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[14/01/96] Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte - Chemin de Traverse

 :: Hors-Jeu :: La Pensine :: RP Harry Potter :: Les RP Terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Jeu 17 Fév 2022 - 14:09
Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte
Chemin de Traverse
Les peuples ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple.
- V pour Vendetta


Quand Harold Foster, bureaucrate affecté aux affaires des accidents magiques domestiques arriva au café faisant face à Madame Guipure, ce client était déjà là. C'était le blanc de sa cape qui avait attiré son attention. Qui portait un capuchon clair par les temps qui courent ? Le noir omniprésent et le sobre des habits avaient remplacé l’excentricité et les assortiments dépareillés à l'annonce des dernières nouvelles. L'individu s'était levé, dévoilant l’œil doré sur sa capuche rabaissée et son masque intégralement lisse. L'audace l'avait fait bondir sur ses pieds avec urgence et paranoïa. Il l'avait suivi dans la grande rue, où il le découvrit plus en hauteur, assez pour dépasser les têtes les plus élancées. Sa stature lui paru soudainement plus grande, mais pas suffisamment pour inspirer l'intimidation, mais un semblant de respect.

Il regarda l'inconnu amener la pointe de sa baguette sur sa gorge, écartant un pan de tissu sur une peau brune parsemée de grains de beauté.

« Citoyens du monde magique. », commença la voix. Un timbre clair, avenant et féminin, ce qu'il n'aurait su juger dans la draperie ample. Elle porta loin, amplifiée d'un sortilège.

La foule se massa autour de l'estrade de fortune et une caisse, en d'autres circonstances, n'aurait jamais aussi bien fait l'affaire. Intrigué à son tour, il bouscula de l'épaule pour s'approcher.

« N'en avez-vous pas assez des mensonges et des secrets ? », les murmures gagnèrent le maigre public, qui continuait de grandir. « Un jeune garçon meurt et c'est un accident ? Des victimes sont retrouvées écharpées, mutilées, démembrées et meurtries et Sirius Black est impliqué ? Un élève est enlevé, torturé, et c'est un canular ? Plusieurs attaques sont perpétrées sur Pré-au-Lard et ce ne sont que des événements isolés ? », elle se tût, et Harold retient son souffle devant toute l'amertume sincère imbibant chacun de ces mots.

« Qu'aura-t-il fallu pour que le Ministère ouvre les yeux et cesse de nier ce qu'il avait déjà sous son nez tout ce temps ? Une nouvelle faille dans sa sécurité ! », la silhouette écarta les bras sous son invective. « Les mesures qui ont été prises arrivent trop tard. Le danger est déjà là et il l'est depuis longtemps. », elle désigna la foule d'un balayage de la main.

Les chuchotements inquiets bondirent dans l'assemblée. Harold se ramassa sur lui-même pour serpenter entre deux gaillards pour mieux s'approcher de la lanceuse d'alerte. De loin, il remarqua qu'elle avait été rejointe par d'autres ombres sur les toits, tout autour d'eux.

« Ils vous cachent la vérité. À vous tous ! Ils ignorent votre détresse, votre peur puis vous font de belles et fausses promesses. Allez-vous réagir ou rester à aduler un gouvernant qui ne sait plus ce qu'il fait ? »

Harold se souvint des histoires que lui racontait sa mère avant de l'endormir. Des récits de grandes batailles maritimes, de trésors enfouis et de découvertes d'îles perdues. Il associa aussitôt les cris et les assentiments à une mutinerie.



Hors-RP

Chers Veritaseriens,

La flamme de la révolte se lève dans le monde magique et l'Œil fait enfin son apparition au grand jour ! Si le nom de leur cause n'a pas encore été cité et que personne ne sait qui ils sont derrière leurs masques et leurs capes, leurs voix se font quant à elles prégnantes.

Cet event se déroule le dimanche 14 janvier au Chemin de Traverse, soit le week-end suivant directement les évasions d'Azkaban ayant eu lieues le lundi 8.

Tous les personnages adultes peuvent poster dans ce sujet, qu'ils soient de simples passants se sentant plus ou moins concernés par ce discours ou des membres de l'Œil y ajoutant leur grain de sel dissimulés derrière leur masque ou encore des membres de l'Ordre du Phénix essayant de calmer la propagande de ce nouveau groupuscule inconnu.

/!\ Pour les personnages adultes  - qui ont donc la possibilité de se rendre à Pré-au-Lard et au Chemin de Traverse-, merci de ne poster que dans un seul sujet entre celui-ci et celui se déroulant à Pré-au-Lard, selon celui que vous choisissez.

La date limite pour y participer a été fixée au dimanche 6 novembre, minuit. Libre à vous de poster autant de fois que vous le souhaitez, évitez seulement de faire des double-post. Pensez également à rajouter un résumé à la fin de vos post.

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.

:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Mar 22 Fév 2022 - 1:23



Event de Janvier

R.J. Lupin

les lanceurs d'alerte.



Fol Oeil les avaient prévenu qu'il y aurait un rassemblement aujourd'hui concernant ce nouveau et si mystérieux groupuscule et si secret. Remus ne refusait jamais une mission et il s'était porté immédiatement volontaire et puisqu'il n'avait aucune mission « souterraine » en ce moment, il avait répondu à l'appel. Et puis pour être honnête, en-dehors qu'il aimait se rendre utile, il s'interrogeait énormément sur ce nouveau groupuscule et il voulait « prendre la température » lui-même. Et si jamais il y avait du grabuge, il serait posté là pour prêter main-forte. Il évitait toujours Tonks en ce moment, se sentant extrêmement coupable de ce qu'il lui faisait vivre mais pensant que c'était de toutes façons bien mieux ainsi car elle n'avait pas d'avenir avec lui. N'en aurait jamais. Pourtant, le destin joua contre lui ce jour-là ??? Tonks fut désignée pour se rendre avec lui au rassemblement du chemin de Traverse tandis qu'un autre groupe se rendait à celui de pré-au-Lard. Il se résigna donc à lui prendre le bras pour transplaner au chemin de Traverse. Il n'avait pas dit un mot, il n'avait pas osé croiser son regard mais malgré lui lorsqu'il avait senti sa présence près de lui il n'avait pu s'empêcher de sentir battre plus fort dans sa poitrine et cela le perturbait vraiment beaucoup qu'il ne l'aurait voulu. Il tenta pourtant d'agir normalement et de ne pas y penser... Sans un mot, Tonks lui relâcha le bras alors qu'ils venaient d'apparaître dans l'allée latérale du chemin de traverse et elle le laissa reprendre une distance respectable entre eux. Elle était d'un silence inhabituel et il n'aimait pas trop ça. En temps normal quand elle était ainsi, elle finissait par éclater à un moment ou un autre...

« C'est par là, » lui indiqua t-il, un peu inutilement car on voyait au vu de l'attroupement au loin que le rassemblement avait eu lieu à cet endroit. Il était nerveux, ne savait pas quoi lui dire ; il y avait comme un froid, une distance depuis ce jour de décembre où elle avait laissé échappé accidentellement qu'elle avait des sentiments pour lui. Mais l'heure n'était pas à s'apitoyer sur lui-même et les deux membres de l'Ordre se dirigèrent vers le lieu du rassemblement tout en restant légèrement à l'écart mais écoutant, et observant attentivement ce qui se passait alentours. Remus était vraiment intrigué par ce nouveau groupuscule et en même temps il était très méfiant. Et puis, pourquoi un masque et un capuchon si on n'était là qu'avec des bonnes intentions ? Une voix claire, féminine s'éleva de loin, une voix amplifiée par un sortilège. Ils écoutèrent attentivement le discours. En ce qui le concernait, Remus devait admettre qu'ils émettaient des vérités, et il était on ne peut plus d'accord quand le nom de son meilleur ami, Sirius Black, fut mentionné. Evidemment, lui savait qu'il était innocent, Tonks aussi... A la mention de son cousin, il sentit le regard de la jeune posé sur lui et échangea brièvement un regard avec elle. Et il approuvait également les faits sur le ministère qui ignorait délibérément tous ces « incidents » qui se déroulaient à travers tout le pays... Sans pour autant tourner la tête vers elle, il entendit Tonks murmurer à moitié entre ses dents : « Elle n'a pas tord il faut avouer. Le ministère il a de la bouse de dragon dans les yeux et c'est pas nouveau. » et il ne put s'empêcher d'afficher un léger sourire sans toutefois se déconcentrer su discours. Au mot « réagir » sa curiosité fut piquée un peu plus. Réagir d'accord, mais comment ? Sans mettre en danger la sécurité des gens lambdas il espérait... Pour le moment, il ne fit rien et se contentait d'observer ce qui se passait. Et puis une question le taraudait, pourquoi cacher son visage si on avait rien à cacher. Quand à Tonks et Remus, ils avaient revêtus tous deux des couleurs sobres et avaient même  rabattus un capuche sur leur tête. Parce qu'évidemment, leur appartenance à l'Ordre du Phoenix n'était pas forcément inconnue. En tous cas, il est clair qu'ils étaient du côté de Dumbledore. Remus n'avait jamais chercher à cacher qu'il soutenait Dumbledore et certainement pas Tonks non plus d'habitude si virulente à exprimer son opinion et dire ce qu'elle pensait vraiment.

[PS: je me suis permise de pnijiser Tonks dans ma rp, j'ai le droit hein? comme je l'ai déjà pnjiser dans mes rps précédents. - parce que voilà, je suis maudit et je ne retrouverai jamais quelqu'un pour la jouer ! *mode dramatique on*]

(c) DΛNDELION
Remus J. Lupin
Membre
Remus J. Lupin

_________________
« Si l'esprit est la lumière qui éclaire le monde,
le coeur est le feu qui les soutient : si la raison parfois s'égare, c'est le coeur qui la ramène. »


[14/01/96] Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte - Chemin de Traverse Tumblr_on4zta6kpy1rbk9r4o6_250[14/01/96] Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte - Chemin de Traverse Tumblr_on4zta6kpy1rbk9r4o4_250
"You know the man you truly are, Remus !
This heart is where you truly live, this heart !"
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Mer 23 Fév 2022 - 4:27
Les lanceurs d'alerte
RP commun
Assise dans son arrière-boutique, Andrée fermait les yeux. L’heure était à la réflexion.

Depuis sa mission avec Serger, un mois plus tôt, elle avait tout fait pour se faire discrète. Son interrogatoire au Ministère ne l’avait pas lavée de tout soupçon. Sans leur avoir donné de preuve viable et exploitable, la vigilance dont elle faisait l’objet s’était renforcée. Désormais, presque tous les jours, elle apercevait un Auror en planque devant sa boutique. Et lorsqu’elle se rendait à son atelier, ils la suivaient – ils savaient pertinemment où elle se rendait.

Ses interactions sociales s’étaient donc réduites au strict minimum. Elle ne voyait presque plus personne ; à dire vrai, à l’exception de quelques entrevues liées à l’Œil de temps à autres, on ne pouvait la qualifier de grande sociale. En dehors de rencontres professionnelles et de quelques entrevues occasionnelles, elle restait repliée dans ses quartiers. Elle n’avait pas renoncé à ses sorties en solitaire mais veillait à ce qu’elles soient les plus traçable possible. Ne dit-on pas que les innocents n’ont rien à cacher ?

Ses contrats les moins officiels de potionniste avaient été stoppés temporairement, et son activité secondaire était actuellement dédiée aux partenariats qu’elle avait noués avec Saint-Mangouste, l’infirmerie de Poudlard et quelques autres clients secondaires. Elle veillait à ne plus faire appel à ses fournisseurs de l’ombre et se contentait de faire ce que l’on attendait des citoyens modèles.

La seule exception qu’elle s’était autorisée avait été le dépôt du colis de Noël de Serger au quartier général de l’Œil, quelques jours à peine après la fin de sa mission.

Mais ce dimanche-là ferait exception. Ce dimanche-là avait lieu le premier rassemblement du groupuscule.

Même si la jeune femme savait que personne ne lui tiendrait rigueur de ne pas s’y rendre – tout le monde savait dans quelle position délicate elle se trouvait -, elle tenait à y participer. À ajouter sa pierre à l’édifice, même si elle était minuscule. Même s’il ne s’agissait que d’un caillou.

Et il fallait qu’elle ruse pour pouvoir s’échapper de ses quartiers.

Premièrement, elle n’utiliserait pas de baguette. Ou alors pour lancer des sorts de base uniquement, des sorts qu’elle était susceptible d'utiliser au quotidien. Deuxièmement, il faudrait qu’elle s’éclipse en toute discrétion.

Deux choix lui étaient offerts : Pré-au-Lard, si près de son lieu de vie et de travail, et le Chemin de Traverse.

Le premier cas semblait tout indiqué – pas besoin de transplaner, et puis les criminels s’arrangeaient toujours pour accomplir leurs méfaits le plus loin possible de là où les attendait, c’est-à-dire certainement pas à moins d’un kilomètre de leur chez eux. Mais il demeurait le risque que les Aurors chargés de sa surveillance soient attirés par les discours de l’Œil. Et s’ils avaient l’idée de procéder à un contrôle généralisé, Andrée aurait du mal à prendre congé.

Elle décida donc de se rendre au Chemin de Traverse.

Ce fut une heure avant le début du rassemblement qu'elle quitta la Boutique. Il lui arrivait régulièrement d’y passer en fin de week-end, même si elle ne l’ouvrait pas, et elle la quittait à des horaires très aléatoires. Rien d’inhabituel.

Son atelier se présentait ainsi : une porte vitrée servait d’entrée et donnait sur un tout petit hall. Cette pièce était l’unique endroit accessible au transplanage du local. Une porte de bois massive séparait l’entrée du reste de l’atelier, qu’Andrée prenait soin de sceller magiquement à chaque fois qu’elle quittait les lieux. Ce jour-là, elle laissa la seconde porte ouverte et cadenassa l’entrée vitrée en activant les runes qui l’entouraient.

Là encore, rien d’inhabituel ; elle observait souvent ce protocole car une bouche d’évacuation supplémentaire avait été installée dans le hall, permettant aux fumées dangereuses de s’échapper de l’atelier.

Les fenêtres de la pièce principale étaient toutes recouvertes d’un voile opaque qui visait à conserver la confidentialité de ses recettes et de ses projets. Au fond à droite se trouvait une petite cuisine dont la porte était presque toujours fermée. Juste à côté de l’encadrement, fixée au le mur qui donnait sur la rue, il y avait une seconde évacuation, plus imposante que celle de l’entrée. Au fond à gauche, une salle de bain lui permettait de se rafraîchir lorsqu’elle demeurait plusieurs heures dans son atelier. Les murs étaient recouverts d’étagères pleines à craquer de livres, de parchemins et de bocaux, et des tiroirs sans fond réfrigérés lui permettaient de conserver ses ingrédients. Des fauteuils occupaient un coin du lieu, entourés par plusieurs chaudrons de taille variable, et une énorme marmite marquait le centre du local.

D’un geste silencieux de baguette, Andrée alluma une radio sorcière et un air de jazz s’en échappa.

Les gestes qui suivirent avaient été planifiés minutieusement.

Elle n’avait pas droit à l’erreur ; pour le moment, tout ce qu’elle faisait pouvait être vu depuis sa porte d’entrée.

La jeune femme commença par piocher des ingrédients dans ses compartiments. Cette action, en apparence anodine, lui permit d’attraper dans un tiroir voisin une cape d’invisibilité qu’elle avait achetée pour ce genre de situation. Elle ôta son écharpe et la coinça avec son bras au-dessus de la cape. Avant de se défaire de son manteau et de ses autres accessoires d’hiver, elle balança les ingrédients qu’elle avait préparés dans le chaudron d’un geste négligent. Puis elle déposa ses vêtements sur un fauteuil, en prenant garde à ce que la cape fût accessible mais dissimulée.

Une fois les mains dégagées, elle se plaça devant le grand chaudron et entreprit d’allumer le feu. Cuisson douce, comme pour faire mijoter un plat en cuisine. D’un coup de baguette, le récipient fut à moitié rempli d’eau. Et bientôt, on ne put voir à plus de trente centimètres dans la pièce.

L’écran de fumée était en place. Avec la quantité d’actifs qu’elle avait mis, Andrée était tranquille pour quelques heures. Au moins quatre. Largement suffisant.

Elle eut un sourire satisfait. Le nombre de potions et d’expériences qui dégageait une telle vapeur était conséquent. Un regard extérieur ne pouvait comprendre de quoi il s’agissait – en l’occurrence, d’un simple fumigène à diffusion prolongée.

D’un pas léger, elle rejoint la salle d’eau, dans laquelle une cape blanche ornée d’un œil doré l’attendait. Elle ne souffrait d’aucun défaut, et pour cause – elle n’avait jamais été portée. Elle se changea, plia soigneusement son tablier de travail et ôta ses escarpins. Sa mission discrétion lui imposerait des chaussures plus confortables pour cette fois. Andrée pinça les lèvres, pas ravie de devoir se séparer de ses chaussures de luxe.

Une fois changée, la jeune femme se saisit d’une fiole de potion mauve et l’appliqua soigneusement sur ses cheveux. Progressivement, les nuances brunes cédèrent à un blond platine étincelant. Ses mains tordirent ses mèches un chignon bas et très serré, un maquillage élaboré vint brunir la peau des parties de son corps restées visibles et quelques coups de pinceau amincirent son visage, creusèrent ses joues et aplatirent son nez. À priori, elle n’aurait aucune raison d’ôter son masque, mais privilégier la prudence lui semblait indispensable.

Le miroir lui renvoya l’image d’une jeune femme émaciée, au teint mat et aux yeux verts. Elle s’estima satisfaite de sa transformation.

Ne manquaient plus que ses indispensables. Dans les placards du meuble vasque étaient alignés des accessoires dont elles ne se séparait jamais : mixture explosive, anti-Veritaserum, potion crache-flamme, poudre d’obscurité… Les sachets rejoignirent sa sacoche de potionniste et une fiole aux nuances dorées fut placée dans un emplacement dédié, caché mais dégagé.

Il faudrait qu’elle pense à remercier Kayser pour ce présent. Et qu’elle se rattrape pour l’anniversaire du malfrat, étant donné qu’il n’avait rien reçu de sa part pour Noël.

Peut-être pourrait-elle lui offrir le nécessaire en potions que tout criminel se devrait d’avoir ? Celui dont elle-même ne pouvait se passer ?

Lorsqu’elle retourna dans le local, la fumée avait envahi chaque recoin de la pièce. Comme prévu, la ventilation n’était pas assez efficace pour tout évacuer. Et comme prévu – en tout cas, elle l’espérait -, c’était suffisamment habituel pour que la réaction ne soulève pas de question.

Elle se dirigea à l’aveugle vers son porte-manteau, s’en saisit et s’approcha du coin salon. Au moment de l’installer en équilibre dans le fauteuil qui tournait le dos à la fenêtre, elle s’accroupit et s’entoura de la cape d’invisibilité. De l’extérieur, si tout se passait comme prévu, le chapeau surmontant le porte-manteau donnerait l’illusion d’une femme assise, occupée à quelque chose en attendant que sa potion requît son intervention.

Une fois de plus, c’était un comportement habituel pour Andrée. Il lui arrivait régulièrement de patienter des heures et de s’occuper en lisant ou en travaillant sur d’autres compositions. Parfois même, harassée par ses multiples activités en engagement, elle s’endormait tout simplement. Et lorsqu’il y avait autant de fumée, elle s’entourait d’un enchantement.

La jeune femme était consciente que sa mise en scène était bancale. Elle savait qu’elle aurait pu mettre en place des illusions magiques, donnant l’impression aux spectateurs de l’extérieur qu’une personne évoluait dans son atelier. Et même si elle n’était pas mauvaise en enchantements, elle avait choisi la sécurité : il y avait trop de variations possibles dans la pose d’un sortilège autonome. Absente, elle n’aurait pu le contrôler et les facteurs d’évolution étaient nombreux. L’enchantement pouvait prendre fin, tout simplement, mais il pouvait aussi muter d’une manière imprévisible, ou encore s’étendre à des zones plus larges – soit en dehors du bâtiment – ou plus restreintes – en se concentrant dans la cuisine, par exemple – que ce qui avait été décidé.

Les méthodes moldues l’avaient fortement inspirée.

Sans un regard en arrière, Andrée rejoignit le hall, lui aussi étouffé par sa potion, et transplana une première fois dans la rue parallèle à celle de son atelier. Le plus discrètement possible, elle s’approcha des fenêtres qui donnaient sur le coin salon. La fumée et les voiles sur les fenêtres rendaient le tout difficilement lisible, mais une ombre floue était discernable à l’endroit où elle avait placé le porte-manteau. Le reste de l’aménagement de l’atelier se perdait dans le mouvement des vapeurs et dans la variété des volumes de ses meubles.

Suffisamment convainquant pour tromper ses observateurs, jugea-t-elle.

D’un pas vif, elle s’éloigna des Aurors en planque et, trop loin pour que les agents de l’ordre ne perçussent le bruit caractéristique de son transplanage, s’en fut vers le Chemin de Traverse.


Andrée atterrit dans une ruelle adjacente au lieu qui avait été convenu. D’un geste impatient, elle roula la cape d’invisibilité, la coinça sous sa ceinture et ajusta son capuchon. Les reflets sales d’une fenêtre toute proche lui indiquèrent que son masque dissimulait bien son identité.

Lorsqu’elle se fondit dans le rassemblement, les premières paroles avaient été prononcées. La foule se pressait autour de l’estrade de fortune ; les choses avaient été bien faites. Les mots utilisés étaient suffisamment forts pour susciter l’intérêt. Andrée le savait, personne ne resterait indifférent à cette intervention.

Elle balaya les environs du regard, nota que les capuchons blancs étaient dispersés stratégiquement au milieu des passants. Un déploiement qui leur permettrait de faire face à une éventuelle intervention des Aurors, mais également pensé pour attirer le plus de monde possible.

D’un coup d’œil rapide, Andrée tenta de repérer Serger et Alex parmi ses pairs, mais les masques étaient trop bien conçus pour qu’elle ne reconnût qui que ce fût. Et puis peut-être étaient-ils à Pré-au-Lard.

Elle se reconcentra sur le discours et sur les gens qui l’écoutaient.

Pour le moment, la curiosité prédominait, mais l’indignation la remplacerait bientôt.

Et elle souleva bientôt les auditeurs, dont les murmurent commencèrent à envahir l’allée.

Mort, accident, Sirius Black, torture.

À chaque affirmation, à chaque accusation, Andrée voyait les visages se tendre davantage. Les sourcils se fronçaient, les regards s’assombrissaient.

Se rendaient-ils compte de l’absurdité de la situation ? Avaient-ils conscience qu’ils n’étaient que des pantins manipulés, incapables de réfléchir d’eux-mêmes ? Comprenaient-ils qu’ils avaient les preuves devant les yeux depuis des mois et que personne n’agissait, par peur ou par confort ?

L’inconnue masqué continuait à haranguer la foule :

— Qu'aura-t-il fallu pour que le Ministère ouvre les yeux et cesse de nier ce qu'il avait déjà sous son nez tout ce temps ? Une nouvelle faille dans sa sécurité !

À ces mots, Andrée frissonna. Évidemment, elle connaissait plus ou moins la teneur du discours de ce jour-là. Il s’agissait d’un premier rassemblement ; il fallait y aller fort, il fallait marquer les esprits. Tous les membres de l’Œil savaient quels sujets faisaient polémique. Ils savaient ce qui allait être dénoncé : l’inaction du Ministère, au travers des drames qui avaient eu lieu les mois précédents, et son incompétence, avec l’évasion massive des prisonniers d’Azkaban.

Son beau-père en faisait partie. Et cette perspective était loin d’être réjouissante.

L’impuissance était insupportable.

Un mouvement en hauteur attira son regard et elle remarqua d’autres capuchons blancs. Andrée sourit : emportée par la rumeur des badauds, leur intervention ne passerait pas inaperçue.

— Les mesures qui ont été prises arrivent trop tard, poursuivit la silhouette. Le danger est déjà là et il l'est depuis longtemps. Ils vous cachent la vérité. À vous tous ! Ils ignorent votre détresse, votre peur puis vous font de belles et fausses promesses.

Andrée se retint de joindre sa voix à celle de ses voisins, qui commençaient à protester en cœur. Le ton de l’oratrice, ses revendications, les injustices qu’elle évoquait faisaient mouche : on sentait du mouvement dans la foule, on sentait des voix qui commençaient à s’élever.

La potionniste ne pouvait s’exprimer pour des raisons évidentes d’anonymat et de posture à conserver, mais elle sourit.

Si l’affiliation de son beau-père avec les Mangemorts et la tendance de la jeune femme à verser dans l’art des potions noires étaient trompeuses, Andrée en jouait. Même s’il était parfois contraignant, elle aimait le voile de mystère qui planait autour de sa personne. Tant que cela serait possible, elle garderait le secret sur ses idées et sur son allégeance.

Aux valeurs de l’Œil, elle y croyait, et tant mieux si cela semblait incohérent aux yeux du Ministère.

Andrée récupéra la fiole dorée dans sa sacoche, prête à passer à l’action.

Le ton de la silhouette blanche se fit plus incisif alors qu’elle terminait son discours en apostrophant la foule :

— Allez-vous réagir ou rester à aduler un gouvernant qui ne sait plus ce qu'il fait ?

Au même moment, Andrée déboucha le flacon.

Presque invisible, sans un bruit, un filet de couleur or s’en échappa. Le serpent, d’abord inconsistant, pris de l’épaisseur et du volume et se déploya bientôt au-dessus de l’estrade. Les regards des auditeurs, d’abord choqués des révélations de l’inconnue en blanc, se firent interloqués à mesure qu’ils relevaient la tête.

Au-dessus de l'oratrice, tel un gigantesque halo, un grand œil doré jaugeait la foule.
Code by noxl
Andrée de Kerimel
Modo poker face
Andrée de Kerimel
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Ven 25 Fév 2022 - 16:46
Petit TW pour le début du RP.

Les lanceurs d'Alerte Event de Janvier

S

ous l'eau, il ne pensait plus à rien. C'était agréable. Il n'était plus personne.

Lévine ouvrit partiellement ses paupières sur les bulles remontant dans l'eau chaude. Le corps immergé dans un étau brûlant, il laissa sa conscience éclater à la surface en un bouillonnement vaporeux, auréolé de rouge et de fumée. Les poumons surchargés, il inspira l'air condensé et lourd avec un soulagement coupable. S'il toussa, il ne le sentit pas. La tête vide et la chaire lacérée, il banda les stigmates de son rituel autodestructeur, la honte s'immisçant sournoisement dans ses veines ouvertes. Le besoin était plus pressant, plus violent. Il avait cédé à sa pulsion, à son appel, ne pouvant gérer autrement sa déception, sa crainte et ses doutes. Il s'avoua faible et lâche, mais préféra garder un peu de cette justification désespérée, pour ne pas plonger à nouveau les robinets poussés à l'écarlate.

Il serra les tissus sur ses poignets, comprimant ses vaisseaux jusqu'à les faire gonfler. Il fit disparaître les bleus de ses phalanges d'un peu de crème sentant la lavande et le bleuet. La marbrure froide se fondit dans le cireux de son teint, comme un peu de peinture dans un grand verre. Du charnu de sa paume, il essuya la condensation sur la glace et observa ses cernes sans profondeur ni inquiétude, si ce n'est un jugement dur et implacable.

Il ramena ses mèches humides en arrière et épargna ses traits de tâches carmins boursouflées. Il les laissa sur ses épaules, ses hanches et ses cuisses en rappel. Le pouls saccadé, il tira sur les commissures de ses lèches entrouvertes, les étendant d'un sourire éteint et sans joie. Souris, fit-il à son reflet, relâchant son emprise dans une esquisse un peu folle.

Il drapa sa silhouette dans une chemise, puis dans son uniforme saillant. Insigne clinquant sur la poitrine, il sortit de la salle de bains d'un pas lent et plat. Pas de colère, pas de rage. Il en remercia sa baignade. Dehors, le crépuscule finissait d'embrasser les toits des immeubles, faisant rayonner les ampoules des lampadaires dans la rue. Il suspendit ses yeux sur les fils et guirlandes d'après fêtes surveillant les bancs et allées. Pour pallier à la panique générale saisissant la société sorcière suite à l'évasion, le bureau des autorités avait suspendu son arrêt forcé pour le placer sous surveillance rapprochée. Il pouvait travailler, être utile et occuper son esprit sur autre chose que ce sentiment d'abandon le prenant aux tripes.

Il avala les marches pour faire rosir ses joues du froid de la soirée. Tout contre un des rares arbres de l'ancienne zone industrielle l'attendait Davis, un homme aux larges épaules et à la calvitie en couronne. Âgé d'une quarantaine d'années, il l'écoutait se vanter de ses enquêtes d'une oreille distraite. Il venait le chercher matin et soir, s'adaptant à leurs horaires aléatoires et changeants. Il l'avait associé à un chien de garde faussement amical, toujours prêt à mordre. Il lui trouva une ressemblance avec un pitbull dans la mâchoire et le rire. Ils marchèrent jusqu'à la ruelle, clope au bec et fatigue dans les jambes. Le filtre entre les dents, Serger accepta le bras de son collègue. Un craquement perça le silence.

L'Atrium était constamment plein, et même en s'y promenant à des heures tardives, il ne désencombrait jamais. Y circuler fut pénible et il avança dans les traces de son chaperon à allure raisonnable. Il se mêla au groupe une fois arrivé dans l'open space. Une tasse de café entre les doigts, il s'isola à son bout de table, le dos contre son siège et une plume en guise d'éventail. La boisson réchauffa ses muscles et réveilla ses méninges. Il attrapa le journal, édition spéciale disait le titre. La prison détruite en partie fit renaître les souvenirs de sa propre respiration sifflante et la terreur de tomber sur le nom de son abject géniteur. Si lire son prénom ne lui provoquait plus bouffée de chaleur et suée, il le mettait mal à l'aise. Kassian Romanov figurait sur la liste non exhaustive des fugitifs encore introuvables. Il se sentait en danger et vulnérable. Comment une simple identité pouvait autant le rendre impuissant et fébrile ? Juste au-dessus, il frissonna en traçant les lettres de l'une des plus terribles d'entre eux. Bellatrix.

Il se souvint d'un verre brisé, d'une salle aux murs turquoises et des murmures dangereux au creux de ses tympans. Maladresse, faute, cris, de longues mèches ondulées.

Il quitta son assise une dizaine de minutes plus tard, se conformant aux directives du chef Jones. Ils se mettaient en route. Mutique, il accueillit la brise avec une intensité dérangeante. Le sifflement glacé lui donna la migraine. Sillonnant le boulevard principal du village entre-deux mondes, ils marquèrent un premier arrêt devant une maison faiblement éclairée au-travers de volets bleus. En retrait, il prêta attention au témoignage d'une vielle dame un peu alarmiste. Elle était persuadée d'avoir reconnu l'un des criminels. La place déserte était baignée dans une atmosphère mystique, un peu brumeuse dans son manteau blanc.

Pour éviter aux employés d'être surmenés et en appui aux fonctionnaires de sécurité civile, il avait été décidé de séparer les effectifs en deux. Les interventions journalières où ils étaient de ronde de surveillance dans les sites les plus sensibles ou denses d'animations, puis, les opérations nocturnes, où ils se déplaçaient pour rassurer la population devant une fausse alerte ou suivre une piste si les informations se révélaient plausibles et cohérentes. Mettant en œuvre le protocole, il chercha une présence aux alentours, accompagné par Jones. Il était grand, peu affable et grisonnant sur les tempes. Vétéran au même titre que les légendes du service, il sentait son regard peser entre ses omoplates, inquisiteur et vif. C'était lourd et pesant. Il était coupable. Mais pas d'un tatouage sur le bras.

Mentalement, il cocha les cases du règlement ministériel.

1. Se rendre sur place et s'assurer de la sécurité du civil. (Veiller à ce qu'il ne soit pas sous contrainte ou victime d'un sortilège).
2. Recueillir son témoignage.
3. a. Vérifier la véracité des informations.
3. b. Comparer la description du suspect avec les données existantes.
3. c. Placer la zone sous enchantement traqueur.
3. d. Interroger le voisinage si lieu résidentiel ou commercial.
4. Trouver un indice prouvant la présence du fugitif.
5. Remonter sa trace.
6. Intervenir.

Ayant délégué les points sociaux, Lévine s'était concentré sur les alinéas trois-b, trois-c et quatre. Il vadrouilla de ruelles en ruelles, le noyer alternant le ciel puis les cercles pensifs. Les Revelio et détection de maléfices furent placés sur les maisons, dans les cachettes couvertes de la nuit. Il ne détecta aucune présence. Se réunissant à la jonction des différentes avenues, ils mirent leurs informations en commun. Rien. C'est ce qui se dégagea de leur bref brainstorming. Il jeta une ultime œillade derrière lui, épousant le calme au fond de son iris.

Son deuxième café était tiède. Jambes croisées et joues contre le poing, il remplissait son rapport sans entrain. La pointe de sa plume grattant le papier, il se laissait dicter son rythme par le tic-tac de l'horloge murale. Il parfuma le parchemin de boucles aériennes et soignées, de flèches droites et précises et d'indications pointilleuses. Dans sa bulle, il fit abstraction du reste. Peut-être par habitude. C'est après une page de mise au propre, de rature et de rectification, qu'il releva son attention sur le reste de la pièce. Stanislas lui manqua soudainement avec ses remarques distractives. Cliff pour ses remontrances et son rire. Elnath et son sérieux. Dans cette trop grande tranquillité, il s'en ressentit étranger et malade. Il étouffa. Il lutta.

Il connut l'ennui et l'angoisse le reste de sa garde. Il fixa le plafond puis un mur. Il eut envie de sortir, de courir, de vomir, d'un verre et enfin d'une bouteille.

Son appartement était froid lorsqu'il en pénétra le seuil. Il en trembla jusqu'à arriver au radiateur. Il se laissa glisser contre le métal, finissant les pieds contre le canapé. La chaleur irradia sa nuque et il ferma les yeux, les sens brouillés par l'insomnie. Dans le chromatique réfléchissant de ses paupières closes, dansèrent les feuilles volantes de ses dossiers se mêlant aux affiches de recherche en noir et blanc. Un poids sur son abdomen le fit bouger, contorsionner des vertèbres pour enrouler son bras autour de l'amas de poils ronronnant contre son torse. Il s'accrocha à sa vie. Il se sentit moins seul.

Quand il rouvrit les yeux, le soleil l'éblouit au-travers des volets roulants. Désorienté, il chercha l'heure sur sa montre, soustrayant les aiguilles une à une. La fourrure était endormie, paisible. La langue pâteuse et les cils collants, Lévine dissipa les piqûres de ses articulations en se relevant doucement, les genoux en coton. La matinée était avancée. Pas assez pour un vrai repos. Suffisamment pour qu'il puisse aligner une pensée de bout en bout. Lassé, il jeta sa veste sur le divan. Il devait se dépêcher.

Les mains en coupe, il aspergea son visage d'une rasade d'eau tiède. Le miroir lui renvoya son épuisement couplé à une impatience tenace. Aujourd'hui, les choses bougeraient. Cette simple certitude suffit à faire germer la graine de combativité qui s'était faite discrète. Le pas pressé et la stature droite, il fouilla dans sa penderie pour en tirer une écharpe immaculée et un gant de la même couleur. Il enfila le premier à son cou, troquant sa chemise pour un pull à capuche. En jean et botte, il se rajeunit de quelques années. Baguette au poignet, il sortit des coussins qu'il empila sous ses draps dans l'application de la plus vielle méthode du monde. Mimant sa silhouette dans sa couette, il se dirigea vers sa fenêtre pour faire rentrer discrètement un félin tigré qu'il avait attiré par une boîte de thon chaque matin en prévention. Si un sortilège de détection de présence était jeté sur son logement, il ne verrait aucune contradiction a en avoir deux.

Le noyer vibrant dans ses doigts, il s’agrippa à la vision précise d'un toit en tuile sombre surplombant une ruelle malfamée, l'une de celle qu'il avait arpenté plus jeune, dont il connaissait chaque brique. Il se retint à la cheminée à sa réapparition. De la pointe du bois, il redonna au châle sa forme originelle : Une cape au capuchon orné d'un œil doré. La moufle s'unit aux courbes de sa mâchoire en un masque lisse. Il s'enveloppa minutieusement.

Cheveux cachés et anonymat garantis, il releva la barrière rigide sur ses traits pour dévoiler le bas de son nez. De son pantalon, il sortit un paquet de cigarettes. Le tube entre les lèvres, il se dissimula de la rue en s'adossant contre le foyer fumant. Il enveloppa sa tête dans le brouillard de sa respiration et de toxine. En bas, tout était bruyant. Il pouvait attraper des bribes de conversation en se penchant à droite ou à gauche. Tout était enveloppé d'une chape froide sans pollution lumineuse. Il haïssait ce monde, sa magie, ses faux-semblants. Mais c'était magnifiquement éphémère. Contradictoire, il trouva de la beauté sincère dans les rires et les rayons tapant sur les allées.

Le filtre entamé, il l'incendia d'un claquement pour le faire disparaître. Les cendres se dispersèrent dans le vent. Il rabattit son masque et pivotant, se retrouva sur un autre piédestal. Devant lui, la foule s’amassait déjà auprès de l'oratrice. Conquérir les hauteurs était un avantage stratégique. Il était plus aisé de surveiller, de contrer une offensive ou d'encadrer l'affluence. Les chuchotements vibraient dans l'audience. Azkaban. Évasion. Torture. Mort.

Il frissonna en même temps qu'eux tous. Trop sensible. Trop empathique.

Il chercha de Kérimel mais ne réussit pas à faire la différence entre son gabarit et celui d'une autre femme. Il sourit progressivement. Il se laissa contaminer par la clameur de l'injustice, l'indignation, la colère et surtout, la satisfaction de voir les failles mises en lumière. Protéger remplaça l'objectif de détruire. La vérité enflamma le mensonge. D'un geste sec, il fit coulisser sa baguette pour capturer les mots prononcés.

Comme un chef d'orchestre, il balança d'un côté puis de l'autre, faisant s'amplifier l'écho de sa clameur dans toute l'allée et bien au-delà. Tous devaient l'entendre. Pour que même le plus ignorant, pour que leur cause se répercute même dans le recoin le plus reculé de Traverse.

Un grand œil doré jugea les passants. Tournant sa main dominante d'un moulinet, il pointa l'apparition pour lui offrir l'illusion de se dupliquer. D'un seul, bientôt une dizaine se retrouvèrent au quatre coins de l'avenue principale.

L’œil était enfin là.

Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Dim 27 Fév 2022 - 17:04
Les Lanceurs d'alerte
Bellatrix Lestrange






~ Un peu plus tôt ~



Pivotant d'un coup sec vers son mari, elle le regarda quelques instants la bouche légèrement ouverte et les sourcils levés. Elle semblait clairement attendre quelque chose de lui. Comme d'habitude, cette chose ne venait pas. Elle ne venait jamais. Il était tellement lent a la détente qu'il en était écœurant. Lui, la fixait sans trop savoir que dire sur le moment. La femme agita quelque peu les bras dans un soupir agacé.

- Alors ? J'ai l'air de quoi ? Fit-elle par cracher. Après quelques instants d'hésitation à la regarder de haut en bas Rodolphus répondit calmement.

- Méconnaissable...Il laissa un instant de silence, Méconnaissable et surtout hideuse.

Les sourcils de Bellatrix transformés sous la potion du Polynectar s'abaissèrent pour reprendre un air plus neutre.

- Et bien, pour une fois que nous sommes d'accord.

C'était assez rare que leurs point de vue se rejoignent, mais pour le coup, elle ne pouvait pas lui enlever sa lucidité. Cette apparence ne lui allait pas le moins du monde et qu'importe à qui elle était. Cette femme ne devait vraiment pas s'amuser tous les jours. Ce n'était pourtant pas son problème. Elle avait un bon nombre de choses à faire en cette belle après-midi de janvier. Sans attendre un mot de plus, elle passa à côté de lui pour quitter la pièce sans même un autre regard.Elle n'avait plus de son pression temps a lui accorder mais Rodolphus pivota à son tour très vite vers elle pour l'interpeller. Dans un nouveau soupir las, elle s'arrêta un moment pour l'écouter.

- ...Tu n'oublie pas ce que le Maitre a dit.

Bellatrix leva sa main en l'air et la fit tourner sur elle-même comme une enfant à qui on rabâche sans arrêt les mêmes choses.

- Pour qui tu me prends ? Elle pivota légèrement son visage vers lui pour l'observer longuement. Un sourire en coin se dessina alors sur son visage. Azkaban t'as moins réussit qu'à moi, on dirait.

Elle avait déjà donné beaucoup trop d'attention à son méprisable époux, alors, elle continua sa route. En quittant le manoir des Malfoy, elle savait très bien où elle devait se rendre. Pour elle, ses dix années a Azkaban ne lui ont pas été volé, non. Pour autant, elle avait bien des choses à faire dans les lieux qu'elle fréquentait autrefois. Sous une nouvelle couture temporaire, sous une nouvelle identité. Elle haïssait tellement devoir se cacher, et elle n'était pas particulièrement douée pour les maitrises de ses émotions aussi brutes. Il était évident qu'elle passerait sous ses nouveaux traits aussi pour une "originale". La seule chose qui maintiendrait l'illusion en plus du Polynectar, c'est bien son amour pour son ordre et son souhait le plus cher qu'il s'abattrait sur le monde. Elle allait le faire.



~ Sur le chemin de traverse ~



Bellatrix, ou plutôt "Talitha", devait se rendre en tout premiers lieux chez madame Guipure. Elle prit une gorgée du précieux nectar dissimuler dans une simple flasque à Whisky. Il était absolument hors de question pour elle de ne pas se faire faire de nouvelles tenues sur mesure. "Talitha" avait toujours eu des gouts luxueux et ses longues années d'absence dans l'obscurité n'est pas parvenue à faire taire ses besoins superficiels. Mais alors qu'elle fit son entré au chemin de traverse, ses jambes refusaient de bouger. On aurait dit une chouette. Sa nuque, c'était légèrement tordu sur le côté et son regard élargit en observant comme une bête curieuse la scène qui se jouait devant elle. Elle observa en détail, seulement en déplaçant ses iris de gauche à droite les sorciers s'agglutiner devant l'estrade. Une silhouette s'était dressée devant et attirant l'attention des passants.

« Citoyens du monde magique. »


"Talitha" cligna des yeux face à cette première phrase au ton si solennel qu'elle s'attendait presque à une annonce de grand changement du ministère. Comme les mangemort, cette dernière portait pourtant un masque. "Talitha" s'approcha alors d'un pas très lent, contrôlant sa démarche très particulière habituellement. Un sourire se dessine sur son visage. Celui d'une femme totalement bénit par les étoiles de la chance. Quelle absurdité allait-elle encore entendre ?

« N'en avez-vous pas assez des mensonges et des secrets ? »

Elle cligna à nouveau ses paupières phase à ce premier paradoxe. " Mensonge, secret..." Venant d'une femme qui prenait grand soin de garder son identité secrète, cela annonçait la couleur. Le sourire de "Talitha" se poursuivit, mais elle pinça ses lèvres l'une a l'autre pour se retenir de rire dès les premiers instants. Mêlée à la foule désormais, elle écouta la suite.

« Un jeune garçon meurt et c'est un accident ? Des victimes sont retrouvées écharpées, mutilées, démembrées et meurtries et Sirius Black est impliqué ? Un élève est enlevé, torturé, et c'est un canular ? Plusieurs attaques sont perpétrées sur Pré-au-Lard et ce ne sont que des événements isolés ? »


Oh, ce garçon, oui, elle en avait entendu parler. Une pauvre victime collatérale qui était là au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle s'étouffa avec un ricanement ravaler lorsqu'elle entendit le nom de son cousin soupçonné de torture et d'enlèvement. Une pointe de dégout également la saisit. Comment on pouvait prêter ses faits à un Black aussi indigne que lui ? Le manque de perspicacité de la part du monde sorcier l'étonnera toujours autant. Son avis se prolongea davantage lorsqu'elle comprit au mot de la femme que tous ses moutons gobait la gueule grande ouverte à des faits sans corrélation entre eux. C'était pourtant si évident. Tellement évident qu'elle dressa son sourcil droit, toujours dans sa posture de la chouette droite sur son piquet.

« Qu'aura-t-il fallu pour que le Ministère ouvre les yeux et cesse de nier ce qu'il avait déjà sous son nez tout ce temps ? Une nouvelle faille dans sa sécurité ! » Écartant les bras, elle poursuivit. « Les mesures qui ont été prises arrivent trop tard. Le danger est déjà là et il l'est depuis longtemps. »

Le danger est même là, caché dans cette foule sous les traits d'un doux petit agneau à écouter les palabres interminable au venin de propagande. "Talitha" contrôlait sa pulsion à se laisser aller à l'hilarité et força au mieux sa mine curieuse.

« Ils vous cachent la vérité. À vous tous ! Ils ignorent votre détresse, votre peur puis vous font de belles et fausses promesses. Allez-vous réagir ou rester à aduler un gouvernant qui ne sait plus ce qu'il fait ? »


- Ah... Souffla alors "Talitha" dans une belle conclusion peu conquise, ou déjà beaucoup trop.

Elle observa le visage de la foule au murmure varié. Elle s'étonna de voir que certain, "enfin" pouvait se réveiller, alors que d'autre crachait sur les calomnies qu'ils venaient d'entendre. Tant de personne si divisait lui donnait l'envie irrépressible de mettre tout le monde d'accord. Elle se contenta de proclamer d'une voix audible pour qui veut l'entendre :

- Pour une prêcheuse de la vérité, elle pourrait au moins y apporter de la véracité en ne cachant pas son visage comme une lâche.

Elle avait prononcé cette phrase sur un ton emplit de sarcasme, ses yeux levés vers le ciel comblé dans un sourire entre mépris et incrédulité. Pourtant, "Talitha resta tout de même attentive à ce qu'il pouvait bien se dire ou ce qu'elle pouvait voire. Étudier les moutons sans aucune cervelle était très divertissant, à défaut d'être enrichissant.


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Lun 14 Mar 2022 - 15:41
Les lanceurs d'alerte
Event collectif | Dimanche 14 janvier 1996
En retard. Ce n’est pourtant pas à son habitude. En retard aux rendez-vous galants. En retard pour sortir. En retard pour les rendez-vous divers. Mais jamais en retard au bureau. Très souvent parti avant, certes, mais jamais arrivé après tout le monde. Pourtant il est en retard. Comme depuis plusieurs jours, plusieurs semaines même. D’un geste de tête bougon il salue Cliff qui le regarde sourcils froncés. Elnath est déjà penché sur son dossier, silencieux, fermé. La jolie bande n’est plus qu’un bureau froid et silencieux. Seul le tic-tac de la grande horloge continue inlassablement de s’activer, imperturbable.

L’Ukrainien lâche sa tasse sur son bureau brutalement, faisant tanguer le liquide brûlant qu’elle contient. Son écharpe est lancée par-dessus le meuble vers sa chaise. Son manteau subit le même sort. Mais pas assez fort. Il s’étale lourdement sur le bois, emportant dans sa chute le mug blanc qui laisse alors se répandre sa précieuse boisson.

- Putain, fais chier.

L’Auror essaie tant bien que mal de sauver les dégâts mais trop tard, le parchemin de son rapport non terminé est déjà détrempé. Il a déjà cinq jours de retard pour le rendre, il n’est plus à une semaine près. De nouveaux jurons marmonnés se font entendre dans le silence de marbre alors qu’il s’affale lourdement dans son fauteuil qui grince sous la manœuvre. Pas de politesse ce matin. Ça n’étonne personne. A part peut-être l’intrus qui souille le bureau sur sa gauche.

- Stanislas, voyons, un peu de retenue.
- Boucle-la Whitebeard, j’t’ai rien demandé.

Le ton est sec, sans appel. Pas de prénom, juste un nom. Sa lèvre tremble, comme mue d’une volonté de se relever en une grimace dédaigneuse.

- Et repose cette plume immédiatement !
- Mais je…
- Y a pas de « mais je » , hurla-t-il en cognant du point sur la table. Trouve un autre truc, écrit avec tes pompes, tes ongles, j’en sais rien, mais ne bouge rien sur ce putain de bureau.

Cliff accorda un regard à son ancien mentor, soucieux. Ce n’était pas dans les habitudes de son ex-mentor de s’emporter de la sorte pour rien, et encore moins contre un collègue. Silas Whitebeard avait été affecté à leur service, en attendant le retour de Serger. Ils manquaient déjà cruellement d’effectifs, ils ne pouvaient pas se permettre de laisser un bureau vide. Mais depuis que le blond avait passé la porte et posé ses fesses sur la chaise de son coéquipier, Stanislas lui faisait la misère. Tout était bon pour qu’il passe ses nerfs sur lui. Soit disant incompétence, retard, protocole non respecté. Rien était justifié, mais Ibranovitch ne lui laissait pas un instant de repos.

L’Auror se leva de son fauteuil et s’approcha du nouveau, faisant claquer le talon de ses chaussures d’une manière presque menaçante. Délicatement il saisit la plume préférée de son camarade pour la reposer dans sa boîte, sur l’angle du bureau. Il réarrangea les feuilles légèrement soufflées et posa ses mains sur le bois clair.

- Garde bien en tête que t’es pas chez toi ici. T’es un remplaçant, rien de plus. Pas mon coéquipier. Espère même pas avoir le droit d’effleurer ne serait-ce qu’un seul truc ici ou d’avoir un minimum de considération. Tu n’es rien.
- Enfin, Ms. Callaghan a dit que…
- J’en ai strictement rien à foutre de ce que Callaghan dit. Si tu veux aller te plaindre, vas-y te gêne pas la porte est juste ici.

Tassé dans sa chaise, le pauvre Whitebeard malmené n’ajouta rien. Ajustant un sourire narquois sur ses lèvres, il tapota la joue de Silas en le gratifiant d’un brave petit bien trop mielleux pour être sincère. La journée promettait d’être longue.


* - * -* - * - * -* - * - * -* - * - *


Ibranovitch, Whitebeard, on manque de bras pour la patrouille sur le Chemin de Traverse. S’il y avait un dieu, un sorcier supérieur ou une créature quelconque qui dirigeait tout ce merdier d’en-haut, il devait clairement se foutre de sa gueule. Il avait tenté de négocier, de trouver des parades. Mais même la promesse de boucler tous ses rapports avant la fin de la journée n’avait pas su trouver grâce aux yeux de sa supérieure. Même Cliff avait tenté de le sauver, en faisant comprendre à leur cheffe qu’il n’était peut-être pas judicieux d’avoir un meurtre sur les bras, le tout en lui lançant un regard lourd de reproche.

Rester coincé au bureau le cul vissé sur son fauteuil lui manqua soudainement. C’était rare de sa part, lui qui fuyait les éternels corridors comme la peste. Les doubles services avaient été une aubaine pour lui. Sans hésiter il avait préféré prendre les gardes de nuits, partagées entre des récapitulations des pistes des différentes enquêtes, suspects et événements à traiter et des quelques sorties de patrouille. Ainsi il évitait la fourmilière perpétuelle, le tournis des valses perpétuelles des sorciers. La nuit il n’y avait que le bruit des pas pour le déranger et celui des tic-tac désynchronisés des différentes horloges du ministère. Parfois le silence était troublé par un petit ronflement de ses micro-siestes. 5 minutes, montre en main et pas une de plus. C’est comme ça que le sorcier reprenait force et vigueur. La journée il roupillait alors sur son canapé, étendu comme une loque.

Mais depuis quelques temps il ne dormait plus. Les fêtes n’avaient été qu’une parenthèse. Une douce parenthèse. Le retour à la réalité avait été encore plus violent. Depuis novembre ils n’avaient rien. Pas un suspect, pas une seule piste pour coincer les coupables d’Halloween. Ils avaient épluché des dossiers, relevés les détails, notés les traces de sort repérées, échafaudé des théories. Mais rien. Ils n’avaient toujours rien. Et puis cette évasion qui était tombée comme un fardeau supplémentaire. Comme s’ils n’avaient pas déjà assez de travail.

Mais au lieu d’enquêter dessus il était là, à se coltiner cet empoté de Whitebeard qui jacassait sans cesse. Il commençait à comprendre Lévine lorsque lui-même se lançait dans des monologues inintéressants juste pour combler le silence. Il y réfléchirait à deux fois la prochaine fois. Son nouveau binôme n’était même pas un auror. Ses remarques étaient stupides. Il manquait de stratégie. Oui c’était lui qui disait ça. Alors que le blond s’égosillait pour se faire entendre du brun, ce dernier s’arrêta subitement. Est-ce que faire une petite entorse aux ordres de Callaghan serait catastrophique ? L’espèce de coq qui fanfaronnait quelques mètres devant lui serait capable de se débrouiller, non ? Il l’entendait revendiquer qu’il était suffisamment compétent pour travailler avec eux, c’était le moment de voir si c’était le cas.

Stanislas sortit sa baguette et sans même chercher à se cacher dans une ruelle il mit à profit sa maîtrise de la métamorphose. A la place du grand gaillard ukrainien on trouvait désormais une silhouette plus mince, des cheveux roux en broussaille et des taches de rousseur sur des pommettes rebondies. Il changea son trench bleu nuit pour un pull rouge avec des vifs d’or (comme le pull favori de son adolescence). Satisfait il resta quelques instants à regarder Silas le chercher du regard, tournant sur lui-même comme accroché à un portoloin. Profondément pathétique.


* - * -* - * - * -* - * - * -* - * - *


« Citoyens du monde magique. N'en avez-vous pas assez des mensonges et des secrets ? »

Ibranovitch comptait faire demi-tour et rentrer chez lui pour profiter d’une glace lorsqu’il entendit la voix qui portait soudainement entre les rues. Dans sa tête il établissait comme un classement des mots qu’il entendait, afin de traiter au mieux les informations qui parvenaient à ses oreilles. La majorité le laissait de marbre, inutiles à relever. Mais les termes de mensonges et de secrets déclenchaient comme une alarme, une cloche qui attirait son attention. La foule s’amassait déjà devant l’estrade de fortune qui avait été dressée au milieu de la grande rue. Ce long manteau blanc tranchait dans les couleurs multiples mais relativement ternes des sorciers qui les entouraient. Allure atypique = suspect.

Les sens de Stanislas étaient désormais en éveil. Il s’approcha alors, jouant des coudes pour s’infiltrer progressivement parmi les rangs. Alors qu’il tentait de se frayer un passage devant un homme déjà titubant, il sentit un mouvement vivace contre son manteau.

« Hé casse-toi de là petit, entendit-il grogner alors qu’une main le saisissait au col pour le repousser en arrière. Rentre-moi d’dans encore une fois et j’t’envoie pleurer Merlin au fond des embrumes. »

Non mais pour qui il se prenait ? Réussissant à ne pas trébucher il prit conscience de son accoutrement. Il ressemblait toujours à cet adolescent insouciant. D’un petit moulinet habile, il reprit son apparence normale.

- On se calme Huddson. J’crois pas qu’t’aies envie de finir au poste pour outrage à agent, hm ? A moins qu’un p’tit tour en cellule te remette les idées en place ? Menace quelqu’un à nouveau et on verra qui pleurera Merlin.

Dans un grand sourire il tapota la joue crasseuse de l’homme qui l’avait menacé avant de passer devant lui. Il s’arrêta au second rang, sourcils froncés, écoutant attentivement pour déceler au besoin un autre mot alerte. Une faille dans sa sécurité. Au fond de lui l’Auror fulminait. Elle avait raison, d’une certaine manière. Il y avait des failles. Mais ils travaillaient deux fois plus durs pour tenter d’assurer. Il détestait l’idée d’échouer encore et toujours. D’être impuissant malgré leurs compétences. La goutte d’eau fut apporté par un couple juste à côté de lui :

« Elle n'a pas tord il faut avouer. Le ministère il a de la bouse de dragon dans les yeux et c'est pas nouveau. »

Interloqué il tourna la tête subitement vers la jeune femme à sa gauche. Parfois il aurait pu être d’accord avec elle. Mais pas là. Pas alors qu’ils se démenaient tous du mieux qu’ils pouvaient pour assurer la sécurité.

- Le ministère fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a. Deux fois moins d’effectifs pour deux fois plus de merdes qui s’accumulent. Vous pensez qu’on fait quoi ? Qu’on se tape des parties de bavboules entre deux bières ? Il y a ceux qui causent, tout en haut, et ceux qui bossent.

Quelques têtes s’étaient tournées vers lui alors que sa mâchoire se contractait au même rythme que la foucade de son palpitant. C’était comme si on le crachait au visage, bafouant ses heures de dévouement et de service pour le tourner en dérision. Il le prenait personnellement.

« Ils vous cachent la vérité. À vous tous ! Ils ignorent votre détresse, votre peur puis vous font de belles et fausses promesses. Allez-vous réagir ou rester à aduler un gouvernant qui ne sait plus ce qu'il fait ? »

Les voix s’élevaient déjà autour de lui. L’agitation montait, grondante et sourde. Un mouvement incertain de foule, d’accord, d’unité, de contestation. Un mouvement dangereux. Et il était seul. Où était cet abruti de Whitebeard quand on avait besoin de lui ?
De loin il aperçut quelques collègues, qui encadraient l’attroupement. Il n’était pas totalement seul. Ce simple petit élan pour le rassurant le fit trouver le courage d’élever à son tour la voix contre la silhouette blanche et les yeux d’or qui s’élevaient dans le ciel, presque plus brillant que son insigne.

- Et vous pensez que c’est en dévoilant toutes les horreurs à tout le monde que vous allez maîtriser la situation ? Qui êtes-vous pour pouvoir prétendre à en savoir plus que tout le monde et être capables de gérer la situation ?

Lévine lui aurait très certainement marmonné de se taire, qu’il ne faisait qu’aggraver la situation. Il aurait peut-être eu raison. Mais Lévine n’était pas là, et le boulet qu’on lui avait collé à la baguette non plus.

- Mais allez-y, dites-nous ce que vous comptez faire ! Dites-nous ce que vous voulez faire de plus que ce que toutes les forces de l’ordre ne font pas déjà ?

Il était bouillant de colère, accusateur. Ses poings étaient serrés et sa baguette palpitait dans sa paume, rassurante. Il était hors de question qu’on souille son insigne de la sorte.


Résumé :
Stanislas Ibranovitch
Membre
Stanislas Ibranovitch
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Dim 20 Mar 2022 - 12:27
Les lanceurs d'alerte (RP Collectif)
Pour quiconque n’était pas au courant, cela commençait comme une banale journée de Janvier. Un dimanche qui débutait comme les autres. Les plus matinaux se lèvent aux aurores, certains pour aller travailler, faire du sport ou faire des emplettes. D’autres en profitent pour faire la grasse matinée, pour lire au calme ou s’occuper d'une autre activité. Une journée banale, qui débutait comme les autres, pour ceux qui ne savaient pas.

Sauf que Delyla savait. Le grand jour était arrivé. Celui du rassemblement. Du moins, c’était comme ça qu’elle en avait entendu parler par Fol Oeil. Un nouveau groupe émergeait, encore mystérieux et très peu connu, ce qui avait naturellement éveillé la curiosité de la couturière. Apparemment, ils allaient agir à deux endroits : une partie à Pré - au - Lard, l’autre à Traverse. Pourquoi agir à deux endroits différents ? Probablement pour avoir plus d’impact, pensait - elle. Pour sa part, comme elle résidait et travaillait à Traverse, elle n’avait eu aucune hésitation à se proposer pour aller sur les lieux, ce qui était bien plus rapide et pratique pour elle. Elle savait qu’elle n’y serait pas seule, que Remus et Tonks s’y trouveraient aussi, ce qui lui permettrait de les y retrouver.

Ainsi, Delyla s’était rendu sur place le moment venu, un peu avant l’heure approximative qui avait été donnée. Elle avait revêtut une tenue assez discrète et passe partout, afin de pouvoir se fondre dans la masse. Traversant les rues qu’elle connaissait par cœur, elle avait compris qu’elle était arrivée au bon moment quand une voix s’était élevée dans la foule.

« Citoyens du monde magique. » avait interpellé une voix que Delyla supposait féminine.

Tournant la tête dans sa direction, la blonde avait alors aperçu la silhouette encapuchonnée d’une cape blanche, le visage couvert d’un masque. Un peu en hauteur sur une estrade improvisée, il n’était pas vraiment possible de la rater. La couturière supposait que cela devait être volontaire, afin de mieux capter l’attention des gens qui étaient interpellés. D’abord intriguée, la jeune femme n’avait pu retirer ses yeux de la silhouette, jusqu’à ce que celle - ci reprenne.

« N'en avez-vous pas assez des mensonges et des secrets ? Un jeune garçon meurt et c'est un accident ? Des victimes sont retrouvées écharpées, mutilées, démembrées et meurtries et Sirius Black est impliqué ? Un élève est enlevé, torturé, et c'est un canular ? Plusieurs attaques sont perpétrées sur Pré-au-Lard et ce ne sont que des événements isolés ? »

Elle n’avait pas vraiment tort d’énoncer tout ça. Delyla le reconnaissait sans peine. Les gens devaient ouvrir les yeux sur la situation, car tout cela n’était pas normal. Tous ces évènements aussi rapprochés, et que le ministère essayait de justifier de façon bancale. Il fallait que les gens s’en rendent compte. Cependant, même si l’italo-russe était d’accord sur le principe, elle ne saurait dire si la méthode était bonne. C’était en partie pour ça qu’elle était là. Qu’ils étaient là, elle et ses camarades de l’Ordre. Pour s’assurer que la situation ne déborde pas.

Suite à la tirade, Delyla avait tourné la tête autour d’elle pour constater la réaction des gens qui l’entouraient. Dans son mouvement, et malgré leur tentative de discrétion, elle avait fini par repérer Remus et Tonks un peu plus loin. D’une certaine façon, ça la rassurait de les savoir sur les lieux avec elle. Afin qu’ils sachent eux aussi qu’elle était présente avec eux, elle prit le parti de se rapprocher doucement de leur position, alors que le discours de la femme en blanc reprennait de plus belle.

« Qu'aura-t-il fallu pour que le Ministère ouvre les yeux et cesse de nier ce qu'il avait déjà sous son nez tout ce temps ? Une nouvelle faille dans sa sécurité ! Les mesures qui ont été prises arrivent trop tard. Le danger est déjà là et il l'est depuis longtemps. »

Delyla entendit les chuchotements des gens autour d’elle, alors qu’elle slalomait discrètement entre les silhouettes pour rejoindre ses camarades de l’Ordre. En arrivant près d’eux, se plaçant à leurs côtés, elle fut en mesure d’entendre la fin des paroles que Nymphadora adressait à Remus.

« … avouer. Le ministère il a de la bouse de dragon dans les yeux et c'est pas nouveau. »

Une évidence incontestable. Mais alors qu’elle allait se faire repérer d’eux en leur adressant quelques discrets mots, une autre voix avait surgi non loin d’eux pour rétorquer aux paroles de sa cadette.

« Le ministère fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a. Deux fois moins d’effectifs pour deux fois plus de merdes qui s’accumulent. Vous pensez qu’on fait quoi ? Qu’on se tape des parties de bavboules entre deux bières ? Il y a ceux qui causent, tout en haut, et ceux qui bossent. »

Reconnaissant la voix de Stanislas, Delyla avait préféré ne pas renchérir. Cet homme, elle le connaissait car il passait de temps en temps à la boutique de Madame Guipure pour des vêtements, il faisait partie des clients qu’elle avait l’habitude de conseiller et dont elle s’occupait des commandes. Elle avait pu discuter avec lui, et elle savait qu’il était inspecteur. Son instinct lui disait donc qu’il ne valait mieux pas qu’elle donne son opinion de façon frontale devant lui, car il était probablement loin d’être idiot. La découverte de son appartenance à l’Ordre pouvait dépendre de la moindre information qu’elle laisserait échapper, et il n’était pas question que cela se sache.

Alors, pour simple reconnaissance de ses alliées, elle avait discrètement attrapé le poignet de Tonks qu’elle avait légèrement serré avant de relâcher, également en guise de soutien. Elle se doutait que la jeune femme parviendrait à faire discrètement comprendre sa présence à Remus, à moins que celui-ci l’ai déjà remarqué.

Dans tout les cas, l’intervention de la femme masqué avait un côté un peu rassurant, dans le sens où elle mettait l’accent sur des choses que le ministère tentait d’expliquer en essayant de prendre la population pour des dupes. Cependant, et ce qui rendait la chose parallèlement inquiétante du point de vue de la couturière, il n’y avait aucun moyen de savoir si ce nouveau groupe défendait les mêmes intérêts qu’eux. Probablement que ce n'était pas totalement le cas, sinon ils auraient sans doute rejoint l’ordre au lieu de créer leur groupe. Cela rendait Delyla sceptique, la conduisant à attendre de voir la suite du discours.

« Ils vous cachent la vérité. À vous tous ! Ils ignorent votre détresse, votre peur puis vous font de belles et fausses promesses. Allez-vous réagir ou rester à aduler un gouvernant qui ne sait plus ce qu'il fait ? »

A ses dernières paroles, par elle ne savait trop quel effet, un œil d’or s’était formé au-dessus de l’oratrice. Un œil unique, qui n’avait pas tardé à se dupliquer pour s’étendre autour de la foule.

« Vous pensez que ça peut vouloir signifier quelque chose, cet œil étrange et ces tenues ? Une marque de fabrique, ou quelque chose dans ce genre ? » avait - elle chuchoté à l’intention de Remus et Tonks, peu sûre de savoir ce qu’elle devait en penser.

La foule s’agitait suite à l’intervention de la femme masqué, et la blonde n’aurait su dire si c’était une bonne chose ou non. Et déjà des voix s’élevaient pour exprimer leurs avis avec plus ou moins de délicatesse.

« Pour une prêcheuse de la vérité, elle pourrait au moins y apporter de la véracité en ne cachant pas son visage comme une lâche. »

Une voix qu’elle identifiait comme féminine, mais dont elle n’arrivait pas à cerner la provenance. La personne ne devait pas être dans son champ de vision, ou alors l’intervention rapide ne lui avait pas permis de la repérer. Suite à quoi, la voix de l’inspecteur avait repris :

« Et vous pensez que c’est en dévoilant toutes les horreurs à tout le monde que vous allez maîtriser la situation ? Qui êtes-vous pour pouvoir prétendre à en savoir plus que tout le monde et être capables de gérer la situation ? Mais allez-y, dites-nous ce que vous comptez faire ! Dites-nous ce que vous voulez faire de plus que ce que toutes les forces de l’ordre ne font pas déjà ? »

Elle ne savait pas si la façon de dire les choses était la meilleure, mais elle s’avouait pourtant curieuse de savoir ce que leur oratrice allait répondre à tout cela. Malgré la volonté de faire ouvrir les yeux sur la situation, il y avait également encore une forme de perplexité qui entourait ce groupe nouvellement sorti d’on ne savait trop où. Alors, en attendant de se faire un avis constructif, il ne restait qu’à attendre d’en savoir un peu plus.
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Résumé:
Delyla Gavril
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Delyla Gavril
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Mar 22 Mar 2022 - 6:42



Event de Janvier

R.J. Lupin

les lanceurs d'alerte.



Remus était là pour écouter essentiellement, pour écouter, pour analyser et juger de la situation et éventuellement intervenir si cela partait n'importe comment. Il comptait sur sa discrétion habituelle, il ne comptait pas intervenir en quoique ce soit. En soi, ils avaient eu raison de relever un capuchon sur leur visage afin qu'on ne voit pas leur visage parce qu'il y avait pas mal de gens lambdas quand même venus pour écouter le discours de ce groupuscule aussi mystérieuse qu'intrigant...Le lycan n'avait pas encore pris de décision s'ils étaient une bonne chose pour leur société. Certes, les faits qu'ils relevaient n'étaient pas faux mais tout ceci se produisait depuis des décennies déjà. Faisant partie de l'Ordre, il était de ceux qui se battaient contre ces injustices, à l'insu du ministère. Mais s'il ne faisait pas de mal et même travailler dans le même but que les Aurors en ce sens, il n'en était pas et sûrement que le ministère trouveraient à redire sur les actions de l'Ordre du Phoenix s'il découvrait venait à en connaître les membres.

La réflexion de Tonks laissa s'immiscer un léger sourire sur le visage de Remus mais il le dissimula bien vite pour reprendre son masque de sérieux. C'est alors qu'il entendit quelqu'un lui répondre et il fixa un instant l'individu avec circonspection. Un Auror sûrement. S'il savait... Tonks était elle aussi un Auror même si pour le coup elle appartenait à deux groupes différents. Oh oui bien sûr ils faisaient ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient. Ce n'était pas leur faute s'ils n'avaient pas assez d'effectifs... Plutôt celui du ministère. Qu'est-ce qu'ils attendaient pour recruter davantage ou mettre en place de nouveaux moyens pour les permettre de se battre à armes égales ? Le lycan croisa le regard de Tonks. Il savait qu'elle brûlait d'intervenir à nouveau, il le sentait. Son regard croisa le sien un instant, l'incitant silencieusement à ne pas répondre. La jeune femme sembla hésiter, mais finalement prit sur elle pour ne pas répondre au même moment où une autre personne venait à lui saisit le bras pour l'empêcher de répondre quoique ce soit. Tournant les yeux vers cette dernière, intrigué, il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître l'identité de cette dernière. Delyla. D'un léger signe de tête silencieux il lui fit comprendre qu'il l'avait reconnue.

Et puis, depuis l'apparition de cet Oeil juste au-dessus de l'oratrice, Remus ne pouvait s'empêcher de fixer son regard dessus. Il avait de drôles de frissons en contemplant ceci. C'était quoi cet œil ? Etait-ce réellement quelqu'un ? Qui se cachait derrière ? Cela lui fit penser un peu à « big brother », quelque chose là pour surveiller les moindres gestes pour mieux les contrôler et cela ne lui disait rien qui vaille. Ce groupe secret n'était pas forcément mieux que Voldemort. La quête du pouvoir pouvait être très difficile... C'est alors qu'une voix qu'il reconnut aussitôt lui parvint et il savait que Tonks l'avait reconnue aussi car il le lut dans son regard quand il croisa le sien. Tonks n'était pas connu pour réagir de manière très réfléchie et il crut bon de saisir le bras de la jeune femme d'un geste instinctif et pour l'empêcher de réagir impulsivement car alors qu'il posait les yeux sur la personne qui avait parlé, il reconnut bien le profil de Bellatrix Lestrange, la chère tante de Dora qui lui en voulait à mort à elle et sa famille à cause du fait que sa mère avait abandonné sa famille pour aller vivre avec un sorcier né-moldu Ted. Remus avait déjà rencontré Ted. Un bon homme. Quelqu'un de bien ce Ted. De bien et d'accueillant. Et si la décision d'Andromeda n'était pas pour plaire sa famille, Remus pensait que c'était la meilleure décision qu'Andromeda avait faîte. Heureusement, Tonks comprit et se contint dans un silence contraint et résigné même s'il avait senti un léger frisson d'appréhension à l'idée que Bellatrix était elle aussi ici. Surtout que Remus savait, qu'avec Bellatrix ici cela pouvait dégénérer de la plus atroce manière... Le lycan était sur ses gardes, encore plus qu'auparavant si tel était possible. Il ne savait pas si Delyla avait déjà rencontré Bellatrix Lestrange mais lui oui, et cela ne lui disait rien qui vaille.

Perturbé qu'il fut par la présence de Bellatrix Lestrange dans l'assemblée, il ne sut pas qui exactement avait dit les dernières paroles alors qu'elles posaient des questions très censées sur ce que « L'Oeil » comptait vraiment faire de plus que les forces de l'ordre en question ne faisait déjà. Remus reporta son attention sur l'oratrice, scrutant la personne très attentivement. D'un côté, c'était vrai aussi que si ce nouvel ordre n'avait rien à cacher, ils ne se cacheraient pas derrière un masque. En attendant, il était très curieux d'entendre la réponse qu'elle allait faire à cette dernière question...

HJ: Personnages principaux mentionnés dans ce rp: @Bellatrix Lestrange , @Delyla Gavril et l'oratrice.
(c) DΛNDELION
Remus J. Lupin
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Remus J. Lupin

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« Si l'esprit est la lumière qui éclaire le monde,
le coeur est le feu qui les soutient : si la raison parfois s'égare, c'est le coeur qui la ramène. »


[14/01/96] Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte - Chemin de Traverse Tumblr_on4zta6kpy1rbk9r4o6_250[14/01/96] Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte - Chemin de Traverse Tumblr_on4zta6kpy1rbk9r4o4_250
"You know the man you truly are, Remus !
This heart is where you truly live, this heart !"
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Dim 8 Mai 2022 - 18:00

Évent de janvier

Kæra dagbók,
le 14 janvier 1996,

Les lanceurs d'Alerte

Son esprit voguait encore légèrement dans la brume amenée par sa courte nuit. Mais physiquement, les stigmates de son alcoolémie n'apparaissaient guère, au contraire, la Njállsdóttir débordait d'énergie. Efficace dans ses tâches, elle remerciait le philtre revigorant qu'elle avait bu à son réveil, nouvelle habitude qu'elle commençait à prendre pour camoufler ses nuits festives. Elle voulait faire bonne figure auprès d'Aaron, son ami et supérieur, mais aussi et surtout remonter dans l'estime de Johann.

Après le fiasco de son anniversaire, l'Islandaise avait pris comme résolution pour la nouvelle année de diminuer ses sorties et sa consommation de drogues. Et pour de vrai, cette fois-ci. Mais, comme toute bonne résolution, la tâche s'avérait souvent plus facile écrite sur le papier que dans sa mise en pratique. Cependant, Elvý avait fait de réels efforts : en ces deux premières semaines de l'année - en excluant toutefois la nuit de la Saint-Sylvestre -, elle ne s'était autorisée à sortir que le vendredi et le samedi soir et n'avait consommé rien d'autre que de l'alcool. Bon, hormis à l'anniversaire de Paul, un copain moldu, où elle n'avait su résister à la vague d'euphorie en cachet qui s'était très vite propagée une fois minuit passé.

Mais la veille de ce dimanche-là, elle avait été sage. Ou du moins, elle ne s'était laissée aller qu'aux excès de houblon. Épargnée d'une migraine par un bon jus de citron frais dès le réveil, la potion ingurgitée à la suite avait suffi à remplacer ses heures de non-sommeil pour la rendre énergique en ce week-end animé.

Le dimanche était une journée familiale et qui disait famille, disait familier. Logique implacable. Ainsi, l'animalerie K&W ne regorgeait jamais d'autant de clients qu'en ce jour-ci.

Après avoir accompagné un couple et leur petite fille dans l'adoption de deux boursouflets, l'employée scandinave profita qu'aucun client ne l’interpelle pour aller nettoyer la verrière à chouettes, à l'entrée de la boutique, où plusieurs d'entre elles avaient déféqués sur la vitre. Au détour d'un coup de baguette rapide, son attention fut attirée par quelques singularités dans la rue. Plusieurs silhouettes blanches passèrent l'une après l'autre, encapuchonnées et le visage couvert d'un masque.

Y avait-il un spectacle de prévu sur la grande place du Chemin de Traverse ? Étrange, elle n'en avait pourtant pas entendu parler.

Elle s'approcha de la vitre pour suivre les silhouettes immaculées du regard et les vit alors transplaner pour reparaître sur les toits des bâtisses. Curieux. Qui donc étaient-ils ?

La seconde d'après, elle distingua vaguement au travers du brouhaha de l'animalerie l'écho d'une voix forte dans la rue. Elle abandonna alors brièvement son observation pour survoler l'intérieur de la boutique du regard. Elle constata que celle-ci, par chance, s'était un peu vidée et en vint à la conclusion que sa présence n'était pas essentielle pour les cinq minutes qui suivraient. Elle réussit à capter le regard d'Aaron au loin et dessina de ses lèvres les mots « Pause clope » en lui mimant l'action avec son index et son majeur réunis devant ses lèvres, puis sortit sans plus de justification dans la rue.

Elvý ne prenait jamais de pause pour fumer, simplement car elle n'était pas une fumeuse régulière, mais qu'importait ? Si les fumeurs avaient le droit de s'aérer cinq minutes de temps à autres dans leur journée, pourquoi les non-fumeurs ne pouvaient-ils pas s'octroyer le même droit ? L'assouvissement de sa curiosité lui semblant aussi légitime que l'assouvissement d'une envie de nicotine, Elvý embrassa donc l'air frais de janvier sans hésitation et sans manteau. Aussitôt dehors, le froid la happa aussi net que la voix qui résonna à ses oreilles :

- ...un accident ?

Deux mots, mais l'intonation lui donnait déjà les notes de la partition. Ça avait tout l'air d'être une manifestation. L'employée de K&W emprunta, grelottante, le chemin vers l'endroit d'où provenait la voix, là où se formait progressivement une foule dense de sorciers intrigués.

- Des victimes sont retrouvées écharpées, mutilées, démembrées et meurtries et Sirius Black est impliqué ? Un élève est enlevé, torturé, et c'est un canular ? Plusieurs attaques sont perpétrées sur Pré-au-Lard et ce ne sont que des événements isolés ?

Le corps d'Elvý s'arrêta brutalement d'avancer, faisant obstacle à la route d'un passant qui la bouscula en l'injuriant. Le philtre revigorant avait-il fini de faire effet ? Non, la réalité était tout autre. Les mots avaient percuté son esprit avec une puissance telle qu'elle eut l'impression que toutes ses connexions nerveuses avaient sauté d'un coup. Ces mots-là restaient suspendus dans les airs, dansant devant ses pupilles en lettre de sang.

Mutilées. Enlevé. Torturé.

Le vent apporta un bref silence qui effaça sur son passage l'illusion des lettres carmin. Une boule s'était nichée dans le ventre de l'amnésique, semblable à une sensation de nausée, mais elle se remit tout de même à avancer.

- Qu'aura-t-il fallu pour que le Ministère ouvre les yeux et cesse de nier ce qu'il avait déjà sous son nez tout ce temps ? reprit la voix au ton de révolte. Une nouvelle faille dans sa sécurité ! Les mesures qui ont été prises arrivent trop tard. Le danger est déjà là et il l'est depuis longtemps.

Un nouveau frisson la parcourut. Elle remarqua que sa respiration s'était accélérée, comme si elle était en train de courir. Pourtant, son pas n'était pas rapide. À vrai dire, elle marchait presque à reculons. La curiosité et la terreur se bataillaient pour guider ses pas, l'une la poussait vers l'avant, l'autre la tirer en arrière, s’agrippant de toutes ses griffes à ses entrailles.

- Ils vous cachent la vérité. À vous tous ! Ils ignorent votre détresse, votre peur puis vous font de belles et fausses promesses. Allez-vous réagir ou rester à aduler un gouvernant qui ne sait plus ce qu'il fait ?

Elvý avait atteint la foule. Mais voilà plusieurs secondes qu'elle n'écoutait plus le discours. Elle avait l'impression de n'entendre que les premières phrases répétées en boucle, encore et encore, la confrontant à une réalité qui ne la touchait pas par simple hasard. Autour d'elle, des visages sceptiques, d'autres inquiets, d'autres encore agacés, mais aucun ne transcrivaient la même terreur que celle qui se lisait sur son visage.

- Pour une prêcheuse de la vérité, elle pourrait au moins y apporter de la véracité en ne cachant pas son visage comme une lâche, s'insurgea une femme à sa droite.

- Et vous pensez que c’est en dévoilant toutes les horreurs à tout le monde que vous allez maîtriser la situation ? s'indigna un homme à sa gauche.

Les réactions vives de la foule firent davantage encore tourner la tête à la rescapée. Quand elle aperçut un œil immense exploser dans le ciel en paillettes dorées, elle eut l'impression que sa cornée se mit à brûler.

Trop de bruits. Trop du lumière.
Pas assez d'air.

Malgré le flou et la panique amenés par ses sens douloureux, l'amnésique ne s'était jamais sentie aussi lucide. La réalité à laquelle elle était confrontée, sa réalité, lui parut enfin limpide.

Elle comprit.

Sa conversation avec la française rencontrée à l'Edelweiss, Andrée, lui revint fugacement en tête. À ce moment-là, elle aurait déjà pu comprendre : ça n'avait jamais été une histoire de Loup-Garou qui avait provoqué son amnésie.

Ensuite, ce fut la scène au pied de la colline, à Pré-au-Lard, avec son amour illusoire d'un soir, Lévine, qui resurgit de sa mémoire. Là encore, l'évidence avait été sous ses yeux mais il avait été si terrible de la voir que, les jours suivant, elle avait banni cet instant de ses pensées.

À présent, toutes les pièces du puzzle se recombinaient.

« Des victimes sont retrouvées écharpées, mutilées, démembrées et meurtries. »

Elle n'avait pas perdu la mémoire en se fracassant la tête contre un rocher, ni suite au traumatisme psychique créé par l'attaque d'une bête sauvage. Non, il avait s'agit d'un humain, d'un homme, aux couteaux aussi lacérés que s'il avait s'agit de griffes.

« Plusieurs attaques sont perpétrées sur Pré-au-Lard. »

Elle ne s'était pas perdue en forêt. Elle avait été enlevée. L'image lugubre de la cabane hurlante se dessina dans son esprit, similaire au cliché qu'elle avait pris, et elle crut entendre ses propres cris faire vibrer la bâtisse.

« Le danger est déjà là et il l'est depuis longtemps. »

Il était encore là, en cavale. Peut-être à côté de sa maison à Pré-au-Lard ou peut-être là, parmi la foule, à quelques pas d'elle. Lui, son bourreau. Lui, le clown. Les genoux de l'ex-captive se dérobèrent sous elle et elle s’effondra au sol. Elle le revoyait aussi nettement que s'il se trouvait face à elle, ce regard dérangeant, le soir d'Halloween, derrière son masque peinturluré.

À genoux sur le bitume, tout son corps tremblait. Des images et des sons, qui pour la première fois n'étaient plus flous, défilaient dans son esprit.  Son cœur battait à en faire imploser sa cage thoracique.

En proie à une détresse viscérale, Elvý ne trouvait plus d'air à inspirer.
ᛊᚨᛗᚾᛖYᛏᛁ


Résumé:
Elvý Njállsdóttir
Admin amnésique
Elvý Njállsdóttir

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All that remains is a silent call
Is the Earth colored red, as I land like a flower on the meadow ? It happened quiet - Aurora

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Jeu 26 Mai 2022 - 15:18
♛ Les Lanceurs d'Alerte ♚


Tout vaisseau a besoin de son capitaine pour survivre aux plus grandes vagues. Si celui-ci abandonne le navire, il est voué à sombrer.

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Dimanche 14 Janvier 1996,

Depuis le début de l'année et, surtout, l'évasion massive d'Azkaban, Johann avait repris certaines des habitudes qu'il avait perdues au fils des années de paix qui s'étaient succédé. La première mesure qu'il avait prise était de préciser aux membres des Suns of Loki de se faire plus discrets. Il était évident que tous ne l'écouteraient pas, mais il espérait au moins qu'ils avaient mis leurs proches en sécurité. Lui-même avait peu d'amis à protéger et plus aucune famille, ce qui lui enlevait un poids des épaules. Un poids, cependant, qui restait énorme, car en tant que fondateur et chef de l'organisation mafieuse de l'Allée des Embrumes, il se devait de les protéger.

Le plus danger, en dehors des Mangemorts et de Voldemort, restait Kassian Romanov. À une époque, il lui avait promis monts et merveilles, pour ensuite lui planter un couteau dans le dos et le livrer à la justice sur un plateau d'argent. Si aucune preuve ne pouvait le mener directement jusqu'à lui, l'ex-auror étant doué pour camoufler ses traces, il suffisait de remarquer la prolifération des enfants de Loki et l'agrandissement du territoire en quelques années pour deviner d'où venait la traitrise.

Dès lors, Johann savait qu'il était la cible numéro un sur les listes de nombreux évadés, en particulier tous ceux qui s'étaient retrouvé en compagnie des détraqueurs par sa faute. Drainer la noirceur de l'Allée des Embrumes pour en faire un lieu plus vivable, gouverné par sa force militariste, n'était pas de tout repos, et ce n'était certainement pas sans risque. Kayser en avait été conscient dès le début, mais il l'acceptait.

Dès sa sortie de Poudlard, il avait été envoyé en guerre. Il prenait doucement conscience qu'il ne l'avait jamais vraiment quitté. Kassian n'avait pas été un Mangemort, comme beaucoup d'autres sorciers aux affaires fleurissantes des Embrumes, mais comme eux, il avait traité avec les mages noires et cette vermine devait être éradiqué.

Plus il y pensait et plus il se demandait si, à terme, il ne retournerait pas à ses anciens travers.

Utiliser un sortilège de mort était parfois plus simple que garder un ennemi en vie.

La différence majeure, c'était qu'à l'époque, il en avait le droit. Depuis le retour du Lord Noir, il ne pouvait pas se le permettre, au risque de lui-même avoir son nom sur une porte de cellule. Égoïste à sa manière, le professeur préférait se l'éviter.

L'heure, cependant, n'était pas à ce genre de questionnements. Après avoir effectué de nombreux détours pour ne pas être suivi, s'être assuré que les rares évadés qui se risquaient déjà à l'approcher dans l'espoir de le prendre par surprise n'étaient plus une menace, il avait transplané au 12, square Grimmaurd.

Johann, en général, ne s'y rendait que sur la demande de Dumbledore, pour les réunions habituelles. Cette fois-ci, elle venait de Maugrey, qui souhaitait s'entretenir avec lui des nouvelles règles en vigueur à Poudlard, ainsi que d'une future mission qui n'aurait pas lieu avant le mois prochain, le temps de tout mettre en place.

Il n'eut néanmoins pas le temps, en arrivant, de le questionner plus en profondeur sur le sujet. Le vétéran l'interpela dès qu'il posa un pied dans le couloir.

« Kayser, dans la cuisine. On commence. »

Johann arqua un sourcil, mais ne répliqua que d'un hochement de tête. Tenter d'obtenir plus d'information de la part d'Alastor ne servait à rien, l'ancien chasseur était plus têtu qu'un hippogriffe en colère.

Il pénétra la pièce, salua tout le monde d'un bref signe de tête, puis fit un rapide topo des membres présents. Sirius Black avait toujours l'air d'un chien en cage, ce qui n'avait rien de surprenant. Rémus Lupin et Nymphadora Tonks se tenaient également l'un à côté de l'autre. Pour sa part, le trentenaire préféra se rapprocher de Delyla, sa couturière attitrée ; il était toujours agréable de la rencontrer, même s'il préférait que ça se fasse dans d'autres circonstances. Il y en avait aussi d'autres, dont Mondingus Fletcher qui l'irritait par sa simple présence, mais il préféra se concentrer sur Maugrey. Il s'assit donc, retira son couvre-chef et attendit la suite, avec toute la neutralité dont il pouvait faire preuve.

Si les Weasley brillaient par leur absence, ce qui pouvait se comprendre suite aux blessures encourues par le père de famille, Dumbledore non plus n'avait pas daigné se montrer. Cette donnée était plus inquiétante.

« Je vais pas tourner autour du pot, commença le borgne, en faisant tourner son œil ensorceler vers chacun des membres présents. Si je vous ai appelé en urgence aujourd'hui, c'est parce qu'on a besoin de vous. Des manifestations viennent tout juste d'éclater dans les villages sorciers à travers tout le pays, menés par des individus vêtus de capes et masques blancs... »

Il n'avait pas fallu longtemps à tous les membres de l'Ordre pour s'organiser, puis transplaner vers les différents lieux qu'Alastor avait cités. Si certains étaient partis pour Pré-au-Lard, Johann avait préféré se rendre au Chemin de Traverses. Quelque chose lui disait qu'il valait mieux qu'il se concentrât sur le lieu de rendez-vous de tous les sorciers d'Angleterre.

Il n'aurait pu s'imaginer avoir raison à ce point. À peine arrivé, le magicozoologue fit un rapide tour d'horizon.

Les toits étaient gouvernés par ces fameux individus en blanc. Il possédait le terrain comme une seule entité. S'il était évident à leur tenus qu'il n'avait rien à voir avec Voldemort, la simple idée qu'une telle organisation avait pu passer sous les radars du ministère avait de quoi faire pâlir d'effroi. Au vu de leur nombre et de la manière dont il avait pu prendre possession des lieux, cela faisait déjà des années que le groupuscule existait. Il ne pouvait en être autrement, car leur formation et leur discours laissait présager qu'ils avaient, au moins, infiltré le gouvernement sur plusieurs niveaux.

Il soupçonnait aussi, dès lors, que le coupable du cambriolage du ministère devait en faire partie. Celui qui s'était servi de Lévine à l'aide de l'Imperium pouvait maintenant offrir des informations jusque-là gardées secrètes sur un plateau d'argent, preuve à l'appuie le discours que le porte-parole de la faction entretenait avec pourtant une subtilité effrayante. Les quelques aurors qui remarqua dans le lot allaient-ils le comprendre aussi ?

Johann n'en savait rien et, pour être honnête, il ne pouvait pas se rapprocher d'eux pour leur faire part de sa théorie. En premier lieu, c'était encore trop tôt pour l'affirmer ou l'infirmer. Les mangemorts aussi pouvaient être à l'origine du problème, quoi qu'il n'arrivait pas à comprendre en quoi cela pouvait servir leurs intérêts, alors que devant le spectacle qui s'offrait à lui, il y voyait des liens évidents. En second lieu, le regroupement commençait déjà à prendre des proportions glaçantes, car ils se trouvaient à l'endroit même où des centaines et des centaines de sorciers venaient tous les jours pour travailler ou faire leurs achats.

La mission de l'Ordre était un échec cuisant. C'était un échec avant même qu'elle débutât. Johann ne pouvait rien faire pour essayer d'endiguer le problème et les paroles des différents citoyens qui se trouvaient sur place, qu'il n'entendait que par bribe à cause du brouhaha ambiant, n'aidaient en rien le problème. Si le but de cet Œil, qui les observaient maintenant par centaines dans le ciel, était d'organiser une révolte, puis un chaos sans nom, c'était réussi.

Il ne servait à rien de rester pour voir le massacre. La conversation aussi allait être futile, d'autant que sans l'aide d'une potion ou d'un enchantement pour affiner son ouïe, il n'entendrait que la moitié. Le but des organisateurs de cette manifestation était sans nul doute déjà acquis. Il ne pouvait rien apporter de plus et il ne voulait pas se risquer à se montrer plus en profondeur dans la masse informe de sorciers et sorcières, car ce serait bien trop dangereux, autant pour lui que pour les autres membres de l'Ordre ou des Suns of Loki.

Il s'apprêta donc à transplaner à nouveau, dans l'optique de faire un rapport à Maugrey, mais il se ravisa en remarquant la tignasse reconnaissable de sa protégée par-dessus des vêtements qu'il ne connaissait que trop bien pour l'avoir déjà vu les porter. Que faisait-elle au milieu de la foule, alors qu'elle devait être actuellement au travail ? Si l'enseignant aurait pu se poser la question pendant un moment, la voir tomber à genoux le fit réagir immédiatement.

D'un mouvement de poignet pour activer le mécanisme de son holster, sa baguette atterrit dans sa main et il la visa d'un geste sûr.

Protego Totalum, pensa-t-il en visualisant le dôme de protection se durcir autour de la scandinave.

Il savait que son charme ne tiendrait pas indéfiniment, mais cela allait au moins lui éviter d'être piétinée par la foule en colère. Ici-et-là, il remarquait déjà quelques jeunes qui profitaient du chaos ambiant pour vandaliser les boutiques qui les intéressaient. Toutes les attentions étaient tellement focalisées sur le groupe d'individus en blanc que personne n'allaient vraiment le remarquer ou réagir avant que ce ne fût trop tard, et ce, malgré la présence des forces de l'ordre. Une présence qui, de toute façon, était déjà dépassée par les évènements.

Mieux valait laisser faire, pour l'heure, en espérant que les gérants et les employés allaient se barricader dans leurs réserves. Il ne craignait pas pour sa boutique, cependant, car il savait qu'Aaron ne laisserait personne entrer sans résistance.

Jouer des coudes ne fut pas de tout repos. Il dut repousser des passants à de nombreuses reprises et en menacer un de sa baguette pour qu'il le laissât avancer. Il parvint au contact de celle qu'il voyait, finalement, comme une sœur à protéger au moment où son sortilège arrivait à expiration.

Sans ménagement, la situation ne le lui permettant pas, il attrapa la femme par les épaules puis la releva d'un coup. Il passa ensuite l'un de ses bras autour de son cou, tenant sa taille d'une poigne ferme, de sorte à pouvoir menacer de l'if, de son autre main, ceux qui souhaitaient se mettre en travers de sa route. En quelques secondes, il repéra un petit interstice entre deux magasins et décida de s'y engouffrer, non sans avoir dû pousser plusieurs personnes sur son passage.

Ce n'était pas l'idéale, car le zoologiste ne pouvait pas tenter de calmer l'étrangère avec le vacarme qu'il y avait dans la rue. Toutefois, c'était toujours mieux que de la laisser se faire marteler de coups par des individus n'y prêtant aucune attention.

Encore avec sa baguette en main, le membre de l'Ordre garda un œil sur l'entrée de l'impasse où il s'était réfugié, prêt à repousser tout éventuel agresseur.

La mission de l'Ordre n'était pas un échec, c'était une mascarade.

Il était rare que l'Allemand perde son calme. Il ne pouvait cependant pas rester neutre dans une situation aussi merdique.

L'Œil, à peine arrivé, venait déjà de gagner leur première bataille. Qui étaient-ils vraiment ? Que voulaient-ils vraiment ? Tant d'interrogations qui ne trouvaient aucune réponse.

« Verdammt noch mal*, siffla Johann, sans lâcher Elvý qu'il tenait contre son torse dans une étreinte qu'il espérait rassurante. Beim Bart von Salazar* ! »

Où se trouvait le fondateur de leur faction quand, par Merlin, ils avaient le plus besoin de lui pour régler la situation ? Où se trouvait Albus Dumbledore quand sa présence aurait pu calmer l'appel à la révolte qui grondait dans les rues ?

CODAGE PAR AMATIS



Résumé et Hors-Jeu :
Johann A. Kayser
Admin acerbe
Johann A. Kayser

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Heart Made Of Glass, My Mind Of Stone
Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. by Wiise
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Ven 1 Juil 2022 - 9:57
Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte
Chemin de Traverse
Les peuples ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple.
- V pour Vendetta


Autour d'elle, la clameur c'était faîte, assemblage d'approbation et de scepticisme. L’œil doré illumina la foule, puis toute l'allée, démultiplié d'un sortilège qui engloba l'avenue commerçante. Sur son estrade, elle regarda la foule dans les fentes de son masque et un sourire illumina ses traits dérobés, enchantée de diverses réactions. Un homme se détacha du groupe, jouant des coudes et de la voix pour parvenir jusqu'à sa position. Son discours achevé, elle pivota des talons sur la caisse pour se tourner dans sa direction.

« Mais allez-y, dites-nous ce que vous comptez faire ! Dites-nous ce que vous voulez faire de plus que ce que toutes les forces de l’ordre ne font pas déjà ? », lui cria l'Auror au-dessus du bruit.

Se faisant glisser, elle descendit de son piédestal pour embrasser le monde et aller à sa rencontre. Une fois devant lui, la sorcière pointa sa baguette sur sa gorge et sa voix engloba derechef le boulevard complet.

« Ceci. », et d'un geste de la main, elle invita certains membres à descendre des toits qui leur garantissaient une totale gouvernance sur les lieux.

Aussitôt, des capes blanches transplanèrent au-devant des vitrines assaillies par les débordements, comme une muraille immaculée. En un seul bras, ils levèrent leurs baguettes en riposte, force dissuasive pour qu'aucun ne se risque à commettre plus de casse. Les débris de verres se rattachèrent à leur contenant respectif, reformant des enseignes entières d'un moulinet expert.

« Nous ne faisons que là un rassemblement pacifiste. », dit-elle à l'intention de tous. « Et condamnons ceux qui voudraient dégrader notre message ou menacer votre sécurité. »

Synchronisé, de nouveau, les individus masqués baissèrent leurs baguettes, mais restèrent à leurs positions nouvelles, se hissant en barrière contre les heurts. Satisfaite, elle posa une main amicale sur l'épaule de Stanislas, qui jusque-là fut le seul à s'exprimer si ouvertement.

« Nous ne crachons aucunement sur votre travail. Nous mettons en lumière les failles de notre système. Vous aussi, vous en êtes victime. Victime d'un gouvernement qui dénigre vos efforts et vous force à mentir. Vous vous battez au nom d'un ministère corrompu, en suivant les ordres d'un homme qui n'a plus aucune considération pour vous. Pour aucun d'entre vous. »

Elle se tourna et regarda tout autour d'elle, entièrement immergée au milieu du peuple.

« Ne subissez plus la dictature ! Ensemble, nous pouvons changer les choses ! Ensemble, nous pouvons agir ! Sous une même bannière, ils ne pourront qu'entendre votre voix ! Notre voix à tous ! »

Elle lâcha enfin sa prise sur l'employé, puis, continua à scander « Ensemble. », tout en traversant les gens auquel elle adressa des poignées de mains ou des accolades. Le poing en l'air, tous les membres rejoignirent son initiative, suivit de manière éparse par quelques civils.



Hors-RP

Chers Veritaseriens,

La flamme de la révolte se lève dans le monde magique et l'Œil fait enfin son apparition au grand jour ! Si le nom de leur cause n'a pas encore été cité et que personne ne sait qui ils sont derrière leurs masques et leurs capes, leurs voix se font quant à elles prégnantes.

Cet event se déroule le dimanche 14 janvier au Chemin de Traverse, soit le week-end suivant directement les évasions d'Azkaban ayant eu lieues le lundi 8.

Tous les personnages adultes peuvent poster dans ce sujet, qu'ils soient de simples passants se sentant plus ou moins concernés par ce discours ou des membres de l'Œil y ajoutant leur grain de sel dissimulés derrière leur masque ou encore des membres de l'Ordre du Phénix essayant de calmer la propagande de ce nouveau groupuscule inconnu.

/!\ Pour les personnages adultes  - qui ont donc la possibilité de se rendre à Pré-au-Lard et au Chemin de Traverse-, merci de ne poster que dans un seul sujet entre celui-ci et celui se déroulant à Pré-au-Lard, selon celui que vous choisissez.

La date limite pour y participer a été fixée au dimanche 6 novembre, minuit. Libre à vous de poster autant de fois que vous le souhaitez, évitez seulement de faire des double-post. Pensez également à rajouter un résumé à la fin de vos post.

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Lun 7 Nov 2022 - 7:26

Évent de janvier

Kæra dagbók,
le 14 janvier 1996,

Les lanceurs d'Alerte

Des images sanglantes lui revenaient de plein fouet. Elles ne restaient pas plus d'une demi-seconde dans son esprit mais s'enchaînaient sans discontinuité. Dans le désordre mais pas dans le flou. Tout était net. Effroyablement net. Mais trop rapide pour permettre à son cerveau de tout traiter. C'était un film aux couleurs à la fois vives et lugubres qui se jouait sans chronologie aucune. Un fatras de souvenirs traumatiques qui piégeait ses sens dans une autre réalité.

Les mains et les genoux au sol, ensevelie par la foule, Elvý n'avait plus conscience ni de son corps, ni du décor. Un Protego salvateur épargna ses phalanges des semelles alentours. Aurait-elle seulement senti ses doigts se faire piétiner ? Aurait-elle perçu la douleur ? Lorsque son Bróðir apparut et la releva, elle éprouva à peine sa prise autour de sa taille. La soudaineté de son arrivée ne la frappa même pas. Ses jambes s'actionnèrent seules, en automates, sur la voie que l'ex-auror leur ouvrit. Indolente, elle n'aurait su dire qui portait le plus le poids de son corps, lui ou elle.

Elle se trouvait en état de choc.

Dans une ruelle à l'écart, Johann l'enveloppa de ses bras. Son allemand nerveux glissa à la lisière de son oreille sans y faire écho. Derrière eux, la rue principale était encore en pleine ébullition. La Voix du groupe manifestant s'éleva à nouveau sans qu'aucun mot ne soit assimilé par la Scandinave.

Assez. Il y en avait eu assez. Assez de syllabes, assez d'images, assez de vérités exposées au grand jour. Dans le ciel, l’œil d'or semblait tous les jauger.

Elvý se sentait à l'étroit. Elle se sentait mise à nu. Elle se sentait prise au piège. Elle suffoquait et elle tremblait. Elle était piégée en elle et la chaleur de l'étreinte de son protecteur ne suffit pas à la réveiller. Plus que jamais, la Mara d'Halloween prenait vie en elle. Le cauchemar, c'était son esprit.

Johann les remit en mouvement, prenant probablement conscience que l'effervescence des rues ne permettrait pas à sa protégée de se calmer. Ils s’engouffrèrent à nouveau dans la foule où l'atmosphère avait encore évolué, mais Elvý capta à peine les poignées de main échangées, elle sursauta seulement lorsqu'une main étrangère se posa sur son épaule dans un geste de solidarité qu'elle perçut davantage comme une intrusion importune, l'ébranlant plus que nécessaire.

Ils finirent par atteindre l'animalerie que l'employée avait quittée plus tôt. La pancarte affichant « Fermée » sur la vitrine n'empêcha pas le duo de pénétrer la boutique. Aaron n'était pas là, probablement qu'il s'était inquiété des débordements dans les rues pour décider de baisser si prématurément les stores. Au moins, Elvý n'avait pas à se soucier de la reprise de son poste de vendeuse. Johann et elle étaient à présent seuls au milieu des animaux, eux-aussi agités.

Plusieurs oiseaux se mirent à piailler lorsque Angelica transplana dans la boutique. Combien de temps l'avaient-ils attendu ? Elvý n'en avait aucune idée. Était-elle arrivée à adresser ne serait-ce qu'un seul mot à Johann durant ce temps ? Elle n'en était pas convaincue. Il lui semblait encore flotter en dehors de son corps. Toutefois, sa respiration était redevenue stable et le grand verre d'eau que le magizoologiste l'avait incité à boire avait quelque peu atténué le cauchemar tournant en boucle dans son esprit. La panique n'était plus, mais elle se sentait plus épuisée que jamais. C'était une sensation de vide et aussi de fragilité. Comme si un rien suffirait à tout réenclencher : la tachycardie et les images qui pulseraient à nouveau au même rythme. Le vide était préférable. Un temps de répit.

Mais quand Johann annonça son départ, l'angoisse lui serra à nouveau la gorge. Sa réminiscence avait suffi à faire s'effondrer toute sa confiance en Angelica et son aura maternelle s'était vu réduite en miettes. Elle lui avait menti. Dès le départ. Sur son « accident », sur le contexte dans lequel cette femme l'avait retrouvé ce soir-là. L'Islandaise en vint même à se poser la plus terrible des questions.

Et si Angelica l'avait oublietté ? Et si elle comptait réitérer ?

L'oubliator ramena Elvý chez elle par transplanage aussitôt Johann parti. Sur ses gardes, l'amnésique s'empressa d'ordonner d'une voix qu'on ne lui avait jamais connue aussi autoritaire :

- Donne-moi ta baguette et raconte-moi ma véritable histoire.

Sa voix tremblait, sa main était tendue et ses yeux perlaient.

- C'en est fini de l'amnésie.
ᛊᚨᛗᚾᛖYᛏᛁ


Résumé:
Elvý Njállsdóttir
Admin amnésique
Elvý Njállsdóttir

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All that remains is a silent call
Is the Earth colored red, as I land like a flower on the meadow ? It happened quiet - Aurora

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Lun 7 Nov 2022 - 17:03
Event de Janvier - Les lanceurs d'Alerte
Chemin de Traverse
Les peuples ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple.
- V pour Vendetta


Noyé dans la foule, il resta statique. Immuable statue silencieuse et observatrice, il ne détacha son regard de l'estrade improvisée, que pour juger les réactions alentours. Il ne détonnait pas dans son accoutrement cintré et sa stature froide. Chacun était trop occupé à applaudir ou réagir pour se douter de son implication dans les événements. Droit et inquisiteur, il ramena ses deux mains sur le pommeau de sa canne, rangeant les informations visuelles et auditives dans un coin de sa tête. Rien n'avait débordé et leur plan était en marche. Les forces de l'ordre, comme espéré, avaient été dans l'impossibilité de mobiliser les toits, seuls perchoirs permettant de contenir une manifestation. Contraints d'être piégés parmi les civils, pouvant représenter une masse non négligeable de dommages collatéraux en cas de heurts, ils ressemblaient plus à des lions en cages qu'à une menace immédiate. L'impulsivité d'un Auror en était une preuve flagrante, et il se félicita d'en avoir été un instigateur indirect, tant son impuissance lui sembla être une récompense du plus bel effet.

S'il avait été réfractaire à l'utilisation de la potion, il revoyait son jugement empressé dans les acclamations et les approbations extérieures. Il avait estimé prématurément qu'un tel symbole les reverraient à une période sombre de leur histoire, avant d'y voir là l'identité de leur grandeur et de leurs actes. Si cela aurait pu être interprété comme une copie des Mangemorts, voir l’œil démultiplié dans la rue comme une véritable armée dorée, forte, implacable, et juste, avait été un tournant. Les passants étaient majoritairement impressionnés et non effrayés.

Autour de lui, certains murmuraient et la rumeur de la révolution se rependait comme une traînée de poudre. Inarrêtable, puissante.

Une victoire totale. Un sourire fin arqua les coins de sa bouche. Organisés et suivant les directives à la lettre, il sentit l'oratrice capter son regard, qui, dans sa neutralité, laissait percer une étincelle de satisfaction. Tournant sur ses talons, il se faufila dignement entre deux observateurs impuissants.

Les capes blanches disparurent des toits à peine passa-t-il l'embranchement. Ceux au sol en firent de même à quelques secondes de battement en une synchronisation millimétrée. Les craquements laissèrent dans la rue un silence assourdissant. Ne restait dans l'air qu'une vague odeur de poudre et d'exaltation.



Hors-RP

Merci à tous pour votre participation !

À bientôt,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
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