, Papa n'avait pas hésité à lui léguer une étourderie sans pareille, qui n'était plus à prouver. Oublier des mots, son idée première, ou même de lacer ses chaussures, pour ne s'en rendre compte qu'en baissant le nez, et constater des chaussettes montantes dépareillées. Monsieur Noodle se moquait toujours. Mais elle, elle raffolait d'un mélange de pois et d'unis. C'était original. C'était voyant. C'était vivant. Imaginant déjà la soupe nappant la situation cocasse dans laquelle elle s'était retrouvée quelques jours auparavant, après s'être pendue au cou d'un Morgane statufié, un paquet de bonbon encore dans la main, elle avait déchanté en moins de deux. Sam-Sam était furieuse. Et si, elle la connaissait impulsive, elle n'en attendait pas autant d'une simple remarque, d'une punition qu'elle avait peut-être méritée quelque part. Ce n'était que justice pour toute les fois où elle avait joué les anguilles à esquiver les conséquences.

Adieu plume d'une conversation rêveuse, bonjour ennui et prise de tête assurée. La boue tordue dans une moue contrite et acculée, elle l'observa saisir sa main pour l'emprisonner avec force et conviction. Elle n'eut pas envie de s'en détacher, pourtant, elle s'extirpa de sa prise pour s'expliquer, pour vanter les vertus de la réflexion, de la paix, que diable ! Rien ne servait de courir, de se précipiter aux devants d'une femme, d'une sorcière rose pétant, aux allures de dragonne assoiffée de sang, pour s'y casser les dents. Samantha risquait gros, et Azalée n'était pas certaine que le jeu en vaille la chandelle. Bien sûr, elle était la première à proclamer que la dictature de la fanatique des chatons était abusive et contre-nature, pourtant, son ancienne directrice possédait des méthodes similaires – bien que sans doute un peu moins extrêmes-. Elle lui faisait peur. Un peu. Moins que le lord Épinard ou d'autres choses, bien sûr. Petite, c'était les araignées, puis les guêpes, les frelons géants, les serpents et l'ombre des branches qui la faisaient sprinter jusqu'au lit de ses parents.

Aujourd'hui, c'était plus concret et plus abstrait à la fois. Elle ne criait plus à la vue d'une toile dans le grenier, et pouvait s'approcher d'un vivarium dans un zoo. Il y avait quelque chose de fascinant dans les huit yeux d'une grosse bête poilue, ou dans le reflet de la lumière sur les écailles d'un boa. Dans ses cauchemars ne dansaient plus les attentes machiavéliques d'un légume un peu trop zélé. Mais la Lune sur un masque. L'orangé des feuilles mortes chutant abruptement dans les flaques. Le froid d'une voix doucereuse, tranchant le son de la pluie et les bourrasques d'une tempête. Dans le blé de ses cheveux, en se concentrant, elle sentait encore la poigne les tirant en arrière.

Ombrage était effrayante. Mais moins depuis qu'elle s'était confrontée à pire.

Tout affront méritait une vengeance, ça, ce n'était pas à une Winchester que l'on allait l'apprendre. Mais elle n'était ni pour les poings, ni pour la violence. Ça, c'était contre-productif. Bien sûr, elle l'avait envisagé. Ce soir-là. Où ses genoux avaient rappés le sol, s'étaient choqués aux cailloux et aux bâtons. Où, pour la première fois depuis le début de l'année, elle avait souhaité être une petite fille ordinaire, sans magie, sans baguette, sans toute la richesse d'un monde tout en nuances. Oui, cette fois-ci, elle avait serré les dents et avait songé à fendre son tibia en deux d'un coup de masse. Mais elle était persuadée, qu'aussi terrible soit la sous-secrétaire, elle ne méritait pas de subir la peur des bleus sur le corps, ou la douleur d'une chute dans les escaliers. Ça, non. Elle s'y refusait. Un peu trop naïve pour se résoudre à abandonner son utopie d'un combat de fleurs contre la fureur des fusils. Vaincre la guerre par l'amour. Avoir la paix sans sacrifier sa bonté et son empathie.

Un mode de pensée qui l'aurait catapulté dans les voiles des robes longues, dans un champ épileptique et fantasmagorique sous le nacre d'une pilule multicolore, dans les années soixante-dix. Elle en aurait été fière ! Maman était drôlement belle sur sa caravane peinte d'un peace and love craché à la tristesse. Maman, elle était heureuse les paupières un peu ailleurs, enlaçant un soldat à la pâquerette sur le casque. Elle était révolutionnaire sous son foulard magenta, et ses bagues à chaque doigt. Elle lui en parlait des fois, de ces moments où rien ne comptait plus que la nature et les autres. Rien n'importait plus que le rêve d'un lendemain sans nucléaire, sans la mort d'animaux sans défense, que la verdure à perte de vue sur le haut d'une montagne.

Éloignée de toute technologie, elle se sentait renouer avec toutes les leçons, les anecdotes de vadrouille de Maman. Toutes ses fois où elle lui avait vanté le grand air de la côte, et les réveils au confort de l'herbe fraîche. Dans le parc, assise au milieu des feuilles, elle fraternisait un peu plus avec ses convictions profondes. Avec ce besoin impérieux de faire taire les élans colériques de son amie. Elles auraient leur heure de revanche, mais pas au prix du sang. Non. Elles se serviraient de leurs têtes pour trouver une idée de génie, une ampoule au-dessus de la caboche et les synapses en ébullition. Elle voulait réussir ! Ne pas échouer pour une broutille qu'elle n'aurait pas envisagé. Ça, c'était quelque chose qu'elle avait retenu de Jules ! Prévoir à l'avance, et broder avec l'imprévu.

Ce qui n'eut pas l'air de plaire à la rouquine, qui l'enserra très fortement, martelant des propos surprotecteurs. Elle n'eut pas le cœur de s'en plaindre, de rejeter toute cette attention qui lui était offerte. Pourtant, quelque chose en elle grondait. Elle n'était pas une brindille fragile que l'on pouvait briser si simplement. Se renfrognant et gonflant les joues, elle glissa ses bras par-dessous ceux de sa camarade, lui renvoyant l'ascenseur à la jonction du milieu de son buste. Sam-Sam, elle sentait le grand air, la campagne et l'orange. Entre elles, Monsieur Noodle, prit en sandwich contre leurs ventres, bondit d'indignation. Il n'était pas un vulgaire ourson que l'on pouvait écraser, ça non ! Laissant quelques secondes passer, elle repoussa doucement Samantha, pour lui mettre une pichenette entre les deux yeux, par-dessus son museau retroussé.

Ça, c'était pour avoir sous-entendu qu'elle était trop faible pour se défendre ! Nah !

« Elle ne me fait pas peur, Sam-Sam ! », commença-t-elle, et sous l'incohérence de son précédent discours, elle se reprit, grattant sa tempe. « Enfin, si. Un peu. Mais tu vois, pas autant que d'autres choses, j'sais pas si tu comprends ce que je veux dire. », elle s'embrouillait, s'engluait dans des justifications sans queue ni tête ne faisant que tourner autour du problème, sans réellement l'aborder clairement. Du vrai.

«Tu sais, je ne suis pas une gamine sans défense, Sam-Sam ! Je crois que… », que quoi ?, sa voix partait dans les aiguës, incontrôlable. Elle en avait oublié son bonbon qui s’agglutinait à présent entre ses dents. « Je crois que je suis assez courageuse pour me battre ! », dans sa tête revenait les mots, les sorts, sa face dans la gadoue. Hystérique, elle fourragea sa tignasse de ses deux mains, les envoyant vers l'arrière, les iris tremblants sous ses clignements frénétiques.

« Tu-Tu n'étais pas là à ce moment-là ! Et elle non plus ! Elle… Elle n'est pas importante ! Il y a plus... plus ! », ses bras s'ouvrirent de part et d'autre dans une immensité illustrée qu'elle ne pouvait réellement quantifier. Tout se bousculait. Dans sa poitrine montait les larmes qu'elle avait versées le lendemain. Ses mains retombèrent mollement contre ses cuisses et elle se dégonfla d'un soupir à fendre l'âme. Elle attira à elle la peluche pour poser son menton entre ses oreilles, fixant un instant la motte de terre encadrant la bougeotte d'un ver.

Elle ne pouvait plus reculer après en avoir autant dit. Elle inspira, et s'évertua à reprendre plus calmement.

« Des gens nous ont fait du mal, Sam-Sam. Des gens vraiment méchants. Et ils n'étaient pas en rose bonbon, ni ici, dans l'école. », d'une œillade, elle bifurqua sur les traits arrondis de la tour d'astronomie, un peu plus loin. « Ils étaient dehors. Et ils le sont encore. Eux… Eux ils sont importants. », elle revient à la courageuse lionne, pour esquisser un bref sourire. « C'est pour ça qu'il faut se battre. Pas pour une retenue que j'ai mérité de toute façon. », un peu complice, elle fit une moue amusée en lui claquant l'épaule d'une petite accolade.

« Mon papa, il m'a toujours dit que c'était bien de vouloir se battre, tu vois ? Mais faut voir à pas trop se disperser et taper n'importe où. »

Ce qui venant d'elle, était une sacrée prise de conscience, et franchement culotté. Elle cracha dans un bout de papier arraché à son carnet de notes, la bulle baveuse, pour retenter sa chance avec l'une des dragées farceuse. Avant de la croquer, elle tendit le paquet à sa comparse, des étincelles pétillantes dans ses prunelles, tout soucis déjà envolé. Une gamine sans demi-mesure, qui agita les sucreries de droite à gauche.

« Aller, fermes les yeux et prends un au pif ! »

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Jeu 10 Déc 2020 - 2:56
S’il y avait bien une chose qu'il fallait comprendre avec Sam, c'est que la vulnérabilité des gens qu'elle aimait n'était absolument pas en corrélation avec la façon dont elle se montrait surprotectrice avec eux. Sam défendait ceux qu'elle aimait, peu importait la force et le courage de la victime potentielle. C’était sa nature mêlant le protectionnisme à son énergie débordante et son envie et de sortir les points dès qu'il y avait un problème. Elle s'était attirée des ennuis à l'école moldue à cause de ça.

Bien entendu, depuis qu'elle était à Poudlard, elle avait trouvé d'autres moyens de faire ses vengeances, beaucoup plus créatives et qui avait l'avantage de dissimuler son identité. Du coup, elle se faisait plus rarement prendre et elle pouvait protéger les siens de manière infiniment plus efficace. On ne pouvait pas nier que plus d'un avait vu des choses bizarres lui pousser sur le corps, parce qu'il avait approché d'un peu trop près Elizabeth O’Neill et qu'il avait refusé de s'éloigner d'elle quand elle lui avait demandé. Sam n'avait pas pardonné ce genre de chose. On ne touchait pas à Beth. Et encore, ils avaient eu de la chance de ne pas avoir affaire à Léo.

À la réflexion, ce n'était probablement pas un poing dans la figure qu'elle allait mettre à Ombrage, mais l'idée de glisser du laxatif dans son thé n'était pas complètement exclue des possibilités qu'elle avait en tête. Après tout, elle méritait une bonne leçon pour avoir osé toucher à Azalée. Azalée pourrait toujours participer d'ailleurs. Il n'y avait rien de mieux que de faire des bonnes blagues entre amis. Quand il s'agissait de se venger, c'était encore plus enthousiasmant. Et puis, elle était sûre que ça la ferait rire au moins autant qu'elle. Dolores ombrage le méritait bien. C'était un vrai poison.

Sam fronça les sourcils en se demandant ce qui faisait vraiment peur à Aza. Est-ce qu'il s'était passé quelque chose dans sa vie pour qu'elle soit terrifié à ce point, au point que Dolores ombrage ne soit plus qu'un caillou dans sa chaussure ? Elle allait avoir besoin d'explications à ce sujet. Quand elle lui précisa qu'elle n'était pas une enfant sans défense, Sam sortit de ses réflexions, la regarda et posa ses deux mains sur les épaules de son amie. Elle la regarda avec sérieux avant de lui répondre d'une voix que Sam n'avait pas souvent.

« Je sais que tu es capable de te défendre, Aza. Ça n'a rien à voir avec ça ! On ne touche pas aux gens que j'aime. C’est pas parce qu'ils savent se défendre que je vais pas les venger, crois moi. Bon, je mettrais peut-être pas mon poing dans sa figure, on fait pas ça quand on est une dame », dit-elle en levant les yeux au ciel et en prenant le ton haut perché de sa sœur, qui lui faisait souvent ce reproche. « mais elle risque de trouver quelque chose dans son thé d'ici pas longtemps. »

À la suite du discours de son amie, Sam comprit qu'elle faisait référence à l'attaque qui avait eu lieu à l'occasion d'Halloween. La petite Gryffondor ne l'avouerait pas forcément facilement, mais elle avait eu très peur. En fait, elle avait été particulièrement rassurée de voir son grand frère face à elle en train de la protéger. Elle se demanda si Azalée avait envie de se battre contre eux aussi. Ce serait dangereux, mais ça serait quand même pas mal qu'elles s'entraînent dans ce but. C'était vrai qu'elle elle n'était pas avec Azalée à ce moment-là et d'ailleurs, elle aurait été bien en peine de dire où se trouvait son amie.

« Ouais, moi aussi, j'ai eu la frousse. Je veux dire, je pense qu'on serait capable de se battre, mais actuellement, pas contre ceux-là. Heureusement que j'ai eu Léo pour me protéger en ce qui me concerne. Tu peux pas savoir comme j'ai été soulagée quand j'ai vu qu'il empêchait les autres de lancer les sorts sur moi et sur Beth. Mais avant de se battre avec des gens comme ça, va falloir qu'on s’entraîne, Azalée, et pas qu'un peu ! »

Pour ramener la conversation sur un ton plus léger, Azalée propose une nouvelle sélection de dragées surprises. Sam en fourra une dans sa bouche et son visage prit aussitôt une teinte extrêmement intriguée.

« Wow, c'est pas commun comme goût, on dirait un plat d'épinards avec du poisson. Pas mauvais, mais ça manque de sel. »

Elle avait dit ça normalement, comme s'il n'y avait rien de plus ordinaire qu’un bonbon qui manque de sel.
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Dim 24 Jan 2021 - 15:45


Petit bonbon et grand discours

Samantha et Azalée

◊ ◊ ◊

 La légèreté du moment se mut en orage si tôt le nom de famille de la sous-secrétaire abordé. Une femme à l'allure de batracien, effrayant l'ego d'une petite fille en manque de sensations depuis les événements qui ne tarderaient à venir piétiner leurs touchantes effusions amicales, d'un souffle de terreur remontant le long d'une gorge serrée. Qu'Azalée aurait souhaité ne pas revenir les genoux dans la boue coulait de source, et pourtant, ce fut bien elle, et son indéniable hystérie agitant ses épaules de convulsions à la fois colériques et apeurées, qui embraya sur son récit d'une escapade en forêt sous le sourire narguant d'une citrouille lunaire. Il faisait froid. Il pleuvait. Et plus les souvenirs affluaient, plus sur sa langue coulait le plomb de ce déni faisant trembler ses pupilles d'une source saline. Les mots lui étaient durs. Et dans ses lèvres, ils lui parurent vides de sens. Sam était là. Et bientôt, le cas Ombrage s'éloigna bien vite, tout autant que la tirade de son amie pointant sa capacité à se défendre, lui parut aussi loin que l'horizon, et son soleil sur l'adret.

Mais elle ne s'arrêta pas. Pas à un seul instant. Une libération se lovant dans son estomac, tandis qu'elle illustrait de ses termes saccadés, les secondes prisonnières de ses cauchemars. Des minutes si longues qu'elles semblaient pouvoir s'étirer à l'infini. Sur une nuit. Une journée. Une année. Son cerveau, tout allumé de feux imaginaires, fit de son discours une antilogie spectaculaire. Elle ne savait plus quoi dire, quoi faire, et ses mains se levèrent tantôt sur le nœud papillon d'un ourson restant la nouvelle fois muet, puis sur un vide qui refroidit ses paumes moites d'un courant d'air. Dans ses narines dansa l'effluve d'une fête où les rires s'étaient achevés sur les sanglots d'enfants dégingandés. Elle avait eu peur. Et au fond, c'était tout ce qu'il y avait à en retirer. Sur ses épaules échouèrent les mains d'une vénitienne impuissante, troublée de cette décharge émotionnelle revenant en staccato. Elle en avait oublié, Azalée, qu'elle n'avait pas été seule. La folie se tut dans l’œuf.  Sam l'avait subi. Ailleurs, ce n'était pas ce qui comptait. Et c'est honteuse qu'elle dût avouer, qu'elle n'y avait pas pensé. Ni pendant. Ni après. Et si Anna ne l'avait pas trouvé au saut du lit, peut-être qu'elle non plus, ne l'aurait pas plus intéressé que le reste.

«  Ouais, moi aussi, j'ai eu la frousse. Je veux dire, je pense qu'on serait capable de se battre, mais actuellement, pas contre ceux-là. Heureusement que j'ai eu Léo pour me protéger en ce qui me concerne. Tu peux pas savoir comme j'ai été soulagée quand j'ai vu qu'il empêchait les autres de lancer les sorts sur moi et sur Beth. Mais avant de se battre avec des gens comme ça, va falloir qu'on s’entraîne, Azalée, et pas qu'un peu ! »

Naturellement, son menton s'appuya contre la laine de son écharpé. Elle était douce. Elle sentait les plantes, l'herbe, le grand air. Son cœur balança entre la culpabilité, et le soulagement. Si bien qu'elle porta ses doigts à ses homologues, qu'elle enlaça comme pour s'assurer que la pulsation de sa peau battante n'était pas une illusion. Sur la rouquine, elle reporta un regard larmoyant, remerciant le ciel d'avoir placé un grand frère sur la route de Sam. Elle avait évité le pire. Les rues. La course. La clairière et ses feuilles volantes. Ses lèvres se serrèrent d'un sourire pincé, incertain, et dans un souffle, elle s'osa à murmurer un :

« Oui. », prenant une inspiration méritée, elle relâcha son emprise sur sa camarade pour se fendre de cette innocence retroussant son nez. « Tu as raison. », choisit-elle de rajouter avec plus de conviction, tressautant sur place, les cuisses bientôt martelaient de ses percussions à un rythme plus joyeux, plus vif, plus elle. Au diable Ombrage et sa mauvaise humeur. Au diable la négociation rusée et nuancée d'une maturité plus relative. Au diable les nuages grondant au-dessus des arbres. Au diable tout le reste. Elle envoya ses mauvaises pensées dans une motte de terre dans laquelle elle cogna en étendant ses jambes devant elle. Le paquet dans la main, elle y piocha une dragée d'un air plus badin, plus détendu, et le coinça entre ses dents, incitant Sam-Sam à faire de même en lui agitant devant les yeux.

Parsemée de taches rouges peu rassurantes, la pépite sucrée s'écrasa entre ses canines, faisant gicler son goût fruité contre ses papilles gustatives. Un arôme de fruits des bois caressa sa langue, et c'est à grand-peine qu'elle parvint à retenir un cri de joie. Elle avait gagné à ce petit jeu cette fois-ci ! Pas de poubelle, pas de saleté, pas d'épinard ni de dentifrice ! À la place, la voilà qui se retrouva plongé dans une bucolique promenade dans un bosquet voisin, cueillant à la pelle les mures à sa portée. Se léchant les babines de sa réussite culinaire, elle reporta toute son attention sur une O'Neill à mi-chemin entre le contentement et la déception, alternant le froncement de sourcil et l'esquisse bienheureuse, pour finalement se figer sur un intérêt curieux.

« Wow, c'est pas commun comme goût, on dirait un plat d'épinards avec du poisson. Pas mauvais, mais ça manque de sel. », et visiblement, dans cette partie du monde, il était naturel qu'une sucrerie manque de sel... Bien que ce ne soit pas cette partie qui releva sa gueule en un « O » interdit.

« Qu'est-ce-que... », les mots lui manquèrent en imaginant la gerbe de pousse de légume vert bouilli dans un jus de morue odorant et embaumant jusqu'à son air le plus proche. « Mais c'est... », sa mine se renfrogna de dégoût. « Dégueulasse ! », sortit-elle de manière impromptue et incontrôlable. Ses talons raclèrent le sol, aplatissant les brins verdoyants sur son passage, jusqu'à ce que le tronc l'empêche de reculer au fin fond du parc. Sa main lava son oxygène immédiat devant son museau en trompette, brassant la brise frénétiquement. C'était horrible !

Ressemblant davantage à une gamine capricieuse et délicate qu'à une aventurière chevronnée, Azalée se permit de finir le bonbon d'une simple déglutition, avant de s'attaquer à un marshmallow pétillant un peu moins risqué. Elle ne voulait pas tomber sur un plat complet ! Surtout s'il comportait un Lord malveillant et sa maîtresse l'affreuse pourfendeuse des mers. Le sachet se retrouva finalement entre elles, et la gamine se perdit dans un rire devant sa réaction exagérée, finissant d'enterrer tous les soucis qui avaient ponctués la conversation. Qu'importe finalement que la vilaine dragonne en rose finisse avec une pastille de vomi dans son thé ? Ou qu'elle chute par mégarde dans les escaliers ? Qu'importe qu'elle finisse elle-même à nettoyer des chaudrons jusqu'à ne plus sentir ses doigts ? Qu'importe la pluie qui recommençait à tomber, la forçant à se hisser ses pattes d'un bond, pour sauter dans une flaque. Qu'importe qu'elles finissent tremper.  

« Sam-Sam ! Tu viens ? J'ai envie de grimper tout en haut de ce chêne, là-bas ! », et elle le lui pointa. Il était haut cet arbre. Il était grand. Il était fort. Le voisin du pommier favori de cette amie qu'elle guida aux pas de course, s'esclaffant des gouttes fouettant ses pommettes. En route pour de nouvelles épopées !

Tout là-haut, dans les branches, elle verrait le ciel. Elle verrait le monde. Elle verrait le soleil déclinait derrière les cotons en forme de licorne. Elle ne pensait qu'à s'amuser, à blaguer, à s'extasier d'un rien. Ça avait du bon, de passer d'un discours à un bonbon.

(c) oxymort

Azalée Winchester
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Azalée Winchester

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Ven 29 Jan 2021 - 23:40

La perspective du danger qui planait au-dessus de leurs têtes n’étaient pas faciles pour deux élèves de Première Année, aussi jeunes et aussi fragiles que l’étaient Azalée et Sam. La Gryffondor pouvait bien faire la forte tête et prétendre qu’elle était complètement au-dessus de toute forme de peur, mais la vérité, c’était qu’elle était une petite fille qui n’avait pas en elle autant de confiance qu’elle pouvait bien le laisser paraître. Et la peur mûrissait dans son cœur aussi clairement que dans celui de n’importe qui. Elle faisait juste mine de ne pas la regarder en face, car elle voulait impressionner les autres.

C’était un moyen pour ne pas se faire embêter par les grands. Et elle savait que sa meilleure amie avait aussi du caractère, mais ça ne les empêchait pas d’être des petites filles avant tout. Et il était normal d’avoir peur quand des êtres tels que les Mangemorts intervenaient dans sa vie. Maintenant, elle savait que ce n’était pas elles qui étaient les cibles et elle se disait qu’il allait falloir faire oublier à son amie qu’elle était en danger. Peut-être que si elle n’y pensait plus elle aurait moins peur. Et qu’elle pourrait enfin se détendre et s’amuser à nouveau.

C’était la raison pour laquelle elle continuait de picorer allègrement dans le paquet de bonbons. La découverte de ces goûts permettrait de distraire la petite blondinette de ses tourments et Sam s’en donnait à cœur joie, peu importe si les goûts qu’elle avait dans la bouche étaient déplaisants. Celui qu’elle venait de piocher n’était pas des plus délicieux mais c’était surtout son ami qui trouvait ça désagréable au goût. Sam s’en fichait, elle aimait bien ce genre de goût mais la grimace d’Azalée la fit éclater de rire, ce qui faisait du bien en ce moment, rire un peu et oublier.

Les soucis s’envolèrent aussi vite que les bonbons que contenait le sachet et Sam vit avec plaisir le sourire revenir sur le visage de son amie. Elle ressentit une certaine tendresse en la regardant enfin se calmer. La fillette semblait revenir à la vie et elle se leva avec enthousiasme avant de proposer à Sam de grimper au sommet d’un chêne car elle en avait subitement envie. C’était le genre d’envie à laquelle Sam ne résistait jamais, elle adorait grimper aux arbres. C’était quelque chose qu’elle faisait souvent sans trop y penser. Alors elle n’allait pas résister une seule seconde à Aza.

« Allons-y ! »

Et elle contempla d’un air tendre son amie qui courait en devant d’elle en direction de l’objet de son envie du moment, avant de partir à sa poursuite, le cœur en joie de pouvoir encore partager un peu de moments d’innocence avec elle.
Samantha O'Neill
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11/11/1995 | Petit bonbon et grand discours. |Ft. Samantha O'Neill Prsm
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