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Ecoute cette mélodie troublante, c'est l'eau qui chante. ~ Aria Beurk [terminée]

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Dim 10 Nov 2019 - 16:45

ARIA BEURK
FICHE DE PRÉSENTATION
Ecoute cette mélodie troublante, c'est l'eau qui chante. ~ Aria Beurk [terminée] 1570526309-degrade-test


IDENTITÉ
Ecoute cette mélodie troublante, c'est l'eau qui chante. ~ Aria Beurk [terminée] 1570526751-degrade3

PRÉNOM(s) & NOM : Aria Beurk.
DATE DE NAISSANCE & ÂGE : 31/10/1979▬ 15 ans.
ANNÉE OU MÉTIER : 5ème année.
ORIGINE/CRÉATURE : Sang-Pur.
DONS & MALÉDICTIONS : Empathe.
FAMILIER :
- Un crapaud, du nom de Heinrich en référence au grand violoniste Heinrich Biber, qu'elle trimbale souvent avec elle pour se rendre aux abords du lac du château. Elle a plusieurs fois songé à lui rendre sa liberté sans jamais parvenir à s'y résoudre.
- Un hibou grand-duc qui, en réalité, appartient à son grand frère, mais qui ramène/envoie aussi son courrier à elle.
- Une elfe de maison, Wilty, qui appartient à la famille Beurk et s'occupe de leur demeure.
CLUB(S) : Club d'Art & Lecture : Aria vient y jouer du violon, parfois pour y trouver le calme et l'harmonie, parfois pour réviser ses classiques, et d'autres fois -plus intenses - pour extérioriser le surplus d'émotions qu'elle a accumulée.
BAGUETTE : Bois de Noisetier - Plume de Phénix - 28,18cm - Fine et assez rigide - Apparence sobre et assez simple mais habillée d'une opale en forme de goutte d'eau incrustée au niveau du manche (pierre offerte par sa grand-mère maternelle, Diana Fawley).
PATRONUS : Quand elle apprendra à lancer ce sort, il prendra très certainement la forme d'une méduse : essence secrète, gracieuse et sensible, protégée par un vil voile piquant et paralysant.
ÉPOUVANTARD & RIDIKULUS : Epouvantard : Une personne au visage inconnu qui pleure, encore et encore, à ne plus s'arrêter, comme si elle éprouvait le plus grand malheur du monde, comme si sa souffrance et son désespoir étaient irréductibles. Ridikulus : Ses pleurs s'évaporent pour laisser place à un énorme sourire sur son visage, ses sanglots se transforment en rire, ses habits ternes se colorent, son dos courbé se redresse et tout son corps se met à danser de la plus comique des manières.


HORS JEU
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PSEUDONYME : Malia / Jules.
ÂGE IRL : 19 ans.
AVATAR : Pyper America.
COMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT LE FORUM ? Moi ? Oh bah, par pur hasard...
MAISONS SOUHAITÉES: Serpy ou Serdy.
AVEZ-VOUS LU LE RÈGLEMENT ?


QUI ES-TU ? 500 mots
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Un jour, on lui avait demandé si elle préférait le blanc ou le noir. Question idiote.
Mais elle avait quand même répondu, en choisissant la plus pure des deux teintes, la plus sombre des deux extrêmes. Oui, elle avait choisi le noir. Malgré le fait que ce soit sa rivale qui entretenait la réputation d'être pure. Mensonges.
Le blanc était faux, superficiel, éphémère. Le blanc ne restait jamais blanc. Des tâches finissaient forcément par s'installer et tout s’obscurcissait toujours. Il n'y avait rien de plus honnête et véritable que le noir.
Mais qu'importait ? Cette question était idiote. Et insensée. Un peu comme tout ce qui colorait ce monde terne, au final.


Aria ne semblait voir que ça : la noirceur qui dégoulinait de chaque être. Les êtres humains n'étaient que des hypocrites. La vie était une comédie où chacun d'entre eux se revêtait de son plus beau masque pour détourner le regard du spectateur de la tragédie dans laquelle ils se noyaient. Tous. Les cœurs purs, ça n'existait pas. Pas pour Aria. Et elle était devenue malade de voir toutes ces façades, toutes ces bonnes manières, tous ces remparts érigés pour priver l'accès à l'authenticité de chaque être. Pourquoi mentaient-ils tous ? L'enfant qu'elle avait été aurait voulu voir son père fondre en larmes quand il était triste, voir sa mère casser un vase quand elle était en colère, voir son frère sautiller sur place quand il était joyeux, vraiment joyeux. Elle aurait voulu les voir vivre avec leurs émotions, leurs envies profondes sans se soucier un instant que ses grands yeux bleus soient posés sur eux. Ses yeux à elle, et ceux des autres. Ces yeux, par millier, qui venaient bouffer la spontanéité humaine. Contrôle, réflexion, pudeur. Les apparences, c'était important, lui avait-on tant de fois répété. Les apparences, c'était leur monde, son monde. Celui des Sang-Pur.

Alors, au final, ne s'était-elle pas elle aussi parée de ce masque qu'elle haïssait tant ? Oui, elle s'était moulée à ce monde terne en réprimant elle aussi ses émotions, comme tout le monde le faisait. Mais jouer à ce jeu d'apparence, jongler avec les mots et les sourires faux, ce n'était pas pour elle. C'est la solitude, à la place, qui l’accueillit à bras ouvert. Plus elle s'éloignait de l'espèce humaine qu'elle avait appris à détester, mieux elle se portait. Elle n'aimait pas jouer.

Elle était antipathique et elle le cachait à peine. Froide, non pas pour se créer un masque, mais bien pour éloigner les autres, pour ne justement pas avoir à se créer de masque social. Acerbe, son pessimisme s'échappait bien trop souvent de ses pensées pour déborder sur ses lèvres. Malicieuse, car parfois, finalement, elle aimait jouer. Elle aimait provoquer avec subtilité, piquer avec élégance car parfois, ça perçait les masques. Parfois, des sursauts d'émotions véritables apparaissaient à la surface et elle aimait observer les vices humains à leur état pur. Qu'ils s'offusquent, qu'ils grognent, qu'ils s'agitent suite à l'une de ses fourberies, cela ne ferait que la distraire ! Ou plutôt, lui rappeler que l'humain n'était pas si lisse. Que l'humain était vivant, quelque part sous les couches sulfurisées qui enveloppaient son être.

Et s'il y avait bien deux personnes qui déploraient ce comportement associable, c'était ses parents. L'arrogance, c'était bien, qu'elle la garde. Mais par Merlin, avait-elle un soupçon de charisme ? Le charisme, c'était les affaires. Et les affaires, c'était la fortune de leur famille. Si elle ne savait utiliser son - pourtant si joli - sourire pour manipuler, comment comptait-elle se faire une place dans le monde des sorciers ? Dans le monde des Sangs-Purs ?

Pourtant, ce n'était pas l'ambition qui manquait à la Beurk. Mais son ascension, elle ne l'envisageait pas en faisait usage des faux-semblants qu'on lui avait toujours enseigné, non, son ascension prendrait le mérite comme tremplin. Elle voulait briller par ses talents, par ses propres capacités, non par son nom ou à sa réputation. Alors, elle travaillait avec une détermination de fer pour être la meilleure de sa classe, pour un jour devenir une grande sorcière. Pour ne plus juste être une femme au sang pur destinée à un futur mariage arrangé et à une fortune qui n'était pas sienne. Elle voulait devenir une femme reconnue pour ses talents. Ou peut-être juste, une femme reconnue comme un être à part entière.

Et, son antipathie la faisant totalement oublier que l'on pouvait être reconnue autrement que par ses capacités, que l'on pouvait aussi être reconnu simplement pour la personne que l'on était, elle avait aiguisé un esprit de compétition féroce dans tous les domaines où elle aspirait à être la meilleure. Et bien qu'elle ne s'adonnait pas à la manipulation, elle ne se gênait pas pour éparpiller quelques fourberies et coups bas afin de garder sa place sur le trône.

Mais aussi détestable qu'elle puisse être, Aria était une adolescente profondément sensible malgré elle. Une sensibilité secrète, refoulée. Une sensibilité qui perçait parfois son pessimisme pour laisser passer des faisceaux lumineux. La sensibilité d'une passionnée. Passionnée par le violon : ses notes, ses accords et les mélodies qu'elle pouvait créer avec. Passionné par l'univers aquatique : l'eau, ses profondeurs et les êtres et plantes qui y vivaient. Quand elle jouait ou qu'elle s'installait au bord du lac de Poudlard, l'on pouvait alors distinguer ces faisceaux de lumières dans son regard et son corps s’entourait d'un halo plus clair, plus doux, plus rêveur. Et le filtre sombre du pessimisme disparaissait alors dans une flopée d'instants volés pour présenter à ses yeux un monde plus coloré. Plus vivant.


IL ÉTAIT UNE FOIS... 750 mots
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Arbre généalogique des Beurk:

Beurk, tous les sorciers de Grande-Bretagne connaissaient ce nom. Tous avaient déjà entendu l'écho lugubre de Barjow & Beurk, la boutique emblématique de l'Allée des Embrumes. Cette boutique exposant des objets magiques anciens et singuliers, souvent finement rattachés à la magie noire, avait vu le jour en 1863. Caractus Beurk et son associé Barjow venaient alors de débuter un commerce des plus prometteurs. Experts en magie noire, ils rassemblèrent des objets rares, négociant avec brio les prix pour en tirer de luxueux bénéfices. De génération en génération, les Beurk et les Barjow se passaient les clés de la boutique et les secrets de leurs commerces.

A l'orée du XXe siècle, le fils de Caractus, Herbert, se maria à l'une des héritières des Black, Belvina, et épousa ainsi la grandeur de l'une des plus estimées des familles puriste. La génération d'après, ce fut un mariage par amour qui marqua la lignée. Un mariage qui unit Desmond Beurk à Diana Fawley, un couple singulier, inattendu. Un couple amoureux mais trop laxiste. La boutique perdit de son éclat. Mais leur fils, Gregory Beurk, était bien déterminé à lui rendre cet éclat, à l'empêcher de faner.

Gregory Beurk avait épousé Célestine Malefoy, la sœur de Lucius Malefoy, déterminé à suivre l'exemple de son grand-père et non celui de son père. Un mariage par amour ? Et quoi d'autre encore ? Seul le prestige lui importait. Le prestige que leur nom et que leur boutique avait perdu depuis quelques décennies déjà. Il l'avait senti, cette infériorité face aux autres familles Sang-Pur. Il avait senti leur mépris et n'avait jamais pu le supporter. D'où venait-il ? À quel moment la lignée des Beurk s'était écrasée devant celle des Lestrange, des Rowle ou des Rosier ? Cela allait changer maintenant qu'il avait épousé une Malefoy et qu'il avait repris les mains de la boutique. Quoiqu'il restait encore cet incapable de Barjow qui lui traînait dans les pattes... Et peut-être que ça venait de là, justement, cette perte d'éclat, de cette discorde naissante entre les deux familles associées ?

Gregory Beurk était exigeant, autant envers lui-même qu'envers ses deux enfants : Ezechiel et Aria. Il était toutefois fier de l'aîné, de son habilité à la manipulation, de son sens des affaires et de sa popularité à Poudlard. Contrairement à sa petite sœur. Elle était... différente. Elle avait du potentiel pourtant, mais elle semblait déterminée à le gaspiller. Mais puisque c'était la cadette - et une fille, de surcroît -, il se soucia moins de son cas. La boutique reviendrait à son frère et elle se marierait avec un riche Sang-Pur. Leur lignée était en bonne voie pour reprendre de son éclat.

C'était donc très tôt que Gregory avait immergé ses enfants dans la sphère commerciale de sa vie, les emmenant souvent à la boutique pour qu'ils apprennent l'art de vendre et de négocier. Apprendre en observant. Mais ce qui intéressait Aria, ce n'était pas d'observer les échanges entre son père et ses clients, non, mais d'observer les objets si singuliers qui peuplaient la boutique. Et là où l'on pouvait bel et bien la reconnaître comme une Beurk, c'était dans son grand intérêt pour la magie noire. Aussitôt baignée dans ce monde, elle dévora les divers bouquins de la bibliothèque familiale à ce sujet. Son père comprit alors qu'il était bien plus judicieux de développer les facultés intellectuelles de sa fille plutôt que celle sociales, à l'inverse de son frère. Alors, pour la stimuler, il lui ramenait de temps à autre des objets de la boutique pour les étudier avec elle et lui révéler leurs sombres secrets, leurs vices cachés. De là, naquit une complicité insoupçonnée entre le père et la fille qui contribua à éloigner d'elle son naturel strict et exigeant. Aria avait créé une faille, une faille qui faisait craquer son père à chacun de ses caprices.

Son premier caprice : apprendre à jouer du violon. Elle se vit alors offrir un violon d'une élégance sublime, au bois aussi pâle que ses cheveux. Un violon blanc. D'un blanc unique qui, lui, ne se tacherait jamais car la passion résonnerait éternellement en lui, en les notes qu'il répandrait. Oui, son caprice s'était métamorphosé en passion.

Le second, plus excentrique : posséder un aquarium géant. Aria avait 9 ans et son frère, qui venait d'entrer à Poudlard et d'être réparti à Serpentard, lui racontait dans une lettre que certains murs de sa salle commune étaient en fait d'énormes vitres donnant sur les profondeurs du Lac Noir. Le décor se peignit aussitôt dans l'esprit jaloux de la petite fille et elle voulut le même dans leur demeure familiale. Un  nouveau caprice qui prit vit devant ses yeux étoilés : un mur de sa chambre fut revêtu d'un aquarium long et étroit. Et dès lors, elle ne se lassa pas une seule fois d'observer les nombreux poissons qui nageaient paisiblement dans leur univers turquoise. Elle pouvait rester devant pendant des heures, comme hypnotisée. Un nouveau caprice qui devint passion.

De ce dernier, découla un troisième : avoir un crapaud. Sa première rentrée à Poudlard approchait et ses parents avaient l'intention de lui acheter une chouette ou un hibou. Mais elle, elle s'en fichait d'avoir un animal pouvant porter son courrier, le hibou de son frère pourrait très bien s'en charger. Elle, elle voulait un crapaud. Cet animal semi-aquatique, semi-terrestre la captivait tant. Les goûts particuliers d'Aria mirent encore une fois ses parents au dépourvu mais, comme toujours, ils cédèrent. Elle s'en lasserait, elle finirait par le relâcher, se dirent-ils avec espoir. Mais il semblait qu'ils eussent oublié que les caprices d'Aria avaient la fâcheuse habitude à évoluer en – vous connaissez le refrain – passion.

Alors non, après quatre années d'étude à Poudlard, Aria n'avait toujours pas relâché Heinrich. Elle y avait songé, pourtant, non pas parce qu'elle s'était lassé de lui, mais plus car elle se tourmentait quant à son bien-être. Ne méritait-il pas d'être libre ? Probablement, mais par égoïsme elle le gardait auprès d'elle. Elle s'y était attaché à ce petit animal, mine de rien. Alors, pour se donner bonne conscience, elle l'emmenait souvent au bord du lac, au niveau d'une rive un peu plus marécageuse où il pouvait faire trempette.

Mais cette rive, plus isolée que les autres, elle n'y allait pas que pour lui. Mais aussi pour elle. Pour y retrouver sa solitude bien-aimée. Pour y retrouver ses moments de calme à observer les paisibles remous de l'eau. Pour laisser glisser son regard sur cette surface transparente où le moindre signe de vie illuminait ses pupilles. Les êtres de l'eau la fascinaient tant, l'obsédaient presque. Et un jour où elle jouait du violon avec une intensité toute particulière sur cette rive, les notes voguèrent jusqu'aux profondeurs du lac, éveillant l'attention d'une selkie qui rejoignit, comme envoûtée, la surface du lac. Les êtres de l'eau étaient sensibles à la musique, autant qu'Aria. Et quand cette dernière remarqua sa présence, elle se figea. La virtuosité de l'instant se prolongea toutefois dans l'intensité du regard des deux êtres originaires de peuples différents. La fille de la terre face à la fille de l'eau. Ce contact visuel se brisa l'instant d'après par la fuite dans les profondeurs de la selkie.

Suite à cette rencontre aussi vaporeuse qu'un songe, Aria se mit en tête d'apprendre le Mermish, langage des peuples aquatiques. Ainsi, durant les nombreuses heures passées à la bibliothèque pour étudier ses cours, elle s'était également noyés dans plusieurs livres concernant les êtres de l'eau jusqu'à maîtriser les bases de leur langue. Et, dès qu'elle retournait sur cette rive, elle jouait du violon dans l'espoir d'attirer à nouveau cette selkie. Parfois, il lui semblait apercevoir des lueurs mouvantes au travers de la surface du lac. Puis, elle revint. Aria tenta quelques mots en Mermish. La selkie resta. Un peu plus longtemps à chaque fois qu'elle revenait. Et au bout d'un an, les premiers contacts timides avaient laissé place à une réelle amitié entre les deux êtres d'univers opposés. Aria terminait alors sa quatrième année à Poudlard et pour la première fois de sa scolarité, elle avait accepté de partager sa solitude avec quelqu'un d'autre qu'Heinrich.
Aria Beurk
Admin empathique
Aria Beurk
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Lun 18 Nov 2019 - 16:10



L'enfant qu'elle avait été aurait voulu voir son père fondre en larmes quand il était triste, voir sa mère casser un vase quand elle était en colère, voir son frère sautiller sur place quand il était joyeux, vraiment joyeux. Elle aurait préféré assister à ça plutôt qu'à leur visage stoïque devant leurs émotions résonnantes. Car, oui, elles résonnaient leurs émotions. Elles résonnaient en elle.

~

- Amplificatum.

Le violon blanc et l'archer qu'elle portait habituellement autour du cou, suspendus à une fine chaîne en argent, reprirent leur taille normale. Aria se positionna, ferma les yeux, prit une grande inspiration. Puis, elle joua. Les notes familières rebondirent contre les murs de sa chambre avec une intensité presque violente. Cette mélodie revenait inlassablement hanter cette pièce. Lacrimosa dies illa, de Mozart. L'éternel exutoire de ses émotions.

Pourquoi ce morceau en particulier ? Peut-être parce que ses notes, si répétitives, pouvaient être jouées dans une infinité de registres différents, retraçant une infinité d'émotions différentes. Tantôt murmurées, tantôt criées, tantôt pleurées. Le violon était un instrument unique et l'intensité de ce chef d’œuvre était si malléable qu'Aria s'en était approprié la mélodie pour la faire plier sous le joug de ses diverses émotions. Ou plutôt, de leurs émotions.

L'archer vint embrasser les cordes du violon dans un mouvement lent. Un rythme langoureux, une danse morne. Et les notes semblèrent se cristalliser en larmes.


Aria pleurait. Des larmes tièdes, inconsolables. Elle avait trois ans et ce n'était pas un caprice qui laissait ces sillons humides sur ses joues rondes, mais une peine réelle, douloureuse, profonde. Une peine bien trop mature pour une fillette qui savait à peine parler. Une peine dont elle ne comprenait pas même l'origine. Elle tenait la main de son père, dans un jardin de pierres. Ce dernier lui en avait pointé une du doigt en lui disant que c'était celle de son grand-père, Desmond Beurk. Était-elle la seule à avoir entendu le tremblement de sa voix à ce moment-là ? Ce fut la seconde d'après que les pleurs s’échappent de son petit être telle une rivière indomptable inondant son visage de poupée. Il y avait beaucoup de gens, tous en noir, tous très sérieux, les visages fermés, les regards baissés. Puis, relevés vers elle. Elle, la seule personne qui ne saisissait pas la signification de cette cérémonie, elle pleurait.


Le rythme lent devint lancinant. Des notes plus saccadées, plus aiguës vinrent briser la douce mélodie. Une rage énergique animait subitement son corps. À présent, le violon hurlait en chœur avec son âme.


Aria, Ezechiel et Draco étaient alignés silencieusement, dos plaqués au mur, pour écouter en cachette la conversation des grands. Leurs parents buvaient du thé dans le salon et discutaient de « choses d'adultes », avaient-ils dit. Il y avait leur grand-père aussi, Abraxas Malefoy, que les trois têtes blondes ne voyaient que rarement. Alors, c'était sûr, il était venu révéler de grands secrets à leurs parents ! Les enfants en étaient convaincus. Mais ce ne fut qu'une conversation ennuyeuse et banale qui résonnait jusqu'à leurs oreilles. Ou du moins, aux oreilles des deux garçons. Aria, elle, s’abreuvait de chaque parole de son grand-père comme un vicieux poison brûlant progressivement son œsophage. Ses paroles étaient arrogantes, méprisantes, rabaissantes. Et toutes adressées à sa fille, Célestine Malefoy, qui restait muette. Personne ne prenait sa défense. Comme toujours. Mais la rage bouillait à l'intérieur d'elle. Aria la sentait. Et semblait ne sentir plus que ça. Et du haut de ses six ans, était-elle capable de contenir une rage secrète qui était enfouie derrière une soumission ancrée depuis bien avant sa naissance déjà ? La réponse ne tarda pas à exploser aux yeux de tous. Dans un mouvement rapide où personne, pas même sa propre conscience, ne comprit la scène qui allait suivre, Aria sortit de sa cachette, se saisit d'un vase posé sur un meuble et le jeta de toutes ses forces en direction de son grand-père. L'instant d'après resta figé dans le temps. Plus une parole, plus un geste. Aria regardait avec de grands yeux ébahis le vase flotter au milieu de la pièce, stoppé dans sa course par un sort de son grand-père. L'air de la fillette était si hagard qu'on aurait pu l'assimiler à celui d'un somnambule qui se réveillait soudainement au bord d'une falaise. Ce fut paralysée qu'elle attendit la sentence de son acte violent, injustifié, irrespectueux. Un acte qui désobéissait à toutes les règles de la bienséance. Un acte outrant pour une fille de sang-pur.


Comme essoufflée de l'état de transe qui s'était emparée d'elle, la mélodie ralentit à nouveau, tout en restant calée sur un rythme dynamique. Dynamique mais plus léger. Ce n'était plus un cri, mais bien l'écho d'un rire qui s’échappait à présent du violon.


Été 1993. Un hibou attendait à la fenêtre de la demeure des Beurk. La lettre accrochée à sa patte portait le sceau de Poudlard et une fine écriture traçait le nom d'Ezechiel Beurk. Le concerné s'en empara et revint s'installer à table avec sa famille. Il attendrait la fin du repas avant de l'ouvrir. Les bonnes manières avant tout, comme toujours. Aria ne pouvait s'empêcher de glisser son regard vers l'enveloppe, avec une curiosité grandissante. Mais était-ce sa propre excitation quant à cette mystérieuse lettre qu'elle ressentait, ou celle de son frère ? Elle détestait ça, de ne pas arriver à distinguer la source des émotions qui l'habitaient. Repas achevé, table débarrassée d'un claquement de doigt par Wilty, et les longs doigts d'Ezechiel osèrent enfin décacheter l'enveloppe. Ses yeux parcoururent rapidement la lettre. Son air restait stoïque. Mais Aria savait. Avant même qu'il ne la lise à voix haute, elle avait deviné la nouvelle. Elle l'avait ressenti. Cette joie, cette satisfaction intense, cette fierté immense. Et c'est sur son visage que s'étira un premier sourire plutôt que sur celui de son frère. Elle aurait voulu se lever et sauter sur place pour extérioriser cette montée d'émotions positives. Mais les bonnes manières avant tout, comme toujours. Alors, même les commissures de ses lèvres se raidirent sous le poids de la répréhension de ces émotions. Et quand son frère annonça enfin qu'il avait reçu le titre de préfet et que le regard de ses parents s'étaient illuminés d'une fierté muette, celui d'Aria s'était de nouveau éteint. La joie, c'était l'émotion la plus facile à ignorer.


Puis, l'accent léger qu'avait pris le requiem de Mozart s'évapora à nouveau pour ramener une atmosphère plus intense, plus angoissante. Une atmosphère bien plus fidèle au morceau de base. Des notes perturbantes, un refrain répétitif, une mélodie frissonnante. L'air ambiant était devenu lourd, comme un poids qui pesait sur les frêles épaules de la blonde et qui se répandait inéluctablement au travers de sa musique.


Confortablement assise dans l'un des moelleux fauteuils de la bibliothèque de la demeure, Aria était absorbée par sa lecture. Dans ces moments-là, elle plongeait dans un univers parallèle et oubliait tout ce qui l'entourait. Mais ce jour-là, un rien suffit à la sortir de son bouquin. L'elfe de maison des Beurk, Wilty, venait de traverser la pièce silencieusement. Pas un son, pas un bruit sur son passage. Et pourtant, Aria releva la tête. Son cœur s'était serré, elle se sentait soudainement mal. Agitée, angoissée, honteuse. Coupable. Son regard inquiet se posa sur la silhouette de l'elfe et elle l'interpella. Qu'avait donc fait la petite créature pour renfermer une telle culpabilité ? Avant même que la question ne franchisse les lèvres d'Aria, Wilty se livra, explosant en larme de remords.  Elle avait fait tombé un objet d'une étagère dans le bureau de son père en voulant la nettoyer. Impossible à réparer avec sa magie. L'elfe de maison se laissa tomber à terre et commença à se cogner la tête contre le parquet. Son maître allait être dans tous ses états par sa faute. Sa faute. Sa faute. Sa faute. Voilà ce que criait tout son être, voilà ce qu'Aria entendait résonner en elle. Elle se sentait mal, si mal. Alors, la jeune fille de 14 ans se leva de son fauteuil, attrapa l'elfe par les épaules, plongea son regard froid dans le sien et lui murmura « Il ne saura rien, on va le réparer. On va y arriver. ». Elle, contrairement à Wilty, s'y connaissait en magie noire et les objets du bureau de son père n'avaient plus de secrets pour elle. Alors, endossant sur ses épaules le poids des responsabilités de Wilty, Aria se dirigea avec une détermination teintée d'appréhension vers le bureau de son père et les larmes disparurent des grands yeux globuleux de l'elfe pour laisser place à un voile d'espoir.


Une pause. Archer levé, yeux fermés. Nouvelle grande inspiration. Et le dernier acte de ce morceau remanié pu débuter. L'archer vint caresser timidement les cordes du violon. Un mouvement hésitant qui prit ensuite de l'ampleur. Cet accent-là du requiem était le plus singulier, le plus voluptueux, le plus envoûtant. Le plus indescriptible.


La cérémonie était achevée et les Beurk étaient rentrés chez eux. C'était avec soulagement que la petite Aria s'était défaite de son manteau noir. Son père était parti s'isoler dans son bureau. Ce fut sa grand-mère qui l'emmena jusqu'à sa chambre pour lui compter une histoire avant de dormir. Pour s'assurer que ses yeux étaient bien secs avant que ne s'achève cette journée lourde en émotions pour l'enfant. Ces émotions qui la dépassaient. Ces émotions qui avaient laissé sa famille dans l'incompréhension. Tous, sauf sa grand-mère. Et quand elle la borda ce soir-là, son sourire était bien plus lumineux que tous ceux qu'elle avait pu lui offrir jusque-là, malgré le fait que cette journée était assombrie par l'absence de son mari. Oui, son sourire brillait et ses rayons chauds atteignaient le cœur d'Aria, apaisant ses tourments. Elle sentait une chaleur indescriptible l'envahir, une émotion tendre et forte à la fois. Une euphorie intense, une fierté inqualifiable, peut-être ? Elle n'avait jamais su. Mais elle s'en était toujours souvenu de cet instant où avait éclot les premiers bourgeons de leur complicité, entre sa grand-mère et elle. Elle s'était toujours souvenue des mots que Diana Beurk avait prononcés à ce moment-là : « Tu es une Empathe, Aria. Comme moi. »


Les notes grimpèrent un dernier pic ascendant, puis, subitement, se volatilisèrent dans l'air, marquant la fin de la prestation. La fin de l'exutoire. Une fin en apothéose.
Aria Beurk
Admin empathique
Aria Beurk
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Lun 18 Nov 2019 - 17:02

Je vois.. Une envie d'exister par toi-même, une dualité qui se joue en toi : faire semblant, ou détester ceux qui le font, ce qui amène à une certaine ambition. Rusée pour cacher les émotions qui te tiraillent.. Hum.. Oui..

Ta place est à...
SERPENTARD !

Ecoute cette mélodie troublante, c'est l'eau qui chante. ~ Aria Beurk [terminée] 1570543729-serpentard
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Lun 18 Nov 2019 - 17:02

Bienvenue à toi, nouveau membre de Veritaserum !

Nous avons le plaisir de te compter parmi nos membres à partir d'aujourd'hui. Pour te permettre de commencer ton aventure dans les meilleures conditions possibles, nous avons rassemblé quelques indicateurs qui te seront sûrement utiles. Tu trouveras ainsi une liste de liens à suivre avec quelques précisions ci-dessous.

• En premier lieu, nous t'invitons à venir recenser ton personnage dans les bottins suivant : Bottin des prénoms & noms et Bottin des avatars.
• En second lieu, nous t'invitons à venir recenser les deux meilleurs amis de ton personnage dans les registres adéquats : Registre des baguettes et Patronus des sorciers.
• En troisième, nous t'invitons, si ton personnage est un sang-pur, possède un don ou est une créature, de venir le recenser dans les registres adéquats : Registre des sang-purs et Registre des pouvoirs et créatures jouables.
• En quatrième, dépendant de si tu es un adulte travaillant à Poudlard ou en dehors, ou un élève faisant parti d'un club, nous t'invitons à lire et recenser ton personnage dans la bonne section : Vie à Poudlard & Règlement de l'école et Lois magiques & Postes des citoyens.
• Enfin, si tu souhaites que ton personnage rejoigne l'Ordre du Phénix, les Mangemorts ou L'OEil, nous t'invitons à lire ce sujet.

Après cela, nous t'invitons à poster ton Journal dans cette section pour y répertorier tous tes futurs RPs. Tu trouveras ici la section pour en demander de nouveaux. Enfin, découlant sûrement de ces derniers, tu trouveras ici la section où poster la fiche relationnelle de ton personnage, à alimenter autant que tu le voudras !

Tu peux maintenant pleinement profiter de l'aventure Veritaserum ! Régale-toi !
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Lun 18 Nov 2019 - 20:12
Bienvenue à cette nouvelle Serpy Malia! Hâte de voir ce qu'elle donne en jeu
Ariel Melwing
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