Quand les oiseaux tombent de leurs nids."Les sentiments nous poussent parfois a faire des choses que nous ne comprenons pas toujours, mais alors quand la magie s’emmêle il est souvent question de merveilles." ( Spirited away → Joe Hisaishi )
Une journée comme toute les autres dans une ambiance de plus en plus étrange. Intangible, Cho n'arrivait pas a comprendre comme la présence des Auror arrivait a la plonger dans un aussi fort sentiment d'angoisse. Peut-être avait-elle peur d'être interrogé elle aussi, juste parce qu'elle connaissait beaucoup de monde ? Pour elle, il était évident que son absence a cette soirée qu'elle passerait au travers des mailles du filet. Ses incertitudes, tout ce qu'elle pouvait éprouvé ses derniers temps l'empêchait pourtant de se contenter de cette simplicité. De temps a autres, elle entendait que c'était le tour de tel, ou tel élèves de passer entre les mains des agents du ministère. Elle avait toujours un pincement au cœur a chaque fois qu'elle entendait le nom d'une de ses connaissance ou même de ses amis. Elle l'avait compris, cette soirée n'avait été évidente pour personne. Elle se faisait toujours du soucis pour les plus sensible d'entre-eux. Qui voudrait parler d'un événement traumatisant ? Pas elle, certainement pas elle.
Après le repas du midi, Cho c'était rendu a l'heure a son cours de potion. Le professeur Rogue n'avait l'habitude d'aimer les retardataire et bien qu'elle faisait partie de ceux qui faisait tout son possible pour ne pas le rendre plus acerbe qu'il était déjà. Jusque là, elle n'avait pas trop attiré ses remarque cinglante, c'est une chose que peu d'élève pouvait se vanter. A défaut d'être aimable, il la laissait au moins tranquille. Elle c'était installer a son plan de travail en observant un peu ses camarade tout en déballant ses affaires. Elle offrait quelques sourire au passage, des sourire peu sincère, mais personne a ses yeux ne méritait pas une petite attention tel qu'un simple sourire. Ses yeux s'accroche cependant a une place vide, qui habituellement ne l'était pas. Ses yeux semble se plonger dans une absence pensive et peu a peu, c'est son sourire qui s’efface. Cette place, elle la connait bien. Lui non plus n'était pas du genre a arriver en retard au cours de Monsieur Rogue. Ses résultats dans cette matière était parlant également de son implication en potion. Cho fut rapidement reprise par la voix de son professeur nous invitant très rapidement a nous mettre au travail. Cho déglutit légèrement et tâche de rester concentrer sur le cours qui s'annonce.
Elle avait passé le reste de l'après-midi a balbutiner son regard entre l'heure, ses livres et ses parchemins. Son esprit n'était pas aux études, mais elle le devait pourtant. Elle se faisait beaucoup de soucis pour Sessho Shinmen. Son absentéisme ne voulait dire qu'une seule chose et elle avait mal au cœur a l'idée de l'imaginer replonger dans les événement d'Halloween. Il avait été au centre de toute cet affaire et bien que Cho ne c'était contenter que des bruit de couloir, lui plus que tout les autres. Elle faisait pourtant tout son possible pour rester concentrer et a défaut d'y arriver, elle faisait semblant. Elle n'aimait pas faire semblant. Force pourtant de constaté qu'elle le faisait quotidiennement. Perdrait-elle sa nature ? Une fois les cours terminés, Cho c'était précipité dans la tour de Serdaigle mais lorsqu'elle ouvrit la porte, elle surpris deux de ses camarade en pleine discussion. Surprise elle même, les trois fille s'observait dans le silence, et puis finalement, l'une d'entre elle sourit a la jeune asiatique.
- Cho ! Tu nous a fichue une de ses trouille !
- Oh – Euh...Excusez-moi, je ne voulais pas vous interrompre.
Timidement, la jeune fille affiche un sourire tout aussi confus qu'il est crispée mais son regard dérive rapidement de ses deux amis pour balayer le reste de leurs salle commune.
- Mais non, ne t'en fait pas ! On parlait justement d'un compte de Beedle le barde que j'ai lu la semaine dernière, tu veux te joindre a nous ?
Le visage de Cho blanchit très légèrement a deux choses. La première, l'absence de Sessho dans la salle commune et la seconde, elle déteste refuser une invitation venant de ses amis surtout qu'elle allait encore prendre se prétexte pour s'inquiéter d'avantage a son sujet. Elle réfute d'un sourire gênée, le regard fuyant.
- Euhm...Désolée les fille je-euh. Non, pas cette fois. Excusez-moi je-..J'ai oublié quelque chose dans la salle d'étude.
- La salle d'étude Mais Cho-..
- A-A plus tard !
Elle laisse ses deux amis se regardé dans l’incompréhension totale. Elle, elle avait déjà quitté la salle commune pour descendre a nouveau les étages sans oublié de murmurer un tout petit "désolée..." A l'intention de ses filles qui ne l'entendrais jamais. D'un pas rapide sans pour autant paraître affolée ni pressée, Cho se rend au sixième étage. Elle savait que l'une des plus grande passion de son camarade était la musique. Elle espérait l'y voir libérer son être d'une de ses radieuse mélodie au piano qu'elle écouterais quelques instant au coin de la porte avant de le laisser seule a sa créativité. Devant les porte, lorsqu'elle s'y présenta elle n'y trouva qu'une autre de ses camarade de Gryffondor qui jouait du violon. La silhouette de Cho la surpris également au point d'avoir fait glisser son chevalet vers une fausse note.
- ..Cho ? C'est pas souvent qu'on te vois par ici !
- Euh- N-non en effet...
Un nouveau sourire timide et très pincée s'affiche au coin de ses lèvres, le regard baisser quelques instant avant de le redresser tout de même pour vérifier qu'il n'était pas présent dans les environs.
- Tiens, le temps que t'es là, tu veux pas me dire ce que tu pense de mon dernier morceau ? C'est mon père qui m'a donné la partition cet été ! J'aimerais savoir ce que tu en pense, tu veux bien ?
La gorge de Cho se serre légèrement et son regard deviens un peu triste. Elle ne parviens plus a sourire face au rejet qu'elle enchaîne les un après les autres.
- Euh..Je-je ne peu pas je-..Excuse-moi, je t'écouterais une autre fois, j'ai quelque chose de prévue pour tout de suite...
- Hein ? Mais tu-..
Elle se détourne très rapidement de la salle de musique, pinçant ses lèvres l'une entre elle profondément désolée avec l'impression qu'elle passe pour une folle a faire des allée retour de la sorte sans se décider d'une place ou resté. Le pire restait a venir, puisque sa prochaine destination n'était rien d'autre que la grande salle. A nouveau, la jeune fille y entre et se dirige vers sa propre table non sans en observer les occupants du moment. Pas de Sessho. Victime de sa popularité, c’est un nouveau groupe d'élève qui l'interpelle.
- Ah Cho ! Tu viens prendre un thé avec nous ? On a tout juste commencé !
- Non Merci.
Contrairement au fois précédente, son ton était légèrement plus ferme. Cette fermeté n'était pas destiné au groupe d'élève qui venait de l'invité, mais plutôt envers elle même. A force de refusé, Cho s'en voulait, mais elle devait retrouver son camarade. Elle était aller beaucoup trop loin dans sa démarche pour s'arrêter maintenant. Cette réaction laissa un froid de quelques instant, puis a des regard entre eux étonné et un peu inquiet. Pendant ce temps, Cho avait pincé ses lèvres close d'une rare froideur et détermination en se saisissant de petite viennoiserie au centre de la table.
- Mh, Tout va bien Cho ?
- Oui oui...
Une réponse assez traînante, comme si elle était concentré a enroulé son ensemble de pâtisserie dans une serviette en tissus avec soin. Perplexe, ses camarade laisse un nouveau silence avant de se faire a nouveau rompre par la même voix féminine.
- T'es sûre ?
La jeune asiatique range alors le tout dans son sac, puis se munit d'un sourire a leurs égard. Une fois de plus, elle ne se voulait que rassurante.
-Certaine, j'ai juste envie de goûter dehors pour aujourd'hui.
-Tu veux qu'on vienne avec toi ? Ça pourrait être sympa de se prendre un petit goûté dehors...même si il fait froid.
Elle se détourna très rapidement d'eux en les saluant d'un signe de main, son sourire rassurant devenant tendue.
- Non merci ! A plus tard !
La voila a nouveau repartie, fuyant aussi vite que possible. Cette fois, il n'y avait plus que deux autres options. Soit il était encore en plein interrogatoire, soit il était en extérieur. Cho espérait a sa seconde théorie de tout son cœur.
Le parc de Poudlard est un endroit très vaste et pendant qu'elle l’arpentait à sa recherche, elle se dit qu'elle pourrait également aller le chercher sur le terrain de Quiddich mais cette pensé fut bien rapidement avorté. Ses yeux le rencontre enfin, levant un point sur son cœur un court moment. Elle était soulagé qu'il se soit sortie de cet interrogatoire.
Elle n'avance pas plus loin ses pieds s'enracinant dans le sol. Pourquoi hésiter autant après avoir cavaler dans tout le château pour le trouver ? Parce que Cho. Prise au cœur pour ce qu'il devait traverser en ce moment dans un mutisme qu'elle partage avec lui. Prise a la gorge par le remord d'avoir préféré s'enfermer seule dans son dortoir pour se laisser déborder par sa propre tristesse, sa peine plutôt que de s'être rendu a cette soirée. Il avait été là pour elle. Il a du bien se rendre compte qu'il y avait quelque chose entre elle et Cédric pour avoir été aussi présent a ses côté. Elle avait été bien égoïste ce soir là car si il y avait un moment où elle aurait pu lui venir en aide, c'était ce soir là.
Était-ce vraiment convenable d'aller a ses côté alors que le pire était passé ? N'était-ce pas hypocrite de resurgir après coup ? Pouvait-elle cependant le laisser une nouvelle fois a cause de son propre mal-être face a la situation ? Est-ce qu'elle ne devrait plutôt pas prendre son courage a deux main et continuer ? Elle n'a jamais su ce qu'il avait vécu ce soir là, mais elle a le sentiment qu'elle a bien faillit perdre a nouveau quelqu'un qui est cher a son cœur. Cette pensé lui relève les yeux. Cho sort alors délicatement sa baguette qu'elle dirige vers le ciel, dans la direction ou le regard de Sessho se perdait dans l'infinie de la mer de nuage grisâtre de l'hiver écossais. " Avis" Dit-elle ensuite tout bas après avoir effectuer un geste souple de sa baguette.
Trois petit rossignol bleus au cou blanc s'échappe alors de sa baguette dans un gazouillis mélodieux a quelques mètres du jeune homme. Ils tourne en rond dans un vols joueur et gracieux. Leurs délicat balai donne comme la forme d'une fine couronne de plume virevoltant gracieusement au vent en perdant peu a peu leurs altitude. Les Rossignols semble vouloir attirer le regard de l'héritier japonais jusqu’à faire du surplace devant son regard, un peu comme si ils veulent jouer autour de lui. L'un des petit oiseau mélodieux quitte sa formation pour gazouiller proche de l'oreille de Sessho quelques instant, avant de retourner auprès de ses frère qui chante désormais tous en chœur devant ses yeux rien que pour lui.
Pendant se temps, Cho c'était installé a ses côté en tailleurs. Elle avait prix soin d'installer entre eux les petites gourmandise qu'elle avait été cherché dans la grande salle pour cette occasion. Elle sourit un peu en perdant son regard sur le spectacle des oiseau dont elle était responsable. En réalité, c'était quelque chose qu'elle faisait pour elle même au bord du lac noire pour transformer ses idée noire en merveille. Le pouvoir des sentiment était quelque chose de magique, et dans ses souvenir, ses petits amis a plume n'avait jamais aussi bien danser que depuis le moment ou il dansait pour les beau yeux perdu de Sessho.
Dans son dos, la porte claqua. Le son se répercuta dans le couloir, dans sa boîte crânienne. Une explosion qui fissura les murs, qui fit chanceler les bougeoirs, les flammes tamisées d'une après-midi avancée. Le loquet se verrouilla, un grincement se faisant miroir de ses sourcils froncés, de ses paupières plissées de remords, d'incertitudes brûlant ses doigts sur son uniforme. La chaire de son index était à vif, arrachée par ses tics nerveux, rongée par un saut dans le temps, dans une mer saturée de sel et de larmes. Sa gorge lui faisait mal. Comme bloquée par une enclume de nerf à vif, de sentiments remontant à la surface de son stoïcisme éducatif. Il voulait pleurer. Mais ses globes demeuraient parfaitement secs, le raillant de son incapacité à détendre la laisse de ses émotions. C'était ironique. D'une qualité nécessaire dans son pays, il était parvenu à l'implanter dans un contexte propice à son exagération. À la mise en lumière de ses lacunes. Ne rien montrer, c'était l'assurance de ne rien voir. De ne rien comprendre.
L'amertume à même la peau, en plaie sanglante, il sentit la douleur s'apaiser, déclenchant ses récepteurs de bien-être éphémère. Le soulagement étreignit son estomac, qui se retourna dans une nausée presque masochiste, sous ses injures intérieures. Il était un idiot. Un idiot égoïste. Les regrets se logèrent contre ses lèvres en punition pour ses aveux à demi-mot, pour cette vérité qu'il avait choisi de taire consciemment, sans parvenir à peser le pour et le contre dans une analyse spectatrice. Il n'avait pu s'y résoudre. Et pour ça, la simple vision de sa main malmenée par ses ongles sous le couvert de sa manche, ne lui apporta pas le moindre réconfort.
Le silence se fit dans le corridor. Une allée principale dépeuplée de ses occupants. Tous devaient être en cours. Lui, dispensé pour les heures à venir, était exempté d'un retour en classe remarqué, qui ne ferait qu'accentuer son malaise. Il n'aurait pas à affronter les regards, les questions, les mots qu'il n'était pas certains de vouloir retenir. La mine tordue par une petite consolation, il quitta le seuil du bureau de l'inquisitrice, pour flâner à l'étage, son ombre s'étalant sur les arches dans un faible rayon de soleil. Dehors, la lumière s'était fait plus vive. Et les feuilles pétillaient de leur couleur orangée. En passant près d'une salle, il assista par l'interstice d'une entrée entrouverte, à une démonstration d'un changement en verre à pied catastrophique d'un jeune deuxième année. Sous l'apparition des poils de son chat faisant office de support, il déclencha l'hilarité générale. La nostalgie fit glisser les coins de sa bouche en un sourire doux, tendre dans cet âge qui lui sembla d'un coup si lointain.
Avalant les marches, la paume sur la rembarre de pierre, Sessho traîna des talons jusqu'au sixième étage, rajustant son sac sur son épaule d'une attention distraite. Les pensées hagardes, encore sonnées de son entrevue, il se laissa guider par son envie de s'exprimer au travers de la caresse des touches d'ivoire sous la pulpe de ses doigts. Peut-être y verrait-il un violon nacré pour l'accompagner ? Peut-être aurait-il l'occasion de se poser près des rideaux, la cyme de ses cheveux contre la vitre, sous l'exotique sonorité d'une trompette américaine ? Ou bien, par un heureux hasard, se placer en artiste contemplatif devant l'habilité d'un pinceau sur une toile vierge de toute colère d'une amie s'éveillant à son optimisme sincère ? Une part de lui souhaita y trouver tout, et rien à la fois. Rester seul dans sa mélancolie, ou s'y entraîner dans une occupation passive. En franchissant la frontière de son sésame, il accueillit les notes maladroites d'une musicienne débutante, au liseré rouge et or sur sa cravate. À son entrée, elle se figea sur sa double croche, dans un Ré strident. La montée finale aboutissant au paroxysme de sa composition, sans doute.
« Tu ne pouvais pas frapper ? », lui demanda-t-elle en reposant l'archet contre sa hanche, le nez parsemé de tâches de rousseurs retroussé dans une moue gênée, les pommettes rosissant de son reproche voilé.
« Je suis désolé. Je pensais que… », commença-t-il à plaider, en inclinant le menton vers le piano au cache abaissé. Imposant. Remplissant le vaste espace jusqu'au haut plafond. Terrifiant. Fascinant. L'instrument lui sembla inaccessible. Et en répulsion instinctive, il arrêta de l'observer. Il ne voulait parler. Cette simple conclusion dissipa tous ses doutes. Pas de fraîcheur lunaire dans une conversation muette. Pas de Nouvelle-Orléans et son jazz envoûtant. Pas de pinceaux voguant en un tourbillon coloré. Et finalement, c'était peut-être tout aussi bien.
« Rien. », choisit-il de formuler en redressant ses iris sur sa silhouette dégingandée. « Je suis désolé de t'avoir interrompu. », sa nuque se courba faiblement en avant, en même temps que sa voix sur ces excuses plates. « Je te laisse continuer de t'entraîner. », tâtonnant avec empressement, il chercha la poignée pour s'échapper.
Comme un poisson hors de l'eau, il haleta de cette soudaine bouffée d'angoisse. Il la connaissait. Elle venait parfois aux heures tardives de la nuit sous la forme d'une forme sans contours précis, d'un monstre brumeux le frappant de sa paralysie, du reflet argenté de ses dents dans le noir. La terreur nocturne le soumettait à son aléa, à ses insomnies bouffant ses yeux de cernes blanchissant sa peau d'albâtre. Le miroir lui renvoyait chaque matin les dégâts de son déni, de son refus obstiné à ne pas affronter les gouttes sanglantes sur un scalpel dans ses draps. La sueur dans le cou, il l'essuya en faisant craquer ses vertèbres endolories par sa posture rigide. Inspirant à grand coup, il reprit le contrôle sur ses tremblements, sur ce débordement qui redevint aussi rectiligne qu'un lac sans la moindre fluctuation.
Bifurquant sur la droite, Sessho contourna les salles qu'il était habitué à côtoyer, pour reprendre son chemin en sens inverse. La chaleur de l'adrénaline l'appela au rez-de-chaussée, et il franchit les portes principales en enjambées régulières et pressées. Le ciel était chargé d'humidité. Plus tard, il pleuvrait certainement. Un bleu gris s'étendant sur le château. Comme un océan tumultueux dans un champ de nuages de coton. Par delà ces agglomérat monochromes, des éclaircies percèrent sur les branches à demies-nues, sur l'herbe jaunie par la saison, et dans les nids des oiseaux. Leur chant bourdonna à ses oreilles, lui faisant accélérer l'allure jusqu'à un chêne fermement enraciné dans la terre. Tout en haut, il y voyait une Buse Variable battant des plumes contre la brise. La vie suivait son cours. Le monde évoluait. Et lui, avait l'impression de faire du surplace.
Ses jambes s'arquèrent en tailleur pour qu'il appuie ses omoplates contre le tronc. La mousse se mêlait à la boue, diffusant un parfum de sol fraîchement retourné. La même que chez lui, dans les jardins fleuris. Les cils débordant sur les homologues, il ramena finalement ses genoux près de sa poitrine, le buste fléchit en avant, pour les entourer de ses bras. Contorsionné à s'en faire mal aux côtes, il se focalisa sur l'horizon, sur ces formes indiscernables léchant les hauteurs des toits des tours. Les tuiles accrochaient les parcelles de lumière, illuminant les pointes d'acier de billes solaires. Le brouhaha naturel le transporta sur la terrasse semi couverte de sa demeure natale. Quelque part dans ses narines, il pouvait imaginer l'arôme des cerisiers, se lovant dans les feuilles de thé sur sa langue. Sa mère lui manquait. Elle et ses délicates attentions. Son frère lui manquait. Lui et leurs parties de shogi dans le grand salon. Son père lui manquait. Malgré son ignorance glaciale et ses regards noirs sur sa magnanimité trop laxiste.
La lettre tenait toujours entre ses livres. Peut-être n'était-il plus si sûr des termes choisis sur le parchemin. Ils méritaient de savoir. Mais la honte de perdre toute dignité devant sa faiblesse lui fit songer au contraire. Sa mère s'inquiéterait. Et c'était précisément ce qu'il souhaitait éviter.
Mettant un terme à son incessant débat, le bleu roi d'un rossignol s'amena devant sa vision, le faisant cligner des yeux de surprise. À son vol se joignit un compère, au col blanc tout aussi bien dessiné que le précédent. Des jumeaux identiques, auquel un triplé prêta la voix dans un chant qui fit grimper un frisson conquit sur ses avants-bras. Ses lèvres se soulevèrent d'une esquisse timide, tandis qu'autour de sa tête venaient tourner les volatiles avec ferveur dans une formation rangée. L'un deux survola l'extrémité de son oreille, récoltant un soupir rieur du japonais. L'instant magique le ramena à une seconde de son enfance dorée, dans les bras d'une couverture, observant la danse d'oiseaux de papier pour le coucher. Des merles gazouillant le bec ouvert sur un son silencieux.
« J'aime beaucoup les oiseaux. », confessa-t-il à sa camarade, une fois qu'elle fut assise à ses côtés, dans sa position première. Ne détournant son attention de la parade des Muscicapidae que pour joindre une seconde ses pupilles voilées d'un semblant d'émerveillement à ceux de la chinoise.
« Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère faisait voler des merles en origami pour que je puisse trouver le sommeil. », insistant sur sa souplesse, il apposa son menton dans le pli de son coude, suivant les tours des plumes enchantées.
« Elle me disait toujours que ces volatiles représentaient son animal totem. », avec un sourire faisant s'abaisser l'amande de son regard, il amena son ongle sur sa joue pour la gratter. « Et j'y crois. »
Dépliant ses jambes devant lui, il les étira pour faire cesser la douleur dans ses rotules, pour finalement adopter une posture similaire à Cho, les mains jointes au centre de ses genoux, l'air perdu.
« À son décès, j'ai assisté au vol d'un merle en plein hiver. »
(c) AMIANTE
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
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Un enfant perdu qui fond en larme
Jeu 18 Fév 2021 - 8:19
Quand les oiseaux tombent de leurs nids."Les sentiments nous poussent parfois a faire des choses que nous ne comprenons pas toujours, mais alors quand la magie s’emmêle il est souvent question de merveilles." ( Spirited away → Joe Hisaishi )
Cho observait elle aussi ses oiseaux qu'elle avait fait naître pour sortir son camarade de ses idée obscure. Elle ne savait pas ce qu'il pouvait traversé et elle ne pense pas que d'en avoir la véritable conscience lui permettrai d'avantage de faire plus qu'elle n'était capable de faire. Un interrogatoire par la brigade des Auror lorsque l'ont est victime d'un événement ne pouvait être que douloureux pour elle. Elle n'avait pas cette conscience de le savoir aussi fragilisé cependant. Elle ne pouvait pas le savoir car elle n'était pas présente, elle ne savait rien. Si elle avait su que quelque chose se serait passé...est-ce qu'elle y serait allé pour autant ? Elle ne le savait pas non plus. Elle culpabilisait. Autant par sa décision passé que par son hypothétique lâcheté de ne pas avoir la réponse a cette question. Pourtant, sans savoir pourquoi ni comment elle sentait que son camarade asiatique souffrait. Elle ne saurait ni dire pourquoi, ni dire comment mais c'est l'ensemble de ses organes interne qui se sert en elle quand elle le regarde. Elle ne pouvait que de se souvenir de ses moment ou il avait été a ses côté pendant qu'elle pleurait toute les larmes de son corps. Sessho, n'avait pas eu besoin de précision, il savait que son cœur avait été brisé. Pas par le garçon qu'elle aimé mais par une force intangible qu'elle même ne pouvait pas déterminé. Le noir complet, tout comme maintenant. Cho sentait son ami souffrir de quelque chose qu'elle ne pouvait percevoir. Tout comme elle. Lorsqu'il sourit a son enchantement, le regard de Cho c'était légèrement illuminé mais aussi remise un peu en confiance. Un petite chaleur se prend dans son corps, c'est doux et agréable.
« J'aime beaucoup les oiseaux. »
Cho qui avait gardé ses yeux vers la fin du spectacle. Peu a peu, les oiseaux s'efface a leurs regard pour repartir a leurs nature originel, les flux de leurs monde. Il y avait un peu de curiosité dans son regard mais un doux sourire timide se dessine sur ses lèvres. Un signe qu'elle était à son écoute, mais aussi heureuse qu'il est pu laisser un peu aller ses pensé sur quelque chose qu'il appréciait. La voix de Sessho avait toujours eu a ses oreilles quelques chose de paisible, c'était quelque chose de rassurant en toute circonstance.
« Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère faisait voler des merles en origami pour que je puisse trouver le sommeil. »
Elle leva un peu ses sourcils, un peu surprise d'entendre qu'elle n'avait pas été la seule a avoir utiliser un procédé proche pour lui avant elle. Ça la touchait quelque peu de l'entendre lui dire quelque chose d'aussi personnelle. Des souvenir liée a son enfance, pour elle c'était quelque chose qui était très précieux. Redevenir enfant elle aurait beaucoup aimé y retourner, se replonger dans l'insouciance, l'ignorance de la difficulté d'un monde dans lequel elle va évoluer. Cho hocha doucement la tête avec un sourire et un regard compatissant et bienveillant a ses confidences.
« Elle me disait toujours que ces volatiles représentaient son animal totem. »
Son sourire s’effaça très lentement. Sessho avait alors baisser un peu son regard pour continuer. Il y avait comme une mauvaise impression qui la saisissait peu a peu toujours sans en comprendre la nature précise. Les souvenirs ont parfois deux teinte de couleur différente, Cho avait peur qu'il s'agisse de l'un d'entre eux. Elle ne bouge plus, elle le regarde toujours, mais cette impression la paralyse.
« Et j'y crois. »
Puis rien d'autre pendant quelques instant que le souffle du vent dans les branches de l'arbre sous lesquelles ils c'étaient rejoint. Une autre confidence qu'un être centenaire s’apprêtait a entendre. Une autre scène peut-être anodine a laquelle il allait assisté. Cho pencha un peu la tête en avant, très légèrement, très discrètement pour essayer de desceller le regard du jeune garçon qui c'était perdu bien au delà de ce domaine, d'elle et de cet arbre témoin.
« À son décès, j'ai assisté au vol d'un merle en plein hiver. »
Une nouvelle fois, plus brusquement, Cho sent l’intérieur de son corps se retourner. Avant la mort de Cédric, elle n'avais pas eu l’expérience d'un décès de quelqu'un qui lui avait été proche. Rattaché a un souvenir d'enfance. Elle n'aurait pas pu comprendre a quel point il était douloureux de vivre le départ de quelqu'un que l'on aime. Il semblait bien connaître sa grand mère et les souvenirs tendre qu'il évoquait devant elle ne pouvait que de souligner cette affection qu'il aurait pu avoir pour elle. Cho baisse a son tour les yeux, elle se sentait mal. Elle voulait lui donner des penser un peu plus douce mais elle n'a fait que de lui rappeler la douleur d'une absence irrévocable. Elle se tait en observant ses propre doigts. Elle était confuse, elle était désolé et elle se sentait coupable. Elle ne savait plus quoi faire a part garder le silence affecté par les pensé de Sessho. Elle ne pouvait que de le comprendre et c'était surement ça qui était très dure pour elle. Puis après quelques long instant, Cho prend la parole d'une voix très serré, comme si elle était au bord de pleurer.
- Mon..- Mon père me disait souvent : « On peu penser ce que l'ont veux de l'être humain. Tout ce qu'il fait, il le fait au nom de ceux pourquoi il a été conçus. Créer. Il le fait beaucoup trop bien au point d'avoir engendrer les plus grands génie de notre monde, tout comme les pires folie. »..
Elle gardait le regard très bas mais un petit sourire s'étirait au coin de ses lèvres et une petite expiration brève de son nez marqua un rire silencieux dérisoire. Elle poursuit avec la même hésitation et la même pression a l’intérieur de sa gorge.
- Cette phrase me terrifiait, je l'avoue mais moi aussi, c'est ce que je crois aujourd'hui.
Elle redresse le visage devant elle en jouant avec les brin d'herbe a porté de ses doigts trahissant une certaine nervosité. Le bruit du vent l'apaise légèrement et le timbre de sa voix s'en ressent lorsqu'elle poursuit a son tour ce qui ressemble a un confession également de sa part.
- Quand je suis arrivé a mon premier jours a Poudlard, j'était tout a la fois émerveillé de ce que nous autres sorciers était capable de faire de notre possibilité de créativité, tout comme terrifié. Des fantômes qui se ballade parmi nous, des tableau vivant, un plafond rappelant la voûte céleste au cœurs duquel danse de jolie chandelle et même un professeur capable de se transformer en petit chat...
Enfin, elle tourne a nouveau son regard vers Sessho pour lui sourire avec une tendresse. Cette tendresse s'inspire du souvenir qu'elle s’apprête a évoquer.
- Je me souviens que ce soir là, il y avait un petit garçon au cheveux noire qui avait remarqué mon état d'esprit qui pouvait passé d'une extrémité a l'autre. Il avait mon âge, et tout comme moi, il venait d'être repartie de la même maison que moi.
Encore une fois, Cho s'arrête quelques instant pour appuyer son sourire. Il était reconnaissant sans aucun doute et ses yeux luisait d'une affection tendre pour le moment qu'elle évoque. Avant aujourd'hui, elle n'y avait jamais vraiment penser, mais la présence de Sessho a ses côté se soir là l'avait inviter a s'ouvrir aux autre et a quitter sa timidité.
- Avant ce jour là, j'ai grandit seulement avec mes parents. C'était la première fois aussi que je côtoyais d'autre enfants mais quand ce petit garçon m'a offert se sourire, j'ai tout de suite sentie que je n'était pas seule dans ce monde immense. Je ne serais pas seule, si je manquais de m'y noyer.
La jeune fille alors, se penche un peu vers lui. Elle passe son bras par dessus les gâteau qu'elle lui avait apporter pour venir serrer délicatement le poignet de Sessho. Une petite étreinte de soutiens, juste un contacte agréable pour l'inviter lui aussi a remarquer qu'il n'était pas seul.
- C'est a ce moment là aussi que j'ai commencé a comprendre que mon père avait raison. J'ai découvert depuis, la force de ce que nous sommes capable de créer en plus de jolie oiseaux. Un autre aspect de la magie qui viens toujours de nos sentiments. Tisser des liens, tout simplement.
Comme une caresse, elle retire doucement sa main de son poignet pour la ramener sur le sol. Elle semble plus calme, moins nerveuse même si ses yeux scintille toujours d'émotion pouvant déborder d'un moment a l'autre.
- Il y a toujours des êtres humains prêt a détruire les créations des autres pour placer les leurs. Et...Tout ça...c'est beaucoup trop pour nous. Nous avons fait quelque chose pourtant qui nous rend plus fort qu'on pourrait le croire...nous nous sommes unis. Les petites brindilles faibles que l'ont peu représenter pour eux peuvent devenir un fagot souder par le liens que nous avons créer entre nous. Si nous nous brisons a l’intérieur, cela ne change pas la puissance de l'ensemble si nous restons tous unis...
Cho était après tout le capitaine de l'équipe de Quiddich. Elle savait que parfois, elle devait mètre de côté ses propre sentiment pour le bien de tous. C'est vrai que parfois ça ne lui allait pas vraiment mais aujourd'hui, il était question de tout autre chose. Cela se voyait qu'elle prenait particulièrement a cœur la situation que pouvait traverser son camarade. Elle n'a pas hésité non plus a lui dire a demi-mot qu'elle c'était brisé a l’intérieur de se fagot et qu'il était aujourd'hui sa volonté de s'y accrocher. Elle voulait toujours faire partie de cette ensemble et qu'importe ce que l'avenir pouvait réserver. Cette petite caresse plus tôt sur son poignet était peut-être une invitation pour le jeune garçon de s'y accrocher, au moins a elle pour le moment. C'est toujours dans se sourire tendre a son attention qu'elle reprend le silence veillant sur lui avec bienveillance émue.
La famille Shinmen cultivait le renouveau. Le positivisme d'une page qui se tourne, d'une histoire qui s'achève sur une virgule, d'une phrase qui enlace la consonne d'un nouveau départ. La relativité neutre d'un contrôle de soi, d'un jardin secret à l'abri de la douleur d'un deuil, de la tristesse d'un trépas, de la peur d'une faux inéluctable sur leur existence. Un détachement serein faisant luire dans son esprit, dans son regard, les plumes chatoyantes d'un rossignol enchanté, sous le prisme argenté d'un souvenir lui réchauffant l'être. Comme un feu se nichant au confort de son abdomen, pour lui faire revivre les instants précieux d'un après-midi enneigé, couvé par la bienveillance d'une cascade de cheveux blancs cachant la pointe éclatante d'une montagne balayée par les vents. L'acceptation d'un manque, d'une nostalgie le tiraillant sur des nuits trop courtes, remplacées par la joie sincère d'être encore là pour y penser, pour enrichir un patrimoine mémoriel contrant les affres de la mort. Un cruel privilège.
Perdu, il s'était replongé dans les draps de son enfance, les pupilles pendues aux origamis flottant jusqu'au plafond, auréolé du bleu nuit d'une décoration stellaire enchanté. Il en délaissa égoïstement la mine déconfite de son amie suite à son aveu, à sa mise à nue partielle d'un aspect de sa vie qu'il n'avait jamais relaté. Un joyau n'appartenant qu'à lui, à ses doutes, au réconfort lui apportant la danse des plumes contre la brise automnale. Une insouciance étreignant piteusement la torsion de ses nerfs. Comme un mal de tête en arrière fond, bloquant tout le reste. Un malaise ambiant le faisant papillonner des cils pour s'extraire d'une vision corrompue. La neige s'en était allée. Les oiseaux de papiers s'étaient déchirés d'un éclair. La pluie avait lavé les murs pastels d'une teinte cendrée. Et comme un tapis, les feuilles mortes s'étaient morcelées en un puzzle bucolique, sur son lit. Contre ses poignets appuyés contre ses cuisses, il sentait peser le poids des chaînes, des maillons entaillant sa chaire de leur morsure. Sous ses ongles, son pantalon se revêtit d'une texture boisée, lancinant sa nuque d'une goutte de sueur aussi poisseuse qu'un amas d'hémoglobine.
L'horreur enserra sa gorge, au même instant où celle de sa voisine éclata d'un sanglot contenu, d'une empathie débordant sur ses yeux. La culpabilité d'en être fautif faucha son introspection terrifiante, et Sessho se para d'une esquisse compatissante, désolée. L'arrière de son crâne s'appuya sur le tronc, incurvant ses épaules d'un semi trois-quart pour éviter un torticolis, détaillant l'expression tirée de Cho. En était-il responsable ? Ou bien était-ce l'évocation d'un décès, qui faisait revenir dans ses songes les derniers moments partagés avec cet amour la griffant de son absence ? Ses sourcils s'affaissèrent brièvement, et il coupa leur échange muet en un soupir dilatant sournoisement ses bronches pour y infiltrer un vide distanciel détendant chacun de ses muscles. Une dissociation le plaçant en un spectateur partiel, l'encourageant sur la voie d'un déni émotionnel.
Si seulement, le doute avait pu s'essouffler plus tôt pour laisser sa place à un gouffre l'asséchant de part en part. La nourriture à ses côtés le frappa de sa fadeur et le bleu du ciel lui sembla un peu plus gris. D'un acier désaturé. C'était beau. C'était grandiose. C'était douloureux.
« Mon..- Mon père me disait souvent : « On peu penser ce que l'ont veux de l'être humain. Tout ce qu'il fait, il le fait au nom de ceux pourquoi il a été conçus. Créer. Il le fait beaucoup trop bien au point d'avoir engendrer les plus grands génie de notre monde, tout comme les pires folie. », commença Cho en préambule, l'expression brisée, pensive.
La folie était comme un envol. Un battement de cil sur une normalité craquelée par un événement. Par une souffrance. On finissait par battre des ailes pour la contemplait de plus près. On finissait par plonger pour s'en fustiger, s'en punir. Deux opposés qui se rejoignaient sur les années, sur la durée. Lorsque l'on s'attardait à regarder le monde des cieux de son implacable intelligence, piquer une tête n'était alors plus une option, mais une nécessité. Pour soulager. Pour comprendre. Pour continuer à créer, que ce soit des idées révolutionnaires, ou des monstres dans le placard, quelle en serait la différence ? Aucune, asséna Sessho mentalement sans détours, loin de sa demi-mesure arrangeante. Une promesse sur la peau sous l'auréole d'une phrase de feu, n'était pas plus incongru que la découverte d'une avancée progressiste. Comme un puzzle dont l'assemblage ne dépendait que d'une balance. Pour un génie venu au monde, il fallait une abomination en retour pour équilibrer. Le poids de cette logique pragmatique acheva de le rendre fataliste et détaché.
« Cette phrase me terrifiait, je l'avoue mais moi aussi, c'est ce que je crois aujourd'hui. », pas plus assurée, la poursuiveuse continua sur sa lancée, aiguillant ses pupilles tourmentées sur ses traits.
Les doigts du sixième année se serrèrent convulsivement d'un sursaut nerveux. Elle croyait elle aussi en quelque chose de précieux. Une idée philosophique s'égrainant sur des leçons du passé, sur des mots préconçus entourés de mystère sur plusieurs générations. Le père de son amie l'avait-il entendu de son propre aïeul sans en tirer des conclusions personnelles, et l'avait retransmit à son enfant sur l'oreiller comme un baume contre la cruauté du monde, ou bien, cela venait-il de son expérience ? L’intérêt piqua sa bouche qui s'ouvrit sur une absence de son, le dépeignant alors de l'allure d'un poisson hors de l'eau.
« Quand je suis arrivé a mon premier jours a Poudlard, j’étais tout a la fois émerveillée de ce que nous autres sorciers était capable de faire de notre possibilité de créativité, tout comme terrifié. Des fantômes qui se ballade parmi nous, des tableau vivant, un plafond rappelant la voûte céleste au cœurs duquel danse de jolie chandelle et même un professeur capable de se transformer en petit chat... », les filins ébène courant dans les couloirs pour échapper aux voix des cadres le figèrent de leur lancinante réalité, pour rire du paradoxe fantastique d'un roulement de talons.
C'était comme hier. Ou plus avant. Il ne le sut le dire. Mais la nostalgie vibrant le timbre de l'asiatique l'entacha aussitôt, comme une éponge trop sèche gagnant du corps. La nostalgie. Douce émotion fusant dans ses veines lui insufflant de l'air dans les poumons. Il la connaissait. Elle était là. Toujours à lui sourire d'un présent qui n'était plus d'un clignement, d'un souvenir qui datait d'une seconde, puis d'un millénaire. Il l'aimait, la chérissait de tout son soûl, pour fuir l'inconnu de l'avenir, pour ne pas quitter éternellement ses regrets, ses remords, ni la chaleur d'un nid lui semblant si loin, si haut pour lui qui maintenant se retrouvait en bas de l'arbre.
« Je me souviens que ce soir là, il y avait un petit garçon au cheveux noir qui avait remarqué mon état d'esprit qui pouvait passé d'une extrémité a l'autre. Il avait mon âge, et tout comme moi, il venait d'être repartie de la même maison que moi. », relata-t-elle avec une exactitude exquise. Se redressant de l'appui de ses paumes, il finit par les appuyer sur ses cuisses, la ligne de ses lèvres se cloisonnant de sa plus grande attention. Dans un recoin de son esprit se dessinait la grande salle et ses étoiles. La grande salle et ses bougies volant jusqu'au firmament. La grande salle et ses cris, sa joie, sa vie.
« Avant ce jour là, j'ai grandit seulement avec mes parents. C'était la première fois aussi que je côtoyais d'autre enfants mais quand ce petit garçon m'a offert ce sourire, j'ai tout de suite sentie que je n'étais pas seule dans ce monde immense. Je ne serais pas seule, si je manquais de m'y noyer. », s'il balaya quelque peu égoïstement les premières phrases de son histoire personnelle, il s'accrocha avec désespoir à leur finalité.
Je ne serais pas seule, résonnait en lui, le faisant haleter d'une surprise le faisant couler d'un bloc. Je ne serais pas seule, continuait de le morceler de ses incertitudes, de ses virages à cent quatre vingt le faisant courir en sens inverse plutôt qu'en avant. Régresser pour rejeter la pitié, oublier les progrès de l'acceptation d'une présence, de la danse d'un violon, d'une brise sage un courant d'après-midi, pour ne pas faire face à sa peine. À celle qu'il voyait trop souvent chez autrui.
« C'est a ce moment là aussi que j'ai commencé a comprendre que mon père avait raison, il inspira plus profondément encore, retrouvant en elle l'écho de son sens moral. Le vol d'un merle. L'hiver sur son enfance. Mais l'espoir dans les plumes chassant les nuages. J'ai découvert depuis, la force de ce que nous sommes capable de créer en plus de jolie oiseaux. Un autre aspect de la magie qui viens toujours de nos sentiments. Tisser des liens, tout simplement. »
Convaincue, elle enjamba de son avant-bras les sucreries pour serrer son poignet tendrement. Personne ne s'était osé à le toucher depuis, par crainte qu'il ne s'effrite sans doute. Personne à part l'inspectrice. Mais pas un ami. Avec lenteur, il y apposa sa peau glacée en unique réponse, gratitude. La sincérité de son geste supplanta momentanément les chaînes métalliques de son emprisonnement inconscient. Et il lui en était infiniment reconnaissant.
« Il y a toujours des êtres humains prêt a détruire les créations des autres pour placer les leurs. Et...Tout ça...c'est beaucoup trop pour nous. Nous avons fait quelque chose pourtant qui nous rend plus fort qu'on pourrait le croire...nous nous sommes unis. Les petites brindilles faibles que l'ont peu représenter pour eux peuvent devenir un fagot soudé par le liens que nous avons créer entre nous. Si nous nous brisons a l’intérieur, cela ne change pas la puissance de l'ensemble si nous restons tous unis... »
Un silence ému s'étira entre eux. Leurs plaies saignaient encore. Des écorchés vifs se regardant dans le blanc des yeux pour s'accrocher, pour ne pas se jeter du haut d'une falaise. Elle s'était brisée. Elle s'était entaillée. Elle s'était détruite. Mais elle se relevait. Elle regardait droit devant elle. La fierté de son port haut l'encouragea à faire de même. Il releva la tête sur l'horizon, sur les tours crevant les cotons, bercé par l'éclat d'une quasi fin de journée. L'orangé des jours plus courts se lova dans l'air chargé d'humidité, rendant l'atmosphère lourde sur les épaules, l'écrasant de son déchirant paysage.
« Ton père est un homme plein de sagesse. », fit-il après une quinzaine de secondes de battement, jouant de l'ongle sur le pli de sa cape. « C'est une belle philosophie. », une esquisse ponctua sa courte affirmation, tandis qu'il se perdait de nouveau dans son observation des feuilles dans le vent, du déclin rosée derrière les branches.
« Elle questionne l'équilibre et insuffle l'espoir. », ses doigts agrippèrent l'extrémité d'un brin verdoyant qu'il fit tourner pensivement. « Elle réunit et s'oppose à la division. Elle pardonne l'horreur et fait gagner la paix. Elle embrasse l'humilité et accepte la différence. Elle recolle des morceaux éparpillés et guérit l'invisible. Elle écrase le malheur. », il referma son emprise sur le végétal dans une démonstration. « Et souffle le courage. », le fil jauni par la saison quitta sa ligne de vie pour rejoindre ses sœurs dans un ballet aérien.
« Dans mon pays, il y a un dicton populaire qui dit : Sept fois à terre, huit fois debout. Une ode à la persévérance et à la force de l'âme. La vie est un chemin où les obstacles nous semble insurmontables. Ce sont des leçons dont il ne tient qu'à nous de trouver le sens. Et de continuer à mettre un pied devant l'autre pour se trouver... », les bras croisés, il tourna son profil sur sa camarade pour lui sourire avec patience. « Pour se comprendre. »
(c) AMIANTE
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
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Un enfant perdu qui fond en larme
Ven 9 Avr 2021 - 7:12
Quand les oiseaux tombent de leurs nids."Les sentiments nous poussent parfois a faire des choses que nous ne comprenons pas toujours, mais alors quand la magie s’emmêle il est souvent question de merveilles." ( Spirited away → Joe Hisaishi )
Il y a des choses qui ne sont que parfois l'objet d'un heureux hasard. La destiné, Cho n'avait pas beaucoup tendance à y croire. Elle n'a jamais su se résigner à remettre son sort et son avenir dans les mains d'une entité inconnue. Ne pas y croire pour elle, c'est une occasion de se laisser tendrement surprendre par les événements de sa vie. Il n'y avait pas à en douter, sa propre peine l'avait rapproché de certaine personne et éloigné d'autres. Pourquoi ? Elle n'en sait rien encore aujourd'hui. Sessho, lui, faisait partie des garçons qu'elle admirait en silence. On ne pouvait pas dire qu'il avait été très proche, mais elle, elle avait une affection discrète pour lui devenue plus tendre après ses tentatives de réconfort l'année passée. Elle en avait oublié quelque chose d'important, quelque chose dont elle avait été très fière d'annoncer a Cédric ainsi qu'a ses parents. Poudlard avait décidé de lui faire Préfète. Une première récompense face à son travail et a son comportement exemplaire, mais pour la première fois de sa vie, au début de cette année, elle avait été convoquée par son directeur de maison. Il ne s'agissait pas d'une convocation pour des faits grave non, elle avait tout simplement oublié qu'elle était sensé recevoir son insigne. L'une des rares preuves de son état très distrait ses temps. Lorsqu'elle était rentrée dans le bureau, c'était avec surprise qu'elle découvrit Sessho attendre lui aussi. Son cœur s'était réjoui discrètement de le savoir avec elle. Depuis la fin de l'année, elle cherchait une occasion plus saine pour se rapprocher de lui. Elle a toujours détesté recevoir sans donner en retour. Son affection n'a jamais été difficile à gagner avec elle et rare sont les personnes qu'elle n'apprécie pas. On ne sait ce que demain apportera et elle était bien loin de se douter de ce dont demain allait réserver au pauvre garçon. Quand elle a su pour lui, elle s'est sentie maudite. Était-elle vraiment condamné a voir son entourage souffrir, et encore pire, lui survivre ?
En fait, c'était sa pensée et elle, c'était justifié. Sessho n'avait pas été le seul à avoir été touché par tout cela et Cho n'était rien de moins qu'une grosse éponge. Joris, lui aussi avait un comportement similaire au siens, bien que pour lui, il était bien plus marqué que pour Sessho. Son admiration pour lui prenait une fois de plus son sens, car même victime, il semble toujours droit. Peut-être que c'est pour cette raison qu'elle s'inquiète autant. Elle n'a jamais été du genre très tactile, mais elle offrait volontiers des câlins, des caresses de réconfort. C'était rien, pas grand chose et ça ne lui coûtait rien d'autre que d'espérer faire un peu de bien. Elle ne pensait pas a mal en déposant sa main sur la sienne avec un sourire qu'elle tentait réconfortant. Elle sait pourtant que certain pourrait trouver ce geste mal venue. Cho et son éternelle inquiétude du regard des autres, elle s'envolait ici et maintenant. Sa réaction l'avait troublé quelques instants. Il semblait surpris, comme si elle avait fait quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Non, ce n'était pas ça. Il y avait comme un silence, un petit moment d'arrêt dans le temps, avant qu'il n'ajoute doucement sa main sur celle de Cho. Sa peau était froide, si froide... C'était une drôle de sensation mitigée entre la peur et le soulagement. Comme celle d'une terre que l'on avait osée foulé depuis longtemps par ses chemins ardus et difficiles, celle de Sessho et sa peau. Son cœur se serra doucement dans sa poitrine d'une pointe de compassion et de tristesse. Pourtant, son sourire, dirigé vers sa main recouverte par la sienne, était quant à lui, sans équivoque. Elle était heureuse dans un paradoxe qui la gênait. La situation ne se prêtait pas au bonheur, mais il était trop dur de le nier. Il avait été invité et elle y avait trouvé une réponse forte et concluante et bien qu'elle n'avait pas encore entendu son proverbe à ce moment-là, elle a pensé si fort :
« Il va se relever. »
La température de sa main, pourtant, restait gravé dans ses inquiétudes lui laissant entendre que son cœur était bien loin d'avoir été réchauffé par de simple " belle parole". Elle avait pourtant un grand espoir rayonnant dans son regard. Elle devait avoir recourt à une magie bien plus puissante pour l'aider, mais le rituel allait être bien plus long, plus complexe qu'une petite incantation. Elle sentait que physiquement tout du moins, il y avait ce souhait de s'accrocher a quelque chose, un peu a elle peut-être ? Pourquoi ? Elle ne se posait pas tant la question que cela, d'autant qu'il y avait tout un tas de raison qui aurait pu l'amener a cela. Jamais elle n'aurait pensé être capable de panser la plaie d'un autre tant la sienne lui faisait encore mal. L'amour s'en mêle toujours et ce n'est pas toujours une si bonne idée de forcer sur soie même, de faire trop d'effort pour les autres, de s'oublier...Elle n'avait pas résisté, elle n'avait pas su s'en empêcher. Elle avait si peur de voir quelqu'un d'autre qu'elle aimait sombrer. Elle le refusait...
« Ton père est un homme plein de sagesse. »
Ses premiers mots suite ont son interminable monologue l'avait ramené à la réalité. Son sourire se transforma cependant en un sourire un peu confus, ce regard toujours plongé sur leurs mains.
« C'est une belle philosophie. »
« S'investir, c'est souffrir. »
Était-ce aussi une belle philosophie ? Cho n'écoutait visiblement que les paroles de son père qu'elle voulait bien prendre. Cédric, pour lui – et ça elle le sait était une leçon face à la mise en garde qui lui avait fait quand elle lui avait avoué partager une histoire d'amour avec un garçon. Il ne pouvait pas lui interdire, mais il avait toujours dis que c'était une mauvaise idée avant d'arriver au bout de son diplôme. Elle allait être distraite, et surtout s'infliger des choses, plus de chose qu'elle ne serait capable de supporter et de gérer avec ses études. C'était vrai. Elle avait du mal à se concentrer. Elle pensait très régulièrement a lui pendant les cours et surtout a l'approche du bal de noël. Rien qu'en y pensant, son coeur menaçait de s'échapper de sa poitrine. A chaque instant, elle esperait le croiser quelques minutes dans les couloir, sur le terrain de Quiddich juste pour qu'il lui offre un simple sourire. Si une chose n'a pas changer depuis, c'était bien ça. Elle était obligé de faire bien plus a l'extérieur des cours qu'autrefois a cause de se garçon mais pas tout a fait pour les mêmes raison. Elle n'avait pas retenu la leçon. Même sous un angle différent elle était bien déterminée à s'investir auprès de Sessho. Elle s'avait qu'elle ne pourrait s'empêcher de continuer de garder un œil sur lui, de s'en faire pour lui, d'espérer qu'il ne ronge pas trop son esprit comme elle le fait. Elle ne peu accepter cela que d'elle même.
« Elle questionne l'équilibre et insuffle l'espoir. »
Elle décida de retourner à la réalité, de changer à nouveau son sourire confus en quelques choses de plus doux et d'attentif. Son regard remontait alors sur son visage. Elle s'était résolue a de ne pas lâcher sa main pour le moment. Elle pensait que tant qu'il la laissait sur la sienne, c'est qu'il avait encore besoin d'un contact humain. Lui, était en train d'observer un brin d'herbe qu'il tournait délicatement entre ses doigts de pianiste. Il semblait pensif et pourtant, elle le sentait bel et bien avec elle. Elle tourna son visage curieux vers le brin d'herbe sans vraiment savoir pourquoi d'ailleurs.
« Elle réunit et s'oppose à la division. Elle pardonne l'horreur et fait gagner la paix. Elle embrasse l'humilité et accepte la différence. Elle recolle des morceaux éparpillés et guérit l'invisible. Elle écrase le malheur. »
Difficile de ne pas être touché par ses mots au point que ses joues, c'était légèrement teinté de rose. Un rire soufflé légèrement gênée s'échappait de ses nasaux. Elle n'aurait jamais pensé que sa propre interprétation des choses l'aurait réconforté à ce point. C'était très agréable, un peu grisant également. C'était tout autant une partie d'elle qu'elle livrait à Sessho, quelque chose qu'il était le seul à avoir entendue de ses lèvres. C'était la leçon qu'elle avait tirée de son propre malheur et savoir qu'elle lui était profitable...Oui, ca faisait quelque chose.
« Et souffle le courage. »
Il libéra alors le brin d'herbe de son emprise qui s'en est allé dans la brise. Elle observa celui-ci danser avec les feuilles d'automne volant au vent, partant vers une destination inconnue. Peu a peu, son visage repris une couleur normal en y trouvant un peu de beauté dans cette envolé végétale.
« Dans mon pays, il y a un dicton populaire qui dit : Sept fois à terre, huit fois debout. Une ode à la persévérance et à la force de l'âme. La vie est un chemin où les obstacles nous semble insurmontables. Ce sont des leçons dont il ne tient qu'à nous de trouver le sens. Et de continuer à mettre un pied devant l'autre pour se trouver.. Pour se comprendre. »
Lentement, il s'était totalement retourné vers elle et lui avait offert un sourire contagieux. Que se soit pour le proverbe, tout comme pour ses réflexions, il avait raison sur toute la ligne. C'était bien ce qu'elle-même avait fait, mais elle avait tout aussi compris qu'on ne se faisait pas ce genre de remise en question, de recherche sans qu'il ne soit arriver à une blessure douloureuse qui forgera une cicatrice. C'est sa aussi, la beauté de la vie. Une triste leçon qui pourtant leur sera dans l'avenir profitable a tout les deux. La remise en question était visiblement le propre des Serdaigle, enfin de leurs préfet tout du moins.
- Comme quoi, mon père n'est pas le seul a tenir des propos plus que sensé.
Elle s'osa d'un petit rire discret et amusée pour attendrir la situation. Bien que les mots de son père l'avaient poussé à faire ses propres conclusions par son expérience, elle avait de la peine à tirer la couverture sur elle. Elle se demanda pourtant – peut-être un peu, naïvement, si la posture au bras croisé de son ami n'avait pas un rapport avec le fait qu'il pouvait tout simplement avoir froid. Naïve parfois, mais inutile de préciser que c'était la version qu'elle préférait. Avant qu'elle ne veuille lui poser la question, son regard, c'était retrouvé attirer par les gourmandises qu'elle avait emporté avec elle. Pensive, elle était également venue s'assurer qu'il avait quelque chose, rien qu'un petit quelque chose dans son estomac. L'alimentation fait partie intégrante du repos du guerrier qu'importe son précédent combat...et elle avait une petite stratégie pour cela.
- Et bien...
C'est à ce moment là qu'un nouveau sourire naquis sur son visage, un sourire aux yeux pétillant, l'légèrement malicieux mais jamais sans malveillance, bien au contraire.
- Puisque tu as adopté les doctrines de Monsieur Chang, peut-être que tu aimera tout autant faire honneur a ceux de Madame Chang ?
Elle laissa sa fausse question sans aucune autre réponse qu' un geste. Elle s'empara de ce qu'elle lui avait apporté pour les présenter devant lui sans quitter son sourire. Une nouvelle fois, elle avait déposé son regard sur ses yeux.
- « Lorsque notre esprit est trop remplit, c’est que notre estomac est beaucoup trop vide. ».
Elle avait un peu exagéré sur son timbre de voix devenu plus ferme et un peu plus autoritaire. Un ton qui ne lui appartenait pas du tout car elle se donnait à une mauvaise imitation de sa mère. Ça ne lui allait pas beaucoup cet air, mais pourquoi pas ? Il pourrait trouver ça drôle après tout ? La malice de son sourire ne devint plus qu' amusement et et douceur pour l'inciter a accepter.
Ce moment avait quelque chose de particulier, quelque chose d'inédit. Qui a dit qu'il n'y a pas de beauté dans la douleur ? Elle avait le sentiment qu'elle était en train de vivre l'un de ses instants inoubliable et marquant. Si intense qu'elle doutait l'oublier un jour. C'était prenant, tendre et à la fois tristement beau. Malgré sa propre douleur sur son cœur, celui-ci semblait se réchauffer par ses sensations nouvelles. Elle découvrait une autre facette de la vie, et... elle sentait dans son regard qu'elle n'était pas la seule à vivre cela en ce moment.
Sa main était chaude. Et de tout l'échange, c'est ce qui resterait après des semaines. Après des mois. Elle contrastait avec la sienne, glaciale et pâle. C'était comme refermer sa paume sur un rayon de soleil précieux au milieu de l'automne. C'était comme capturer l'instant d'une éclaircie dans une averse torrentielle. C'était voir la chaleur d'un monde dans un sourire, dans une peau couleur miel. C'était quitter l'étreinte de ses cauchemars pour un nouveau ballet de notes, pour un Do, pour un Sol en demi-teinte, sur les noires de promesses de cœurs écorchés et sur les blanches de clés terrifiés sur une ligne tâchée de sang.
C'était dire au revoir au contour d'une Lune humide sur un plafond en nuage orageux. C'était dire à bientôt aux cernes d'insomnies et paralysies nerveuses de cauchemars encore trop récents, trop réalistes. C'était repousser l'assaut de l'angoisse et de la peur, pour accueillir dans les larmes de ses cils les perles d'une culpabilité grandissante. Celle de l'accabler d'un peu plus de chagrin et de souffrance que son âme ne pourrait en supporter. Celle d'imposer des sensations, des émotions, à l'empathie d'une blonde lointaine et à la compassion d'une amie à la braise sur la paume. Et à l'espoir dans les mots.
Pour la première fois depuis une semaine, depuis un temps si long qu'il lui en sembla d'autant plus court, parler le libéra d'un poids. Courtiser la nostalgie et la mélancolie de ses souvenirs doux amers, l'emmena dans un cocon connu. La douleur délicate d'une étendue neigeuse, à mille lieux des griffes d'un serment à sens unique. Il l'avait apprivoisé.
Ce rouge illégitime de ses pleurs sur la perte d'un être cher. Ce merle d'innocence quittant la branche de son insouciance enfantine. La mort était un oiseau. Grandir c'était le blanc et le rouge. Devenir un homme, c'était l'observer voler par delà l'horizon pour ne jamais revenir auprès de lui. Être sage, c’était comprendre que le noir de ses plumes deviendraient grises sur sa vie. Que le clair du ciel était constellé de rêves et d'espoirs. Et que l'oiseau parti, il n'en resterait qu'un paysage plus sombre, qu'il y verrait les ombres d'horreur et les gouttes de la tristesse.
C'était dire adieu au bon, à l'ineffable candeur d'un gamin à l’idéologie dans la course, et bonjour au dos solide et tremblant d'un adulte au bord du gouffre. Au bord d'un monde tournant au ralenti et lui donnant la nausée et qu'il n'était plus en état de comprendre. Au bord d'un tout qu'il avait négligé, mit sous le tapis du déni et de l'effacement de soi au profit d'autrui trop longtemps. Et dont il prenait pleinement conscience. Son propre abandon, son abdication émotionnelle le prit à la gorge dans une vive douleur.
Depuis combien de temps avait-il décidé d'afficher la sagesse de proverbes inventés ou transmit de bouche à oreille pour y dissimuler des métaphores féeriques sur le voile de sa souffrance profonde ? Un deuil en plumage ébène mettant en scène toute une symbolique plus criante, tranchante de cruauté. Sa propre mort. Sa propre perte. Sa propre solitude.
Il s'en sentit vide. Creux. Et trop pleins à la fois.
Parler l'aida à se remplir et à se vider. Parler d'une utopie philosophique le soulagea et le rendit lointain. Elle l'atteignit, le transcenda d'une beauté existentielle et intemporelle et le ramena à sa non-réceptivité. À ces mots si chantants de poésie qu'il interpréta tout autrement, qu'il juxtaposa à sa condition.
L'équilibre et l'espoir de continuer, de retrouver le merle un jour de pluie pour y sauter dans les flaques et rire de tout et de rien. L'union et la division de son être, de ses envies. Pardonner sa lâcheté et ses doutes. Oublier et accepter. Guérir.
Il le souhaita pour eux. Pour cette préfète trop prévenante et attentionnée. Pour cette amie amoureuse d'une partition parsemée des Mi de la contradiction et de l'abattement. Pour cette vie animant le pinceau d'une artiste trop longtemps torturée par ses obligations. Pour ce violet se noyant dans la déprime. Pour l'inconstance d'une palette chromatique tâchant l'aquarelle de sa chevelure de l'ombre d'une famille brisée. Pour les cris et la rage d'un avenir d'orpheline. Pour toutes ses choses qu'il voyait chez eux. Pour toutes ses blessures invisibles et lancinantes sur leur peau. Il le voulut pour Aria, pour Eileen, pour Ariel, pour Maylone, pour Cho, pour Harry, pour Hiverna, pour Merlin, pour Callum, pour tout ceux dont les noms ne lui étaient pas connus mais dont le sort lui importait autant que s'il s'agissait de l'un d'eux.
Il le désira pour eux. Et le rejeta pour lui.
Son pouce retraça la cambrure du poignet de la jeune chinoise. L'albâtre de sa chair roula sous son ongle comme un tissu de velours. Elle était frêle dans son esquisse et forte dans son maintien. Son visage retrouva des couleurs et par mimétisme, il se redressa contre le tronc pour délier ses jambes. L'une d'elle s'étendit devant lui, couchant l'herbe et l'autre, servit d'appui à son coude malgré l'inconfort de son genou. Elle sembla se retrouver dans son bref monologue, retirant le guide qu'elle avait besoin de percevoir. N'était-ce pas le propre des leçons universelles ?
« Comme quoi, mon père n'est pas le seul à tenir des propos plus que sensés. », lui répondit-elle encore émue, le timbre tordu dans la tendresse et le chagrin.
« Je dirais alors que nos familles respectives cultivent une sagesse qui leur est propre. », choisit-il de répliquer en relâchant sa main pour la ramener sur sa cuisse.
La guerre et le combat dans les rides de son grand-père. Le devoir et l'honneur dans la démarche forte et implacable de son père. La tolérance et l'abnégation dans la douceur de sa mère. La violence et la cruauté défensive de son frère. La frivolité et l'acceptation de son cousin. Le courage et la volonté des Shinmen. Le sacrifice et les armes des Kimyona. Deux noms liés par un mariage se répercutant comme un héritage cuisant sur ses épaules. L'attente de la transmission d'un savoir ancestral par la nouvelle génération. Par son frère. Par lui. Le renouveau perpétuel et la tradition de la face et la punition et la vengeance de la pile sur la pièce du destin. Comme le jeu de la carotte et du bâton dans un métissage unique. Pardonner et frapper. Comprendre et rejeter. Savoir et ignorer. Connaître l'ennemi et l'abattre. Enlacer la paix et vouloir le conflit. Entendre tout et son contraire dans deux langages différents.
La sagesse pacifique des Shinmen s'opposant aux leçons belliqueuses des Kimyona. Et il ne savait où se situer à la frontière de ces deux facettes.
Les nuages perlèrent sur l'horizon comme une mer de coton. Sessho releva le nez pour en suivre les formes imparfaites, fuyant l'attendrissement de la scène. S'attarder et saisir l’effusion vibrant le regard de sa camarade lui sembla impossible. Et inconvenant. Comme s'il ne méritait pas de se l'approprier. Ni aujourd'hui. Ni demain. Ni jamais. C'était un contact brûlant. Dégoûtant. Plus tard, il comprendrait que son aversion ne lui venait que de lui-même.
« Et bien... », son timbre se changea en une malice bienveillante.
Il quitta l'océan des cieux pour diriger son profil sur ses traits amusés. En miroir, il releva les coins de ses lèvres lestés de plomb.
« Puisque tu as adopté les doctrines de Monsieur Chang, peut-être que tu aimeras tout autant faire honneur a ceux de Madame Chang ? »
Elle lui présenta le panier garnis de sucreries. Biscuits au sucre brun, scones à la cannelle, brioche au beurre, pomme verte et confiture de fruits rouges. Comme un mélis-mélos de gourmandises picturales flottant en une brume d'effluves réconfortantes. Son ventre se crispa. Il se rappela ses esquives de la grande salle et de la foule. Il se rappela de son appétit filant sur le déclin. Maladroitement, il plongea ses doigts dans les carreaux du torchon pour extirper l'un des mets : Une pâte sablée encore imbibée de gras, faisant coller son index et son pouce de cristaux ambrés. Contrit et bien empêtré, le japonais souffla sur le gâteau pour en réduire la croûte de sucre. En vain.
« Lorsque notre esprit est trop rempli, c’est que notre estomac est beaucoup trop vide. », imita-elle grossièrement d'une voix dure, d'une autorité qui ne sied aucunement à la finesse de ses expressions.
Il pouffa pudiquement, le revers de sa main sur la bouche, se prêtant au jeu et saluant sa tentative.
« Alors peut-être devrais-tu à ton tour te laisser guider par les conseils de Madame Chang. », souffla-t-il avec espièglerie, faisant pivoter le contenant en direction de la poursuiveuse du bout de la phalange.
Ses dents cassèrent un morceau. Le goût s'appliqua comme un baume. Il mâcha longuement, faisant craquer chaque pépite sous ses molaires. Le silence étira sa dégustation. Le premier repas de sa journée. Sa longueur la rendit plus pénible encore à encaisser et à affronter. L'interrogatoire encore dans le crâne et ses réponses amères et abstraites sous langue, il tritura les miettes sableuses sur sa paume avec attention.
« Rentres-tu auprès d'eux pour les fêtes ? », demanda-t-il soudainement, désireux d'esquiver ses idées noires et les questions indiscrètes, qui n'avaient pas encore été abordées, mais dont il redoutait la présence, quelque part en arrière fond de leur conversation. « Bien que cela soit encore un peu tôt pour en décider, je suppose. », réfléchit-il à haute voix en pure dialogue rhétorique.
« Néanmoins, les événements récents nous poussent à prendre des décisions plus préméditées, plus réfléchies également pour palier à une quelconque mauvaise ... », il souffla pour tempérer son propre débit de parole qui s'était emballé. « Surprise. À nous montrer plus prudents et sûrs. »
Il inspira un grand coup, brisant la coque d'une pâtisserie, dont les filaments de feuilleté se délayèrent.
« Je crains que nous vivions des temps troubles où la confiance et l'union deviendront une exception, et la cruauté et la violence de l'intolérance une banalité, où seul un pas nous séparera de l'un et un fossé de l'autre. », plus grave, il sentit sa mine s'assombrir et son optimisme s'écraser comme le scone sous la pression de ses doigts.
« Et j'ignore si aussi bon et volontaire que nous serons, nous pourrons résister à esquisser ce pas fatidique et redouté. », il humecta ses lèvres dans un soupir las. « Pour protéger et garantir la paix, jusqu'où faudra-t-il aller ? Jusqu'à offrir sa liberté et sa morale ? Jusqu'à se délaisser de sa compassion et de sa bienveillance ? Jusqu'à renier ses convictions et son éducation ? », son ton martela chacune de ses ponctuations comme un écho urgent. Une succession pressée et pessimiste. Ou trop réaliste.
Pour prôner la paix, avait-il bien fait de mentir ? De parler et non d'agir ? D'essayer de comprendre la folie plutôt que la détruire en prévention ?
La sucrerie ne fut que charpie dans sa main. Il se rendit compte qu'il n'avait pas cessé de la serrer.
« Je... », il ouvrit brutalement ses doigts, ôtant les résidus avec panique. « Je suis désolé. », fit-il sourdement, lucide sur ce vide lui faisant oublier comment respirer.
« Je ne voulais aucunement alourdir la légèreté de l'instant. Peut-être devrais-je m'en retourner à des livres ou quelques heures de repos ? », il n'osa tourner les yeux vers elle. « Mon entretien avec les autorités a été … - il jugea éprouvant trop fort et malvenu – fatiguant. », confia-t-il en excuse, trop honteux de s'attarder sur le fond de son emportement.
Sa faiblesse. Sa lâcheté. Sa faute.
Le préfet se redressa prestement, un peu gauche et imprécis quand il s'empara de ses affaires posées contre les racines. Il voulut être seul pour avoir peur. Pour se punir de l'inquiétude qu'il devinait sans mal dans les gestes de la Chang. Pour se punir de la souffrance qu'il réveillait chez elle. Pour se punir d'avoir survécu. Pour se punir d'être encore là.
(c) AMIANTE
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
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Un enfant perdu qui fond en larme
Sam 16 Oct 2021 - 19:18
Quand les oiseaux tombent de leurs nids
Cho & Sessho
Au début, il y avait cette tension dans le ventre de Cho. Cette sensation, qui amenait la peur d'avoir été indélicate, d'avoir obligé son ami, a supporté sa compagnie. Et puis elle c'était que que cela pouvais faire du bien d'être sortie de ses pensé, même si on ne nous le demande pas. Tout ce qu'elle devait faire, c'était de rester douce, d'écarter son malheur pour des mots de réconfort. Elle s'était servi de cette tension pour lui tendre une, mais qu'elle avait finalement déposer sur la sienne. Pour elle, c'était un geste de soutiens et de présence sincère. C'était son choix de proposer ses épaules pour l'aider à porter ce qu'il y avait de trop lourd sur ses épaules. Elle n'imaginait pas un seul instinct de l'impacte que cette simple caresse chaleureuse pouvait avoir sur lui et pourtant, elle le sentait s'alléger peu à peu. La brume de ses pensées commençait à se lever peu à peu et elle revoyait le regard de Sessho, celui qu'elle avait connue, la toute première fois. C'était tout le sang de la jeune fille qui c'était réchauffer dans ses veines jusqu'à lui faire arracher cette peur de lui faire du mal. La peur de son impuissance se déchirait petit à petit lorsqu'elle voyait son visage, lorsqu'elle entendait ses mots qui l'encourageaient a pensé que malgré les ombres, le garçon pouvait encore percevoir l'horizon des beaux jours.
L'oiseau qu'elle avait fait danser et chanter autour de lui pour le réveiller du cauchemar y avait-il fait quelque chose ? Il lui avait révélé qu'il l'avait appelle a la nostalgie de sa grand-mère envers qui il avait beaucoup de tendresse dans ses souvenirs. Cho avait eu du mal à comprendre, car elle n'était pas prête pour ça, que la douleur de la mort pouvait encore offrir la caresse du souvenir des vivants. Les moments qu'elle avait passés avec son être cher disparu lui ouvrait le cœur en deux à elle. Il n'y avait que larme, douleur et regret pour elle. Le visage de Sessho lui redonnait un peu espoir qu'un jour, elle aussi elle pourrais sourire a la projection du visage souriant de son tout premier amour. Le cœur de Cho s'en réjouissait, et son esprit l'encourageait. Elle n'était pas inutile, elle aidait Sessho à se sentir mieux, du moins, sur le moment. Un très court moment de pause qui lui permettrait de prendre une longue respiration. Même s'il devait replonger la tête, attirer vers le fond par ses tourments intrusif, elle avait l'audace de croire qu'il pourrait résister un peu plus longtemps, grâce à elle. Aider les autres, pour s'aider elle-même. Être là pour les gens qu'elle aime et qu'elle ne veux pas voir souffrir. Elle a besoin de voir tous ses sourires pour qu'ils la contaminent. Montrer la route du bonheur pour qu'elle puisse retrouver son propre chemin et qu'elle est la force suffisante de le suivre. Ça fonctionnait.
Après ses phrases, après ses mots difficiles pour aider à aiguiller leur chemin mutuel, une route à suivre, des phrase toute faite sortie de la bouche d'autre personne qu'ils pensaient sûrement tout deux être la bonne voie, être des conseil universelle, LA et LA SEULE façon de faire et de vivre, le temps avait enfin repris son cours. Deux jeunes adultes assis côte à côte qui essayait de toute leur force de vivre des instants de bonheur et d'insouciance autour d'une fournée de biscuit préparé pour leur besoin les plus primaire. Cho avait voulu en faire des pâtisserie d'exception, celle du réconfort, celle qui montrerait que le plaisir simple était encore possible a vivre et à ressentir. Elle voulait tant y croire et Sessho lui donnait cet espoir.
Elle sentait le passage du pouce de Sessho sur sa peau qui peut à peu, laissa sa marque sur elle. Une seconde marque qu'elle n'aurais jamais pensé vivre un jour. Il n'y avait qu'une seule personne à avoir offert à Cho ce genre de douceur sur elle. C'était doux, c'était tendre sur son enveloppe, mais quelque chose n'allait pas au fond de son cœur. Elle ne savait pas mettre de mot, elle ne savait pas mettre de nom, mais quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas ce geste qui en était le problème... Mais la culpabilité de se laisser faire. Le remords de se laisser gommer les traces de son passage, écraser le souvenir de son contact délicat qui faisait passer Cho comme la pierre la plus précieuse qu'il soit. Etait-ce ainsi qu'elle était sensé le prendre ? Pourtant, elle se laissa faire et plus il dessinait ses propres lignes de son pouce, moins elle désirais que cela s'arrête. Elle voulait continuer de voir, et de sentir son utilité et malgré l'amertume de cette recommence elle se la laissait offrir encore et encore. Il devait continuer même si ça lui faisait mal et elle devait continuer de sourire au dessus de l'eau pour lui montrer le chemin.
" Continue petite, tu es sur la bonne voie pour le rejoindre dans les abysse."
« Je dirais alors que nos familles respectives cultivent une sagesse qui leur est propre. »
La mélodie de sa voix était arrivée a point nommé avant que les ténèbres de sa voix intérieure ne la touche trop fort. C'était elle qui l'avait invoqué, la conséquence de ses décisions stupide. Elle laissa Sessho lancer le contre-sort avant que tout ceci n'aille beaucoup trop loin, qu'elle ne prenne pas leur espace vital. Elle sait que cette voix aimait ronger la moindre de ses forces jusqu'à occuper tout l'espace de fort intérieur...Et tout dévorer petit morceau par petit morceau.
Il était grand temps de faire rentrer le remède à tous les maux en scène. Il était tant de conclure la douleur par la douceur. Il était tant de mettre du rose dans ce gris qui oscillait entre le foncé et le claire. Elle voulait un peu de rose, éloigner cette teinte de cette scène. C'est pour ça, c'est seulement pour ça qu'elle avait recentré leurs moments sur de simples morceaux de sucre. Du rose, juste un peu de rose. Elle lui présenta les pâtisseries après avoir habilement trouvé le moyen de faire une transition douce et tendre.
Elle en profita pour proposer à Sessho de suivre les conseils de sa propre mère. C'était sûrement l'un de ses petits trucs qui ne résout aucun des problèmes que l'on peut rencontrer, mais qui les chasse. Le temps d'un instant, le temps d'une minute, le temps qu'il faut pour souffler et se renforcer...Une petite pause sucrée pour prendre du recul. Si tout pouvait se soigner avec le plaisir, si seulement Cho était un exemple de contentement facile... Elle pensait pourtant bien faire. L'illusion se poursuivit quelques instants de plus, car la remarque de son camarade, l'invitant a prolongé, partager ce moment d'illusion avec lui poursuivait son chemin. Il l'enveloppa d'une chaleur factice et éphémère qui ne tarda pas à subir le baisser de rideau. Cela aurait encore pu continuer des heures d'autant que le jeune asiatique commençait à tourner la conversation vers des banalités.
Le sujet des fêtes était un sujet doux-amer pour elle. Elle ne rentrait jamais pour les fêtes et elle avait espéré secrètement que ses parents se seraient dis qu'il y avait une possibilité que de rester loin d'eux cette année pour cette période ne serait pas forcément une bonne idée. Mais il n'en serait rien. Elle avait déjà reçu des nouvelles de ses parents qui, a leurs occupations, la laisseraient sous-entendre qu'elle resterait prisonnière de ce château cette année encore. Des oeuillières, ils en avaient tous mais plus le temps passais, plus " Colère" s'estompait. Est-ce qu'elle devait vraiment être étonné de voir que rien n'a changer ? Qu'elle n'aurait pas le droit à quelques choses de spécial ? Non, elle le savait bien. Elle prenait ça avec beaucoup de recul...Ou de lassitude. C'était "Priorité" en faire. Elle avait choisi la priorité. Son choix, son combat qui la monopolisai était plus important, trop pour se laisser abattre par ce qui n'est pas une prise en traître. Pour autant, le sujet n'avait pas effacé le tendre sourire paisible de Cho. Elle voulait être forte en ce moment, supporter un sujet peu plaisant pour elle parce qu'elle voulait saisir la perche que lui tendait Sessho pour se laisser dérivé peu à peu vers un autre sujet. Elle pris alors une inspiration, puis rien n'eut le temps de sortir.
« Néanmoins, les événements récents nous poussent à prendre des décisions plus préméditées, plus réfléchies également pour palier à une quelconque mauvaise ... »
Ses lèvres, c'était figé sur son sourire, mais son regard quant à lui, perdait son étincelle. Son cœur se pinça très légèrement comme un mauvais pressentiment, une impression qu'elle avait mis beaucoup trop de temps a empoigner le sujet, a emboîter le pas. En quelques secondes, elle avait perdu.
« Surprise. À nous montrer plus prudents et sûrs. »
Elle tourna lentement son visage vers lui et a mesuré ou son regard traversa la route de son visage, plus son sourire perdit de sa superbe. Son attention fut attirée vers la main de Sessho qui commença à faire pression sur la pâtisserie qu'il avait choisi. Elle craquait. Il serrait et elle craquait, mais si Cho entendait anormalement, fort les craquements, ce n'était pas grâce à une ouïe fine. C'est ce qu'elle ressentait au fond d'elle... Quelque chose qui se brise. Une défense fine et fragile dont elle s'était armée pour tenter de réconforter le jeune homme. Une fine couche de mensonge, un masque blanc au visage souriant.
« Je crains que nous vivions des temps troubles où la confiance et l'union deviendront une exception, et la cruauté et la violence de l'intolérance une banalité, où seul un pas nous séparera de l'un et un fossé de l'autre. »
" .. Voilà un sujet de conversation plus adapté n'est-ce pas ? Enfin l’abcès se crève et repend son pue sur la table. Tu le vois, tu le sait. Tout s'annonce dans un avenir séparatiste. Les forts et les faibles. Tu sais dans quel camp tu te places ma petite, tu le sais."
Sessho insista davantage. Appuyant sur sa propre faille qu'il creuse, tout comme ce qu'il écrase entre ses doigts. Les yeux rivés sur ce geste très adapté ont ses sentiments, son regard devenait absent et son sourire, plus qu'un lointain souvenir.
« Et j'ignore si aussi bon et volontaire que nous serons, nous pourrons résister à esquisser ce pas fatidique et redouté. »
Elle redressa son regard sur le visage de son ami. Elle vit tout de suite à quel point ce sujet pesé autant sur ses épaules. Ses mots lui faisaient un écho dérangé. Ils raisonnaient dans son esprit d'une voix qui était la sienne, sa propre voix qui joignait le ton du garçon dans son esprit.
« Pour protéger et garantir la paix, jusqu'où faudra-t-il aller ? Jusqu'à offrir sa liberté et sa morale ? Jusqu'à se délaisser de sa compassion et de sa bienveillance ? Jusqu'à renier ses convictions et son éducation ? »
Le marteau des mots de Sessho s'abattait sur elle, brisant les derniers lambeaux de mur qui se dressait entre elle et cette voix qui soufflait les mêmes mots de plus en plus synchroniser avec ceux de son camarade. Cet acharnement finit par payer au point où elle pouvait sentir la présence de cette entité dérangeante à ses côtés. Elle sentait sa main se poser sur son épaule et se pencher a son oreille pour lui murmurer.
" Il a fallu que tu l'entendes de quelqu'un d'autre pour l'admettre. Il n'y a pas d'échappatoire à ses conditions. Navrée de te le dire..."
Elle glissa ses doigts le long de sa nuque en se faufilant derrière elle. La caresse glaciale de ses ongles fit apparaître une brume de larme dans le regard de la jeune fille, figé sur Sessho. Elle atteint son autre oreille pour souffler ses mots de son haleine putride et pourtant couverte de vérité.
" Penses-tu que ta détermination a chercher la justice pour Cédric les atteindra ? Qu'il se laisserait convaincre par des discours remplis de bon sens pour se rendre bien gentiment ? Non, tu n'y crois pas un seul instant ma chère...Tu n'es pas naïve à ce point. "
Elle pouvait la sentir, cette silhouette drapé de noire, couverte de la tête au pied, sans aucun visage et pourtant, sa voix était très familière pour Cho a tel point, qu'il lui semblait l'avoir toujours connue. La jeune fille ferma les yeux laissant déborder ses larmes sur sa joue.
" Il a raison. La magie noire est une magie puissante et tu le sais tout aussi bien que moi. Les Hommes n'ont pas la force nécessaire pour résister à l'appel de la cupidité, surtout celle du pouvoir. Ta famille en a fait les frais autrefois, c'est un pouvoir puissant qui assouvit les autres sous un seul mot. Des Hommes sont prêts à tout pour ça...Même a tuer des enfants."
Sa voix devenait moins agressive, plus douce aux oreilles de Cho sous le constat qu'elle admettait enfin de voir le reflet de son propre miroir.
« Je suis désolé. »
L'ombre retourna lentement son attention sur Sessho au même moment. Elle l'observa avec panique essuyer les miettes de ses doigts alors que sans s'en rendre elle-même compte, elle ressentait enfin le lit tracer sur la peau de son visage par ses larmes. Ses sentiments changèrent rapidement une fois encore et sa fatalité tourna en peine, en peine pour lui. C'est alors que la voix faible dans son cœur, ce rugissement cherchait à s'exprimer. De toutes ses forces, elle voulait lutter. C'était dur, très dur, bien trop dur.
« Je ne voulais aucunement alourdir la légèreté de l'instant. Peut-être devrais-je m'en retourner à des livres ou à quelques heures de repos ? »
Il n'osait tourner les yeux vers elle et sûrement a raison. Cho reversa une légère salve silencieuse de ses larmes dans sa triple lutte. Elle voulait ouvrir la bouche, parler, mais rien n'arrivait à sortir. La main de l'ombre, c'était encastré dans sa bouche, l'empêchant de se débattre de s'exprimer...Elle redevenait très agressive envers son ennemi.
« Mon entretien avec les autorités a été… Fatiguant. »
Cho continuait de se débattre et finit par gagner le duel. Elle réussit à se défaire de cette emprise invisible, prit une grande inspiration avant de minauder ses faibles mots.
- Sessho...Je t'en prie...si tu as besoin de croire en quelque chose...Essai s'il te plaît de croire...de croire...en-...En...
Sa voix tremblait, elle n'avait pas la force de revenir sur ses précédents arguments, elle n'avait pas la force de les prolonger non plus et portant, ce maigre effort n'avait pas suffit à la faire aller au bout de sa supplication.
" " Croire en qui...? En toi ?!""
Un rire moqueur, dément et terriblement terrifiant lui glaça le sang, la paralysant à nouveau, l'empêchant de poursuivre.
" Tu t'es regardé gamine ? Assise sur le sol a pleurer parce que tu n'arrives pas à subir le poids des vérités. Tu l'implores, tu le supplies même de t'écouter tant du es proie à ton impuissance face à son mal-être...Tu ne sais plus quoi faire d'autres que de le supplier et tu voudrais qu'il croie en "ça" ?!"
Ses mots faisaient mal, la blessaient, mais c'est dans un geste désemparé pour se défaire de l'emprise de l'ombre, qu'elle va commettre une dernière stupidité.
Elle se redressa pour marcher d'un pas rapide vers lui puis entoura brusquement ses bras autour de lui, autour de son buste et plaqua son dos contre elle. Elle ne serrait pas tant le jeune homme, mais ses bras tremblotait. Etait-ce le froid ? Était-ce la peur ? Etait-ce les deux a la fois ? Elle devait pourtant aller jusqu'au bout, mais l'ombre ne devait pas l'entendre. Elle irait jusqu'au bout, elle essaierait jusqu'au bout de croire.
- Essais...
Murmure-t-elle a son oreille de sa voix faiblarde et tremblante.
- Essais de croire en moi...
Elle enfouit son front contre son épaule, continuant de le tenir contre elle. Il pouvait la sentir pleurer. Elle le retient. Elle veut le retenir, elle veut qu'il se retourne vers le bon chemin, un chemin qu'elle s'efforce de suivre...Celui de ne pas douter. Celui de ne pas revêtir le masque des ennemis, celui qui lui permettrait de mourir avec la paix avec elle-même, sans aucun regret. Elle le retient contre elle, elle se bat.
" ...Pitoyablement pathétique..."
Avait lâcher la voix avec dégoût avant qu'elle ne s'éteigne à nouveau. Son ombre venait de s'évaporer, elle avait choisi de se replier. Pourtant, Cho ressentait toujours sa menace planée au fond de son cœur. Elle n'hésiterait pas à la moindre occasion de surgir à nouveau.
Si pour Sessho l'honnêteté et la droiture étaient des valeurs indissociables dans son mode pensée, il avait vu ses convictions basculer dans l'étroitesse d'une salle où les assiettes elles-mêmes pouvaient juger de ses omissions. Les mots s'étaient bloqués dans le fond de sa gorge, et un peu par facilité, il s'était persuadé que faire valoir la précocité de ses déclarations était une excuse recevable aux yeux de son interlocutrice. Empathique, elle avait reçu ses doutes et ses craintes sans émettre le moindre jugement. C'est sans doute pour cette raison qu'il s'était senti injuste de profiter de cet élan de gentillesse pour se soustraire à son devoir de témoin.
Il avait fuis son indécision pour la retrouver au détour d'un arbre. Le chêne avait dû accueillir plus de confessions qu'il était possible d'en dénombrer au fil des siècles. Il avait vu naître des amourettes, des baisers volés, des chagrins et des larmes par centaine. Il avait fleuri de rire, de joie et s'était fané de tristesse et de colère. Tous ces moments étaient inscrits dans son écorce et palpitaient dans son bois au rythme de la terre. Lui qui appréciait les symboliques et les images avait convenu que quérir de l'aide à ses racines était censé, sans rejeter que sa détresse avait peut-être motivé son geste. Comme un enfant, il voulait chercher du réconfort dans ses croyances à défaut de retrouver dans les couloirs les bras d'une mère.
Si d'ordinaire il aurait profité d'un peu d'accalmie pour réfléchir aux émotions qui continuaient de le traverser, il s'était vu interrompu dans son travail intellectuel. L'intrusion était venue de sa droite à hauteur de tempe et avait plané autour de sa tête. Contraint de remettre sa besogne à plus tard, il avait forcé sur ses lèvres pour les soulever raisonnablement pour éteindre le souci des iris de sa camarade. À son inverse, Cho était expressive. Elle respirait la douceur et la compassion, mais ne parvenait à totalement cacher ses réelles pensées derrière une façade mesurée. Il avait émis l'hypothèse, au détour d'un épisode de déprime isolatrice de la jeune fille, que le drame qu'elle traversait été sans doute son premier. Une perte soudaine entraînant un deuil douloureux, puisqu'elle devait composer avec le regret de n'avoir pu lui livrer ses dernières paroles. En cela, sa force de se montrer obligeante avec son entourage en dépit de sa douleur lui inspirait le respect.
Sa culture récompensait la retenue et la modestie. C'est ainsi qu'il avait développé un sourire fin et un rire bas pour ne déranger personne. Il avait compris comment doser son intonation pour la rendre douce et calme, puisque la société punissait l'hystérie et les élans de colère. Il avait été complimenté pour ses efforts, et s'était perfectionné pour attirer la fierté. Il se tenait toujours droit dans une posture de retrait, car s'imposer était une preuve d’orgueil, et c'était mal perçu. Il écoutait plutôt que s'exprimer, parce que l'autre était important et précieux, puisque se plaindre était synonyme d'égoïsme.
Le ton de la discussion avait été léger, comme enrobé de sucre, avant que lui-même, qui avait su garder ses craintes enfermées sous clé, s'était fait happer par le contexte divisé du monde. Cette scission qu'il ressentait au plus profond de lui depuis des années et qui s'était transformé en obstacle gigantesque. Une partie de son héritage lui imposait l'action tandis que l'autre, le poussait à garder une forme de neutralité.
À Poudlard, il avait commencé à développer un esprit critique, affinant sa notion du bien et du mal, chose qui n'était ni mit en valeur ni prioriser dans sa contrée natale. S'il s’efforçait de ne jamais en faire part frontalement, ni de juger l'acte provenant d'un extrême ou l'autre, il saisissait les tenants et aboutissants. Mentir, c'était mal, mais il était possible de trouver des arguments excusant cette entorse au code moral primaire ; mentir, c'était mal, sauf pour faire le bien. C'était en tout cas ce qu'avait défendu Callum lors d'un débat au coin du feu. Hiverna avait bien entendu objecté, répliquant que le mal était le mal, qu'il soit moindre ou non. Cette philosophie avait éveillé sa curiosité, mais également son intellect.
Il avait posé les limites de son amie dans un schéma réflectif et en avait tiré des conclusions mitigées ; pouvait-on réellement s'épanouir dans un monde où sa vision était à jamais inchangée, peu importe les arguments d'un parti tiers ? Cela reviendrait à rejeter toute idée d'évolution que ce soit moral ou extérieur. C'était de son point de vue une limitation frustrante et abusive. Mais que la dureté des enseignements de sa famille lui avait permis de concevoir.
Le clou qui dépasse se fait taper dessus, un proverbe visant à rendre uniforme un groupe d'individus pour les conformer à la norme. Quelle norme ? Celle de ne pas proposer d'idées révolutionnaires pour ne brusquer aucune convenances, mais plutôt de les garder pour soi.
C'était ce que le seigneur des ténèbres faisait, bien que de manière plus poussée. Il frappait sur un clou – en l’occurrence les né-moldus porteurs d’innovations- pour non pas les aligner au même niveau que les autres, la majorité, mais au contraire les fondre dans une planche – là à comprendre la servitude ou la mort. Il n'avait jamais menti sur ses projets, loin de là, ce qui avait participé à rassembler les foules derrière ses idéaux, par la crainte ou la ferveur, il ne sut le dire.
Si le mensonge était un mal, la vérité derrière ses motivations était-elle donc un bien, en suivant le raisonnement d'Hiverna ? S'il suffisait de rester fidèle à ses principes pour faire le bien, alors, il était limpide que Lord Voldemort était une parfaite illustration des limites de son argumentations. Pour préserver l'ordre et les traditions, sacrifier une donnée négligeable pouvait être nécessaire. C'est ainsi que Callum avait résumé les crimes dont s'était rendu coupable le mage noir et ses partisans. Un mal, certes, mais nécessaire.
À l'annonce d'un retour probable de celui qui avait fait trembler le Royaume-Unis par intermédiaire de la presse, il s'était enquis des appréciations de ses camarades, non pas pour étoffer son opinion vis-à-vis de la véracité de la fin du tournoi des trois sorciers, mais il cherchait à recueillir divers points de vue. L'un s'était rangé derrière le pouvoir écrasant des journaux et du ministère, ne se cachant pas derrière un héroïsme exagéré qu'il avait de toute façon en horreur, tandis qu'Hiverna avait appuyé les dires de Potter et du directeur, sans pour autant plus développer que cela.
Désireux de partager ses doutes sur l'actualité, il s'était vu emporté par son indécision et ses dilemmes moraux. Perdu dans ses trop nombreuses pistes de remise en question, il s'était perdu à discourir à haute voix. Quelle était sa ligne de conduite et jusqu'où était-il prêt à aller pour continuer à la suivre ? Rejoignait-il le cadre de Callum et acceptait-il de suivre les dogmes pour garantir sa sécurité – et celle de ses proches - ? Ou bien, pouvait-il s'élever contre la dictature – retirer tout pouvoir décisionnaire à un peuple en était la définition – et mettre en péril le confort de ses proches ? Lui qui appréciait contenter un maximum de personnes se retrouvait dans une impasse. Quelque soit son choix, il décevrait forcément et cette perspective était une source d'angoisse.
Poursuivant ses hypothèses, il s'était projeté un peu plus loin. Pouvait-il renier son interprétation de la justice si cela lui était proposée ? Pour ses parents, l'envisagerait-il seulement ? Ses amis ? Et si pour leur garantir une vie où l'avenir leur serait favorable, il était capable faire taire ses scrupules et envies les plus profondes ? Plus il l'envisagea, et moins ce sacrifice lui paru absurde. Il en devenait presque noble en dépit des atrocités annoncées par cet engagement.
S'en rendre compte l'avait fait sursauter et se rendre compte de sa poigne qui s'était resserrée. Les paumes pleines de miettes, il s'était relevé d'un bond, chassant les résidus en frottant ses mains l'une contre l'autre, et avec elles, il espéra que ses conclusions feraient de même avec son esprit ; qu'elles partiraient seulement dans le vent. Voir monter les larmes dans les yeux de Cho fit monter en lui une vague de culpabilité qu'il eut grand mal à camoufler. Sa bouche se tordit dans une brève grimace contrite. Il prédit ses sanglots avant qu'ils ne franchissent totalement les dernières barrières d'optimisme de la jeune fille. Pour s'y soustraire, il se confondit en excuses, pivotant sur ses talons. S'il se savait responsable de son profond désespoir, il ne se sentit pas prêt à en assumer l'entière responsabilité.
Sessho se cacha derrière la fatigue ou un état similaire suite à son interrogatoire. Le mensonge n'avait jamais fait partie de sa nature, et pourtant, il était désormais certain d'exceller dans ce domaine de compétence. Cacher, même à sa propre conscience, les remous de son âme. N'était-ce pas pour cela qu'il s'était appliqué dans son apprentissage de l'occlumancie ? Apprenant de chaque intrusion avec méthode et ténacité. Il s'était révélé être prometteur, et à présent, il comprenait pourquoi ; il préférait refouler ses émotions négatives. Les lèvres mordues entre ses dents, il expira tout l'air de ses poumons, les paupières mi-closes. Dans leur léger interstice, il se concentra sur les brins d'herbes et leur balancement lascif sous la brise.
Il laissa couler ses ressentis comme une pluie le couvrant tout entier, remplissant les vases de son contrôle. Retranché derrière le rideau de sa barrière, il appliqua le schéma, noyant dans le fond du seau d'eau un parchemin annoté ; celui portant la mention traître. Il alla y retrouver faible, lâche et égoïste. Il décida que le vide qui ressorti de sa transe était une juste punition. Les mots bas de sa camarade apparurent d'abord comme un bourdonnement indistinct.
Il sentit les bras de sa camarade s’enrouler autour de son torse. Elle posa son front contre son dos et dans l'écho de ses murmures, il ressentit toute la détresse de ses tremblements.
« Essais.... Essais de croire en moi ... », le supplia-t-elle au creux de l'oreille.
Si se dégager lui traversa l'esprit, il ne put s'y contraindre devant toute la force qu'elle déploya pour le maintenir. Posément, il remonta ses bras le long de son corps pour apposer sa chair contre la sienne, les doigts serrant fugacement les siens. Elle ne craignait pas qu'il s'effondre, mais plutôt qu'il devienne le miroir de ce qu'elle ne voulait pas devenir. C'était sa terreur qui animait son geste. S'il pouvait, à regret, joindre ses forces à l'ennemi, sans doute, s'en sentait-elle capable également, pour des raisons similaires. S'adressait-elle réellement à lui, ou par son intermédiaire, essayait-elle de se convaincre de continuer à y croire ?
Délicatement, il amorça de se défaire de sa prise pour se retourner et lui faire face. Ses joues étaient inondées de larmes et elle peinait à garder un semblant de souffle. Lui qui pleurait peu se demanda si un jour, à force de se perdre dans autant d'empathie, elle arriverait à la fin de sa capacité à l'exprimer.
Il lui ouvrit ses bras, et d'un pas, l'enlaça étroitement. Il ramena sa main jusqu'à sa nuque pour la garder aussi longtemps qu'elle le jugea nécessaire. Dans le silence, il la berça pour calmer ses sanglots, dodelinant de droite à gauche. Droit, il attendit que son désespoir s'apaise. Là seulement, sans pour autant lâcher son étreinte, il prit la parole. Sa voix se diffusa entre eux comme un secret.
« Oui. Essais de croire en toi. »
Combien de temps restèrent-ils ainsi, serrés l'un contre l'autre ? Elle finit par le quitter et il regarda s'en aller avec une certaine mélancolie. Seul dans le parc, sous le chêne, il leva le nez vers ses feuilles mortes, maintenues en bout de branche. Il finit par se rasseoir, les jambes en tailleur pour supporter l'appui d'une planchette de bois. Il y posa son parchemin maintes fois raturés. Il trempa la plume dans son encrier et chiffonna le brouillon après une relecture. Se munissant d'une nouvelle feuille, il fit grincer la pointe sur l'esquisse des boucles de l'entête.
Mère, Père,
Je me permets de vous écrire cette missive suite à un événement ayant eu lieu le 31 Octobre au soir.
[…]
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Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
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Un enfant perdu qui fond en larme
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