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[18/09/1995] Visite guidée ▬ Premier Cours de SACM ▬ feat les Élèves Inscrits.

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Jeu 2 Avr 2020 - 17:31
Visite GuidéeAt first, I thought that my actions would bear fruit. In the end, I finally understood that I was not aiming for the right target. If we are to eradicate this evil, we must ensure that its source disappears. Welcome my students.Assis à son bureau, tube flamboyant coincé entre ses lèvres, l'homme observait à travers les volutes de fumée et la fenêtre. La météo n'était pas clémente. Vent et pluie. Les élèves qui s'étaient inscrits à son cours allaient être ravis. Le temps d'arriver jusqu'aux enclos, l'eau se serait engouffré à travers leurs vêtements jusqu'à leurs os. Les plus futés s'en tireraient sans doute mieux. Il le verrait bien assez tôt. Ce n'était pas ce qui le préoccupait réellement. La santé des étudiants, tant qu'ils ne se tuaient pas, n'était pas de son ressort.

Ses pensées, en réalité, étaient dirigées vers d'autres contrés. Plus inquiétant qu'une nature prenant ses droits, faisant comprendre aux hommes qu'elle restait maîtresse où qu'ils fussent, sa rencontre deux jours plus tôt restaient vive dans sa mémoire. Ce n'était pas encore un problème. Seul l'avenir lui dirait s'il devait se méfier, mais Johann n'était pas parvenu au sommet de son empire personnel avec de l'espoir. Il lui faudrait des preuves irréfutables qu'il ne risquait pas d'être une épine empoisonnée dans son pied. La clef de la réussite, c'était d'avoir les bonnes informations. Un savoir qu'il n'obtiendrait pas avant quelques jours, voir semaines. Frustrant.

Une frustration passagère. Kayser avait toujours possédé une concentration exceptionnelle. Mettre de côté une émotion, une pensée, pour se concentrer sur une unique tâche n'était pas un problème. C'était un savoir précieux, qu'il avait acquis par son apprentissage d'auror, puis qu'il avait perfectionné à travers des années d'expériences dans le milieu où il évoluait. Pour l'heure, il devait se consacrer pleinement à sa tâche. Il n'était pas à Poudlard, comme Professeur, pour s'amuser à transmettre sa passion des animaux aux plus jeunes. Il laissait ces idées idéalistes aux sorciers assez stupides pour y croire.

L'heure, tiges tournant à un rythme soutenus et inéluctables dans son cadran, de réaliser ses premières déductions approchait. Le sorcier n'espérait pas créer des passionnés. Il voulait faire découvrir des vocations. Il espérait, par l'observation, comprendre qui, à travers les étudiants, pouvaient être amenés à terminer sa course dans un fossé, après s'être embourbés dans les vices cachés des grands de l'ombre de ce pays. Alors, par quelques subtilités de son cru, il avait pour idée d'aiguiller ces êtres qui ne se comprenaient pas eux-mêmes vers des métiers respectables. Détruire le mal à sa source, dans l'esprit encore influençable des adolescents, pour que sa tâche fût accomplie était la réelle raison de sa présence. Ce ne serait pas simple. Il y était prêt.

D'un geste, il écrasa sa cigarette, se redressa et, sa main gauche se perdant dans une caresse des plumes de son phénix sur son perchoir, attrapa son manteau de l'autre. Ce fut de son pas conquérant, coutumier, qu'il traversa les quelques couloirs qui le séparait de sa destination. Les grandes portes menant vers le parc, ouvertes, laissaient un vent glacé pénétrer chaque port de sa peau. Avec un soupir amusé du nez, un rictus moqueur prenant place sur ses traits, il attrapa sa baguette pour, de quelques mouvements et enchantements, se protéger de cette terrible dame. La nature pouvait bien faire valoir ses droits, il ne la laisserait pas ruiner son costume. Parapluie invisible au-dessus de la tête, l'if servant de manche à celui-ci, son accoutrement ne laissait aucune goutte s'accrocher et imbiber les tissus.

Ainsi, il traversa le parc jusqu'à l'orée de la forêt, non loin de la cabane de Hagrid, qui brillait toujours par son absence. Là-bas, patient, l'homme sortit sa montre à gousset, l'observa, puis la replaça dans la poche de son gilet. 13 heures 57. Dans trois minutes, les élèves devaient être présents. Certains, l'ayant compris, commençaient déjà à se diriger vers sa position, plaçant des livres comme fine protection au-dessus de leurs crânes. D'autres courraient, espérant échapper par ce simple geste à l'eau qui s'insinuait partout. Enfin, moins pressés, plus intelligents, quelques-uns utilisaient des procédés magiques pour empêcher la pluie de les atteindre. La troupe d'élèves, à l'heure, se posta devant son regard intransigeant. Il profita du moment, du silence, pour regarder un à un les étudiants.

« Bonjour, commença-t-il, marquant sa politesse habituelle, avant de reprendre d'une voix qui ne souffrait d'aucune protestation possible. Suivez-moi. »

L'ordre claqua dans l'air comme un fouet. Il se retourna, ne prenant pas la peine d'offrir plus d'explications aux différentes paires d'yeux qui l'observaient exorbités. Connaisseur, il évolua entre deux arbres, suivit un chemin invisible pour qui ne savait pas regarder, jusqu'à arriver devant les enclos de Poudlard. Sur la droite, bien qu'indécelables pour certains élèves, les sombrals restaient sur leur territoire sans se préoccuper des arrivants. Sur la gauche, de nombreux animaux différents, qui n'avaient rien à faire là. Il était possible d'en reconnaître certains. Un hippogriffe, un sphinx, un éruptif, un cerbère et bien d'autres. La seule caractéristique qui rassemblait chacun d'entre eux était qu'ils n'étaient pas adultes. L’hippogriffe avait, d'ailleurs, un adulte à quelques mètres, qui regardaient les élèves de haut. Par ailleurs, les enclos étaient protégés de la pluie, comme les élèves allaient rapidement le remarquer en pénétrant dans la zone qui, par quelques procédés magiques, empêchait l'eau d'atteindre les animaux et les humains.

Johann, laissant que peu de temps aux étudiants pour s'émerveiller de ce qu'ils voyaient, se retourna vers eux.

« Tous les professeurs vous l'ont déjà dit. »

L'homme, son regard de rapace passant sur chaque visage, prit la parole d'une voix forte, impérieuse. Il marqua une pause, laissant les murmures s'abaisser puis mourir, s'assurant d'avoir toute l'attention, avant de reprendre.

« La magie peut être dangereuse. »

Un silence, à nouveau, qu'il laissa durer pour garder ses interlocuteurs concentrés sur ce qu'il disait. Il avait toujours su captiver par sa façon de bouger ou de parler.

« Les animaux que vous verrez ici le seront d'autant plus que vos petites expériences. »

Avec cette simple information, il laissait comprendre que si les instructions qu'il fournirait n'étaient pas respectées, il y aurait des blessés. Son regard voyageait toujours d'un visage à un autre, essayant de déceler les émotions des jeunes gens présents.

« Voilà pourquoi tout élève ne respectant pas mes dires sera renvoyé de mon cours. »

Il n'avait pas l'intention d'être sévère, à la base, mais il avait bien dû se rendre à l'évidence. La vie des étudiants était en jeu avec ces cours. Il ne pouvait pas risquer sa place à cause d'un abruti sans instinct de survie.

« Irrémédiablement. Il ne pourra plus espérer remettre un orteil dans ces enclos. »

Frapper fort, un grand coup. Marteler l'information jusqu'à ce qu'elle fut rentrée. Il avait toujours fonctionné ainsi et ça avait toujours marché.

« Ce n'est pas un jeu, comprenez-le et gardez le en-tête. »

Il savait qu'il faisait monter la pression, alors qu'en-dehors de ses paroles, un silence profond régnait. C'était son but. Ainsi, ils ne l'oublieraient pas de sitôt.

« Un mauvais geste devant le mauvais animal et c'est la mort qui vous attend. »

Après ces derniers mots, il laissa quelques minutes aux élèves pour bien assimiler tout ce qu'il venait d'affirmer. Puis, quand il fut satisfait des visages qu'il remarquait, il reprit.

« En dehors de ce léger détail... »

C'était un euphémisme.

« Attendez-vous à des points en moins et des retenus si votre comportement ne me convient pas. »

Sa voix, froide, résonna la seconde avant qu'un bruit de tonnerre se fît entendre, vacarme assourdissant venant ponctuer la fin de sa tirade. Le cours pouvait maintenant commencer.

•••••••
Le Hors Role Play:
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Johann A. Kayser
Admin acerbe
Johann A. Kayser

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Heart Made Of Glass, My Mind Of Stone
Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. by Wiise
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Ven 3 Avr 2020 - 9:55
Visite Guidée
J'attendais ce jour depuis que je m'étais inscrite quelques temps après la rentrée. Il faut le dire, l'annonce des cours de cette matière disponible dés la première année faisait partie de mes « motivations ». J'aime les créatures magique depuis que mon père m'avait acheté quand j'était petite mon premier livre d'image. Les plus connues et plus classique était représenté et je me souviens que Jin-shun me les avait un peu plus détaillé par la suite. Malheureusement, en ce qui me concerne, on ne peu pas parler de « compassion » envers les différente espece animal. C'était bien plus que cela qui me fascinait chez eux.

Depuis ma rencontre avec les Focifère cet été, une idée, c'était littéralement emparé de mon esprit : « Et si je découvrais des sortilèges capable d'émuler les différente proriété magique animal ? » Je ne m'étais pas véritablement penché sur la question de la possibilité, puisque l'objectif était de le réaliser quoi qu'il arrive. La première chose a quoi j'ai pensé quand j'ai observé l'oiseau silencieux dans sa cage avait été en réalité l'imagination d'un sort pouvant donner les mêmes propriétés a ma propre voix, apportée la folie. Le temps pourri de cette journée n'allait pas m'empêcher de commencer à approcher la réponse et les méthodes qui me permettraient cette réussite.

Comme tous les matins ou le ciel menace de faire tomber sa colère, je prenais toujours un certain temps pour tresser mes cheveux pour des raison évidentes, tout comme celle qui me pousse a le faire avant les cours de vol sur balai. J'ai jamais aimé avoir les cheveux attachés, mais il valait mieux cela que de ressembler à une vieille sorcière des bois. Je ressemblais d'avantage à Mercredi Adams qu'a la légende de Sadako mais cela n'avais que peu d'importance. Je n'avais pas perdu une seule minute avant de quitter le cours précédent pour me diriger vers les étables, là ou notre professeur nous attendait.

- Bonjour, professeur Kayser. Un peu de politesse ne fait de mal a personne, même si l'eau de la pluie avait totalement pris possession de mes vêtements.

Je ne savais pas vraiment quoi penser de ce professeur...Je n'aimais pas vraiment les visages stricte et fermé. Le professeur Rogue me terrifiait déjà bien assez, mais je n'aimais pas la potion plus que cela. Dans ce cas présent, cela m'ennuyait fortement de penser que le professeur Kayser était fait du même bois que lui. Je ne devais pas laisser mon préjugé m'empêcher de forger ma propre puissance.

J'avais largement préféré observer tout autour de nous pendant qu'il énonçait ses consignes en guidant notre groupe, un groupe que je n'avais même pas prie la peine d'observer d'ailleurs. Il fallait le dire, je m'attendais a tout, sauf a une ménagerie comme celle-ci. Au mieux, je m'attendais à être conforter a des boursouff, des bôtruc ou des Charetier...Mais partie les jeunes animaux j'avais reconnue un hyppogriffe, un Eruptif et ... Ce qu'il semblait être un cerbère... ? Mes yeux en prenaient pour leurs comptes et je sentais dans mon cœur et dans mes veines ces pulsations de passion et d'impatience de passer ses créatures au peigne fin pour qu'elle me révèle le moindre de leur secret.

J'écoutais bien un évidement le professeur déballer tout son blabla habituel des premiers cours alors que mes yeux restaient littéralement figés sur le chiot à trois têtes...Était-il domestiqué ? Des trois animaux que j'avais réussis à identifier dans un coin de ma tête, celui-là était de loin le plus adorable et le plus étranger pour moi. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pus que faire cette supposition en me souvenant de la description d'un « Gardien » dans une des histoires d'aventure que j'avais pu lire lorsque j'étais plus jeune. La créature ne semblait pas au demeurant sympathique dans cette histoire, voir même très agressif contrairement a l'Eruptif d'ailleurs qui, une fois a la taille adulte devenait en apparence dangereux, mais était tout à fait inoffensif a condition de le laisser tranquille.

Sans m'approcher de son enclos, j'étais totalement tourné vers le chien en le détaillant. Je cherchais à voir les expressions ses six yeux. Elles semblaient toutes différentes d'une tête à l'autre et sa vraisemblable complexité me rendait peu a peu envieuse de posséder un tel compagnon a mes côtés. J'avais envie de jouer avec lui avec l'irrépressible sensation de risquer de perdre une main a n'importe quel moment... Cette pensée m'arracha un léger sourire discret du coin des lèvres.

Le cours de mes pensées s'égarait en admirant le chiot. Avoir une amie comme lui serais clairement dissuasif pour les autres de me traiter comme ils le font, mais...Est-ce que la complexité de trois personnalités différente en un seul corps ne rendrais pas la construction d'un lien impossible ? Mon interet était piqué et lentement, je conduisais a nouveau mon regard sur le professeur avec beaucoup d'attente. Je voulais qu'il me parle de cet animal et s'il ne le fait pas durant se cours, il allait le faire en dehors d'un moment ou a un autre.

Au moment où je l'observais, il prononça la menace de la sentence final de ce qui nous attendait si nous ne respections pas son règlement. Il n'avait pas de soucis a me faire me concernant tant qu'il répondrait a toutes mes attentes. J'avais hoché légèrement ma tête en voulant être optimiste sur ses méthodes pédagogiques.

- C'est bien compris, professeur.

Avais-je tout simplement conclus pour mon propre cas avant de rejoindre le silence, attentif a lui et a lui seule en oubliant intégralement le reste des élèves. Apprenez-moi tout ce que j'ai besoin de savoir...

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Lun 6 Avr 2020 - 18:57

VISITE GUIDÉE

Lundi 18 Septembre 1995,

Il n'y avait que de rares moments où Merlin s'autorisait à briser sa protection, à supprimer sa bulle, à sortir de sa prison dorée. Il n'y avait que de rares instants où l'adolescente laissait son mal-être se faire entièrement visible, compréhensible. Il n'y avait que de rares moments où la demoiselle acceptait cette partie sombre qui se tapissait au fond de son esprit, qui ne sortait jamais au grand jour devant les autres. Quand, cette douce amie, que personne ne lui connaissait, l’accueillait à bras ouvert. La solitude.

Au fil des ans, la sang-pure avait appris à s'enfermer dans la salle d'art et lecture, très tôt le matin, parfois même avant que l'heure du couvre-feu fut passée. Elle n'aimait pas venir dans cette pièce quand il y avait trop de monde. Elle n'appréciait pas y aller quand elle risquait d'être dérangée dans cette salle, aux mille et uns tableaux, où elle pouvait peindre ou dessiner à loisir. Elle n'était pas bien grande, rattachée à celle, plus spacieuse, où les instruments étaient entreposés pour les musiciens de l'école. Ça lui convenait.

Elle s'y sentait bien, chez elle. C'était paradoxale, car elle y était à l'étroit. Comme dans son esprit. Comme dans son propre corps. Comme quand elle enfermait ses souvenirs et ses émotions derrière des barrières invisibles et insondables. Comme quand, par la force des choses, pour toujours paraître être cette fleur fragile, douce, gentille, elle observait le monde à travers le trou de la serrure de sa cage.

Pinceau à la place de sa baguette, son autre main tenant par le pouce sa palette, où de nombreuses couleurs installées patientaient pour être couchée sur la toile, les yeux changeant de la fille aux reflets auburn se perdaient sur les nuages qui déversaient, dehors, des trompes d'eau. Elle n'aimait pas la pluie. L'eau ne la dérangeait pas, mais Merlin avait besoin de voir, de ressentir le soleil pour trouver la force de croire à sa propre comédie.

Elle avait besoin de l'astre pour que sa pièce de théâtre devint sa réalité. Pour que ses émotions négatives disparussent au profit de celle, si bienveillantes, attendue par sa famille. Par ses amies. Par toutes ces personnes qui, sans même le savoir ou le vouloir, contrôlait sa vie, ses moindres faits et gestes.

Combien de fois avait-elle massacré des toiles sous la rage, la colère ou la tristesse ? Combien de peintures avaient-elles fait disparaître, après un moment d'égarement, où ses émotions, qu'elle haïssait tant, prenait le pas sur sa raison ? Un murmure, un geste du poignet. Des heures de travail acharné, pour déposer sur papier ses douces craintes, ses pires rêveries, qui disparaissaient, volaient par le temps et la rancœur.

Elle reposa son regard sur le blanc, écœurant, de la vierge devant elle. Machinalement, à l'image d'une marionnette contrôlée, son pinceau se perdit dans la plus obscure des teintes. Il glissa, laissant l'emprunte de ses angoisses inavouées, tapis dans les recoins de son espace de travail. Les heures défilèrent aux rythmes des détails qu'elle projetait sur ce reflet de son authenticité.

D'un trait, l'œuvre se métamorphosa en une belle petite fille. Aucun paysage. Pour seule compagnie, elle lui concéda une créature d'ombres, à peine humanoïde, sans visage. Son bras, disproportionné, restait pointait vers la fillette, pour d'une main griffue, exagérée, l'emprisonnait dans une étreinte inéluctable.

Un miroir de son existence. Pathétique. Comique. Les dents serrées, l'étau de ses doigts sur ses ustensiles se brisa. Ils tombèrent, s'écrasant sur les dalles de pierre, vrillant ses tympans. Le glas de sa propre faiblesse. De sa futilité. Sa main commença à se lever, avec lenteur, vers sa création. Un labeur insupportable, insurmontable. Un paradoxe. Un dessin, une image, qu'elle percevait comme trop tangible, trop réelle. Trop dangereuse.

Un sursaut. Affolée, des perles salées sillonnant ses joues, son regard se voila sur la personne qui venait d'arrêter son geste. Un sang-pur, en septième année. Son ami. Ses doigts fermaient sur son poignet trop frêle, il l'empêchait d'achever son rituel. Lâche-moi. Lâche-moi ! Son hurlement resta coinçait au fond de sa gorge. Sa voix, à côté, lui parvenait en un chant lointain. Sourde à ses mots doux, à ses phrases pleines de bon sens, elle finit par se laisser bercer par ses termes qu'elle ne comprenait plus.

Le temps, inéluctable, continua sa course folle. Les secondes filèrent, se muant en minutes. Quand elle revint à elle, reprenant entièrement ses esprits, s'enfermant dans ce songe irréaliste, il était trop tard pour un repas. Elle se rattraperait durant le déjeuner. Son camarade, comprenant sans doute que sa bulle se faisait trop fragile, l'observa quelques minutes, puis d'un geste incongru, s'accroupit pour passer son index sur la palette.

Sans en comprendre la raison première, Shafiq le laissa faire, sortant sa baguette pour nettoyer les dégâts qu'elle avait causé rapidement. Elle commença à se diriger vers la sortie, essuyant ses larmes et ravalant sa fierté. Elle s'apprêtait à quitter l'endroit quand, d'un geste rapide, le garçon l'attira dans une étreinte chaste et rapide, uniquement dans le but de passer son doigts sur ses joues et ses lèvres, y déposant la peinture. Un sourire, certes factice, et quelques mots rassurants.

Elle se mit à rire. Un éclat clair, véritable, ne s'y étant pas préparée. Qui faisait cela pour redonner le moral ? Elle avait tendance à être trop moralisatrice et protectrice. Ça ne lui serait jamais venue à l'esprit. Peut-être était-ce pour cela que, contrairement à d'autres, cette action, pourtant si enfantine, lui permit de s'imaginer ce soleil. Cet astre qui lui permettait, jour après jour, de continuer sans faiblir.

Il lui indiqua que le cours de soin aux créatures magiques allait bientôt commencer et qu'ils feraient mieux de se dépêcher. L’oniromancienne fila rapidement dans les toilettes des filles de l'étage pour retirer le maquillage involontaire, profitant pour supprimer toutes traces de sa faiblesse de son visage, puis rejoignit son condisciple. Ensemble, ils allèrent jusqu'aux grandes portes menant dans le parc.

La tempête à l'extérieur grondait, mais la sorcière, redevenue une rêveuse douce, n'y prit guère attention. Le nez vers les nuages, leurs inventant d'absurdes formes, apaisant son esprit jusqu'à retrouver ce calme olympien, surnaturel, qu'elle possédait à l’accoutumé, elle occulta le déluge d'eau. Ce fut Sessho qui, prenant sur lui, redressa sa baguette au-dessus de sa tête pour, d'un enchantement informulé, proposer un rempart indécelable. Quand son attention se focalisa sur le parapluie invisible, les cascades miniatures s'écrasant au sol sans la tremper, elle offrit au jeune homme son plus beau sourire, sa gratitude, en guise de remerciement.

Ils arrivèrent ainsi, à temps, devant l'homme à stature imposante, l'air strict. Les autres élèves les imitèrent et, bientôt, ils se retrouvèrent à épouser de leurs chausses les pas du magicozoologue, jusqu'à parvenir devant de magnifiques enclos. Les chevaux ailés, si dérangeant aux yeux de la voyante, ne leur prêtèrent aucune attention, contrairement aux différentes créatures, que Merlin reconnut sans trop de mal pour la majorité, dans celui d'en face.

Attentive, concentrée, son besoin de savoir resurgissant de ses entrailles, la demoiselle écouta avec une attention palpable son professeur. Johann. C'était étrange de le voir ici, alors même qu'il avait été son précepteur quand elle n'était qu'une enfant. Elle n'attendait aucun traitement de faveur de sa part et le lui dirait si elle avait l'impression qu'il abusait, mais de son souvenir, ce n'était pas genre d'hommes à offrir d'avantage. Ce serait plutôt le contraire.

« C'est bien compris, professeur. »

Elle arqua un sourcil, la surprise se mêlant aux traits fins de son visage. Pourquoi lui affirmer l'évidence ? La cadette de Serpentard se faisait remarquer, à s'exprimer de la sorte sans ordre de le faire. Le Professeur la laisserait-il faire ? La curiosité se raviva légèrement et, décidée à tout donner, comme à son habitude, Merlin se recentra sur son enseignant, ses troubles, pour l'instant, oubliés.
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Jeu 9 Avr 2020 - 17:42
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Homme. Toi qui est laid, toi qui connait le vice. Apprend-moi. Montre-moi ces creatures si sublimes. Ces etres uniques. Ces ames innocentes et pures.

Lundi 18 Septembre 1995

Washa. Un nom lointain, enfoui dans les abysses du lac. Résonnant dans les sollicitations du violon, comme une invocation. Mais elle ne vint pas. Pas cette fois. Ni les fois d'avant. Depuis la rentrée, Washa n'était pas venu une seule fois.

Dans un soupir, Aria posa son violon dans l'herbe et s'assit à côté. Son regard se noya dans les minces remous de l'eau. Elle aurait voulu pouvoir transpercer sa surface de ce regard et ainsi permettre à son champ de vision de naviguer jusqu'au fin fond des profondeurs du Lac Noir. Jusqu'à elle. Mais tout ce qui apparut à sa vue, ce furent les ondulations moqueuses de l'eau suite à un plongeon d'Heinrich. Elle regarda sa montre. Il était l'heure.

Elle appliqua son habituel Reducio à son violon et son archer pour pouvoir à nouveau les glisser à sa chaîne en argent qu'elle portait autour du cou. Ensuite, sa baguette toujours en main, elle appliqua quelques nouveaux sortilèges de protection autour d'Heinrich. Aria s'inquiétait toujours un peu trop pour la sécurité de son crapaud depuis qu'il avait failli finir dans l'estomac de Duchesse, la maine coon d'Eileen. Mais elle ne souhaitait pas pour autant lui ôter le peu de liberté qu'elle lui avait promis.

C'était devenu une habitude, depuis quelques années déjà, dès que la Sang-Pur sortait dans le parc, elle emmenait son familier avec elle pour le laisser patauger dans les zones marécageuses du lac. Mais ce n'était qu'une semi-liberté qu'elle lui offrait-là, parce qu'elle s'y était attaché à cet animal, elle voulait le garder avec elle, alors elle ne pouvait pas le laisser s'enfuir. Ce pourquoi, très tôt dans sa scolarité, elle s'était intéressée aux sortilèges permettant de délimiter une zone par une barrière invisible. Et à force d'entrainement, elle était parvenue à créer cet enclos impalpable pour son Heinrich. Seul lui ne pouvait en franchir les limites. Et aussi splendide que fusse cette idée, elle avait néanmoins une faille : de potentiels menaces pouvaient toujours y pénétrer. Comme cette vicieuse Duchesse. Depuis, Aria avait ajouté un nouveau panel de sortilèges pour les ballades de son ami amphibien. Des sortilèges de protection, des sortilèges de défense, comme celui rendant ses muqueuses venimeuses ou celui donnant l'illusion aux autres animaux qu'il était, non pas une proie, mais bien un prédateur. Alors oui, il fallait l'avouer, les livres de magie noire qui traînaient chez elle avaient constitués une bonne source d'inspiration. Puis, au final, s'occuper d'Heinrich, ça lui faisait un bon entraînement dans cette branche-là de la magie et ce, à l'abri des regards. Car ce n'était pas dans une salle de classe dédiée à la pratique qu'elle pouvait se permettre de formuler toutes les incantations qu'elle aurait souhaité... Il était l'heure.

La blonde platine rassembla ses affaires imperméabilisées par un sort et les rangea dans son sac qu'elle mit sur son dos en se redressant. Il pleuvait. Beaucoup. Son uniforme était sec, elle n'avait pas froid. Seule la peau de son visage et ses cheveux dégoulinaient. Elle aimait la pluie. Son odeur, son contact frais quand elle ruisselait sur ses joues, trempait ses cheveux. Et, aussi étrange fusse l'allure que ce sortilège d'imperméabilité à moitié exécuté lui donnait, elle comptait bien aller en cours comme ça. Aria, elle s'en foutait pas mal du regard des autres. Et le sien, il resta un instant de plus accroché au lac. La selkie reviendrait-elle la voir un jour ? Elle tourna les talons et s'éloigna en direction du lieu de rendez-vous qu'avait indiqué le professeur Kayser. Elle récupérerait Heinrich après le cours de Soins aux Créatures Magiques.


En approchant du groupe qui commençait à se former autour du nouveau professeur de S.A.C.M., ce fut une silhouette particulière qu'Aria reconnue en premier. Sessho ? Une petite bulle de chaleur se forma au niveau de son abdomen. Elle n'avait que très rarement cours avec les élèves des autres années et elle fut heureuse de constater qu'une des seules personnes qu'elle appréciait dans ce château participait à ce cours-ci. Jusqu'à ce qu'elle voit la personne à ses côtés. Shafiq. La bulle éclata dans une pluie d'éclat tranchants.

Elle arriva finalement à hauteur du groupe et, plutôt que de saluer Sessho comme elle avait d'abord eu l'intention de faire, elle l'ignora royalement, déterminée à empêcher son regard de croiser celui de l'Asiatique. Il n'avait qu'à mieux choisir ses fréquentations. À la place, ce fut une autre paire de yeux en amandes que son regard croisa. Et ce fut peut-être pire encore, comme regard à croiser. Elle s'en voulait toujours pour cette soirée qui avait dégénérée, pour les gestes et les paroles qui étaient allé trop loin. Mais, la fierté voilait encore trop sa culpabilité, alors elle ignora aussi la petite Fa.

Finalement, il ne restait plus que le professeur Kayser sur lequel se focaliser pour oublier tous les autres éléments qui chamboulaient ses émotions. Après avoir suivi le groupe jusqu'aux enclos, elle l'écouta donc avec la plus grande attention. Aria savait se concentrer quand il le fallait, et en cours, elle aimait exceller. Puis, cette matière-ci comptait parmi ses préférées. Les créatures figuraient dans la liste des rares choses sur Terre qui réveillaient encore une mince lueur d'émerveillement dans ses iris bleutées.

- Voilà pourquoi tout élève ne respectant pas mes dires sera renvoyé de mon cours. Irrémédiablement.

Voilà de quoi se débarrasser de quelques Rouge-et-Or dès le début de l'année et ça, ça lui convenait bien à Aria. Eileen n'était pas là de toutes façons, alors les autres et leur façon de se montrer constamment en spectacle, elle voulait bien s'en passer.

Le professeur était droit dans sa posture, implacable dans ses paroles, autoritaire dans sa voix. Mais, à l'inverse d'un certain professeur de potion, il y avait du charisme dans sa gestuelle et sa façon de s'exprimer. Il n'inspirait pas la terreur. Il inspirait le respect.

La Beurk fut rassurée, ce nouveau professeur – loin de l'allure grotesque du demi-géant - avait l'air compétent. Peut-être allait-elle enfin apprendre quelque chose durant les cours de Soins aux Créatures Magiques. Pour changer.

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Résumé:
Aria Beurk
Admin empathique
Aria Beurk

_________________




Ecoute cette médolie troublante.
C'est l'eau qui chante.
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Dim 12 Avr 2020 - 23:21


Visite guidée



Lundi 18 Septembre 1995,

Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années,
L'Ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.




C'est l'ennui qui le réveilla ce matin-là. Un profond, et terrible ennui. Agonie de manque d'activité, qui l'avait par trois poussés à se lever. À descendre les marches de bois lissés, les pieds nus, pour finalement qu'il les étire devant la cheminée. Elle était éteinte. Avait-elle été allumée ce soir ? Peut-être. Sans doute que non. Ils préféraient la lueur des torches. Mais pas lui. Il aimait les chandeliers. Les anciens. Ceux poussiéreux. Emprunts d'histoire. Mais surtout l'âtre fumant d'un cocon, d'une douceur lointaine, nostalgique. Elle lui rappelait la chambre au bout du couloir. Celle aux draps. Ils étaient blancs. Ou beige. Il ne savait plus. Grands. Du plafond, jusqu'aux pieds des fauteuils. Ils étaient comme des fantômes. Des esprits brumeux qui n'existaient que pour lui. Dans son esprit. Dans son inconscient. Tout lui paraissait grand avant. Tout dans un gigantisme gargantuesque. Comment verrait-il aujourd'hui le dédale des tableaux ? Le portemanteau aux doigts momifiés ? Aurait-il encore l'envie de se blottir contre ses fragments ancestraux, d'un temps dépassé ?

Assit sur le tapis, il avait observé. Longuement. Il ne compta pas. Statue de marbre placée là, au milieu du passage, c'était à peine s'il était possible de le voir respirer. Certains le pensaient mort. D'autres absents. Qui avait raison ? Chose spectrale, invisible aux regards extérieurs, nom tabou et oubliable, il avait regardé. Admiré les cendres entassées. Le cadran fit un tour. Les aiguilles s'alignèrent, et pour la première fois, il daigna se relever. Sans bruits. Ombre voilée, le bruissement des draps froissés fut inaudible. En était-il vraiment sorti ? Puis, sous la forme d'un murmure, il était revenu frappé. Lui, ami fidèle, Némésis détesté, c'était aux côtés de sa cavalière habituée, qu'il était venu le chercher, le quérir. Une nouvelle escapade. D'énièmes pas. L'ouïe sourde, fragmentée par les battements de son cœur, il avait attendu. Patienté que, lassée de ses silences, de ses élans passifs, elle s'enfuit. Elle avait veillé. L'avait gâté de bouffée de panique, et d'ivresse paranoïaque.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort !


Deux paires d'yeux l'avaient accroché. Le tirant par le col de ses ongles acérés, il avait nié. Pourquoi l'observait-elle ? Quel était son but ? N'était-il pas seul l'instant précédent ? Depuis quand le suivait-elle ? Questions muettes. Interrogations répétées. Futiles. Personne ne lui répondit. Pas même les échos incessants de sa peur allégorique. Impuissant spectateur des sursauts de terreur déraisonnable, il avait porté ses paumes à ses tympans. Taire les chuchotements. Le mélange des cris, et des grincements. Des suppliques et remerciements. Homme. Femme. Enfant. Ce sont plusieurs mains qui l’agrippèrent, l’assommèrent. Mélancoliques et attristés. Joyeux et cadenassés. Il ne bougea pas. Il attendit, muré dans une bulle. Écrin vaporeux. C'est à peine, s'il respirait. Clic. Clac. Clic. Clac. Il pleuvait. Quelle heure était-il ? Le silence. Il était seul. Ses doigts se détachèrent de ses mèches sombres, rejoignirent les plumes d'un tapis bleuté. Quatre heures. Le temps n'était qu'un fil. Une toile fragile. Qu'il était fatigué de contempler. De comprendre. Il remonta. Nouveau trajet. Nouveaux songes tardifs, raccourcis. Les draps bougeaient, s'animaient et dansaient. Sans doute, retournait-il les voir.

Six heures. L'ennui toqua. Il ouvrit. Toujours sur le dos, il admirait. Le tissu était inchangé. Comment le lavaient-ils ? À l'eau ? Les elfes, pouvaient-ils retirer une couche de poussière, d'éternité d'un tissu ? Ou d'une pensée ? Du bleu royal, aux fils de bronze. Sans doute, avaient-elles la sensation d'être Raiponce. Poupée perdue au sommet d'une tour solitaire. Mais pas lui. Pas de robe rouge pourpre colérique et apeurée, il pouvait se lever. Le regard rotatif, volubile, il détailla la pluie. Trompes rageuses s'abattant sur le parc. Puis les boules de couvertures. Silhouettes ensommeillées, encore bercées. Ils étaient semblables à des chats. Ronflants et ronronnants. Pouvaient-ils dormir tout autant ?

Cernes violacés, il fixa sans le voir son reflet. Identique et différent. Était-ce ainsi qu'il était vu ? Uniforme sur le torse, cravate au cou, il entama sa routine. Habitudes inchangées, programmées qu'il devait tenir. Un catalyseur trouvé par sa mère. Première règle inventée sur le parchemin des interdits, qu'il n'avait jamais osé raturer. Petit déjeuner. Thé et biscuits. Mais jamais sucrés, lut-il par mécanique. Il cocha les étapes. Une par une, pour n'en omettre aucune. Avaler, puis se lever. Sortir de la salle sans regarder les âmes expérimentées. Il l'avait lu quelque part, dans un grimoire ou dans un livre ? Un manuel ? Sans doute les trois.

Les couloirs n'étaient pas si grands. Pas si vaste. Ou bien avait-il trop grandit ? Trop mûrit avant l'heure ? Si à deux heures sonnait le rêve, à huit tonnait l'indifférence. La notion lui était étrangère. Relativité déjà truquée, qu'il avait voulu emprunté à son inventeur, à son explorateur. S'il mettait sa main sur une plaque, en éprouverait-il les effets ? La douleur, parviendrait-elle à l'éveiller ? Ou bien aurait-il besoin de l'attente d'un regard rougissant ? Il voulait le vite, le lent, et l’approximatif. Connaître les écarts des secondes et minutes.

« Riley ! Attends-moi ! »

Une voix criarde, flambante. Elle était un tourbillon. Une tornade. Non, un ouragan de pétales d'innocence.

« Viens vite, Anna ! Il marche vite ! »

Une course, un sprint olympique qui le rattrapa.

« Tu vas au cours de soins aux créatures magiques, toi aussi ? Je suis troooop contente ! »

Devait-il s'en réjouir lui aussi ? Il n'avait pas répondu. N'avait pas ouvert la bouche.

« Tu sais, moi, je veux devenir Magicozoologue ! Je vais soigner tout pleins d'animaux ! »

Il y avait de l'orage. Il grondait encore. Il observa le ciel. Il était gris. C'était une couleur agréable. Neutre. Ni trop sombre. Ni trop clair. Comme la cheminée.

« Monsieur Noodle, il m'a dit que c'est bien possible ! Et toi, tu en penses quoi ? Hein, dis ! »

Que pensait-il ? Que pouvait-il penser ? La pluie était froide.

« Anna aussi, elle le pense ! Pas vrai ? Hein ? Dis oui ! »

Allait-il y avoir du brouillard ? Pouvait-il s'y perdre, lui aussi ? Peut-être entendait-il son chant ? Celui de la grisaille nostalgique.

« Hein ? E-Et bien oui ! Maintenant, arrête de sauter dans les flaques, tu mets de la boue partout ! »

Elle murmurait déjà. C'était bien son sifflement qu'il percevait là, dans le lointain ? Les arbres étaient grands, n'est-ce-pas ? Un érable, un chêne, ou un saule ? Finalement, il ne faisait pas si froid.

« Bouh ! La gadoue ! La gadoue ! Aller, reprends avec moi ! »

Il se sentait lourd. L'était-il ? Avait-il plongé dans le lac ? Il ne s'en souvenait pas. Peut-être. Sans doute pas. L'eau pesait plus que l'huile. Il l'avait lu quelque part. Ça, il s'en rappelait.

« Arrête, Aza' ! Tu es déjà toute tâchée.. »

En plongeant, pouvait-il développer des écailles ? Des branchies ? Ou une mémoire. Était-ce vraiment un mythe ? Un poisson, perdait-il vraiment la mémoire ? Suffisait-il réellement d'un tour ? De deux ? Ou bien de moins ? À combien était-il à présent ? Son bocal, était-il rond ? Ovale ? Carré ?

« Oui ! Mais je serai en accord avec le cours ! Hé toc ! »

L'herbe était encore verte. Quand passerait-elle au jaune ? Au brun ? Au rouge ? Était-ce un serpent qu'il venait de voir ? Noir. Petit. Une vipère. Il la regarda filer. S'était-elle perdue ? Cherchait-elle quelqu'un ? Un ami ? Il ne pourrait pas l'être, n'est-ce-pas ? Il n'en possédait pas le pouvoir. Pas l'envie. Quel ennui.

C’était l’explosion du nouvel an : chaos de boue et de neige, traversé de mille carrosses, étincelant de joujoux et de bonbons, grouillant de cupidités et de désespoirs, délire officiel d’une grande ville fait pour troubler le cerveau du solitaire le plus fort.

Ils n'étaient pas beaucoup. Ou assez. Il ne savait pas. Huit ? Douze ? Petits et grands. Jeunes pousses et arbres centenaires. Pouvait-il prendre racine, lui aussi ? Il ne pleuvait plus. Il faisait à nouveau froid. Était-ce cette voix ? Il entendait encore l'orage. C'était comme une berceuse pour lui. Une mélodie. Comme ce piano qui joue seul, sans attendre la caresse de ses touches. Il n'en avait jamais joué. Il n'avait fait qu'écouter. Suivre les peines d'un spectre invisible.

« Attendez-vous à des points en moins et des retenus si votre comportement ne me convient pas. »

Un sombral. Un enfant. Il en avait déjà vu plusieurs. Il s'en souvenait. Et avant qu'il n'en fasse le tour, qu'il boucle son bocal, il voulait retracer à la lueur d'une bougie, la curiosité qu'il lui inspirait. Si petit. Si fragile. Squelette aux ailes de chauve-souris. Et s'il portait malheur, lui aussi, pourrait-il voler ?

1571 mots

Codage par Laxy Dunbar
Azalée Winchester
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Azalée Winchester

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When I was young, it seemed that life was so wonderful, a miracle, oh it was beautiful, magical.
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Jeu 16 Avr 2020 - 22:13
Visite GuidéeLundi 18 Septembre 1995"Il n'y a pas d'étranges créatures, seulement des gens ignorants."Treize heures dix. La bibliothèque était généralement très calme sur le temps du midi. La plupart des étudiants étaient dans la grande salle pour finir de manger, ou, pour ceux qui avaient déjà fini leur repas, traînaient dans les divers recoins de l'école. Pour sa part, Joris s'était rendu à la bibliothèque après avoir fini son repas. Le temps était clairement pourri, et ne se prêtait absolument pas à une sortie à l'extérieur. Alors, le brun en avait profité pour se réfugier parmi le dédale d'étagères remplis de livres qui composaient la bibliothèque. Assis à un bureau, dissimulé entre deux étagères pleines à craquer, il lisait un livre sur les centaures avec beaucoup d’intérêt. N'ayant jamais vraiment pris le temps de s'interroger de façon plus approfondie sur le sujet, il s'était mis en tête, durant l'été, de profiter de la nouvelle année pour le faire. L'élément déclencheur de ce regain d’intérêt soudain avait été les propos de sa mère, qui lui avait rappelé que les centaures étaient des êtres possédant de grandes connaissances en terme de divination et d'astronomie, deux matières qui intéressaient Joris au plus haut point. Forcement, mélanger les arts occultes et les créatures magiques avait été le combo parfait pour le motiver à commencer ses recherches. Ainsi, il avait commencé à se renseigner à leur sujet dès le début de l'année. Mais plus il avançait dans ses lectures, et plus il découvrait également un réel intérêt pour les centaures en eux – même, au-delà du fait de leur maîtrise des arts divinatoires. On était encore qu'au début d'année, et nul doute qu'il passerait encore plusieurs heures à lire les multiples informations qu'il trouverait sur eux, mais le sujet le captivait déjà. 

Parlant de créatures magiques, il avait cours dans cette matière d'ici moins d'une heure, ce qui l'obligerait à s'arracher à sa lecture pour s'y rendre. Or, le problème se posait qu'il lui était compliqué d'y parvenir seul, encore plus quand le sujet l’intéressait vraiment. Évidemment, il n'était pas du genre à se rendre en retard pour cela, mais il avait parfois la fâcheuse tendance à ne pas voir le temps passé, ce qui l'amenait indubitablement à se presser pour être à l'heure. Mais, aujourd'hui, chance était pour lui d'avoir été trouvé par Klaus et Arcana qui, connaissant leur frère, avaient certainement flairé le problème s'ils n'intervenaient pas tout de suite pour le sortir de son bouquin. Il était maintenant 13 heures 40, et, le temps de traverser les étages pour ensuite rejoindre le point de rendez-vous à l'extérieur, ils seraient probablement arrivés dans les temps pour ne pas être considérés en retard. Les triplés s'étaient donc mis en route sans perdre de temps, dévalant à grandes enjambées les quatre étages depuis la bibliothèque jusqu'à la grande porte, avant de se stopper quelques instants pour considérer la pluie et le vent qui s'étaient joyeusement ajoutés aux nuages gris. On adorait. Pourtant loin de se laisser abattre par si peu (ce n'était que de l'eau et de l'air après tout), ils avaient simplement fermé leur robe de sorcier, avant de rabattre la capuche de celle-ci sur leurs têtes, pressant le pas vers leur destination, à savoir le cours de soins aux créatures magiques. Décidément, le prof avait mal choisit son jour, vu les conditions peu propices à un cours en extérieur. Mais bon, en sois la météo du moment n'était pas vraiment de son ressort, on le lui pardonnait aisément. 

Ainsi, le trio de Beauvoir était arrivé au point de rendez-vous, rejoignant le reste du groupe qu'ils avaient brièvement salué, avant d'écouter les potentielles indications du professeur. Dans un premier temps, cela avait simplement consisté à le suivre vers une autre destination : les enclos de Poudlard. Remarquant qu'ils étaient déjà plus au sec, ils avaient retiré leurs capuches d'un même mouvement, se trouvant déjà moins gênés pour observer les enclos qui se trouvaient autours d'eux. Si certains comportaient le nom de la créature qu'ils hébergeaient, ce n'était pas le cas de certains autres. Et à bien y regarder, il n'y avait quasiment que des petits. Certainement qu'il devait y avoir une raison précise à tout cela. Mais avant d'en savoir plus, la concentration de chacun s'était tournée vers le nouveau professeur, écoutant ses premières indications concernant le déroulement du cours.

« Tous les professeurs vous l'ont déjà dit. La magie peut être dangereuse. Les animaux que vous verrez ici le seront d'autant plus que vos petites expériences. Voilà pourquoi tout élève ne respectant pas mes dires sera renvoyé de mon cours. Irrémédiablement. Il ne pourra plus espérer remettre un orteil dans ces enclos. Ce n'est pas un jeu, comprenez-le et gardez le en-tête. Un mauvais geste devant le mauvais animal et c'est la mort qui vous attend. En dehors de ce léger détail... Attendez-vous à des points en moins et des retenus si votre comportement ne me convient pas. » 

Cela avait au moins le mérite de donner le ton, et de poser les bases. En soi, ce n'était peut – être pas une mauvaise chose pour que chacun comprenne l'importance de prendre des précautions. Ils avaient des êtres vivants en face d'eux, des êtres qu'ils devaient traiter avec respect, et non de simples animaux inoffensifs comme pouvait laisser croire l'apparence de certains. Probablement que certains ne leur ferait pas grand mal, mais ce n'était guère une raison pour faire n'importe quoi en leur présence. Dans tous les cas, Joris trouvait ces premières précautions justifiées, et ne trouvait rien à y redire. Seule une jeune demoiselle des verts et argent s'était rapidement exprimée pour signaler sa compréhension des règles énoncées. De toute façon, le professeur se rendrait compte lui – même des élèves qui suivaient ses consignes, mais aussi des élèves qui ne les suivaient pas. À voir ce que cela allait donner… 
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Joris de Beauvoir
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Sam 18 Avr 2020 - 16:36
Visite Guidée
Cours de S.A.C.M.

Lundi 18 Septembre 1995


Assis à la table des Gryffondors, tous les regards étaient braqués vers eux. Ce n’était pas inhabituel que Jules et sa bande soient au centre des ragots, surtout le trio de Gryffondor. En seulement une année passée à Poudlard, Louisa, Tom et Jules étaient passés maîtres dans l’art de se faire remarquer, aussi bien qu’ils avaient vu leurs noms se rajouter à la liste noire des Rouges qui tenaient un peu trop à gagner la coupe des quatre maisons. Pas tout en haut, certes, les jumeaux Weasley et Potter restaient encore indétrônables en ce qui concernait de faire perdre des points à leur maison. Mais ce midi-là, les murmures qui animaient la Grande Salle ne concernaient pas les cristaux de rubis qui remplissaient leur sablier. Non, cette histoire-là se répandait plutôt dans des nuances de …

- Violet ?

Jules releva le menton de son pudding pour assister, le regard mi-fier, mi-lasse, à la réaction d’une énième de leur connaissance face à leur nouveau look.

- Vous vous êtes vraiment teint les cheveux en violet ? répéta le garçon de troisième année d’un air semi-moqueur.

- Nan nan, tu dois avoir un problème de vue, c’est du vert fluo, rétorqua Jules.

- C’est vrai que dans ton cas, la couleur est difficile à déterminer, ricana-t-il avant de s’en aller.

Jules lui tira la langue de loin avant d’avaler une nouvelle bouchée de son dessert. Tom, à côté d’elle, s’esclaffait à nouveau.

- J’espère pour toi qu’Eileen va vite te donner ce dont elle t’a parlé ce matin, s’inquiéta Louisa, parce qu’à ce rythme, tout le château t’aura vu dans cet état…

Jules haussa les épaules pour faire l’indifférente. La glace le lui avait confirmé une fois de plus ce matin : elle n'était pas loin de ressembler à un troll, avec cette coiffure-là. Les débordements de sa mission de la veille avaient abouti à une coloration très approximative de ses cheveux. La moitié d’entre eux étaient à présent violets mais ce, d’une façon très peu uniforme. Des mèches rousses se confondaient à des mèches semi-violettes dans un flou sans nom. Alors qu’à côté d’elle, Oscar, Louisa et Tom avaient la classe avec leur unique mèche violette qui tombait sur leur visage à la façon de rockers rebelles. Sans parler d’Ariel qui, lui, avait l’intégralité de sa chevelure teinte. Mais Jules, bientôt, serait comme lui. Alors, bien qu’elle s’en fichât pas mal de son apparence, elle leur enviait quand même cette classe et trépignait d’impatience à l’idée de pouvoir sauver son désastre capillaire. En parlant du loup, regardez qui entrait enfin dans la Grande Salle…

- Eileen !

Jules s’était levé d’un bond pour aller la rejoindre. La veille, elle avait passé l’après-midi à la chercher mais la Queen à la Carte était restée introuvable jusqu’à ce matin. À y penser, elle ne l’avait pas beaucoup croisé pendant tout le mois de septembre, d’ailleurs. Ni elle, ni Tabata. Mais cette dernière, c’était à cause de ses retenues. Non mais qu’est-ce qu’il lui été passé par la tête au buffet de rentrée ? Certes, Jules partageait son point de vues concernant la nouvelle professeur de Défense contre les Forces du Mal, mais quelle idée d’avoir crié ces insultes devant la concernée ! Jules savait les membres de sa maison impulsifs, mais là, Tabata avait sûrement battu de nouveaux records ! Même la rouquine avec son esprit contestataire n’aurait pas osé dire de telles choses aussi fort. Et pourtant, crier des choses au travers du château, ça la connaissait…

Mais revenons-en à Eileen. Où se cachait-elle depuis le début de l’année ? Préparait-elle de nouvelles magouilles ? De nouvelles inventions ? En tout cas, elle était là, à présent, et, espérons-le, avec une de ses inventions en poche.

On aurait presque pu croire à un trafic de substances illicites – mais n’en était-ce pas un peu un ? - quand, après s’être mis un peu à l’écart, Jules troqua quelques pièces à Eileen contre un ourson violet qui lui fit automatiquement penser aux bonbons Haribo.

- Dis… y’a pas de gélatine de porc dedans, hein ?

Poussée par ses nouvelles convictions de végétarienne, l’inquiétude s’échappa toute seule de la bouche de Jules. Heureusement, son aînée la rassura sur ce point et ce fut avec la sensation d’avoir un trophée dans sa main qu’elle rejoignit ses amis à la table.

- Bah, ils sont passés où Ariel et Oscar ? demanda-t-elle en remarquant leur absence.

- Ariel voulait se reposer et Oscar est allé à la bibliothèque, répondit Louisa.

- Ah, ces Serdaigles, soupira la rouquine. Tant pis pour eux, ils louperont l’étape finale de ma transformation !




Cette histoire de violet était-elle donc destinée à tourner éternellement au fiasco ? Cette couleur était-elle maudite ?

Pour l’heure, en tout cas, le trio Rouge-et-Or trouvait la situation encore plus comique. Si bien que la pluie les perturba à peine quand ils mirent les pieds dans le parc, tant ils étaient proies à un esclaffement sans fin.

Quand Jules avait ingéré l’ourson violet, l’effet attendu s’était produit avec brio. Ses quelques mèches rousses persistantes s’étaient toutes teintées de violet pour un résultat bien plus appréciable et uniforme. Ça y était, elle était comme Ariel. Jusqu’à ce que quelques minutes plus tard, en se levant de table, Tom et Louisa commencent à la dévisager d’une étrange manière. Selon leurs dires, ses taches de rousseurs devenaient aussi violettes. Puis, le bout de ses oreilles, ses yeux, ses ongles,… Et jusqu’à arriver au point de rendez-vous pour le cours de Soins aux Créatures Magiques, chaque parcelle de sa peau avait suivi la danse sous les rires inarrêtables des trois amis.

Ce fut le regard autoritaire du nouveau professeur qui mit fin à leur hilarité. Ou, du moins, qui leur intima le silence sans pour autant arriver à leur ôter leurs sourires aux bords des lèvres et leur malice au coin des yeux. Tous les regards de la classe étaient silencieusement rivés sur elle et ça lui donnait la sensation d’être un alien débarqué d’une autre planète. Et les aliens, c’était cool. Alors, elle souriait de plus belle.

Oscar les rejoignit la minute d’après et ce fut sûrement son expression à lui qui fut la plus comique. La bouche aussi arrondie qu’un « O » majuscule et les yeux tout aussi écarquillé, le trio rouge eut de la peine à se retenir de rire à nouveau en le voyant arriver avec son air paumé et incrédule. Mais avant qu’ils n’aient pu s’échanger une quelconque parole, le professeur Kayser leur fit signe de le suivre jusqu’aux enclos. Jules attira Tom, Louisa et Oscar à l’arrière du groupe pour pouvoir chuchoter sans trop se faire remarquer. Mais avant d’expliquer quoique ce soit à Oscar concernant son apparence de Schtroumpf violet, elle demanda, à nouveau :

- Il est où Ariel ?

Oscar haussa les épaules.

- Je ne sais pas, je n’étais pas avec lui…

Jules fronça les sourcils. Elle espérait que son ami viendrait, tout de même ! S’ils s’étaient battu pour qu’il s’inscrive lui aussi à ce cours, ce n’était pas pour qu’il fasse faux bond au dernier moment, ah ça non ! Ils savaient tous que le Melwing détestait cette matière, mais les cours où ils pouvaient être tous les cinq réunis malgré leur différence d’année étaient rares alors il n’était pas question de passer à côté, non ?

Puis, la Murphy avait du mal à comprendre son confident, sur ce coup-là. Comment ne pouvait-on pas aimer une matière qui avait l’air si formidable ? Certes, Jules n’avait jamais encore eu cours de S.A.C.M. étant donné qu’elle n’était qu’en deuxième année, mais découvrir des créatures magiques ça devait être incroyable, non ?

Oui, ça l’était. Quand ils atteignirent les premiers enclos, la Née-Moldue ouvrit de grands yeux fascinés en apercevant les premières créatures.

- C’est quoi ? demanda-t-elle à Oscar en en pointant une du doigt.

- Un éruptif.

- Et ça ?

- Un cerbère.

- Et celui-là ?

Celui-là, wouah, qu’il était beau. Qu’il était majestueux ! Un hippogriffe, disait-il ? Et si on montait dessus, est-ce qu’on pourrait voler avec ?

Finalement, ils arrivèrent dans un espace imperméabilisé par magie et ce ne fut que quand la pluie stoppa que Jules sembla réellement remarquer le déluge. Sauf que, maintenant, elle dégoulinait de partout. Tant pis, commando Murphy avait déjà surmonté bien pire ! Puis, avec un peu de chance, ça suffirait à délaver les nouvelles teintes de sa peau.

Le professeur Kayser commença son préambule et Jules laissa alors vagabonder son regard sur les autres élèves alors qu’elle écoutait d’une demie-oreille. Tiens, il y avait Merlin ! Et Azalée, aussi! L’un de ses maîtres et l’une de ses apprentis. Elle leur fit un signe de la main accompagnée d’un grand sourire. Et si leurs regards n’avaient pas brillé de questions muettes, elle aurait presque oublié qu’elle était violette.

- Voilà pourquoi tout élève ne respectant pas mes dires sera renvoyé de mon cours, prévint le professeur de son ton menaçant. Irrémédiablement. Il ne pourra plus espérer remettre un orteil dans ces enclos.

Jules déglutit en faisant une grimace à ses trois amis. Pour le principe. Pour une fois, elle avait bien l’intention d’être un exemple de sagesse – aussi mal parti que ça l’était -, car elle n’avait nullement l’intention de se faire renvoyer de ce cours. Elle avait tant attendu d’étudier cette matière ! Et si Kayser ne l’acceptait plus à son cours, elle devrait à nouveau attendre un an pour pouvoir le prendre en option lors de sa troisième année. Puis, malgré son caractère un brin rebelle, Jules portait un immense respect en chaque être vivant. Alors, elle prendrait toutes les précautions requises pour bien s’occuper de créatures qu’elle approcherait. Aucune maltraitance animale ne sera tolérée, parole de végétarienne !

☾ anesidora


Résumé:
Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Mar 21 Avr 2020 - 23:21

#1
Visite guidée
Premier cours
de SACM
Lun.
18 sep.

Ariel ne sut pas comment il se réveilla. Il y eut comme un « pop » dans son esprit, et l'instant d'après ses yeux s'ouvraient en grand. Dans son esprit, impossible de remettre les pièces du puzzle en ordre – que devait-il faire, à présent ? -, mais il était certain qu'il avait oublié quelque chose d'important. De très important.

Que lui avait-il pris de vouloir faire une sieste, par Merlin ?

Leurs aventures de la veille, à ses amis et lui, l'avait visiblement bien plus épuisé qu'escompté. L'image que lui renvoyait son miroir l'avait tout d'abord rendu dubitatif ; des cheveux violets, vraiment ? Alors il avait définitivement passé cette étape ? Il était près à faire face aux regards moqueurs de ses camarades ? Mais les glaces des toilettes de Mimi Geignarde étaient sales et il avait décidé de remettre son introspection à plus tard.

Évidemment, le matin même, toutes les têtes qu'il connaissait de près ou de loin lui étaient tombées dessus. Incroyable !, lui avait-on dit. Vous êtes vraiment barges ! C'est Jules qui vous a enrôlés ? Oui, incroyable, soupirait-il, oui, on a osé, oui, Jules y est pour quelque chose, non, allez lui demander.

L'heure du midi venue, une migraine s'était déclarée. Après avoir avalé deux choux de Bruxelles et une cuillère à soupe de purée, il avait rendu les armes et s'était retiré dans les dortoirs. Le cours de Soin aux Créatures Magiques n'avait lieu que dans quarante minutes, il avait bien le temps de s'assoupir un peu...

Ariel se redressa complètement.

Le cours de Soin aux Créatures Magiques ! Voilà ce qu'il avait oublié !

En urgence, il enfila ses chaussures, sa cape et son écharpe et se précipité en toute hâte en dehors de son dortoir.

.

Ariel pestait de toutes ses dents. Le karma le haïssait visiblement : il détestait ce cours et n'avait accepté d'assister à cette option que par les suppliques acharnées de ses amis ; il était en retard et était persuadé que ça lui vaudrait la haine éternelle du professeur – quoique, il s'en fichait - ; il pleuvait des cordes et savait que le cours se déroulait en extérieur.

Les bras ballants sur le palier du château, il se rendit compte qu'il n'avait aucune idée d'où il devait se rendre. Il n'avait jamais assisté à un tel cours et ne connaissait personne qui le suivait. Son intuition lui disait de se diriger vers la Forêt Interdite mais...

— Que fais-tu ici ?

Ariel sursauta et se retourna brusquement. Devant lui se tenait le préfet des Poufsouffle. Inconnu au bataillon, mais Ariel supposa qu'il n'était pas méchant. Peut-être pourrait-il l'aider ?

— En fait, je suis perdu, dit-il malgré la honte cuisante que son aveu réveilla. Je devais me rendre au cours du professeur Kayser mais je dois me rendre à l'évidence... J'ai aucune idée d'où il peut se dérouler.

Quel Troisième Année se perdait encore dans le château ? Bien triste constat, mais la réponse était sans doute : aucun.

— Tu dois aller aux enclos. Là-bas, indiqua l'adolescent. Mais je te conseille de te dépêcher, Kayser n'est pas réputé pour sa compréhension.

Ariel s'apprêtait à faire demi-tour et à détaler lorsqu'il fut retenu par l'accent moqueur du préfet :

— Au fait, jolie couleur !

Le jeune Serdaigle soupira. Il l'avait voulu, il devait l'assumer mais les remarques incessantes de ses camarades commençaient à lui taper sur le système. Ne pouvaient-ils pas se mêler de leurs affaires ? Et puis si Kayser était si impitoyable, il était évident qu'il ne laisserait pas passer les excentricités de leur petite bande.

Ariel se retint de soupirer et détala dans la direction que le Poufsouffle lui avait indiquée. Bientôt, il fut en vue d'un attroupement d'élèves massés autour d'enclos. Des enclos remplis de bestiaux plus improbables les uns que les autres. Il s'empêcha de ralentir et ravala son envie de faire demi-tour.

Sur toutes les merveilles magiques qu'abritait le Monde des Sorciers, les créatures magiques étaient sans doute l'une de celles qu'il détestait le plus. En fait, c'était la seule chose qu'Ariel n'aimait vraiment pas avec le jardinage – ou la Botanique, selon les éléments de langage que les uns et les autres utilisaient. À ses yeux, la Botanique n'avait pas plus de noblesse que d'arracher les mauvaises herbes dans son jardin. C'était sale, c'était souvent moche, ça puait parfois et ça n'avait pas vraiment d'intérêt.

Quant aux animaux, depuis qu'une armée de chenilles urticantes l'avait recouvert un soir d'été pendant qu'il dormait, il ne pouvait plus les supporter. Vieux traumatisme qu'il fallait surmonter, d'après ses parents.

Pourquoi avait-il accepté, honnêtement ? À présent, en voyant ces créatures inconnues et effrayantes, il regrettait d'avoir dit oui à ses amis. Sous prétexte que c'était l'un des seuls cours qu'ils pouvaient partager tous ensemble, selon eux, il se devait d'être présent. Eh bien non : il allait faire demi-tour.

Ravalant se fierté qui lui hurlait de rejoindre ce foutu cours, Ariel tourna les talons.

— Arie !, fit Tom plus ou moins discrètement. Viens !

Quatre paire d'yeux se tournèrent vers le jeune homme. Rebrousser chemin n'était plus envisageable.

Visiblement, le cours était déjà bien entamé. Certains élèves avaient pris des notes sur de petits carnets qu'ils pouvaient transporter, la plupart d'entre observaient fixement le professeur, d'autres encore regardaient vaguement l'enclos, sans doute incertain de l'attitude à adopter.

Jules, Oscar, Tom et Louisa, eux, l'accueillirent avec de grands sourires pleins de dents blanches. Enfin, un sourire violet dans le cas de Jules.

— Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?, fit Ariel, incrédule. La coloration t'est montée à la tête ? J'espère que ça ne va pas m'arriver, quand même ?! T'es sûre qu'elle est clean, ta Eileen ?

Il s'interrompit net quand il se rendit compte que le silence s'était fait autour de lui. Oh oh, problème, annonça une alarme dans son esprit. Retard et bavardages combinés et pris au fait ne présageaient jamais rien de bon.



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Ariel Melwing
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Mer 22 Avr 2020 - 19:10
Visite guidéeFt. élèves incrits & Professeur
Une dizaine de jours c’était enfin écoulé depuis la rentrée des classes. C’était la première fois que le premier mois me parut si long… Ce dernier était loin d’être terminé d’ailleurs ! Devoir surveiller tout mon environnement pour éviter les sursauts ; essayer de rester la fille joviale que j’ai toujours été depuis ma première année ; répondre au hibou que mon père m’envoyé toutes les semaines de manière tout à fait normale ; rester concentrer dans les cours que je trouvais si intéressant jusqu’à cet été… J’en suis exténuée, une vraie mamie dans toute sa splendeur ou plutôt son désespoir. Cette peur qui m’habitée jour après jour devenait de plus en plus invivable. Heureusement il me restait mes sorties avec Snowy dans le parc, depuis le début de l’année j’avais réussi à en faire 2 ou 3, durant celles-ci, j’essayais tant bien que mal à me vider la tête et à ne penser à rien. Au fond, à chaque sortie je rêvais de pouvoir vagabonder d’une autre manière dans les bois, mais de un j’avais fait une promesse à ma mère et deux je savais très bien que c’était la pire idée qu’il soit. Vivement les vacances de Noël que je puisse un peu évacuer tout ça en toute sécurité et en toute liberté. Je n’avais jamais autant attendu la neige de ma vie…

Malgré mes états d’âmes pas très joyeux, aujourd’hui aller peut-être être une journée meilleure. C’était le jour de l’un de mes cours préférés. Les créatures magiques étaient si fascinantes, il m’arrivait régulièrement de lire des livres relatant leurs particularités quand je me rendais à la bibliothèque. C’était un univers à part, où peut importe la richesse ou la situation d’un humain, ce dernier était identique aux autres face à certaines espèces dangereuses. Je m’imaginais souvent les rencontrer, je l’imaginais même de plus en plus ces temps-ci… J’aurais tellement voulu partir loin de ce monde qui était devenu si compliqué, et si peu agréable…

Dehors il pleut et il fait beaucoup de vent aujourd'hui. Comme beaucoup je pense ce n’est pas mon temps préféré loin de là. Toute cette humidité… Ce froid humide… ce froid venteux… Brrr…. J’ai beau préférer vivre dehors que dedans depuis ma naissance, il y a quelquefois où le temps dehors est tellement moche que je n’ai presque plus envie de sortir. Mais bon là c’est pour la bonne cause et surtout une cause que j’apprécie particulièrement.

Je n’ai pas beaucoup mangé… Encore une fois… J’avais beau me forcer je n’avais pas vraiment d’appétit ces derniers temps. Ce midi, mes camarades, et heureusement pour moi, sont bien trop occupés à parler de l’environnement de cette rentrée pour faire attention à ma petite personne. Discrètement, je me rend dans ma chambre, il fallait que je retrouve la formule que ma mère m’avait apprise pour me protéger de la pluie avec ma baguette. Parce-que oui me cheveux ont beaux être lisses de nature, et quelques gouttes dessus n’allait pas me tuer, mais pour ce qui est de ma tenue, je n’ai aucune envie d’être trempée tout le restant de la journée. Durant mes premières années j’avais tellement massacré des tenues en les trempant ou les arrachant qu’il allait bien fallut que je me calme en grandissant… Enfin… Disons que j’essaie… Bref !

Une fois la mains mise sur le livre que m’avait confié ma chère mère, je retrouve le chapitre correspondant, tout me revient alors à l’esprit. Je me dirige donc vers le point de rendez-vous, mon petit sortilège de protection fonctionne parfaitement, un point positif pour la journée. Une fois arrivé, je me rend vite compte que tout le monde n’a pas anticipé le pouvoir de la météo. Je ne suis pas dans les premières au contraire, je suis même plutôt dans les dernières à arriver. Un peu plus et j’aurais été en retard.

Le professeur nous fait une présentation des plus… positives… Au moins il était clair, précis et transparent. Je me contente d’écouter, admirant les créatures dans l’enclos, elles sont toutes plus fascinants les unes que les autres, particulièrement le petit hippogriffe, allez savoir pourquoi j’ai toujours eu un petit coup de cœur pour cette créature, ce dernier paraît jeune mais un adulte un peu plus loin semble nous surveiller, il a beau être fascinant, ce n’est pas très rassurant.

Je me plonge alors quelques instants dans mes pensées, il allait falloir que je reste calme, très calme… Car la moindre peur incontrôlée et c’était la fin pour moi… Particulièrement ici… Zen… Il fallait que je reste le plus zen et la plus attentive possible. Une fois ma petite méditation effectuée, je me remet dans le cours, il fallait que je prenne plaisir à apprendre des choses aujourd’hui, je le devais, ne serait-ce que pour mon état mental de ces derniers temps… En tant que Gryffondor il allait aussi falloir que je sois irréprochable si je ne voulais pas que des points soient perdus par ma faute, bien que la coupe des quatre maisons est loin d’être l’une de mes priorité, cette dernière est une façon de me concentré sur autre chose que mes petits problèmes quels qu’ils soient.
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Jeu 23 Avr 2020 - 15:03
Visite GuidéeAt first, I thought that my actions would bear fruit. In the end, I finally understood that I was not aiming for the right target. If we are to eradicate this evil, we must ensure that its source disappears. Welcome my students.La pluie. Certains élèvent avaient su s'en protéger, comme Elyana, d'autres avaient obtenu l'aide d'un camarade, comme Merlin et enfin, certains n'avaient pas eu l'air de s'en soucier, comme c'était notamment le cas de miss Beurk et miss Winchester. Cette dernière, couverte de boue, avait d'ailleurs dû trouver le temps plus drôle que dangereux.

Au départ, le professeur avait pensé qu'il s'agirait d'une observation intéressante, pour commencer à définir le caractère de ses élèves. Cette simple idée avait disparu à la vue de Murphy. Son sourcil gauche, dans un tic nerveux, c'était redressé, alors que ses yeux transperçaient la lionne du regard. Celle-là, il allait devoir la garder à l’œil durant ses cours.

Il n'avait pas cherché à lui faire de remarque, cependant. Il n'avait aucune idée précise de ce qu'elle avait ingurgité pour se retrouver dans cet état et il ne voyait que les farces des jumeaux Weasley — embêtantes, mais sans réel danger — pour arriver à un tel résultat. Au moins, elle n'avait pas peur du ridicule, comme certains autres étudiants, ce qui était d'une certaine importance pour pouvoir approcher ou soigner certaines créatures.

Suite à une observation minutieuse des autres adolescents, l'absence d'un élève qui s'était inscrit à son atelier ne manqua pas de l'agacer intérieurement. Il remerciait sa mémoire et sa prévenance qui lui permit de s'en rendre compte tout de suite ; il ne s'était pas gêné pour feuilleter les dossiers scolaires des étudiants qu'il aurait à sa charge, mémorisant les visages et les noms. Ça lui évitait de perdre de précieuses minutes à faire l'appel.

Néanmoins, et même si l'envie avait était tentante, il n'avait pas le temps — temps qu'il perdrait plus tard — d'attendre un quelconque retardataire. Après un voyage rapide dans la forêt interdite pour arriver jusqu'aux enclos, il avait explicitement mis en garde les étudiants sur les règles inhérentes à son cours. Le moindre manquement serait sévèrement sanctionné. Il n'était pas là pour jouer à l'Auror, mais il devait bien reconnaître que cadrer les élèves sérieusement dans ce type d'activité était nécessaire.

Les élèves s'étaient montrés attentifs. Enfin, presque tous. Ce fut une jeune Serpentard qui marqua la fin de sa longue tirade en affirmant avoir compris ses mots. Des mots qu'il ne croyait qu'à moitié : ce seraient ses actes qui prouveraient ses dires.

Sans autres préambules, Kayser s'apprêta à entrer dans le vif du sujet. En premier lieu, ce serait de la théorie. Il avait l'intention de vérifier les connaissances des étudiants. Ce qu'il prévoyait ce jour de pluie pouvait s'avérer dangereux et il n'avait pas spécialement envie d'envoyer des étudiants à l'infirmerie dès le premier cours.

Quoi que. Ses lèvres se pincèrent, une certaine irritation venant contracter sa mâchoire. Le traînard.

« Arie !, l'interpela Harrison, essayant d'être discret ; une vaine tentative. Viens ! »

Le magicozoologue croisa lentement les bras, un rictus narquois redressant ses lèvres alors qu'il transperçait d'un regard dur Melwing. Son attitude ne devait pas être sans rappeler un certain Maître des Potions. Les deux hommes étaient différents, mais partageaient quelques traits de caractères.

« Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?, demanda l'Aiglon, visiblement dans un état de choc. La coloration t'est montée à la tête ? J'espère que ça ne va pas m'arriver, quand même ?! T'es sûre qu'elle est clean, ta Eileen ? »

L'adulte ne bougea pas d'un pouce, toujours dans la même position. Il savait se montrer patient, d'autant que ce n'était pas vraiment son problème si les futures activités étaient retardées. Tant qu'elles n'étaient pas terminées, il garderait les étudiants. Après quelques secondes supplémentaires, le garçon remarqua enfin le silence qui s'était fait autour de son petit groupe d'amis. Ce ne fut qu'à ce moment-là, quand son regard croisa le sien, que le professeur prit la parole.

« Vous avez l'intention de vous excuser, Mister Melwing ? »

La question était d'un sarcasme mordant. Il marqua un arrêt, puis enchaîna, sans laisser au troisième année l'opportunité de répliquer.

« Retard, alors que j'avais précisé sur le parchemin que je déconseillais à quiconque de s'y risquer. »

À mesure que les mots résonnaient dans la direction de l'adolescent, la voix du professeur baissait en volume, se faisant plus menaçante. Un silence glacial, puis il reprit. Non, Ariel n'avait toujours pas la possibilité de parler, à moins qu'il trouvât intelligent de couper la parole à un membre du corps enseignant.

« Bavardage intempestif à peine arrivé, siffla-t-il. Vous commencez à cumuler. »

Si son regard restait braqué sur le fautif, il était évident qu'il parvenait à garder une oreille attentive. Les autres n'avaient pas intérêt à l'ouvrir s'il ne voulait pas, également, recevoir ses foudres. Une nouvelle pause, théâtrale, abusant de ses dons d'orateur pour captiver l'attention, empêcher toute réplique.

« Et vous ne daignez même pas vous excuser, ne serait-ce que par politesse, auprès de vos camarades. »

Il n'attendait pas des excuses pour lui, ni un respect outrageux qui, à ses yeux, se gagnait. La politesse était par contre à la portée de tous. Par son comportement, son manque de clairvoyance, son irrespect ne lui était pas adressé, mais à l'intégralité de la classe. Les apprentis sorciers se retrouvaient à devoir attendre la fin de leur petite entrevue publique. Un entretien qui aurait largement pu être évité si le jeune homme avait eu la décence de s'annoncer lui-même en précisant le motif de son retard. Pareillement, demander pardon à ses camarades auraient été à son avantage.

« Je dois tout de même vous remercier, je vais pouvoir illustrer mes propos. »

Nul besoin d'être devin pour comprendre qu'Ariel n'allait pas aimer la suite. Pour Johann ? Il ne s'en souciait pas, comme son ton bas, sifflant, le laissait présager. L'élève ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

« Trois erreurs de votre part. Trente points en moins pour Serdaigle et trois retenues en ma compagnie. »

Son rictus ironique devint sévère, alors que ses yeux se plissaient. Tout dans la posture droite du professeur laissait présager le danger qu'il pouvait représenter réellement quand il le désirait.

« Osez protester, ce sera le double. Allez-y si vous voulez battre le record de Miss Wyatt. »

Sans autre procès, Johann se détourna d'Ariel, dans l'idée de reprendre son cours, mais une petite alarme dans son esprit résonna. Sans faire volte-face, il se contenta de tourner la tête dans la direction des cinq jeunes.

« Je veux que votre groupe se disperse immédiatement, susurra-t-il. Et j'ose espérer que vous aurez l'intelligence de vous rendre à l'infirmerie à la fin de ce cours, Miss Murphy. »

Il n'avait pas l'intention de l'y envoyer pour le moment, bien qu'il la garderait à l’œil pour s'assurer qu'elle ne fît pas une réaction dangereuse. Ca pouvait paraître irresponsable, mais la réalité était tout autre. Il avait eu l'occasion d'entendre parler de King.

Severus avait des impardonnables à la place des yeux à chaque fois qu'un professeur faisait mention de la trublionne. Pour cause, il avait entendu dire qu'elle était du genre à faire des expérimentations avec l'art complexe que représentait les potions et s'il se fiait à son analyse, l'ancien Mangemort ne supportait pas que la matière qu'il enseignait fût dénaturée de la sorte.

Bref, Jules était empoisonnée. Il ne restait plus qu'à définir la dangerosité de la toxine dans son corps et la rapidité d'action si c'était effectivement le cas. Il ne pouvait pas être certain qu'elle arrivât à l'infirmerie en un seul morceau si elle y allait maintenant, alors il la gardait. Il possédait des bézoards sur lui, ce qui devrait être suffisant, si d'aventure ça s'aggravait.

Maintenant que tout était bien clair, autant pour les étudiants que pour lui-même, il pouvait reprendre. Il se dirigea vers les enclos et s'arrêta devant celui qui était rempli de jeunes créatures diverses et variées. Là, il se retourna pour faire face aux collégiens. Il n'avait pas l'intention de perdre plus de temps, donc il enchaîna, comme si le tête-à-tête avec l'Aiglon n'avait été qu'une banalité.

« Avant la partie pratique, commençons par de la théorie. »

Ce n'était jamais agréable, mais c'était nécessaire. Comme il fallait comprendre l'utilité et la complexité des formules utilisés pour mieux s'en servir par la suite, il fallait saisir la psychologie et les habitudes des bêtes pour pouvoir tisser des liens avec elles.

« Une seule réponse par élève, précisa-t-il. En premier lieu, je veux que vous nommiez les différentes créatures que vous reconnaissez. »

S'il ne le clarifiait pas, tout manquement à l’exigence qu'il venait de citer vis-à-vis du nombre de réponses à fournir ferait perdre des points à la maison du fautif. Il n'avait pas défini des règles strictes dès le début du cours pour s'amuser. Toutefois, il ne se faisait pas trop de soucis ; les étudiants devaient encore avoir à l'esprit les sanctions d'Ariel.

« Dans un second temps, vous me direz la bonne méthode pour les approcher. »

Pour les élèves plus âgés, ce serait relativement simple pour certaines créatures. L'imagination des plus jeunes saurait se montrer fructueuse pour le reste, il n'en doutait pas et il ne se gêna pas pour poursuivre son discours dans ce sens.

« Si vous n'en avez aucune idée, réfléchissez et essayez de deviner à leur comportement. »

Bien sûr, tous les élèves présents n'auraient pas la possibilité de participer à ce cours, mais ils sauraient se rattraper durant la pratique ou les ateliers suivants. Il ne restait plus qu'à attendre les mains levées pour commencer à interroger leurs propriétaires.

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Le Hors Role Play:
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Johann A. Kayser
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Johann A. Kayser

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Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. by Wiise
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Ven 24 Avr 2020 - 16:51
Visite Guidée
Cours de S.A.C.M.

Lundi 18 Septembre 1995


Jules avait eu un chien. Il s'appelait Luxor. C'était il y avait longtemps, elle ne s'en rappelait plus bien. Alice et elle avaient peut-être deux ou trois ans quand il est mort. De la parvovirose. Ou de la leptospirose ? Leishmaniose ? Piroplasmose ? Bref, un truc qui finissait par « ose ». Maman leur avait expliqué que c'était à cause des rats. Luxor avait probablement marché dans l'urine de l'un de ces rongeurs et ça l'avait rendu malade. Jules n'avait jamais vraiment compris comment c'était possible mais depuis, elle avait toujours une petite angoisse à l'intérieur d'elle quand elle marchait dans les excréments d'un animal. Parce que Maman leur avait aussi dit que la maladie de Luxor pouvait toucher les humains.

C'étaient des choses qui arrivaient. De celles qui laissaient l'humain impuissant devant leur pouvoir céleste. Les maladies, ça pouvait faire des ravages et on ne pouvait pas y faire grand chose. On ne pouvait pas se révolter, crier à l'injustice, parce que ça ne changerait rien, ça n'était pas de notre ressort. Mère Nature faisait elle aussi des choix parfois, et même si certains d'entre eux étaient cruels, ça permettait de rappeler à ses enfants terriens que l'univers ne leur appartenait pas. La vie était précieuse. Et il fallait la savourer autant que la préserver.

Préserver. C'était important, oui ! Préserver la nature, préserver la flore, la faune. Préserver l'humain. Tout revenait au même. Et c'était la raison de la plupart des combats de Jules. Comme celui pour la libération des efles de maison ! Tous les êtres vivants devaient être considérés sur un même pied d'égalité car, face à la nature toute-puissante, aucun d'entre eux ne valait plus qu'un autre.

Il y avait deux ans de cela, Jules ignorait encore que le monde dans lequel elle vivait était en fait bien plus vaste que ce qu'elle avait imaginé. La magie existait, les sorciers existaient. Et elle avait eu l'incroyable chance de faire partie de ce monde. Là encore, ça relevait d'un choix de Mère Nature. Pourquoi elle et pas sa sœur jumelle ? Pas de réponse. C'était comme ça et, aussi injuste que ça pouvait paraître, elle ne pouvait rien y faire. Enfin, si. Elle pouvait explorer ce nouvel univers avec des yeux deux fois plus gourmands et des projets deux fois plus fous afin de pouvoir satisfaire sa propre curiosité tout autant que celle de sa sœur. Elle devait vivre pour deux dans un monde qui n'avait offert qu'une seule place aux jumelles.

Alors, elle lui raconterait à Noël, à sa Lili, toutes les créatures qu'elle a découvertes grâce à ce nouveau cours ! Et elles, elles étaient magiques, ce qui voulait dire qu'elles ne mourraient peut-être pas si elles marchaient par inadvertance dans du pipi de rat contaminé ! Enfin, ça restait à vérifier. Jules épingla une note dans un coin de son esprit : « Poser la question au professeur Kayser, à l'occasion ». Quoique, il était un peu impressionnant avec son regard transperçant... Lui, ça se voyait, il n'était pas fan de sa nouvelle coloration intégrale.

- Arie ! Viens !

Jules tourna la tête au moment où Tom cria plus ou moins à voix basse le nom du membre absent de leur bande. Il était donc venu, finalement ! Aussitôt, elle sourit de toutes ses dents violettes. Et la réaction d'Ariel fusa tout aussi rapidement.

- Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? s'exclama-t-il en parcourant sa silhouette de son regard ahuri. La coloration t'est montée à la tête ? J'espère que ça ne va pas m'arriver, quand même ?! T'es sûre qu'elle est clean, ta Eileen ?

Jules s'apprêta à répliquer pour le rassurer – il se faisait toujours trop mouron son Ariel – mais elle retint les mots prêts à s'échapper de sa cavité buccale quand elle remarqua le silence qui s'était fait autour d'eux. Assomant. Et, dans son dos, elle sentait la brûlure du regard inflexible du nouveau professeur. Probablement qu'il essayait de lancer des Impardonnables à leur petit groupe de ses iris glacés et c'est avec une certaine appréhension que la Murphy se retourna pour les affronter. Lentement. Très lentement.

- Vous avez l'intention de vous excuser, Mister Melwing ?

La Gryffondor déglutit. D'habitude, c'était plutôt elle qui attirait les foudres du personnel de Poudlard, pas le Serdaigle. En plus, c'était elle qui avait le plus insisté pour qu'il vienne à ce cours qu'il était voué à détester, d'après ses dires. Eh bien, ses convictions risquaient finalement d'être renforcées précocement.

- Retard, alors que j'avais précisé sur le parchemin que je déconseillais à quiconque de s'y risquer.

Aïe.

- Bavardage intempestif à peine arrivé. 

Aïe.

- Vous commencez à cumuler. Et vous ne daignez même pas vous excuser, ne serait-ce que par politesse, auprès de vos camarades.

Aïe.

- Je dois tout de même vous remercier, je vais pouvoir illustrer mes propos.

Ok, là ça puait pour de bon. Fallait pas l'énerver ce prof, la froideur rigide de son timbre de voix faisait même frissoner Jules, la plus rebelle de leur groupe. On aurait dit un mélange entre l'intransigeance de McGonagall et le sadisme de Rogue. Et ça, c'était peut-être bien le pire mélange qu'il soit.

- Trois erreurs de votre part. Trente points en moins pour Serdaigle et trois retenues en ma compagnie. Osez protester, ce sera le double. Allez-y si vous voulez battre le record de Miss Wyatt.

La Murphy ouvrit de grands yeux et se mordit bien fort la lèvre du bas. Trente points ? Autant ? Ok, il ne rigolait pas du tout celui-là. Pas du tout. Nouvelle note mentale : « Porter une attention toute particulière à la potentielle présence de Kayser en cas de futurs incartades planifées ». Puis, peut-être rayer la précédente note, le Née-Moldue n'était plus sûre de vouloir encore poser sa question à cet homme, après coup.

Bon, ce n'était pas non plus comme si Jules se préoccupait vraiment de la compétition entre les quatre maisons, car si c'était le cas, elle déprimerait de tous les points qu'elle faisait régulièrement perdre aux Gryffondors. Même si, au fond d'elle, elle espérait quand même que les Serpentards ne remportent pas la coupe. Alors elle supportait en secret les Serdaigles. Les Bleus étaient sur les talons des Verts et les Rouges étaient bien trop loin pour espérer ne serait-ce qu'atteindre les Jaunes. Cinq pierres noires se moquaient encore sournoisement des Lions à chaque fois qu'ils passaient devant les sabliers... Alors trente points en moins d'un coup pour les Serdaigles, c'était presque aussi douloureux que les cinquante points perdus par Tabata à la rentrée.

Jules crut que la liste des sentences prit fin quand Kayser se tourna mais ses espoirs furent brisé la seconde d'après quand il reposa son regard sur eux.

- Je veux que votre groupe se disperse immédiatement. 

Jules dut faire un énorme effort sur elle-même pour ne pas laisser un « Quoi ?! » protestataire s'échapper de sa bouche ouverte en « o ». Ses sourcils s'affaissèrent et elle regarda ses quatre amis comme si on venait de lui annoncer que chacun d'eux devait s'exiler dans un pays éloigné. Pour une fois qu'ils avaient cours tous les cinq ensemble ! Quel gâchis. Mais, impuissante devant l'autorité incontestable de Kayser, et, surtout, effrayée à l'idée de se faire renvoyer de ce cours qu'elle avait tant attendu, elle abdiqua et s'éloigna d'un pas lasse. Elle paraissait bien misérable ainsi, avec sa cape et ses cheveux trempés et sa mine triste. Le violet de sa peau ne rendait la scène que plus comique. Un alien déchu.

- Et j'ose espérer que vous aurez l'intelligence de vous rendre à l'infirmerie à la fin de ce cours, Miss Murphy.

La concernée hocha tristement la tête, le regard tourné vers le sol, là où son pied écrasa une flaque. Leptospirose. Quitte à aller à l'infirmerie inutilement – bah ouais, elle l'aimait bien sa nouvelle pigmentation -, autant se choper toutes les maladies qui traînaient.

Quand elle releva son regard de chien battu, elle croisa celui d'Ariel. Et dans le sien, c'était l'angoisse qui brillait. Elle savait, elle le connaissait. Il n'était pas à l'aise avec toutes ces créatures. Encore moins maintenant qu'il devrait les affronter tout seul. Jules ne pouvait pas le laisser comme ça. Alors, pour le soutenir tout en respectant la distanciation sociale imposée (alerte Covid-19), elle passa son sac sur une épaule et y glissa un bras pour en sortir un carnet avec un regard complice vers son ami. Il le connaissait, ce carnet, il avait l'un de ses jumeaux. Chaque membre du Club des Cinq le connaissait et chacun comprit. Alors, dans les minutes qui suivirent et pendant que le professeur énonçait les consignes, ils sortirent un à un leur carnet. Pour prendre des notes, bien sûr.

- En premier lieu, je veux que vous nommiez les différentes créatures que vous reconnaissez.

Ça, c'était l'occasion pour Jules de se rattraper ! Donner l'illusion d'être une élève sérieuse malgré les aprioris amenés par son apparence du jour et les récents événements. Alors, quand l'homme eut finit de parler, elle s'empressa de lever la main avec son énergie enthousiaste et son sourire violet pour prouver sa bonne volonté. Oui, l'humeur changeait vite, chez la Murphy. Une fois interrogée, elle ouvrit la bouche... mais aucun son n'en sortit. Mince, c'était quoi les noms qu'Oscar lui avait récité en arrivant ?

Elle regarda une à une les créatures dans les enclos avec un air un peu bête. Non, celui-là, elle ne s'en souvenait pas. Celui-là non plus. Ah ! Celui-ci ! Celui qui ressemblait à un rhinocéros trapu et un peu difforme. Elle le pointa du doigt et articula :

- Celui-là, c'est un Né...

Oui, ça commençait par « né », elle en était sûre. Elle hésita un instant, puis ça lui revint.

- Un Nez-de-Griffe !

Ca tombait sous le sens en plus, avec son énorme corne sur le pif. Elle tourna son regard fier vers le professeur. Mission « élève studieuse » réussie !

Mais... pourquoi tout le monde se mettait à rire, d'un coup ?

☾ anesidora


Résumé:
Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Ven 24 Avr 2020 - 22:50
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Retard, bêtises, bavardage : pertes de temps inutile et fatigantes pour moi. Je n'avais aucune envie de tourner la tête pour regarder les concerner ni même observer quelle bêtise ils avaient fait. J'étais concentré sur le professeur tout d'abord, mais dés qu'il prit la parole pour réprimander inévitablement les cancres, je laisse mon regard admiré ce magnifique chiot dans son enclos. J'avais envie d'approcher du bord pour tenter d'attirer son attention, mais je n'ai pas vraiment envie de compter parmi les élèves perturbateurs.

Il faux absolument que je trouve un moyen d'aborder le sujet de cette magnifique créature pour en apprendre plus sur elle, mais il était très fort probable qu'en le faisant, je passe pour une ignorante, pire que Jules en l'ouvrant sans savoir. Je dois faire appel à ma logique et réfléchir dans quel contexte j'ai déjà entendue parler de cette créature que je croyais légendaire jusque-là.

Il me semble avoir entendu ça dans les légendes de la mythologie grecque. Un chien comme celui-ci gardait la porte des enfers ou trônait son maître, Hadès, dieu des enfers et l'un des frères de Zeus. Toutes les légendes ont un fond de vrai, peut-être que je pourrais me tenter d'énoncer juste cela.

Par contre, la stupidité d'une de mes camarades ne pus m'empêcher de me faire dresser les poils des bras. Elle semblait observer un enclos bien précis, et le nommé « Nez-de-griffe. »

«  C'est un Éruptif, idiote. » Ai-je simplement pensé à ce moment-là. Une créature très gentille n'a surtout pas agacé si on ne veut pas mourir explosé. Je n'ai pas en revanche pu retenir, un soupire. En plus, elle perturbait le cours, et en plus, elle répondait n'importe quoi probablement pour faire l'intéressante.

Inlassablement, je devais composer avec les attardés et les imbéciles qui allaient freiner mon propre apprentissage... Quelle plaie.

Je devais absolument redresser la barre et montrer qu'il y avais au moins une personne un minimum instruite, mais je choisis la réponse la moins certaine. J'ai levé la main avant de prendre la parole pour attirer l'attention du professeur et j'ai désigné l'animal qui me fascinait le plus parmi tous les autres.

«  Celui-ci est un Cerbère Professeur, ou «  Chien a trois têtes » parfois. C'est un animal qui vient...de Grèce. Elle est présente dans leurs Mythologie, notamment dans l'histoire d'Orpheus ou celui-ci l'apaise en jouant de sa harpe pour passer la porte des enfers afin d'y rencontrer Hadès, le dieu des enfers afin de négocier le retour de sa fiancée parmi les vivant. »

J'étais désolée pour les sangs purs tellement rebuté du monde des non-sorcier qui n'aurais pas eu l'intelligence de s'intéresser a ce genre d'histoire. Jin le disait souvent que les légende avait toute un fond de vrai, et surtout parmi celle des Moldus qui ont laisser bien plus d'indice pour vaincre ses créature qu'il n'y parrait. L'ouverture d'esprit, l'intelligence et la sagesse... deux choses que certains sorciers ont du mal à s'encrer dans le crâne et préfère crier a l'hérésie alors qu'il faudrait plutôt crier a l'ignorance. Pitoyable.

Paraître certaine, était le meilleur moyen de prendre une supposition pour une connaissance. Ainsi, j'observe du coin de l'œil la réaction du professeur Kayser quand à ma réponse. Ce n'était ni de l'imagination, ni une certitude, juste les épreuve qu'a traverser Orpheus avant de ne pas être capable de tenir la condition qu'Hadès avait poser pour ramener sa fiancée à la vie. Il a failli au dernier moment. Si ce n'est pas un idiot lui aussi de se retourner si prés du but. Même si Hadès l'avait dupé, il avait déjà presque atteint la sortie des Enfers... Il a pris le risque, et il a perdu.

J'avais tout à y gagner si la réponse était correcte, et sûrement l'intérêt du professeur de soins aux créatures magique qui pourrait être plus enclin a répondre aux questions sur mes propres études personnelle sur sa matière. Comment ne pouvait-on pas être fasciné par celle-ci quand on regarde autour de nous en ce moment ?

Bien que mon intérêt soit porté sur ce petit chiot, toutes ses créatures étaient de véritable bijoux a mes yeux, et c'est pour ça qu'égorger leur nom est insupportable. Avoir la chance de pouvoir les connaître contrairement au moldus et ne pas la saisir pour les retenir et prendre pleinement conscience de leurs existence...quel bon sorcier ferai ça, surtout ceux qui prétende leurs être supperieur en tout point. Une belle leçon d'humilité, a condition d'assumer de la voir en face.

Pas vraiment moi.

Codage par Libella sur Graphiorum
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Sam 25 Avr 2020 - 14:53

VISITE GUIDÉE

Lundi 18 Septembre 1995,

Posséder un don, quel qu'il fût, offrait des avantages certains. Dépendant de la capacité, cette dernière pouvait rapidement se métamorphoser en malédiction, cependant. Même pour une jeune femme comme Merlin, qui n'avait pas totalement conscience de son pouvoir, avoir hérité du Troisième Œil n'avait rien d'une promenade de santé.

Voir l'avenir était, en théorie, quelque chose de fantastique. En théorie seulement. Le futur, bien qu'en constant mouvement, se basait sur la croyance des uns et des autres. La véritable problématique était que les voyants possédaient ce nom pour une bonne raison. Ils regardaient. Ils comprenaient. Ils ne pouvaient être que persuadés du bien-fondé de leurs visions.

Bien sûr, ce n'était pas suffisant. Les principaux concernés devaient également admettre les certitudes du maudit. Dans cet univers comme dans d'autres, par exemple, le Seigneur des Ténèbres avait marqué Potter comme son égal parce qu'il s'était montré crédule. La peur de cet art occulte l'avait poussé à la faute. Il avait lui-même défini son destin et celui du monde dans lequel il évoluait ce jour-ci.  

En d'autres termes, les destins supposé en devenaient inéluctables. Ce n'était pas tout, par malheur. Contrairement à la croyance populaire, certains oracles possédaient des capacités plus poussées, permettant à leurs esprits de voyager vers le passé ou dans le présent. Leurs corps ne bougeaient pas, mais leurs regards se baladaient et cherchaient un point d'ancrage. Une ancre douloureuse ; ces instants de vie n'avaient aucun espoir d'être modifiés.

La Serdaigle n'avait qu'un an quand Lord Voldemort était apparu devant l'ancien domaine des Shafiq. Il était évident qu'elle ne devait pas s'en souvenir, sa mémoire à l'époque n'étant pas suffisamment développée. Pourtant, elle était capable de décrire le duel magistral qu'elle avait eu l'occasion d'observer. Pour l’oniromancienne, c'était sa mémoire, jugée exceptionnelle par sa mère, qui lui avait permis cette prouesse.

Bien sûr, il n'était pas compliqué pour un observateur avisé de comprendre que la vérité était ailleurs. Un mensonge d'Alice pour sa fille. Un souvenir falsifié. Une protection erronée. Merlin avait rêvé, son esprit transporté dans un songe retraçant un événement antérieur à sa réalité. Une action qui avait laissé une marque au fer rouge sur son esprit. La mort de ses grands-parents.

Entourée de ses camarades, Sessho à ses côtés, la demoiselle ne parvenait plus à détacher son regard des sombres chevaux ailés. Squelettiques. Fascinants. Ils la renvoyaient à ce moment. Indirectement, ce fut eux qui lui permirent de se contrôler, de se détacher de la scène qui se jouait à côté. La tragédie d'une âme en peine. Elle n'écouta que d'une oreille distraite les remontrances de son ancien précepteur, quand ce dernier attaqua le retardataire.

Dans d'autres circonstances et avec un autre professeur, l'animal sauvage qui sommeillait aurait arraché les barreaux de sa cage. Il aurait pris le dessus sur la raison. Ariel était l'un des élèves qu'elle aidait. Il faisait partie de sa meute. Avec un autre homme et sans les regards pâles tournés dans sa direction, elle l'aurait défendu. Bec et ongles. Quitte à être sanctionnée à sa place.

C'était Johann qui gouvernait, ici. Un être qu'elle craignait autant qu'elle l'admirait. Un humain possédant une emprise presque aussi puissante que celle de ses parents. Des barreaux. Une prison supplémentaire. Elle ne broncha pas. Ses opales ne quittèrent pas l'œuvre invisible. La Faucheuse s'était invitée dans sa vie.

Le cours reprit, la forçant à s'ancrer dans son présent. Son détachement n'en fut que plus puissant. La vue du trentenaire ne l'aidait pas à s'en libérer.

Aucun rire ne s'échappa de ses lèvres suite aux dires de la lionne qu'elle entraînait. Elle n'en avait pas l'envie.

Aucune expression ne s'installa quand la petite Asiatique suivit pour expliquer la provenance des Cerbères. Elle n'en avait pas besoin.

Attirée, elle voulait retrouver sa contemplation muette. Elle força sur son bras, arracha les racines insaisissables qui la maintenaient immobile. Au ralenti, elle leva la main. Elle patienta jusqu'à ce que Kayser l'interrogeât. Elle ne devait pas hésiter. Elle était sûre d'elle. Il ne la louperait pas à la moindre erreur.

« Des sombrals. »

Elle le souffla d'une voix basse, presque mystérieuse, lointaine. Son membre retomba contre son corps. Elle s'enracinait toujours. Son visage suivit une courbe précise. Son regard croisa celui d'une des discrètes créatures.

« Ce sont des sombrals. »

Elle l'entendit. Elle ne l'écouta pas. Son attention repartait. Ailleurs. Elle s'enfermait dans les âmes de ces bêtes. Des bêtes qui appartenaient à la Mort. Envoûtantes.
Codage By Merlin

Résumé:
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Dim 26 Avr 2020 - 23:46
Visite GuidéeLundi 18 Septembre 1995"Il n'y a pas d'étranges créatures, seulement des gens ignorants."Tout le monde était finalement arrivé. Du moins, le pensait-il. Joris ne connaissait pas la liste des participants à ce cours. Hormis ses jumeaux qui lui avaient affirmés qu'ils y seraient aussi, il n'avait aucune indication pour savoir qui viendrait ou non. Et au fond, il se disait que ce n'était pas le plus important, tant que le cours se passait bien. Du moins, à peu près bien pour le moment, du point de vu de Joris. À part une jeune Gryffondor aux allures de schtroumpf violet, il n'y avait rien de bien problématique. Évidemment que le brun l'avait remarqué, qui pouvait la louper avec une telle couleur sur tout le corps ? Si le Poufsouffle s'était demandé comment elle en était arrivée là, il n'avait pourtant pas posé la question. Déjà parce que ce n'était pas le moment, puis parce que ça ne le regardait pas, et enfin parce qu'il avait déjà une petite idée en tête même si elle n'était pas certaine à cent pour cent. C'est pour ça qu'il n'y avait pas prêté plus d'attention que nécessaire, comme si la situation était tout à fait normale. À part le fait qu'elle ressemblait à présent plus à un alien qu'à une élève, ce qu'elle avait pu ingérer ne semblait pas lui créer grand mal. Pour le moment, du moins. Cela restait évidemment à surveiller, mais il se doutait que le professeur veillerait au grain. Il avait l'air strict, certes, mais pas du genre à laisser un élève en mauvaise posture. Après tout, son discours du début, bien qu'il ne le laissait peut-être pas clairement transparaître, était bien le signe qu'il se souciait un peu de leur sécurité, non ? 

En bref, tout se passait au mieux pour le moment, jusqu'à l'arrivée d'un élève qu'un de ses camarades avait appelé, et dont la voix n'était pas inconnu aux oreilles du Poufsouffle.

« Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? » L'avait-il entendu demander à la demoiselle devenu violette. « La coloration t'est montée à la tête ? J'espère que ça ne va pas m'arriver, quand même ?! T'es sûre qu'elle est clean, ta Eileen ? » 

Il l'aurait presque parié. Il avait pensé à Eileen et ses expériences en voyant l'état de la deuxième année, le jeune Ariel venait de lui confirmer. Mais, pour le coup, Joris était à des années lumière de se soucier de ce problème. Un regard au professeur suffisait à comprendre que l'état de la rouge et or paraîtrait, d'un coup, bien moins inquiétant que le sort qui attendait le bleu et bronze.

« Vous avez l'intention de vous excuser, Mister Melwing ? »

Si le ton sarcastique de la remarque aurait pu manquer de le faire rire, Joris s'était fortement retenu de ne pas le montrer, surtout qu'à cette pensée se mêlait la culpabilité et la compassion. Lui – même amateur de cet art qu'était le sarcasme, il savait qu'il n'aurait pas apprécié la recevoir de cette façon, bien qu'il n'en aurait pas voulu au professeur de l'avoir fait si c'était lui qui était arrivé en retard. Ça faisait mal, ce n'était pas agréable, mais il l'aurait trouvé justifié. Après, tout le monde ne réagissait pas pareil à ce genre de chose. Et il sentait que ce n'était malheureusement pas terminé pour le pauvre Serdaigle, avec qui il avait pu discuter quelques jours auparavant.

« Retard, alors que j'avais précisé sur le parchemin que je déconseillais à quiconque de s'y risquer. »

De un.

« Bavardage intempestif à peine arrivé. »

De deux.

«  Vous commencez à cumuler. Et vous ne daignez même pas vous excuser, ne serait-ce que par politesse, auprès de vos camarades. »

Et de trois. 

« Je dois tout de même vous remercier, je vais pouvoir illustrer mes propos. Trois erreurs de votre part. Trente points en moins pour Serdaigle et trois retenues en ma compagnie. Osez protester, ce sera le double. Allez-y si vous voulez battre le record de Miss Wyatt. »

Bon ba ça, c'était fait. Tournant la tête en direction de l'aiglon, c’était un regard désolé et compatissant qu'il avait déposé sur lui, avant de tourner de nouveau la tête, mais cette fois-ci en direction de son jumeau qui faisait partit de la maison des bleus. C'était un air dépité qu'il devinait sur le visage de Klaus à l'entente de la nouvelle, probablement mécontent d'avoir perdu des points à peine le cours commencé, mais pas assez énervé pour fulminer ou en vouloir au plus jeune. Et, connaissant son frère, il devait probablement considérer que le troisième année avait déjà été suffisamment puni sans avoir besoin de lui en rajouter. Dépité certes, mais pas rancunier. L'inverse aurait fortement surpris Joris et Arcana d'ailleurs.

« Je veux que votre groupe se disperse immédiatement Et j'ose espérer que vous aurez l'intelligence de vous rendre à l'infirmerie à la fin de ce cours, Miss Murphy. »

Le sixième année, imité par ses doubles, s'était concentré de nouveau sur le professeur quand celui – ci avait repris pour séparer le quintet. Les suppositions de Joris s'étaient au moins vérifiées sur le fait qu'il était certes strict, mais qu'il veillait quand même à la santé des étudiants. Que ce soit par simple conscience professionnelle ou par empathie réelle, ça, il ne pouvait pas le savoir, mais ça ne le regardait pas vraiment non plus. Toujours fut-il qu'ils étaient finalement entrés dans le vif du sujet suite à cela.

« Avant la partie pratique, commençons par de la théorie. Une seule réponse par élève. En premier lieu, je veux que vous nommiez les différentes créatures que vous reconnaissez. Dans un second temps, vous me direz la bonne méthode pour les approcher. Si vous n'en avez aucune idée, réfléchissez et essayez de deviner à leur comportement. »

Le poufsouffle avait vu les premières mains se lever, laissant ses camarades les plus réactifs répondre en premier. À commencer par la demoiselle en violet, qui avait complètement déformé le nom de l'éruptif. Si certains s'étaient mis à pouffer face à cette erreur, Joris s'était simplement contenté d'un sourire amusé. Le ton enjoué et l'erreur mis ensemble donnait à la scène un aspect comique, certes, mais l'erreur était humaine et la demoiselle, à défaut de prononcer le nom correctement, avait au moins tenter une réponse. Était ensuite venu le tour de la jeune Serpentard concernant le Cerbère, puis de Merlin concernant les Sombrals. D'ailleurs, Joris venait de remarquer que sa camarade semblait plutôt ailleurs. Du moins, elle paraissait plus perdue dans ses pensées qu'elle ne semblait l'être habituellement quand il la voyait. Ou alors c'était une facette qu'il ne lui connaissait pas. Mais c'était le genre de questionnement qu'il devait mettre de côté pour le moment. 

À son tour, il avait levé la main, attendant que le professeur l’interroge pour donner sa réponse.

« La créature à tête humaine et à corps de lion est un Sphinx. »

Comme demandé, il s'était arrêté à cette simple information, laissant les derniers camarades le loisir de répondre à leur tour. Il n'allait pas risquer de contrarier le professeur en ne respectant pas la consigne, et n'allait pas voler une précieuse réponse au reste des personnes présentes. Puis, il devait avouer qu'il était curieux de connaître les autres réponses, notamment sur la façon dont certains pouvait s'imaginer approcher les différentes créatures, à défaut de vraiment savoir comment s'y prendre.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Sam 2 Mai 2020 - 17:36

#2
Visite guidée
Premier cours
de SACM
Lun.
18 sep.

Le regard que Kayser lui lança était terrifiant au-delà des mots. Il y avait un truc dans son attitude, très similaire à ce que Rogue renvoyait et en même temps très différent. En tout cas, pas question de protester : Ariel subirait le sermon sans trop rien dire, en rentrant les épaules et en soudant ses lèvres. Jusqu'à ce qu'elles lui fassent mal s'il le fallait.

— Vous avez l'intention de vous excuser, Mr Melwing ?, fit l'adulte d'un ton très calme. Retard, alors que j'avais précisé sur le parchemin que je déconseillais à quiconque de s'y risquer.

Ariel ouvrit la bouche pour baragouiner une excuse – il n'avait pas fait exprès, il le jurait, ce n'était qu'un terrible malentendu et il se tiendrai à carreau le reste du cours -, mais son discours mourut dans l’œuf en croisant les yeux du professeur. Impossible d'articuler le moindre mot.

Et vu la menace sourde qu'il déchiffrait sur l'expression de Kayser, il valait mieux qu'il se fasse tout petit.

— Bavardage intempestif à peine arrivé. Vous commencez à cumuler.

Ariel l'écouta le descendre en public. Parce que ce n'était pas qu'une histoire de punition, à ses yeux : il se faisait humilier devant tous les étudiants présents. Alors même que ses cheveux attiraient bien trop l'attention et qu'il se prenait remarques sur remarques depuis qu'il avait sorti son premier pied du lit. Alors même qu'il commençait sérieusement à fatiguer et que ses émotions prenaient de plus en plus de place.

Il respira fort pour s'empêcher de craquer.

Trente points de moins ; il y avait pire. On lui en voudrait sans doute mais d'autres élèves étaient bien plus problématiques que lui-même. Ils n'appartenaient certes pas à Serdaigle, mais il serait toujours temps d'y réfléchir plus tard.

Les trois retenues, en revanche, passèrent mal.

— Mais..., osa-t-il.

— Osez protester, ce sera le double.

Il se replia sur lui-même – une technique qui lui permettait de renflouer la quasi-totalité de ses pensées et émotions négatives. Ne rien dire, ne pas réagir, subir en silence. Après cette affreuse expérience, il aurait tout le temps de crier sur Jules pour l'avoir forcé à venir et exploser toute l'injustice qu'il canalisait.

Pour le moment, il avait ses amis auprès de lui. Le cours ne pouvait qu'aller en s'arrangeant.

— Je veux que votre groupe se disperse immédiatement, gronda Kayser d'un air menaçant, anéantissant tous les espoirs d'Ariel. Et j'ose espérer que vous aurez l'intelligence de vous rendre à l'infirmerie à la fin de ce cours, Miss Murphy.

Ne pouvait-il pas le renvoyer, tout simplement ? Ce sadique connaissait l'effet qu'il avait sur Ariel. C'était voulu. En fait, n'importe qui pouvait s'en rendre compte à la posture qu'il adoptait : le dos voûté, la tête baissée, la ligne de sa bouche anormalement fine. Le pauvre enfant était déstabilisé, perdu et surtout apeuré. La fuite n'était-elle pas une option envisageable, finalement ?

La mine défaite qu'arborait ses amis le rassura un peu – en tous cas, il se sentit moins seul. L'absence de réaction orale de Jules l'intrigua mais il l'oublia bien vite : la fillette lui désignait, frénétiquement et plus ou moins discrètement, leur carnet. Il retint un sourire. Une manifestation de joie serait sans doute mal vue par Kayser et il souhaitait garder le peu de dignité qu'il lui restait.

Oui, il faut prendre des notes, articula-t-il néanmoins silencieusement, au cas où le Tyran aurait l'idée de les observer pile à ce moment. Pas question qu'il fouine dans leurs affaires en plus.

Ariel se retira à l'autre bout de l'attroupement, soigneusement dissimulé par un sixième année. Deux fois plus large que lui, beaucoup plus grand également : parfait. De quoi retrouver un semblant de tranquillité pour les dix minutes qui suivaient.

Kayser reprit son cours, l'affaire Melwing apparemment reléguée au second plan.

— Avant la partie pratique, commençons par de la théorie. Une seule réponse par élève. En premier lieu, je veux que vous nommiez les différentes créatures que vous reconnaissez. Dans un second temps, vous me direz la bonne méthode pour les approcher. Si vous n'en avez aucune idée, réfléchissez et essayez de le deviner à leur comportement.

Le jeune garçon soupira profondément. Kayser avait l'air d'un bon professeur et ça le tuait de l'admettre. Le fait qu'il déteste la matière – viles créatures de Satan – et que l'adulte en temps qu'humain était odieux, ses méthodes avaient l'air constructives. Du moins, plus que celles d'Hagrid dont on lui avait parfois parlé.

Il décida de ne pas piper mot de tout l'exercice. Avec un peu de chance, on l'oublierait et il pourrait même peut-être partir discrètement. Non ?

La première à prendre la parole fut Jules.

— Celui là c'est un Né... Un Nez-de-Griffe !

Et la classe se mit à rire, d'un rire unanime, franc et un peu moqueur, et Ariel ne put s'empêcher de retenir un rictus. Jules avait l'air perdu, incapable de trouver où elle avait fait erreur ; Oscar la regardait avec des gros yeux.

« Un Éruptif ! », écrivit Ariel frénétiquement. « Fais pas n'importe quoi avec lui ! Tu vas être collée tous les soirs ! »

La seconde élève qui participa lui fit relever la tête de son carnet.

— Celui-là est un Cerbère, ou « Chien à trois têtes » parfois.

Cette voix fluette, il la connaissait. Le ton morne de la première fois n'était pas aussi marqué. Il était évident qu'elle voulait faire bonne impression en déballant tout un tas d'informations. Origines de l'animal, parallèle avec les croyances des Moldus – pourquoi n'était-elle pas allée à Serdaigle ?

Après la longue conversation qu'il avait eue avec la jeune Jun, la voir en intello première de la classe lui faisait très bizarre. En fait, il était étonnée qu'elle ne fasse pas profil bas pour réaliser sa petite enquête tranquillement.

D'autres élèves, Merlin et Joris notamment, répondirent tour à tour. Bien plus sobrement que Jun et bien plus sérieusement que Jules.

S'il avait eu un peu de courage, Ariel aurait sans doute participé. D'une part pour rallumer la flamme de sa fierté que Kayser avait soufflée sans remord, d'autre part pour lui montrer que si, il était un élève sérieux, et qu'il ne fallait pas toujours s'arrêter à la première image qu'on renvoyait. Après tout, quel meilleur moyen que de lécher les bottes des hautes instances pour se faire bien voir ?

Sauf qu'Ariel n'aimait pas lécher les bottes des hautes instances et qu'en plus, il n'était pas courageux. Il laissait ça aux intrépides Gryffondor, aux loyaux Poufsouffles ou aux ambitieux Serpentard. Lui n'était qu'un Serdaigle qui se réfugiait dans les bouquins et les pleurs quand la vie devenait trop difficile.

« Si le prof me porte un peu trop d'attention, couvrez-moi », écrivit-il. « Je ne compte plus ouvrir la bouche de ce putain de cours. »

Il allait fermer le carnet quand il se souvint :

« Oh, et Jules et Louisa, vous allez me le payer. C'est à cause de vous si je suis ici. »



Codes couleurs pour les dialogues :
Ariel Melwing
Modo aquatique
Ariel Melwing
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Mar 5 Mai 2020 - 0:25


Visite guidée



Lundi 18 Septembre 1995,

Depuis toute petite, Azalée aimait les animaux. Des petits. Des grands. Quelle que soit la forme. Elle les adorait. Du cheval, à la cigale. Du chien à la vache. Ils étaient beaux. Ils étaient incroyables. Même l'araignée qui lui faisait peur dans le noir. Elle était terrifiante, au point qu'elle ne puisse plus en dormir de la nuit. Même la Lune ne suffisait pas à l'apaiser. Pourtant, elle était sublime. Surtout en croissant. Elle s'imaginait glisser dessus, sur une luge, Monsieur Noodle entre ses bras. Comme des montagnes russes. Comme un manège à sensations. Un carrousel dont elle choisissait la tasse. Pourtant, elle ne parvenait pas à la chasser. Ni même l'approcher. Dame Araignée était la reine des lieux, de sa chambre en désordre. Perchée en haut de sa toile, elle restait immobile. Parfaitement statique. Elle craignait de la voir s'agiter. Venir vers elle pour la manger. Elle en était capable. Ses mandibules pourraient la déchiqueter à belles dents. Et la recracher en confettis.

Et puis, il y avait eu Marguerite. La vache aux tâches disproportionnées du voisin. Elle avait été électrocutée. Elle en avait été très triste. Monsieur Noodle avait pleuré pour elle. Elle l'avait vu. Mais ne l'avait jamais répété. Elle s'était souvent placé à côté d'elle, un brin d'herbe coincée entre les lèvres pour imiter son ruminement. Les tracteurs passaient régulièrement devant son champ. C'était donc si passionnant de les regarder ? Ou bien, était-ce parce qu'elle ne pouvait rien faire d'autres ? Pour la détendre et la changer de son quotidien, elle lui avait ramené un Monopoly. Avec une rue de la Paix, elle avait été assurée de gagner. Pas une franche réussite donc. Elle était intéressante Marguerite. Elle était jolie Marguerite. Elle lui avait appris à juste s'asseoir et écouter le vent, regarder les feuilles aller et venir. Des plaisirs simples, où elle cesserait enfin de s'agiter. Mais jamais trop longtemps.

Aurait-elle raté l'occasion de voir d'autres créatures encore plus loufoques ? Jamais de la vie ! En entrant pour la première fois dans une animalerie de ce nouveau monde qui lui tendait les bras, elle s'était promis de faire comme le gentil Monsieur qui l'avait crée. Il y avait des oiseaux aux plumes colorées, comme un perroquet, mais en ayant d'autres capacités que de répéter tous les mots. Des chats capables de discerner les mensonges. Des petits dragons tenants en bouteilles. Elle avait été fascinée, incapable d'en détacher le regard. Le Monsieur avec les dessins partout sur les bras lui avait appris pleins de choses. Et même si Maman ne voulait pas qu'elle ait un animal pour ses premières années, elle avait consenti à lui acheter un livre se trouvant sur les étagères.

Un grimoire pesant lourd. Le poids d'un savoir de plusieurs mois de recherche. D'un rouge vif, au cuir tanné et aux reliures d'argents. Vie d'un explorateur : À la rencontre de créatures incomprises. Elle l'avait lu à peine sur le chemin du retour, sur le siège arrière de la voiture. Maman et Papa ne l'avaient pas entendue du voyage. Elle apprenait ce qu'était une licorne. Un dragon. Un démiguise. Un niffleur. Tout ça, grâce au savoir de Johann A. Kayser. Il n'y avait pas d'autobiographie dans les dernières pages. Ni sur la quatrième de couverture. Pas de photographie. Seulement un nom. Qu'elle avait retrouvé sur un parchemin dans un couloir. Une invitation à rencontrer celui qui avait bercé ses rêves d'animaux fantastiques. Une occasion de faire un pas dans cet avenir qu'elle s'imaginait déjà. Elle voulait devenir Magicozoologue. C'était mieux que vétérinaire !

Devant eux, quelques enclos laissaient voir des enfants, mais aussi un adulte. Gros poulets de blanc vêtus. Ils étaient beaux. Tous sans exceptions. Et bien trop émerveillée de voir autant d'inconnus au même endroit, elle n'avait pu que se saisir de la manche de son amie, Anna, qui s'était contentée de nettoyer ses carreaux de lunettes tachés de pluie. Qu'importe que Monsieur Kayser reprenne un élève. Ariel n'avait qu'à pas arrivé en retard ! Qu'importe que Jules soit violette, c'était une couleur formidable ! Surtout sur elle !

Elle était trop heureuse pour laisser son moral être baissé par quelque imprévu. Elle avait souri. De toutes ses dents qui plus est en saluant Robin. Mais c'était aussitôt concentrée sur les bêtes qu'elle avait l'impression de connaître, sans les avoir jamais approchées. Enfin, pas tous. Un enclos restait vide pour elle. Trop innocente pour avoir déjà aperçu la mort, elle en ratait la beauté singulière des sombral. Sans doute, l'aurait-elle regretté. Mais ce que nous ne voyons pas, ne peut pas nous manquer.

À la place, elle admira les plumes des Hippogriffes. La corne fumante de l'éruptif. Les pattes duveteuses du sphinx. La querelle des trois têtes du cerbère. Ses deux mains tirant sur la robe de sa camarade de maison, c'était à chaque mouvement de l'animal qui avait toute son attention, qu'elle s'agitait, le lui montrait du doigt. En silence, bien entendu. Elle n'avait pas l'intention de se faire disputer. Pas dès le premier cours. Pas dans ce qui s'annonçait comme étant sa matière préférée. Surexcitée mais contrainte de se taire. Pour le moment du moins. Puisque Monsieur Kayser attendait leurs réponses. Robin s'élança, l'arc de son audace à la main. Sa flèche ne fit pas mouche. Pas cette fois-ci. Anna pouffa de rire devant sa tentative. Mais pas elle. Non, à la place, elle mit un petit coup sur le bras de sa voisine pour lui intimer de ne pas se moquer, tandis qu'elle faisait un joli sourire encourageant à la jolie violette. Se tromper, ce n'était pas grave ! Maman lui répétait toujours que l'important, c'était de participer ! Et c'était bien vrai !

Celle se trouvant à quelques pas devant elle, illustration des équidés ailés, comme des chauves-souris s'essaya à son tour. Une Serpentard, qu'elle put déduire au vert de son uniforme. Elle s’attela au cerbère. Le chiot. Elle le trouvait vraiment mignon. Bien qu'elle le savait dangereux. Le livre qu'elle avait dans son sac le disait. Bien qu'elle ne connaisse pas son nom, elle fut impressionnée par ses connaissances. Une pointe d'espoir put naître dans son estomac, à la mention de la légende moldue. Son monde. Azalée avait été friande de mythologie dans ses cours. Elle n'était pas forte en histoire pour rien ! Peut-être qu'elle était aussi une née de moldus, elle aussi ! Elles pourraient être copines ! Partager des anecdotes sur ce chez elle qui lui manquait tout de même. De temps en temps. Surtout Maman et Papa en vérité. Mais elle n'avait pas le temps de s'ennuyer. Elle devait réussir son année. Elle l'avait promis !

« Fayote. », toussa Anna dans son poing, une fois la réponse totalement donnée. Elle profita de l'instant de parole de l'enseignant pour faire savoir son avis sur leur camarade. Ce n'était pas gentil ! Morgane, à sa gauche, étouffa un rire en gonflant les joues. Les yeux grands ouverts, elle les regarda à tour de rôle, jugeant leur comportement de mauvaises langues. Puis, elle les plissa, rendant son verdict. Ce serait donc un coup chacun, en représailles pour des méchantes choses. Les doigts tendus, elle les abattit sur les côtes de ses voisins simultanément, avec la pokerface d'un moine tibétain. Devant leurs gémissements de douleur, elle souffla du nez, dilatant ses narines. Voilà une bonne chose de faîtes ! Maman en serait fière. Non mais oh !

Elle les recroisa ensuite devant elle, ses talons l'amenant en arrière, puis ses pointes en avant, dans un balancier impatient. Elle voulait participer. Mais ne s'y osait pas pour l'instant. Elle avait lu tant de choses sur les bêtes présentes, qu'elle craignait de s'emmêler dans ses informations. Elle vit Merlin nommer une créature dont les images restaient graver. Des chevaux tout noir. Ils étaient beaux. Mais aussi effrayants. Si la Mort devait avoir un visage, ce serait probablement celui-là. Invisible, mais dotés de la prestance d'un fantôme. Elle la regarda. L'enchanteresse avait l'air absente. Et était-ce des yeux rougis qu'elle voyait ? Son sourire s'affaissa, et un instant, Azalée espéra avoir son attention pour la gratifier d'un salut de la main. En vain. Elle la vit s'en retourner à son observation silencieuse. Peut-être qu'elle pourrait lui en parler plus tard ?

« La créature à tête humaine et à corps de lion est un Sphinx. », présenta Joris, l'un des gentils grands qui l'avait prit sous son aile. Elle l'aimait bien lui ! Se retournant pour lui sourire, elle inspira un grand coup. Aller, un peu de courage !, des motivations intérieures, qui finirent par la faire lever la main. Bien haut, sur la pointe des pieds pour se faire voir, se faire entendre. L'important, c'était de participer. Maman avait forcément raison, non ? Elle attendit d'être pointée d'un hochement de tête pour expirer l'air qu'elle avait retenu jusque-là.

Un peu nerf. Elle avait lu tout le livre. Et vu que c'était lui qui l'avait écrit, il ne disait pas de bêtises ! En parlant de ça, elle fouilla dans son sac qu'elle maintenait sur son épaule tant bien que mal. Il était si lourd ! Et après avoir décalé Monsieur Noodle, elle extirpa son ouvrage, que dis-je, son sésame pour le mettre contre sa poitrine.

« Pour approcher un sphinx, il faut répondre correctement à son énigme. Si une personne répond quelque chose de faux, il la dévore ! », elle retourna le grimoire, pour en faire voir la première de couverture, où le titre argenté offrait les sources de sa connaissance. « C'est ce que dit ce livre, Professeur. », finit-elle dans une esquisse mutine. Le menton haut, elle défendit Anna de faire la moindre remarque, et ne récolta qu'un sourire satisfait. Elle faisait honneur à leur blason. Ça avait l'air de lui suffire.


Codage par Laxy Dunbar


Résumé:
Azalée Winchester
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Azalée Winchester

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I'm a barbie girl
When I was young, it seemed that life was so wonderful, a miracle, oh it was beautiful, magical.
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Sam 9 Mai 2020 - 12:20
Visite guidéeFt. élèves incrits & Professeur
Le cours commence bien pour certains dis-donc… Ce jeune Serdaigle va en prendre pour son grade je le sens bien…

« Retard, alors que j'avais précisé sur le parchemin que je déconseillais à quiconque de s'y risquer. »

Oh comme j’avais raison… A tous les coups des points en moins et de la retenue vont suivre.

« Je dois tout de même vous remercier, je vais pouvoir illustrer mes propos. Trois erreurs de votre part. Trente points en moins pour Serdaigle et trois retenues en ma compagnie. Osez protester, ce sera le double. Allez-y si vous voulez battre le record de Miss Wyatt. »

Bingo ! Cela me fait penser que depuis son intervention je n’ai pas vu Tabata… Avec tout ce qui m’est arrivé depuis la fin de l’année dernière je n’ai pas vraiment pris de nouvelles de qui que ce soit depuis la rentrée… Je viens de m’en rendre compte… Décidément les choses ont vraiment changés depuis la coupe des trois sorciers… Enfin des quatre…

Je me demande si elle va bien malgré tout. J’espère que la retenue n’est pas trop lourde, même si en vu de comment c’est présenté la Madame Bonbons je pense que notre petite lionne doit bien en baver.

Le cours se poursuit donc, j’observe discrètement le petit Serdaigle, il n’a pas l’air d’aller bien du tout… Le pauvre… Bien que dans un sens il l’avait un peu cherché, je ressens quelque peu de la compassion pour lui… Enfin bref ce n’est pas mon problème et j’en ai assez à gérer comme ça. Je me retourne donc vers le magnifique petit hippogriffe. Il est vrai que cela doit être vraiment agréable de pouvoir voler… Je suis tellement hypnotisée par la belle créature que je n’écoute pas vraiment la suite du cours.

C’est en entendant des réponses d’élèves tel que le sphinx ou le cerbère que je comprends qu’il faut dire le nom d’une créature que l’on peut observer. Enfin j’espère que c’est la bonne question… Il ne manquerait plus que ça que je me fasse remarquer en faisant perdre des points à Gryffondor… Non non non on reste discrète, tranquille et sage, ce n’est pas le moment de devoir gérer d’urgence un quelconque sentiment.

C’est quand la Serdaigle du nom de Merlin se met à parler des sombrals que je me replonge dans mes pensées. Je ne peux les voir, et heureusement, à ce que j’en sais on ne peut les percevoir uniquement si l’on a vu la mort en face… Jusqu’à encore l’été dernier je vivais dans un cocon mais quand est-il aujourd’hui… Et si je devais faire face à la mort comment je réagirai ? Et si père devait faire un choix et qu’il se fasse tuer à cause de ce dernier… Et si c’était mère… Mon visage s’assombrit, Ça y est ma tête est de nouveau victime d’une guerre, si ça continue mes émotions vont encore prendre le dessus… Il ne le faut pas, encore au moins autour de temps de personnes, ce serait la fin pour moi !

Je prends donc une grande inspiration et souffle doucement. Il faut que je me plonge dans le cours, surtout qu’il s’agit là de l’un de mes favoris, je ne peux pas gâcher ce moment à cause de mes questions incessante ! Qu’est ce que j’aimerai réussir à mettre mon cerveau en pause par moment… Quand je vois que même la nuit je n’y arrive pas ça en est déprimant…

Je regarde un peu autour de moi, personne n’avait l’air d’avoir remarqué ma petite mise au calme, c’est pratique de ne pas attirer l’attention naturellement. Je réfléchis donc une seconde à la manière la plus correcte de répondre.

« - Le petit là ainsi que l’adulte plus loin sont des hippogriffes. »

Simple et efficace. Si on m’avait dit un jour que répondre à une simple question deviendrait une épreuve je ne l’aurais pas cru. Si j’arrive à me plonger dans le cours à 100 % tout ira bien. A chaque cours depuis la rentrée c’était la même histoire… Comment on met son cerveau en pause bordel ! Cela ne fait pas longtemps que l’on ai rentrée à l’école, je vais pas tenir l’année complète à ce rythme…
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Dim 10 Mai 2020 - 16:11
Visite Guidée
Homme. Toi qui est laid, toi qui connait le vice. Apprend-moi. Montre-moi ces creatures si sublimes. Ces etres uniques. Ces ames innocentes et pures.

Lundi 18 Septembre 1995

Ce ne fut qu'au moment où le retardataire rejoignit le groupe sans une once de discrétion que la Beurk remarqua enfin les cinq gamins attroupés derrière les autres élèves. Et pourtant, ils étaient loin de passer inaperçus avec leurs looks assortis. La mèche violette, il n'y avait bien que des deuxième années et Gryffondors de prime – quoique deux Serdaigles participaient aussi à ce spectacle grotesque étrangement – pour se laisser aller à ce genre de caprice ridicule. Le regard snob de la Sang-Pur aurait pu en rester là et se détourner aussi fugacement qu'il était arrivé sur le quintet si une particularité à cette scène ne l'avait pas retenu un instant de plus. Murphy. Sérieusement ? Que faisait-elle colorée de mauve des pieds à la tête ? Irrattrapable celle-là. Son imagination n'avait pas de limite quand il s'agissait de trouver un moyen de se faire remarquer. Pathétique.

Aria reporta son regard sur les créatures présentes dans les enclos pendant que le professeur faisait son sermon. Retard. Irrespect. Points perdus. D'une lassitude irritante. La blonde n'était pas venue là pour assister au jugement dernier d'un Serdaigle irréfléchi mais pour apprendre. Heureusement qu'elle était positionnée à l'opposé du jeune Melwing dans le groupe d'élèves, car supporter l'écho de son humiliation aurait d'autant plus agacé l'Empathe.

- Avant la partie pratique, commençons par de la théorie, annonça enfin le professeur Kayser.

Aria sortit son carnet de notes et sa plume de son sac.

Une seule réponse par élève, continua-t-il. En premier lieu, je veux que vous nommiez les différentes créatures que vous reconnaissez. Dans un second temps, vous me direz la bonne méthode pour les approcher. Si vous n'en avez aucune idée, réfléchissez et essayez de deviner à leur comportement.

Les consignes à peine énoncées, une main violette vola dans les airs. Que Murphy ne fasse pas croire qu'elle était bonne élève, Aria n'y croirait pas une seule seconde. La Née-moldue hésita un instant avant de désigner la créature qu'elle allait nommer.

- Un Nez-de-Griffe ! finit-elle par articuler fièrement.

Les yeux d'Aria durent probablement faire trois tours dans leurs orbites alors que le reste de la classe devint hilare. Effectivement, l'imagination de la Murphy n'avait vraiment aucune limite quand il s'agissait d'attirer l'attention. Aucune. C'en était affligeant.

Et voilà que la Fa s'y mettait aussi à présent, choisissant quant à elle la voie du savoir et du sérieux pour se faire remarquer plutôt que celui de l'ignorance et de l'humour. Mais si c'était pour parler mythologie et autres ridicules croyances moldues, elle aurait elle aussi mieux fait de se la boucler. Ils étaient en cours de Soins aux Créatures Magiques, pas d'Histoire moldue. En plus de s'être trompée de matière, elle s'était probablement aussi trompée d'école, ici on apprenait aux élèves à devenir des sorciers, pas des idiots croyants à des légendes d'autres contrées. Et, en toute honnêteté, ça n'aurait pas dérangé la Beurk de ne jamais croiser le chemin de cette jeune Serpentard. Des emmerdes en moins. Pareil pour les remords.

Pour en ajouter toujours plus à l'agacement muet de l'antipathique blonde platine, ce fut une voix détestée qui prit ensuite la parole.

- Ce sont des sombrals.

Aria tourna son visage vers l'endroit qu'indiquait l'autre Sang-Pur mais ses pupilles ne firent qu'embrasser un espace vide. Des sombrals ? Ce terme lui évoqua vaguement quelque chose. Quelqu'un lui en avait déjà parlé. Ses parents, peut-être ? La seule idée que la blonde parvint à épouser après une rapide réflexion fut celle de la mort. Une créature sombre, liée à ce thème-là. Pourquoi ne parvenait-elle pas à les voir là où la Shafiq y parvenait sans cligner des yeux ? La jalousie planta une nouvelle épine empoisonnée dans l'âme de l'héritière Beurk sans qu'elle ne sache qu'elle aurait, en réalité, du être soulagée de ne pas voir les montures de la faucheuse.

Mais Aria fut bien vite détournée de cette émotion mauvaise quand une autre vint la prendre aux tripes. L'angoisse. Pourquoi s'insinuait-elle aussi subitement dans ses veines ? Elle fronça les sourcils et épia le reste du groupe de son regard suspicieux. Elle savait ce qui se passait. Quand les émotions montaient ainsi en elle sans raison, il ne lui était plus difficile de comprendre que leur foyer n'était pas son propre cœur. Ses opales s'arrêtèrent sur une silhouette debout à côté d'elle. Une Gryffondor de son année. Sleepy venait de prendre une profonde inspiration, comme pour se calmer. Plus de doute, c'était elle, la source. Le regard aussi froid qu'inconsciemment soucieux de l'Empathe resta posé plusieurs secondes sur le visage de la blonde, jusqu'à ce que cette dernière relève la tête pour observer à son tour les élèves autour d'elle. Aria détourna à ce moment-là son regard, reprenant ses esprits. Se concentrer sur le cours. C'était sur cette tache qu'elle devait focaliser son attention. Elle tenta de s'éloigner de quelques pas subtils de l'angoissée avant d'écrire soigneusement sur son carnet « Sombrals ». Elle souligna le mot.

Durant ce court moment d'inattention, elle rata l'intervention du Poufsouffle avec lequel elle avait partagé un morceau la semaine passée et c'était à présent une autre disciple d'Helga qui avait la parole.

- C'est ce que dit ce livre, Professeur, fit-elle en brandissant le manuel dont l'auteur n'était autre – Aria le reconnut à la couverture qu'elle connaissait - que Johann Kayser.

En première année et déjà fayotte, la petite. Magnifique ! La nouvelle génération avait apparemment un bon lot de lèches-culs, de quoi assurer la relève de Granger.

- Le petit là ainsi que l’adulte plus loin, enchaîna la Sleepy, sont des hippogriffes.

Le regard de l'Aria se posa une nouvelle fois sur l'adolescente emplie d'un stress invisible. Qu'avait-elle ? Depuis leur première année, Sleepy et elle partageaient de nombreux cours mais la Gryffondor avait toujours semblé assez calme – contrairement à ses camarades rouges. Qu'est-ce qui la mettait soudainement dans cet état ? La concernée tourna la tête et leurs regards se croisèrent.

Mais qu'est-ce qu'il prenait à Aria aussi ? À s'intéresser à des soucis qui ne la concernaient pas ? Elle s'en contrefichait de l'état de Sleepy, elle voulait juste que son don lui foute la paix. Alors, pour se donner contenance après avoir été prise sur le fait en train de la fixer, elle se détourna vers Kayser et leva la main à son tour.

- Pour approcher un hippogriffe, commença-t-elle une fois interrogée, il faut d'abord le regarder dans les yeux puis se courber en avant. S'il nous rend la révérence, cela signifie qu'il est enclin à nous laisser l'approcher.

Aria ne fit pas attention aux quelques regards méprisants et aux murmures que généra sa réponse. Elle savait très bien ce qu'ils pensaient tous. Elle était la cousine de Drago, la nièce de celui qui avait demandé l'exécution de Buck, il y avait deux ans de cela. Oui, elle partageait le même sang que les Malefoy, mais pas leur cruauté. Pas envers les créatures, du moins. Buck, elle avait voulu le sauver autant que tous les autres élèves présents à ce cours-là. Avait-elle pour autant entreprit une quelconque action pour dissuader son oncle ou son cousin ? Non. Aria était une Sang-Pur, certes, mais elle était une femme. Elle n'avait pas son mot à dire dans ce genre d'affaires. Et elle avait compris très jeune que son rôle était de se terrer dans le silence. Alors, à défaut de pouvoir s'exprimer comme elle le souhaitait, la solitude était devenu sa plus fidèle alliée.

- Montrer ne serait-ce qu'une once d'irrespect à ces créatures ne servirait qu'à se mettre en danger, ajouta-t-elle histoire d'enfoncer le clou.

Qu'ils se souviennent du bras cassé de Drago, qu'ils se souviennent de l'idiotie de son cousin. Elle voulait être la première à leur rappeler. Leur couper l'herbe sous le pied. Et elle réalisa à peine que sa dernière phrase cachait en fait une sinueuse métaphore enfouie dans le méandre de ses pensées.

«  Montrer ne serait-ce qu'une once d'irrespect à ces créatures ne servirait qu'à se mettre en danger. » Voilà ce qu'on apprenait aux femmes Sang-Pur quant au comportement à adopter face aux hommes de leur famille. Foutue hiérarchie.


Résumé:

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Aria Beurk
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Aria Beurk

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Ecoute cette médolie troublante.
C'est l'eau qui chante.
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Mar 12 Mai 2020 - 17:44

Visite guidée
La mort est un pétale que le cerisier de la vie envoie dans le vent.
Sessho était toujours parvenu à trouver du réconfort, de la quiétude, auprès d'animaux imaginaires. Un esprit pouvait être un ami, spectateur de monologues interdits. Une chouette, l'observatrice de périples nocturnes informulés. De ses grandes œillades funèbres, annonciatrices d'un malheur prochain, elle veillait aux songes paisibles d'un tourmenté en quête de réponses. Être peu entouré, seul pilier au centre d'un cercle symbolique, et ils venaient. Fantômes d'un passé révolu, oubliés par les affres d'une boucle perpétuelle. Le temps défilait. Ruban inexorable d'une destinée écrite par la plume d'un Dieu, suprême conteur, se déliant sous les assauts d'une pluie battante. Les doigts posés sur la vitre embuée, Sessho observait le déluge éclairant un parc qu'il surplombait. Éternel vautour végétarien des mets de son espèce.

« Tu as l'intention d'aller à l'atelier de Kayser ? », Kitsune rangeait ses livres dans son sac, lentement, loin de son feu dévorant.  

L'incendie s'était apaisé. Enfermé dans l'écrin d'un tourbillon aqueux de paroles aériennes. D'un vol bienfaiteur. Ses ongles laissèrent une trace sur un verre souillé de ses empreintes. Une griffure sur un paysage désolé. Malmené des éléments. Si puissants. Indomptables. L'ondée ravageait les fleurs, les brins d'herbe, la rendait plus verte. À la fois maîtresse, sauveuse et bourreau. C'était fascinant. Comment pouvait-on être les trois à la fois ? La nature était ainsi faite. Et qui était-il pour en juger autrement ? Elle était toute-puissante. L'œuvre de Kami-sama, qu'il ne pouvait discuter. Il détacha son attention prolongée de sa contemplation, pour poser ses obsidiennes sur la silhouette droite de son camarade. Kitsune ne souriait pas. Avait-il seulement dormi ? Les cernes qu'il discerna sous ses yeux clairs firent naître une moue inquiète, qui s'acheva en une esquisse de circonstance. Kitsune ne l'avait pas réveillé. Pas cette fois.

« En effet, Cal. Et toi, comptes-tu t'y rendre ? », posément, il alla préparer ses propres affaires. Ouvrages avancés et parchemins s'alignèrent.

« Il ne me semble pas avoir aperçu ton nom sur la liste des inscrits. Peut-être as-tu changé d'avis ? », l'hanse bouclée gagna son épaule. Il était lourd. Poids de connaissances qu'il pouvait ressentir. Un héritage ancien qu'il fallait préserver. Honorer.

« Je passe mon tour. Tu sais bien que je n'apprécie pas la compagnie des animaux, Sessho. », lui répondit Kitsune en se plaçant devant le miroir qu'il s'était fabriqué. Métamorphose simpliste pour un esprit méthodique. Le feu de sa chevelure s'ordonna sous les assauts de son perfectionnisme.

« Je comprends. », une réponse qui sembla apaiser la crispation des épaules de son cadet. Le japonais s'avança à sa rencontre, cachant son reflet derrière les épaules larges de Kitsune.

Courbé comme une branche souple, il l'observait. Guindé, Kistune l'avait toujours été. Angoissé des apparences s'avérant souvent trompeuses. Ne jamais s'y fier, c'était ainsi qu'Okaasan l'avait éduqué. Elles étaient surfaites, teintées de faux-semblants. Barrière protectrice qu'il était facile de placer devant soi. Une action, mise hors de son contexte, pouvait revêtir mille et une signification. Une infinité de raisons, qu'il fallait analyser. Comprendre. Compatir. Ne pas juger. Ni rejeter. Sans accepter. S'imposer en médiateur impartial. Kitsune inspira profondément. Agacé. Il n'avait jamais eu la patience de nouer sa cravate, et se retrouvait contraint d'en garder une boucle imparfaite.

« Je n'y arrive pas. », avec humeur, il arracha le morceau de tissu bicolore de son cou.

Le bronze et le bleu roi s'emmêlèrent. Doux oiseau déployant ses ailes. Kitsune n'en avait que la couleur. La fourrure fauve des flammes d'une fourberie délicate. Ses plumes en avaient perdu leurs teintes de l’impétuosité d'un lion, pour se parer de la maladresse d'un goéland. Il ne pouvait pas s'élever. D'une majesté gauche, d'une noblesse déchue, il peinait. Trop larges pour le porter. Trop fragiles pour lui permettre de caresser les nuages de sa céleste pensée. Ses pattes étaient engluées. Figées sur un sol le dévorant de ses angoisses. De ses exigences balayées des vents d'imperfection. En pêcheur altruiste, il s'empara de l'apparat noble, pour l'inciter à capituler. À s'abandonner à l'aide d'un simple terrestre. Humain parmi d'autres.

« Baisse la tête, s'il te plaît. », une demande, jamais un ordre. Kitsune avait le choix. Lui tendre ses bras vaporeux, ou s'enfuir d'un coup de bec fier.

Callum baissa la tête, courbant l'échine sur une résignation, les lèvres tordues d'un regret coutumier. Kitsune s'avouait vaincu. Avec une douceur presque féminine, Sessho souleva les plis de son col blanc, pour y faire glisser la cravate de part et d'autre. Avec des gens lents, rendus expert par l'habitude, il noua les deux ensembles. Une harmonie. Un tout. Comme un ruban. Celui de la vie. Celui du lien. Il replaça l'encolure dans son axe, et serra un nœud déjà fourni. Pas trop. Mais assez. Un soutient silencieux. La pointe vers le bras, il prit sur lui de fermer un bouton d'une cape dénuée de plis.  

« Je dois me rendre à la salle de musique. Je te souhaite une agréable matinée, Kitsune. », un dernier sourire. Une ultime question évitée.

Kitsune en sembla soulagé. Sa bouche trembla d'une esquisse contenue. D'un remerciement muet. Le goéland reprenait sa route, le laissant au sommet d'une digue. Sur le ponton d'un phare allumé. Repère au milieu d'une nuit.  

« J'espère que Kayser est moins dur que ce que l'on dit. », Callum haussa les épaules d'un désintérêt feinté. Obligé. « On se revoit au déjeuner Tora. », un surnom affectueux. Un pacte tacite. Une prononciation qu'il ne reprit pas. L'effort était là, présent. Il s'en contentait.


La salle était déserte. Un silence l'accueillit. Caresse sur ses tympans, qui cessèrent de vibrer de l'agitation d'un couloir encombré. Il n'avait pas la foule en horreur. Habitué des soirées mondaines, des rassemblements importants, où les paroles formaient une bulle. De celles qui éclatent sous le flot continu. Qui s'intensifie, se reconstruit d'un murmure, d'un chuchotement. De la vie. De l'agitation. Une fraîcheur qu'il trouvait fascinante. Qu'il ne cherchait pas à fuir. Il s'y fondait. Se laisser couler dans ce flux appréciable. Une simple carpe au milieu d'un étang, nageant dans le courant. N'être qu'un poisson parmi tous les autres. Il ne se ferait pas dragon. Mais il pourrait y accompagner un banc coloré se perdant sur un chemin les éloignant de la cascade.

Ses pas le guidèrent jusqu'au piano. Instrument d'un noir s'accordant à ses cheveux. Une ébène entretenue. Brillant des reflets d'un ciel nuageux. La fenêtre était fermée. Mais il sentait un filin frais lui parvenir, faisant s'agiter les feuilles jaunies d'une partition. La sienne. Celle d'un duo à peine entamé. Un violon laiteux s'accordant au clavier. À ses cordes frappées et non sciées d'un archer impérieux. Il contourna le sésame de ses pensées intérieures, pour coincer entre ses doigts, le carnet de jais de conversations musicales inachevées. Elle n'avait pas eu cette envie de les lui faire partager. Absente d'un binôme s'accordant magnifiquement. Il ne lui en voulait pas. Il comprenait.

Sessho se détourna, rangeant les dialogues dans son sac, entre son ouvrage de créatures magiques et celui d'enchantement. La porte de la salle des peintures était entrouverte. La curiosité l'emporta. Cruelle tentation. Elle l'y mena. Portail lui montrant les tréfonds d'un monde en suspens. Celui de Merlin. Toile barrée d'une ombre. D'une crainte viscérale. L'échec. L'isolement. La solitude. Une petite fille apeurée, recluse derrière les barreaux dorés de son enfance. De son éducation élaborée. Il l'approcha, se liant à la parenthèse intemporelle de Choho. Le papillon coincé entre deux mondes. La mort et la vie. Une âme scindée. Était-ce de là que lui venait cette fascination ? Les ailes de Shi lui pesaient. Colosse aux pieds d'argile s'écroulant sous la peine.

Il ne parla pas. Elle pleura. Il comprit. Elle cria. Il écouta. Elle se débattit. Il la guida. Shi était un bourreau. Une lumière attirant le papillon qu'elle était. Trop dur pour elle. Pour la chrysalide fragile de son innocence. Elle s'arrêta. Fatiguée de son envol. Trop proche du soleil. Trop proche des ténèbres. Elle se posa à la jonction. Entre ses bras, il sentait les tremblements d'une profonde lassitude. D'un mensonge volontaire. Sessho la relâcha. Cours d'eau se refaisant paisible. Elle ne souriait pas. Alors, il le lui dessina. D'un rouge vif. Celui de sa joie qu'il lui faudrait retrouver. De ce vol qu'il lui faudrait reprendre.

« Jusqu'à ce que tu puisses l'arborer de toi-même. », une énigme dont elle seule pourrait trouver une réponse.


La pluie n'était pas violente. Prémisse d'un orage s'annonçant. Le froid lui piqua les joues, incrustant le voile rosée sur ses pommettes. Chocho ne parlait pas. Elle était pensive. Perdue dans son cocon hésitant. Il leva sa baguette, la protégeant d'un climat qu'elle ne sembla pas remarquer. Voile translucide laissant s'écouler les gouttes d'un ciel attristé. Rageur. Sessho releva la tête. Les nuages s'étaient obscurcis. Un mois de Septembre sentant le souffre.

C'est beau.
Une vie qu'il entendait au travers du grondement colérique de Kami-sama. Que leur réservait-il ? Il voulait prêter attention à son message. À ce destin qu'il ne cessait d'écrire. De glisser sur papier. Les paupières mi-closes, il lui voua son ouïe. Sa totale dévotion. Une prière qui l'accompagna sur le chemin. Silencieux. Serein. Il l'écoutait. Il le faisait toujours.

Tout cela est-il une bonne idée ?
Une question. Une interrogation répétée. Il la lui posait souvent. Incapable de lire le signe d'une réponse. Trop aveugle sans doute aux détails d'un Dieu qu'il ne pouvait prétendre comprendre. Seulement croire. Sans hésiter. Un mysticisme moqué par une société étriquée. Il les comprenait. Lui aussi, n'était qu'un humain, non-exempte d'erreurs. D'imperfections et d'incertitudes. Ne pas accepter leurs fautes. Ne pas s'en surcharger. Il n'en était pas coupable. Ne pas rejeter leurs pardons. Leurs rédemptions. Ne pas juger leurs actes. N'en comprendre que les motivations.

Tout comme il comprit le retard d'Ariel. Les murmures sur son sillage. Le silence qui suivit ses éclats de voix. Le regard d'un professeur le mettant en garde. La honte qu'il vit sur une silhouette adolescente. La pudeur d'une blessure béante sous le rasoir de paroles acérées.

L'envie de bien faire d'un esprit encore solitaire, juvénile, concentré sur une quête personnelle. De pouvoir. De connaissances. Une curiosité poussée par un manque. Un précipice intérieur.

La motivation d'une matière aimée. Adorée. Galvanisée par la présence d'animaux mystérieux. D'une chute malencontreuse, dont elle se relèverait, déjà portée par les ailes d'une passion dévorante. Le violet en était une belle couleur.

Les rires d'une assemblée rendue moqueuse. Craintive de son propre échec. Il comprenait. Il n'y avait pas participé. Il s'en était détaché. Comme la violoniste qui l'avait évité. Un sourire qu'il n'avait pas eu la chance de cueillir. Il ne lui en voulait pas. Il comprenait. Faits impartiaux. Brutes de leurs découvertes. De leur observation. Il en polissait le diamant, pour n'en garder que les cristaux. Ceux d'une excuse. D'idée. De raison.

À son tour, il leva la main, après avoir laissé planer un silence. L'or du juste. Il suivit du regard les bêtes que sa voisine ne pouvait que contempler. Équidés majestueux. De la noirceur d'un charbon brûlant au cœur d'une cheminée. Les messagers de Shi. De la Mort. Mais était-ce pour cela qu'ils devaient être jugés ?

« La première condition pour approcher un sombral. », commença-t-il en se reportant à leur enseignant. « C'est de le voir. Et pour cela, il faut avoir vu la mort, et s'en souvenir. », son sourire ponctua ses mots. Calme. Tranquille. Après quelques secondes d'accalmie offerte, il reprit, laissant le soin à ceux le désirant de noter, comme il le faisait mentalement. D'apprendre.

« Si cela est fait, les sombral sont omnivores. Bien qu'ils ont une préférence pour la viande crue et les pommes. Les enfants sont plus sensibles à cette approche, étant plus curieux. Les nourrir est donc une bonne manière d'attirer la confiance du troupeau. », il les désigna d'un geste lent de la main.

Ils étaient ainsi. Sombres. Squelettiques. Effrayants. Mais après en avoir passé le voile, la superstition, seul la compassion restait. Cette douceur qui leur était propre. Sans doute à ses yeux, ils étaient la plus belle preuve qu'il ne fallait pas s'y arrêter. Qu'il fallait voir au-delà. Qu'il fallait comprendre.
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Résumé:
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

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Un enfant perdu qui fond en larme

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Jeu 14 Mai 2020 - 21:30
Visite GuidéeAt first, I thought that my actions would bear fruit. In the end, I finally understood that I was not aiming for the right target. If we are to eradicate this evil, we must ensure that its source disappears. Welcome my students.Le professeur venait de terminer d'énoncer les règles pour cette première partie du cours. Bien à l'abri sous les protections qu'il avait placé plus tôt dans l'année, sachant que certaines créatures qu'il avait l'intention d'amener devant les élèves ne supportaient pas l'eau, il patientait désormais. Les étudiants avaient maintenant toutes les clefs en main pour réussir et l'Allemand devait s'avouer ressentir une certaine impatience. Si certaines connaissances pouvaient manquer, l'imagination, elle, ferait le reste. Il en eut même une preuve quasi-immédiate. L'élève violette fut la première à demander à être interrogée et, loin de faire du favoritisme, il l'invita d'un geste de la main à s'exprimer librement.

« Celui-là, c'est un Né..., commença la demoiselle, avant de marquer une pause par l'hésitation, pour finalement terminer. Un Nez-de-Griffe ! »

Dans d'autres circonstances, peut-être que le professeur aussi se serait laissé allé à l'hilarité générale. Cependant, ce genre d'erreur ne le faisait pas rire et les comportements moqueurs, loin de là, avait plutôt tendance à l'agacer. D'un regard froid, circulaire, il intima un silence immédiat à la classe, forçant les étudiants à se calmer à la seconde. Quand il reprit la parole, sa voix n'était qu'un murmure.

« Que j'entende encore un rire dans ma classe, une moquerie et la personne qui s'y osera n'appréciera pas le voyage. »

Suite à son sifflement, adressé au groupe sans distinction, il se retourna vers la jeune Gryffondor. Il ne lui offrit aucun sourire, ni regard encourageant. Ce n'était pas vraiment son genre. Ces mots, toutefois, laissaient comprendre son souhait de ne pas la voir abandonner.

« Un Nez-de-Griffe, donc. Ça aurait pu. »

Il marqua une pause de quelques secondes, avant de reprendre, savourant le silence.

« C'est un Éruptif, miss. »

Nouveau silence, son regard ne lâchant pas la demoiselle. Un léger sourire en coin fleurit sur son visage, bien qu'imperceptible.

« Trois points pour Gryffondor. Même si vous vous êtes trompée, vous avez au moins eu le culot d'essayer. »

Après ces quelques mots, il laissa un certain temps aux étudiants de noter l'information s'ils le désiraient. Dans cette optique d'attente, le magicozoologue joignit ses mains dans son dos, puis commença à faire des aller-retours devant le troupeau d'écoliers. Quand la petite Asiatique de la classe leva la main, il l'invita à parler d'un signe de tête assez sec, sans spécialement s'arrêter.

« Celui-ci est un Cerbère Professeur, ou "Chien a trois têtes" parfois. C'est un animal qui vient... de Grèce. Elle est présente dans leurs Mythologie, notamment dans l'histoire d'Orpheus ou celui-ci l'apaise en jouant de sa harpe pour passer la porte des enfers afin d'y rencontrer Hadès, le dieu des enfers afin de négocier le retour de sa fiancée parmi les vivants. »

Johann ne l'interrompit à aucun moment, continuant ses va-et-vient, se permettant même de lever la tête vers le ciel orageux. Il se stoppa et se retourna vers les étudiants, qu'il dévisagea d'un regard sévère, quand elle eut terminé son petit exposé. Attendre, placer un silence agréable, puis reprendre. Une technique qu'il avait appris à maîtriser à la perfection. Il n'aurait jamais tenu à la tête d'une organisation criminelle, qu'elle eût ou non un but noble n'y changeait rien, dans le cas contraire.

« Vous remarquerez vite que j'aurai toujours tendance à retirer plus de points que je n'en donne. »

Plus une phrase se faisait longue, plus il fallait que le silence suivant s'étirât. Ce n'était qu'ainsi que l'intégralité des informations rentraient et restaient. C'était, du moins, ce qu'il avait déduit avec les années. Une manière de procéder qu'il ne se gêna pas d'utiliser ce jour-ci.

« Hadès, reprit-il, était un sorcier. Orpheus n'aurait jamais pu repartir avec sa femme, car l'homme n'avait pas le pouvoir de ressusciter les morts.  »

L'ancien Auror se tourna enfin vers la petite vipère, toujours en plaçant un silence pour forcer l'écoute et éviter d'être stoppé dans son discours.

« La musique a tendance à calmer les cerbères, c'est exact, comme Orpheus l'a fait pour pénétrer l'antre d'Hadès. Je vais m'arrêter-là, car nous ne sommes pas en cours d'Histoire de la Magie. »

Si quelqu'un avait osé l'interrompre, surtout à une heure où il était maître des décisions, il n'aurait pas aimé la suite, c'était une certitude et personne n'avait cette envie.

« Je reconnais que les Serpentards apprécient énormément de jouer avec les mots et c'est une qualité, à mon sens, dans certaines circonstances, Miss Fa. »

Nouvelle pause. Il transperça la demoiselle du regard et plissa le regard.

« J'avais néanmoins précisé une seule information. Elles sont véridiques, cependant, donc bravo. »

Nouvel arrêt. Il replaça ses mains dans son dos, dans un geste lent et ample, avant de reprendre sa marche.

« Dix points à Serpentard, susurra-t-il en dernier, que je retire à la Maison. »

Il espérait que ce qu'il venait de dire resterait graver dans les mémoires. Si le sort, peu enviable, d'Ariel ne suffisait pas, peut-être que celui de Jun-Shin, à présent, éclairerait sur sa façon de faire. Il avait l'intention de se montrer, à l'inverse de Severus, impartiale. Les Maisons n'avaient aucune forme d'importance à ses yeux, ce n'était que des outils dont il allait se servir.

D'un geste presque lasse, il fit signe à la fille Shafiq de prendre la parole quand elle leva la main.

« Des sombrals, murmura-t-elle, avant de reprendre d'une voix plus forte. Ce sont des sombrals. »

Le professeur acquiesça simplement. Il n'avait aucun commentaire à faire sur cette réponse et même s'il aurait apprécié retirer à la demoiselle son air absent, il savait que la présence de ces bêtes avaient toujours eu tendance à l'envoyer dans une spirale rêveuse. Il était incapable de l'en extirper tant qu'elle ne le faisait pas elle-même. Il préféra abandonner l'idée avant même d'essayer.

« C'est le cas. Cinq points pour Serdaigle. »

Récompenser, puis passer à autre chose. Avec elle, c'était une technique qui marchait bien. Il savait, de toute façon, qu'elle se montrerait à la hauteur de ses attentes, consciemment ou non.

Il ne s'attarda donc pas, tournant son visage vers le jaune-et-noir qui levait la main, l'intimant silencieusement à prendre la suite. Les étudiants se réveillaient, enchaînaient les réponses et c'était plutôt plaisant.

« La créature à tête humaine et à corps de lion est un Sphinx.
Exact, répliqua-t-il. Cinq points pour Poufsouffle. »

Et visiblement, les blaireaux avaient décidé de se donner le mot. La petite blonde, juste à l'avant du garçon qui venait de parler, leva la main à son tour. Johann l'invita à poursuivre d'un signe, ses pas martelant toujours le sol avec un calme olympien. Il ne s'arrêtait pas de faire les cents pas.

« Pour approcher un sphinx, il faut répondre correctement à son énigme. Si une personne répond quelque chose de faux, il la dévore ! C'est ce que dit ce livre, Professeur. »

Johann dut se retenir à grande peine de souffle un léger rire en voyant la couverture. En lieux et place, il arqua un sourcil. C'était l'ouvrage qu'il avait lui-même écrit et il se souvenait encore très bien de sa première rencontre avec la mère du petit qui se trouvait dans l'enclos. Il avait bien failli se faire dévorer, la dame n'étant pas la plus patiente de son espèce et ses énigmes étant d'une complexité assez rare.

« Vrai. Cinq points de plus pour Poufsouffle. »

Il acquiesça vers la demoiselle, esquissant un nouveau sourire en coin, plus visible que le précédent cette fois-ci. Puis, il reporta son attention sur le reste des élèves. Les Serdaigles avaient-ils l'intention de laisser les Poufsouffles remporter la course aux points ? Si ce n'était pas le cas, ils avaient intérêt à se réveiller. Quand il était encore étudiant, cette hypothèse n'aurait jamais pu voir le jour. Loin de s'en soucier réellement, toutefois, il donna la parole à la Gryffondor de cinquième année qui levait maintenant la main.

« Le petit là ainsi que l’adulte plus loin sont des hippogriffes.
Exact. Cinq points pour Gryffondor. »

Il hocha la tête, puis offrit immédiatement la parole à la Serpentard qui se trouvait aux côtés de la rouge-et-or, et qui avait la fâcheuse manie de dévisager sa camarade. Beurk. Celle-ci, il allait la garder à l’œil, même s'il n'avait pas l'intention de le montrer. Pour l'instant, il ne comptait pas s'en servir pour les atteindre, mais il fallait toujours envisager toutes les possibilités pour réussir son entreprise.

« Pour approcher un hippogriffe, il faut d'abord le regarder dans les yeux puis se courber en avant. S'il nous rend la révérence, cela signifie qu'il est enclin à nous laisser l'approcher. »

C'était vrai, bien qu'incomplet aux yeux de l'enseignant. Il patienta donc quelques secondes, attendant de voir si la jeune femme avait l'intention de poursuivre. Dans un même temps, il foudroya les élèves osant la regarder de travers. Il était au courant de l'histoire de Buck, mais elle n'y était pour rien. C'était son cousin, arrogant et stupide, qui en était la cause. Et si Johann n'avait aucun mal à imaginer qu'Aria pourrait se retrouver, plus tard, à tremper dans des affaires relativement louche, il en attendrait les preuves. Juger sur les membres d'une même famille, c'était une erreur monumentale.

« Montrer ne serait-ce qu'une once d'irrespect à ces créatures ne servirait qu'à se mettre en danger. »

Johann patienta quelques secondes et s'arrêta, de façon à ce que l'intégralités des adolescents se concentrassent de nouveau sur lui. Quand il fut certain d'avoir leur attention, il répliqua.

« Ce que vient de dire votre camarade est vrai, expliqua-t-il, ce qui fera cinq points pour Serpentard. »

Une nouvelle pause. Il était difficile de perdre ses bonnes vieilles habitudes, ce qui lui servait plus que l'inverse en règle générale.

« Je vais néanmoins préciser que pour approcher un enfant, c'est devant la mère qu'il vous faudra vous incliner. »

Pour illustrer ses propos, le professeur effectua un moulinet de poignet, à l'image d'un chef d'orchestre qui guidait ses musiciens.

« De même, avant de vous incliner, protégez-vous la nuque avec un sortilège de protection. »

Johann croisa lentement les bras sur sa poitrine, poursuivant ensuite ses explications.

« Si cela ne vous empêchera pas d'être blessé, vous éviterez de mourir s'il juge votre révérence irrespectueuse. »

Combien de personnes s'étaient faites tuer après s'être inclinées devant un hippogriffe mal luné ? Il y en avait bien trop pour les compter. Ces bêtes possédaient leur caractère et il fallait les comprendre véritablement pour pouvoir les approcher. Ce n'était pas pour rien s'il avait décidé d'en ramener un aujourd'hui. Hagrid, il l'avait appris, avait fait les choses à moitié durant son propre cours sur ces belles bêtes.

« Comprenez bien que se faisait, vous lui prouverez une certaine force, et il sera ainsi amené à vous témoigner du respect : sans vous laisser l'approcher, il vous laissera repartir vivant. »

Ces quelques précisions données, le professeur attendit qu'un nouvel élève levât la main. Ce fut le sixième année, qui était arrivé en compagnie de Merlin, qu'il interrogea donc, l'invitant à parler d'un hochement de tête dans sa direction.

« La première condition pour approcher un sombral, c'est de le voir. Et pour cela, il faut avoir vu la mort, et s'en souvenir. »

Ce gosse n'était pas un disciple de Rowena pour rien. Le ton calme qu'il possédait, la compréhension dans les mots qu'il employait n'avait rien à envier à certains étudiants. Il acquiesça, l'invitant à poursuivre.

« Si cela est fait, les sombrals sont omnivores. Bien qu'ils ont une préférence pour la viande crue et les pommes. Les enfants sont plus sensibles à cette approche, étant plus curieux. Les nourrir est donc une bonne manière d'attirer la confiance du troupeau. »

Johann se retourna vers l'enclos où se trouvaient les sombres chevaux ailés. Il répliqua ensuite.

« C'est exact et plutôt complet. Cinq points pour Serdaigle. »

Pour la énième fois de la journée, il marqua une pause, avant de reprendre.

« Cependant, je vous déconseille d'approcher l'enfant d'un troupeau complètement sauvage. Les adultes prendront peur et vous attaqueront. »

Il déconseillait à quiconque de se mettre à dos ces bêtes. Ils étaient capables de faire des distances exceptionnelles en très peu de temps et retrouver la piste d'un sorcier qui transplanait pour les fuir à l'odeur. Il n'avait rien d'autre à dire de plus dessus, néanmoins et n'avait pas l'intention de faire un cours sur cette espèce de chevaux ailés dans l'immédiat. D'un mouvement, il revint vers l'enclos où les enfants s'amusaient les uns avec les autres, pour certaines des créatures. Plus aucun élève ne levait la main, ce qui l'amena à se dire qu'il était temps de passer à la suite.

Avant la phase pratique, il préférait toutefois être très clair avec ses disciples. Dans cette optique, il ouvrit la porte de l'enclos, pénétra à l'intérieur et referma derrière lui. Les élèves rentreraient quand il le dirait et certainement pas avant. Dans un premier temps, il s'approcha du cerbère et s'accroupit, venant présenter sa main, paume vers le ciel, à quelques mètres de ses truffes. Le chien à trois têtes se précipita vers lui pour la renifler et, le reconnaissant, commença à tourner sur lui-même en remuant la queue.

« Si vous ne savez pas jouer d'un instrument ou que vous ne connaissez aucun sort pour en ensorceler un, vous pouvez présenter votre main à un cerbère en vous accroupissant devant lui, pour un enfant ou en restant debout pour un adulte. Vous devez lui faire comprendre que vous êtes son égal, mais que vous ne lui voulez aucun mal. »

Ici, il n'avait pas besoin de faire de pauses. Si les adolescents étaient intelligents, ils noteraient les informations qu'il donnait. Il se redressa et se dirigea vers le petit sphinx qui, assis sur ses pattes arrières, chercha à le regarder de haut. Ce n'était pas une franche réussite avec son visage aux rondeurs encore enfantines.

« Le matin, je vis à quatre pattes. Le midi, je vis à deux pattes. Le soir, je vis à trois pattes. Je suis aussi capable de disparaître et d'apparaître ailleurs, parce que je possède un bâton. Qui suis-je ? »

Le professeur haussa un sourcil, un brin amusé par la simplicité de son énigme. C'était normal, à son âge. Adulte, ses devinettes deviendraient bien plus complexes.

« Un sorcier. », répliqua le magicozoologue et l'enfant face à lui fit une moue boudeuse, attendrissante.

Johann lui ébouriffa sa chevelure d'or. Quand il lui parla, ce fut d'un ton doux. Les humains n'y avaient pas droit.

« Ta mère essaie de faire de moi son dîner depuis des années déjà, tu as encore besoin d'entrainement si tu veux espérer lui voler son repas.
Nia, nia, nia. »

Soufflant un rire du nez, le professeur se retourna vers la classe, puis reprit ses explications.

« Je vous déconseille de vous moquer d'une énigme, qu'importe sa simplicité, face à un sphinx. C'est un enfant, mais ne croyez pas qu'il n'est pas dangereux pour autant. S'il n'a pas les capacités de vous dévorer, il pourrait facilement vous arracher un bras et, vous l'aurez saisi, les sphinx peuvent être susceptibles. »

Juste avec ses mots, il se dirigea vers l'éruptif, se positionnant à côté. Ce dernier ne le calcula pas une seule seconde. Ça avait été un petit piège de sa part, mais aucun n'ayant tenté de définir l'approche à avoir, il n'avait pas pu en parler. Il déposa une main sur la tête du petit qui tourna un regard vers lui, avant de retourner à son occupation primaire : ne rien faire.

« Le calme. C'est la seule règle pour approcher un éruptif sans risque, explicita Johann. Si vous l'effrayez ou que vous le provoquez avec insistance, par contre, ce n'est pas seulement vous, mais l'intégralité de ce qui se trouve autour de lui que vous mettrez en danger. La corne d'un éruptif peut traverser n'importe quelle matière existante et la sécrétion à l'intérieur de celle-ci le fait ensuite exploser. Je vous laisse imaginer à quoi vous ressembleriez si l'envie vous prend d'en affronter un. Et ne comptez pas sur la magie pour vous défendre, leur peau est si épaisse qu'elle y résiste. »

Johann retira sa main de la créature, avant de se diriger vers l'hippogriffe. La mère. Il ignora le petit qui se trouvait à quelques mètres d'elle. D'un geste, il sortit sa baguette, et vint faire glissa la lame contre sa nuque, avant de la ranger. Puis, dans un geste respectueux, il vint s'incliner devant la dame, qui l'observait d'un regard impérieux. Après quelques secondes, elle lui rendit néanmoins le salut.

Une fois fait, le spécialiste s'approcha et vint lui caresser le bec. Il savait qu'elle adorait ça. Une fois ce petit remerciement terminé, il se dirigea vers le petit, venant le caresser également, tout en esquivant les petits coups de bec affectueux que l'enfant cherchait à lui donner.

« Maintenant que vous avez vu la marche à suivre, siffla Johann en se redressant, délaissant le bambin pour se rapprocher du troupeau de sorciers, vous allez pouvoir vous y atteler. Votre but aujourd'hui va être de pouvoir les approcher et les caresser, même s'ils resteront méfiants au début. »

La partie pratique allait pouvoir commencer. Cependant, il n'avait pas l'intention de laisser les élèves se faire blesser et il avait donc prévu le coup.

« Vous allez entrer deux par deux, sauf pour un groupe qui sera composé de trois personnes, quand j'appellerai vos noms. Vous allez ensuite vous rapprocher de chaque animal, de la bonne façon, l'un après l'autre, dans cet ordre : éruptif, cerbère, hippogriffe, puis sphinx. »

Le professeur se dirigea tranquillement jusqu'à l'entrée de l'enclot et il ouvrit le battant. Le chemin à parcourir n'était pas anodin : les étudiants iraient de l'animal le plus inoffensif au plus dangereux.

« Je resterai avec vous tout le long du processus pour intervenir si vous effectuer un mauvais geste qui pourrait pousser l'un des animaux à vous attaquer. Je rajoute, pour les musiciens, que vous pouvez oublier vos instruments pour ce cours. Vous serez tous sur un même pied d'égalité. »

D'un mouvement sec du bras, il attrapa un parchemin qui apparut dans une gerbe de flamme juste au-dessus de sa position. Fiery était décidément toujours à l'heure.

« Si vous n'avez pas de question... »

Et il commença à appeler les élèves. Des binômes qu'il avait déjà préparé à l'avance quand il avait eu la liste des inscrits. Il les suivit, les protégea au besoin. Dans un même temps, il laissait les autres élèves discuter et faire des commentaires entre eux, tant qu'ils ne parlaient pas trop fort. Il ne fallait pas effrayer les animaux bêtement. Après plusieurs groupes, de nouveau à la porte, il appela un nouveau binôme.

« Jules Murphy et Jun-Shin Fa. »

Il s'apprêta à les suivre, de nouveau, comme il le faisait avec tous les groupes et comme il le ferait avec tous les futurs groupes.

•••••••

Le Hors Role Play:
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Johann A. Kayser
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Johann A. Kayser

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Heart Made Of Glass, My Mind Of Stone
Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. by Wiise
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Mar 26 Mai 2020 - 14:54

#3
Visite guidée
Premier cours
de SACM
Lun.
18 sep.

Ariel devait avouer qu’il était un peu déçu du comportement du professeur Kayser. En bon Serdaigle qu’il était, il portait évidemment une attention soutenue au règlement. Si les consignes existaient c’était avant tout pour être respectées. Mais les connaissances, la qualité d’un raisonnement, pour le tout jeune adolescent, prévalaient sans doute encore plus.

Alors lorsque le professeur passa l’étourderie de Jules, Ariel leva un sourcil. Il était au mieux étonné, au pire vexé - il fallait le dire, il était jaloux comme un pou. Elle avait osé, certes ; elle méritait peut-être ces quelques bribes de points, même si récompenser l’audace de Jules n’était certainement pas une bonne idée. Mais pour le jeune Serdaigle, sa bêtise valait au moins son retard. Il avait paniqué, il l’avait engueulée en arguant qu’elle-même allait se faire descendre en public. C’était tout le contraire même si elle avait eu le poids de quelques rires à supporter. Kayser l’avait presque encouragée. À présent Ariel se sentait envieux, idiot et ridicule.

Pourquoi avait-il fallu que Kayser déverse sa haine sur lui ?

Il fut un peu rassuré lorsque Fa en prit pour son grade. C’était malsain de se réjouir du malheur d’une fillette, Ariel le savait, mais c’était plus fort que lui : ça voulait dire qu’il n’était peut-être pas devenu la tête de turc du professeur. Même si sa réponse était complète et qu’il réprouvait la façon que Kayser avait d’enlever des points à ces élèves qui tentaient d’agir au mieux - même s’ils agissaient trop, dans le cas présent.

Une chose était sûre : ce n’était certainement pas le rôle du garçonnet de le faire remarquer à l’homme imposant. Comme à son habitude il se tairait, et il se tairait pour son bien.

Le reste des étudiants déballèrent peu à peu leurs connaissances. Ariel, dans son coin, boudait : dans sa classe, en Métamorphose surtout, cette place lui revenait plus ou moins. C’était lui qui apportait les bonnes réponses, lui qui ramenait des points à sa Maison. Ce jour-là, il n’en valait pas la peine. Il l’avait choisi et un coup d’oeil en direction des animaux lui rappelait pourquoi il se tenait à l’écart. Leurs postures terrifiantes annonçaient l’ébauche d’un funeste destin.

Puis, Ariel aurait dû s’en douter même si réaliser cela lui fit mal, il fut temps de se retrousser les manches. Les élèves, surtout les plus âgés, achevèrent la théorie en expliquant comment un humain pouvait approcher sans crainte de l’une de ces espèces. Kayser, approbateur, hochait parfois la tête, ajoutait une précision quand nécessaire. Sans jamais sourire. Il ne fallait surtout pas briser sa réputation.

— Maintenant que vous avez vu la marche à suivre, vous allez pouvoir vous y atteler.

Le coeur d’Ariel descendit au fond de son estomac. Il s’en doutait, évidemment, mais il pensait pouvoir y échapper. Dans sa tête, un plan composé de dissimulation derrière des élèves plus âgés et d’une discrétion à toute épreuve suffisait. Plus il observait Kayser, plus l’enfant se rendait compte qu’aucun cadeau ne lui serait fait.

— Votre but aujourd’hui va être de pouvoir les approcher et les caresser, même s’ils resteront méfiants au début, continuait Kayser, assommant un peu plus Ariel d'une insondable panique à chaque mot qu’il prononçait. Vous allez entrer deux par deux, sauf pour un groupe qui sera composé de trois personnes, quand j’appellerai vos noms.

Il continua à énoncer les consignes mais dans l’esprit d’Ariel, c’était le flou. Il n’avait même pas eu l’audace d’espérer qu’il pourrait rejoindre Oscar et Jules pendant l’exercice. Kayser ne l’aurait jamais admis.

Une angoisse vieille de plusieurs années monta doucement dans son estomac. La même que lorsqu’il se retrouvait devant des animaux sauvages. La même qui l’avait englouti ce jour-là, alors que sa phobie naissait et que l’impression d’être au seuil de sa propre mort grandissait en même temps que sa terreur.

Il ne voulait pas entrer dans l’enclos. Impossible.

Il n’y survivrait pas.

Le premier groupe, Jules et la petite Fa, entrèrent en premier. Dans un monde idéal, Ariel aurait attentivement suivi les aventures de son amie ; comment s’en sortait-elle face à ces monstres de cruauté ? Il fallait qu’elle soit prudente.

Il ne vit que des formes indistinctes évoluer dans un espace aux contours disloqués.

Les yeux d’Oscar et l’attitude inquiète de Tom lui brûlaient la peau. Ariel fit de son mieux pour ne pas se retourner, pour ne pas leur donner d’indice sur son malaise. Pas question d’attirer une fois de plus l’attention générale. Pas question de s’humilier tout seul encore une fois.

Il avait eu le courage de se teindre les cheveux, il aurait bien les tripes de rentrer dans cet enclos, par Merlin ?

Il n’y arriverait pas.

D’autres groupes passèrent après Jules et Fa. Malgré le chaos qui avait envahi ses sens, Ariel ne détecta pas de difficulté particulière. Des maladresses, tout au plus. Invisibles aux yeux embués de l’enfant.  

Bientôt, tout le monde se tournerait vers lui. Bientôt tout le monde s’apercevrait que quelque chose n’allait pas.

Habituellement, lorsque ce genre de situation survenait, il trouvait toujours un moyen de s’éclipser. Même en présence de Rogue, Ariel savait s’échapper. Soit en prétextant un mal de crâne urgent et en partant, tout simplement - les trois quarts du temps, le professeur était tellement pris au dépourvu qu’il ne réagissait pas. Soit en captant discrètement l’attention de l’adulte, qui alors ne pouvait ignorer les perles qui coulaient sur le front du garçon. Parfois c’était la fin du cours, alors il attendait quelques minutes et son calvaire prenait fin.

Là, Ariel avait la sensation que le temps n’avançait plus. Les minutes s’étaient figé. Il courait sur place en visant la ligne d’arrivée, en attendant la fin du cours.

Fébrile, il sortit son carnet. Distrayez-moi. Svp.

Un S.O.S. aussi bref qu’efficace. Ariel n’appelait jamais à l’aide. Il s’en sortait toujours seul. Son cri silencieux voulait tout dire.

Quelques secondes plus tard à peine, une main s’abattait sur son épaule. Tom, Louisa, Oscar et Jules étaient tous derrières lui. Ils désobéissaient consciemment aux ordres de Kayser pour le réconforter, lui. Il leur adressa un sourire timide, mi-gêné mi-reconnaissant.

— Tu ne te forces pas, lui ordonna Louisa, soucieuse. Si tu ne peux pas faire l’exercice tu restes ici.

— Merci mais je ne peux pas ranimer la colère de Kayser, chuchota-t-il pour ne pas que le professeur l’entende. Ça va mieux maintenant.

Malgré ses belles paroles Ariel savait qu’il ne ferait pas le fier au moment d’entrer lui aussi dans l’enclos. La présence d’autres étudiants, loin d’apaiser les craintes du garçon, agirait plutôt comme un amplificateur. En plus de contrôler sa propre peur, il devrait faire attention à l’image qu’il renvoyait à son public. Perdre la face était loin de ce dont il avait besoin.

Bientôt vint le moment où Kayser l’appela :

— Sessho Shinmen, Ariel Melwing et Elyana Sleepy.

Aussitôt les battements du coeur d’Ariel reprirent de plus belle. Dans sa tête, des “boum-boum” irréguliers, bien trop rapides, résonnaient et lui faisaient mal. Sa vision redevint flou. Le calme qu’il avait retrouvé s’évada en un clin d’oeil.

Il serra les mains, respira, se donna du courage. Louisa lâcha son épaule avec réticence. Ariel s’avança, slaloma à travers les étudiants et s’arrêta devant l’entrée de l’enclos. Il savait que son front brillait et il savait que ça se voyait.

Se contenir. Se calmer. Se détendre.

C’étaient des animaux calmes, sans danger. Kayser savait ce qu’il faisait. Rien ne l’attaquerait, rien ne l’abîmerait. Il n’avait plus cinq ans, n’est-ce pas ? Il savait se défendre. Il avait une baguette magique. Aucune créature ne le prendrait par surprise. Il ne tournerait pas le dos aux animaux.

Sa respiration s’accéléra encore. Les larmes montèrent.

Il ne manquait plus qu’elles.

Il ne réussirait pas l’exercice.

Il sentait vaguement les deux autres élèves qui devaient l’accompagner dans l’enclos, Sessho et Elyana, mais leurs silhouettes demeuraient vagues. À peine perceptibles, comme si on les dissimulait derrière un voile opaque.

Les barrières de l’enclos s’élevaient comme des remparts aux piques infranchissables. Comme la lisière d’une forêt menaçante. Comme le seuil d’un cauchemar éveillé.

Les jambes d’Ariel s’activèrent soudain sans qu’il ne contrôle aucun ses muscles. Un pas, deux pas en arrière. Son cerveau figé gelait davantage à chaque nouveau mouvement.

— Je ne peux pas rentrer dans cet enclos, professeur, s’entendit-il prononcer. C’est au-dessus de mes forces.

Ses cordes vocales le brûlaient comme s’il avait parlé trop fort, comme s’il avait hurlé sa panique. Il était conscient que ses mots avaient eu la force d’un chuchotement.

Les animaux semblaient le fixer de leurs yeux de feu. La réprobation avait envahi leurs regards. Ariel se sentait honteux. Écrasé par leur implacable jugement, celui de ses camarades, celui de son professeur.

Mais il était certain d’une chose : il se trouvait incapable de répondre aux consignes qu’on lui avait données.



Codes couleurs pour les dialogues :
Ariel Melwing
Modo aquatique
Ariel Melwing
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Mer 27 Mai 2020 - 22:41

VISITE GUIDÉE

Lundi 18 Septembre 1995,

Éruptif, cerbère, hippogriffe, puis sphinx. C'était noté. Loin d'être idiote, l'adolescente se concentrait de nouveau sur le cours. Doucement. Elle ne tenait pas à s'attirer les foudres de Kayser. Elle le connaissait. Et si l'exemple qu'il avait donné plus tôt ne suffisait pas pour certains, elle, elle n'en avait pas besoin. Elle l'avait eu comme professeur particulier pendant un an.

C'était largement suffisant pour savoir comme se comporter en sa présence. Un minimum. Respecter les consignes. Ne pas l'interrompre. Rester à sa place. Attendre son tour. Des règles d'or qu'elle ne se risquerait pas à briser durant ses cours. Jamais, en réalité. Ou le croyait-elle pour l'instant. La compagnie et l'influence d'un Auror la forceraient à braver l'interdit, mais ce n'était pas pour tout de suite.

Tout de suite, elle restait bien sagement cette même petite fille de onze ans effrayait par un adulte froid et sans scrupule. Elle n'avait pas à se plaindre. Elle l'avait voulu. Son père lui avait proposé un précepteur pour la consoler, elle avait accepté. Il lui avait offert une avance confortable qu'elle gardait encore précieusement des années plus tard.

Non, elle n'avait pas à se plaindre. Et la peur latente qui restait encrée en elle en présence de l'individu, qui l'empêchait ne serait-ce que d'offrir une expression qu'il pourrait juger déplacer, ce n'était qu'un maigre prix à payer. Oui, un prix qu'elle pouvait juger acceptable, qu'elle se forçait à voir ainsi.

La théorie passée, c'était maintenant à la pratique. Depuis qu'elle le connaissait, ça avait toujours été ainsi. Il offrait des connaissances ou s'assurait qu'elles existaient déjà, puis il demandait à les voir en application. Elle n'était pas étonnée. Le schéma restait le même. Toujours.

Comme sa façon de reprendre les étudiants. La même manière dont il s'en était pris à elle pour la forcer à réussir. Est-ce que le pire était que ça avait fonctionné sur elle, ou qu'elle ne pouvait que deviner que ça ne marcherait pas avec tous les élèves ? Son détachement avait débuté avec les sombrals. Leur vue. Elle adorait venir les nourrir, s'en occuper. Mais la réelle raison, maintenant qu'elle était forcée de se canaliser, était évidente à son regard : sa présence à lui.

Elle ne voulait pas le décevoir. Elle n'en avait pas le droit. L'obligation pesait sur ses épaules et, la mâchoire crispée de concentration, elle observa les gestes des étudiants avec une application presque obsessionnelle. Analyser, remarquer et comprendre. Voir le bon geste à effectuer, celui à bannir. Les groupes passèrent les uns après les autres.

À chaque fois qu'il ne l'appelait pas, qu'un autre nom sortait de sa bouche, un léger soupir de sa part accompagnait les mots du professeur. Petit à petit, et même si elle avait suivi le trajet de l'enseignant qui avait donné la bonne solution, elle continuait à apprendre ainsi. Le savoir, c'était à la fois une source d'angoisse, mais c'était aussi, surtout, la possibilité de résoudre les problèmes. Son stress se dissipait. Sa confiance augmentait. Elle allait réussir. Le choix ne lui était pas permis.

« Sessho Shinmen, Ariel Melwing et Elyana Sleepy. »

Elle avait suivi la course de tous les étudiants jusque-là, sans que ses yeux fussent amenés à se diriger vers le professeur. Ces noms-là, cependant, firent monter en elle un pressentiment aussi soudain qu'effrayant. Était-ce parce que Shinmen était dans le groupe ? C'était ridicule. Son ami s'en sortirait sans problème. C'était un modèle pour de nombreux élèves plus jeunes, par sa patience, sa sagesse, son calme et ses connaissances poussées.

La seconde d'après, son regard fut attiré vers Ariel. La vision d'une ombre étrange se dessina dans son esprit, puis se dissipa aussi soudainement qu'elle était apparue. Elle secoua la tête, ses sourcils se fronçant et reporta son attention sur le japonais qui s'éloignait.

Cela ne dura pas. Comme deux aimants, ses iris revinrent toucher Ariel. Il ne bougeait pas. Sessho le dépassa, Sleepy également. Que lui arrivait-il ? Une question dont la réponse se fit presque évidente. Il était effrayé. Un animal acculé devant une menace invisible.

Dans d'autres circonstances, la jeune femme se serait approchée, aurait cherché à l'apaiser. Dans d'autres circonstances, son impuissante face à la présence de cet homme ne l'aurait pas figé dans l'amorce de son mouvement. Un prédateur dont elle ne pouvait faire abstraction. Merlin regarda Ariel se reculer de quelques pas, sans parvenir à s'avancer.

Elle n'entendit pas ce qu'il murmura. Son ami, lui, eut l'air de comprendre. Le Japonais s'arrêta, fit demi-tour et s'agenouilla devant le plus jeune. De nouveau, elle ne capta pas l'échange et ne chercha pas vraiment à le faire. Ses yeux se posèrent immédiatement sûr Johann quand il amorça un mouvement.

Il fit un signe à Sleepy, l'invitant à ne pas entrer complètement dans l'enclôt. Comprenant qu'elle n'était pas au centre de son attention, la Shafiq se risqua à un geste. Elle se rapprocha lentement, de façon à entendre ce qu'il allait dire. Trop curieuse. Il parlait bas, mais les étudiants les plus proches pouvaient saisir ses mots.

« ...reculez-vous, offrait-il avec un léger hochement de tête. Restez avec votre groupe, Mister Melwing. »

Sa voix s'était faite moins froide, plus compréhensive. Il fit un geste aux étudiants pour qu'ils s'écartassent de la route d'Ariel. Aucun point en moins, pas une retenue en plus. Il se contentait d'accepter l'évidence. Un soupir de soulagement franchit ses lèvres. Elle n'était pas certaine que le troisième année aurait pu supporter d'autres brimades, et l'état dans lequel il se trouvait ne l'aurait pas aidé.

Cette mésaventure passée, plus ou moins, l’exercice reprit vite. Presque brutalement. Avant ça, cependant, le regard de Johann braqué sur le dos d'Ariel, quand ce dernier s'éloignait, ne rassura pas vraiment la voyante. Son mauvais pressentiment revint et elle dut forcer pour parvenir à l'occulter. Ce n'était pas le moment. Elle devait se concentrer. Elle pourrait prendre des nouvelles du garçon plus tard, dans leur salle commune. Pour le reste... Elle espérait juste que son intuition s’avérerait fausse, sinon le sang-mêlé n'apprécierait pas le voyage.

Elyana et Sessho, sans le troisième membre, purent passer ensuite. Merlin en profita pour se recentrer. Elle avait envie de se tourner, de l’apercevoir, de s'assurer qu'il allait un peu mieux. Elle ne céda pas à la tentation grandissante. Son ami revint à sa place avec une lenteur affreuse dans sa perception.

Elle n'eut pas le temps de tergiverser sur le pourquoi bien longtemps, car quand il fut en place, Johann reprit la parole immédiatement. Elle cligna des yeux. Ce n'était pas tant d'être appelée qui la gênait. C'était plutôt le nom de son binôme qui l'étonna.

« Aria Beurk et Merlin Shafiq. »

En quelques secondes, son camarade de maison fut oublié, occulté par la présence d'une blonde qu'elle n'avait pas remarqué jusque-là. Des années qu'elle essayait de l'approcher. Des années qu'elle voulait faire partie de son monde. Des années qu'elle échouait. Kayser lui offrait une opportunité en or. Elle ne pouvait pas passer à côté.

Elle ne pourrait pas lui parler durant l'exercice sans se faire reprendre férocement et n'était pas stupide. Elle ne s'y risquerait pas. Avant, par contre, son précepteur n'aurait rien à redire, car elle ne se mettrait pas bêtement en danger en déviant sa concentration. Elle rassembla tout le courage dont elle était capable pour, quand elle fut à portée de chuchotements, lui souffler quelques mots.

Une question pouvant paraître idiote. Une petite invitation. Une qui se rajoutait à une liste déjà bien trop grande.

« Tu apprécies les animaux ? »

L’oniromancienne, quoi qu'il était possible d'en penser, n'était pas idiote. Au contraire. Elle faisait montre d'une intelligence rare par moment. Et pour elle, elle n'avait pas vraiment besoin de réponse.

Si Aria ne les aimait pas, pourquoi s'inscrire à un cours supplémentaire ? Il n'était pas obligatoire. Elle aurait pu choisir de ne pas venir, mais au lieu de profiter de cette solitude que l'autre sang-pure avait l'air de tant apprécier, elle avait choisi de l'abandonner pour de nouvelles connaissances sur ces êtres. Plus encore, la liste des inscrits n'était pas connue des autres étudiants et le temps de l'apprentissage non plus.

Inconsciemment, ou consciemment, elle avait préféré l'approche d'animaux, et ce, en compagnie d'un potentiel grand nombre d'autres adolescents, pour une durée indéterminée. Il était donc évident que Beurk aimait les créatures magiques.

« Ce sont lesquelles tes préférés ? »

L'absence de réponse ne surprit pas Merlin. Avec un public ayant le pouvoir de la reprendre, la blonde se drapait dans l'ignorance. Ses piques disparaissaient, restaient sans doute coincées au fond de sa gorge ou entre ses dents. Elle était intelligente, rusée et pouvait se faire bien plus patiente qu'on pouvait le croire au premier regard.

Tout comme elle, qui patienterait aussi longtemps qu'il lui faudrait. Un jour, Aria lui rappellerait ces questions. Elle trouverait un prétexte pour s'en moquer. Demain, dans une semaine, peut-être dans un an. Ça n'importait pas vraiment à la demoiselle. D'une certaine façon, étrange, peu fréquente, assez tortueuse, c'était une manière de ne pas être oubliée. Comme elle n'oubliait jamais l'autre sang-pure, pas depuis le premier jour où elle l'avait aperçue.  

Il était maintenant temps d'effectuer l'exercice. Aria n'avait pas l'air décidé pour commencer, alors Merlin choisit de prendre les devants. C'était l'éruptif qu'il fallait approcher le premier. Rien de compliqué. Sous le regard intransigeant du professeur, elle ferma les yeux quelques secondes pour calmer ses émotions. Rester concentrée, se détacher. Elle savait faire. C'était une forme de méditation. Forcer l'esprit à se canaliser sur une tâche unique, oublier le reste. Cela permettait d'apprendre plus facilement, de comprendre plus clairement, de réussir forcément.

Avec une certaine lenteur, la jeune femme s'approcha de l'animal. Comme il le fit pour Johann plus tôt, il se contenta de tourner un regard désintéressé vers elle. Pour qu'il ne fût pas effrayé, elle devait rester calme. Après son œillade, il retourna à son herbe. Elle décida d'approcher plus franchement, avec un peu moins de prudence.

Le premier était passé, mais c'était le plus simple. Les autres, elle allait devoir se montrer à la fois plus confiante et plus subtile. Elle patienta, après s'être reculée, le temps qu'Aria se prêtât à l'exercice, puis elle se détourna vers le suivant. Ce même schéma allait se répéter plusieurs fois.

Le cerbère était déjà plus menaçant dans sa méfiante. L'animal avait beau n'être encore qu'un enfant, ses crocs restaient visibles. Il commença à grogner à son approche, courbant ses pattes, prêt à attaquer, ses trois paires d'yeux à l’affût du moindre geste agressif ou méfiant.

Analyser, comprendre, s'adapter. Une façon d'être pour de nombreuses situations, dont celle-ci ne faisait pas exception. Elle stoppa son mouvement, restant figée à trois mètres de l'animal, avant de fléchir lentement les genoux. Dans un même temps, elle releva sa main droite, la paume vers le ciel. Son intuition lui soufflait de ne pas tenter le diable. Il valait mieux s'arrêter-là et laisser le chien à trois têtes venir jusqu'à elle. Et s'il fallait attendre quinze minutes dans cette posture inconfortable, elle ne s'en plaindrait pas. C'était un choix qu'elle prenait pour sa sécurité, elle l'assumerait.

Quelques minutes plus tard, il fut temps de changer de cible. Merlin avait saisi que l'ordre n'était pas anodin. Le danger croissait à chaque bête, comme différents paliers à passer. Toutefois, elle n'avait jamais envisagé, avant ce jour, qu'un enfant sphinx était plus dangereux qu'un hippogriffe voulant potentiellement protéger son petit.

Une surprise qui ne l'empêcha pas d'effectuer un geste pour sortir sa baguette avant de tenter l'expérience. Comme l'enseignant, elle appliqua un enchantement sur son cou pour se protéger, avant de ranger sa douce amie. La minute d'après, avec tout le respect qu'elle offrait volontiers aux autres êtres vivants, elle courba l'échine devant la mère, lui offrant sa nuque sans retenue.

Une pointe de stress perçait sa concentration, mais elle crispa ses muscles pour ne pas trembler. Il ne restait plus qu'à savoir si, oui ou non, la femelle allait lui rendre son salut.

« Ce n'est pas le lendemain de lundi ou le jour avant jeudi, son demain n'est pas dimanche et son hier ne l'était pas non plus, le jour de son après-demain n'est pas samedi et le jour de son avant-hier n'était pas mercredi. Alors, de quel jour de la semaine est-il question ? »

Merlin cligna des yeux plusieurs fois. Le sphinx s'assit tranquillement, avec un sourire narquois en sa direction. Il ne lui avait pas vraiment laissé le temps de s'approcher, après que son binôme eut terminé elle aussi avec l'autre hybride. Il avait attaqué directement. Elle ne pouvait que remercier sa mémoire.

L'énigme ne pouvait pas être très complexe, pas à son âge. La réponse se trouvait dans l'énoncé. Après quelques secondes de réflexion, son regard se portant vers le ciel, la demoiselle esquissa un léger sourire quand elle mit le doigt sur la réponse. Un simple découpage des paroles du garçon suffisait, même s'il fallait être capable de le réaliser. Après quoi, il ne restait plus qu'une seule possibilité. Elle baissa un regard joueur vers son interlocuteur, avant d'offrir sa réponse.

« Du dimanche. »

La moue mécontente de l'animal lui fit comprendre qu'elle avait visé juste. Il ne restait plus qu'à savoir si ça avait été suffisamment rapide à son goût. Puis qu'Aria s'y essayât également.

Il fut temps de quitter l'enclôt. Trop rapidement à son goût. Le retour à la réalité. Une bulle qui éclata dès qu'elle dût, à nouveau, patienter avec les autres étudiants. Elle observa, écouta. Elle s'intéressait vraiment à ce qu'il se disait, était bel et bien sorti de son rêve éveillé. Tout comme elle n'oubliait pas Ariel, qui lui était revenu en mémoire. Sans chercher à le retrouver dans l'immédiat, confiante vis-à-vis des fréquentations de son cadet, elle se promit tout de même de s'assurer de son état plus tard.

Pour l'heure, elle comptait bien continuer d'apprendre. La présence de Johann ne devait pas freiner son envie, ou besoin, d'approfondir ses connaissances. Rien ne le devait.
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Dim 31 Mai 2020 - 12:06
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Cours de S.A.C.M.

Lundi 18 Septembre 1995

Deux yeux violets voyagèrent sur l'assemblée hilare. Des sourires en coin, des yeux qui roulaient, des gloussements retenus, d'autres déployés. Comme celui de Louisa, suivit de peu par celui de Tom – qui, probablement, riait sans en comprendre davantage la cause que Jules, simplement parce que chaque occasion de rire était à prendre. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que la miss violette comprenne qu'elle avait dit une énormité : visiblement, sa mémoire et son imagination lui avaient tendu un piège. Mais la fierté d'une Gryffondor reposant plus dans l'habileté à provoquer des réactions – quel qu'elles fussent – que dans celle d'étaler un savoir exact comme ses camarades bleus, Jules n'en fut pas vexée et au contraire, elle était sur le point de rejoindre l'hilarité qu'elle avait inconsciemment provoqué au moment où la voix tranchante du professeur mit fin à tout éclat de moquerie.

- Que j'entende encore un rire dans ma classe, une moquerie et la personne qui s'y osera n'appréciera pas le voyage.

Ce n'était plus à prouver, Kayser n'était vraiment pas du genre à rigoler. Suite à cette nouvelle remontrance – bien qu'en sa faveur -, Jules rentra un peu les épaules, redoutant que ses foudres s'abattent ensuite sur elle et l'absurdité qu'elle avait osé prononcer. Quand elle plongea son nez dans son carnet pour se faire la plus petite possible, elle remarqua alors le mot qu'Ariel venait de griffonner à la hâte.

« Un Éruptif !  Fais pas n'importe quoi avec lui ! Tu vas être collée tous les soirs ! »

Un éruptif... Mais oui ! C'était ça, le nom qu'avait prononcé Oscar ! Fichue mémoire. A cause d'elle, elle s'exposat à présent à des sanctions qu'elle n'avait, pour une fois, pas une seule seconde cherché à provoquer.

- Un Nez-de-Griffe, donc. Ça aurait pu.

Oh ? Jules redressa son minois vers le visage impassible du professeur, les sourcils relevés. « Ca aurait pu » ? Ne la prenait-il donc pas pour la dernière des idiotes ?

- C'est un Éruptif, miss.

Elle hocha la tête. Un timide sourire vint redresser sa frimousse violette.

- Trois points pour Gryffondor. Même si vous vous êtes trompée, vous avez au moins eu le culot d'essayer.

La Gryffondor ne put empêcher son étonnement de se traduire dans l'entrouverture arrondie de ses lèvres. Un sourire de gratitude adressée au professeur avant de détourner ses yeux écarquillés vers ses amis dispersés au sein de classe. Puis, elle s'empressa de se pencher sur son carnet, pendant qu'une jeune Serpentard prenait la parole, pour y inscrire :

« Finalement, il n'est peut-être pas si terrible que ça, Kayser ! C'est pas Rogue ou Ombrage qui m'aurait donné des points pour une réponse fausse, en tout cas... »

Oui, Jules avait conclut que ce professeur méritait qu'on creuse un peu. Cette pensée persista dans son esprit au moins quelques minutes, jusqu'à ce que l'humeur de ce dernier n'attaque à nouveau l'ego d'un élève à coup de pierres ôtées aux sabliers.

- Dix points à Serpentard, que je retire à la Maison.

La courbure de la phrase était fourbe, vicieuse, fatale. Le jugement de Jules prit un nouveau virage à 360 degrés. Pas que ça la peinait de voir des points retirés aux Serpents - au contraire -, seulement, l'étonnement envahissait de plus en plus les terres de sa compréhension, écrasant l'herbe de ses sabots galopants. Depuis quand les élèves studieux faisaient-ils perdre des points alors qu'elle, Jules Murphy, en faisait gagner ? Elle ne put même pas dire que l'inversion de ces rôles lui plaisait tant cela la déstabilisait. Peut-être qu'elle s'était trop habituée à être celle qui désobéissait pour vraiment réaliser que les reproches pouvaient aussi pleuvoir sur d'autres cibles. Cibles qui, contrairement à elle dans ses fourberies quotidiennes, auraient pu porter une auréole sur le haut de leur crâne tant leur volonté avait été dépourvue de mauvaises intentions. Alors, que penser de ce professeur qui ne semblait agir comme aucun autre ?

Merlin leva la main à son tour. Positionnée à l'opposé d'elle, la Murphy n'entendit pas son premier murmure. Sa voix n'atteignit ses oreilles que lorsqu'elle répéta.

- Ce sont des sombrals.  

Des sombrals ? Jules ne se souvenait pas qu'Oscar lui ai récité ce nom-là. Mais sa mémoire, apparemment, lui faisait défaut aujourd'hui. Alors, elle suivit le regard de Merlin du sien pour contempler... un enclos vide. Si elle avait été un peu plus proche de la Serdaigle, elle aurait bien tenté d'agiter une main devant ses yeux pour vérifier qu'elle était toujours avec eux car la grande semblait dans un état second et la voir observer ainsi le vide n'avait rien de rassurant. Sa réponse à elle aussi avait l'air à côté de la plaque et plutôt que de rire, Jules en fut presque désolée. Cependant, le professeur approuva, à la surprise de Jules.

- C'est le cas. Cinq points pour Serdaigle.

La Lionne tourna une fois de plus ses améthystes vers l'enclos désert. Peut-être s'agissait-il de créatures microscopiques ? Alors que d'autres élèves prenaient la parole, Jules détacha son attention du cours pour se rapprocher doucement de ce mystérieux enclos. Elle avait beau raser l'herbe de ses yeux plissés, elle ne voyait rien. Absolument rien.

Ce fut un mouvement sur les pages de son carnet qu'elle tenait toujours ouvert qui l'arracha à son investigation visuelle.

« Si le prof me porte un peu trop d'attention, couvrez-moi.  Je ne compte plus ouvrir la bouche de ce putain de cours. »

Elle reconnut une fois de plus l'écriture d'Ariel.

« Oh, et Jules et Louisa, vous allez me le payer. C'est à cause de vous si je suis ici. »

Jules se mordit furtivement la lèvre du bas. Son pauvre Arie avait déjà subi un sacré ascenseur émotionnel la veille avec la mission teinture et voilà qu'à présent c'était le cours de Kayser qui le mettait à mal. Et le plus embêtant pour la rousse dans tout ça, c'était bien que tous ces incidents avaient été provoqués par elle. La veille, tout avait dégénéré à cause d'un secret qu'elle n'avait pas gardé - et probablement aussi à cause de son maladroit Petrificus Totalus - et aujourd'hui, des sanctions étaient tombées bel et bien parce qu'elle avait forcé son ami à aller à un cours auquel il n'avait eut aucune envie d'assiter. Vous l'aurez compris, c'était les prémice de la culpabilité que ressentait à cet instant-même Jules Murphy. Et beaucoup d'appréhension. Car il allait bien falloir un jour ou l'autre mettre tout ça au clair avec le Melwing et cela incluait de ranger sa fierté dans un coin pour présenter certaines excuses. Et en excuses, Jules n'était pas la plus douée.

« Si je t'offre un paquet de chocogrenouille, c'est pardonné ? »

Après avoir rédigé ce mot, elle tenta un sourire innocent vers son confident. Mais l'Aiglon continuait de bouder dans son coin. Elle soupira. Tant pis pour lui.

La culpabilité continua toutefois de danser sournoisement dans ses entrailles alors que le cours se poursuivait. Sa concentration s'était définitivement fait la malle. Du moins, jusqu'à une certaine intervention qui réveilla son attention après qu'un certain mot ait été prononcé.

- ...sombral. 

La petite Murphy tourna sa tête vers le grand Serdaigle qui avait pris a parole. Un air calme, une voix sereine.

- C'est de le voir. Et pour cela, il faut avoir vu la mort, et s'en souvenir.

Un frisson parcourut la Née-Moldue. D'un coup, elle avait bien moins envie de les apercevoir, ces créatures. Son regard se porta une dernière fois sur l'enclos qui avait éveillé sa curiosité et elle se fit songeuse durant quelques secondes. Cela voulait-il dire que Merlin avait déjà vu quelqu'un mourir devant ses yeux ? Et le grand Serdaigle aussi ? Elle se demanda tout à coup combien d'élèves étaient capables de voir les destriers de la faucheuse. Peu, espérait-elle.

Mais son esprit insouciant lui fit bien vite repousser ces sombres réflexions. Le professeur entra sans un mot dans un enclos et s'approcha du chien à trois têtes, l'attention de la Gryffondor fut alors entièrement sienne. Elle observa son évolution parmi les différentes créatures tout en écoutant ses explications avec un sérieux qu'on lui voyait rarement en cours. Quand il fut allé à la rencontre de chaque espèce présente, il annonça que chacun d'entre eux allait l'imiter tour à tour, par binôme. L'excitée de Jules monta aussitôt d'un cran. Génial, elle allait pouvoir approcher ces incroyables êtres du monde magique ! Elle combla son impatience en regardant les premiers groupes passer et en prenant soin de retenir chacun des faits et gestes à exécuter. Cette fois, il n'était pas question de faire d'erreur, autant pour sa sécurité que pour sa fierté personnelle. Elle n'eut toutefois pas à attendre longtemps avant que son nom soit cité.

- Jules Murphy et Jun-Shin Fa.

La Rouge-et-Or abandonna son sac et son carnet au sol pour se rejoindre le professeur à l'entrée de l'enclos d'un pas peut-être un peu trop pressé. Contenir son excitation s'avérait difficile à l'heure actuelle. La dénommée Jun s'approcha à son tour et la Murphy lui offrit un grand sourire qui révéla une large denture violette diffusant toute la joie de son être.

- Prête ? lui demanda-t-elle d'une voix enjouée.

L'ex-rouquine prit les devant en s'avançant vers le premier animal à approcher. Son fameux « Nez-de-Griffe ». À défaut d'être son vrai nom, ça lui allait plutôt bien comme surnom. C'était décidé, dans son esprit, elle venait de le renommer ainsi. La sorcière s'arrêta à quelques mètres de l'éruptif et le considéra un instant avant d'amorcer un nouveau mouvement. Pouvait-il sentir l'excitation qui bouillonnait en elle ? En serait-il alerté ? Énervé  ? Effrayé ? À défaut d'arriver à canaliser son âme qui l'aurait bien poussé à s'agiter dans tous les sens, elle s'efforça de resta calme d'apparence. Si bien, qu'elle n'osa pas bouger d'un centimètre, de peur d'éveiller les soupçons sur son état intérieur et que ça agite l'éruptif à son tour. Hésitante, elle lança un regard au professeur à ses côtés. Pouvait-elle se tenter quelques pas de plus vers son cher Nez-de-Griffe ? Son calme de surface était-il suffisant ?

La prochaine créature était un cerbère. Quand son attention fut projetée sur le chiot à trois têtes, un certain nombre de questions surgirent dans son esprit. Devait-on le considérer comme un seul être ou bien comme trois identités différentes vivant dans un même corps ? Était-ce un chiot avec trois paires d'yeux, trois paires d'oreilles et trois gueules ou bien trois chiots distincts avec un même tronc ? C'en était troublant. L'excitation de Jules s'apaisa derrière ses questionnements et elle s'avança doucement comme si créer le contact allait lui apporter des réponses. Arrivée face à lui, elle s'accroupit et lui présenta la main avec un sourire bienveillant. Elle se mit à songer qu'elle aurait bien aimé que ses parents adoptent un nouveau chien après la mort de Luxor, grandir avec un ami à poils aurait été vraiment chouette. Elle aurait peut-être alors appris le langage muet des canidés via la connexion qui liait un chien et son maître. Et elle aurait ainsi peut-être mieux comprit la lueur qui brillait dans ces trois paires de billes noires face à elle, mieux déchiffré leur pluralité ou leur unicité.

L'hippogriffe. C'était avec ce nom qu'elle s'était emmêlé les pinceaux au moment d'inventer le nom « Nez-de-Griffe ». Un cheval avec des griffes, donc. Et des ailes et une tête d'oiseau. Bon, à ce rythme il ne restait plus grand chose du cheval si ce n'étaient ses postérieurs et il serait alors probablement plus approprié de décrire cette créature comme un oiseau à sabots qu'un cheval à griffes. Dans tous les cas, le mélange en restait fascinant aux yeux de la Née-Moldu. Celle-ci se remémora les consignes à respecter pour cet animal avant de s'en approcher. Il y en avait un peu plus et elles étaient moins naturelles, plus étonnantes. Une révérence. Et pas à n'importe qui, mais à la mère. Jules s'exécuta alors, tournant son buste vers madame l'hippogriffe avant de l'incliner, se sentant alors possédée par l'âme d'un aristo aux règles de courtoisie inflexibles. Elle ne réalisa même pas qu'elle avait omis un détail des consignes : se protéger la nuque.

Dernier obstacle avant la fin du parcours et pas le moindre : le sphinx. Une maline créature qui s'empressa de défier sa logique sitôt qu'elle tourna son visage vers elle.

Monsieur et Madame Martin ont 5 filles. Chaque fille a un frère. Combien la famille Martin compte-t-elle de membres au total ?

La fierté d'une Lionne, l'empressement d'une Gryffondor. Un calcul mental rapide. Trop rapide. Sa réflexion n'eut pas le temps de se pencher sur l'énoncé en lui-même quand elle répondit quelques secondes après seulement :

- Douze. Cinq filles, cinq fils, une mère, un père. Ça fait douze !

Si elle s'était posé un court instant avant de répondre, elle aurait s'en doute réalisé que chaque fille n'avait qu'un seul frère. Cinq filles, un fils, une mère, un père. Ça faisait en réalité huit...




Après un sauvetage in extremis de Kayser qui dut une fois de plus rectifier son étourderie, Jules sortit de l'enclos en fixant l'herbe devant ses pieds. Plus de sourire à son binôme, ni à quiconque d'autre, c'était en digérant honteusement sa défaite qu'elle retourna se mêler aux autres élèves, la tête basse.

Elle déglutit un bon coup avant de rouvrir son carnet : à tous les coups l'un de ses amis – Tom en particulier – y aurait glissé une sournoise moquerie. Et ce serait de bonne guerre. Mais quand ses yeux se posèrent sur les lignes de la page ouverte, il n'y figura qu'un unique message. Court. Trois mois. L'écriture d'Ariel, à nouveau. Pas de moqueries mais un subtil appel à l'aide.

« Distrayez-moi. Svp. »

Elle redressa alors la tête et découvrit l'air inquiet de chacun de ses amis ainsi que leurs yeux rivés sur un Ariel affreusement pâle. Louisa fut la première à amorcer un mouvement dans sa direction. Puis, dans une chorégraphie synchronisée, Oscar, Tom et Jules rejoignirent Ariel à leur tour, comme des aimants soudainement attirés par un même pôle.

- Tu ne te forces pas, était en train de chuchoter Louisa quand Jules arriva à leur niveau.  Si tu ne peux pas faire l’exercice tu restes ici.

Jules acquiesça, les sourcils froncés d'inquiétude vers son confident qu'elle savait parfois victime de crises d'angoisse. Le goût amer de sa défaite avait disparu pour lui ramener en bouche celui acide de sa culpabilité grandissante.

- Merci mais je ne peux pas ranimer la colère de Kayser, répondit le Serdaigle en tentant de faire bonne figure. Ça va mieux maintenant.

- On est là, Arie, ajouta Jules dans l'espoir de le rassurer, de prouver que peu importait les interdits, ils ne l'abandonneraient pas. Et on reste avec toi jusqu'à ce que tu passes, d'accord ? Ça va aller, le professeur est là pour intervenir au moindre souci.

Jules prit soin d'éviter de mentionner son cas pour exemple : pas la peine de réveiller des peurs inutilement, surtout dans l'hypothèse où le Melwing ait été trop tourmenté pour vraiment faire attention à son passage et remarquer son erreur. Elle l'espérait, du moins, qu'il n'ait rien remarqué.

-  Sessho Shinmen, Ariel Melwing et Elyana Sleepy.

Cet appel résonna dans l'air comme l'annonce d'une condamnation. Jules sentit son ami se raidir à ses côtés. Elle lui attrapa la main, la serra dans la sienne comme pour lui insuffler la force qui lui manquait à ce moment-là et lui chuchota :

- Tu peux le faire, Arie.

Mais, son Ariel n'était déjà plus là. Le voile qui était venu humidifier ses yeux semblait s'être alors dressé comme une barrière entre lui et la réalité qui l'entourait. Son angoisse l'avait projeté dans une dimension imperméable à tout stimulus extérieur. Sa main glissa de celle de sa confidente et il se recula comme si des ficelles le tiraient en arrière.

- Je ne peux pas rentrer dans cet enclos, professeur, finit-il par articuler. C’est au-dessus de mes forces.

Ce fut d'abord le Grand-Serdaigle-Qui-Voyait-Les-Sombrals qui s'approcha d'Ariel pour s'accroupir devant lui. Quelques mots murmurés avant que le professeur n'intervienne à son tour.

- Restez avec votre groupe, Mister Melwing.

Une lueur de bienveillance était apparue derrière son masque rigide. Jules trouvait-elle l'attitude compréhensive de Kayser inattendue ? Oui et non. C'était à ses yeux le seul comportement valable à adopter avec un élève en proie à une crise d'angoisse mais elle savait bien que certains adultes étaient capables de pousser les élèves à se dépasser, peu importait les circonstances. Alors, peut-être qu'elle avait encore du mal à cerner Johann Kayser, mais son jugement à son égard empruntait de plus en plus une pente favorable. Elle fut autant reconnaissante que rassurée par ses dernières paroles et resta donc avec Ariel et le reste de la bande jusqu'à la fin du cours.

Peu importait ce qui se passait dans les enclos, son attention était à présent entièrement tournée vers son confident qu'elle tentait de calmer du mieux possible, en commençant par reprendre sa main dans la sienne pour lui répéter un message muet : ils étaient là. Chacun d'eux, ils étaient là avec lui. Les meilleurs amis, même dans l'interdit, la crainte, l'angoisse ou le danger, ça restait toujours soudés.

Résumé:

☾ anesidora
Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Mer 3 Juin 2020 - 21:01
Visite GuidéeLundi 18 Septembre 1995"Il n'y a pas d'étranges créatures, seulement des gens ignorants."« Que j'entende encore un rire dans ma classe, une moquerie et la personne qui s'y osera n'appréciera pas le voyage. » 

Une remise à l'ordre, alors que certains n'avaient pu réprimer un rire à la réponse de la jeune Gryffondor. Un rire, ou plutôt une moquerie, pour une simple erreur dans le nom d'une créature. Tout le monde pouvait faire des erreurs, et elle était là pour en apprendre. Alors pourquoi se moquer ? Ce que le professeur leur rappelait plus ou moins par cette remarque.

« Trois points pour Gryffondor. Même si vous vous êtes trompée, vous avez au moins eu le culot d'essayer. » 

Comme quoi, les efforts et les essaies pouvaient être récompensés. Les réponses s'étaient enchaîné, chacune entraînant une approbation et/ou un commentaire. Joris avait sorti de quoi noter, pour s'approprier chaque information nouvelle.

« J'avais néanmoins précisé une seule information. Elles sont véridiques, cependant, donc bravo. Dix points à Serpentard, que je retire à la Maison. » 

Un rappel sur une consigne déjà énoncée, suivit de la conséquence qui illustrait les propos. Jusqu'à maintenant, Joris n'avait jamais vu un professeur retirer des points pour avoir donné trop de précision. Il arrivait même que ce soit le contraire, que les réponses complètes soient valorisé, mais pas ici. C'était une première. Cependant, il comprenait aussi la logique derrière ce retrait. Elle avait beau avoir raison, elle n'avait pas totalement respecté la consigne pour autant. Au moins, le ton était donné.

Pour le reste des réponses, tout s'était passé comme demandé, à croire que l'exemple précédent faisait son effet. Du moins, pour le moment. Suite à son intervention, le reste des réponses s'était enchaîné, à commencer par Azalée à qui il avait rendu son sourire, l'encourageant à répondre. Ce qu'elle avait fait en enchaînant sur l'approche du sphynx. Tout deux avaient fait gagner des points à leur maison, ce qui était plutôt un bon début d'année pour le sablier des jaunes. D'autres réponses avaient suivi pour l'hippogriffe et son approche.

« Ce que vient de dire votre camarade est vrai, ce qui fera cinq points pour Serpentard. Je vais néanmoins préciser que pour approcher un enfant, c'est devant la mère qu'il vous faudra vous incliner. De même, avant de vous incliner, protégez-vous la nuque avec un sortilège de protection. Si cela ne vous empêchera pas d'être blessé, vous éviterez de mourir s'il juge votre révérence irrespectueuse. Comprenez bien que se faisant, vous lui prouverez une certaine force, et il sera ainsi amené à vous témoigner du respect : sans vous laisser l'approcher, il vous laissera repartir vivant.  » 

Sessho avait fermé la marche avec l'approche du sombral.

« C'est exact et plutôt complet. Cinq points pour Serdaigle. Cependant, je vous déconseille d'approcher l'enfant d'un troupeau complètement sauvage. Les adultes prendront peur et vous attaqueront. » 

Si certains voyaient les sombrals, beaucoup d'autres n'en avait pas l'occasion. Bien qu'ils aient été cités, Joris doutait d'une mise en pratique concernant ces créatures si tous ne pouvaient pas les voir. Ne restait plus qu'à attendre de voir ce que le professeur avait décidé.

La partie pratique avait commencé par une démonstration et des explications sur la bonne façon d'approcher les créatures présentes (sauf pour les sombrals, comme Joris l'avait pensé). Le professeur Kayser avait ensuite appelé tout le monde par groupes de deux pour approcher les créatures présentes. Ils devaient les approcher dans un ordre bien précis, du plus au moins inoffensif. Joris avait observé chaque groupe avant lui pour voir la façon dont ils s'y prenaient, attendant tranquillement son tour avec Azalée, son binôme. Au moment du passage du trio du groupe, Joris avait jeté un œil aux concernés et avait remarqué qu'Ariel ne semblait pas vraiment à l'aise avec le fait de passer l'exercice. Qu'il appréhende n'était pas anormal, certaines créatures pouvaient impressionner et tout le monde n'avait pas la même aisance avec l'idée de les approcher. Mais, dans son cas, le Serdaigle semblait de plus en plus pale à mesure qu'il avançait vers l'enclos. Le malaise relevait peut-être plus de l'angoisse finalement. Le jeune homme avait-il peur des créatures ? Si tel était le cas, sa présence à ce cours était intrigante. Il semblait pétrifié sur le pas de l'enclos, incapable d'aller plus loin. Une crise d'angoisse commencerait-elle à se frayer un chemin dans son esprit ? Il ne lui souhaitait pas. Trop loin pour comprendre ce qu'il se disait, il avait simplement vu ce qui lui semblait être une discussion avant qu'Ariel ne s'écarte de l'enclos pour rejoindre son groupe d'ami. C'était peut-être mieux comme ça pour lui éviter une potentielle crise trop importante à gérer. Strict, mais loin d'être un tyran le nouveau prof. Une bonne chose.

Lorsque les noms de son binôme avaient été appelés, Joris avait rejoint l'enclos avec Azalée. Se mettant d'accord avec la demoiselle, il allait passer le premier. Il était entré avec elle dans l'enclos, et s'était dirigé vers la première créature qu'ils devaient approcher, à savoir l'éruptif. Une règle pour l'approcher sans crainte, le calme. Joris l'était de nature, et appréciait la compagnie des créatures. Cela l'aiderait peut-être à rester le plus détendu possible. Il restait tout de même prudent pour ne pas l'effrayer, bougeant assez lentement pour que l'éruptif ai le temps de le voir s'approcher et ne soit pas surprit de son contact. Lorsque son tour fut passé, il avait laissé son tour à Azalée et l'avait attendu avant de passer à la créature suivante.

Le petit cerbère, chiot à trois têtes d'apparence inoffensive. Une tromperie causée par sa taille, celle – ci ne justifiant pas de la dangerosité d'une créature peu importe soit elle. Joris s'était approché avec précaution, et s'était arrêté en laissant une distance de sécurité pour que la créature ne se sente pas agressée par sa présence, tout en lui laissant deviner qu'il venait le voir. Il fallait lui faire comprendre qu'il ne lui voulait aucun mal. Le jeune homme s'était agenouillé, et avait présenté sa main, paume vers le ciel, au jeune cerbère en lui laissant le temps qu'il voulait pour gérer cette nouvelle présence. La rapidité n'était pas importante. Au contraire, cela pourrait l'effrayer. Il n'y avait aucune urgence, le bon déroulement de l'approche n'était pas basé sur la rapidité de sa réalisation. Comme précédemment, et comme les fois suivantes, ce fut ensuite au tour de sa camarade de tenter sa chance avant de passer à la créature suivante.

L'hippogriffe était l'avant-dernière créature à aller voir. La façon d'approcher le petit était un peu différente des autres, puisqu'il fallait faire la révérence à la mère et attendre sa réponse pour espérer approcher le petit. L'adolescent avait pris soin d'intégrer l'information. Protégeant sa nuque à l'aide d'un sort, il avait donc porté son attention sur l'adulte en premier. La manœuvre était délicate, car une révérence mal faite pouvait lui paraître impolie et l'énerver. Joris avait pris soin de retenir la façon dont le professeur s'était exécuté, espérant pouvoir la reproduire au mieux pour ne pas vexer la mère du petit. Chaque créature vivante méritait le respect qui lui était dû. Calmant ses appréhensions pour éviter un potentiel faux pas, il s'était mis face à la dame en restant à distance raisonnable. Puis il s'était incliné, laissant son sort au jugement de la mère.

Enfin, il restait une dernière créature que le duo devait approcher l'un après l'autre : le sphinx, que tout deux avaient présenté quelques instants plus tôt. Pour l'approcher sans crainte, il fallait répondre à l'énigme qu'il poserait. En apparence rien de plus simple, mais tout le monde pouvait comprendre la subtilité du problème : c'était simple, à condition d'avoir la bonne réponse.

« Je nais dans les jardins et meurs sur les fenêtres. J’éclaire les visiteurs qui parfois ont peur. Les enfants préfèrent me creuser que me manger. Qui suis-je ? »

Une devinette. Si elle ne pouvait pas encore être d'une complexité affolante pour le jeune âge de la créature, elle demandait quand même un minimum de réflexion si on l'entendait pour la première fois. Savoir trier les informations utiles et les comprendre. Savoir réfléchir vite, mais bien. Dans le cas présent, s'il traduisait grossièrement les paroles de l'énigme, il devait trouver un végétal pouvant faire de la lumière et que les plus jeunes préféraient majoritairement vider que manger. Ça réduisait le champ des possibilités, et le mot « peur » l'avait un peu plus guidé sur la voie.

« Une citrouille. »

Avait – il répondu assez rapidement ? Il l'espérait, ne connaissant pas les limites de la patience du jeune sphinx. 

Après avoir laissé Azalée approcher la dernière créature à son tour, il était sorti de l'enclos avec elle pour rejoindre leurs camarades. Il espérait qu'Ariel était parvenu à se remettre de son angoisse et que ses amis avaient pus l'aider à retrouver son calme. L'angoisse était une horrible sensation, surtout quand elle persistait, alors il lui souhaitait de pouvoir s'en être débarrassé. À voir ce que la suite du cour allait leur réserver.
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Joris de Beauvoir
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Joris de Beauvoir
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Homme. Toi qui est laid, toi qui connait le vice. Apprend-moi. Montre-moi ces creatures si sublimes. Ces etres uniques. Ces ames innocentes et pures.

Lundi 18 Septembre 1995

Aria tiqua quand dix points furent retirés à Serpentard. Un léger pincement de lèvres. Certes, le discours hors propos de la petite Fa l'avait agacé mais elle n'avait pas souhaité pour autant qu'il fasse perdre des points à leur maison. Son exaspération s'accentua.

Jusqu'à ce qu'il se mue en angoisse. Merci Sleepy. Et Aria ne put retenir son regard inquisiteur de se poser sur la silhouette de la blonde à plusieurs reprises jusqu'à ce que cette dernière le remarque. Diversion toute trouvée, elle leva son bras. Après avoir été interrogée, la Beurk expliqua la manière d'approcher un hippogriffe, chose qu'elle avait appris en troisième année et avait retenue en grande partie grâce à son cousin qui leur avait gentiment fait la démonstration de ce que cela signifiait d'énerver une telle créature. Mais elle, Aria Beurk, n'était pas son cousin. Alors, les quelques élèves qui la regardaient de travers à cet instant-là pouvaient bien s'étouffer avec leurs préjugés à la con, ça ne serait pas elle qui s'en soucierait.

- Ce que vient de dire votre camarade est vrai, répondit le professeur Kayser, ce qui fera cinq points pour Serpentard. 

Au moins, ça rattrapait à moitié les pots cassés de le jeune Fa. Les Serpentards avaient beau avoir une avance non-négligeable dans la course au point, ils n'étaient qu'en tout début d'année et tout pouvait encore changer. Et Aria avait beau dire que la coupe des Maisons ne lui importait pas plus que cela, son orgueil de Serpent aimait malgré tout triompher.

- Je vais néanmoins préciser que pour approcher un enfant, c'est devant la mère qu'il vous faudra vous incliner.

Orgueil qui fut légèrement titillé avec ces propos qui soulignaient que sa réponse avait été incomplète.

- De même, avant de vous incliner, protégez-vous la nuque avec un sortilège de protection. Si cela ne vous empêchera pas d'être blessé, vous éviterez de mourir s'il juge votre révérence irrespectueuse. Comprenez bien que se faisait, vous lui prouverez une certaine force, et il sera ainsi amené à vous témoigner du respect : sans vous laisser l'approcher, il vous laissera repartir vivant.

Voilà bien des détails que leur ancien professeur de Soins aux Créatures Magiques avaient omis de leur partager. Mais l'incompétence d'Hagrid n'était plus à prouver et c'était probablement un miracle qu'il n'y ait jamais eu plus qu'un bras cassé durant ses cours. La Vipère prit note de toutes ces nouvelles informations.

Ce fut ensuite Sessho qui leva la main. Aria aurait voulu se cacher à nouveau derrière un masque d'ignorance vis-à-vis du pianiste mais le sujet qu'il aborda attira malgré elles les pupilles de la violoniste sur lui. Les sombrals. Créatures tapis dans l'ombre de son absence de connaissance et invisibles à ses yeux d'opale. Qu'étaient-elles ?

- La première condition pour approcher un sombral, expliqua le Serdaigle, c'est de le voir. Et pour cela, il faut avoir vu la mort, et s'en souvenir.   

Le regard d'Aria se fit absent durant les quelques secondes qui suivirent. Sa plume resta suspendue au-dessus de son carnet alors que ses pensées muettes voguèrent dans les airs, enveloppant Sessho, puis, Merlin, de leur voile sombre. En quelques mots factuelles, deux vérités s'étaient dessinées. Des vérités personnelles dont les sombrals se proposaient comme fidèles gardiens. Sessho et Merlin, les deux personnes les plus épurées du groupe aux yeux de la Beurk, avaient vu la mort. Ce ne fut pourtant pas de la peine qui naquit dans l'âme d'Aria, mais une étrange curiosité. Des questions qu'aucun mot n'auraient pu former. Elle qui avait droit depuis son enfance à une vue plongeante sur les abysses sombres du vivant, elle se demandait à quoi donc pouvait ressembler la mort. Quelles teintes prenait le funeste spectacle d'une âme qui se libérait de sa prison charnelle. Si les images de la mort restaient davantage gravées que celle du vivant. La vie ou la mort, laquelle était la plus obscure, au final ?

Une réflexion qui ne s'épancha pas davantage car le professeur de S.A.C.M. amorça un mouvement qui ramena son attention dans l'instant présent. Il pénétra dans les enclos et leur offrit une démonstration des différentes attitudes à adopter en fonction de l'espèce à approcher. La plume de la Verte-et-Argent glissa à nouveau sur la page ouverte pour y ancrer chaque information, chaque détail. Ne rien manquer. Tout savoir, tout connaître, tout retenir.

Il fallut ensuite attendre que tout le monde s'essaie à la pratique, l'un après l'autre. Le temps allait être long. En attendant d'être appelée, Aria se détacha du groupe de quelques mètres – tout en restant sous le dôme magique qui les protégeait de la pluie – et s'assit en tailleur dans l'herbe. Elle sortit de son sac son livre sur les créatures magiques – le même que la jeune Poufsouffle avait fièrement montré précédemment, celui signé Johann Kayser – et commença à le feuilleter pour dénicher davantage de détails sur les créatures qu'ils étaient en train d'étudier. De temps à autre, elle relevait le nez pour observer ce qui se passait dans les enclos.

Mais, trop souvent, sa concentration se retrouva perturbée par cette foutue angoisse qu'elle continuait de ressentir. Elle avait pourtant pris soin de se placer à l'opposer de Sleepy, cela n'avait-il pas était suffisant pour s'imperméabiliser de ses émotions ? Étaient-elles si fortes que cela pour qu'elle l'atteignent encore ?

Ce ne fut que quand le groupe de Sessho fut appelé qu'Aria comprit que l'angoisse qu'elle ressentait ne provenait plus de la Lionne mais bien d'un petit Aiglon, positionné davantage à proximité d'elle.

- Je ne peux pas rentrer dans cet enclos, professeur,  protesta le garçon d'une voix faible qu'elle distingua à peine. C’est au-dessus de mes forces.

Le nez levé pour assister à la scène, Aria observa Sessho s'accroupir devant son cadet Bleu-et-Bronze en lui chuchotant des mots qu'elle n'entendit pas. Son calme et sa bienveillance étaient probablement ce qu'il y avait de mieux à l'heure actuelle pour tenter d'apaiser le garçon. Elle-même savait à quel point le japonnais avait un don pour faire taire les tourments. Quand elle le rejoignait dans la salle de musique, une simple envolée de notes émergeant de ses doigts posés sur le piano parvenait à lui faire oublier ses soucis. Un cours d'eau calme qui lavait ses blessures.

Mais l'angoisse du Melwing semblait bien trop ancrée pour être apaisée par de simples mots. En lui vibrait la terreur de participer à un exercice qui le terrorisait. Aria le sentit. Le professeur le comprit. Il l'autorisa à ne pas participer à la partie pratique du cours. Le Serdaigle allait pouvoir recommencer à respirer et Aria aussi.

Elle se leva tout de même pour s'éloigner de cette nouvelle source d'émotions perturbatrices et s'approcha des enclos pour observer avec plus d'attention le passage des autres groupes. Elle n'eut alors plus à attendre longtemps car, avant que l'ennui ne s'installe, son nom fut appelé. Accompagné d'un autre qui lui fit aussitôt grincer des dents.

- Aria Beurk et Merlin Shafiq.

En cours, Shafiq n'était personne. Tous, autour d'Aria, n'étaient que des fantômes ambulants. Des détails du décor. En cours, Aria se concentrait, ne parlait pas, focalisait toute son attention sur l'apprentissage. Rien d'autre n'importait. Alors, quand elle s'approcha de l'enclos et que Shafiq sauta sur l'occasion pour tenter d'ouvrir une conversation, l'agacement de la Beurk fit son grand retour.

- Tu apprécies les animaux ?

La Vipère ne lui adressa pas même un regard. Elle passa devant elle en se drapant d'une frigidité royale. Un snobisme expulsé par une expiration un peu plus forte que les précédentes. Une ignorance qui montrait son visage arrogant dans un silence servit comme unique réponse.

Sérieusement Shafiq, tu n'as rien trouvé de mieux dans ta réserve de répliques dépourvues d'intérêt ? Parler dans le vide, un art dans lequel l'autre Sang-Pur excellait depuis des années. Il était évident qu'Aria n'aurait pas rejoint tout ce beau monde si elle n'appréciait pas un minimum les animaux. Le masochisme, ce n'était pas encore son truc, à contrario d'un certain Serdaigle. Malheureusement, le silence insultant de la blonde ne suffit pas à freiner la Shafiq dans ses éternels élans de sociabilisation.

- Ce sont lesquelles tes préférés ?

Ceux qui me tiendront le plus longtemps éloignée de toi pour le minutes à venir.

Le goût salé de ses pensées chatouilla son palais mais elle prit sur elle pour ne pas les laisser s'échapper. Remballer Shafiq était depuis bien longtemps une activité aussi distrayante que jouissive mais la présence du professeur à leurs côtés la priva de ce plaisir. À défaut de pouvoir libérer son agacement dans une réplique piquante, elle désigna l'éruptif d'un mouvement lasse de la main et lança :

- Bon, tu comptes y aller, ou bien ?

Elle n'eut pas à en dire plus pour que la Serdaigle décide enfin de lui lâcher les basques et de s'intéresser aux créatures. L'Empathe profita d'avoir un court moment de répit pour calmer le trop-plein de négatif qui bouillonnait en elle depuis le début du cours. Quelques respirations plus tard - durant lesquelles elle invita sa concentration à reprendre le pas sur le reste -, ce fut à son tour de passer et elle se sentit alors dans de relativement bonnes conditions pour approcher l'éruptif. Un des - encore rares - avantages qu'elle avait trouvé à son don, reposait dans le fait qu'elle avait très vite appris à gérer ses propres émotions, à défaut de savoir le faire avec celles des autres. Alors, elle parvint à chasser l'agacement et le stress, qui avaient jusqu'ici bataillé en elle, pour se nourrir du calme que renvoyait la créature et se placer en miroir à elle. Elle s'approcha doucement, la respiration aussi régulière que ses pas, se voulant imperturbable pour ne pas gêner la sensibilité de l'éruptif. Une sensibilité qu'elle partageait avec lui, en un sens, elle qui aspirait au même calme et redoutait toute possible perturbation extérieure.

Ce fut ensuite le chiot à trois têtes qui attendit l'approche de la Shafiq, non pas dans le calme, mais dans un grognement méfiant. Aria eut le droit au même son gargouillant dans la gorge de l'animal à sa tentative. Pantin imitant les mêmes gestes que son binôme et que tous les élèves étant passés avant elle, Aria s'agenouilla devant le cerbère et lui présenta la paume de sa main droite. Aucun autre geste, ni aucun murmure pour accompagner son mouvement. Une chorégraphie silencieuse soulignée par deux orbites d'un bleu profond - où se mêlaient curiosité et attente - plongeant tour à tour dans les trois paires d'yeux que possédait le chiot.

Ensuite vint le tour des hippogriffes. La révérence de deux Sang-Pur face à une créature impériale. Avant d'approcher, Aria n'oublia pas de protéger sa nuque d'un mouvement de baguette et d'une incantation murmurée. Suite à cela, elle courba gracieusement son buste pour présenter son respect au plus âgé des deux hybrides. L'image d'une provocation suivie d'une ruade et d'un départ vers l'infirmerie surgit à nouveau dans son esprit mais elle se concentra pour balayer cette scène. Elle n'était pas son cousin. Elle nourrissait un sincère respect pour les créatures, à défaut d'en avoir pour les humains. Elle avait confiance en elle. Elle n'avait pas peur.

L'ultime étape : l'énigme du sphinx. La disciple de Rowena trouva la réponse correcte après un temps de réflexion, suite à quoi le jeune sphinx rabattit son attention sur celle à la cravate verte.

- Tu te retrouves face à trois portes, commença-t-il à énoncer. Derrière la première se trouve un assassin. Derrière la deuxième, une manticore affamée depuis un an. Et derrière la troisième, un feudeymon incontrôlable. Tu n'as pas ta baguette, ni aucun moyen de faire de la magie et tu es obligée de franchir l'une des trois portes. Pour survivre, laquelle dois-tu choisir ?

La Vipère esquissa un sourire en coin. La réponse était dans l'énoncé et son esprit analytique avait directement mis le doigt dessus. Elle aimait les énigmes, les déchiffrer, chercher la solution à une impasse, challenger son esprit. L'inconnu et le mystère étaient des domaines qu'elle avait appris à apprivoiser à force de décortiquer les secrets d'objets enchantés aux côtés de son père. Habituée à faire attention à chaque détail qui composait les énigmes de son propre univers, elle n'avait donc pas pu passer à côté de ceux de cet énoncé.

- La deuxième, répondit-elle d'une voix assurée. En toute logique, la manticore est décédée depuis un certain temps si cela fait un an qu'elle est affamée.

Le hochement de tête du sphinx devait probablement être agrémenté d'une nouvelle déception alors qu'une autre de ses énigmes fut résolue. Aria attendit que le professeur Kayser valide la dernière étape de son parcours puis sortit de l'enclos.

De retour au milieu de ces êtres humains qu'elle avait réussi à oublier le temps miraculé d"un contact avec les différentes créatures magiques présentes, une seule pensée resta figée dans son esprit : que le cours prenne fin et qu'elle puisse à nouveau rejoindre Heinrich. La présence d'animaux l'apaisait. La présence d'humains l'agaçait.

Résumé:

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Aria Beurk
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Aria Beurk

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