[F&M] Des Orphelins Musiciens [3/3] | Le Malin au Sang Mêlé [1/1]

Aria Beurk, un nom qui inspire le dégoût pour beaucoup. Aria Beurk, une jeune femme antipathique pour la plupart. Aria Beurk, une Serpentard infréquentable pour la majorité des élèves de Poudlard.

Pour Roxane ? Aria, c'était surtout le doux son d'un violon durant les nuits trop froide de l'hiver qui lui réchauffait le cœur à défaut du corps. Aria, c'était la découverte d'un univers à deux, mains dans la mains, que rien n'aurait du séparer. Aria, c'est son plus grand regret.

Au fond, n'est-ce pas dans l'espoir de la retrouver, qu'elle se bat contre ses envies de faire du mal ? Elle sait, elle a vu le regard de dégoût. Elle n'a pas compris, à l'époque. Elle était trop petite, sans personne pour la guider sur le droit chemin. Elle ne pensait pas à mal, elle voulait juste lui montrer, lui prouver qu'elle faisait des progrès. Les vieilles dames disaient que les animaux, c'était des bons mannequins d'entrainement.

Aria, elle, c'est la noirceur de son geste qu'elle a vu, alors qu'elle voulait lui montrer la lumière de sa réussite. Tordre un oiseau dans tous les sens, l'entendre piailler de douleur avant de mourir, où était le mal ? C'était grisant d'avoir ce pouvoir de vie et de mort. Où était le mal ? Il était dans le regard d'Aria. Dans ce profond écœurement qu'elle y a lu, qui lui était destiné.

Aria, c'est la gardienne de son secret le plus sombre. Aria, c'était son amie. Aria, c'est aussi pour elle, qu'elle veut être quelqu'un de bien, parce qu'elle aimerait la retrouver. Aria, c'est celle qui lui donne la force de continuer, de combattre, parce qu'elle sait qu'elle ne parviendra à la redécouvrir que si elle fait les efforts nécessaires pour y arriver. Aria, attends-moi.

Eileen, c'est la douce flamme de la passion, l'envie d'aventure du vent, l'impulsion de la foudre, la richesse de la terre et l'imprévisibilité des océans. Une aventurière.

Eileen, c'est un soleil d'été qui réchauffe son cœur abîmé. Eileen, c'est la fraîcheur d'une nuit étoilé qui efface ses cicatrices. Eileen, c'est le miroir de ce qu'elle voudrait être. Eileen, c'est le tableau sans tâche d'un peintre droguée. Une magicienne.

Eileen, c'est la fille a qui elle a raconté toute son histoire, sans omettre le moindre détail. Eileen, c'est celle qui, quand elle tombe, est là pour la relever avec le sourire. Eileen, elle est là pour lui tendre la main pour la remettre sur pied. Eileen, elle est là pour la porter sur son dos si elle n'a plus la force de gravir les montagnes. Eileen, c'est elle qui lui donne la force d'affronter ses démons, de les regarder en face. Eileen, c'est celle qui croit en elle quand elle-même n'y croit plus. Une illuminée.

Eileen, c'est aussi celle qui lui a dit qu'elle est belle, qu'elle est unique, qu'elle est précieuse. Eileen, c'est celle qui lui a fait comprendre qu'elle pouvait être plus qu'un déchet de la société. Eileen, elle lui a dit qu'elle pouvait être, elle aussi, une lumière qui perce l'obscurité. Eileen, elle lui a affirmé qu'elle pouvait affronter ses doutes et ses cauchemars, ses envies et ses passions, pour les métamorphoser en baume à appliquer avec soin sur les cicatrices des autres. Eileen, elle lui a fait comprendre que ces autres, ils sont tous aussi précieux qu'elle. Un guide spirituel.

Eileen, c'est peut-être une Serpentard refoulée, mais c'est aussi une véritable Gryffondor, sa véritable Gryffondor. Eileen, elle a la spontanéité d'une lionne. Eileen, elle a la fourberie d'un serpent. Eileen, elle a la générosité d'un blaireau. Eileen, elle a la sagesse d'un aigle. Eileen, c'est sa confidente. Une sœur.

Chaïm Law, garçon renfermé qui ne sourit jamais. Chaïm Law, jeune homme blasé par une vie déprimante qu'il ne mérite pas. Chaïm Law, enfant délaissé par un père absent et une mère coincé dans une demi-vie.

Chaïm, c'est le calme avant la tempête. Parfois, il lui fait penser à un poisson qui observe le monde qui l'entoure, déformé par ses bulles, sans le comprendre. Parfois, il lui fait penser à un oiseau qui observe le monde de haut et se moque de la bêtise humaine. Parfois, il lui fait penser à un serpent vengeur qui cherche à offrir la pomme du diable à un damné.

Chaïm, c'est l'envie de liberté et les chaînes d'une destiné. Parfois, elle lit dans son regard la mélancolie d'une vie passé. Parfois, elle lit dans ses yeux la maturité d'un professeur observant ses élèves avec bienveillance et compréhension. Parfois, elle remarque la haine qui se tapis dans l'ombre de ses sombres œillades.

Chaïm, c'est un miroir au masculin. Parfois, elle se demande d'où il vient. Parfois, elle comprend que ses démons et les siens se ressemblent sans s'assembler. Parfois, elle s'avoue qu'elle lui ressemble.

Chaïm, c'est un compagnon nocturne. Parfois, dans le noir, elle écoute son âme pleurer. Parfois, dans le noir, elle entend son âme hurler. Parfois, dans le noir, elle saisit ses souvenirs sans les regarder.

Chaïm, c'est un miroir brisé. Un tableau déchiré. Un esquisse raturé. Chaïm, c'est son destin : elle arrivera à le réparer.

Soleil de minuit, lune de midi, le cadran fait un tour, indécis, puis repart à l'inverse, la seconde défile à l'envers. Un retourneur de temps aux facettes cachées par une pluie de joyeuses larmes embaumés. Amour, doux amour, dis-moi qui est le plus aguicheur ?

Le cadran tourbillonne, le rire mélodieux d'un prince déchu, la minute s'envole. Un doux jaune, traître sablier, qui part un temps en quête de l'âme-sœur. Amour, doux amour, dis-moi qui est le plus charmeur ?

L'horloge se stop, les aiguilles se métamorphosent, l'heure s'évapore. La vitesse d'un éclair, le flash d'un pinceau, une prisonnière de son esquisse joueuse. Amour, doux amour, dis-moi qui est le plus séducteur ?

L'horloge soupire, le cœur ne bat plus, la batterie ne s'écoute plus. Une vie au rythme des envies, l'esquisse parfaite de la capture d'une photographie. Amour, doux amour, dis-moi qui est le plus enjôleur ?

Alistair MacLeod, répliqua la déesse des baisers, d'une voix douce à faire craquer la plus immortelle divinité.

L'oisillon baisse la tête, ses plumes disparaissent. Où sont ses ailes ? Il ne les sent plus.

Ne pers pas espoir doux corbeau, reprend la déesse avec tranquillité, car ta sagesse inspirera Cupidon.

Un amour secret, un étreinte demandé, un regard volé. Aime-moi, par pitié. Aime-moi, même si je ne m'aime pas.

« Dis-moi, petit frère, pourquoi est-ce que tu regardes le monde avec une telle tristesse ?
— Il fut un temps où je le trouvais beau. Aujourd'hui, il m'apparaît d'une laideur insoutenable. »

Chaïm, c'est son petit frère. Le premier qui ose porter la main sur lui, il ne répond plus de rien. Il a bien vite saisi que le jeune homme avait besoin d'un cadre, d'un repère et c'est ce qu'il est devenu. D'un orphelin, il s'est fait grand-frère, protecteur, aimant et joueur. Il a bien conscience que ce n'est pas ce que Chaïm demande, mais Chaïm ne demande presque jamais rien, alors il lui offre sans rien attendre en retour.

Le Gryffondor, pour le Poufsouffle, n'a pas atterri dans la bonne maison. Il aurait dû finir à Poufsouffle aussi. Il est loyal, possède un bon fond. Il n'a juste pas eu de chance, comme aucun du groupe Salazar. Le fait qu'il soit l'autre garçon de la petite bande de musicien aide sans doute grandement au fait qu'il se sent plus proche de lui que des deux filles. Enfin, plus proche de lui que d'une des deux filles.

Bref, Chaïm, c'est son petit frère. Il n'a pas besoin d'être protégé, il n'a pas besoin d'être choyé, il a juste besoin qu'on le laisse respiré à plein poumon. Il s'étouffe, lentement, dans sa haine. Il le sait, il le voit, alors il le guide pour l'empêcher de sombrer. Chaïm, c'est pour lui qu'il a reprit des baguettes de batterie : pour le forcer à cracher sa haine, pour nager à sa place et lui faire sortir la tête de l'eau. Pour qu'il inspire, expire, redécouvre le bonheur, au moins de temps en temps.

« Hell', tu sais que tu es une vrai diablesse ? Non, ne répond pas, je sais que tu n'es pas humaine !
— Je n'te permets pas, Al', je suis une déesse ! »

Au moins, il lui reconnait qu'elle n'a pas de fausse modestie, même si elle peut être très agaçante. Oh oui, elle l'agace. Elle l'irrite, aussi. Elle le frustre, d'ailleurs. Et elle l'énerve !

Eileen possède un sourire trop solaire. Elle possède des facultés trop incompréhensibles. Elle arrive à le faire tourner en bourrique. Sa demande constant d'attention ? Il ne la comprend pas. Elle est orpheline, tout comme eux, alors pourquoi ? Non, il ne sait pas qu'elle a connu ses parents.

Et puis, Eileen, elle est belle, elle est charmante, elle a un rire communicatif... C'est quelque chose qu'il aimerait bien attrapé à la volée pour en faire une bougie personnelle. Capturer ses courbes de ses doigts agiles, découvrir ses secrets tapis dans le fond d'un lit. Qui a dit qu'il n'était pas une vipère refoulée ?

Sauf que, non, Eileen, ça ne l'intéresse pas. Elle le repousse, elle en rit et elle passe à autre chose à chaque fois. Il ne l'aime pas vraiment, mais la désire, c'est attractif. Un corps contre un corps, une valse des temps modernes. Aurait-il cette pensée s'il savait que son jeu dangereux faisait souffrir un corbeau ? La réponse est évidente, mais il s'aveugle, ne le sait pas.

« Dites-moi, belle princesse, me feriez-vous l'honneur de m'accorder cette danse ?
— Rêverais-je si j'en venais à croire que vous aviez fait en sorte de vous faire inviter par une autre dame uniquement dans l'espoir de me voler à mon cavalier ? »

Roxane, à ses yeux, c'est une belle fleur d'été, cristallisé dans une neige d'hiver, qui combat la mort en espérant retrouver le soleil et les températures adéquates à son existence. Elle est fragile et puissante, belle et piquante. Une rose au parfum enivrant, qu'il pourrait passer des journée à regarder, à humer, sans jamais se lasser.

Roxane, c'est la promesse d'un renouveau, mais la peur d'une cassure. Il ne veut pas la faire souffrir et il a peur de la briser, ou de la brider. Il se refuse à la toucher. Elle quémande, elle demande, elle attend et elle espère, mais lui s'aveugle de ses frayeurs. Un jour, peut-être qu'une éclaircie lui fera remarquer son erreur.

La flèche de cupidon est déjà lancé, mais aucune des deux âmes n'a réussi à le percer à jour. Un amour secret, qu'ils ne s'avouent pas. Protecteur acharné, chevalier, serviteur, il se plie en quatre pour la satisfaire sans jamais trouver la méthode à utiliser. Un jour, qui sait, sous les premières neiges d'une belle année, il lui offrira un baiser... Qui sait ? Encore faut-il oser caresser sa peau sans briser la glace.

Alistair est un jeune homme vivant, avec des principes qu'il cache derrière de beaux sourires séducteurs adressés à la gente féminine. C'est un amoureux de la vie. C'est un amoureux de la joie. C'est un amoureux des rires. Alors, parfois, il ne le comprends pas.

Chaïm n'est pas du genre à rire, à sourire, à s'esclaffer. Introverti, solitaire, son regard cache sa haine et sa tristesse, mais ça n'arrête pas le jeune homme qui reste avec lui. Dès qu'il le peut, il le voit abandonner les Poufsouffle pour le retrouver. Ils forment un étrange duo, tous les deux. Lui qui reste passif, blasé par tout ce qu'il voit, et Alistair qui s'émerveille de tout et de rien. C'est reposant.

Alistair, c'est aussi un paradoxe. Il est énergique, mais canalisant. C'est une béquille solide sur laquelle s'appuyer. Ce qu'il ne voit pas, il essaie de lui montrer. Ce qu'il ne sent pas, il cherche à lui en faire humer le parfum. Ce qu'il n'entend pas, il essaie de le lui répéter. C'est apaisant. Comme leur promesse.

La promesse de rester souder à travers un nom : Salazar.

Alistair, c'est son grand frère. C'est celui qui, par un rythme imposé, force sa haine et sa colère à se métamorphoser en énergie. C'est celui qui parvient, par des mouvements répétés, à envoyer son calme balader. C'est celui qui lui fait miroiter une ardeur débordante, qui n'apparaît qu'à travers leurs musiques.

Si Chaïm devait choisir une seule phrase à lui dire, il saurait déjà laquelle choisir. Roxanne, à ses yeux, est une jeune femme extraordinaire. La vie le lui a dit, l'hiver le lui a confirmé, le destin le lui a affirmé : elle serait mauvaise.

Mais voilà, Roxane n'est pas de ces êtres à se laisser faire. Roxane, c'est un aigle impérieux qui observe le monde du haut de son intelligence implacable et qui se débat contre sa cage infernale. Roxane, c'est un serpent rusé et malicieux, qui pourrait offrir la pomme à Ève, mais préfère la replacer sur l'arbre. Roxane, c'est un ange déchu qui combat les dieux pour retrouver sa place dans un paradis qu'on lui a arraché.

Roxane, c'est un soleil, éclatant et violent. Elle vit dans un désert aride. Elle est seule. Elle est triste. Elle est en colère.

Roxane, c'est aussi une fierté trop grande, qui la pousse à n'avouer que dans des murmures oubliés. Roxane, c'est aussi sa compagne nocturne des soirs où il songe à l'irréparable. Roxane, c'est aussi cette main qui le retient de faire un plongeon vers les astres d'une tour.

Si Chaïm devait choisir une seule phrase à lui dire, il saurait déjà laquelle choisir.
« Pleure, Roxane, pleure, car c'est ainsi que les nuages offriront aux humains que tu protèges le liquide dont ils ont besoin. »

Eileen, c'est une jeune femme qui souffre en silence, il le sait. Mais Eileen, c'est surtout une lune qui vit dans l'obscurité, regarde la noirceur du monde et cherche à l'éclairer de ses sourires. Eileen, c'est une force de caractère qu'il a la joie et le bonheur étrange de partager. Eileen, c'est le mélange parfait d'une Gryffondor et d'une Serpentard. Le bien et le mal sur une balance parfaite : l'équilibre.

Eileen, elle a besoin d'attention et il sait pourquoi, alors il lui donne, lui offre ses regards et ses sourires en coin. Eileen, elle a besoin de compliment et d'être rassurée sur ses capacités : il lui dit qu'elle est sublime, et que ses défauts, car elle en a, la rende encore plus parfaite.

Eileen, c'est une goutte d'eau dans l'océan, le prémisse d'une pluie sans fin, car la perdre serait synonyme d'abandon. Eileen, c'est à la fois un toit pour s'abriter, un mur porteur pour les soutenir et les fondations pour tout maintenir. Eileen, c'est celle qui partage une connexion unique avec son esprit.

Un nom qu'ils ont dit en même temps, une pensée qui leur est venue à l'esprit à la même seconde : Salazar.

Eileen, c'est à la fois une pirogue qui vogue sur les mers agitées sans crainte et une tempête qui nous fait prendre conscience de l'importance de la vie. Eileen, c'est celle qui, quand il arrêtes de croire en ses rêves, lui fait remarquer qu'il peut les transporter à la réalité pour qu'ils existent. Eileen, c'est celle qui lui a promis de l'aider à trouver un remède.

Eileen, c'est à la fois sa petite sœur et sa jumelle.

Sessho, il ne sait rien. Pourtant, il a compris. Le Serdaigle, d'une année supérieure à la sienne, a su le percer à jour. Il n'a pas eu besoin de lui parler, il n'a pas eu besoin de ses mots pour lire en lui. C'est frustrant. C'est apaisant.

Sessho, il n'a pas eu besoin de lui offrir ses mots. Il n'a pas eu besoin d'attendre des années pour acquérir sa confiance. Il ne l'a jamais recherché. Il s'est contenté d'être une présence silencieuse et constante, dans une salle de musique parfois trop vide. Un piano, quelques notes, une inspiration volée.

Sessho, il n'a jamais cherché à lui dire ce qui lui arrivait. Il n'a jamais cherché à lui expliquer le drame presque comique qu'est sa vie, son existence. Et, en même temps, Sessho, il n'en a pas eu besoin pour lui faire comprendre qu'au besoin, il était présent. Pas qu'il ira forcément vers lui, et encore que... Pourquoi pas, après tout ?

Sessho, il n'a pas besoin d'un temps de parole. C'est un sage silence appréciable. C'est les non-dits dans le calme, à l'abri d'une tempête, dans un couloir ou une tour. C'est son rôle à lui. Un phare dans la nuit, pour une âme égarée. Il n'a besoin de rien d'autre que d'un sourire pour l'illuminer, lui permettre de trouver la route à suivre.

Sessho, c'est un bracelet. C'est le gardien de démons que Chaïm n'arrive pas à contrôler. C'est le garde-fou d'un esprit déchiqueté, détruit par une vie trop violente. Sessho, c'est une note de piano, triste, colérique, apaisante, capturée par les oreilles attentives d'un enfant de onze ans qui se sentait seul.

Son Diamant Brute.

Eileen, c'est son Diamant Brute. Pas encore taillé à sa guise, pas encore accro à ses drogues, pas encore totalement sous son emprise. Pour autant, il a su lire en elle une détresse si violente qu'il n'a pas pu résister.

Populaire, admirée, c'est avec une envie de la détruire, de la rendre folle, qu'il l'a approché. Et sans lui laisser le temps de vraiment comprendre, il lui laissait de quoi "égailler ses journées". Une promesse de la revoir, de la voir revenir ramper à ses pieds pour quémander un bonheur factice qu'il se plait à fournir aux autres contre rémunération.

Une première dose gratuite pour lui faire découvrir l'envers du décor, une réalité sublimée, qui ne pourra que devenir un cauchemar éveillé. Il attend, il patiente, telle l'araignée qui tisse sa toile pour emprisonner sa proie. Une proie qu'il sait ne pas être facile, mais une proie qui lui procurera d'autant plus de plaisir, qui dorera d'autant plus son égo, quand il l'aurait dans ses filets.

Après tout, comme il le lui a dit, il triche. Et il trichera encore pour se l'accaparer, la voler à ses précieuses relations, s'en faire une nouvelle conquête sur son palmarès.

Son Fastueux Joyau.

Hiverna, douce et belle Hiverna, aussi froide et pâle que la neige à qui elle emprunte le prénom. Hiverna à été une proie facile au moment de s'en faire une cliente, puis de la fidéliser, mais cela ne l'a pas tant dérangé. C'est un peu comme la relation du bon sens, avec une certaine affection, plutôt qu'un amour pur et passionnel.

Ainsi, comme il la voie, comme il la sublime de son toucher, il l'apprécie sincèrement. Et si ses sentiments s'arrêtent-là, tout en ne croyant pas une seconde que les siens sont plus puissants, ça lui convient parfaitement. Est-ce parce qu'elle lui offre tout ce qu'il désire d'un claquement de doigt, pour espérer avoir sa dose quand elle en a le plus besoin ? Il ne le sait pas et ne s'en préoccupe pas.

Elle demande et il réclame en retour. Un jeu du chat et de la souris truqué, où les souris se font chats et ressortent toujours gagnants ensembles. C'est plaisant. Aussi plaisant que sait l'être cette adolescente, sous toutes ses formes, de la plus rêveuse à la plus charnelle.

D'autant plus que, bonus pour tout rapport, avec elle, il le sait et s'en délecte, c'est l'assurance d'un chiffre impair, d'un trois constant. Son trois constant.