Event de Février - Partenaire surprise Pré-au-LardAutant d'oiseaux au monde - Autant de lettres d'amour - Que le facteur apporte - Et glisse sous les portes - C'est le courrier du coeur - Le courrier du bonheur. - Charles Trenet
Le rouge. Ne dit-on pas qu'il s'agit de la couleur de l'amour ? La passion s'embrase aux quatre coins du village dans un défilé de prospectus passant de mains en mains. Des préparatifs de longue haleine pour transformer une ambiance de ragot de bonnes femmes, en théâtre romantique.
Adieu tentures rosées et tapisseries florales, et bonjour rideau noir sensuel, et voilage d'un carmin intense. Le parquet foncé, rehaussé de tapis aux motifs travaillés et recherchés, donnent accès à des tables rondes d'un style victorien, aux pieds dorés. Les nœuds en bois prennent la forme d'un cupidon tirant une flèche sur un cœur dans une animation répétée. Les nappes de jais foulent le sol, et dans l'air flottent une odeur d'encens, mixture mélangeant le chocolat, le gingembre, et un de l'eau de rose. Des candélabres brillants en centre de tablée dégagent une luminosité tamisée et intimiste que l'on aurait prêté aux restaurants et non au salon. Entourés d'un bouquet de roses sophistiqué, mais naturel, les bougeoirs aux chandelles sanguines, entourent les places dans un arôme sucré et suave, qui réchauffe les joues et les cœurs.
Autour, les employés s'affairent, bichonnent, perfectionnent, dans un véritable balai de jambes et d'uniformes dans les teintes choisies. Costumes exigés pour les salariés, gilets, jupes pour des femmes aux talons aiguilles, et pantalons cintrés pour ces hommes aux chaussures pointues et inconfortables. Les pétales sont soigneusement posés en une pluie qui semblent désorganisées et les cadres aux peintures représentant deux amants enlacés, ajusté et récuré. Les numéros sont placés en petites pancartes mystérieuses près des bouquets, là, entre les duos de chaises que l'on voit par dizaine.
Ici, aucun ballon, ni extravagance d'une caricature de fête bonne enfant. De part et d'autre de la porte, un homme et une femme attendent, chapeau haut de forme en main, contenant des cartons noirs, sur lesquels figurent un numéro en lettre d'or. Ils invitent la gent féminine à piocher dans celui de droite tenue par une belle brune aux cheveux retenus par un ruban rouge, et la gent masculine à se servir dans celui de gauche, tendu par un jeune homme guindé au regard gris cendré.
Vous voici au salon de thé de Madame Piedodu en ce dimanche 11 février 1996. Dès votre entrée, l'on vous invite à piocher un papier dans un chapeau ensorcelé qui vous attribue un numéro de table, où vous rencontrerez votre partenaire du jour...
Pas de date limite pour l'instant, ni de minimum de mot. Les RP courts sont donc tolérés pour favoriser le dialogue et des discussions dynamiques, tant que le RP garde quand même un minimum de structure narrative.
Bonus : Eh oui, vous avez bien lu, il est possible de décrocher des sortes de "bonus" dans ce sujet ! En quoi ça consiste ? Eh bien, une intervention d'un PNJ se fera de temps à autre pour animer quelque peu les rendez-vous galants. Et comment ça marche ? Chaque couple qui aura posté a minima quatre posts dans le sujet pourra s'attendre à voir à tout moment un PNJ débarquer à leur table... Je n'en dis pas plus, surprise !
Les pas des deux adolescents martelaient le sol du chemin qui les menait à Pré - au - Lard.
Ce dimanche, le salon de thé de Madame Pieddodu organisait un événement particulier à l’approche de la Saint - Valentin, lequel avait pas mal fait parler de lui au château. Il semblait presque que personne ne pût réellement passer à côté de l’information, que ce soit de près ou de loin. Du moins, c’était l’impression qu’avait eu Joris ces derniers temps.
“Merci d’avoir accepté de venir avec moi au salon de thé.” Lui avait dit Jessica, d’un air qu’il devinait gêné.
Un regard vers son amie avait suffi à lui faire comprendre que c’était le cas, la demoiselle ne semblant pas aussi assurée qu’à son habitude.
“Je suis désolé si je t’ai donné l’impression de te l’imposer, je voyais pas à qui d’autres demandé… Ça aurait été malvenu que je demande à Klaus ou Elise, Arcana est malade et tu connais assez Mika pour savoir qu’il n’apprécie pas spécialement cette fête.”
Comme il sentait que la brune allait de nouveau continuer à se justifier (comme elle l’avait déjà fait de nombreuses fois la veille), il l’avait coupée dans son élan pour tenter de la rassurer au mieux.
“Ne t’excuse pas Jessica, tu ne m’imposes rien. Ça me fait plaisir de t’aider, ça avait l’air de te tenir à cœur d’y aller.”
“Je sais, mais quand même. Après tout, sans ce nouveau décret qui nous impose de nous déplacer en binôme au village, j’aurais pu m’y rendre seule. J’aurais compris que tu refuses. C’est idiot, et peut - être un poil cliché, mais j’avais peur que tu trouves ça un peu gnangnan comme concept.”
Le poufsouffle avait eu un sourire amusé face à cette remarque. Il ne pouvait nier qu’il ne voyait que peu de surprise dans l’objectif de l’événement. À moins de s’y retrouver par pur hasard ou pour une quelconque raison obscure, il apparaissait évident que les participants venaient dans l’espoir de rencontrer un cavalier ou une cavalière. Pourtant, il ne rejetait pas entièrement non plus l’idée.
“Je reconnais que je mentirais si je disais être un adepte des rencontres de ce genre. Je trouve que ça manque un peu de naturel. Cependant, ça reste une représentation toute personnelle, je n'empêcherai jamais quiconque de s’y essayer si cela peut lui convenir. Puis, qui sait ? On peut toujours être surpris.”
Les deux amis avaient ainsi poursuivi leur trajet jusqu’au village sorcier, discutant l’un avec l’autre de ce que pouvait leur réserver cette histoire de partenaire surprise. Une fois sur place, ils avaient passé les contrôles à l’entrée de l’agglomération et s’étaient dirigés vers le salon de thé où s'engouffraient déjà quelques personnes.
À l’entrée du commerce, chacun avait pioché dans les hauts-de-forme qu’on leur tendait, et ils s’étaient avancés pour laisser les personnes d’après faire de même. Jessica avait ironisé sur la possibilité de se retrouver à la même table alors que tous deux découvraient les numéros inscrits en lettres d’or sur les cartons qu’ils avaient piochés en entrant. Des numéros différents, ce qui laissait donc entier le mystère concernant leurs interlocuteurs respectifs. Ils s’étaient donc séparés pour rejoindre leurs places.
En se rapprochant de la zone où devait se trouver sa table, Joris avait aperçu le visage connu d'Eileen qui semblait attendre quelqu'un. Il ne savait pas depuis combien de temps la demoiselle attendait, mais il espérait pour elle que ce ne serait plus très long. Dans le doute, il s’était rapproché pour voir le numéro de table de sa camarade et avait été surpris de constater qu’il correspondait au numéro indiqué sur son carton. Il ne lui en avait pas fallu plus pour comprendre qu’il se retrouvait à la même table qu’elle. Il s’était alors approché et lui avait offert un sourire amical.
“Bonjour Eileen. Apparemment, on a le même numéro de table. Tu n’as pas attendu trop longtemps ?” Lui avait -il demandé avant de prendre place sur la chaise libre en face de sa cadette. “Je ne sais pas si tu espérais quelqu’un d’autre en particulier. Si c’est le cas, je suis navré de ne pas correspondre à tes attentes.” Avait - il lancé sur un ton qu’il voulait ironique. “Plus sérieusement, comment vas-tu ?”
Si tu cours après un amour mirage, tu finiras par parcourir tout le désert.
J
adis, et même sans aucun doute, jamais Eileen King aurait mis ne serait-ce qu'un orteil dans l'antre de Madame Pieddodu. Pas si elle possédait son libre arbitre. Un trésor de liberté qui, ce jour-là, lui était retiré. Le salon de la dame était effectivement sa destination.
La fautive n'était autre que Roxane Lacroix. Cette dernière, se gaussant de la mine déconfite de sa camarade, la gardait soigneusement prisonnière de ses serres pour la forcer à avancer.
La King n'avait jamais vraiment fait attention à son image, ou c'était en tout cas l'impression qu'elle pouvait donner. En vérité, elle aimait l'admiration qu'elle pouvait susciter autour d'elle. Elle appréciait être reconnue pour certaines de ses frasques ou ses prises de positions, et ce, par de parfaits inconnus. C'était gratifiant, ça caressait son égocentrisme dans le sens du poil et c'était surtout suffisant pour lui éviter certaines idioties, pour obtenir de l'attention.
Le dernier point pouvait être discuté, mais elle préférait ne pas s'en formaliser.
La King, en réalité, calculait bien plus ses actions qu'elle ne pouvait elle-même le supposer. Se retrouvait dans l'atmosphère pensée pour la journée, dans un lieu en prime qu'elle n'appréciait pas, était à l'opposé de ce qu'elle voulait montrer.
Elle n'était pas cette fille en mal d'amour qui voulait un peu de chaleur humaine le soir pour oublier ses malheurs. Elle prit bien soin de ne penser à aucun des garçons qui avaient pu se succéder dans sa chambre au Chaudron Baveur.
Elle n'était pas cette fille qui pensait qu'elle ne pouvait pas trouver l'amour ou notamment l'obtenir par ses propres moyens et sa force de persuasion malgré les obstacles. Elle ne put retenir le visage d'Aria qui se dessina dans son esprit.
« Tu verrais ta tête, s'exclama la métisse avec un rire dans la voix. Je regrette de pas avoir d'appareil photo tellement c'est ma-gi-que. — Tu sais qu'actuellement, toi et ton stupide pari, je vous hais profondément ? », répliqua la Gryffondor.
Elle sourit, une pointe d'amertume se glissant entre ses dents, passant dans ses poumons en un soupir aspiré, pour venir piquer son palpitant. Il était évident que la sang-pure ne viendrait pas à un tel rassemblement, surtout pour un simple regard volé. Il était évidemment que la sang-pure ne viendrait pas à un tel rassemblement, quand bien même elle le lui aurait demandé, à cause des autres et même si c'était pour elle.
Elles bravaient l'interdit, mais sans aucune conséquence. C'étaient des moments extorqués à leurs vies séparées, du temps détourné dans une bulle sans issu, où franchir la ligne ne leur était pas permis.
Toute à ses pensées, Eileen ne remarqua pas la file se rapprocher. Elle ne fit pas plus attention quand elle et son amie se firent absorber par celle-ci. Son carton, à la suite de la Serdaigle, fut attrapée sans plus d'attention de sa part.
En un clignement d'œil, toute à ses rêveries, elle se retrouva attablée à attendre bêtement un prétendant. Quand elle en prit la pleine mesure, elle se trouva particulièrement idiote d'avoir cédé aux exigences de son amie. Elle cacha légèrement son visage dans sa chevelure décolorée et espéra tomber sur un parfait inconnu qui ne l'avait même jamais remarqué à Poudlard ou ailleurs.
Aria quitta ses pensées, peut-être un peu forcée par le défaitisme involontaire de l'adolescente, qui n'imaginait pas une seconde l'autre jeune femme cherchait après elle un jour comme la Saint-Valentin. Qu'importait que le quatorze février fut dans trois jours, le futur allait lui donner raison, elle n'en doutait pas.
Pendant presque cinq minutes, elle observa une succession d'inconnus passaient à côté d'elle sans jamais s'arrêter. Dans la mêlée, cependant, quelques têtes connues se firent remarquer, ce qui la plaça dans un étrange sentiment. Elle n'arrivait pas à savoir si l'idée de les voir la rassurait ou la gênait qu'ils pussent la remarquer ici.
Sessho passa à côté d'elle sans s'arrêter et s'installa devant... Merula Viperyn. Elle grava cette image dans son esprit tellement elle la trouvait incongrue. Elle put aussi voir Laurel, dont la présence ne la choqua pas, en face d'un cavalier plus inattendu. Est-ce que Papa Malefoy apprécierait d'apprendre que son fils fréquentait ce genre de rassemblement ? L'idée de lui envoyer une lettre par pur sadisme lui traversa l'esprit, mais son attention fut détournée par l'arrivée de son futur interlocuteur. Un garçon qu'elle connaissait un peu trop pour qu'elle eût envie de le voir s'asseoir face à elle.
Joris avait souvent été son coéquipier dans certaines de ses expérimentations en potion. Il lui avait même donné des pistes intéressantes pour réussir son entreprise de création des bonbons-potions. Une entreprise qu'elle avait un peu reléguée au second plan ces derniers temps, mais qu'elle n'abandonnait pas. De même qu'elle n'avait pas l'intention de rejeter une conversation potentielle avec un camarade de si bon conseil que de Beauvoir.
Cependant, elle préférait qu'une telle conversation eut lieu à un autre endroit et dans un autre contexte.
Quand elle vit son regard de compréhension en voyant le numéro de sa table, puis entendit ses paroles, elle esquissa un sourire un peu crispé. Elle se sentait rougir et c'était particulièrement désagréable. Depuis quelque temps, se contrôler devenait plus complexe qu'escompté.
« Bonjour Eileen. Apparemment, on a le même numéro de table. Tu n’as pas attendu trop longtemps ? »
Elle le regarda prendre place. Elle ne devait pas paniquer et s'enfuir. Ce serait malpolie et humiliant, d'autant qu'elle avait une tâche à accomplir.
« Je ne sais pas si tu espérais quelqu’un d’autre en particulier. Si c’est le cas, je suis navré de ne pas correspondre à tes attentes », commença le garçon.
L'Américaine fronça les sourcils, se demandant si ses ressentis se lisaient aussi facilement. Était-elle un livre ouvert ? Au point qu'un simple coup d'œil avait suffi à son compagnon d'infortune pour comprendre qu'elle se sentait mal à l'aise ?
Ce fut avec un cran de retard qu'elle décela l'ironie de la déclaration. Elle se sentit un peu bête, bien qu'amusée, ce qui fit redescendre son stress en un souffle.
« Plus sérieusement, comment vas-tu ?, reprit le Poufsouffle. — Comme une fille qui se retrouve dans un décor typique d'une pièce de théâtre romantique et qui se sent à la fois un peu idiote, dépassée et aussi un peu idiote ? »
Elle pinça les lèvres en un demi-sourire de côté, pencha la tête vers la droite et se força à placer une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle avait lu – elle détestait encore Roxane pour cela – un livre qui parlait des gestes à faire pour séduire, dont le titre était assez équivoque.
Il était certain pour la Queen à la carte qu'elle n'avait aucune chance de séduire Joris, d'autant plus que ce n'était pas réellement son souhait. Néanmoins, avec un brin de malice dans le regard, il n'était pas interdit de s'amuser. Elle n'avait pas envie d'être présente. Elle haïssait le destin d'avoir placé quelqu'un qu'elle connaissait devant elle. Elle haïssait le destin d'avoir surtout placé un de ses aînées de Poudlard qui avait une telle aura autour de lui que ça lui donnait un air très inaccessible.
Un peu comme Sessho, avec sa bienveillance naturelle et sa philosophie à toute épreuve. Il pouvait plier, mais il ne cédait jamais. Joris avait un charisme différent, mais tout aussi puissant. Une espèce de présence qui était impossible à reproduire, parce qu'elle était unique.
Peut-être que, même si son cœur était à quelqu'un d'autre, elle pouvait se donner le droit d'une parenthèse, d'un jeu de rôle, le temps de ce tête-à-tête ? Il était probable, enfin de compte, qu'elle fut l'une de ses filles en mal d'amour qui voulait un peu de chaleur humaine. Parce qu'elle ne se croyait pas capable de préserver sa relation. Pas avec elle, pas sans risquer de tout détruire encore une fois.
Elle pouvait assumer cette idée idiote et affronter les regards et les remarques que cela pourrait engendrer. Elle pouvait arrêter de penser et juste jouer un peu.
« La vérité, reprit Eileen, c'est que je suis là à cause d'un pari. C'est à la fois très stupide et je suis désolé si tu cherchais quelque chose de plus sérieux... »
La lionne leva les yeux vers le plafond. Elle souhaitait se donner un air tout aussi inaccessible qu'elle trouvait au garçon face à elle, mais elle abandonna l'objectif très vite et préféra opter pour une autre approche. Elle croisa les bras et les jambes, s'installa confortablement au fond de sa chaise, bien enfoncée dans son dossier.
« Enfin, ça, c'est si tu ne veux pas tenter ta chance. Après tout, rien ne t'interdit d'essayer de me séduire, si ? »
Une voix empreint de défi, son plus beau sourire solaire sur les lèvres, un regard profond. Soit il fonçait, même si ça ne mènerait à rien d'autre qu'un leurre, soit elle s'apprêtait à vivre la plus belle honte de son existence.
Étrangement, bien que sa propre remarque se voulût ironique au premier abord, une petite voix en lui n’avait pu se retenir de lui souffler qu’Eileen aurait effectivement pu venir avec l’espoir de voir quelqu’un en particulier. Tout du moins, quelqu’un d’autre que lui. Peut - être même aurait - elle pu espérer quelqu’un de complètement inconnu à ses yeux. Quant à dire qu’il trouvait cela surprenant de la voir ici : oui et non. Il ne savait pas si elle était adepte des endroits comme celui - ci, mais Eileen se trouvait être pleine de surprises, et il admettait aisément que cela avait un certain charme.
À cette réflexion, il s’en voulut un peu, en fait. Il n’était pas là par volonté personnelle, pas là pour lui - même, tandis que sa camarade l’était peut - être. L’espace d’un instant, il avait eu cette horrible impression de gâcher une chance pour elle de rencontrer quelqu’un avec qui ça aurait pu se passer différemment.
Cependant, il n’en savait rien, et ne le saurait jamais. Elle aurait pu se retrouver face à quelqu’un d’autre, mais c'était tombé sur lui, et il n’aurait pas pu le prévoir. Après tout, il ne connaissait absolument pas les raisons de sa présence dans les lieux.
Gardant ses pensées pour lui, il avait demandé à sa vis-à-vis comment elle allait.
« Comme une fille qui se retrouve dans un décor typique d'une pièce de théâtre romantique et qui se sent à la fois un peu idiote, dépassée et aussi un peu idiote ? »
Un sourire amusé s’était emparé de lui, songeant qu’il se sentait un peu moins seul. Il avait la sensation d’être un peu tâche dans cette ambiance sentimentale, et ce n’était pas la décoration du lieu qui allait lui faire passer cette impression : sans pour autant être immonde, cela restait très cliché pour l'événement. Il ne doutait pas que cela soit volontaire, ça allait de soi. Cependant, il n’était pas sûr de trouver tout cela nécessaire. Comme il le disait plus tôt à son amie Jessica, “ça manque un peu de naturel”. Voir même plus que ce qu’il s’imaginait, et c’était probablement ça qui n’aidait pas. Il devait avouer que, comme le disait si bien Eileen, l’endroit pouvait donner l’impression du parfait cadre à l’eau de rose.
“Et bien, nous sommes deux ! Je suppose que tant qu’on ne nous demande pas de faire un remake de Roméo et Juliette, tout devrait bien se passer.”
Il avait entendu quelque part que l’humour était une arme redoutable pour aider à détendre l’atmosphère. Si lui - même avait pu le constater, il ne savais pas s'il en était doué. Du moins, pas consciemment. Il s’y essayait plus ou moins timidement, parfois sans s’en rendre compte, mais il savait que jamais il n’aurait la certitude que cela fonctionne avant de voir les réactions provoquées.
“La vérité …” Avait repris sa camarade. “ … c'est que je suis là à cause d'un pari. C'est à la fois très stupide et je suis désolé si tu cherchais quelque chose de plus sérieux…”
Loin de lui en vouloir, la révélation d’Eileen avait calmé les craintes qu’il avait eues plus tôt. Ils étaient donc tous deux présents pour une raison extérieure à eux, et Joris s’en sentait bizarrement soulagé. Probablement parce que ça laissait sous-entendre qu’aucun d’eux ne s’attendait à quelque chose de particulier, et que le risque de briser quelconque espoir s’en trouvait réduit.
Elle avait poursuivi, après s’être replacée sur sa chaise.
“Enfin, ça, c'est si tu ne veux pas tenter ta chance. Après tout, rien ne t'interdis d'essayer de me séduire, si ?”
Un nouveau sourire amusé s’était emparé de lui, face à cette réflexion qu’il trouvait très juste, et surtout très inattendue. Bien qu’il était clair pour lui qu’elle lui lançait un défi, elle aurait tout aussi bien pu ne pas le faire.
“C’est vrai, tu as raison.” Avait - il répondu à sa question.
Il allait poursuivre, mais un serveur était arrivé dans son dos et s’était posé au niveau de leur table pour prendre leur commande. D’un geste poli, Joris avait invité Eileen à commander la première. Lorsque ce fut son tour, il demanda un thé vert à la menthe, et l’homme s’en était allé une fois leurs commandes prises.
“Pour l’anecdote, je ne suis pas non plus venu pour l'événement en lui - même.” Avait repris le brun suite au départ du serveur. “J’accompagne une amie qui souhaitait absolument venir, et il faut croire que j’étais la seule personne disponible.” Puis, comme sur le ton de la confidence, il s’était légèrement rapproché avant de baisser la voix pour chuchoter sans réelle discrétion, sur un ton badin. “Si tu veux mon avis, je la soupçonne de l’avoir fait exprès.” Puis il avait repris sa position initiale.
D’aussi loin qu’il se souvienne, la séduction n’avait jamais fait partie de ses aptitudes. S’il savait se montrer galant et prévenant, il s’agissait plus de qualités personnelles et de bienveillance naturelle que d’une action préméditée dans le but de plaire à quelqu’un. Ainsi, de son point de vue, il s’imaginait donc (pour ne pas dire qu’il en était persuadé) très mauvais dans ce genre d’interaction. Ce n’était pas aussi naturel pour lui que cela pouvait l'être pour d'autres. Et encore, quand il voyait certains camarades jouer les pseudos Dom Juan, ça relevait plus du comique qu’autre chose.
Cependant, il se faisait aussi la réflexion qu’à part des clichés qui se répandaient aussi vite que des bruits de couloir, il n’y avait peut-être pas autant de règles en la matière qu’on voulait bien le faire croire. Après tout, chaque personne étant différente, ce qui pouvait plaire à certains ne plaisait pas forcément à d’autres.
Sans transition aucune, il avait repris la parole pour proposer une idée à sa vis - à - vis.
“Me permets - tu de te proposer un jeu ?” Avait - il d’abord demandé, avant de reprendre après une seconde de silence. “Ça s'appelle « Je n'ai jamais ». Le concept est simple : chacun notre tour, on énonce une phrase débutant par « Je n'ai jamais », et on raconte un quelque chose qu'on n'a supposément jamais accompli. Ça se joue avec une boisson de notre choix, et si l’un de nous a déjà réalisé la chose en question, il doit boire une gorgée, y compris la personne ayant parlé.”
Comme s’il l’avait entendu, le serveur était revenu avec leurs commandes qu’il avait déposées devant eux. Joris l’avait remercié, et l’homme s’était de nouveau éclipsé.
“Si cela t’intéresse, à toi l’honneur de la première affirmation.”
La question était maintenant de savoir si Eileen allait se laisser tenter par cette activité.
![[11/02/96] Event "Partenaire surprise" | Joris x Eileen 3jd7](https://2img.net/zupimages.net/up/20/23/3jd7.png)
Mar 21 Fév 2023 - 16:09
