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La face cachée - Jun et Johann- Le 28 Septembre 1995

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Sam 4 Avr 2020 - 5:08
La face cachée
L'incident dans la salle commune n'est pas passé au travers des mailles du filet...

- Vous devriez avoir honte Miss Fa. Que penserait votre mère si je lui faisais part de ce comportement inadmissible de votre part.

Je regarde le sol du bureau du professeur Rogue, debout, devant le bureau du directeur de Serpentard. Je ne veux pas croiser son regard noir accentué par le ton glaçant de ses reproches et de ses menaces.

- Je ne tolérerai qu'un tel comportement souille encore le blason de notre prestigieuse maison comme le savait particulièrement bien faire votre frère. Bien que dans son cas, on ne pouvait que reconnaître un certain potentiel dans l'art subtile de l'alchimie...Ce qui est bien loin de votre pathétique porté...

Sans aucune pitié, il incise au scalpel la chaire de mon cœur pour y enfoncer les doigts. Ca fait si mal...Mais je ne veux pas pleurer. Il faut attendre. Je peu encaisser encore un peu, je dois encaisser encore un peu. C'est bientôt fini.

- Je serais clément cette fois, en espérant que cette retenue et cette leçon vous aura servit d'avertissement pour vos prochaine récidives... Dehors maintenant.

J'ai fait volte-face immédiatement et en oubliant de le saluer, je me suis précipité à l'extérieur de son bureau. Mes larmes n'ont pas attendu que je prenne les jambes à mon cou pour s'échapper de mes yeux. Mes jambes se sont mises à trembler, me demandant expressément de m'arrêter également. S'en rajoutait a ça, l'idée terrifiante que quelqu'un me croise dans cet état. Il n'y avait personne, et j'ai fondu en larmes devant le bureau du directeur.

J'avais l'impression de sortir d'une altercation avec ma propre mère. Le professeur Rogue me terrifiait de la même façon qu'elle. Il incarne tout ce que je suis en train de tenter de fuir, et il me domine une autorité légitime. Typiquement le genre de personne que je suis incapable de surmonter. Les seules personnes que je serais incapable de toucher. Le choc psychologique de regarder face à face la personnification de mon impuissance est trop dure.

Peut-être que je pourrais avoir le pouvoir aussi de les dominer. Une forte partie de moi désire plus que tout au monde être la seule prédatrice de tous les êtres humains. Je n'ai pas encore le courage de me séparer de ce qui m'empêche de l'obtenir... Je veux encore y croire un peu en cette humanité, et cette partie de moi veut grandir aussi... Pourquoi tout doit être aussi difficile... ? Je ne suis qu'une petite fille... pourquoi je n'arrive pas à me contenter de souhaiter un poney... ?

Je me calme et sèche mes larmes avant que quelqu'un ne finisse vraiment par me tomber dessus. Il doit être l'heure du repas du soir...j'ai encore un peu de temps pour aller prendre l'air et finir de reprendre mes esprits.

À peine j'ai quitté le château, a peine je me sens déjà beaucoup mieux. Le temps devient de plus en plus frais. Un signe que l'hiver allait venir de très bonne heure cette année. On approche de notre anniversaire. J'adore ce moment alors c'est une nouvelle plutôt réjouissante. Tout ne va pas si mal...

J'adore ce coin, le ponton du lac noire et je ne dois pas franchement être la seule. À cette heure là, tout le monde est partis manger et je peu en profiter un peu pour moi seule. J'ai pris mes cheveux entre mes mains pour pouvoir m'asseoir sans leur laisser trainer par terre et les rabatte sur mes genoux. Je ne me suis pas mise sur le bord de l'extrémité, je suis plutôt encore proche de la végétation environnante. J'aime mieux pouvoir observer les formes de la forêt interdite. Je laisse battre un peu mes jambes dans le vide en regardant vers pour tenter d'estimer si, quand je grandirais, je serais capable de l'effleurer. Si je continue à sauter des repas tout le temps...Je devrai finir par laisser tomber l'idée. Cet endroit m'aide a me concentrer un peu plus sur des choses simple et les choses qui m'entoure. Ce monde est quand même si beau, n'y a t'il pas plus important que tout cela, dans la vie ? Est-ce vraiment comme ça que nous somme sensée exister ? J'adore penser que quoi que je puisse avoir l'ambition dans faire dans ma vie, cela ne sera rien comparer a l'échelle de ce que fait notre Monde seul. Je l'admire et je ne veux pas lui faire de mal. Je ne dois même pas penser à lui faire du mal...


"...Et encore une humaine à venir ici pour la mélancolie dérisoires de leurs intimes souffrances... "


Un frisson pique de ses mille aiguilles mon échine a ce moment précis. Un souvenir évident, une sensastion inoubliable marquant a jamais mon être même si je pensait l'avoir totalement oublié. Mon regard quitte mon reflet pour se redresser a la fois de stupeur, de terreur et piqué par l'envie de lui répondre...


"...Ou pas... ?"


Un silence alors de quelques secondes de notable. Il ne bouge plus, et moi non plus. Cela n'a durée que très peu de temps avant qu'il ne se mette a se mouvoir en ma direction avec une grande prudence.


"...Je sais que tu m'entend, la petite humaine..."


Un ton a la fois joueur, a la fois dans un léger doute, mais affirmant tout de même son intime conviction.


"... Allez, je vais te mordre si tu ne m'entends pas, tu le sais ça... ?"


"...S'il vous plaît, je ne veux pas vous répondre... "


Il se alors stop net. Il avait gagné cette partie et je n'ai pas si résister... Je regarde rapidement de gauche a droite, alors qu'il se met a entamer la conversation.


"...Ah non ? Et pourquoi ça ?"


Oh non...Mais non ! Je ne veux pas lui répondre et il me pose cette question ! Bon, je vais faire court !


"Parce que c'est mal !"



Il s'approche encore un peu, mais commence a passer de mon dos, a ma droite. Peut-être qu'il veut que je comprenne qu'il ne me veut pas physiquement du mal.


"Mal ? Les humains ont peur des serpents ou quelque chose comme ça ?"

"...Quelque chose comme ça, oui".

"...Et parce que... ?"


Ca commence très sérieusement à m'agacer et je me suis tourné vers lui pour lui lancer un regard traduisant ce sentiment a son égard. C'est un serpent étrangement..Noire ! Son apparence m'a tout de suite surprise. Il n'est pas bien grand mais assez dissuasif... Je n'y connais rien du tout en serpent, mais je n'aurais jamais imaginé un aussi noire. Il n'y a aucun motif sur sa peau si ce n'est le dessin de petites écailles. J'était certaine que les serpents prenait généralement les couleurs de leurs environnement. Je dois avouer qu'il est particulièrement séduisant celui-là...


"... Mais tu ne sembles pas avoir peur de moi toi, pourtant."


En a-t-il conclu en traduisant une autre vérité sans rapport au sujet de sa précédente question.


"Oui parce que figurer vous que je me sens un peu moins faible qu'un petit serpent figurez-vous et que je pense m'en sortir largement s'il venait à m'attaquer, ou devenir encore plus embarrassant qu'il ne l'est déjà !"


Séduisant, mais pas assez pour me faire perdre la tête. Je ne veux pas d'une discussion avec lui. Je ne dois pas écouter les serpents, c'est ce que Jin m'a dit. La seule conversation que j'ai eue avec l'un d'entre eux a bien failli me conduire à une noyade volontaire !

J'ai d'un seul coup eu un sursaut quand mes oreilles m'ont alerté d'un bruit un peu plus loin, mais très proche de nous. Non...J'avais sûrement parlé beaucoup trop fort et ..j'ai parlé un moment. Bon, je fait un silence net et je tente de faire comme si de rien n'était en ignorant le serpent en espérant qu'il comprenne que s'il reste là, il va me griller.

Je ne l'entendait pas bouger de sa place, mais par contre, ce qu'il me siffla après m'avait littéralement glacé le sang.


"Oooooh... Un humain adulte. On dirait bien que je vais finalement comprendre pourquoi me répondre, c'est mal..."


... Et il veut me griller. Je suis morte, c'est terminé. Je n'avais pas besoin de me torturer a se point là, puisque la finalité est déjà arrivée. Je vais mourir dignement par contre...

J'ai tenu ma position et continuer de faire comme si tout était absolument normal. Je profite du grand air et il n'y a PAS de serpent. Tant que je ne VOIS PAS qu'il y a un serpent, il n'y a PAS de serpent. Ce qu'il a entendu ? Oh, probablement le vent et l'ambiance morbide générale de l'école qui lui joue des tour. Parfait. Je suis prête.



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Lun 6 Avr 2020 - 10:25
La Face CachéeIt is obvious that the fear of the unknown eats away at every human being. It is not necessarily visible, but every man, every woman hates the unknown. We prepare everything, consciously or not and the unexpected, we undergo it.
Jeudi 28 Septembre 1995,

Depuis la rentrée, depuis qu'il avait atteint son premier objectif, à savoir être professeur, Johann avait rapidement développé certaines manies. Des habitudes que l'homme ne possédait pas jusque-là, comme si la présence des adolescents dans le château l'avait forcé à changer très rapidement. Il avait conscience qu'il était, invisible aux yeux des autres, toujours le même. Néanmoins, il devait se rendre à l'évidence. Plus le temps passait dans les murs du château, plus il se retrouvait à surveiller les faits et gestes des étudiants. Il lui arrivait même, durant les repas, de vérifier la présence de certaines têtes, de certains élèves qu'il voulait, pour une raison ou une autre, garder sous surveillance. Ce soir-là, ce jeudi, son rituel ne fut pas différents. Ses yeux sombres voyagèrent de tables en tables, s'assurant de la présence des jeunes hommes et femmes qu'il s'était fait un point d'honneur à contrôler leurs faits et gestes. Chez les lions, il n'y avait aucune absence, ce qui le rassurait. Si vous le lui demandiez, nul doute que Kayser vous aurait affirmé qu'il s'agissait des pires. Trop téméraires, possédant le syndrome du héros, s'assurer qu'il n'arrivât rien à ces têtes brûlés n'était pas une partie de plaisir. Chez les Poufsouffle, aucune tête manquante et leurs camarades portant l'écusson bleu ne dérogeaient pas à la règle également. Puis les Serpentards.

Pour le magicozoologue, il était évident que c'étaient eux, les plus difficiles à chaperonner. Premièrement, les apprentis de Salazar avaient tous, plus ou moins, quelques démons tapis dans le fond de leurs esprits, parfois bien cachés, à cause de leur éducation, que ce fut par leur famille ou leurs camarades de maison. Il n'était donc pas rare d'en remarquer qui s'isolait, qui recherchait cette douce ennemie qu'était la solitude. Secondement, les vipères du château possédaient tous, plus ou moins, une fierté à la fois démesurée et mal placée. Un Serpentard n'offrait pas ses secrets, sauf si vous lui prouviez qu'il pourrait soit vous faire entièrement confiance, en d'autres termes réaliser un exploit, soit qu'il aurait un intérêt personnel à le faire. Bien sûr, l'objectif de se sentir mieux dans sa peau n'était pas, pour eux, une bonne raison. Comme il s'y était attendu, plusieurs têtes manquaient à son appel silencieux.

Bien sûr, comme à son habitude, il ne montra rien de son inquiétude. Il continua son repas comme si la réalisation lui faisait ni chaud, ni froid. Quand un de ces collègues lui parlait, il répliquait, le tout en esquivant habilement les questions d'Ombrage. Cette femme l'insupportait. Suite à cela, quand les desserts disparurent des tables, l'enseignant n'attendit pas pour se redresser et, passant au centre, non sans avoir salué ses confrères et consœurs, quitta la Grande Salle. Pour avoir été de ces élèves qui aimaient la solitude, l'ancien auror connaissait la majorité des cachettes. Ses pas le menèrent en premier lieu à la tour d'Astronomie, où il y découvrit une septième année en crise de panique à cause des ASPICs. Il l'accompagna jusqu'à l'infirmerie et la laissa aux bons soins de l'infirmière. La Salle sur Demande s'ouvrit sans problème, lui faisant comprendre que personne ne s'y cachait, ce qu'il préférait. Cette pièce, qui ne s'ouvrait que si elle était vide ou que la personne à l'intérieur l'acceptait, était une plaie. Il passa ainsi les dix minutes suivantes à arpenter les corridors de l'édifice, de long, en large et en travers, pour retrouver tous les serpents égarés dans leurs sombres songes, leurs offrant quelques paroles pour les calmer, les rassurer ou les envoyant vers certains de ces collègues, comme Severus.

Il ne lui restait plus que le parc. Les enclos, les serres et le lac noir étaient les points les plus visités et, par la force de l'habitude, il se dirigea en premier vers l'antre de Pomona. Personne. Il partit ensuite vérifier les enclos, et en profita pour caresser certains animaux, assez rapidement. Il reviendrait les voir plus tard. Ses pas le menèrent ensuite vers le lac et il ne put la louper. Fine silhouette trop maigre, ses cheveux longs lui donnant des airs d'esprit errant, Jun-Shin Fa était l'une des rares premières années à avoir attiré son attention. Si son regard ne possédait pas de maturité précoce, les démons qu'il parvenait à lire dans ses onyx l'avait marqués. Il était rare, pour une fillette de son âge, d'arriver à Poudlard avec un tel fardeau sur les épaules. Son nom. Son héritage était un poids énorme sur des épaules si frêle et il avait l'impression que la demoiselle risquait d'être écrasée sous ce poids horrible très vite, si elle ne recevait pas un peu d'aide. Une aide qu'il avait l'intention de lui fournir. Après tout, elle possédait un avantage certain sur d'autres élèves : elle était l'une de ses vipères.

Un détail, toutefois, l'empêcha de se rapprochait. Les sifflements suraigus, désagréables pour ses tympans, le fit plisser les yeux. L'Asiatique avait-elle conscience de ce qu'elle était ? Sans doute, oui. Question idiote. Sans faire de bruit, il chercha la raison de cette conversation en Fourchelang, jusqu'à remarquer un petit serpent. Les écailles noires, ne mesurant pas plus de cinquante-cinq à soixante centimètres à vue d’œil, l'homme reconnut l'espèce immédiatement. Ainsi donc, loin des regards indiscrets, la miss se faisait des amis parmi les reptiles. En tout cas, de dos, c'était l'impression que ça offrait. Jusqu'à ce qu'il décidât d'approcher. La réaction de la première année ne se fit pas prier. Figée, le regard vers l'avant, elle tenta de faire abstraction de la vipère. C'était peine perdue. C'était connu que les reptiles dans son genre était des êtres très curieux. Parfois un peu trop pour leur propre bien.

S'approchant avec des gestes assurés, mais contrôlés, l'homme s'accroupit vers le serpent, pour d'un geste habile, le prendre dans ses mains. Il le laissa passer sa langue sur sa peau, lui permettant ainsi de le sentir, avant de le relever vers son visage pour l'observer sous toutes les coutures. Pourquoi faire ceci ? Il définissait son âge, son sexe, pour permettre à la plus jeune de pouvoir lui trouver un nom. Les reptiles étaient très attachés aux Fourchelang. Elle pourrait s'en faire un ami, elle qui semblait si seule. Johann attendit quelques instants, pour qu'elle prît la pleine mesure de sa présence, avant de prendre la parole vers la jeune fille.

« Une vipère péliade, lui expliqua-t-il de sa voix particulière, grave et lente. Un mâle, adulte. »

Il lui laissa le temps de comprendre et d'assimiler les termes qu'il venait d'employer, puis reposa l'animal sur le sol avec des gestes doux, pour ne pas l'effrayer. Après quoi, il s'approcha du ponton et grimpa dessus, se plaçant au bord de celui-ci, non loin de Fa, son regard se perdant sur les montagnes alentours. D'un geste routinier, il sortit son paquet de cigarettes et en alluma une d'un claquement de doigt, aspirant le poison avec un contentement indiscernable.

« Seuls les descendants de Salazar Serpentard en personne possède ce don. »

Il marqua une pause. Sa façon de parler, particulière, savait captiver les foules. Ce n'était pas spécialement son intention, mais les habitudes avaient la vie dure. Il ne risqua aucun coup d’œil vers l'élève de son ancienne Maison. Elle pouvait très bien fuir, c'était son choix. Il ne la forcerait pas à rester. Toutefois, il possédait des connaissances qui pourraient l'intéresser. De fait, il serait plus intelligent de sa part d'écouter ce qu'il avait à lui dire. Et, pour Kayser, elle était solitaire, triste, en colère, mais elle n'était pas idiote.

« Pensez-vous que le Seigneur des Ténèbres, qui se revendique comme tel, soit le seul ? »

Nouvelle pause. Avec un geste serein, tenant le tube avec son pouce et son majeur, il l'amena à ses lèvres pour tirer une nouvelle bouffée, avant de laisser les volutes de fumée s'échapper par ses narines et entre ses lèvres.

« Vous possédez son sang, miss. Alors, par pitié, redressez la tête avec fierté. »

Une bonne fierté. Pas celle mal placée que tous les adolescents possédaient. Elle avait la possibilité de faire valoir sa place hiérarchique chez les verts. Bien sûr, il ne pouvait pas le lui dire ainsi. Qui sait, peut-être qu'elle le comprendrait d'elle-même, petit à petit ?

« Je ne vous demande pas d'en parler ouvertement, mais vous ne devriez pas en avoir honte. »

Avoir honte de posséder un don rêvait par une grande partie des sang-purs du pays ? Ce serait sot, mais ce n'était qu'une enfant après tout. Une enfant qui avait besoin d'un repère. D'un guide. Peut-être que le magicozoologue était voué à le devenir ?
:copyright:️️️ 2981 12289 0
Johann A. Kayser
Admin acerbe
Johann A. Kayser

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Un amour brisé après un charme

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Mar 7 Avr 2020 - 3:09
La face cachée
Un mois à peine, et le secret est déjà tombé. Pourquoi je lui ai répondu...J'aurais peut-être préféré qu'il me morde. Je n'ai rien vu et je garde mon regard sur la forêt interdite alors que ses pas s'approchent. J'ai bien senti qu'il était là, mais je repousser la confrontation jusqu'au dernier moment.
Le serpent n'a pas bougé, et il continue pourtant de siffler à mes oreilles.


«  Mh, il n'a pas peur de moi non plus. Est-ce que tu es une menteuse petite-fille ? »



J'entend son sifflement s'éloigner, il bouge. Je ressens ce frisson a chacun de ses sifflements et devant quelqu'un ça semble être encore plus fort. Je n'ai jamais eu autant envie que mon cœur s'arrête de battre d'un coup. Je ne veux plus l'entendre ni ressentir cette connexion en public comme ça.



«  Celui-là m'invite, il est habitué, mais lui, il n'entend pas, pas comme toi...Étrange. »



Il semble continuer de grimper le long de son corps, prendre quelques instant de silence avant de poursuivre sa propre analyse.




«  Je ne ressens pas de peur, pas de mauvaise attention non plus, petite-fille. »



Il ment. Je ne dois pas l'écouter sinon je briserai ma promesse. Je ne veux pas perdre cette dernière connexion qui me rattache a Jin. Si je ne respecte pas ses derniers consigne... Qu'est-ce que va me rester maintenant de lui ? Que des souvenirs enfermés dans des boites en fer verouillé ? Pourquoi ne veux-t-il pas se taire et me laisser tranquile. Pourquoi moi-même, je suis toujours tenté de lui répondre, alors que je ne le veux pas ?

- Une vipère péliade, Un mâle, adulte.



«  Oooh...Et il veut t'apprendre des choses, petite-fille. C'est bien pour une petite curieuse, non ? »



C'est la voix du professeur Kayser que j'ai immédiatement reconnue. Le seul professeur qui a réussit jusque-là à captiver mon intérêt. Certes, je ne touche toujours pas à la magie durant son cours, mais pouvoir admirer et apprendre sur le terrain, d'une certaine façon. Je ne m'attendais pas vraiment à des premiers mots comme ceux-là, aussi, je décide tout de même de tourner le visage vers lui. Le serpent est en train de grimper lentement le long de son bras, sans aucun geste précipité. Il semble méfiant, mais assez en confiance pour le moment. Peut-être que ses intentions était tout autre au final. C'est ce que la vipère souhaite que je comprenne aussi...Il ne semble pas me mentir, mais je dois rester effroyablement prudente...

-...Bonsoir Professeur.


J'ai totalement décidé d'ignorer ses premières paroles, mais pas sa présence, car cela ne servait pas à grand chose. J'ai très bien compris qu'il a entendu notre conversation. Mais lui par contre, ne me laisse pas vraiment avoir l'opportunité à parler totalement d'autre chose qu'il rentre immédiatement dans le vif du sujet.

- Seuls les descendants de Salazar Serpentard en personne possèdent ce don.  

Oui, c'est ce que j'ai appris, il n'y a pas si longtemps. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il ne compte pas vraiment me dresser sur un bucher. A moins que cela soit une méthode pour que je baisse ma garde.



«  Salazar Serpentard ? Le « don » C'est le fait que tu sache me comprendre et me parler... »



Arrivé à son épaule, la vipère pose à nouveau ses yeux sur moi. Cette question m'est adressé encore une fois ainsi que ses propres conclusions en cherchant si il avait ou non raison.. Je veux qu'il se taise par pitié. Ses sifflements, ont chaque fois qu'il raisonne dans mes oreilles me glace le sang, et c'est encore pire en ce moment... Pourquoi est-ce qu'on ne me laisse pas tranquille ? Je voulais juste me calmer de toute cette histoire...

Je ne lui adresse aucun regard et je garde toujours le silence sans quitter le professeur des yeux.

- Pensez-vous que le Seigneur des Ténèbres, qui se revendique comme tel, soit le seul ?  

- ...Le seigneur des ténèbres, Salazard Serpentard et Herpo l'infâme possède tous une capacité héréditaire qu'est le Fourchelang. Ce dernier a même créer le premier basilic de l'histoire, une créature qui, comme le veut la légende, serait enfermé dans une salle de l'école par Salazard lui-même ayant pour but de tuer tous les sang-impur. Je sais aussi que c'est plus ou moins l'un des objectif du Seigneur des ténèbres...Je ne suis pas vraiment impatiente de voir de quoi le prochain "hérité" va s'inspirer pour poser sa pierre a l'édifice.

Il essait de me charmer. Je le sais. Il tente de me séduire pour que je parle, c'est une évidence même. Il essait de me faire croire que ce n'est pas si grave, je le sais...Je dois rester silencieuse. Jusqu'au bout. À défaut de lui répondre, le serpent tentait de m'observer pour tenter de comprendre la situation. Je devais répondre quelque chose de concret sur tous ses sorciers Fourchelang qui ont marqué l'histoire d'une façon ou d'une autre. Je ne m'inclus pas dedans volontairement.



«  Sang-impur.. ? C'est pas vraiment amical comme terme. »



Mais qu'il se taise, pour l'amour de tout ce qui existe, qu'il se taise ! Le professeur Kayser sait qu'il me parle, il sait que je l'entends ! Il semble, en plus d'être effectivement beaucoup trop curieux, totalement s'amuser de ce qu'il entend. Une preuve qu'il ne prend pas du tout ma situation au sérieux.

- Vous possédez son sang, miss. Alors, par pitié, redressez la tête avec fierté. Je ne vous demande pas d'en parler ouvertement, mais vous ne devriez pas en avoir honte.

Je ne savais plus d'un coup de quoi je devais avoir honte. Le professeur n'a pas été le seul à me dire quelque chose comme ça. Jin semblait fière de moi quand il en est venu à cette conclusion, mais il m'a dit que le monde ne serait pas de son avis.

Je suis totalement perdue, et il est problème que mon regard soit en ce moment dans une détresse flagrante. Qu'est-ce que je devais faire maintenant ? Prendre la parole ? Ne rien dire ? M'en tenir au déni alors que je le prendrais pour un imbécile ouvertement ?

Le serpent détourne son regard de moi et approche d'avantage très lentement sa tête très proche du visage du professeur.


«  ...Ooooh, non tu ne comprend pas. Ce n'est pas de la Honte, c'est de la Peur. La Peur de finir comme eux. Je le sais, maintenant. »


Viens-il siffler contre la joue de Monsieur Kayser. Il sait qu'il ne le comprend pas, mais c'est à moi, toujours qu'il s'adresse. Il se met clairement du côté du professeur en tentant de capter tout autant mon attention sur le poids de ce don.

Je me sens particulièrement étrange en compagnie de ce reptile. Ses intuitions tombent très juste et il ne tente pas de me convaincre d'autre chose. Est-ce que...ma première rencontre avec ce serpent qui a bien finis se solder par le cadavre d'une enfant noyée aveugle mon jugement ?

Le professeur Kayser en semble en parler avec une certaine ouverture d'esprit, mais je pense que si il était dans ma situation, il saurais que c'est quelque chose de plus facile a dire qu'a faire....et ce foutu serpent qui semblait sentir la situation a défaut de la comprendre...Qu'est-ce que je suis sensé faire ? J'ai baisser mon regard vers le bois du ponton en continuant de rester dans un mutisme temporaire à ne plus savoir quelle décision prendre.

- C'est une façon détournée de me dire que j'ai déjà perdu de toute façon ? Quoi que je puisse en penser, c'est dans mon sang et quitte a devoir faire avec, autant que je l'assume, c'est ça ?



«  Oui. Tout ca est ridicule, petite humaine. Tu finiras comme eux, que si tu le veux. Mais tu n'aurais pas peur si tu ne le voulais pas juste un petit peu... »


Je n'ai pas réussi à ne pas le regarder suite à ses dernières paroles. J'ai froncé ses sourcils en sa direction... Avant de le détendre, et de le détourner vers la forêt, faisait aussi disparaître le professeur de mon champ de vision. Ca aussi...Il avait raison. Je ne suis pas vraiment la meilleure amie du genre humain et voir le cadavre de certains ne me dérangerait pas vraiment...En être la responsable non plus. Mais je suis humaine aussi et je veux continuer de tenter de vivre parmi eux, au moins le temps de le retrouver. Je n'en veux pas de ce don, et encore moins de cet héritage. Qu'importe ce que Jin et le professeur Kayser peu dire, ce don ne m'apportera que des ennuis avec cet objectif. Je sais qu'ils sont tous stupides et qu'il ne comprendrait pas, que je ne veux pas finir comme ça. Mais si je continue de vivre avec eux, je les laisse continuer de me faire du mal et je les aide à me pousser dans la tentation.


«  ...Tu veux un câlin ou quelque chose comme ça, petite-fille ?»Siffle-t-il non sans une certaine moquerie. Il n'est pas sérieux.



Mais s'il vous plaît...Tuez-moi. Les sarcasme et les commentaires de ce serpent vont finir par me pousser à la faute...


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Dim 12 Avr 2020 - 0:14
La Face CachéeIt is obvious that the fear of the unknown eats away at every human being. It is not necessarily visible, but every man, every woman hates the unknown. We prepare everything, consciously or not and the unexpected, we undergo it.Johann manipulait le serpent avec des gestes précis, sans crainte. Il s'était déjà retrouvé face à des créatures bien plus dangereuses par le passé, comme des dragons pour ne citer qu'elles. Bien que venimeux, avec les bons gestes, la créature devenait totalement inoffensive, d'autant que la présence d'un Fourchelang avait tendance à canaliser la frayeur qu'un serpent pouvait posséder pour l'être humain. La surprise laissait place à la curiosité et sa surdité habituelle se transformait en une écoute approfondie.  

S'il ne se trompait pas, n'étant pas un spécialiste des reptiles moldus, l'espèce était la plus répandue à travers l'Europe. Il n'était pas rare d'en découvrir un peu partout, ce qui expliquait facilement sa présence dans le parc du château. Bien sûr, la jeune fille installée sur le ponton était sans doute une raison supplémentaire à son approche. Enfin, ceci n'était qu'une supposition. S'il savait certaines caractéristiques propres à la langue des serpents par des recherches approfondies durant ses études à travers le globe, il n'en restait pas moins ignorant quant à la psychologie particulière de ces reptiles. Il les savait bien plus intelligents que les hommes avaient tendance à le croire, mais ça s'arrêtait-là. Après tout, il n'avait pas la chance de posséder la même capacité que la brune. Un pouvoir qu'il ne lui enviait pas.

Il était évident pour les sorciers que les siffleurs étaient tous, plus ou moins, destinés à devenir des mages noires. C'était d'une absurdité irritante, mais il était toujours complexe de faire comprendre à une majorité leur erreur. Ils avaient tendance à comprendre les faits de travers, ne retenaient que ce qui les intéressaient, mais ça avait parfois un avantage certain. Comme c'était le cas avec ce don, bien qu'il n'avait pas, dans l'immédiat, l'intention de le lui dire de vive voix. Il préférait qu'elle le comprît d'elle-même. Ce fut dans cette optique, après ses explications sur l'espèce et le sexe de l'individu rampant et les salutations d'usages qu'il lui rendit, qu'il reprit la parole. Ce n'était pas utile de faire durer le suspens sur la probabilité qu'il eut découvert son secret.

« Seuls les descendants de Salazar Serpentard en personne possèdent ce don. »

C'était une information qu'elle devait déjà connaître, qu'elle avait certainement lu dans l'un des ouvrages poussiéreux, oubliés, de la bibliothèque du château, mais mieux valait s'assurer qu'elle fût au courant. Il marqua une pause, laissant l'enfant intégrer ses paroles et en profita pour reposer l'animal avec certaines précautions, pour éviter une morsure par instinct de la bête.

Après s'être redressé, il grimpa à son tour sur le ponton et se plaça au bord, son regard se perdant sur les sommets alentours, puis les étendues bleuâtre du lac. D'un mouvement devenu quotidien, il retira le paquet de tubes de la poche de son veston. D'un claquement de doigt, il s'empoisonna.

« Pensez-vous que le Seigneur des Ténèbres, qui se revendique comme tel, soit le seul ? »

Suite à sa question, il finit par abandonner son observation du paysage pour baisser ses iris en direction du reptile qui l'avait suivi. Ce dernier, agile, grimpait le long de son corps en s'entortillant pour finalement se reposer autour de son cou, sa tête sur son épaule. Le professeur en conclut deux possibilités. La première était que l'animal s'était pris d'affection pour lui. C'était possible, mais peu probable. La seconde, qui lui paraissait bien plus réaliste, était qu'il cherchait par tous les moyens à attirer l'attention de la Serpentard. Les sifflements qu'il entendait, sentant le corps froid de l'animal bouger, laissaient bien peu de doutes. Quand l'Asiatique reprit la parole, il reposa son attention sur sa silhouette fantomatique.

« ... Le seigneur des ténèbres, Salazar Serpentard et Herpo l'infâme possède tous une capacité héréditaire qu'est le Fourchelang. Ce dernier a même créé le premier basilic de l'histoire, une créature qui, comme le veut la légende, serait enfermée dans une salle de l'école par Salazar lui-même ayant pour but de tuer tous les sang-impur. Je sais aussi que c'est plus ou moins l'un des objectifs du Seigneur des ténèbres... Je ne suis pas vraiment impatiente de voir de quoi le prochain "hérité" va s'inspirer pour poser sa pierre à l'édifice. »

Cette enfant avait un débit de parole impressionnant, mais surtout, une assez bonne répartie et une maîtrise assez intéressante de l'ironie. Il y avait encore quelques faiblesses dans son discours, mais elle avait onze ans, il ne pouvait pas s'attendre à mieux à cet âge. Néanmoins, avec le bon enseignement, les bonnes méthodes d'apprentissage et si elle s'ouvrait à l'art subtil de la sociabilisation, elle pourrait devenir redoutable. Encore fallait-il que cela arrivât et il n'était pas dit qu'il fût en liberté suffisamment longtemps pour le voir.

Pour l'heure, il préférait se contenter de répondre à ses interrogations muettes. Tout, dans sa posture et dans ses paroles, trahissait la peur latente qu'elle ressentait vis-à-vis de sa capacité. Il fallait qu'elle comprît que ce don ou cette malédiction, dépendant de l'approche qu'on avait, pouvait être une force comme une faiblesse. C'était à elle de définir ce qu'elle voudrait qu'il fût.

Ce n'était pas comme les empathes et les métamorphomages qui subissaient leur don à la naissance et parvenaient lentement à le maîtriser, sans pouvoir en faire réellement usage à chaque instant. Ce n'était pas comme les voyants qui finissaient, pour une majorité, par devenir des personnes solitaires, des marginaux incompris, souvent fous à cause des horreurs qu'ils voyaient.

Non. Il s'agissait d'une capacité innée et instinctivement contrôlée. Elle pouvait être pratique comme effrayer. Elle pouvait être une raison pour être persécuté ou offrir une légitimité que même le sang sorcier le plus pur n'offrait pas devant les bons individus. Une connaissance qu'elle se devait de posséder.

« Le basilic est mort, dit-il en préambule, préférant faire point par point. Et contrairement à la croyance populaire, si cette créature peut effectivement être une arme de destruction massive... »

Il marqua une légère pause, tirant une inspiration embrumée, pour la recracher vers le ciel en rejetant sa tête vers l'arrière.

« Elle peut aussi être une protection extrêmement dissuasive à tout attaque, surtout à une époque où les sorciers commençaient à peine à se rassembler dans un même lieu. »

Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, la vie est faite de nuances de gris. D'un mouvement tranquille, il passa ses doigts, de sa main libre, sur les écailles de la bête qui avait maintenant élu domicile sur son épaule. Il y était habitué, même s'il devait avouer que c'était la première fois qu'un serpent y grimpait de son plein gré. Il ne trouvait pas ça désagréable, comme il savait pertinemment que ça ne durerait pas éternellement. Il appréciait le contact avec la faune et savait se délecter des moments si uniques qu'elle parvenait à lui offrir.

« Salazar Serpentard était l'un des fondateurs, souffla-t-il en laissant un rictus amusé étirer ses lèvres. Il était le fondateur de la Maison dans laquelle vous faites vos études et dans laquelle j'ai réalisé les miennes. »

Une nouvelle pause. Un suspens pouvant être jugé inutile, mais qui forçait l'interlocuteur à rester attentif à ses propos.

« Vous possédez son sang, miss. Alors, par pitié, redressez la tête avec fierté. »

Toutes les interrogations ne trouvaient pas une réponse dans ce qu'il venait d'affirmer. Du moins, pas si la personne ne savait pas lire à travers ses mots. Les termes employés étaient choisis avec une finesse implacable. Il était d'avis que s'il devait lui offrir certaines connaissances, elle devait aussi apprendre à faire fonctionner correctement son intelligence. Si elle avait su atterrir dans la fosse aux serpents, c'était qu'elle possédait, bien qu'encore cachées, les capacités pour y résider. Et il ne parlait pas de celle qu'elle avait acquis à la naissance. Cette dernière n'avait aucune influence sur le Choixpeau.

« Je ne vous demande pas d'en parler ouvertement, mais vous ne devriez pas en avoir honte. »

C'était pour lui une évidence. L'avouer à la face du monde serait synonyme de placer une cible sur son front. Les adolescents étaient foncièrement méchants entre eux, tout comme certains adultes, comme l'être humain en général. Il avait eu l'occasion de l'observer de nombreuses fois durant sa vie. S'il n'avait que trente-cinq ans, les nombreuses expériences qu'il avait eues l'occasion de vivre lui permettaient de l'affirmer sans le moindre doute. Bien sûr, il y avait d'autres possibilités. D'autres utilités. Si l'humain pouvait être mauvais, il ne l'était pas foncièrement. Tout dépendait de l'habitat, de la psychologie et des choix qu'il faisait, qui aurait fatalement des conséquences sur son futur.

Le reptile, toujours installé sur son épaule, tourna la tête dans sa direction et siffla, comme s'il cherchait à lui adresser certains mots. Johann, sans spécialement l'ignorer, préféra détailler la réaction de la fillette. Sourcils froncés, elle avait tourné son visage vers eux, ses yeux transperçant le serpent avec une forme de panique que le criminel ne pouvait pas pleinement saisir. Pas dans l'immédiat. Jusqu'à ce que, après s'être détournée, elle le questionna.

« C'est une façon détournée de me dire que j'ai déjà perdu de toute façon ? Quoi que je puisse en penser, c'est dans mon sang et quitte a devoir faire avec, autant que je l'assume, c'est ça ? »

Perdre. Pessimiste. Ce n'était pas une tendance si rare pour une adolescente, mais cela se retrouvait généralement plus tard, à un âge plus avancé, à cause des cercles sociales et de la pression qu'ils faisaient ressentir. Johann n'était pas idiot. Il connaissait le nom Fa. Il connaissait les rumeurs. C'était un homme qui avait passé une partie de sa vie dans un monde sans scrupule, sans pitié, où chaque information valait son pesant de galions. Il fallait qu'il lui fît savoir que la tendance pouvait s'inverser, mais pour ça, la première marche à franchir serait la plus complexe. Il devait transformer sa peur, son défaitisme. Pour cela, il avait un exemple frappant et connu.

« Pensez-vous que Monsieur Potter ait perdu le jour où il a pu ouvrir la Chambre des Secrets et sauver une camarade d'une mort certaine ? »

Il arqua un sourcil dans la direction de l'enfant, l'ironie de son propos étant presque palpable dans l'air. Les faits d'arme du jeune héros étaient consignés dans son dossier scolaire. Comment Kayser aurait pu passer à côté ? La curiosité l'avait piqué au vif. Après tout, le jeune Harry allait être un de ses élèves. Un étudiant qui avait une tendance fâcheuse à ne pas respecter le règlement... C'était un fait. Toujours est-il que c'était pour faire le bien autour de lui. Il savait d'avance qu'il fermerait les yeux concernant les actions du jeune homme. Quand il fut certain d'avoir toute l'attention de la première année, il continua.

« Oui, Harry Potter est un Fourchelang, lui aussi. »

Il était évident que cette simple information ne suffirait pas. En réalité, il saisissait déjà, par ce simple échange, pourtant encore court, qu'il lui faudrait user et abuser de sa propre patience pour faire comprendre à l'enfant qu'elle était maître de son destin. Distraitement, terminant sa cigarette, il fit disparaître le mégot d'un evanesco parfaitement exécuté, informulé, avant de ranger sa baguette qu'il avait saisi par réflexe. C'était sans doute le moment de venir à une conclusion qu'elle allait devoir assimiler.

« Libre à vous de faire ce que vous voulez de votre don, miss. Par ailleurs, l'assumer n'est pas égal à le révéler. »

D'un mouvement contrôlé, ses doigts glissèrent une fois de plus sur les écailles du serpent. Il n'avait pas terminé, mais comme à l'accoutumé, il laissait des moments de silence entre ses phrases.

« Sachez ceci. Il s'agit toujours des minorités qui font le plus de bruit. C'est à cause d'elles que la majorité finit par consolider son avis sur des mensonges. »

En d'autres termes ? La majorité des siffleurs n'étaient pas mauvais. Il y en avait des exemples dans l'histoire, comme la fondatrice d'Ilvermorny, mais on se souvenait plus facilement du mal : c'était plus marquant pour l'esprit. De même, si la société avait tendance à rejeter les possesseurs de cette faculté, les forçant à la dissimuler du plus grand nombre, d'autres êtres plus rares les accueillaient à bras ouvert, les respectaient. Il fallait simplement savoir chercher, se trouver les bons alliés.

« Autre chose. Je vous invite fortement à utilisé le terme né-moldu. Il est déjà suffisamment rabaissant pour en rajouter. »

Le cynisme dans sa dernière tirade ne passait pas inaperçu.
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Johann A. Kayser
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Johann A. Kayser

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Un amour brisé après un charme

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Dim 19 Avr 2020 - 17:06
La face cachée

«  Arh...Cette odeur est trop répugnante. Qu'est-ce qu'il met dans sa bouche celui-là... ? »


Je regarde discrètement le serpent du coin de l'œil qui se met a quitter le corps du professeur Kayser, incommodé par l'odeur de sa cigarette. L'odeur de l'angoisse, du stress et du manque. Je connais bien cette odeur, même si celle-ci est différente de celle de mon père. Je me demande s'il y a une quelconque explication, une signification. Peut-être la source, la cause... Ou le moment.
Je n'aime pas cette odeur non plus, mais elle ne me dérange plus, j'ai pris l'habitude avec la « nouvelle » mauvaise manie de mon père. Mais lui, il ne l'est pas. C'est un professeur de l'école qui connaît maintenant la vérité.

Je n'ai pas tenu ma promesse, en plus d'être une mauvaise fille, je deviens une mauvaise petite-soeur...Et d'après le Professeur Rogue, je ne suis pas une très bonne élève non plus.

« Le basilic est mort, et contrairement à la croyance populaire, si cette créature peut effectivement être une arme de destruction massive... Elle peut aussi être une protection extrêmement dissuasive à tout attaque, surtout à une époque où les sorciers commençaient à peine à se rassembler dans un même lieu. »


Pauvre créature. Elle n'y était pour rien dans cette histoire. Elles n'ont pas les mêmes codes, pas la même notion de la vie, de la mort. C'est affreusement cruel, surtout de la part de quelqu'un qui pouvait communiquer avec lui. Le premier qui l'a enfermé ici...Pourquoi l'enfermer ? C'est affreusement cruel, surtout de la part de quelqu'un qui pouvais communiquer avec lui. Ceux qui l'on tuer ne mérite pas plus ma considération et mon approbation. Tuer est si facile que de trouver une autre solution, surtout quand la créature est différente, agressive et dangereuse. Elle n'a rien demandé, elle a juste été fidèle et a protéger une salle qui était pour moi encore qu'un mythe.

Je secoue ma tête en signe de désapprobation.

«  ...Et c'est triste. J'ai lu que le Basilic était très rare. Dangereuse ou non, c'est un crime. Il n'est pas venu de lui-même dans cette école pour tuer les élèves... Auquel cas, je me demande bien pourquoi elle n'a pas fermé ses portes depuis longtemps... »

J'ai marqué une pause en regardant mes pieds pendant que le serpent se fait son chemin jusqu'à moi en me fixant. Je ne le regarde pas, mais je sais qu'il m'observe.

«  ...Elle a vécu seule depuis le départ de son maître a continuer de faire ce qu'il lui a été demander de faire pendant si longtemps...Elle devait se sentir terriblement seule. »

J'aurais sûrement été horriblement effrayé par le basilic si moi-même, j'étais tombé sur cette créature. Est-ce qu'il aurais sentie lui aussi que j'étais capable de lui parler ? Est-ce qu'il m'aurais attaqué moi aussi ou est-ce qu'il se serait servi de mon aptitude pour briser sa solitude ?

« Pensez-vous que Monsieur Potter est perdu le jour où il a pu ouvrir la Chambre des Secrets et sauver une camarade d'une mort certaine ? »

Et...il y avais un coupable en plus à ce crime odieux ? J'ai tourné ma tête vers le professeur Kayser avec un air étonné, mais aussi fâché d'apprendre le nom du coupable, et la suite me rend sceptique.

« Oui, Harry Potter est un Fourchelang, lui aussi. »


«  Aussi. »... Qu'est-ce que Monsieur Potter n'a pas à son palmarès. Je me le demande sincèrement. Alors, si lui était aussi fourchelang, pourquoi a-t-il tué le Basilic au lieu de tenter de l'empêcher de tuer ses amies ? Pourquoi ne lui a-t-il pas tout simplement rendue sa liberté ? Une créature dangereuse de plus, ou de moins dans la forêt interdite...Quelle différence ?

"...Alors Harry est aussi un horrible personnage, s'il a vraiment fait ça. Ce n'est pas juste."


Que ca l'était, ou non en réalité, je m'en moque. Tuer des créatures pour leur différence ou parce que nous ne les comprenons pas, c'est exactement comme éradiquer les gens qui ne sont pas de son sang. C'était pire à mes yeux qu'on s'en prenne à la créature... Peut-être bien parce que je préfère les animaux aux humains et que mon jugement est fausser aussi pour les autres. En temps que professeur de soin aux créatures magique, peut-être qu'il comprendrait.

Le serpent reste silencieux alors qu'il commence, sans un mot, a monté sur moi. Je me suis misse a frissonner et avoir une peur illogique. Je n'ai pas peur des serpents... Mais de l'humain à côté de moi.


«  Tu sens quand même un peu meilleurs... »


Oui, bah oui, allons-y, grimpe moi dessus alors que je t'es clairement demandé d'être discret. Pourquoi est-ce qu'il voulait a tout pris rester là, qu'est ce que ça pouvait bien lui apporter ? Il n'a pas une souris a aller gober celui-là ?

« Sachez ceci. Il s'agit toujours des minorités qui font le plus de bruit. C'est à cause d'elles que la majorité finit par consolider son avis sur des mensonges. »


Je ne suis pas idiote, mais je sais surtout que nous ne somme pas nombreux a pouvoir communiqué au serpent. La majorité parmi la minorité n'est pas vraiment une chose de très rassurante. Ce n'était pas forcement un argument. J'ai relevé la tête et je l'ai tourné vers le professeur Kayser pour fixer son regard alors que le serpent continu son ascension.

« Autre chose. Je vous invite fortement à utiliser le terme né-moldu. Il est déjà suffisamment rabaissant pour en rajouter. »

Mes sourcils se froncent. Même si ce n'était que du cynisme, il était hors de question de passer pour quelqu'un de ce genre.

"Je suis fière du sang de moldu dans mes veines Professeur. Je ne suis pas ce genre de personne, et je suis très heureuse d'avoir eu la chance de ne pas être sang-pure. Ce sang est toxique et rend les gens fou, injuste et idiot. Il enfonce aussi dans la tête des autres un raisonnement faux et ignorant. Voilà ce que j'en pense."

J'ai lâché un autre soupire alors que le serpent s'est mis à ricaner. Bien que j'étais calme dans le ton de mes propos, je n'ai pas laissé la place à quelconque ouverture d'un débat sans fin. C'est ce que moi, je pense et je ne veux pas connaître les « bonnes raisons » qu'on des sorciers a traiter de la sorte des gens différents.

C'était un bien beau discours, mais lui aussi, sait très bien ce qu'il se trame avec les gens comme moi. Il s'approche, il me parle, tente même de me faire accepter la capacité endormie dans le sang des Lin que j'ai éveillé de ma vie.

"Et donc, ca veux dire que je ne vous fais pas peur, a vous ? Pourquoi vous me dites tout ça ?"

Je voulais voir son regard, lire le mensonge dans ses yeux, une envie de me retourner le cerveau, de me manipuler comme il le voulait par un secret que je ne tiens plus à révéler a nouveau. Certes, il était différent des autres, mais a quel point ? C'était facile pour lui de dire cela, mais si c'était a lui que c'était arrivé... Il ne tiendrait sûrement pas le même discours ouvert.

"Seul mon grand-frère le savait jusque-là, et si il m'a dit que je ne devais plus écouter les serpents, et encore moins en parler a qui que se soit, c'est qu'il y avait bien une raison..."

... Mais pourtant, il avait tout aussi l'air de penser comme lui. Il avait avoué la jalousie qu'il ressentait au moment ou il avait compris.

"...Même s'il semblait voir ça aussi comme une chance, comme vous."




« Arrête d'écouter. Pense par toi-même...Ca te changera la vie. »



J'ai encore une fois froncé les sourcils en regardant cette fois le visage du serpent, maintenant très proche du mien. Il me fixe. Est-ce que c'est normal d'avoir autant de mal à ne pas répondre a cet animal ? Cette fois, je n'ai pas réussi à tenir ma Fourchelang.



"Je vous ai demandé de vous taire ! Vous compliquez la situation !"



Il le savait de toute façon le professeur, mais ce qui me gênait bien plus, c'était de céder. Je ne suis pas capable de ne pas lui répondre pendant un trop long moment et le pire dans cette histoire, c'est qu'il n'y a aucune différence pour moi... Puisque je n'ai pas eu l'impression de parler une autre langue que ma langue natale.



« Moi ? Je complique ? Ce n'est pas moi qui suis torturer à l'idée de pouvoir parler a mes semblable pour des raisons stupides. Peut-être... Que rejeter la faute sur quelqu'un de différent est plus facile, oui. »



"Pfff..."


Le pire, c'est qu'il venait de souligner que je faisais exactement ce que les autres font. Rejeter des fautes, juger sans comprendre par le simple fait de mon ignorance. Je le suis tout autant que les autres. Après avoir été contrarié, je me suis mise à soupirer en regardant à nouveau vers l'eau du lac.

"Et maintenant professeur...qu'est-ce qu'il va m'arriver ?"


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Sam 25 Avr 2020 - 17:45
La Face CachéeIt is obvious that the fear of the unknown eats away at every human being. It is not necessarily visible, but every man, every woman hates the unknown. We prepare everything, consciously or not and the unexpected, we undergo it.Johann, d'un simple geste, fit disparaître le mégot. Le serpent l'avait quitté plus tôt, dérangé par l'odeur que dégageait le poison, pour se rapprocher de la Fourchelang. Cette enfant n'avait rien d'une élève standard. À sa façon de se comporter, et aux mots qu'elle prononçait, il était évident qu'elle possédait un esprit contestataire. Normalement, Johann n'était pas contre. Les adolescents avaient besoin de se rebeller pour évoluer. Néanmoins, la demoiselle se renfermait sur ce qu'elle pensait être la vérité, définie par ses expériences, sans réellement écouter ce que les autres pouvaient affirmer. Non, Kayser n'avait pas la science infuse et il lui arrivait de se tromper, mais il avait fait suffisamment de recherches pour comprendre certaines réalités qu'une enfant de onze ans ne pouvait pas encore concevoir.

Il ne désespérait pas, pour autant, de lui faire entendre raison. Comme dit, elle avait onze ans. Elle restait, sans forcément s'en rendre compte, influençable. Il lui faudrait de la patience, de la ruse et trouver les bonnes méthodes pour lui faire comprendre son point de vue, mais il savait qu'il en possédait deux. Pour le dernier, ce ne serait que des interactions répétées avec cette demoiselle qui lui permettrait de découvrir la bonne marche à suivre.

« Et c'est triste. J'ai lu que le Basilic était très rare. Dangereuse ou non, c'est un crime. Il n'est pas venu de lui-même dans cette école pour tuer les élèves... Auquel cas, je me demande bien pourquoi elle n'a pas fermé ses portes depuis longtemps... »

Oui, il était clair que la petite ne voyait pas encore les nuances. Pour elle, c'était encore noir ou blanc. C'était normal, à son âge. Quelque chose qui évoluerait fatalement avec le temps et les bons mots. Par ailleurs, même si pour l'instant, elle ne remarquait pas son propre aveuglement, ça finirait par arriver.

« Elle a vécu seule depuis le départ de son maître, a continué de faire ce qu'il lui a été demandé de faire pendant si longtemps... Elle devait se sentir terriblement seule. »

Johann la laissa continuer, mettre un point final à sa tirade, puis il reprit le cours de la conversation comme si elle ne l'avait jamais interrompu. En réalité, il le gardait dans un coin de son esprit et avait bien l'intention de lui répondre, au bon moment. Il n'allait pas la laisser s'embourber dans ses croyances erronées, mais il fallait calculer la bonne manœuvre à effectuer pour faire dévier ses idées. Le reste viendrait seul, avec le temps et l'expérience.

« Pensez-vous que Monsieur Potter ait perdu le jour où il a pu ouvrir la Chambre des Secrets et sauver une camarade d'une mort certaine ? »

Visiblement, donner le nom du coupable était la meilleure méthode. C'était la première réaction directe de la Serpentard. Il était sur la bonne voie. Le plan était en marche, il n'avait plus qu'à suivre le chemin qu'il avait mentalement tracé.

« Oui, Harry Potter est un Fourchelang, lui aussi. »

Le criminel baissa le regard vers le lac, dont il observa la surface lisse. Il cacha dans un même temps un sourire en coin. Dépendant de ce que Fa disait, il pourrait commencer sa tâche du jour. Après tout, elle était une élève et lui, son professeur. C'était son métier de lui apprendre et de la pousser à suivre une voie acceptable.

« Alors Harry est aussi un horrible personnage, s'il a vraiment fait ça. Ce n'est pas juste. »

Oui, la mort d'un être aussi rare était triste et, non, ce n'était pas juste pour le basilic. Sauf que la vie n'était pas juste. Elle ne l'était quasiment jamais. Une leçon qu'elle finirait par assimiler. Si elle voulait être heureuse, elle devrait l'apprendre. Et, au fond, tout le monde espérait avoir cette chance.

Toutefois, pour le trentenaire, Potter avait bien fait de tuer le basilic. Oui, la bête avait été enfermée. Pas par Potter. Par Salazar. Pendant des milliers d'années, elle avait été seule. Et même pour un serpent aussi puissant, une solitude aussi grande amenait forcément, pour le Magicozoologue, a une forme de folie. Harry avait, à ses yeux, délivré le serpent de son supplice, lui avait offert une fin digne de sa grandeur.

« Ce n'est pas juste, je suis d'accord avec vous, sur ce point. »

Il marque une nouvelle pause, pas assez longue pour laisser le temps à la petite de l'interrompre, toutefois. Juste assez pour occuper ses mains, les mettre dans ses poches de son manteau.

« Le fait est que le basilic était contrôlé par quelqu'un d'autre, miss. Il n'avait plus son libre-arbitre. »

Il n'était pas idiot et n'allait pas dire qui, bien qu'il eût eu l'occasion d'en entendre parler. Kayser était doué pour laisser traîner ses oreilles aux bons endroits. Il n'était pas parvenu à la tête d'une organisation avec seulement de bons sentiments.

« Pour faire simple, il n'avait pas le choix pour la libérer de l'entrave. Il lui a offert un repos bien mérité. »

Sa voix, toujours aussi inflexible, se fit toutefois pensive quand il poursuivit dans la même direction.

« Rien n'est tout blanc ou tout noir. Chaque acte est dû à des causes qui amènent à certaines conséquences qu'il faut accepter, et qu'il ne faut pas juger sans en connaître les tenants et aboutissants. »

Il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, cependant. Il se doutait que ce ne fût pas suffisant pour la convaincre.

« Sachez ceci. Il s'agit toujours des minorités qui font le plus de bruit. C'est à cause d'elles que la majorité finit par consolider son avis sur des mensonges. »

Ce qu'elle risquait de faire si elle ne changeait pas d'avis. Une grande majorité était au courant du don de Harry, qu'il savait parler aux serpents. Quelque chose qu'ils avaient occulté avec le temps, car le jeune homme n'avait rien d'un dangereux mage noir, bien au contraire, mais aussi parce qu'il n'en parlait pas. C'était une capacité qu'il possédait, mais il ne s'en vantait pas et s'était contenté de l'accepter. Il n'aurait jamais pu trouver et ouvrir la Chambre des Secrets si ça n'avait pas été le cas.

Maintenant que le sujet était clôt, il put poursuivre sur un autre point qu'il voulait aborder. Un détail qui pouvait paraître insignifiant. Des mots que la petite ne pensait pas. Elle devait comprendre, toutefois, qu'à partir du moment où des termes franchissaient ses lèvres, elle en devenait la propriétaire. Qu'elle y croyait ou non ne changerait pas la façon de la voir des autres. Qu'elle voulût rester seule, ne pas se créer de réseau ne modifierait en rien le besoin de trouver de la compagnie, qu'elle ressentirait, et la perception des autres était importante dans cette optique. Tous les êtres humains finissaient inévitablement par se lier. Même s'ils ne le comprenaient pas. Même s'ils ne l'acceptaient pas. Ils en avaient besoin. L'être humain était un animal sociable par nature.

Voldemort en était un exemple probant, ironiquement. Il avait marqué les mangemorts pour se créer un semblant de famille. Une lignée distordue par sa perception haineuse et ses ambitions tordue, mais il se l'était créé quand même. Non que Johann fût au courant de sa psychologie, bien sûr, mais un sujet en amenant forcément à un autre, cela amenait à ce qu'il allait siffler d'un ton cynique.

« Autre chose. Je vous invite fortement à utiliser le terme né-moldu. Il est déjà suffisamment rabaissant pour en rajouter. »

Visiblement, ça ne lui plaisait pas.

« Je suis fière du sang de moldu dans mes veines Professeur. Je ne suis pas ce genre de personne, et je suis très heureuse d'avoir eu la chance de ne pas être sang-pure. Ce sang est toxique et rend les gens fou, injuste et idiot. Il enfonce aussi dans la tête des autres un raisonnement faux et ignorant. Voilà ce que j'en pense. »

Avec une ironie assez mordante, les épaules de l'homme se secouèrent dans un rire silencieux. Cette gamine avait peut-être le blason de Serpentard, mais il lui arrivait de réagir aussi vivement qu'une Gryffondor. La seule différence était que les lions avaient tendance à sortir les griffes face à l'injustice. Les vipères sortaient les crocs quand on s'en prenait à eux.

« Alors je vous le répète, miss. Je vous invite fortement à utiliser le terme né-moldu à l'avenir. »

Il marqua une pause et plissa le regard dans sa direction.

« Et je n'attends rien d'autre qu'une simple affirmation de votre part. Rien de compliqué, n'est-ce pas ? »

Le ton sarcastique qu'il employa sur la fin avait pour but de lui faire implicitement comprendre qu'il ne servirait à rien d'en discuter plus en profondeur. Elle était une élève, elle devait comprendre où était sa place vis-à-vis de lui, et le plus vite était le mieux. Il acceptait volontiers l'idée de discuter, de les aider, de philosopher avec eux, mais il y avait des lignes rouges à ne pas franchir. Elle n'avait pas intérêt à oublier que Johann, avant tout, restait un membre du personnel de l'école.

Un débat sans fin interrompu avant même qu'il commençât, l'enseignant remit en place son béret sur sa tête. Il avait bien une petite idée en tête pour la suite, mais il sentait la gamine s'agiter pour le regarder. Il se tourna vers elle, lui offrant son regard implacable et patienta jusqu'à ce qu'elle poursuivît.

« Et donc, ça veux dire que je ne vous fais pas peur, à vous ? Pourquoi vous me dites tout ça ? »

Johann arqua un sourcil. Elle était sérieuse ? Réellement ? L'ancien Auror avait eu tendance à s'enfoncer dans les emmerdes pendant des années pour mettre d'autres criminels derrière les barreaux. Il avait vécu des situations à risque, parfois perdues d'avance, mais avait su s'en sortir sans trop de dommages. Non, ce n'était pas la vue d'une gamine de onze ans qui allait l'effrayer. Il était capable de la maîtriser sans même avoir besoin de sortir sa baguette, la petite étant en première année.

« Non, répliqua-t-il donc, avant de poursuivre. Et pour vous faire comprendre que c'est en acceptant qui vous êtes que vous pourrez vous améliorer. »

Il avait bien vite compris que la petite Fa avait besoin de reconnaissance. Elle voulait impressionner, montrer qu'elle existait. Paradoxalement, elle recherchait le plus souvent la solitude, ce qui la poussait aussi à s'éloigner de l'un de ses objectifs. Ce n'était pas en restant à l'écart qu'elle démontrerait ses capacités.

« Seul mon grand-frère le savait jusque-là, et s'il m'a dit que je ne devais plus écouter les serpents, et encore moins en parler a qui que se soit, c'est qu'il y avait bien une raison... »

La peur, sans hésitation. Il lui avait déjà expliqué que la majorité basait leurs fausses croyances sur les minorités qui faisaient le plus de bruit. Les mages noirs qui avaient possédé le pouvoir de parler à ces reptiles s'en étaient vantés. Comme Voldemort. Comme Herpo l'Infâme. La frayeur forçait l'humain à la faute, à la violence. Comme les mangemorts qui se retrouvaient prisonniers de l'emprise d'un homme qui avait déjà vaincu la mort une fois.

« Même s'il semblait voir ça aussi comme une chance, comme vous. »

Johann ne répliqua pas immédiatement. Les sifflements de la bête ne passaient pas inaperçu, mais surtout, la voix incompréhensible qui sortit des entrailles de l'Asiatique le coupa dans son élan. Il n'en ressentait aucune gêne particulière, mais préférait laisser les deux âmes s'expliquer. Il ne pouvait pas, de toute façon, s'interposer, ne comprenant pas ce qu'ils se disaient. Une conversation qui prit fin quand la fillette poussa un lourd soupir.

« Et maintenant professeur... qu'est-ce qu'il va m'arriver ? »

Pour la énième fois, l'un des sourcils dudit professeur s'arqua. C'était peut-être le moment.

« Vous allez manger, voilà ce qui va vous arriver. »

Il se détourna de la demoiselle, lui offrant son dos et reprit d'une voix froide.

« Winky, appela-t-il. L'elfe alcoolique apparut et il put lui ordonner la suite. Apporte-moi un repas complet et une souris. Vivante, la souris. »

Il ne fallut pas plus d'une minute à la créature difforme pour ramener un panier rempli et une petite créature, qui couinait, qu'elle tendit à l'homme. Ce dernier l'attrapa avec des gestes d'expert, ainsi que le panier. D'un mouvement de tête, il remercia la femelle qui disparut après un nouveau claquement de doigts. Il déposa le panier à côté de la première année, puis relâcha la souris dans l'herbe. Le serpent aussi allait avoir son repas, s'il le désirait.

« Bon appétit, miss Fa. »

Le sous-entendu était assez précis : c'était un ordre. Elle avait la peau sur les os, elle avait besoin de se nourrir et il allait veiller à ce qu'elle le fît. Tous les jours, s'il le fallait. Il entendit qu'elle attrape l'un des sandwichs préparé par les serviteurs du château, puis il reprit plus sérieusement. Il avait bien l'intention de lui répondre.

« Si votre frère vous a dit ceci, c'est parce qu'il devait s'inquiéter pour vous. »

L'amour d'un frère pour sa petite sœur n'avait rien d'un secret. Lui-même ne l'avait pas connu, il était fils unique. Encore que, il pouvait le comprendre. Il avait Aaron qu'il voyait comme un frère. Son complice le lui rendait, d'ailleurs.

« La peur pousse les hommes à des folies. Votre frère doit avoir peur que certains vous prennent pour une sorcière maléfique en devenir. »

Il marqua une pause et souffla un léger rire, bas, ironique.

« Il faut être stupide pour croire qu'une enfant de onze ans intéresserait un mage noir comme apprentie. »

Il imaginait bien Voldemort en nounou maintenant. L'image ridicule avait au moins le don de rendre le Seigneur des Ténèbres moins imposant dans son esprit.

« C'est à vous de définir si c'est une chance ou non, miss. Votre don vous appartient. C'est à vous de définir ce que vous en ferez, mais pour ça, vous devez accepter son existence. »
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Lun 11 Mai 2020 - 15:07
Severus and LilyclickLa face Caché -  Johann Et Jun.
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« La volonté d'essayer»

J'avais jamais vraiment connu de moment aussi étrange de toute ma vie avant celui-ci et l'intervention de Monsieur Kayser m'a placé dans une grosse situation d'inconfort et de sécurité bien qu'il soit possible qu'il soit la sincère intention opposé. Je me suis concentré à tenter de comprendre et surtout avant tout d'écouter ce que le professeur avait à me dire sur le sujet. J'étais tout aussi curieuse que de savoir ce que ça faisait à avoir un compagnon avec lequel elle pourrait quitter un peu sa solitude. Il n'était pas humain et c'était bien la seule raison qui me pousserait vraiment a décider d'accepter quelqu'un à mes côtés.

C'est de la folie pure, surtout que si ce que le professeur Kayser me raconte est exact, cela pourrait finir par se répercuter sur lui. Un peu comme si je voulais avoir des amis...Est-ce que je ne ferais mieux pas de continuer de nourrir l'envie de rester seule ? C'est la meilleure décision que je pourrais prendre, pour moi et pour les autres. Je ne pense pas que ma mère m'interdise de parler au client pour rien, je dois avoir un problème qui mérite que l'on m'écarte comme un virus. Peut-être que le basilik était aussi un substitue à la solitude au final et voilà où les choses se sont rendue.

« Ce n'est pas juste, je suis d'accord avec vous, sur ce point. Le fait est que le basilic était contrôlé par quelqu'un d'autre, miss. Il n'avait plus son libre-arbitre.Pour faire simple, il n'avait pas le choix pour la libérer de l'entrave. Il lui a offert un repos bien mérité.  »


Cette dernière phrase m'a fait une drôle de sensation quand je l'ai entendue, et je ne sais pas si c'était le genre d'effet que cela aurait du me faire. La libération par la mort un concept qui mérite de s'y pencher qui donnais une preuve que la vie pouvais être un pire supplice que la fin de toute chose. Elle apportait aussi tout un tas de question très étrange que je ne ferais mieux pas de me poser pour l'instant. Il n'en restait pas moins que ma relation avec un être tel qu'il soit pouvait devenir toxique pour lui. Je ne veux pas être responsable de ce genre de choses...

« Rien n'est tout blanc ou tout noir. Chaque acte est dû à des causes qui amènent à certaines conséquences qu'il faut accepter, et qu'il ne faut pas juger sans en connaître les tenants et aboutissants. »

J'ai soufflé un sourire à ce moment-là parce que le professeur venait plus ou moins de lire dans mon esprit. Si on pouvait accepter qu'on mette fin à la vie d'un animal pour le libérer, pourquoi est-ce qu'on justifiait les guerres, et en quoi également, ça ne les justifiait pas ? Peut-être que Vous-savez-qui a raison et que sa domination nous unirais probablement tous ?

J'ai tout de même mis quelques seconde à comprendre exactement pourquoi il insistait tant sur le terme « Moldu » alors que je n'avais pas souvenir d'avoir été en quoi que se soit respectueuse, et puis, j'ai fini par comprendre. Il était un peu trop tatillon étant donné que je ne faisais que de réciter un point de vu qui n'est pas le mien. Il est fort possible qu'il l'ait vu étant donné qu'il enchaînait calmement.

« Et je n'attends rien d'autre qu'une simple affirmation de votre part. Rien de compliqué, n'est-ce pas ? »

Donner le change, quelque chose que je sais très bien faire. Me la fermer et obéir jusqu'à ce que je prenne seule mon envol même si je ne suis pas d'accord.

«  Comme vous le voulez professeur. Je ferais mon possible à l'avenir. »

Me la fermer et obéir jusqu'à ce que je prenne seule mon envol même si je ne suis pas d'accord.Une phrase toute faite, conventionnelle alors que pour moi, ce sont de simple futilité sur lequel il n'est pas forcément nécessaire de revenir. Je voulais savoir ce qui allait m'attendre désormais, mais il affirma qu'il n'avait pas peur de moi. Il pouvait faire ce qu'il voulait de toute façon, il serait inutile de résister.

« ...Pour vous faire comprendre que c'est en acceptant qui vous êtes que vous pourrez vous améliorer. »


Accepter qui je suis ? Mais je n'ai absolument aucune idée de qui je suis. Je me sens comme une poupée vide, qui se contente de faire ce qu'on lui dit et qui aimerais arrêter de faire semblant de jouer les vivante pour le devenir véritablement. Mais c'est difficile de garder dans sa tête une raison de vivre illusoire. Je me suis totalement perdu dés qu'il lâché ma main. Je ne sais pas où je vais non plus,qui écouter, quoi faire...Alors j'improvise et j'essai d'avoir la vie plus douce par moment.

Il y avait un point positif dans tout ça, a moins que cela ne soit qu'une ruse, les deux seule fois ou j'ai pu parler ouvertement de ma capacité, j'ai entendu deux fois le même discours. Enfin, pas tout à fait mais c'est un peu l'idée. Ca avait quelque chose de rassurant, tout mensonge cela pouvait très bien aussi être.

J'ai perdu patience, et j'ai fini par lui demander clairement ce qui allait m'arriver maintenant, la réponse a été plutôt inattendue.

« Vous allez manger, voilà ce qui va vous arriver. »

À mon tour de dresser un sourcil, mais cette fois j'ai immédiatement répondu sous la surprise. J'étais un peu perdu par ce changement immédiat de sujet et la tournure que cela prenait..

«  ...Excusez-moi professeur... ? »

Puis je me suis souvenue de l'heure qu'il était mais cela ne m'aidais pas vraiment à comprendre. Si j'étais ici à l'heure du repas, c'est bien parce que je ne comptais pas vraiment manger. Puis je me suis souvenue de l'heure qu'il était mais cela ne m'aidais pas vraiment à comprendre. Avant que ma vie ne change, j'avais déjà du mal à toucher la nourriture qui venait pas de mon propre frigo, mais depuis quelques temps, c'est l'odeur de la nourriture qui parfois me dérange. Je picore dans mon assiette au moins une fois par jour. Mon estomac est noué alors que mon cerveau refuse également de me laisser me reposer, c'est un miracle que j'arrive à rester concentrer pendant les cours, mais je sais que je n'ai pas beaucoup d'énergie non plus.

« Winky, Apporte-moi un repas complet et une souris. Vivante, la souris. »

Ca ne sert pas à grand chose de lutter fasse au professeur Kayser, alors j'ai rien dis du tout, et j'ai regarder l'elfe de Maison et le professeur en silence, non sans soupirer un peu. Se taire, hocher sa tête, obéir et dire merci. C'est tout ce qu'on me demande de faire pour ne pas avoir d'ennuis. J'ai regardé un instant le panier non sans dresser un nouveau sourcil en me demandant a la fois ce qu'il y avait à l'intérieur tout en me demandant comment j'allais faire pour avaler ça sans faire d'histoires.

« Bon appétit, miss Fa. »

Au cas où c'était pas déjà claire, je devais obligatoirement manger que cela me plaise ou non mais il y en a un qui ne s'est pas fait prier. À peine la souris fut déposée au sol, à peine, le serpent m'a rapidement abandonné pour la suivre.

« Oh, je dîner servit sur place ? C'est bien sympathique chez vous les humains. »


Voilà qui n'allait sûrement pas l'inciter à partir, si on se mettait a la nourrir, mais je ne pense pas que se soit la volonté du professeur qu'il parte. Au moins, pendant qu'il s'amuse avec la souris, je ne devrais plus trop l'entendre. C'était pourtant à mon tour de me jeter à l'eau pour saisir le contenue du panier ce qui m'a fait très rapidement sourire en coin.

Mon soucis d’alimentation s'est vraiment empirer quand j'ai reçue ma lettre pour venir ici et très souvent, quand je n'arrivais pas a manger, mon père me montait discrètement un sandwich avant d'aller lui même se coucher, au cas où j'aurais faim dans la nuit. C'est difficile de ne pas être un peu toucher par ce genre d'attention, quand même alors, je décide de faire un effort avec le Professeur Kayser.

« ...Merci, professeur. »

Je n'avais tellement pas envie de mettre ce truc non identifié dans ma bouche, mais bon je ne suis pas vraiment ce genre de personne ingrate et j'ai donc mordue dedans, un tout petit croc pour commencer histoire que mon cerveau comprenne que je ne vais pas déjà mourir d'une source inconnue. J'espère quand même que mon estomac se dénoua au moins un peu.

« Si votre frère vous a dit ceci, c'est parce qu'il devait s'inquiéter pour vous. Il faut être stupide pour croire qu'une enfant de onze ans intéresserait un mage noir comme apprentie. »


Je me souviens du regard qu'il avait eu quand il m'a empêché de sauter dans la rivière. Il avait l'air très fâché, mais ses doigts tremblaient de peur. Je me souviens aussi du silence qui a régné quelques instants quand il a compris que j'étais capable de parler au serpent. Il avait encore plus peur... Mais ce n'était pas moi la cause. J'ai lever mes yeux vers Monsieur Kayser, avalant la maigre bouché que je mastiquait sans grande conviction avant de lui poser une petite question.

«  Vous me voyez comme une mauvaise élève, professeur ? »

Onze ans ou dix-sept pour moi cela n'avais que peu d'importance et même je trouverais plutôt ça logique que les enfants soit une cible prioritaire pour faire germer dans les esprits fertiles des idées qui ne nous appartient pas. Rien à mon sens pourrait me protéger de ça, du moins, pas en trouvant l'excuse de l'âge et je suis certaine que si un mage noir voyait en moins un potentiel, il ne s'occuperait pas de s'occuper de mon âge.

Avec l'énergie que je mettais dans mes études, je serais probablement vexée qu'il me répond oui, mais je ne pense pas craindre grand chose... Même si un gros problème avec les potions et que le professeur Rogue me met une pression folle par-dessus le marché.

« C'est à vous de définir si c'est une chance ou non, miss. Votre don vous appartient. C'est à vous de définir ce que vous en ferez, mais pour ça, vous devez accepter son existence. »

« ... Oui, mais comment je peu faire ça ? Vous-même, vous dites que je fonde mon jugement sur des mensonges, mais je veux comprendre pourquoi. Je ne suis pas idiote, vous savez...Je comprends parfois cette notion de nuance... »

Oui, parfois...

« ...Comme je vous l'ai dis tout a l'heure, je suis fière de mes origines Moldu...Mais beaucoup moins des origines sorcière qui me compose. Alors, professeur, j'aimerais savoir pourquoi vous semblez vouloir me guider sur le chemin de l'acceptation...Je veux vraiment essayer de comprendre.»

Je connais un peu ses vielles histoire, même si je ne me souvenait plus du tout de ce qui m'avait poussé a en prendre rapidement conscience. En l'absence du serpent, je pouvais tranquillement garder ma concentration et mon attention sur lui, bien plus que sur mon repas d'ailleurs...Je prendrais une bouchée de plus s'il me rappel a l'ordre. Après l'avoir attentivement écouté, je voulais demander encore une chose.

« Dites moi professeur...est-ce que j'ai le droit de vous demander depuis combien de temps vous enseignez ici ? »

J'avais écarter le sujet de Jin tout à l'heure, mais j'espérais trouver une autre raison avec sa réponse pour avoir de quoi peut-être motiver mes efforts...Mais je ne savais pas encore vraiment si c'était une bonne, ou une mauvaise chose que ce soit notre Professeur qui m'est attrapé a parler le Fourchelang, ou non.
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Jeu 28 Mai 2020 - 18:52
La Face CachéeIt is obvious that the fear of the unknown eats away at every human being. It is not necessarily visible, but every man, every woman hates the unknown. We prepare everything, consciously or not and the unexpected, we undergo it.La peur était un sujet intéressant. Complexe, mais fascinant. C'était un mécanisme de défense naturelle pour tous les êtres vivants, qui pouvait autant pousser à fuir qu'à attaquer. Et pour les humains, ça pouvait servir d'arme. Comme durant la guerre contre le Seigneur des Ténèbres, des années plus tôt, où l'être l'avait utilisé pour asservir de nombreuses personnes et en manipuler d'autres. La peur était au centre de chaque vie, d'une façon ou d'une autre et c'était en cela qu'il pouvait être facile de s'en servir.

La peur de perdre certaines personnes à qui l'on tenait. La peur de ne pas voir un rêve se réaliser. La peur d'être l'instigateur d'une perte pour autrui. La peur de voir sa vie rester misérable. La peur de voir son monde s'écrouler sous ses pieds. La peur de ne pas être à la hauteur de certaines attentes que les autres ne pouvaient pas remarquer. Cette peur pouvait être combattue, et certains y parvenaient, mais la majorité des hommes et des femmes s'y pliaient inconsciemment.

«  Vous me voyez comme une mauvaise élève, professeur ? »

La question le lui fit penser. Était-ce pour cela qu'elle le questionnait à ce sujet ? Suite à ses mots, d'une certaine dureté à son égard, durant le premier cours, ça pouvait être compréhensible. Elle avait l'air de chercher une certaine approbation. Quelque chose qu'elle ne devait pas trouver ailleurs. Il pouvait la lui fournir sans effort.

Si elle n'avait pas suivi les consignes données à la lettre, il n'en demeurait pas moins que sa réponse l'avait fait s'interroger. Il n'avait demandé qu'une seule réponse et elle avait explicité le nom, sa provenance et la façon de l'approcher, peut-être de façon inconsciente, à travers des légendes moldus. Des mythes qui avaient un fond de vérité. Pour une enfant de onze ans, et même si elle avait grandi avec un pied dans chaque monde, cela n'en restait pas moins étonnant. Sa manière de s'exprimer, presque mature dépendant des sujets, qui avait suivi tout le long de leur conversation lui donnait un sentiment étrange. Contradictoire. Cette gamine n'avait pas le comportement des autres enfants de son âge. Sa façon de s'isoler en témoignait aussi. Cependant, il lui reconnaissait un potentiel qu'il serait dommage de gâcher.

« Non, miss, répliqua-t-il suite à sa demande. Je ne vous vois pas comme une mauvaise élève. »

L'homme sortit à nouveau son étui et en retira un tube, qu'il coinça entre ses lèvres. La seconde d'après, un claquement de doigt enflammait son poison, et une inspiration lui permit de le laisser couler en direction de ses poumons. Il se doutait que cette simple réponse ne lui suffît pas. S'il ne parvenait pas encore à la cerner entièrement, mais il l'imaginait bien attendre des explications précises, surtout suite à la mésaventure qu'il lui avait fait vivre durant son atelier. Une demande silencieuse à laquelle il décida de répondre.

« Si je vous ai repris durant le cours, c'est uniquement dû au fait que vous n'avez pas suivi les consignes, mais. »

Il marqua une pause, prenant une nouvelle inspiration intoxiquée. Son grand-père avait eu un dicton qu'il l'avait longtemps amusé, avant d'en prendre la pleine mesure. Suite à un mot en particulier, le début d'une phrase perdait de son importance ou ne valait plus rien. Le mais devait être placé avec soin durant les conversations, car dépendant de la façon dont il pouvait être employé, la signification de ce que l'on voulait dire pouvait être mal interprété. Il était évident qu'il n'avait pas choisi de mettre en suspens sa phrase suite à ce terme pour rien.

« Vos connaissances brutes sont excellentes et ça, c'est ce que j'ai retenu de votre participation durant la partie théorique. »

Un fait. Cependant, il n'avait pas terminé et il ne lui laissa pas le temps de l'interrompre avant de reprendre, suite à une nouvelle bouffée du nuage nocif.

« Vous êtes une jeune fille intelligente et vous prenez à cœur votre scolarité, c'est évident. Je ne serais pas étonné d'apprendre que vous êtes parmi les meilleurs élèves dans les matières qui vous intéressent. »

Il ne pouvait pas offrir d'affirmation pour celle dont elle ne devait pas trouver un grand intérêt. Chaque être avait ses préférences et si lui, il estimait nécessaire d'exiger l'excellence dans chacune d'elle, comme il l'avait fait avec Merlin des années plus tôt, il n'était plus précepteur. Il devait se contenter d'enseigner et de transmettre sa passion. Et d'attirer les adolescents vers des voies qui ne leur causeraient pas de dommage, quand c'était possible. La principale raison de sa présence en ces lieux.

Après ces explications, il lui laissa le temps de répliquer. Si elle avait des questions à poser, il y répondrait, dans la mesure du possible et du raisonnable. Dans un même temps, son regard se reposa sur le serpent. Il venait de faire disparaître d'un mouvement le nouveau mégot. Son observation, quant à elle, l'amena à dévier de sujet une nouvelle fois, revenant sur la question du don.

« C'est à vous de définir si c'est une chance ou non, miss. Votre don vous appartient. C'est à vous de définir ce que vous en ferez, mais pour ça, vous devez accepter son existence. »

Une simple constatation qu'il espérait clair, autant que de l'eau de roche. Ce ne devait pas être le cas, car il n'eut pas le temps de réfléchir bien longtemps que la demoiselle reprenait la parole. Des mots qui lui donneraient à réfléchir.

« Oui, mais comment je peux faire ça ? Vous-même, vous dites que je fonde mon jugement sur des mensonges, mais je veux comprendre pourquoi. Je ne suis pas idiote, vous savez... Je comprends parfois cette notion de nuance... »

C'était une question assez intéressante, même s'il avait la nette impression qu'elle se mélangeait, sans trop s'en rendre compte. Ou c'était lui qui ne saisissait pas pleinement la mesure de son propos. Il préféra attendre la suite avant de tenter la moindre explication. Elle se montrait suffisamment méfiante, ce qu'il pouvait parfaitement comprendre, pour rajouter une raison supplémentaire au sentiment de la sang-mêlé.

« Comme je vous l'ai dis tout à l'heure, je suis fière de mes origines Moldu... Mais beaucoup moins des origines sorcière qui me compose. Alors, professeur, j'aimerais savoir pourquoi vous semblez vouloir me guider sur le chemin de l'acceptation... Je veux vraiment essayer de comprendre. »

C'était donc ça, le nœud du problème. Elle n'avait certainement pas dû offrir une telle connaissance en le désirant vraiment. Une affirmation qui avait dû lui échapper et il admit qu'il ne valait mieux pas rebondir dessus. Il préférait largement se concentrer sur cette compréhension à laquelle elle avait l'air de vraiment tenir.

De ce qu'il en comprenait maintenant, la Serpentard pouvait facilement comprendre, et avait certainement des facilités pour cela, mais elle refusait les explications sans les avoir tourné et retourner dans tous les sens pour s'assurer de leur véracité. C'était autant une qualité qu'un défaut. Une façon de faire qui pourrait la mettre en péril un jour, ou qui l'amènerait à s'isoler de plus en plus, voir à rechercher des informations qu'il n'était pas bon de connaître.

Est-ce que la compagnie du serpent était vraiment une bonne idée ? Il ne pouvait pas encore l'affirmer, seulement l'espérer. Il ne connaissait pas son caractère, ne pouvait pas lui parler et ne comprenait pas ce qu'il lui disait. Cependant, il se doutait qu'elle avait besoin de quelqu'un pour l'amener à sortir de sa bulle, pour baisser les remparts qui l'entouraient pour la protéger. Peut-être que le reptile l'aiderait dans ce sens. Dans tous les cas, il garderait un œil sur elle pour vérifier que ce fût le cas, le temps qu'ils resteraient tous deux à Poudlard.

« C'est assez simple, expliqua-t-il en déviant ses iris dans sa direction. Il ne s'agit cependant que de ma vision des faits, que je ne veux pas vous imposer. »

Avec le recul, il comprenait mieux certaines erreurs qu'il avait pu commettre avec elle. Imposer, c'était une façon de faire qu'il lui connaissait. Chef d'un gang, patron d'une boutique, précepteur, puis professeur. Même durant sa scolarité, il avait su s'imposer à certains moments. Toute sa vie avait été rythmé par ce simple mot. En bon Serpentard, il savait se faire entendre et comprendre. Le rapport de force dans la maison des verts avait été constant durant son noviciat à Poudlard. Il y avait aussi appris la diplomatie, les concessions ; des méthodes qu'il avait oubliées avec le temps. Cette enfant était un rappel. Une épreuve sur le chemin sinueux qu'était son existence. Tout ne se réglait pas par la violence, qu'elle fut physique, verbale, insondable. Il fallait savoir faire des compromis.

« Je pense qu'en acceptant votre don, en acceptant votre capacité, vous pourriez découvrir la pleine mesure de votre potentiel. »

Un parleur n'était pas seulement un sorcier pouvant discuter avec les serpents. C'était un être capable de les attirer et leur donner des ordres. Il pouvait se faire espion, surveillant, protecteur ou encore attaquant et sans doute bien d'autres possibilités qu'il n'entrevoyait pas. Un fourchelang n'avait pas besoin de se contenter de sa propre vue, mais pouvait posséder celle d'un serpent qui le préviendrait des attaques dans le dos. Il pouvait se servir des capacités sensorielles de l'animal pour pister d'autres individus. À l'image de certaines animagus, mais sans la contrainte d'un entraînement long et épuisant pour maîtriser leur capacité, il possédait des atouts pouvant être précieux à leur disposition. De façon innée.

Il n'en parla pas, toutefois. Il lui désignait une porte, mais au lieu de l'imposer, il la laissait libre. Elle pouvait faire demi-tour, partir et ne pas savoir ce qu'il se cachait derrière. Elle avait aussi la possibilité de l'ouvrir et d'explorer. Une manière de faire qu'il comptait appliquer pour la suite de la conversation également. Il verrait si la méthode était la bonne ainsi.

« Revenons maintenant sur deux autres points. Le premier est que je ne pense pas que vous, en particulier, fondez votre jugement sur des mensonges. Je parlais de la majorité. Faites-vous partie de la majorité, miss ? »

Il ne le pensait pas, mais lui laissait le loisir de le décider. L'Asiatique ne lui faisait clairement pas penser à un bête mouton qui se contentait de suivre et d'avaler ce qu'on lui raconter. Elle était bien trop curieuse pour que ce fût vrai. Petite, peut-être qu'elle s'était comportée ainsi. Aujourd'hui, vu son comportement, il ne la percevait pas comme tel. Il pouvait se tromper, cependant. Une question sans réponse, pour le moment.

« Et pour le comment, je ne peux pas vous répondre. C'est intimement liée à vous et votre psychologie. Ce serait une erreur de ma part de vouloir vous donner une réponse que je ne connais pas. Je peux aiguiller, vous guider dans cette direction. Néanmoins, je ne peux pas vous dire ce que vous y trouverez. Tout comme je ne peux vous forcer à suivre ce chemin. »

Le professeur détourna le regard de la jeune fille sans la forcer à reprendre une bouchée. Il avait bien remarqué qu'elle ne cherchait pas à se nourrir, mais la forcer ne servirait à rien d'autre qu'à s'attirer ses foudres. Une regrettable perte de temps. Dans quelques années, peut-être qu'elle sortirait de cette terreur qui l'amenait à se malmener elle-même.

« Je n'en dirais pas plus, miss. Vous pouvez décider que cette conversation était inutile et l'oublier. Vous pouvez aussi décider de creuser. Vous pouvez également trouver un juste-milieu. C'est à vous de choisir. »

Ses mains retrouvèrent instinctivement le confort des poches de son manteau. La nuit commençait doucement à recouvrir le ciel de son voile obscur. Le soleil les quittait pour ne revenir que le lendemain. Et comme il les abandonnait, l'air se rafraîchissait. Il serait bientôt temps de rentrer dans le château et de retrouver le confort et la chaleur de ses quartiers. Cependant, la demoiselle n'avait pas l'air de cet avis, car au lieu de mettre fin à la conversation, comme il s'y était attendu de prime abord, elle ouvrit un nouveau sujet de conversation. Une question anodine en apparence.

« Dites moi professeur... Est-ce que j'ai le droit de vous demander depuis combien de temps vous enseignez ici ? »

Arquant un sourcil, l'enseignant tourna ses iris vers elle, avant de hocher la tête. La question était déjà posée et elle avait l'air d'avoir une idée derrière la tête. Il ne chercha pas à le découvrir. S'il voulait l'amener à lui faire confiance, ça devait aller dans les deux sens. Il préféra donc ravaler son questionnement.

« Depuis cette année, souffla-t-il, en revenant à son examen du lac. Je suis magicozoologue de métier, et c'est ce que j'exerçais avant d'accepter le poste proposé par le directeur. »

Il ne s'étala pas plus que cela. Il s'agissait d'une passion qu'il pouvait transmettre, c'était suffisant comme explication. Du moins, le pensait-il. Il le découvrirait bien assez tôt, si elle chercherait à approfondir le sujet ou si elle se contenterait de ses dires.
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