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[28/12/95] MISSION DE L'ŒIL - Infiltration du bureau des Aurors | Andrée de Kerimel & Lévine Serger

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Dim 13 Juin 2021 - 13:49
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir


Tic. Tac.
8h00.
Premier dossier ouvert.
Tic.Tac.
9h00.
Entrée d'Aimee dans son bureau pour discuter de quelques détails d'une affaire.
Tic.Tac.
10h00.
Pause café.
Tic. Tac.
11h00.
Complainte de Hank qui s'impatiente pour pause déjeuner dans la salle d'à côté.
Tic. Tac.
11h59.

Grant Marshall leva son regard vers l'horloge accrochée au-dessus de la porte et ses lèvres dessinèrent un léger rictus de satisfaction. Chronométré à la minute près, il venait de finir sa tâche matinale pile dans les temps. Lorsque l'aiguille des secondes acheva sa révolution dans son cadran laiteux, l'auror referma son dossier. Par des gestes rapides et méthodiques, il rangea les affaires recouvrant son bureau en bois d'ébène afin que chaque chose retrouvât sa place. Il se leva ensuite de son fauteuil en cuir, lissa son uniforme soigné et jeta un bref regard circulaire sur la pièce. Rien ne dépassait des trois larges étagères qui encadraient son pupitre, ni des nombreux bacs de dossiers qui y siégeaient.

Tout était en ordre. Comme toujours.

Le quarantenaire, dont le charisme se dégageait jusque dans sa démarche assurée, sortit alors de son bureau sobre et parfaitement rangé pour pénétrer dans la salle adjacente. Quatre tables donnaient du relief à la pièce, se distinguant chacune par un style qui lui était propre. L'une d'elles aurait pu être la photocopie du bureau du supérieur : rangée, symétrique et sans aucune fioriture. Une autre dénotait par l'aura totalement opposée qu'elle renvoyait : un flou désordonné où des piles informes de dossiers se perdaient en plein milieu d'une marre de stylos à bille, gâteaux émiettés, pense-bêtes, cadres photo et autres babioles. Un troisième pupitre imitait vaguement ce désordre mais de façon plus modérée, avec notamment un paquet de cigarette bien entamé dans un coin et plusieurs traces circulaires imprégnées dans le bois au niveau d'une tasse de café. Quant au dernier bureau, il représentait un bel entre-deux : ni trop négligé, ni trop millimétré, un équilibre parfait.

Grant Marshall traversa la pièce après avoir replacé certains enchantements sur la porte menant à son bureau pour la verrouiller. Moins que ceux qu'ils plaçaient le soir, mais assurant tout de même une première sécurité qui, si elle n'empêchait pas un sorcier doué et déterminé de passer, lui ferait tout de même perdre un temps considérable.

Le chef d’escouade prit donc ensuite la direction du couloir en zigzagant entre les bureaux de ses subordonnés. Il n'eût pas besoin de dire un mot, la routine parlait d'elle-même. Hank poussa un profond soupir en s'étirant contre le dossier de sa chaise, puis vida cul-sec sa tasse de café, avant de se leva pour emboîter le pas à son supérieur, laissant le dossier sur lequel il travaillait ouvert avec négligence sur son bureau. Charles se joignit lui aussi au mouvement après avoir effectué un dernier revers de stylo, puis fermé son dossier et réajusté l'alignement minutieux de ses maigres effets personnels. Les deux femmes de l'équipe, quant à elles, restèrent concentrées sur leur tâche. Là où Grant et Charles ne dérogeaient jamais à leur précise routine horlogère et où Hank s'impatientait simplement de se remplir la panse, Aimee et Caroline préféraient bien souvent finir ce qu'elles étaient en train de faire avant d'aller manger. Et, c'était bien connu parmi l'équipe, Caroline ne finissait jamais à l'heure et sa pause déjeuner s'en trouvait toujours décalée. Grant soupçonnait aussi les deux aurors de profiter de ces quelques minutes privilégiées entre femmes pour s'épancher en ragots et confidences. Il commençait à les connaître, à force.

Le chef d'escouade s'engouffra donc dans le dédale des couloirs du Ministère de la Magie aux côtés du Clifton et du Penley pour rejoindre la salle de repos des aurors. Une pause déjeuner bien méritée. Mais le temps, ici, était toujours chronométré.





Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 26 juin, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Ce premier post est avant tout introductif, il vous sera donc seulement demandé de décrire l'arrivée de votre personnage au Ministère de la Magie et la préparation qu'il y a eu en amont. Ils peuvent toutefois d'ors-et-déjà prendre la direction des bureaux des aurors.

- Pour plus d'informations sur les PV composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Dim 13 Juin 2021 - 23:35
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
Un mois plus tôt, Atelier d’Andrée de Kerimel, Pré-au-Lard

Perchée sur le tabouret qui jouxtait son chaudron, Andrée battait le bois du siège de la pointe de son pied. Le feu était encore éteint, aucune préparation n’était en route. Sa besace, à moitié échouée contre le mur de son atelier, l’appelait comme un trou béant dans le maillage de l’espace.

Elle soupira fort, consciemment. Les tensions s’accumulaient, encore et encore. Il fallait qu’elle s’en débarrasse avant de commencer quoi que ce fût.

Le scellé de sa mission semblait brûler du fond du tiroir dans lequel il était consigné. Bien sûr, il était introuvable pour qui ne savait pas ce qu’il cherchait. Sur le parchemin, qu’elle avait recacheté de cire pour tromper l’œil, des lignes de sa fine écriture couraient, tracées à l’encre verte. En apparence, il s’agissait d’un courrier qu’elle avait rédigé à destination de sa belle-famille, pour tenter de mettre au clair les formalités liées au décès de son père. Elle en avait bien envoyé un exemplaire, quelques jours plus tôt, mais ce duplicata faisait office de manteau au courrier que l’Œil lui avait remis.

Une lettre qu’elle n’avait pas rouverte depuis cette fameuse réunion au Quartier Général, et qu’elle brûlait chaque jour de parcourir. Pour s’assurer qu’elle s’était trompée, pour s’assurer que ce n’était pas ce qu’elle croyait.

Sauf qu’elle savait pertinemment ce qu’elle trouverait sur ce parchemin : son nom à elle aux côtés de celui de Lévine Serger. Y penser la plongeait dans une rage qu’elle ne maîtrisait pas tout à fait encore.

S’amuser de lui et de son acolyte lors de leurs incessantes perquisitions, elle pouvait le supporter. Ils étaient ridicules ensemble, aussi mal assortis qu’un Scroutt et qu’un Boursouflet. C’était même une activité à laquelle elle avait pris goût ; déployant toute son ironie, ces joutes verbales lui permettaient de s’exercer à l’art du parler, à l’art de l’entendre et à l’art du répondre.

Subir cet homme le temps d’une mission, en revanche, ne relevait pas des mêmes compétences. Andrée était suffisamment lucide pour savoir que, sans vouloir nuire à la mission, ils se chercheraient mutuellement des Noises. Des piques qu’ils devraient rendre discrètes, des insultes qu’ils devraient masquer. Plus que tout, Andrée était terrifiée de devoir user de magie devant lui ; c’était déjà arrivé une fois, lors du soir d’Halloween, et elle pouvait dire sans se tromper qu’elle ne s’était pas illustrée par son efficacité. L’obscurité ambiante et le désordre humain qui y régnaient avaient contribué à rendre ses maladresses invisibles ; il n’en irait pas de même cette fois.

Et elle refusait de lui offrir la baguette pour se faire ensorceler1.

Avec un claquement de langue et un mouvement de baguette, elle attira sa besace à elle. Le temps de tergiverser était passé – les minutes, à présent, lui étaient comptées. Dans son sac, l’ensemble des ingrédients patientaient, sagement rangés dans leurs pochons et leurs fioles respectives. Si elle avait des stocks de la plupart des ingrédients qu’elle devrait utiliser, certains d’entre eux, plus spécifiques, lui avaient davantage donné de fil à retordre. Le polygonum, par exemple : dans ses breuvages médicinaux ou empoisonnés, son usage était très rare. Elle avait exploité l’ensemble de son réseau professionnel et personnel de trafiquants pour trouver des échantillons d’une qualité exemplaire, ce qui était encore un autre travail. Coordonner l’ensemble pour que le tout passe inaperçu aux yeux des Aurors et aux yeux du registre magique de la Boutique lui avait donné quelques migraines.

La mèche de cheveux, quant à elle, arriverait dans les semaines à venir à l’intérieur d’une carte postale de son compagnon d’infortune.

Son nez se fronça, mais elle passa outre ses réticences. D’un geste précis de la baguette, elle remplit le chaudron, y versa les premiers ingrédients et alluma le feu.

Ainsi débuta la préparation de son Polynectar.


28 décembre 1995, Boutique de l’Apothicaire, Pré-au-Lard

La fiole soigneusement rangée dans la poche de sa robe, Andrée inspira plusieurs fois. Elle savait qu’elle était davantage une femme de l’ombre qu’un agent de terrain. L’adrénaline lui faisait souvent perdre ses moyens, les situations de détresse également. Si au quotidien, elle possédait un self-contrôle exemplaire sur sa propre personne, au combat, il en allait autrement.

Par orgueil, fierté et arrogance, évidemment, elle n’en avait touché mot à personne. Andrée était seule maîtresse d’elle-même et rien ne pourrait contrevenir à sa mission – du moins, rien qui ne découle de sa personne.

Elle vérifia une centième fois le renfoncement léger de la fiole dans la poche de sa robe, raffermit sa prise sur la manche de sa baguette, vérifia que le panneau accroché à la porte de l’entrée du magasin affichait bien « Fermé », et transplana.

L’instant d’après, ses pieds se posaient sur le sol humide londonien. La ruelle, choisie pour sa discrétion et sa petite taille, était déserte. Andrée relâcha un peu les épaules : au moins un problème qu’elle n’aurait pas à gérer.

Elle repéra rapidement la cabine téléphonique qui servait de passage jusqu’au Ministère. Une fois le code entré, la cabine se mit en mouvement et bientôt, le paysage urbain céda place à l’atrium du Ministère de la Magie. Andrée n’aimait pas y mettre les pieds : trop de monde, trop d’ennemis. Des Aurors défiants et une justice qui connaissait son nom. Toutefois, ses activités l’avaient menée quelques fois à travailler en partenariat avec certains services, notamment avec le département des catastrophes et des accidents magiques et le département des mystères – même si la mission qu’elle avait reçue demeurait très incertaine, même plus d’un an après la fin de celle-ci. La voir déambuler parmi les bureaucrates sorciers du Ministères, à défaut d’être habituel, n’était pas anormal.

Sans hésiter, Andrée emprunta le chemin des ascenseurs. La baguette plaquée dans sa robe, accessible en cas de nécessité, la jeune femme offrait son visage impassible aux employés. La possibilité de croiser les Auror Stevenson ou Ibranovitch la fit grimacer intérieurement, mais elle arriva au troisième étage sans entendre le son de leurs voix.

Le troisième étage était un endroit peu fréquenté, surtout à cette heure de la journée. Composé essentiellement de locaux d’entretien et d’entrepôts administratifs, les employés du Ministère avaient plutôt tendance à le fuir. « Une semaine au troisième » était synonyme de longues heures d’épluchages de dossier classés, et souvent une punition que les chefs mécontents distribuaient aux subalternes.

Andrée se glissa à l’intérieur d’un placard à balais assez spacieux pour accueillir plusieurs personnes. Encastré dans le mur, dissimulé par les reliefs des toilettes publiques, l’espace de rangement avait le mérite de passer inaperçu.

— Serger, salua Andrée d’un ton égal.  

Elle n’en attendit pas davantage pour sortir sa fiole et la déboucher. L’odeur, comme attendu, était répugnante. Andrée prit sur elle pour ne pas trahir son dégoût et l’avala d’un trait. La sensation de brûlure, consumant son corps de l’intérieur, eut raison de son impassibilité ; ses traits se contractèrent, son nez se fronça, et bientôt, il n’y eut plus que Marhsall Grant et Lévine Serger dans le cagibi.

— Tourne-toi, ordonna-t-elle à l’Auror.

Sa robe de potionniste, devenue trop étroite pour elle, l’étouffait dans ses coutures étriquées. Andrée s’empressa de s’en débarrasser et sortit l’uniforme réglementaire des Aurors, qu’un sortilège d’agrandissement appliqué à ses poches avait permis de contenir.

Une fois revêtue, elle fourra ses affaires dans une poche de sa nouvelle tenue. Ses articulations craquèrent et ses membres protestèrent : il fallait qu’elle adapte ses mouvements à ce nouveau corps.

— On peut y aller, annonça-t-elle enfin. Je te suis.

En sortant du placard, le couloir toujours vide et Serger traçant le chemin, l’appréhension reprit le dessus. Les battements de son cœur accélérèrent, son souffle s’emballa ; heureusement, ces signaux restèrent indiscernables. Au moindre faux pas, c’était sa liberté qu’ils mettaient en jeu.
Code by Ariel


HRP :
Andrée de Kerimel
Modo poker face
Andrée de Kerimel
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Ven 18 Juin 2021 - 18:18


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

Novembre 1995.

« Non. »

Devant lui, la hanche appuyée tout contre le coin d'une table, Naémie étira son rouge à lèvres sur le filtre d'une clope mentholée. À l'aise dans son tailleur et ses escarpins, elle le toisa par-dessous des cils interminables tintés de noir. Dans un soupir dramaturgique, elle décroisa ses jambes de gazelle pour s'asseoir tout contre les coussins orangés du sofa, coinçant un bras sous une poitrine outrageusement mise en avant par un chemisier crème trop serré. Lui, resta fermement posté près de la sortie, la défiant le menton relevé et les sourcils froncés. Elle ne se formalisa pas du mépris dégoulinant de son regard acéré, ce qui lui fit jaillir l'impulsive envie de lui faire avaler le cendrier en cristal qu'elle attira jusqu'à elle. De son ongle verni, elle retraça son grain de beauté sur sa joue poudrée.

« Tu refuses ce qu'il te demande ? », sourit-elle mielleusement, après avoir prit le temps de recracher un mince filet de fumée.

« Je refuse de me coltiner un boulet qui me ralentirais. », répondit-il du tac au tac, non sans avoir fait claquer sa langue de dégoût. « Je peux très bien m'en charger seul. »

« Et perdre une occasion de faire valoir tes formidables talents auprès d'une nouvelle recrue ? », demanda-t-elle innocemment – il n'était pas dupe -, en écrasant un peu de cendre sous son pouce. Elle perdit son air affable en un battement, relâchant chaque fibre de son visage pour faire ressortir toute la menace perçant dans son regard noisette.

« Tu n'as pas ton mot à dire, Lévine. », asséna-t-elle plus froidement, tout en se relevant gracieusement. Elle approcha en quelques grands pas, faisant résonner le gong de sa marche sur le parquet.

Il aurait reculé s'il n'était pas déjà dos au mur. De l'index, elle planta sa griffe près de sa jugulaire agitée de soubresauts apeurés, seule manifestation de cette terreur sourde le faisant inspirer plus rapidement. Elle était proche. Trop. Elle sentait le parfum luxueux, de ceux qui entêtent dans les grands magasins après cinq minutes d'exposition. Et qui donnent le tournis dans des draps de satin.

« N'oublies pas où est ta place. Sinon... », susurra-t-elle doucement, le souffle près de sa peau. Un frisson remonta le long de sa colonne et il se tendit un peu plus. « Je pourrais te la rappeler. »

« Je sais. », déglutit-il difficilement. Il se racla la gorge pour faire taire cette faiblesse faisant trembler le bout de ses doigts.

« Je sais. », répéta-t-il plus fortement, plus sûr. « Maintenant, tu veux bien me lâcher ? Ton parfum me donne la migraine. », la nonchalance de sa voix la fit rire aux éclats.

Un rire qui lui glaça le sang. Et qui s'arrêta aussi vite qu'il avait démarré, enfermant la pièce dans un silence de plomb.

« N'échoue pas. Si tu veux rattraper ton insolence. », conclu-t-elle sèchement en le congédiant d'un simple revers.

S'il n'avait pas encore donné de satisfaction sadique à Naémie, il venait de lui offrir une raison suffisante de lui pourrir la vie. Encore plus qu'elle s'était évertuée à le faire jusqu'à présent. Coopérer avec De Kérimel serait sa punition. Et elle était de taille.

Allongé sur la moquette de son salon, entre la table basse et une vieille commode, il avait réfléchi à un plan. Une succession de tiret qu'il avait entreprit de gratter sur papier, comme un enfant préparant un mauvais coup. De la pointe du stylo, il faisait des schémas hasardeux des étages et couloirs peu empruntés. Il mettait d'un cercle en valeur les imperfections de son entreprise. Les failles des idées naissant sur les feuilles. Le poids des responsabilités l'avait étreint d'un défilé d'insomnies, d'heures creuses à courir dans les bureaux à la nuit tombée, variant les longues marches solitaires et paperasses interminables.

Et il avait trouvé. Sans doute l'échéance de la date butoir pour la concoction indispensable à leur collaboration avait aidé. Il fonctionnait parfaitement sous la pression des deadlines, mettant en branle chaque brin d'ingéniosité dont il pouvait être pourvu.

Étape une : Le cheveu.

Les allées étaient bondées de la pause déjeuner. Les employés se pressaient sac en papier à la main, ou gallions dans les poches. Les épaules fléchies pour avachir sa stature haute et élancée, il s'était mêlait à une foule qui lui donnait des hauts le cœur agoraphobe. Sa terreur n'était rien face à sa tâche. Face à son devoir. Cette simple pensée l'encouragea à garder la tête froide. D'un pas, il s'était immiscé au milieu d'une bousculade, les bras croisés sous son ample manteau. Sa baguette vibrait déjà entre ses doigts. Grant Marshall n'était pas l'homme le plus discret. Grand. Fort. Fier. Il détonnait de son aura sur plusieurs mètres à la ronde. Les pupilles fixées sur sa coiffure entretenue, il s'était focalisé sur un mince brin sombre, tendu par l'humidité ambiante. Un moulinet avait suffi. Un stratagème aussi vieux que le monde, s'était-il fait la réflexion. Mais sa mère avait pour adage que les meilleures soupes étaient confectionnées dans les plus anciennes marmites.

C'est en retournant vers son appartement, qu'il était passé sur les quais. Ils étaient déserts en fin de soirée, les restaurants se trouvant de l'autre côté de la Tamise, l'affluence touristique laissait les boutiques de souvenirs à l'abandon quelques dizaines de minutes avant la fermeture. Sur un présentoir, les cartes postales tournaient au gré du vent. Il en avait attrapé une au hasard. La tour de Londres. C'était plus original qu'une lettre bateau. Et plus décoratif. Il avait hésité à attacher la minuscule mèche à celle-ci avec un enchantement de glu perpétuelle. Mais sa mesquinerie enfantine avait perdu face à son professionnalisme. Sur le carton, il avait simplement signé : Tu n'as qu'une tâche.

Une remarque provocante, qu'il avait regretté à la seconde même où il marquait le point. Elle n'en méritait pas tant.

Étape deux : Le moment adéquat.


La filature était un point essentiel de son travail. Une épreuve y était consacrée. Aussi assommante que l'était tout le reste. Il s'en était accommodé, éblouissant les examinateurs de son sens du détail, et de son jeu d'acteur. Lui qui aimait jouer la comédie, prendre la peau d'un autre et feindre l'émotion, il était servi. Rayant le premier succès, il s'était jeté dans l'espionnage, dans des œillades attentives sur l'horloge, chronométrant mentalement, retenant les placements des aiguilles, vérifiant les allés et venus, tout en gardant une transparence immaculée.

Il lui était apparu après dix jours d'observations minutieuses, que Grant Marshall était réglé comme un coucou suisse. Toujours dans les temps. Toujours à l'heure. Un emploi du temps aménagé sur mesure en fonction des aléas de son unité. Là où ses propres collègues débordaient sur une demi-heure pour la pause déjeuner, eux, se mettaient en branle sur le coup des midis précisément. Ce qu'il avait bien entendu considéré sur les jours suivants. Une fois. Deux fois. Trois fois.

C'était le timing idéal, en avait-il finalement conclu. L'instant idéal pour œuvrer sans attirer l'attention sur leur comportement. Il avait envisagé d'aménager un moment durant un congé. Mais c'était risqué d'être reconnu et rendre suspecte une visite aux bureaux qui n'aurait pas lieu d'être. Vingt minutes de temps parfaitement minuté, dont ils ne devraient pas perdre une seconde.

Ce qu'il ne manquerait pas de rappeler à son infortunée équipière le jour J.

Étape trois : Se débarrasser des gêneurs.


Pour ne pas rendre son absence remarquée et remarquable, Lévine devait sortir son propre binôme de l'équation, qui, par sa curiosité, pourrait compromettre l'opération. Si se méfier de Stanislas n'avait jamais fait partie de ses prérogatives, il devait bien admettre que son instinct risquerait d'être un frein. Un grain de sable dans sa botte. Suffisamment emmerdant pour la suite. Cliff ne poserait aucune question. Ses affaires étaient ses affaires, et il ne se risquerait pas a y mettre le nez. Envoyer son apprenti dans les archives en séchant sa collation ne serait pas étrange. Au contraire. Il avait réfléchi à la façon la plus naturelle de provoquer un jour de repos à Ibranovitch, ce jour-ci et pas le lendemain.

Négocier avec Callaghan était une option. Bien qu'il ne désirait pas s'y abaisser sauf urgence.

À défaut de pouvoir invoquer un accident, il s'était rabattu sur une faiblesse tactique de son ami – ou quasi-. Les femmes. Séducteur invétéré, Stan ne perdrait pas l'occasion de faire un numéro de charme à une employée un peu naïve. Alors, il avait soufflé quelques rumeurs. Des ragots dans les couloirs, que les secrétaires avaient relayés comme une traînée de poudre. Jusqu'à l'explosion.

Les demandes de rendez-vous s'étaient succédé Par lettres. Par téléphone arabe pour arriver aussi déformées qu'attendues aux oreilles du concerné. Son impulsivité avait fait le reste, le libérant d'un fardeau. Le Jeudi 28, il serait bien trop occupé à dorer son armure pour les beaux yeux d'une donzelle insipide, qu'il ne lui viendrait pas l'esprit de le surveiller. Ou de penser à mettre les pieds au ministère.

28 Décembre 1995, Ministère de la Magie.


Étape quatre : L'infiltration.


Il avait peu dormi. Finir d'ajuster le portrait de Marshall avait cueilli le dernier souffle de sa nuit. Il en avait abandonné ses draps, pour le fauteuil peu confortable de son bureau. Son inquiétude l'avait surprit aux rayons du soleil, si bien qu'il s'était enfermé dans les papiers à rendre pour s'occuper l'esprit. Dans des signatures de dépositions et le rituel des interrogatoires avant l'arrivée de ses collègues. Elnath avait franchi la porte le premier. Tiré à quatre épingles et l'air pincé des mauvais jours. Il s'était installé en silence, ne provoquant qu'en écho le choc de sa cuillère dans sa tasse à café, lui rappelant que vider la carafe n'était sans doute pas étranger à ses crampes d'estomac et ses nausées.

Cliff avait déboulé quelques minutes plus tard, la barbe hirsute et les cheveux en batailles. C'est une vrai tempête dehors, il souffle un vent du diable, leur avait-il dit, ne récoltant qu'un silence poli.

Callaghan ne les avait pas salué et était partie s'enfermer en claquant la porte. Les mauvaises nouvelles devenaient une habitude depuis Halloween. Et leur manque de résultats concrets sur ces événements, dont son implication bâclée et peu productive avaient fini de la mettre en banque route. Lui qui se régalait de ses sautes d'humeur à l'accoutumé, voyait sa satisfaction s’amenuir depuis le début du mois. Il était frustré. Et fatigué.

La posture stoïque, il essaya de ne pas jeter de regard à l'horloge toutes les deux minutes. Il accepta volontiers un croissant de la part de Barnes, pour n'en manger finalement que la moitié vers huit heures. Il refusa pour la troisième fois une tasse fumante à l'odeur qui lui renvoyait des excès gastriques depuis un moment déjà, sur le coup des dix heures. Il déambula entre le tableau en liège sur une affaire en cours et ses cartons. Mais tout le ramenait au cadran. Inévitablement.

« Elnath, tu vas aider Gallagher sur l'affaire des deux mains. Son unité a arrêté un suspect cette nuit, et j'aimerais que tu assistes à l'interrogatoire. », fit-il en retournant sur ses pas après un énième allé-retour dans la pièce. Devant sa mine interrogative, il s'empressa de s'expliquer, enfournant ses mains dans ses poches. « Il insiste pour recevoir notre appui. Je dois faire un tour aux archives pour demander l'accès aux preuves et consulter les dossiers relatifs à l'arrestation. J'en aurai pour vingt-minutes, au maximum. Je te rejoindrai juste après. »

Sa rencontre avec Gallagher avait été une aubaine, qu'il n'avait pas laissé passer. Broder autour d'une vérité était plus aisé et crédible qu'une histoire inventée de toutes pièces. Il n'était pas nécessaire que le plus jeune comprenne que son insomnie s'était finalement soldée par un topo non exhaustif de cette affaire après ses obligations. Il détestait passer pour un abruti. Encore plus devant un type aussi dégoulinant de compassion que Samuel Gallagher.

Les couloirs étaient encore peu fréquentés. Il était en avance, lui indiqua sa montre à son poignet. Le pas pressé, il s'était infiltré dans le placard convenu à l'avance. Elle n'était pas encore là. Il en profita pour ajuster son col et refaire ses lacets. Il se sentait fébrile.

« Serger. », la salua-t-elle à son arrivée. Il lui renvoya son indifférence d'un simple signe de tête.

La fiole, enfin, son contenu, lui arracha une grimace. Il ne regretta pas d'être à sa place. Le polynectar était réputé pour être infecte. Et son envie de vomir couplé à l'acide dans le fond de sa gorge, s’intensifia en une bouffée d'empathie. Il ne l'enviait pas. Sans plus de cérémonie et avec un courage qui força son respect, De Kérimel avala la mixture. Ses traits se déformèrent, ondulèrent comme de l'eau, pour finalement former les pommettes saillantes et les épaules franches du chef Marshall. C'était stupéfiant. Il en oublia presque l'antipathie qu'elle lui inspirait naturellement.

« Tourne-toi. », enfin, un quart de seconde, il l'oublia.

Du talon, il bifurqua pour faire face au mur, les bras croisés, le temps qu'elle se change, s'adapte à sa nouvelle enveloppe.

« On peut y aller. Je te suis. »

Il ouvrit la porte, passant le menton dans le couloir pour en vérifier l'absence d'occupants. Anxieux, il étendit ses bras de part et d'autre de son corps et secoua ses mains frénétiquement avec un soupir. Si tôt fait, il sentit son stress se dissiper. Un peu.

« On a vingt minutes avant qu'ils reviennent dans leurs bureaux. », lui souffla-t-il lorsqu'ils passèrent l'embranchement, d'un ton cordial.

« Et pas une seconde de plus. Ils sont ponctuels. », il fouilla dans sa veste et en sortit son carnet, qu'il lui tendit. Un bouquin aussi épais qu'un agenda relié par des anneaux en spirales. « J'ai noté les habitudes, les tics de Grant Marshall. Enfin bref, tout ce dont tu vas avoir besoin si tu dois jouer ton rôle. »

La maniaquerie. Le port haut. La démarche fière. La voix posée, implacable. Le verbe savant. Tout ce qui lui avait semblé important.

« Ne me remercie pas. Ce n'est pas pour toi que je le fais. », cru-t-il bon de préciser, comme si ce n'était pas évident.

Étape cinq : Réussir.

Et ce n'était pas gagné.
code by bat'phanie
Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Lun 28 Juin 2021 - 15:57
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir


Tic. Tac.

Vingt minutes, c’est à la fois long et très court. Chaque seconde compte, car la moindre erreur, la moindre maladresse, le petit quelque chose d’inattendu peut faire perdre un temps précieux. Un temps qui ne doit pas être perdu, sous aucun prétexte. La réussite de la mission en dépend.

Au début, rien est à noter. Les membres du ministère n’utilisent jamais les escaliers pour se rendre d’un niveau à un autre. Les ascenseurs sont plus rapides, plus pratiques aussi, même s’il faut parfois se serrer.

Il n’y a que de très rares passages. La majorité du temps, c’est des agents de ménage qui s’occupent de les rendre toujours utilisables, au cas où un malheur surviendrait et forcerait tout un chacun à gravir les marches oubliées.

Ce n’est pas le cas aujourd’hui et ce ne sera pas le cas avant longtemps. Petits couloirs, embranchements méconnus, les deux protagonistes se déplacent avec une discrétion exemplaire, ne croisant personne, jusqu’à enfin parvenir devant les bureaux tant attendus.

Lévine a l’habitude de cette décoration sobre. Une porte fermée, dont l’intérieur est invisible depuis leur position. Également insonorisé par précaution pour permettre aux équipes de travailler sur leurs affaires et dossiers sans le moindre risque d’être surpris, ils n’entendent rien venant de l’autre côté du battant. Un battant auréolé d’un écriteau, sobre : Brigade Marshall.

Chaque seconde compte et les minutes défilent déjà. Le temps presse et il faudrait que rien ne se mette en travers de leur route. Par malheur, c’est précisément pour cela que la dame imprévue existe.

Alors que le stress et l’appréhension rend les mains moites, tremblantes à l’idée de pousser le battant, celui-ci s’ouvre avec fracas, allant jusqu’à faire trembler le mur. Apparaissant comme une barrière surprise, Caroline Johnson danse sur ses deux pieds en secouant sa main. Derrière elle, Aimee Stevens arque un sourcil dans la direction de celle portant les contours de son chef d’unité et de Lévine Serger. Ce n’est pas la première à prendre la parole pour autant. Caroline dévisage les deux coéquipiers d’infortunes.

- Boss ? Auror Serger ?

La surprise se lit dans son ton. Tout comme la méfiance dans celui d’Aimee :

- Qu’est-ce qui vous ramène ici, si tôt, en si charmante compagnie ?

Une situation épineuse se révèle. Peut-être la première d’une longue série ? Comment le savoir. Il est maintenant temps de découvrir comment les deux ombres de l’Œil comptent parvenir à résoudre leur problème. Conflit ouvert ? Diplomatie ? Tromperie à risque ?

Les cartes sont redistribuées. C’est à eux de jouer.




Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 10 juillet, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Comme vous pouvez le constater, un imprévu se dresse sur votre chemin : Caroline Johnson et Aimee Stevens s’apprêtaient à sortir du bureau au moment même où vous arrivez devant celui-ci. Si Caroline est plus surprise qu’autre chose, Aimee Stevens est bien trop observatrice pour ne pas remarquer que les habitudes de son chef d’escouade ne sont pas respectées. À vous de trouver un moyen de passer les deux femmes sans trop perdre de temps... Que ce soit avec ou sans heurt, à vos risques et périls.

- /!\ Attention : si vos personnages lancent des sortilèges ayant pour but d’atteindre un des PVs - que ce soit pour détourner leur attention, les assommer, ou que sais-je encore -, nous vous demandons de réaliser un lancer de dé ici pour savoir si celui-ci est réussi ou non. Dans tous les cas, nous vous demandons de ne pas définir les conséquences du maléfice ou de l'enchantement : ceci est réservé au Maître du Jeu. /!\

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
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Jeu 1 Juil 2021 - 18:52


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

La cage d'escaliers. Un itinéraire qu'il connaissait sur le bout des doigts. Les marches défilèrent sous ses bottes. L'ascension lui permit de se vider la tête. De ne plus penser à son agacement. Ni au stress grandissant d'un hypothétique échec. Et s'ils ne parvenaient pas à créer une copie dans les temps ? Et s'ils étaient interceptés ? Que devrait-il alors privilégier ? La réussite primordiale de leur mission, ou l'intégrité de son binôme ? Et s'il souhaitait que la réponse soit évidente, au vu de leur animosité réciproque, il ne parvenait à être aussi catégorique qu'espéré. Si seulement sa conversation avec Alex n'avait pas eu lieu. Si seulement il n'avait pas conclu à son investissement sincère dans son métier. Si seulement, l'ombre de son père ne le suivait pas jusque sur son insigne.

Il ignora les questions de la potionniste au premier embranchement. Il continua de faire la sourde d'oreille au second. Et ne changea pas de tactique après un défilé de corridors.

Le labyrinthe de leur étage les aurait perdu, s'il ne l'avait pas exploré un certains nombre de fois. Ses pas étaient mécaniques, d'un automatisme troublant. Quand avait-il commencé a être si habitué aux locaux, qu'il en était venu à s'y retrouver plus facilement que chez lui ?

Comme il l'avait prévu, l'horaire leur dégageait une certaine marge de main d'œuvre.  Les portes étaient closes, séparant le passage des débats internes au service, insonorisés par des sortilèges. Ses paumes étaient à nouveau moites. Il les essuya sur son pantalon, avisant l'écriteau tant redouté sur l'opaque de la vitre. Brigade Marshall. Leur destination.

Ils y étaient.

Et cette simple observation le fit déglutir d'une brève appréhension.

Ce n'était pas le moment de douter, se rappela-t-il à l'ordre. Il n'était pas un enfant s'apprêtant à voler un billet dans le portefeuille d'un parent. Il était un auror entraîné. Les sourcils froncés de concentration, il détendit ses doigts dans un lourd soupir. Il n'avait aucune raison de s'en faire. Quoi qu'il pourrait se produire, il saurait trouver une solution. Il devait garder son calme, ne pas flancher sous le poids des responsabilités et des conséquences. Parce qu'il n'était pas certain qu'elle pourrait se raisonner à en faire autant. Ce que Lévine ne pouvait lui reprocher. Il misait sa carrière. Elle, c'était avec sa liberté qu'elle jouait quitte ou double. Un sacrifice qui demandait un certain courage. Et de son point de vue, un cran qu'il respectait. A défaut d'approuver toute l'attitude de la concernée.

La porte s'ouvrit à l'instant même où il se risquait à tourner la poignée, prenant l'initiative de mener l'opération. La surprise le fit reculer d'un bond, manquant de buter contre le torse du faux Grant. Il s'excusa maladroitement d'un levé de main, se plaçant instinctivement en barrage devant Andrée, de la même manière que les deux femmes leur barraient à présent la route.

Un imprévu qui n'était pas le bienvenu.

- Boss ? Auror Serger ?, derrière ses culs de bouteilles, Caroline Johnson lui faisait penser à un poisson au regard un peu trop vif.

- Qu’est-ce qui vous ramène ici, si tôt, en si charmante compagnie ?, compléta Aimee, comme si l'approche de sa collègue n'était pas suffisamment claire.

Elles tombaient mal. Ses neurones se mirent en branle à l'instant où il croisa la méfiance de la métisse. Les alternatives s'amenuisaient au fur et à mesure des secondes. L'approche violente était envisagée. Mais si Serger possédait une haute estime de ses compétences, il ne versait pas dans l'arrogance stupide. En cas d'affrontement, il ne pourrait compter que sur ses propres talents, ne se reposant pas sur les balbutiements en duel que de Kérimel pouvait bien produire. Face à deux Aurors, il n'aurait aucune chance de l'emporter. Et ce serait jeter de l'essence sur des braises et allumer les feux d'alarmes.

Le danger le réveilla. L'urgence lui fit tisser les contours d'un plan, d'une option à court terme, qu'il devrait peaufiner plus tard.

Il décontracta sa posture, quittant la crispation dû à l'étonnement, et tourna son plus beau sourire vers les deux agentes. Sa main migra dans sa nuque, qu'il frotta dans une mimique gênée. Il devait pas exagérer. Son sang-froid le fit analyser la réception de sa comédie, lui faisant adapter ses gestes pour convenir aux attentes de leur obstacle.

- Bonjour, Auror Stevens, Johnson, les salua-t-il avec amabilité, s'osant à faire rosir un peu ses pommettes sous le regard inquisiteur de la gazelle en tailleur.

Ramenant ses mains dans son dos, il fit glisser sa baguette en dehors de son étui le long de son avant-bras, jusqu'à sentir la pointe dans sa paume. Une précaution. Une assurance au cas où son baratin ne trouverait pas son public. Il devait être prudent. Pour deux.

- Vous n'êtes pas sans savoir que j'étais présent lors des mystérieux évènements ayant animés Pré-au-Lard à Halloween. Des détails me sont revenus lors de ma propre enquête. J'ai donc prit l'initiative de venir vous en faire part. Et il s'avère que le chef Marshall m'a proposé de prendre sur son temps pour recueillir mon témoignage, il calqua son ton sur un timbre de transparence et honnêteté, comme s'il n'avait rien à cacher.

Mentir, il savait faire. Il le faisait depuis longtemps. Il attrapa son poignet, incurvant le manche de son arme dans les plis de son manteau, aux aguets du moindre signe d'agression.

- Pouvons-nous... ?, hasarda-t-il en désignant les bureaux d'un signe du menton. Je vous avoue que j'ai d'autres choses à faire, et je n'apprécie pas perdre mon temps.

- Comme vous, je présume, s'empressa-t-il d'ajouter avec un ricanement d'embarras, tout dans son rôle de pauvre écervelé troublé par la beauté d'une femme.

Les crétins étaient rarement suspectés. Mais il n'était pas assez idiot pour espérer qu'elles gobent totalement son jeu. Ce ne serait pas satisfaire une entité supérieure un peu sadique si c'était le cas.

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Lévine Serger
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Lun 5 Juil 2021 - 22:24
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
On a vingt minutes avant qu'ils reviennent dans leurs bureaux, attaqua Serger dès qu'ils sortirent du placard. Et pas une seconde de plus. Ils sont ponctuels.

Andrée opina du chef tandis qu'ils parcouraient le corridor à grands pas. Son cœur battait anormalement vite. Ses mains s'humidifiaient à mesure que les secondes s'écoulaient. L'intégralité de son attention était focalisée sur l'Auror infiltré, qui continuait à débiter ses conseils.

Le dénouement de leur mission dépendrait en partie de sa prestation.

— J'ai noté les habitudes, les tics de Grant Marshall. Enfin bref, tout ce dont tu vas avoir besoin si tu dois jouer ton rôle. Ne me remercie pas, ajouta-t-il aussitôt. Ce n'est pas pour toi que je le fais.

La jeune femme pinça les lèvres, contrariée. Ces paroles ne faisaient que souligner l'évidence ; il était impoli d'appuyer ce fait. Et ils savaient tous deux qu'ils étaient sur la même longueur d'onde.

Attrapant le carnet d'un geste brusque, elle l'ouvrit derechef aux premières pages. Jouer ton rôle, avait-il dit – il fallait en effet que son jeu soit exemplaire. Avide, elle s'imprégna des informations que Serger avait consignées. Si la potionniste ne le tenait pas en haute estime, elle n'ignorait pas qu'il était un excellent Auror. Et qu'en tant que tel, ses capacités d'observation, d'analyse et de déduction n'avaient pas beaucoup d'égal.

Cela lui arrachait l'ego, mais elle se devait de lui faire confiance. Au moins pour cela, au moins pour ce jour-là.

— Eh bien, merci quand même, rétorqua-t-elle alors que leurs pas résonnaient dans le couloir et qu'elle le suivait, tel un chien obéissant. Combien de temps aurons-nous, une fois dans les bureaux ?

Sa question se heurta à un silence opaque. Serger, apparemment trop concentré pour lui prêter l'attention qu'elle méritait en tant que binôme, n'ouvrit pas la bouche.

La survie. La liberté.

Les mantras martelaient son cerveau et effaçaient le paysage de ses yeux.

— Quitte à risquer de se faire découvrir, j'aimerais au moins connaître les détails de ton plan, Serger. On va devoir entrer dans son bureau, certes, mais comment comptes-tu t'y prendre ? Que va-t-on faire dans l'éventualité d'une mauvaise rencontre ? C'est toi qui maîtrises tout ça.

Ce monde. Celui des institutions et de la bien-pensance.

Andrée secoua le carnet d'un geste rageur. Ces notes se révélaient certes très utiles – la jeune femme modifiait son port de tête ou sa façon de marcher à mesure que ses yeux en parcouraient les lignes -, mais elles ne lui apprenaient rien sur la suite des événements. Très mauvaise duelliste, elle détestait évoluer dans l'obscurité ; la stratégie et la réflexion en amont faisaient davantage partie de son domaine de compétence.

Face au silence buté qu'obtinrent ses sollicitations, Andrée finit par comprendre que Serger ne lui répondrait pas. Trop concentré ou trop en colère, ses intentions n'étaient en tout cas pas d'ouvrir la bouche. Résignée, elle termina de parcourir les notes manuscrites, modifia son comportement à mesure de la progression de sa lecture et rangea l'objet dans la poche intérieure de son uniforme.

Finalement, son partenaire s'arrêta devant une porte. La fausse Grant expira en comprenant où ils étaient : sans doute devant les locaux qu'ils devraient violer. Selon les rares informations qu'elle avait glanées sur le déroulement de leurs interventions, les bureaux devaient être vides. Ils n'auraient qu'à suivre le protocole et ressortir de cette impasse aussi vite que possible.

Et elle n'irait pas en prison. Personne ne les intercepterait. Personne ne les dénoncerait.

Elle conserverait sa liberté.

Andrée inspira aussi fort qu'elle le put lorsque Serger posa la main sur le bouton de porte. Son souffle se bloqua quand la porte s'ouvrit avant que son binôme n'eût pu agir ; devant eux se tenaient désormais deux femmes, l'une au visage jovial et aux lunettes épaisses d'un rouge éclatant, l'autre à la peau métissée et à la beauté dangereuse.

Aussitôt, les défenses d'Andrée s'élevèrent. Pas seulement parce qu'ils faisaient face à des ennemis inattendus. Parmi les deux Aurors qui les dévisageaient se tenait Aimee Stevens, l'enquêtrice qui l'avait interrogée un mois plutôt sur la soirée d'Halloween. Si la potionniste avait conscience qu'on ne pouvait la reconnaître, elle devinait Stevens suffisamment observatrice pour relever les détails qui pouvaient la trahir. Elle en conservait une bien piètre opinion, mais il fallait lui reconnaître cette qualité : elle était compétente. L'inspectrice leur en donna d'ailleurs un bel exemple :

— Qu'est-ce qui vous amène, si tôt, en si charmante compagnie ?, demanda-t-elle, suspicieuse, après que l'autre Auror s'eût étonnée de leur présence – Caroline Johnson, si les informations que lui avaient transmises Serger quelques semaines plus tôt étaient correctes.

Aussitôt, Serger se décala pour la dissimuler partiellement de sa silhouette. La jeune femme se figea, tentant d'adopter la posture la plus naturelle possible compte tenu du caractère du personnage. Qu'avait écrit Serger ? Droit, fier, assuré. C'était cela.

Imperceptiblement, elle changea ses appuis, fit glisser sa baguette dans sa manche. Le regard sérieux, elle leur adressa un signe de tête poli. Parfait pour les convenances, très fidèle à la façon d'agir de Marshall Grant. Impossible d'établir une stratégie correcte ; elle ne savait quelle excuse serait plausible, elle ne connaissait pas suffisamment la dynamique de leur équipe pour improviser un mensonge. Malgré le sang qui lui battait les tempes, elle concentra ses pensées en un point unique. Ne pas s'éparpiller. Ne pas paniquer.

En cas d'urgence, elle attaquerait d'un sortilège de confusion. De cela, elle en était capable.

Andrée n'eut pas à intervenir.

— Bonjour, Aurors Stevens, Johnson, fit Serger d'un ton étonnamment décontracté.

Si la jeune femme n'avait pas eu le parfait contrôle de ses expressions, ses sourcils se seraient levés d'étonnement. L'Auror Serger austère, sarcastique et parfois méchant devenait aimable, avenant, presque séducteur. Andrée se contenta de l'observer attentivement en essayant d'analyser cette nouvelle facette de sa personnalité. Ou ce nouveau personnage.

— Vous n'êtes pas sans savoir que j'étais présent lors des mystérieux évènements ayant animé Pré-au-Lard à Halloween, dit encore son compagnon. Des détails me sont revenus lors de ma propre enquête. J'ai donc pris l'initiative de venir vous en faire part. Et il s'avère que le chef Marshall m'a proposé de prendre sur son temps pour recueillir mon témoignage.

Il fit une courte pause et Andrée remarqua le mouvement discret de son poignet : lui aussi se préparait à se battre en cas d'échec. Il désigna la porte d'un mouvement de tête.

— Pouvons-nous… ?

Andrée croisa les bras. Toujours silencieuse – la situation ne lui semblait pas requérir son intervention -, elle extériorisa son impatience. D'après ce qu'elle avait lu, Marshall Grant était le genre d'homme charismatique à se faire obéir sans grand effort. Un simple geste devait suffire à convaincre.

— Je vous avoue que j'ai d'autres choses à faire, et je n'apprécie pas perdre mon temps. Comme vous j'imagine.

Encore une fois, Serger emprunta cette attitude frivole qui ne lui ressemblait pas. Andrée ignorait quelle image ses collègues avaient de lui, mais elle avait l'air bien différente de celle qu'elle connaissait.

— Dépêchons, dit-elle enfin de sa nouvelle voix tenor. Mesdames, je vous revois tout à l'heure.

Elle fit de son mieux pour donner à son ton cette énergie efficace qu'elle imaginait pour Grant. Direct, pas froid mais pas trop engageant, autoritaire. Qui n'incitait pas aux tergiversations.

Une fraction de seconde, elle se demanda si elle ne prenait pas un risque inutile, mais elle incarnait leur chef : s'effacer devant elles, s'effacer devant un Auror d'un autre service, ne correspondait en rien à ce que le personnage renvoyait. Andrée sortit de l'ombre et esquissa un pas en leur direction. À présent, il fallait qu'elles acceptassent de leur céder l'accès à la porte.

La question demeurait : les avaient-ils convaincues par leur prestation ?
Code by Ariel


HRP :
Andrée de Kerimel
Modo poker face
Andrée de Kerimel
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Dim 11 Juil 2021 - 20:51
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir


Tic. Tac.

De vingt minutes, ils passent à dix-huit. Dix-huit minutes, c’est à la fois long et très court. C’est le temps qu’il leur reste pour accomplir leur mission. Une première barrière se dresse devant eux sous la forme de deux aurors qui, d’après les informations de Serger, n’auraient pas dû se trouver-là.

L’imprévu est toujours une donnée à prendre en compte. Un oubli ? Une faiblesse ? Le début d’un raté pour l’Œil qui, pourtant, ne peut pas se le permettre ? La situation est épineuse, mais la manipulation fait son effet. Savoir jouer la comédie est un outil que certains, à l’instar des deux protagonistes, ont élevés au rang d’art.

Que ce soit Caroline Johnson ou Aimee Stevens, elles finissent par se décaler et laisser les individus pénétrer dans leur antre. Les explications restent logiques et peut-être bien que le jeu d’Andrée et Lévine a fonctionné encore mieux que ce que les concernés escomptaient. Après un signe de main franc d’une Johnson souriante et d’un signe de tête courtois, plus en sobriété, de Stevens, elles s’éloignent.

Est-ce gagné pour autant ? Difficile à dire, mais les deux femmes disparaissent à un embranchement dans le couloir. Leur direction ? Le réfectoire. Il faut précisément neuf minutes pour s’y rendre avec une démarche militaire - la démarche des deux femmes - et trois minutes pour en revenir avec grande hâte. Vous l’avez compris, n’est-ce pas ?

Le temps file entre les doigts de Lévine et Andrée, le sablier en devient carnassier. Si l’improvisation est bonne pour se débarrasser d’elles dans l’immédiat, un certain Grant Marshall se trouve au bout du chemin qu’elles empruntent. L’ont-ils oublié ?

Le mensonge est adéquat, mais il leur fait perdre six précieuses minutes.

Il est temps de se hâter. Les bureaux s’alignent, plus ou moins ordonnés, mais ce n’est pas ce qu’ils visent. Un écriteau les nargue alors : Auror en Chef, Grant Marshall. C’est elle, celle visée, enfin ! Mais elle est close.

Toucher la poignée n’est pas une bonne idée. S’approcher à moins d’un mètre de la porte, en réalité, pourrait déjà être un danger. Même un idiot incompétent le sentirait : les enchantements crépitent autour du battant. Il va falloir les passer en prenant soin de n’alerter personne. Est-ce dans leurs cordes ?

Une inspection rapide suffit à le comprendre. Marshall n’est pas seulement un excellent chef d’équipe et un auror hors-pair, c’est également un inventeur. Les enchantements qui bloquent la porte ne sont pas connus et c’est l’intelligence et l’ingéniosité des deux membres de l’Œil qui vont être mises à rude épreuve.

Un briseur de sort n’aurait pas été de trop, n’est-ce pas ? Par malheur pour eux, ils n’en ont pas. Alors, comment comptent-ils s’y prendre ?




Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 24 juillet, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Caroline Johnson et Aimee Stevens sortent du bureau et après vous avoir salué dans le silence, s’éclipsent. Là, les bureaux des membres de l’équipes se dévoilent, mais vous savez que celui que vous visez se trouvent derrière la porte fermée se trouvant dans la pièce. Vous le comprenez déjà, il va vous falloir briser les enchantements, mais pour cela, il n’y aura pas de lancé de dés. Nous vous invitons à réfléchir à la façon d’aborder le problème. Dépendant de si vos idées sont bonnes ou mauvaises, la manière d’ouvrir la porte, qui se dévoilera au prochain tour, sera plus ou moins complexe.

- Ce post est un entre-deux. À moins que vos personnages décident subitement de s'improviser un duel en plein milieu de la pièce, il ne vous fera pas perdre plus d'une minute de votre temps.

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Mar 20 Juil 2021 - 22:47


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

Parler, c'était facile. Mentir l'était plus encore que de s'affranchir d'un personnage, d'une identité construite pour survivre, pour ne plus souffrir. Accepter les sourires, les écarts frivoles et les belles phrases joliment arrangées pour charmer les cœurs et enjoliver la réalité, était devenu plus naturel que de contempler ses mauvais côtés. Ce reflet terrifiant de cruauté, de méchanceté en contradiction avec ce paraître lui collant à la peau. Cette méfiance lui faisant plier le poignet pour cambrer sa baguette, cet instinct de proie captive de ses pulsions prédatrices, à l'affût de la moindre agressivité, d'un signe de doute de son auditoire.

L'Auror Serger était gentil, mais pas idiot, jovial, mais pas naïf, déterminé, mais pas borné, courageux, mais pas héroïque, calme, mais pas apathique, compétent, mais pas exceptionnel. Alors, c'est ce qu'il leur offrit. La plus parfaite représentation d'une enveloppe d'émotions affinées par les années. Par une cavale de déni sensorielle.

Il attendit en préservant son sourire. Il attendit en contractant ses doigts à chaque expiration. Il attendit en espérant que son binôme d'infortune ne commette pas un impair et s'en tienne à un plan ne tenant déjà plus qu'à un fil, à une erreur de calcul. À une parole placée de travers, au mauvais moment, avec une intonation mal assurée.

Erreur qu'il avait commit en omettant la plus traître des données : L'imprévu. De celle que l'on cale en louant la chance qu'elle soit dans de bonnes dispositions. Et qu'il détestait au point de l'avoir rayé des possibilités. Qu'il avait chassé d'une équation qui les mettait déjà tous deux sur un siège éjectable. Elle, déjà entravée par une surveillance rapprochée, pouvait risquer des accusations plus lourdes qu'une simple implication dans un délit, dont les rapports à copiés devaient les éclairer sur les détails. Et lui, pouvait très bien découvrir une cellule et le malheur dans le néant sans fond de la bouche d'un détraqueur pour haute trahison. La perspective lui arracha des sueurs froides.

Il n'était pas question qu'il soit arrêté. Ni l'un. Ni l'autre. Même s'ils devaient tous deux ressortir du ministère les pieds devant. Ou tuer si c'était nécessaire. L'impero déjà au bord des lèvres, il se décala d'un pas pour respecter une hiérarchie qu'il avait délaissé dans un pur élan protecteur.

Ce qui était idiot.

Il déglutit dans son esquisse, au moment même où Andrée se décida à incarner le chef d'unité. Elle resta droite, fière, ce qu'elle devait déjà maîtriser avant même d'emprunter ses traits étant issue d'un milieu aisé et prestigieux. Son éducation bourgeoise, qu'il méprisait par simple accord mutuel, cherchant toujours un contentieux pour les opposer, les tira d'un mauvais pas.

Le passage se dégagea comme demandé et les deux femmes s'engagèrent dans le couloir pour rejoindre la salle de repos située au même étage. Celle-là même qu'il s'était échiné à rejoindre plusieurs fois dans une journée pour en calculer l’itinéraire le plus court et le temps de trajet. D'un pas lent d'abord, puis soutenu et enfin, en courant pour prendre en considération une urgence.  

Il ne leur restait que trop peu de temps avant qu'elles ne découvrent la supercherie et n'alertent le département qui s'en irait alors à leur poursuite. Ce qui les placerait alors en très mauvaise posture.

Il trouverait une solution, décida-t-il catégorique en prenant l'initiative d'ouvrir la porte. Une fois qu'ils auraient les documents entre les mains.

La pièce de travail était semblable à la leur. Sobre. Organisée. Pleine de paperasse qu'il ne prit pas la peine de fouiller en pénétrant les lieux d'un pas pressé.

« Il nous reste trop peu de temps. », il compta rapidement sur ses doigts, autant le temps que les pas. « Douze minutes tout au plus. », l'informa-t-il cette-fois ci.  « Avec de la chance une de plus. »

Ils étaient une équipe. Et se mettre des bâtons dans les roues maintenant ne ferait que les desservir. Il était prêt à mettre de l'eau dans son vin pour ressortir d'ici en homme libre. Et il se douta qu'ils partageaient ce même objectif.

Serpentant entre les tables, il s'immobilisa devant l'entrée menant à l'antre de Grant Marshall. Fin limier, les pulsations vibrant l'air remontèrent le long de son échine. Des protections, comme il s'en était déjà douté. Aucune unité ne laissait des données sensibles à la vue du moindre témoin sans une garantie. Les enchantements dégageaient cette odeur qu'il parvenait à capter. Une vague effluve de brûlé.

« Marshall est trop rigoureux pour se risquer à employer des sortilèges interdits dans l'enceinte même du ministère. », réfléchit-il à haute voix tout en analysant la porte à un peu plus d'un mètre de distance. « Il doit employer un dérivé de formule préexistante pour renforcer sa sécurité. Le même genre d'enchantement que tous les chefs d'unité possèdent pour barrer l'entrée de leur bureau. », il commença à faire les cent pas, baguette le long du corps, la mine concentrée et les sourcils froncés.

« Il y a toujours un schéma commun. Je connais celui de mon unité. Je peux essayer de le modifier en conséquence pour coller avec celui qui est employé ici. », proposa-t-il en s'arrêtant dans ses va-et-vient, se retournant vers Andrée en pivotant sur ses talons.

Ils n'étaient pas stupide. Et s'il voulait bien reconnaître à de Kérimel une qualité, c'était bien sa capacité de réflexion et d'analyse. Il se sentit plus soutenu dans une énigme qu'un probable duel. Ici, c'était un peu plus l'élément de la jeune femme.

« On ne peut pas exclure la possibilité qu'il s'agisse d'une clef. », il se gratta la nuque, donnant quelques œillades vers les bureaux et leurs tiroirs. « Physique. Si elle existe, trouve la. »

Elle avait sans doute d'autres options, des idées. Et il était prêt à écouter. À les entendre. Et à en tenir compte. Sans rechigner. Sans se braquer. Il essaierait.

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Jeu 29 Juil 2021 - 14:53
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
Les deux Aurors se décalèrent et Andrée ne put retenir un discret soupir de soulagement. Immédiatement, ses neurones s’enclenchèrent : si elles partaient déjeuner, elles ne manqueraient pas de repérer leur chef profitant de sa pause de la mi-journée. La jeune femme ignorait combien de temps ils avaient, mais tout indiquait qu’il s’était considérablement réduit.
 
C’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans un quartier général d’Aurors ; malgré l’urgence de la situation, la potionniste s’autorisa un rapide examen des lieux. Toujours utile si d’aventure ils se faisaient arrêtés puis interrogés en ces lieux. Les montagnes de paperasses qui s’entassaient sur les tables simples l’étonnèrent d’abord, puis elle leur trouva un certain charme. Elle aussi aimait conserver ses papiers en évidence, organisés, empilés, triés. Elle les traitait un par un, patiemment, et elle imaginait qu’il en était de même pour les officiers de la justice magique.
 
Andrée se tourna vers Serger, ouvrant la bouche pour l’interroger sur la suite des opérations, mais son compagnon la pris de court.
 
— Il nous reste trop peu de temps, dit-il alors qu’Andrée acquiesçait. Douze minutes tout au plus. Avec de la chance une de plus.
 
La brune grimaça – elle s’y attendait, mais elle espérait encore. L’efficacité serait leur crédo pour les minutes à venir ; la coopération également. Andrée sentait de manière confuse que la dynamique de leur binôme avait changé. Peut-être était-ce à cause de la gravité des événements, peut-être parce qu’ils mettaient tous les deux leur liberté en jeu. Peut-être était-ce également la conséquence directe de leur combat commun pour une même cause – même si Andrée poursuivait ses objectifs propres en parallèle.
 
L’implication et la détermination de Serger étaient étonnantes mais bienvenues.
 
Elle balaya à nouveau la pièce, notant les recoins exploitables et l’organisation du mobilier. Il y avait peu de tableaux mais des coffres enchantés ou des pans de murs vides pouvaient s’y dissimuler. Les piles de dossiers ne présentaient pas d’intérêt majeur. Elle doutait que si clé il y avait, elle fût cachée dans les tiroirs des bureaux de l’open-space – dans ce cas, l’objet devenait trop simple à retrouver et fermer le bureau ne présentait pas beaucoup d’intérêt.
 
— Dépêchons-nous, dit-elle simplement. Quelle porte devons-nous forcer ?
 
L’Auror à la double-casquette se contenta de slalomer entre les bureaux et se posta devant l’une d’entre elles. Si Andrée n’était pas très douée en magie offensive, elle était en revanche très à l’aise dans le domaine des enchantements, qu’ils fussent parlés ou runiques. Les variations dans l’air lui indiquèrent que des sortilèges avaient été activés.
 
S’agissaient-ils de sortilèges de protection ? D’alarme ? Avaient-ils pour but de sceller la porte ou étaient-ils liés à une clé, comme elle l’avait supposé ?
 
— Marshall est trop rigoureux pour se risquer à employer des sortilèges interdits dans l'enceinte même du Ministère, fit Serger. Il doit employer un dérivé de formule préexistante pour renforcer sa sécurité. Le même genre d'enchantement que tous les chefs d'unité possèdent pour barrer l'entrée de leur bureau.
 
Andrée examina la porte. En chêne massif, elle ne pouvait être forcée par la force brute. Il leur fallait trouver son point faible, son talon d’Achille. Percer les défenses d’une partie de l’une des plus hautes instances du Monde Magique britannique. Beau programme.
 
— Que sais-tu des enchantements habituellement utilisés dans l’enceinte du Ministère ?
 
— Il y a toujours un schéma commun. Je connais celui de mon unité. Je peux essayer de le modifier en conséquence pour coller avec celui qui est employé ici.
 
— L’entrée du Ministère est protégée par des runes, expliqua Andrée. Lorsque c’est possible, j’analyse toujours les portes de sorties qui s’offrent à moi si les choses tournent mal. Si tu observes bien, certaines dalles qui jouxtent la porte d’entrée principale et l’ascenseur des visiteurs sont gravées. Les runes sont utilisées pour les enchantements puissants, difficiles à contourner. Il faut un certain temps pour les mettre en place, mais il faut aussi un certain temps pour les désamorcer.
 
L’encadrement de la porte était lisse, sans égratignure, sans défaut. La poignée était vierge de tout symbole. Il en allait de même pour le sol.
 
— Je ne vois aucune inscription sur la porte, mais on ne peut pas négliger le fait que des runes puissent être tracées à l’intérieur du bureau. Dans ce cas, il faudra contourner la protection en conséquence.
 
Elle mit fin à son inspection et se tourna vers l’Auror :
 
— Cela dit, s’ils n’utilisent pas d’enchantements runiques dans ton unité, je doute qu’ils le fassent ici. Et puis les ondes que l’on ressent ne me semblent pas assez puissantes pour qu’il s’agisse d’un modèle complexe. Les institutions comme celles du Ministère de la Magie sont connues pour leur manque d’imagination et leur volonté de cohérence. Autrement, les services magiques de sécurité seraient dépassés par la quantité de sortilèges utilisée.
 
Andrée se mordit les lèvres. Douze minutes, c’était extrêmement peu. Il était peut-être possible de contourner un schéma de protection classique en si peu de temps, mais inventer seule un contre-enchantement runique était hors de question. À deux, peut-être…
 
— Tu as des notions de lecture et d'écriture runique ?
 
Elle ne prit pas la peine de lui demander ce qu’il en était des enchantements classiques. Il n’était certes pas briseur de sorts, mais la formation d’Auror en délivrait quelques notions aux aspirants justiciers. Il était d’ailleurs sans doute meilleur qu’elle-même.
 
L’ampleur de leur tâche lui apparut soudain dans son entièreté. Elle savait que leur mission serait ardue ; elle n’avait pas pris conscience auparavant d’à quel point le temps se jouait d’eux.
 
— Peut-être la solution est-elle plus simple, avança-t-elle.
 
— On ne peut pas exclure la possibilité qu’il s’agisse d’une clé, répondit-il en écho à ses précédentes réflexions. Physique. Si elle existe, trouve-la.
 
Andrée acquiesça.
 
— Toi, tu fais en sorte de comprendre à quoi servent précisément les enchantements qui entourent cette porte – s’il s’agit d’alarme ou de sceaux -, et comment ils fonctionnent. Comme tu l’as dit, dans ce genre de grosse institution, les procédés sont souvent protocolaires. Ta connaissance du schéma de ton unité t’aidera sûrement.
 
Elle se retourna, désigna quelques cachettes potentielles :
 
— Les murs sont souvent d’excellentes cachettes. Les trappes également. Je vais commencer par un sortilège d’attraction, mais je doute que cela fonctionne ; la clé, si elle existe, doit être enchantée.
 
Elle se tut un instant, réfléchit quelques secondes. Laisser le soin à Serger d’analyser les sortilèges utilisés sur la porte la rebutait. Son individualisme lui criait de s’en occuper ; s’il s’agissait en effet de runes, elle doutait qu’il puisse les contourner tout seul – après tout, elle les avait étudiées plusieurs années et s’en servait dans la conception de potions compliquées. Mais sa connaissance du Ministère l’aiderait probablement à aller plus vite que si elle-même s’en occupait. Et la répartition des tâches était la clé de leur réussite – littéralement.
 
Il fallait qu’elle lui fasse confiance. Rien ne pourrait fonctionner autrement.
 
— Si l’un de nous à quelque chose ou si l’un de nous se confronte à une difficulté, on alerte l’autre. Immédiatement.
 
C’est parti, ajouta-t-elle pour elle-même. Une supplication de chance pour leur réussite à tous les deux.
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Lun 2 Aoû 2021 - 9:22
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir



Tic. Tac.

Une clé. Ils cherchent une clé. Qu'elle soit physique ou non, il la leur faut. Il faut fouiller. La pièce, les bureaux, les murs, leurs méninges. Et ça s'agite, ça remue, des paroles pressées, des coups d’œil agiles, les nerfs à vif, la réflexion en branle et l'efficacité dans chaque mouvement. Un duo qui se redécouvre dans leur sang-froid, une cohésion qui se crée dans l'urgence. Ils n'ont pas le droit au moindre faux pas.

La clé. Il lui dit de la trouver. Elle épie déjà les murs, en quête d'une trappe secrète, d'un recoin effacé, d'une cachette mystérieuse. Elle envisage toutes les possibilités, et surtout les plus compliquées. Mais, heureusement, elle tente aussi la simplicité. Le sortilège d'attraction suffit.

Quatre clés. Elles sortent simultanément de quatre tiroirs, un pour chaque bureau. Quatre copies-conformes volent jusqu'à la sorcière les ayant convoquées. Elles sont simples, épaisses et dorées, sans une trace de rouille. Peut-être même qu'aux yeux des deux infiltrés, elles brillent d'un éclat singulier : celui d'une première victoire. Mais ce n'est là, justement, que la première.

Une clé. Qu'ils en choisissent une et qu'ils l’insèrent dans la serrure. Un tour vers la droite. Puis, un « CLACK ». Le mécanisme se bloque alors, emprisonne la clé dans un immobilisme soudain et une voix résonne. Mais qu'une seule personne l'entend. Celle qui a la main sur la clé, celle qui l'a tourné, celle qui a voulu déverrouiller le passage protégé.

Les crépitements magiques autour de la porte gagne alors légèrement en intensité. Ou bien n'est-ce que la menace du temps qui fait monter la tension d'un cran ? Heureusement, les deux missionnés ont su l'économiser dès leur entrée dans le bureau : l'Accio a été vite lancé et les clés aussitôt trouvées. Et si toutefois une minute a filé, c'est peut-être parce qu'ils ont un peu trop bavardé.

Mais bientôt, le silence. Du moins, seulement pour l'un d'eux. Car, souvenez-vous, celui qui tourne la clé dans la serrure entend un murmure particulier. Comme un écho dans son propre crâne. Une voix dans son esprit. Et voilà ce qu'elle lui dit :

« Incante-moi et tu verras, ignore-moi et la nuit sera. Mais seule la traque des ténèbres montrera ta bonne foi. »

Les deux sorciers sont-ils capables de percer l'énigme pour qu'à leurs esprit se dévoile la seconde clé ?



Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 14 août, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post. Si, toutefois, le délais est trop court avec les vacances d'un ou des membres, n'hésitez pas à prévenir le staff pour une allonge du temps donné.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Suite au sortilège d'attraction lancé par Andrée, quatre clés sortent de quatre bureaux et viennent à elle. Si vos personnages peuvent éventuellement se questionner sur laquelle utiliser, sachez qu'il en découlera la même situation dans tous les cas, qu'importe leur choix : celui qui tournera l'une des clés dans la serrure entendra une voix dans sa tête lui dictant l'énigme énoncée plus haut. À vous de comprendre ce qu'elle incite vos personnages à faire pour potentiellement défaire les protections sur la porte. Vous pouvez leur faire tenter des sortilèges sans lancer de dés si ceux-ci sont basiques (et en cas de doute sur la difficulté d'exécution d'un sortilège, vous pouvez consulter le staff).

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Mar 10 Aoû 2021 - 10:59


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

De Kerimel était têtue, individualiste, suffisante, aigrie, arrogante, insupportablement provoquante, irritable au possible, agaçante dans sa démarche supérieure et ses airs de bourgeoise bien éduquée, instruite mais prompt à distiller ses connaissances jusqu'à perdre son interlocuteur ...

Mais elle était aussi confiante, intelligente, analytique, réfléchie, rigoureuse, perfectionniste, déterminée... Des traits qui ressortaient plus sous la nouvelle lumière d'un lien qui se nouait entre eux. Un fil invisible, mais qui s'affirmait à chaque pas, chaque regard, chaque suggestion. Un quelque chose qui lui faisait entrevoir autre chose qu'une étincelle agressive dans le fond de son regard. Le changement d'atmosphère, d'abord aussi glaciale que des échanges protocolaires s'étaient soudainement réchauffée. Il en avait frissonné.

De Kerimel était toute ses choses qu'il détestait. Qu'il voulait voir disparaître. Mais était-ce leurs similitudes qui l'avaient rendues si antipathique ? Il préféra ne pas y réfléchir pour l'instant.

La difficulté de leur mission lui sembla titanesque quand il leva sa baguette pour explorer la bulle magique entourant la porte. Une coquille imperméable. Un assemblage d'enchantements complexes. L'extrémité du noyer s'illumina d'un doux halo doré. Le bois chauffa dans sa paume. Ses hypothèses ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde.

Elle les compléta. Et il acquiesça. À chaque fois. Sans douter. Sans remettre quoi que ce soit en question. Sans laisser sa fierté lui faire dire tout et son contraire. Sans l'arrêter. Ce qui lui demanda un effort moindre qu'espéré. Chacune de ses questions, de ses demandes trouva son acheteur. S'il ne répondit pas de vive voix, trop concentré, il opinait du chef. Toujours.

Ils devaient trouver la clé de cette énigme, si ce n'était pas un objectif littéral, conclu leur échange. Un dialogue urgent, pressé, mais pas à couteaux tirés, parsemé de menaces et de parades rhétoriques. Elle s'éloigna, fouillant murs et tiroirs. Les runes n'avaient été qu'un sujet d'étude obligatoire et à défaut de se pencher sur de la divination nébuleuse, il avait préféré la compagnie de tracés plus cartésiens. Mais il douta de ses compétences dans ce domaine. Alors, il espéra qu'il ne s'agisse pas d'un schéma complexe ou insoluble. Voilà qui finirait d'enterrer la faible marge qu'il avait estimé.

Prit par le temps, Lévine abaissa son bras à l'instant où le tintement de clés perça le silence comme un son de cloche. Cela ne pouvait être aussi simple. Méfiant, il consentit à se saisir de l'une d'elle qui roula sur sa peau. D'une belle tinte cuivrée, elle était d'une finition exemplaire. Un ouvrage ancien allant de paire avec le victorien du mobilier et des serrures. Arme toujours en main, il fit volte face sans perdre une seconde de plus, ce qu'ils ne pouvaient hélas se permettre. La suspicion attendrait bien les contretemps.

Clac. La clé se bloqua. Et s'il s'apprêta à pester, il n'en eut pas le temps. La voix le fit sursauter imperceptiblement. Ses épaules se redressèrent et il regarda autour de lui, comme si se confronter au silence lui apporterait une quelconque réponse.

« Incante-moi et tu verras, ignore-moi et la nuit sera. Mais seule la traque des ténèbres montrera ta bonne foi. », répéta-t-il à l'intention d'Andrée, d'une voix plate. « Qu'en penses-tu ? Il s'agit nécessairement d'un sortilège. »

Ne s'éloignant ni de la clé, ni de la porte, il tourna son profil sur la sorcière métamorphosée. Jusque-là, coopérer avait porté ses fruits. Il le reconnaissait à contre cœur. Il espérait que tout cela ait plus de sens pour elle, qu'elle réfute ou affirme ses dires.

« Seule la traque des ténèbres montrera ta bonne foi. », prononça-t-il à mi-voix, revenant à une observation factuelle de l'entrée verrouillée. Pensif, il psalmodia la finalité de l'énoncé une bonne vingtaine de fois, rapidement.

Apparare Vestigium. L'incantation perça ses méninges agitées. La traque des ténèbres. Les pièces s'assemblèrent dans son esprit. Le bureau d'un Auror. L'énigme. La traque. La traque. La traque. Comme un tambour battant, il haleta faiblement. Il leva sa baguette, l'inclinant vers la porte close. Son poignet décrivit un arc de cercle précis. Un trois quarts vers la droite.

« Apparare Vestigium. », fit-il en articulant distinctement.

Que le noir les enveloppe si son intuition le trompe.

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Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Ven 13 Aoû 2021 - 19:32
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
Andrée n’attendit pas l’approbation de Lévine pour commencer à inspecter les lieux. Tout passa au crible de son regard – des tapisseries aux portraits, du parquet nu au petit tapis qui ornait l’entrée, des bureaux bondés aux espaces les plus minimalistes. L’analyse fut très rapide – une seconde,  peut-être deux. Suffisante pour qu’elle sût où aller au cas où sa première tentative ne fonctionnât pas, et où se placer en cas de retraite stratégique.
 
Une fois qu’elle eût compris comment fonctionnait la pièce, à mi-chemin entre une logique d’efficacité et une volonté de grandeur, elle passa à l’action.
 
Accio, dit-elle sans grand espoir.
 
Quatre clés filèrent dans sa main. Avant même d’avoir le temps d’interpréter l’événement, son cerveau lui fit comprendre que l’énigme était trop facile. Il devait y avoir autre chose. Le bureau d’un chef d’unité se devait d’être mieux protégé – cette élite n'avait pas acquis la réputation qu'elle avait sans raison.
 
Andrée pinça les lèvres, dubitative. Pourquoi quatre ? Que signifiaient ces clés d’or ?
 
D’un geste de la main et d’un claquement de langue – trop concentrée pour prendre la peine de parler -, elle attira l’attention de Serger. La sienne demeurait fixée sur ses trouvailles. Quelque chose se dissimulait dans leur métal – mais quoi ?
 
— Quatre clés, annonça-t-elle. Elles sont toutes identiques. Aucune idée de laquelle est la vraie.
 
Aucun signe, aucune vibration magique, aucune rune ne différait. Elle s’était déjà entraînée, par le passé, à repérer les différences magiques entre différents artefacts identiques – souvent runiques, il fallait l’admettre. En temps normal, la potionniste les repérait.
 
En temps normal.
 
— Je ne parviens pas à comprendre ce qui les différencie les unes des autres, finit par avouer la sorcière en tendant les clés à Lévine. Tu sens quelque chose ?
 
Dans ses yeux, il n’y avait rien d’autre que la confusion et la frustration de l’échec. Aucune méfiance envers son vis-à-vis, aucun cynisme non plus – simplement une sincère interrogation. Andrée n’aimait pas que les choses lui échappent, et elle savait qu’il en allait de même que Lévine.
 
Finalement, ils possédaient peut-être plus de points communs qu’elle ne se l’était imaginé.
 
Son binôme les saisit et après un instant de réflexion, il secoua la tête. L’incompréhension était aussi perceptible sur ses traits que sur ceux de la jeune femme. La méfiance également.
 
— Tu devrais en essayer une, dit Andrée. Puisqu’on n’a pas d’indice sur laquelle tenter en premier, on devrait se dépêcher, quitte à y aller à l’aveugle.
 
Comprenant que sa suggestion pouvait être mal interprétée, elle ajouta :
 
— Tu es Auror. J’ai peur que si c’est moi qui tente, les clés ou la porte détectent que je ne fais pas partie du Ministère – pire : que je suis fichée dans vos fichiers. Ce serait un risque inutile.
 
Elle ravala le dernier adjectif qui titillait sa langue – stupide. Le cynisme n’était peut-être pas la qualité qu’on attendait le plus d’elle pour cette mission.
 
Lévine accepta les clés, tourna l’une d’elle dans la serrure. Elle détecta précisément le moment où son regard se perdit et le moment où l’Auror infiltré revint à lui. Un instant, il inspecta les lieux, puis il se tourna vers elle :
 
— Incante-moi et tu verras, ignore-moi et la nuit sera. Mais seule la traque des ténèbres montrera ta bonne foi.
 
Andrée leva un sourcil tandis que Lévine sembla réfléchir.
 
— Qu’en penses-tu ? Il s’agit nécessairement d’un sortilège.
 
— De toute évidence, confirma la brune. Reste à savoir les situations qu’il débloque. Si on trouve le bon, la porte pourrait s’ouvrir, mais une seconde énigme pourrait nous être soumise. Si on échoue, peut-être qu’il ne se passera rien, ce dont je doute, ou alors Marshall sera averti de notre erreur.
 
Signe de sa nervosité, sa main droite vint pincer la peau du tatouage à l’intérieur de son poignet gauche. Le temps leur était compté et les erreurs ne leur étaient pas permises.
 
Elle aimait les énigmes – lorsque celle-ci n’étaient pas mortelles. Aujourd’hui, leur survie dépendrait du chemin qu’emprunterait leur logique.
 
Andrée cessa de se torturer la peau et porta son ongle à sa bouche. Son anxiété était rarement si visible, elle détestait d’ailleurs se rendre si vulnérable, mais elle refusait d’abandonner sa liberté. L’enjeu était trop grand.
 
— Je pense que la dernière phrase est la plus importante.
 
— Seule la traque des ténèbres montrera ta bonne foi, chuchota Serger, plongé dans ses pensées.
 
Il se parlait à lui-même plutôt qu’à elle. Adoptant sa stratégie, réfléchir à voix haute pour faire profiter l’autre de ses avancées, elle tenta de mettre des mots sur les impressions que l’énigme lui laissait.
 
— Un sortilège qui chasse l’obscurité, donc. Littéralement. Peut-être que…
 
Sous la monotone incantation de Lévine, elle fixa la baguette de son coéquipier. Marshall était un Auror. Ils se trouvaient dans le quartier général d’une équipe d’Auror. Plus généralement, le Ministère de la Magie et la société magique étaient articulées autour du travail de ses Aurors.
 
Leurs missions, leurs accomplissements, leurs valeurs étaient idolâtrées. Par extension, les méthodes qu’ils employaient devaient l’être aussi.
 
— Peut-être qu’il s’agit d’un sortilège que vous employez régulièrement lorsque vous, Aurors, repoussez les ténèbres.
 
La lumière se fit dans les yeux de Serger et, aussitôt, il pointa son arme sur la porte :
 
Apparare Vestigium, fit-il.
 
Ils attendirent, suspendant jusqu’à leur respiration. Dans la pièce, il n’y avait plus un bruit.
 
Aucun son ne perça le silence qui régnait autour d’eux.
 
Leur première tentative avait échoué.
 
Andrée prit une profonde inspiration. La déception et une forme diffuse de colère menaçèrent de lui faire perdre son self-contrôle, mais sa conscience professionnelle repoussa les émotions parasites. Aussitôt, son cerveau se remit en marche.
 
Elle entreprit de remettre en place les pièces du puzzle.
 
— Si l’on prend littéralement l’énigme, un simple Lumos pourrait faire l’affaire, marmonna-t-elle pour elle-même. Mais ça semble trop simple…
 
De son doigt, elle traça dans les airs les contours de la porte. Les runes qu’elle avait évoquées précédemment lui revinrent à l’esprit. Il ne s’agissait peut-être pas d’un enchantement complexe, mais elles étaient utilisées dans de nombreuses situations.
 
— Peut-être sont-elles invisibles ?
 
Dans son apprentissage de la magie runique, il arrivait fréquemment qu’elles soient dissimulées aux regards non-avertis. De nombreux lieux étaient scellés ainsi. Des tombaux ancestraux, des lieux de légendes…
 
Il était possible que son penchant pour cette discipline l’influence un peu trop, mais peut-être les têtes pensantes de l’Œil l’avaient choisie précisément pour cette raison. Elle se devait d’essayer.
 
À son tour, elle pointa son arme de bois sur les pourtours de la porte et murmura :
 
Aparecium.
 
Si le sortilège fonctionnait, une nouvelle énigme leur serait offerte. Au moins auraient-ils avancé de quelques pas.
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Lun 16 Aoû 2021 - 22:32
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir



Tic. Tac.

Sa pause déjeuner était courte. C'était lui qui en avait décidé ainsi. Ni lui, ni son équipe n'avait le temps de s'éterniser. Pas sur une affaire comme celle-ci.

Courte, mais bénéfique. Un instant à ne plus scruter nerveusement l'horloge de son bureau, un instant pour se vider la tête et partager des discussions plus légères avec ses collègues. Du moins, quand ils arrivaient à détourner leurs méninges de leurs casses-têtes incessants. Et parfois, c'était seulement un silence reposant. Comme ce midi-là.

Le trio masculin s'était installé à leur table habituelle et avait sorti leurs sandwichs sans un mot, si ce n'était un vague grommellement de la part de Hank. Comme souvent, son sandwich ne devait pas être suffisamment assaisonné. Et Caroline n'était pas encore là pour le faire relativiser. C'était d'ailleurs sûrement pour cela qu'aucune conversation n'avait encore commencé : c'était généralement la bavarde Johnson qui les lançait.

Toutefois, ce ne fut pas sa voix gaie qui perturba le calme régnant entre les trois hommes.

Dans la poche intérieure de son uniforme d'auror, Grant Marshall perçut une vibration. Surpris, il reposa aussitôt son sandwich - à peine entamé - pour enfouir sa main gauche dans le tissu. Ses sourcils s'étaient aussitôt froncés et sa nuque raidie. Presque indiscernable, une lueur grave s'était nichée dans ses pupilles alors qu'il les avait relevées vers ses subordonnés, l'objet de ses inquiétudes entre ses doigts : une clé.
Une clé qui vibrait.
La clé de son bureau.

Mais peut-être n'était-ce qu'Aimee et Caroline qui avaient voulu s'y introduire pour récupérer un document qui leur semblait essentiel sur l'instant mais qui s'était trompées dans l'énigme. Pourtant, elles connaissaient la résolution de chacune d'entre elles. Les protections n'avaient pas été mises en place pour son équipe, ni pour ses propres supérieurs qui, si eux ne connaissaient pas la réponse aux énigmes, connaissaient le fonctionnement et l’emplacement des clés afin que l'accès à son bureau leur soit assez rapide, si nécessaire. Les protections n'étaient là que pour les étrangers. Pour les ralentir. Et pour l'avertir, lui.

Avec empressement, Grant remballa son sandwich et se mit en branle vers son bureau, ses subordonnés ne tardant pas à faire de même pour le suivre. Dans le quartier des aurors, il courait à demi, filant d'un couloir à un autre comme il le pouvait selon l'agglomération d'employés qui s'y trouvait. C'était l'heure du déjeuner, ils sortaient encore tous de leur bureau et se faisaient alors obstacle sur sa route. Sur sa course.

Puis, il tomba nez à nez avec Aimee et Caroline. Il s'arrêta alors, tout juste essoufflé, devant leurs regards interrogatifs.

- C'était vous, à mon bureau ? expédia-t-il sans plus de mots.

Mais leurs regards n'étaient pas seulement interrogatifs et il ne le perçut qu'à la seconde suivante : ils étaient profondément confus. Les deux femmes, sourcils froncés et bouche entreouverte sur leur incompréhension, mirent quelques secondes à répondre.

- C'était vous que l'on vient de croiser à votre bureau, justement, oui, répondit finalement Aimee sur la voix de la suspicion alors qu'elle aussi commençait à entrevoir la supercherie.

- Il y a un imposteur, conclut alors Caroline.

La vibration de la clé avait donné la première alerte. La présence de deux Grant Marshall à deux endroits différents venait de donner la seconde. Aussitôt, le quintuor se remit en mouvement.
Direction le bureau.

-

Tic. Tac.

Deux infiltrés. Deux tentatives. Deux échecs. La porte reste stoïque devant leurs sortilèges : aucun son, aucun mouvement et aucune rune révélée par le dernier essai. Les quatre clés, cependant, se sont mises à vibrer. Les ont-ils encore en main ? Vont-ils le remarquer ? Et vont-ils alors comprendre que, plus que jamais, le temps leur est compté ?

Tenteront-ils quand même un dernier essai ?



Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 28 août, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post. Si, toutefois, le délais est trop court avec les vacances d'un ou des membres, n'hésitez pas à prévenir le staff pour une allonge du temps donné.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Vous l'aurez compris, vos deux tentatives pour résoudre l'énigme se sont soldées par des échecs : la porte du bureau reste totalement immobile. Toutefois, les quatre clés présentes dans le bureau se sont mises à vibrer après les sortilèges lancés, ainsi que la clé se trouvant dans la poche de Grant Marshall : il s'agit donc d'une alerte. À vous de juger si vos personnages sont capables d'interpréter la chose ainsi et s'ils souhaitent retenter encore une fois leur chance chacun ou prendre la fuite. Le timing s'est resserré et le danger est grandissant, mais l'objectif de votre mission peut encore être atteint... à vos risques et périls.

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Mer 18 Aoû 2021 - 15:18
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
Le sortilège resta sans réponse. Encore une fois.
 
Les yeux fermés, Andrée sentit sa réflexion s’essouffler. Les idées lui manquaient ; la frustration de l’échec menaçait de prendre le dessus. Les événements avaient forcé la confiance qu’elle portait à Serger, mais elle devait avouer qu’elle était réelle : elle s’appuyait véritablement sur le jeune homme. Le voir aussi confus qu’elle-même ne l’aida pas à retrouver son aplomb.
 
Andrée recentra son attention sur la porte, l’objet de leurs problèmes actuels, et se força à chercher une solution. Elle avait épuisé toutes ses pistes – à part celle du Lumos, qu’elle avait jugée trop simple au premier abord.
 
Avant d’avoir pu creuser le sujet, elle capta l’avertissement de son binôme en même temps qu’elle perçut les vibrations de la clé qu’elle avait conservée. Elle ne prit pas le temps de se demander ce que cette nouvelle donnée signifiait. C’était trop évident et trop alarmant pour s’en soucier trop longtemps. Elle s’en voulut d’avoir négligé l’alarme que devaient déclencher leurs tentatives ratées.
 
Ils avaient été repérés. Et ils devaient se dépêcher s’ils ne souhaitaient pas remettre entre les mains du Ministère de la Magie leur liberté et leur avenir.
 
L’urgence la prit à la gorge, violente, implacable.
 
— Il faut qu’on sorte d’ici, dit-elle d’un ton étranglé.
 
La panique faisait pulser son cœur plus vite, plus fort, désordonné. Pour la première fois depuis le début de la mission, Andrée toucha du doigt la possibilité d’échouer. Elle avait refusé d’y réfléchir avant, persuadée qu’elle était de ses propres capacités, trop concentrée sur l’aversion que lui inspirait Serger pour s’en soucier.
 
Une erreur de débutante.
 
Peut-être la fin de leur mission aurait-elle été autre si elle en avait mieux jugé la difficulté. Si, au lieu de se reposer sur un excès d’estime d’elle-même, elle avait mieux anticipé les pièges.
 
Un juron étouffé perça le bruit de ses battements de cœur. Elle ne se préoccupa pas du fait qu’elle ne jurait jamais, ni de son image de bonne aristocrate propre sur elle. La situation lui échappait. Leur échappait.
 
— Peux-tu nous trouver une porte de sortie ?, fit-elle à l’Auror. Il faut qu’on parte. Rapidement.
 
Son débit de parole était pressant, bien trop pressant, pour qu’elle maintînt l’illusion de son contrôle d’elle-même plus longtemps.
 
Un coup d’œil en direction de la porte close lui rappela l’enjeu de leur mission. S’ils échouaient, les conséquences seraient sévères sur leur place dans l’Œil. Sur la confiance qu’on leur accorderait également, et sur les responsabilités qu’ils conserveraient par la suite.
 
Ils ne seraient plus rien, relégués au rang de renégats.
 
En une fraction de seconde, Andrée prit sa décision, retrouvant en partie le sang-froid qui la caractérisait. Les moments d’égarement pouvaient se révéler fatals, pour eux. Celui-là avait duré trop longtemps.
 
— Je vais faire une dernière tentative.
 
Si cet ultime essai fonctionnait, Andrée ne comptait pas s’embarrasser d’un sortilège de Duplication. Ils s’empareraient des documents et prendraient la fuite immédiatement, en espérant que Serger trouvât un moyen de quitter les lieux. De toute façon, la discrétion n’était plus de mise : ils avaient déjà été repérés.
 
À l’inverse, si rien ne se passait ou si la porte ne s’ouvrait pas immédiatement, elle s’en remettait entièrement à son binôme et prierait pour son avenir, quelle que fût l’issue de leur évasion. Dans un cas, ils auraient à assumer les conséquences de leur échec devant les têtes pensantes de l’Œil. Dans l’autre, c’était devant le tribunal qu’ils auraient à répondre de leurs actes.
 
Andrée pria Merlin plus fort qu’elle ne l’avait jamais fait, quand bien même elle ne fût ni croyante ni superstitieuse. En cet instant, la foi semblait d’un réconfort inégalable.
 
Mais même la foi ne pouvait rien pour les aider. Elle ne pouvait compter que sur leurs propres capacités, qu’elle avait visiblement surestimées.
 
Elle tendit sa baguette, la concentration tendue au maximum en direction de son objectif, tentant d’occulter les mouvements de Serger derrière elle qui leur cherchait une sortie de secours :
 
Lumos.
 
Jamais une formule de lumière ne lui avait-elle parue de si mauvais présage.
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Sam 28 Aoû 2021 - 17:04


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

Le silence se fit deux fois. Enfin d'abord une. Puis deux. Comme une boucle mettant sa tête a vide. Deux formules, deux idées énoncées dans l'immuable de la situation. Deux solutions menant à des culs de sacs. Lévine s'était reposé sur l'analyse d'Andrée quand son échec le fit reculer d'un pas. Il douta soudainement de ses capacités, de son discernement et sa perception. Un peu hagard, il avait slalomé entre les tables pour jeter un coup d’œil par le cube vitré et opaque menant sur le couloir. Il y guetta du mouvement, laissant un espace de réflexion plus intime à sa consœur. Les clefs dans la main gauche et sa baguette dans la droite, il pinça les lèvres en écoutant le monologue pensif de la française, rendant les armes d'un début d'optimisme face à l'implacable réalité. La situation leur échappait. Les enjeux les écrasaient.

Et la pendule le nargua du peu de temps qu'il leur restait.

Son pied tapota le carrelage verni à plusieurs reprises, alors qu'il se rongeait l'intérieur des joues comme un paranoïaque s'attendant à voir le danger surgir de son angle mort. Il se décala de la sortie dans un soupir morne suivant la tentative échouée, faisant un peu trop écho à la sienne. L'air déconfit et le pli entre les sourcils confus, la vibration dans sa paume relégua sa frustration au fond de son esprit. L'alarme prit le pas sur l'amère satisfaction de les savoir sur un pied d'égalité. Son souffle se bloqua dans sa gorge. La panique qu'il capta dans le regard de la potioniste le fit déglutir.

Ils étaient dans la merde.

Cette pensée tourna à répétition jusqu'à l'empêcher de correctement respirer. Dans l'urgence, il fit volte face, cognant sa hanche contre un des coins de bureau. La douleur remonta de l'os au muscle le faisant enfin ciller. L'air le fit frisonner et pressé, il se tourna vers l'unique sortie puis vers la porte close menant au quartier privé du chef d'unité, soudainement conscient de l'importance des documents et de leur survie. Pouvaient-ils s'offrir le luxe de s'en emparer ? Pouvaient-ils dans l'hypothèse d'un miracle, s'enfuir sans être attrapé une fois les papiers en mains ?  Et surtout, pouvaient-ils échouer ? En avaient-ils le droit ? Mourir pour la cause lui sembla envisageable. Cruel. Et surtout égoïste. Il n'était pas seul à mettre son monde, toute sa vie dans la balance.

Elle était là. Et pour la première fois, il fut soulagé de ne pas être seul dans ce merdier. Il fut heureux de partager ça avec quelqu'un. Avec elle en particulier. Parce qu'il sût, à l'instant même où leurs émotions angoissées fit tomber leur masque indifférence, qu'il pouvait compter sur elle. Aujourd'hui. Peut-être demain. Si Merlin le leur permettait. Il se promit d'essayer de la comprendre. De la connaître. Et de ne pas rejeter cette proximité, cette confiance encore fragile qui venait de naître.  

« Il faut qu'on sorte d'ici. », le coupa de Kérimel la voix étranglée.

Et par où ?, aurait-il pu lui répondre. Le son qui s'échappa de ses lèvres fut à mi-chemin entre le grognement désespéré et le gémissement consterné. Bien sûr qu'ils devaient partir. Mais comment ? Après ou avant un dernier essai ? Il releva le menton, usant de sa taille pour quelques œillades sur l’entièreté de la salle. Ça ne lui apporta pas plus d'indices ou de réconfort.

« Peux-tu nous trouver une porte de sortie ? », lui dit-elle avec empressement, et il grimaça devant le trop petit nombre d'options qui s'offraient à eux. « Il faut qu’on parte. Rapidement. »

Sa panique le projeta face à la sienne. Cette inquiétude sourde qui brisa définitivement le peu d'apparence qu'il s'évertuait à maintenir par fierté et ego.

« Et par où tu veux qu'on parte ? Il n'y a qu'une porte ! », rapidement, il regarda les murs sans les voir, puis l'unique entrée et sortie du bureau.

Il inspira, les paupières mi-closes. Son entraînement banda ses muscles. Il avait été confronté à pires simulations dans sa carrière. Si la plupart relevaient d'un problème insoluble inhérent à une enquête en cours ou affaire classée, il trouva en son expérience une source d'apaisement sans failles. Il avait vu pire. Et verrait encore pire à l'avenir. Il fit tour et détour dans le maigre espace, frôlant le bois des assises du bout des doigts, puis la barrière en pierre formant le sous-sol et son manque de fenêtres.

« Essaie encore une fois. Je vais trouver. », lui offrit-il plus calmement, d'un ton si posé et plat qu'il douta qu'il s'agisse réellement de sa voix.

« Je vais faire une dernière tentative. », assura-t-elle à sa demande.

Elle retrouvait, elle aussi, son sang-froid. Cet état de fait rendit les battements de son cœur plus sourd. Plus lourd. Comme un tambour battant. La porte. Le mur. Le sol. Le plafond. Il les regarda à tour de rôle, éliminant l'incongru d'une fuite au fur et à mesure. Jusqu'à ce que son talon n'accroche l’interstice ébréché d'un bout de carrelage. L'Auror s'accroupit, la mine concentrée et détacha un bout de la dalle en forçant à peine. Les locaux étaient abîmés. Souvent réparés par les agents d'entretiens du ministère. Mais des défauts persistaient au plus la semaine avançait. Il avait constaté cela dans son propre bureau, à quelques embranchements d'ici. Le passage et les allés et venus usaient le sol. Rien d'anormal pour un vieux bâtiment.

Et même sans cela, sa décision lui paru limpide. Idiote. Inconsciente. Mais limpide.

S'il n'y a pas de sortie, crée la, lui avait-il dit son formateur. Son proverbe ne lui avait jusqu'à lors jamais paru aussi vrai et a propos.

« Lumos. », l'entendit-il prononcer à l'instant même où il se relevait pour pointer le Noyer vers le sol, un Confringo au bord des lèvres.

La porte s'ouvrit dans un bruit de serrure. Un clic qui décala l'application de son plan de quelques secondes. Ils ne pouvaient se permettre plus. D'un revers, il ouvrit la porte d'un informulé, qui céda le passage sur une pièce à l'image de son propriétaire sans doute. Il n'en détailla aucun meuble ni décorations.

« Accio rapport E-411-E.* », énonça-t-il dans un murmure, ne quittant aucunement son point de marquage pour leur fuite express. S'ils étaient prit par les secondes ou une offensive.

Lui face à la sortie. Elle un peu plus loin, en retrait. Si les feuilles volaient, il ne tiendrait qu'à elle de les attraper au vol. Pressé, il lui tendit la main pour qu'elle le rejoigne, la pointe de son arme dirigé vers... sous lui. C'était fou. Tout l'était. Du début à la fin. Mais l'enjeu, après l'avoir inquiété, gagna le creux de ses entrailles dans une sauvage excitation.  

* Le nom du rapport a été inventé de toute pièce.
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Dim 29 Aoû 2021 - 18:44
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir



Tic. Tac.

Le stress. L'inconfort. Le temps qui défile. La croyance qui s'installe que l'échec est trop proche. L'alarme d'une réalité inconfortable, celle qu'ils doivent fuir. Cinq aurors au pas de course dans les couloirs, entre la salle de pause et leur propre bureau. L'horloge d'un cambriolage qui voit ses minutes qui s'égrènent trop vite.

Les battements sourds de leurs cœurs à l'unisson, dans un manque de contrôle commun. Ils perdent leur sang-froid. Ils pensent à tout abandonner. Ils comprennent que ce n'est pas envisageable pour leur avenir. L'échec n'est pas permis. Il leur est interdit.

Un dernier essai. Un plan qui commence à se dessiner. Des baguettes qui se tournent dans des directions différentes.

Le lumos éclaire la porte. Une porte qui s'ouvre, bien que peut-être trop tard. Les clefs vibrent toujours des échecs précédents. La réalisation soudaine de la simplicité de l'énigme.

Ne dit-on pas que l'esprit humain a tendance à trop se concentrer sur le complexe, sur l'insoluble, alors que la première réponse est souvent la bonne ? Les feuilles d'un dossier s'envolent d'un tiroir qui s'écarte violemment par la force d'un enchantement pressé. Des mains agiles qui s'emparent d'une presque victoire.

Il leur faut fuir, mais par où partir ? Détruire le sol malgré les alarmes évidentes que cela sonnera ? Passer la porte et courir aussi vite qu'ils le peuvent au risque d'une course poursuite avec cinq chasseurs de mage noir surentraînés ? Le temps de la réflexion n'est que peu de mise, car secondes et pas défilent d'un même mouvement dans les corridors sombre du ministère.

Des pas qui s'arrêtent devant la porte. Une ombre qui se joue de la poignée et ouvre le battant en grand. Une secrétaire d'une vingtaine d'années pénètre la pièce, laissant l'absence d'aurors derrière elle bien visible. Une absence qui ne durera pas bien longtemps. Elle s'apprête à parler, un dossier à la main, faisant quelques pas entre les pupitres. Aura-t-elle le temps de prononcer le moindre mot ?

Et le duo, lui qui se retrouve avec sa prise en main, prendra-t-il le risque d'emprunter le chemin encore vide derrière elle ? Le risque de voir un second Marshall accompagné apparaître à l'autre bout du couloir reste bien présent... D'autant que le temps, lui, ne s'arrête pas.




Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 11 septembre, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post. Si, toutefois, le délais est trop court avec les vacances d'un ou des membres, n'hésitez pas à prévenir le staff pour une allonge du temps donné.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Comme vous l'aurez compris, la porte s'ouvre sur la dernière tentative d'Andrée. L'accio de Lévine fonctionne également et vous voilà avec votre objectif en main. Néanmoins, le temps n'attend pas. Il vous faut fuir rapidement. C'est avec ceci en tête que vous voyez une ombre apparaître derrière la porte du bureau, mais vous n'avez pas vraiment le temps de réagir qu'une secrétaire pénètre la pièce. A vous de voir comment vos personnages vont réagir à cette entrée. Celle-ci vous permet d'ailleurs d'avoir une vue sur le couloir derrière elle, qui est encore vide... Mais pour combien de temps encore ?

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Mer 8 Sep 2021 - 21:32
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
D’un geste de la baguette de Serger, la porte s’ouvrit sans plus de cérémonie. Intérieurement, Andrée jura ; elle s’en voulut d’avoir cherché trop loin, trop compliqué, trop biscornu. Ses premiers instincts étaient généralement les bons et pour une raison obscure, elle n’avait pas voulu faire confiance à celui-là. Trop enfantin, trop simple. Sa fierté avait pris le pas sur la raison – comme bien trop souvent. Elle n’avait même pas jugé bon de faire part de l’idée à Serger, alors que l’Auror y aurait peut-être vu l’opportunité qu’elle avait ratée.
 
La jeune femme n’eut ni le temps d’esquisser un pas dans le bureau, ni celui d’imaginer la suite des opérations. Son binôme avait déjà agi – un Accio, le nom du dossier prononcé à voix haute, et déjà le massif meuble de bois s’activait. Un tiroir s’ouvrit et une pile de feuilles reliées filèrent dans sa direction. Mue par des réflexes forgés par ses activités de danseuse et de potionniste, elle l’attrapa d’une main et se dirigea aussitôt vers celle que lui tendait le jeune homme.
 
Elle ignorait son plan mais le suivrait les yeux fermés. Elle ne possédait ni le temps, ni le choix de tergiverser – et Serger lui avait suffisamment prouvé qu’il était apte à gérer les situations d’urgence.
 
Alors qu’Andrée atteignait Serger, la porte du quartier général s’ouvrit. Un instant, la française se crispa – se pouvait-il que la brigade soit déjà là ? À leur place, elle découvrit une jeune femme, les mains chargées d’un dossier inconnu.
 
— Stupéfixe-la, chuchota Andrée alors que l’inconnue ouvrait la bouche.
 
Ils ne pouvaient prendre le risque qu’elle-même ratât le sortilège.
 
Sans s’attarder à vérifier que son partenaire lui obéissait, elle le tira par la main vers le couloir vide. Avec un peu de chance, ils seraient suffisamment rapides pour sortir des lieux avant que l’alerte générale ne fût donnée. Avec un peu de chance, ils ne croiseraient ni Marshall, ni Stevens, ni Johnson, ni personne d’autre.
 
Andrée se maudit d’avoir omis le facteur chance. Peut-être qu’une potion de Felix Felicis leur aurait été utile.
 
Trop tard.
 
Les mains crispées sur le sachet comportant la poudre d’Obscurité qu’elle avait emporté avec elle, elle se mit à courir.
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Jeu 9 Sep 2021 - 12:52


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

Les papiers volèrent dans les airs dans un ballet d'origami et de feuilles en vrac, mêlant le blanc d'impression copiée et le jaunis du parchemin rêche et rigide dans un patchwork en sépia. Vive et précise, Andrée réceptionna le rapport à peine passa-t-il à portée. Lévine s'impressionna silencieusement de ses réflexes, qui n'eurent rien à rougir de sa propre expérience de duelliste. Nul doute, avait-il été trop médisant sur son absence de talent en ce domaine. Ou excellait-elle simplement dans une discipline sportive lui demandant une condition physique au-dessus de la moyenne. Il relégua ses hypothèses en toile de fond, se promettant d'aborder la question autour d'une tasse de thé – ou d'une liqueur forte et alcoolisée- une fois la tempête passée et leur sésame de  liberté et la réussite en sécurité loin des murs oppressants du ministère.

Il n'en pipa mot, n'exprimant sa satisfaction et son admiration nouvelle et étrangement bienvenue dans leur rapport de force inédit, d'une esquisse discrète mais sincère. La pensée de simplicité de la solution à l’énigme de la porte, préféra-t-il la nommer pour plus de clarté dans une restitution des faits éventuelle, ne le frappa qu'une demie seconde.

Seul, dût-il bien admettre, il ne serait pas parvenu à une finalité heureuse, ni favorable en dépit de l'urgence d'une alarme continuant de harceler sa poche, où il avait fourré l'une des clefs pour rester en alerte. La friction sur le tissu n'entama pas l'exaltation faisant briller ses iris d'une lueur malsaine. La frustration d'avoir touché du doigt la candeur de l'astuce ne suffit pas à éteindre le feu qui le fit haleter, trembler d'attente et d'excitation.

Il prenait plaisir à observer le danger s'approcher, à les épier comme un loup dans une bergerie, où lui et sa douce équipière ne serait que les agneaux malheureux et innocents. Le regard alternant entre la porte et le sol, où il jugea cohérent et lucide de placer une explosion sous ses pieds pour percer une issue, il tendit la main à sa comparse, joueur et investit d'une ivresse combative. Il se flatta de la confiance qu'elle lui porta sans contester son initiative dangereuse et décida que si les événements s'inversaient en cours de route, il lui rendra son assurance en se fiant à son instinct sans rechigner ni perdre du temps en questions et débats stériles et limitant leur chance de survie.

Leurs doigts s'accrochèrent jusqu'à ce qu'il parvienne à refermer entièrement ceux-ci autour des phalanges fortes et osseuses de l'enveloppe d'emprunt de la sorcière.

Des pas se firent entendre dans le couloir. L'Auror redressa soudainement son buste pour prêter l'oreille, le nez ne laissant plus filtrer la moindre goutte d'oxygène. Il fut semblable à un limier. Ou un aigle qui fixa l'unique accès d'une œillade perçante et déterminée.

La porte d'entrée s'ouvrit. Le mécanisme coulissa dans ses gonds dans un grincement qui se dilua au ralenti. Le tic tac de l'horloge murale du bureau se répercuta en écho jusque dans sa cage thoracique. Mût comme un ressort et par habitude du noyer en prolongement de son bras, il arma sa baguette en direction de l'intruse sans se laisser surprendre, à l'instant même où sa silhouette se dégagea de l'encadrement de l'entrée.

Il n'estima pas nécessaire de s'attarder sur son poste ou son visage, ni de fouiller dans sa mémoire pour l'y trouver, même dans la case des vagues connaissances de travail oubliables. Il ne détailla que son attitude, pour y déceler l'étonnement de les trouver là, mais pas la fougue du devoir d'arrêter des intrus en plein cambriolage.

« Stupéfixe-la. », lui murmura la française quant la salariée ouvrit la bouche.

Elle n'aurait sans doute pas l'occasion d'entamer sa phrase. En position offensive et les sorts en bout de baguette, il décrivit un rapide et agile mouvement de poignet vers le bas, mêlant le sec de son geste, implacable et sans remords, à la souplesse d'un membre d'un corps de soldats d'élites. L'éclair s'échappa dans une sphère rouge qui frappa sa victime de plein fouet. La jeune femme s'effondra dès qu'ils passèrent à ses côtés au pas de course, s'engageant dans un corridor pour l'instant désert.

Lévine se laissa tirer à la suite d'Andrée, qui offrit une scène cocasse qu'il ne manquerait pas de conter comme une anecdote d'aventure croustillante, elle sous l'apparence d'un Grant Marshall dépourvu de son masque de froideur, tenant un Auror par la main au niveau même, où ses collègues fourmillaient dans leurs paperasses. Il essaierait de s'en souvenir. Pour en rire après coup.

Il pressa l'allure, profitant qu'ils jouissent tous deux d'une belle endurance et de capacités sportives, jusqu'à se placer à la droite de la jeune femme. Il se détacha d'elle, libérant son poing qui lui servit à mieux s'élancer. Délibérément, Lévine scinda son attention en deux d'abord, puis finalement, ne se retourna que pour s'empêcher de prendre des murs, déléguant à de Kérimel la surveillance frontale, pour qu'il puisse guetter les menaces arrivant dans leur dos et se préparer à la riposte ou la fuite, ignorant tout du contenu du sachet qu'elle tenait farouchement, avec la force du désespoir.

Il lui fit confiance.
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Lun 13 Sep 2021 - 18:16
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir



Tic. Tac.

Le Graal enfin en main, l'orée d'une victoire embaume l'air d'un fin parfum d'espoir. Mais les deux imposteurs arriveront-ils seulement à s'échapper de cette fourmilière qu'est le Ministère de la Magie ?

L'heure est à la fuite. Abandonnant l'idée folle d'un départ explosif, la raison ramène leurs pas pressés vers la porte tout juste ouverte par une secrétaire statufiée. Dans le bureau, le regard de la jeune femme semble toujours fixé sur l'image volatilisée de ses deux agresseurs. Mais dans le couloir, plus personne ne semble les observer. Si leur vue veut les rassurer quant à la potentielle arrivée d'une menace, leur ouïe témoigne de tout l'inverse : sont-ce des bruits de pas qu'ils entendent résonner jusqu'à eux ?

Vite. La course. La vigilance. Des échos de voix commencent également à s'élever derrière eux. Assez loin et trop près à la fois.

Vite.

Ils atteignent les ascenseurs et, par chance, arrivent à s'engouffrer in extremis dans l'un d'eux. Ils ont toutefois seulement le temps d'un étage pour reprendre leur souffle, car un auror - d'après son insigne - les rejoint alors dans la cabine. Loin du tumulte du quartier plus bas, le jeune homme de forte stature aborde un air calme. Du moins, jusqu'à reconnaître les traits de Grant Marshall. Son visage s'étire alors pour accueillir sa surprise. Une surprise teintée de soulagement.

- Ah ! Mister Marshall ! Bonjour. J'avais justement à vous parler.

L'employé se place à la droite de la potioniste travestie, son épaule s'accolant à la sienne, et il s'éclaircit la gorge avant de reprendre plus bas, sur le ton de la confidence, écartant ainsi l'auror Serger de leur discussion :

- La femme que l'on doit surveiller - Miss de Kerimel -, je l'ai aperçu, par le plus grand des hasards, dans le Ministère il y a un bon quart d'heure de cela. J'ai perdu sa trace à l'étage que je viens de quitter. J'ai vérifié tous les couloirs, mais plus aucun signe d'elle.

Le jeune auror lève alors un regard interrogatif vers son supérieur. Qu'en pensez-vous ?, semblaient demander ses iris.

Indifférente à la conversation qui se joue à cet instant, la cabine continue son ascension. Dans la minute qui suivrait, l'Atrium s'ouvrirait devant eux. Mais en attendant, les secondes s'égrènent dans cet espace clos autour d'une conversation aux révélations singulières. Cet employé va-t-il lui aussi finir stupéfixié ?




Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 25 septembre, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- Si Marshall et son équipe sont à vos trousses, ils ne parviennent pas à vous rattraper avant que vous ne réussissiez à vous engouffrer dans un ascenseur (option d'issue sur laquelle nous nous sommes permis de nous avancer - après discussion avec Lévine - étant donné la profondeur du Ministère dans laquelle vous trouvez : prendre les escaliers pour remonter aurait été interminable et assez incohérent). Dans ledit ascenseur, vous êtes rejoint par un auror à l'étage suivant. Celui-ci se rapproche du faux Grant pour lui confier qu'il a aperçu Andrée de Kerimel, dont il est en partie chargé de la surveillance, dans le Ministère de la Magie. À vous de définir quelles seront les réactions de vos personnage vis-à-vis de ce bout de révélation, à savoir : Andrée est surveillée par des aurors.

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Mar 21 Sep 2021 - 19:49
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
Leur course dura très peu de temps, ou peut-être très longtemps. Andrée détestait le terrain ; elle savait depuis longtemps que l’adrénaline lui faisait perdre ses moyens, que l’urgence entraînait pour elle un manque presque honteux de jugeote et que la tournure souvent inattendue des événements mettait à terre son self-contrôle inébranlable. Elle détestait le terrain, mais cette fois-là, elle se surprit à penser qu’il y avait quelque chose d’exaltant dans l’imprévu.

Laissant Serger couvrir leurs arrières, presque admirative de sa capacité à courir si vite à reculons, elle les mena au bout du département, là où ils prendraient l’ascenseur. Une sortie qu’ils avaient, un peu trop optimistes, prévue calme et maîtrisée. La jeune femme fit de son mieux pour maîtriser son souffle tandis qu’ils s’engouffraient dans l’élévateur dont les portes se refermaient déjà.

La brigade Marshall ne leur avait pas coupé la route. Si la potionniste était du genre à envisager les pires scénarios, l’absence manifeste de leurs traqueurs semblait de bon augure.

Encore fallait-il qu’elle se prolongeât.

Andrée décrispa ses doigts du petit sachet ; a priori, elle n’en aurait pas besoin immédiatement. En entrant, elle lança un regard significatif à son binôme. Un regard qui disait quelque chose comme « Si on s’en sort, on a de la chance », avec une nuance de « Merci d’être là ». Car il fallait qu’elle se l’avouât, la mission aurait échoué à peine commencée si l’Auror infiltré ne l’avait pas accompagnée.

L’étage suivant, la jeune femme eut la mauvaise surprise de ressentir le soubresaut caractéristique d’un ascenseur qui s’arrête, accompagné de son « ding » habituel. Les notes de service qui voletaient dans la cage métallique s’écartèrent pour laisser passer le nouveau venu.

— Ah ! Mr Marshall !, fit l’homme avec un peu trop d’enthousiasme. J’avais justement à vous parler.

Le souffle du prétendu Marshall se bloqua une microseconde avant de reprendre son rythme habituel. Andrée fixa l’employé, sourcils haussés, coulant un œil sur sa montre pour l’inviter à se dépêcher.

— La femme que l’on doit surveiller – Miss de Kérimel, précisa-t-il d’un air plus confidentiel, je l’ai aperçue, par le plus grand des hasards, dans le Ministère il y a un bon quart d’heure de cela. J’ai perdu sa trace à l’étage que je viens de quitter. J’ai vérifié tous les couloirs, mais plus aucun signe d’elle.

— Eh bien, il arrive qu’elle doive se rendre au Ministère pour affaires professionnelles.

Andrée laissa passer un instant de silence, le temps de jauger la température de l’échange. Elle n’avait pas cherché à rendre son arrivée particulièrement discrète – une femme recherchée par le département des Aurors tentant de se rendre invisible n’aurait fait qu’alerter les consciences de ce flot de bureaucrates aux aguets. Elle n’aurait toutefois pas pensé que sa présence dans les couloirs éveillât les soupçons au point d’en informer un chef de brigade.

En tous les cas, une réponse aussi brève, aussi passive, ne correspondait assurément pas à une personnalité comme celle de Grant Marshall.

— Néanmoins, je tiens à vérifier la raison de sa présence en ces lieux. Je vous suggère de passer à la baguette les étages inférieurs. Je m’occupe de l’Atrium. En raccompagnant l'agent Serger, j’en profiterai pour demander à l’accueil de garder l’œil ouvert.

Elle prit une seconde pause, fit mine de réfléchir. Un léger tremblement dans l'ascension lui indiqua qu'ils dépassaient l'étage -2 sans interruption.

— Je vais aussi missionner des membres de ma propre brigade pour prendre le relai. Il est peu probable qu’elle soit là à des desseins malhonnêtes, mais je souhaite quand même m’en assurer. Si vous la retrouvez, contentez-vous de l’observer. Ne passez à l’action que si son comportement est louche.

Avec un regard significatif, le faux Marshall pressa le bouton « -1 ». À la brève sonnerie qui retentit, suivie de l’ouverture des portes, elle conclut :

— Merci pour votre vigilance.

À l’intérieur, son cœur battait un peu trop vite. Andrée ne doutait pas de ses capacités de menteuse – elle avait manipulé trop de gens pour se penser mauvaise. Mais lors de ce genre d’expérience, c’était le rôle qu’elle s’était construit pour elle-même qu’elle avait joué. Une Andrée sombre, auréolée de mystère, difficile à cerner.

Cette fois-là, c’était la peau d’un autre homme qu’elle empruntait. Au-delà de sa capacité à convaincre, c’était sur sa crédibilité en tant que Marshall qu’il fallait miser.
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Andrée de Kerimel
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Ven 24 Sep 2021 - 11:55


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

L'urgence aux basques, Lévine enchaîna les foulées sans réfléchir. Sans penser aux virages et aux nombres d'intersections. À reculons, il jeta quelques coups d’œil vers l'avant, hasardeux et empressés pour guetter l'approche d'un mur ou d'un passant, si d'aventure il devait faire volte face et mettre fin à un potentiel accrochage. Le cœur bondissant dans la poitrine, il força son pouls à osciller sur un rythme de croisière à chaque pas que ses oreilles captèrent çà et là. Sa paranoïa lui fit rater une ou deux fois sa course, laissant prendre à Andrée une avance d'éclaireur. Et s'ils ne parvenaient pas à semer la brigade de Marshall ? Et s'ils étaient rattrapés ? Heureusement, l'adrénaline fit taire chacun de ses doutes à peine eurent-ils le temps d'être envisagés. Courir renforça l'exaltation du danger. Courir rendit l'urgence plus attractive encore.

Leur duo était équilibré, comme un bon cocktail. Une pincée d'astuce et de ruse dans un grand bol de compétences complémentaires. Elle ne saurait pas se battre, mais lui oui. Il ne possédait aucune potion pouvant se substituait à un sortilège, elle si.

La baguette au poing, il s'engouffra à sa suite entre les maillons des grilles de l'ascenseur, le souffle sifflant et le sang pulsant dans les tempes, il cala son dos contre le fond du caisson, la pointe du noyer déjà inclinée vers l'unique entrée. Dans un bruit de ressort strident, les battants se fermèrent sur le couloir et il s'autorisa un sourire extatique. Sa paume alla se placer sur le centre de son poitrail secoué de soubresauts en montagne russe. Ses phalanges se décrispèrent sur le bois de sa baguette, en miroir avec son binôme qui sembla relâcher sa vigilance sur son sachet de poudre noire.

Ils s'adressèrent un regard commun. Merci, qu'il comprit dans la sienne. Merci à toi, lui répondit-il avec plus de douceur que jamais, parce que tout aurait cessé dans ce bureau sans elle. Une quasi-tendresse qui se manifesta d'une main qu'il amena sur l'épaule de son acolyte. Il serra brièvement, les membres agités d'un rire silencieux, de ceux que l'on retient péniblement après un saut dans le vide ou que l'on laisse éclater suivant une course poursuite.

Profitant du moment d'accalmie, il se pencha sur sa situation. Que ferait-il une fois que la française se serait envolé dans une cheminée avec l'objectif de leur mission ? Il ne pouvait quitter son poste sans s'attirer la suspicion de sa propre unité qui l'avait croisé quelque temps auparavant. Plaider l'Impero était passé pour bien pire méfait, bien qu'il ne possédait pas la fortune gargantuesque des Malfoy pour plaider en sa faveur. L'emploi du Polynectar par un second complice lui ferait perdre sa baguette et il devrait dès lors se trouver un alibi valable. Ce que toute évidence, il n'avait pas pour l'instant.

Je vais trouver, décida-t-il fermement. Sa posture adopta sa nouvelle détermination, plus droite, plus solide, les pieds légèrement écartés et les mains dans le dos. C'est donc le menton relevé qu'il accueillit la désagréable surprise de sentir la cage marquer un arrêt. Le Ding d'ouverture s'associa à l'entrée d'un collègue.

Il s'adressa aussitôt à Marshall, l'ignorant superbement. Il coula un regard sur la nuque de la potioniste, repoussant une note volante de l'index. Il se prépara à une demande. À ce qu'elle l'enjoigne d'un signe discret à se débarrasser de l'intrus. Il n'en aurait eu aucun mal. L'innocent lui tournait le dos.

Elle n'en fit rien.

Au contraire.

Elle le laissa parler. D'abord de sa joie de le croiser par hasard, dont ils se seraient tous deux bien passer. Puis de sa découverte. S'il ne montra aucun signe d'intérêt pour leur conversation à vois basse, il guetta une réaction de la concernée face à la nouvelle. Elle était surveillée. L'information ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Si elle avait été aperçue hors affaire, elle se serait probablement noyer dans la masse de visiteurs, ce qui lui aurait évité une enquête. Là, c'était différent. Nerveusement, il passa sa langue sur ses lèvres. Elles étaient sèches, râpeuses.

Andrée répliqua, faisant fit d'une logique qui le laissa les sourcils haussés et la mine surprise une microseconde. Elle était convaincante, dût-il admettre. Elle l'avait été jusque-là, en mouchant les proches collaboratrices de son identité d'emprunt un peu avant et là, en faisant résonner des ordres d'un timbre sans appel, éclipsant tout investissement personnel de ses directives. Il en eut un frisson.

Lévine releva les yeux sur le compteur indiquant les étages. La flèche grimpait doucement sur le zéro. L'impatience de s'extraire de la cabine se fit sentir. Les mains moites, se gaina pour ne pas taper du pied. Discrètement, il glissa sa baguette dans sa manche, jusqu'à ressentir le déclic du mécanisme de son holster. Il décida de se fier à ce talent inné qu'ils partageaient. Mentir. Convaincre. Feindre. Comme elle l'avait fait pour lui devant Stevens et Johnson. Il mesura sa réaction d'un hochement de tête assuré si l'employé se tourner vers lui pour vérifier les dires de son supérieur, ne s’embarrassant pas de paroles qui auraient enlevé de l'autorité à son binôme.

Il préféra agir comme n'importe quel Auror. Se taire devant un supérieur et acquiescer bêtement. Comme il l'aurait fait face à Callaghan ou Marshall en d'autres circonstances.

Ce qu'il espérait suffisant jusqu'à leur sortie.
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Lévine Serger
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Lun 27 Sep 2021 - 2:20
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir



Tic... Ding.

L'ascenseur freine dans une secousse presque brutale. Les grilles s'ouvrent. L'Atrium. Soulagement ? Stress ? Que ressentent les deux agents de l'Œil en cet instant ? Difficile à dire. L'auror qui se trouve avec eux, lui, est soulagé. Grant Marshall a l'air le même qu'à l'accoutumé, du moins le croit-il jusqu'au bout, malgré les remerciements qui sortent rarement de sa bouche.

Le jeune homme se décale pour laisser le faux Grant et l'Auror Serger sortirent, puis il se cale contre une paroi quand une marée humaine pénètre l'ascenseur. Elle l'écrase presque, sans se formaliser de son insigne ou des deux présents qui viennent de quitter la cage dans laquelle il se trouve toujours. D'une voix forte pour être entendu, il tente de répondre difficilement.

- C'est normal, Mister Marshall ! Je ne fais que mon travail ! Je vous retrouve dès que j'en aurais terminé de mes rech..!

Ding.

Les grilles se referment sur les derniers mots qu'ils cherchent à prononcer pour le chef d'unité. Le laisser partir était-elle une bonne idée ? Les deux compères ne peuvent pas le savoir et c'est dès maintenant trop tard pour y penser.

Andrée, sous les traits de Marshall, et Lévine sont maintenant hors de tout danger immédiat. Ils peuvent souffler un peu. L'Atrium est grand, il est facile de s'y fondre dans la masse, tant qu'ils restent en mouvement néanmoins. Deux individus immobiles attireront forcément l'attention dans cette véritable fourmilière.

Des centaines de personnes se bousculent encore, même avec les fêtes de fin d'année qui se poursuivent et les nombreuses vacances prisent par les employés du ministère. Un brouhaha, entre paroles incompréhensibles et bruits de pas, empêche aussi de s'entendre facilement, sauf en haussant la voix. Mais peuvent-ils se le permettre ?

Cependant, bonne nouvelle : ils ont maintenant toute latitude pour se décider sur la suite des événements, sur la marche à suivre. Et cette question va forcément leur traverser l'esprit : doivent-ils partir ou rester ? Les cheminées de l'Atrium attendent leurs possibles venues. Les ascenseurs peuvent leur permettre de retrouver les étages, s'ils le désirent. La sortie des visiteurs est toujours bien présente, mais agrémentée des bureaux des secrétaires qui les remarqueront forcément.

Alors, que sera leur décision ? Partir dès maintenant avec la certitude que les documents parviennent jusqu'aux mains des dirigeants de l'Œil qui les désirent ? Rester au risque d'être retrouvés par les aurors toujours à leur poursuite ? Bien qu'encore bien loin de leurs positions, les deux complices pourraient être retrouvés, arrêtés, leur mission alors vouée à l'échec.

Andrée doit encore garder les traits de Marshall à peu près une demi-heure, en sachant qu'un autre se trouve sur les lieux, mais partir en arborant son visage est un risque. Le prendra-t-elle ? Lévine a attaqué une femme qui décrira son agression, des étages plus haut, à une partie de l'équipe du vrai Marshall qui la retrouvera. Son arrestation n'est qu'une question de minute, chez lui ou ailleurs, s'il ne fuit pas. Devenir un fugitif peut être une solution, mais pour combien de temps ?

Ils peuvent dès lors s'en douter : le choix leur appartient, mais ils doivent réfléchir vite. La seule certitude qu'ils peuvent avoir est la suivante : qu'importe la décision qu'ils prendront, il y aura des conséquences pour leur avenir.





Hors-RP

Voici donc le premier RP de mission ouvert sur le forum. Les membres concernés sont @Andrée de Kerimel et @Lévine Serger. L'objectif et les explications vous ont été données dans le flood privé de l'Œil, à vous de faire vos preuves, à présent.

- La mission se déroule le jeudi 28 décembre, le Ministère de la Magie est donc moins surpeuplé qu'à son habitude, bon nombre d'employés étant en congé pour la période des fêtes.

- Ce RP fonctionne sur un rythme de deux semaines, vous avez donc jusqu'au samedi 9 octobre, minuit, pour poster une fois chacun à la suite de ce post.

- Qui dit rythme rapide, dit réponse courte acceptée : il n'y a pas de minimum de mots demandé, tant que vous faites avancer l'action.

- L'auror qui a parlé à Andrée dans l'ascenseur accepte les ordres sans broncher. Dès que vous arrivez à l'Atrium, il vous laisse sortir, mais reste dans la cage qui se fait prendre d'assaut par de nombreux employés du Ministère. Il vous prévient qu'il reprendra contact avec Marshall dès que ses recherches seront faites, mais c'est déjà trop tard pour l'arrêter. Vous voilà maintenant dans l'Atrium avec deux choix qui s'offrent à vous : rester ou partir. Réfléchissez bien à ce que vous allez faire, car chaque choix peut avoir des conséquences en bien comme en mal.

- Pour plus d'informations sur les PVs composant cette escouade, leurs fiches ont été postées ici. Et pour toutes autres questions, le sujet dans le flood privé de l'Œil reste ouvert.  

Bonne chance,
Le Maître du Jeu.

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Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Dim 3 Oct 2021 - 22:12
Infiltration
du bureau des Aurors
Mission de l'Œil - ft. Lévine Serger
Ce ne fut qu’une fois que les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur l’Atrium et que Serger et elle en sortirent qu’Andrée s’autorisa un bref soupir de soulagement. Mentir faisait certes partie de sa seconde nature, mais les conditions étaient rarement aussi dramatiques que ce jour-là lorsqu’elle s’y essayait. À présent, une porte de sortie s’offrait à eux.

Sans prendre le temps de vérifier que son binôme la suivait, elle profita que le flot d’employés s’extirpât de la cabine pour se fondre dans la masse. L’Atrium était une salle si large et si haute qu’on avait l’impression de pouvoir y caser un immeuble résidentiel entier ; en attendant, même pendant la période de Noël, il grouillait de bureaucrates tel une fourmilière géante.

La suite logique des opérations était limpide : ils devaient sortir. Séparément, de préférence. Elle au moins, et elle admettait à contre-cœur qu’elle se sentirait davantage rassurée si Serger quittait les lieux aussi, même si cela signait sa culpabilité. Ainsi entourés de centaines de salariés du Ministère, ils ne pouvaient toutefois pas communiquer sur leurs possibilités respectives sans risquer de se faire entendre, même si leurs voix seraient sans doute couvertes par le brouhaha ambiant. Une autre contrainte venait assombrir leur situation : Andrée n’avait aucune idée du temps qu’ils avaient passé dans l’enceinte des bureaux de la brigade Marshall. Quinze minutes comme une heure pouvaient s’être écoulé, et elle ignorait combien de temps le Polynectar ferait encore effet. L’homme avait parlé d’un quart d’heure, mais dans ce genre de situation, elle préférait ne se fier qu’à elle-même.

Sans compter qu’un employé, peut-être plus, peut-être des Aurors désormais, étaient avisés de sa présence au Ministère. La nécessité d'un alibi, et solide qui plus est, devenait de plus en plus urgente ; elle en ferait la demande à l'Œil une fois la mission terminée.

D’un autre côté, même si elle doutait que des mesures eussent été prises en ce sens, il se pouvait que Marshall et son équipe eussent prévenu la sécurité. Dans ce cas, les cheminées étaient peut-être déjà surveillées – voire bloquées. Aucun moyen de le savoir.

Elle continua à marcher au hasard, se dirigeant vers le bureau de l’accueil en continuant à réfléchir – s’ils étaient surveillés, il fallait continuer à donner le change.

Impossible pour elle de passer par l’ascenseur conventionnel, qui la ramènerait ensuite dans les rues londoniennes : un chef de brigade n’empruntait pas le chemin des visiteurs. Quant à une potentielle aire de transplanage, c’était encore moins envisageable. Andrée voyait mal comment un tel lieu ne pût exister dans une institution comme le Ministère, mais elle ignorait où il se trouvait et ils n’avaient pas le temps de chercher.

Il ne restait plus que l’option cheminée. L’idée était loin d’être séduisante, son passage pouvait être tracé et elle n’était pas aussi libre de ses mouvements qu’en transplanant, mais ses choix étaient restreints.

Avant d’atteindre l’accueil, encore dissimulée des yeux des agents par la file d’attente, elle bifurqua vers les cheminées.

— Agent Serger, dit-elle, c’est ici que nous nous séparons. J’ai à faire.

Elle passa sa main par-dessus l’une des poches intérieures de l’uniforme, autant pour se rassurer sur la présence du dossier que pour indiquer à Serger le chemin qu’elle allait prendre ensuite.

Rester ici, c’était un risque pour que le rapport n’arrive jamais entre les mains de l’Œil. Sa conscience professionnelle n’envisageait pas ce dénouement, et elle-même, après tout ce qu’ils avaient traversé, refusait d’admettre une telle issue.

— Vous devriez également retourner à vos occupations, dit-elle encore, en espérant qu’il comprît qu’elle souhaitait qu’il quittât les lieux le plus rapidement possible.

Naturellement, Serger avait prouvé plus d’une fois qu’il était plus que capable de se débrouiller seul. Andrée ne pouvait qu’espérer que le chemin qu’il choisirait ne lui attirerait pas trop d’ennuis. Une désagréable impression l’envahit, celle qu’il fût dans une situation autrement plus inconfortable que la sienne.

Elle se détestait de devoir le laisser derrière – ironique quand on savait qu’à son commencement, elle aurait tout donné pour mener à bien cette mission seule, ou pour ne pas l’accomplir du tout.

Andrée lui adressa un signe de tête et tourna les talons.

D’autres problèmes étaient également envisageables : quelqu’un pourrait la suivre, tenter de la neutraliser une fois sa destination atteinte. Engager un combat là-bas serait sans doute moins risqué, moins inquiétant, moins tapageur, que de s’attaquer à elle dans l’Atrium. Il fallait qu’elle se prépare à être accueillie en sortant des flammes.

Elle verrouilla son regard sur un âtre libre et s’y engagea, le pas ni trop lent ni trop précipité. Jusqu’au bout, elle devait garder son rôle. Elle pourrait souffler une fois arrivée, elle pourrait se défaire du rôle le plus éreintant qu’elle eût jamais porté une fois libérée des murs du Ministère. Mais pas avant.

De la poudre de Cheminette plein la main droite, la gauche crispée sur son sachet de poudre d’Obscurité instantanée, son cerveau balaya à la vitesse de l’éclair les lieux les plus neutres qu’elle connaissait. Elle en sélectionna un, parfait pour sa taille, son anonymat et son affluence.

— Gare de King’s Cross, dit-elle.

Une fois là-bas, elle transplanerait directement aux portes du quartier général de l’Œil. Ainsi, personne ne pourrait la suivre, et peut-être verrait-elle finalement le bout de sa mission.
Code by Ariel


HRP :
Andrée de Kerimel
Modo poker face
Andrée de Kerimel
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Lun 4 Oct 2021 - 18:19


Infiltration au bureau des aurors
Jeudi 28 Décembre.

Les portes s'ouvrirent sur les dernières paroles de l'employé. Lévine les entendit à peine, les sens déjà noyés dans l'abondance de l'Atrium. Il se faufila à l'extérieur, jouant des coudes pour rattraper la tête d'Andrée qui s'éloignait d'un pas sûr. Les grilles se refermèrent dans son dos, et il vida ses poumons d'un soupir qu'il avait retenu depuis le début de leur ascension. Loin de relâcher entièrement sa vigilance, il hasarda quelques regards, rencontrant obstinément l'indifférence de la foule. Ils étaient seuls au milieu d'un ras de marré. Habitué à manœuvrer dans cet espace gigantesque dans ses fondations, mais étriqué au sol, il adopta un rythme nonchalant, celui d'un salarié ne s'enfuyant aucunement, mais allant d'un point A à un point B.

Il appuya sa paume entre les omoplates de son équipière, l'enjoignant à se désintéresser de la possibilité de se rabattre sur la sortie des visiteurs. Satisfait de la voir décider des cheminées, plus crédibles, il ralentit son allure pour la laisser s'y diriger. Il traîna des talons, les méninges résumant son ébauche de plan de secours, celui qui avait plusieurs fois changé au cours de leur mission. Il était simple et comptait sur son jeu d'acteur, ses états de services et ses compétences. Il se sentit soulagé que tout cela ne dépende que de lui et qu'Andrée n'y soit pas impliquée. Non pour sa réussite, mais pour dévier les répercussions qui finiraient par l'accabler. Elle était déjà recherchée dans les couloirs et soupçonnée par toute une brigade. Elle qui n'était pas une femme de terrain s'était exposé à bien plus de dangers en une heure qu'une autre en toute une vie.

C'était admirable et courageux. Intrépide et inconscient. Mais si elle s'était extirpée jusque là, il préférait la garder à l'écart des enjeux pesant sur ses épaules : Son potentiel renvoi, sa mise à pied, son arrestation, son interrogatoire.

Elle serait plus en sécurité loin du Ministère et c'est tout ce qui importait.  

Lucide et calme – son cœur avait repris un rythme normal-, il analysa leur situation avec pragmatisme, à mille lieux des inquiétudes de la française. Ils avaient en leur possession les documents, qu'elle emmènerait à qui de droit. Ils avaient été repérés et interrompu par une secrétaire. Un homme courait à la recherche d'un fantôme. Et ils allaient devoir composer avec tout ça pour transformer leurs faux pas en succès total.

Il resta à quelques pas alors qu'elle le saluait. Un au revoir protocolaire qui lui arracha un sourire discret. Il inclina la tête dans un détachement qui tranchait avec l'urgence. Que pouvait-il faire pour réparer leurs conneries ? Rien, relativisa-t-il avec ironie. Agent Serger. Il l'avait entendu mainte fois dans sa bouche. Avec véhémence. Avec agressivité. Neutre. Acerbe. Mais il y décelait un petit quelque chose d'inédit derrière le jeu des apparences. Un peu d'appréhension, d'intérêt et peut-être de reconnaissance. Sois prudente, aurait-il voulu lui dire, mais ça aurait été contre-productif. Merci, s'infiltra dans son esquisse.

Il attendit qu'elle relâche la poudre noire dans l'âtre pour expirer tout l'air de ses poumons. Il était seul. Se faisant ballotter de droite à gauche comme un pantin, il vida son visage de toutes expressions, le gravant d'un battement de cils dans une mine hagarde, un peu perdue. Il regarda successivement autour de lui, s'inscrivant dans son environnement. Tout l'étouffa comme à l'accoutumé. Tout le submergea. Le bruit. Le crissement des talons sur le marbre noir. Le son sifflant des notes volantes. S'il avait eu l'intention de mimer ses réactions pour que d'éventuels témoins attestent de ses dires, son jeu d'acteur le prit de court, faisant pulser ses veines temporales.

Il s'en sentit perdu. Vide. Et soudainement trop pleins. Trop lui. Comme s'il était sorti de son corps. Qu'il avait prit la peau d'un autre. D'un Lévine qu'il ne connaissait pas. D'un mec meilleur.

Dans un excès de bon sens, il ne rejeta pas cette panique qui gravitait quelque part entre son crâne et ses organes, le foutant à l'envers. Il la cultiva pour la rendre persistante. Réelle. Il n'en serait que plus probant. Plus sincère. Il avait toujours fait semblant. Il avait toujours feinté. Et s'il était tout bonnement incapable d'avancer sans la peur ? Sans la rage ? Pour l'instant, elles lui seraient bien plus utiles que l'empathie et l'affection.

Il recula d'un pas, puis de deux, de trois, avant de courir à en perdre le souffle. Il cogna ses épaules à celles de silhouettes floues, dont les mots n’atteignirent pas ses oreilles.

Il abattit ses paumes avec force sur les battants d'une porte menant aux escaliers et les descendit quatre à quatre, finissant par des bonds qui faisaient tressauter ses chevilles d'un courant électrique. Le niveau -2 arriva vite. Trop vite. Presque rageusement, il fit claquer les doubles battants sur le mur, calquant le rythme de sa marche sur celui de sa pensée. Sprinter lui avait fait du bien. Il rabattit son col de chemise, ajustant sa tenue pour camoufler sa crise passagère. Et il préféra expliquer sa ridicule détresse émotionnelle par un ébranlement fugace de ses nerfs.

Serger essuya la sueur perlant sur son front d'un revers de veste de nouveau maître de lui-même, et continua de parcourir chaque corridor à grandes enjambées.

Tout était mis en place dans son esprit. Lever les mains une fois qu'il aurait retrouvé Marshall et son unité. Relever sa manche pour donner une parfaite visibilité sur son holster. Et s'expliquer. Dire que l'imposteur était parti. Qu'il se souvenait de ses gestes. Qu'il avait été endormit par l'Impero.

Et il espéra qu'Andrée s'en sortirait de son côté.  
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Lévine Serger
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Dim 10 Oct 2021 - 23:33
Mission de l'Œil - Infiltration du bureau des AurorsLe savoir, c'est le pouvoir



Tic... Ding.

Étage -4. Les portes s'ouvrent à nouveau. Le jeune employé sort de l'ascenseur avec un unique objectif à l'esprit : retrouver la trace d'Andrée de Kérimel. Elle ne peut pas s'être volatilisée. Si Grant Marshall n'a montré aucun signe d'alerte quant à la présence de la jeune femme au Ministère, il lui a tout de même demandé de vérifier les étages inférieurs. Simple mesure de précaution.

Seulement, le docile employé ne s'est pas attendu à l'agitation qui l'accueille sitôt qu'il met les pieds hors de l'ascenseur. Le quartier des aurors est en panique. En attrapant deux ou trois mots à la volée, le tableau se dessine à son ouïe : des intrus viennent d'infiltrer le bureau de la brigade Marshall.

Confus, l'auror se rapproche du groupe formé par ses collègues. Il se questionne. Grant Marshall lui est pourtant apparu tout à fait serein, la minute d'avant, dans l'ascenseur. Puis, en écoutant le récit d'une auror au charisme exotique – lui non plus n'est pas insensible à la beauté d'Aimee Stevens – et de son collègue Charles Clifton, il comprend la supercherie : quelqu'un a usurpé l'identité de Grant Marshall. Et lui, en bon bleu qu'il est, n'y a vu que du feu. Mais il peut encore rattraper son erreur. Aussitôt, il s'avance d'un pas et annonce :

- J'ai peut-être des informations qui pourraient vous être utiles.

Le duo Clifton-Stevens se tourne alors vers lui, les traits sévères mais attentifs.

- Je viens de croiser l'auror Marshall dans l'ascenseur. Ou du moins, le faux, je crois. Un quart d'heure avant ça, j'ai aperçu une autre personne suspecte dans le Ministère.

- Venez avec nous dans notre bureau, ordonne aussitôt le Clifton.

Dans ledit bureau, le corps raidi d'une secrétaire au sol arrache un hoquet de surprise au jeune auror. Impassibles, les deux autres s'organisent sans un mot : Charles passe la pièce au peigne fin à l'aide de divers sortilèges pour relever de potentielles traces laissées par les infiltrés, tandis qu'Aimee s'occupe de désenchanter la secrétaire pour l'interroger. Leurs actions combinées permettent de retracer rapidement la scène qui vient de dérouler dans ce bureau.

- Donc, ils ont forcé le bureau du chef pour s'emparer du rapport sur l'enquête d'Halloween, puis ils ont attaqué la secrétaire pour mieux pouvoir s'enfuir, conclut Charles.

- L'auror Serger l'a attaqué, le rectifie Aimee.

- Et vous, vous affirmez avoir vu Miss Andrée de Kérimel pénétrer le Ministère avant de perdre sa trace, c'est bien cela ? interroge le Clifton en se tournant vers le jeune auror.

-

Ding... Tac.

Marshall déboula dans l'Atrium les sens en alerte et, aux côtés de Caroline et Hank, se mit aussitôt à courir. Baguettes à la main, les trois se dispersèrent vers les différentes issues possibles. Leur organisation avait été établie à la hâte dans l'ascenseur, mais rien n'ébranlait l'efficacité de cette équipe à demie-formée. Toutefois, ce fut insuffisant : le décalage entre les deux ascenseurs avait laissé assez de marge aux intrus pour prendre la fuite.

Ou du moins, à l'un d'entre eux.

Lorsque le trio redescendit à l'étage de leur bureau, la silhouette de Lévine Serger se dessina au détour d'un couloir. En les apercevant, l'infiltré leva aussitôt les bras et découvrit son holster. Son souffle était agité lorsqu'il leur expliqua ce qu'il s'était passé. L'auror émérite qu'il était clamait à l'Impero, entachant ainsi ses années de formations psychologiques au métier. Marshall écouta son récit dans un silence de plomb, soucieux de prendre en compte son témoignage tout en y gardant un maximum de distance. Sa méfiance était maîtresse de ses paupières plissées sur son regard transperçant.

- Bien, prononça-t-il à la fin du témoignage. Votre cas va passer en discussion, mais vous allez devoir rester en garde à vue en attendant. Vous connaissez la procédure.

D'un mouvement vif de la baguette, le chef de brigade matérialisa des menottes enchantées autour des poignets de Lévine et lui confisqua sa propre baguette. Puis, il ordonna aux inspecteurs Johnson et Penley de l'accompagner jusqu'à la cellule de garde à vue et reprit de son côté le chemin de son bureau de sa démarche froide et insensible. Mais, tapie derrière son sang-froid, la colère faisait pulser ses veines.



Hors-RP

Voici la clôture de cette première mission qui, ma foi, fut assez tumultueuse !

Tout d'abord, merci pour votre investissement, votre régularité et votre enthousiasme, ce fut un plaisir pour nous (Johann et Aria) de MJiser ce RP avec vos réponses tout aussi créatives que réfléchies.

Mais vu la tournure de la fin, vous imaginez bien que cela ne restera pas sans conséquences pour vos personnages. Et ces conséquences, les voici :

Concernant Andrée.
Il n'y a eu aucun souci pour ramener les documents au QG de l'Œil jusque dans les mains de Valerian. Après les avoir survolés dans la minute, il demande à parler à Andrée avant qu'elle ne reparte. Il lui explique que son nom est cité en tant que suspect dans le rapport et, au vu des explications qu'elle lui a fournit concernant le déroulé de la mission, il lui fait comprendre qu'elle se trouve malheureusement dans une position très délicate. Deux choix s'offrent à elle : continuer sa vie comme si de rien était en se préparant à de nouveaux interrogatoires ou décider de disparaître de la circulation pendant un moment et, si elle le souhaite, le QG de l'Œil pourra lui servir de cachette. Si elle choisit la première option, des aurors viendront à son domicile dès le lendemain pour l'emmener en garde à vue et l'interroger, comme l'avait prévenu Valerian. Cet interrogatoire sera à jouer via discord comme celui de novembre mais tu seras libre de le poster sous forme de RP ou non, il servira avant tout à déterminer la suite pour ton personnage. Si tu choisis la seconde option, tu n'auras pas d’interrogatoire à faire mais tu devras incarner ton personnage avec la plus grande discrétion dans tes futurs RP car il sera activement recherché par les aurors. À toi de faire de ton choix pour ensuite nous le communiquer en privé.

Concernant Lévine.
Lévine va passer la nuit en garde à vue et être interrogé. Cet interrogatoire sera également à jouer sur discord pour déterminer à quel point Lévine est capable de convaincre les aurors, mais libre à toi de le poster sous forme de RP ou non ensuite. Par manque de preuve, Lévine sortira de garde à vue le lendemain mais sera suspendu de son poste d'auror pendant une semaine, le temps que l'affaire soit un peu plus démêlée. Toujours par manque de preuve, il sera ensuite réhabilité à ses fonctions mais surveillé de près par ses collègues. De ce fait, il sera également changé d'escouade pour un temps, afin d'éviter que ses affinités avec ses coéquipiers freinent la méfiance qu'ils devraient adopter à son égard. Cela sera pour l'instant provisoire, l'évolution de la situation se fera en fonction de ce qui ressortira à l'interrogatoire et à la suite des prochains événements inRP.

Malgré ces conséquences, Andrée et Lévine ont réussi leur mission et vont de ce fait faire grandement avancer les actions de l'Œil. Si l'heure est à la discrétion pour les deux d'entre eux, Valérian ne l'oubliera pas.

Félicitations,
Le Maître du Jeu.

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