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Quelques instants de relâchement # feat Lévine Serger

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Ven 22 Jan 2021 - 23:21
Quelques instants de relâchement
feat Lévine Serger | Mardi 28 novembre 1995
SCHTONG, TAC

SCHTONG, TIC

SCHTONG, TAC


La trotteuse de l’horloge claque au même rythme que le coupe-papier heurte le petit cercle de liège qui sert de mini-cible. Le temps paraît être ralenti alors que le monde s’agite toujours autant d’eux. Comme chaque mardi. Comme à chaque fois qu’il y a des dossiers à rendre. Le mardi est chiant. La bête noire de la semaine. Dans quelques années, il rêve d’avoir son propre dactylo. Un larbin qui rédigera ses putains de dossiers. Il n’aime pas écrire. Alors à la place de regarder ses feuilles et en attendant l’heure de se libérer enfin du bureau, ce petit objet apparenté à un couteau lui sert de passe-temps.

SCHTONG,

SCHTONG,

SCHTONG,
...

« Putain Stan, tu l’envoies encore une fois et je te le lance entre les deux yeux. Tu veux pas partir au lieu de faire tant de bruit ? » Son mouvement se suspend en l’air, son index et son majeur fermé sur la pointe. Un léger sourire se dessine lentement sur les lèvres de l’Auror, amusé et étonné. « Bah alors Cliff, on s’énerve ? » Son petit sarcasme fait grogner doucement son ancien apprenti. Ils ont l’air tous fatigués en ce moment, sur les nerfs, tendus. Ce n’est pas juste le côté dossiers qui leur posent problème. C’est un tout. Un surplus d’affaires plus ou moins importantes, des culs-de-sac sue certaines, des trous noires pour celles qui leur tiennent le plus à cœur.

L’Ukrainien n’est peut-être pas le plus perspicace et le plus délicat dans ses propos, mais il tient à ce petit poussin qu’il a formé et qui suit ses traces. Il se sent fier, Stan, quand il voit Barnes aussi droit dans ses bottes, intégré et investi. Mais il sent aussi qu’il n’est pas dans son assiette en ce moment. Un peu comme eux tous finalement. Lévine a l’air particulièrement dans ses pensées ce soir. Il ne sait pas ce qui se passe sous ses cheveux noirs, mais il le sent. Il a toujours su déceler lorsque son coéquipier n’était pas au top de sa forme. Enfin toujours ou presque, mais c’était du pareil au même. Et là, ce soir, il voit bien que quelque chose ne tourne pas rond. Il n’est pas… il n’a pas… Stanislas n’arrive pas à mettre le mot dessus, mais ça ne va pas.

Alors il se penche sur son dossier, attendant en silence que quelque chose se passe. Il prend la plume pour gratter les lignes dans un silence de plomb. Il ne sait pas combien de temps il met pour enfin refermer le dossier sur son rapport à l’écriture bancale, mais lorsqu’il relève la tête vers l’horloge en face de lui, Cliff a filé, Elnath a déjà rangé à la perfection depuis un temps certain et les bureaux semblent figer hors du temps dans un silence inhabituel. Il ne reste que Lévine et lui dans ce bureau. C’est donc à ça que ressemble une soirée de travail ? Un environnement lugubre et silencieux à gratter du parchemin sans relâche ? Pas étonnant qu’il lâche la majorité du temps.

Pourtant ce soir il n’a pas lâché. Et il est hors de question qu’il parte comme un voleur, las d’une journée de travail trop remplie et la fatigue au bord des yeux pour aller se vautrer dans son lit et retrouver Balthazar. Non ce soir le lézard attendra, il a autre chose de plus important à faire. Il sait que son collègue est silencieux, mais ce soir il a l’impression qu’il n’a pas bougé d’un centimètre depuis des plombes, comme sous l’emprise d’un petrificus infrangible. Ce n’était pas normal.

Alors s’est décidé qu’il s’est levé, a dégagé machinalement quelques objets encombrants du centre de son bureau et a enfilé sa veste. Ce soir il prend les choses en main. Ses pas résonnent étrangement dans leur bureau presque vide alors qu’il se dirige vers le pupitre de son ami. Ses mots-croisés sont posés machinalement sur le côté. Toile de Romain. Par Merlin, qu’est-ce qu’il déteste ces trucs d’intellos incompréhensibles. La tête penchée, il parcourt des yeux les différentes cases, celles remplies et celles manquantes, avant de se saisir de la plume pour compléter le mot restant. « P-E-P-L-U-M, Péplum. » Un sourire satisfait aux lèvres il la repose délicatement en même temps que sa main vient trouver de la même manière l’épaule de son camarade. « Ce soir on sort. »

Ce n’est pas une question. Et avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, Stanislas assoit une fesse sur le bois attenant en souriant. « Avant même que tu dises quoique ce soit : oui, Cliff a enregistré la déposition de Miss Redmond concernant le vol des baguettes de ses fils. Non, Elnath n’a pas terminé le dossier Brandfish mais il doit passer au bureau des catastrophes demain matin. Et oui j’ai fini mon rapport donc non, tu n’as rien à finir ce soir. On sort. » L’auror s’attend déjà à le voir râler, à trouver une excuse pour se défiler. C’est dans ses habitudes à Serger, de trouver les mots justes pour tenter de le faire lâcher l’affaire et partir pour qu’il lui fiche la paix. Il voit bien que parfois il le soûle et qu’il aimerait qu’il lui fiche la paix. Il n’ose pas lui dire que quelque fois ses réactions le blessent lorsqu’il tente maladroitement de faire un pas vers lui. C’est pas le plus intelligent des Aurors, il le sait. Il sait qu’il est incapable de tenir des conversations immenses sur des sujets intéressants et qu’il passe pour le trublion du bureau. Il a l’impression de ne pas arriver au talon de Serger, l’immense Serger, la majorité du temps. Mais ce soir il ne lâchera pas sans avoir eu gain de cause.

Son regard se porte sur ses mains croisés, sur la petite cicatrice qu’il longe son index droit qu’il parcourt du pouce. Sous sa tignasse brune s’emmêle de potentiels arguments à donner. Mais tous sont complètement foireux. « Ça fait longtemps qu’on n’a pas mis les pieds à l’Edelweiss… » C’était leur bar. Le bar des aurors, le bar des soirées de fatigue, le bar pour fêter les enquêtes clôturées. C’était un peu son refuge pour oublier la journée, ne pas ramener quelques horreurs à la maison. « … Enfin, tous les deux, j’veux dire. Ça nous ferait pas d’mal de sortir un peu. Qu’est-ce que t’en penses ? » Après tout il ne veut pas le forcer non plus. Si jamais Lévine décidait de rester au bureau ou de rentrer chez lui il le laisserait faire. Mais au fond de lui il serait déçu. Parce que ce soir il a le sentiment d’avoir besoin de sortir. Mais pas seul. Avec un ami.
Stanislas Ibranovitch
Membre
Stanislas Ibranovitch
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Lun 1 Fév 2021 - 19:15
Quelques instants de relâchements.Lévine & Stanislas.
So I walked into the haze and a million dirty ways. Now I see you lying there like a lie low losing air, air...( Spanish Sahara → Foals ) ••• Il faisait nuit. Le sol était inconfortable. Un carrelage vieilli par le temps, les dalles usées, fissurées par l'humidité. Les bras en croix, ses pupilles reflétaient en ocre le ballet d'un éclairage vétuste, d'une bougie à la cire rabougrit. Un éclairage vacillant faisant grimper les ombres sur la faïence de la salle de bains. Les motifs reptiliens descendaient jusqu'à la sculpture en cuivre du lavabo. Sur sa nuque, ses cheveux collaient. Sur son front, la sueur perlait. Il faisait chaud. Il faisait froid. Ses lèvres étaient sèches, ouvertes convulsivement sur un air lourd, sur une vapeur gonflant le sol de nuages. Ses mains agrippaient le vide, les volutes fantomatiques de tabac par-dessus son nez, gagnant le plafond d'un souffle. Il était haut. Il était bas. La pièce tournait. Comme un bateau-mouche sur le fredonnement macabre d'une comptine étrangère. Un russe sous les montagnes enneigées de ses traumatismes enfouis. De ce claquement de montre dans le silence. De cette pluie en écho dans son océan de sensations. La douleur était partie. Le sang avait séché. En fermant les yeux, il en ressentit une profonde honte. Pourquoi ? Pourquoi ?, résonnait en fond. Pourquoi ? Pourquoi ?, se dit-il encore aujourd'hui.

Le bureau était animé d'une effervescence douce, d'un rush leur faisant gainer les plumes sur le parchemin. Un Mardi loin de ce terrain lui donnant un moment de liberté. Un Mardi de dossiers dans un trou de souris, où les rats quitteraient le navire les uns après les autres. Lévine n'avait pas beaucoup dormi. Il n'était pas un client régulier de Morphée, et ne se trouvait sans doute pas dans ses petits papiers. Un ennemi par insomnie. Le menton dans la paume, il jeta un œil à la porte vitrée de Callaghan. Elle l'avait fait appeler, tôt, avant son départ prévu pour Pré-au-Lard. Le seul instant supportable de sa semaine. Une croix sur le calendrier des mauvais jours. Il en était dispensé, qu'elle lui avait formulé en le mettant dehors. Dispensé. Ça voulait tout dire, et à la fois rien dire. Dispensé. Ça sonnait comme une punition sous le clairon de la délivrance. Une question sans réponse le maintenant dans un état de semi-inactivité depuis plusieurs minutes déjà. Les lèvres pincées d'une amertume non justifiée, il fixait par intermittence d'un regard noir l'écriteau du bureau de sa supérieure, tout en essayant de relire le rapport qu'elle lui avait flanqué contre le torse, avant de lui indiquer sèchement la sortie.

Il savait qu'il aurait dû céder à la tentation de verser quelques gouttes d'arsenic en assaisonnement pour son café. Ou alors, qu'il aurait mieux fallu qu'il fasse taire les bribes de son éducation soignée et précautionneuse, pour éviter un étouffement par brûlure à la blondasse aux talons hauts. Dispensé, râlait-il dans ses sourcils froncés. Dispensé. Connasse, s'achevait toujours son monologue tout en cynisme, avant qu'il ne survole les lignes d'interrogatoires pour les minutes suivantes. Un rituel qui l'avait maintenu éveillé la matinée, puis le déjeuner. Un sandwich triangle au thon entre les dents, il ruminait de ses bouchées lui tordant l'estomac, lui creusant l'organe en gruyère de ses mauvaises manies alimentaires. La mayonnaise bon marché mit à malle son appétit, et il se rabattit sur son désert, laissant choir le pain compact et sa garniture dans la poubelle avec l'emballage. La cuillère recouverte de chocolat se retrouva en drapeau dans une pâtisserie à moitié entamée, qu'il délaissa au profit de la montagne de pochettes cartonnées s'entassant dans le casier des affaires à traiter. Des témoignages inintéressants, surmontés de déductions toutes trouvées.

Trop concentré sur les points à relier et ses tournures de phrases alambiqués, il n'eut pas à reprendre un Stanislas dissipé devant sa charge d'écrits, ou à rire d'un Cliff se retrouvant incapable de s'y plonger totalement de son côté. La pendule le berçait de son cliquetis masquant tout le reste, tous ces bruits parasite lui faisant changer de tempo d'écriture. Il ne décrocha pas un mot de l'après-midi, et ce même lorsqu'il vira sans raisons son fondant au cacao avec les boules de papiers et ses restes de repas. Comme un spectateur hors de son corps, il assista au dénouement de ce Mardi dispensé, en un automate organisant son espace comme à l'accoutumé. L'encrier à droite, à trois centimètres de son porte plume, la tasse à gauche, près du contenant métallique se vidant d'heures en heures, et le journal sous le coude, en appuis, arrêté sur des mots croisés validés du tiers, formant une série de lignes encadrées d'un vert pomme.

Le soleil déclina, et les vingt heures de sa montre le firent soupirer. Changeant de position, sentant sa cuisse s'engourdir, il déplia ses jambes pour les étendre sous la table, jusqu'à frapper le pied de son talon de botte. Le silence le frappa alors, lui faisant redresser le nez de sa phrase par deux fois reprise et effacée. Autour de lui, l'ambiance s'était figée dans un ronronnement de gratte-papier. Des plumes se trempant dans du noir, pour mieux remplir des cases sur une toile vierge. Une bulle reposante lui faisant regretter son envie de sortir lui ayant collé au blouson jusqu'au bruit de ses gargouillements atténuer d'une rasade décaféinée. Stan était là, il n'avait pas prit ses valises en prétextant un empêchement, une urgence toute trouvée. Cliff n'avait pas broyé sa plume dans sa poigne sous l'énervement. Et Elnath restait lui-même. Un roc en pleine tempête, impassible statue prise entre deux feux. Il était presque bien. Ramenant ses chevilles l'une contre l'autre, il soupira de cette atmosphère faisant germer l'espoir d'une sincère camaraderie. Petite pousse fragile qui se retrouva piétiner la seconde suivante. Comme d'habitude. Et à nouveau, l'idéale rêverie se para du satin de l'enfer. Sa joue s'échoua derechef sur ses jointures violacées de ses écarts impulsifs, et ses pensées se firent bourdons à ses oreilles.

Le temps fila, s'étirant en dizaine de minutes, avant qu'il ne sursaute des objets se cognant les uns aux autres. Ses épaules se crispèrent, et il ferma les yeux par appréhension, ajoutant ses doigts contre l’arête de son nez pour empêcher la propagation de sa mauvaise humeur. Les pas s'approchèrent de lui, et machinalement, il replia ses bras sur le rebord de son pupitre, loin de l'assise coutumière de son équipier. D'une attention désintéressée, il fit mine de s'orienter sur les derniers mots lui posant d'apparence des complications, pour ne pas affronter les paroles qui viendraient franchir la bouche de Stanislas. Il y en aurait, assurément. Il y en avait toujours. Du coin de l’œil, il le vit s'emparer de sa plume de rechange, encore neuve donc, pour s'amuser à remplir les cases de son jeu de réflexion. Péplum, énonça-t-il avec fierté, et lui ne vu injustement que la pointe maculée d'encre, et son envie de la lui planter dans le front en représailles pour son intrusion dans son espace vital. Lorsqu'il appuya sa main sur sa chemise, il crut qu'il céderait à sa pulsion, bien qu'à la place, il se tortilla misérablement sur son dossier pour s'extirper comme une anguille.

« Ce soir on sort. », une affirmation qui mit ses neurones en fusions, pour y trouver une parade. Une excuse sortant de sa zone de confort pour surprendre ses potentiels arguments contraires. Prétendre une affaire familiale ne lui donnerait qu'une poignée de secondes, tout au plus. Il voulait retrouver son lit. Ses oreillers. Et ses questions l'empêchant de se reposer. Par dépit, il entrouvrit ses lèvres dans un soupir devant sa démotivation avant même le début du combat. Pourtant, il commença à articuler un :

« Mais... », quand il fut soufflé en plein élan par un torrent d'informations qu'il peina à traiter dans l'ordre, ne s'énervant pas des aises de son collègue, tant son cerveau tria les données avec lenteur. Cliff = Déposition. Elnath = Dossier en cours. Stanislas = Rapport complété. Cette dernière nouvelle lui paru si irréelle qu'il en perdit l'usage de la parole, ses paupières clignant doucement, un peu sonné. Ses possibilités de retraite s'amenuisaient, et à la réflexion, il accorda un point à sa répartie ne contenant aucune faille. Croisant les bras, il fit coulisser son buste vers son condisciple, les traits tendus.

« Et bien cette-fois, tu as pensé à tout, hum ? », fait-il avec réticence, accordant sa totale attention à ses dires, à sa demande, qu'il traita avec minutie, posant dans un coin de son esprit le contre, et de l'autre le pour. Sortir lui ferait du bien. Respirer l'air frais, lui ferait du bien. Boire, lui ferait du bien. Oublier, lui ferait du bien. L'entendre parler pendant des heures, couperait le fil de ses idées noires avant leur émergence. Trop de raisons d'aller dans son sens, pour opposer une résistance poussée, qui ne se manifesta que d'un roulement d'orbite fatigué sous ses propos suivants : Sortir tous les deux ne nous ferait pas de mal. Assurément. Mais refusant de lui donner raison pour autant, il pointa son nez vers le plafond en signe de réflexion. Le temps de vider ses synapses et de faire passer son besoin de nicotine, cette barre lui assommant le front et lui mettant les nerfs en boule.

« D'accord. », capitula-t-il après une trentaine de secondes, plantant ses pupilles dans les siennes, décidé. « Seulement si c'est toi qui paies. », remettant sa mèche sur le dessus de sa tignasse, il se défit de sa posture fière pour se mettre sur ses pieds et faire glisser sa veste sur ses épaules, les alourdissant du poids d'un trois-quarts en cuir. « Et descend de mon bureau s'il te plaît, cette pièce ne manque pas de chaises. », l'écharpe autour du cou, coton d'un noir bleuté, il rangea ses affaires avec application, coinçant le journal dans son tiroir, avec son encrier, ses plumes toutes deux usées à présent, et son dossier finalement terminé après un point décisif, finit sa course dans sa corbeille attitrée, surplombant une dizaine de camarades. La tasse attendrait le lendemain.

« Un verre. », le prévient-il quand ils quittèrent les lieux, en levant son index pour appuyer sa condition. « Un verre et je rentre chez moi. », enfouissant ses mains dans ses poches, il apprécia le peu de salariés déambulant dans l'Atrium à cette heure de la soirée. Beaucoup étaient déjà partis, rentrés dans leur foyer. Mais pas eux. Faisant la queue devant l'une des cheminées occupées de trois dos voûtés par la fatigue et le stress, il posa son regard sur les flammes. Le vert crépitant dans l'âtre. Une couleur l'envoyant déjà dans l'abysse d'un vert, et la danse du jupon d'une fée farceuse.

« Ou deux. », négocia-t-il déjà envers ses propres convictions et termes, se montrant plus souple. Ses doigts caressèrent le carton de son paquet de cigarettes, et l'appel de son addiction le fit taper du pied d'impatience. Ils n'avançaient pas assez vite. Le tube s'extirpa du rembourrage de son manteau, pour se planter entre ses lèvres quémandeuses, qui appuyèrent sur le joint avec fermeté, le temps de pouvoir se mêler au feu à leur tour.

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Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Dim 18 Avr 2021 - 18:37
Quelques instants de relâchement
feat Lévine Serger | Mardi 28 novembre 1995
Pour une fois que tout était prévu, calculé, millimétré. Il était hors de question de le laisser défiler. Hors de question de le laisser là à ruminer. Il lisait aisément la fatigue sur ses traits pâles. La nervosité dans ses doigts qui attendaient avec impatience d’aller jouer avec un tube de nicotine. Depuis combien d’heures il n’avait pas pris de pause clope ? Peut-être agissait-il mentalement en papa poule foireux, mais il était inquiet. Tout était si… compliqué en ce moment. Travailler était compliqué. Réfléchir était compliqué. Parler était compliqué. Comme si une quelconque force tenait toute trace de motivation couchée au fond de son lit. Et ça, il savait d’une certaine manière que c’était le cas pour tout le monde. Il fallait qu’ils sortent.

Tout aurait été plus simple s’il avait réussi à être ouvert avec lui. Il l’était plus souvent que l’inverse d’ailleurs. Mais il ne pouvait tout simplement pas lui sourire et lui lancer un Ça me manque, nos soirées tous les deux. Ça faisait vieux couple. Ça faisait pas pro. Et même si l’embarras de Lévine lui laissait une fatuité non feinte, il ne pouvait tout simplement pas. C’était Lévine. Il n’existait aucun autre argument que celui-là.

« Et bien cette-fois, tu as pensé à tout, hum ? »  Il tirait une certaine fierté de la mise à mal de son collègue. L’auror avait tout prévu pour qu’il n’y ait aucune faille à son plan diabolique. Il le vit rouler des yeux, hésiter, tergiverser. Mais c’est dans un sourire en coin qu’il ne put retenir lorsque l’asiatique accepta sa proposition. Mentalement il s’accorda une danse de la joie qui ne devait en aucun moment transparaître sur son visage. Il en allait de sa crédibilité.

« Seulement si c'est toi qui paies. » Cette fois-ci se fut Stanislas qui roula des yeux en pouffant. « Bon dieu Lev’, t’as un Niffleur dans le porte-monnaie ou quoi ? Mais ok, c’est moi qui paie. » Le sujet était donc entériné, au grand plaisir de l'enquêteur. Au pire il collerait ça en note de frais. C’était pour leur bien être, ça pouvait compter comme indispensable à leur service, non ? Callaghan n’aimerait pas l’idée, et ça, ça lui plaisait carrément. Va pour la note de frais. Il descendit comme un gamin heureux du bureau de son collègue, chassant sa remarque d’un vague geste de la main. C’était qu’un bureau, il n’allait pas le soûler avec ça.

Déjà il entendait Lévine calculer, compter, négocier. Comme d’hab quoi. « Ouais, c’est ça. Un verre, deux verres et on en rediscutera. » Clairement, se limiter à deux verres n’était pas dans ses plans. Finir ivre non plus, d’ailleurs. Simplement se détendre et souffler en bonne compagnie. Le silence qui les entourait pendant qu’ils patientaient tous deux pour sortir du Ministère était relativement agréable, si on omettait les tapotements de pied de l’auror à ses côtés.

Le froid qui le saisit lorsqu’ils mirent les pieds dehors lui extirpa un juron. Clairement, l’hiver allait être rude si novembre se terminait comme ça. Les rues étaient peu animées, ce soir-là. Peut-être les gens avaient-ils trop froid. Peut-être était-il trop tard. Lorsque enfin il poussa la porte du bar, la chaleur lui fit relâcher un soupir de satisfaction. Ils étaient clairement mieux là. Il s’installa sur les hauts tabourets, défaisant son manteau en faisant signe au serveur. « Bon, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Prend ce que tu veux, c’est tonton Stan qui offre. Et ce sera un Aberlour pour moi. »

C’était étrange d’être là, finalement. Presque seuls. Sans les collègues. Sans l’ambiance qu’ils apportaient habituellement. Un instant il ferma les yeux. Il se sentait las, fatigué. Ses avant-bras étaient contractés d’avoir trop écrit. Sa nuque craqua lorsqu’il fit rouler sa tête. Mais il ne parlait pas. Ne savait pas quoi dire. Il flottait autour de lui comme un trop plein et un trop vide contradictoire. Le piano jouait des notes de jazz dans le fond, baignant le pub d’une ambiance calme et détendue qui lui donnait envie de jouer. Il rêvait de jours de repos, de plages d’Irlande, de falaises, de vent et de rien. Juste de rien. Avec Lévine.
Stanislas Ibranovitch
Membre
Stanislas Ibranovitch
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Mar 20 Juil 2021 - 19:26
Quelques instants de relâchements.Lévine & Stanislas.
So I walked into the haze and a million dirty ways. Now I see you lying there like a lie low losing air, air...( Spanish Sahara → Foals ) ••• Lévine s'était laissé surprendre peu de fois dans sa vie. Depuis son évasion des bas quartiers. Depuis qu'il avait déchiré une page de son passé pour la remplacer par une histoire fictive, il chassait l'imprévu, le fuyait pour ne plus être submergé d'émotions fortes. La panique. La terreur. Une joie inconvenante et peu désirée. Une amitié qu'il n'estimait qu'au travers d'un jeu de comédie. Cloué dans son siège, la bouche ouverte sur l'incompréhension d'un manège qui s'était dessiné sous son nez sans qu'il n'en relève l'avancement ou même la préparation, il douta de sa propre capacité d'analyse. Puis de la stupidité de son collègue, qui le cul sur son bureau, l'éberlua d'ingéniosité et de prévision.

En d'autres circonstances, sur une affaire épineuse sur laquelle il se serait mainte fois cassé les dents et l'esprit, il aurait sans doute salué sa prise d'initiative. Il l'en aurait félicité, mettant de côté ses idées reçues sur ses nombreux retards et les conclusions a en tirer sur son comportement. Un fainéant auquel il était inconscient de déléguer la moindre parcelle de responsabilité. Mais aujourd'hui, son sang-froid s'était heurté à un génie créatif. Stanislas l'avait battu à son propre jeu, élucidant les problèmes pouvant entraver sa route. Il avait magistralement exclu Elnath de l'équation. Puis Cliff. Et enfin, lui-même. Et c'est probablement ce qui l'impressionna le plus. De loin.

La bouche de travers, il avait cherché à s'extraire de son piège par pulsion rebelle. Il ne s'était jamais totalement rendu sans opposer la moindre résistance. Mais de mauvaise grâce, dans un soupir théâtral agrémenté d'un roulement d'yeux éloquent, il lui avait concédé sa victoire, niant toute envie de lui aussi, se relaxer dans un endroit familier en une compagnie, qui à l'instant, ne lui paru plus réellement insupportable. Ça aurait été avouer sa fatigue. Sa faiblesse dans un pli de sourcil, dans ses cernes et sa posture lâche. Ça aurait été admettre qu'il était touché qu'il remarque ses petits détails. Qu'il était soulagé de ne pas affronter la solitude pour la soirée. Ou tout au moins, une partie. Il n'était pas prêt à lui montrer ça. Et n'était pas certains de l'être un jour.

Un verre, pas plus était sa condition. Et il était hors de question qu'il dépense le moindre gallion pour récompenser le caprice de son équipier. Ou était-ce le sien ? Pour provoquer un sourire commun. Sans doute un peu des deux. Sa répartie lui arracha une grimace amusée qu'il camoufla derrière son dossier fermé. Celui-ci se retrouva dans son tiroir d'un simple mouvement, finissant de compléter une décision qu'il regrettait déjà en avisant l'air enjoué et les bonds de son équipier.

Le voir aussi vif après une journée aussi difficile le détendit imperceptiblement. Son inconscience bonne enfant le préservait de l'anxiété des dernières semaines. Ou bien était-il simplement un éternel optimiste. Peut-être préférait-il la première option. Ça le rendrait moins compliqué à cerner. L'idéologie corrompait les âmes. Elle leur donnait un but. Un guide. Une idole à sublimer, à cultiver. Rendre le monde meilleur, le détruire, prôner l'extinction, la préservation, sauver, tuer, tout se confondait. Et n'en ressortait que la désillusion. La déception. La conscience d'avoir été aveugle du début à la fin.

Il ne voulait pas de ça pour lui. Qu'il court après des chimères pour finalement s'écraser devant l’implacable réalité. Le mal est le mal. Et il n'existe pas de demi-mesure. Aucune intention n'est totalement blanche. Et le bon n'est vu ainsi que parce que le mal le met en avant. Il aimait voir l'étincelle dans ses yeux. Le voir déambuler naïvement. Être ivre de cette liberté qui le rendait unique. Et rendait le quotidien supportable. Une qualité qui le frappa en plein cœur.

L'Atrium épargna ses nerfs. Les bras croisés, ils patientaient l'un à côté de l'autre. Lui un pied en arrière frappant du talon les dalles de marbre. La clope entre les lèvres, il négociait, remettait en cause les clauses de leur accord, déléguant à son subconscient les conséquences de sa décision. Une fée n'en valait pas deux. Ni trois. Et sa cigarette ne s'en allumerait que mieux à son contact. Le manque le rendait nauséeux. Irritable. Et il n'arrivait pas à se débarrasser du poids sur sa nuque. Une barre le faisant bouger. Les mains dans les poches. Au dehors. Le menton en l'air. Les yeux baissés.

« Ouais, c’est ça. Un verre, deux verres et on en rediscutera. », entendit-il Stan formuler.

Il se retient de lui claquer les côtes puérilement pour le faire taire. Ce qui serait lui donner raison.

« Oh ça va, tais-toi tu veux. », grinça-t-il mollement en optant pour un coup de pointe de botte dans le mollet.

L'employé rabougrit devant eux dans sa robe rapiécée ne leur offrit pas plus de taquineries. A son grand soulagement. S'il existait un domaine où l'Ukrainien était un fervent compétiteur, c'était bien celui-ci. Les flammes léchèrent les extrémités du pantalon du salarié - sans doute un secrétaire au vue de son absence d'écusson -, jusqu'à faire disparaître sa sacoche. Sans un mot, Lévine fit un large pas en avant, recroquevillant ses épaules pour se glisser sous l'arche de la cheminée. Enfant, il avait été terrifié à l'idée d'être brûlé. A nouveau. D'avoir mal et d’en être heureux. Passivement, il passa sa paume sur sa manche gauche, vers son coude retraçant les nervures d'une banale cicatrice. Le vert dansa dans ses pupilles avant qu'il ne s'échappe dans une étincelle.

Il faisait froid. Novembre les forçait toujours à presser l'allure. Ou à sortir une bonne laine pour ne pas attraper un rhume. Décembre était encore plus cruel avec ses cérémonies annuelles et festivités familiales. Une perpétuelle source d'angoisse et de désenchantements. Il en regretta Octobre et ses feuilles mortes. Octobre et ses averses. Octobre et sa chape poétique sur l'empire londonien. Octobre et son spleen morose parant la ville d'un gris égal.

Le bout de sa clope s'illumina dans la nuit, cueillant les étoiles en une pluie de paillettes orangées qui se dispersèrent dans la brise. En écho au juron du brun, Lévine rabattit son col contre ses joues creusées de sa lampée de nicotine. La fumée détendit ses traits, se lovant dans le cocon d'un gel rosissant le bout de son nez. L'expiration en brume tranchant avec la température, il emboîta l'allure de son presque ami, traînant pour admirer les vitrines des boutiques, lorgner sur un menu de brasserie, saisir les écritures manuscrites sur un tableau à craie, s'abreuvant d'une vie imaginaire et idéalisée sortant de son hermétique misanthropie.

Imaginer les élans sentimentaux derrière des mots, des banalités, stimula ses sensations et calma sa sensibilité, lui évitant d'être noyé dans la masse d'informations lorsqu'ils débouchèrent dans la capitale. Le bruit des conversations ne l'étouffa qu'une demie seconde. La circulation et ses klaxons en cacophonie lumineuse ne l'aveuglèrent qu'un clignement. Londres l'avait avalé plus d'une fois dans sa foule, dans son animation. Il s'était perdu dans les néons. Il s'était suspendu aux rires et aux cris sans pouvoir s'en décrocher. Il s'était senti minuscule dans un monde immensément vaste. Écrasé par un bourdonnement perpétuel. Seul dans une bulle de vide trop rempli.

Il n'eut pas besoin de parler. Stanislas n'essaya pas plus que lui. Il lui en fut reconnaissant.

L'Edelweiss s'ouvrit sur un vent chaud qui les fit soupirer de concert. Écrasant son mégot à l'entrée, il s'engouffra à la suite de son binôme, se régalant déjà des picotements sur le bout de ses doigts. La cheminée crépitait dans le fond de la pièce principale, faisant remonter à ses narines une odeur de bois brûlé. Venir ici était une nouvelle découverte. La décoration n'évoluait pas. Elle était figée dans une temporalité qui le rendait nostalgique sans qu'il n'ait besoin de l'avoir connu. Le bois foncé des meubles et la lumière tamisée du lustre reposèrent son crâne après un déferlement d'agressions.

Être ici, c'était rassurant. C'était venir s'asseoir le Mardi après des dossiers. C'était parler du boulot et esquiver les questions personnelles. C'était boire et écouter les anecdotes un peu éméchées de sa supérieure. C'était aussi le confort d'un lit. La chaleur diffuse d'avoir été soutenu face à ses délires et à cette démence qui l'avait fait fuir sans un merci, mais l'assurance de revenir. Une sécurité planant sur ses épaules comme un châle discret, mais constant.  

Il s'installa au comptoir sans batailler pour les faire migrer à une table plus reculée, moins exposée et arracher son insigne de sa veste, qu'il cacha de sa doublure, déjà résolu à abandonner ses fonctions pour la soirée. Un signal qui n'échappa pas à l’œil attentif de Stan qui saisit là l'opportunité de héler le serveur, défaisant son manteau dans un même mouvement. Par mimétisme, il fit de même, ne prenant pas assez d'assurance pour élever ses manches de chemise au-delà de la moitié de ses avant-bras. Pour ne pas trop en montrer.

« Bon, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Prend ce que tu veux, c’est tonton Stan qui offre. Et ce sera un Aberlour pour moi. »

Il hésita quelques secondes sur sa commande, encore honteux de sa nouvelle dépendance.

« Une absinthe. », formula-t-il finalement devant l'air impatient de l'employé qui en était venu à tapoter la pointe de sa plume sur son carnet.

L'ombre passa sur le visage de son voisin. Il l'observa progresser sur ses traits, balayant son enthousiasme. Les paupières closes, il lui sembla soudainement épuisé. Las. Naturel. Loin de cette bonhomie agaçante qu'il pouvait offrir en amuse bouche. Il découvrit une autre facette de cet homme qu'il pouvait dénigrer et apprécier dans un même temps. Un pauvre gars au bout du rouleau. Comme lui. Ce qui le rendit plus humain. Moins héroïque.

Lévine amena le cendrier jusqu'à lui, le paquet cartonné à sa gauche, déjà entrouvert. Il alluma un nouveau tube pour combler le blanc du silence dans un quelque chose de moins embarrassant. Ou à défaut, trouver une alternative pour ne pas crever de malaise avant qu'ils soient servi. Stanislas s'était ouvert à lui. Plus d'une fois, prêt à recevoir une confidence en échange. Chose qu'il ne lui avait jamais accordé. Par peur du jugement. Par crainte de l'abandon. Par égoïsme. Par toutes ses choses qui le faisaient tantôt paraître pour un con excentrique puis impressionnant de courage.

Bercé par le jazz en fond sonore, il tourna son buste vers son collègue après un débat de conscience. Coulissant sur son tabouret, il en fit grincer le pied en plateau.

« Tu sais, je suis conscient que je ne suis pas.. », il se gratta la tempe, ne pouvant totalement supporter de s'exposer autant. « Très ouvert envers toi. Ou que je suis parfois trop dur. »

Il se mordit l'intérieur des joues, regardant partout, sauf son compère. Il se concentra sur les bouteilles en quinconces dans le fond du bar. Pour s'occuper les mains, il reprit une taffe qui gonfla ses poumons.

« Ne m'interrompt pas, c'est déjà assez difficile comme ça. », fit-il en levant l'index, anticipant déjà les railleries ou les questions. Ni l'un ni l'autre n'était envisageable. Pas maintenant qu'il s'était lancé. Et expliquer les raisons de son soudain aveu, ne l'était pas plus.

« Je sais que je te montre rarement de la gentillesse. Ou de la reconnaissance. Alors que... Que tu fais beaucoup. », il inspira, posant finalement sa cigarette pour gratter le comptoir de son ongle, la mine crispée. « Tout ça... », il fit un mouvement de poignet englobant la totalité de la scène. « J'ai jamais connu ça. Pas avant. Alors... », sa moue se déforma en une grimace indécise. « Juste reste. »

Il ramena sa paume contre sa joue, pivotant pour ne montrer que son profil lointain.

« Reste même si je te dis de partir. »

Les verres claquèrent en un point sur sa déclaration. Il roula ses doigts autour du liquide émeraude léchant les rebords lorsqu'il leva le coude pour trinquer. Les lueurs des chandelles fusionnèrent l'ambré en un tourbillon envoûtant à son propre breuvage, allumant en écho les iris d'un ami qu'il osa affronter dans une esquisse timide, encore émue par sa demande incongrue et bouleversé d'en avoir prit conscience.

« C'est à toi de dire à quoi l'on trinque. Tu invites. »

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Sam 4 Sep 2021 - 20:22
Quelques instants de relâchement
feat Lévine Serger | Mardi 28 novembre 1995
Rien n’était jamais gagné quand il s’agissait de trouver un plan sans faille. Il avait à la fois la sensation d’avoir été intelligent – pour une fois – et en même temps d’imposer une idée qui pourrait déplaire à son collègue. Il ne savait jamais sur quel pied danser. Etre trop renfermé et feindre l’ignorance total le rendait malade. Ce n’était pas lui. Il râlait, c’était vrai, souvent d’ailleurs. Mais il ne savait pas faire semblant d’être aigri et de n’en avoir rien à faire de qui que ce soit. En contrepartie, être lui même le mettait parfois dans l’embarras. Trop jovial. Trop bavard. Trop bordélique. Trop borné. Toujours trop et en même temps toujours incapable de faire autrement.

Proposer cette sortie en tête à tête à l’asiatique aurait pu se solder par un échec. Un simple non, ferme et décidé associé à ce regard que lui seul savait maîtriser et peut-être qu’il aurait lâché l’affaire. Parce qu’ils étaient tous tellement au bout d’eux-mêmes qu’il n’avait pas vraiment l’énergie de se battre. Mais pour une fois les choses roulaient, et ça l’arrangeait.

Des deux l’Ukrainien était largement le plus détendu. Ce bar c’était un peu son second chez lui, l’endroit où il pouvait se détendre avant d’aller retrouver le confort de son canapé et s’écrouler en écoutant son vieux gramophone grésiller. C’était aussi plaisant qu’étonnant de voir son collègue faire tomber la veste, remonter même les manches de sa chemise pour se mettre à l’aise. Un peu comme s’il acceptait silencieusement de prendre pour un soir part à son univers.

« Une absinthe. » Alors qu’il faisait rouler sa tête pour se détendre, il se figea un instant, presque choqué. Lentement il pivota son regard, s’accoudant de biais contre le bar pour faire face au jeune homme. Il se serait attendu à autre chose, quelque chose de plus doux, peut-être plus sucré. Comme une guimauve. Oui, c’est ça, une guimauve, comme Lévine. Une carapace dure mais sous laquelle – il en était convaincu – devait se cacher une antre plus agréable à partager.

« Eh bah tu déconnes pas ! Va me falloir plus qu’un whisky pour te rattraper », rit-il avant de se remettre en position, les bras appuyés sur le bois. Il referma ses yeux, un mince sourire aux lèvres. Bientôt ils entendraient leurs verres heurter le comptoir, les glaçons tintant dans leurs boissons et l’alcool brûler délicieusement leur gorge avant de les euphoriser de ses effets. Le brun tapotait du pied sur le barreau de son tabouret au rythme des accords de la contrebasse.

« Tu sais, je suis conscient que je ne suis pas… Très ouvert envers toi. Ou que je suis parfois trop dur. » Entendre Lévine commencer à parler lui fit tourner la tête. Voir son attitude enfantine qui évitait le moindre contact visuel le fit sourire. Ça pour être dur il l’était, parfois. Il gardait encore en mémoire cette demi humiliation devant De Kérimel, à le laisser farfouiller les papiers en lui donnant des ordres à demi-mots comme s’il n’était qu’un idiot débutant. Il s’apprêta à rétorquer lorsqu’un index apparut devant son regard.

« Ne m’interrompt pas, c’est déjà assez difficile comme ça. » L’auror leva alors les mains en signe d’apaisement dans un petit rire qu’il contint difficilement. Mais sagement il croisa les bras, se laissant envelopper dans son propre silence. Il parlait habituellement pour deux, il était temps de laisser un peu la main.

« Je sais que je te montre rarement de la gentillesse. Ou de la reconnaissance. Alors que… Que tu fais beaucoup. » Au fond de lui il sentit comme une boule étrange l’étreindre. Chaleureuse, douloureuse, inhabituelle. On ne lui avait jamais dit que ce qu’il faisait pouvait représenter beaucoup pour quelqu’un. Il avait grandi dans le pas assez ou mal. Perpétuellement comparé à son frère, aux voisins, un tout un chacun qui pourrait représenter même illusoirement ce que lui ne pourrait jamais atteindre. L’entendre de la bouche de son collègue donnait une toute autre saveur à ce simple mot.

« Tout ça… J’ai jamais connu ça. Pas avant. Alors…. Juste reste. » Dans d’autres circonstances il en aurait eut les larmes aux yeux. Peut-être que s’il avait attendu que leurs verres soient vidés l’auror aurait vu l’effet de ses mots directement sur son visage. Un sourire se forma sur ses lèvres, à la fois gêné et teinté d’une tendresse qu’il ne cessait presque jamais d’éprouver pour Serger. Même si parfois il le prenait pour un con arrogant. « Reste même si je te dis de partir. »

Stanislas ne savait pas trop quoi répondre, pris au dépourvu. Il le connaissait, ce gaillard qui voulait se donner des airs de colosse mais semblait aussi méchant qu’un terre-neuve. Le voir aussi ouvert, presque fragile, et ce sans même une seule substance pour l’y aider, il n’était pas prêt. Alors il attrapa simplement son verre et le choqua contre celui de son collègue, répondant à son léger sourire grimaçant par le sien, beaucoup plus franc et grand.

« Moi je dis qu’on trinque à nous. Parce que ça fait des piges qu’on se supportes et qu’il est hors de question que j’aille nulle part. Pas sans toi. Et puis on se débarrasse pas d’un Ibranovitch aussi facilement. »

C’était sa manière de répondre à cette déclaration inattendue, pour le moment. Il porta l’ambre de son whisky à ses lèvres et en savourant une légère lampée avant de le reposer. Ses doigts le firent tourner, laissant du temps à ses méninges de tourner les mots pour qu’ils prennent le sens qu’il voulait leur donner.

« C’est vrai que parfois je suis un peu relou, à râler ou gueuler pour un rien. » Il laissa son regard se perdre sur les vaguelettes qui prenaient forme lentement. « Je sais qu’on me prend souvent pour un con parce que j’ai pas ta logique imparable, le talent d’Elnath pour les rapports et la force tranquille de Cliff. » Il ne parvenait même pas à leur trouver des défauts, à ces gaillards qui constituaient son équipe.

« Parfois c’est dur de faire genre que je m’en fous royalement et que cette position me plaît, parce que je fais de mon mieux. Et je sais que vous le savez. Je sais que tu me prends pas juste pour un con. » Il passa la main dans ses cheveux, les emmêlant d’avantage par son mouvement d’avant en arrière. Il ne savait pas totalement comment exprimer le fond même des choses, sans pour passer pour un faible sentimental.

« Mais quoiqu’il arrive je sais qu’on forme une équipe et que si je suis dans la merde vous serez là. » Stan risqua une œillade sur son collègue. C’était à son tour d’être le timide. « Je sais que tu seras là, même si tu fais le gars solitaire. »

Quelques mots lui brûlaient les lèvres, qu’il ne savait pas s’il devait sortir ou nonÉ. tait-ce véritablement le bon moment, le bon endroit ? Il avait l’air d’un jeune adolescent qui doutait des phrases pour flirter avec sa dulcinée. Profondément pathétique. Il était un homme, nom d’un Brossdur !

« T’es plus qu’un collègue Lev’. T’as été un camarade, un apprenti en même temps que moi. T’es un coéquipier, un binôme. Un ami. » Il cherchait ses mots, ponctuant sa recherche de petits gestes de main. « T’es un frère. Alors bien sûr que je reste. »
Stanislas Ibranovitch
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Mer 29 Juin 2022 - 20:05
Quelques instants de relâchements.Lévine & Stanislas.
So I walked into the haze and a million dirty ways. Now I see you lying there like a lie low losing air, air...( Spanish Sahara → Foals ) ••• L'absinthe aidant, Lévine rassembla son courage, la gorge asséchée de sa piètre résolution. Dans le cocon rassurant de leur tête-à-tête, isolée des murs froids et antisociaux du ministère, il saisit l'opportunité pour exprimer ce qui le taraudait depuis des jours. Ou des semaines, il ne savait plus réellement. Si cela s'étendait au plus loin dans leur relation, il n'en avait pris conscience que récemment, de la même manière que l'on retrouve un vieux recueil de photos et que l'on est empreint de nostalgie. Il s'était retrouvé étreint par une sensation similaire, installé les coudes sur le comptoir, dans une atmosphère familière et unique. Dans une impression de déjà-vu, il eut la constante intuition d'être bloqué dans une boucle qui ne s'était jamais présentée à lui auparavant. Quand tout cela était-il devenu si naturel que la simple remise en question de leur proximité n'était plus un poids ou un événement dérangeant dans son environnement ?

Au début de leur collaboration, une entente entre leurs tempéraments opposés avait été rejetées avant même d'être débuté. Fort de ses a priori sur l'entêtement commun à tous les représentants ayant un blason de lion, il s'était cantonné à ce qu'il connaissait de leur réputation : Ils composaient une élite d’empotés aux plans douteux. Il avait fait de leurs heures de tris aux archives une corvée, un passage obligé qu'il attendait à reculons, sans se soucier d'avoir condamné Stanislas sans jugement préalable. Il l'avait enfermé dans une case, de laquelle il ressortait à peine.

Pourtant, il s'était habitué. À lui, à ses éclats de voix, à son rire trop fort, à sa mauvaise humeur, à ses retards, à ses prises de notes manquant toujours de détails, à ses petites choses qui formaient le tout de sa personnalité compliquée. Il avait fait d'un rejet une routine, comme on accepte finalement de voir le soleil se lever sans le craindre, ou que l'on consent à dormir en dépit des cauchemars. Leur binôme était né sans qu'il ne s'en aperçoive, tissant un lien étriqué entre leurs deux esprits. Une amitié dont il visualisait à présent la pleine mesure, tandis qu'il analysait leur relation dans son ensemble. Jamais il ne lui avait failli, ni ne l'avait trahi. Était-ce mût par cette peur qu'il avait refusé catégoriquement de le voir tel qu'il était ?

Gais, gentil, obligeant, généreux, travailleur et courageux ? Il avait fait son affaire de transformer ses qualités en défauts insurmontables pour cultiver cette colère factice qui le gardait éloigné de lui. À l'abri de l'attachement et la sympathie qu'il pourrait nourrir à son égard. Cette-même empathie qui le pousserait à chercher son approbation, son attention et pire, son temps. Il exigerait son regard pour exister et des moments pour ne souffrir de sa solitude. Une part de lui, plus douce sans doute, avait décidé pour deux de préserver son collègue de ses travers et de ses vices, le pensant incapable de les comprendre. Qui l'aurait pu, alors que lui-même peinait à s'en accommoder ? L'autre, plus mauvaise, désirait infliger souffrance et douleur à son hôte, en punition ou simple envie sadique. Lui, n'accordait aucune répulsion à cette part plus malsaine, qui le maintenait isolé de tout rapport social.

Jusqu'à il y a peu, il s'en serait acquitté. Il aurait continué à suivre cette ruse de n'entretenir que le mauvais. Pour autant, faisant suite à un enchaînement de rencontres, il se retrouvait mis au pied du mur, à voir pour la première fois de sa vie l'extérieur de sa bulle. Tout autour de lui existait un monde où les couleurs étaient plus vives et où les émotions se trouvaient moins abstraites et extrêmes. Il entendait le jazz, dont ses oreilles n'avaient souvenir de l'avoir un jour apprécié.

Il respirait l'odeur de l'alcool de son verre, ses récepteurs en détaillant chaque nuance. Les effluves des cigarettes se mêlèrent à l'aura parfumée de son voisin, et tout cela, lui sembla plus vivants, grignotant jusqu'à chaque espace disponible.

Son cœur battait et il eut envie qu'il continue. Sans être aidé par une substance, il associa ce soudain changement à Stanislas et à la situation.

Suite à une inspiration, il verbalisa sa reconnaissance aussi maladroitement qu'un texte qu'il n'aurait pas écrit à l'avance et répété des heures durant pour en ôter fautes et tournures enfantines. Incapable d'affronter son regard au risque d'en être trop déstabilisé, ce qui aurait pour conséquence de mettre un terme à son bref entrain, il joua des doigts sur son verre fébrilement, expulsant son anxiété dans ce simple geste mécanique. Ainsi, il échappa à la mine surprise que provoqua sa soudaine extraversion, qui aurait, au mieux, était une excuse suffisante pour se retirer.

Reste, fut le seul message qu'il voulut mettre en avant, puisqu'il fut la sincère expression de sa peur la plus profonde : D'être abandonné.

Quand enfin, le jeune homme s'arrêta, il se tourna sur son tabouret pour bloquer sa boisson entre eux et trinquer, ce à quoi, docilement, son ami répondit. Dans un sourire grimaçant, il trempa ses lèvres dans la liqueur verte.

« Moi je dis qu’on trinque à nous. Parce que ça fait des piges qu’on se supporte et qu’il est hors de question que j’aille nulle part. Pas sans toi. Et puis on se débarrasse pas d’un Ibranovitch aussi facilement. », proposa son camarade en levant le coude à son tour.

« Et c'est bien dommage. », rétorqua-t-il dans un haussement d'épaules désabusé. Pourtant, son ton ne suivit pas sa gestuelle, insufflant un brin d'humour tendre sous sa langue.

Le liquide coula dans sa bouche, nappant la chaire de ses joues, qu'il parvint à faire rosir aux pommettes après sa déglutition. Une vague de chaleur descendit dans son œsophage, laissant une trace de son passage jusqu'à ses orteils. Un bien-être l'envahit doucement, mettant en pause les soucis et les pensées parasites. Il reconnut là le même miracle qui était parvenu à éteindre la surcharge de ses nerfs sur le chemin de traverse. Si le caractère addictif l'effleura, l'inquiétude de tomber dans une consommation excessive ne le traversa qu'à peine une seconde. De l'index, il repoussa le contenant, élan habillement le serveur pour qu'il le remplisse à nouveau.

« C’est vrai que parfois je suis un peu relou, à râler ou gueuler pour un rien. », fit soudainement son équipier, l'air perdu dans l'ambre de son whisky.

Lévine s'appuya du coude, entièrement orienté sur le profil de l'Ukrainien.

« Je sais qu’on me prend souvent pour un con parce que j’ai pas ta logique imparable, le talent d’Elnath pour les rapports et la force tranquille de Cliff. », continua-t-il, et l'asiatique jugea qu'il ne devait pas l'interrompre.

Plus modéré, il reprit sa commande dont il n'arracha qu'une gorgée, opinant légèrement du chef pour appuyer les réflexions de son acolyte. Lui aussi, souvent, avait préféré ne garder que cette image qu'il avait d'Ibranovitch. C'était plus aisé de lui attitrer le rôle de l'idiot, plutôt que reconnaître ses talents, ce qui, en débouchée narcissique, revenait à corroborer la théorie stipulant qu'il n'était aucunement sans défauts dans son travail. Seule chose pour laquelle il se reconnaissait doué et compétent. Incapable de revenir sur les avantages de deux de ses collègues, il avait délégué ses insécurités sur celui qu'il avait choisi comme étant le plus stupide.

« Parfois c’est dur de faire genre que je m’en fous royalement et que cette position me plaît, parce que je fais de mon mieux. Et je sais que vous le savez. Je sais que tu me prends pas juste pour un con. »

Sans pour autant faire marcher son empathie pour appréhender la blessure que tout cela pourrait lui causer. Il tritura nerveusement le tissu de son pantalon, puis prit une lampée, la gorge sèche. Il souhaita répondre qu'il était désolé d'avoir été l'instigateur de leur dynamique d'équipe, mais quelque chose le bloqua ; la fierté.

« Mais quoiqu’il arrive je sais qu’on forme une équipe et que si je suis dans la merde vous serez là. », son binôme ne se formalisa pas de son silence et enchaîna. « Je sais que tu seras là, même si tu fais le gars solitaire. »

Aurait-il la force nécessaire pour ne pas fuir ? Pourrait-il tenir la même promesse qu'il imposait à Stanislas ? N'ayant eu que peu de repères stables à suivre depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait, il s'était construit en prenant des bribes chez les uns, assemblant le tout comme un puzzle, où il fallait parfois forcer sur les pièces pour qu'elles s'emboîtent. Il s'était façonné une identité en se basant sur son expérience, ses traumatismes, et ce qu'il pouvait bien glaner dans les attitudes extérieures. Sa mère était polie, alors, il avait pris cela. Monsieur Serger était servant, donc, il essayait de tendre la main à son tour. Son père était violent, en hérédité, il l'était souvent. Ses anciens camarades avaient servi à combler ses lacunes comportementales résolvant de son manque de cadre saint durant l'enfance. Les professeurs avaient servi de modèles à sa construction difficile et aléatoire. S'il était distant, c'était aussi pour palier à cette éventualité ; pour ne pas être indispensable.

Il se réfugia dans son verre, le finissant d'une traite, pour en regarder le fond vide, la tête un peu plus légère.

« T’es plus qu’un collègue Lev’. T’as été un camarade, un apprenti en même temps que moi. T’es un coéquipier, un binôme. Un ami. »

Il releva la nuque brusquement, bondissant sur son siège pour dévisager son vis-à-vis. L'entendre le dire fut comme un électrochoc et il demeura statufié, fixé, le souffle bloqué dans la poitrine. La réciprocité était une première. Et quelque part, il en fut aussi touché que terrifié.

« T’es un frère. Alors bien sûr que je reste. »

Un frère. C'est ce qui le réveilla, et en proie à l'agitation, il appela une nouvelle tournée, qu'il avala aussi vite que la première. Relié au cercle familial, ce dont il avait été dépourvu jusqu'à sa préadolescence, le terme le dérouta, autant qu'il lui donna la soudaine, et heureusement répressible, pulsion de l'étreindre avec force. Ses lèvres tremblèrent et firent naître un sourire qu'il eut du mal à contenir. Les yeux brillants, il se plaça de profil, le dos courbé et la joue dans la paume, pour camoufler un peu de son émotion. L'absinthe à mi-hauteur, il leva le coude pour n'en prendre qu'une partie.

« Je sais pas... On déteste son frère une fois sur deux ? », rétorqua-t-il finalement dans un souffle, qu'il prononça dans un demi ricanement. « Si c'est le cas, je trouve qu'on est plutôt dans la norme alors. »

Joueur et un brin poussé par l'ivresse, il bascula de côté pour cogner son épaule contre celle de Stanislas.

« T'es à la traîne partenaire. », et comme pour illustrer son propos, il fit se heurter leurs deux verres. Revenant sur sa position initiale avec aisance, il bougea le contenant d'avant en arrière, un brin narquois. « On est pas encore assez ivre pour tout ça. »

Et il but cul sec.

X

Sur son dixième ou douzième verre, Lévine passa une main sur son front, épongeant une fine pellicule de sueur qui s'était formée sur sa peau. Les bouffées de chaleur avaient été remplacées par un confort flottant, qui ne le quittait plus vraiment. Les doigts agiles malgré son alcoolémie, il défit son nœud de cravate, qu'il jugea superflue, puis, déboutonna sa chemise à la clavicule. Ses manches se relèvent à leur tour, dévoilant montres et cicatrices. Loin de s'en soucier, il se décoiffa en fouillant ses cheveux sous le coup d'un regain d'énergie. La clope au bec, il ne la tira que pour prendre une gorgée. Le dos appuyé contre le comptoir, il se tourna vers la scène où les musiciens continuaient sur un tempo lent, jouant de la cymbale pour donner du corps à la contrebasse.

« J'ai jamais été trop jazz. Petit, j'ai pas eu trop l'droit d'écouter de la musique. Et chez mes parents, c'était plutôt piano et classique, t'vois ? », mâcha-t-il un peu, faisant tomber un peu de cendre sur son pantalon.

« Mais c'est pas si mal, en fait. C'est calme et ça bouge en même temps. J'sais pas. », il ne chercha pas à développer plus, à court de mot. « C'est cool. »

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