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[Cours du 10 Janvier 1996] Pour une sécurité renforcée.

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Sam 26 Mar 2022 - 19:58
Cours de Janvier - Pour une sécurité renforcéeLa connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.
- Platon


Le miaulement des assiettes berçait la pièce. Assise à son bureau, la nouvelle directrice posa sa plume à la gauche de son encrier. Placide, elle ajusta ses boucles de ses paumes, et inclina le cadre photographique de son mentor et ami d'un geste de la main, cherchant une approbation dans ses traits. Elle n'y trouva aucune réponse. Droite dans son tailleur poudré, elle inspira son parfum entêtant, détendant les muscles de son visage dans une expression avenante et souriante.

Les talons claquants dans le couloir, elle fit glisser les parchemins de droite à gauche, triant arbitrairement son courrier du plus urgent au moins importants dès les premières lignes. Ainsi, au sommet de la pile, elle se pencha sur les réclamations plus en profondeur, jugeant que la simple signature d'un membre du conseil des parents d'élèves était un motif suffisant à sa plus totale attention. Alors, quand déçue d'y lire une énième mention au renvoi de son prédécesseur, elle relégua sa lecture à plus tard, ne manquant pas de classer la feuille en bas de sa liste.

Elle parsema son chemin de reproches sifflés d'une voix doucereuse pour les élèves bruyants ou de remontrances plus sèches pour punir les infractions avec une magnanimité presque déroutante pour qui avait déjà goûté de ses méthodes expéditives et sans appels. Elle ne devait commettre aucun impair si elle ne voulait pas subir les foudres d'un sortilège d'expulsion sur son siège durement acquis.

Dolorès Ombrage ouvrit la porte de sa salle de classe après un soupir et un raclement de gorge aigu. La salle était en tout point ordonnée et sans fioritures. Pas de squelette gigantesque pendant du plafond comme cela avait pu être observé sous la tutelle des enseignants les années passées, ni d'armoires gesticulant dans un coin. Grimpant sur l'estrade dans un silence complet, elle tapota du bout de sa baguette sur son bureau, y faisant léviter une pile d'ouvrage peu épais et des parchemins partiellement annotés. Chaque outil nécessaires au cours se plaça sur le pupitre d'un étudiant. Une fois la mise en place terminée, elle joignit ses mains sur sa jupe, toisant son assemblée avec une bienveillance relative.

« Bien. Aujourd'hui nous allons voir ensemble les dernières directives fournies par le Ministère de la magie suite aux récents événements. Les gestes à adopter en cas d'attaque, les précautions pour les sorties à Pré-au-Lard et le bon comportement à tenir pour à la fois aiguiller les autorités ou prêter assistance à un éventuel civil. », expliqua-t-elle en ouvrant la première page simultanément de chaque livre d'un simple revers. Le Seigneur des Ténèbres et ses adeptes purent-t-ils lire en titre.

« Qui peut me dire la raison de ce cours ? », demanda l'ancienne sous-secrétaire après un temps d'accalmie.

Elle les invita à participer en détaillant les visages de ses élèves consciencieusement.


Hors-RP

Chers Veritaseriens,

Suite à l'état d'alerte dans lequel est plongée la société magique, Dolores Ombrage a ajouté à l'emploi du temps de chaque élève de Poudlard un cours exceptionnel sur les mesures de sécurité à prendre. C'est un cours qui mélange les différentes années et se répartit sur plusieurs soirées afin que chaque étudiant puisse assister à l'un d'eux.

Si votre personnage participe à ce sujet, il s'agit du cours donné le mercredi 10 janvier 1996, en fin de journée.

Vous avez trois mois, donc jusqu'au samedi 25 juin,  pour participer à cette première partie du cours.

Par ailleurs, merci de bien vouloir ajouter un résumé à la fin de votre RP, pour que tous puisse prendre connaissance des actions de votre personnage sans en omettre par inattention !

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.

:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Sam 21 Mai 2022 - 19:02
Pour une sécurité renforcée
Cours de Janvier
 Cours de défense contre les forces du mal : Sujet exceptionnel.

L'emploi du temps posé à côté de son assiette, Sessho tapotait la case sur le papier pensivement. L'ongle entre les dents, il ne parvenait à choisir l'ordre logique de ses questionnements intérieurs, intervertissant l'urgence de terminer son devoir de potion dont il n'avait rédigé qu'un brouillon, le sujet de la réunion des préfets de la fin du mois, et enfin, le conflit émotionnel vis-à-vis de la mixité de leur prochaine classe sur il ne savait quoi encore. Il était partagé entre la curiosité et l'appréhension.

Il avait déjà décidé de placer le premier événement au bas de sa liste, rationalisant sur le temps qu'il lui restait pour se documenter sur les ingrédients et leurs applications – après tout, chroniquement insomniaque, il pourrait alimenter ses nuits par des recherches -. Ses examens de l'an prochain ne souffriraient pas de son manque de rigueur s'il était compensé par quelques écarts nocturnes. Quant au second, il gardait espoir en sa faculté d'improvisation et d'écoute pour s'en acquitter le jour J. L'influence de la brigade inquisitoriale allait en grandissant, amoindrissant leur pouvoir de décision et de sanction. Si la majorité voyait cela d'un œil, il pouvait le deviner à leur sous-entendus, méfiant au mieux, lui, en était encore indécis.

Leur insigne n'avait jamais pu leur permettre de retirer des points pour une infraction, ou de contraindre un élève à une retenue. En cela reposait le rôle des préfets-en-chef, et c'était ainsi qu'un certain équilibre était trouvé. L'instauration de cette nouvelle caste disciplinaire était comme un coup de pied dans un système inchangé depuis des siècles. L'inédit était parfois bénéfique, et cela avait été prouvé. Néanmoins, attestant de l'abus dont faisait preuve une partie de leurs membres sur les plus réfractaires au régime, il ne savait plus où se placer. Son amitié avec Callum parasitait son jugement. Il désirait faire confiance à son opinion et son choix, l'approuver dans le meilleur des cas. Mais il était forcé de constater et de prendre en compte les faits sans se laisser totalement attendrir par les convictions et le désir d'ordre de son camarade. Rien n'allait plus et il sentait déjà les affrontements venir alors même que tout le château était plongé en pleine guerre froide.

S'il n'avait pas choisi l'étude des moldus en option, il s'était déjà largement immergé dans leur culture par des sorties saisonnières dans son pays d'origine, bien que ça ne décrive pas le quotidien d'un Britannique moyen, mais il avait entrepris de combler ses lacunes par des journaux ou des manuels historiques réservés aux néophytes. Sa proximité avec Maylone lui avait donné l'envie de développer ses connaissances pour mieux comprendre son comportement, ou encore ses tics de langage que peu ici pouvait partager. C'était sa façon à lui de reconnaître la légitimité de son monde et de son existence dans le sien.

C'est ainsi qu'il avait découvert que les conflits étaient inhérents à la société dont les jeux de pouvoir le dépassait grandement. Factuellement, on pouvait retrouver un nombre disproportionné de victimes chez les civils. La neutralité n'était pas gage de sécurité, bien au contraire. Choisir un camp l'effrayait et l'avenir lui donnait des bouffées d'angoisse.

Cours de défense contre les forces du mal : Sujet exceptionnel.

Le terme exceptionnel était vaste. Il voulait tout dire et à la fois, il était atrocement réducteur et pointilleux. Il attrapa sa fourchette et planta ses piques dans un morceau de son omelette. Il la fit tourner dans la porcelaine sans la porter à sa bouche. Devant lui, Il voyait ses deux amis se rabattre sur un dessert, tandis qu'il n'avait pu réellement entamer les prémices d'un repas consistant. L'estomac noué, il finit par délaisser la nutrition au profit d'une pomme qu'il attrapa dans le saladier central. Le fruit rejoignit son sac en simple prévention de malaise dans la soirée ou d'une fringale imprévue, ce dont il n'avait plus été atteint depuis quelques mois déjà, à la fois dégoûté de sa propre enveloppe que de tout apport de son environnement extérieur. Bien sûr, au dîner, il forçait contre la nausée ou le manque d'appétit pour ne pas perdre une masse musculaire nécessaire au Quidditch.

Dans un brin de lucidité, il avait analysé son état psychique, spéculant sur les conséquences de son mal-être sur son corps. S'il n'avait pas eu de pulsions aussi fortes et autodestructrices que certaines personnes de son entourage, il avait noté les effets de la fatigue sur sa perception du réel. Il était plus lent, moins alerte et surtout, chaque nuit, il se sentait observé ou oppressé par une créature informe sur la poitrine. Sa fascination pour les hauteurs n'en était qu'à ses débuts et ses questionnements n'avaient pas encore passé le stade de la simple théorie. Il voulait comprendre les sensations de chute, qu'il associait à une libération. Pour autant, sans doute un peu craintif, il n'avait pas poussé ses interrogations trop loin, ni n'avait entrepris de se percher au bord d'une fenêtre sans l'appui d'une vitre, ni d'une corniche propre à la tour d'Astronomie. De la même manière qu'Ariel avait plongé dans les vagues, il sentait qu'il était dangereux pour lui de contempler le sol de trop haut.

Sessho replia le parchemin sur lui-même avec soin, suivant les traces déjà imprimées. La hanse sur l'épaule, il enjamba le banc avec raideur, se fixant enfin à la conversation sans y ajouter sa pierre si ce n'est pas un assentiment poli et quelques monosyllabes attestant de son suivi. Ils sortirent de la grande salle puis se séparèrent dans les escaliers. L'un allait à la bibliothèque pour y peaufiner sa dissertation de métamorphose, tandis, que plus évasive, Hiverna prétexta un rendez-vous. Il ne faisait aucun doute qu'elle irait rejoindre l'un de ses fournisseurs et serait trop amorphe à leur retour pour entretenir la moindre discussion sensée. Il devrait se faire violence pour se montrer plus sociable, pour compenser et donner le change. La perspective le fit soupirer.

Il traversa les couloirs avec lenteur, traînant un peu les pieds. Le nez en l'air, il observa le plafond, puis les tableaux avec passivité. Ses lèvres qu'il avait jusque-là prit soin de garder modestement relevées s'affaissèrent lentement, révélant une expression plate et terne. Il la garda jusqu'au croisement, où là, il inspira l'air frais, les paupières semi-closes. Avec application et méthode, il plaça ses pensées et souffrances derrière une porte qu'il verrouilla à double tour. La clef se matérialisa sous la forme d'une pression qu'il appliqua dans ses paumes à l'aide de ses ongles, exécutant les étapes méditatives en accéléré. C'était comme prendre un vase trop plein et en vider la moitié de son liquide dans un autre contenant de façon temporaire, et ce, sous une pluie continuelle. Il finissait par se remplir de nouveau et le pot jusqu'à présent auxiliaire devenait indispensable.

Satisfait, il laissa retomber les bras de long de son corps et sans effort, s'arma d'un air complaisant. Il se joignit aux élèves stationnés devant la salle, puis entra en même que tous les autres. Il se plaça au juste milieu, du côté de la fenêtre. Le coude sur la table, il apposa sa joue sur ses doigts repliés pour aisément tourner son regard sur les nuages et l'horizon.

Quand la directrice fit son entrée, il suivit son chemin sur l'estrade avec un temps de latence. Il remarqua alors la présence d'ouvrages sur le bureau et s'en empara pour le porter à sa vue une fois que celui-ci se présenta à sa portée. L'absence de titre laissé à entendre l'urgence de la mise en place de ce cours. De l'index, il attira le parchemin, intrigué, tandis qu'Ombrage prenait la parole.

« Bien. Aujourd'hui nous allons voir ensemble les dernières directives fournies par le Ministère de la magie suite aux récents événements. Les gestes à adopter en cas d'attaque, les précautions pour les sorties à Pré-au-Lard et le bon comportement à tenir pour à la fois aiguiller les autorités ou prêter assistance à un éventuel civil. »

Les couvertures s'ouvrirent simultanément et par précaution, il recula dans son dossier. Le seigneur des ténèbres et ses adeptes. Si la dernière édition de la gazette avait fait grand bruit – et à raison -, il n'aurait pu supposer que les mesures ministérielles iraient jusqu'à bousculer la direction qu'avait pris le gouvernement sur leur politique d’enseignement. C'était encourageant, bien que tardif.

« Qui peut me dire la raison de ce cours ? »

Se replaçant comme précédemment, il tourna son attention vers le reste des élèves, guettant les réactions. Muet, il tourna seulement la tête, balayant les premiers rangs, puis les derniers en bifurquant partiellement dans son siège.
BY CΔLΙGULΔ ☾


Résumé:
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

_________________
Un enfant perdu qui fond en larme

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Dim 22 Mai 2022 - 2:25

Le 10/01/96

Pour
une
sécurité
renforcée

ft. les élèves

Tout comme il faut parfois chuter pour apprendre à courir, il faut parfois attendre et se taire pour pouvoir se faire entendre.

J

amais Eileen, depuis son arrivée en Angleterre, ne s'était sentie aussi en phase avec le monde qui l'entourait.

Après Maylone et sa thérapie par la musique, Lévine avait achevé de la faire avancer, l'amenant à réaliser l'importance du moment présent. Depuis, la jeune femme refusait de s'imaginer à quoi pourrait ressembler ses lendemains. Depuis, elle acceptait son passé, sans toutefois lui laisser la place de s'étirer en une nostalgie trop dévastatrice.

Même si c'était tôt, elle s'était faite violence pour s'arracher ses œillères.

Ses parents étaient morts. Elle chérissait et chérirait à jamais les quelques souvenirs qu'elle gardait de cette vie. Une vie qui, depuis des années déjà, n'était plus la sienne. La présence de ces deux êtres aimants qu'elle avait adulés, admirés, ne pouvait que lui manquer, mais elle se devait de les laisser partir en paix. Durant les vacances, dans l'intimité de sa chambre au Chaudron Baveur, elle s'était confiée au vent, penchée sur le cadran de sa fenêtre. Elle allait être forte.

Tabata et Elyana ne reviendraient jamais et elle n'aurait plus aucune nouvelle d'elles. Elle se revoyait encore avec les deux blondes, faisant de grands gestes, à rire aux éclats dans la salle commune. Elle se revoyait encore dans le Poudlard Express, stressée à l'idée de se retrouver dans un monde qu'elle ne connaissait que depuis quelques semaines, rassurée par la première. Elle se revoyait à surprendre la seconde d'un geste en visant ses cottes pour la faire sursauter. Elle se revoyait à peindre les murs du château, à décorer des armures, à imaginer des farces et plus encore, amenant toujours ses deux amies à la suivre dans ses idées folles. C'étaient des moments précieux et, pour certains, les meilleurs vécus à Poudlard. Ça n'arriverait plus. Elle devait grandir.

Pour ce qui était de son secret, elle ne savait pas où se placer. Aria était toujours-là. Elle pouvait la voir dans les couloirs, dans le parc ou durant certains cours commun avec les Serpentards. Elle se surprenait parfois à l'observer, à l'admirer, à retracer ses courbes ou à se mordiller les lèvres devant ses airs absents, de coquille vide. Elle s'interdisait de l'approcher, cependant, le fossé qui les séparait désormais ne le lui permettant pas. Un fossé qui, un jour, pourrait peut-être être franchi à nouveau, ayant elle-même lancé la première planche du pont par une lettre alcoolisée. Elle ne pouvait savoir quand ça se produirait, si cela arrivait, alors elle ne souhaitait pas se pencher dessus pour l'heure. Elle s'autorisait cette exception, parce que la Beurk avait toujours été ainsi pour la née-moldue : unique.

Depuis les vacances, Eileen avait pris le temps de se centrer sur elle-même, de réfléchir à la suite, sans pour autant s'imposer des désirs et des idées irréalisables. Son rêve pour devenir Maîtresse des Potions s'étaient alors éloigné, sans pour autant disparaître complètement. Si elle parvenait à avoir les BUSEs suffisantes, elle y réfléchirait plus sérieusement.

En attendant, la jeune femme avait commencé un rituel pour calmer ses angoisses et éviter de surinterpréter ce qui l'entourait. Le matin, elle se levait une heure plus tôt et, plus facilement inspirée quand elle n'était pas tout à fait réveillée, elle écrivait des paroles qui lui venaient. Le soir, avant de se coucher, elle méditait, essayant tant bien que mal d'organiser ses pensées pour s'endormir avec plus de facilité.

Une facilité qui la surprenait parfois, d'ailleurs, mais plus en phase avec elle-même depuis quelques jours maintenant, cela n'avait rien d'étonnant. La sorcière, en quelques mois, avait fait des pas de géant dans son deuil, bien plus qu'en plusieurs années, sans même s'en rendre compte. Il lui arrivait bien sûr, encore, d'avoir du mal à faire des nuits complètes. Dans ces moments-là, au lieu de se lever et de partir errer comme une âme en peine, l'adolescente restait dans son lit. Si ce n'était pour se rendre aux toilettes, elle refusait d'en sortir, s'efforçant de calmer sa respiration pour laisser le sable du marchand faire son office.

Une fonction si bien remplie que la demoiselle, ayant dormi plus de six heures d'affilée, se sentait emplie d'une énergie qui lui avait fait défaut ses derniers mois. Assise à la table des Gryffondors, son attention oscillait entre sa lecture du nouvel emploi du temps lui faisant savoir qu'un cours exceptionnel l'attendait le soir-même, son omelette au bacon qu'elle savourait avec des frites et un jus de citrouilles et la conversation insipide des filles à sa gauche. Elles supposaient des sentiments d'un garçon de septième année à l'égard de l'une d'entre-elles. Si leurs imaginations aurait dû la laisser indifférentes, cela lui donnait quelques idées de mots qui défilaient en chanson dans sa tête, la forçant à frapper le rythme avec son pied.

Quand elle termina son repas, la nouvellement blonde releva le regard vers deux billes qui la fixaient, lui donnant la sensation qu'il avait lui-même l'impression qu'elle n'était pas elle-même. L'idée la fit sourire, rendant encore plus incrédule l'expression de Chaïm. Le métis ne l'avait plus vu aussi rayonnante depuis des semaines, alors ses sentiments étaient justifiés, mais n'en restait pas moins drôle aux yeux de la lionne.

« Tu m'as l'air bien joyeuse ce matin, hasarda le garçon, sans la quitter des yeux.
Ça, mon cher Watson, c'est parce que je suis de bonne humeur, répliqua la concernée.
Je ferai remarquer à Sherlock, dans ce cas, qu'elle a cours avec Ombrage ce soir… Tu es sûre que ça va ?
Je vais bien, Chaïm, je te promets. Et oui, j'ai cours avec Ombrage ce soir et ça m'empêche pas d'être de bonne humeur ! »

Dans l'idée de lui prouver, la Gryffondor se redressa d'un bond. Elle frappa par mégarde le garçon à côté d'elle avec son coude, qui sursauta et renversa son jus de citrouille sur sa chemise. Le pauvre deuxième année s'endormait à moitié dans son gobelet à côté d'elle avant les évènements et l'illusionniste décida que c'était peut-être un mal pour un bien en voyant son air plus alerte.

« Désolé, souffla-t-elle avec un rictus d'excuse en dégainant sa baguette pour la tapoter sur la chemise imbibée. Exhaustaqua*. »

Aussitôt, le liquide s'évapora dans les airs, surprenant le plus jeune. Il n'avait même pas eu le temps de râler. L'Américaine se détourna de lui la seconde suivante pour se recentrer sur son ami.

« Tu viens ? Avant notre cours de métamorphose, on a encore un peu de temps. Un saut dans la salle de musique, ça te dit ? »

La journée s'était bien passée. Après avoir parlé de son projet "d'album solo" à son ami, comme aimée l'appeler la sorcière, elle avait été ravie d'apprendre que les Salazar souhaitait l'aider à composer. Ses cours s'étaient, dans l'ensemble, bien passés, même si la théorie en métamorphose lui paraissait toujours plus nébuleuse, si bien qu'elle s'était risquée à demander des cours supplémentaires à sa directrice de maison. Le repas du midi s'était déroulé dans une ambiance plus bonne enfant et la cinquième année en avait même profité pour décoiffer Jules en passant derrière elle. L'après-midi avait ensuite filé à toute allure, entre la botanique et les sortilèges, deux matières qu'elle appréciait beaucoup : la première, car s'était directement relié aux potions et la seconde parce que le professeur suffisait à lui-même pour donner le sourire.

Le soir venu, Eileen s'était accordée un moment seule, pensive, et s'était pour cela éclipsée. La tour d'Astronomie lui était apparue comme un bon choix. Un instant, elle avait espéré y retrouver Alex, en vain. Pouvoir repasser un moment privilégier avec elle ne serait pas pour aujourd'hui. À la place, elle se perdrait dans la bibliothèque à l'observer de loin en faisant ses devoirs, des recherches ou en lisant des romans dans la semaine. Une habitude qu'elle avait prise après leur rapprochement.


Ce n'était toutefois pas l'employée qui était venue la trouver, mais Roxane, la surprenant dans sa contemplation du parc enneigé et du lac gelé. Son sursaut avait d'ailleurs bien manqué de la faire chuter sur les pierres glissantes, fait qu'elle avait évité de justesse en se rattrapant à la rampe de sécurité.

« Eileen ? Désolé de… Heu, ça ? Et, eh, droit au but, hein ? J'ai besoin de ton aide, avait soupiré la mâte de peau, l'air défaitiste.
Pourquoi ? », la questionna la susnommée en arquant un sourcil vers celle qui, elle se devait d'en prendre conscience, était sa meilleure amie.

Roxane se massa la nuque, un peu gênée, avant de reprendre.

« Une première année de Serdaigle est en pleure et j'arrive pas à la consoler. Tu veux bien essayer ? Ma patience est à bout. »

Un instant, Eileen pesa le pour et le contre. Il lui restait une petite demi-heure avant le début du cours et elle avait espéré la passer seule. D'un autre côté, elle s'était tellement renfermée sur elle-même ses derniers mois qu'elle n'avait pas pris la peine de remercier ses amis. Contre ses envies et ses demandes muettes, ils avaient refusé de la lâcher, s'étaient montrés présents pour elle. Au fond, elle le savait, c'était grâce à eux si elle était encore là, lucide et vivante. Elle n'avait pas le droit de refuser.

« Guide-moi, je vais m'occuper de ta puce. »

Récupérant son sac sur son épaule, la Louisianaise suivit l'Anglaise dans le dédale de couloirs, jusqu'à arriver au premier étage. Dans un coin, sur un banc, une petite brunette s'acharnait sur les lacets de ses bottines, des larmes s'écoulant en rivière sur ses joues. La King fronça les sourcils en observant la scène de l'extérieur, se demandant ce qui avait pu la mettre dans un tel état. Cependant, la première étape, s'était de détourner son attention de sa crise pour ensuite la questionner.

Pour ce faire, la Queen à la Carte sortit deux pièces de sa poche et en glissa une dans sa manche. Elle vint ensuite s'asseoir à côté de la petite.

« Je te parie cette noise, commença la Gryffondor en préambule, que j'arrive à la transformer en mornille et que j'arrive à retransformer la mornille en noise. »

La gamine tourna la tête vers elle, surprise par sa présence.

« Ça a pas de sens, renifla son interlocutrice. Si, si, si t'arrives à transformer une noise en mornille, il, il, il faut la garder en mornille.
J'ai jamais dit que ce que je fais a du sens. Et puis, pourquoi être si sérieuse ? La vie n'a pas de sens, alors autant pas lui en chercher un, tu crois pas ? »

Joignant la parole au geste, elle lui montra la noise, referma le poing et le secoua. Quand elle rouvrit la main, la noise avait disparu, remplacée par la mornille promise. Elle réitéra le geste et inversa les pièces. La fillette, dont les larmes s'étaient taries, avait l'air d'un poisson hors de l'eau, la bouche et les yeux grands ouverts. Eileen se retint de rire et lui tendit la noise, en cherchant Roxane du regard. Cette dernière avait disparu, sans doute pour leur laisser plus d'intimité, même si ça restait relatif dans un couloir dans lequel il y avait du passage.

« Comme promis, voici la noise. Elle est à toi.
Mais t'as gagné, risqua la première année.
Cherche pas un sens à ce que je fais, crois-moi, ça vaut mieux pour toi, sourit Eileen, avant de prendre un air un peu plus grave. Maintenant que tu es plus calme, tu veux bien me dire ce qui va pas ? »

À force de la travailler, Eileen apprit que la petite ne savait pas faire ses lacets, parce que sa mère le faisait avec la magie quand elle était plus petite. La Brigade Inquisitoriale, parce qu'elle marchait sans les faire, lui avait retiré des points, non sans s'être moquée d'elle. Bouillonnante devant l'immaturité idiote de cette mascarade indirectement organisée par Ombrage, la King avait développé des trésors de patience pour apprendre à la petite à les nouer à la mode moldu. Enseigner quelque chose à l'enfant lui avait fait étonnamment un bien fou et lui avait d'ailleurs rappelé qu'il fallait organiser la prochaine réunion de l'Armée de Dumbledore. Il faudrait qu'elle en touche deux mots à Granger.

C'était en pensant à cela qu'elle était arrivée devant la salle de classe de la directrice, contente d'avoir pu faire une bonne action, mais frustrée parce que les coupables de harcèlement ne seraient jamais inquiétés. Elle avait d'ailleurs préféré taire ses questionnements, pour ne pas savoir qui était les agresseurs. Elle ne devait pas faire de vagues et se faire justicière masquée n'était pas dans son programme, même si l'envie était présente.

Sur place, il n'y avait encore personne, alors la King s'installa avec nonchalance sur un rebord de fenêtre pour patienter. Les autres élèves arrivèrent les uns après les autres, dont un qui la fit redresser la tête. Sessho Shinmen avait une expression sereine, mais elle avait juré percevoir une morosité cruelle peindre ses traits la seconde suivante. Si elle n'osa pas le rejoindre pour lui parler devant autant de témoins, elle se décida à jouer des coudes quand il fut l'heure de pénétrer la pièce, de sorte à pouvoir le suivre. Elle s'installa juste derrière lui et sortit rapidement un parchemin, sa plume et son encre.

Avec empressement, elle griffonna quelques phrases sur le parchemin, puis souffla dessus pour sécher l'encre plus vite. Une fois qu'elle fut sûre qu'il n'y aurait pas de tâche rendant illisible son écriture, elle le plia à l'aide d'un sort puis l'envoya léviter jusqu'à la poche du préfet. Il le remarquerait que plus tard, perdu qu'il était dans les nuages qui flottaient dans le ciel, mais ce n'était pas gênant. La lettre était là, il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne fuirait pas.

Sessho,

J'aimerais te parler en privé. Prend le temps d'y réfléchir et fais-moi signe dès que tu te sentiras prêt. Si je n'ai pas de réponse d'ici à deux semaines, je saurais à quoi m'en tenir.

Eileen.


Simple et concis, il ne servait à rien de s'étaler pour l'heure. Elle ne put y réfléchir plus en profondeur, toutefois, car elle fut ramenée à la réalité par l'entrée de la directrice. La Gryffondor essaya de faire abstraction de son accoutrement ou même de leur passif respectif. Au début de l'année, l'Américaine n'avait su se taire et les retenus avaient été nombreuses et de plus en plus douloureuses à mesure que les mots s'inscrivaient sur sa chair. Elle ne savait pas si elle en garderait une cicatrice à vie, mais elle n'y faisait aujourd'hui plus attention.

« Bien. Aujourd'hui, nous allons voir ensemble les dernières directives fournies par le Ministère de la magie suite aux récents événements. Les gestes à adopter en cas d'attaque, les précautions pour les sorties à Pré-au-Lard et le bon comportement à tenir pour à la fois aiguiller les autorités ou prêter assistance à un éventuel civil. »

Il n'est pas trop tôt, eut envie de dire la jeune femme. Elle se fit violence pour garder ses pensées pour elle, préférant se concentrer sur le cours plutôt que ses rancunes. Tout à sa pensée, elle sursauta quand le grimoire devant elle s'ouvrit de lui-même.

Le Seigneur des Ténèbres et ses adeptes, lut la demoiselle, en arquant les sourcils par la surprise. Si Eileen s'était attendue à beaucoup, elle ne s'était pas imaginée une seconde que le Ministère allait faire un virage aussi serré du jour au lendemain. Ils avaient été certes lents pour prendre la menace au sérieux, mais comme le disait le dicton, mieux valait tard que jamais.

« Qui peut me dire la raison de ce cours ? », questionna Ombrage vers la classe.

Il y avait de toutes les années et de toutes les maisons dans la pièce, ce qui était une première pour la jeune femme. Elle ne comprenait pas la nécessité de séparer les classes de la sorte, mais c'était peut-être pour une bonne raison. Dans tous les cas, Eileen décida de lever la main.

Elle savait pourquoi et, surtout, étant l'une des organisatrices de la soirée d'Halloween, elle se sentait responsable. Avec le recul, elle ne pouvait pas cracher sur le Ministère et la majorité des sorciers qui avaient préféré fermer les yeux. Ils n'avaient pas voulu prendre la menace au sérieux, mais elle-même n'avait pas mesuré la dangerosité d'une telle fête en dehors des mûrs du château. Elle avait été stupide, immature et avait mis en danger des amis. De même, si elle n'était pas la kidnappeuse, elle avait la sensation d'avoir autant de sang sur ses mains que les siennes vis-à-vis du Serdaigle. Cela, toutefois, ne lui fit pas perdre sa bonne humeur.

Elle s'était trompée, avait eu un jugement faussé sur la situation et elle devait le reconnaître et apprendre de ses erreurs. Cela valait mieux que de se laisser sombrer dans une dépression qui la suivait maintenant depuis trop longtemps pour qu'elle l'ignore et lui laisse gagner du terrain.

Et comme pour la repousser et souffler sur le passé comme s'il ne s'agissait que d'un château de cartes qu'elle pouvait facilement faire s'effondrer, elle bouscula ses habitudes. L'Américaine ne prit pas la parole sans être interrogée. En lieu et place, elle leva le bras aussi haut qu'elle le pouvait, le dos droit, la tête haute et le regard assuré. Elle patienta le temps qu'il fallut au professeur pour se décider à l'interroger et ne lui en tint pas rigueur : il n'était pas simple de laisser des semaines et des semaines de rancunes réciproques s'évanouir dans l'air.

« Oui, miss King ? », minauda la femme vêtue de rose criard.

La miss en question prit une grande inspiration, rassembla ses idées et se lança.

« Ce cours est là suite à l'attaque de Pré-au-Lard, le soir d'Halloween, par des individus masqués ayant mis en lumière le retour de Vous-Savez-Qui. »

Si elle n'avait pas spécialement peur de dire son nom, ses amis et les autres sorciers, c'était autre chose. Ils lui avaient tellement répété maintes et maintes fois durant ses premières années à Poudlard qu'il ne fallait pas dire son nom qu'elle avait pris l'habitude de le nommer comme eux. Avoir grandi dans le monde moldu ne lui permettait pas de connaître toutes les lignes de l'histoire du mage noir, mais elle savait qu'il avait si bien fait régner la terreur que son nom pouvait en faire s'évanouir plus d'un.

« Dès lors, je suppose que vous allez nous enseigner les bons gestes à adopter en cas de nouvelle attaque. Des gestes à appliquer, que ce soit dans la vie de tous les jours quand nous serons plus à Poudlard, et elle jeta un regard vers un septième année qui, dès la fin de l'année, n'aurait plus la protection du château, ou à Pré-au-Lard durant les sorties s'ils récidivent. Cela nous permettra de mieux cerner notre ennemi et, donc, de savoir comment réagir en situation de danger. Et ce, que ce soit pour appeler l'aide adéquate, pour nous défendre, aider d'autres personnes ou même aider les autorités compétentes quand ils arriveront sur place. »

Tout le long de son récit, la Gryffondor se fit violence pour ne pas paraître arrogante ou faire montre d'une quelconque insubordination. Il n'était plus l'heure de se montrer sarcastique devant un semblant de professeur qui ne leur apprenait rien, mais plutôt d'encourager la nouvelle ligne directrice du ministère devant la mise à jour de leur programme scolaire.

Une fois son récit achevé, la lionne se réinstalla plus confortablement sur sa chaise, plaçant ses mains jointes à hauteur de visage pour y déposer son menton. Elle était curieuse de voir où ce cours allait les emmener, ce qui ne pouvait que la rendre attentive et assidue. C'était une première depuis que Dolorès avait pris le poste, mais la vie pouvait bien réserver des surprises, la jeune femme devait se faire une raison.



*Exhaustaqua :
Eileen M. King
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Eileen M. King

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Rêve ta vie en

COULEUR
• lilie
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Jeu 26 Mai 2022 - 11:23

Pour une sécurité renforcée
Mercredi 10 Janvier 1996

Installé dans un fauteuil de la salle commune de sa maison, Joris ne parvenait pas à décrocher son regard de l'emploi du temps qu’il avait sous les yeux. Quelque chose avait changé dans l’organisation. Il le savait, le sentait. C’était là, quelque part sur le parchemin. Ça lui avait sauté aux yeux quand il l’avait ouvert. Et, paradoxalement, il n’arrivait pas à savoir ce qui avait changé. Comme si chaque cours avait toujours été là, à sa place. C’était complètement insensé…

C’était comme ça depuis quelque temps déjà. Tout du moins, depuis la rentrée, avait - il remarqué. Une affreuse sensation que certaines choses changeaient, qu’il savait que ça changeait, mais qu’il était incapable de voir quoi. Ou même simplement que certains objets étaient là où ils devaient être, qu’il avait placé de sorte à ne pas les manquer, mais qui semblaient disparaître l’instant d’après. Des choses qui, pourtant, étaient juste là, sous ses yeux, et qui le narguaient, sans qu’il puisse mettre la main dessus. Trop évident pour qu’il capte. Ce n’était généralement pas bien grave, car il finissait toujours par se rendre compte de l’information qu’il lui manquait. Mais c’était tout de même assez notable pour qu’il s’en inquiète, car il avait l’impression que ça se produisait plus souvent qu’à l’accoutumé.

La semaine passée, il avait passé toute une soirée à chercher son livre de potion pour le lendemain. Le livre en question était sur sa table de chevet, avec ses autres livres du lendemain, où il l’avait justement posé pour être sûr de ne pas l’oublier. Il avait fini par s’en rendre compte en mettant un à un lesdits livres dans son sac. Le vendredi soir, en essayant de s’avancer dans ses devoirs, c’était son encrier qu’il n’arrivait pas à discerner sur son espace de travail. Il lui avait fallu l’aide de Mika pour se rendre compte qu’il l’avait simplement posé à sa place habituelle dans un réflexe mécanique. Lundi, c’était l’apparition d’un nouveau décret autour de la porte de la grande salle qu’il n’avait pas réussi à distinguer des autres. Il avait vu qu’un nouvel écriteau était apparu, mais n’avait pas su trouver lequel avant que l’un de ses camarades lui lise le contenu du message.

Aujourd’hui, c’était donc avec son emploi du temps qu’il galérait à trouver ce qui avait subitement changé. Sans le savoir, c’était une nouvelle fois Mika qui allait lui sauver la mise. Le semi - vélane s’était installé sur l’accoudoir gauche du fauteuil, passant son regard sur le parchemin que tenait Joris avant de s'exclamer à voix haute :

“Oh punaise c’est vrai, y a le cours d’Ombrage ce soir, j’ai failli oublier ! Quelle idée de le rajouter comme ça aussi… Pour peu qu’on fasse pas gaffe, c’est un coup à passer à côté.”

Voilà donc ce qu’il n’avait pas percuté, un cours de DCFM qui s’était invité parmi les autres.  Ce n’était pas vraiment pour rassurer l’adolescent qui se posait déjà mille questions sur ce que ce nouveau cours ajouté à l'improviste pouvait signifier. Mais un bouillonnement intellectuel qu’il devait se forcer à arrêter, car le cours commençait à peine quelques minutes plus tard. Poussé par la curiosité, il s'y était donc rendu.

Dans les couloirs menant à la salle de cours, les deux adolescents avaient croisé quelques camarades, dont certains qui se rendaient au même cours qu’eux. Du moins, ils en avaient déduit cela pour les plus jeunes se trouvant devant eux, puisqu’ils se plaignaient d’un cours ajouté à l’improviste. Leur théorie s’était confirmée quand ils les avaient vu s’arrêter devant la même salle de cours qu’eux, celle du cours de DCFM. Quelques camarades attendaient déjà devant la porte, et commençaient à entrer dans ladite salle, ce qui n’avait guère laissé le temps à Joris de voir si des visages familiers se cachaient dans la foule. De toute façon, il en était venu à se dire qu’il les reconnaîtrait plus aisément une fois à l’intérieur, que ce soit au son de leur voix ou en croisant leurs regards.

Sans trop d’hésitation, il avait avisé le deuxième rang de la rangée la plus à droite, prenant place sur le siège le plus proche du mur, tandis que Mika prenait place à sa gauche. Une place stratégique selon lui. Au-delà de lui éviter les distractions de la fenêtre et des potentiels discussions des derniers rangs qui pouvaient parfois oser croire qu’on ne les entendait pas (bien qu’avec Ombrage, il doutait que le phénomène se produise sous peine de sanction), il avait le sentiment que ça lui donnait une certaine forme de discrétion vis à vis de l’enseignante. Noyé par la présence de ses camarades autour de lui, et à moins qu’elle ne se déplace entre sa rangée et le mur, à priori elle ne le remarquerait vraiment que s’il venait à se manifester. Du moins, pour peu qu’elle ne soit pas assez observatrice ou qu’elle ne le cherche pas expressément du regard. Déjà que ce cours n’était pas prévu, il avouait une certaine envie de le passer tranquillement autant que faire se peut.

En parlant du loup, la dame en rose était entrée dans la salle pour rejoindre l’estrade, annoncée par le bruit de ses pas. Un mouvement de baguette plus tard, des livres et des parchemins avaient quitté le bureau professoral pour léviter devant chacun d’eux.

« Bien. Aujourd'hui, nous allons voir ensemble les dernières directives fournies par le Ministère de la magie suite aux récents événements. Les gestes à adopter en cas d'attaque, les précautions pour les sorties à Pré-au-Lard et le bon comportement à tenir pour à la fois aiguiller les autorités ou prêter assistance à un éventuel civil. »

Voilà donc qui répondait à ses questions d'un peu plus tôt.

L’ouvrage qu’elle venait de leur distribuer s’était de lui - même ouvert à la page mentionnant Le Seigneur des Ténèbres et ses adeptes. Gardant une expression des plus neutres, intérieurement Joris n’en pensait pas moins. Voyant le titre, le jeune homme n’aurait pas su dire s’il s’agissait d’une blague ou non. Il préférait écarter cette idée, car le 1er Avril était encore loin, et il doutait que ce soit réellement le style de la dame de faire dans l’humour. Il se sentit alors perplexe, car ils auraient dû aborder ce sujet depuis bien longtemps, ce cours étant normalement fait pour les préparer à ce genre de chose. Alors pourquoi si tard ?

Jugeant que la réponse leur serait sans doute donnée dans le courant de ce qui allait suivre, le brun avait tût ses questionnements. Puis, à défaut de s’y être pris plus tôt, il se disait que cela valait toujours mieux que rien.

« Qui peut me dire la raison de ce cours ? » Avait questionné la professeur.

Cette fois - ci, Joris n’avait pu retenir un haussement de sourcil. Il avait bien une idée de ce qui pouvait avoir poussé cette décision, là n’était pas le problème. N’importe qui lisant la Gazette ou ayant eu vent des informations des derniers mois auraient pu en avoir l’idée. Mais il se serait plutôt attendu à ce qu’Ombrage leur donne le point de vue du ministère, ou un truc du genre. Au lieu de quoi elle leur demandait leurs théories sur leur présence dans cette salle.

Pour autant, était - il sur la bonne voie ? C’était moins sûr. Devait - il quand même exprimer sa théorie, quitte à ce qu’elle soit fausse ? Habituellement, il aurait eu moins d’hésitation à participer. Mais cette fois - ci c’était… différent.

« Oui, miss King ? » Avait interrogé l’enseignante, ce qui l’avait fait sortir de sa réflexion.

Finalement, il n’avait pas hésité trop longtemps, puisque sa camarade avait pris la parole. Laissant planer ses yeux céruléens sur un point fixe de son bureau, il s’était laissé guider par la voix de la demoiselle lorsqu’elle avait énoncé sa réponse.

« Ce cours est là suite à l'attaque de Pré-au-Lard, le soir d'Halloween, par des individus masqués ayant mis en lumière le retour de Vous-Savez-Qui. »

Il n’aurait sans doute pas mieux résumé la situation. Sans pour autant évoquer les détails douloureux de l’affaire, tout le monde pouvait avoir la référence. Sur quoi, Eileen avait poursuivi :

« Dès lors, je suppose que vous allez nous enseigner les bons gestes à adopter en cas de nouvelle attaque. Des gestes à appliquer, que ce soit dans la vie de tous les jours quand nous serons plus à Poudlard, ou à Pré-au-Lard durant les sorties s'ils récidivent. Cela nous permettra de mieux cerner notre ennemi et, donc, de savoir comment réagir en situation de danger. Et ce, que ce soit pour appeler l'aide adéquate, pour nous défendre, aider d'autres personnes ou même aider les autorités compétentes quand ils arriveront sur place. »

Après cela, avait - il réellement besoin d’apporter son grain de sel ? Il n’en voyait aucunement l’utilité, n’ayant pas d’autres propositions à faire. Il considérait que la demoiselle avait suffisamment explicité ce qui pouvait justifier la nécessité de ce cours. Alors, le poufsouffle s’était simplement tût, attendant de voir si quelqu’un d’autre avait une meilleure théorie à proposer.
Codage par Libella sur Graphiorum
Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Jeu 26 Mai 2022 - 16:17
La nouvelle d’un « cours exceptionnel » n’était particulièrement surprenante pour qui, comme Laurel, partageait ses quartiers avec les membres de la Brigade Inquisitoriale. Elle-même n’en faisait pas partie, un peu méfiante, un peu admirative, en tous les cas peu encline à prendre ce genre de responsabilité. Mais sa voisine de dortoir, Lavinia, en faisait partie, et si, dans la journée, elle se rengorgeait beaucoup de ses privilèges et des secrets qu’elle gardait jalousement, la nuit, la musique était toute autre. Lav’ résistait rarement au plaisir d’une confidence chuchotée dans la noirceur du dortoir, avec juste une chandelle pour faire briller les yeux de ses camarades lorsqu’elle leur faisait une révélation dramatique. L’annonce d’un cours inédit n’avait guère fuité que la veille de son affichage, mais c’était suffisant pour que Lavinia y gagne en prestige, et que ses copines se sentent privilégiées d’être dans la confidence.

Lose lips sink ships médita Laurel en découvrant le cours confirmé sur son emploi du temps. Dommage que Lav’ n’ait pas voulu, ou su, préciser quel était ce « sujet exceptionnel » dont il était question. Si elle adorait les ragots, Laurel était un mal à l’aise avec certaines prises de position de son amie. Les récits de points enlevés à des Poufsouffles ou des Gryffondor, parfois de manière planifiée avec des rondes qui ressemblaient presque à des embuscades, ne l’enchantaient guère. C’était cruel, injuste par rapport à la Coupe des Quatre Maisons qu’elle-même avait à cœur de gagner à la loyale, et elle ne voyait pas trop en quoi cela aidait à maintenir l’ordre dont le professeur Ombrage ne cessait de répéter qu’ils avaient tant besoin. Enfin. Un simple cours ne pouvait pas être quelque chose de mal, même si sa configuration s’annonçait singulière. Au pire, ce serait, comme la plupart des leçons de la Grande Inquisitrice, ennuyeux. La petite Serpentard se demanda si elle n’emporterait pas le tome 2 de Mages et Majestés, qu’elle était en train de relire, à « étudier » en lieu et place de son manuel de Défense Contre les Forces du Mal. Toutefois, c’était un peu risqué et elle n’avait pas envie de se faire confisquer ce livre spécial.

Elle l’avait quand même glissé dans son sac le matin, et réussi à se poser avec une tasse de thé après son dernier cours, pour le dévorer. Il faisait parti d’un set de seize livres, soit l’intégralité de la saga, qu’elle avait reçu dans un simple carton à Noël. Il n’y avait pas eu de carte indiquant l’origine de ce somptueux cadeau, et elle savait que ce n’était pas sa famille qui le lui avait offert. Ses parents cherchaient plus le développement de son charme et de sa place dans le monde que de celui de son intellect, et il ne leur serait pas venu à l’esprit de lui offrir un roman, encore moins seize. Seize romans : c’était trop… littéraire pour que cela vienne de son frère aîné Marcus, et trop frivole pour que Marius, son benjamin, en soit à l’origine. Pourtant, c’était certain, la collection lui avait été offerte par quelqu’un qui la connaissait bien :  chaque tome s’était révélé dédicacé à son nom d’une manière personnelle. Ca avait été comme lire un ami. C’était son cadeau de Noël le plus inattendu, et son préféré aussi. Elle s’était empressée de lire les derniers tomes inédits, qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion d’emprunter à des amis ou à la bibliothèque de Poudlard, et maintenant qu’elle les avait finis, elle s’était mis en tête de relire tranquillement, mais avec un plaisir non dissimulé, les premiers épisodes de la saga.

Ce fut donc à regret qu’elle le rangea finalement dans son sac pour se rendre au fameux cours exceptionnel. Plus elle s’approchait de la salle, puis il régnait une certaine effervescence : ce n’était pas tous les jours que l’on mélangeait ainsi toutes les maisons et toutes les années, et c’était le premier cours de ce qui serait visiblement une série, afin que tous les élèves y aient droit. Laurel repéra les anglaises blondes de Lavinia au milieu des élèves qui commençaient à rentrer dans la salle, et se faufila à ses côtés, pas mécontente de retrouver une tête connue. Lav’ commença à babiller dans un murmure excité que ça allait être un cours vraiment extraordinaire, et est-ce qu’elle avait vu qu’elles avaient la chance d’être dans le même groupe que le nouveau batteur de Serpentard, un septième année particulièrement beau ? Laurel, qui s’entraînait avec lui chaque semaine et le voyait comme un coéquipier, lors de tout prisme romantique, se laissa pourtant volontiers entraînée par Lavinia pour s’asseoir à proximité. Celle-ci se dirigea d’un pas dansant vers le fond de la classe, et obtint le siège tant convoité. Laurel se rabattit sur le rang de devant, où elle eu la bonne surprise de se découvrir voisine d’ @Eileen M. King . La Serpentard lui adressa un signe amical de main et un sourire silencieux, car le professeur venait de rentrer dans la salle, tout en sortant plume, encrier, parchemin et… une carte As de cœur ?

Laurel contempla la carte en fronçant le nez, se demandant comment elle avait atterri là. On aurait dit… Elle jeta un coup d’œil à la dérobée à sa voisine. On aurait dit le genre de cartes avec lesquelles Eileen adorait lui jouer un tour. Toutefois, comment aurait-elle réussi à la mettre dans son sac, là, en plein cours ? Pas que la Gryffondor n’en fut pas capable, mais ça aurait été étrange. Bizarre.

Toutefois, elle n’eut pas le temps de réfléchir plus avant que le professeur Ombrage (ou fallait-il dire Directrice Ombrage ?) venait de faire atterrir sur son bureau un manuel, qui s’ouvrit tout seul. « Le Seigneur des Ténèbres et ses adeptes ». La jeune Serpentard frissonna. Le Ministère de la Magie et la Gazette du Sorcier venaient de passer des mois à dire que contrairement à ce que pouvaient prophétiser le professeur Dumbledore et le dérangé Harry Potter, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n’était pas de retour. Et voilà que la Grande Inquisitrice allait leur apprendre à se défendre contre lui ? Elle n’avait su qui croire durant ces semaines écoulées, tirant un certain réconfort de la confusion : ce n’étaient peut-être que des rumeurs, des théories du complot, des cauchemars. Si même Ombrage s’y mettait, il y avait de quoi vraiment avoir peur.

Elle ne chercha pas immédiatement à lever la main pour répondre. Evidemment que ça devait avoir un lien avec l'évasion des mangemorts d'Azkaban trois jours plus tôt.  « Les gestes à adopter en cas d’attaque »… Ils ne risquaient quand même pas d’être attaqués à Poudlard, n’est-ce pas ? Bouche légèrement entrouverte et yeux remplis qu’inquiétude, elle écouta Eileen en jouant nerveusement avec l'as de coeur resté sur son bureau. Harry Potter était à Poudlard, les évadés pourraient vouloir se venger de lui pour ce qu'il avait fait au Seigneur des Ténèbres. Tout ça était effrayant, et terriblement logique. On aurait presque dit qu’on allait les préparer à une guerre. Ce qui était absurde : ils n’étaient que des adolescents ! Elle se décida enfin à lever la main, moins assurée que d'habitude, et attendit qu'on lui donne la parole.

"Professeur Ombrage, est-ce que ce cours a également un rapport avec l'évasion d'Azkaban de plusieurs Mangemorts en début de semaine ? Est-ce que vous pensez qu'ils pourraient en vouloir à Poudlard ?"

Elle espérait qu'elle n'enfreignait pas le décret d'éducation numéro 26 en posant la question, mais elle avait trop peur pour s'en soucier plus que de la réponse potentielle.


Résumé:
Laurel Flint
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Laurel Flint
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Mer 15 Juin 2022 - 13:24


Pour une sécurité renforcée

Cours

◊ ◊ ◊

 « Dis Morgane, tu veux venir réviser avec nous ? », demanda Azalée.

Depuis plusieurs jours, la rentrée si elle désirait être précise, le trio qu'ils formaient s'était brusquement éclaté. Faisant suite à l'accident de Merlin, l'aînée du garçon, elle avait été surprise par la réaction de ce dernier. Un drame, dans son imaginaire, devait rassembler et non diviser. Force était de constater qu'elle s'était fourvoyée sur leur amitié. Il s'était écarté de leur relation, se liant davantage avec les amies de sa sœur pour garder un contact avec celle-ci. Si elle s'en était montrée inquiète, elle avait rapidement rationalisé et temporisé. Elle ne souhaitait aucunement que le conflit ne ravage leurs moments de complicité passée. Ainsi, elle avait opté pour l'attente, dans un premier temps. La patience n'ayant jamais entièrement gouverné ses interactions, elle s'était faite violence pour garder une distance avec son camarade, et ce, jusqu'à ce qu'il soit apte à reprendre là où ils s'étaient arrêtés.

Anna, elle, s'était montrée plus réticente, moins empathique et compatissante. S'il refusait de se joindre à leurs activités, elle ne serait pas celle qui l'y inviterait à l'avenir. Peu importe les événements, ils étaient parvenus à les surpasser grâce à leur volonté, mais et surtout, en puisant dans ce qu'ils avaient noués à trois. Azalée en avait conclu que si elle n'était pas susceptible au point de nourrir une rancœur prolongé envers quiconque, ce n'était pas le cas de son amie. Sans s'en formaliser, ni la rejeter, elle avait néanmoins continué de défendre le jeune serpentard, mettant en avant l'angoisse qu'il devait ressentir ; sa sœur avait été victime d'une grave chute nécessitant un séjour prolongé à l’hôpital. N'était-ce pas là une excuse suffisante ? La brune écoutait parfois, mais se rangeait régulièrement derrière sa colère et son raisonnement froid. Alors, elle se contentait d'orienter le sujet vers un centre d'intérêt commun, suffisamment éloigné du problème initial pour ne pas envenimer le dialogue.

Pour autant, après des semaines à observer le comportement distant du sang-pur, elle s'était résolue à rompre le silence qui s'était installé sournoisement entre eux. Sa camarade, à la seconde où elle saisit son intention lorsqu'elle s'était approchée du groupe vert et argent, avait simplement continué à sa route, s'immobilisant seulement à l'embranchement du couloir et de la cour intérieur. Elle tapait du pied, à la fois impatiente, et surtout, venimeuse. La cascade blonde battant son dos, Winchester s'était coincée entre les avant-bras de jeunes filles plus âgées – dont elle était certaine d'avoir déjà partagé la conversation durant les vacances -, pour exclusivement s'adresser à Shafiq. Souriante et pleine d'espoir, elle accueillit son rejet avec stupeur et tristesse.

« J'ai d'autres choses à faire, Azalée. Une prochaine fois, ok ? »

Ses poings se serrèrent sur sa robe de sorcière, et elle dut déployer des trésors de courage pour ne pas simplement éclater, que ce soit en sanglot, ou en cris. À la place, elle choisit d'écouter les murmures de son ours en peluche, dont le bras dépassait de l'intérieur de son sac. Tu entends comme il est méchant ?, lui dit-il, et elle se mordit la chaire des joues pour contenir une réplique acerbe et précipitée. Elle ne penserait aucune des méchancetés qui pouvaient lui traverser l'esprit.

« C'est toujours une prochaine fois. », choisit-elle de répondre à la suite d'un soupir. Sa voix, loin d'abriter rage et rancune, était basse et boudeuse. « Mais finalement, ça ne se fait jamais. J'ai fait quelque chose de mal ? », elle releva le menton, qu'elle avait baissée mécaniquement, les prunelles brillantes et larmoyantes.

« Tu peux me le dire, tu sais. On t'a fait du mal avec Anna ? C'est pour ça que tu ne veux plus être avec nous ? », autour d'eux, les regards pesaient lourd sur leurs épaules, et si elle choisit d'en faire une totale abstraction, ce ne fut pas le cas de son ancien acolyte.

« C'est pas le moment pour en parler, Azalée. Désolé. », plus froidement, il remonta la sangle sur son uniforme, puis pivota sur les talons sans une œillade supplémentaire.

Elle ne voulut pas que cette discussion s'arrête ainsi. Que leur amitié ne vole définitivement en éclat. Pressée, elle attrapa sa manche et chercha à le faire bifurquer dans sa direction, et ainsi, capter ses yeux. Il se dégagea plus sèchement et mit quelques pas entre eux.

« Une prochaine fois. », répéta-t-il, mettant un terme au face à face en empruntant le sillage de ses nouveaux amis.

Les lèvres tremblantes, elle prit une puissante respiration, gonflant sa poitrine.

« Alors ! J'attendrai la prochaine fois ! Et il y en aura une ! », lui promit-elle. Les mots furent criés si forts qu'elle s'attira la curiosité des élèves en transition dans le couloir. Sa gorge lui fit mal, et elle ne parvint à l'associer à son hurlement ou à la boule qui s'y était formée.

« C'est un crétin. », lui répéta Anna, une fois qu'elle parvint à son contact.

Même si elle l'aurait voulu, elle ne la contredit pas.

Une fois dans la bibliothèque, elle eut tout le loisir de concentrer son attention sur les consignes compliquées du professeur de potion. La plume entre les doigts, elle mit un point d'honneur à appliquer son écriture pour ne pas être une fois de plus réprimandé pour les tâches que pouvait laisser sa main. Trop habituée à l'usage d'un stylo ou d'un crayon, elle se heurtait continuellement à la difficulté d'utiliser un outil de calligraphie aussi inédit qu'incongru. Certains enseignants s'étaient montrés compréhensifs, et d'autres, moins scrupuleux à noter son manque de pratique. Pour autant, les mois avaient défilé, et à présent, elle voyait peu à peu ses progrès. Minces, certes, mais elle demeurait persévérante. Elle avait toujours nourrie des accrocs à s'améliorer. Elle comprenait lentement, et se dispersait si facilement qu'elle était souvent contrainte de rattraper son retard.

Les cours l’intéressaient et curieuse, elle aurait souhaité avoir l'assiduité nécessaire à dévorer des ouvrages aussi indigestes que sa camarade. Elle devait uniquement des notes convenables à son sens du travail, mais également, à la pédagogie dont Anna pouvait épisodiquement faire preuve. Battant du pied, elle tira sur la corde pour finalement boucler sa longueur de parchemin. Sa tête lui faisait mal, et elle sentait ses yeux la piquer. Par instants, elle avait assisté à des pensées disparates, n'ayant aucun rapport réel avec le sujet de sa dissertation. Et elle était bien en peine de les rejeter, ce qui avait forcé des arrêts réguliers dans sa rédaction. Anna n'avait fait aucun commentaire, et avait bouclé ses recherches et plus encore, pour ne pas perdre de temps dans ses propres révisions. Satisfaite, elle se soumit volontiers au jugement de sa camarade, qui s'appliqua à relire ses tournures, corrigeant des coquilles plus ou moins évidentes de son orthographe approximatif sur les mots en latin.

C'est donc souriante et rassérénée, que la jeune fille engloutissait son repas. Une cuisse de poulet à moitié dépecée et des pâtes en sauce en pagaille, elle écoutait d'une oreille légère les différents dialogues à ses côtés. La gueule pleine, elle s'arrêta dans sa mastication lorsque sa voisine lui rappela l’existence d'un cours exceptionnel le soir-même. Se penchant contre son épaule, elle relut l'indication, puis chercha bêtement à trouver un intitulé.

Sans plus sans soucier, elle relégua l'inconnu en bas de sa liste de préoccupation d'un haussement d'épaule, puis décida que son repas était plus important qu'une conférence dispensée par la directrice.

La porte de la salle était ouverte lorsque les deux jeunes filles y arrivèrent. Chahutant un peu, elles allèrent s'installer aux rangs centraux, mettant un peu de couleurs vives. Sautillant sur son siège, elle salua joyeusement des têtes connues, puis, se tût à l'entrée remarquée de la grande inquisitrice. Le battant claqua dans son dos, plongeant la pièce dans un silence de plomb. Bouche close, en adéquation avec l'ambiance, elle s'éparpilla à regarder les autres élèves, voulant y trouver une raison à leur présente. Pour autant, elle n'y lut qu'une incompréhension réciproque.

Et ce, jusqu'à ce que la dame en rose, ne prenne la parole. Les lèvres s'ouvrant lentement, suivant le parcours de ses sourcils qui s'étaient redressés de stupeur, elle resta interdite sous la question – presque- avenante de l'adulte.

Anna, à sa droite, pouffa de rire, sans doute sous la surprise, quant elle lut l'accroche du manuel qui venait de leur être distribué.

« C'est une vaste blague. », murmura-t-elle à son intention, rejetant le papier prérempli près de son encrier. « Ils nient tout en bloc, et maintenant, ils appliquent la technique du rétropédalage. », la blonde fit mine de comprendre l'ultime terme, puis hocha vivement la tête.

Elle n'y comprenait plus rien. La politique sorcière lui était aussi imperméable que celle de son monde d'origine, où elle se rangeait derrière les opinions de ses parents. Untel est un gauchiste qui ne pense qu'à son portefeuille, et l'autre est un raciste anti-avortement – encore récent au Royaume-Unis. Elle essayait de s'investir, mais était souvent condamnée à une vision plus manichéenne. Les Mangemorts et le Seigneur des Ténèbres étaient les méchants et le ministre ne faisait rien pour l'arrêter. Enfin, c'était ce qu'elle avait eu la maturité de comprendre des discours et autres articles mensuels.

« Ce cours est là suite à l'attaque de Pré-au-Lard, le soir d'Halloween, par des individus masqués ayant mis en lumière le retour de Vous-Savez-Qui. », répondit une gryffondor, après avoir reçu la permission de s'exprimer.

La mention de cette soirée fit remonter un frisson le long de ses bras. Azalée était parvenue à dépasser sa crainte et ses cauchemars résiduels. Ainsi, plus aucune pluie ou masque n'étaient venus l'empêcher de trouver le sommeil. Néanmoins, l'évocation de l'attaque la maintenait en état de vigilance et de peur. Elle regarda donc autour d'elle, certaine qu'elle verrait une silhouette encapuchonnée cachée dans l'ombre des rideaux.

« Professeur Ombrage, est-ce que ce cours a également un rapport avec l'évasion d'Azkaban de plusieurs Mangemorts en début de semaine ? Est-ce que vous pensez qu'ils pourraient en vouloir à Poudlard ? »

La petite sursauta dans son assise et bifurqua violemment en direction de Laurel, dont l'interrogation fit écho à cette angoisse qui creusa son nid dans son corps, grignotant son optimisme naturel. Ayant la bougeotte, elle joua des doigts sur sa jupe, les jambes tremblantes.

« Sans Dumbledore pour nous protéger ? Évidemment. Merci notre merveilleux ministre. », ironisa à voix basse Anna, sifflant entre ses dents pour rendre ses mots sourds ou incompréhensibles à d'autres que sa camarade.

La blondinette prit une inspiration, et tourna une page du bout du doigt pour lire les premières lignes du paragraphe d'introduction. Tout ça la dépassait. Mais plus que jamais, elle voulut comprendre, prête à devoir s'impliquer.

(c) oxymort



Résumé:
Azalée Winchester
Admin gloutonne
Azalée Winchester

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When I was young, it seemed that life was so wonderful, a miracle, oh it was beautiful, magical.
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Sam 25 Juin 2022 - 18:15

Pour une sécurité renforcée

Maylone & les élèves

Maylone fronça du nez et lorsqu'il fronça du nez, cela se traduisit par un frétillement de ses narines à la vue de son emploi du temps. Il percevait jusqu'à la grande salle l'odeur des couleurs d'Ombrage ; la professeure avait beau parader en dragibus rose, personne n'enlèverait au Gryffondor l'idée qu'elle sentait le jaune d'un fond de teint mal appliqué et le noir d'une âme trop sombre.
Maylone buvait son verre de jus de citrouille en jetant des regards furieux au parchemin sur lequel étaient inscrits ses horaires de cours, comme si les pliures chiffonnées étaient responsables de l'avènement de Darth Ombrage. Quelques six années plus tard et l'adolescent prenait enfin la peine de consulter son emploi du temps au lieu de suivre ses camarades, une main dans la poche et l'autre perdu dans son sac en bandoulière à la recherche du précieux reliquat qu'il ne risquait pas de trouver puisqu'il l'avait de toute façon oublié chez sa mère.
You, pinky bitch, conclut silencieusement Maylone en rasant le nom de la femme de la pointe de sa baguette sur le parchemin, effaçant de fait les lettrines noires qui construisaient son patronyme alors que les flambeaux de la grande salle s'allumaient pour éclairer les étudiants en cette fin de journée.
Un poète avait dit qu'on n'était pas sérieux quand on avait dix-sept ans et probablement qu'on l'était encore moins quand on surfait sur ses seize piges bien entamés ; de fait, les cheveux de Maylone étaient turquoises - et une mèche plus longue que les autres retombait sur ses yeux. Un résidu de frange tentée par les ciseaux maladroits d'une condisciple que l'adolescent n'avait pas eu le cœur de modifier. Rien à cirer de son apparence, non, définitivement rien, pas tant que son sentiment d'oppression continuerait de grandir. C'était une enclave sournoise qui enserrait sa colonne vertébrale, à l'instar d'une biche observée par le chasseur, Maylone sentait les yeux d'il ne savait qui - ou quoi, posés sur lui à tout instant. Poudlard n'était plus ce qu'elle avait été.
Il finit par reposer son verre en cognant le fond contre le bois de la table avant de fourrer son emploi du temps - avec le nouveau patronyme de Dorothy Plombage inscrit au niveau du cours exceptionnel - dans son sac et de balancer la bandoulière par dessus son épaule. Maylone la serrait entre ses doigts blancs en approchant de la salle, pas par inquiétude, jamais, il était un Gryffondor par Merlin ! Mais parce qu'il s'efforçait de canaliser son impulsivité, sa colère, sa rancœur dans son propre corps, un bloc de chair qui lui semblait bien dérisoire pour renfermer autant d'émotions violentes.

La vue de Sessho et d'Eileen le fit desserrer sa prise, un peu, c'était toujours deux présences qui le réconfortaient, chacune à sa manière. Maylone replia ses doigts libres contre sa paume et arma son poing qu'il cogna doucement contre celui d'Eileen et sourit au Serdaigle auprès duquel il s'assit.

Clac clac clac.

Les petits talons d'Ombrage claquèrent contre le sol dans une musique extrêmement agaçante car elle avait pour particularité d'émettre des bruits de pas rapprochés. Les petites jambes de la secrétaire d'état la portaient aussi rapidement que possible vers l'estrade afin qu'elle puisse surplomber ses élèves silencieux depuis son arrivée. Le livre et le parchemin qui lévitaient vers Maylone se posèrent sur son pupitre, sous ses yeux noisettes pour l'occasion.

- Qui peut me dire la raison de ce cours ?

Le Gryffondor regarda tour à tour ses camarades. Il gonfla ses joues et haussa les épaules avec toute l'expressivité qui était la sienne. Il soupçonnait le piège ou à défaut, une Ombrage qui commençait à disjoncter sévère, comme aurait dit Rose, mais certainement pas une greluche réellement inquiète du retour du mage noir.
Du coup, lui, le petit génie magique, en restait sans mot.

- Ce cours est là suite à l'attaque de Pré-au-Lard, le soir d'Halloween, par des individus masqués ayant mis en lumière le retour de Vous-Savez-Qui.

Le hochement de tête de Maylone appuya la déclaration de son amie et celles qui suivirent.

- Professeur Ombrage, est-ce que ce cours a également un rapport avec l'évasion d'Azkaban de plusieurs Mangemorts en début de semaine ? Est-ce que vous pensez qu'ils pourraient en vouloir à Poudlard ?

En vouloir à Poudlard et à ses sang de bourbe qui l'avaient colonisé. Maylone avait essuyé des insultes racistes depuis le début de sa scolarité, lui qui se promenait dans les couloirs de l'école en clamant haut et fort ses origines. Pour autant il ne se serait pas vu nier ce que le clan Allister lui avait apporté, jamais.

Have a good day !



Résumé:
Maylone Allister
Membre
Maylone Allister
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Mer 29 Juin 2022 - 17:06
Cours de Janvier - Pour une sécurité renforcéeLa connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.
- Platon


Se tenant parfaitement droite dans son tailleur rose, probablement pour s'offrir plus de hauteur que ce que sa taille lui accordait, Dolores Ombrage scrutait un à un chaque élève en attente d'une main levée, décidant d'ignorer pour l'instant les quelques murmures qui s'était élevés çà et là. Elle ne fut pas étonnée de constater que la première main dressée fut celle de l'une de ses plus farouches élèves. Elle accentua son sourire pour mieux contenir son soupir et l'interrogea de sa voix fluette :

« Oui, Miss King ? »

« Ce cours est là suite à l'attaque de Pré-au-Lard, le soir d'Halloween, par des individus masqués ayant mis en lumière le retour de Vous-Savez-Qui, déclara la Lionne. Dès lors, je suppose que vous allez nous enseigner les bons gestes à adopter en cas de nouvelle attaque. Des gestes à appliquer, que ce soit dans la vie de tous les jours quand nous serons plus à Poudlard ou à Pré-au-Lard durant les sorties s'ils récidivent. »

« Hm-hm. » acquiesça la directrice dans un hochement de tête.

« Cela nous permettra de mieux cerner notre ennemi et, donc, de savoir comment réagir en situation de danger. Et ce, que ce soit pour appeler l'aide adéquate, pour nous défendre, aider d'autres personnes ou même aider les autorités compétentes quand ils arriveront sur place. »

Un petit claquement de langue témoigna cette fois de sa désapprobation. Le professeur Ombrage s'était bien doutée que la fougue de la Gryffondor finirait par apparaître à un moment donné dans sa réponse, aussi bien dissimulée fût-elle, et il était de son devoir de l'endiguer une nouvelle une fois.

« Aider est un acte louable, Miss King, mais les autorités compétentes sont précisément assez compétentes pour se passer de vos généreux élans d'héroïsme. Si ce cours ne fait pas directement suite aux attaques d'Halloween, il est tout de même bon de l'évoquer car nous ne souhaitons justement plus que des élèves un peu trop téméraires s'aventurent dans des situations risquées et reviennent à nous avec un doigt en moins - ou pire -, comme ce fut le cas de votre camarade, je me trompe ? »

Elle appuya un peu plus ses iris froids sur le visage d'Eileen King sans se départir de son sourire faux, puis reprit sans lui laisser l'occasion de rétorquer :

« Du reste, vous avez évoquer de bonnes choses. Mais encore ? »

Elle se tourna vers le reste de la salle de classe jusqu'à apercevoir un bras se lever plus timidement.

« Oui, Miss Flint ? »

« Professeur Ombrage, commença la jeune Serpentard, est-ce que ce cours a également un rapport avec l'évasion d'Azkaban de plusieurs Mangemorts en début de semaine ? Est-ce que vous pensez qu'ils pourraient en vouloir à Poudlard ? »

« Voilà la réponse que j'attendais, Miss Flint. Cinq points pour Serpentard. »

Attirée par un murmure qui brisa le silence attentif, les yeux de la directrice se dirigèrent avec vivacité vers la rangée centrale de la classe. Ne ratant pas sa cible, elle remarqua que les coupables étaient aussi celles qui avaient pouffé de rire à sa première prise de parole. Prise d'un agacement non dissimulé, elle leva son index devant ses lèvres retroussées pour siffler :

« Ssshht ! Miss Curtis et Miss Winchester, souhaitez-vous faire le cours à ma place, peut-être ? Cinq points retirés à chacune pour bavardages intempestif. »

La sanction fut à peine attribuée que ses traits se déridèrent pour redevenir aimables, ou du moins, ce qui s'en apparentait.

« Bien. En effet, comme vous le savez tous, des Mangemorts ont réussi d'une manière tout à fait inexplicable à s'évader d'Azkaban. Alors oui, il est exact que le danger rôde actuellement dans nos rues, mais il faut aussi garder à l'esprit que ces mages noirs doivent se trouver dans un grand état de faiblesse suite à ces longues années d'emprisonnement auprès des détraqueurs et qu'ils ne constituent ainsi plus une aussi grande menace qu'à l'époque. De plus, l'enceinte de Poudlard est l'un des lieux le plus sûr de toute la Grande-Bretagne, Miss Flint, soyez-en rassurée. Toutefois, il est en mon devoir de professeur, de directrice et de sous-secrétaire d'Etat de vous enseigner les mesures de sécurité de base à adopter le temps que les aurors remettent la main sur ces fugitifs. Mesures qui, j'insiste fortement dessus, ne sont négligeable en aucun point et ce, malgré la multiplication des aurors dans les rues et toute la surveillance qui y est déployée. »

Après un nouveau regard circulaire, Dolorès Ombrage se dirigea vers son bureau et prit place à son assise.

« Mister Allister, voulez-vous bien nous lire le premier point qui figure sur le parchemin devant vous, je vous prie ? »

De son index, elle tapota le parchemin préalablement distribué qui était également couché à la surface de son bureau. Quatre phrases figuraient sobrement sous l'imposant titre : « Mesures de sécurité pour les élèves de Poudlard ». Voici le premier point que le métamorphomage fut invité à lire à voix haute :

Mesure n°1 : Sorties à Pré-au-Lard autorisées uniquement par groupe de deux, ni plus (se référer au décret d'éducation n°24) ni moins.

Une fois la première mesure de lue, elle enchaîna sans y ajouter de commentaire :

« Mister Shinmen pour la deuxième, s'il vous plait.  »

Mesure n°2 : Obligation de rester sur l'allée principale de Pré-au-Lard et de ne pénétrer que les commerces qui s'y trouvent.

« Mister De Beauvoir, à vous pour l'avant-dernière. »

Mesure n°3 : En cas d'agitation soudaine, voire d'attaque, trouver immédiatement un refuge et ne s'impliquer en aucun cas dans les événements.

« Et enfin, Miss Winchester, si vous le voulez bien. »

Mesure n°4 : Ne prêter assistance à un civil blessé seulement si tout danger est écarté. Pour cela, l'amener en lieu sûr puis faire immédiatement appel à un auror.

« Très bien, je vous remercie. »

Le professeur Ombrage croisa les mains sous son menton et garda le silence un court instant, scrutant les réactions de ses élèves. Puis, elle s'enquit :


« Des questions ? »




Hors-RP
Chers Veritaseriens,

Voici la deuxième partie du cours, vous avez jusqu'au dimanche 6 novembre, minuit, (date éditée) pour y répondre.

Pour les membres qui souhaiteraient y participer mais qui auraient raté la première partie, pas de panique ! Vous pouvez encore y immiscer votre personnage, cependant celui-ci sera considéré comme retardataire, détail à prendre en compte dans votre RP.

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Lun 15 Aoû 2022 - 20:35
La réponse d’ @Eileen M. King avait semblée assez complète à Laurel : elle donnait des éléments du contexte en parlant d’Halloween, et proposait ce qui pourrait être enseigné en cours. Savoir se défendre au minimum, même si c’était une perspective effrayante, semblait judicieux au vue des circonstances. Et après tout, est-ce que ce n’était pas l’objet même du cours de Défenses contre les Forces du Mal ? La réponse était dans l’intitulé, non ? La Serpentard aurait cru que la mention de la Gryffondor des autorités compétentes plairait à leur professeur, mais ce ne fut visiblement pas le cas. Ces histoires, de doigt en moins la terrifiaient, et elle fixa intensément la carte à jouer entre ses doigts, comme si le petit bout de papier coloré pouvait être une source de réconfort.

S’ils ne devaient pas « trop » se défendre, alors quelle était la meilleure attitude à adopter ? S’enfuir ? Se cacher ? Laurel devait avouer qu’elle se sentait plus capable de se dissimuler quelque part, à attendre immobile que des Mangemorts passent sans la voir que de les attaquer frontalement. Il devait bien y avoir des situations où la légendaire rouerie des Serpentards pouvait être utilisée à son avantage, non ? Il valait mieux, car il fallait reconnaître que le professeur Ombrage les préparait peu à une approche plus active.

Un peu dubitative, elle tenta malgré tout une réponse à son tour. Elle devait avoir formulé tout haut les craintes d’autres élèves, car une petite Poufsouffle sursauta à ses paroles, avant de se tourner vers elle. En temps normal, Laurel lui aurait offert un sourire rassurant, mais aujourd’hui, elle ne pouvait qu’attendre le verdict du professeur pour savoir si leur sécurité était assurée ou non.

« Voilà la réponse que j'attendais, Miss Flint. Cinq points pour Serpentard. »

Laurel ne s’était pas attendue à rapporter des points à sa maison - après tout, Eileen avait donné une réponse bien plus détaillée que la sienne sans en obtenir – et malgré la gravité du sujet, elle ne put s’empêcher d’être satisfaite à l’idée d’aider sa maison. C’était enfantin, mais c’était le genre de validation sociale à laquelle elle était sensible, elle n’y pouvait rien. Et puis, elle se réfugierait dans tout le positif possible. Elle se retourna brièvement et adressa un petit sourire à Lavinia. Voilà au moins des points gagnés à la loyale !

Son minuscule triomphe ne dura cependant pas plus de trente secondes, et quand le professeur Ombrage réprimanda deux première années de Poufsouffle, Laurel reprit elle-même une position bien droite sur sa chaise. Attrapant l’as de cœur encore sur son bureau, elle le glissa discrètement dans son sac. Elle n’avait pas du tout envie de se le faire confisquer maintenant, alors qu’elle commençait à soupçonner qui était sa propriétaire, et, par extension son mystérieux Père Noël. Déjà, le professeur se retournait vers elle.

« De plus, l'enceinte de Poudlard est l'un des lieux le plus sûr de toute la Grande-Bretagne, Miss Flint, soyez-en rassurée. »

Mais Laurel n’était pas sûre d’être rassurée, justement. Pour tous les titres qu’elle venait d’énumérer, le professeur Ombrage n’était pas Auror. Elle n’était pas non plus Dumbledore, le seul sorcier que Vous-Savez-Qui ait jamais craint, et qu’elle avait quasiment mis dehors. Et puis, souligner son appartenance au Ministère de la Magie quand celui-ci venait juste de spectaculairement changé son discours sur le sujet… Tout ça n’était pas très encourageant.

Au début, la Serpentard avait simplement pensé que leur nouveau professeur de Défenses contre les Forces du Mal avait un problème de colorimétrie : beaucoup trop de rose pour que le résultat soit recherché ou même seyant. Quitte à faire dans le monochrome, le noir préféré par de nombreux sorciers n’était pas très original, mais au moins, c’était moins criard. Laurel n’avait rien eu contre les premiers décrets d’éducation : elle comprenait qu’il faille resserrer un peu la visse, maintenir l’ordre pour pouvoir mieux se défendre en cas de danger, même si la Grande Inquisitrice avait longtemps nié son existence. Même confusément, Laurel savait que quelque chose d’effrayant se passait et qu’il fallait réagir. Mais depuis quelques temps, les décrets étaient devenus plus absurdes : ils empêchaient de bavarder sur certains sujets (ce qui n’avait pas pour autant arrêté les moulins à rumeurs), ils menaçaient le championnat de Quidditch. Surtout, elle restait ambiguë quant à l’utilité de la Brigade Inquisitoriale, qui faisait beaucoup doublon avec les préfets, et n’utilisait pas toujours ses pouvoirs très équitablement, particulièrement quand il s’agissait de retirer des points aux maisons autres que Serpentard. Miss Flint tenait à gagner la coupe des quatre maisons, mais elle voulait le faire à la loyale.

Bref, le professeur Ombrage était… désagréable. Ca lui coûtait de le penser, mais c’était vrai. Et si les cours du professeur Maugrey l’année précédente avaient été terrifiants, les siens étaient ennuyeux à mourir. Le seul avantage était qu’ils étaient beaucoup plus faciles à réussir. Il suffisait de lire le manuel. Laurel fixa son parchemin, le regard déjà morne malgré elle, pendant que les différents élèves en faisaient la lecture.

La prochaine sortie à Pré-au-Lard le week-end suivant s’annonçait déjà étrange. Se réfugier quelque part en cas de problème semblait un bon conseil. Que ferait une quatrième année contre un Mangemort ? Elle espérait seulement qu’il y aurait toujours un endroit où se cacher. Elle s’imagina à quatre pattes derrière un fut de bièreaubeurre aux Trois Balais, ou tremblante derrière une robe sorcière trop grande chez Gaichiffon, et ne se sentit pas plus préparée face au danger. Le meilleur moyen de se cacher serait d’apprendre le sortilège de Désillusion, mais c’était au programme de cinquième année, et de toute manière, le professeur Ombrage ne leur apprenait aucun nouveau sort. Elle laissa échapper un discret soupir. Il était inutile de demander ça à la dame en rose. Peut-être au professeur Flitwick ? Ou à  @Joris de Beauvoir, au club d’aide aux devoirs ?

Résumé:
Laurel Flint
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Laurel Flint
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Jeu 27 Oct 2022 - 16:17


Pour une sécurité renforcée

Cours

◊ ◊ ◊

 « Cinq points retirés à chacune pour bavardage intempestif. »

Les yeux ronds, Azalée sursauta sur son siège. La voix de l'enseignante, mielleuse l'instant d'après, l'avait tétanisé. Les joues rouges d'avoir été surprise, elle baissa la tête, souhaitant se fondre dans son siège. D'ordinaire, elle aurait foncé sur l'injustice pour y répondre et s'y opposer. Les mains sous la table, les doigts serrés de stress, elle capta la colère de sa voisine, quand, elle regarda ses propres chaussures. Anna tapait du pied. Vite. En dépit de son expression fermée, elle lut dans son regard, qui s'était figé sur la directrice, une étincelle de colère à peine camouflée. Si la blonde en partagea une partie, elle ne put totalement l'approuver. Interrompre un cours était un manque de respect, quand bien même celui ou celle le dispensant en soit digne. Il était clair, qu'à ses yeux, Ombrage ne l'était pas, en dehors de sa salle de classe. Ici, elle était en droit de les réprimander. Alors, elle se tut, se mordant les joues dans une grimace contrite et coupable.

Elle voulut faire signe à son amie, la calmer, mais elle ne bougea pas, ni ne put esquisser le moindre mouvement en sa direction. Passive, elle s'en retourna à ses chaussures.

Sa mère n'aurait pas été fière de son comportement. Elle pouvait ne pas accepter la vision d'un adulte, néanmoins, s'y opposer aussi frontalement n'était pas à faire. N'avait-elle donc rien retenue de leur manifestation dans la grande salle ? C'était différent, voulut-elle croire encore. Oui, tout était différent, l'on ne parlait pas ici d'un journal faisant passer des victimes pour des menteurs. Et la banderole à la tour d'astronomie ? Encore une exception, allons. Un acte militant n'était pas du bavardage, c'était une preuve de conviction et d'investissement. Elle tenait à défendre les causes qui lui semblaient justes. Reconnaître les paradoxes du ministère de la magie, auquel, elle avait conscience de ne rien comprendre, était-il juste ? Et si c'était là la cause qu'Anna avait décidé de défendre, envers et contre tout ? Les elfes étaient plus papables que les rouages de la politique, plus tangibles et vivants. Elle se sentit idiote et passive.

Elle serra les plis de sa jupe entre ses paumes, froissant le tissu contre sa peau. Elle le lissa tout de suite après, résolue. La réflexion ne s'éternisait jamais chez elle. Son cerveau n'y était pas adapté, préférant accélérer la digestion de ses émotions, pour les transformer en carburant. Peut-être perdrait-elle trop d'énergie autrement. L'action était la seule réponse à des dilemmes qu'elle n'était pas en âge de traiter. En totale bienveillance avec elle-même, elle ne chercha pas à retenir ces questions dont les réponses lui échapperaient encore quelques années supplémentaires, et Azalée préféra en tirer des conclusions plus enfantines et directes : Elle s'était faîte grondé par une dame méchante. Donc, elle devait être en colère. Elle n'était pas en faute. Elle avait raison.

Elle avança sa main vers celle de sa camarade, et l'enserra fortement, en soutient silencieux. La brune abandonna sa fixette pour la regarder. D'abord interloquée, elle finit par sourire faiblement. Un sourire qui en dit plus qu'un long discours : Merci. Elle serra ses doigts en retour, et toutes deux, regardèrent le parchemin qui s'était ouvert devant elles.

Chacun prit la parole et studieuse, enfin, autant qu'elle le pouvait, elle s'appliqua à suivre les lignes qui étaient énoncées à haute voix. Le coude en appui et la joue sur le poing, elle fronça les sourcils de la première mesure à la troisième.

« Et enfin, Miss Winchester, si vous voulez bien. »

Et si je ne le veux pas ?, aurait-elle pu répondre, si son sens de la répartie, avait-elle été plus mature et développé. À la place, elle s'éclaircit la voix et concentrée, essaya de lire d'une traite le quatrième tiret, un peu vite, cela va sans dire :

« Ne prêter assistance à un civil blessé seulement si tout danger est écarté. Pour cela, l'amener en lieu sûr puis faire, imnédia … – elle buta sur le mot une fois, puis se reprit - immédiatement appel à un auror. »

Elle souffla un grand coup, soulagée. Jouant avec sa plume et les parchemins vierges qu'elle avait sorties pour prendre des notes, elle ignora Ombrage quand celle-ci parla à nouveau. Trempant la pointe dans l'encrier, elle s'empressa d'écrire sur un coin de sa feuille. Complice et joueuse, elle passa le papier sous son coude pour que sa voisine puisse lire : Fred et George ? Elle n'eut pas besoin de s'expliquer, qu'aussitôt, elle vit un large sourire éclairer les traits de sa meilleure amie. Elle leva le pouce, déjà rêveuse et impatiente de pouvoir contempler la malice des deux jumeaux les plus célèbres de l'école.  

(c) oxymort

Azalée Winchester
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Azalée Winchester

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Lun 7 Nov 2022 - 17:01
Cours de Janvier - Pour une sécurité renforcéeLa connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.
- Platon


Dolores Ombrage était une femme qui aimait l'ordre par dessus tout. Aucune société n'était vouée à se pérenniser sans ordre, sans discipline, sans limites fixes imposées à chaque citoyen. L'histoire l'avait prouvé, l'anarchisme n'avait jamais mené à autre chose qu'à la perte d'un groupe d'individus. Il n'y avait qu'à revenir plusieurs siècles en arrière pour l'observer, lorsque les sorciers n'avaient pas encore érigé leurs lois et que la société magique n'avait alors aucun contrôle sur celle moldue : les sorciers se faisaient traquer et brûler. Et il fallait bien voir que leurs descendants oubliaient trop souvent cette part sombre de leur histoire, alors même qu'elle était la plus évocatrice quant aux leçons à tirer du passé.

Les sorciers se devaient de maintenir en tout temps l'ordre, la discipline et le contrôle.

Ainsi, la sous-secrétaire d'Etat n'aurait pas pu rêver plus belle promotion que celle de se voir attribuer la direction de Poudlard. Forte de sa nouvelle position d'autorité, le professeur Ombrage avait pris à cœur de mettre en place le maximum de mesures pour redresser l'enseignement laxiste proposé par cette soi-disant « grande » école de sorcellerie. Si l'excellence de cette dernière était tombée en désuétude, Dolores Ombrage était bien décidée à lui redonner sa grandeur d'antan.

Et, en vue des derniers événements venus chambouler la sérénité du monde sorcier, il semblerait que sa nomination de directrice fût tombée à point. Qui de mieux placé qu'elle pour remettre un cadre à des étudiants désorientés par ce qu'ils lisaient dans la Gazette du Sorcier ? Sûrement pas le vieil Albus. Le chaos appelait l'ordre. Et l'ordre, à Poudlard, se traduisait ce jour-ci en quatre mesures.

Les élèves interrogés les lurent sans accrocs – si l'on omettait le bégaiement de la Winchester, qui semblait pourtant bien plus prolixe quand il s'agissait de bavarder avec sa voisine - et aucune question ne vint ensuite perturber le silence instauré dans la salle.

« Splendide », conclut le professeur de Défense Contre les Forces du Mal, constatant avec satisfaction que son autorité était parfaitement installée. « Dans ce cas, je vous laisse recopier ces mesures dans vos cahiers de notes. Tâchez ainsi de les encrer dans votre mémoire. Et pour vérifier que celle-ci soit fonctionnelle, nous reviendront ensuite sur certaines mesures déjà mises en place. »

D'un sourire guilleret, elle observa les élèves de sa classe tremper leur plume dans leur encrier en appréciant le doux son du papier se faisant griffonner. L'absence de tout autre bruit perturbateur nourrit à nouveau sa satisfaction : l'ordre était bel et bien présent.



Hors-RP
Chers Veritaseriens,

Voici la clôture de ce cours, merci à tous les participants !

À bientôt,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
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