Cho et ses faux-semblants, pour elle, c'était comme faire du patin sur le lac sombre a la tombé des première neige sur une glace beaucoup trop fragile pour supporter son poids. Face à ce dernier, elle sentait comme si les rôles avaient été inversé. Il y a un peu moins d'un an, elle s'y était noyée, sans s'en rendre compte. Prisonnière des eaux obscures, elle était prise au piège par les algues marines. Elle n'est pourtant pas partie sans laisser aucun indice. Elle savait que son sauveur avait trouvé où elle était. Elle avait foi et elle patientait dans sa stase. Elle avait eu raison, car en moins d'une heure, il l'avait retrouvé, briser ses liens et l'avait emporté à la surface pour prendre sa première respiration depuis longtemps. Sauvé de la noyade, elle fut accueillie par un sourire rassurant et à la fois désolé alors qu'ils nagèrent tout deux vers le rivage. C'était à son tour aujourd'hui, se sauver les autres de la noyade...Mais elle n'était pas comme lui.
Elle n'était pas comme lui. Elle essayait fébrilement de patiner sur la glace fragile pour aller chercher les âmes pourfendues par le destin. Ce n'étaient pas leurs choix non plus de s'être retrouvé en plein milieu, sur les eaux obscur. Tout comme lui, elle ne pouvait pas les observer sur le rivage et faire face à son impuissance face à la situation. Elle devait essayer. C'était trop cruel, trop égoïste. Un pied après l'autre, elle se rendait compte à quel point cette glace était fragile. Elle craquait sous ses pieds, mais elle n'était plus aussi légère qu'elle l'était autrefois. Au cours de son chemin, les ombres de ses démons venaient s'ajouter sur ses épaules. Ils l'avaient rattrapé et pourtant, elle avait toujours été rapide sur un balai. Pourquoi maintenant ?
" Parce que tu es faible contre l'adversité ma petite. Que veux-tu faire face aux puissances qui s'opposent devant toi ? N'as-tu pas entendu ce qu'il t'a dit ? N'as tu pas encore compris à quel point tu seras toujours faible ? Aucun d'entre vous ne pourrez rien contre le destin qui s'annonce devant vous. Pas en ne sacrifiant pas une partie de ce que tu es. Combattre le Mal par le mal, mais tu ne gagneras pas, car tu aurais des remords à faire ce sacrifice. Ce respect futile envers les enseignements de ceux qui se crois plus intelligent, plus expérimenté que toi. Ton éducation de lâche, de passivité qui te pousse à faire comme les autres faces au sentiment d'injustice que tu éprouve... Pauvre petite fille, pleine de bon sentiment...Tu n'impacteras personne avec de belles paroles sans y croire toi-même."
Elle sentait le premier craquement, la première fissure sous son pied a son esprit qui s'alourdit, mais elle continue. Elle s'inspire de ses Muses. Ils disent faux. Elle y croit, elle crois avec force qu'elle peu agir à son échelle, qu'elle peu avancée en tendant son bras au autre, qu'ils le saisissent et qu'elle les attire avec elle sur le rivage. Elle s'en éloigne, ignorant sa voix, mais c'était les sous-estimé. Une autre s'ajouta, murmurant à son oreille.
" Tu es une hypocrite Cho, et la pire qui soit. Qui crois-tu trompé avec tes faux-semblants ? Toi peut-être ? Ne nous fais pas rire. Personne n'y croit, pas un seul instant et c'est pour cette raison que cela ne marche pas. Tu es fausse et plus les jours passe, plus tu fais preuve de la même hypocrisie que tes parents te poussent à tenir. Tu as hérité de leurs lâchetés, tu n'es bonne qu'à te cacher dans une grotte en attendant que l'orage passe. Courber l'échine face aux horreurs de ton histoire. Les chiens n'ont jamais fait des chats gamins. Ta logique académique calquée sur le moindre point de vue subjectif des auteurs que tu lis. Changeant au créer du vent comme une girouette, incapable de prendre une position. Tu es faite pour garder une pathétique neutralité. "
La glace céda sous son pieds qui s’immergea brutalement dans l'eau gelé la transperçant de milles et une aiguille qui ne faisait que de rentrer et sortir de sa chaire jusqu'à ce que dans un réflexe, elle l'en extirpe. Elle fit volte face, tournant le dos aux personnes qu'elle souhaitait aider pour constater qu'il n'y avait plus que de l'eau entre elle et le rivage. Elle était beaucoup trop loin pour reculer, mais...elle c'était elle même prise au piège.
" Tu va couler gamine. C'est inévitable. Tu sais que nous avons raison...Tu sais qu'il a raison, qu'ils ont tous raison. Admets-le et laisse, toi aller. Retourne dans ses eaux profondes et prie à ce qu'il vienne te retrouver... Ou plutôt que TU le retrouve. Il viendra te chercher, t'accueillir les bras ouverts. Il n'y aura que la paix, que l'amour, tu feras partie à nouveau du tout. Tu auras la connaissance ultime et tu ne seras plus jamais seul. En attendant, tant que tu te débattras, tu ne trouvera que la souffrance, qu'un manque de cette partie de toi qui t'as été arrachée. Ton Innocence. Tu retrouveras tout ça, à condition que tu l'admets et que tu te laisses couler. On peut te montrer le chemin, mais nous n'avons pas le pouvoir le faire à ta place. Alors... Coule. "
Non, elle refuse de se laisser couler. La voix qui hurle en elle depuis des mois rugit, chassant ses voix la harcelant dans son cœur, la perturbant sur son chemin. Ce n'est pourtant qu'une question de temps pour qu'elles reviennent. C'est le reste de cette plateforme gelé qui s'effondre sous ses pieds pour la plonger dans un bain de lame. Au milieu de Son Lac Noir, elle s'accroche au bord de l'eau gelée. Ainsi, elle a choisi une vie de souffrance et de torture au lieu de renoncer.
Sur le rivage du lac noir, elle s'était perdue dans le temps. Il était bientôt vingt-heure, et elle n'avait pas encore daigné se présenter au repas dans la grande salle. Elle n'était nulle par ailleurs qu'ici. Les mots de Sessho l'avaient ébranlé. Elle c'était retrouvé face a a son reflet, au fondement de ses propre peur qui lui ont éclaté en plein visage. Les genoux blottit contre son menton, parfois, elle y enfonçait son visage et cachait son visage par honte, par peur de voir la réalité en face et d'y cacher ses larmes silencieuses. Elle était perdue, encore une fois et elle n'en pouvait plus. Elle était trop fragile, trop pure, trop innocente pour affronter la dure réalité du monde.
Si perdu que de repenser à ses heures tendres, ses heures qui autrefois la faisaient rire et sourire la faisait davantage souffrir comme une douce prise de poison qui montrait leur vrai visage à partir de maintenant ne laissant que le regret et culpabilité d'y avoir cru.
Une journée comme tant d’autres venait de se dérouler, Liam s’était retrouvé plongé dans des ouvrages sur une mystérieuse maison hantée moldu où même des sorciers curieux n’avaient pas pu expliquer certains phénomènes qui s’y étaient produits. Du sang provenant de nulle part, des portes fermées à clef qui se déverrouillait d’elle-même, des voix telles des notes des chants se mélangeaient aux vents qui parcouraient les pièces quand sans raisons les fenêtres claquaient d’elles-mêmes… C’était un endroit apparemment effrayant… Pétrifiant… Et Liam mourrait d’envie d’y aller ! Comme un gamin devant un livre d’images, le Serdaigle s’était installé dans un coin éloigné du parc avec un nombre incalculable d’ouvrages à propos de cette étrangeté de manoir. Il n’avait pas pu voir le temps passer, et sans crier gare, la lune commença à pointer le bout de son rayon, rappelant à Liam qu’il était l’heure de remplir son estomac qui commençait lui aussi qu’il était l’heure de se rassasier.
« Bordel de merde, faut vraiment que je m’achète une putain de montre moi ! » Râla le jeune homme avant de ramasser ses affaires.
Un petit tour rapide aux dortoirs était de mise, car Liam portait bien trop d’ouvrages pour les amener avec lui dans la grande-salle. Une fois dans le dortoir qui lui était dédié, le garçon déposa le tout sur son lit, sans vraiment prendre le temps de ranger – Désordonné lui ? Absolument pas… - le Serdaigle se dirigea alors rapidement vers là où son estomac l’amenait, et y trouva un groupe d’ami avec lequel il appréciait de rester. À la vue de retardataires, les adolescents se mirent à rire très amusé et très peu surpris de le voir ainsi débarquer.
« Laisse-nous deviner, un autre mystère qui t’a pris toute la journée ? » Rigola un garçon blond. « Moi au moins je m’intéresse à autre chose qu’aux fesses de ma voisine mon pote. » Répondit Liam très rapidement.
La table riait alors aux éclats, tandis que le blondinet se grattait l’arrière de la tête, ne trouvant pas de contre argument à ce qu’il venait de se prendre en pleine face – Au grand plaisir de Liam qui avait encore cloué un bec – Le repas commença donc naturellement, tandis que Liam observait de temps à autre la grande porte d’entrée, ainsi que les différentes places de la table des aigles… Un air préoccupé s’afficha peu à peu sur son visage au rythme du temps qui passait…
« Un problème mon vieux ? » Demanda un garçon Serdaigle en face de l’animagus. « T’inquiète mec, je réfléchissais. Tu sais ? Ce que l’autre-là ne fait jamais. » Répondit Liam en montrant le même blondinet que précédemment, un sourire mesquin au coin des lèvres.
Ce dernier grogna un peu alors que le reste du groupe riaient aux éclats encore une fois. Certes notre animagus ne savait pas mentir, mais cacher le pourquoi il était si songeur, c’était autre chose… Oui, il réfléchissait… Mais à une chose bien précise qui commença à sincèrement lui torturer l’esprit... À tel point que le garçon se leva d’un bond, le visage légèrement froncé en direction de la grande porte d’entrée.
« Je reviens les gars, au pire, m'attendais pas. » « Évite de te faire prendre au-delà du couvre-feu. » Ria l’un de ses camarades « Tu me connais. » Répondit Liam un petit sourire en coin.
L’adolescent n’était pas le plus respectueux des règles, mais ça, seuls certains de ses camarades le savaient tellement il arrivait à être discret… Il faut dire que niveau discrétion, les pattes de félins étaient bien pratique, et l’animagus savait parfaitement s’en servir !
Sans vraiment se retourner, ni prendre le temps de saluer tout le monde, Liam sortit rapidement de la salle sans pour autant se faire remarquer – détestant bien trop cela – avant de se diriger vers le hall d’entrée, puis le parc. La lune commençait à être de plus en plus haute, et vu ce qu’il cherchait, cela prendrait plus de temps à Liam de courir et regarder en tant qu’humain qu’en tant que félin. Alors, sans trop réfléchir des heures et des heures, l’animagus se transforma. Une panthère nébuleuse apparue alors, avec un corps athlétique rayé et des grosses pattes velues puissantes. Durant un bref instant, Liam ferma ses yeux de chats, et laissa son instinct animal prendre possession de lui. La légère brise glaciale d'hiver avait désormais une couleur, une odeur… Certains bruits inaudibles étaient maintenant perceptibles… Liam se concentrait, il cherchait quelque chose de bien particulier… Un parfum… Un parfum bien précis qui au bout de quelques secondes sembla lui venir au creux de son museau, faisant rouvrir les yeux perçant de l’animal. C’était léger, mais c’était déjà une piste, et l’animagus décida de la suivre.
Rapidement, en galopant, le félin se dirigea vers le lac noir, utilisant sa vision nocturne pour analyser le paysage à mesure que sa vitesse augmentée…. Quand soudain, elle était là ! Sa cible… Celle qu’il n’avait pas vu se pointer au repas, celle que son instinct disait qu’elle n’allait pas bien… Oui… Elle se trouvait là, en boule, comme une enfant dans un coin qui venait de se faire gronder pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait. La panthère s’approcha doucement alors, donnant un coup de museau dans le coude de la jeune fille avant que Liam ne reprenne son apparence humaine. Le garçon légèrement accroupi à côté de son amie, avait la tête légèrement penchée sur le côté et observait l’asiatique quelques instants avant de lâcher un long soupir.
« Ok… Je vois… »
Liam se redressa alors, et vint s’asseoir sur les fesses devant Cho, ses jambes en tailleur, mais sans que ses genoux ne touchent pas le sol, le bras posaient sur ces derniers, lui permettant de se caler en joignant ses doigts entre eux.
La menace ne cessait d'oppresser la jeune fille. Il a suffi d'une aiguille bien aiguiser pour éclater le nuage lourd et chargée de son esprit. Elle ne voulait pas revenir sur ce qu'elle avait osé dire à Sessho mais cette voix, cette menace ne faisait que de lui renvoyer ce souvenir en pleine face. Elle n'avait pas les épaules. La femme en noir ne pouvait en revanche pas nier qu'elle se débattait comme une lionne, mais que son culot et sa précipitation ne la ferait que de s'approcher de ses bras. Ses doigts au ongle crochue et décharné l'attendait, il n'attendait qu'elle pour resserrer son emprise sur elle. Cette étreinte n'aurait rien de réconfortant mais elle serais définitivement comme dans une vierge de fer. D'après elle, elle ne pouvait pas lui échapper et elle sentait bien qu'elle devrait y aller un moment ou a un autre. Ça la terrifiait de devoir faire face à tout ça. Elle serait seule, elle était la seule capable de la voir, de l'entendre et de la sentir. Enfin...Ça, c'est ce qu'elle s'imaginait jusque-là. Cho avait oublié un détail important.
Elles sont belle, les parole de la jeune fille avec ses beau discours d'amitié, de fraternité et tout ce qui pouvait s'en suivre, mais elle, elle resta totalement aveugle sur cette vérité. Quelle était cette vérité ? Ou plutôt ce détail qu'elle avait osé oublier dans l'équation ? Sa muse bien évidemment. Cette force, ses ultimes tentatives de remonter le mur duquel elle avait chuté. S'il y avait bien une personne qui la comprenait, c'était bien elle. Elle savait qu'il avait traversé une chose très semblable à elle, mais elle se demandait si, a lui aussi, les bases de ses codes existentiels, c'était effondré sous ses pieds. Elle voulait se dire qu'elle devait les remettre à plus tard, elle voulait le rejoindre, lui montrer qu'elle était capable de sortir seule du néant. Elle voulait être comme lui. Elle voulait réussir à surmonter sa souffrance...Mais ce n'était pas qu'une question de ça. Non, ça ne l'était pas. Elle ne parvenait pas à gravir plus haut, car lorsqu'elle jeta un œil vers le fond du gouffre, elle voyait sa silouhette dans les ténébre a côté de cette femme au voile noire. Il était là, Cédric, il était à peine visible, à peine dessiné, mais elle reconnaîtrait le son de sa voix entre mille.
" Ne me laisse pas seule, ne m'oublie pas, toi non plus..."
Son timbre, anormalement implorant lui fendait le cœur... Avancé signifiait l'oublier ? Oui. En montant les parois, elle s'en éloignait indéniablement. En avançant sur son propre chemin elle lui retirait sa seule compagnie. Lui, il ne pouvait plus avancer. On lui avait arraché cette chance. Elle pouvait sentir la femme voiler sourire sous son tissus d'ombre. Pourquoi est-ce qu'elle était là ? Pourquoi voulait-elle la hanter à ce point ? Si elle restait là, accrochée a sa parole, elle ne pourrait pas faire ce qu'elle à le devoir de faire pour lui. Lui rendre justice. Ce n'est pas avec lui, au fond de son trou qu'elle va pouvoir combattre...Alors pourquoi hésite-t-elle autant ?
Cho redressa son visage dans un très léger sursaut. Elle sortait de son monde illusoire de fantôme et de monstre prête à la dévorer au moindre de ses pas. Quelque chose dans la réalité l'avait effleuré et lorsqu'elle baissa ses yeux vers son coude pour voir la source de ce contacte. Cette petite panthère, cette toute petite panthère avait arraché son air triste pour un sourire lumineux. Son cœur lourd s'est allégé si subitement, que les projections de ses sentiments n'avais laissé que le souvenir d'un cauchemar qui se faisait très vite oublier. Son sourire, bien que bref voulant dire beaucoup pour cette petite muse observatrice. Elle s'était perdue dans le temps. Cela ne ressemblait pas décemment pas à la nouvelle préfète de faire des écarts aussi lourds sur sa routine. Elle n'en avait pas conscience jusqu'à être très difficile à dire si elle savait qu'elle était à une heure du couvre-feu. Ce sourire était cependant d'une très courte durée, tout comme cette sensation de légèreté passagère. La douleur de la réalité reprenant peu à peu sa place dans le même rythme que sa muse reprenait forme humaine.
Il n'était pas là par hasard. Son cœur avait reçu une caresse douce-amer à le voir, car la honte commençait à prendre peu à peu possession de cette lumière surgissant en haut de son gouffre pour lui rappeler qu'en grimpant, elle était sur la bonne voie. La seule qui devait exister. C'était si simple avec lui, car elle savait à quel point il la comprenait. Elle ne savait cependant pas s'il se rendait compte des dommages à côté que cela avait engendré sur elle. Elle continuait de sourire, son sourire n'avait rien d'une façade, elle était sincèrement heureuse de le savoir auprès d'elle. Il avait cette présence si puissante que c'était comme le barreau d'une échelle qui c'était placé sous ses pieds. Un temps ou elle pouvait prendre le temps de se reposer dans son ascension. Mais lorsqu'il brisa le silence, un nouveau conflit était survenu.
« Ok… Je vois… »
Elle quitta son visage pour regarder le sol durant le temps où il prit un peu du siens pour s'asseoir en face d'elle. Son sourire était toujours là, mais il était retourné à une façade qu'il ne pouvait pas croire. Ses yeux rétrécissent par ses larmes incontrôlées, son regard honteux, encore embrumé par la personnification de ses démons et de ses peurs. Pour lui, tout ça n'avait aucun secret. Elle se mit à faire semblant de jouer avec un brin d'herbe sur le sol, mais ce n'était qu'un geste trahissant davantage sa nervosité. Elle ne voulait pas qu'il la voie au trente-sixième dessous. Elle se l'était promis et juré en le prenant dans ses bras sur le quai de la voie 9/3. Elle aurait voulu lui faire croire que tout, c'était finit pendant les vacances d'été et lui montrer ô combien elle était aussi forte que lui. Les événements n'ont pas joué en sa faveur.
« Aller, raconte, qu’est-ce qui s’est passé ? »
Elle agita négativement la tête en amplifiant un faux sourire censé le rassurer et lui faire comprendre qu'il se trompait. Mais ses yeux ne trompaient personne, ce sourire rassurant était un sourire tristement géré par la loi du silence.
" Ah...Même à lui, tu vas lui mentir. C'est que tu as compris les mécanisme de la machine..."
D'un seul coup, elle perdit son sourire en soupirant. Elle avait fait tomber son masque au son de la voix qui avait empoigné son coeur dans sa poitrine. Elle ne pouvait pas lui mentir, et même si son mal-être grimpait d'un cran a se montrer aussi faible face a lui.
- J'essai...
Murmurme-t-elle alors que sa gorge est serrée par la difficulté de l'aveu qu'elle s'apprête a révéler.
- J'essaie d'être aussi forte que toi. J'essaie... Comme toi d'être un exemple à suivre...
Elle dirigeait alors son regard vers son blason de préfète. Oui, elle était un exemple à suivre dans un sens, mais elle ne s'en sentait nullement digne. Devait-elle croire que c'était une véritable récompense ? Ou juste une marque qui prouvais à quel point elle avait agit en brave petit mouton jusque-là.
-..Mais je ne sais même plus quel exemple je dois montrer au final...
Elle redressa doucement son regard vers Liam pour y dévoiler toutes ses peurs et son impuissance intégrale.
- J'essaie d'être là, j'essaie de guider les autres avec moi depuis ce qui s'est passé pour Halloween...J'expose tous les contre-arguments que je peux...Mais je sens au fond de moi que ce ne sont que des mots. Je veux rétablir l'équilibre pour ceux qui ont été présents pour moi l'année dernière...Mais...
Ses doigts tremblotent autour du brin d'herbe qu'elle caressait du bout de ses doigts alors qu'elle quitta son ami du regard pour retourner vers le seul.
-...C'est comme hurler au cœur d'une tempête violente. Je hurle au plus fort que je peux, mais personne ne m'entend car le vent...est beaucoup trop puissant et on ne peut rien faire contre ça. Qu'on le veuille ou non, il emportera tout sur son passage...
Il l’observait, silencieusement, sans bouger, écoutant des aveux aussi déchirants que peu étonnants car oui… Il la connaissait, et avait l’impression qu’au fil de ces années qui se succédaient à ses côtés, son âme arrivait à entendre celle de son amie qui semblait autant crier à l’aide que se taire dans un soupir. Liam avait la sensation de la comprendre d’un regard, comme si la simple vue de son sourire qui s’effaçait de par les paroles qu’elle prononçait, lui permettait de voir cette tristesse, ce conflit interne qui était littéralement en train de la bouffer de l’intérieur. Le Serdaigle ignorait ce qui avait pu se passer, mais il était persuadé qu’un certain événement avait fait déborder un vase déjà bien remplit, et ne comptait pas laisser cet océan noyer cette jeune fille à laquelle il tenait bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer… Alors, plongeant au fond à la recherche de la main de l’asiatique, Liam comptait bien la ramener à la surface, ne serait-ce que pour lui faire respirer un peu d’air, et ainsi lui permettre de remonter le rivage petit à petit…
« Ok… Je vois… »
Désormais sous sa forme humaine, assis dans cette herbe commençant à s’humidifier de par la nuit qui tombait, Liam chercha doucement dans sa poche un paquet de cigarette entamé. Sachant parfaitement que la jeune fille en face de lui ne cautionnait pas totalement cette addiction - Encore heureux qu’elle n’était pas au courant pour le reste – Mais le garçon en avait besoin, sentant une longue conversation nécessaire arrivée, et lui permettant de rester calme, et de ne pas avoir envie de tuer la personne responsable de l’état de son amie… Se doutant qu’il y avait un facteur humain dans ce désastre.
« Cho… Ne dis pas ce genre de choses, je te les déjà dit que je n’étais pas un exemple, et certainement pas fort, nous ne sommes pas comparables pour une bonne raison : Je suis un je m’enfoutiste alors que tu ne peux t’empêcher de t’occuper des autres. Je suis donc tout l’inverse de ce que tu voudrais être n’est-ce pas ? »
Approchant la cigarette de sa bouche entourée d’une certaine barbe de plusieurs jours, cause d’une flemme monumentale du Serdaigle, ce dernier plongea sa main dans son pantalon afin d’y récupérer un briquet et d'allumer le bout de sa clope. Aspirant le tabac, une première fois, avant de la relâcher dans l'air rafraîchit, il installa ainsi un silence avant de poursuivre ses explications. Il ne voulait pas la laisser comme ça, il aurait voulu la prendre dans ses bras pour la consoler… Mais ce n’était pas ce dont elle avait besoin… Non... Il lui fallait la conseiller, lui faire prendre conscience d’une chose pourtant évidente pour lui, mais bien trop loin de la nature de Cho pour être évidente pour elle. Liam n’avait pas le droit à l’erreur, et il profita de ce silence qui s’installait pour réfléchir aux mots à employer. Certes, son cerveau était une turbine qui marchait sans arrêt, mais les relations humaines étaient compliquées… Bien trop nuancées et peu concrètes pour un chercheur comme le Serdaigle… Néanmoins, avec elle, c'était différent ! Il avait envie de faire des efforts… - Même si clairement, il se forçait nullement – Alors, après avoir mûrement réfléchi, recrachant de la fumée blanche vers ce ciel bleuté qui commençait à s’étoiler, Liam tourna à nouveau son regard vers la jeune fille.
« Je crois te l’avoir déjà dit Cho… Mais je vais te le redire… Avant de penser aux autres penses à toi s’il te plaît… Tu souhaites être un exemple, être une conseillère, peut-être même un guide, alors que tu es encore en train de te construire toi-même. Crois-tu qu’un phare inachevé peut guider un navire ? Je ne pense pas personnellement… Chaque chose en son temps Cho. Prends le temps de te trouver toi, de te poser, de réfléchir, de te construire… Et ensuite, et seulement, ensuite, tu pourras partager ton expérience, tes idées, ta façon de voir le présent et l’avenir. Fais les choses dans l’ordre Cho, une marche après l’autre pour éviter de se péter la gueule royalement. »
Oui bon… Liam n’était pas une personne fine, c’était bien connu, et pourtant avec elle, il prenait quelques pincettes… Parce-que justement, c’était elle… Alors aspirant une nouvelle latte de sa cigarette qui lui laissait un goût agréablement cendré dans la gorge, le Serdaigle observait sa camarade, ses moindres gestes, ses moindres mimiques… Il ne la quittait pas des yeux et pourtant, cela ne paraissait pas du tout comme oppressant… Mais plutôt doux… Fraternel… Protecteur…