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[18/09/1995] Visite guidée ▬ Premier Cours de SACM ▬ feat les Élèves Inscrits.

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Mer 3 Juin 2020 - 21:10
Visite Guidée
Homme. Toi qui est laid, toi qui connait le vice. Apprend-moi. Montre-moi ces creatures si sublimes. Ces etres uniques. Ces ames innocentes et pures.

Lundi 18 Septembre 1995

Aria tiqua quand dix points furent retirés à Serpentard. Un léger pincement de lèvres. Certes, le discours hors propos de la petite Fa l'avait agacé mais elle n'avait pas souhaité pour autant qu'il fasse perdre des points à leur maison. Son exaspération s'accentua.

Jusqu'à ce qu'il se mue en angoisse. Merci Sleepy. Et Aria ne put retenir son regard inquisiteur de se poser sur la silhouette de la blonde à plusieurs reprises jusqu'à ce que cette dernière le remarque. Diversion toute trouvée, elle leva son bras. Après avoir été interrogée, la Beurk expliqua la manière d'approcher un hippogriffe, chose qu'elle avait appris en troisième année et avait retenue en grande partie grâce à son cousin qui leur avait gentiment fait la démonstration de ce que cela signifiait d'énerver une telle créature. Mais elle, Aria Beurk, n'était pas son cousin. Alors, les quelques élèves qui la regardaient de travers à cet instant-là pouvaient bien s'étouffer avec leurs préjugés à la con, ça ne serait pas elle qui s'en soucierait.

- Ce que vient de dire votre camarade est vrai, répondit le professeur Kayser, ce qui fera cinq points pour Serpentard. 

Au moins, ça rattrapait à moitié les pots cassés de le jeune Fa. Les Serpentards avaient beau avoir une avance non-négligeable dans la course au point, ils n'étaient qu'en tout début d'année et tout pouvait encore changer. Et Aria avait beau dire que la coupe des Maisons ne lui importait pas plus que cela, son orgueil de Serpent aimait malgré tout triompher.

- Je vais néanmoins préciser que pour approcher un enfant, c'est devant la mère qu'il vous faudra vous incliner.

Orgueil qui fut légèrement titillé avec ces propos qui soulignaient que sa réponse avait été incomplète.

- De même, avant de vous incliner, protégez-vous la nuque avec un sortilège de protection. Si cela ne vous empêchera pas d'être blessé, vous éviterez de mourir s'il juge votre révérence irrespectueuse. Comprenez bien que se faisait, vous lui prouverez une certaine force, et il sera ainsi amené à vous témoigner du respect : sans vous laisser l'approcher, il vous laissera repartir vivant.

Voilà bien des détails que leur ancien professeur de Soins aux Créatures Magiques avaient omis de leur partager. Mais l'incompétence d'Hagrid n'était plus à prouver et c'était probablement un miracle qu'il n'y ait jamais eu plus qu'un bras cassé durant ses cours. La Vipère prit note de toutes ces nouvelles informations.

Ce fut ensuite Sessho qui leva la main. Aria aurait voulu se cacher à nouveau derrière un masque d'ignorance vis-à-vis du pianiste mais le sujet qu'il aborda attira malgré elles les pupilles de la violoniste sur lui. Les sombrals. Créatures tapis dans l'ombre de son absence de connaissance et invisibles à ses yeux d'opale. Qu'étaient-elles ?

- La première condition pour approcher un sombral, expliqua le Serdaigle, c'est de le voir. Et pour cela, il faut avoir vu la mort, et s'en souvenir.   

Le regard d'Aria se fit absent durant les quelques secondes qui suivirent. Sa plume resta suspendue au-dessus de son carnet alors que ses pensées muettes voguèrent dans les airs, enveloppant Sessho, puis, Merlin, de leur voile sombre. En quelques mots factuelles, deux vérités s'étaient dessinées. Des vérités personnelles dont les sombrals se proposaient comme fidèles gardiens. Sessho et Merlin, les deux personnes les plus épurées du groupe aux yeux de la Beurk, avaient vu la mort. Ce ne fut pourtant pas de la peine qui naquit dans l'âme d'Aria, mais une étrange curiosité. Des questions qu'aucun mot n'auraient pu former. Elle qui avait droit depuis son enfance à une vue plongeante sur les abysses sombres du vivant, elle se demandait à quoi donc pouvait ressembler la mort. Quelles teintes prenait le funeste spectacle d'une âme qui se libérait de sa prison charnelle. Si les images de la mort restaient davantage gravées que celle du vivant. La vie ou la mort, laquelle était la plus obscure, au final ?

Une réflexion qui ne s'épancha pas davantage car le professeur de S.A.C.M. amorça un mouvement qui ramena son attention dans l'instant présent. Il pénétra dans les enclos et leur offrit une démonstration des différentes attitudes à adopter en fonction de l'espèce à approcher. La plume de la Verte-et-Argent glissa à nouveau sur la page ouverte pour y ancrer chaque information, chaque détail. Ne rien manquer. Tout savoir, tout connaître, tout retenir.

Il fallut ensuite attendre que tout le monde s'essaie à la pratique, l'un après l'autre. Le temps allait être long. En attendant d'être appelée, Aria se détacha du groupe de quelques mètres – tout en restant sous le dôme magique qui les protégeait de la pluie – et s'assit en tailleur dans l'herbe. Elle sortit de son sac son livre sur les créatures magiques – le même que la jeune Poufsouffle avait fièrement montré précédemment, celui signé Johann Kayser – et commença à le feuilleter pour dénicher davantage de détails sur les créatures qu'ils étaient en train d'étudier. De temps à autre, elle relevait le nez pour observer ce qui se passait dans les enclos.

Mais, trop souvent, sa concentration se retrouva perturbée par cette foutue angoisse qu'elle continuait de ressentir. Elle avait pourtant pris soin de se placer à l'opposer de Sleepy, cela n'avait-il pas était suffisant pour s'imperméabiliser de ses émotions ? Étaient-elles si fortes que cela pour qu'elle l'atteignent encore ?

Ce ne fut que quand le groupe de Sessho fut appelé qu'Aria comprit que l'angoisse qu'elle ressentait ne provenait plus de la Lionne mais bien d'un petit Aiglon, positionné davantage à proximité d'elle.

- Je ne peux pas rentrer dans cet enclos, professeur,  protesta le garçon d'une voix faible qu'elle distingua à peine. C’est au-dessus de mes forces.

Le nez levé pour assister à la scène, Aria observa Sessho s'accroupir devant son cadet Bleu-et-Bronze en lui chuchotant des mots qu'elle n'entendit pas. Son calme et sa bienveillance étaient probablement ce qu'il y avait de mieux à l'heure actuelle pour tenter d'apaiser le garçon. Elle-même savait à quel point le japonnais avait un don pour faire taire les tourments. Quand elle le rejoignait dans la salle de musique, une simple envolée de notes émergeant de ses doigts posés sur le piano parvenait à lui faire oublier ses soucis. Un cours d'eau calme qui lavait ses blessures.

Mais l'angoisse du Melwing semblait bien trop ancrée pour être apaisée par de simples mots. En lui vibrait la terreur de participer à un exercice qui le terrorisait. Aria le sentit. Le professeur le comprit. Il l'autorisa à ne pas participer à la partie pratique du cours. Le Serdaigle allait pouvoir recommencer à respirer et Aria aussi.

Elle se leva tout de même pour s'éloigner de cette nouvelle source d'émotions perturbatrices et s'approcha des enclos pour observer avec plus d'attention le passage des autres groupes. Elle n'eut alors plus à attendre longtemps car, avant que l'ennui ne s'installe, son nom fut appelé. Accompagné d'un autre qui lui fit aussitôt grincer des dents.

- Aria Beurk et Merlin Shafiq.

En cours, Shafiq n'était personne. Tous, autour d'Aria, n'étaient que des fantômes ambulants. Des détails du décor. En cours, Aria se concentrait, ne parlait pas, focalisait toute son attention sur l'apprentissage. Rien d'autre n'importait. Alors, quand elle s'approcha de l'enclos et que Shafiq sauta sur l'occasion pour tenter d'ouvrir une conversation, l'agacement de la Beurk fit son grand retour.

- Tu apprécies les animaux ?

La Vipère ne lui adressa pas même un regard. Elle passa devant elle en se drapant d'une frigidité royale. Un snobisme expulsé par une expiration un peu plus forte que les précédentes. Une ignorance qui montrait son visage arrogant dans un silence servit comme unique réponse.

Sérieusement Shafiq, tu n'as rien trouvé de mieux dans ta réserve de répliques dépourvues d'intérêt ? Parler dans le vide, un art dans lequel l'autre Sang-Pur excellait depuis des années. Il était évident qu'Aria n'aurait pas rejoint tout ce beau monde si elle n'appréciait pas un minimum les animaux. Le masochisme, ce n'était pas encore son truc, à contrario d'un certain Serdaigle. Malheureusement, le silence insultant de la blonde ne suffit pas à freiner la Shafiq dans ses éternels élans de sociabilisation.

- Ce sont lesquelles tes préférés ?

Ceux qui me tiendront le plus longtemps éloignée de toi pour le minutes à venir.

Le goût salé de ses pensées chatouilla son palais mais elle prit sur elle pour ne pas les laisser s'échapper. Remballer Shafiq était depuis bien longtemps une activité aussi distrayante que jouissive mais la présence du professeur à leurs côtés la priva de ce plaisir. À défaut de pouvoir libérer son agacement dans une réplique piquante, elle désigna l'éruptif d'un mouvement lasse de la main et lança :

- Bon, tu comptes y aller, ou bien ?

Elle n'eut pas à en dire plus pour que la Serdaigle décide enfin de lui lâcher les basques et de s'intéresser aux créatures. L'Empathe profita d'avoir un court moment de répit pour calmer le trop-plein de négatif qui bouillonnait en elle depuis le début du cours. Quelques respirations plus tard - durant lesquelles elle invita sa concentration à reprendre le pas sur le reste -, ce fut à son tour de passer et elle se sentit alors dans de relativement bonnes conditions pour approcher l'éruptif. Un des - encore rares - avantages qu'elle avait trouvé à son don, reposait dans le fait qu'elle avait très vite appris à gérer ses propres émotions, à défaut de savoir le faire avec celles des autres. Alors, elle parvint à chasser l'agacement et le stress, qui avaient jusqu'ici bataillé en elle, pour se nourrir du calme que renvoyait la créature et se placer en miroir à elle. Elle s'approcha doucement, la respiration aussi régulière que ses pas, se voulant imperturbable pour ne pas gêner la sensibilité de l'éruptif. Une sensibilité qu'elle partageait avec lui, en un sens, elle qui aspirait au même calme et redoutait toute possible perturbation extérieure.

Ce fut ensuite le chiot à trois têtes qui attendit l'approche de la Shafiq, non pas dans le calme, mais dans un grognement méfiant. Aria eut le droit au même son gargouillant dans la gorge de l'animal à sa tentative. Pantin imitant les mêmes gestes que son binôme et que tous les élèves étant passés avant elle, Aria s'agenouilla devant le cerbère et lui présenta la paume de sa main droite. Aucun autre geste, ni aucun murmure pour accompagner son mouvement. Une chorégraphie silencieuse soulignée par deux orbites d'un bleu profond - où se mêlaient curiosité et attente - plongeant tour à tour dans les trois paires d'yeux que possédait le chiot.

Ensuite vint le tour des hippogriffes. La révérence de deux Sang-Pur face à une créature impériale. Avant d'approcher, Aria n'oublia pas de protéger sa nuque d'un mouvement de baguette et d'une incantation murmurée. Suite à cela, elle courba gracieusement son buste pour présenter son respect au plus âgé des deux hybrides. L'image d'une provocation suivie d'une ruade et d'un départ vers l'infirmerie surgit à nouveau dans son esprit mais elle se concentra pour balayer cette scène. Elle n'était pas son cousin. Elle nourrissait un sincère respect pour les créatures, à défaut d'en avoir pour les humains. Elle avait confiance en elle. Elle n'avait pas peur.

L'ultime étape : l'énigme du sphinx. La disciple de Rowena trouva la réponse correcte après un temps de réflexion, suite à quoi le jeune sphinx rabattit son attention sur celle à la cravate verte.

- Tu te retrouves face à trois portes, commença-t-il à énoncer. Derrière la première se trouve un assassin. Derrière la deuxième, une manticore affamée depuis un an. Et derrière la troisième, un feudeymon incontrôlable. Tu n'as pas ta baguette, ni aucun moyen de faire de la magie et tu es obligée de franchir l'une des trois portes. Pour survivre, laquelle dois-tu choisir ?

La Vipère esquissa un sourire en coin. La réponse était dans l'énoncé et son esprit analytique avait directement mis le doigt dessus. Elle aimait les énigmes, les déchiffrer, chercher la solution à une impasse, challenger son esprit. L'inconnu et le mystère étaient des domaines qu'elle avait appris à apprivoiser à force de décortiquer les secrets d'objets enchantés aux côtés de son père. Habituée à faire attention à chaque détail qui composait les énigmes de son propre univers, elle n'avait donc pas pu passer à côté de ceux de cet énoncé.

- La deuxième, répondit-elle d'une voix assurée. En toute logique, la manticore est décédée depuis un certain temps si cela fait un an qu'elle est affamée.

Le hochement de tête du sphinx devait probablement être agrémenté d'une nouvelle déception alors qu'une autre de ses énigmes fut résolue. Aria attendit que le professeur Kayser valide la dernière étape de son parcours puis sortit de l'enclos.

De retour au milieu de ces êtres humains qu'elle avait réussi à oublier le temps miraculé d"un contact avec les différentes créatures magiques présentes, une seule pensée resta figée dans son esprit : que le cours prenne fin et qu'elle puisse à nouveau rejoindre Heinrich. La présence d'animaux l'apaisait. La présence d'humains l'agaçait.

Résumé:

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Aria Beurk
Admin empathique
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Lun 15 Juin 2020 - 23:45

Visite guidée
La mort est un pétale que le cerisier de la vie envoie dans le vent.
Ne dit-on pas que prudence est mère de sûreté ? C'était ainsi que l'on l'avait élevé. Que Okaasan avait formulé ses conseils, ses recommandations. Écouter, porter l'oreille aux insinuations, pour en retirer la fève. La graine d'une coordination mettant à plat les remous d'une discorde inévitable. Il avait embrassé la fille d'une préservation chaste, pour marcher dans les sillons dorés d'un calme retrouvé. De loin, il entendait la pluie. Les gouttes s'écrasaient contre les feuilles. Et en fermant les yeux, il pouvait en imager leur course folle contre des tiges verdoyantes, préservées du déchaînement d'un automne qui viendrait toquer à leur porte. La mousson pluvieuse en était une preuve irréfutable. Les filins de l'été s'en allaient. Se fondait dans un décor se dépeuplant de sa vie, de sa couleur. Le bleu du ciel se teindrait de nuance grisâtre, ouvrant le portail d'idées moroses sur un paysage se parant d'atours orangés. Le vent soufflait, chassait ses cheveux de ses yeux sombres. Il parlait.

Et en calmant les pulsations de son cœur valsant de son imaginaire rêveur, Sessho en comprenait les mots. Les échos parcouraient sa chaire. Son épiderme se secouant des spasmes d'une compréhension, d'un appel silencieux. Celui du calme naturel des bêtes se mouvant dans leurs enclos. Le chant d'une mélancolie le laissant sans voix à ses côtés. La douce fraîcheur de l'innocence impatiente. L'inquiétude chancelante d'un blason rugissant. La rancœur vipérine d'une corde stridente. La peur rampante d'une plume sur un carnet. La mélodie était belle. Elle était magnifique. Complète et imparfaite. L'accord vibrant d'une noire entrant en résonnante avec l'âme. La spirale d'un lac malmené d'une averse fine. Le tableau était posé, et il pouvait l'admirer. Artiste appréciant la galerie des différences. Des réunions impossibles. Le japonais en était comblé. Enchanté. À la fois seul et entouré. Il se voulait brin d'herbe pour se fondre dans ce décor qu'il ne voulait déranger, abîmer.

Il s'arracha de son recueil contemplatif pour s'accrocher au timbre grave et impérieux du dompteur. Comme le claquement d'un fouet coupant les fils de ses pensées poétiques, il encadra les fauves dissipés de son esprit vagabond. Il en sursauta, ses paupières se clignant par deux fois. L'air se rafraîchi et il eut l'envie de se blottir dans l'écharpe qu'il avait emportée. Elle était douce. Moins que celle d'Obaasan. Mais il y tenait. Le bleu et le bronze se fondirent à son cou. Elle sentait la lessive, le propre. Dans le cocon de ses affaires, elle avait été préservée de l'orage. Il gronda au loin, ponctuant de sa colère les consignes. Le tonnerre en marquait les points, les virgules, les pauses, les points retirés. Il amena le tissu sous ses cils, humant son parfum, sous le magma d'une colère froide, d'une frustration enfantine. La joie des uns amenait le malheur des autres, d'une minorité qui s'en sentait fautive, assommait d'une paranoïa qu'il comprenait. Ses lèvres perdirent leur ligne redressée, pour un plat indécis, invisible à la vision de ses connaissances.  

Les groupes se firent, s'approchèrent et s'apprivoisèrent. L'envol de l'aigle se greffa aux écailles d'un reptile, dans une métaphore qui réchauffa son cœur. Le vent le lui avait inspiré l'envie d'y croire. De penser au destin, aux croyances de ses ancêtres. La crinière du lion fouetta la langue bicéphale d'une vipère discrète, pour affronter la crainte commune de l'approche de l'inconnu, du danger. L'imprudence du jeune âge la leur enlèverait, sous les assauts d'une excitation incontrôlable. Le violet de la fougue entacha l'émeraude de la ruse, pour les faire parcourir le sillage d'une aventure éphémère. Celle d'une découverte. D'une simple visite sous l’œil averti d'un guide. Ses mains rejoignirent ses poches, ses ongles taillés retraçant les initiales sur un mouchoir en tissu brodé. Le duo inséparable des S familiaux. De son héritage involontaire.

Il quitta l'avancée périlleuse de l'impatience juvénile, pour s'enfermer dans la quiétude d'un plafond translucide, invisible à ses yeux pourtant grands ouverts, attentif. Une bulle suspendant la bataille d'un orage déchirant. Un éclair zébra les nuages, et il en suivit l'avancée. De coton en coton. D'arrêt en arrêt. D'embranchement en embranchement. De choix en choix. Sa bouche s'ouvrit sur un émerveillement mesuré, ne laissant qu'un soupir inaudible caresser l'émail de ses dents. N'était-ce pas splendide ? Kami-sama avait sût leur faire profiter de ses prouesses, de ses caprices. De sa rage la plus brute. De ses pleurs les plus sincères. De la lumière de ses ressentis. De sa dualité la plus pure. Un oiseau les survola, apeuré d'un temps peu clément pour ses ailes fragiles. Et au fond, le silence d'une classe réduite le berça. Aujourd'hui était un bon jour. Et il en serait remplacé par la nouveauté d'un demain encore incertain, pleins de promesses. Lové contre l'optimisme de ses songes superstitieux, le préfet se détourna du spectacle divin, pour se concentrer sur les passages plus ou moins attendus.

Son nom perça les dernières fumées de sa prière avortée, comme une impulsion qui l'avait amenée à la déserter. Un murmure qui l'avait sagement conseillé. La consonance étrangère se greffa à l'accent britannique d'une contrée qui lui avait longtemps été éloignée, hors de portée. Des coutumes occidentales, le réfugiant loin d'un soleil levant familier. Encore aujourd'hui, il apprenait. Il prêtait oreille aux mots, aux expressions. Il nourrissait l'appétit gargantuesque d'une curiosité gourmande, avide d'un transfert qui l'avait mené sur les rivages d'une tour perçant les cieux, pour qu'il puisse en grimper les ouvrages en escalier, pour en contempler la mer de connaissances infinies, sous la lucarne suspendue de l’œillade d'un rapace.

Un pas après l'autre, Sessho migra au cœur d'un trio unique. Le saphir se cogna au rubis enflammé d'un inconfort suintant sous sa mine fermée, tordue de tics refoulés. La cascade de son apaisement se souleva des coups d'un visage déformé par la crainte, l'appréhension d'un exercice se hissant en rempart infranchissable. En avait-il l'impression ? Y voyait-il un mur ? Un adversaire lui susurrant des tourments cauchemardesques ? En miroir, il calqua son allure sur celle hésitante du plus jeune. Il s'arrêta finalement à quelques pas de l'enclos du mastodonte en devenir. Il sourit, désireux de lui apporter le courage d'accepter. Accepter que tous les combats ne pouvaient être remportés par la force, par les armes, mais par la reddition, l'armistice appelant à la paix. Le ferait-il ?

La réponse à son interrogation muette ne se fit pas attendre plus longtemps. L'abandon. Et il en fut soulagé. Le discernement d'une tête bien faite ne le surprit qu'à moitié. Le chapeau de leurs pensées et personnalités l'avait ainsi deviné. Sage. Prudent. La bravoure d'un guerrier sachant déposer son épée face à une armée trop peuplée. Un « je ne peux pas », qui sonna la retraite, la voix cassée par les larmes. Doucement, il s'abaissa à son niveau, déposant un genou à terre pour s'enfoncer dans l'écorce de ses prunelles. Les eaux voulaient en déborder, et en prévision, il lui tendit le mouchoir qu'il avait tenu un instant plus tôt, dans un pas. Celui le préservant des regards sur sa silhouette pudique.

« La poussière fait une montagne lorsqu'elle est accumulée, Ariel. Si ici, tu es parvenu à en soulever une poignée par ton aveu, un jour, il t'en construira un sommet qui te permettra de traverser. », murmura-t-il à son intention, dans une énième esquisse calme.

Il souhaitait le lui transmettre. Lui en faire cadeau, pour l'amener sur un pont le sauvant des requins de traumatismes passés. Il se releva, s'écartant de l'aura professorale s'imposant dominatrice d'une crise qui en serait réglée d'un mot. D'un geste. D'un pas. Lui aussi en faisait un. Il en comprenait les facettes. Un peu plus à chaque fissure sur un masque soigneusement poli. Les glaciers du nord. La banquise d'un savoir. De secrets. De faiblesses se perdant sur la toundra de son impartialité. Du fer, il savait se faire velours. De la tape de la main, il pouvait jongler avec la bienveillance. Le contraste fit naître le feu d'une cheminée dans l'abîme azurée d'un regard qu'il affronta. Une seconde. Et il en avait été soufflé par les flocons d'une tempête précédant une accalmie, aussi soudaine qu'inattendue. En était-il toujours ainsi ?

« Une bataille n'est une défaite que si ta reddition ne marque pas la fin d'une guerre, Ariel. Garde cela en mémoire. », la douceur de sa voix se voulut baume sur une plaie difficile à refermer. Sur la brûlure vive d'une angoisse enserrant sa poitrine.

Le laissant rejoindre des amis qui parviendraient par leurs attentions, à calmer le brasier ardent de son inquiétude viscérale, Sessho rejoignit la dame à la fourrure cachée. Devant l'enfant à la corne vibrant d'une lave qu'il voulait déverser, il posa une main apaisante entre ses omoplates, s'autorisant une intrusion qu'il ne se serait d'ordinaire refusé. Par respect. Par pudeur, sans doute. Mais elle en avait besoin. Comme un point d'ancrage dans des flots déchaînés. Elle aussi.

« Je vais passer en premier. », une invitation à expirer sous les chaînes d'un secret qu'il ne pouvait deviner. « Accorde-toi un instant. Nous ne sommes pas pressés. Je t'attendrai après lui. Tu peux prendre ton temps. », patient, il mit ses mots à l'œuvre.

Se détachant, il pénétra sereinement dans le premier enclos. Celui d'un éruptif mâchant les dernières brindilles d'un repas végétal. Les mains jointes devant lui, enserrées dans une posture fixe, il amorça un pas. Puis un deuxième. Des enjambées naturelles, lentes pour ne pas l'effrayer, assez prompts pour lui inspirer confiance. Pour le garder dans un environnement égal. Placé en harmonie derrière une cascade fluide, translucide d'émotions méditative, il s’arma des atours d'un samouraï prudent. Mais se plaçant en médiateur, avant de tendre sa lame en opposition. La diplomatie avant le conflit. Okaasan le lui avait souvent répété. Son tour achevé, et sans quitter son attitude, il attendit. Il l'attendit, elle, suivant ses gestes avec bienveillance, pour l'embaumer d'un climat favorable.

La deuxième porte coulissa sur ses gonds, et les laissa entrer. Conformément à leur accord, il s'élança en premier, foulant le territoire d'un féroce prédateur. Les trois têtes se tournèrent en sa direction, les babines retroussées sur ses dents jaunies par le sang. Le cerbère était un gardien avant d'être un chasseur. Celui des portes et des trappes. La fidèle patte d'une intelligence jumelée, bloquée dans une colère qu'il savait absorber, pour mieux l’amplifier. Ne dit-on pas que les animaux possèdent un sixième sens ? Le grondement éclaboussa ses pieds d'une vague faible. Il était effrayé. Bien plus que le japonais ne pouvait l'être en réalité. Qui était-il, pour venir chasser sur ses terres ? Pour l'importuner après une visite déjà impromptue ? Personne. Et c'est en allié, qu'il expira les élans détendus de son âme. Après un pas décisif, il s'accroupit, le laissant parcourir les derniers centimètres d'une rencontre inévitable. Les paumes vers le ciel, sous une truffe luisante de méfiance, il se statufia, imperturbable face à l'intimidation de l'animal.

« Watashi wa anata no tomodachidesu. », lui dit-il après un instant, pour l'apaiser de la mélodie d'un langage l'amenant sur le pallier d'une maison ancestrale. « Watashi wa nagaku o jama shinai to yakusoku shimasu. », une promesse qu'il scella d'un simple sourire. Celui de la certitude que cela ne durerait qu'un instant.

L'hippogriffe était un animal puissant. Un volatile doué d'une raison insoupçonnée qui l'avait fasciné. Tant par sa fouge, que par son incroyable majesté. N'était-il pas magnifique ? Le bec redressé d'une fierté impériale, les plumes secouées par ses battements d'ailes. Il l'était. Doucement, Sessho fit coulisser le cerisier hors de son étui, pour en placer la pointe contre sa nuque. Le bois décala la laine duveteuse de son habit, pour d'un informulé, protéger une peau fragile des serres capricieuses d'un équidé hybride. Une simple précaution nécessaire. Un pas. Puis un deuxième l'amena à une distance raisonnable. Son buste s'inclina en avant, et son dos se courba d'une révérence princière, d'une grâce empruntée à une éducation soignée. Ancrée dans des dogmes universels. Le respect. La tempérance. Les paupières mi-closes d'une attente qu'il parvenait à savourer sans s'en sentir inquiété, il garda le bras plié contre son ventre, se régalant du huit de ses chakras se soulevant à un rythme régulier, sous le regard perçant d'une mère se hissant en bouclier. Elle serait la maîtresse de son sort. Et si la sincérité de son estime n'était pas assez prononcée pour ses hautes exigences, il se plierait à sa décision. Il s'était invité en son sein, et en visiteur, il se devait se suivre ses règles. Okaasan n'aurait pas apprécié qu'il en fût autrement.

Leur guide les mena au clou de leur visite. Le sphinx. Sous sa chevelure d'or, il pouvait distinguer les rouages d'une intelligence reconnue, encore embryonnaire. Pourtant redoutable. Sessho quitta le seuil protecteur de la barrière, pour se placer sur l'étal déjà foulé par le duo précédant. Droit. Calme. Une énigme. Obaasan les avait appréciées. Et petit, il les avait écoutées. Souvent. Se voulant, un jour, aussi ingénieux qu'une dame se parant de la sagesse des anciens. Aujourd'hui était son hommage. Le clin d’œil à un merle suivant son voyage.

« Plus j'ai de gardiens, moins je suis gardé. Moins j'ai de gardiens plus je suis gardé. Qui suis-je ? »

La réponse se forma. Il la connaissait. Obaasan la lui avait un jour posée. Sous le confort d'une couverture, avec les étoiles pour témoins, il avait réfléchi, sous l'éclat de sa bienveillance. Il ne s'était pas trompé, et c'est son sourire qui fut sa plus belle victoire. La plus pure satisfaction d'avoir touché la joie d'être l'héritier d'une part de mystère, du mysticisme culturel de sa famille. Religieusement, l'aigle baissa la tête, par respect pour une devinette qu'il savait personnelle, réfléchie. Tendrement, il repensa à elle. Au cadeau que la créature venait de lui faire. Ce souvenir qui le fit sourire plus chaudement. Plus grandement. Ce n'est qu'après un temps qu'il jugea suffisamment étiré, qu'il répondit sobrement, avec l'esquisse d'une reconnaissance véritable :

« Un secret. », il inclina la tête, se plaçant en égal. Le faisant homme parmi tous. « Je te remercie pour cette énigme. Je la trouve très belle. »

Sorti de ce parcours enrichissant, il se mêla à l'attroupement. Certains voulaient s'y essayer, déçus de ne pas être encore appelés. D'autres se targuaient d'un courage tremblant. Vacillant sous l'appréhension. Il les comprenait. Et il compatissait. Sur cette pensée, il détailla les têtes, pour s'arrêter le violet malmené par le vent. Il lui sourit finement, le rassurant d'un non-jugement pour une panique qu'il ne savait pas sans fondements. Il les abandonna tous. Et les rejoignit eux. Le noir de leurs ailes l'hypnotisait. Ils étaient semblables au merle de son deuil complet. Un rappel délicat à un choix. Celui d'avancer. Accoudé, au bois les séparant, il retraça leurs courbes squelettiques, oubliant, s'oubliant sous la nostalgie de leur démarche.
code by bat'phanie


Résumé:
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

_________________
Un enfant perdu qui fond en larme

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Mer 17 Juin 2020 - 14:22
Elyana Sleepy a écrit:
Visite guidéeFt. élèves incrits & Professeur
L’heure de passer à la pratique sonne enfin. Entre l’attitude étrange de Miss Beurk que j’essaie de ne pas trop calculer, ne sachant pas vraiment ce qu’elle me voulait alors que l’on ne s’était jamais adresser la parole depuis notre première année ; et la pensée pour mes problèmes personnelles, mon secret, mon père et tout le tralala… Clairement non je ne suis pas à l’aise du tout ! J’ai beau essayer de toutes mes forces de ne penser qu’aux créatures, et oh combien le cours dans lequel nous sommes est mon préféré (avec la métamorphose…) Cela ne sert strictement à rien ! Je ne suis pas très bien et sent que mon visage perd de ses couleurs petit à petit. Même si j’ai toujours en tête les mots de ma mère, concernant une potentielle transformation si jamais je perds le contrôle des émotions… Cela est nettement plus simple de le dire que de l’appliqué !

Je ne réagis d’ailleurs pas vraiment immédiatement au discours du prof, revenant sur terre qu’a l’entente de mon nom. Je comprends également que ce n’est pas nous les premiers, et en voyant Aria Beurk s’éloignait le plus possible je fais de même en allant m’asseoir ailleurs. Décidemment qu’est-ce qu’elle avait aujourd’hui celle-là ? Bref, pour le moment j’ai d’autre chat à fouetter… Je me concentre sur les différents passages pour éviter de trop penser, jusqu’à ce que notre tour arrive. Je me relève donc et comprend que je suis avec deux Serdaigle dont un que j’ai la chance de connaitre un peu après toutes ces années. Et tandis que l’un parait très serein, comme à son habitude d’ailleurs, le plus jeune lui commence à paniquer… il ne semble pas vouloir entrer, et après un regard vers la scène, je comprends en effet que nous serions que Sessho et moi à tenter l’expérience.

A la porte de l’enclot, alors que j’avais enfin réussi à retrouver un semblant de tranquillité d’esprit, une idée vient me chambouler… Et si les animaux sentait mon côté animal ? Et s’ils m’attaquaient et que je me transforme donc sous la frayeur ou par simple réflexe de protection ? Mon corps se stop direct et se met à trembler quelque peu… Mon collègue semble le ressentir, et pose délicatement sa mains entre mes omoplates avant de me rassurer doucement.

« Je vais passer en premier. Accorde-toi un instant. Nous ne sommes pas pressés. Je t'attendrai après lui. Tu peux prendre ton temps »


J’inspire et expire le temps qu’il passe devant moi, cela me rassure de ne pas être en tête… Il me suffit de me baser sur Sessho, oui c’est ça… Il faut que je me fie à lui, que je ne pense à rien d’autre qu’à me concentrer sur lui qui est si calme… Cela devrait m’aider à me contrôler, et peut être à ne pas faire ressentir la renarde qui est moi… Je laisse donc le jeune aigle passer devant et le suis à la trace. Mon corps ne tremble plus, et mon cœur reprend un rythme plus ou moins normal, mais mes muscles sont tendus à fond, et ça, impossible de le contrôler….

Mon collègue passe en premier devant l’éruptif, fait ce qu’il a à faire et m’attend à la sortie… Ca y est… Il faut que j’y aille je n’ai plus le choix désormais… Je m’avance donc doucement, en me concentrant sur le calme que je devais garder, j’observe l’animal, respire plus ou moins calmement, et alors que j’allais tendre ma mère, me recule d’un pas avant de sortir et de rejoindre mon acolyte. Je me suis approchais comme j’ai pu c’est déjà ça hein…

Vint alors le moment que j’appréhende le plus… Le cerbère… disons donc le clairement un chien… Dans tous les livres que j’ai lus, ces animaux ressentent énormément les choses, et il faut le dire franchement, un renard devant un chien… Bref… Je respire donc un grand coup, il faut que je me persuade que il est petit… Bon il a quand même de sympathiques petites canines, mais il est jeune… Si j’arrive à réguler ne serait-ce qu’un tout petit peu mon rythme cardiaque, avec un peu de chances cela se passera bien !

Je m’approche donc, vraiment encore plus doucement que précédemment, un micro pas après l’autre, décidant de ne pas parler, ma voix tremblerai tellement que ce serait pire. Je continue de m’approchait et comme précédemment, une fois tout prêt je me recule pour rejoindre Sessho… Encore une fois je ne pouvais pas faire plus…

Vint ensuite l’animal que j’admire le plus en ce lieu, l’hyppogriffe. Je veux au moins qu’avec lui, tout se passe dans les règles de l’art ! Je ne veux pas me louper sur toute la ligne, il en était hors de question ! Comme avec le toutou à trois têtes, je prends une profonde inspiration, m’approche légèrement avant de m’incliner le plus respectueusement possible devant la mère. Calme Elyana, calme… Tu ne peux pas te louper sur ce coup, tu n’en as pas le droit ! Clairement je te l’interdit ! Tout en me relevant doucement, je souris légèrement à l’animal d’un air amical. Je veux lui faire comprendre ma sympathie et mon admiration, et espère de tout cœur que le message passe correctement !

Je rejoins ensuite mon ami qui passe toujours le premier devant le shinx. C’est la première fois que je vois ces créatures, et clairement, malgré que mon calme soit plus ou moins revenu grâce à ma précédent rencontre, je ne suis pas totalement sereine pour autant… Surtout devant une chose qui m’est à l’heure d’aujourd’hui totalement inconnue ! Je m’approche donc de l’animal qui prend alors la parole d’un ton très sage.

« Je suis noir, je deviens rouge, et je finis blanc... »

Je me retrouve bouchez-bée et hésitante. Ce n’était pourtant pas compliqué, et d’ordinaire j’aurais trouvé la réponse sans réfléchir trois heures… Mais mon cerveau a clairement prit ses jambes à son cou… Je regarde donc le professeur, afin qu’il comprenne que je préfère que ce soit lui qui donne la réponse plutôt que moi, qui de toutes manière, ne savaient strictement pas quoi répondre…. Je salue timidement et très embêtée la créature et rejoins le Serdaigle.

Une fois notre tour terminé, je respire profondément… Qu’elle idiote, je me suis ridiculisé ! Moi qui excelle depuis la troisième année dans ce cours, là j’ai était la pire loseuse de tous les temps… M’enfin bon… Maintenant c’est fait, je ne peux pas recommencer et puis de toute manière dans mon état, je ne le veux clairement pas ! J’espère juste que personne ne remarque trop mon attitude complétement différente qu’à l’accoutumé… Au pire je dirais que j’ai très mal dormi et fait des cauchemars, ça passera surement…

En levant la tête, je vois Sessho accoudé à un enclos vide, je comprends que ce sont là que doivent être les sombrales, et décide de m’approcher. Je me met juste à côté de lui, les bras tendues et les mains croisées, totalement gênée et hésitante, ma tête un peu basse…

« Sessho je… »

Je me décide de regarder en direction de son visage, par respect et aussi pour éviter que l’on voit trop à quel point je ne me sens pas dans mon assiette…

« Je te remercie pour tout à l’heure, tu as tout de suite compris que… Disons… Que je n’étais pas dans un bon jour… Merci pour ta compréhension, ta patience, et de quelque peu m’avoir servi de guide… Ça m’a beaucoup aidé pour tout traversé. »

Je lui fait un petit sourire timide, en pensant qu’on avait jamais vraiment eut l’occasion de discuter pleinement lui et moi, mais que de toute évidence je ratée une bonne personne. Malgré ma fierté naturelle et le fait que remercier les gens de la sorte n’est clairement pas mon truc, pour cette fois ça passait… Pour le coup il le méritait grandement.

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Jeu 18 Juin 2020 - 17:35


Visite guidée



Lundi 18 Septembre 1995,

Les grands étaient si intelligents. En tout cas, c'est ce que se dit Azalée en les observant un à un prendre la parole. Les yeux écarquillés, elle en avait laissé oubliée de laisser mouvoir la pointe de sa plume sur son carnet. Comment faisaient-ils pour tout retenir ? Papa aurait sans doute mis ça sur le compte de l'expérience, de la faculté qu'avaient les jeunes à absorber comme des éponges les informations, puis sans en faire un tri aussi sélectif que le leur, ils pouvaient littéralement les vomir. En passant la dernière partie de l'explication qu'elle n'était pas certaine de voir au sens figuré, elle se rêva un moment plus grande. Elle aussi, pourrait-elle connaître autant de choses sur les créatures fantastiques de cet univers fantasmagorique ? Elle l'espérait ! La jalousie qui piqua son amour-propre se dissipa dans un nuage de chaleur au creux de son estomac. Et derrière les volutes envieuses ne resta qu'un sentiment profond d'exaltation. Ils étaient impressionnants ! Oui, même la fille en vert qui les regardaient tous de travers. Surtout elle en vérité. Elle lui trouvait un, je ne sais quoi. Un petit : Je vous emmerde tous, qu'elle voyait chez le professeur Rogue.

La barrière des trop-pleins.
Le bouclier des larmes invisibles.

La petite détourna rapidement son attention de l'élève pour la reporter sur sa nouvelle idole. Le professeur Kayser. La pointe de ses pieds l'amena à la même hauteur que son voisin, qui, en grommelant s'échinait à ne perdre aucune note. Elle pourrait toujours les lui demander plus tard ! Trop enfermée dans sa nouvelle passion, j'ai nommé : J'observe avec intérêt les gens qui paraissent bizarres, mais qui ne le sont pas, elle en avait oublié de prêter une dactylographie totale aux explications fournies par ses camarades. Cette fois-ci, pouvait-elle en accuser Monsieur Noodle ? Elle n'en était pas certaine. Hop, ses talons finirent d'éclabousser ses chaussettes de boue. Maman lui aurait crié dessus. Mais pas longtemps. Parce que Maman ne restait jamais en colère très longtemps. Les gentils elfes aussi lui criaient dessus pour ses habits tout sales ? Elle ne se l'imaginait pas. Ils étaient trop adorables pour ne serait-ce qu'y penser. Et si jamais, elle pourrait toujours se faire pardonner en décorant les cuisines avec tout pleins de chaussettes tricotées ! C'était une bonne idée ça ! Pour le prochain Samedi des révoltes, elle s'y attellerait. Mais pas tout de suite.

Pour l'heure, elle avait d'autres préoccupations, et elle ne devait pas se dissiper. Une chaussette après l'autre comme on dit. Avec impatience, Azalée claqua les pages de son cahier sans carreaux ni lignes - ça, elle allait devoir s'y faire aussi !-, échappant à son écriture trop inclinée vers le haut, et baveuse dans la marge inexistante, pour s'intéresser à quelque chose qui promettait de l'amusement. N'était-ce pas la meilleure manière d'apprendre ça ? Papa lui disait toujours qu'elle devait jouer pour mieux comprendre. Pour mieux retenir. Et elle aurait menti, si elle avait dit qu'elle ne souhaitait pas rencontrer les créatures dépeintes dans l'ouvrage volumineux qu'elle tenait encore contre sa poitrine d'une main. Difficilement, certes, puisqu'il pesait une Marguerite rencontrant les fils électriques, mais tout de même ! Elle y tenait. Les doigts crispés sur la couverture en cuir, elle tenait bon. Ses joues se gonflaient, rougies par un effort qui lui paraissait déjà surhumain.

Mais digne, elle attendit que les groupes se dispersent, se retrouvent et se fassent, pour se laisser tomber sur les fesses avec un soupir de soulagement. Le livre finit par choir sur ses cuisses. Les jambes tendues, elle les écarta un peu, en faisant attention à sa jupe, sinon, Maman en serait encore moins contente !, et elle ouvrit son précieux à la page où elle s'était arrêtée. Anna, à ses côtés, l'imita, tout en restant parfaitement debout et droite comme un piquet. Comment faisait-elle ? La bouche entrouverte sur des questions muettes, Azalée pencha la tête sur le côté. Elle était forte elle aussi ! Il n'y avait pas d'autres explications. Ses cils papillonnèrent un instant, avant qu'elle ne chasse ses mèches encore humides d'une averse qu'elle était intérieurement pressée de retrouver - promesse de voir des grenouilles dans le parc-, pour se plonger dans la description de l'habitat naturel d'un hippogriffe. Comme les oiseaux, ils faisaient donc des nids à même le sol, pour y mettre leur œuf. Qui pouvait éclore vingt-quatre heures plus tard uniquement ! Si ça, c'était pas épatant !

« Psht ! », apostropha-t-elle ses deux compères. La brune soupira, rehaussant la monture sur son nez de l'index, tandis que le vert, lui, quittait avec regret son observation des animaux pour daigner lui faire plaisir.

« Vous saviez que les hippogriffes, ils pondent un œuf genre gros comme ça ! », et pour illustrer sa béatitude sur cette information, elle écarta les bras avec exagération.

Et sans leur laisser le temps de confirmer ou non, leur savoir, elle enchaîna avec vivacité, sa voix allant et venant vers un timbre plus élevé, mais, comme si elle s'en rendait compte, c'était dans des murmures que ses phrases s'achevaient.

« Et c'est genre en vingt-quatre heures qu'il vient au monde le bébé ! Et ! Au bout d'une semaine, il peut déjà voler ! Vous trouvez pas ça juste incroyable, vous ? »

« Oui, et après... », essaya la pauvre Anna, avant de voir l'herbe lui être coupée sous le pied par une tornade blonde, qui n'avait visiblement pas terminée de s'extasier sur des bêtes qu'elle voyait déjà peupler son royaume imaginaire.

« Et même aussi ! Qu'ils peuvent être dressés pour être des montures ! Genre comme les chevaux, vous voyez ? Vous pensez qu'on pourrait en monter un, un jour ? Je voudrai trop ! J'ai jamais volé, moi ! En dehors, d'un avion, une fois, avec Papa, parce que Monsieur Michels, l'un des voisins, il a fait parti de l'armée de l'air. C'était un grand aviateur, et il m'a autorisé à monter dans son avion ! On a pas volé haut, hein, mais c'était quand même près des nuages ! »

Les yeux brillants de souvenirs et de rêveries, c'est à peine si elle remarqua les mines perdues de ses deux amis, dont l'une venait de décrocher après le terme : Avion. Le second se massait le menton, pensif. Et c'est alors qu'elle s’apprêtait à repartir de plus bel pour dépenser son inspiration en paroles inépuisables, que le professeur Kayser s'imposa en sauveur. Pour le plus grand bonheur de la brune, qui l'invita à rejoindre son binôme en l'aidant à se remettre sur ses pieds. Le derrière tâchait de terre et recouvert de poussières, c'est en trottinant, le sac pendant maladroitement sur son épaule, laissant voir une tête de peluche atterrée par la situation, entraînant dans son sillage sa robe de sorcière qui commençait à partir dangereusement sur la droite. Le livre entre les bras, elle profita que Joris se décide à ouvrir la marche, pour le ranger avec précaution, esquivant de justesse l’œil grand ouvert de son meilleur ami.

« Oups, j'ai pas fait exprès, excuse-moi. », murmura-t-elle à son unique attention, le dérobant au regard de l'enseignant qui était donc venu les superviser, et leur éviter un drame.

Se parant de son plus innocent sourire, Azalée hissa son menton en direction du grand homme. Il lui disait vaguement quelque chose, mais elle était incapable de s'en souvenir. En tout cas, pas avec précision. Mais elle était sûre et certaine de l'avoir déjà vu autre part. Mais n'étant pas de ce monde, c'était impossible, n'est-ce-pas ? Faisant taire cette sensation désagréable, c'est avec une assurance impatiente qu'elle emboîta le pas de son camarade, qui, achevant l'exercice, lui avait laissé sa place. Roulant des mécaniques, elle vit cet élan de spontanéité fondre face à l'animal des plus impressionnant, ne laissant derrière elle que les traces émerveillée d'une gamine encore naïve sur les conséquences qu'un geste trop pressé pourrait avoir. La bretelle de son sac glissa jusqu'à son coude, et malgré le choc de ses affaires contre le sol, qu'elle dût un peu traîner derrière elle, elle ne s'arrêta pas d'avancer à la rencontre de l'éruptif, hypnotisait par ses yeux de biche. Elle n'avait pas peur, ça non, à contrario d'un Ariel encore raillé par son amie. Non, elle, elle voulait juste lui faire un énorme câlin.

Quitte de sa première tâche, elle prit le temps de remettre son livre de métamorphose à sa place, et prenant soin d'un Monsieur Noodle peut satisfait d'un tel traitement, elle mit le passage de Joris à contribution, pour donner la totalité de son pauvre sac à Anna, qui, de mauvaise grâce accepta de se porter garant de l'intégrité physique et émotionnelle d'un ourson en détresse. Elle savait d'expérience que les chiens aimaient beaucoup jouer avec lui. Mais qu'ils n'étaient jamais d'accord sur la manière de le faire. Et elle n'était pas certaine d'être prête à le voir perdre à nouveau un bras sous les crocs d'un canidé un peu trop excité. Trépignant, c'est avec difficulté qu'elle se retient de s'élancer dans l'enclos avec un bâton pour le lui lancer. Les doigts serrant les pans de sa robe, elle souffla lorsque son duo s'acquitta de la demande du professeur. Un pas après l'autre, elle tenta sa chance auprès du Cerbère. Malgré ses trois têtes qui se tournèrent de concert vers elle, la faisant se figer d'un grognement mécontent. Attentive à ses protestations, c'est avec un entrain plus modéré, bien que toujours présent intérieurement, qu'elle finit d'approcher accroupit, ses deux mains tendues vers sa truffe. Elle voulait être sa copine et lui lancer la balle ! Ce n'était rien de plus qu'un gros toutou, mais avec trois jolies frimousses. Rien de plus ! Alors pourquoi avoir peur ?

L'hippogriffe maintenant ! Et il était encore plus beau vu de près. Comme un cheval, mais avec des plumes. Ou un gros poulet avec les pattes d'un cheval. Elle ne savait pas tellement. Mais ça restait quand même magnifique à observer. Le bec de la Maman se dressa à son approche, méfiante et fière. Elle lui rappelait sa propre maman un peu. Mais pas trop ! Mais Maman aussi, elle était prête à tout pour elle. Elle le savait ! Tout a son envie de les caresser, elle en avait oublié l'une des règles d'or : La sécurité. Et c'est ainsi, qu'à quelques mètres, elle exposa sa nuque dans une révérence ridicule, mais pas dénuée de respect non plus, non mais oh, sans y avoir apposé le moindre sortilège. De toute manière, elle ne le connaissait pas non plus la protection demandée, ce qui en soit, la ferait sûrement un peu moins culpabiliser. Juste un peu. Mais pas trop longtemps non plus. Inclinée, elle attendit un signe, un quelque chose qui lui prouverait qu'elle n'avait pas fauté. Elle n'était une princesse que chez elle, mais devant une matriarche, une reine, que dis-je, une déesse, elle était bien peu, bien petite ! Les lèvres relevées d'un sourire, elle s'osa à relever un peu les yeux après un temps qui lui parût déjà trop long. Impatiente ? Jamais, allons.

C'est en se massant le cou d'un oubli encore inconscient, qu'elle rejoignit la dernière étape de leur exercice. Le Sphinx. Lui, elle le connaissait bien. Il était nommé dans les livres d'histoire dans son monde, comme étant l'un des gardiens des pyramides. Et inconditionnellement admirative de l'époque de l'ancienne Égypte, il était évident qu'Azalée n'avait pas perdu une miette des cours qui lui avaient été donnés sur le sujet. Alors, voir un chapitre lui était totalement dédié dans son nouveau livre de chevet préféré, elle en avait été enchantée ! Sautillante, elle se pressa devant l'enfant aux cheveux d'or, se mettant devant son jugement implacable. Celui qui au terme d'une énigme, scellerait son sort. Désireuse de bien faire, d'être parfaite devant un animal qui la fascinait par sa simple assistance, c'est en essayant de se parer de son air le plus sérieux qu'elle écouta sa devinette.

« Combien de gouttes d’eau peut-on mettre dans un verre vide ? »

Une dizaine de secondes, uniquement, passèrent. Et c'est avec empressement qu'elle lui répondit, sûre d'elle. Absolument même. Elle n'avait aucun doute. Mais si elle avait su, elle aurait pris le temps de mieux réfléchir.

« Pleins ! », son énormité sortie de sa bouche, son sourire se fana dans la compréhension d'une réponse fausse.

Elle ne bougea pas. Ne cligna pas les yeux. Maman lui avait toujours dit de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Et ce n'était que maintenant, face aux griffes d'une créature pouvant lui couper un bras d'un coup de griffe, qu'elle prenait pour acquit le proverbe : Chaque action a ses conséquences.

« Une seule... », se reprit-elle un peu trop tard, résolue à avoir échoué à cette partie. Et soudain, l'incertitude d'avoir fait un parcours sans fautes jusqu'à présent la fit baisser la tête de déception.

C'était sa matière préférée, avant même qu'elle n'ait eu l'occasion d'en avoir un cours. Elle voulait être Magicozoologiste, que diable ! Mais elle ne pouvait pas abandonner pour autant. Elle, elle n'abandonnerait pas. Jamais. C'était un faux pas. Et la prochaine fois qu'elle lui ferait face à un sphinx, elle saurait ! Et cette fois-ci, elle réussirait ! C'est sur cette conclusion qu'elle sortie de l'enclos, remerciant le professeur pour son aide, se fondant parmi les étudiants. Sans doute, ce fut son air déterminé qui dissuada Anna de lui faire une quelconque remarque ?

Codage par Laxy Dunbar


Résumé:
Azalée Winchester
Admin gloutonne
Azalée Winchester

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I'm a barbie girl
When I was young, it seemed that life was so wonderful, a miracle, oh it was beautiful, magical.
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Ven 19 Juin 2020 - 15:05
Visite GuidéeAt first, I thought that my actions would bear fruit. In the end, I finally understood that I was not aiming for the right target. If we are to eradicate this evil, we must ensure that its source disappears. Welcome my students.La partie pratique était terminée depuis peu. Il n'y avait plus aucun élève dans l'enclos, Johann avait refermé le portail et avait rappelé tous les élèves dispersés pour la fin du cours. Il n'avait rien dit vis-à-vis des différents groupes qui s'étaient formés, s'éparpillant petit à petit dans l'espace entre les deux clôtures. Il comprenait : les élèves avaient, au départ, suivi l'avancé de leurs camarades, mais il était évident qu'après un certain temps à patienter, l'ennui finissait par les gagner. Ils étaient encore des enfants, et si Johann préférait largement les traiter de la même façon qu'il traiterait des adultes, il ne pouvait pas non plus ignorer cette réalité.

Et en parlant de réalité, il venait d'en comprendre une. Un point important. Ce cours avait été aussi formateur pour les élèves que pour lui. S'il ne devait pas oublier sa manière de faire, préférant être impartial, mais dur pour renforcer le mental des étudiants, il comprenait dès cet instant que ça ne pouvait pas fonctionner avec tous les adolescents présents. Ils avaient leurs caractères, leurs problèmes, leurs peurs. Ils étaient humains, et contrairement à ce qu'il laissait présager de prime abord, le magicozoologue n'était pas un monstre sans cœur. Il n'était pas Severus qui s'amusait à traumatiser les Gryffondor, par exemple. Pour ne citer que lui. Son but était simple, bien que complexe à mettre en œuvre, et pour ce faire, il allait devoir gagner la confiance des jeunes se trouvant ici. Avec une attitude en classe comme la sienne, ce n'était pas gagné, il en prenait conscience. Une seconde idée commencer déjà à germer, toutefois. Une idée sur laquelle il pourrait s'appuyer à l'avenir.

« Dans l'ensemble, dit-il vers les élèves qui l'écoutaient tous plus ou moins, vous avez suivi les consignes et avait réussi l'exercice. »

Dans l'ensemble, c'était le cas. L'Eruptif avait été passé avec facilité par tous les élèves, sauf Ariel qui avait été dispensé d'approcher les créatures. Il ne tenait pas à devoir mettre fin à l'exercice pour l'emmener d'urgence à l'infirmerie et l'envoyer à l'écart avec son groupe d'amis lui avait paru être la meilleure solution au problème sur le moment. Il ne l'avait, pour autant, pas laissé sans surveillance, s'assurant qu'il parvint à se calmer tout en continuant son cours. Parlant du jeune Serdaigle, même lui, aussi effrayé qu'il l'avait été, n'aurait pas fait bouger l'animal, pour en revenir au sujet principal. Il fallait se montrer réellement menaçant ou parvenir à l'exciter pour le voir attaquer. En d'autres termes, tous les élèves avaient pu l'approcher et le caresser, du moins pour ceux qui le désiraient.

« Je vous félicite tous pour le début du parcours, avec l'Eruptif, même si vous aurez tous compris qu'il est extrêmement facile à approcher. »

La bête suivante, le canidé, était déjà plus dangereuse et plus complexe à aborder. Si quasiment tous les étudiants avaient su suivre ses instructions pour pouvoir le caresser sans risque, l'une des Gryffondors n'y était pas parvenue. La honte qu'il parvenait à lire dans son regard était certainement due aux notes qu'elle avait eues jusque-là dans sa matière. La jeune femme possédait un stress évident, à un point tel qu'elle en avait oublié les bons gestes à avoir face à l'animal. Pourquoi, il ne le savait pas, mais il lui faudrait la surveiller pour s'assurer qu'il ne lui arrivât rien à l'avenir. Comme il l'avait surveillé et avait empêché le cerbère de la mordre, se plaçant entre les deux et ordonnant à l'animal de se coucher d'une voix impérieuse. Ce que le chien à trois têtes avait fait, bien qu'avec un temps de latence. Encore jeune, il n'en restait pas moins un gardien et Elyana, par ses ressentis et ses gestes, c'était montré telle une voleuse s'approchant des trésors qu'il devrait, un jour, protéger.

« Pour le Cerbère, expliqua Kayser, je vous rappellerai que la meilleure approche reste la musique. Garder son calme et les approcher avec les bons gestes restent primordiales si vous êtes dans l'incapacité de leur en fournir. »

Cette dernière note était principalement pour Elyana, mais il n'avait pas l'intention de la nommer. Après cela, il en venait maintenant à l’hippogriffe. La mère, bien qu'impérieuse, n'en restait pas moins éduqué par ses soins. Il savait que les élèves ne risquaient rien tant qu'ils ne se montraient pas insultants. C'était pour leur faire prendre la bonne habitude devant ces congénères qu'il avait précisé pour le sortilège. Un enchantement qu'il avait dû lui-même lancer à trois reprises. Les deux Gryffondors, Elyana et Jules, l'avaient totalement oublié, tout comme la plus jeune des Poufsouffles. Il n'était pas idiot pour autant et savait que les deux jeunes filles n'avaient pas les capacités magiques pour parvenir à le lancer. Cependant, c'était aussi un bon moyen de les jauger. Elles pouvaient lui demander de le faire à leur place. Aucune des filles n'y avait songé.

« Face à cet hippogriffe, vous ne risquiez rien, du moment que vous ne l'insultiez pas, elle ou son enfant, expliqua le zoologiste. Ce que vous ne saviez pas, car vous ne pouviez pas deviner qu'elle m'appartient depuis des années. »

L'homme marqua une pause. Son regard se posa sur Azalée, avant de dévier sur Jules, puis de terminer sa course sur Elyana.

« Je vous ai cependant montré les gestes à avoir face à n'importe quel hippogriffe, qu'il soit sauvage ou non, quand vous en rencontrez un. Maintenant que vous savez ceci, je vais rajouter une information qui me paraît importante. »

Johann lâcha du regard les trois filles pour se recentrer sur l'intégralité de la classe. Le message était assez clair. S'il le disait, c'était autant pour que le trio s'étant raté le garde en mémoire et ne l'oublie plus à l'avenir, que pour offrir un rappel aux autres.

« Vous pourriez vouloir vous montrer le plus respectueux possible, si votre révérence est ridicule, l'animal pourrait voir cela comme de l'irrespect. Ici, ce n'est pas le cas, mais un autre n'aura pas la même réaction. Si vous oubliez l'enchantement pour protéger votre nuque dans un tel moment, il vous tuera sans la moindre hésitation. »

Il ne restait plus que le sphinx a traité. En parlant du félin, ce dernier se rapprochait du portail. La majorité des élèves avaient su répondre à ses énigmes. Elles étaient encore simples à son âge, même s'il ne fallait pas croire, pour autant, que la réponse était toujours évidente. C'était une erreur courante face aux jeunes sphinx, qui n'en restait pas moins capable de faire des victimes. Les adultes étaient évidemment bien plus dangereux. Ces créatures fières, intelligentes et particulièrement rusées savaient comment tromper les sorciers les plus inexpérimentés. Se retrouver face à un enfant restait, pour le comprendre avec le recul, une bonne expérience.

Elyana avait eu l'intelligence de se rétracter, préférant laisser Johann répondre à la devinette. Le charbon avait été simple à trouver. Deux des plus jeunes n'avait pas eu la même réaction, sans doute trop sûre d'elles, trop excitées face à une créature aussi envoûtante. L'unique goutte, pour la Winchester, avait été simple à trouver également, même pour la jeune fille. Il en avait une preuve : elle avait compris d'elle-même son erreur, mais le mal était déjà fait. Si Johann ne s'était pas immédiatement interposé, la blonde aurait perdu une jambe. Pourtant, le fait qu'elle sut se corriger avait adouci l'hybride. Il avait été plus compliqué de le calmer plus tôt, après la réponse de Murphy, par contre. La famille Martin ne composait de huit membres et non de douze, ce que la rousse n'avait pas eu l'air de saisir du tout au départ. Et la réponse donné par le professeur n'avait pas suffit à apaiser l'animal. S'il ne s'était pas interposé, c'était certainement les bras ou la tête qu'il aurait visé, s'étant préparé à sauter dans la direction de l'étudiante.

« Face à un sphinx, dit-il devant les élèves, la précipitation est à proscrire. Ces créatures sont à la fois cultivées, intelligentes et rusées. Si vous devez les passer, vous devrez répondre à une énigme. Le jeu sera toujours le même. Vous répondez juste, elle vous laisse passer. Vous vous trompez, elle vous dévore. »

Le professeur leva l'index, marquant une nouvelle pause dans ses explications, avant de reprendre.

« L'une des règles qu'ils ne vous citeront jamais, car ils savent jouer sur les mots et les non-dits, c'est que tant que vous n'avez donné aucune réponse, vous pouvez faire demi-tour. Ils ne vous attaqueront pas dans le dos, car ils ont de l'honneur. De même, ils vous laisseront le temps qu'il vous faudra pour répondre. Ils sont patients, alors soyez-le également et prenez toujours votre temps. »

D'un mouvement, le professeur récupéra son béret et le replaça sur sa tête. Ce cours, dont l'approche des élèves par petit groupe avait été une lubie prenant beaucoup de temps, était presque terminé. Il avait de nombreuses notes à faire pour ne rien oublier sur les étudiants qu'il avait vu ce jour-ci, de façon à pouvoir approcher les quelques-uns susceptibles de véritablement l'intéressaient pour certaines de ses activités. Non qu'il n'avait pas l'intention d'en approcher d'autres pour d'autres raisons. Il y penserait plus tard. Avant cela, il avait une distribution de points qui attendait, ainsi que des devoirs à fournir.

« J'offre 4 points supplémentaire à Serpentard pour la performance de Miss Beurk. », commença-t-il.

Il continua ainsi pour offrir les nombreux points aux étudiants. Gryffondor récolta 4 points supplémentaire, deux pour Jules et deux pour Elyana — il avait décidé de récompenser son intelligence face au sphinx, préférant se rétracter que tenter le diable. Poufsouffle récolta 6 points supplémentaires, deux pour Azalée et quatre pour Joris. Enfin, Serdaigle fut les grands gagnants de cette partie avec 8 points, pour les performances excellentes de Sessho et Merlin. Ariel ne récoltait pas de points, mais il n'en lui en retirerait pas plus. Il comprenait que l'adolescent n'avait rien à faire à son cours vu la frayeur qu'il possédait pour les animaux. Une affaire à creuser. Il avait des retenues à faire en sa compagnie, qui plus était. Il fallait qu'il réfléchît à ce qu'il lui ferait faire, par ailleurs.

« Comme devoir, pour ceux désirant s'inscrire au prochain atelier, finit-il pour mettre un point final à l'activité, vous devez faire des recherches sur les coutumes des êtres de l'eau. Cinquante centimètres de parchemin minimum. Vous le déposerez sur mon bureau, dans deux semaines au plus tard. »

Il ne savait pas quand il aurait le temps de proposer un nouveau cours commun de la sorte, ni même s'il porterait sur les êtres de l'eau, mais il serait toujours intéressant de voir l'approche des étudiants, pour ceux désirant fournir le devoir. C'était dans le programme, bien sûr, mais il avait encore de nombreux sujets à explorer. Pour l'heure, il avait surtout des animaux à ramener dans leurs espaces dédiés et une conversation désagréable à avoir avec une mère mécontente de voir son enfant privé de son repas. Dans cette idée, il s'empara de l'if et, d'un mouvement de poignet, fit apparaître une fine ligne au sol. Elle partait des enclos et se dirigeait vers le château.

« Le cours est terminé, dit-il d'une voix claquant dans l'air comme un fouet. Il sentait le félin s'impatienter dans son dos, à tourner comme un lion en cage. Suivez la ligne pour retourner vers le parc. »

Il ne fit aucune mise en garde. Il y avait un préfet dans le lot. Le garçon s'assurerait de la bonne conduite des étudiants, c'était évident. Et s'il apprenait que certains s'étaient amusé à s'enfoncer dans la forêt, il se ferait simplement une joie de les amener au cœur de celle-ci pour qu'ils ou elles comprissent pourquoi elle était interdite, une bonne fois pour toute. Avec un léger sourire en coin, un brin amusé par cette idée, et après un signe de tête polit pour saluer les étudiants, il se détourna. L'orage grondait toujours dans le ciel et il était grand temps d'offrir un véritable toit aux bêtes qui patientaient toujours dans la cage à ciel ouvert. Il pénétra à l'intérieur de celui-ci, à nouveau, avant d'attirer à lui une valise qu'il déposa au sol pour l'ouvrir. Si certains étudiants le voyaient faire, et s'ils s'étaient un minimum renseignés sur les magicozoologues reconnus, ils pouvaient facilement comprendre que le bagage était d'un modèle similaire à celui utilisé fut un temps par un certain Norbert.

Une bonne demi-heure plus tard, le professeur était de retour dans les couloirs du château. Il les traversait sans un regard pour les personnes qu'il croisait, se dirigeant vers son bureau, la même valise à la main. Si cela ne se voyait pas dans son attitude, ce premier atelier l'avait fatigué. Avoir une seule élève à gérer et en avoir des dizaines était très différent. Différent, mais intéressant. La conversation avec le parent du sphinx avait été épuisante également. Néanmoins, malgré ces quelques désagréments, une seule pensée subsistait pour l'homme. Son séjour à Poudlard pour sa petite entreprise allait forcément le changer. S'il n'était pas venu dans cette optique, de primes abords, il devait reconnaître que ça ne pouvait pas être un mal. Tout comme il espérait pouvoir faire changer certains élèves qu'il avait déjà repéré. La complexité de son entreprise était maintenant évidente. Ainsi, elle n'en serait que plus plaisante, s'il y parvenait.

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FIN
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Le Hors Role Play:
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Johann A. Kayser
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Johann A. Kayser

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