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EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Troisième partie | Groupe Adultes

 :: Hors-Jeu :: La Pensine :: RP Harry Potter :: Les RP Terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Lun 24 Aoû 2020 - 17:03
This is Halloween !
événement
Andrée grimaça en entendant le choc du parterre de fleurs sur la Gavril. Un craquement sembla résonner une seconde dans la nuit. La jeune femme ne s’était jamais pris un tel choc mais la douleur qu’elle parvint à imaginer la crispa.

Andrée craignait la douleur. Elle n’avait jamais su la soigner, jamais su la gérer. C’était peut-être à cause de cela, combiné à sa faiblesse en magie offensive, qu’elle détestait les combats : il était quasiment certain qu’on finissait blessé. Et Andrée haïssait être blessée. Dépossédée de ses moyens et de ses réflexes. Elle l’avait toujours vécu comme un handicap ridicule, source de regards inquisiteurs et de jugements.

Son instinct premier fut de rejoindre la couturière. Hors de question de la laisser dans le pétrin, même si la potionniste voyait mal en quoi elle pouvait l’assister. Elle dissimula à peine son soulagement quand elle constata que Kayser la devançait, surtout lorsqu’elle réalisa que son aide était dispensable.

Toute cette histoire était folle. Folle et beaucoup trop longue. Les trente minutes qu’elle avait envisagées avant de s’approcher des Trois Balais s’étendaient désespérément et se moquaient d’eux.

Ses compagnons d’infortune s’emboîtèrent le pas les uns aux autres, la contraignant presque à prendre leur suite. Direction les étincelles rouges, à la recherche d’un signal qui leur vaudrait forcément des ennuis. Elle préférait cela à l’autre solution : poursuivre des Mangemorts qu’elle n’était pas sûre de rattraper et qui la terrasserait assurément si elle décidait de s’y frotter.

Alors même si elle aurait voulu faire demi-tour, abandonner la bataille et se cacher dans un coin, son ego prit le dessus et elle suivit deux de ses frères d’armes à contre-coeur.

— Tu devrais rentrer chez toi, fit Andrée à Davril avant de quitter la rue.

Et moi aussi.

Prudente, et aussi parce qu’elle flairait le mauvais coup, Andrée resta en retrait des deux hommes en les suivant. Les murs les encadraient, menaçants de toute leur hauteur. Parfaite barrière en cas d’embuscade. La jeune femme resserra sa prise autour de sa baguette, et la transpiration fit glisser sa main sur le bois lisse.

Ils débouchèrent soudain sur une ruelle pas plus imposante que les autres et pourtant bien plus encombrée. Andrée discerna tout juste la dizaine de transplanages qui les précéda ; un avertissement masculin, devant elle, la figea sur place.

Son cerveau fatigué ne parvint pas à analyser les informations. N’y parvint plus.

Trop de noir, trop de bruits, trop d’acteurs.

Impossible de comprendre les enjeux dans leurs positions. Impossible de saisir le rôle de l’ultime partisane demeurant dans la petite rue. Impossible d’envisager son départ sous un autre angle que la fin d’un combat.

Les briques fonçaient déjà sur eux.

Avant que sa conscience n’enregistre davantage d’informations, Andrée se retrouvait au sol et une douleur fulgurante lui parcourait l’intégralité du corps. Autour d’elle, des éclats rouges de pierre et son propre sang se mélangeaient en une sinistre mosaïque. Elle réalisa au moment où elle parvint à reprendre sa respiration qu’elle avait retenu son souffle pendant trop longtemps.

À présent, la douleur de Gavril ne lui était plus si étrangère.

Andrée se mordit les lèvres jusqu’au sang pour retenir les larmes qui pointaient. Pleurer ici était inenvisageable ; montrer le moindre signe de faiblesse signerait la fin de sa crédibilité, et puis elle ne tenait pas à renvoyer l’image d’une petite victime. Elle entreprit de faire le compte de ses blessures en les énumérant tout bas. Focaliser son esprit sur autre chose que les pulsations sourdes qui tambourinaient dans ses membres, telle était la solution.

— Épaule déboîtée, joue écorchée, flancs mutilés, poignet foulé. On aurait pu faire pire.

Au moins pouvait-elle se lever.

Son corps n’était que douleur. Elle se refusait à baisser les yeux et à assister aux écoulements de son propre sang.

Andrée s’assit tout contre le mur et tenta de trouver la position qui la ferait souffrir le moins possible. En premier lieu, il fallait qu’elle s’occupe de ses hémorragies. Les dangers liés à la perte de sang trop importante étaient trop connus pour être ignorés. Par après, elle pourrait envisager de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider à remettre ses différentes articulations en place.

— J’ai des potions pour la coagulation du sang, croassa-t-elle à la cantonade - elle supposait que les autres aussi avaient peut-être été blessés, et à défaut de s’être rendue utile pendant le combat elle pouvait ajouter sa pierre pour les soins d’après.

La pluie battait les briques qui l’entouraient.

Et alors que les boum-boum de son coeur lui lançaient le cerveau, alors que son énergie se vidait dans les flaques d'eau encore et encore, alors qu'elle tentait d'analyser l'enchaînement d'actions des deux minutes qui venaient de s'écouler, Andrée réalisa qu'elle vivait leur relative victoire comme une sacrée défaite.

Code by Ariel


HJ :
Andrée de Kerimel
Modo poker face
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Jeu 27 Aoû 2020 - 18:37
This is Halloween.Adultes
Run boy run ! This world is not made for you. Run boy run! They’re trying to catch you. Run boy run! Running is a victory. ( Run Boy Run → Woodkid ) ••• Tu l'entends, bien sûr que tu l'entends. Le murmure assourdissant et permanent. Il a envahit la ville et les esprits. Il arpente les rues en hurlant. Le murmure assourdissant et permanent comme un bruit parasite à l'intérieur qui t'épuise, qui souffle à l'oreille de chacun : « T'es mauvais, t'es bon à rien, tu seras jamais assez bien, qui te répètes, t'es comme ça, tu devrais, ça changerait rien si tu changeais. » Le murmure assourdissant et permanent qui espère te mettre à terre en te criant: «  Essaie pas de refaire l’histoire, t’y arriveras jamais c’est trop tard, c’est baisé, c’est imprimé dans les mémoires. » Le murmure assourdissant et permanent qui te fait croire qu’y a pas de rédemption, pas de pardon, pas de rachat, pas de rémission et tu l’acceptes, tu le laisses rentrer., Fauve, Blizzard.

Il l'avait vu. Bien sûr. Il n'aurait pas pu le rater. Lui et son béret. Lui et sa cigarette. Lui et son sourire. Lui et son regard torve. Lui et sa mine réjouit. Lui et ses épaules droites. Lui et l'instance de ses pas dans son dos. Lui et ses manies, ses envies. Lui et cette justice dans les veines. Lui et cette indifférence sur le monde. Les lèvres pincées, il se résolut à regarder la rue. Le boulevard déserté, attristé par la grisaille d'une soirée interminable. Comme une aiguille bloquée sur un cadran. Comme une seconde s'étirant sur plusieurs heures. L'adrénaline le quittait. Une perfusion arrivant à sec. Et comme un junkie, un camé, il lui courrait après. Un pas après l'autre. Sans relâcher cette vigilance fluctuante. Le seul éclair dans la pénombre de son ambivalence. Lévine tourna à l'embranchement. Le premier. Longea le corps inerte d'une poubelle renversée. Il en regarda à peine le contenu. Banane dévorée par les rats, par les mites d'une société proche de l'effondrement. Il rêvait d'en voir les flammes de l'anarchie. D'une libération spirituelle. Un révolutionnaire portant la croix de la loi, de la vérité absolue, d'une monarchie déguisée. C'était ironique. Tordant.

La pointe de sa baguette retraça les contours d'une brique, avant qu'il ne s'épanche dans l'observation minutieuse d'une nouvelle avenue. Les bruits de course lui vrillaient les tympans. Ou bien étaient-ce ses propres pas ? Il voulait s'asseoir. Il voulait dormir. Ses muscles, démunis de leur dose quotidienne le faisaient souffrir. Pas autant qu'une blessure, qu'une cassure, qu'un tibia écrasé. Assez pour l'étourdir. Pour le rendre somnolant. Trois l'avaient suivi. L'inutilité d'un informulé non maîtrisé. Et la longue cape d'un vampire factice, d'une main tendue qu'il aurait dû réduire en miette. La colère. La haine d'un monde qu'il méprisait. D'une criminalité se pavanant sous l'étendard de bons sentiments. C'est ce qui le força à mettre un pied devant l'autre.

L'image résiduelle d'une attaque. D'une offensive. D'une embuscade. Il plissa les yeux. Un instant. Les masques étaient imprimés dans sa rétine. Cruel rappel à une salle rouge. Au pourpre de l'esclavage, de l'asservissement d'une fumée de cigare. D'une odeur âcre collant sa langue à son palais dans un mutisme cuisant. Ses narines se dilatèrent sous la flagrance de l'humidité. Sous les quelques traces d'un sortilège s'évaporant dans la nuit. Il était tard. Ou tôt. Son menton se redressa pour apprécier les étoiles. La Lune. Sa charmante cavalière d'un instant maudit. Volé aux bras d'un temps trop court. Dérobé des mains de l'inéluctable. De l'interdit. De l'imbuvable. De cette pilule qu'il voulait faire passer d'une gorgée d'arsenic, pour mieux se fondre dans la poudre blanche du cyanure.

Il enfonça sa main dans sa poche, et se figea. Trois. Quatre. Non. Cinq. Six. Sept silhouettes. Plus. Toujours plus. Ses pensées se bousculèrent, sous le message d'une mise en garde, d'un dépêche-toi le faisant accélérer jusqu'à la course, jusqu'à un sprint désespéré. Après quoi courrait-il cette fois ? Après un souvenir ? Après une vengeance sur des années d'espoir, de douleur, de souffrance ? Après un coupable tout désigné ? Ou son devoir ? Celui d'une signature sur un bout de papier, d'un serment le contraignant à protéger, servir un peuple d'aveugles, d'idiots ? Du coin de l’œil, il la vit. Elle arrivait à pleine vitesse. Comme lui. L'évidence lui éclata à la gueule comme un ballon d’hélium, soulevant ses talons avec plus d'ardeur. Elle allait mourir. Se faire pulvériser sous un sort malsain, pernicieux qui la ferait souffrir d'une agonie sans fin. Il tendit son bras en sa direction, nourrissant l'envie insidieuse de l'attraper au col à distance, de franchir d'envolée les précieuses foulées les séparant encore.

« Attention devant ! », lui cria-t-il pour empêcher l'inévitable, la voix portant en elle toute cette angoisse refoulée. Toute cette conscience d'un autre, lui sortant la tête de l'océan de son égoïsme.

Tout alla si vite. Et si lentement. Il capta la lumière d'une étincelle. Le trait orangé d'une explosion. Trop loin pour en comprendre les mots. Assez prêt pour en deviner les conséquences. Le temps s’égraina, bloqué dans le sablier. Il n'entendait plus que son cœur. Son souffle haletant. Les battements rapides agrandissant ses pupilles. Il n'irait jamais assez vite. Il serra les dents. Comme un mur s'étant dressé devant lui, il le percuta. Le souffle bouillant d'une détonation. Il s'écrasa sur le dos, emporté par son propre élan. Sa tête cogna la terre humide. Quelques mètres en arrière. Renvoyé d'où il venait d'une formule. Sa respiration se bloqua dans sa poitrine sous le choc d'un atterrissage forcé. Sans gravité. Il toussa de cette poussière plaquée sur son visage, sur ses joues, sur ses paupières. Les cils embués de larmes, il vit les gravats d'une habitation délabrée. Son bras balaya l'air d'un revers. La pointe du noyer arrêta la progression des débris pour mieux les détourner. Loin de lui. Loin de sa ligne. Peut-être derrière lui. Il ne le savait pas. N'avait pas vraiment visé.

« Merde. », murmura-t-il dans une quinte de toux, lui brûlant la gorge, lui arrachant les poumons du soufre dans l'air. Il roula sur le ventre pour se redresser. Difficilement.

Il regarda autour de lui. La désolation. Le spectacle accablant d'un échec et mat. D'une victoire sans panache. D'un échec lui serrant les entrailles. Ils n'étaient plus là. Ils avaient déjà fui. Ses doigts se serrèrent convulsivement dans ses cheveux, les rabattant sur son crâne pour en faire taire l'écho d'une chute, d'une migraine. Le sombre de ses yeux enlaça le sang des blessures, des mines graves, accablées d'une défaite sans égale. Lui aussi avait cessé de sourire. Lui aussi avait arrêté de bouger. Lui aussi aurait préféré être décapité plutôt que de devoir se voiler d'un semblant de fait accompli. D'un sentiment de satisfaction qu'il allait devoir feindre, simuler.

« Putain. Merde. Merde. Bordel. », asséna-t-il dans le vide en frappant de sa botte un caillou détaché de son mur, au même moment où comme une chanson, Andrée venait agiter le contenu d'une fiole. « Merde. Bordel de merde. », ne put-il que répéter en laissant sa deuxième paume migrer dans ses mèches, ses pieds le forçant à tourner en rond.

En cercle. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'il puisse réfléchir. Reprendre son calme. Se poser dans le réconfort d'une affaire en constante évolution. Dans le chaos d'un affrontement l'encourageant à évoluer, à ancrer ses convictions un peu plus en profondeur. Il inspira après plusieurs tours. Trois. Quatre. Cinq. Ou dix. Il n'entendait plus les paroles de ses alliés d'infortune. Il ne vit pas celle qu'il avait voulue, un instant, sauver, s'enfuir de la scène en boitant. Ses ongles arrêtèrent de lacérer son cuir chevelu.

Le murmure assourdissant et permanent. Encore lui. Il le poussa à mordre sa lèvre de toute cette hargne, de toute cette flagellation continuelle. Le sang perla. Un peu. Pas trop. Assez pour colorer sa bouche d'une douce teinte carmin. Il l'étala de son index, s'en dessina presque un sourire se mêlant à la terre, à la cendre. La folie le cueillit dans sa perdition, dans cette noyade où il chercha à lutter, se débattre. Et en amie, elle se proposa de l'accompagner, de le déposer sur les rivages tranchants de sa comédie retrouvée. Un moment de faiblesse, qui avait coûté la perfection d'un masque enjoué, positif, au profit d'une détresse mettant à sac les dernières cases encore allumées.

Le vide revenait. La fatigue aussi. Il rejoignit Andrée, allongée dans son propre sang. Ses pas étaient lents. Ils lui pesaient. Les courbatures de leur cavalcade dans les rues. Elle avait dévoré les dernières miettes de ses forces, de son énergie accumulée à la barbe de l'insomnie. Son genou s'écrasa à sa gauche, et sans un mot, il la gratifia de la fausseté d'un sourire. D'une esquisse qui s'effaça après un battement de cil. Il posa paume tout contre son épaule. Sans mise en garde. Sans décompte. Et c'est sous son cri étouffé d'une fierté vipérine qu'il fit coulisser son épaule dans son encoche naturelle. Le craquement releva son épiderme d'un frisson. D'horreur ? Peut-être. De délectation ? Un peu. Sans doute.

« Tu peux marcher. », une affirmation qui s'accompagna d'un timbre qu'il voulut avenant, coulant dans le miel de son hypocrisie entraînée.

Un sauveur la laissant là, voyageant dans un monde de douleur, de souffrance physique, se mêlant à une frustration légitime. Il dépassa Johann. Sans un regard. Son insigne s'était décroché. Il s'en fichait. Il ne lui restait que la broderie sur sa veste. Les baguettes croisées s'étaient échouées dans une flaque.

Il l'entendait. Ce murmure assourdissant et permanent. Il ne le quitta pas tout le long du retour. T'es mauvais, t'es bon à rien, tu seras jamais assez bien. Il continua. Encore et encore. Jusqu'aux Trois-balais. Jusqu'aux bras de Stan autour de son cou. Jusqu'au regard désapprobateur de sa supérieure. Jusqu'aux questions d'un apprenti. Jusqu'au retour chez lui. Jusqu'à sa tête sur l'oreiller.
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HJ:
Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Sam 29 Aoû 2020 - 21:34
This Is HalloweenI'M A TEACHER. MY MAIN GOAL IS TO PROTECT MY STUDENTS. I WANT TO GUIDE THEM TOWARDS A BETTER FUTURE. But am I ready to give my life for this goal ?C'était étrange comme tout pouvait partir en fumé à une vitesse si explosive qu'il était tout bonnement impossible d'y réchapper véritablement. La magie pouvait offrir des merveilles, mais elle avait aussi son lot de défauts. Des défauts pouvant être mortels. Des défauts pouvant détruire des vies avec quelques mots prononcés, quelques syllabes alignées les unes après les autres. Le plus drôle dans ce genre de moment, c'était la remise en question qui pouvait s'effectuer en une fraction de seconde.

Ce n'était pas Johann Kayser qui allait dire le contraire à cet instant. À l'arrière de la file qui s'était formée instinctivement, il avait une vue dégagée sur ce qu'il se passait à quelques mètres de sa position. Et ce fut ainsi qu'il la vit. Qu'il les vit tous. Les mangemorts. Le dôme être détruit. Lévine et Cébren tout à l'avant. Andrée qui suivait. Et, enfin, pour clore le spectacle, Alex qui sortait comme une furie, poursuivante indomptable et irréfléchie de deux hommes qui auraient pu la maîtriser par leur surnombre.

Ce fut avec un certain soulagement qu'il remarqua, comme au ralenti, les premiers mages noirs s'évader d'un tourbillon. Il était bien trop nombreux pour espérer une quelconque victoire. C'était une défaite cuisante, humiliante, qui les attendait ce soir-là. Ils avaient tous foncés tête baissée dans un piège tendu par l'ennemi. Ils s'étaient tous comportés comme des amateurs se désirant être les nouveaux héros d'une tragédie. Se diriger vers un periculum alors qu'un élève désarmé, dont la baguette avait été retrouvée, avait disparu ? Alors que c'était lui, et personne d'autre, qu'il devait retrouver et aider ? C'était d'une bêtise à faire peur.

Le soulagement fut de courte durée.

Il était bien trop éloigné pour espérer pouvoir effectuer une action qui allait les aider. Et, pour être tout à fait franc, il n'y pensa pas sur l'instant. Ce fut le choc, la désillusion et une inquiétude viscérale qui le prit aux tripes quand la baguette de la dernière mangemort sur place se leva. Sur le moment, alors qu'il voyait un auror courir droit vers une mort presque certaine pour sauver la vie d'une civile, il n'y avait que ces émotions primaires qui dominaient tout son être.

Puis, il l'entendit. Presque trop fort. Presque trop distinctement.

Bombarda Maxima.

En une fraction de seconde, de trop nombreuses pensées se bousculèrent dans la tête du professeur. Un sortilège aussi dangereux que celui-ci, qui venait de faire partir en lambeaux toute la façade d'une habitation droit dans leur direction. Un sortilège qui était enseigné en troisième année d'étude dans l'école Poudlard. À des enfants qui entraient à peine dans l'adolescence. Une période complexe pour n'importe qui. Une période où les disputes sont légions, où il est facile de se faire ses premiers ennemis. C'était à cet instant précis que Johann saisit une chose : durant des années, il s'était trompé de cible. Si le gouvernement y aidait, il était évident qu'une institution comme une école qui formait des enfants à se combattre ne pouvait que créer des êtres humains qui finiraient par devenir mauvais. Comme lui-même, au fond, mais c'était à présent un autre problème.

À l'inverse de Serger qui avait pu se jeter dans la gueule du loup, lui était bien trop éloigné pour effectuer une action aussi suicidaire. Le destin, peut-être ? Ce qui était certain, c'était que cela venait de lui sauver la vie et il en eut rapidement la certitude. Le souffle de l'explosion ne fut pas si dérangeant vu la distance qui le séparait de l'impact. Il put garder ses pieds sur terre et ne reçut aucun débris véritablement dangereux pour son intégrité physique directement dessus. Il ne s'agissait que de petits restes lancés à une vitesse prodigieuse, rien de plus. Et il n'eut pas l'idée de se servir de sa baguette, car incapable de réfléchir correctement dans un moment comme celui-ci, il eut le réflexe qu'auraient eu bien des hommes. Il se protégea le visage avec son bras et se pencha en avant.

Tout sifflait autour de lui. Et la douleur ne vint pas directement. Quand il se redressa, ce fut surtout le carnage qu'il put observer. Ils étaient tous à terre, balayés comme de vulgaires insectes pris dans une tempête trop violente. La poussière retombait mollement, mais ce fut avec une certaine appréhension qu'il s'approcha pour regarder. Une curiosité morbide. Comme celle qui pousse l'être humain à s'arrêter quand il voit un blessé. Celle qui pousse l'être humain à s’agglutiner autour d'un des leurs, comme un troupeau de bêtes, quand il fait un malaise.

Ses yeux voyagèrent sur les silhouettes en mouvements, remarquant déjà la disparition d'Alex qui fuyait la scène. Andrée qui, nageant dans son propre sang, s'asseyait contre un mur après s'être relevée. Lévine qui, bien que sans séquelle physique, avait l'air de disparaître sous l'amas de sa propre folie, au point de se mutiler de façon presque imperceptible. Cébren, encore au sol, qui n'allait pas tarder à se relever également. Un pas après l'autre, Johann s'était approché suffisamment pour avoir une vue d'ensemble de la scène. À présent, il restait stoïque, son regard accrochant l'endroit exact où s'était tenue leur bourreau d'une soirée.

Échec et Mat.

Il ne savait pas ce que les disciples du mage noir étaient venus faire ce soir-là, si ce n'était semé le chaos et le trouble. Il ne savait pas ce qui leur avait traversé l'esprit pour s'en prendre à un sang-pur, alors qu'il défendait les vertus de ces familles. Il ne comprenait tout simplement pas pourquoi ils étaient venus. Il n'avait aucune véritable information dans l'instant et c'était frustrant.

Aussi frustrant que la douleur qui s'éveilla dans son bras gauche quand il voulut plaquer ses cheveux en arrière. Ses iris accrochèrent la manche lacérée de tout côté, l'écoulement rougeâtre du liquide qui le maintenait en vie, mais également et surtout son bras, immobile malgré l'ordre donné, qui refusait de se mouvoir. Son premier réflexe fut de froncer les sourcils. Ce n'était pas la première fois qu'il était blessé et ce ne serait pas la dernière, mais ce fut à ce moment-là que l'homme comprit l'absurdité de son geste. Il possédait une baguette. Une baguette qui pouvait lui permettre de donner la mort si facilement, et il n'avait pas daigné pensé l'utiliser pour se protéger.

La frustration revint au galop quand la voix d'Andrée se fit entendre. Il tourna son regard dans sa direction pour voir l'Auror s'approcher d'elle et remettre son bras en place sans la moindre douceur. Il était dangereux. D'une manière ou d'une autre, ils étaient tous dangereux. Et il se retrouvait à présent à être des témoins dans une affaire incompréhensible. Ça ne lui plaisait pas. Ainsi, il prit une décision dans la seconde.

Sans ignorer la proposition d'Andrée, récupérant l'une des potions qu'il avala d'une traite après un signe de tête pour la remercier, il s'approcha de Cébren pour lui ordonner son départ d'un simple signe de sa main encore intacte. Son collègue était, d'une certaine façon, celui qui était le plus en danger s'il restait.

Dans un même temps, il capta du coin de l’œil deux informations qu'il jugea relativement importantes. La première était que Lévine partait sans un regard en arrière, et ce, malgré ce qui venait de se passer. La seconde, c'était l'absence d'insigne accroché à sa veste. La plaque de métal avait disparu, certainement arrachée durant sa chute. Et il se retrouva à regarder au sol, à bouger certains débris, dans l'unique but de mettre la main dessus.

Ce qu'il fit. Sa trouvaille récupérée, il la plaça dans une poche intérieure de sa cape, non sans grincer des dents à cause de la douleur.

La seconde suivante, malgré les mots de Lévine plus tôt, il alla aider Andrée à se relever. Il ne l'appréciait pas particulièrement. Elle était bien trop volage, mais elle pouvait être utile. Et être utile pour lui, c'était l'assurance de ne pas se faire abandonner sur le bord de la route comme un vulgaire chient dont les maîtres ne pouvaient plus s'occuper. En l’occurrence, à cet instant, au milieu des gravats et de son propre sang.

Il ne chercha pas à la soigner lui-même, ni même à l'emmener dans un endroit sûr de sa connaissance. Il se contenta plutôt de la laisser au bon soin des professionnels sur place, assurant pour son propre état que l'infirmerie de Poudlard serait amplement suffisante.

Pourtant, l'infirmière ne l'y verrait pas ce soir-là. Parce que malgré son état de fatigue mental comme physique. Malgré la douleur et les zones floues qui commençaient à pointer le bout de leur nez dans son champ de vision. Malgré l'envie de s'écrouler sur place et se maudire, Johann était un homme de parole.

Non, l'infirmière ne l'y verrait pas ce soir-là. À la place de se rendre à Poudlard, bien que s'assurant que le directeur sût qu'il allait relativement bien et qu'il reprendrait son poste prochainement, il transplana vers une habitation à quelques kilomètres du village sorcier. Là-bas, il tituba jusqu'à la porte qu'il ouvrit avec un certain fracas, pour s'écrouler de moitié sur un meuble dans l'entrée. L'odeur de tabac et d'autres flagrances qu'il n'appréciait pas l’accueillirent.

•••••••

Résumé:
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Johann A. Kayser
Admin acerbe
Johann A. Kayser

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Heart Made Of Glass, My Mind Of Stone
Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. by Wiise
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Sam 29 Aoû 2020 - 23:03
This is Hallowen
31 octobre 1995

Ses neurones semblaient ne plus vouloir se mettre d'accord, chacun beuglant des instructions différentes, la victoire revenant sans surprise à celui qui hurlait l'ordre le plus fou. Cébren avait craché son allumette ramollie comme on appuie sur le bouton off en se lançant à la poursuite de l'Auror. Peut-être que c'était pour l'empêcher d'être buté, parce qu'il voulait se charger lui-même de lui faire la peau. C'était un peu comme un ballon que l'on laisse s'envoler, une chaîne enserrée à notre pied que l'on brise soi-même ou n'importe quelle autre connerie de médicomage expert en psychologie.

Ses pieds s'écrasaient dans les flaques, dérapaient quand il s'agissait de tourner et s'appuyaient plus fort encore contre le pavé lorsqu'il fallait repartir. Il prenait à peine le temps de négocier les virages en manquant de s'écraser contre les murs de briques. Ses yeux gris ne quittaient pas sa cible des yeux. Sa main qui serrait sa baguette blanchissait encore plus qu'à l'accoutumée. Son souffle était maîtrisé. Il avait l'habitude des cavalcades, même s'il n'était jamais celui qui poursuivait. Une étincelle rouge illuminant pendant un instant le ciel lui fit lever la tête. Ils approchaient. Sa mâchoire se contracta.  Putain Serger, t'avais besoin de jouer les super-héros ?

Le contrebandier déboula d'une ruelle. Juste à temps pour voir les Mangemorts disparaître comme des bulles de savon qui éclatent en laissant derrière eux une ultime collègue. Elle brandit sa baguette. La langue claqua un sortilège et le mur d'une bâtisse explosa. Le souffle projeta Cébren dans les airs et il chuta sur le côté en roulant sur plusieurs mètres. Il toussa, crachota. Ce fut comme un réflexe, un tressautement de survie lorsqu'il lança un sort informulé. Protego. Les débris rebondirent sur son bouclier.

Sa tête tournait, ses oreilles étaient bouchées. Il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Cébren plaqua ses mains sur le pavé pour se redresser, légèrement, pas trop pour éviter qu'on ne le remarque. Encore une belle idée que t'as eu, Gallagher. Car l'explosion n'avait pas soufflé ce qui lui restait de réflexion. Les Aurors allaient se ramener. Il cligna des yeux pour chasser la poussière qui tentait de s'y infiltrer. C'est ce qui lui permis de voir le big boss, Johann, lui faire un signe pour qu'il dégage vite fait. Pas besoin de le lui dire deux fois, ni même une première fois d'ailleurs. Le contrebandier devait décamper, aller chez Ernest. Ern', ce bon vieux Ern, ne poserait pas de question en le voyant tambouriner contre sa porte, la tête dodelinante, le visage recouvert de poussière.
Sans s'être totalement relevé, Cébren transplana.

:copyright: 2981 12289 0

HRP :
Cébren Gallagher
Membre
Cébren Gallagher
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Sam 29 Aoû 2020 - 23:49
This is Halloween !Elle aurait voulu pouvoir mieux faire. Tout du moins, elle aurait voulu ne pas être un boulet dans cette importante recherche. Une personne avait disparu, toute l'aide disponible était bienvenue, et elle ne voulait pas être celle qu'on finissait par secourir à cause d'un mauvais karma. Il fallait croire que le destin n'avait pas joué en sa faveur pour cette fois. Mais elle refusait que les autres ralentissent le rythme à cause d'elle. C'était ce qui l'avait poussé à leur dire de continuer sans elle, la laissant se débrouiller derrière. Elle ne savait absolument pas comment elle allait se sortir de la ruelle avec sa jambe cassé, mais elle savait que l’absence d'agitation autour d'elle serait bénéfique pour prendre une décision plus sereinement. Elle ne s'attendait pas spécialement à ce que l'un de ses coéquipiers de la soirée s'attarde sur son sort, et ça avait été avec une certaine surprise qu'elle avait accueillis l'attention de Johann. Elle ne l'avait pas repoussé pour autant, car il avait au moins raison sur une chose : s'il était évident qu'elle ne pouvait pas continuer la bataille, il fallait tout de même qu'elle puisse se déplacer pour se mettre à l’abri et se faire soigner. Ou au moins qu'elle sorte de cette sombre ruelle, avant que ne se passe trop de temps pour qu'on pense à l'y chercher. L'endroit n'était pas suffisamment sûr pour qu'elle s’octroie le luxe d'y attendre qu'une bonne étoile passe par là, encore moins avec l'état de sa jambe.

Elle l'avait laissé tenter son hypothèse, des fois que cela puisse l'aider en attendant d'être emmener à Sainte-Mangouste. Malheureusement, elle constatait comme lui que cela ne semblait pas changer grand chose. Elle ne lui en voulait pas, il avait au moins essayer de l'aider. Les dernières paroles de la jeune femme brune qui lui conseillait de rentrer chez elle lui revenait en mémoire. Elle devait avouer que cette option lui plaisait beaucoup, si seulement elle ne se trouvait si éloigné de son domicile. Elle ne se voyait pas transplaner en étant blessé, elle ne voulait pas prendre le risque d'aggraver son cas. Elle devait passer par l'hopital, elle n'avait pas d'autres choix.

Elle avait remercié Johann d'avoir prit de son précieux temps pour tenter de l'aider, avant de le laissé rejoindre le reste du groupe qui s'élançait à la suite de l'ennemie. C'est à ce moment que l'idée lui était venue. Si le bandage et l'attelle étaient insuffisant pour maintenir quoique ce soit, elle avait maintenant une idée de la façon dont elle pourrait se déplacer : avec des béquilles. Du moins, elle savait que les moldue utilisait ce genre d'objet pour se déplacer lorsqu'ils avaient une blessure à la jambe. Or, elle n'était pas sûre d'avoir ce type d'objet à portée de main, ce qui était bien dommage. Elle devait donc se débrouiller avec les objets que la ruelle lui proposait pour faire office. À choisir entre ça et ramper, ou encore devoir faire le trajet à cloche pied, c'était probablement l'option la plus rapide et la moins douloureuse pour qu'elle puisse bouger sans poser la jambe par terre.

Afin d'avoir une vue d'ensemble plus globale, elle s'était relevé sur sa jambe encore valide en s'aidant du mur derrière elle, ce qu'elle était parvenue à faire non sans serrer les dents. Elle avait prit une pause pour respirer, et laisser passer le vertige qui lui avait pris à cause de la douleur. Lorsqu'elle s'était un peu mieux sentit, elle avait jeter quelques coups d’œils à droite et à gauche, et son regard s'était posé sur deux formes, tout en longueur, qui pourraient vaguement faire office de béquille le temps dont elle aurait besoin. Mais ils se trouvaient malheureusement à l'autre bout de la ruelle, ce qui n'était pas pour arranger les affaires de la couturière. Bien qu'elle n'était pas très sûre d'elle à cause de ces précédents échecs, elle avait tout de même décidé de tenter un dernier sort, plus basique, pour attirer à elle ces béquilles de fortune. Un accio plus tard, et les objets s'étaient docilement présenter à elle. Elle aurait, évidemment, préférer que cette réussite se fasse plus tôt dans la soirée, mais elle n'allait pas se plaindre d'avoir assez de chance pour se sortir du pétrin dans lequel elle était. C'était mieux que rien.

Sa baguette rangé, et une béquille improvisé sous chaque bras, elle était sortit de la ruelle dans laquelle le groupe s'était infiltré plus tôt. La douleur provoqué par le déplacement l'avait obligé à faire quelques arrêts de temps en temps, ce qui avait rendu le trajet vers les Trois Balais beaucoup plus long que ce dont elle se souvenait. Là-bas, elle savait qu'elle pourrait demander de l'aide. Elle pouvait remercier un agent sur place de l'avoir vu difficilement arriver dans la direction du pub, et venir à son secours pour l'aider à se poser en sécurité en attendant de pouvoir être soigné.

Si un jour on lui avait dit qu'elle vivrait ce genre de soirée folle, elle n'aurait pas pensé y croire.:copyright:️ 2981 12289 0


HJ:
Delyla Gavril
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Delyla Gavril
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Dim 30 Aoû 2020 - 22:36
This is Halloween ! - Groupe AdutesTrick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Une disparition. Une fête revêtant l’aspect le plus lugubre de sa célébration. Les élèves de Poudlard au milieu de l’action. L’impossibilité de transplaner. Une étincelle de détresse venant trouer la noirceur du ciel. Les citoyens se barricadant chez eux. Certains courageux se faufilant dans les rues pour combler l’absence des secours bloqués par un dôme. Par chance, des Aurors sur place. Deux pour sûrs, peut-être plus. Il avait la liste.

Des cris à divers coins du village. Des recherches stoppées par des visages masqués. Les rangs d’élèves directement attaqués. Aux fenêtres, des yeux effrayés. La rumeur n’attendait que d’exploser : des Mangemorts dans les rues de Pré-au-Lard. Et bam, les sorciers britanniques en panique dès le lendemain. La parole de Potter reconsidérée, le Ministère fragilisé. Ça n’arriverait pas. Il enquêterait. Il comprendrait pourquoi. Il rétablirait la vérité, celle qui arrangeait. Il apaiserait les inquiétudes. Il poursuivrait les terroristes. C’était son rôle, son devoir.

Des affrontements sans pitié. Des explosions dont une résonnant dans le village entier. Des bâtiments abîmés, détériorés, fragmentés. Des verres brisés, des pavés entachées, un mur arraché. Une scène de crime à l’échelle d’un village entier et s’étendant jusqu’à la forêt.

Un disparu toujours égaré.

Rufus Scrimgeour, directeur du bureau des Aurors, avait récolté le maximum d’informations possibles. Avant d’arriver, lorsque le dôme bloquait son intervention. Et une fois sur place, une fois la menace éloignée. La peur rendait bavard. Les témoins s’entassaient presque autour de leur escouade. Mille crimes semblaient s’être déroulés en une soirée. Rufus allait devoir trier. Le vrai. Le faux. L’amplifié. Le déformé. Les échos incertains. Les preuves affligeantes. Mais d’abord, il fallait tout rassembler.

Il donna ses commandements. Organisa son équipe. Répartit les tâches. La priorité était l’élève à retrouver. Pré-au-Lard et ses alentours seraient fouillés de fond en comble. Sirius Black lui glissait déjà entre les doigts depuis trop longtemps pour accepter l’échec d’une nouvelle disparition. Sessho Shinmen serait retrouvé ce soir, c’était un ordre.

Tous ses agents furent envoyés avec cet objectif principal. Puis, de son allure droite et noble, caractéristique par sa discrète boiterie, il emprunta lui aussi une ruelle. Celle où un combat avait éclaté. De son côté, c’était d’autres traces qu’il suivrait. Celles de l’ennemi. Celles d’une énigme à déchiffrer.

Les Mangemorts étaient-ils réellement ceux qui avaient semé la panique ce soir-là ? Les masques des terroristes n’avaient-ils pas été confondu avec les leurs ? L’effroi des citoyens pensant voir renaître un vieux cauchemar n’avait-il pas altéré leur vision ?

Scrimgeour observa la rue. Au sol, une poubelle éventrée, crachant de son abdomen des détritus nauséabonds. Dans son imaginaire, la scène se dessina : un combat, une esquive, la poubelle comme ricochet. Ou bien avait-ce été une cachette réduite en morceaux ?

Il continua d’avancer.

Plus loin, des bouts de verre gisaient au bas d’une vitre meurtrie. Une nouvelle explosion se rajouta à la scène. Nouveau ricochet ou cible volontaire ? Son regard traversa l’interstice pour se poser sur une cuisine plongée dans le noir. Les habitants avaient dû être terrorisés. Son indifférence heurta cette pensée.

Il continua d’avancer.

Ses pas écrasèrent une fine poudre marron. La terre s’éparpillait autour d’un parterre de rue couché sur le flan. Les pétales de clématites évanouies effleuraient le pavé. Arme gisant au milieu de la rue. Son évidence brilla sous les reflets de la lune. Qui en fut la victime ? S’il s’agissait d’un sorcier masqué, il était peut-être encore temps de le retrouver. Transplaner lorsque l’on été blessé n’était jamais aisé. Peut-être que l’un d’entre eux se cachait dans un recoin en attendant d’être retrouvé par les siens ?

Il continua d’avancer.

Une rue le mena à une autre. Les indices s'amenuisèrent. Seuls de vagues traces de pas boueuses témoignaient encore d’une course effrénée. Qui avait fuit ? Qui avait poursuivi ? Seules les flaques détenaient ce secret le long du chemin silencieux.

Et s’il avait réellement s’agit des Mangemorts, qui les avait envoyé ? Sirius Black ? Le Seigneur des Ténèbres ? Le témoignage de Potter percerait-il le déni de masse pour dévoiler une effrayante vérité ?

S’il avait réellement s’agit des Mangemorts, quel avait été le dessein de cette attaque ? Quel intérêt dans la prise en otage d’un Sang-Pur ? Pourquoi sacrifier leur discrétion pour une attaque de front ?

Cela n’avait pas de sens. Il lui manquait des éléments. Beaucoup trop encore. Sa frustration n’enleva rien à son calme.

Il continua d’avancer.

Jusqu’à y arriver. Au lieu de l’explosion. Une rue méconnaissable sous sa robe de poussière, de débris et de sang. L’Auror s’approcha d’abord du mur détruit. Une vieille bâtisse, celle d’un bâtiment administratif. Le Ministère s’en chargerait, réparerait les dégâts, remettrait à neuf la façade. Demain, la rue serait encore plus propre que hier. Demain, le souvenir de l’explosion serait balayé de la scène. Seule sa rétine en conserverait les moindres détails.

Il s’accroupit ensuite parmi les débris. D’une gestuelle élégante, sa baguette souleva, déplaça, retourna, extirpa, fouilla. Il trouva des bouts de tissus, témoins de vêtements lacérés. Qui avait été sur les lieux au moment de l’explosion ? Qui pour témoigner avec la précision d’une victime et non la perception éloignée d’un simple spectateur ? Peut-être l’un des deux Aurors que l’ont lui avait listé ? Peut-être même les deux ?

Serger et Ibranovitch. Il leur demanderait un rapport complet des évènements. Du début de la soirée d’Halloween jusqu’à l’arrivée des autres Aurors. Et ce, dès le lendemain. Il ne les lâcherait pas, pas moins qu’il ne lâchait Tonks et Shaklebolt depuis des mois quant à l’affaire Black. Il viendrait à bout de l’enquête. Des deux. Les Mages Noirs ne pourraient pas éternellement se tapir dans l’ombre. S’il était à la direction du bureau des Aurors, c’était précisément pour les retrouver. Pour les démasquer.

Rétablir la vérité. Ou du moins, l’obtenir pour mieux la modeler. Il fallait savoir exactement ce qui s’était passé cette nuit-là pour savoir exactement quoi raconter. Pour savoir par quels moyens rassurer, maintenir l’ordre. Pour savoir comment contre-attaquer. Pour savoir quel était leur ennemi.

Scrimgeour n’était pas encore Ministre de la Magie mais il en avait déjà l’étoffe. De cette affaire, il savait déjà qu’il y aurait certaines vérités à enterrer et certains mensonges à cultiver.

__________________________

Hors-RP

Chers Citoyens sorciers ayant décidé d'agir face à cette menace muette,

Voici un résumé des événements : Le dôme anti-transplanage a été brisé, les Mangemorts ont décampé et les Aurors sont arrivés sur les lieux, dirigé par Rufus Scrimgeour lui-même, directeur du bureau des Aurors. Tous les Aurors ayant pu être mobilisés se déploient dans le village et ses alentours pour trouver Sessho, ce que l'un d'eux réussira à faire en tombant sur le trio Sessho-Joris-Aria du Groupe élèves. Les blessés sont aussi pris en charge par eux, ainsi que les citoyens affolés qu'ils tenteront de rassurer. Parallèlement à tout ça, une enquête s'ouvre : que s'est-il passé ce soir-là ? Qui ? Pourquoi ? Comment ? Vos personnages sont des témoins directs des événements alors, libre à vous de les confronter,  ou non, à un Auror dans le mois qui suit pour un témoignage/interrogatoire. Comme dit, l'enquête est ouverte et il n'y a probablement pas que Scrimgeour qu'elle intéresse de près.

Ainsi se clôt l'aventure pour ce groupe-ci. Merci pour vos participations enthousiastes et vos RPs inspirants, ce fut un réel plaisir de MJiser cet event avec vos personnages intrépides et leurs actions modelant mes réponses à chaque tour ! En espérant que vous eussiez pris tout autant de plaisir.


À bientôt,
Le Maître du Jeu.
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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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