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[24/12/1995] All I want for Christmas. - Cho Chang

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Sam 11 Déc 2021 - 10:29
All I want for Christmas.
ft. Cho Chang
  « Nos heureux gagnants de ce concours de bonhommes de neige sont... Sessho Shinmen et Cho Chang ! Félicitations ! »

La danseuse abaissa ses bras dans une révérence, belle et gracieuse. Sa transparence scintilla dans le soleil couchant comme une pluie d'étoiles. La beauté de la pâle figure de cristal le captiva encore un instant et quelque part, en fond de pensées disparates, le violon résonnerait encore une heure, un jour ou une éternité. Il la voyait encore voltiger dans les airs, sous l'harmonie des gouttes sur les cordes de son instrument. La musique le faisait encore frissonner. Les Do l'avaient privé de toute énergie, l'emmenant dans les flocons. Les Sol avaient été éteint les voix, la sienne, celle de ses deux amis et celles, plus vicieuses, chuchotant dans les coins de sa tête. Il ne restait plus rien après le claquement final.

C'était agréable.

Echizen le félicita d'une accolade. Il y répondit mécaniquement, absent. S'il lui parla, il ne l'entendit pas. La danseuse, doux être éphémère, l'hypnotisait de sa présence, de son geste suspendu dans le temps. Immobile, elle gardait le menton vers le sol, les membres figés dans un salut féminin.

Sessho laissa tomber sa main contre sa cuisse, le souffle court, la mine vide, soudainement épuisé. Elle imita son geste, le scrutant de ses orbites creuses. Contemplatif et spectateur des applaudissements, il regarda la foule sans comprendre son agitation. Les visages eurent des contours flous, comme vu au travers d'une vitre embuée. Il se sentit en dehors de tout. De l'ambiance, de son corps. Tout fut étranger. Les odeurs, les formes, comme aspiré dans un trou sans fond d'oubli et d'indifférence.

Il n'eut pas la force de s'en inquiéter ni de paniquer.

Il inspira l'air froid, ravivant ses poumons d'un semblant de sensations. La morsure glacée dans ses bronches fit revenir les couleurs et les sons. Il vit le bleu de son écharpe, le rouge des manteaux de quelques enfants et le vert des conifères. Le monde avançait. La douleur amena la joie, comme un pique remontant dans ses entrailles. Son cœur bondit dans sa poitrine devant l'enthousiasme baignant la place, communicatif et transcendant. Il se joignit aux belles esquisses, tapant des mains pour évacuer la terreur latente d'avoir été loin de lui et du reste, d'avoir observé les alentours avec le plat de la sobriété extrême, dépersonnalisé, incroyablement détaché.

Quelque part, près du podium, dans son angle mort, l'ombre du tueur et l'expérience dissociative traînaient encore. Et dans son dos, la danseuse n'était plus qu'un tas de poudreuse.

Il accepta le trophée enchanté avec les remerciements modestes et silencieux. Le socle coincé dans les doigts, il le tourna dans tous les degrés pour en observer les finitions. L'objet était à l'image de l’événement temporaire, délicat, en accord avec le thème qu'ils avaient représenté dans leur présentation. Une place, ticket d'or, arriva dans sa main, et il dut jongler avec son premier fardeau pour s'en saisir. Elia Rosebury disaient les lignes imprimées. Musicienne talentueuse, idole d'un mirage dans la salle des arts, fantôme de ses propres émotions, coquille trop pleine de tourments et de chagrin.

Le prix aurait plu à Aria, eut-il comme réflexion, un peu désolé de ne pas trouver le platine de sa chevelure dans le public. Le soucis s’immisça sournoisement dans l'émerveillement situationnel. Allait-elle bien ? Passait-elle malgré tout de bonnes fêtes ? La verrait-il au Nouvel An pour éclaircir son minois d'un peu de bonheur ? Il l'espérait. Sur la pointe des pieds, hagard, il tenta de chercher ses yeux clairs dans toutes les nuances de la foule.

En vain.

La perspective d'un dîner formel se rappela à lui lorsqu'il se pencha sur les détails du concert et sa date inscrite noir sur blanc. Il ne pourrait y être, en fut la conclusion. Un peu déçu de son engagement auprès des Shafiq, il rejeta son élan trop personnel, et préféra se concentrer sur des retrouvailles avec une amie rêveuse et lunaire, mais aussi avec sa source de préoccupation actuelle. L'amatrice des chants de sirène et des abysses.

S'humectant les lèvres, il partit d'un pas plus décidé vers les seconds du concours. Il prit pleinement conscience de leur identité, et s'en voulut de ne pas avoir été salué la tête brune plus tôt.

« Bonjour Eileen. », lui dit-il en arrivant à sa hauteur. D'un signe de tête, il gratifia son homologue masculin d'une salutation plus formelle.

« Je n'ai pas eu l'honneur de contempler votre prestation, trop impliqué dans la mienne, bien que je sois certain qu'elle devait être à votre image à tous les deux. », investit, il prit soin d’inclure le septième année dans le ton de la conversation.

Les politesses d'usages passées, il tendit le lot tant désiré à son amie, à mille lieux d'une rancune ou d'un malaise. Les cris du lac et les sanglots s'étaient parés d'atours nostalgiques.

« Je n'aurai pas le loisir de m'y rendre, hélas, je suis convié à un autre rendez-vous. Mais je te laisse le plaisir de t'y rendre, Eileen. Vois cela comme un présent en avance pour les fêtes. », lui sourit-il doucement, le timbre doux et chaleureux. « Apprécie la musique d'Elia Rosebury pour nous deux, s'il te plaît. »

Sur des dernières cérémonies amicales, il rejoignit les deux asiatiques, prenant le sujet de discussion en cours de phrase. Le Serdaigle en comprit le sens, mais ne chercha pas à y participer. Il suivit leurs pas hors de l'enclos dédié à l'attraction. Dans le ciel, les cotons se lovaient dans des tons rosés et orangés de fin d'après-midi. Le nez en l'air, il détailla le parcours des flocons dans le vent avec une appréciation esthétique picturale. S'il avait sût jouer du pinceau et non d'un clavier, il aurait souhaité inscrire le paysage sur une toile pour ne plus l'oublier, effrayé d'en perdre le goût et la beauté.

Ils s'arrêtèrent aux pieds du grand sapin. Gigantesque arbre décoré, il était la parfaite figure de l’opulence des réveillons britanniques. Auréolé de pellicules nacrées sur le bout de ses branches, il brillait dans la fraîcheur du soir, comme entouré d'une nuée de luciole arc-en-ciel.

C'est en se penchant sur la jupe en laine traditionnelle recouvrant l'appui du géant, qu'il remarqua l'absence de son cousin, qui s'était sans doute éclipsé d'une excuse théâtrale et recherchée. Ils étaient désormais seuls avec Cho. Leur dernier tête-à-tête remontait au mois précédent et depuis les larmes et les suppliques, il n'avait plus osé l'aborder en dehors des sphères obligatoires. Il parlait à la capitaine, à la camarade, à la préfète, mais plus à l'amie, un peu honteux de son emportement et de ces mots qu'ils s'étaient échangés dans la douleur.

Il eut le courage de regarder son profil après une profonde inspiration. Il chercha quoi dire, quoi faire une bonne minute, ne se retrouvant pas dans l'inaction sociale ni la timidité. Ce qui lui venait spontanément était froid et impersonnel. Des banalités scolaires tout au plus ou des commentaires sur les intempéries et la politique actuelle.

« Tu vas bien ? », commença-t-il finalement, sortant de son mutisme et de sa gêne. Il pivota partiellement pour se placer de trois quarts, les mains jointes devant lui pour continuer à tenir le trophée. « Est-ce-que tu vas vraiment bien ? », il insista sur l'avant-dernier mot, la voix plus basse et patiente.

Elle lui avait manqué. Il souhaita renouer avec l'intimité de leurs confidences et philosopher de leurs proverbes d'enfance. Il voulut retrouver les rossignols dans les couleurs de l'automne.

BY CΔLΙGULΔ ☾
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

_________________
Un enfant perdu qui fond en larme

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Ven 25 Fév 2022 - 21:21
...Is You ?
Cho & Sessho



Sessho pris alors délicatement son violon tandis qu'il se tenait avec elle dans ce paysage immaculé. Il n'y avait aucun décor, juste une toile blanche et totalement vierge. Le garçon ferma lentement ses yeux pour entamer sa valse mélodieuse. Un sourire incontrôlé, elle se leva d'elle-même sans comprendre non plus pourquoi. Cette envie soudaine de se mouvoir à l'abri des regards et de son regard. Cho laissait s'exprimer sur la musique. Comme elle pouvait bien être ridicule aux yeux des autres, mais il n'y avait plus rien, plus personne. Juste lui qui n'était probablement pas conscient qu'elle était apparu sur son plan d'existence. Le voyait-elle seulement elle aussi ? Elle n'entendait que Valse. Un autre de ses délires dans un monde emplit de paradoxe qu'elle quitte une fois de plus. Ici, il n'y a rien d'autre que son imaginaire. Ici, elle est libérée de son démon qui menace de se multiplier. Il n'est plus là. Elle se laissa porté sur la valse souriante comme une danseuse de ballet. Ici, elle pouvait être ce qu'elle voulait, car ce moment n'a jamais vraiment existé. Les choses ne se sont pas passées réellement ainsi et pourtant, c'était la seule explication logique pour justifier leur prouesse commune. Elle n'était pas créative. Elle n'était pas artistique. Elle se voyait comme un simple esprit logique, méthodique. Il n'a suffi qu'une pincée d'Alchimie Humaine pour que les choses change. Cela n'a duré quelques instants peut-être très insignifiant pour son partenaire, mais il avait su révéler quelque chose qu'elle ne soupçonnait pas jusqu'alors. Un délire emplit de lumière, un Délire de Magie-Blanche. La plus pure qu'il puisse exister, celle ou les sentiments s'exprime, ou les rêves prennent vie. Lady Snow n'était qu'éphémère, mais elle n'oubliera jamais ce personnage qu'elle a incarné le temps d'une simple danse. Cela n'aurait jamais été possible sans lui.

« Nos heureux gagnants de ce concours de bonhommes de neige sont... Sessho Shinmen et Cho Chang ! Félicitations ! »

Cette annonce ramena Cho à la réalité et croisa immédiatement le regard de ses parents qui étaient aux premières loges. C'était la toute première fois que la jeune fille se produisait ainsi en spectacle. La toute première fois de sa vie qu'elle percevait la fierté danser dans le regard de son père qui l'applaudit avec sobriété. Les yeux de sa mère pétillaient d'émerveillement et un large sourire était dessiné sur son visage. Cho les observa sans comprendre dans les premières secondes. Sa frimousse était devenue rougissante et un sourire gêné naquit. À peine eut-elle le temps de jeter un léger regard vers son coéquipier pour observer sa réaction à tout cela, que la jeune Serdaigle fut acculée. On lui remit son petit trophée ainsi que son billet et puis ce fut le tour de Monsieur et Madame Cho. Sa mère lui redressa le visage de la main droite pour contempler son visage souriant alors que Monsieur observa le monde autour de lui croisant le regard des passants.

" C'est ma fille." semblait-il dire en silence avec orgueil.

- Tu as fait tellement de progrès... Tu uses d'une si belle magie, Cho. Avait tendrement soufflé sa mère accompagnée d'une caresse sur le visage de sa petite fille.

- Oh... je n'ai pas beaucoup de mérite je pense, je n'aurais pas pu faire grand-chose sans Sessho. Elle tourna alors son regard vers le garçon et ses parents suivirent son regard.

Son cœur fut piqué d'une légère déception lorsqu'il aperçut Sessho donner son prix à Eileen. Elle eut la naïveté de pensé que cette soirée du 31 décembre aurait pu effacer son fiasco de l'autre jour. Il y avait beaucoup de chose qu'elle aurait aimé lui dire et se perdit un long moment dans ses pensées. Monsieur Chang fut piqué par ce regard, ce silence. Plus jamais il n'aimerait revoir sa fille comme elle a été cet été et bien qu'il ne se rend absolument pas des démons qui planait au-dessus d'elle, il ne voulait prendre aucun risque.

- Les Chang apprennent toujours de leurs erreurs. Fit-il avec une certaine fermeté.

Un nouveau sourire s'étira sur le visage de Cho mais cette fois, il n'avait rien d'heureux.

" C'est si flagrant. Tout le monde le voit. Tout le monde vois comment tu te comportes. Tu devrais avoir tellement honte de toi. Comment peux-tu oser lui faire cela."

Elle ne supportait pas ne rien faire et pourtant, lorsqu'elle tentait quelque chose, elle le faisait de travers. Que devait-elle faire au juste ? Fermer ses yeux et dormir ?

" Ça au moins, tu le fais bien."


L'épouse donna un léger coud de coude à son mari qui lui dressa un regard froid. Délicatement, cette dernière rendit les affaires de sa fille avant de s'adresser une dernière fois à elle.

- Tu devrais aller féliciter ton ami Cho. Ton père et moi allons faire un tour.


Bien qu'il ne soit pas totalement en accord avec cela, il n'eut pas vraiment le choix.

Cho hocha sa tête et fit rapidement volteface. Sessho était toujours occupé avec Eileen alors elle offrit un sourire à Echizen le plus calme possible. Son sourire était devenu un peu tendue à cause des derniers mots qu'elle venait d'échanger, mais elle chercha constamment à cacher ses propres ressentit. Après quelques instants où elle tentait de se remettre de ses émotions enterrées :

- C'est vraiment bien pour Sessho que tu sois venue passer tes vacances avec lui. Je suis contente.

C'était une parole certes sincère, mais pleine de remords. Rien ne pouvait y faire, elle avait toujours le souvenir de sa tentative de soutien qui s'est soldé par une simple automutilation. Elle n'aurait jamais dû réagir comme elle l'avait fait et elle en est dévoré de l'intérieur depuis des semaines entière.

" Si tes parents savait ce que tu avais fait l'autre soir ma belle..."


Elle n'eut pas le temps de se laisser dévorer par ses paroles qu'elle vit Sessho s'approcher d'eux à nouveau. Un sourire nouveau tira ses lèvres. Un sourire de félicitation, de désolation, de gêne.. Bref, il y avait tout ce qu'on voulait à l'intérieur. Cho décida de se taire et de se laisser porter à leur petite ballade. Elle préférait de loin écouter la discutions des deux cousins plutôt que de s'en mêlé. À dire vrai... Elle ne cessait de se torturer. Elle avait besoin de lui dire tant de chose, mais elle ne savait pas comment ni quoi exactement. Elle se sentait coupable, responsable de leur éloignement. Du moins, d'après elle.

" Ce n'est qu'une réaction naturelle. Tu n'es pas une fille bien. Tout le monde l'affirme et il faudrait être aveugle pour penser qu'il s'agit de la Jalousie. Personne n'aimerait être à ta place."

À chaque fois qu'elle portait son attention sur la conversation, la voix de Sessho lui pinçait le cœur. Ses mots ne cessaient de lui revenir. Des mots clairs, remplit de lucidité, mais qui les rongent tous les deux encore et toujours. Elle se revoit s'agripper à lui comme si sa vie en dépendait, ce besoin de servir de paroi et d'en avoir une en échange. Elle ne voulait pas laisser ses pensés la dévorer et elle ne le désirait pas pour lui non plus.

" Il te regarde, tu sais, il te guette."

Oh oui, ça elle l'avait remarqué. Pour elle, il ne s'agissait pas de son ancien agresseur bien qu'elle ne connaissait pas du tout les intentions de cette silhouette gigantesque. Elle ne le voyait pas en journée, tout du moins, ça n'était encore jamais arrivé. C'était surtout en pleine nuit. Elle sentait si fort son regard peser sur elle que son sommeil s'arrête. Lorsqu'elle ouvre les yeux, c'est là qu'elle le voit au loin, aux pieds de son lit. Il est immensément grand au bout de la pièce. Il ne l'approche pas, mais il l'observe lourdement. Il la juge. Elle avait peur en pensant à lui, qu'il se manifeste exactement comme "Elle". Il était compliqué pour elle de rester présente avec les cousins Shinmen, mais elle employait tous les efforts pour rien ne se remarque.

Leurs pas les avaient conduits devant le grand sapin drapé de son étincelante robe de Noël. Cho n'avait pas vraiment pris le temps jusque-là de l'observer alors elle leva ses yeux vers le sommet. À mesure que son visage se dressait et que ses yeux croisèrent les décorations toute aussi fantastiques les une que les autres, Cho étira un sourire émerveillé. L'espace de sa contemplation, tout était redevenue silencieux dans son esprit. La flemme de ce jour fut ravivé par la beauté de l'arbre. Malgré tout ce qui pouvait arriver autour de ses jeunes gens ses derniers temps, on trouvait encore le moyen d'offrir de la beauté dans ce monde.

" Rébarbatif, stupide, et sans intérêt. Une fois par an, a la même date... Ce n'est qu'une question de mœurs, de culture...rien de tout cela n'est sincère. Tu te raccroches à n'importe qu'elle branche, mais elle n'est pas solide et se brisera demain sous tes doigts."


Quelle importance ? Elle ne tomberait pas dans le piège de se fermer. Elle ne tombera pas le piège de bétonner sa propre sensibilité de peurs qu'elle se blesse davantage. Elle devait profiter de ce petit morceau de bonheur autant qu'elle le pouvait et même cette voix ne l'en empêchera pas. Elle l'ignora une fois encore.

- Il est vraiment magnifique, vous ne trouvez pas ?


Cho n'eut pas vraiment de réponse et délaissa sa contemplation pour voir si elle ne, s'était pas trop laissée absorber par l'arbre. Elle observa son entourage pour constater qu'Echizen avait bel et bien disparut, mais que Sessho lui, était toujours là. Lorsque leurs regard se posèrent l'un sur l'autre, ils furent unis par le même sentiment, les mêmes souvenirs, la même gêne. Il se faisait face sans savoir comment se parler. C'est alors que Sessho pris une légère inspiration pour briser le silence.

« Tu vas bien ? »

Comme quoi, il ne lui fallait que ça. L'entendre lui parler, même avec cette question si simple la ravie et la soulagea d'un poids. Cela se remarqua par un sourire radieux et rayonnant. Elle s'apprêtait encore une fois à mentir, encourager par cette même voix qui la poussait à commettre la pire des choses qu'elle pouvait faire en ce moment si elle voulait retrouver ce qu'elle pensait avoir perdu. Comme s'il l'avait instantanément percé à jour, ses prochains mots ont fait office d'un avertissement à ses yeux.

« Est-ce-que tu vas vraiment bien ? »


Sa voix avait doucement baisser, tout comme son propre sourire qui devint beaucoup plus sincère sur ses émotions. Il était toujours là, mais à lui seul il traduisait que ce n'était pas encore si évident de tenir le coup. Elle baissa un peu son regard vers le sol, songeuse et honteuse. Elle voulait assumer ses actes. Il était son ami, elle lui avait demandé de se laisser allé après tout, elle était prête à l'écouter. Naïvement, elle s'était surement attendue à des mots qui ne seraient pas si grave, mais avec le recule...elle ne pouvait pas en attendre davantage. C'est de sa faute, entièrement de sa faute.

- ..Je... débuta-t-elle difficilement avec beaucoup d'hésitation. Je m'en veux beaucoup pour l'autre fois...Je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fait...

Elle redressa ses yeux couverts d'un voile d'appréhension et de culpabilité en serrant son sac qui comportait les présents de ses parents ainsi que celui qu'elle comptait déposer à la poste pour le jeune garçon.

- Avec tout ce que les autres raconte en ce moment...je ne voulais pas vraiment te rajouter tout ça en plus sur les épaules. Son ton était devenu coupable des médisances, elle avait fini par y croire elle-même. Je regrette vraiment...

Il était évident qu'il n'y avait pas que cet épisode qui la travaillait, mais c'était celui dont elle souhaitait se soulager. Tenter de vouloir sauver ce qui peut-être encore sauvable malgré qui elle est. Elle garda un long moment de silence en affrontant le regard de Sessho et puis...

- Je-..Je me doute que ça n'est pas grand-chose...

Elle avait une attention pourtant très claire en ne voulant pas lui offrir personnellement son présent, mais Cho en avait décidé autrement sur un coup de tête. Elle plongea sa main dans son sac pour récupérer un paquet. Ce dernier faisait une trentaine de centimètre de long, comme de large avec une profondeur cependant moins imposante. Il avait été soigneusement emballé dans un papier bleu au motif et au ruban argenté. Qu'importe ce qu'on s'apprêtait à dire sur elle, qu'importe tout le reste. Ce moment était ce qu'elle entendait de parfait.


- J'aimerais quand même te souhaiter un très joyeux Noel, Sessho.


" J'aimerais." Cela sous-entendait clairement qu'il pouvait très bien refuser le paquet qu'elle lui tendait. À voir son visage au sourire remplit d'appréhension, elle s'y attendait presque en réalité. Elle savait que Sessho était tout sauf un méchant garçon, mais pour elle, elle avait été suffisamment loin pour qu'il la rejette, l'ignore et la place dans les limbes des élèves oubliable, remplit de déception.

" Comme si cela suffirait à te racheter. Même avec tout le mal que tu peux te donner, rien ne changera la personne que tu refuses de voir."

Malgré que les phrase de la voix avait monté en agressivité ses derniers jours, elle voulait y croire. Comme pour ce sapin qui a réveillé en elle une maigre lueurs d'espoir, elle souhaitait croire qu'elle avait encore une chance de regagner le cœur d'une personne qui lui est particulièrement chère.

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Ven 27 Mai 2022 - 20:23
All I want for Christmas.
ft. Cho Chang
  Un sourire renferme mille secrets.

Le Chemin de Traverse était animé depuis des jours déjà. Depuis son arrivée en Angleterre, avant le commencement de sa scolarité, Sessho avait assisté à plusieurs attractions saisonnières. Un bal de fin d'année, une fête costumée, et ce n'étaient-la que les exemples les plus récents. Autour de lui, les passants se pressaient aux étales, les poches pleines de monnaies et d'achats compulsifs. S'il n'avait nourri aucune envie précise sur le trajet ou les activités, il avait forcé pour se mêler un tant soit peu à l'ambiance générale, pour, il l'espérait, offrir un souvenir grandiose à sa camarade. Si la victoire importait moins à ses yeux que la certitude d'avoir donné le meilleur de son énergie, il ne put nier que le trophée qui pesait dans sa paume était une appréciable reconnaissance. Non seulement pour leur créativité commune, mais également, pour illustrer leurs progrès en matière de sortilège. La danseuse était parvenue au bout de son numéro sans que la glace façonnant ses courbes ne fonde, ni que ses pieds ne perdent le tempo.

Le son artificiel du violon gelé avait ravivé son attrait pour la musique et le manque d'avoir délaissé les touches d'un piano. Son intérêt pour l'instrument datait à présent d'une dizaine d'années et jusqu'à maintenant, il avait été approfondi par la pratique. Il ignorait s'il devait cette passion à un désir de marcher dans les traces de sa grand-mère, ou si l'envie était née d'elle-même, sans influences extérieures. Jouer lui permettait de mettre en ordre ses idées sans se laisser distraire ni spéculer trop durement. Les débuts de la mélodie étaient chargés de poser la problématique, tandis que le reste du morceau gravitait autour de lui dans une tentative de résolution. Ses hypothèses étaient couchées sur une partition, un langage qu'il pouvait décrypter à la relecture pour comprendre son cheminement de réflexion.

La musique, au-delà de simplement ordonner ses nombreuses interrogations, était devenue un moyen d'expression propice aux confidences. Ainsi, il avait pu converser avec des esprits aussi indécis que le sien. Aria, d'abord, était devenue une habituée de ce rituel, et bientôt, il avait entrepris de voir leur duo comme un échange à sens unique où elle était la muse et lui une oreille attentive. Il avait compris qu'ils partageaient un besoin réciproque pour cet art, ce qui avait donné de la profondeur à leur relation. D'inconnus, ils étaient devenus des amis. Il s'était mis à attendre leur représentation et si les mots sur les strophes étaient trop nébuleuses pour les autres, lui était confiant pour les déchiffrer et en retirer une leçon.

Suite au drame qui l'avait personnellement touché fin Octobre, le son des notes frappées étaient devenues synonymes d'une introspection terrifiante. S'il s'était prêté à l'exercice avec sa plus fidèle accompagnatrice, il n'avait plus voulu y retourner ni renouer avec cette mélopée qu'il avait à peine entamée. Elle était le témoin silencieux de sa souffrance, de ce chagrin qui rendait sa retranscription tremblante sur le papier. En solitaire, il s'était fait violence pour retrouver ce cocon qui lui avait été si bénéfique, récoltant l'angoisse de la page blanche et une aversion physique pour l'instrument. Il en avait conclu à une manifestation de son désir de ne pas donner corps à ses théories les plus morbides. Il estimait qu'elles s'exprimaient déjà suffisamment dans son quotidien.

Suite à la discussion du lac – qui lui semblait irréelle avec le recul – il avait hésité à retourner voir le piano. Il ne sut ce qui avait retenu sa marche, mais elle s'était abrégée un étage auparavant, pour finalement l'entraînée dans une balade nocturne. Elle s'était achevée dans un corridor plongé dans l'obscurité, uniquement éclairé par la Lune. De là, il s'était assis et avait commencé son exploration des étoiles. Ses faibles connaissances en astronomie lui avaient permises d'identifier les constellations les plus reconnaissables, et pour y remédier, il s'était documenté dès le lendemain. Il développa cette routine en réponse à son envie d'évasion qu'il avait longtemps projeté sur des prémices de symphonies. S'il ne pouvait la qualifier de bouillonnante soif d'apprentissage, il avait appliqué un schéma similaire à la composition sur l’interprétation des signes stellaires. Aidé d'ouvrages, il avait entrepris de noter ses observations, avec l'espoir que se focaliser sur un objectif parviendrait à rendre son sommeil plus doux. S'occuper l'esprit – et c'était communément reconnu- était une bonne façon de calmer les angoisses.

Une tentative qui s'était révélée infructueuse. Mettant cela sur le compte d'une quelconque non-adaptation, il avait persévéré des jours durant, qui s'étaient finalement transformés en semaines. Délaissant son carnet, il avait continué à scruter la nuit, la tête remplie de nouveaux sujets de questionnements. Réfléchir ne le soulageait pas, mais en plus d'occuper son temps, il avait la sensation de ne pas rester à fixer un mur en attendant que le soleil se lève. Il avait la conviction que s'il s'arrêtait d'imaginer, de se poser des problématiques, il n'aurait plus aucun but. Qu'il deviendrait un simple passager dans un train ne menant nulle part.

Devant cet arbre, il cherchait un sens. Une explication à cette gêne qui l'avait poussé à ignorer les appels de Cho depuis leur discussion dans le parc. Il s'était conformé à son statut de préfet, et à ce titre, avait mis un point d'honneur à entretenir leur relation dans une certaine cordialité. Il évitait d'aborder des sujets trop personnels au cours des rondes et jusqu'à présent, il s'était accommodé de la situation avec une étonnante facilité. Aux pieds du sapin, il remettait en perspective les raisons qui les avaient éloignés. De qui venait le choix de ne plus que parler de banalités ? De ne plus chercher des sujets de conversations plus enrichissants ?

Il gardait en mémoire la peur qui avait inondé les joues de son amie de grosses traînées de larmes. Il se souvenait de ses sanglots et de son étreinte désespérée. C'étaient peut-être leurs attentes communes dans leur dynamique qui avaient été décevantes. Elle avait voulu le soutenir dans une épreuve difficile, mais n'y était pas parvenue, tandis que lui, n'aurait su décider s'il aurait pu saisir cette main tendue ou s'il l'avait seulement désiré. Qu'avait-il ambitionné d'obtenir de leur échange ? Une réponse à son mal-être ? Ou une raison de ne pas baisser les bras ? Il en ressortait qu'il était de retour au point de départ à chaque ébauche de solution.

Se triturant les doigts, il observa quelques minutes les branches décorées sans dire un mot. Chercher les bons lui prit un certains temps. Son cousin s'éclipsa, s'en allant papillonner, il ne savait où.

Il finit par se tourner dans sa direction, pivotant partiellement sur son talon. Leurs regards se croisèrent et pour la première fois depuis leur rupture, il se força à ne pas fuir par appréhension du conflit.

Tu vas bien ?

Un début de dialogue bancal qui ne figurerait pas sur le podium de ses plus beaux traits d'esprit. Elle baissa la tête en même temps que son sourire. Il s'inquiéta aussitôt de son manque de répartie. Quand elle lui répondit, il nota la honte au fond de sa gorge. Il apprécia ses excuses tout en ayant la lucidité qu'elle n'était pas celle qui devait les prononcer. Que ce n'étaient pas ses explications qu'il exigeait, bien qu'il soit en peine de désigner un coupable. Agir avec autant d'émotions n'avait pas servi à son développement de deuil, c'était certain, mais il ne pouvait accabler son amie pour cela. Elle était sensible, empathique, expressive et volontaire. Ces qualités constituaient les points forts de sa personnalité et lui donnaient toute cette authenticité. Exiger qu'elle puisse mettre de côté tout ce qui pouvait rendre sa vision si spontanée aurait été cruel. Et stupide. Lui qui luttait pour contenter son entourage aurait vu ça comme une faute.

Sessho n'aurait pu nier qu'il s'était retranché derrière ses barrières, mais il n'incombait pas Cho de cette décision. Le tournant de leur discussion l'y avait poussé, non sa réaction.

« Tu n'y étais pour rien. », lui dit-il donc après qu'elle lui eut exprimé ses plus sincères regrets. « Je pense seulement que le moment n'était optimal pour aucun de nous deux. », fit-il avec un sourire encourageant.

« Je-..Je me doute que ça n'est pas grand-chose... », curieux, il suivit son manège en inclinant sous cou à droite puis à gauche.

Elle sortit un paquet bleuté au ruban d'argent. Imposant entre ses mains d'une trentaine de centimètres, il spécula sur son contenu, se fiant à sa largeur et son épaisseur. Il s'en saisit délicatement quand elle le lui tendit – non s' en s'être délesté de son trophée qu'il échangea avec sa camarade pour pouvoir mieux tenir son fardeau-, prenant garde à ne pas abîmer ou froisser son emballage. Intrigué, il le soupesa, spéculant sur son contenu en se fiant à son épaisseur et sa largeur. Conscient de son impolitesse, il se confondit dans un rire d'excuse.

« Je suis désolé. Mh, merci beaucoup, je suis très touché. », il s'humecta les lèvres non s'en être incliné plusieurs fois en remerciement. « Je peux l'ouvrir maintenant ? », il souleva un peu le cadeau pour orienter son attention dessus. « Ou tu souhaites que je le fasse plus tard ? »

Un peu timidement, il se gratta la tempe du pouce, en proie à un malaise grandissant.

« Je n'ai malheureusement aucun présent pour toi. Mais je comptais y remédier ici. Si tu me laisses quelques secondes, mh, minutes pour... trouver. », exprima-t-il à haute voix, en évitant de croiser son regard.
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Sessho Shinmen
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