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Le Concours des Désirs.

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Sam 25 Avr 2020 - 23:56
Le Concours des Désirs

« Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir »

Oyez, oyez, beaux mages et belles sorcières,

Je viens vous proposer, aujourd'hui, un petit concours que j'ai imaginé en regardant le film Silent Voice (très beau film au demeurant, même si je vous conseille le manga). Durant le visionnage, j'en suis venu à penser que le plus profond désir de Shoya Ishida, le personnage principal de l'œuvre, est de rendre heureuse Shoko Nishimiya. En y parvenant, il arrive à trouver lui-même le bonheur. Après le visionnage, je me suis retrouvé pensif. Qu'est-ce que c'est, le plus profond désir de Merlin, de Johann et d'Eileen ? Au fond, c'est un trait extrêmement important pour la psychologie d'un personnage.

J'imagine que vous avez compris le principe, n'est-ce pas ? Je vous propose aujourd'hui de réaliser un texte où vous allez décrire le plus profond désir de votre personnage. Ce doit être un souhait qu'il n'a pas encore réalisé, voir d'irréalisable pour certain. Néanmoins, vous allez devoir respecter certaines conditions. Ce n'est pas drôle sinon, n'est-ce pas ?


I. LES CONDITIONS.

• Votre personnage se trouve au quatrième étage de Poudlard, dans une pièce se trouvant non loin de la Bibliothèque de l'école. À l'intérieur de cette salle se trouve un tas d'objets entassés, mais un seul attire l'attention : le Miroir du Risèd. Vous pouvez décrire l'arrivée de votre personnage, mais gardez en tête que le concours consiste à décrire le désir de celui-ci et que sa venue dans la pièce ne doit pas prendre beaucoup de place.

• Vous devez décrire explicitement ce que votre personnage voit dans le miroir. En effet, comme le Miroir le dit lui-même, il ne montre pas le visage de la personne en face de lui, mais son plus profond désir. Après cela, il vous faudra expliquer ce que signifie sa vision. Par exemple : Harry Potter voit une famille aimante et nombreuse : il n'en a pas eu durant son enfance, c'est donc son plus profond désir. Un souhait qui se réalisera quand il sera presque adopté par les Weasley.

• Vous devez faire intervenir Albus Dumbledore, en respectant au mieux la psychologie du Directeur de Poudlard, qui explique ce qu'est le miroir et sort votre personnage de sa dangereuse contemplation.

4. Optionnel ! Si votre personnage demande au professeur Dumbledore ce qu'il voit, vous devrez également lui inventer une fausse vision. Le Professeur Dumbledore ne dit jamais réellement ce qu'il voit dans le miroir, étant quelqu'un de très secret.

II. LA PARTICIPATION.

• Pour participer, il vous suffit de choisir l'un de vos personnages, d'écrire votre texte, puis de me l'envoyer par message privé avec le titre prédéfini suivant : "Concours | Désir | Prénom P. Nom".

• Vous ne pourrez participer qu'avec un seul de vos personnages. Par contre, il n'y a pas de limite de mots. Vous pouvez faire un texte court comme la longueur d'une nouvelle si vous vous sentez inspiré.

• Vous aurez jusqu'au 13 décembre 2020, 23h59, pour m'envoyer votre texte. Passé cette date, l'intégralité des textes que j'aurai reçus seront postés à la suite de ce message.

III. LES VOTES.

• Quand les textes seront postés, tous les membres du forum pourront voter pour leur préféré dans un sujet qui sera spécifiquement créé dans ce but.

• Une personne ne pourra voter que pour un seul texte et ne pourra pas voter pour son propre récit.

• Le texte qui aura reçu le plus de votes remportera le concours et aura droit à un codage pour ses posts rp créé par mes soins.


J'espère que vous serez nombreux à participer.

A vos plumes,
Merlin
Le Concours des Désirs. 2960282760
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Jeu 17 Déc 2020 - 20:55
Le Concours des Désirs

« Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir »

Oyez, oyez, beaux mages et belles sorcières,

Avec un peu de retard - je m'en excuse -, je viens poster les textes que j'ai reçu. Comme c'était précisé, il vous faudra voter pour celui que vous avez préféré. Vous trouverez, vis-à-vis des votes, tous les détails dans la section flood et jeux, précisément en suivant ce lien : >>ICI<<.

Bonne lecture,
Merlin
Le Concours des Désirs. 2960282760
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Jeu 17 Déc 2020 - 20:57
Alex Brekke

« Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir »

Du silence. Juste du silence. La journée a été longue, éprouvante. Entre la voix perçante de Mrs Pince, les nombreuses fois où elle dut reprendre des élèves récalcitrants et le brouhaha prenant des couloirs du château, sa tête est à deux doigts d’exploser. Son humeur est plus que massacrante et elle sait que la prochaine personne qu’elle croise risque de finir en miettes disséminées à travers tout l’Angleterre. Dire qu’elle est en colère est un euphémisme. Elle ne sait pas vraiment si elle est en colère contre quelqu’un, contre elle ou si c’est une autre raison qui la met dans cet état. Elle est juste épuisée. A bout.

Elle a trouvé refuge au quatrième étage, loin du tumulte des étudiants et de leurs enseignants, aussi loin de la bibliothèque que possible. Elle est entrée dans une pièce, refermant vivement la porte derrière elle.

Le silence.
Le silence qui envahit l’immense pièce apaise le tambourinement de son sang aussi efficacement que le long soupir qu’elle pousse. Lentement elle se laisse glisser contre la porte de bois, remontant ses genoux contre elle, y apposant ses coudes et massant ses tempes en de petits cercles apaisants.

Juste du silence.

Lorsque le chaos dans sa tête s’apaise enfin elle ouvre les yeux pour observer la pièce. Il n’y a rien, ou presque. Rien d’intéressant du moins. Seul ce qui s’apparente à un grand miroir installé dans un coin, terne dans la faible lumière ambiante qui fait légèrement miroiter sa surface attire son attention. Il a l’air aussi pale qu’elle l’est. Peut-être même aussi terne que son humeur. Elle doit véritablement avoir une sale tête, sûrement pour ça que les élèves l’ont regardé en biais une partie de la journée. Elle imagine sans peine les cernes creusés sous ses yeux, leur teint bleutés lui donnant un aspect cadavérique. Sa chemise de travers, ses cheveux qu’elle n’a cessé de plaquer contre son crâne espérant y trouver un remède contre sa migraine doivent compléter le tableau. Il n’y a qu’une seule manière de le vérifier.

Le miroir.
Aussi seul qu’elle ne l’est.

Lentement elle passe une main sur son visage avant de puiser la force pour se relever dans un soupir profond. Le sang qui se remet à cogner ouvertement dans sa tête la fait grimacer. Elle aurait mieux fait de rester assise et de dormir là. Personne ne l’aurait cherchée, de toute manière. D’un pas chancelant, titubant, elle s’approche de la fenêtre et du seul objet qui repose ici. Alors qu’elle appuie son épaule sur le mur froid pour y trouver un support elle penche la tête vers le miroir.

Rien.
Elle n’y voit absolument rien.

Encore un objet magique sans aucun intérêt, pense-t-elle alors qu’elle détourne le regard dans un petit rictus. Ses yeux se posent alors sur la fenêtre, sur les carreaux salis qui laissent difficilement passer la lumière blafarde de la lune. Elle aurait pu passer des heures à tenter de deviner les formes dans le lointain si rien d’autre n’avait attiré son regard entre temps.

Sans bouger de son appui, elle reporte son attention sur le miroir à côté d’elle. Elle est convaincue d’avoir vu quelque chose bouger. Comme si soudainement son reflet avait enfin accepté de se rider pour la laisser se voir à travers lui. Mais ce n’est pas elle qu’elle voit. Enfin si. Mais pas seule.

Elle se retourne vivement, sa main serrée sur le manche de sa baguette. Son palpitant s’est remis à faire des siennes, à relancer un vif éclair dans son crâne et à accélérer sa respiration. Mais il n’y a rien, personne, seulement l’immensité diverse d’objets. Elle cherche, scrute, écoute comme elle le peut, le martèlement dans sa tête résonnant à tout va. Ses doigts viennent à la rencontre de sa tempe gauche, espérant ramener le calme par une légère pression. Mais elle ne trouve rien, ne voit rien. Elle a du rêver. C’est ça, la fatigue lui fait avoir des visions.

Pourtant elle veut vérifier, être sûre qu’elle n’est pas folle. Alors lentement, sur ses gardes, elle se tourne à nouveau vers son reflet. Elle n’a pas rêvé. Elle n’est pas seule sur la surface. Bien sûr elle est au centre, mais le monde autour d’elle lui est inconnu.

Légèrement derrière elle se tient un homme. Grand. Fort. A la barbe mal rasée, au regard vif et sévère, à la moustache s’agitant sous un rictus s’apparentant au meilleur sourire qu’il puisse faire. Elle ne le connaît pas. Ou peut-être le connaît-elle mais ne le reconnaît-elle simplement pas. Elle essaie de fouiller dans sa mémoire, de trouver des détails dans sa mâchoire carrée, dans la courbe de son nez, dans les cheveux en bataille qui pourrait lui indiquer qui est cet homme qui la fixe d’un regard aussi chaleureux que Rusard envers sa chatte. Il n’est pas dénué de sentiment, il paraît simplement avoir du mal à les exprimer. Sa main droite repose sur l’épaule de la blonde et elle se plaît à imaginer qu’il la serre délicatement. Dans une poigne tenace certes, mais avec toute la délicatesse qu’il peut lui fournir. Une poigne presque paternelle qui la soutient, lui prouve qu’il est là, qu’il la comprend, qu’il la connaît. Oui, peut-être que c’est homme est son père.

En observant bien et en fouillant sa mémoire elle retrouve la petite bosse sur son nez qu’elle caressait petite, l’arrête nette de sa mâchoire qu’elle parcourait, glissant ses doigts dans les poils hirsute de sa barbe. Ses yeux bleus aussi froids et perçant que les siens. Ce n’est peut-être pas lui. Peut-être que son cerveau lui joue des tours. Trop de peut-être. Elle sent fout. Elle sent la paume solide et chaude sur son épaule. C’est forcément réel. Doucement elle lève sa propre main pour la pose sur la sienne, cherchant ne serait-ce qu’un frôlement, qu’un contact léger qui lui prouverait qu’elle ne délire pas.

Mais c’est sa propre épaule qu’elle rencontre. Et lorsqu’elle tourne la tête à la recherche de la haute stature à ses côtés il n’y a personne. Elle ne comprend pas. Elle n’est pas folle. Elle l’a sentie la main sur son épaule, elle l’a ressenti ce regard froid et tendre à la fois dans le sien. Elle cherche à comprendre en reprenant contact avec la face terne de miroir. Il est toujours là, immobile, serrant son épaule par intermittence comme pour lui dire en silence : je suis là. N’ait pas peur, je suis là. Elle aussi elle est là.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu’elle poursuit son observation sur les autres personnes présentes. Elle est belle, celle qui tient son bras et entrelace ses doigts aux siens. Lentement la silhouette féminine pose sa joue contre son épaule, un doux sourire aux lèvres. Son propre corps en frisonne, son cœur s’emballe. Oh comme elle rêverait qu’une femme se serre contre elle comme ça, qu’elle caresse négligemment le dos de sa main avec un si beau sourire. Elle est brune, un petit peu plus petite qu’elle, d’une demi-tête. Peut-être un petit peu plus jeune qu’elle aussi, c’est difficile à définir. Lorsqu’elle la regarde et lui sourit, deux petites fossettes se creusent, son petit nez se redresse légèrement lui aussi, lui donnant un air enfantin absolument craquant. Elle est charmante. Adorable même. Les yeux noisettes qui se posent sur elle sont délicats, semblent amoureux. Oh oui Alex pourrait aisément tomber pour une femme comme elle.

C’est un mouvement derrière la jeune femme du miroir qui la fait relever les yeux. Il est derrière elles, à côté du premier homme. Lui aussi est grand, lui aussi a les épaules larges et solides. Son petit rictus est amusé alors qu’il secoue la tête en haussant les yeux devant l’air attendrie de la bibliothécaire. Elle sent ses pommettes se réchauffer, son sourire devenir plus gêné. Il la cherche, la taquine. Ils sont ok. Cette petite phrase résonne dans sa tête alors qu’elle écarquille les yeux. Jayce. Il n’y a que lui pour dire ou lui faire comprendre qu’ils sont ok. Elle ne cherche pas la présence de son meilleur ami sorcier derrière elle, elle se doute qu’il n’y sera pas. Comme l’autre homme et comme la délicate créature qui lui tient la main.

Alex a complètement perdu pied avec la réalité. Elle ne se demande plus un seul instant si ce qu’elle voit, ce qu’elle vit est réel ou seulement le fruit de son imagination. Ce ne peut être son imagination, de toute manière. Sur sa gauche, l’arrivée de deux garçons lui fait tourner la tête, autant que celui de l’homme au regard paternel. Ils sont riants, l’un repose sur le dos de l’autre comme s’ils se connaissaient depuis des années et s’entendaient comme des frères. Celui qui porte fait la même taille qu’elle. Sa naissance de moustache la fait doucement rire. Elle lui a toujours dit qu’il avait l’air d’un vieux négligé avec, mais il la laisse exprès.

Est-ce qu’elle invente les potentiels dialogues entre eux ? Sûrement. Est-ce que les semblants de voix et de rires qui résonnent sont véridiques ? Qui sait. Sa chemise est ouverte sur un t-shirt blanc, ses manches négligemment retroussées. Ses cheveux bouclés lui donnent un côté fougueux qu’elle adore. Il lui sourit, lui offre un clin d’œil complice avec un petit haussement de sourcils subjectifs. La blonde secoue la tête en soupirant. Il ne changera jamais. Le garçon sur son dos se met à sautiller, rendant la scène complètement puérile et attirant les regards des autres personnes présentes. Il est plutôt petit, un peu rondouillard. Une cicatrice orne le dessous de son œil droit, souvenir d’une bagarre entre elle est lui. Sa casquette à l’envers lui donne un air ridicule, mais elle sait combien il peut paraître menaçant et sévère lorsque son sourire se fane et que ses sourcils se froncent.

La bibliothécaire les regarde tous, un sourire comblé aux lèvres. Son cœur est apaisé, tranquille. Serein. Toutes ces personnes elle les connaît, elle en est certaine. Elle ne sait pas d’où exactement mais leurs traits lui disent quelque chose. Elle est bien parmi ces gens. Elle ne ressent pas la fatigue de ses jambes qui lui demandent de s’asseoir, ni le picotement de ses yeux qui essaient de lui dire qu’il est temps qu’elle aille dormir. Non, elle est subjuguée par la douce chaleur qui irradie ses membres, par le battement calme de son palpitant, par les sensations de la main sur son épaule et de celle dans la sienne. Elle se sent protégée par tous ces regards aimants portés sur elle.

Si réels.

« Vous ne devriez pas rester ici beaucoup plus longtemps, mademoiselle Brekke. » Elle sursaute brusquement et revient durement à la réalité. Son coeur court à nouveau à une allure vive, une douleur vrille ses tempes et ses jambes la lâchent finalement, à bout de force. Elle s’écroule soudainement sous le regard tranquille du directeur de l’école. La pièce est vide de présence à part lui et elle.

Elle pleure.
Elle pleure tout ce que son corps a à pleurer. Elle tremble aussi fort que ses membres le peuvent. Ils étaient. Ils sont… Elle passe son regard de Dumbledore au miroir puis au silence froid de la pièce. Elle n’est pas folle pourtant. Elle en est certaine. Son regard est suppliant envers le professeur qui s’approche doucement vers elle. Dites-moi que je ne suis pas dingue, implore-t-elle en silence. « Vous venez de faire la connaissance du miroir du Riséd. »

Le quoi ? Son esprit est embrumé et ses yeux cherchent frénétiquement la présence rassurante des silhouettes du miroir. Ils sont pourtant bien là, à la regarder. Elle sent la main sur son épaule, mais lorsqu’elle détourne le regard de la surface miroitante, c’est celle du professeur qui repose sur cette dernière, et non celle de l’homme à la barbe naissante. « Rien de ceci n’est réel. »

Elle secoue la tête doucement, puis plus vivement. Non… Non c’est faux, a-t-elle envie de crier. Je sais qu’ils sont réels. Regardez-les professeur ! Mais ses lèvres restent closes tandis que sa bouche se tord en une grimace douloureuse. Elle refuse d’admettre qu’elle est suffisamment sénile pour avoir des visions. L’homme paraît comprendre sa détresse muette lorsqu’il reprend à nouveau la parole. « Ce miroir ne montre pas la réalité. » Sa voix est calme et pourtant elle heurte de plein fouet son âme. « Il ne montre que le plus profond désir de celui qui le regarde. » Les rouages de son cerveau tourne à plein régimes alors qu’elle se refuse à admettre la réalité de ce qu’elle a vu.

Son père. Son père qui l’a abandonnée si jeune et qui pourtant était là, aimant à sa façon. Soutien silencieux dans la tempête de sa vie. Si loin dans sa réalité mais pourtant si proche sur la surface. Ce père pour qui elle se bat sans cesse, pour qu’il soit fier d’elle. Ce père qui accepte tant bien que mal le fait que sa fille ne soit pas un fils et que pourtant elle ramène une femme chez eux.
Chez eux. Une femme. Une femme qui l’aime pour ce qu’elle est, pour ce qu’elle représente, peu importe ses attributs ou le peu de féminité qu’elle a à lui offrir. Une femme qui l’aime et qui est complètement approuvée par son meilleur ami.
Son meilleur ami. Jayce. Jayce toujours là après des années, qui la charrie toujours autant. Qui tente de faire celui qui désapprouve le fait qu’elle ait une sublime créature à son bras, par jeu, mais qui n’est heureux que par son bonheur à elle. Jayce. Ce pilier qui l’a toujours soutenu et qui le fera – elle en est certaine – pendant encore des centaines d’années à venir. Parce qu’ils seront toujours ok. Jayce redevenu ami avec lui.
Lui. Lui qui était son mentor, son protecteur. Lui qui a volé sa jeunesse mais pour qui elle serait prête à tout si jamais le temps leur en donnait la chance. Wenc. Son frère. Celui dont le regard a toujours été un serment d’avenir. Celui qui est si loin d’elle a présent mais qu’elle rêverait de voir à ses côtés comme au bon vieux temps. À ses côtés et à ceux de leurs amis.
Leurs amis. Leurs amis moldus. Leurs amis si bien représentés par le jeune homme à la casquette retournée qui lui sourit d’un œil goguenard. Ses amis sorciers et moldus réunis. Les deux facettes de sa vie réunie en une seule. La famille qui la fait naître – avec son père -, celle qu’elle a choisie – avec sa petite amie serrant sa main -, et celle qui l’a choisie – avec ses amis moldus et sorciers autour d’elle.

Elle pleure de ne rien avoir de tout cela. D’avoir perdue son frère. De ne pouvoir parler de sa nouvelle vie avec ses gars. De voir la peur sans cesse dans le regard de son meilleur ami qui veille et prie pour que rien n’arrive à la blonde. De n’avoir aucune femme à son cœur qui l’aime pour ce qu’elle est. De ne pas avoir de père, tout simplement.

Ses mains tremblent alors qu’elle frappe les pavés froids. Aussi froids que la glace qui enserre son cœur. Aussi froids que le fond de son âme.

Le professeur s’est relevé, restant à côté d’elle sans un mot. Alors comme un robot elle s’est relevée. Comme un automate elle a essuyé les larmes sur ses joues. Comme un somnambule elle s’est mise à courir pour sortir d’ici. Pour fuir cette fausse réalité qui lui a pris ses heures et ses rêves.

Elle court et elle se sent seule.
Terriblement seule.
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Jeu 17 Déc 2020 - 21:00
Elvý Njállsdóttir




Le Concours des Désirs
☽  Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir ☾

Dans l’entremêlement infini de l’espace et du temps, des hypothèses se créent. D’autres disparaissent. Une dimension se disloque en mille déclinaisons et la réalité se complaît de ses nombreux portraits. Quel masque dit la vérité ? Une énigme sans fin. Mais celui au sourire utopique vous invite à le suivre et à entrer dans cette salle isolée où, à l’intersection d’un millier de lueurs, brille le plus profond désir de votre cœur.

La lumière était douce. Comme une aura longiligne qui, s’échappant de l’unique vitrail de la pièce, traçait sur le sol de pierre le chemin immaculé vers un miroir solitaire. Ce halo piégea la venue vaporeuse et irréelle d’une Islandaise égarée à la porte de ses songes. Le silence accompagna la légèreté de ses pas.

Le miroir était pourvu d’un cadre à l’élégance fine et aux rugosités anciennes et diffusait le peu de lumière présente en d’innombrables filins de beauté. Il était grandiose et majestueux. Des mots emplis de mystère surplombaient la surface lisse de la glace, mais le regard d’Elvý ne prit pas le temps de s’y poser.

Lorsqu’elle décala son visage du rayon qui l’aveuglait, le reflet qu’elle aperçut l’immobilisa. Ses yeux se plissèrent et ses lèvres s’entrouvrirent. Hésitante, elle osa un autre pas.

Le reflet de sa silhouette délicate se découpa sur un fond décoré de couleurs pastel. Sur des cordes tendues au mur derrière elle, étaient suspendues une dizaine de photos mouvantes. Une dizaine de souvenirs vibrants.

Elle se retourna. Les décorations devinrent poussière. La pierre froide du mur nu l’alerta de l’illusion.

La déception de son regard s’évanouit dès lors qu’elle reporta ses prunelles sur le reflet menteur. Elle s’approcha à nouveau, d’un mouvement lent, enclenché par la fascination, freiné par l’appréhension.

Lorsqu’il n’y eut plus que quelques centimètres qui la séparaient de la glace, elle eut envie de tendre la main pour saisir les clichés. Son bras amorça le geste mais ses doigts restèrent suspendus au vide. Sa vision bouleversée fut la seule à pouvoir s’accrocher à ces trésors retrouvés.

Par-dessus les perles aqueuses suspendues au bout de ses cils, elle observa chaque photographie avec l’espoir au creux du ventre. Ses soucoupes bleues s’attardèrent sur chaque détail.

D’abord, sur les vêtements des deux enfants qui, au milieu d’une plaine de verdure infinie, couraient à en perdre le souffle. Leurs boucles se perdaient dans le vent avec leurs rires qu’Elvý entendait dans un écho muet. Ils se tenaient la main et agitaient leur autre bras comme deux ailes d’un même oiseau. Leurs pieds touchaient le sol mais ils volaient. Dans leur joie, dans leur jeu, dans leur course, dans leur complicité, ils volaient plus haut que les macareux moines qui les surplombaient.

Puis, il y avait ce sourire au coin du second cliché. En haut à gauche. Le sourire superbe d’une femme qui exprimait son amour dans la plus lumineuse des expressions. Elvý aurait voulu voir ses yeux, leur couleur, leur dégradé, leur forme, leur expression, leur langage. Les rides qui les bordaient et la tendresse qui y miroitait. Mais la femme se retourna et son corps s’enroula dans un voile de mystère en une danse qui l’éloigna un peu plus encore du cadran, jusqu’à ce que sa silhouette se fasse avaler par une foule festive. Un sentiment d’abandon étreignit doucement le cœur illuminé d’Elvý.

La troisième photographie était saupoudrée d’étoiles. Un homme les observait au télescope du haut d’une colline. Dans le noir, son ombre se recula de son précieux appareil céleste pour effectuer quelques ajustements avant de se replacer en observateur. L’air était frais, Elvý le sentait, l’imaginait, et de légers frissons lui parcoururent l’épiderme. La vision de cet homme face au ciel étoilé l’imprégnait d’une émotion indescriptible, comme si l’immensité de la vie et de l’univers la portait et lui susurrait que l’impossible était envisageable. Comme si elle était seule avec cet homme sur cette colline et, qu’à eux deux, ils surplombaient le monde entier. Ils s’élevaient. Les étoiles les attendaient.

- La vie nous fait parfois emprunter des chemins particulièrement inattendus pour nous guider vers notre propre vérité.

Elvý sursauta et s’éloigna brusquement du miroir comme une enfant prise en faute. Se faire surprendre au milieu de ses songes, de sa fascination réflective, de l’exploration de ses souvenirs oubliés avait quelque chose de très déstabilisant. La voix étrangère avait percé la bulle d’intimité dans laquelle s’était réfugié son esprit.

Elle regarda autour d’elle et une forme longiligne se dessina dans un coin sombre de la pièce. Sous l’expression apeurée et méfiante de la brune, l’homme fit un pas dans la lumière. Sa longue barbe blanche emprunta la luminosité des rayons solaires et son aura mystique en fut sublimée. Par-dessus ses lunettes en demi-lune, l’étranger l’observait avec un sourire modéré et bienveillant.

- Veuillez excuser mon intrusion, reprit-il de sa voix aussi calme qu’une eau sans remous, mais je ne pouvez malheureusement pas vous laisser trop longtemps à cette contemplation.

Elvý se tourna fugacement vers le miroir, puis de nouveau vers l’homme. Elle voulut parler, ouvrit la bouche, mais la referma. Les mots, les interrogations, les doutes et les incompréhensions se bousculaient le passage à ses lèvres mais aucun son ne parvint à en sortir. Elle réalisa soudain la moiteur de ses joues. Ses mains vinrent en essuyer les sillons. Elle baissa la tête avec pudeur.

- Ce que nous montre ce miroir peut revêtir une dimension très intime. Et c’est souvent dans ces cas-là que son pouvoir devient aussi puissant que nuisible pour celui qui le contemple.

Le regard perçant du vieil homme semblait lire en elle comme dans un grimoire ouvert. Son regard à elle fuit et se perdit un instant sur le mur derrière lui. Vide et morne. Ses souvenirs, une fois de plus, s’étaient envolés. Elle avala sa salive et osa enfin prononcer ces mots au goût d’acier :

- Ce que j’ai vu n’est pas réel, n’est-ce pas ?

Il eut un sourire indescriptible.

- Réel ? répéta-t-il. Je ne suis pas sûr que « réel » soit le bon mot. Ce que je peux en revanche affirmer, c’est que ce reflet ne renvoie pas aux acquis du présent. La réalité est intemporelle et appartient autant au passé, qu’au présent et qu’au futur. Ce que tu vois peut donc correspondre à une réalité passée, à une réalité future ou ni à l’une, ni à l’autre. Mais chercher à le savoir ne fait qu’éloigner la réalité du présent.

Elvý prit un instant pour réfléchir aux paroles de l’homme puis fronça légèrement les sourcils.

- Mais… Et si, ce miroir me montrait une réalité passée qui pourrait m’aider à trouver une réalité future ?

Son regard se fit plein d’espoir. Elle plongea dans le clair des iris de son vis-à-vis comme dans un puits abritant toutes les réponses qui lui manquaient. Mais, quand l’impasse commença à se dessiner dans ce regard, elle bifurqua le sien pour se replaça de toute hâte devant le miroir.

- J’y vois mes souvenirs ! s’exclama-t-elle avec des gestes saccadés vers son reflet. Des photos de ma famille, de mes amis, de mes proches d’avant. Tous. Ils sont là. Tous ceux que j’ai oubliés. Je pourrais tous les retrouver si je prends le temps de me concentrer un peu plus et d’observer un peu mieux. Si, à travers ces images pleines de vie, j’arrivais à retrouver mes souvenirs, à les reformer et à les réintégrer à ma mémoire.

Elle se retourna vers l’homme aux lunettes et murmura en un souffle d’espoir vulnérable :

- Enfin, je pourrais revoir leur visage.

Un sourire triste s’immisça entre les rides du vieux sorcier. Un sourire que le silence qui suivit rendit encore plus laid. Elvý détesta ce sourire.

- Ne les vois-tu pas, sur ces photographies, leurs visages ? finit-il par l’interroger doucement.

Les sourcils de l’amnésique s’affaissèrent. Elle fit doucement non de la tête.

- Je vois leur silhouette, leurs dos, leurs vêtements. Parfois, un bout de leur visage. Jamais entier. Mais c’est déjà beaucoup, non ? tenta-t-elle de se convaincre. À force de les observer, je me souviendrais.

- À force de regarder, tu oublieras tout le reste. Tu oublieras ceux qui peuplent ton présent. Tu t’oublieras toi.

L’illusion se fit déchirer par ces derniers mots. L’irréalité d’un instant, d’une scène, d’un songe, s’envola. De son cœur, le plus profond des désirs avait émergé, entrelacé d’images aux couleurs pastels.

Seulement, l’utopie est éphémère. La voilà qui s’enfuit. La porte se clôt sur un goût d’inachevé. Le décor s’effondre sur un souhait à peine frôlé. L’espace-temps se contorsionne à nouveau et, bientôt peut-être, de nouveaux masques vous conteront l’histoire d'une autre dimension.
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Jeu 17 Déc 2020 - 21:01
Lévine Serger

« Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir »

La première fois que Lévine quitta son lit en pleine nuit, il avait onze ans. C'était en Octobre. Ou un peu après, il ne savait plus. Une jonction marquant l'entrée dans les jours plus courts, dans les arbres morts et les feuilles craquant sous les bottes. L'obscurité était reine, et il ne dormait pas. Allongé sur le dos, emmitouflé dans des couvertures puant la lessive incommodante, il ne parvenait à décrocher son regard de la tenture recouvrant son lit à baldaquin. Les rideaux étaient fermés, lui donnant la sensation d'étouffer, de ne pas voir l'extérieur. Bonsoir, insomnie. Première rencontre débouchant sur des pupilles fixes. Prémices d'un amour à sens unique. Sur un trou béant l'avalant tout entier. Il les avaient chassés, ses tentures le barrant du monde, de ses propres bulles d'oxygènes. Le pas traînant, il avait fait face aux hublots. À ces ronds donnant sur l'océan, sur un lac trouble aux poissons ternes. Le vert se reflétant sur le parquet, sur ses veines déjà dilatées. La buée gagna la vitre, y dessinant une fumée se diffusant en racines jusqu'aux rebords. Ses doigts s'emmêlaient dans ses manches, dans cette chemise descendant un drap blanc sur sa peau diaphane. Pieds nus, il avait quitté le dortoir en sommeil, et ses ronflements sommaires. Les escaliers en pierres rappèrent ses talons, et dans la salle de vie, tout lui avait paru plus vide. Plus froid.

Le silence l'avait happé comme un tableau noir. Comme le grincement d'une craie sur une formule compliquée. Les fauteuils émeraude étaient écrasés par le plafond. Par toute cette brique opaque mangeant les murs, les meubles, la cheminée éteinte. Longeant la table centrale, il avait grimpé la dernière marche menant sur le corridor. Couloir désert, qui l'avait enserré dans le glacé d'un courant d'air. Des bras fantomatiques le forçant à marcher, à s'éloigner de l'âtre encore fumant d'une soirée bien animée. L'absence de bruit avait fait se lever ses poils en des frissons incontrôlables. Ou était-ce la peur de voir sortir un monstre d'un placard ? Il en avait dépassé trois. Ou quatre. Les cachots étaient grands. La salive lui manquait, et chaque enjambée lui donner envie de reculer, de s'enfuir à toute jambe. Partagé entre sa curiosité et ce besoin maladif de frôler le danger, danser avec les effluves de l'adrénaline, il ne parvenait pas à arrêter ses jambes. Il passa une intersection, et se figea devant une impasse. Une muraille humide suintant la moisissure. Son nez s'était froncé, et en protection, il avait ramené son col jusqu'à ses poches violacées déjà apparentes.  

Au-dessus de lui, la lampe de verre avait bougé, grinçait sur son support métallique. La voix de l'illusion, de l'irréel. De la peur. De l'horreur. Comme un spectre la titillant de ses griffes pour le faire sursauter. Il était resté immobile, inclinant son regard sur elle, se suspendant à ses va-et-vient, la bouche ouverte sur ses dents serrées, sur sa mâchoire crispée à lui en faire mal, à lui péter les os.

Des grilles de part et d'autres. Et des cris. Des échos imaginaires le percutant de pleins fouet. Le fauchant comme une balayette, comme un camion à pleine vitesse. Le souffle du vent fleurtant avec celui de la mort. Des geôles au passé nébuleux, que son imagination avait comblé de lui-même.

Il avait couru. Aussi vite qu'il l'avait put. En sens inverse. Sans se retourner. Et, dans la pénombre reposante de ses camarades inconscients, il s'était jeté dans les bras de ses oreillers. Le visage dans les coussins, le cœur au bord des lèvres et la respiration saccadée. La panique tétanisant les muscles, le marbre bleuissant sa chaire, noircissant ses ongles, le sang souillant ses habits, il était resté là, sans bouger le moindre cil, s'osant à peine à inspirer pour dégonfler ses poumons asséchés de ses hurlements silencieux, de cette sourdine le secouant de tremblements. Prostré en boule, il avait veillé. Jusqu'aux premières lueurs du jour. Jusqu'aux premiers rires et éveils. Jusqu'au lève-toi d'une mauvaise humeur, d'un mauvais pied. Jusqu'à se rendre compte qu'il manquait d'air, qu'il se retenait de vomir et de s'évanouir.  

Mais qu'il en voulait encore.
Être en vie.
Être quelqu'un.
Juste un instant.


Et les nuits suivantes, il y était retourné.
Souvent.
Devant les grilles closes.
Un peu plus longtemps à chaque nuit.
 

Mais après un an, elles ne lui faisaient plus rien. Plus de peur. Plus de cauchemars. Plus de sueurs. Plus de cœur retourné, ni de tournis. Ni de nausée. L'insomnie était toujours là. Elle le guettait d'un œil torve, le poignardant les soirs harassants, où lui prenait l'envie de voler, de se dissoudre dans la brume, se fondre dans le brouillard pour ne plus en ressortir, pour ne plus rien ressentir. Les barreaux ne lui parurent plus aussi effrayants. Simples barres de fer, d'acier rouillé. Alors, au lieu de tourner à gauche, il avait pris à droite. Exploration nocturne solitaire marquant une nouvelle frontière de sa routine. De ce trois fois par semaine qui virait au quatre ou cinq selon l'humeur. Selon les moments. Les salles délaissées se dénombraient sur un carnet, sur des pages noircies de prises de notes, d'observations, d'idées noires raturées aussi sec. Des petits mots qu'il gardait sur lui pour calmer le blizzard. Par politesse. Il était plus prévoyant. Les sentaient venir, et ne retirait plus ses chaussures au coucher. Ni son écharpe. Ni son manteau. Il était mieux avec l'odeur diffuse de chez lui, que s'acidifiant dans la chaleur de cet endroit nocif. De cet enfer aux allures de paradis.

Sous terre, sous le grand hall, il avait trouvé une alcôve sinistre aux statues bouffaient par la mousse. Six visages éternellement figé dans le solennel d'une arme brandie, d'une épée ou d'une lance portée à bout de bras. Des chevaliers sans casque, sans heaumes, et à l'armure verdâtre. Un chemin aux allures de sentiers forestiers débouchant il ne savait vraiment où, se profilait à la suite de chaque socle. Des noms sans importance, rongeaient par les âges, par les mites, par toutes ses toiles se déversant en pluie sur leurs épaules. Cette-nuit là, il avait suivi la femme et sa paupière fendue. Elle ne l'avait amené nulle part, seulement devant une fontaine carrée croupissant d'une eau stagnante, à son jardin fané, et ses fleurs s'évaporant d'un souffle. La deuxième fois, il s'était fié à l'homme. À ce vieillard maintenu le dos droit sur son bouclier à la rose incrustée. Lui, s'était paré des mystères d'une porte fermée, d'un battant aux contours félins, qui n'avaient voulu glisser de ses gonds. À sa troisième tentative, où la Lune était pleine, il avait emprunté le chemin ouvert d'un bras tendu, de cette stature androgyne, indéchiffrable. Des archives poussiéreuses l'avaient fait éternuer en série, et il n'était pas certains que la planche pour en garder l'accès tiendrait quelques années de plus.

Son rituel s'était achevé sur une note salée. Sur un ennui lui vrillant les tympans. Sur une quête de sens, de questions se bousculant sous le coup des minuits, des une heure, de cinq, des six, jusqu'au lever, jusqu'aux aiguilles des déjeuners, des cours, des parchemins lui coupant le poignet, les doigts d'une corne douloureuse. La boucle d'une mascarade de bonne humeur, de jovialité mimétique. Il tombait, ils riaient, et lui aussi. L'hypocrisie éclosant comme un bourgeon au printemps. Un enchaînement de petites situations, d'ignorance, de condescendance, de tout ces rien, de tous ses souvenirs le prenant à la gorge, à la volée en une piqûre dans le pied, dans la nuque, entre deux côtes, le forçant à plier, à attendre recroquevillé que tout s'arrête, que tout cesse et qu'il puisse respirer.

Il voulait crier.
Mais rien ne sortait.

Il voulait pleurer.
Mais rien ne venait.

Il voulait frapper.
Mais s'arrêtait toujours.

Il ne voulait plus être là.
Alors son sang coula pour le soulager.


Une goutte un matin. Le carmin tâchant le lavabo en céramique d'une salle de bains. Petite entaille sur un doigt, sur un index déchiré d'un bout de verre, d'une vitre explosée sur le carrelage. Il n'y voyait plus son reflet. Et c'était mieux ainsi. Fine ligne rouge captant toute son attention, ses indécisions. Une douleur irradiant jusqu'à sa paume, jusqu'à son coude. Une couleur vive ravivant le reste, rehaussant le monochrome d'un univers monotone. La seule entre toute. Sous la brûlure, tout cessa. Le creux dans son estomac. Les images épileptiques le faisant convulser, se révulser. Plus de feu. Plus de braises. Plus de cigare. Plus de fumée. Plus de porte bordeaux. Plus de lustre en cristal. Plus de fée verte. Plus de masque. Plus de dégoût. Plus de tourbillon d'interrogations, de remises en cause fracassant son crâne. Plus rien. En trois ans, il n'avait plus aussi bien inspirer. En trois ans, il ne s'était plus senti aussi bien. Plus depuis les grilles. Plus depuis les ombres et la peur. Plus depuis le marbre noir. Plus depuis le froid et les chaînes imaginées.

Entier.
Calme.
Apaisé.


Vivant.

À son emploi du temps surchargé s'ajoutèrent ces minutes privilégiées. Ce petit écart s'ajoutant aux sorties, à ses explorations une énième fois reportées. Une croix sur un calendrier lui donnant un but. Un espoir. Un soulagement pour ses tremblements, pour ses pensées sombres le renvoyant aux fenêtres, à un ras le bol englobant la totalité de ses journées, de ces instants insoutenables. Retrouver le rasoir, c'était comme se perdre dans une tasse de café, ou de chocolat. C'était son réconfort. Son unique accroche. Une roue de secours le protégeant d'une chute libre. Une entaille d'abord. Puis une deuxième. Une troisième. Rectilignes, superposées, comme un pêle-mêle décomposé. Un puzzle en plantes grimpantes, en roses cicatrisées le touchant de la grâce d'une touche sanguine perpétuelle. D'un non-retour en arrière lui susurrant la gourmandise d'appuyer un peu plus, de tirer sur la corde de sa chair à vif. D'une miette naissait une flaque, une peinture d'hémoglobine noircissant le robinet, les carreaux blancs, porcelaine devenant le moulage d'une roulette russe.

La pâleur de sa peau se bleuie des rayures d'un zèbre, des marques indélébiles d'un plongeon toujours plus profond. Toujours plus salvateur. D'un vide toujours plus grand. Parfois, ses paupières se fermaient. Parfois, il s'allongeait et attendait que le flux l'emporte, que le Styx l'englobe, le noie.  En croix, il succombait à l'épuisement d'une coupure brutale, de son moulinet connaisseur sur sa veine gonflée. Il la visait. Jamais tout à un fait. Un centimètre sur le côté. En diagonale. Jamais à la verticale. Une toile qu'il agrémentait, comblait, complétait tous les jours, délaissant les créneaux de ses baignades temporaires. Se grisant d'un tabou sociétal, familial, pour récidiver. La contradiction d'un esprit rebelle, de s’émanciper des règles d'un monde le détruisant. Pour attendre les poings serrés, la jambe affolée, que l'heure arrive. Que tard, il puisse se divertir, s'abandonner, arrêter de penser, de réfléchir, de ressasser les données inconnues, les maigres certitudes le lovant dans l'inconfort d'une scolarité le rongeant de colère, de rage, de haine.

Il voulait s'enfuir. Loin de tout.
Et avait trouvé le moyen d'y parvenir.


Sur le dos, Lévine ouvrait grands les yeux sur le plafonnier grésillant, sur cette ampoule à huile flamboyant faiblement sur la glace fissurée d'un miroir à pied. Bras écartés, il souffla l'air surchargeant ses poumons d'adrénaline, d'instinct de survie engluée dans la spirale de ses tentatives répétées. Les ombres dansaient sur les murs et ses pupilles dilatées d'un sommeil écourté le charmèrent d'une illusion fatiguée. Elles étaient les cavalières de sa misérable dérobade, de cette cavalcade lancinante l'empêchant de bouger, de se redresser. Finalement, sans doute était-il mieux ainsi. Prostré dans les coulisses des rumeurs d'adolescents prépubères. Les cils enlacés à ses poches dans une demie conscience, il jongla entre une envie de dormir, de sombrer, et celle irrationnelle de quitter son cocon pour se fondre dans le silence réconfortant d'un château somnolant. Ses doigts peinés à se tordre, à se serrer sur sa paume rougie par ses coups contre les murs, contre le béton métamorphosé. Ses phalanges lui faisaient mal. Il avait trop abusé de la fête, de son relâchement abusif. Ses bras se plièrent, et il amorça son redressement en tanguant comme un pauvre type un peu ivre, un peu bancal.

Le sang avait séché, et s'il ne cassait pas son poignet, les marbrures rouvrant les stigmates de ses premiers essais ne bougeraient pas. Elles demeureraient telle quel. Brûlantes. Inconfortables. Par habitude, mimique, il ouvrit sa sacoche qu'il traînait partout derrière lui, pour en sortir une pile froissée de bandages mal rangée. Les manches relevées de sa veste en cuir, il jeta une œillade à ces fissures lui envoyant par écho, les myriades chaudes d'un soulagement déjà passé. Un peu plus dures que la fois dernière, un peu plus ancrées qu'hier, se dit-il en les enveloppant dans le linge, en prenant garde de serrer au maximum. De ses dents, il façonna un nœud, qu'il répéta sur son homologue, se parant de l'allure d'une momie, du creux coude jusqu'au pouce, qu'il passa par deux fois pour assurer un maintien acceptable. De loin, c'était comme une foulure. De près, c'était autre chose. Sur ses jambes, les restes du miroir lui envoyèrent dans la mâchoire les atours cadavériques d'une pâleur inquiétante, des rivières bleues de ses veines pulsant sur ses joues, sans pour autant les rehausser d'un rose jovial.

Rangeant son attirail d'infirmier par intérim, il extirpa son carnet. Un peu vieilli. Un peu corné. En cuir d'un vert émeraude, il lui avait été offert par sa mère. Comme un journal intime, aurait-elle espérée, auquel il aurait pu confesser ses plus grands doutes, ses secrets. Absent, il tourna les premières pages, dépassant les rectangles de ses dates d’excursions pour s'arrêter sur les points qui l’intéressaient.  Un assemblage de chiffres qu'il était bien le seul à pouvoir déchiffrer. Les minutes d'évanouissement s'ajoutant après un tiret au nombre inconstant de nouvelles lignes. La pointe de sa plume traça un huit, sous le quatre de la veille, puis, après un coup sur le cadran de sa montre ensorcelée, il annota l'heure de son réveil. Trois heures, quinze minutes, trente-trois secondes. Enfonçant le tout dans son sac, il quitta les lieux après un rapide nettoyage d'un mouvement de baguette.

Trois ans.
De ses douze ans à aujourd’hui.
Trois années qu'il avait tenue, sans relâche, s'accrochant à l'étincelle le plongeant dans le néant, dans son absence de douleur, d'émotions.
Trois ans.
Et ce n'était plus assez.
Ça ne durait plus assez.


Le ronflement de ses camarades et la lueur agressive de la Lune, lui donnèrent mal à la tête. Ses pas étaient incertains, et lever les jambes pour éviter de trébucher sur une batte ou une malle était difficile. Un instant, il hésita à rejoindre son lit, s'écrouler dans ses coussins en espérant ne pas en ressortir aux lueurs de l'Aube. Et peut-être retrouver la candeur d'un rêve. D'un songe enfantin et apaisant. Même chez lui, derrière les volets jaunes d'une banlieue résidentielle, ça n'était plus arrivait. Plus depuis longtemps. Une éternité. Encore moins ici. Avec eux.

Dormir attendrait sa prochaine séance, décida-t-il en rasant les rideaux clos pour s'extraire de la succession des baldaquins. Le salon était vide. Hier, il y avait retrouvé quelques couches tard. Ou tôt. Des scribouillards le nez dans les bouquins, dans les devoirs. Ils l'avaient à peine remarquer, se contentant de parler entre eux dans une mélasse informe à ses oreilles. Il n'avait rien comprit. Et n'était pas certains de vouloir saisir le flot ennuyeux de leurs inquiétudes sur un examen qui n'était pas dans ses projets. Dans son avenir. Les fauteuils portaient encore la marque des habitués. Il ne sentait que le froid des cendres. Le chanvre d'une décoction ratée. Et le musc d'une eau de Cologne de bourge. Flagrances représentatives des partisans de la sieste sur les divans. Des confessions sur canapé, des ragots de sportifs décérébrés ou d'intellos un peu à part. Des renards dans une bergerie dont il était le mouton noir.

Lévine déboula dans le couloir en traînant les talons avec lassitude. Le silence le gagna tout entier, et il remercia sa médiocrité de l'avoir maintenu encore entier pour en profiter. Seuls ses pas dans le corridor, dans les marches, jusqu'au hall d'entrée le rompirent. Si bien qu'il s'installa contre un pilier pour se nourrir uniquement du bruit du vent, des va-et-vient de la brise fantomatique des spectres mémoriels, couplé aux soubresauts arquant sa poitrine de sa respiration lourde, sourde. C'était reposant. Comme le lendemain d'un mauvais trip. La salle de réception était fermée. Mais il n'y mettait plus vraiment les pieds. Ils étaient trop nombreux. Trop bruyants. Trop sur sa tête à le griffer de leurs sous-entendus, de leurs moqueries déguisées, de leurs faux-semblants qu'il venait à imiter pour ne pas s'en sentir blesser. Pour faire mine de ne pas comprendre leur haine réciproque.

Où pouvait-il aller ? La tour d'astronomie lui paru être un choix convenable. L'isolement. La solitude de l'endroit mystique lui jouait des tours. Le condamnait à une introspection violente qui l’amenait sur le rebord, les jambes dans le vide et le nez prêt à basculer. Quel bruit faisait les os qui pètent ? Les membres qui éclatent à l'impact ? Des questions s'ajoutant à la pelle, gonflant une liste non exhaustive et infinie dont il ne voyait plus le bout à force de s'y pencher. Donc non. Se massant les tempes, il dériva sur les escaliers. Il trouverait peut-être de quoi se distraire là-haut. Les mains dans les poches, il fit claque ses bottes sur le marbre clair pour interrompre la quiétude des tableaux, de ses occupants qui ronchonnèrent de son arrivée, de son passage.

Une bande d'idiots.

Il se fia à ses pas, à la doctrine de ses jambes moulinant dans la semoule pour s'arrêter au quatrième. Il n'en était pas habitué. Sauf pour des détours dans les étalages de la bibliothèque hors heure de pointe. Elle était fermée. Mais il fut tenté de se risquer à l'enjeu des protections pour remettre à plus tard le néant lui mordant les oreilles et le bourdonnement le poursuivant comme un cafard depuis sa remise à la surface. Un défi qui le décida.

Il faisait sombre. Et sans lumos, c'était comme avancer dans une purée de pois. Les sourcils froncés pour discerner le moindre rai de lumière, il longeait les murs du plat de la main pour s'orienter, pour s'attacher à la lisière des baies vitrées obscurcies des nuages de fin d'automne. La neige n'allait pas tarder à tomber. Sous ses ongles, les aspérités de la roche se dessinèrent une bonne dizaine de mètres. À l'aveugle, il supposa que le bois qu'il tâtait depuis quelques secondes devait-être l'entrée de sa destination. Ses lèvres s'arquèrent d'un sourire victorieux. Esquisse brève qui se fana dans la sobriété d'une expression dépourvue d'humanité. De sentiments. À droite, à gauche, il tendit l'oreille, à l'affût d'un bruit, de pas, d'une arrivée. En vain. Personne n'était là.

Sauf une lumière. Au loin. À quelques miles de lui, de sa position. Si diffuse qu'il se demanda comme il avait pu en faire abstraction avant. Avant de la voir. Quelque chose l'attira. Une pulsion soudaine de savoir, d'y pénétrer pour voir au-delà. De peut-être trouver une réponse. Une vague d’espérance qui creva dans l’œuf. C'était puéril. Et idiot. Pourtant, il embraya dessus. Sans hésitations. Sans se retarder sur son initiative de départ.

La porte entrebâillée lui offrit une vue plongeante sur la salle. Elle était vide. À l'exception d'un miroir. Un cadran en bronze reflétant les éclats de la Lune. Un prisme envoûtant qui désarma instantanément ses doutes et ses réserves. Il tenait là sa découverte, son occupation pour la fin de la nuit. Soulagé de faucher compagnie au gouffre de ses idées morbides, il referma l'ouverture dans son dos, s'y accolant un instant de réflexion. Que faisait un miroir ici ? À l'abandon ? Les sourcils froncés d'une capacité de déduction tournant au ralenti, les méninges engourdies par tout son sang perdu, Lévine se sentit soudainement comme un poisson hors de l'eau.

Incapable de réfléchir.
Incapable de trouver une explication rationnelle.

Caressant son poing meurtri de ses doigts, il consentit malgré tout à combler l'écart le séparant de l'objet inanimé. La glace était opaque, comme floutée d'une pellicule de poussière. Depuis quand était-il ici ? Seul ? D'abord pour lui ôter un filin où pendait une araignée, il tendit le bras vers l'encadrement pour l'enrouler autour de son index. Face à lui-même, à ses yeux, il cessa tout mouvement. Le cristal de ses pupilles se dissipa d'un battement de cils, envoyant à ses signaux récepteurs une toute autre vision, comme si la précédente n'avait jamais existé. À la place de l'ébène de sa chevelure, se distingua l'ombre d'une silhouette sous le feu d'un soleil couchant. Un dos lointain, hors de portée, qui lui donna l'irrésistible désir de s'en saisir, de le toucher, de ne plus le lâcher.

Le voir, le sentir, fit bondir son cœur dans sa poitrine. Sa peau se claqua sur le verre, et la frustration de ne pouvoir enserrer cette entité en fut d'autant plus grande, d'autant plus déchirante. Il voulait qu'il se retourne. Qu'il le voit. Qu'il vienne vers lui. Qu'il vienne le chercher et l'arracher à tout ce merdier qu'était sa vie depuis le commencement. C'était comme une évidence. L'aboutissement d'un long combat. La place qu'il avait toujours recherchée. Elle était là. Juste devant lui.

Un joyau d'espoir. D'un renouveau. D'une vie qu'il avait essayé de supprimer, d'enlever comme une pierre gênante sur sa route. Vivre. Juste vivre. Vivre pour lui. Vivre pour cette personne sans visage, sans identité. Vivre pour eux deux. Vivre par amour. Ne plus vivre pour la colère, pour la vengeance. Vivre pour quelque chose. Vivre. Vivre.

Restes.
Pitié.
Ne me laisse pas.


Sa voix se brisa avant même de formuler le moindre son, la plus petite des suppliques qui s'acheva sur un gargouillement du fond de sa gorge. Les larmes retenues glissèrent sur ses pommettes, et sa bouche se mit à trembler des sanglots qu'il essaya d'enfermer sous ses dents serrées. En vain. Les traits déformés par la souffrance, il laissa ses genoux finir sur le sol, le front tout contre les mains tendues d'une âme irréelle lui étant seulement dédiée. Soufflé de cette peine brisant ses cordes vocales, il releva son visage sur celui qu'il ne pouvait contempler. Il n'en avait pas besoin. Les doigts tremblants, les épaules secouées de ses reniflements, il accrocha sur la vitre ceux de son homologue, de cette chaleur grimpant jusqu'au creux de son être. C'était comme être en plein Été. Crever sous l'assaut d'un mois d'août caniculaire, mais ne pas vouloir en ressortir. Préférer se déshydrater plutôt que retourner à l'ombre.

« Tu es là, hein... ? Quelque part.. ? »

Seul un sourire lui répondit. Et ça lui suffit. Il se perdit dans un rire. Un rire au travers du flot salé de ses iris. Un rire commun. Complice, qui fit naître en lui la certitude qu'il était attendu. Qu'il avait une maison. Un chez-lui. Quelque part où il pourrait délaisser son fardeau pour des ailes. Quitter les affres de ses démons pour autre chose. Pour une histoire ne tournant pas en tragédie. Il se sentait vivant. Réellement. Pour la première fois depuis longtemps. Depuis le début.

« Bien sûr que tu es là. »

C'était mieux qu'une coupure. Mieux que d’exploser contre un mur. Mieux que s'évanouir. Mieux que la peur. Mieux que la pluie. Mieux que l'orage. Mieux que le feu. Mieux que tout le reste. C'était naître à nouveau. C'était découvrir l'étoile du Nord. C'était poser le pied sur la Lune. C'était toucher le centre de la Terre. C'était prouver qu'il pouvait y avoir de la vie ailleurs, même dans les anneaux de Saturne. Même dans les astéroïdes de Titan. Même dans la lave d'un volcan. Même dans le vide de l'espace. C'était insensé. Mais c'était là.  

Ses jambes se replièrent en tailleurs, et hypnotisé, il ne put se décrocher de la lumière tamisée émanant du reflet. Il sentit un peu con. Un peu pantois, le museau rougis et les coins de ses lèvres mangeant ses joues dans une grimace invraisemblable. Le bonheur grandissant faisant face à la tristesse de ses jours pas si lointains. De la manche, il essuya l'émacie de ses joues, pour les voir être de nouveau inondé en clignement. Il n'était pas jugé. Alors, il ne chercha pas à les retenir. À aucun moment. Il pleura pour toutes ses fois où il aurait dû. Pour toutes ses fois où il n'avait pas pu. Il pleura pour tout. Pour sa mère. Pour son père. Pour l'incendie. Pour l'avant. Pour la culpabilité retournant ses entrailles à chaque mention, chaque allusion. Pour la saleté continuelle le forçant à se saigner pour l'enlever. Pour toutes ces caresses violentes. Pour la famine. Pour la rue. Pour son retour dans ce monde terrifiant. Pour les croches pattes. Pour les brimades. Pour les coups. Pour les moqueries. Pour lui-même.

La paume toujours à la rencontre de celle de son observateur, il assista à la chaleur de sa voix inaudible, qu'il s'imagina d'une androgynie ne lui donnant aucun indice. Le timbre rassurant, qu'il capta entre deux hoquets.

« Monsieur Serger. »

Comme un fil que l'on coupe, tout se bouscula. Tout s'arrêta. Une mise en pause. Un disque rayé se brisant sous la pointe d'un tourne-disque. Tout se figea. Son monde. Sa respiration. Et c'est interdit qu'il pivota vers le vieil homme en longue robe, s'empressant de se remettre sur ses jambes. Pudique, il baissa la tête, le menton vers ses chaussures. En lui, quelque chose s'était brisé. Une chose qui pouvait être réparé.

« Vous n'avez pas à avoir honte. », les questions revenaient au galop. Flotte sauvage lui martelant le crâne d'une flopée d'interrogations sans queues ni têtes.

« Ce miroir fait ressortir des émotions que l'on aurait oublié, n'est-ce-pas ? », le calme ne parvient pas à le contaminer. Il ne réussit pas à chasser le brouillard le fracassant contre les rochers.

Voyant les souliers dépasser des pans de la longue tunique affriolante, il s'empressa de quitter sa place pour s'en éloigner le plus rapidement possible. Mettre de la distance entre lui et tout ce bordel qui le remuait encore. Se décrétant à l'abri derrière le directeur, il chercha ses mots, qui se bousculèrent contre ses lèvres dans un ordre imprécis.

« S-sans doute. »

C'était bancal.

« Savez-vous ce que fait ce miroir ? »

S'il le savait, il ne serait pas en train de vider ses poumons de toute leur substance dans ses expirations trop rapides, trop vives. Il ne serait pas en train de s'assécher tout entier en torrent de larmes inarrêtables. Rageur, il appuya ses paumes sur ses paupières. L'image revenait en boucle. Le sourire. Le dos. Le flou de son visage. La main. L'attente. La compréhension. La vie.

« Il nous reflète notre désir le plus profond. »  

Là, et seulement là, il osa retourner au miroir. Rien. Seulement eux-deux. Seulement lui et sa détresse brûlant sa peau, et l'esquisse douce d'un vieux sage. Adieu douce mélopée. Adieu songe d'été. Son plus profond désir. Lui qui cherchait la mort, le frisson de l'agonie, le sang pour qu'ils se sentent tous coupables, fautifs de son malheur, de sa douleur. Lui qui s'allongeait dans la marre de ses veines ouvertes. Lui qui s'endormait dans les bras de Nyx et ses apôtres. Lui se complaisait dans un soulagement interdit, mortel, dangereux. Lui qui buvait l'adrénaline d'une limite toujours plus proche. Lui qui voyait des cordes sur la cyme des arbres. Lui qui s'imaginait traîner au bout sous le vent violent de l'automne. Lui qui fendait les tombes, y gravant son nom sur un morceau de bois. Lui qui voulait sauter, s'écraser aux pieds d'une tour.

Il voulait vivre.
Il voulait sa place.
Il voulait quelqu'un.
Être quelqu'un.


« Alors... Ce n'est pas réel ? »

Lévine alterna entre l'absence de la vision idyllique et le profil de l'homme. Ses lunettes en demie-lune tombaient sur le bout de son nez, lui donnant l'allure d'un esprit. Qu'est-ce-qui était réel au fond ? Peut-être qu'il était mort ? Peut-être qu'il trônait encore sur le carrelage dans la salle de bains et que tout ceci n'était que l'entre-deux ? Peut-être que son esprit lui donnait comme repère le directeur en unique autorité légitime ? Peut-être que cette fois, il avait le courage d'aller jusqu'au bout ?

« Pensez-vous que c'est parce que quelque chose n'est pas réelle qu'elle n'existe pas ? », ils se firent face. L'énigme ultime lui arracha un soupir de dépit, colérique. Il n'avait pas le temps pour ça. Pas l'envie.

« Laissez-tomber. », décréta le jeune homme en fermant ses bras contre son torse en rempart, en protection contre la raison qui lui hurlait de l'écouter, de prêter oreille à ses dires, à ses leçons.

Il n'était pas prêt. Pas encore assez mûr pour retenir ses sages indications. Pour résoudre le puzzle de son désir. Pour accepter d'être sauver. Pour accepter le pardon. Pour troquer la haine contre autre chose. Pour fuir la rancœur pour se blottir dans les bras de la vie. Pour embrasser l'amour de son souffle sans retenue. Pour rechercher cette place qu'il voulait tant.

« Ça viendra. Ça viendra. », résonna en écho sous ses pas, sous cette course effrénée le ramenant au rez-de-chaussée, dans les cachots, dans son lit. Comme s'il y voyait comme en plein jour. Comme s'il était poursuivi. Comme un animal acculé fuyant un prédateur.

Ça viendra. Ça viendra.
Ta gueule.
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Jeu 17 Déc 2020 - 21:03
Ariel Melwing

« Je ne montre pas ton visage mais de ton cœur le désir »

Le miroir du Risèd.
Poudlard, non loin de la Bibliothèque,
Entre septembre 1992 et juin 1996

Le grand miroir se dresse devant moi, majestueux. Sur son cadre doré des inscriptions dansent, mystérieuses. Je n'ai jamais vu un tel objet auparavant. Même à Poudlard, rares sont les artefacts aussi anciens, aussi secrets. L'aura magique de celui-ci me prend aux tripes. Me fait tanguer.

Je ne sais pas comment je suis parvenu ici. Mes pas m'y ont emmené, tout simplement. Sans que je ne puisse les contrôler. Sans que je ne le veuille, d'ailleurs. C'est ce genre d'excursion où rien ne compte sauf le chemin que prennent nos pensées. Dans la réalité bassement matérielle, quelque chose d'aussi rationnel qu'un itinéraire est négligeable. On avance et c'est tout. On subit le temps et ses caprices, on subit les divagations et les rêves qui vont avec, on subit les méandres du monde intérieur qui projette ses ombres sur le monde extérieur.

Et quand je suis arrivé devant la porte de la pièce, une force m'a attiré. Je suis d'un tempérament plutôt curieux, mais cette magie qui m'appelait là était d'une nature différente. Presque mystique. Je ne crois pas avoir déjà vécu cela auparavant.

Je suis entré.

Et désormais le miroir m'appelle dans ses bras glacés.

Je me tiens suffisamment loin de l'objet enchanté pour ne pas m'y voir dedans. Une crainte ancestrale m'a assailli. Que m'arrivera-t-il, si je m'approche un peu trop ? Ce miroir est-il dangereux ? Se fait-il le rôle d'un portail inconnu entre Poudlard et des limbes menaçants ? Je tente de jauger le péril qu'il représente. Mes yeux ne le lâchent pas. Ils ne cillent pas. L'attraction est si forte, si pure, qu'il serait facile de cesser de résister et de s'y abandonner complètement.

Je fais un pas. L'onde magnétique est plus puissante encore. Un peu plus et je suis prêt à me damner sans conditions pour céder à la tentation. Peut-être serait-ce d'une exquise libération, ou peut-être pas.

Je crois que je suis prêt à essayer. Mon corps se tend. Il penche inconsciemment vers l'objet de son désir, mon esprit tout entier concentré sur la glace qui brille dans l'obscurité. Je ne m'y vois pas encore et pourtant je sais que ce qu'elle représente est l'image la plus précise qui soit. Une image composée des mille facettes de l'histoire de ce miroir, une image pleine de sens et pleine de magie, une image parfaite.

J'avance encore. Mes pas sont presque automatiques. Je perds le contrôle sur ma volonté mais cela ne me fait pas peur. Quoiqu'il se passe, je suis intimement convaincu que ce sera pour le mieux.

À présent, je me tiens debout devant le miroir. Les inscriptions sont plus visibles désormais, mais pas plus compréhensibles. Je détaille les moulures, les dorures, les fêlures de cet objet sans âge. Je m'attarde sur chaque perfection et chaque imperfection en prenant garde à ne pas y regarder le reflet. Consciencieusement, je me réserve le plus gros pour la fin. Je ne veux pas quitter cette atmosphère légère, pas déjà. Je veux faire durer ce moment sans temps pour l'éternité.

Mais mon regard accroche celui de la personne qui se tient en face de moi.

Il s'agit de moi, je le sais. Je me tiens droit, fier et assumé. Mes cheveux ne sont ni violets, ni noirs. Mes yeux n'ont pas de couleur non plus. À vrai dire, je suis incapable de discerner vraiment les formes de mon visage, de mes membres, de ma silhouette. Je sais que c'est moi mais je ne me reconnais pas. C'est comme si je sortais d'un brouillard et que je percevais pour la toute première fois la forme de mon corps. Il forme des vaguelettes, comme s'il ondulait sous la chaleur, mais il ne m'a jamais paru aussi net.

Je m'approche encore un peu. Passe les doigts sur ce visage, si familier et pourtant totalement nouveau. J'ai du mal à mettre des mots sur l'impression qu'il me donne.

Cette version d'Ariel est placide, sûre d'elle. Sans démon. Elle ne fait rien et pourtant elle a un charisme qui m'est inconnu. J'ai la sensation, en fixant cette personne neuve, que sa personnalité a pris le pas sur son apparence physique.

Soudain, je sais : c'est exactement ça.

Cet Ariel a su s'affranchir de ses entraves organiques pour s'épanouir dans un monde qu'il a dompté à son image. Dans une société qu'il a adaptée à ses besoins – et non à laquelle il s'est adapté -, il est à présent le maître. Son enveloppe charnelle me semble parfaite parce qu'il n'en a plus besoin ; son moi intérieur se suffit à lui-même.

Si je me concentre, je peux discerner les remous de ses idées qui s'agitent sous ses cheveux. Des vents multicolores et opaques, mouvants et consistants.

Une fois que j'ai pris conscience de cela – une fois que je comprends pourquoi cet Ariel m'est si idéal -, une foule fait peu à peu son apparition. Des ombres aux visages dissimulés surgissent de nulle part tandis que le reste du décor disparaît progressivement. Bientôt, l'espace délimité par le miroir ne reflète plus le débarras dans lequel je suis arrivé. Le sol est blanc, le ciel est blanc, l'horizon aussi. Un décor pur, immaculé, prêt à accueillir ce que l'Ariel du reflet décidera de créer. Une drôle de sensation me tord le ventre quand je me rends compte que tout le monde regarde l'autre moi. L'attention collective, unanime, écrase l'autre Ariel de tout son poids.

Et l'autre Ariel ne flanche pas. L'autre Ariel persiste campé sur ses deux pieds. Il ne courbe pas l'échine et ses pensées matérialisées ne font pas demi-tour.

Je jette un œil derrière moi. La vision est si prenante qu'elle me paraît réelle. Pourtant, la salle est toujours là, ses piles de carton aussi, sa porte que j'ai laissée entrouverte également. Mais quand je reporte mon attention sur le miroir, rien n'a changé.

Un physique qui n'importe plus. Une présence spirituelle plus forte que tout, plus imposante que n'importe quoi d'autre.

Un mental inébranlable qui compte plus que le reste.

Des idéaux, des valeurs.

J'ai l'impression de voir mon monde parfait. Ce miroir me montre ce que j'ai toujours voulu voir. Il a mis le doigt sur ce que moi-même je n'ai jamais réussi à voir et me propose une solution toute faite – un univers dans lequel je pourrais vivre sereinement. Un monde dans lequel rien d'autre ne compte que notre nature profonde, dans lequel le corps est dissout, dans lequel les barrières matérielles qui nous tiennent au sol ont disparu.

Je ne sais pas combien de temps je reste là, à observer cet Ariel inaccessible. Il ne fait rien de particulier mais l'aura qu'il dégage m'empêche de détourner les yeux. Je me suis assis, à un moment, pour mieux profiter de ce que je vois. La douleur de mes jambes cède au froid du dallage, mais je n'y fais pas attention.

Rien d'autre ne compte que ce reflet si flou et si net tout à la fois. Rien d'autre n'a autant d'importance. Je ne me souviens pas d'avoir un jour été aussi en paix avec moi-même.

Je mets un moment à me rendre compte que l'atmosphère dans la pièce a changé. Un petit quelque chose dans l'air, ou peut-être dans le silence. Peut-être n'est-il plus aussi total que lorsque je suis arrivé. Par l'unique fenêtre de cette salle, je vois poindre à l'aube du jour les premiers rayons du soleil. C'est l'unique indicateur du temps qui a passé.

Je suis là depuis presque sept heures.

Je détache mon regard du miroir à regret. Derrière moi, le professeur Dumbledore m'observe. Je ne suis pas vraiment surpris ; le directeur de Poudlard est si mystérieux que ses actions, même si elles se révèlent parfois étonnantes, semblent très naturelles. Ses yeux survolent les lunettes en demi-lune et me percent de part en part. Je n'aime pas vraiment me retrouver seul avec lui.

J'essaie de l'ignorer. Après tout, j'ai le droit d'être ici. C'est le matin, et il aurait été possible qu'un devoir en retard me mène à la Bibliothèque très tôt. N'importe qui aurait pu être à ma place. Mais le regard brûlant du professeur me dérange et j'ai l'impression d'avoir fait une bêtise.

Je me lève et me détourne complètement. Mes muscles endoloris protestent, pourtant je les ignore. À présent, c'est le miroir qui me chauffe le dos. Il m'appelle. Je le sens. Mais avant de me retourner, je dois faire partir le professeur Dumbledore.

— Professeur, je fais. Que faites-vous ici ?

— Savez-vous ce que représente ce miroir, Mr Melwing ?

Je ne m'attendais pas à recevoir de réponse de sa part. Mais sa question me prend au dépourvu ; en sept heures, je n'ai pas réfléchi à la nature de cet objet. Peut-être parce qu'elle est évidente – en tout cas, l'une de ses facettes est évidente.

— Il est magique, dis-je. Et... il ne montre pas la réalité.

Dumbledore hoche la tête. Je sens qu'il m'invite à continuer. Je peux trouver seul ; m'en dire plus sans me donner l'occasion d'y réfléchir serait du gâchis.

— Peut-être qu'il montre une réalité alternative, je suggère.

— Quel genre de réalité alternative ?

— Une réalité idéale.

Je me décale un peu. À présent, le miroir et le professeur Dumbledore sont dans mon champ de vision. Je peux continuer à me perdre dans l'un tout en jaugeant l'autre. Dans la glace, l'autre Ariel me regarde – son expression est neutre, indéchiffrable, mais elle m'incite à la contemplation.

Un toussotement détourne mon attention. Dumbledore attend que je continue. Je me souviens de la foule indistincte qui entoure l'autre Ariel.

— Peut-être que ce miroir dévoile un monde idéal. Le monde qui devrait m'entourer, ou le monde qui vit dans ma tête.

— Pourquoi ce monde en particulier devrait-il vous entourer ? Pourquoi pas un autre ?

— Parce que c'est celui dans lequel je me sentirais le mieux. C'est celui dans lequel ma place serait gravée dans le marbre mais qui pourrait changer au fur et à mesure que je change, dans lequel je pourrais évoluer avec sérénité, celui qui me correspondrait tout à fait. C'est le monde que je me construirais si je pouvais le faire.

Dumbledore hoche la tête. Un silence s'étire, lourd et tendu. Peut-être attend-il que je poursuive sur ma lancée – mais je n'ai plus d'idée. Je suis arrivé au bout de ma réflexion. Maintenant, je veux que le professeur parte. Je veux me replonger dans cet abîme délicieux, sans plus de considération pour l'échange que je viens d'avoir avec le directeur.

Mais il n'est pas de cet avis. Il est encore là, me fixe de ses yeux sans fond et me juge de son air sévère. Il attend que je recentre mon attention sur lui pour continuer :

— Ce miroir, Mr Melwing, le miroir du Risèd, montre à son observateur ce qu'il désire le plus au monde. Dans votre cas, c'est un univers conçu sur mesure pour que vous vous y sentiez bien. Pour d'autres personnes, ça peut être le succès, la gloire, l'argent, l'amour. Ce qu'on y voit dépend de la personnalité profonde de chacun.

Je hoche la tête. Compte tenu de l'image que j'y vois, son explication me semble cohérente.

— Vous devez savoir que cette vision n'est pas la réalité. Elle est merveilleuse, je sais, mais elle n'est qu'un mirage au milieu du monde réel. Elle est dangereuse. Elle vous détourne de votre vie et de ce qui compte pour vous.

— Mais professeur, je tente, surtout parce que je souhaite pouvoir continuer ma passive expérience introspective, comment un simple reflet pourrait-il être dangereux ?

— Combien de temps êtes-vous resté en face du miroir du Risèd ?

Sept heures. Je l'ai déjà compté. Mais je préfère le taire car cette information donnerait raison au professeur Dumbledore. Il est plus confortable de l'ignorer.

— De tout temps, des sorciers extrêmement puissants se sont perdus dans la sinuosité des visions du miroir. Des sorciers intelligents, sensés et parfois même avertis des dangers de cet objet. Ils sont devenus fous à force de voir des choses qu'ils n'auront peut-être jamais.

Je baisse la tête. Ses arguments sont difficilement révocables. Imparables. Je me mets face au professeur, déterminé à ne plus avoir le miroir dans mon champ de vision. Dans mes rétines sont encore imprimées les images de ce rêve éveillé.

— Vous avez la chance de voir quelque chose que vous pourriez mettre en place, reprend le directeur. Cet univers idéal, il ne tient qu'à vous de le créer. De le façonner à votre image. Grâce aux amis que vous vous choisissez, aux combats que vous vous trouvez, aux priorités que vous vous mettez.

Dumbledore se tait, mais je sais ce qu'il aurait pu ajouter : « Des centaines de sorciers verraient quelque chose d'irréalisable ; vous, cette vision, vous l'avez à portée de main. Travaillez-y et devenez heureux. Soyez la meilleure version de vous-même et vous aurez la meilleure version de votre univers. Meilleure encore, peut-être, que ce que vous fait miroiter ce reflet. »

Son silence est évocateur.

Je souris. Pour la première fois depuis qu'il a interrompu ma solitaire observation, je suis heureux qu'il l'ait fait. Même si c'est dur à admettre, je sais que si je n'y prends pas garde, je pourrais faire partie de ces sorciers égarés dans cette vision de la perfection.

— Le miroir du Risèd va être mis en sûreté, annonce Dumbledore. Afin que ni vous ni d'autres élèves ne puissiez le retrouver et vous y noyer à nouveau. Maintenant, je vous suggère de retourner à votre dortoir et de profiter des quelques minutes de sommeil qu'il vous reste avant d'entamer votre journée de cours.

Ses yeux pétillent de malice. Je ne sais pas si je dois m'étonner ou pas de l'absence de sanction ; après tout, j'ai passé la nuit en dehors de la Salle Commune des Serdaigle. Mais son sourire barbu me fait comprendre que cela restera un secret entre lui et moi.

Sous son regard inquisiteur, je me lève et frotte ma robe de sorcier. Mes yeux brûlent d'avoir été privés de leur nuit de sommeil. Je tombe de fatigue – je m'en rends compte seulement. En mon for intérieur, je suis convaincu que Dumbledore sait que je vais passer ma journée à m'assoupir sur mes cours.

— Merci, professeur, dis-je en inclinant la tête. Pour vos conseils... et pour le reste.

— Bonne journée, Mr Melwing.

Je cligne les yeux et en une seconde, le professeur a disparu. Quand je tourne les yeux vers le miroir du Riséd, son emplacement est vide. Autour de moi ne demeurent que les objets antiques et les toiles d'araignée.

Dumbledore me l'a dit : il ne s'agit que d'un mirage.
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