Johann A. KayserFICHE DE PRÉSENTATION
IDENTITÉ
PRÉNOM(s) & NOM : Johann Amaury Kayser. DATE DE NAISSANCE & ÂGE : 14/07/1960 ▬ 35 ans. ANNÉE OU MÉTIER : Professeur de soin aux créatures magiques et bien d'autres choses. ORIGINE/CRÉATURE : Sang-mêlé. DONS & MALÉDICTIONS : Il n'en a pas, c'est quelqu'un de tout à fait normal... Ahem. FAMILIER : Il en a trop pour tous les citer. CLUB(S) : / BAGUETTE : Bois d'if, plume de phénix, 32 centimètres. Elle est flexible, parfaitement droite et relativement lourde. Un cercle métallique l'entoure pour délimiter la lame et le manche, qui se termine également par un cercle de métal avec une rune gravé dessus. PATRONUS : Cobra Royal. ÉPOUVANTARD & RIDIKULUS : L'épouvantard de Johann prend la forme de son grand-père, mort, qui lui dit à quel point il est une honte pour lui. Son ridikulus force l'épouvantard à prononcer l'une des phrases bateaux dont l'homme avait le secret de son vivant et qui avait le don de le faire sourire, puis rire ; parfois réellement, souvent de dépit.
| | HORS JEU
PSEUDONYME : As, Jo', Merlin. ÂGE IRL : 25 ans. AVATAR : Cillian Murphy. COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM ? Je l'ai créé avec des gens, ça n'a pas changé. MAISONS SOUHAITÉES: Toutes. AVEZ-VOUS LU LE RÈGLEMENT ?Si Voldemort avait une fille, elle s’appellerait Voldevie. | QUI ES-TU ? 500 mots
« Qui suis-je ? Si je devais choisir un seul mot, je dirais que je suis inéluctable. » Johann, c'est un homme charismatique. C'est celui qui te fera te retourner quand tu le croiseras, parce qu'il dégage quelque chose d'impressionnant ou que tu ne pourras t'empêcher de dévisager, avant de baisser la tête quand son regard se posera sûr toi. C'est celui qui te fera déglutir face au calme olympien que tu liras dans ses iris, emprunt d'une froideur qui te glacera le sang. C'est celui qui porte sa richesse sur lui, sans que ce soit à outrance. C'est également celui que tu trouveras élégant, à sa façon de se tenir ou dans sa gestuelle. C'est celui qui possède un flegme si prononcé que ça pourrait en devenir insultant, sans pour autant que ça ait l'air de le déranger. C'est celui qui ne cache aucun artifice, qui ne porte aucun masque, se moquant bien des murmures dans son sillage. C'est celui qui te fera devenir jaloux, envieux de l'étrange sagesse qui émane de lui, malgré l'arrogance que tu décèleras, qui contre ton gré, t'emmèneras à penser qu'il reste forcément un enfoiré. C'est celui qui, par un levé de sourcil dédaigneux, te donnera l'impression de n'être qu'un enfant en faute. C'est celui dont les soupirs ne te laisseront aucun doute quant à leur signification.
Puis, c'est celui qui, dès les premiers mots, te fera oublier ta première impression, car il les manie aussi bien que la magie. C'est celui qui parviendra à te convaincre de le suivre, car il te fera comprendre qu'il n'est pas ton ennemi. Qu'il est, en réalité, l'ennemi de personne ; ou peut-être est-ce une ruse, auquel tu ne pourras que croire ? Après tout, et il arrivera à t'en convaincre, c'est celui qui cherche à protéger la vie, non à l'anéantir, même s'il faut parfois savoir salir ses mains et sa réputation pour cela. C'est celui qui n'a pas peur de revendiquer qui il est, ce en quoi il croit, bien qu'avec les bons mots pour que ce soit accepté par la majorité. C'est celui qui donne envie de le suivre, envers et contre tout, car il sait ce qu'il veut et pourquoi il le veut, voir même comment l'obtenir. C'est celui qui connaît de nombreuses informations, qui possède les bonnes relations et qui saura faire de toi un homme riche si tu le désires et que tu es prêt à y mettre le prix. C'est aussi celui qui, à contrario, saura te faire disparaître du monde qui est le tien si nécessaire et tu ne pourras rien y faire.
Johann, c'est quelqu'un que tu découvriras passionné et dont les connaissances sur certains sujets dépassent parfois l'entendement, au point qu'il parviendra à te perdre dans ses explications ; et il pourra parfois s'en amuser. Par ailleurs, c'est également quelqu'un que tu comprendras intelligent et qui en a conscience, d'où l'arrogance l'attente. C'est quelqu'un dont tu découvriras une loyauté sans faille, facilement qualifiable d'exceptionnel, sauf que ce n'est pas pour une personne en particulier, mais pour son idéal. C'est celui qui ne suivra pas aveuglément celui d'un autre, préférant le statut de marginal, tout comme l'étiquette d'égoïste qui lui colle à la peau. C'est un homme aux convictions précises, qui ne sera pas aisé de détourner de son chemin et qui est prêt à de très nombreux sacrifices pour parvenir à ses fins, au point de faire la guerre pour avoir la paix. Curieusement, par contre, si tu t'en fais un ami, tu découvriras quelqu'un prêt à mettre de côté ses rêves et objectifs, un temps, pour pouvoir t'aider si tu es dans le besoin. Bien sûr, et tu le comprendras bien vite, il ne les abandonnera jamais totalement. Après tout, c'est pour cela qu'il se lève tous les matins.
En définitive, Johann, et tu finiras fatalement par le découvrir, c'est cet homme solitaire, courageux, aux multiples facettes, empourpré dans une quête irréalisable. Celle de changer le monde et les mentalités, quitte à y laisser sa peau pour y parvenir. Et malgré tout ça, malgré les sacrifices, malgré les emmerdes dans lesquels il passe son temps à se fourrer pour en sortir avec un flegme insupportable ou une chance désastreuse, c'est également celui qui, s'il ne sourit que trop peu, ne te paraîtra pas malheureux.
IL ÉTAIT UNE FOIS... 750 mots
« D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours détesté ce monde. » Avec le recul, c'était certainement dû aux paroles de son grand-père, qu'il avait souvent eu à l'égard des sorciers, mais également de la mort, très tôt, trop tôt, de ses parents. Après tout, c'était leur mort qui avait façonné la manière de penser de Kilhan, qui avait lui-même influencé Johann. Ce n'était pas si étonnant, en y réfléchissant bien. Son ancêtre avait toujours su que son beau-fils était mêlé à d'étranges affaires, qu'il fût ou non Auror ne changeait rien. Qu'il n'était pas non plus étonné que sa fille, si douce et gentille, avait fini par céder et se métamorphoser en compagnie de l'homme qu'elle aimait. Il n'avait rien fait pour l'empêcher et, si aujourd'hui Johann ne pouvait pas lui en vouloir, ça n'avait pas toujours été le cas. Pendant un temps, durant sa jeunesse de stupide idéaliste, il l'avait détesté pour ne rien avoir tenté. Il ne le regrettait plus et était passé à autre chose, bien sûr ; toutefois, à l'époque de sa mort, il n'avait pu que se haïr de lui en avoir tenu rigueur. L'amour, la famille était une faiblesse et le vieux Vrenn avait été transpercé par celle-ci sans que rien ne pût l'y préserver. Néanmoins, curieusement, Kayser avait fini par découvrir qu'il s'agissait aussi d'une immense force, trop tard. Ce jour-là, le jour où il avait dû enterrer le dernier membre encore en vie de son lignage, il avait dû admettre qu'il avait perdu une grandeur qu'il ne pourrait jamais retrouver.
En réalité, assis à son bureau, une cigarette au coin des lèvres, le dos échoué sur le dossier à se remémorer les temps passé, il devait bien l'admettre : il avait abandonné une vie honnête pour le bourbier dans lequel, à ce jour, il évoluait. D'un nouvel Auror tout juste promu, il avait démissionné pour se consacrer à sa passion. Dit ainsi, cela pouvait faire rêver, mais ses objectifs de l'époque en était en réalité tout autre. Les animaux fantastiques, depuis gamin, l'avaient toujours émerveillé. Alors pourquoi ne pas en faire son métier, après tout ? Pourquoi ne pas étudier avec les meilleurs pour pouvoir devenir, à son tour, un grand de cet univers corrompu jusqu'à la moelle ? C'était, après tout, une belle manière de détourner l'attention sur son véritable objectif et ce qu'il prévoyait véritablement.
L'introspection de son aventure, jusqu'ici, l'amenait tout de même à se montrer honnête envers lui-même. Ce n'était peut-être pas, à l'époque, la meilleure manière de faire, surtout après la chute du Seigneur des Ténèbres. Il devait bien l'avouer : il n'avait pas un parcours typique, ce qui attirait fatalement l'attention. Comment aurait-il pu être autrement ? Il avait disparu pendant trois ans après son renoncement au poste de chasseur de mage noir et n'était réapparu qu'à l'âge de 24 ans, pour ouvrir sa propre boutique à la jonction même entre le Chemin de Traverse et l'Allée des Embrumes. Là non plus, il ne s'était pas montré des plus fin à l'époque. Comment ne pas paraître suspect en s'installant directement à côté des emmerdeurs publics d'Angleterre ? Enfin, au moins, il avait attiré l'attention des principaux intéressés et ça, il ne pouvait que l'apprécier. C'était ainsi que ses petites affaires avait commencé, après tout. Rien de bien extraordinaire. Une petite disparition par-ci pour le compte d'une frappe locale, quelques pots-de-vin versés à quelques dirigeants peu scrupuleux par-là et quelques mots glissés aux creux des bonnes oreilles. Les rumeurs avaient enflé. Les affaires avaient suivi le même schéma et son compte en banque à Gringotts avait également... changé de place, se remplissant plus vite encore qu'il ne l'avait espéré, ayant une idée précise de ce qu'il allait faire de cet argent. Ainsi, les gros bonnets de cet endroit indésirable l'avaient compris : il y avait un nouveau concurrent sur le marché et il n'avait pas l'intention de leur laissé sa part du gâteau.
Puis était arrivé la police magique et ces anciens collègues. Encore que, ayant reçu la bonne formation, il l'avait vu venir. Ça avait son avantage d'avoir m'y un pied dans le monde sans pitié des coupeurs de têtes légaux, en temps de guerre. Ça lui avait appris à penser comme eux, à réfléchir comme ces enfoirés d'idéalistes et, surtout, à pouvoir les duper plus facilement. Ça n'avait pas été un temps perdu, après ses études à Poudlard où il n'avait fait qu'être un bon élève, pensant encore avoir une future vie respectable et respectée. Du baratin qu'il s'était servi durant son adolescence en se regardant dans le miroir de la salle de bain des préfets, quand il l'était devenu, alors même qu'il se doutait déjà de la tournure de son chemin et de la finalité de son destin. Après tout, l'homme qui l'avait élevé était déjà souffrant à l'époque et rien ne le sauverait, il avait poussé ses recherches suffisamment pour le savoir, même sur des sujets dit interdits. Comment croire une seconde, alors même qu'il ne supportait déjà pas l'image que lui renvoyait ce morceau de verre enchanté, qu'il deviendrait ce que le vieillard avait espérait pour lui ? S'il le voyait aujourd'hui, il se retournerait dans sa tombe, à coup sûr, encore qu'avec ce qu'il prévoyait ce jour-ci, peut-être espérerait-il une rédemption de sa part. Une belle blague. Vraiment tordante.
Enfin, cela ne changeait rien à toutes les actions qu'il avait menées. Si, comme les moldus le pensait, il existait un paradis et un enfer, lui n'aurait le droit à aucun des deux. Seul l'oubli et le néant lui ouvriraient les bras à sa mort et ça lui convenait. Parce qu'il était persuadé, au fond de lui, que ses actions allaient servir à quelque chose, que son plan déjà en marche allait fonctionner. Par ailleurs, et c'était amusant de le constater, il devait cela à sa première véritable victime. Si l'homme en question ne lui avait pas demandé de faire disparaître Ayaka Kimyona, une prostituée qu'il avait eue sous ses ordres et qu'il voulait voir morte, l'idée n'aurait certainement pas germer et son business serait sans doute fermé à l'heure actuelle.
Il l'avait retrouvé droguée et blessée, à continuer sa basse besogne dans les quartiers les plus sombres et les plus malfamée de l'Allée des Embrumes et il avait eu pitié d'elle. Il l'avait ramassé, l'avait ramené en Écosse, dans la demeure de feu son grand-père et l'avait soigné et sevré. Puis, sa réflexion avait pris une toute autre direction. Sa boutique n'était pas assez sûre, malgré l'entrepôt gigantesque qui servait normalement d'arrière-boutique, où il entreposait ses marchandises, qu'importe leur provenance et qu'elles fussent ou non légales. Il avait alors fait l'acquisition d'un immeuble sur Charing Cross Road, non loin du Chaudron Baveur et il l'y avait emmené.
Là-bas, il lui avait expliqué ce que Kassian Gabrielov avait attendu de lui pour qu'une alliance entre leurs deux entreprises pût avoir lieu, puis son dessein de le pousser à la trahison, après avoir récolté toutes les preuves qu'il lui fallait, pour pouvoir à son tour le trahir sans être soupçonné par les autres malfaiteurs que cela venait de lui, le tout pour envoyé cette enflure croupir à Azkaban en compagnie des Détraqueurs. Ensuite, il lui avait expliqué son souhait de lui offrir une nouvelle identité et, surtout, la possibilité d'être le visage souriant du nouveau pub pour sorcier qu'il avait décidé d'appeler L'Edelweiss. Ainsi, Ayaka Kimyona serait effectivement morte, son corps jeté dans la Tamise et Chiyo Matsushime, elle, débarquait tout juste du Japon en quête d'une nouvelle vie et venait postuler pour ce tout nouvel établissement. Le simple fait d'arrêter de s'habiller et de se maquiller comme une prostituée changerait entièrement son visage, ce qui lui éviterait d'être reconnue. Elle accepta, bien sûr, préférant forcément cette nouvelle vie, ainsi que l'opportunité trop belle de se venger, à une mort certaine si elle retournait d'où elle venait.
Là, son plan était en marche et personne ne pourrait l'arrêter ; du moins, l'espérait-il. Il ne pouvait, malheureusement, avoir aucune certitude quant à sa demande. Cela faisait trop longtemps, à ce jour, qu'il continuait ses actions illégales, dans le but de piéger la vermine qui peuplait et pourrissait ce pays sans que le gouvernement ne fît rien, sauf quand on leur agitait les preuves sous les yeux. Et encore. Il fallait parfois... Non, souvent. Il fallait souvent se montrer convainquant. Et après avoir ouvert le pub et y avoir entreposé les produits qui n'avaient rien à faire dans une boutique d'animaux, il avait continué.
Combien d'homme croupissait à Azkaban aujourd'hui à cause de sa fourberie ? Trop pour les compter et pourtant, il en était toujours à continuer inexorablement, sans parvenir à les faire entièrement disparaître. Dès qu'il coupait une tête, une nouvelle prenait sa place et ça ne s'arrêtait jamais, d'autant plus que les affaires commençait petit à petit à se tarir. Après tout, les rumeurs, encore, continuait à se frayer un chemin jusqu'aux bonnes oreilles. Plus personne n'espérait pouvoir devenir leurs alliés, certain prédisant une malédiction, d'autres des machinations, qui permettaient aux gardiens de la paix d'arrêter ceux qui s'y risquaient.
Toutefois, son occupation favorite allait reprendre. Après tout, il n'avait jamais rien fait seul et, en dehors des hommes à qui il avait offert un toit et de quoi vivre dignement, qui travaillaient sous ses ordres, il avait son associé. Aaron Westorn, un camarade de classe, sang-mêlé lui aussi, qui avait cru en ses mots dès le premier jour et qu'il le suivrait jusqu'en enfer. Il allait devenir le nouveau gérant de K&W, Kingdom of Spooky Pets. Tout comme Chiyo allait devenir la gérante de L'Edelweiss. Bien sûr, il restait l'actionnaire principale des deux entreprises, mais ça éviterait les soupçons contenu de ce qu'il espérait pour la suite. Ça lui permettrait d'avoir toujours un œil sur son business, tout en pouvant accéder à un nouveau métier. Et ça permettrait à Aaron de se montrer comme étant le nouveau patron, le nouveau cerveau, ainsi que séparer les deux endroits des esprits, définitivement, alors qu'il n'en était rien. Westorn étant de toute façon trop loyal, en bon ancien Poufsouffle, il ne risquait pas de le trahir ; Chiyo, elle, lui devait tout ce qu'elle possédait aujourd'hui, ça n'arriverait pas non plus. Et les escrocs de l'Allée ne seraient plus effrayés à l'idée de faire affaire avec eux, pensant que la source du malheur de leurs prédécesseurs n'y serait plus mêlé. Il ne resterait plus qu'à se montrer suffisamment subtiles, bien plus que par le passé, pour arriver à les faire coincer par la police. Sinon, tout serait voué à l'échec. Enfin... Dans tous les cas, ce serait voué à l'échec si son rendez-vous du jour ne se passait pas comme prévu, ce pourquoi il devait réussir son entreprise.
« Johann, il faut qu'on parle, sérieusement. »
C'était justement Aaron, qui venait de faire irruption dans son bureau. Kayser écrasa la cigarette qu'il venait de terminer et en sortit une nouvelle de son paquet, pour l'allumer dans la foulée. Il fumait sans doute trop, mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour rester totalement maître de lui-même en tout temps. Un plaisir éphémère, qui finirait par l'envoyer dans la tombe. Un beau paradoxe, tout comme lui-même en était un. Il ne prononça pas le moindre mot pour Westorn, l'invitant d'un signe de la main à s'asseoir face à lui. Un geste simple, mais autoritaire. Il s’exécuta sans discuter son ordre silencieux, bien qu'avec un certain agacement palpable. Il plaqua le journal du jour sur la table. Johann baissa les yeux sur la première page de la Gazette du Sorcier. On pouvait y voir une photographie de Dumbledore, avec en gros titre, des mots peu amical pour le respectable vieillard. Il releva les yeux vers son vis-à-vis ensuite. Ce dernier prit cela comme une invitation à poursuivre.
« Tu y crois, toi ?, demanda-t-il, avec une nervosité palpable. Est-ce que tu crois au retour du Seigneur des Ténèbres ? Putain, dis-moi que tu n'y crois pas, que je suis parano, Johann, s'il te plaît. »
Il parlait vite, comme s'il avait le diable aux trousses et, le connaissant, ce n'était pas si illogique. Vu ses paroles, lui, il y croyait et pour Johann, c'était une bonne nouvelle. Il n'en serait que plus prudent.
« J'y crois. »
Sa succession de mots fut comme un stupéfix envoyé à la gueule de son associé. Celui-ci, livide, ne bougea plus pendant une trentaine de secondes, avant de se relever d'un seul coup et de se mettre à arpenter le bureau de long, en large et en travers. Le maître des lieux se contenta de le suivre des yeux, un sourcil arqué face à sa réaction. Il attendait qu'il se calmât pour continuer, mais il n'en eut pas vraiment l'occasion.
« Alors il faut qu'on arrête. Bordel, il faut qu'on arrête, Johann. On va se faire buter. J'ai une femme et je ne veux pas qu'il s'en prenne à elle. Surtout que je vais être le putain de visage de notre organisation, maintenant. Tu veux vraiment me demander d'aller droit à la mort ? Hein, Johann ? — Non, répondit le susnommé d'un ton plat, sans appel. — Alors arrêtons cette guerre. Il est temps pour nous de nous retirer, on aura toujours toute l'attitude à continuer plus tard, quand tout ceci sera terminé, hein, tu ne crois pas ? »
Johann passa sa langue sur ses dents dans un geste machinal, pour s'empêcher de parler. Il vint ensuite se masser les tempes, tira une bouffée de sa cigarette et recracha les volutes de fumées par le nez. Il s’exhortait au calme. S'énerver ne servirait à rien. Il en avait conscience, alors pourquoi ? Pourquoi avait-il envie de lui envoyer son cendrier à la gueule ? Parce qu'il lui demandait de mettre de côté tous les sacrifices qu'ils avaient fait à cause d'un foutu mage noir à la con. Sérieusement ? C'était une très bonne farce. Oui, une très bonne farce.
« Arrêter, Aaron ? »
Il le regarda droit dans les yeux, lui intimant de se taire. Il ne reprit que quelques secondes plus tard, parlant d'une voix grave, pesant chaque mot avec soin, découpant ses paroles en petits textes pour leur donner plus de poids.
« Tu veux que nous stoppions nos activités... »
Le même schéma que précédemment se produisit. Westorn ne disait rien, s'étant tourné vers son associé et son ami, son frère d'arme depuis des années, pour l'écouter attentivement.
« Tu veux que nous pastichions Malfoy, peut-être ? »
Aaron grimaça, comprenant qu'il n'allait pas apprécier la suite.
« Après tout, n'est-il pas une œuvre d'art à lui seul, mon ami ? »
Johann se redressa lentement en écrasant le tube coincé entre son pouce et son index, dans le récipient en cristal servant à cet effet. Son ami secoua négativement la tête en déglutissant.
« Je m'en doutais ; alors ne me parle plus jamais d'abandonner. »
Les derniers mots avaient été prononcés froidement, ses paupières plissées sous l'effet de l'adrénaline. Il étira ses bras de part et autre de son corps pour détendre ses muscles et éviter les tremblements intempestifs, puis il offrit un fin sourire, à peine perceptible, à Aaron. Ce dernier baissa la tête, ferma les yeux et soupira.
« J'ai pas envie de crever Johann, dit-il avec sincérité. J'ai pas envie d'y laisser ma peau et j'ai pas envie que ma femme y laisse la sienne. — Je sais, mon ami et ça n'arrivera pas. »
D'un geste machinal, il récupéra son manteau et se dirigea vers la sortie, non sans tapoter l'épaule du nouveau patron de la boite.
« Je te féliciterai pour ta promotion, reprit-il, parlant toujours aussi lentement. Mais avant cela, je dois être certain que ma future dénomination sera "professeur". »
Au moins, sa boutade eut l'air de détendre son bras droit, qui souffla un rire du nez, puis secoua la tête.
« Reviens nous en un seul morceau, tenta-t-il de plaisanter avec maladresse. Il parait qu'il mord depuis que le Seigneur est de retour ! — J'y compte bien. »
Johann s'apprêtait à ouvrir la porte du bureau pour s'engouffrer dans la boutique, mais se ravisa au dernier moment. Il haussa un sourcil, amusé par son idée, avant de faire volte-face vers l'autre personne demeurant dans la pièce.
« Si nous voulons marquer des points, il nous faut les bonnes relations. »
Sans attendre de réponse, il quitta la pièce et souffla quelques mots juste avant de véritablement clore la discussion et le battant.
« À bon entendeur. »
La boutique était blindée, mais ce n'était pas si étonnant. C'était le 26 août et la rentrée allait avoir lieu quelques jours plus tard. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien s'il avait attendu aussi longtemps avant d'offrir sa candidature. Il ne voulait pas lui laisser le temps de réfléchir à la question. Il voulait qu'il soit contraint d'accepter sa proposition, pressé par le temps. Malheureusement, Albus Dumbledore était loin d'être un idiot et Kayser savait qu'il allait devoir jouer cartes sur table pour être embauché. C'était pour cela que, arrivé dans la rue, il remonta le Chemin de Travers vers le pub le plus connu du pays. Son moyen de transport allait être la poudre de Cheminette, s'étant mis d'accord avec l'homme pour lui ouvrir le passage à une heure précise et uniquement d'un point particulier à un autre. Ainsi, il n'avait pas le choix de passer par l'auberge du vieux Tom, mais ça lui convenait. S'il avait voulu prendre Dumbledore à dépourvu, il s'y serait pris autrement, sachant très bien qu'il n'était pas né de la dernière pluie.
Oui, son plan allait fonctionner. Alors qu'il s'allumait une cigarette, son éternel béret posé sur son crâne, il ne pouvait penser autrement. Même s'il se fit bousculer, échangeant un regard entre neutralité et surprise avec l'homme qui lui était rentré dedans, venant machinalement remettre le col de ce dernier correctement, avant de se détourner pour reprendre son chemin avec l'étrange impression qu'il allait revoir sa gueule d'ange, il ne pouvait pas imaginer une autre issue. Il allait être embauché et allait pouvoir éduquer les futures générations. S'en prendre aux anciennes, ce n'était pas assez. Il fallait aussi faire comprendre aux nouvelles où étaient leurs places et où il ne fallait surtout pas mettre les pieds, si on voulait survivre à cet ignoble univers.
Il ne restait plus qu'à convaincre le directeur de Poudlard de sa bonne volonté. Autant dire que son rendez-vous de la journée allait être long, très long. Heureusement, il avait refusé ou annulé tous les autres. Il devait restait concentrer. L'homme au phénix allait être un gros poisson à pêcher, mais avec les bons arguments, il allait y parvenir. Le doute n'était pas permis.
| Johann A. Kayser Admin acerbe | |