[F&M] L'Arbre des Shafiq [4/5] - Mise à jour en cours.

C'est une relation entre un frère et une sœur. Leur adage ? Je t'aime, moi non plus. L'amour vache dans le plus grand des arts. Et pourtant, si Morgane sait que Merlin deviendrait folle de rage si quelqu'un venait à s'en prendre à lui, pouvant devenir dangereuse pour la personne, il sait aussi que l'inverse est vrai. Merlin, c'est sa peste, c'est sa famille, c'est son alpha et s'il lui arrive quelque chose, il ne le supporte pas.

Comme durant les évènements d'Halloween. Ayant su ce qu'il lui était arrivé, il se montre beaucoup plus présent pour son aînée, essayant de passer un maximum de temps avec elle. Il a peur pour elle. Peur qu'elle s'effondre. Peur qu'elle ne soit plus comme avant. Peur qu'il ne soit pas capable de la protéger. C'est d'ailleurs l'une des raisons l'ayant poussé à rejoindre l'Armée de Dumbledore : devenir plus fort pour protéger ses proches.

Il l'envie, c'est vrai, mais c'est normal d'envier son aînée, non ? Elle parait si forte, si sûre d'elle... Même maintenant, même après ce qu'il s'est passé, bien qu'il se doute ne pas voir la vérité en face. Pourtant, en est-il capable ? Si elle n'était pas comme ça, comme il la voit, est-ce qu'il l'aimerait autant ? Rien est moins sûr, alors il l'espère et il fera tout pour que ce soit le cas : Merlin, elle ne doit pas changer. Elle doit rester telle qu'elle est : parfaite à ses yeux.

Pour Morgane, son père, Lancelot Shafiq, est l'image même de l'homme qu'il aimerait devenir. Un noble au cœur pur qui, sage, réfléchi, courageux, profondément juste et rusé, se sert de ses relations pour faire le bien. L'idolâtrant, Morgane veut devenir comme lui et désire ardemment avoir son approbation et sa fierté.

Bout-en-train cachant un petit manque de confiance en lui, il ne sait pas comment s'y prendre, alors il cherche à attirer son attention de la pire manière qui soit : en allant à l'encontre même de ce que Lancelot attend de son héritier. Pour autant, l'homme ne l'a jamais réprimandé de manière violente, se contentant de le reprendre pour faire de lui un homme bien, quelqu'un de noble d'esprit.

Ce qu'il est déjà, sans même le savoir, autant qu'il possède déjà la fierté de son géniteur. Lancelot ne le dit pas, ne le montre peut-être pas assez, mais l'estime qu'il a pour son fils est aussi réel que la peur qu'il entretient à l'idée de le perdre.

Alice, pour Morgane, est la femme la plus forte, la plus chaleureuse, la plus rêveuse et la plus sage qui existe. Toutefois, la rancune est présente : une rancune n'ayant pas lieu d'être, même si l'adolescent ne s'en doute pas.

Pour Morgane, Merlin possède toute l'attention de sa mère. La vérité est tout autre. Un lien fort s'est tissé entre elle et son garçon, au point tel qu'aucun mot n'a besoin d'être prononcé pour qu'ils se comprennent. Un simple regard leur suffit pour pouvoir se plonger dans le même monde.

Fusionnel, complice, Morgane tient d'elle sa curiosité et son imagination sans limites. Il l'aime plus qu'il ne pourrait le dire et ne peut pas imaginer un monde sans elle. Plus qu'une mère, c'est le centre de son existence. Une confidente silencieuse connaissant toutes ses faiblesses, tous ses rêves et toutes ses envies.

Johann, c'est simple, il le déteste. Il n'y a pas une raison réelle pour cela, mise à part peut-être l'emprise qu'il a sur sa sœur. Son visage, son maintien, sa froideur l'horripilent. Sa manière de capter les foules, le charisme qui se dégage de l'homme l'insupportent.

C'est un ami de son père, les deux hommes ayant été à Poudlard ensemble. Un fait qui a amené le Patriarche à l'engager pour devenir le précepteur de Merlin avant son entrée à Poudlard. Depuis ce moment, Morgane aimerait qu'il disparaisse.

La jalousie n'aidant pas, lui-même n'ayant eu aucune attention particulièrement de sa part, le garçon n'accepte pas les relations qu'il entretient avec les membres de sa famille. Sa venue à Poudlard est la goutte d'eau, une goutte d'eau poussant Morgane à espérer qu'il lui arrive quelque chose le forçant à quitter le château, même s'il ne se l'avoue qu'à moitié, honteux de penser ainsi.

Azalée, c'est sa copine du Poudlard Express. Azalée, c'est cette fille qu'il a rencontré quand il cherchait un compartiment vide pour ne pas être avec sa sœur et les deux jumelles Carrow. Azalée, c'est celle qui l'a invité et qui lui a souri. C'est une fille lunaire qui lui a présenté Mr Noodle, son ours en peluche, comme s'il était vivant.

Azalée, c'est cette presque adolescente qu'il ne peut pas s'empêcher de trouver jolie, même s'il ne l'avouera jamais, parce que c'est beaucoup trop bizarre. Azalée, c'est son amie, sa meilleure amie, celle qui par sa présence lui fait oublier tous ses soucis.

Azalée, c'est cette Poufsouffle qui lui a fait regretter l'idée d'être chez les serpents, et pas chez les blaireaux, parce qu'il ne la voit pas autant qu'il l'aimerait. Azalée, c'est sa fleur du bonheur : personne n'a le droit de la lui voler.

Ni de lui faire du mal. Depuis Halloween, Morgane est au petit soin avec elle, comme si elle risquait de se casser en morceaux à n'importe quel instant. C'est aussi pour elle qu'il est rentré dans l'Armée de Dumbledore : pour apprendre à se défendre et pouvoir la protéger envers et contre tout.

Son épouse, il l'a rencontré le jour de leur mariage. Au début, il n'y croyait pas. Il pensait que ça ne fonctionnerait pas. Il imaginait déjà qu'il ne la supporterait pas. Et puis, il l'a vu. Belle, douce, incroyablement lumineuse, dans sa belle robe de mariée. Son cœur a fondu directement. C'est une femme exceptionnelle et pour rien au monde, il aurait échangé la relation qu'il a avec elle. Combien de fois, la douce folie de sa femme a déteint sur lui ? Combien de fois, s'est-il retrouvé une épée à la main, à jouer au preux chevalier pour l'amuser et la faire rire ? Combien de fois, lui a-t-il proposé de tout abandonner pour partir en Amérique, pour qu'elle retrouve sa famille ? Elle a refusé, parce qu'elle sait qu'il est attaché à sa terre natale et il est touché par sa prévenance. Elle, elle a cette capacité d'adaptation incroyable qu'il ne possède pas toujours. Ils se complètent. Alors, c'était normal, qu'ensemble, ils aient créé les plus beaux et les plus merveilleux enfants du monde entier, n'est-ce pas ?

C'est son fils, sa bataille. Et autant le dire tout de suite, ces mots sont particulièrement bien choisi concernant Morgane. Il aime son enfant. C'est son fils, sa fierté, son héritier et il fera tout pour le protéger, lui permettre de grandir à son rythme. Il ne veut pas lui imposer de choix, préfère qu'il fasse ses propres expériences, mais il sera toujours derrière lui pour le soutenir s'il trébuche ou pour lui tendre la main s'il tombe. Ce garçon, possédant les cheveux de sa mère, mais ses yeux à lui, est pour lui sa plus grande réussite. Il aime tout autant Merlin, mais il y a des choses qu'il ne pourra jamais partager avec elle et il se sait. Alors qu'avec Morgane, quand il sera en âge, ce sera possible. Lui, impatient de voir son enfant grandir ? Nullement. Il trouve qu'il grandit déjà beaucoup trop vite à son goût. Et, enfin, Morgane a beau être un farceur né, incapable de tenir en place, il ne peut qu'en être attendri. Après tout, ne tient-il pas ce trait de caractère de son épouse ?

Parfois, à côté de Merlin, Lancelot se trouve idiot. C'est paradoxale, car il se sait intelligent, mais elle possède cette sagesse et cette présence d'esprit qui lui est si unique, qu'il ne peut pas s'en empêcher. Bien sûr, sa fille paraît arrogante, sûre d'elle. Elle est têtue, bornée. Elle refuse d'avoir tort et fera tout pour prouver ses dires, même quand elle se trompe. Mais, à côté de ça, elle sait reconnaître ses torts quand elle voit qu'effectivement, elle était dans le faux ou le flou. Et, dans un même temps, sa fille est une passionnée, avec un grand p. Tout l'intéresse, au point qu'il a l'impression qu'elle pourrait lire tous les ouvrages de la planète qu'elle en redemanderait encore. Elle possède un nombre de connaissances sur divers sujets incroyable, ce qui, parfois, à le don de lui donner le vertige. Mais, surtout, surtout, Merlin possède cet esprit vif, aux réflexions poussées, qui tranchent avec le reste du commun des mortels, de son point de vue. Elle remet tout en cause, presque tout le temps et ne se cantonne jamais à ce qu'on lui offre simplement. En ça, il n'arrive pas complètement à la comprendre, mais il ne doute pas qu'elle le sache, il l'aime comme elle et il ne veut pas qu'elle change.

Johann, il l'a connu à Poudlard. Ils étaient dans la même année, dans la même maison et pensaient de la même manière. Il n'était pas étonnant qu'ils finissent par se rapprocher, même s'ils n'avaient pas la même manière de se comporter. Il se doute que, durant leur adolescence, Johann s'est servi de lui, mais dans un même temps, Lancelot a fait la même chose, alors il ne peut pas vraiment le lui reprocher. Il ne faisait pas forcément parti du même groupe d'amis, avec des membres des autres maisons. Non, Lancelot préférait rester avec les autres Serpentard. Toutefois, quand la guerre intestine à leur Maison a éclaté par sa faute, quand il était en cinquième année, après que Rogue ait insulté Evans de Sang-de-bourbe, Johann a été le premier à prendre les armes à ses côtés, suivi par d'autres sang-mêlé ou, il le sait, né-moldu cachant leur véritable ascendance, qui ne pensaient pas comme les puristes. Johann, s'il était un allié, est devenu un ami au fil du temps. Ce mec a abandonné tout ce qu'il avait pour son rêve et, rien que pour cela, Lancelot le respecte.

Croyez-vous au coup de foudre ? Alice, elle, n'y croyait pas quand elle était adolescente. Elle se disait que ça ne pouvait pas arriver, que la vie réelle était bien plus froide et tragique que la fiction. Pourtant, elle a bien dû finir par s'avouer avoir tort. Dès son premier regard sur Lancelot, son cœur a chaviré. Une relation passionnée est ainsi née, alors même qu'aucun d'eux ne le voulaient. C'était une obligation. Le destin voulait les réunir, parce qu'ils partageaient le fil rouge. Oui, elle en est persuadée. C'est sa rencontre qui lui a permis de s'ouvrir complètement, de ne plus être un bourgeon, mais de devenir la magnifique fleur qu'elle est aujourd'hui. Elle l'aime du plus profond de son âme.

Merlin, sa fille, est à la fois le reflet de ce qu'elle aurait pu être et l'esquisse presque parfaite qu'elle aurait pu imaginer. Merlin, c'est celle sur qui ses attentes reposent, pour ce qui est de son avenir, parce qu'elle sait que Morgane, lui, aura droit à l'héritage et que, s'il le veut, il peut se permettre de ne rien faire de sa vie. Sa fille, par contre, ne peut pas se le permettre. Elle aurait aimé ne pas lui enseigner les dures lois des sang-purs. Pour la simple et bonne raison que sa fille possède un intellect qui l'impressionne, une réflexion toujours ouverte et qu'elle n'est pas aveugle, sauf en ce qui la concerne elle-même. Elle a conscience que sa fille possède également une imagination fertile et elle espère la voir devenir une grande sorcière. Non, elle sait qu'elle le deviendra. Elle n'en doute pas. Seule véritable ombre sur le tableau, elle garde le secret de son don de voyance et, s'étant renseignée, elle a une peur bleue : la folie latente que Merlin possède, compagnon indissociable de sa malédiction. C'est d'ailleurs la raison qui la pousse à lui cacher la vérité, à lui faire croire que sa capacité n'est pas réelle.

Morgane, à l'image de l'héritier mâle des Graves, est né avec une cuillère en or dans la bouche. Lancelot, étant bien trop ouvert, ne le déshériterait jamais, même s'il venait à faire la pire bêtise du monde. Et, autant le dire, ça arrange bien Alice. Ca l'arrange, parce qu'elle veut que son fils profite de son enfance. Elle veut que son fils profite de ses amis. Elle veut que son fils puisse aimer qui il veut et qu'on ne le lui impose pas. Elle ne regrette pas son obligation d'épouser Lancelot, étant fait pour lui, mais elle sait qu'elle a eu de la chance et elle ne veut pas que son fils se retrouve avec une femme qui ne l'intéresse pas. Non, elle veut le meilleur pour son fils et c'est pour cela qu'elle veille sur lui, dès qu'elle le peut. Elle partage une connexion si particulière avec lui, après tout, qu'il lui parait normal de vouloir son bonheur, quitte à le laisser faire ses expériences parfois un peu... étrange. Oui, elle l'aime, c'est un fait.

Elle a rencontré Johann quand il donnait des leçons à Merlin, en dehors de la Métamorphose dont elle se chargeait elle-même. Autant le dire tout de suite, ce n'est pas qu'elle n'aime pas Johann, mais étant une femme qui apprécie que l'on respecte la lois, car elle est pensée pour une bonne raison et que ce n'est qu'ainsi qu'elle pourra, également, être changée au besoin... Elle préfère que l'influence de cet homme soit... ailleurs que sur ses enfants. Plus il est loin d'eux, mieux elle se porte. Que son mari soit ami avec ne la gêne pas : il est assez grand pour décider tout seul. Pour ses enfants, ses précieux enfants, c'est différent. Autant le dire, elle a grincé des dents quand elle a appris par son mari qu'il allait enseigner à Poudlard à partir de cette année. Ne pouvait-il pas rester dans ses affaires louches de l'Allée des Embrumes et s'occuper de sa boutique ? Non, il fallait qu'il soit précisément à l'endroit où les enfants étaient le plus influencé par des adultes et où, bien évidemment, ses enfants sont. Après, attention ! Ce n'est pas qu'elle ne l'aime pas, juste qu'elle s'en méfie comme elle se méfie de Voldemort.

Morgane est l'héritier de la branche principale, le futur patriarche à n'en pas douter, mais pour Isis, il n'est qu'un enfant incompétent et aux relations douteuses. C'est certes un sang-pur, mais un traître à son sang, ce qui est intolérable pour elle, d'autant plus alors qu'il porte le nom Shafiq. Si elle se montre courtoise, amicale même, avec lui, ce n'est que dans un soucis de le manipuler. Elle ne l'aime pas, le trouve insolent et capricieux, mais lui offre une attention et une protection supplémentaire chez les vipères, s'attirant ainsi ses faveurs. Un pas de plus vers l'objectif fixé par sa famille.

Merlin, Serdaigle et héritière de la branche principale, est une jeune femme qu'Isis a du mal à comprendre. Si la jeune femme possède des relations plus que douteuses, elle sait aussi s'entourer des bonnes personnes, à l'instar de Drago Malefoy ou Sessho Shinmen. Ce simple fait, pour Isis, la rend difficile à placer dans une case, car elle n'arrive pas à savoir si Merlin est une manipulatrice hors-pair, ce qui la forcerait au respect, ou une traitresse à son sang qui la forcerait à la détester par principe. Isis n'arrive pas à la cerner, à se placer la concernant, ce qui est très frustrant. Elle se doit toutefois de jouer à la bonne cousine pour se rapprocher d'elle, ce qui pourrait lui permettre, aussi, de se décider.

Le Patriarche de la branche principale, celui à qui, elle le sait, elle devrait obéissance normalement. Si elle ne l'apprécie pas, ayant pour seul but de lui dérober l'artefact prouvant sa légitimité, fait impossible au demeurant, elle possède pour lui un certain respect. L'homme possède des idées qui ne lui plaisent pas, pouvant même expliquer les relations douteuses de ses enfants, mais elle ne peut qu'accepter sa force et son sens de la stratégie, ainsi que son intelligence. S'il reste courtois avec elle, l'invitant même au manoir pendant certaines vacances pour renouer avec la branche secondaire, elle sait qu'il se méfie d'elle comme d'un impardonnable.

Alice est la femme de Lancelot, la Matriarche par alliance, et Isis ne l'aime pas pour une raison très simple : elle est étrange. Trop rêveuse, trop dans sa bulle, loin des armes habituelles des femmes de sang-purs, elle la trouve beaucoup trop individualiste, à ne se soucier que de ses propres affaires et réussites. En vérité, Isis ne la connait que par le prisme de ses visites chez les Shafiq anglais, ne lui permettant qu'une vision erronée de la femme. Elle est incapable de véritablement la cerner, à l'instar de sa fille, ce qui lui déplait d'autant plus qu'avec elle, elle se sent toujours mal à l'aise, en danger.

Si Sessho Shinmen ne devait, initialement, n'être qu'un moyen d'atteindre plus facilement Merlin quand celle-ci s'est rapprochée de lui, la réalité est tout autre. Avec le temps, apprenant à le connaître, elle a appris à l'apprécier. Il est l'un des rares avec qui elle ne joue pas et cela peut s'expliquer facilement. Premièrement, Sessho est comme elle, un sang-pur étranger dans une école qui n'aurait pas dû l'accueillir. Secondement, le garçon, à l'instar d'elle-même, est un combattant, même s'il n'a pas l'air de le remarquer. Pour finir, il possède un calme reposant et un regard aussi doux que neutre sur le reste du monde, quelque chose d'apaisant. Là où elle peut voir le mal et l'horreur, la tristesse et le malheur, il sait discerner l'espoir, le bonheur ou de la bienveillance. Si elle ne peut lui avouer ses objectifs, si elle n'apprécie pas certaines de ses relations, elle est incapable de le détester.

Lancelot est le Patriarche de la famille qu'il sert et, de ce fait, il est directement à son service. Il n'a pas à discuter de ses ordres. Lancelot l'appelle, il vient. Lancelot ordonne, il s’exécute. Normalement, leur relation devrait s'arrêter à ça. Ce n'est pas le cas. Lancelot, il le connaît depuis qu'il est enfant. Il l'a occupé, a joué avec et au fil du temps, une légère amitié s'est créé entre les deux. L'elfe n'est pas idiot : il n'a pas le droit d'en faire mention et il ne trahira jamais ce secret à qui que ce soit. Cependant, il chérit cette amitié étrange, inhabituel entre son serviteur et son maître. Lancelot, c'est le genre à lui dire quand quelque chose ne va pas. L'elfe est devenu un étrange confident et un donneur de leçon. Il ne le fait jamais avec agressivité, il ne se le permettrait jamais. Néanmoins, quand Lancelot le lui autorise, il ne se gêne pas pour lui offrir sa sagesse. Car, en effet, l'elfe est bien plus sage qu'on ne le croit, avec son vécu et ça, le sang-pur l'a bien compris.

La femme du maître. Il la sert, car il est obligé de le faire, mais la vérité est ailleurs. Alice, c'est une femme d'exception qui ne l'a jamais traité en inférieur. En réalité, il ne se souvient pas de l'avoir déjà entendu émettre une demande à son égard. Bien sûr, l'elfe n'est pas idiot et sait s'occuper seul pour servir ses maîtres, mais il n'est pas rare pour lui que Lancelot lui demande des services supplémentaires. Alice ? Ce n'est jamais son cas. Si elle veut quelque chose, elle va le chercher. Si elle espère quelque chose, elle fait en sorte elle-même de l'acquérir ou de le posséder. L'elfe a cette impression d'être, pour elle, une autre personne à qui parler de ses projets et ses envies, ou encore de la peur qu'elle possède pour sa fille. Elle ne se comporte pas comme une maîtresse avec son esclave. Elle se comporte comme une humaine avec un humain. Si l'elfe pourrait se sentir presque insulté, ce n'est pas le cas. Il trouve ça agréable et se retrouve, grâce à cela, à porter une sincère affection pour la blonde.

Le futur héritier, le fils du maître. Morgane est un enfant turbulent qui n'a jamais eu de cesse de faire des bêtises... Et il s'est souvent retrouvé à les réparer pour que Lancelot ne soit pas déçu du comportement de son cadet. Il sait que Morgane ne pense pas à mal, qu'il se sent inférieur à sa sœur et qu'il recherche l'attention de ses parents presque constamment. C'est quelque chose qu'il ne parvient pas complètement à comprendre, mais il essaie quand même de se faire une oreille attentive quand le garçon en a besoin. Morgane ne le traite pas mal, comme aucun membre de la famille, et il est évident qu'il est celui avec qui il s'entend le mieux. Lancelot est un ami et sa femme le prend pour un confident. Morgane ? Rien de tout cela. Il n'en a pas besoin, parce que ses gestes, loin d'être habituels, témoignent de toute son affection et c'est suffisant. Il est le seul à l'avoir déjà pris dans ses bras, à lui avoir offert une étreinte comme il le ferait avec un autre enfant. Morgane, pour lui, est la promesse d'un avenir radieux s'il n'arrive pas à trouver une femme pour lui offrir un autre elfe. C'est rassurant.

La fille du maître. Il fut un temps où ils étaient très proches. Souvent seule dans la demeure, ses parents étant peu présents, car ils avaient leur deuil à gérer, l'elfe s'est fait à la fois compagnon de jeu, conseiller, et même une sorte de parent de substitution. Cependant, il sait aussi avoir été le gardien de la solitude de la demoiselle, car il l'empêchait de voir d'autres personnes, d'autres enfants, sauf en présence de Lancelot ou Alice. Il ne sait pas vraiment ce que la Serdaigle pense de lui aujourd'hui, mais étant au courant par sa mère de son don, il a peur. Il a peur pour elle, pour son avenir. Il a peur à cause de la folie latente qu'elle possède par son sang et sa malédiction. Gardien conscient des secrets de la demoiselle, comme certaines de ses fascinations morbides, il est aussi effrayé par son apparente sagesse et ses trop nombreuses connaissances pour son âge. Il a conscience que Merlin peut très mal tourner, une inquiétude qu'il n'a pas la force de partager avec le reste de la famille. Il espère sincèrement se tromper. En attendant, il ne l'approche plus vraiment, sauf si elle le lui ordonne. Aujourd'hui, il n'est plus vraiment proche d'elle. Aujourd'hui, il regrette l'époque où elle était une petite fille. Aujourd'hui, ce qu'elle pourrait devenir ne lui plaît pas et l'horrifie.