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EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Troisième partie | Groupe Élèves

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Dim 30 Aoû 2020 - 22:36
This is Halloween ! - Groupe ÉlèvesTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Les étincelles au loin, perçant la colline gagnèrent la rétine affûtée du sphinx improvisé. Il se fendit d'un rire. L'écho d'un amusement certains, alors qu'il pointait de l'index la perspicacité et le sang-froid d'un Dieu défiguré. Sans un mot, il s'était élancé. Des enjambées longues, puissantes, aériennes, le long du sentier pour rejoindre le village désolé, dévasté par la crainte, par les pleurs, les peurs, le sang. Son sourire ne le quitta pas. Ni sous l'impulsion de sa cheville dans une disparition, un tourbillon de capes enveloppant sa complice encore assommée. Ni à l'entente d'une douce explosion inondant ses tympans d'une victoire certaine. Celle sur les faibles esprits, sur la honte latente, sur un confort illusoire, sur la rancune d'une fillette sur ses amis.

La porte n'était pas verrouillée, seulement barrée par quelques planches à peine cloutée. Le silence fouetta leurs visages, leur criant que rien n'était terminé, que les derniers pas seraient les plus compliqués. Une foulée après l'autre, le bois crispant la chaire, ils apprécièrent le panorama d'une salle transformée. Un escalier menait à l'étage, où il manquait quelques marches. Au centre, une table. Morceaux de bois accueillant la silhouette haletante d'un disparu torse-nu. Sa peau diaphane portait sur elle les paillettes lunaires, embrassant la sueur, et le carmin d'un supplicié. Il ne bougeait pas, en avait sûrement perdu l'envie, malgré ses poignets et chevilles enfermées. Les chaînes claquèrent contre les pieds de son piédestal sous les caprices du vent, dévoilant un trousseau de clefs à l'abandon, là, à quelques mètres, près d'instruments tranchants soigneusement rangés. La libération. La finalité d'une soirée bien trop longue, éprouvante.

Le poitrail du prisonnier se souleva sous une inspiration silencieuse, laissant choir de ses paupières mi-closes, la douleur salée de ses yeux vides. Mon art est votre. Des lettres imprimées sur une victime, encore visibles malgré une brûlure consumant son épiderme, de part et d'autre de ses pectoraux. Une marque indélébile brisant la voix d'un conteur. L'horreur. Le retard. L'impuissance. La frustration. Le désespoir. Amplifié par un don, une amitié, un instinct animal, une envie de se racheter.

Les verrous cédèrent sous le poids de leur empressement, et malgré un mutisme l'enjoignant à se redresser, l'aigle sans ailes, enserra ses sauveurs d'une étreinte, ses bras lâches, sans force, les attrapant au cou. Un remerciement, sans la moindre concession, sans le voile mensonger d'un déni, d'une fierté. Les sanglots bloquèrent sa gorge, et ses tremblements le faisaient chavirer sur ses pieds. Des excuses quittèrent sa bouche. Une fois. Deux fois. De l'anglais d'abord, puis sa langue natale, d'autant plus brisée. La main de Sessho se posa sur ses blessures, les frôlant du bout de ses doigts, comme pour en attester de la réalité, ce qui acheva les dernières perles salées étalant le rouge sur son visage blafard. La coupure d'un coup à la tête dégringolant sur sa tempe, trempant ses cheveux noirs.

- Je suis désolé, répéta-t-il en n'osant affronter l'inquiétude inondant leurs yeux, pour ne pas y ajouter d'une pincée, le piment amer de la honte. Il ne chercha pas à effacer les traces de sa détresse profonde, concédant un appui nécessaire sur les épaules de ses camarades.

Il se calqua sur eux. Sur leur vitesse, leur épuisement, sans plainte, sans attente, sans bloquer sur le froid mordant ses plaies, finissant de les sécher. En contrebas, à leur approche, des baguettes se levèrent, dévoilant les contours de leurs insignes. Les Aurors. L'aide promise. L'un d'eux s'approcha, les inspectant avec la vitesse de l'habitude. Aucune question. Aucun rappel, si ce n'est une veste que l'on pose sur un corps partiellement à nu, en l'attente d'une escorte. Il leur ordonna de rester là, que quelqu'un viendrait les chercher. Comme des enfants épuisés d'un drame, laissés derrière un cordon de sécurité, ou assit sur un banc avec une couverture atténuant un choc.

Le même que celui se lisant dans les pupilles d'une poupée retrouvant ses pensées, la lumière d'une culpabilité déformant sa bouche d'une grimace. Ses os craquèrent sous les crocs du renard transformé, remplissant sa gueule ouverte d'un liquide métallique ravissant ses papilles. Une gerbe de ce doux met dégoulina de ses babines, tapissant le col d'une fourrure immaculée, y ajoutant le doigt qu'elle garderait en souvenir. L'annulaire droit, et une baguette roulant sur les graviers d'une ruelle où les cris, les gémissements, touchèrent la Lune, marquant le triomphe d'un esprit s'appropriant des souvenirs laissés. Par choix, par cruauté. Tabata tituba contre le mur, imitant la sœur agonisant de ses blessures. Une position fœtale, lui faisant apporter sa main meurtrie contre elle-même, pour y endiguer l’hémorragie par instinct de survie.

Crac. Crac. Crac. Les bruits se succédèrent, emplissant les rues, avenues, boulevards, des secours sous les dernières chutes des débris d'un dôme leur interdisant l'accès. Un mouvement de tête, les oreilles dressées, et les narines de sa truffe dilatées sous les multiples odeurs se mélangeant, l'empêchant de les voir arriver.

- Homomorphus, tonna une voix dans le dos du canidé. Un timbre masculin, lui redonnant sa forme initiale d'un battement de cil. Debout, le menton portant encore les stigmates de son attaque et le goût acide alourdissant sa langue. Leurs yeux se croisèrent. Le sérieux d'une situation critique, contre la panique se diffusant dans les veines d'une adolescente assistant à la chute drastique de son adrénaline.

La baguette s'abaissa sans un mot, et ajustant sa capuche sur le sommet de sa tête, l'apprenti s'agenouilla devant la boule informe tremblant contre une poubelle. La victime d'un assaut sauvage, dicté par le murmure d'un animal se lovant contre la conscience éventrée d'Elyana.

- Tu peux te lever ?, demanda une autre arrivante, penchée sur le corps inerte d'Eileen. De longs cheveux blonds, des hauts talons, une veste de cuir négligemment déposée sur des épaules droites, assurées. L'allure d'un chef, passant une main protectrice dans la chevelure d'une pauvre petite perdant ses moyens. Comme pour l'apaiser. Comme pour l'empêcher de céder à la terreur, à l'inconscience.

- Serres les dents, je vais devoir te bouger, une teinte plus douce allégea ses mots, cette mise en garde, qui se solda par un décompte. Un. Deux. Trois. Les doigts l'empoignèrent aux épaules, et d'une impulsion, le détraqueur bascula sur le dos, dévoilant au bleu de ses lucarnes, les dégâts d'une chute, d'une roulade râpant la chaire comme s'il ne s'agissait que d'un légume fléchissant sous une mandoline.

- Comment tu t'appelles, petite ? Moi, c'est Amanda. On va attendre toutes les deux que quelqu'un vienne te chercher, d'accord ?, et avec un sourire fin, l'Auror ôta son habit protégeant son tailleur des intempéries, pour le placer sous la tête de la jeune fille.

De la poche de son veston, s’imbibant déjà de pluie, elle extirpa une fiole contenant un liquide légèrement jaunie. La couleur d'un soleil d'Été drapant les lèvres entrouvertes de la lionne de son calme imposé. Une potion au goût désagréable, qui fit taire ses élans d'angoisse, pour la plonger dans un flottement nécessaire.

- Barnes, occupe-toi de l'autre élève, un ordre sec qui activa les mouvements du dernier homme, qui avec précaution, se glissa près de l'animagus laissé pour compte, glissant dans les méandres de ses propres pensées.

En miroir avec ses collègues, le cuir réchauffa le corps de l'ange déchu. Les paumes de l'homme la frottèrent vigoureusement, sans grande douceur, avec gaucherie. Il secoua la tête, détachant de ses boucles, les gouttes de cet orage sans fin, qui continuait de tonner au-dessus d'eux, dans une boucle les ramenant toujours au point de départ. La fête. Les verres. Les lumières qui s'éteignent. Le sang sur un bout de bois. La fenêtre ouverte. La course. Le lampadaire. Les sortilèges. La lutte.

- Tout va bien. C'est fini.

Mais pour combien de temps ?


__________________________

Hors-RP

Chers Citoyens sorciers ayant décidé d'agir face à cette menace muette,

1. Ceci est un RP d'actions. Le rythme sera cette fois plus rapide, le MJ passera toutes les 2 semaines, et de ce fait, des réponses plus courtes seront cette fois préférées (bien qu'aucun maximum ne soit fixé, après tout si l'inspiration est là, autant ne pas la freiner).

2. Si vous souhaitez lancer des sortilèges dans le cadre d'un potentiel affrontement, vous aurez le droit d'en lancer 1 seul par post et la réussite de celui-ci sera déterminé par un lancé de dé qu'il faudra exécuter à l'avance >>ICI<<, (les modalités de ces nouveaux lancés sont expliquées dans le premier post du sujet qui a été édité).

Pour tout nouvel arrivant, il vous sera impossible de rejoindre ce groupe en cours de route, malheureusement, puisque découlant directement d'une fuite volontaire et d'un regroupement forcé.

3. Le groupe est scindé en deux : Le premier groupe est celui d'Elyana et Eileen, et le second de Joris et Aria.

Il s'agit du dernier tour. Vous devez poster une dernière fois et clôturer votre aventure, décrire les ressentis, etc, lié à votre personnage.

4. En résumé : Elyana arrache un doigt à Tabata, puis retrouve sa forme humaine après un sortilège. Elle est prise en charge par un Auror. Eileen continue de souffrir de ses blessures, jusqu'à ce qu'une dénommée Amanda lui administre une potion calmante, qui au vu de la dose, finira forcément par lui donner une vision de beaucoup de couleurs qui n'existent par nécessairement à l'heure actuelle. Joris et Aria retrouve Sessho blessé, qui a visiblement été torturé. Ils font le retour jusqu'à Pré-au-lard, où des Aurors les accueillent. Il leur est demandé d'attendre sur place qu'une personne compétente vienne les récupérer.

Si vous avez des questions, veuillez contacter Azalée Winchester qui gère ce groupe.

[Les réussite/échec des sortilèges lancés ont été déterminés par lancers de dés dans la section du staff pour garder le suspens.]

Vous avez jusqu'au samedi 12 Septembre minuit pour poster une seule fois. Le MJ clôturera le lendemain.

Inscrits :

- Eileen M. King
- Joris de Beauvoir
- Aria Beurk
- Elyana Sleepy

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.
:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
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Lun 31 Aoû 2020 - 16:13
This Is Halloween
Groupe Élève
Est-ce que j'avais la moindre chance de deviner ce qui allait se passer cette nuit-là ? Non. Pourtant, c'était à prévoir, n'est-ce pas ? Comment une soirée d'Halloween pouvait-elle bien se terminer ? Ce n'était jamais arrivé depuis que j'avais été admise à Poudlard. Cependant, à la différence des autres fois, on était directement concerné. Tabata, Elyana, Joris, Sessho, Aria et moi. On était directement concerné, parce qu'on était tous lié d'une manière ou d'une autre. Et qu'on ne pouvait pas abandonner, qu'on ne pouvait pas l'abandonner. Est-ce que je pouvais imaginer ce qui se passerait ensuite ? Les répercussions qu'auraient nos actes ? J'avais quinze ans. L'âge con par excellence. Alors, non, je n'avais aucune idée des conséquences dû à nos actes. Si ça avait été le cas, est-ce que j'aurai agi différemment ? Honnêtement, j'en sais rien. Peut-être. Peut-être pas. De toute façon, on ne refait pas le passé.
La douleur qui irradiait de tout son corps. Sa respiration sifflante, trop bruyante. Les tambours dans son crâne. Les sanglots qui s'évadaient. Ses yeux écarquillés vers le sourire d'une lune moqueuse. L'orage au-dessus de son crâne qui hurlait sa douleur. La pluie qui trempait sa cape de détraqueur. Celle-ci qui s'agrippait à sa peau et ses plaies. Les ruisseaux miniatures, carmin, qui se mêlaient en petites flaques à la clarté de l'eau pure cascadant du ciel.

Avec du recul, Eileen se trouverait à la fois stupide et ridicule. Sa réaction, suite à son envol et l'atterrissage violent qui avait suivi, était disproportionnée pour celle qu'elle serait à l'avenir. À l'instant, cependant, la née-moldu ne ressentait qu'une seule chose : sa propre panique. L'impression qu'elle allait mourir. Qu'elle allait rejoindre ses parents dans les prochaines heures.

Ses blessures, cependant, bien que pouvant être impressionnante à première vue pour un observateur extérieure, n'était pas véritablement grave. En une nuit, seulement, son corps retrouverait ses forces d'origines, sans la moindre marque de cette escapade. Quelques potions, des baumes appliqués et il n'y aurait plus aucune preuve physique suite à son échec mentale. À l'inverse d'Elyana qui s'était laissé emporté par la bête qui sommeillait en elle, la King avait été incapable de lever sa baguette vers son amie. Les cicatrices existeraient, mais ne seraient pas visibles.

Elle ne l'avait pas vu faire. Elle n'avait pas eu l'occasion de regarder le renard fondre sur Tabata comme un chien enragé. Elle ne l'avait pas aperçu attraper la main armée de ses crocs. Elle n'avait pas plus eu l'occasion de remarquer la baguette s'échouer au sol, accompagnée d'un doigt arraché par la force de la morsure.

Non, la seule chose qu'elle put voir fut, suite à de nombreuses détonations discrète qu'elle n'entendit même pas, le rideau d'une chevelure blonde se pencher sur son corps frissonnant. La caresse dans ses cheveux ne l'apaisa pas, mais lui permit de reprendre conscience de son environnement. En partie, du moins.

« Tu peux te lever ? »

L'illusionniste secoua la tête presque imperceptiblement. Elle ne s'imaginait pas bouger. Elle ne voulait pas se mouvoir. C'était, sur le moment, impossible pour sa perception erronée. Ce n'était cependant pas du goût du chef de brigade.

« Serres les dents, je vais devoir te bouger. », ordonna sa sauveuse.

Si c'était possible, Eileen écarquilla d'autant plus les yeux. Cependant, elle ne put qu’acquiescer, ne s'imaginant pas faire de commentaire ou ouvrir la bouche pour argumenter dans un tel moment. En vérité, seule l'angoisse d'aggraver ses blessures, qu'elle n'était pas capable d'identifier, resta quand elle obéit. Elle pria, pria mentalement, comme elle le faisait depuis quelques minutes maintenant. Suite au décompte, elle grogna, refusant de hurler malgré le supplice que fut le déplacement.

« Comment tu t'appelles, petite ? Moi, c'est Amanda. On va attendre toutes les deux que quelqu'un vienne te chercher, d'accord ? »

La seconde d'après, elle se trouvait sur le dos, une veste pliée sous le crâne comme oreiller de substitution. La suivante, empêchant ainsi l'élève de répliquer, elle avalait de force un breuvage au goût atroce qui la fit tousser à quelques reprises. La douleur irradia ses membres.

Cependant, elle n'y porta plus aucune forme d'attention. Pour cause, la dose de calmant qu'elle venait d'ingurgiter venait d'adoucir totalement sa condition. Elle cligna des yeux, tourna un regard vers la fameuse Amanda et stoppa son regard sur sa chevelure.

« Je m'appelle Eileen, dit-elle finalement d'une voix lente, trop lente, à la manière d'une droguée ayant pris une dose bien trop forte. Et j'aurais bien aimé être blonde. C'est beau le blond. Ça brille au soleil ou sous l'éclat de la lune. »

Comme la chevelure d'Aria, ne put-elle s'empêcher de penser, un sourire niais apparaissant sur son faciès. Aria qui était partie sauver Sessho avec Joris. Aria qu'elle avait trahi, puis abandonnée pour une poupée contrôlée qui l'avait fait valser. La situation en devenait comique. Eileen en lâcha un rire bref qui, à nouveau, déclencha une quinte de toux.

« J'ai une amie qui est blonde, reprit-elle quand la toux cessa. Elle est très importante. »

Pour appuyer ses mots, elle hocha la tête. Puis, pendant de nombreuses minutes, elle continua de faire l'éloge de cette couleur de cheveux. Si bien que, plus tard, quand elle serait transportée à l'infirmerie, elle en parlerait à l'infirmière et à qui voudrait bien l'entendre. Toujours sous l'effet de la potion qu'elle avait bu. Toujours sous l'effet de ce calme olympien qui la caractérisait pour le moment et qui l'empêchait de comprendre vraiment la situation dans son ensemble.

Le lendemain, ce serait autre chose. Le lendemain, elle pourrait s'en vouloir. Le lendemain, elle pourrait être en colère. Le lendemain, elle pourrait avoir les discussions nécessaires à sa compréhension avec les bonnes personnes de sa connaissance.

Pour cette nuit, néanmoins, son monde serait l'étrange univers d'un esprit où tout choc était en sommeil. Où aucune conséquence n'existait. Où seule l'indifférence douce qui la caractérisait avait du sens. Une accalmie de très courte durée.

(c) princessecapricieuse
Eileen M. King
Admin enragé
Eileen M. King

_________________
Rêve ta vie en

COULEUR
• lilie
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Mar 8 Sep 2020 - 20:02
this is halloween
La disparition d'un aigle au creux d'une nuit horrifique.
L'apparition menacante d'une ombre flottante.
Sosie de noirceur je te fuirais, ami de lumiere je te retrouverais.

Mardi 31 Octobre 1995

Sous l’éclat rouge d’une lumière aérienne, il s’était envolé. Soulevé par de longues enjambées, il avait quitté le perron, la colline, le village. Disparu. Le dernier obstacle n’était fait que de bois.

Aria se jeta dessus. Sa main s’échoua sur la poignée de la porte et son poignet la mobilisa avec frénésie, se heurtant à un échec impassible. Alors, elle y mit tout son poids. Son épaule vint heurter d’une violence désespérée la porte et un bruit de craquement se mêla à la plainte de sa voix. Elle reprit un élan. Encore un. Le quatrième choc vint à bout des dernières lattes leur bloquant l’accès.

Elle aurait pu utiliser sa baguette. Etaient-ce les tremblements de tout son corps qui lui avaient fait douter de la maîtrise actuelle de sa magie ? Ou avait-elle tout simplement arrêté de raisonner pour se laisser guider par les pulsions de son corps ?

La Sang-Pur déboula dans la misérable cabane. Essoufflée. Désespérée. Son regard se posa quasi-instantanément sur ce qu’elle avait passé la soirée à chercher. Son ami. Sessho. Enchaîné. Ensanglanté.

Le choc la retint un instant. Comme une bulle temporelle qui la priva de tous ses sens. Une image qui chassa l’odeur du sang, les sons plaintifs d’un blessé, le contact mordant du froid. Une bulle opaque qui éclata la seconde d’après de la plus cruelle des manières. Tout lui revint démesurément. L’odeur. Les sons. Le froid. L’urgence.

Elle accourut vers lui, n’osa pas le toucher, secoua les chaînes le maintenant prisonnier d’une menace envolée. Joris aperçut la clé avant elle, il libéra l’Aiglon.

Son regard ne voulut pas voir. Mais l’image s’était fixée à sa rétine en une seconde et il semblait désormais impossible de l’y décrocher. Quand le corps partiellement dénudé du japonais vint s’effondrer dans ses bras et ceux de Joris, ce fut sur le mur qu’elle apparue. L’image. Les mots. Le sang.

MON ART EST VOTRE.

Joyau du musée des horreurs. Chef-d’œuvre à la peinture carmin. Larmes d’aquarelles. Toiles brunies par les flammes.

Image projetée sur le mur. Réalité plaquée contre sa poitrine. Agonie silencieuse lui tordant le ventre d’une empathie dépassant les limites de son don.

Elle souffrait à l’idée de sa souffrance. De sa solitude face à la torture subit. De son impuissance face à un fou sans limites.

Pour une fois, elle aurait voulu tout aspirer. Plus que sentir sa douleur, la lui ôter. Mais ce n’était pas cela son don. Et l’empathie qu’elle ressentait à cet instant n’était pas celle d’une Empathe. C’était celle d’une amie réalisant subitement à quel point certains êtres lui étaient chers. C’était celle d’une adolescente découvrant à peine la profondeur que pouvaient avoir les racines de l’attachement, cet arbre qu’elle refusait si souvent de voir pousser.

Alors, elle aussi s’accrocha à lui. Elle le serra avec la force du désespoir. Avec la tendresse du réconfort. Avec le sanglot du soulagement.

Aria rejeta les excuses du Serdaigle avec le silence d’une sourde. C’étaient à eux de s’excuser, pas à lui. C’était eux qui auraient dû le retrouver plus rapidement. L’empêcher de subir le contact d’une lame et la pointe d’une flamme. Elle n’essaya pas pour autant de le faire taire mais grimpa simplement ses doigts jusqu’à ses cheveux pour les caresser doucement.

Elle le laissa se détacher d’eux à son rythme puis agrippa son visage de son regard une brève seconde avant de venir l’aider à se relever. Elle ne l’avait jamais vu ainsi.

Sessho avait les traits doux du calme impassible. Le sourire réservé et le regard bienveillant. L’expression modérée d’une tendresse harmonieuse, infiniment privé de tout remous.

Ce visage-là s’était brisé. Une nuit avait suffi à le fissurer en mille éclats, lui qu’elle avait toujours pensé intouchable.

Alors, quelle image la hanterait le plus ? Celle des mots cautérisés sur son torse ou celle d’un supplice gravé sur son visage ? Le vertigineux de l’indélébile ou l’intensité de l’éphémère ?

Un pas après l’autre, elle avança. Ils avancèrent. Trois corps liés, trois piliers alignés, soutiens des uns des autres, chaîne incassable. Et ils s’en allèrent. Loin de cet endroit maudit. Loin de cette colline cauchemardesque. Loin de leurs nouveaux démons. Ils fuyaient tout, même la lune. Ils la fuyaient elle avant tout, horrible traîtresse, témoin coupable, rieuse silencieuse.

Puis le halo d’un soulagement groupé les enveloppa. La présence des Aurors leur amena l’alliée qui avait manqué à leur soirée : la sécurité. L’assurance d’être protégé en attendant le retour en lieu sûr.

Seule une crainte continuait à tordre l'âme de la blonde. Qu’était-il advenu d’Eileen ? Avait-elle été attaquée par d’autres Mangemorts ? Etait-elle elle aussi blessée ? Aria ne put qu’espérer la négative, se refusant à poser la moindre question aux adultes. À prononcer le moindre mot. Pouvait-elle seulement leur faire confiance ? Pourquoi n’étaient-ils pas intervenus avant ? En tout cas, Pré-au-Lard semblait être redevenu calme et sous contrôle. Eileen allait bien, il le fallait. Peut-être avait-elle réussi à rentrer à Poudlard avec Elyana et Tabata. Oui, sûrement.  

Aria se laissa tomber au sol, à bout de force. Et elle attendit là, assise contre un mur, la main de Sessho enserrée dans la sienne. Elle ne la lâcherait pas tant qu’il ne sera pas allongé dans le duvet laiteux d’un lit infirmier. Elle ne laisserait plus personne lui arracher les ailes brisées de cet Aigle qui lui était tout particulier.

Le premier pianiste qui avait su dompter la violoniste qu’elle était. Il lui avait apporté les majeurs optimistes de douces mélopées. Ce soir, ils se quitteraient sur les mineurs mélancoliques de souvenirs hantés.


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Aria Beurk
Admin empathique
Aria Beurk

_________________




Ecoute cette médolie troublante.
C'est l'eau qui chante.
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Sam 12 Sep 2020 - 16:38







This is Halloween !
Groupe élèves

U
n craquement, un cri, une odeur, un goût, un liquide coulant, un morceau qui tombe, une baguette qui roule…. Sur ce coup là je peux affirmer que le renard en moi a prit toute sa place, par vengeance envers Eileen, et un mélange de colère et de tristesse envers Tabata… Tout va très vite, et pourtant tout me semble en suspend…


J
e sens les petits os du doigt de mon amie craquer entre mes canines– Il faut la faire lâcher sa baguette à tout prix – Oui je peux le dire, je me sens puissante, rageuse, déterminée. Jamais de ma vie je n’ai souhaité blesser quelqu’un, une de mes meilleures amies encore moins… Et pourtant… Le choix ne m’est pas permis – S’il te plait Tab excuses-moi… - Je sens alors un liquide chaud glissait le long de mes dents, coulant doucement dans ma gorge, légèrement épais et chaud, telle une crème que l’on vient de cuire, un arrière-goût ferraillé et acide se laisse ressentir. Non ce n’est pas désagréable, mais ce n’est pas bon pour autant. Ma morsure prend fin alors, laissant tomber un morceau de chair, avec un ongle au bout, rempli de liquide rougeâtre semblant avoir giclé sur mon pelache neigeux, désormais digne d’une scène de crime. – Tu ne m’as pas laissé le choix… - Un cri, du sang au bout d’une mains qui a lâché son arme, roulant dorénavant sur le sol – c’était là mon seul but…. J’espère que me comprendra… - Tabata se recule, tenant son membre mutilé ensanglanté… Mes petits yeux en amandes, du même vert que ceux de chère mère fixent mon crime à quelques centimètres de moi…


C
’est alors que sans crier gare, sans que je n’entende ou ne ressente quoi que ce soit, j’entend une incantation, un simple mot que je ne peux décrypter avec précision, mais que je devine l’effet assez rapidement…. En effet, mon pelage du même blanc qu’une montagne en hiver rougis par la chasse de loups, laisse alors place à ma robe noire, d’un ange ironiquement véritablement déchu. Les deux genoux à terre, je me laisse légèrement tomber les fesses sur les talons, fixant mon péché gisant au sol. Je ne fais même pas attention au sorcier responsable de ma nouvelle transformation, ou à mon amie se faisant prendre en charge par une charmante étrangère dans mon dos.


C
olorant mon teint autour de mes lèvres, ainsi que ses dernière, le sang de mon amie blessé, est toujours présent, tout comme le goût semblant encore couler dans ma gorge… - Comment on en est arrivé là…. – Mes yeux fixant le sol, je me sens comme vidée de toute force et de toute volonté… Ma fougue animale semble bien lointaine désormais, laissant place à de la culpabilité attristante. Mon esprit est vide, et pourtant si meurtri… Mon secret envolé, mon amitié peut-être brisée, les ennuis qui ne semble que commencer… - Je n’en peux plus… - Tout ma force aussi bien mentale que physique semble avoir était mise dans mon dernier assaut, ou même depuis ma transformation elle-même… J’ai tout donné, et maintenant je suis vidée… Meurtrie…


S
uis-je anéantie ? Pas véritablement… Epuisée ? Totalement… Je ne réfléchis pas vraiment à quoi que ce soit, mais une sensation d’un miroir qui se brise m’enveloppent du cœur jusqu’à mon esprit… Oui, quelque chose s’est brisé et a bien changé ce soir, et oui je le sais je le sens, tout comme la renarde en moi sentait le danger précédemment, je ressens quelque chose, comme si tout ça n’était qu’une mise en bouche, comme si on avait à la fois échappées au pire, mais que ce dernier était devant nous…


M
ais alors que mes yeux vides, fixant mon crime au sol, expriment mon épuisement le plus total. Je sens que l’on me met maladroitement un blouson chaud sur les épaules. Un frottement suivi d’une phrase me réveil quelque peu de ma transe. Mais ce n’est pas réellement cette présence qui me ramène à la réalité… Le frottement fait tomber une goutte rougeâtre sur le dos de ma main sur posée ses mes genoux. – Qu’est ce que j’ai fait… - Sans que je le souhaite vraiment, sans bruit, des gouttes translucides coulent le long de mes joues, se mélangeant au sang de mon amie au coin de ma bouche toujours fermée, immobile. Mes yeux se ferment doucement, mais fortement, et ma culpabilité associée à ma fatigue délie mon silence.


- Je suis désolé… Tu ne m’as pas laissé le choix ma Tab….


O
ui, l’étranger a raison tout est fini pour le moment, et je peux sentir toute la pression se relâcher, toute ma peur s’évacuer, précédemment camouflée par mon adrénaline canine… Cette nuit d’horreur à proprement parlée est enfin terminée… Et pourtant je les sais parfaitement, qu’elle restera gravée en nous à tout jamais… Le seul espoir à cet instant, c’est que nos deux camarades aient retrouvé le disparu… Notre ami…. Sessho… S’il vous plait, faites qu’il soit sains et sauve… Faites qu’ils le sauvent…



           
(c) fiche:WILD BIRD, textures by Dayanna & gifs:gifs hunt herbologist healer

         
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Dim 13 Sep 2020 - 0:42
This is Halloween !
The oldest and strongest emotion of mankind is fear. And the oldest and strongest kind of fear is fear of the unknown. [Sweet Dreams - CORVYX Cover] ••• La panique était leur ennemie. Elle les empêchait d'agir, de réfléchir correctement. Elle dispersait leurs pensées sur tous les détails inquiétants qui leur faisait perdre du temps, qui bloquait leur capacité de réflexion. Elle était une boucle sans fin qui se nourrissait de leur peur pour grandir. Et c'était ça, le danger. Joris le savait, beaucoup trop familier qu'il pouvait l'être avec cette sensation. Alors, il avait appris à faire abstraction pour éloigner les peurs, pour ne pas perdre pied, pour maîtriser la situation. Ce n'était pas parfait, mais c'était une technique. Il s'en voulait toujours après. Parce qu'il n'aimait pas devoir ignorer, même momentanément, les souffrances pour rester maître de ses pensées. Il n'aimait pas devoir mettre en suspend ce qui l'entourait pour ne pas céder à l'angoisse. Il se sentait égoïste de devoir faire ça, comme si ça allait le rendre froid et imperméable aux sentiments des autres. Mais si c'était pour la bonne cause, il savait que c'était un mal nécessaire. Ne pas céder à la panique lui avait permis de trouver la réponse dans les temps. Et de la réponse dépendait la vie d'un ami. Tout aurait pu se jouer à peu de choses prêt. Il fallait croire que la chance était de leur côté ce soir, ou qu'une bonne étoile veillait à leur réussite. Du moins, Joris l'avait très fortement espéré lorsque l'homme avait quitté le perron pour s'en aller en direction du village, empruntant le chemin qu'Aria et lui avaient utilisés un peu plus tôt pour venir à la cabane hurlante. Il n'avait eu aucun mot, à peine un regard, pour eux, rien qui pouvait leur indiquer qu'il avait tenu parole. Et c'était probablement voulu pour les faire paniquer.

Le Poufsouffle s'était concentré de nouveau sur la bâtisse lorsqu'il avait entendu sa camarade se jeter sur le battant. La priorité, brièvement oubliée par la surprise de voir l'homme fuir sans un mot, lui était revenu. Sessho était toujours à l'intérieur, et ils devaient l'en sortir. Joris osait à peine imaginer l'état dans lequel le Serdaigle devait se trouver, mais il savait d'avance que ça ne serait pas plaisant à voir et qu'ils devaient faire vite. L'adolescent s'était donc dirigé vers la porte, et avait aidé la verte et argent à forcé le battant pour accéder à l'intérieur. Une fois à l'intérieur, après avoir cherché un peu, une horrible vision les avait accueillis. Le corps du bleu et bronze, ensanglanté et presque inerte. Pieds et poings liés, il gisait à quelques mètres de plusieurs armes blanches. Si Joris n'avait pas aperçu son torse se soulever, il aurait pu le croire mort, et cette alternative ne lui plaisait pas du tout. Ce qu'il voyait et devinait ne lui plaisait pas plus.

Après quelques secondes de blocage face à cette vision cauchemardesque, le voyant s'était forcé à reprendre ses esprits pour venir en aide au japonais. Attrapant le trousseau de clés qui traînait par là, il s'était dépêché de détacher les attaches qui entravait son ami, laissant à Aria le soin de commencer à aider le bleu et bronze à se relever. Puis il avait laissé tomber le trousseau pour aider la Serpentard à remettre leur ami sur ses jambes, passant un des bras du brun sur ses épaules pendant qu'il enroulait un des siens au niveau de sa taille, pour le maintenir debout et l'aider à avancer. Il avait été surpris de l'entendre s'excuser, lui qui n'était pourtant aucunement responsable de cette situation. Il était même la malheureuse victime direct de cette horrible mascarade. Tout comme Aria, il avait rejeté ses excuses, lui affirmant qu'il n'avait rien à se reprocher. Strictement rien. Ce n'était même pas à lui de s'excuser.

Et ils reprenaient la route, tous ensemble, en direction du village. Ils essayaient d'associer leur rythme, pour trouver celui qui convenait à tout le monde. Un mélange entre l'empressement d'amener Sessho en sécurité pour le soigner, et le confort de ne pas lui apporter plus de mal qu'il n'en avait déjà. Il en avait déjà suffisamment eu pour ce soir, bien trop. Et il en garderait des traces. Marqué de rouge sur le corps. Marqué à vif dans sa mémoire. Indélébile, ou presque. Garderait-il à vie la douleur de cette nuit d'Halloween ? Rien ne pouvait le dire. Mais elle le poursuivrait sûrement un long moment.

Leurs pas les avaient reconduits vers le village, cet endroit devenu, le temps d'un instant, la scène d'un spectacle macabre. De retour vers le point de départ des festivités, les Aurors les avaient accueillis, leur offrant la sécurité rassurante dont ils avaient manqué depuis la fin de la petite fête. Une sécurité temporaire, jusqu'à ce qu'il puisse retrouver les murs familiers d'une seconde maison. Il espérait qu'il en soit de même pour Eileen, Elyana et Tabata. Que les deux premières aient pu retrouver la troisième, sans problème, et qu'elles soient maintenant saines et sauves. Il s'en voudrait du contraire, comme une impression de les avoirs laissé livré au danger. À défaut d'en être sûr, il gardait l'espoir de les savoirs entre de bonnes-mains, comme ils l'étaient actuellement.

Et ils étaient là, posés dans l'attente d'une suite, dans l'attente d'une décision quant à leur sort. Joris était resté près de ses camarades, le regard dans le vague. Toutes ces émotions en une soirée l'avaient épuisé, et son cerveau, habituellement toujours à l’affût, tournait au ralentit. Il restait assis près de Sessho, comme un rempart supplémentaire face au froid de la nuit, une présence qui se voulait rassurante et sur laquelle le Serdaigle pouvait compter. Si le japonnais pouvait espérer physiquement s'en remettre, Joris s'inquiétait plus de son état psychique suite à ce traumatisme. Le tatoué savait que certaines personnes pouvaient avoir l'impression que tout allait bien, avant de réagir après coup lorsqu'ils s'y attendaient le moins. Sessho ferait-il partit de cette catégorie ? Et tous ceux qui s'étaient trouvé mêlé de près ou de loin à cette affaire, comment le vivraient – ils ? Impossible de le savoir. Même pour un voyant, l'avenir gardait ses zones d'ombres et ses questions sans réponse.

Ici prenait fin le récit d'une soirée qui allait changer leurs vies.:copyright:️ 2981 12289 0
Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Dim 13 Sep 2020 - 18:33
This is Halloween ! - Groupe ÉlèvesTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Cliff Barnes avait toujours détesté une chose dans son métier : Les enfants. Qu'ils y soient mêlés. Qu'ils en souffrent. Qu'ils assistent à des drames, du sang, des larmes. Oui, Cliff Barnes haïssait les voir couler sur les joues trop pâles de leur innocence bafouée, détruite à jamais par la terreur. Celle qui secoue. Celle qui fait hurler, crier. Celle qui tétanise. Celle qui murmure au creux de l'oreille, du cœur, que plus rien n'ira, que l'impossible, l'improbable, deviendra irréversible. Que la monstruosité se trouve dans le miroir, dans les yeux d'un reflet trop souvent contemplé. À genoux, il remonta ses mains calleuses sur les épaules fragiles d'un renard roulé en boule. La crainte dans un murmure. Les questions dans le vent qui laissent sans voix, sans souffle. De celles que l'on offre à la pluie, à l'orage, au bruit, à l'écho d'une action en suspens. Ce petit être déchu perdait ses ailes, laissant glisser dans la brise, les plumes sombres de son incompréhension, de son choc.

Elle tremblait.
Sous ses paumes, elle lui sembla si délicate.
Comme une fleur.
Comme une goutte.
Comme une feuille de papier se trempant de ses pleurs.

Gauchement, il lui avait donné un sourire. L'esquisse vaine d'un secours tardif, distillant dans le vin les relents âcres d'un : Et si. Et s'ils étaient arrivés plus tôt ? Et si, elle n'avait pas bondi ? Et si, elle s'était défendue ? Et s'ils avaient été présents ? Et si … Comme un jeu de quille que l'on éclate. Ça frappe. Ça cogne. Ça casse. Comme du verre. Comme des os. Comme le cœur dans leurs poitrines. Comme la culpabilité d'un geste, d'un mot. Ça assomme. Ça fatigue. Une mauvaise grippe que l'on attrape au coin d'une rue. Ça touche au hasard. Y a pas de coupables. Alors on en trouve un. Le voisin. Le clochard. La vielle dame. L'ivrogne. Le vendeur. Le docteur. Le serveur. L'organisatrice. La victime. La loi. Le gouvernement.

Le pantalon dans les flaques, il tourna son menton à sa gauche, puis à sa droite. Deux corps ensanglantés. Deux amies si éloignées, brisées d'une main tranchée. L'une était apaisée par des caresses dans une chevelure imbibée, par les mots réconfortants d'une mère avortée, par la compréhension douce d'une femme s'enveloppant dans un rôle plus tendre. L'autre, à la cime de l'inconscience, était prise à parti par le discours logique d'un apprenti trop terre-à-terre. Insensible parfois. Maladroit souvent. Une empathie mesurée par les actes, par les conseils avisés d'une plaie à presser, d'une patience à gagner. Seulement quelques minutes dans le noir. Seulement quelques secondes dans le silence.

L'orage tonna au-dessus d'eux, faisant sursauter la carrure tendue du fonctionnaire. Il se redressa, quittant l'inconfort d'un sol mal égalisé. Il empoigna les bras pendants de sa pupille, pour la hisser sur ses pieds. Il la fixa. Le regard vague. Les lèvres hachées de ses dents, de ses sanglots refoulés au creux de la gorge. Pleurait-elle ? Ou était-ce la pluie qui maquillait son visage d'une blancheur spectrale ? Il inspira. Oui, il détestait ça. Cet aspect d'un métier si droit, si franc, si juste. Les gamins et leurs mines défaites. Et l'impuissance d'une tape sur l'épaule, de mots sans sens profond. Tout ira bien. Tout était fini.

Rien ne l'était.
Pas pour eux.
Comme un cauchemar qu'ils devraient revivre.
Une nuit d'ivresse. Une nuit d'horreur.

La blouse blanche capta son attention, là, dans le soin de son iris. La chevelure rousse d'un médecin se mettant déjà en action. Ils étaient doux, eux. Ils en avaient le temps. Comme dans l'urgence, il banda les plaies à vif de l’amputée, coulant sur ses cris déchirant, la chaleur du miel d'un discours pré fait, presque déshumanisé. Il n'était pas plus sensible que le plus jeune de l'unité. Seulement plus habilité à y mettre des sentiments de façade. L'hypocrisie de la situation lui sauta au visage, et il guida le corps mécanique de l'entité divine, jusqu'à sa camarade s’épanchant en couleur blonde. En jaune soleil. En satin clair.

- Son état est stable. Elle pourra être soignée à Poudlard, déclara Amanda sans préambule, ignorant la comparaison de la brune dérivant sur son nuage.

- Tu sais qui va venir les chercher ?, bredouilla-t-il dans sa barbe, en ajustant sa veste sur la silhouette chétive de l'animagus.

Sa question trouva une réponse aussitôt formulée. Un timing sans failles. Une chorégraphie signée de la main d'un directeur renommé. Les capes colorées de Dumbledore ne lui avaient jamais parût si tristes, si délavées, si mornes sous le ciel étoilé. Comme un père, il s'arrêta près de chacun d'eux. Comme un père, il les complimenta de leur courage, de leur bravoure. Et comme dans ses jeunes années, pas parties si loin, il s'en sentit plus serein. Pour lui. Pour elles. Pour eux.

- Cliff, tu veux bien escorter Monsieur le directeur jusqu'à Poudlard, dès lors qu'il aura récupéré les élèves qui lui manquent ?, une cordialité dans une voix trop dure. Comme du velours sur une main d'acier.

Une suggestion prenant l'allure acariâtre d'un ordre susurré qui le fit flancher, se mettre en branle. Fichu automate formaté. Il la guida devant lui, tout le long d'une avenue de nouveau fréquentée. Des agents encadrant les habitations, des boutiques. Le silence s'était enfuit au galop, devant les fourches des gardiens d'une paix éphémère. C'était comme une flamme. Une pauvre étincelle se tuant sous l'avalanche d'une marque dans le voile de leur matinée fraîchement entamée. Aucun ne parlait. Sauf l'adolescente volant d'un informulé dans leurs dos. Un moulin à paroles continuant de se perdre dans le labyrinthe de ses songes, de son imaginaire. Le blond était une belle couleur, qu'elle affirmait à nouveau.

Et il l'écouta, se rendant sourd aux paroles d'un professeur usé par la fatigue, par l'âge, par les genoux craquant sous son poids, devant trois retardataires. Tout ira bien. Ils avaient tous le même discours, la même rengaine. Tout ira bien. Tout est fini. Et les mains qui s'accrochent les unes aux autres affirment le contraire, encore à pieds joints dans la mélasse d'une adrénaline horrifiante. Un corps s'ajouta au flottement des airs, blessé d'une lame et des flammes, se roulant dans les ombres de son cauchemar.

Lui aussi, il leur répéta, scandant entre ses dents, à la pâleur des filins sous la brise, et à l'artifice d'un brasier bleuté, que tout irait bien, se complaisant dans la facilité d'un déni situationnel. Ils remontèrent l'allée, le boulevard, jusqu'aux arbres enlacés d'un sentier tout tracé. Le château était déjà visible. Lointain. Derrière, les portes les attendraient des lits. Des oreillers. Des soins. Du calme. Du silence. Du repos.

Tout ira bien.
Oui.
Tout ira bien.
Jusqu'à demain.

__________________________

Hors-RP

Chers Citoyens sorciers ayant décidé d'agir face à cette menace muette,

Je vous livre ci-dessous un bref résumé des conséquences à la suite de cette conclusion, elle est directement reliée à celles décrites dans le groupe des élèves de Poudlard : C'est le Professeur Dumbledore qui vient vous chercher à Pré-au-lard, et qui, avec l'assistance d'un Auror, vous ramènera au château. Vous serez tous conduit à l'infirmerie, où, pour ceux étant blessés, des soins vous seront procurés aussitôt que vous serez allongé. Pour les autres, vous pourrez profiter d'une bonne nuit de sommeil, aidée par l'ingestion d'une potion de sommeil sans rêves, bien que, plusieurs places semblent être occupées par certains de vos camarades, dont l'identité ne peut-être affirmée pour cause des rideaux déjà tirées. Il ne vous sera donné aucune sanction disciplinaire, votre courage vous ayant déjà coûté quelques cauchemars pour en rajouter. Dès le lendemain, vous serez excusés pour vos cours, pour que vous puissiez vous reposer.

Ainsi se clôt donc votre aventure. Merci à tous pour votre participation, qui fut si active et régulière. Ce fut un véritable plaisir d'écrire pour vous, et surtout de lire les réactions de votre personnage face aux événements. Sans vous, l'Event n'aurait jamais été aussi inspirant et captivant qu'il le fut, soyez en certains. En espérant que vous en ayez retiré la même satisfaction à l'arrivée.

À bientôt,
Le Maître du Jeu.
:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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