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[23/01/1996] Vertige - ft. Laurel Flint

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Sam 27 Aoû 2022 - 10:17
Vertige

Personne ne sait avec certitude ce qui se passe après la mort. [...] A mon avis, peu importe la voie que tu choisis. Tant que tu mènes une vie honnête et que tu respectes la foi des autres, tu ne peux commettre de graves erreurs. • Joseph Delaney


Le vertige est la peur de s'envoler.

Do. Re. Mi. Fa. Do.

Les doigts courant sur les touches, Sessho bascula de gauche à droite, au rythme lent et vibrant de la musique. Sa bouche s'arqua dans une grimace lorsque son index buta sur la noire, dissonant la mélodie d'un son rauque et maladroit. Patient, il ramena ses mains au centre du clavier, et recommença sa série du début. Retrouver cette bulle si personnelle avait eu un effet bénéfique sur son moral. Jouer était une manière de poser une situation, à la manière d'un gigantesque puzzle aux pièces mélangées. Il pouvait ainsi apprendre à regarder le schéma plus en hauteur, avec un recul moins émotionnel.

Tout dans l'analyse de son comportement, répertoriant ses failles et ses progrès dans un agenda interne, il avait noté que son sommeil s'était allongé de quelques précieuses heures. S'il était en peine de l’amener à son terme d'une seule traite, il avait au moins pu profiter d'un repos plus calme. Les cauchemars présents et actifs, la possibilité de se rendormir après un réveil en sursaut lui était encore impossible. Mais raisonnable et bienveillant, il se forçait à porter un regard plus protecteur sur son propre état. Bien que se refusant à déléguer ses tâches ou ses pensées, cela faisait quelques jours, en réponse à son entretient avec Eileen en ces lieux, qu'il tâchait de soigner son esprit avec autant d'application et d'investissement qu'il l'aurait accordé à n'importe qui dans son entourage. L'exercice, difficile, était encore troué d'oublis et de manquement. Néanmoins, se reprenant avec plus de mesure, il s'estima heureux de réussir à de rares occasions.

Il souffrait d'insomnie, de terreur nocturne, de quelques troubles alimentaires, et par-dessus, de tentation suicidaire. S'envoler était toujours une chimère et tomber une envie palpable. En être conscient et accepter son mal-être sans jugement lui avait donné des pistes ; il allait mal. Ne plus le nier avait été un pas de géant. Il gardait espoir de pouvoir guérir seul sans l'intervention de ses proches. Se confier dans l'intimité d'un couloir ou d'une salle de musique était une chose qu'il n'était pas certains de vouloir réitérer. Son désir de perfection et l'intransigeance qu'il cultivait envers ses actions restaient une ligne qu'il ne pouvait franchir. Pas encore tout au moins.

Il boucla ses gammes quotidiennes, puis, dans son élan, entama une sonate tout en aigu et en lenteur. Un bout de morceau qu'il avait commencé quelques jours auparavant, et dont l'air lui était expérimentale ; à l'aise dans un style classique, où les codes rythmiques étaient strictes et identiques, étaient à ses yeux un gage de confort, mais, tout dans son processus d'acceptation et de réapprentissage, il s'était essayé à quelque chose de plus lancinant, de gai, mais aussi de douloureux. L'ambiance jazz de comptoir se mêla à un ballet tragique desquels il dériva pour embrasser un tempo dansant puis torturé. Il resta entre midi et deux dans cet océan bipolaire dont il ressortit épuisé, les paupières lâches et le souffle court. Vidé et le cerveau en coton, il regarda autour de lui, hagard.

Par facilité, il avait cédé à la pulsion de transmettre sa conscience derrière la sûreté de ses blindages, scellant sa souffrance derrière une porte blindée. Il s'était soustrait de ses souvenirs pour évoluer dans un monde qui lui était devenu gris. C'était la seule solution, l'unique alternative qu'il avait trouvé pour ne pas sombrer. Pour ne pas plonger à son tour des hauteurs ou dans un bassin d'eau glacée, et ne plus jamais en remonter. Sa routine avait tenu des mois, sans qu'il n'en manque un seul rendez-vous. Et cela avait fonctionné. Il avait repris le cours de sa vie, reprenant le fil de ses amitiés comme si elles ne s'étaient jamais totalement arrêtées. Et si les nuits avaient toujours été noires et brumeuses, l'enfonçant dans une mélasse de spleen et de mauvaise humeur ; le jour, lui, était devenu surmontable. Tout lui avait semblé supportable.

Naïvement, Sessho avait cru que tout cela aurait pu durer indéfiniment. Il s'était persuadé que son déni n'en était pas réellement un, et qu'il prenait la pleine mesure des conséquences d'Halloween. Rien n'est éternel, ni le mensonge, ni le bonheur. Tout fluctue, tout change, tout évolue. Et s'il voulait rester statique, spectateur, et en retrait, il devinait à présent que son souhait l'amènerait à sa fin.

Un pas après l'autre, en quelques jours de remise en question, il acceptait volontairement de faire face à ses émotions primaires, temporairement certes. Il s'en retournait souvent à son échappatoire.

Ancré dans la réalité, il étendit ses bras devant lui, puis, d'un claquement sec, il rabattit le couvercle sur les touches. Il y croisa les bras, puis il s'y enfouit jusqu'aux oreilles. Les larmes lui grimpèrent aux yeux, mais il n'était pas prêt à les laisser couler. Un pas après l'autre, se dit-il en expirant tout l'air de ses poumons. Quand il se redressa le bruit avait repris vie dans les couloirs. Essuyant la fatigue de ses traits de frottement de ses paumes sur son visage, il remit sa cape sur ses épaules. Les partitions se retrouvèrent coincées entre deux carnets, comme un trésor inestimable.

Dehors, il faisait clair. Un temps idéal pour jouer au Quidditch.

La bandoulière sur l'épaule, le préfet réajusta son insigne sur la poitrine. Il en dégageait une certaine fierté, tempérée par son naturel modeste. C'était pour lui un statut lui offrant un plus large panel d'expériences sociales. Au-delà de sa bonne volonté d'aider son prochain, son écusson était une parfaite justification pour prêter assistance à quiconque viendrait le solliciter. Pensivement, il passa la pulpe de ses doigts sur le vernis du piano. Puis, il quitta la salle sans plus de sentimentalisme. La musique l'avait purgé et ses barrières firent le reste. Plongé dans un tourbillon flou, il se stabilisa en arrivant à l'étage suivant, là où se tenait son prochain cours. Son cœur battait lentement. Dans son crâne, le bruit ne fut plus de trop.

Comme il l'avait espéré, sa faculté de concentration fut égale à celle de la globalité du mois ; sans défaut. Ses notes dans une main, le jeune homme arpenta le corridor mécaniquement. Il écouta les bribes de conversation de ses camarades, sans pour autant y apporter une opinion. Son manque de réactivité fut interprété comme une conséquence de sa lecture ; il déchargeait toute son attention sur ses parchemins. Le trio se sépara à l'embranchement de la bibliothèque, dans laquelle les deux s’engouffrèrent. Faisant suite à son salut, il continua sa route. Sans s’inquiéter des marches, qu'il descendit à l'aveugle, il trouva l'extérieur. Là, seulement, il releva le nez des écrits.

Il inspira au plus fort qu'il le put. Jusqu'à ce que l'air pique l'intérieur de ses bronches. Conforme à la météo de Janvier, le parc était recouvert d'un manteau de vent frais. Les arbres, encore dénudés de l'hiver, ressemblaient à un village de bois mort. L'automne avait autrefois eu une place chère à son cœur. Désormais, il voulait trouver du charme aux autres saisons.

Soigneux en dépit de son impatience, il rangea ses prises de notes journalières, et jeta un coup d’œil circulaire aux alentours. Peu d'élèves pouvaient apprécier la fraîcheur des environs. Aria le faisait bien sûr. Elle qui n'aimait que la compagnie des eaux et des remous, elle devait être ravie de pouvoir profiter des attraits du lac sans risque d'être dérangée. Il eut une pensée pour Ariel, moins positive qu'une excursion innocente et contemplative sur les berges. S'il désirait l'aider plus concrètement, il s'était heurté à une réticence qu'il avait retrouvé chez lui-même ; la détermination d'avancer sans déranger.

Il traversa le parc jusqu'à fouler l'herbe taillée du terrain de Quidditch. Sous les anneaux, il sentit aussitôt à sa place ; chez lui. Sa passion pour le jeu s'était fanée de fin Octobre à Décembre. Ce qui était né d'une banale rivalité entre cousins avait finalement évolué en plaisir sincère ; il aimait ressentir la liberté de ne plus toucher terre. C'était grisant et incomparable. Avant qu'il n'en soit réellement angoissé, l'envie de voler était revenue.

Se précipitant dans les vestiaires de sa maison, il enfila sa tenue avec un sourire. Le vide avait laissé place à une sorte d'attente qui lui tordait agréablement le ventre. Bouclant les dernières sangles, il attrapa son balai d'une main et coinça la basse sous son coude.

Les pieds dans le vide et la brise dans ses cheveux fit s'enflammer en lui une flamme tenace ; un bonheur pur et sans artifice. Il était bien. Il fit le grand saut de plonger dans le bain de cette sensation positive sans songer à la redescente. Bercé dans le crépuscule d'avant dîner, il fit tourner son fardeau entre ses mains.

Le gardien pratiqua ses échauffements, voyageant de cerceau en cerceau, de but en but, slalomant entre les poteaux à toute vitesse et faisant des loopings avec agilité. Il passa au-dessus de l'anneau central d'un bond qui rasa l'acier. D'une inclinaison du poignet, il bifurqua sur la gauche à peine son piquet droit terminé. Il s'arrêta sur le coin gauche de ses cages, jonglant avec le souaffle.

Un mouvement dans les gradins attira son attention. Il distingua une silhouette. Curieux, il se laissa planer jusqu'aux barrières et adressa un sourire à Laurel Flint qu'il reconnut au fur et à mesure de son approche. Il freina doucement devant elle.

« Le froid attire peu les amateurs de vol. », lui dit-il. « Il fait toujours plus doux en hauteur. », il lui tendit la balle qu'elle avait, par sa position dans son équipe, l'habitude de manipuler. « Ici, il n'y a ni Serdaigle, ni Serpentard. Seulement deux passionnés. », énigmatique, il la laissa à cette invitation.

Il fit demi-tour pour s'en retourner à l’extrémité gauche du terrain. Là, il s’alanguit sur le manche de son balai, le dos de ses mains en appui sur le bout en soutien à son menton.

Voler, c'était aussi bien que songer à tomber.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR PINTEREST
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

_________________
Un enfant perdu qui fond en larme

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Sam 8 Oct 2022 - 19:58
L’odeur de poussière qui montait des pages de son grimoire commençait à lui donner mal à la tête. Laurel éternua, s’attirant immédiatement le regard foudroyant de Mrs Pince, à qui elle adressa un vague sourire d’excuses. Pas de bol que ça ne soit pas Mrs Brekke dans la bibliothèque aujourd’hui, on se serait sentit plus autorisé à respirer. La jeune Serpentard réprima un soupir, tâchant de puiser dans sa gaîté habituelle pour se motiver à étudier sa métamorphose.

Elle trouvait la matière difficile. Transformer des choses en autres demandait presque une réflexion sur la chimie du processus (ou était-ce de la physique ?) qui lui semblait bien trop élaborée pour son petit cerveau de quatorze ans. Elle préférait quand la magie était… et bien, magique. Elle n’avait jamais eu envie de comprendre ce qu’il se passait quand elle transformait un hérisson en pelote d’épingles, comment un être vivant qui respirait, fait de chair, d’os, de sang, devenait soudain du tissu et du métal. Ca la mettait vaguement mal à l’aise. Encore pire que les questions physiques étaient les considérations éthiques. Est-ce que le hérisson avait mal si on enlevait momentanément les aiguilles du coussinet, pour, disons, faire de la couture ? Est-ce que le transformer en objet inanimé pouvait rendre un animal immortel ? Est-ce qu’un hérisson maintenu dans l’immobilité fictive de petits morceaux de métal pouvait avoir envie de se gratter ?

Tout ça n’avançait pas le parchemin qu’elle devait rendre le lendemain au professeur McGonagall. Moins de philosophie, plus de photocopie ! Trouvant l’idée présentée dans son grimoire intéressante, elle entreprit de la reformuler dans son propre parchemin, remplaçant régulièrement des mots par leur synonyme pour qu’on ne puisse pas l’accuser de plagiat. Ah, et elle cita l’auteur. Sa réflexion personnelle n’était peut-être pas très riche, mais elle avait au moins fait l’effort de chercher une source autre que le manuel pour alimenter son devoir, et elle espérait que son professeur y serait suffisamment sensible pour lui donner la moyenne. Elle sortit sa baguette, dont elle se servit comme d’un gabarit : il devait lui rester encore environ 12 centimètres à rédiger. Elle décrivit avec moult détails pas toujours pertinents le mouvement de baguette nécessaire à lancer le sortilège pour faire du remplissage, rappelant qu’il dessinait presque un hérisson dans les airs, et ajouta utilement que cela pouvait aider le lanceur de sort à visualiser sa métamorphose. Ca au moins, c’était concret.

Elle souffla sur l’encre noire pour qu’elle sèche, satisfaite. Ugh, et un devoir de terminé ! Elle était enfin libre pour le moment… même si elle devrait probablement se pencher sur ses croquis de botanique après le dîner. Pour l’heure, il lui semblait qu’elle allait prendre racine si elle restait là plus longtemps. Elle avait envie de bouger, de taper des pieds, de faire du bruit ! Elle rassembla ses affaires avec une discrétion toute relative, incapable de se retenir du petit triomphe de faire claquer les lourds volumes empruntés en les fermant, et quitta la bibliothèque escortée par le regard désapprobateur de Mrs Pince.

A sa grande surprise, il faisait encore jour dehors. La lumière lui parvint comme un choc par les hautes fenêtres du couloir, avec cette clarté nette et grise typiquement hivernale. Le contraste avec la bibliothèque était saisissant : Laurel s’humecta inconsciemment les lèvres, ressentant déjà le froid vivifiant d’un soleil bas sur l’horizon, et su immédiatement ce qu’elle allait faire. Elle traversa le château avec un nouveau rebond dans son pas, saluant ses camarades affablement lorsqu’elle les croisait, mais sans jamais s’arrêter. Tout en marchant, elle avait relevé ses cheveux blonds en haute queue de cheval à l’aide d’un ruban de velours vert pêché au fond d’une poche.

Dehors, une bourrasque inattendue lui fit l’effet d’une gifle, rougissant violement ses joues et le bout de son nez. Elle essuya les petites larmes qui picotaient ses yeux d’un revers de main, avant d’enfiler ses mitaines. Mieux. Ce n’était pas un peu de froid qui allait l’arrêter, non ? Pour toute sa sophistication apparente, Laurel ne détestait pas être dehors, sur un terrain boueux ou durcit par le gel, chaque brin d’herbe transformé en minuscule rapière, si c’était pour la bonne cause : jouer au Quidditch. Il n’y avait alors que le jeu qui comptait.

Au quotidien, Laurel aimait la souplesse, la finesse des conversations, même si celles-ci devaient camoufler du fiel sous d’habiles compliments. Elle exécrait la brutalité, l’impolitesse, la rudesse des manières de son frère aîné par exemple, la violence qui suintait dans les propos de certains de ses camarades. Elle s’épanouissait dans la facilité née de l’ordre. Mais sur le terrain, c’était autre chose. Dans les vestiaires, enfiler sa robe d’entraînement était comme enfiler une armure : une fois sur son balai, on pourrait la bousculer, lui envoyer des cognards, aplatir ses boucles sur des trombes d’eau glacée, elle serait capable de le supporter. Mieux, elle savait qu’elle se laisserait gagner par l’euphorie du jeu, laisserait tomber le polissage trop parfait de son éducation et se sentirait libre. Les règles du Quidditch n’étaient pas des contraintes à ses yeux, et son propre style de jeu n’était pas particulièrement brutal. Elle n’avait pas besoin de redevenir sauvage pour simplement se sentir plus légère et authentique quand elle était sur son balai. Elle plongeait dans son élément, tout simplement.

Quand elle était entrée pour se changer, le terrain était vide. Mais quand elle ressorti du vestiaire de Serpentard, son balai à la main, quelqu’un s’était élevé entre les anneaux les plus éloignés d’elle. Elle plissa les yeux pour distinguer de qui il s’agissait. Méthode, maîtrise, souplesse. Elle aurait pu le reconnaître même s’il n’avait pas porté de robe bleue : Sessho Shinmen. Elle hésita : elle ne voulait pas l’interrompre, et même si le terrain était bien assez grand pour deux, elle se dirigea plutôt vers les gradins. Elle brûlait d’enfourcher son balai, mais elle avait tant à apprendre en le regardant !

A vrai dire, ce n’était même pas la première fois qu’elle l’observait s’entraîner. Pas qu’elle l’espionne, et on ne pouvait pas vraiment parler de groupie non plus, ça aurait été manquer de classe. Mais elle l’admirait énormément et puisqu’elle avait pris l’habitude d’observer particulièrement Cho jouer lors des matchs de Serdaigle, pour mieux disséquer ce qu’il s’était passé ensuite avec sa mentor et bien… son regard avait glissé. Alors si depuis, elle avait profité de quelques heureuses coïncidences pour le voir jouer à son tour, quel mal y avait-il à ça ? Il était, à ses yeux, le meilleur des quatre gardiens de l’école actuellement en exercice. Une précision toute particulière, qui se comprenait mieux quand on le voyait s’entraîner.

Elle avait pensé être discrète, et d’ailleurs, Sessho semblait vraiment concentré sur ses exercices. Comme un moldu devant un film à suspens sur sa télévision, Laurel observait le détail du positionnement de ses mains pour effectuer des virages les plus serrés possibles, prenant note mentalement des enchaînements répétés patiemment, cherchant des indices. Elle ne réalisa pas immédiatement qu’il se dirigeait vers elle, pensant qu’il s’agissait d’une nouvelle manœuvre. Le voir s’arrêter à sa hauteur la fit sursauter, et sourire d’un air vaguement coupable. Elle ne voulait surtout pas qu’il croit qu’elle l’espionnait pour le compte de l’équipe de Serpentard. Déjà que certaines rumeurs sur son amitié avec Cho sur le terrain avaient crées quelques aigreurs chez certains Bleus ou Verts…

Mais non, l’attitude de Sessho était très amicale, comme si la situation était tout à fait normale. Elle accepta le Souaffle par pur automatisme, aussi étonnée que ravie. Elle haussa un peu les sourcils lorsqu’il remarqua qu’il faisait plus doux en hauteur. C’était faux bien sûr, plus on s’élevait, plus il faisait froid et le vent était violent. Et pourtant, elle voyait ce qu’il voulait dire : cet air inhospitalier là était le leur, offert à qui savait s’en saisir. Plus rude, mais plus pur, plus vaste que tout ce qu’elle aurait pu trouver dans son cachot habituel : un espace de liberté en trois dimensions. Elle hocha la tête, les yeux brillants tant de compréhension complice qu’à cause des bourrasques glacées. Déjà, le Souaffle passait de l’une de ses mains gantée à l’autre avec un rebondissement qui lui était propre, sans qu’elle y fasse vraiment attention.

Le temps qu’elle se lève et saisisse son balai, il était déjà reparti. Elle n’avait même pas eu le temps de répondre. Sa dernière phrase, aussi mystérieuse que lui, flottait devant l’air devant elle, bourdonnante à ses oreilles comme un Vif d’Or. L’occasion était trop belle, l’armistice offerte trop précieuse.

Son Nimbus 2001 n’avait pas besoin d’échauffement, contrairement à elle, et perçait sans peine les rafales. Laurel plissa les yeux. A l’autre bout du terrain, Sessho semblait presque faire la sieste sur son balai, mais elle savait qu’il n’en était rien. Comment passer son Souaffle dans l’un des anneaux quand elle n’avait aucun coéquipier pour faire diversion, et toute l’attention du redoutable gardien de Serdaigle sur elle ? Mmpfh. Elle offrit une moue aux gradins vides. Aussi bien tenter quelque chose : si elle ratait, et bien, elle n’aurait qu’à apprendre de la manière dont il la bloquait.

Elle ne se dirigea pas immédiatement vers lui, prenant le temps de faire quelques slaloms de plus en plus rapides autour des gradins, histoire de reprendre en main son balai. Prenant de la vitesse, elle s’avança finalement de son côté, arrivant sur sa droite. Et arrivant sur lui, tenta une folie, se laissant basculer dans une brusque roulade du paresseux à une seule main, lançant le Souaffle vers l’anneau de gauche. Emportée par son élan et le vent qui montait, elle fit un tour complet de son balai, s’y stabilisant la têt en bas, et dû se remonter péniblement à la force de ses bras et de ses genoux. Sa tête tournait et elle n’avait même pas réussi à voir comme sa manœuvre, audacieuse mais pas très bien préparée, avait abouti. Reprenant son souffle, elle chercha Sessho des yeux.
Laurel Flint
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Laurel Flint
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