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EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Première et deuxième parties | Les Inscrits

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Ven 1 Mai 2020 - 0:05
This is Halloween !Trick or treat till the neighbors gonna die of fright,
It's our town, everybody scream,
In this town of Halloween !

Elia Rosebury, célébrité incontestable du monde magique en Grande-Bretagne. Une jeune étoile montante dans un ciel inatteignable pour la majorité des sorciers. À 16 ans, la violoniste passait ses BUSEs, puis empruntait une dernière fois le Poudlard Express : l'année suivante, elle ne retournait pas à Poudlard. Elle embrassait sa vocation, elle embrasait les scènes.

Aujourd'hui, c'était un jour particulier pour la Métamorphomage. Le stress était à son comble et, cachée à l'étage des Trois Balais, elle faisait les cent pas, entourée par les musiciens qui l'accompagnaient parfois durant ses représentations grandioses. C'était étrange car, loin de se sentir nauséeuse avant l'un de ses spectacles, c'était pleine d'énergie, d’entrain et avec une certaine impatience qu'elle patientait avant le début des festivités. Aujourd'hui, ce n'était pas un jour comme les autres, cependant. Aujourd'hui, elle ne remplissait pas des salles immenses. Aujourd'hui, elle allait offrir sa musique à un groupe assez réduit de sorcier, dans le pub d'un village.

Comment en était-elle arrivée-là ? La réponse était d'une simplicité accablante : cela se résumait à un nom et beaucoup trop de chouettes et de hiboux pour qu'elle ne finisse pas par remarquer qu'on cherchait par tous les moyens à la contacter. Au début, bien sûr, c'était d'autres personnes qu'elle qui ouvrait les missives. Au départ, elle avait cru à un fan un peu trop zélé, comme ça arrivait parfois. Être une star avait ses avantages et ses inconvénients.

Néanmoins, mue par une certaine curiosité, elle avait fini par demander à pouvoir voir les lettres. C'était donc avec une certaine réticence que ses producteurs les lui avait fait lire. Elles étaient toutes signées par un nom, une élève de Poudlard qu'elle avait à peine côtoyé quand elle était encore élève à Poudlard, en cinquième année. Eileen M. King, une autre musicienne.

Les lettres lui parlaient toute d'une fête, d'une soirée organisée par elle et deux de ses amies, qui se situerait au Trois Balais. Intriguée, elle avait continué ses lectures, jusqu'à tomber sur certaines informations assez cachées. Elle voulait qu'elle y vienne, qu'elle y joue. Elle adorait ce qu'elle faisait et ce serait un grand honneur, mais plus encore, c'était pour l'amie cachée de la Gryffondor qu'elle avait tant forcé la main au destin. Pour une certaine Serpentard du nom d'Aria Beurk. Cette fille, cette blonde, et les étoiles dans ses yeux quand elle observait la Rosebery jouer quand elle était à l'école, ne pouvait pas être oubliée.

Puis, une idée avait germé dans son esprit et elle avait décidé d'accepter. Elle avait échangé plusieurs lettres avec la demoiselle, s'était renseigné sur l'organisation de la soirée, lui avait parlé du déguisement qu'elle prendrait. Ce n'était pas une amitié qui s'était créé : elle ne le cherchait pas, mais il était évident que c'était plaisant de pouvoir discuter avec une fille qui, si elle lui avait dit être fan, n'en n'oubliait pas qu'elle restait avant tout une humaine.

Et puis, le grand jour était arrivé. Halloween. Le stress avait commencé à monter doucement, la forçant à faire les cent pas. Elle était arrivée beaucoup plus tôt que les invités, sous couvert d'anonymat et Madame Rosemerta, mise au courant de sa venue, l'avait fait entrer. Là-bas, dans l'attente, elle avait troqué son archet pour sa baguette et avait aidé la gérante à mettre en place les décorations envoyé par les jumeaux Weasley et la King, qui les avait d'ailleurs rejoint dans le courant de l'après-midi pour les aider à mettre les plats et boissons en lieu et place — ils avaient eu une dérogation spéciale du Directeur de Poudlard. C'était plus rapide à cinq qu'à quatre et il fallait bien qu'elle s'occupe l'esprit.

Les différentes assises du pub avaient disparu au profit d'une grande table contre un mur, où nombres de plats et de boissons avaient été déposés. Dans les airs, des citrouilles éclairés par des bougies enchantés lévitaient paisiblement et des chauve-souris voltigeait entre elles continuellement. Il faisait assez sombre dans la salle, mais c'était un effet recherché : la couleur qui prédominait était un orange assez obscur, offrant du mysticisme à l'enseigne. Dehors, l'enseigne des Trois Balais avait était métamorphosé en une grande pancarte où il était possible d'y lire quelques mots. This is Halloween. Enfin, pour terminer, à la place du bar se trouvait désormais une grande estrade où des instruments y était installé : ce serait sur celle-ci qu'elle jouerait.

« Excusez-moi..., marmonna Eileen en pénétrant dans la pièce. C'est juste pour vous dire que c'est l'heure, madame Rosebury. »

La susnommée sortit de ses pensées et arrêta de s'agiter pour se tourner vers la voix qui venait de l'interpeller. L'élève de Gryffondor venait la chercher, car les invités commençaient à affluer. Elia, qui avait déjà modifié son corps et mit les vêtements qui lui permettrait d'être déguisée, bien qu'elle restait reconnaissable, acquiesça. Elle était habillée étrangement, lui offrant l'illusion de posséder six bras. Toute de noir vêtu, elle avait modifié son visage pour lui offrir une multitude de yeux - aveugles pour les faux - qui suivait les trajectoires de ses iris. Ses cheveux avaient été raccourci, noirci et plaqué contre son crâne pour donner l'illusion d'une carapace, tout comme sa peau avait pris la même teinte : elle ressemblait à un étrange mélange entre une humaine et un arachnide, une acromentule.

« Tu peux m'appeler Elia, Eileen, répliqua la métamorphomage avec un sourire, puis elle reprit vers les autres musiciens, tous déguisés en créatures des ténèbres. Et bien, dans ce cas, allons-y ! »

Le plus compliqué n'était pas tant de traverser la foule des invités, car les différents présents ne la remarquaient pas encore. Le plus compliqué était de canaliser son stress pour le transformer en énergie quand tous les regards, choqués de sa présence, s'était tourné dans sa direction. Elia, maintenant sur l'estrade, à la vue de tous, souffla doucement, ferma les yeux quelques secondes, pour les rouvrir et sourire à l'assemblée. La minute d'après, son violon bien en main, son archet entre ses doigts, elle se mettait à danser, à jouer, à enflammer les festivités !
__________________________

Hors-RP

Bonjour à tous les inscrits !

Suite au lancement de l'évent, voici quelques règles à respecter :

1. Comme il est dit dans la Gazette du Sorcier que vous pouvez trouver >>ICI<<, les invités sont tous déguisés. Si vous ne l'êtes pas, vous ne rentrez pas et Madame Roserta veille à ce que ce soit respecté. Si votre personnage est accompagné de PNJs de votre imaginaire, ces derniers doivent également être déguisés.
2. Elia Rosebury est un PV du staff que vous pouvez trouver >>ICI<<. C'est une violoniste qui sait mettre l'ambiance et il y a clairement la place pour danser, s'amuser, profiter, alors votre personnage doit ressentir cette ambiance (pour écouter ce qu'elle fait, nous vous invitons à écouter les musiques de Lindsey Striling). Toutefois, gardez bien en tête qu'elle apparaît sur scène une fois les invités arrivées : de quoi les choquer. Elle est déguisée en un mélange entre une acromentule et une humaine.
3. Les élèves de Poudlard, en dehors d'Eileen King et des Jumeaux Weasley, pour ceux qui désiraient se rendre à la fête, ont été escortés de Poudlard jusqu'au Trois Balais par les membres du Personnel de l'école qui s'y rendent (Minerva McGonagall, Johann Kayser, Onixya Wintersong, Yöan Wyatt). Merci de le respecter dans vos RPs.
4. Pour votre RP, il vous est demandé de lancer le dé Halloween >>ICI<<. Les jumeaux Weasley et Eileen King ont placé des farces et attrapes dans le buffet et ce dernier définira sur quoi votre personnage est tombé. Nous vous demandons d'en parler dans votre RP. S'il n'y a rien de dangereux, ça reste très drôle et de nombreux éclats de rires finiront par se faire entendre.
5. L'Event commence à 19 heure. Le professeur Dumbledore a fait un discours le 1 octobre 1995 pour prévenir les élèves que, ce jour-ci, exceptionnellement, les cours se termineraient à 17 heures pour tout le monde, pour permettre aux élèves le désirant de se préparer à la soirée en dehors de Poudlard.
6. /!\ EDIT /!\ | Suite à l'intervention sur scène d'Aria et Eileen, qui ne sont pas reconnaissables (sauf pour leurs amis très proches) à cause de leur déguisement, les musiciens, étudiants comme adultes, qui le souhaitent, peuvent faire la demande de monter sur scène. Ils doivent passer par Rosmerta pour cela, qui fait la commission à Elia Rosebury. La violoniste est clairement ravie de partager sa scène avec les personnes présentes, bien qu'elle ne jouera pas avec eux.

La première partie de l'Évent sera clôturée le 30 mai 2020, soit dans un mois jour pour jour. Jusque-là, vous pouvez jouer votre personnage plusieurs fois si vous le désirez. Nous demandons toutefois aux membres de faire un résumé de leurs actions à la fin de chaque post.

À vos plumes,
Le Maître du Jeu.
:copyright:️ 2981 12289 0
Le Choixpeau Magique
Maître du Jeu
Le Choixpeau Magique
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Ven 1 Mai 2020 - 18:01

This Is Halloween
Première Partie
Elle avait toujours eu des idées fantasques. J'avais l'impression qu'elle ne se souciait pas de ce qu'il pouvait arriver. Elle voulait vivre, exister pleinement et ne pas se contenter de ce que la vie lui donnait. Non, elle arrachait, avec le force d'une lionne et la ruse d'un serpent, ce que celle-ci lui refusait initialement.

Je l'enviais et en même temps, elle me dégoûtait. Elle avait perdu ses parents, ne parlait pas de son passé, refusait de nous le partager parce que ça la faisait souffrir ? Et alors ? Elle avait de la chance et ce qui m’écœurait le plus, c'est qu'elle n'avait pas l'air de s'en rendre compte.

Elle avait tiré les dés du destin et elle était tombée sur des putains d'ailes d'anges, la destinée insoutenable à regarder, parce qu'elle était entourée, aimée, appréciée. J'avais cette désagréable impression que tout lui réussissait, même dans le malheur. Pourquoi ? Pourquoi elle et pas moi ? Pourquoi est-ce qu'elle avait eu droit au bonheur, pourquoi elle avait cette force de caractère, pourquoi avais-je l'impression qu'elle ne tombait jamais ?

C'était insupportable. J'avais l'impression d'être dans une cage, dans le noir, sans lumière. Elle ? Elle vivait dans l'obscurité, mais elle s'y complaisait et parvenait à l'illuminait. Elle me faisait penser à la lune et aux étoiles. Vous savez, ces astres qui nous permettre de nous repérer même au plus profond de la nuit, quand normalement, nous devrions être aveugle et en danger. Je détestais la lune.

Je la détestais pour ce qu'elle représentait : ce que j'aurais voulu être, ce que j'aurais voulu posséder, ce que je n'avais pas eu et n'aurais jamais. Une putain de protagoniste.

EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Première et deuxième parties | Les Inscrits 200428122044787862

Eileen regardait par la fenêtre de l'auberge, de la chambre où elle se trouvait à l'étage, alors que la nuit commençait doucement à recouvrir le monde d'un voile d'obscurité saisissant. Elle aimait la nuit. Elle aimait se balader quand le soleil s'abandonnait au profit d'un ciel étoilé, où parfois, la lune venait observer ce que les humains fabriquaient sans jamais s'en lasser.

Après la mort de ses parents, avant de rencontrer son nouveau monde, elle pouvait passer des heures à observer le ciel par la brèche, dans le toit des combles de la maison de sa tante, sa chambre à l'époque. Les astres, c'était une promesse de renouveau. C'était l'émerveillement d'une enfant attristée. C'était la bienveillance d'un monde qui la regardait et lui souriait. C'était ainsi qu'elle voyait la nuit : une promesse. La promesse que le soleil finissait toujours par se lever, qu'une lueur d'espoir finissait toujours par atteindre le cœur des êtres blessés, comme elle. La nostalgie.

Petite, c'était avec ses parents qu'elle fêtait Halloween. Sa mère confectionnait leurs déguisements, et tous trois, main dans la main, partaient toquer à la porte de leurs voisins pour réclamer des sucreries. Tout le monde les connaissait à la Nouvelle-Orléans. Une mère célèbre pour ses illusions, un père renommé pour ses mélodies et son sarcasme hilarant. Un bonbon ou un sort ? Si seulement, à l'époque, elle avait su qu'elle pouvait réellement les attaquer, aurait-elle utilisé cette formulation ? Elle-même devait bien s'avouer qu'elle ne le savait pas, mais était-ce réellement important, à ce jour ?

Dans quelques minutes à peine, les élèves qui le désiraient, ainsi que des adultes venus des quatre coins de l'Angleterre, arriveraient pour profiter de la soirée. Ça lui avait fait du bien d'aider à l'organiser. Ça lui avait rappelé d'où elle venait, ce qu'elle y avait fait. Ça lui avait permis de se souvenir de ses ancêtres et de ses parents, pour qui elle avait juré, suite à l'accident, de profiter de la vie à leur place. La Mort lui avait peut-être arraché sa famille sans prévenir, mais elle n'avait pas su faucher la Queen ce jour-ci. Un bouclier impénétrable qui lui avait permis de n'avoir aucune blessure. La magie qui l'avait entourée de ses bras protecteurs pour que le destin ne pût la cueillir.

« Eileen ?, souffla une voix douce dans son dos. Les invités vont bientôt arriver. »

Madame Rosmerta la connaissait depuis sa première année. La tenancière, propriétaire des Trois Balais, connaissait bien Tom. C'était au Chaudron Baveur qu'elle l'y avait rencontré, à travailler comme une adulte, avec la détermination de s'en sortir, d'arriver à arracher à la vie le bonheur qu'elle voulait lui interdire. Elle avait été attendrie, sans connaître réellement son histoire. Il était évident que, pour se retrouver dans l'auberge de son concurrent, à travailler dès cet âge-là, elle était orpheline et ça lui suffisait.

Sans se retourner, la Gryffondor l'entendit se rapprocher et passer ses bras autour de ses épaules pour la tirer dans sa direction. Elle lui offrait une étreinte douce, qui ne durerait pas, juste pour la ramener au présent. L'illusionniste sortit ainsi de ses pensées et sourit à l'image que le verre leur renvoyait. La seconde d'après, elle relevait le bras et déposait son doigt dessus. Elle pontait une lueur dans le noir.

« Ils arrivent, regardez, lui répondit-elle après un court silence, d'une voix très calme. Je vais attendre un peu ici, puis j'irais prévenir Madame Rosebury. »

Cette facette-là de sa personnalité, elle ne la montrait pas, ou à très peu d'adolescents. Son secret et ses mentors : Aria et les jumeaux Weasley. Un jour, elle savait déjà qu'elle la dévoilerait à sa meilleure amie, mais elle n'y était pas encore prête, pas complètement.

Elle vit Rosa acquiescer dans le miroir improvisé, puis sentit les bras de la femme se détacher progressivement de son corps. Sans se retourner, à travers le reflet déformé, elle la regarda quitter la pièce. Elle allait se poster à l'entrée pour ouvrir les festivités aux arrivants, même si ceux qui n'étaient pas déguisés n'auraient pas droit d'y mettre un pied. C'était une condition qu'ils avaient décidé tous ensemble.

Quand elle se retrouva seule, la Serpentard refoulée prit une grande inspiration et ferma les yeux. Il fallait qu'elle laissât couler, qu'elle se concentrât sur la joie qu'elle allait ressentir avec ce qu'elle avait prévu. Bien sûr, elle ne doutait pas que le stress finît par la happer, mais elle n'avait pas l'intention de se laisser submerger. Elle ne pouvait peut-être pas savoir si sa surprise ferait plaisir à la principale concernée, mais elle pouvait déjà se persuader que les citoyens passeraient une bonne soirée.

Elle poussa un long soupir, se vidant ainsi de ses émotions négatives, avant d'ouvrir son regard sur une nouvelle détermination. Si seulement, à l'époque, le masque avait pu mettre la puce à l'oreille. Elle se détourna de la fenêtre et, sans un regard sur le costume qui l'attendait patiemment sur le lit, qu'elle n'avait pas encore enfilé, elle se dirigea vers le couloir. Tout le monde était déjà à l'intérieur de la salle, sans doute à observer les décorations et le buffet piégé, et elle n'avait pas l'intention de faire attendre plus longtemps les présents.

Ce fut avec une nouvelle énergie sortie de nulle part qu'elle ouvrit sèchement la porte et se dirigea vivement jusqu'à la chambre où se trouvait Elia et ses musiciens. Quand elle arriva, ce fut avec le sourire qu'elle prit quelques secondes pour l'observer. La célébrité faisait les cent pas avec un stress qu'elle ne lui aurait, de prime abord, jamais imaginé. Elle finit cependant par se racler la gorge pour s'annoncer, n'ayant nullement l'intention de se moquer.

« Excusez-moi, marmonna-t-elle. C'est juste pour vous dire que c'est l'heure, madame Rosebury.
Tu peux m'appeler Elia, Eileen, répliqua la métamorphomage déguisé en se tournant vers elle. Et bien, dans ce cas, allons-y ! »

La troupe passa devant elle pour rejoindre la scène avec un entrain enviable. Le guitariste, néanmoins, s'arrêta une seconde à ses côtés. Il lui fit un clin d’œil joueur, amusé, puis lui ébouriffa les cheveux avec une certaine affection, la demoiselle grimaçant par réflexe suite à son geste. Une moue qui eut le don de déclencher un fou-rire chez l'homme, qui ne se pria pas pour fuir devant son regard noir.

Une dizaine de minutes plus tard, Eileen se trouvait dans les escaliers. D'ici, elle entendait le violon enchaînaient les notes avec l'énergie d'un ange déchu cherchant, désespérément, à retrouver sa place au paradis. D'ici, elle observait les danses des sorcières et des sorciers. D'ici, elle s'imprégnait des éclats de rire et du bonheur que l'on pouvait ressentir dans l'atmosphère. Ses topazes bleu ciel grand ouvert, elle parcourait les déguisements avec une certaine hâte.

Elle savait comment la sang-pure s'était déguisée. Elles avaient eu la même idée. Du tissu déchiré, noirci, voltigeant au gré d'un vent enchanté, qui lui offrait une aura glacial de quelques centimètres autour d'elle. De la fausse pourriture déposée sur sa peau, ses bras, ses mains, lui offrant l'allure d'un cadavre en décomposition. Une cagoule qui empêchait de voir ses traits, ne permettait pas de comprendre qui elle était. Seules ses lèvres visibles, recouvertes d'un sombre maquillage, donnaient l'impression qu'elle recherchait désespérément des baisers. Un détraqueur. Sa plus grande peur.

Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale quand elle l’aperçut. Son accoutrement était tout aussi poignant. Eileen fit un mouvement vers l'avant, tournant à peine ses iris vers la star qui continuait d'animer la soirée. Ce serait bientôt le moment, il fallait qu'elle agît vite. Rassemblant l'intégralité de son courage, l'organisatrice se dépêcha de traverser la foule, essayant de ne pas se faire remarquer, pour se jeter sur son amie et enrouler ses bras autour de son cou. Le piège venait de se refermer : en quelques secondes, passant à travers les barrières de tissu avec une agilité indiscernable, elle attrapa de ses doigts le pendentif de la blonde pour l'échanger avec un autre.

« Je suis ravie de te voir ici, lui souffla-t-elle à l'oreille pour s'assurer d'être entendue. Maintenant, viens ! »

Sans lui laisser le temps d'assimiler ce qui lui arrivait, lui tenant le poignet pour l'empêcher de s'échapper, elle l'attira derrière la scène. Cette dernière avait pris place où se trouvait normalement le bar, ce qui permit à la King de l'amener dans une salle à part. Ici, comme convenue avec les deux farceurs, l'attendaient de l'eau de prime abord, déposé sur une étagère où se trouvait nombre de récipients inondés d'alcool en tout genre. La réserve.

En réalité, c'était une boisseau tout aussi enivrante qui patientait à l'intérieur de la bouteille d'apparence standard. Une façon à eux de partager le moment sans se voir, de fêter leur réussite. La Gryffondor retira en partie son masque et, relâchant de ses doigts la demoiselle, elle s'en saisit pour l'ouvrir. Une bonne lampée plus tard, un rire la secoua et elle la tendit à la Serpentard.

« Tu en veux ?, lui demanda-t-elle avec un regard de défi. C'est de la vodka. »

Comme à son habitude, elle ne lui mentait pas. Si elle lui exhibait la trouvaille, ce n'était pas pour la forcer, uniquement pour lui proposer de la partager avec elle. Aria pouvait accepter ou refusait, c'était son choix. Dans tous les cas, la fiole finirait terminé avant la surprise. Elle commençait doucement à ressentir ses émotions s'agitait à l'idée de monter sur scène avec la vipère, sous couvert de leur anonymat respectif. Un rêve qui devenait réalité. Un songe qu'elle aurait cru impensable. Elia et ses idées avaient été un petit miracle et cette pensée fit se gonfler son torse de joie. Elle était fière, la lionne, d'avoir réussi l'exploit de la faire venir, et encore plus qu'elle lui eut proposé ce qui allait suivre.

« J'espère que tu es prête, ça va être à nous ! »

Et avec un regard joueur, celui qu'elle lui lançait à chaque fois qu'elle lui offrait un tour d'illusionnisme que la noble ne comprenait pas, elle glissa ses doigts contre sa peau pour accrocher les siens. Non, elle ne lui expliqua pas ce qui allait suivre, mais elle l'attira sur la scène au moment où Elia terminait la représentation de l'une de ses créations. Celle-ci s'inclina, puis d'un sonorus informulée, averti les convives. Dans un même temps, bien que de nouveau cachée par son déguisement, Eileen serra la main d'Aria dans la sienne. Je veux que ça te plaise, pensa-t-elle avec force, espérant presque que l'empathe fût capable de l'entendre.

« Chères Sorcières, Chers Sorciers, les Détraqueurs s'invitent à Halloween pour vous offrir une représentation d'un de mes morceaux : The Arena ! Alors écoutez, profitez et dansez ! »

La métamorphomage se retourna vers les deux demoiselles avec un sourire en coin. L'Américaine en profita pour libérer l'Anglaise de son emprise et se dirigea vers les instruments entreposés. Avec sa vivacité légendaire, elle fit apparaître le violon de son duo et l'immaculé, par quelques procédés magiques, laissant place à l'obscurité. Elle les amena jusqu'à la violoniste avec quelques mots susurrés : elle ne tenait pas à se faire assassiner.

« Un simple finite et il reprendra sa couleur d'origine, alors ne commence pas à avoir des envies de meurtre, s'il te plaît. Et si tu te demandes, oui, c'est mon cadeau d'anniversaire. »

Elle savait qu'Aria tenait à l'anonymat de leur amitié. Si Eileen était aussi déguisée, quelques camarades devineraient comment et il y avait de grandes chances que certains sussent faire le lien. Ils leur suffiraient de la voir jouer avec une fille dont le violon était blanc, ce pourquoi il était maintenant d'un noir profond.

La mentaliste attrapa la guitare enchantée que le guitariste, qu'elle avait plus tôt menacé d'une œillade mauvaise, lui tendait. Elle plaça correctement la bandoulière, vérifia rapidement l'accordage des cordes, puis retourna se poster à côté de son secret.

« Prête ? »

Elle attendit les premières notes jouées. Il n'en fallut pas plus à la cinquième année pour se laisser porter, commencer à bouger, s'imaginer ailleurs, rêver d'aventure avec elle, loin de tout le reste. Ce moment, partagé à la vue de tous, était l'assurance d'un avenir radieux en compagnie de celle qu'elle ne voulait pas voir disparaître de sa vie ; pas depuis qu'elle avait eu la chance de voir son masque disparaître ; pas depuis cette journée pluvieuse ; pas depuis qu'elle avait treize ans. Les détraqueurs, c'était peut-être sa plus grande peur, mais alors que ses doigts dansaient sur les cordes de l'instrument, elle se fit la réflexion que c'était aussi le symbole de l'année où leur amitié avait débuté.

Elle aurait très clairement voulu rester sur cette scène, avec cette blonde, à partager ce moment pour l'éternité. Tout avait une fin, doux malheur. Elle savait déjà, à la seconde où la dernière note leur avait échappé dans une synchronisation parfaite, et alors que la célébrité les applaudissait avec vigueur, que Beurk partirait s'isoler dès que King s'en irait rejoindre Tabata ou les membres de son groupe. Elle ne pouvait pas lui en vouloir : c'était un accord tacite, qu'elle avait saisi par une missive. Leur univers n'appartenait qu'à elles.

La Gryffondor rendit la guitare au musicien et attira une dernière fois son amie cachée dans sa course effrénée, pour la ramener dans la réserve. Là, elle espérait bien la convaincre. C'était idiot, stupide de sa part et elle pouvait presque entendre sa propre voix lui affirmer avec un sarcasme mordant qu'elle perdait son temps. Elle ouvrit la bouche et se tournant vers elle, cherchant de sa main encore libre celle d'Aria, mais aucun son ne sortit d'entre ses lèvres. Ce fut un froncement de sourcil dubitatif qui la ramena sur terre brutalement.

« Aria... Tu saignes... »

L'inquiétude dans sa voix était palpable. Le tissu de son masque se tachait progressivement d'un liquide poisseux, sombre, qu'elle pouvait remarquer avec facilité de sa position. Si dans la salle où les convives évolués, la lumière se faisait moins présente, là où les deux adolescentes se trouvaient, ce n'était pas le cas.

Ce que la Queen mit plusieurs longues secondes à remarquer, trop concentrée sur l'étudiente, c'était que son vis-à-vis n'était pas la seule. En effet, son propre costume se faisait progressivement noyer par le même fluide gluant. Elle finit toutefois par en prendre connaissance. Son premier réflexe fut de se détacher de la blonde et de retirer immédiatement le haut de son costume, laissant voir son visage. C'était son nez. Le marshmallow soignant. Un coup d'œil à sa compagne de malheur lui suffit pour comprendre qu'elle vivait la même expérience.

Il n'en fallut pas plus à Eileen pour comprendre et attraper la bouteille. De sa main gauche, elle essayait de retenir le flot continuel qui, elle le devinait, n'était pas prêt de s'arrêter. De la droite, elle balança la fiole contre un mur, laissant le verre se briser en un millier d'éclats tranchants. Elle se foutait que ça lui arrivât, en vérité. C'était l'idée que la fille à ses côtés se sentît blessée qui l'effrayait. Une terreur invisible qui se muait en rancœur.

Oui, elle avait peur de la voir s'éloigner à cause d'une bêtise pareille. C'était une âme-sœur, une relation précieuse, mais totalement platonique. Oui, ce n'était que de l'amitié, n'est-ce pas ? Certes, c'était très profond, ce qui la forçait à se retrouver enfermée dans cette bulle de violence, mais ça n'avait rien de particulier. Aria, c'était son amie et elle ne voulait pas la perdre.

Au fond, bien caché dans son esprit, l'idée que son émotion n'était que passagère était bien ancrée. Briser des trucs, cependant, lui avait toujours fait du bien à chaud. Alors, et sans même prendre la peine de voir ce que ses doigts saisissaient, elle tendit un objet à la sorcière dans une invitation silencieuse. Si elle voulait l'accompagner dans sa danse destructrice, c'était le bon moment. Au diable les bonnes manières.

« Les enfoirés, siffla-t-elle dans un murmure à peine audible, enfermés dans une colère glaciale, ils vont le regretter. »

Et une autre bouteille éclata. En voyant le liquide couler contre le mur, elle se jura intérieurement de payer les dégâts à Rosa. Mais pour l'instant ? Elle profitait. Heureusement, le son du violon d'Elia Rosebury cachait parfaitement le seul indice qui aurait pu permettre de savoir ce qu'il se tramait dans cette salle. Un bruit d'explosion, des morceaux de verre qui s'éparpillaient.
FRIMELDA



Résumé:

The Arena:
Eileen M. King
Admin enragé
Eileen M. King

_________________
Rêve ta vie en

COULEUR
• lilie
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Sam 2 Mai 2020 - 17:07
this is halloween
L'ivresse d'une soiree haute en couleurs. En surprises. L'inattendu devient synonyme de bonheur, de legerete et de liberte.
Le doux baiser d'un detraqueur.

Mardi 31 Octobre 1995

- Tu viens pas ce soir, Aria ?

Pansy détourna le visage de la glace face à laquelle elle était en train de se peindre un visage sanglant pour interroger du regard sa camarade de dortoir. La concernée haussa un sourcil en réponse, l'air de dire : « Ais-je vraiment l'air d'avoir envie de me rendre à ce genre de fête ? Regarde-moi deux secondes et médite sur la question. ». Assise sur son lit, un livre entre les mains, Aria portait encore son uniforme, là où toutes les autres filles du dortoir s'agitaient pour se parer de leurs costumes d'épouvante. Elles étaient surexcitées. Aria le sentait et ça l'avait empêché de se concentrer sur sa lecture depuis un moment déjà, mais elle faisait mine de rien.

Pour la forme, elle finit quand même par répondre :

- Aller à une fête des Weasley et de King ? Non merci.

La blonde tourna une page de son livre pour ponctuer la fin de cette conversation. Pansy se contenta d'hausser les épaules avant de s'en remettre à son maquillage. Elle s'en fichait pas mal qu'elle vienne ou pas et Aria le savait très bien. Les deux filles n'étaient pas amies. Entre elles, il s'agissait simplement d'une entente cordiale nécessaire à leur survie commune au sein d'un même dortoir à partager pendant sept ans. Rien de plus, rien de moins. Et s'il arrivait que chacune des deux sorcières trouve l'autre insupportable, elles ne disaient rien. Un accord muet. Un commerce rentable. L'hypocrisie de deux Vipères.

Aria n'était pas réputée pour apprécier les fêtes. Ou plutôt, elle n'était pas réputée pour apprécier les rassemblements humains quelconques. L'année passée, elle n'était pas venue au bal d'hiver. Alors, quoi d'étonnant à ce qu'elle rate les festivités d'Halloween ? Non, ce qui aurait été étonnant, c'était qu'elle y aille. Et, en secret, c'était bien ce qu'elle avait prévu de faire.

Quand les filles eurent enfin fini se préparer - ce qui avait semblé prendre un temps interminable à la Beurk -, elles quittèrent le dortoir, laissant champ libre à la solitude pour envelopper les cachotteries d'un serpent isolé. Aria abandonna sur sa table de chevet le livre sur lequel elle avait fait voyager un regard aveugle pendant plus d'une heure, puis se leva pour se diriger vers sa malle. Du fin fond de celle-ci, elle extirpa une cape en piteux état, des gants à l'aspect moisi et une cagoule noire. Des accessoires qu'on aurait pu croire tout droit sorti de la boutique de son père, avec des vices magiques tapis dans leurs tissus. Elle enfila le tout rapidement, pour ne pas se mettre plus en retard qu'elle ne l'était déjà. Un regard précautionneux face à la glace lui confirma que son identité ne pourrait pas être démasquée sous sa sombre cape déchirée de toute part et sa cagoule qui recouvrait son visage et ses cheveux. Seuls ses yeux d'un bleu profond auraient encore pu la trahir. Ce pourquoi, elle les avait enchantés pour que l'intégralité de ses orbites se colore de noir. Parfait. Elle était prête. Le Détraqueur quitta sa salle commune à présent déserte pour se fondre aux ombres du château et rejoindre le cortège menant à Pré-au-Lard avant qu'il ne soit trop tard.

Au milieu de la foule, la Sang-Pur ne se sentait pas bien. Ils étaient tous excités. Tous. Trop. Elle avait envie de sautiller sur place, comme certaines filles plus loin. Elle avait envie de courir comme ces gosses qui se faisaient déjà réprimander par la professeur de métamorphose. Elle avait envie de parler fort, elle aussi, pour dire à quel point elle se réjouissait de retrouver Eileen dans ce contexte nouveau, particulier. Euphorisant ? À ce moment-là, elle en eut bien l'impression. Mais, elle avait appris à gérer ce genre de situation. À se taire. Se faire transparente alors qu'elle aurait pu éblouir l'intégralité des élèves si les émotions qu'elle absorbait affichaient leurs couleurs. Le déguisement aidait. Sous les couches de tissus qui recouvraient son corps et l'enfermaient dans un cocon obscur, elle étreignait sa solitude, tentant de faire le vide.

Une fois arrivée au Trois Balais, le Détraqueur prit soin de se terrer dans le coin le moins occupé qu'il avait trouvé. Quelle ironie. Fidèle à son déguisement, elle fuyait ce surplus d'émotions positives. Mais elle, contrairement à la créature effroyable qu'elle incarnait, il n'y avait aucune émotion dont elle souhaitait se nourrir. Ni de la peur, ni de la joie. Aucune. Souvent, elle rêvait qu'elle était une fille normale. Qui pouvait s'épanouir avec ses propres émotions sans être constamment vigilante face à celles des autres. Sans constamment se demander si ce qu'elle ressentait lui appartenait ou non. Une fille normale. Mais elle était un putain de Détraqueur qui aspirait tout sans même proposer ses lèvres en baiser.

Ce fut la musique qui lui fit quitter son coin sombre. Dès les premières notes, elle reconnut le morceau. Non, ce n'était pas possible. Pas réel. Elle avança, comme hypnotisée, vers la scène. Jusqu'à ce qu'elle la voit. L'étoile des scènes musicales sorcières. L'inspiration première de la violoniste qu'elle était. Le rêve d'une vie passée. La mentor d'une époque révolue. Elia Rosebury. Des paillettes éclairèrent les deux billes noires qui trouaient le masque de la Serpentard. Elle s'aperçut alors qu'elle avait imparfaitement enchanté ses yeux : sa vision était légèrement trouble. Peu importait, elle la voyait. Oui, c'était bien elle. Sous son déguisement d'Acromentule, elle reconnaissait ses traits. Plus que ça, elle reconnaissait sa façon de jouer, de danser, de transcender la salle. Elia Rosebury.

Aria fut arrachée à sa contemplation presque chimérique par une paire de bras qui s'enroulèrent brusquement autour de son cou. Si elle n'avait pas immédiatement reconnu son parfum, elle aurait vite fait de repousser son assaillant. Elle accueillit donc cette étreinte sans toutefois la rendre, son corps trop raidi par la surprise. Elle eut même un instant de frayeur en réalisant qu'elles étaient au milieu d'une foule et que tout le monde pourrait les voir. Mais quand elle se souvint des déguisements qui garantissaient leur anonymat, les battements de son cœur se calmèrent. Son secret déposa ensuite quelques mots précipités à son oreille.

- Je suis ravie de te voir ici. Maintenant, viens !

Emportée par une tornade de haillons noirs, les pas d'Aria suivirent la direction d'une porte cachée à côté de la scène. Les coulisses. Ou, plutôt, la réserve des Trois Balais.

Là-bas, Eileen lâcha son poignet qu'elle avait fait prisonnier pour soulever sa propre cagoule. Elle avait eu la même idée de déguisement qu'elle, et les deux filles se faisaient à présent face comme deux reflets presque identiques. À quelques détails près : les lèvres de la brune étaient rouge sang et les orbites de la blonde étaient noires de jais.

Ce ne fut toutefois pas une atmosphère glaçante qui s'empara de la salle isolée à l'arrivée des deux Détraqueurs, mais bien un air frais et léger qui recouvrait l'âme d'un doux réconfort. Enfin loin de la foule. Était-ce pour cela que la King l'avait emmené ici ? Pour s'isoler avec elle, passer un bout de la soirée rien que toutes les deux ?

Et pour boire. Avant même qu'Aria n'ait eu le temps de formuler une question, Eileen s'était saisie d'une bouteille traînant sur une étagère et l'avait porté jusqu'à ses lèvres ensanglantées. Vu l'entrain avec lequel elle buvait le liquide transparent et le rire qui suivit sa lampée, Aria comprit vite qu'il ne s'agissait pas d'une innocente bouteille d'eau. Sa conclusion ne tarda pas à se confirmer dans les paroles de la fougueuse lionne.

- Tu en veux ? C'est de la vodka.

Aria, dépassée par la tempête de surprises qui l'avaient tiré dans tous les sens depuis son arrivée, n'avait toujours pas prononcé un seul mot. Elle regardait son ami d'un air un peu bête et quand elle s'en rendit compte, elle remercia sa cagoule de dissimuler le « o » que formaient ses lèvres. Reprenant ses esprits, elle envisagea la bouteille qui était tendue vers elle avec un pincement d'hésitation. Elle n'avait jamais bu d'alcool. Même pas un léger verre de vin durant les soirées mondaines auxquelles sa famille était parfois conviée. Jamais. Pas une goutte. Redoutait-elle ce liquide enivrant ? Totalement. Qu'adviendrait-il si elle en buvait ? Les émotions qu'elle ressentait contre son gré deviendraient-elles encore plus fortes ? Ou s'apaiseraient-elles ? Arriverait-elle à garder encore une maîtrise de soi suffisante ? Perdre le contrôle, voilà ce qui la terrorisait.

Alors, ce fut peut-être le regard d'Eileen qui lui insuffla en elle un courage irréfléchi quand elle accepta de prendre la bouteille. Ce fut peut-être ses iris bleus brûlant d'attente qu'elle ne voulut pas décevoir quand elle releva à son tour sa cagoule. Ce fut peut-être son sourire en coin provocant qui la poussa à amener le goulot à ses lèvres. Et elle but. Le liquide brûla son œsophage et elle ne retint pas une grimace.

- C'est infecte, protesta-t-elle.

Mais l'idée d'avoir franchi un nouvel interdit la grisait d'une manière qu'elle ne s'expliquait pas elle-même. Alors, elle ria en cœur avec son amie et reprit une gorgée – plus conséquente, cette fois -, avant de tendre la bouteille à son tour. Et dans les minutes qui suivirent, le contenu de la bouteille disparut jusqu'à sa dernière goutte. L'instant était grisant. Et si elle restait seule avec Eileen dans cette réserve, elle n'avait pas à s'inquiéter des effets de l'alcool qui ne tarderaient pas à se manifester. Sauf que cela ne semblait pas être dans les plans de la lionne, finalement.

- J'espère que tu es prête, ça va être à nous ! 

Mais qu'était-elle donc en train de raconter ? Prête à quoi ? Aria, définitivement, ne l'était pas. Eileen remit sa cagoule en place et l'autre Détraqueur crut bon de faire de même, puis elle entremêla ses doigts au sien et l'attira en dehors des pseudo-coulisses.

Aria ne comprit pas comment elle avait pu se laisser entraîner sur la scène. Mais que faisaient-elles là, bon sang ? Si Eileen avait prévu une farce, Aria ne voulait pas y participer. Pas là, devant tout ce monde. Devant les lumières qui l'éblouissaient et semblaient troubler encore plus sa compréhension des événements. Et puis, Elia était là, à quelques mètres seulement. Ce fut d'ailleurs sa voix qui permit à la blonde de déchiffrer l'énigme de l'instant.

- Chères Sorcières, Chers Sorciers, les Détraqueurs s'invitent à Halloween pour vous offrir une représentation d'un de mes morceaux : The Arena ! Alors écoutez, profitez et dansez !

Les mots résonnèrent en écho dans son crâne. Elle n'entendait plus rien d'autre, ni les acclamations du public, ni le brouhaha de la salle. Il n'y avait plus que ces mots. Détraqueurs. Représentation. The Arena. Ce ne fut que quand Eileen lâcha son poignet pour s'éloigner d'elle que le bruit sembla revenir à ses oreilles. Elle la regarda se diriger vers les instruments et revenir avec un violon noir qu'elle lui tendit. Dans un automatisme, Aria porta une main à son cou. Sous le tissu de ses gants, la forme de son pendentif lui semblait étrange. Ce n'était pas son violon. Il n'était plus – miniaturisé – suspendu à sa chaîne d'argent. Il avait été remplacé par un autre instrument. Le souvenir d'Eileen lui sautant au cou peu après son arrivée à la fête revint à sa mémoire dans un flash. Elle comprit. L'illusionniste était douée. Le violon au bois ébène qu'elle lui tendait était donc vraiment le sien ?

- Un simple finite et il reprendra sa couleur d'origine, lui glissa la brune à l'oreille, alors ne commence pas à avoir des envies de meurtre, s'il te plaît. Et si tu te demandes, oui, c'est mon cadeau d'anniversaire. 

Aria l'observa d'un air figé, comme privée de parole. Mais du néant de son regard surgissaient des milliers d'étincelles.

- Prête ?

Eileen avait emprunté la guitare d'un musicien de la troupe et attendait à présent le signal de la blonde pour commencer. Alors, sans vraiment réaliser ce qu'elle était sur le point de faire, elle acquiesça puis se positionna. Une respiration profonde. Et son archer vint embrasser les cordes de l'instrument enchanté.

The Arena. Elle connaissait ce morceau par cœur. The Arena. C'était probablement celui qu'elle préférait parmi toutes les compositions d'Elia Rosebury. The Arena. Celui qu'elle avait le plus joué. Mais qu'en avait-il été d'Eileen ? Elle s'était entraînée, elle aussi. Elle avait tout préparé pour que cet instant soit parfait. Aria le comprit au moment où les accords de la guitare s'entremêlèrent à ceux du violon.

Une chorégraphie synchronisée. Une danse virtuose. Une valse endiablée. Sur scène, les deux filles ne faisaient qu'un. Les notes fougueuses se combattaient autant qu'elle s'alliaient. C'était intense, c'était fort. Un baiser du Détraqueur. Mais ce n'était pas du désespoir qu'il se nourrissait, non, c'était de l'enthousiasme du public. Il ne volait pas l'euphorie, il la répandait. Une représentation énergique, exaltante, grisante.

Aria jouait la tête vide et le cœur comblé. Était-ce l'inattendu de ce moment inespéré qui la galvanisait tant ? Le fait de rependre un morceau d'Elia devant un public heureux ? De pouvoir s'affichait sans se défaire de son masque ? De partager un duo vertigineux avec celle qui comptait le plus à ses yeux ? Ou, peut-être n'était-ce que l'alcool parcourant ses veines qui commençait à faire effet ?

C'était probablement un mélange de tout ça. Des émotions vives qui, pour une fois, ne la submergeaient pas. Elles la portaient. La transportaient à travers l'adrénaline du spectacle.

Quand, dans un dernier accent de son poignet, elle arracha la note finale à son violon, ce fut là qu'elle entendit les palpitations de son propre cœur. Dans le silence éphémère qui les enveloppa le temps d'une seconde sacrée, avant que la foule n'applaudisse, tout lui sembla disproportionné. Son ouïe, sa vue, son souffle saccadé. Et ce fut dans une sorte d'état second qu'elle quitta la scène à la suite de sa partenaire musicale.

Dans la réserve, loin du public, de nouveau à l'abri des regards, tout un tas de mots cherchaient à s'échapper du cœur électrisé de l'Empathe. Elle essaya d'en articuler certains dans une voix hachurée par sa respiration agitée.

- Eileen... je... c'était... woaaah... merci, merci, merci !

Elle allait lui sauter au cou à son tour quand elle remarqua les sourcils de la brune se froncer.

- Aria... Tu saignes...

- Quoi ?

La violoniste posa son instrument sur une étagère pour enlever sa cagoule. Ce fut à ce moment-là qu'elle sentit le liquide s'écouler de ses narines. Elle porta alors le tissu qu'elle avait entre les mains à son nez pour stopper l'hémorragie. Tant pis pour son masque, il était déjà taché, de toutes façons. Puis, elle trouverait bien un sortilège pour le nettoyer à la fin de son épistaxis. Quand elle releva la tête vers son amie, elle remarqua alors qu'elle était victime du même complot. Était-ce à cause de ce qu'elles avaient bu ? La Gryffondor sembla comprendre la situation et, aussitôt, Aria sentit de violentes émotions l'envahir.

- Eileen ? tenta-telle.

Était-ce de la peur ? Elle sentait la bête grandir. De la colère ? Pourquoi ? Contre qui ? Les traits de la blonde se crispèrent à leur tour. Et son putain de nez continuait de saigner, imbibant de plus en plus le tissu qu'elle tenait.

Eileen attrapa la bouteille vide de Vodka et, dans un geste presque prévisible par le flot d'émotions qui émanait d'elle, elle l'envoya de toutes ses forces contre un mur. L'écho du verre brisé percuta les tympans de la Sang-pur tout en ramenant avec lui un certain souvenir. La silhouette de la petite Fa apparut dans un coin de la pièce et ce ne fut plus les débris d'une bouteille qu'elle voyait à ses pieds, mais la forme d'un cadre brisé. Résultat d'une colère qu'elle n'avait pas su contenir. Pas su contrôler. Les remords d'un geste qui lui avait échappé. Elle n'aimait pas la violence. Elle avait peur de l'ombre qu'elle projetait sur elle quand elle se pliait à ses ordres. Mais le monde était fait de violence, de toutes façons, non ?

Elle chassa l'image de son esprit. Le cadre redevint bouteille. Ses onyx se déposèrent sur Eileen. Elle sentait déjà que son geste avait soulagé la lionne. Aimait-elle pour autant la voir comme ça ? Non. Parce qu'elle ne comprenait pas. Pourquoi maintenant ? Si soudainement ? Pour un simple saignement de nez ? Non, normalement sa Eileen aurait dû rigoler. Pas s'énerver.

Pourtant, il n'y avait pas de déception dans le regard de la Beurk. Parce que, malgré toute l'incompréhension qui voltigeait parmi les effluves de colère de la pièce, il y avait eu quelque chose de beau dans la scène. Effrayant. Mais beau. Une impulsion non retenue. Un éclat spontané. Peut-être, aussi, que l'alcool commençait à emmêler les pensées de la blonde. Mais elle décida de se laisser porter. Par l'ivresse. Par la colère. Une fois de plus, elle accepta de prendre la bouteille que la brune lui tendait.

Agrippant toujours d'une main son mouchoir improvisé contre son visage, elle projeta de l'autre le contenant en verre contre le même mur. Victime désignée des deux bourreaux. Elle y avait mis toutes ses forces. Puisant dans toute la colère qui n'était pas la sienne. Et cette fois-ci, plutôt que des remords, ce fut du réconfort qui résonna du tintement cristallin.

Elle sourit dans un soupir. Puis se tourna vers l'autre Détraqueur.

- Tu m'expliques ?

L'illusionniste s'exécuta. Aria put ainsi recombiner les pièces du puzzle : la bouteille de Vodka n'avait pas seulement contenu de l'alcool, mais aussi la recette diluée des Marshmallow Soignants créés par Eileen. Les auteurs de ce complot ? Les jumeaux Weasley. Leur cible ? La King. Le dommage collatéral ? La Beurk.

Mais pourquoi Eileen s'était-elle énervée de la sorte ? Ça, ça restait un mystère.

Une fois la colère entièrement dissipée, Aria put constater l'énorme point positif à cette situation : tant que leurs nez continuaient à ensanglanter leurs visages, elles resteraient enfermées ici ensemble. Et ça, ça dépassait toutes les attentes qu'avait eu la Vipère en se rendant à cette fête. Fête qui, pendant un peu plus d'une heure, se vit privée de l'une de ses organisatrices.

Quel meilleur anniversaire espérer ? La date du 31 octobre avait toujours rimé avec une pluie de cadeaux pour la Sang-Pur. Ses parents l'avaient toujours gâté. Mais avaient-ils seulement une fois réussie à la combler autant qu'elle le fut ce soir-là ? Elle avait vu Elia Rosebury sur scène, avait bu dans les coulisses, avait joué un morceau enfiévré aux côtés de sa plus proche amie, pour finalement se retrouver dans une réserve à détruire des bouteilles sans le moindre scrupule. Ce soir-là, Aria Beurk avait goûté aux mille facettes de la liberté. Alors, peut-être que c'était l'alcool qui accentuait l'euphorie de ses pensées, mais pour une fois elle se sentait pleinement profiter de l'instant présent. Instant qu'elle vit s'évanouir dans le temps quand son écoulement nasal prit fin.

Elle ne voulait pas quitter Eileen. Elle aurait voulu rester éveillée toute la nuit à ses côtés dans cette nouvelle cachette. Continuer à parler des heures avec elle. Mais, elle ne pouvait pas la garder prisonnière de ses caprices. Eileen se devait de profiter de la fête qu'elle avait organisé. Elle se devait de profiter de ses autres amis. C'était la moindre des choses qu'Aria lui laisse cette liberté, après toute celle que la brune lui avait offerte. Alors, elle se leva et sortit sa baguette. D'un Récurvite, elle fit disparaître le liquide qui avait imbibé son masque avant de l'enfiler à nouveau. D'un Finite et d'un Reducio, elle redonna l'aspect d'un pendentif à son violon blanc. Un miracle qu'elle arrive encore à utiliser son bois de noisetier avec l'ivresse qui engourdissait son cerveau. Puis, en voulant glisser son instrument autour de sa chaîne en argent, elle remarqua alors qu'un autre y était suspendu à sa place. Une guitare. Celle d'Eileen.

- Tu m'en laisses la responsabilité pour le reste de la soirée ? demanda-t-elle avec un sourire guilleret à la musicienne, se doutant qu'elle n'avait rien pour se trimbaler sa guitare si elle la lui rendait maintenant.

Puis, elle se rapprocha doucement, de quelques pas non alignés comme un bateau qui tanguait sur une mer agitée. Elle prit équilibre sur les épaules de son secret et posa un baiser sur sa joue.

- Merci pour tout, Eileen, lui chuchota-t-elle près de l'oreille. Du fond du cœur. Mais maintenant, va profiter de cette fête qui est tienne.

Ses iris noirs implorèrent le silence quand elle sentit les protestations de la lionne poindre. Elle ajouta, devinant les intentions de cette dernière :

- La foule m'est trop oppressante pour que je reste à tes côtés. Ça ira, je vais me trouver un coin isolé et savourer la musique d'Elia.

Un sourire rassurant et elle s'en alla. Dans la salle bruyante, l'ombre du Détraqueur flotta d'un pas titubant jusqu'au recoin trouvé à son arrivée. Sa tête lui tournait mais c'était agréable. Le dos contre le mur et les yeux fermés, son cœur s'ouvrit aux notes qui résonnaient.

Résumé:

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Aria Beurk
Admin empathique
Aria Beurk

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Ecoute cette médolie troublante.
C'est l'eau qui chante.
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Lun 4 Mai 2020 - 16:28
❝ la représentation d'un spectacle bâclée, l'exposition d'une oeuvre inachevée, la souillure d'un être sacré... ❞
This is Halloween

Les Inscrits

Merlin se sentait diablement bien. C'était agréable. Depuis quelques jours, son sommeil ne s'agitait plus. Aria avait déserté ses pensées. Seule subsistait la vue d'un cadavre dans une ruelle. Elle arrivait à s'en accommoder. Ce n'avait pas été la première fois qu'elle la voyait. Ce ne serait pas la dernière fois qu'elle la croiserait. La mort, splendide, fascinante, dans toute sa majesté la plus macabre.

Elle essayait de faire taire cette voix, au fond d'elle, qui la disait coupable. Une réussite. Le crime n'était pas de son fait. Elle ne l'avait pas commis. C'était simple de se détacher de cette scène. Son envie de le retrouver était, néanmoins, plus complexe à apaiser. Il ne l'empêchait pas de dormir, cependant.

Elle le sentait. C'était plus simple pour apprendre les cours des sixièmes années depuis que ses nuits se faisaient moins agitées. Elle avait une avance confortable sur la majorité des cinquièmes années qu'elle ne voulait pas voir disparaître. Une chance que ses parents lui avaient offerte par son âge plus avancé. Une dérogation, un précepteur sous les traits de Kayser. C'était agréable de voir qu'elle restait, si ce n'était la meilleure, dans le classement de tête de la classe dans toutes les matières. Granger restait agaçante, néanmoins, mais elle ne laissait pas l'émotion pénétrer son corps. Détachement. Concentration.

Assise sur son lit, son livre de métamorphose de l'année supérieure entre les mains, elle tournait les pages pensivement. C'était un enchantement précis qu'elle recherchait. Quelque chose qui lui permettrait de modifier son apparence pour une durée limitée. C'était Halloween. C'était son univers. C'était son monde. Elle pouvait le faire ressortir. Elle voulait le faire admirer. Un démon, monstruosité cachée au fin fond de son être. Tapis dans l'ombre, elle patientait, attendait le moment opportun pour sortir, la happer, entailler son âme de ses griffes invisibles. Ce jour-ci, l'inverse se produisait. Les rôles s'inversaient. Elle ne lui appartenait plus. C'était apaisant.

« Merlin, tu vas à la fête ce soir ? »

L’oniromancienne releva la tête. La blonde face à elle portait toujours son attirail étrange. Comique, mais à la fois compréhensible. Comme à son habitude, elle ne s'était pas vraiment gênée pour pénétrer la pièce sans s'annoncer. Elle ne lui en tenait pas rigueur. Avec les années, elle ne s'en étonnait plus. Elle acquiesça, puis rabaissa ses opales sur les lignes manuscrites.

« Fais attention aux joncheruines, dans ce cas ! »

Un tourbillon, puis elle partit. La porte claqua. Shafiq haussa les épaules. Les créatures de Luna n'étaient pas vraiment dans ses priorités. Son livre fut refermé, puis elle se redressa pour fouiller ses affaires. Il était temps de se préparer. Elle ne désirait pas être en retard et ne pas pouvoir s'y rendre. Elle savait que Morgane irait, il lui avait demandé la permission. Elle avait accepté, à condition d'être présente. En dehors de Poudlard, sans les parents, c'était à elle de le surveiller. Elle commandait, il obéissait. Une règle stricte posée par Lancelot. Elle retourna s'installer en tailleur sur son lit.

Son miroir de poche dans une main, sa baguette dans l'autre, elle s'attela à sa tâche. Ses cheveux devinrent plus longs, d'un noir de jais. Sa peau devint presque translucide, cadavérique. Ses iris se colorèrent d'un pâle effrayant. Ses ongles s’allongèrent, noircis et affûtés. Il ne restait plus que sa bouche. Les différents sortilèges utilisés pour créer l'illusion créèrent un résultat surprenant de réalisme. La Serdaigle en fut heureuse et effrayée. Un mélange étrange d'émotions contradictoires. Plusieurs rangées de dents apparaissaient quand ses lèvres se mouvaient et, la magie aidant, la peau de ses joues avaient l'air de se déchirer, se déchiqueter. Un ange pour sourire. Un démon à la mâchoire disproportionnée. Le sang maculait son visage. Belle quand elle restait stoïque. Horrible au moindre rire.

Satisfaite de son œuvre, la voyante attrapa les vêtements qu'elle avait préparé pour l'occasion. De la même teinte que sa peau, les tissus étaient moulants. Enfilés, ils donnaient une impression de nudité quand les regards ne s'attardaient pas sur elle. Un effet recherché par la maudite. Toutefois, une œillade plus appuyée laissait comprendre qu'elle n'était pas dans une tenue d’Ève. Elle n'avait pas l'intention de passer pour une gourgandine.

Fin prête, Merlin attrapa sa longue chevelure. Elle la ramena devant son visage et son buste, ses bras se retrouvant camouflés par la même occasion. Ses mèches lui arrivaient jusqu'à sa taille. Elle cachait ainsi l'effrayante réalité de son déguisement. Elle quitta son dortoir et descendit les escaliers jusqu'à la pièce commune appartenant aux disciples de Rowena. Là-bas, il ne lui fallut qu'un simple coup d’œil pour retrouver Hiverna, Cal et Sessho. Elle traversa la pièce pour les rejoindre. Arrivée à leur hauteur, elle releva une main pour les saluer.

« Bonsoir, commença-t-elle avec une esquisse joueuse, camouflée.
Bonsoir, répliqua le rouquin d'un ton guindé.
Boooooonsoiiiiiiir. », souffla une voix douce, presque d’outre-tombe, pour terminer.

Si le meilleur ami de Sessho avait revêtu les traits d'un kitsune effrayant, les parures de la sixième année la faisait ressembler à une mariée assassinée. Elle refusait de lâcher un bouquet fané qui renforçait l'effet horrifique de sa destinée.

La sang-pure retira ses cheveux de son visage de façon à montrer son déguisement à ses comparses, espérant voir leur réaction. La seconde d'après, la droguée se rapprocha d'elle pour déposer ses doigts sur les joues déchirés, démontrant l'illusion d'ongles arrachés.

« J'adooooooore les effeeets que tu as créééés, souffla-t-elle, toujours l'air dans un tout autre monde.
Merci Hiverna. »

Quelques minutes plus tard, il était l'heure de se rendre dans le hall où les professeurs devaient déjà les attendre. Accompagnée des trois autres élèves, Merlin s'y dirigea avec bonne humeur, entre sourires et rires, non sans avoir oublié de replacer sa longue chevelure devant son faciès. Elle ne tenait pas à offrir des crises cardiaques aux plus jeunes étudiants qui les accompagnaient. Sa fausse nudité attirait déjà suffisamment des œillades choquées puis compréhensives pour en rajouter. Durant le trajet, elle en profita également pour refuser la proposition de Roselli. Elle lui expliqua en quelques murmures qu'elle ne pouvait pas se permettre de perdre le contrôle de son esprit. Si elle avait bien l'intention de s'amuser, elle y était aussi pour surveiller son petit frère et ses amis.

Arrivée à l'entrée du château, elle n'attendit pas pour observer les arrivants des cachots. Elle n'eut pas à patienter bien longtemps pour le trouver : le futur héritier de sa famille se dirigeait déjà dans sa direction. Après tout, elle lui avait soufflé comment elle serait dissimulée. Lui-même avait décidé de revêtir une imitation assez réussie, bien que comique, d'un certain Maugrey. La seule différence notable avec l'ancien enseignant était que le jeune homme se trimbalait avec un faux couteau de cuisine ensanglanté. Il le pointait dans la direction de tous ceux qui l'approchaient. L’œil bleu, lui, était remplacé par un rouge sanguin qui roulait dans tous les sens. Effrayant. Un cache-œil que Merlin l'avait aidé à préparer pour l'occasion. Elle en tirait une certaine fierté.

« Les exigences de la soirée ?, demanda le première année avec la prestance d'un aristocrate.
Tu ne sors pas des trois balais. », répliqua la demoiselle.

Son ton était bien plus sérieux qu'il l'avait été jusque-là dans l'année. Le garçon hocha la tête. Une compréhension qu'il offrait. Il attendit la suite. Elle reprit.

« Tu restes dans la pièce principale, ordonna-t-elle. Si tu dois aller aux toilettes, tu y vas avec un professeur ou un autre élève de ta connaissance, en qui tu as confiance. »

Morgane acquiesçait à mesure qu'elle parlait. Loin du boute-en-train qu'il pouvait être habituellement, il se montrait attentif. Il savait que le moindre écart de sa part serait sévèrement sanctionné. Pas par Merlin. Elle n'en avait pas le pouvoir. Le Patriarche Shafiq, par contre, ne se gênerait pas.

« Si je te cherche du regard, je veux pouvoir te trouver facilement. En d'autres termes, évite la foule.
Oui, Grande-Soeur, je le ferais, offrit-il, honnête.
Et surtout, amuse-toi. »

La derrière tirade avait été affirmée avec un sourire. Un impact non mesuré. Elle avait redressé la tête, laissant sa tignasse se perdre dans son dos. Morgane eut un mouvement de recul. Puis, il souffla un rire ironique devant sa propre réaction. Un réflexe disproportionné à ses yeux. Logique pour sa sœur.

« Tu es horrible !, affirma-t-il, son unique œil visible pétillant de malice. Amuse-toi bien, toi aussi ! »

La seconde d'après, il partait avec ses acolytes. Que des filles. Il ne perdait pas le nord, le gamin. Précoce quand il le voulait.

L'heure de partir arriva bien vite. Les professeurs McGonagall, Kayser, Wyatt et l'infirmière Wintersong réunirent tout le monde. Le groupe se mit en marche la minute d'après. Puis les sifflements de la directrice adjointe se firent entendre quand des étudiants, parmi les plus jeunes, commencèrent à faire n'importe quoi. L'excitation était palpable.

Son cœur manqua un battement quand ses yeux se posèrent sur les élèves à ses côtés. Un masque de clown s'imposa à son esprit. La vision se dissipa. Que lui arrivait-il, encore ? Elle n'en parla pas. Perdue dans ses questionnements, elle en oublia même ses compagnons de route. Elle ne les écouta plus, pas avant d'arriver sur place.

« Excusez-moi, miss, mais votre déguisement n'est pas vraiment approprié et je me... Oh ! »

La voix la renvoya à la réalité. La vitesse d'un éclair de feu pour son esprit. Elle en eut un vertige et releva la tête vers Rosmerta. Celle-ci haussa les sourcils et le reste de sa phrase mourut, resta bloqué au fond de sa gorge. Le choc, peut-être ? Elle les invita à entrer d'un geste de la main.

Oublier. Les problèmes s'envolèrent, se dissipèrent. L'euphorie prenait place. La musique d'Elia Rosebury avait toujours eu cet effet sur les foules. Merlin n'y faisait pas exception. Grande fane depuis des années, elle se laissa happer par les notes qui voltigeaient à travers la pièce. Puis, ce fut un étrange duo de détraqueurs qui fut invité sur scène. La sang-pure ne chercha pas à savoir qui pouvait bien se dissimuler derrière les deux hideuses créatures.

Elle profita, dansa et applaudit leur prestation réussie. Quand Rosebury reprit, elle suivit. Elle profitait. L'exaltation était palpable. Et si elle n'oubliait pas de veiller Morgane tout en repoussant les propositions de plus en plus fréquentes de la droguée pour la rejoindre dans son univers, elle se sentait à sa place. Elle pouvait se lâcher. Elle pouvait vivre.

Les minutes s'accordèrent. La première heure passa. La sensation que le temps défilait trop vite persista. Essoufflée par ses danses et fatiguée par sa surveillance accrue, Shafiq abandonna la mariée macabre. Elle sortit de la foule pour rejoindre Sessho et Cal. Le dernier parlait de l'architecture de l'endroit. Le premier, dont la chevelure blanche contrastait avec son habituel brun, lui tendit un verre.

« Merci !, s'exclama l'adolescente et elle le but cul-sec. Ça fait du bien ! »

Une sensation étrange sur son corps. Des fourniments. Ses sourcils se froncèrent. Pourquoi le kitsune le regardait-il avec ce drôle d'air ? Une nausée s'invita, s’amplifia. Elle ne put la retenir. Elle se courba vers l'avant. Elle voulut vomir. Ce ne fut pas son repas qui s'échappa d'entre ses lèvres. Sa langue.

Sa langue, immense, aussi longue que ses cheveux. Le choc. Avec une certaine panique, la jeune femme écarquilla les yeux. Elle chercha à la rattraper. Elle ne tenait pas à la voir traîner au sol. Elle sentait le goût de la transpiration dans l'air. Désagréable. Il fallait qu'elle fût soignée. Et vite, de préférence ! Wintersong !

« Ze rebient !, essaya-t-elle d'articuler comme elle pouvait. Ze bait tertait madame Wintertong ! »

Et sans plus d'explication, sa langue toujours dans ses mains, lui donnant toujours autant envie de vomir, elle se mit à la rechercher de l'infirmière. Elle espérait qu'elle pût faire quelque chose d'immédiat... Elle ne tenait pas à rester ainsi plus longtemps. C'était bien trop déplaisant. Foutus King et Weasley qui devaient bien se marrer à présent.

Parlant de King et des jumeaux. Pourquoi autant de monde avait l'air de les rechercher ? Halloween se transformait en une immense farce. Pourquoi personne n'y avait pensé ? À la seconde où le journal avait donné les noms des organisateurs, ça aurait dû être évident ! Pour les élèves, pas pour les adultes, ne put-elle que rajouter intérieurement. Pauvres d'eux.

Mentalement, ayant perdu de vue son frère, elle espéra qu'il ne fut pas trop touché. Quoi qu'elle le connaissait, le petit Serpentard en rirait de bon cœur. Ce fut donc rassurée qu'elle finit par dénicher celle qu'elle cherchait, accompagnée par le Français. Elle se rapprocha d'elle et, ne tenant pas vraiment à se ridiculiser plus qu'elle ne l'était déjà, elle préféra attraper sa manche pour la tirer.

Une façon bien peu polit de s'annoncer, mais elle favorisait cela plutôt qu'écorcher son nom avec son muscle pendant en-dehors de son horrible faciès. Quand l'infirmière tourna son attention vers elle, elle la lui désigna avec un regard suppliant. Onixya dut comprendre son souhait, car après quelques manipulations de sa part, Merlin pouvait à nouveau refermer la bouche et parler normalement. Son expression se fit lisible ; un soulagement tangible.

« Merci, Mademoiselle Wintersong, lui dit-elle d'une voix respectueuse. Passez une agréable soirée. »

L'Aiglonne joignit ses mains et courba l'échine. Elle baissait la tête pour la saluer. Une position de noble. Bien élevée. Guidée. Soumise. Elle se redressa et offrit un sourire à l'homme qui accompagnait sa sauveuse.

« Vous aussi, Professeur. »

Ne tenant pas à les importuner plus longtemps, elle se détourna de leur position. Son regard accrocha une silhouette fantomatique. Étrange. Parmi la foule, il avait l'air de se dédoubler continuellement. Des images résiduelles qu'elle trouva d'une beauté surprenante.

Saine et sauve, son énergie retrouvée, elle se dirigea vers lui. Un papillon de nuit attiré par une lueur saisissante. À quelques mètres, elle le reconnut. Lévine. À côté de lui se trouvait un autre Auror, son coéquipier. Stan. Un autre démon s'était invité à Halloween. Ses cornes et sa queue le laissaient comprendre.

Elle se rapprocha et s'annonça dans une danse tranquille. Les notes de la violoniste l'invitaient. Les deux chasseurs de Mage Noir l'emprisonnaient.

« Bonsoir Monsieur Serger ! Bonsoir Monsieur Ibranovitch ! Vous passez une bonne soirée ? »

Une voix puissante. Elle forçait pour se faire entendre. Son rictus effrayant capta leur attention. Il y avait eu un léger écart. Elle ne toucherait plus rien de comestible dans cette salle. Mais, décidément, cette soirée restait une réussite. Merlin se sentait diablement bien.

Merlin


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Mer 6 Mai 2020 - 10:20
♪  EVENT | THIS IS HALLOWEEN ♪ 
Introduction aux doutes.

Il est souvent dit que les cartomanciennes sont des charlatan, mais dans son cas, les événements qu'elle lit dans ses cartes ont la fâcheuse tendance à se produire. Elle n'est pas mécontente d'ailler à cette petite soirée au bras de l'ancien Auror. Cette rencontre était relativement inattendue pour elle et quelque chose semble attirer l'ange noire chez ce garçon. Elle ne pouvait pas nier le charme qu'il pouvait avoir avec son regard et qu'Yöan était définitivement un beau garçon elle avait rapidement compris que son avenance a son égard n'était sûrement que quelque chose de charnelle, mais pourtant, il a ce « on-ne-sait-quoi » dans le regard quand il l'observe. Une petite flamme timide et qui attirer la curiosité de la jeune infirmière. Il va la rassurer, c'est un fait. Comme beaucoup de personne avant lui, elle a rapidement sentit la nécessiter de se montrer pour lui offrir une oreille et de simple conseil. Mais cette fois, cela va beaucoup plus loin que cela.

Malgré la pellicule obscure qui masquait tout son regard, comme des pupille creuse et vide, elle étirais un sourire en songeant au garçon. Un sourire amusé, car elle aimait sentir que tous les deux avaient envie d'être un peu plus proche. Très vite, son sourire est remplacé par le souvenir de cette première nuit d'Octobre et le mauvais pressentiment parcours l'échine de son costume de sainte. Elle avait l'impression de sentir une énorme pression dans l'air, quelque chose au-dessus de leur tête et peut-être... Qu'il est plus gros encore que quiconque ne l'estime. Elle s'observe en silence, à moitié, transformer en monstre avant de parler a son reflet, comme elle le fait très souvent. La poupée a des allures d'horreur.

« Ce soir, les choses risquent de changer... Si cette prédiction se réalise, ca sera officiellement la plus importante que j'aurais pu faire...J'ai jamais autant désiré me tromper.»

Doucement, elle reprend son Eye-liner pour continuer de maquiller son regard, l'assombrissant d'avantage, concentré, elle continue tout de même de parler a son alterego.

«Cette fameuse chose qui va tout changer, n'est-peut-être a la base pas ciblée sur les enfants... Cette fête va rassembler tellement de gens différents... Mais cela va également les concerner, et ils serons impliqué, quoi que se soit...»

Une fois ses yeux finis d'être mis en avant, elle s'observe à nouveau en remmenant ses cheveux rebelles en place.

«Nous sommes tous responsable de prêt ou de loin de ce qu'il va se produire ce soir...Du moins les adultes. Est-ce nécessaire d'y impliquer les enfants... ? Est-ce que c'est vraiment ce qu'on veut leur montrer du monde ?»

Après un autre long moment de silence, elle secoue la tête et fait une légère moue contrariée.

«Ne me regarde pas comme ça, je ne peu pas y faire grand chose. Je fais déjà ce que je peux, Même si tu trouves que ce n'est pas assez. Enfin, tu as tout de même raison, nous allons partir avec quelques potions aux cas ou les choses viendraient a mal tourner.»

Elle quitte son reflet pour se diriger vers son armoire et potion et en sélectionne quelques-unes. Une pour la nausée, d'éventuels maux de ventre, de tête et...Deux fioles d'essence de Dictame. Elle avait eu des remords à prendre celle-ci pour la simple et unique raison qu'elle se sentait défaitiste et fataliste.

«...C'est juste de la prudence..»

Dit-elle en murmurant a elle-même, n'avouant pas elle-même son crime.

En Chemin.

Il est temps pour elle de descendre devant le petit rassemble d'élève costumé. Elle n'a pas pu s'empêcher d'étirer un grand sourire face a cette vision et ne manque pas de défiler et de féliciter ses collègues, ou certains enfants qui avait mis beaucoup de soin dans leurs costumes. Lorsqu'elle remarqua enfin le professeur en compagnie des élèves, elle avait plutôt était bluffé par le maquillage qui faisait illusion parfaite. Ce n'était pas non plus pour déplaire à la jeune femme de voir Yöan avec ce style vestimentaire. Squelette ou pas, elle trouvais que ça lui allait comme un gant. Elle se placera évidemment à ses côtés pour préparer leurs escortes et prend quelques moments pour le complimenter sur son costume.

«Impressionnant maquillage ! Mais t'es yeux t'on trahis, j'en ai bien peur.»

Lui aurait-elle murmuré à l'oreille très discrètement dans un sourire toujours très amusée malgré son anxiété qu'elle arrive pour le moment a masquer. Ce qu'elle trouvais amusant, c'est surtout le fait qu'il ne pouvait pas en dire autant pour lui. Elle s'amuse maintenant à lui couper les répliques ? La jeune femme se pare d'un sac sombre en dentelle sur laquelle elle veillera toute sa soirée, dans le pire des cas possible, elle sera prête a toute éventualité...Du moins, les plus évidente.

L'escorte s'était plutôt bien passé et elle propose à son ami de patienter que tous les élèves soient rentrées avant d'entrer à leurs tours. Elle semble particulièrement alerte et le pire dans cette histoire, c'est qu'on ne parvient pas à savoir ou son regard se dirige en permanence. Être ici est une très mauvaise idée. Son mauvais pressentiment s'alourdit sur ses épaules et elle est partagé entre un abus paranoïaque et une sincère sensation. On ne devrait pas être ici. Les uns après les autres, les élèves commençaient à passer les portes des trois balais et elle les fixe entrer, les uns après les autres de ses orbites vide avant d'observer la sécurité qui avait été donner pour l'événement. S'il se passe quoi que se soit, tout reposera sur les adultes présent à cette soirée. Triste constatation alors que ses doigts rencontre l'argent de la chaîne de sa croix. Les ongles abominablement longs pour agrémenter son costume offrant un balai audible pour son esprit rongé dans l'angoisse. Je dois reprendre mon calme.

«...S'il te plaît Yöan, garde l'œil ouvert ce soir.»

Un aveu pour lui, elle n'est pas tranquille au cas où il en doutait. Libre a lui de prendre sa demande au sérieux, ou de se dire que la jeune femme s'en fait toujours pour tout et rien a la fois.

Elle tente de se changer les idées, demandant au professeur des banalité de tous les jours le temps que la file avance, et qu'il termine ses cigarettes. Enfin, c'est au couple de passer. La jeune femme faisait tout son possible pour se mettre dans l'ambiance de la fête, mais elle semble surtout suivre les mouvement du professeur de défense contre les force du mal et son regard semble partout et nul part a la fois. Elle semble perdue, ou songeuse.

Dans l'antre des monstres.

Il n'y a qu'à être proche d'Onixya pour garder une odeur de caramel constante dans les narines. Combien avait-elle de parfum différent ? C'est toujours une odeur différente qu'on lui découvre et très souvent adapter à ce genre d'événements. Autant le dire, elle poussait à la gourmandise et tant mieux, il n'en manquait pas à l'intérieur. Aïe... La tentation va faire beaucoup de mal à sa ligne.

La jeune femme décide de garder une vue d'ensemble en restant au plus proche d'un puis d'hydratation. Elle propose au professeur de s'installer quelques temps là-bas sans oublier de leur commander de quoi leur faire plaisir à tous les deux, bien entendue. Elle propose au professeur de s'installer quelques temps là-bas sans oublier de leur commander de quoi leur faire plaisir à tous les deux, bien entendue. Oh, ce n'est en aucun cas par conviction, mais disons qu'elle avait un peu de mal a ne pas se sentir de garde ce soir. Elle garde très rarement son attention sur Yöan, mais semble tout de même réussir à suivre l'intégralité de leurs conversations. Mais elle n'est pas présente ce soir.

Son regard a finalement été attiré par un fantôme au visage très familier, elle a besoin de plisser les yeux pour être certaine d'elle. Oublie-toi, la situation est grave. Lévine, c'est bien Lévine et il est accompagné de quelqu'un d'autre. Il est de service lui aussi ? Elle a de la peine à croire qu'il fréquente ce genre d'événement pour le plaisir.

Elle fixe l'Asiatique, comme dix ans en arrière, ses doigts s'entremêlant a la chaîne de sa croix en argent. Ce soir, ce n'est pas pour lui qu'elle est inquiète. Les Aurors sont ici, eux aussi. Une douce chaleur lui saisit doucement le bras, et elle tourne la tête en sa direction, elle a compris qu'elle commence à l'inquiéter aussi. Même le sourire qu'elle étire pour paraître la plus normale du monde n'était pas convainquant. Elle était très nerveuse. Elle avait pourtant envie de faire des efforts et le prouva immédiatement ensuite.

«Et si tu Essayais de me faire danser, Ca pourrais être amusant !»



"Les nez ce son mis a saigner, les langues pendre, puis l'apocalypse des zombis."


Il était temps de faire une pause pour se prendre quelques choses à boire et le couple, c'était diriger vers le comptoir pour se faire. Pas d'alcool pour elle, même si les minutes sans incidents rassurait peu à peu Onixya et que la présence de Yoan devenais une distraction suffisante pour sortir ses pensées de ses mauvais pressentiments, il y avait toujours cette sensation dont elle n'arrivais pas a se défaire.

Plus tard, une jeune élève c'était présenter à eux avec la langue pendante hors de sa bouche. La nonne étira un sourire amusée, bien que surprise. Il était fort probable que cette jeune fille est était victime d'une farce, rien de bien méchant, mais tout de même. En examinant un peu la jeune fille, elle remarqua assez vite qu'elle avait a faire très probablement aux mêmes soucis que Mademoiselle Murphy.

«Ma pauvre enfant...»

Elle avait l'air de ne pas vouloir être à sa place, pourtant, elle ne cessait d'avoir se sourire amusée en la regardant. Les enfants avaient l'air de s'amuser, c'était déjà ça. Elle n'eut pas grand mal a soignée la jeune fille avant de la libérer s'amuser avec ses camarades.

«Joyeux Halloween Miss !»

Toujours dans un sourire bienveillant, enfin...il était bienveillant quand elle avait des yeux, du moins.

Elle était encore loin de se douter que la blague était à une plus grande échelle et qu'elle allait passer une bonne partie de la soirée à s'occuper de cela. Mais avant, son tour était venue. Si la jeune infirmière a bien un défaut, c'est celui de consommer a l'outrance une quantité astronomique de sucrerie au quotidien. Alors imaginez avec des friandises partout, on finit forcement par y venir un moment ou a un autre. Elle en prend une poignet qu'elle commence a déguster en compagnie du Professeur et quand elle est arrivée au bout de sa petite montagne, elle glissant généreusement devant le Yoan l'un des deux dernier survivant, avant de dévorer le dernier.

Étrange, cette friandise a un arrière-goût très familier.

Quelques instants plus tard, Yoan s'alerta brusquement, mais Onixya avait de la peine a le comprendre. Il l'avertit rapidement qu'elle était en train de saigner du nez. Sans attendre, elle glisse son pouce sous ses narines et sens très rapidement le liquide entre ses doigts.

Elle n'eut à peine pas le temps de sortir un mouchoir, que lorsqu'elle dressa les yeux, elle découvrit une autre jeune fille, la langue pendante. Onixya venait très certainement de finir de s'amuser pour ce soir.

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Mer 6 Mai 2020 - 17:07
This Is HalloweenI'm a teacher. My main goal is to protect my students. I want to guide them towards a better, radiant future. It goes through their development, but was my method the right one ?
18 heures 27,

Johann observa son reflet, bougeant la tête à droite, puis à gauche, ses pupilles rouges, pour l'occasion, suivant le mouvement. Satisfait, son costume bien en place, il se détourna du miroir pour poser son regard sur son phénix. Elle l'observait avec une curiosité non dissimulée. Un léger cri interrogateur confirma ce qu'il pensait.

Elle ne comprenait pas ce qu'il fabriquait. Fiery avait beau être un être d'une intelligence, à ses yeux, bien supérieure à celle des humains, elle n'avait pas les capacités pour comprendre les événements créés par les bipèdes. Le fait que le bipède qu'elle avait juré de protéger s'y rendît devait être un mystère complet pour elle.

Ce fut en grande partie pour cela qu'il commença à lui parler. Quelque chose qu'il faisait très souvent. L'homme n'était pas un grand bavard avec ses semblables, alors il se rattrapait avec les animaux et autres êtres peuplant le monde.

« C'est Halloween aujourd'hui, dit-il au début, comme si l'explication pouvait suffire : d'un mouvement d'aile agacé, elle lui fit comprendre que ce n'était pas le cas. Il reprit. Des élèves ont préparé une fête. C'est dangereux, stupide et je suis de corvée pour m'assurer qu'il n'y aura aucun mort. »

Le vampire, car c'était déguisé de la sorte qu'il se rendrait aux Trois Balais, se rapprocha de la dame rayonnante pour passer pensivement ses doigts dans son plumage d'or et de feu. La femelle courba la tête, venant pincer avec affection la peau du poignet de son humain. Quand elle redressa la tête, c'était avec une autre question silencieuse. Elle n'avait pas besoin de mots pour se faire entendre.

Depuis qu'elle avait illuminé le ciel de sa présence, de sa prestance, pour se déposer sur l'épaule de l'ancien Auror, le jour de l'enterrement de son grand-père, elle n'avait eu besoin que d'un regard. Depuis, un geste lui suffisait et il comprenait ses interrogations, ses invectives ou ses affirmations. Fiery était ainsi. Rassurante et constante.

« Non, tu ne peux pas venir aujourd'hui. Malheureusement, la présence d'un phénix, même si je ne m'en cache pas, serait un peu trop voyant, tu ne crois pas ? »

Son ton s'était fait plus joueur. Le non-être, entre vie et mort, lui lança une œillade presque provocatrice. L'oiseau légendaire piailla d'un air mécontent et le professeur ne put que lui retourner un léger rire. Grave et lent, loin d'être mélodieux, mais agréable à l'oreille.

« Ne le prend pas ainsi. Je te promets que tout se passera bien. »

Si seulement, à ce moment précis, il avait su tout ce qui attendrait les élèves et les adultes... Oui, il aurait dit à son phénix de l'accompagner.

•••••••

18 heures 38,

Drapée de ses capes sombres, l'homme n'était pas sans rappeler un certain Maître des Potions. Des cernes violacés sous ses yeux rouges, ses dents toutes sorties, aussi grandes que pointues, et son menton entièrement maculé d'un faux sang au goût de cerise - il aimait les cerises - lui donnait un air effrayant.

Ainsi vêtu, le magicozoologiste patientait au côté de la directrice adjointe. Cette dernière avait eu le bon goût de se parer des attributs d'une banshie, créature écossaise, sa patrie. L'animagus, tout en surveillant déjà les élèves, discutaient de la pluie et du beau temps avec lui.

Les deux enseignants le savaient : leurs soirées à eux allaient se résumer à veiller à ce qu'aucun étudiant ne décidât de s'enfuir dans Pré-au-Lard. Ou qu'aucun n'eût la brillante idée de boire de l'alcool en cachette. Ce ne serait pas une franche réussite, mais aucun des deux ne pouvait le savoir. Les jumeaux Weasley étaient malins, tout autant que la troisième organisatrice.

En attendant, bien que peu à l'aise avec ce genre de rassemblement, le criminel essayait de se décrisper. Il n'aimait plus les soirées en dehors de Poudlard depuis quelques années déjà. Il avait un très mauvais souvenir d'une fête dans laquelle il s'était retrouvé de force, amené par une ex-compagne qu'il avait côtoyée en Russie. Les Russes étaient sans grande limite dans ce genre de festivités. Cette explication amenant à une autre, l'Allemand n’apprécierait certainement pas celle-ci et il s'en doutait déjà.

L'heure du départ sonna plus vite qu'il ne l'eût cru de prime abord. Accompagné de l'ancienne Gryffondor, le justicier prit la tête du convoi. Ils ouvraient la marche, baguette sortie, Lumos lancé, pour s'assurer que rien ne se trouvât entre eux et leurs destinations. Bien sûr, qui disait soirée disait excitation et ce fut un premier année qui le fit remarquer en une réplique. Dans d'autres circonstances, Kayser en aurait ri. C'était typiquement l'humour de son ancien camarade et chef de guerre et, accessoirement, père du spécimen.

« VIGILANCE CONSTANTE !!! »

Le hurlement avait facilement atteint une grande majorité de la foule et pas mal d'élèves sursautèrent. Lui-même ne put retenir un léger frisson à l'idée. Le mini-Maugrey avait bien cerné le personnage, visiblement... Le respect était mort, mais la blague était drôle et il crut même discerner un certain amusement dans le regard sévère de l'Écossaise, quand elle le reprit dans un sifflement.

« Monsieur Shafiq ! Comment osez-vous ?! Votre déguisement est déjà suffisamment irrespectueux pour oser en rajouter de la sorte ! Vous avez de la chance que nous soyons en dehors du château, sinon je vous aurai retiré des points pour votre insolence ! »

Arquant un sourcil pour appuyer les propos de sa collègue, Johann se retint de souffler un rire. Un rire qui mourut dans sa gorge quand il remarqua le Français et l'infirmière ensemble. Il ne savait pas pourquoi, mais la présence d'autant de membres du personnel avait tendance à le stresser. Dumbledore craignait-il que cela se passât mal ?

•••••••

19 heures 08,

Sa cigarette terminée, le professeur McGonagall le regardant avec une certaine sévérité à cause de sa mauvaise manie, le professeur l'accompagna à l'intérieur. Il ne se gêna pas pour lui tenir la porte en bon gentleman, avant qu'ils se séparassent. Ils avaient déjà défini de se mettre de part et d'autres de la pièce pour avoir une vue d'ensemble.

Ainsi, avec une certaine facilité, habituée aux foules même s'il n'avait jamais vraiment apprécié cela, Johann parvint jusqu'à un coin reculé de la pièce. De sa haute stature, il laissait son regard voyager d'un bout à l'autre de la salle. Il n'avait pas oublié d'aller se servir un verre avant cela, qu'il tenait dans sa main droite et qu'il n'avait pas encore touché. Ce n'était pas de l'alcool, pour une fois, ce qui expliquait que la boisson n'avait pas encore eu le loisir de couler le long de sa gorge. Ce n'était pas le moment et il le savait, ce même si la bouteille de whisky écossais lui faisait clairement de l’œil.

La présence d'Elia Rosebery depuis quelques minutes sur scène, puis le duo de détraqueurs, avant que la violoniste reprît ne lui fit ni chaud, ni froid. L'Allemand préférait largement la tranquillité d'une musique classique à celle, énergique, de la métamorphomage. Bref, il s'ennuyait et il aurait largement préféré s'approcher d'un dragon protégeant ses œufs, comme durant ses jeunes années de folie, plutôt que rester là plus longtemps. Malheureusement, il n'avait pas le choix. Foutu Albus.

•••••••

19 heures 46,

Pourquoi avait-il eu l'idée de toucher à la nourriture ? Minerva l'avait pourtant briefé pendant de longues heures, le jour de la rentrée, sur les cas à surveiller. En gros et en rouge, elle avait noté les noms d'Eileen Murphy King, de Frederic Gideon Weasley et George Fabian Weasley. Quelle idiotie de toucher au banquet.

Et pourquoi avait-il la nette impression que son esprit était embrouillé ? C'était idiot, mais il avait la nette impression de voir des pitiponks partout, ce qui n'était pas normal. Surtout qu'il haïssait cette créature et c'était bien l'une des rares.

Enfin, plus exactement, il avait l'impression de voir des pitiponks partout et son ex-compagne, Amanda et Ombrage dans un coin. Il avait d'ailleurs une furieuse envie d'aller les incendier, sans en comprendre la raison. Pourquoi avait-il la nette impression qu'il n'était plus totalement maître de lui-même ?

Des questions sans réponse pour le moment. La seule certitude qu'il avait, c'était qu'Amanda lui cassait les couilles depuis trop d'années pour qu'il ne profitât pas de l'occasion de la voir. Elle l'esquivait comme la peste depuis qu'il était de retour au Royaume-Uni, préférait envoyer ces foutus subordonnés sur sa gueule sans aucune autre preuve que ce qu'il lui avait expliqué dans sa lettre d'adieu. Bref, elle était chiante, rancunière, puérile et il allait bien le lui faire comprendre !

Au niveau de celui qu'il croyait être la blonde, il attrapa son bras pour le tirer en dehors de la foule, sans lui laisser l'occasion de protester. Il ne lui faisait pas mal, ce n'était pas son genre de brutaliser gratuitement une femme, mais il lui fit nettement comprendre d'une pression qu'il - bien qu'il pensait toujours que c'était elle - n'avait pas intérêt à essayer de se dégager. Enfin, quand ils furent à l'écart, il se tourna vers lui - elle - et siffla dans sa direction. Ce qu'il voulait dire ? Personne ne le saurait jamais.

« Je suis une chaise d'un hippogriffe et le pied de la lune part en trappe de citrouille ! Ils nous sifflent ?! »

Pourquoi Amanda avait-elle un regard aussi brillant d'amusement ? Elle cherchait la merde, celle-là, à se la jouer Dumbledore dans ces sombres heures. Il pinça les lèvres, plissant le regard et souffla du nez. Il remonta son index devant son visage et la pointa d'un air accusateur.

« Les chatons dansent la cocaïne en mouflette d'araignée collante de souffre ! Pétard ? »

Voilà une bonne chose de faite ! Et si ça la faisait rire, tant pis pour elle. Il l'avait prévenu, la menace était passée. Maintenant, il avait quelqu'un d'autre à qui il avait bien envie de dire sa façon de penser. Connasse de sous-secrétaire.

« Son ! Après, il trouve la carotte de la cheveux. »

Après cette dernière tirade qui était, pour lui, parfaitement limpide, il se détourna de la chef de brigade pour partir vers Minerva, qui avait revêtu les traits d'Ombrage pour sa perception droguée.

Quand il traversa la foule des danseurs, les présents auraient pu croire le voir voler tant il fut rapide pour s'arrêter devant celle qu'il pensait être le crapaud rose. Celle-là, elle allait prendre pour tous les autres.

« Costume de cœur à téton parsemé d'étoile vomie ? »

Particulièrement fier de ses mots et du regard surpris qu'il récolta, il se targua d'un rictus moqueur, mauvais. Face à lui, la femme arqua un sourcil sur son visage boudiné. Elle ouvrit la bouche, mais il ne lui permit pas de parler. Non, il lui coupa la parole, sans aucune forme de pitié. En temps normal, Johann ne l'aurait jamais fait.

« Plein de nox trentenaire fulgurance et chou de corbeau en passion ! »

Est-ce qu'il remercia Minerva, quand elle attira à elle un bézoard se trouvant dans une des poches de ses sombres capes, l'homme en gardant toujours sur lui en toutes circonstances, pour qu'il l'avalât ? Oui. Est-ce qu'il apprécia l'idée de s'être rendu ridicule face à elle et face à l'Auror chargé d'enquêter sur lui, en le prenant pour une femme et son ex-compagne ? Beaucoup moins. Il remercia sa maîtrise de lui-même qui l'empêcha de rougir quand elle lui expliqua tout ce qu'il venait de faire avec des détails grotesques et une moquerie à peine voilée dans la voix. Foutue McGonagall.

•••••••

20 heures 04,

Minerva venait à peine de s'être retiré que Johann dû affronter tout autre chose. Son sourcil droit arqué, il observa miss Shafiq, accompagnée du coéquipier de Mister Auror, se placer devant lui. L'homme fit un signe à l'adolescente, puis frappa son trident au sol qui s'enflamma. La jeune femme en profita pour sourire à ce moment-là et dévoiler une mâchoire tout ce qu'il y avait de plus... Horrifique. Johann en aurait des cauchemars. Foutu soirée et foutu sang-pure.

« Qu'est-ce que vous croyez faire, miss Shafiq ? »

Son sifflement agacé porta jusqu'aux oreilles de l'autre homme. Il s'en foutait pas mal. Déjà irrité par ce qu'il venait de vivre, il n'avait pas envie, en prime, de se coltiner les idées saugrenues de cette fille à papa. Il la transperça du regard et elle eut le bon ton de baisser la tête piteusement, comprenant bien qu'il n'était pas la bonne cible.

Sa vue fut toutefois cachée par son accompagnateur, qui se plaça directement devant elle. Kayser releva son regard glacial, le braquant dans celui de son vis-à-vis, qui brûlait d'une fièvre coléreuse.

« Et vous, qu'est-ce-que vous croyez faire ? Jouer les paternels frustrés ou les professeurs insupportables ? »

L'homme marqua une courte pause, loin des talents de discoureur de son interlocuteur, mais il n'en avait pas vraiment besoin. Johann arqua une seconde fois un sourcil en le voyant crisper ses doigts sur son trident. La fierté qui suivit lui fit directement penser à celle des lions et des serpents du château, parmi les élèves. Relever le menton, toiser la personne face à soi avec une agressivité mesurée.

« Sûrement les deux. C'est la fête. Vous n'êtes pas son père, alors ravalez vos leçons à deux galions. Enlevez-vous le balai que vous avez dans le cul et laissez les autres s'amuser. »

Loin d'être impressionné, bien que la colère commençait à monter, le criminel plissa un regard menaçant, se drapant de la même arrogance que cet arriviste. Ce dernier crut comprendre que continuer ne ferait que créer une embrouille qu'il pouvait facilement éviter, car il se recula de deux pas. Shafiq fit de même, fatalement, se trouvant juste derrière ce protecteur acharné.

« Il y en a qui sont pas encore trop péteux pour en profiter. »

Et il partit, attirant la demoiselle dans son sillage, aussi vite qu'ils étaient arrivés. À tel point, en réalité, que la colère de Johann redescendit d'un seul coup. De l'agacement, il passait à l'incompréhension. N'était-il pas censé s'amuser, ne serait-ce qu'un peu, durant cette fête abominable ? L'idée d'étrangler King et les jumeaux Weasley quand il les verrait lui traversa l'esprit, puis l'image d'Azkaban s'imposa à son esprit.

Touché. Il n'était pas leur père. Juste leur professeur. C'était son rôle de subir en silence. Connard d'Auror.

•••••••

20 heures 26,

« Excusez-moi, Mister Serger. », offrit-il à l'homme.

Il ne se gêna pas pour faire rouler son nom sur sa langue, puis marqua une pause. Il avait besoin de se divertir, de penser à autre chose. Une partie d'échec mental face à son concurrent préféré lui ferait le plus grand bien. Le fait qu'il commençait, tout juste, à comprendre qu'il appréciait la compagnie de Lévine n'avait rien à voir avec ça.

« Je tenais à m'excuser pour mon... comportement. »

Une nouvelle pause. Il n'y avait pas d'amusement dans son regard. Il était ce bloc de glace, vampire des temps anciens, qui venait chercher sa proie. Il allait l'attirer dans une ruelle sombre et se sustenter de la liqueur vitale que ses veines renfermaient. C'était, en tout cas, le jeu qu'il proposait aujourd'hui.

« J'espère que ça aura au moins eu le mérite de vous amuser. »

À défaut de s'amuser lui-même. Être isolé avec un autre membre de la brigade de Callaghan, plutôt que l'agresseur qu'il avait rencontré plus tôt, était tout de même agréable, cependant. Il devait bien se l'avouer, c'était sans conteste le moment de cette festivité ridicule qu'il préférait. Dans l'idée qu'elle continuât, il lui laissa le second coup, lui permit un temps de parole. Des paroles auxquelles il ne put tout bonnement pas répondre. Foutu attroupement.

•••••••

20 heures 31,

Une jeune femme arriva jusqu'à eux, venant les interrompre. Kayser fut assez surprise de la voir présente, arquant un sourcil devant ses traits qu'il reconnaîtrait par cœur, même dans l'obscurité la plus totale. Elle venait de l'interpeller de loin, avant de se frayer un chemin jusqu'à eux, lui adressant directement la parole.

« Hum... Tu m'avais donc caché ces canines pendant tout ce temps ? »

La demoiselle plissa son regard rêveur, faussement méfiant, pour finalement laisser un rire léger lui échapper. Johann ne put retenir ses yeux, qui roulèrent dans ses orbites. S'il était amusé, il n'en montrait rien : ce n'était pas vraiment dans sa nature, d'autant qu'un coup d’œil de côté lui permit de comprendre que la présence nouvelle ne plaisait pas particulièrement à tout le monde.

Quand la femme se pencha dans une révérence que l'Allemand ne put que trouver ridicule, l'Asiatique avait disparu des radars, le forçant à se concentrer sur elle. Il l'adorait, mais parfois, elle était quelque peu... Intrusive. Enfin, il lui pardonnerait. Il lui passait et lui passerait tout, à cette fille, de toute façon. Autant ne pas se fourvoyer.

« Appelle-moi Mara, ce soir. »

La fameuse Mara se redressa et abattit sa capuche, d'une certaine grandeur, sur sa tête. Son visage, masqué par l'obscurité, ne laissait visibles que deux billes carmines. Ils étaient assortis, c'était déjà ça, non ?

Et comme pour confirmer sa pensée, ce fut précisément à ce moment-là qu'un Serdaigle monta sur scène pour offrir un slow aux invités. Du piano et du classique. Allait-il enfin avoir le droit de s'amuser un peu, sans qu'on lui arrachât ses idées ou ses jeux avant même qu'il eût l'idée de les commencer ? Il l'espérait.

« Démon de tes songes les plus noirs. »

Se targuant d'un rictus effrayant, le baron du crime courba l'échine pour offrir sa main à sa dame. Une invitation. Elle pouvait à loisir accepter ou fuir, mais il se doutait déjà que la proposition lui plairait. Après tout, elle avait appris à le connaître. Et si elle ne savait pas tout ce qu'il fabriquait, il était simple de comprendre qu'il n'était pas seulement ce qu'il pouvait prétendre.

« Et, Mara, démon de mes songes les plus noirs, accorderiez-vous une danse à Vladislav III, voïvode de Valachie ? »

Corps contre corps, le danseur expérimenté entraîna le cauchemar dans ses pas maîtrisés. Un spectacle qui ne dura pas, la musique prenant fin bien trop tôt. Foutu temps qui défilait.

•••••••

20 heures 35,

Ce fut légèrement plus détendu qu'il quitta les agités, dans l'idée de se poster à nouveau à un point stratégique, pour observer les étudiants. Il se doutait que certains avaient déjà réussi à s'extirper de la vigileance de Minerva pour partir se perdre à l'étage et... Il ne souhaitait pas plus y penser et encore moins aller les interrompre.

La fameuse Mara toujours à ses côtés, il retrouva le fantôme qui les rattrapa, leur tendant deux verres. Du whisky écossais. Lévine le savait, l'avait compris dès leur première rencontre. Johann était un amateur de cette boisson qu'il appréciait, particulièrement le matin, à la place du thé ou du café que certains préféraient. Mettant au diable, sans mauvais jeu de mots, les convenances, il attrapa la boisson.

« Merci, dit-il vers le chasseur de mage noir. Où étiez-vous passé ? »

Il n'eut jamais la chance d'entendre la réponse. Paniqué, un septième année était venu le chercher. Une élève avait besoin d'aide. Forcé d'accomplir son devoir d'enseignant, l'Allemand dû abandonner les deux autres adultes avec qui, très clairement, il aurait préféré rester.

Ce fut le cas, jusqu'à ce qu'il remarquât de qui il s'agissait. L'identité n'avait pas de réel importance, mais l'âge, si. Une première année, qui se cachait sous une table, se bouchant les oreilles comme si sa tête allait exploser. Il ne chercha pas à savoir ce qu'elle avait bien pu ingurgiter. L'une des farces, l'un des poisons préparés par les trois organisateurs, certainement et qui n'avaient pas mesuré l'impact que ça allait avoir sur certains étudiants.

Johann dû faire preuve d'une grande patience pour se faire comprendre sans parler, tendant un bézoard à la demoiselle, l'invitant à l'avaler, puis l'amenant à l'écart pour la calmer. Parfois, il détestait vraiment son choix. L'Allée des Embrumes, c'était peut-être plus dangereux, mais il en avait l'habitude. Des gamins braillards, empotés et avec des idées aussi ridicules qu'une farce à l'échelle de la nuit d'Halloween ? Certainement pas.

Foutue loi de Murphy.

•••••••

Résumé:

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Johann A. Kayser
Admin acerbe
Johann A. Kayser

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Heart Made Of Glass, My Mind Of Stone
Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré, parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. by Wiise
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Mer 6 Mai 2020 - 23:44



This is Halloween
☽  Event ☾


Mardi 31 octobre 1995

Devant son miroir sur pied, Elvý observait son costume, plutôt fière du résultat. Elle portait une cape noire ensorcelée de façon à muer son opacité en une légère transparence obscure. Comme si son corps était composé d'air. Semblable à une ombre. Une large capuche permettait, une fois rabattue, d'étendre les ténèbres sur son visage, dépourvu de tout maquillage. Et alors, seuls ses yeux transparaissaient encore dans le noir. Des iris d'un rouge perçants, presque lumineux, comme deux lueurs infra-rouge qui transperçaient l'obscurité. Elle était fin prête.

- T'en penses quoi, Ríg ? Ça rend bien ?

Le botruc l'ignora complètement. Perché sur son arbuste, il ne daigna même pas lui accorder un regard. Elvý soupira.

- Très, bien, restes dans ton coin, si c'est comme ça. J'y vais sans toi.

Alors que la sorcière s'apprêtait à quitter sa chambre, la petite créature verte bondit sur ses pattes pour la rattraper et la tirer par le bout de sa cape. De toutes ses maigres forces, il essaya de l'empêcher de franchir le seuil de la porte. Vaine tentative. Il grimpa alors au tissu à l'aspect vaporeux pour rejoindre l'épaule de sa protégée. Dans une énième tentative de dissuasion, il tira sur une de ses mèches brunes.

- Aïe ! Ríg !

Elle soupira à nouveau et ses mains vinrent cueillir la brindille têtue. Les paumes à la hauteur de ses orbites sanglantes, elle souffla :

- Ecoute, je suis désolée si tu en as marre de … mes quelques excès, disons.

Son regard s'esquiva fugacement, fuyant cet aveu prononcé à mi-mot.

- Je sais que tu t'inquiètes pour moi, mais ce soir, il n'y a vraiment pas de quoi. Rien qu'une innocente soirée d'Halloween. Il y aura Johann, en plus, alors je serais forcée d'être sage. Tu le sais.

Ríg n'en parut pas plus rassuré. Il essaya de s'exprimer dans des gestes désordonnés, ses petits yeux bruns affichant un air dépité. Depuis qu'Elvý lui avait parlé de cette fête à Pré-Au-Lard, son comportement s'était fait étrange. Qu'avait-il, enfin ? Tant pis si elle n'arrivait pas à le convaincre, elle irait quand même.

Comprenant la signification du regard déterminé de l'Islandaise, le botruc laissa tomber ses bras en signe d'abandon. Elle le reposa alors sur son épaule et il alla s'enfuir dans les pans de sa cape.


Sur le cadran d'une horloge accrochée à une bâtisse, la petite aiguille venait tout juste d'atteindre la barre des huit heures quand Elvý passa devant. Derrière l'ombre de sa capuche, ses yeux de démon finirent par distinguer les lumières du pub qui accueillait la fête sorcière. Elle laissa alors ces lucioles guider ses pas solitaires. Une sensation bizarre l'envahissait depuis qu'elle avait entré le village. Un frisson était même venu lui chatouiller le dos au coin d'une ruelle. Elle l'avait aussitôt chassé. C'était l'atmosphère d'Halloween, probablement, qui lui faisait cet effet.

Quand elle pénétra dans les Trois Balais, ses soucis fondirent aussitôt sous la chaleur des lieux. La foule riait, dansait, les masques se succédaient dans un bal effroyable, l'odeur des petits fours voltigeait jusqu'à ses narines et la musique était d'une qualité toute particulière. La fête battait son plein depuis une heure déjà. Allait-elle seulement réussir à retrouver Johann parmi tous ces visages masqués ? Elle n'avait même pas pensé à lui demander quel serait son déguisement. Mais l'Islandaise ne s'en soucia pas plus que cela, elle finirait bien par le trouver. Et elle n'avait pas besoin de lui pour commencer à profiter de sa soirée.

S'approchant du buffet, elle sélectionna quelques gourmandises qui lui tapèrent à l’œil. Une tête-de-mort croustillante, une citrouille sucrée, une goule croquante et un squelette caramélisé. En parlant de squelette, ce sorcier à quelques mètres d'elle n'avait-il pas un air familier derrière son déguisement ? Elle décida de s'approcher un peu plus. Et ce fut sa voix qu'elle finit par reconnaître.

- Yöan ? essaya-t-elle.

Tournée vers le jeune homme, elle retira sa capuche pour qu'il puisse la reconnaître. Elle lui offrit un grand sourire, peut-être moins béat que ceux de la soirée où ils s'étaient rencontrés, mais tout aussi sincère.

- Qui aurait cru qu'on allait se recroiser si vite ! Et, dans un contexte pareil, qui plus est.

Léger rire aux accents sarcastiques. L'endroit où ils s'étaient rencontrés était à mille lieux de celui-là. Des corps ivres et défoncés y avaient été les patins d'un rythme saccadé, loin de cette salle remplie d'une majorité d'élèves dansant sur les accords d'un violon magnifié. La première rencontre de ces deux tourtereaux éphémères s'était faite sous l'emblème de la débauche, la deuxième se faisait à présent dans une atmosphère des plus innocentes.

Mais se souvenait-il seulement d'elle ? 

C'est alors qu'Elvý remarqua la présence de la femme à ses côtés. Son teint d'une pâleur morbide créait un contraste fulgurant avec ses habits d'un noir mortuaire. Et le sang qui coulait à flots de ses narines faisait vraiment réaliste, en plus ! Plus macabre comme nonne, elle n'avait probablement jamais vu.

- Wow, flippant ton costume ! fit-elle en s'adressant à la gothique. J'aime beaucoup !

Son sourire enthousiaste fleurit de plus belle sous les rayons de ses deux lunes rouges. Celles-ci se déportèrent d'ailleurs subitement vers la gauche, par-dessus l'épaule de la jeune femme. Elvý venait d'apercevoir celui qu'elle était venue rejoindre à cette soirée. Maintenant qu'elle l'avait trouvé, ce n'était pas le moment de le laisser filer.

- Oh, excusez-moi, dit-elle précipitamment, mais je vais déjà devoir vous laisser.

Elle vola une dernière confiserie au buffet puis, avant de se laisser emportée par le vent de sa fuite imprévue, elle adressa un clin d’œil à Yöan.

- On se reverra peut-être plus tard.

Puis, elle s'éclipsa.

Une ombre qui se frayait un chemin à travers la foule. La lueur de deux lumières rouges qui fixaient une cible bien précise. C'était un vampire, qu'elle venait hanter. Elle l'interpella. Le profil du Kayser se tourna vers elle. Elle lui sourit de toutes ses dents avant de croquer dans sa confiserie. La tête penchée d'un côté, elle détailla son costume d'un air songeur. Elle attendit d'avoir avalé son délicieux mets pour commenter.

- Hum... tu m'avais donc caché ces canines pendant tout ce temps ?

Elle plissa les yeux, d'un air faussement méfiant. Jusqu'à ce que sa mise en scène se fissure d'un rire. Elle se pencha ensuite en avant dans une révérence et annonça :

- Appelle moi Mara, ce soir.

Le « r » de ce prénom usurpé roula sous sa langue. Elle se redressa et rabattit sa large capuche sur sa tête pour inonder son visage d'obscurité.

- Démon de tes songes les plus noirs.

Mara. La personnification des cauchemars dans le folklore scandinave. L'esprit qui s'infiltrait dans le trou des serrures pour se frayer un chemin jusqu'au lit des plus démunis et, écrasant leur poitrine, les faire suffoquer sous le poids de rêves démoniaques. Une ombre dans la nuit. Un démon du sommeil. Mara.

C'en était presque comique la façon dont les histoires qu'on lui avait compté enfant étaient restées ancrées dans sa mémoire là où les souvenirs concrets de ladite enfance s'était volatilisés. Quelle ironie. Et Mara, depuis, ne cessait de la narguer quand elle rejoignait son lit.

Elvý ne remarqua pas un seul instant le jeune homme qui avait tenu compagnie à Johann jusque-là et qui venait de se volatiliser dans un voile fantomatique. Que son âme en soit soulagée pour le moment, elle aurait bien assez le temps de découvrir ce visage inconnu plus tard dans la soirée...

Les puissants accords du violon venaient de s'évanouir pour laisser place à la mélodie calme et voluptueuse d''un piano. Le vampire se courba en avant d'un air princier, une main offerte à l'Ombre de sa soirée.

- Et, Mara, démon de mes songes les plus noirs, accorderiez-vous une danse à Vladislav III, voïvode de Valachie ?

- Bien entendu, se prit-elle au jeu en déposant avec grâce sa main dans celle de son cavalier.

Emportée par le Maudit, le Cauchemar laissa ses pas être guidés par les siens. Il dansait plutôt bien, son Johann, constata-t-elle. La tête posée sur son torse, elle se laissa bercer par sa présence. Par son parfum rassurant. Une danse obscure. Un slow cauchemardesque. Une chorégraphie qui prit fin trop vite.

À nouveau, le violon endiablé enveloppa la salle de son énergie flamboyante. Johann et Elvý quittèrent alors la piste de danse pour se poster à l'écart de la foule. Ce fut à ce moment-là que la protégée du vampire remarqua enfin le fantôme. Une paire de mains translucides qui leur tendit deux verres.

- Merci, dit Johann en acceptant le verre. Où étiez-vous passé ?

Mais, avant que la conversation ne puisse proprement démarrer, le professeur fut réquisitionné par un élève paniqué. Eh bien, certains prenaient la fête des morts un peu trop au sérieux, apparemment. Elvý dirigea alors son attention vers le fantôme avec lequel on venait de l'abandonner. Elle considéra le verre un instant avant de l'accepter.

- C'est bien connu qu'il ne faut jamais accepter le verre d'un inconnu durant une soirée, énonça la fêtarde, mais bon, je vais faire entorse à la règle. Tu es une connaissance de Johann, après tout.

Elle lui sourit et leva son verre.

- Elvý, se présenta-t-elle.

Puis, elle but une gorgée. Elle remarqua aussitôt le goût étrange de ce Whisky. Et cet alcool-là ne pouvait désormais presque plus la tromper, cela faisait bientôt deux semaines que Darnell lui en faisait boire à chaque soirée. Peut-être aurait-elle dû réfléchir à deux fois avant de « faire entorse à la règle ». Son regard se plissa aussitôt que son verre se détacha de ses lèvres et elle fixa le spectre comme pour l'accuser de sa propre naïveté. Que lui voulait-il ? Surtout à une soirée comme celle-ci, avec plein de jeunes élèves. C'était d'autant plus louche.

Mais, plus rapide que les mots qui auraient voulu s'échapper de sa gorge pour protester, la ligne sévère créée par ses sourcils se détendit et ce fut bientôt un air béat qu'accueillirent les traits de la brune. Le monde paraissait à présent presque aussi beau que sous Ecstasy. Enfin, non. C'était lui, qui était beau. Un visage aux traits fins, élégants. Un regard d'une pâleur envoûtante. Une peau translucide qui l'éblouissaient de ses mille reflets. Elvý ne sentait même plus l'aura froide qui se dégageait du garçon. Non, c'était au contraire une chaleur toute particulière qui envahit l'Islandaise. Un feu naissant au creux de sa poitrine. Aussi soudain qu'inexplicable.

Un sourire revint se poser sur ses lèvres. Un sourire maquillé d'une tendre rêverie. Comment lui avait-il dit qu'il s'appelait déjà ? Lévine. Mais oui, bien sûr. Comment oublier un tel prénom ? Impossible. Sa consonance était aussi envoûtante que la présence de celui qui le portait.

- Lévine, répéta-t-elle d'une voix aérienne. C'est si joli.

Elle pencha la tête de côté et l'observa avec ses yeux de chat qui transperçaient l'obscurité.

- Dommage que Johann m'ait volé le dernier slow, je t'aurais bien proposé de danser.

Elle se rapprocha d'un pas. Du bout de ses doigts, Mara effleura d'un toucher timide la joue du spectre. Deux esprits réunis. Elle voulait rester avec lui pour la vie. La peur de ne plus le revoir, qu'il l'oublie après cette soirée, la terrorisa soudain. Elle ne voulait plus d'amants. Elle le voulait lui.

- Passe le reste de ta soirée avec moi, s'il-te-plait. Et le reste de ta vie.

Elle rougit d'un seul coup et se mordit la lèvre. Les paroles lui avaient échappée. Que lui arrivait-il ? La jeune femme ressentait des choses si fortes, si intenses, que l'éternité n'avait plus rien de vertigineux à ses yeux de rubis. Plus maintenant qu'elle connaissait Lévine.

- S'il-te-plait, ne m'oublies jamais.

Sa main retomba dans l'écho de sa supplication. « Oublier ». Un verbe qui semait dans l'esprit de la Mara les graines de ses cauchemars les plus terribles.

Résumé:


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Elvý Njállsdóttir
Admin amnésique
Elvý Njállsdóttir

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All that remains is a silent call
Is the Earth colored red, as I land like a flower on the meadow ? It happened quiet - Aurora

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Jeu 7 Mai 2020 - 14:19

This Is Halloween
Première Partie
Est-ce que cette simple idée m'effrayait au point que je me retrouvais totalement paralysée, comme un botruc devant une centaine de sorciers prêt à déraciner son arbre, son univers ? Oui.

Je ne pouvais pas y songer. Cette simple possibilité avait tendance à me faire perdre tout contrôle. Quand j'y réfléchissais, à l'époque, il n'était pas rare que je m'isole immédiatement. J'en avais besoin. Comment aurais-je pu leur expliquer mes réactions ? Comment aurais-je pu les regarder en face sans leur expliquer ce que je traversais ? C'était impensable, irréalisable.

Je préférais partir. Je préférais rester seule. Parfois, une traître compagne ouvrait la porte sans frapper, m'enserrais dans ses bras indiscernables. L'alcool et ses méfaits impalpables.

Dans ces moments, elle avait le loisir de contrôler mes faits et gestes. De la marionnettiste, je devenais marionnette de mes propres angoisses. Cette dame avait le don de me libérer de certaines entraves, mais n'était-elle pas dangereuse pour ma santé mentale ?

De quoi je cause ? De cette potentielle et très mauvaise expérience qui pouvait arriver à tout instant... Les perdre. Je ne pouvais pas vivre sans elles. Elles étaient le jour et la nuit, mais tout univers a besoin de l'un et de l'autre pour survivre. Un soleil, chaleureux, aux rayons illuminant la terre de sa rassurante et invisible blancheur. La lune, éclairant les plus sombres recoin de la nuit, reflet de sa pâle lueur.

Imaginez une seconde que demain, ces deux astres disparaissent. Le monde entier courraient à sa perte. C'est exactement ce que je redoutais pour mon monde. Mon océan de couleurs, de chanson, d'illusions et ces vagues que j'aimais tant... Deviendraient-elles mon pire cauchemar ? Se métamorphoseraient-elles en un tsunami indomptable, qui me happerait, moi, petite poupée de chiffon sans rempart ?

EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Première et deuxième parties | Les Inscrits 200428122044787862

Eileen regardait par l'unique fenêtre de la réserve. Aria venait de s'esquiver. Un vent frais, le remous d'un lac calme, créant une légère vague, sublime spectacle au clair de lune. Cependant, la Queen n'était ni triste, ni en colère, ni nostalgique. C'était rêveuse, ses doigts glissant le long de sa joue, qu'elle se retrouvait presque immobile devant l'astre de la nuit. Un simple geste que la blonde avait eu, qui l'avait totalement laissé sans voix, sans réaction.

Elle n'avait pas su quoi faire, quoi dire pour l'empêcher de partir. Elle aurait voulu lui retourner son mouvement, mais au moment de s'en rendre compte, la blonde s'était déjà évaporée. Invisible cavalière d'une danse songeuse, douce traitrise de la boisson enivrante, le corps de la Gryffondor se retrouvait à onduler sur le rythme d'un son. Le violon. Étouffé par le battant refermé, cela n'empêchait pas l'adolescente de se laisser guider.

« Tu m'en laisses la responsabilité pour le reste de la soirée ? »

Comment aurait-elle pu refuser ? La confiance qu'elle portait à la sang-pure, loin d'être logique vu ses origines, était d'une puissance qu'elle-même ne discernait plus réellement. Elle se souvenait vaguement avoir acquiescé, acceptant de laisser ce précieux présent.

Offert par les membres de Salazar et Tabata qui s'étaient cotisés, pour l'un de ses Noël aux souvenirs enchanteurs et bienveillants, c'était un objet qui possédait une certaine signification pour la vipère refoulée. Elle ne l'aurait jamais laissée à la première personne venue ; une évidence pour qui la connaissait dans toute son authenticité.

Son secret, cependant, n'était pas n'importe qui. Elle était précieuse, unique, magnifique et ses lèvres déposées sur sa peau lui avait fait l'effet d'une douche gelée. Une utopie. L'instant d'après, dans l'entièreté de son corps, une chaleur improbable avait pu exploser avec une intensité démesurée.

« Merci pour tout, Eileen, lui avait ensuite murmuré l'empathe, à l'oreille. Du fond du cœur. Mais maintenant, va profiter de cette fête qui est tienne. »

Elle avait saisi, dans l'immédiat, la signification des mots que l'autre fille lui disait. Elle avait compris et avait voulu protester, mais Aria la connaissait. Elle savait à l'avance comment elle réagirait. Elle voulait rester avec cette blonde pour le restant de la soirée.

Pour le restant de sa vie, en réalité. Une pensée qu'elle n'avait pu formuler. Elle était restée au fond de sa gorge, bloquée. Même l'ivresse n'avait pas su délier sa langue pétrifiée, n'avait pas su défaire le nœud dans ses cordes vocales figées.

« La foule m'est trop oppressante pour que je reste à tes côtés. Ça ira, je vais me trouver un coin isolé et savourer la musique d'Elia. »

Elle était partie aussi vite que le moment était passé. Cette heure restait et resterait gravé dans la mémoire de la brune. À présent, et alors que pour seul témoin la lune l'observait, elle lui offrait une chorégraphie indomptée. Ses songes, ses rêveries, ses envies se changèrent en une réalité fantasmée. Les images se succédèrent devant ses yeux, une esquisse absente s'installant sur son faciès enflammé.

Va profiter de cette fête qui est tienne.

La voix chantante, doux souvenir enlacé, la rappela à la réalité. L'organisatrice se souvint soudain de sa présence dans le lieu vidé. Puis, ce fut Tabata, seule et en colère, qui s'imposa à son esprit extasié. Seconde douche froide pour la demoiselle, qui se raidit à l'image d'une amie l'accusant d'un isolement contraint. Elle grimaça, puis d'un mouvement enfantin, signe de main d'une gamine sans artifice, fit un dernier salut à la spectatrice au rictus félin.

La fête battait son plein. Non sans avoir attrapé une bouteille alcoolisée, la demoiselle sortit de sa cachette, laissant son regard dériver sur les invités. Ils s'amusaient. Ils dansaient. Ils riaient. Quelques-uns se retrouvaient déjà affublés de quelques farces anticipées, les faisant râler ou s’esclaffer. L'ambiance était au bonheur et l'orpheline ne pouvait que s'en féliciter.

Elle chercha pendant un moment à rejoindre son duo de toujours, en vain. Les minutes défilèrent et la foule, l'empêchant de la pister, la força même à abandonner son sésame pour se concentrer. Rien n'y fit, sa camarade était introuvable ou elle était aveugle, une possibilité qu'elle ne parvint pas totalement à envisager. Finalement, après un temps supplémentaires, elle finit par capituler, espérant que sa meilleure amie parviendrait à la remarquer.

Ce serait le cas, en vérité, mais pas isolée. En effet, après un temps d'attente indéfinissable pour la magicienne, elle remarqua le mouvement d'un Asiatique qu'elle connaissait bien et qui montait sur la scène. L'idée évidente de proposer aux cavaliers et cavalières une danse plus serrées ? Un piano, quelques notes envolées et King se redressa comme électrisée. Sessho lui offrait une occasion rêvée !

Il ne lui fallut que peu de temps pour s'orienter vers l'autre créature des ténèbres, détraqueur dans un coin, isolé. Il lui en fallut encore moins pour gagner sa position, donnant l'impression de se téléporter. Sa main s'accrocha à son bras, signe qu'elle ne lui laissait aucune marge de manœuvre pour s’évader. Elle l’entraîna dans son sillage, se foutant pas mal des regards surpris qu'elles récoltaient. Si Eileen pouvait être reconnaissable, Aria ne l'était pas pour les conviés.

Elles ne risquaient rien et la boisson aidant, la demoiselle se sentait pousser des ailes, invincible ange prête à protéger sa cavalière imposée. Ce n'était que quelques minutes, le temps des accords d'une douce mélodie. Elle profita de l'instant pour l'enserrer d'une étreinte expressive ; une éloquence espérait. Sur la fin, elle laissa ses lèvres s'imposer, frôler le tissu recouvrant les oreilles de sa dame pour, de quelques mots chantonnés, quelques mots murmurés, la remercier.

« Merci à toi d'être venue. »

Si elle voulut lui dire plus, tout lui avouer, elle n'en fit rien et la relâcha. Elle se recula, tenta une révérence qu'elle rata et s'en retourna pour disparaître après quelques pas. Elle laissait à son secret le soin de s'éloigner et ne doutait pas de son talent pour s'esquiver.

La seconde d'après, bien que toujours heureuse de ce moment partagé, ses yeux furent attirés vers la scène comme un aimant incontrôlé. Une faucheuse, possédant une démarche particulièrement saisissante, venait de s'inviter au bon regard de l'amas de personnes déchaînées. Quelques coups de guitare, comme la somation d'un tonnerre zébrant l'univers, et il capta l'attention de l'assemblée. Puis, il se mit à jouer comme un possédé. Sa façon de tenir l'instrument, sa manière de frapper les cordes, de les faire résonner, la cinquième année ne pouvait pas l'oublier.

Elle l'avait cru mort, disparu, envolé. Il lui prouvait par un déguisement étonnant de réalisme qu'il n'avait pas laissé cette sombre dame le faucher. Emportée par la foule, la demoiselle chercha à se rapprocher de l'estrade sans y parvenir. Elle voulait lui parler, lui demander ce qu'il devenait. Elle ne le put jamais. Trois minutes, ça défilait avec une insupportable rapidité et elle dut se contenter de le voir s'échapper, tracer sa route sans parvenir à le harponner.

À la fois défaitiste suite à cet échec et joyeuse pour sa réussite avec la blonde dissimulée, la Serpentard refoulée se souvint soudain d'une bouteille abandonnée. Se transformant en un véritable radar à alcool, elle parvint sans mal à remettre la main sur cette alliée. Elle la vida de moitié.

Ce fut donc dans un drôle d'état, rhum dans une main et pas peu assurés, qu'elle finit enfin par remarquer la présence de son amie. Elle se rapprocha tant bien que mal de celle-ci, pris appuie sur un homme de grande stature quand elle manqua de trébucher, mais parvint finalement à attraper l'une des épaules du soleil de sa vie. Elle ne lui laissa même pas le temps de comprendre, de l'accoster ou de la sermonner. Elle la poussa gentiment jusqu'à l'arrière de la scène, tout en tanguant comme un bateau sur un océan agité.

Finalement, enfin seules et comprenant bien vite qu'elle ne tiendrait plus debout si elle continuait sur sa lancée, elle déposa sa compagne entamée. Sur le sol, tout comme elle se laissa glisser contre un mur pour se retrouver en position de négocier. Elle se sentait invincible et c'était là, sans doute, sa plus grande erreur de la soirée.

« Tab', Tab', Tab', commença-t-elle à marmonner dans une barbe inexistante. Il faut que je te parle, c'est trèèèès important ! »

Ça faisait maintenant plus d'un mois qu'elle y songeait. Si ce n'était, en réalité, des années. L’enivrée laissa tomber sa tête contre le mur et laissa ses épaules s'agitaient d'un rire silencieux. Elle ferma les yeux et le monde se mit soudainement à tanguer. Elle les rouvrit à l'instant, ne tenant pas à rester dans un ouragan imaginaire, mais hasardeux. La voix de sa confidente attitrée la ramena un peu à la réalité.

« Ça a l'air en tout cas. Qu'est ce qui se passe ?
Il se trouve, reprit la cinquième année en relevant l'index vers le plafond. Que je suis a-mou-reuse. Bonne nouvelle, hein ? »

Loin de se douter de ce qu'elle pouvait réellement raconter, elle chercha à attraper son sésame et ne parvint qu'à faire tomber le contenant. Le liquide qu'il contenait, justement, se déversa en une flaque au sol. Merde, pensa la jeune femme et elle s'arma de sa baguette pour, d'un enchantement, faire disparaître son méfait. Elle ne saurait pas dire comment elle put réussir l'exploit de lancer le sort dans son état, mais la fierté d'y arriver, par contre, était présente et visible par le sourire béat qu'elle arbora.

Rictus qui enfla quand elle entendit Tabata attraper l'une des fioles alcoolisées. Elle la rejoignait dans sa débauche, et ça, c'était vraiment la preuve d'une affection non dissimulée !

« Ça dépend pour qui ? »

Et elle marquait un point la seconde d'après ! Elle la connaissait, sa Wyatt, c'était un fait. Néanmoins, elle n'eut pas vraiment le temps de répliquer. La sang-pure reprit la parole dans sa direction. Si la King ne la regardait pas, elle ne pouvait que comprendre que ça lui était adressée : elles étaient un peu seules dans la pièce, alors forcément, ça retirait quelques possibilités.

« Bon sérieusement... Ça a pas l'air de te réjouir plus que ça. C'est quoi le problème ?
Le problème, ma p'tite Tabata d'amoûûûûr... C'est que je suis amoureuse d'une fille. »

Si la Queen savait se montrer subtile quand elle le désirait, ce n'était plus vraiment le cas quand ses boissons préférées commençaient à vraiment faire effet. Celle qu'elle voyait comme une sœur, la pauvre, allait certainement croire qu'elle parlait d'elle, alors que ce n'était pas du tout la vérité. Preuve à l'appui le silence qui suivit. Un moment de calme que son interlocutrice finit par rompre d'une voix qu'Eileen jugea particulièrement amusante.

« J'vais croire que mon frère a raison et qu'on a un don pour se mettre dans la merde. »

L'éméchée s'y essaya, mais ne parvint pas à retenir son rire. Elle commença à se gausser dans son coin pendant de longues secondes. Ce ne fut qu'après être parvenu, non sans mal, à reprendre son sérieux qu'elle répliqua.

« Je crois, mais je me trompe peut-être..., souffla-t-elle, les larmes aux yeux à cause de son fou-rire. Que tu te fourvoies ! C'est cocasse, maiiiiiiis ce n'est pas de toi dont je parle. »

Le soupir, clairement de soulagement, de sa consœur attira son attention et l'envoya se perdre une seconde fois dans une douce raillerie. Elle se bidonnait sans la moindre retenue face à la réaction, pourtant compréhensive, de la Française.

« Ouais... Enfin, ça change rien ça, reprit Tabata et cela eut le don de calmer Eileen. Tu sais que c'est pas très bien vu par ici. Enfin, tu vas pas me dire que c'est ça qui te pose vraiment un problème, si ? »

Dans une imitation grotesque de Severus, Eileen pencha la tête en avant pour laisser ses mèches tomber devant son visage, puis elle arqua un sourcil. La seconde fille, toutefois, pouvait facilement comprendre que cette réaction n'était pas anodine. La Queen reprit bien vite son sérieux et ce fut d'une voix mal-assurée, laissant comprendre son malaise, qu'elle lui avoua la suite.

« Non, ça, je m'en cogne comme de mon premier string. », siffla-t-elle.

Sa voix faisant bien comprendre qu'elle n'allait pas se laisser dicter sa vie. C'était bien mal la connaître que de ne serait-ce qu'y penser la concernant. Surtout par ce qui était, ou non, acceptable pour une société qu'elle trouvait pourrie jusqu'à son gouvernement d'attardés. Oui, elle pouvait être méchante, même si pour le coup ce n'était pas vraiment visible, quand elle buvait.

« C'est pas vraiment ça qui me gêne, mais il y a un souci qui m'ennuie. »

Elle maqua une pause, déglutit difficilement et lâcha l'impardonnable.

« Ce souci, c'est que je suis amoureuse de l'adolescente que tu dois sans doute le plus haïr dans ce monde. »

Dans une fuite idiote, Eileen laissa ses paupières glisser, se refermer. Les deux océans brillants laissaient la nuit voiler leurs beautés. Elle ne voulait pas voir la compréhension se peindre sur le visage qui allait se faire hagard. Elle ne voulait pas voir l'accusation dans son regard. Elle ne voulait pas voir sa réaction, à cause de ses émotions qui allaient la contrôler de toute part. Elle avait peur, elle était effrayée et comme une enfant prise en faute, elle se blottit contre le mur et enroula ses bras autour de ses genoux dans l'espoir vain de se fabriquer un rempart.
FRIMELDA



Résumé :

Code couleur des dialogues :
Eileen M. King
Admin enragé
Eileen M. King

_________________
Rêve ta vie en

COULEUR
• lilie
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Ven 8 Mai 2020 - 10:45

So, This is Halloween ?
Dites, vous connaissez la poupée Sally, Non ? Elle vaut le coup d'œil si vous voulez mon avis, c'est pour quoi, je me suis inspiré d'elle pour mon costume de ce soir. Un visage rapiécé pour un maquillage féerique d'une poupée de porcelaine. Je vous avouerais que moi, me déguiser en monstre c'est pas trop mon truc, comme quoi, niveau vanité, j'ai pas grand chose à envier au autre sang-pure. C'est tout de même Halloween et je dois quand même faire l'effort de coller au thème, ce soir, je serais une poupée vaudou, cool non ?

Je me suis prêté au jeu pour Eileen et les autres, mais pour être tout à fait honnête... Je n'ai pas trop la tête à faire la fête. Beaucoup de trop de choses ont changé depuis l'année dernière, et si vite que j'ai l'impression ne pas avoir tout réussit à suivre. Peut-importe, je suis la première à dire qu'une bonne soirée fait toujours du bien et je dois me dire le, c'est le début qui va être difficile.J'ai ruiné une ancienne robe de soirée que j'adorais pour faire mon costume. Je l'adorais, mais la dernière fois que je l'ai porté, je l'ai trouvé serré au niveau de mon buste. C'est une belle occasion de la porter une dernière fois. À vrai dire, je me suis fait pas mal aidé pour le reste et les filles ont conçue le cœur et ses aiguilles cruellement planté a l'intérieur. En bonus, je suis même repartie avec un sac fait sur-mesure pour y ranger deux trois trucs pas très légaux que je risquerais de trouver au cours de la soirée. Hors de question que je passe la soirée à boire. Je finirai les verres de Yöan s'il le faut, mais je ne vais pas rentrer sobre a la maison.

En parlant de lui, il nous a accompagné tout le long, lui et son nouveau mouchoir du moment, l'infirmière de l'école. Un spectacle insupportable qui ne fait que de confirmer que j'aurais dû rester coucher. J'ai emporté mon bracelet avec moi, cela devrait m'aider à rester calme...Pas assez pour ne pas m'empêcher de flinguer Yöan des yeux. Il croit que je suis idiote ? Ok Tabata, on se calme, il y a peu de chance que je les croise de la soirée de toute façon, un peu de patience. Ce que je fais, ne sert a rien de toute façon, il s'en fiche de ce que ça peu me faire quand je le vois agir comme ça. Enfin, le positif, c'est que grâce a lui, je sais reconnaître les pervers dans son genre...Ça m'évite pas mal d'histoire, je pense.

Ce n'est pas vraiment la seule raison qui me rend malade ce soir. Depuis le temps que je voulais organiser une fête avec tout les élève de l'école et j'ai été vexé que ca se passe sans moi. C'est rassurant quand même que le journal ne m'avais quand même pas oublier en mentionnant une énième fois mes inexorables crimes. J'imagine que j'ai aucune raison de me sentir frustrée ou vexée et plutôt me contenter d'être heureuse. Peut-être que j'aurais d'autres occasions...Ah, j'y crois même plus, la blague...

treat or trick ?

A Force de chercher Eileen, j'ai fini par laisser tomber et partir a la rencontre des différent groupe que je pouvais reconnaître. Je me suis jamais sentie aussi vide que ce soir. Toujours les mêmes choses, toujours les mêmes sourire et toujours envisager d'une autre tentative de se mettre la tête à l'envers pour retrouver l'innocence des rêves de bonheur.

Je vais danser avec les autres, m'enivrant pour le moment a la musique dans un début de croisière horrifique. Certain, costume son vraiment super cool et c'est plutôt divertissant d'observer autour de soit et se perdre un peu a essayé de trouver le truc de leurs déguisements. On peu à dire qu'on m'a laissé seul dans ma dance vide de sens, ni même pendant mes temps de pause, il manque juste un petit quelque chose pour en donner un. Mais je n'arrive toujours pas a la voir. J'ai porté le bonbon dans ma bouche, c'est soudain, mais ca fait un moment qu'ils ont commencé à me faire des clin d'oeil aguicheur. À la seconde même ou la saveur à rencontrer mes papilles, j'ai eu un doute. Eileen n'aurais quand même pas fait certaine de ses confiseries par hasard ? Peut importance également, j'ai haussé mes épaules avant de commencer la mastication. Je suis jamais morte d'avoir été régulièrement son cobaye de laboratoire... Mais là, c'est la honte que j'allais à avoir.

La fille avec qui j'étais en train de discuter à commencer a paniqué en beuglant que j'avais disparu. Qu'est-ce que c'était que cette histoire encore. J'ai essayé de l'interpeller autant que j'ai pu, et même je me suis demandé si on ne me fraisait pas une salle blague, mais au bout d'une poigne de minute, elle ce choc de me voir réapparaître sous ses yeux.

- Ah, enfin, t'as arrête de.. Mmmmmh !

C'est au moment ou ma langue est sortie de ma bouche et ses mises à pendre que j'ai compris qu'elle avait quand même osé récidiver. Évidemment, tout le monde s'est mis à rigoler, mais je trouvais pas ça vraiment amusant pour le coup et pour une raison précise. J'allais forcement devoir passer voir l'infirmière, forcément en train de fricoter avec mon frère. J'y suis allé en traînant les pattes, la main devant la bouche pour couvrir cette immondice aussi longtemps que possible.

Je me suis planté devant l'infirmière qui pissait le sang du nez avec un Yöan dans toute sa splendeur, un gros débile qui s'agite pour la pauvre duchesse. Ridicule et après avoir roulé mes yeux face a cette stupide mascarade, j'ai capté l'attention de l'infirmière en me contenant de la fixer droit dans ses yeux mort. Son sourire de niaise m'a donné non seulement la nausée, mais aussi un sacré frisson. Il ne faut pas qu'elle offre ce genre de sourire dans ce costume elle, ça fait flipper.

- Alors Mademoiselle Wyatt, que vous arrive-t-il ?

Je n'ai tellement pas envie de retirer ma main de devant ma bouche, je sais très bien comment ça va se finir, mais je n'ai pas vraiment le choix si je veux que tout redevienne comme avant. Après une longue hésitation, j'ai fini par l'ôter en dévoilant l'état de ma langue, et ça n'a pas manquer. Mon débile de frère qui se paye pas tête et a qui j'ai sûrement refait sa soirée. Je lui ai son tour porté un regard assassin alors que Mademoiselle Wintersong levant la malédiction humilante en caramel.

- ...Merci. Bonne soirée Mademoiselle Wintersong.


Je me les suis arraché de la bouche ses mots, mais j'ai préféré être poli et ignorer définitivement Yöan en l'oubliant. Je suis vite repartie dans mon coin après ça. Foutez-moi la paix tout les deux, j'ai dis pas ce soir.


The Fall

D'un coup, on m'a saisi les épaules, j'ai forcement sursauté, mais à peine j'ai le temps de réaliser que je me fais le trainer vers l'arrière de la scène. J'ai vite compris en tournant ma tête qu'il s'agissait d'Eileen. Elle a commencé les festivités sans moi, mais j'étais curieuse de savoir ce qu'elle avait prévue dans un autre genre d'endroit ! Je l'ai suivi, sans chercher à comprendre davantage. C'est dans la caverne d'Alibaba qu'elle nous a emmener, la réserve d'alcool, merveilleux ! J'ai attendu ça toute la soirée, elle me régale enfin la petite scélérate mais j'ai vite compris que c'était pas la raison première de cette mise a l'écart, elle avait besoin de parler.

Ca ressemblait à ce genre de confidence bizarre qu'on fait quand on a un coup dans le nez et c'est même dans le thème d'ailleurs. Pourquoi est-ce qu'elle doit tomber amoureuse maintenant ? Ce n'est pas une bonne nouvelle pour moi, j'ai besoin d'elle en ce moment et cette annonce, ce n'est pas forcément bon sur notre agenda ça. Dans un autre côté, je suis heureuse pour elle. Enfin, je le saurais quand elle m'aura expliqué pourquoi ça a l'air de la réjouir comme une nuit de pleine lune. J'ai chopé une bouteille pas loin de moi et me suis installé près d'elle.

— Le problème, ma p'tite Tabata d'amoûûûûr... C'est que je suis amoureuse d'une fille. »

" Pouf." C'est le bruit qu'on fait mon cerveau et la bouteille en même temps. WHAT THE FUCK, Eileen ? Ca pour une annonce inattendue, c'était inattendu ! Eileen ? Amoureuse d'une fille ? Mais de qui ? Oh...Non. Non non non non non non ! Ça ne doit pas du tout se passer comme ça là, ça ne va pas du tout ! Elle va quand même pas me dire qu'elle est amoureuse de moi ! Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Elle a beaucoup trop de poitrine pour que je la vois autrement qu'une sœur. Enfin, peut-être pas, peut-être que je ne la connais pas justement parce qu'elle avait peur ? Commençons a descendre la petite vodka, chérie...

Je sais que ce n'est pas quelque chose de très courant chez les sorciers, et encore moins accepter, comme pas mal de chose amusant, faut le dire. Y a de quoi avoir peur si vous voulez mon avis. Mais on a toujours été connecté, elle a vite compris que j'avais douté qu'il s'agisse de moi a un moment. Ca m'a rassuré, c'est déjà un problème de moins dans cette situation. Cette confirmation n'a pas joué sur la facilité avec lequel j'ai accepté quelle cumule les provocation aux monde qui l'entoure jusqu’à aimer une fille. Eileen reste Eileen et Tabata serai présente a son mariage pour prendre des photo même si elle épousait un canard.  Je suis curieuse de savoir qui cependant, on verra bien si elle finit par me le dire.

Comme je l'ai vite pensé, le problème ne s'agissait pas du regard des gens qu'elle craignait, mais tout autre chose qui semble tout de même me conserver. L'identité de celle qui avait volé le cœur d'Eileen était l'adolescente que je déteste le plus au monde ?

Juste encore une gorgée, une toute petite pour faire semblant de réfléchir. Il n'y en a pas cent.

"De quoi ? Aria ? Notre Aria ? Mais t'es pas devenue folle non ? Elle fait que de nous faire chier à longueur de temps..."

Je garde mes yeux sur elle, alors qu'elle ne me répond pas. Pourquoi elle ne me répond pas ? C'est bien elle, c'est ça ? Mais comment ?! Et vous savez quoi ? Au moment ou elle reprend la parole, c'est pour me sortir la pire connerie que j'ai jamais entendu de toute ma vie.

"Elle est pas chiante, elle est merveilleuse, quand on la connait vraiment."

Mais...Il est bourré aussi Cupidon ce soir, c'est pas POSSIBLE ! Aria, Merveilleuse ?! Non, ce n'est pas possible, elle est en train de me faire une blague-là, ça va beaucoup trop loin. Comment ont peu tomber amoureux de quelqu'un qui prend un malin plaisir a mépriser son existence et la lui pourrie ?

"Quand on la connaît vraiment ? Mais qu'est-ce ce que tu racontes ? "

Je ne comprends plus rien a rien. C'est du grand n'importe quoi cette histoire et je ne demande qu'à comprendre, le tout accompagner de la chaleurs de la Vodka dans la gorge pour garder les idées aux claires.

Un carré est un cercle, un cercle est un carré, ouvre tes chakras Tabata...Reste cool. On s’énerve pas, et on essais de piger, OK ?

Elle se tait, elle ne dit rien, et pourtant, elle me dit qu'elle est en train d'avoir peur. Ce n'est pas une blague, cette histoire et sérieuse. Je croyais que j'étais prête a tout entendre, ça va vous étonner, mais je ne l'étais pas.


The Crash.


"Tu te souviens, en troisième année, quand j'ai commencé à lui envoyer des mots pour l'insulter ?"

Oui, je me souviens très bien de cette année. J'ai entendu pour la première fois un hurlement que je ne voulais jamais plus entendre un soir de pleine lune. Eileen dormait, mais j'étais figé dans mon lit. Ce n'était pas un loup, ça. La rumeur s'est vite propagée, et j'ai eu terriblement peur. Je me séparais plus de mon calendrier lunaire pour savoir a quand allait tomber la pleine lune suivante. C'est vrai que j'avais un comportement très bizarre les jours de pleine lune et alors, après le cours du professeur Rogue, on m'a jeté un drôle de regard. C'était aussi l'année où j'ai compris qui avait tuer le garde forestier.

Cette année, et aussi celle ou ça a véritablement dégénéré avec Aria au point de l'avoir accusé d'avoir tourné les rumeurs à mon sujet, j'ai jamais eu de preuve de ça. Tout chez elle, pourtant, ne faisait que de me crier qu'elle était coupable.

"Oui, je me souviens de ça..."

"Je l'insultais pas vraiment... C'était des messages cachés, enchantés, pour pouvoir lui parler ou lui donner des rendez-vous dans l'école..."

Encore de la vodka, qu'elle me réveil de ce cauchemar.

" Attends, mais de quoi ? Je ne comprends pas là Eileen...Tu la vois en cachette alors que devant tout le monde, elle est totalement infecte ?"

Ça n'a aucun sens, vraiment aucun sens, je dors, ou je suis morte, j'en sais rien. Je suis en train de rêver.

"Oui, mais..."

Elle se tourne enfin vers moi pour me regarder. J'étais totalement perdu, je n'arrivais pas du tout à comprendre les mots qu'elle sortait de sa bouche, mais je n'aime pas du tout la tournure que c'est en train de prendre.

"Elle est infecte avec moi pour que ça ne se sache pas. C'est une Serpentard et je suis une Gryffondor. C'est une sang-pure et personne connaît mes origines. Tu crois que les gens l'auraient pris comment ?"

C'est celle la, la première épine de mon costume qui s'est soudain matérialiser dans une douleur traîtresse et insoutenable. J'ai envie de crier. Finalement, le regard des autres ne l'indiffères que quand ca l'arrange. Le ton est donné, et mes sourcils se froncent, désolée Sessho, j'ai essayé, mais je sais que je vais encore recommencer.

"J'aurai pu me faire passer pour une sang-pure avec mon nom de famille, mais c'est plus simple ainsi. C'est une illusion, de l’esbroufe. Devant tout le monde, nous jouons les antagonistes de l'une et de l'autre, pour que les autres ne puissent pas se rendre compte de la vérité."

Les autres, je fais partie des autres. Il y a donc Aria, et les autres ? Elle m'a dupé, comme les autres. Je suis "Les autres." C'était la seconde aiguille, mais elle n'a pas finis, non. Elle se relève, s'aidant du mur pour conserver son équilibre et elle vise à nouveau ma poitrine et..

"Et ne me dis pas que si elle le voulait vraiment, si elle m'aimait vraiment, elle le montrerait. On vie pas dans un monde de bisounours. C'est une Beurk, fille d'une putain de Malfoy. T'as vu Draco avec Hermione, s'il te plait ? C'est son cousin. Il ne la lâcherait plus. Pire, elle pourrait se faire déshériter et je ne lui souhaite certainement pas ça."

Dans le mille. J'ai compris, j'ai tout compris, et je ne suis pas d'accord...Tout le monde sait ce qu'il se passe, quand je ne suis pas d'accord.

«  Elle est sang-pure ? Ca veut dire quoi ça, elle est sang-pure ?! Et le sang qui coule dans mes veines, c'est quoi ? Elle s'est du champagne et moi du jus de pomme Kipik ? Pourquoi Aria me méprise à ton avis ?! Parce qu'elle ne fait pas comme moi justement, parce que je suis fière de mes amis !  Et t'es en train te défendre a ça pour ce que tu m'a fait ?! »

Je me suis redressé moi aussi et les épaules se son dressé, je suis plus qu'un animal blessé pour l'heure, mais avant d'agoniser, j'avais de nombreuse chose a hurler. Je ne lui laisse aucun temps de réponse.

«  Ca veux dire quoi, que sa famille vaut mieux que la mienne ? Et ne me dis pas que tu as jamais pensé ça, c'est faux ! La preuve en est, je suis tellement pas fiable que tu m'a caché ça !  Tu m'as dupé, comme tous les autres pendant tout ce temps sans jamais rien me dire ?! Eileen ! Comment tu peu me faire ça ...? J'ai pris ta défense alors que tu jouais la comédie ! Je me serais battu pour qu'elle te lâche, et pendant ce temps-là ? Tu faisais quoi ? T'étais contente de faire ton petit tour d'illusionniste ? Bravo, super convainquant, j'y ai vu que du feu, pour pas changer ! "

J'ai brièvement applaudi sur mon poignet. Hors de question que je lâche cette bouteille, sauf pour l'éclater sur le sol tant je sens à nouveau cette colère grimper.

" Et c'est moi qui me crois dans un monde de bisounours ? Mais qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer Eileen avec tout ce que tu viens de me dire ? Que je vais encore acquiescer comme une conne et sourire comme une potiche et te dire "ce n'est pas grave" ?"

Je prends une grande inspiration sans jamais la lâcher des yeux, cette blessure, tu vas la regretter ma vieille.

" Je ne trahirai pas ton secret, vous allez pouvoir continuer de vous voir dans votre coin, Aria et toi, après tout, c'est vrai que vous allez bien ensemble. Je te souhaite bien du bonheur avec cette garce, mais quand cette histoire avec elle sera terminé, parce que vu qu'on n'est pas dans un monde de bisounours, c'est une histoire qui finira mal, je serais plus là."

J'ai rebouché la bouteille et je l'ai enfouie dans mon sac et de grès ou de force, quitter cette réserve, et surtout, partir loin d'elle.

" En fait, je suis déjà plus là. Ciao !"


Bye Bye Happiness...


J'avais comme un vertige, une grosse gueule de bois ; j'entends les rires, la musique, la joie alors que mon cœur est totalement brisé. J'ai tout perdu aujourd'hui et je peu ne pas dire que je suis pas responsable. Je le suis sur toute la ligne. Comme toujours. Je peu ne pas retenir les armes que je bloque depuis un moment, mais au moment ou je m'apprête à sortir de cet endroit maudit, on me l'interdit.

"Vous devez être accompagné d'un adulte mademoiselle pour sortir.

-...Quoi ? Mais je veux juste aller devant, prendre l'air un peu, vous avez qu'a surveiller !


- Alors, revenez avec un adulte.

- LAISSEZ-MOI SORTIR !

-..Je vous dis de revenir avec un adulte.


- [fr] Allez-vous faire foutre !

Je suis déjà en train de fondre. Je n'arrive plus à me tenir, je n'ai pas réussit a me cacher assez vite et après cette ultime tentative de morsure, j'ai tourné les talons et trainer les jambes comme un fantôme et je me suis laissé retombé sur un fauteuil et j'ai tenu mon visage durant de longue minutes.

Très peu de personne pouvais se vanter de m'avoir vu pleurer, ou perdre mon sourire et j'ai la sensation qu'il ne reviendra jamais tellement ça fait mal. Mon visage ne ressemblait plus à rien, mon maquillage avait dégouliner autant que mon cœur venait de vomir une illusion de cinq ans d'amitié. Je pensais que je ne pouvais plus rien cracher, mais clairement, je me trompais. J'ai posé mes yeux sur le bracelet de Sessho et j'ai repensé a tout ce qu'il m'avait dit, que se soit avec nos messages, ou ce qu'il voulait apporter à ma vie avec lui.

Tout ce que je vois, c'est que tou s'éffondre et même les dalles que je pensait être les plus solide se sont cassé comme des biscote...Le même bruit qu'a fait mon cœur quand Eileen a bien pris le temps de le faire s'écraser entre ses doigts. J'ai pas à Culpabiliser, c'est de sa faute ! Avec tout ce qu'on a vécu, comment elle a pu se dire que j'allais lui compliqué la vie. J'en ai rien à faire qu'elle traîne avec elle, ou PIRE qu'elle tombe amoureuse de cette dégénérée consanguine par exemple ! Je m'en foutais moi ! C'était mon amie, je voulais qu'elle soit heureuse, autant qu'elle l'a fait pour moi... Alors pourquoi elle m'a fait ça ? J'aurais jamais pensé que se soit elle qui me cause se chagrin d'amour...

Il dit, ce bracelet, que je ne suis pas seul, mais maintenant, j'ai perdu tous mes repaires, j'ai cassé le dernier et je regrette... Et je tombe encore, la tête basse, la tête contre la table. Je laisse mes yeux vomir le reste d'une époque que je croyais éternelle et résistante a toute épreuve.... Je suis tellement naïve... Et tellement pitoyable.

Je suis tellement fatiguée de ne rien voir, de ne rien entendre et de ne rien comprendre. Je suis fatigué d'être aussi stupide. Sessho, je suis tellement désolée que tu y travailles pour rien... Je ne suis pas aussi forte que ce que je veux le montrer. La copine jolie mais effroyablement conne...Sang-pure pour engrosser le clicher humain que je suis. C'est Yoan qui a tout compris en réalité... Lui et moi, on sera jamais vu comme on est dans le fond, et c'est peut-être parce que notre apparence est encore ce qu'on a de mieux à offrir. Il doit avoir une vie bien pourrie, lui aussi...

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Ven 8 Mai 2020 - 20:19

This is Halloween
La vie est belle pleine de surprise. Bien plus que ce que ses méninges pouvaient imaginer, c’est certain. Elle ne semblait pas vouloir s’écouler lentement, simplement avec lui. Quoi qu’il fasse, dise ou pense, il ne se faisait que ballotter à droite et à gauche. Piètre capitaine de son bateau. Il avait grandi sur une terre gorgée de soleil, loin de l’agitation des grandes villes. Il avait vécu plein Londres et essuyer des averses quotidiennes. L’Ecosse l’accueillait depuis peu et il ne serait pas surpris de voir le ciel lui tomber sur la tête. Petit con incapable de profiter de l’astre rayonnant… Pourtant il lui tournait autour. Encore et encore. Il se laissait attirer sans chercher à lutter et gravitait autour d’elle, un putain de sourire aux lèvres. La lune pouvait-elle seulement avoir un seul autre destin ?

Bullshit. Comment pouvait-il espérer profiter de quoi que ce soit ? Il ne le méritait pas. Il cumulait les erreurs et ne comptait plus ses échecs. Il ne menait rien d’autre qu’un foutu rafiot juste bon à prendre l’eau… Pourtant il écope et se tue à la tâche. Il est épuisé mais refuse d’abandonner, de laisser ses démons le bouffer. Pourtant ce qu’ils les aiment… Ils sont néfastes, sans aucun doute mais ils lui permettent aussi de tout oublier une heure durant. La culpabilité finissait toujours par lui sortir la tête de l’eau, tout en lui tordant les tripes. Il serait si facile de sombrer, si le soleil ne daignait pas lui rôder autour. Non. Il préférait mille fois ce dernier, même si l’approcher signifiait détruire ses ailes. Où pourraient-elles bien le porter, d’ailleurs ? Il ne souhaitait pas partir.

L’espoir persistait et avec lui, l’idée folle de la retrouver. Onixya. Un cœur splendide dans une enveloppe intrigante. La belle lui ravissait les sens et s’en était vivifiant. Son sourire lui réchauffait l’âme, aussi simplement qu’un claquement de doigt. Il lui manquait, d’ailleurs. A chaque instant. Ce dernier se faisait si rare, ces derniers temps. Le manque pouvait pousser à faire de ces choses aussi… Quitte à devoir jouer le baby-sitter pour Halloween, il comptait bien le faire à ses côtés. Avoir la brune à son bras lui empêcherait sûrement d’éclater un ou deux gamins. La fête des morts n’avaient pas besoin de justifier son nom, après tout.

Puisqu’il fallait être déguisé, autant sortir le grand jeu. Il enfila son jean, ses docs et son t-shirt –noirs, bien sûr. Il glissa par-dessus  une veste en cuir, vieille compagne de ses soirées d’ivresse et pimenta le tout à l’aide de magie. Un squelette se dessina sur sa peau visible pendant que ses cheveux tournèrent au blanc nacré. Bad guy jusqu’aux bouts des pompes. Baguette en poche, il quitta ses appartements et rejoignit le rassemblement. Les gosses étaient là. Les accompagnants aussi… Tous sauf la seule qu’il espérait. Forcément ! Il se mit à l’écart et attendit de que les ultimes préparatifs soient bouclés.

Et là, elle apparut ! Plus intrigante que jamais… Et comme un abruti, il souriait. Il la rejoignit en quelques enjambes et, finalement, le périple put commencer. Ils fermèrent la marche à deux ce qui, en toute honnêteté, lui allait parfaitement. Elle put ainsi lui glisser quelques compliments à l’oreille, ce qui ne pouvait que le ravir. A quoi jouait-elle ? C’était bien le cadet de ses soucis, en fin de compte. Il comptait bien profiter de cette proximité autant que possible. A son tour, il se mit à murmurer, non sans un sourire au coin des lèvres.


« Tu me donnerais presque envie de me convertir vêtue ainsi. Presque. »


Le chemin se fit ensuite sans encombre, du moins à première vue. Il sentait la sorcière à ses côtés incroyablement tendues mais n’osait lui en toucher un mot. Les mioches étaient capables d’entendre et de déformer le moindre mot à loisir. Il ne comptait pas lui attirer des ennuis de quelque façon que ce soit. Un vrai gentleman… Aux sales manières. Lorsque la marmaille fut conviée à pénétrer dans l’établissement, il sauta sur ses clopes et en colla une entre ses lèvres. Sitôt attrapée, sitôt allumée. Pour son plus grand bonheur, la none décida de rester à ses côtés et il prit soin de souffler la fumée dans la direction opposée.
La brune glissa alors ses doigts autour de son bras et lui fit part de son inquiétude. En quelques sortes. Il l’observa un moment avant d’hocher lentement la tête.


« C’est promis. »


C’était même une évidence mais il préférait lui dire de façon à la rassurer. Cette dernière répondit en lui parlant de tout autre chose et il n’insista pas, ne souhaitant pas la contraindre à quoique ce soit. Si elle désirait lui parler, elle le pourrait. A n’importe quelle heure, d’ailleurs.

EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Première et deuxième parties | Les Inscrits Efb53dcec288c38a1b4ee387fd73e22f

EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Première et deuxième parties | Les Inscrits Efb53dcec288c38a1b4ee387fd73e22f

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Sa cigarette terminée, ils purent enfin rentrer. Il s’enfuit vers le seul refuge envisageable à ses yeux : le buffet. Il comptait bien y rester jusqu’à la fin des festivités et se faire oublier. Onixya semble partager son idée puisqu’elle lui propose de s’y rendre, ce qu’il accepte bien volontiers. Malgré sa bonne volonté, cette dernière restait une piètre comédienne. Quelque chose n’allait pas et ça ne plaisait pas le moins du monde au jeune professeur. Le soleil s’était éclipsé et ça lui pesait. Affreusement. Ils s’étaient tous les deux assis dans un coin mais tout dans leurs attitudes respectives semblaient les opposés. Il n’avait d’yeux que pour elle et le sombre nuage qui l’entourait. Elle ne cessait de regarder la foule, sans le voir. Une douleur qu’il peut supporter sans mal. Ou difficulté, plus exactement. Ils se parlent mais ne s’écoutent pas. Etrange. Elle lui proposa alors de l’inviter à danser et il aurait pu lui refuser. Il l’aurait fait avec n’importe qui d’autre. Après tout, il comptait se faire oublier non ? Pourtant il se leva sans hésiter et lui prit la main avec le plus de tendresse possible. Ce geste ne fut pas sans lui rappeler ce qu’elle avait fait le soir de leur rencontre, lorsqu’il était au plus mal. Une main tendue dans l’adversité. Il espérait tant qu’elle la saisisse. Il voulait lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule, qu’elle pouvait partager ses craintes.


« Oserais-tu dire que je mes talents de danseurs sont ridicules ? »


De la malice pétilla dans ses prunelles azurées et il l’entraina sur la piste. Il initia le premier mouvement et ensemble, ils dansèrent. Le brun eut du mal à garder ses distances et se mit à maudire les morveux, les adultes… Tous ceux qui étaient présents ici-même. Il aurait tant aimé danser avec elle loin de ses yeux inquisiteurs et la convaincre d’ouvrir son cœur. Au lieu de ça, il se contenta de faire le pitre. Merveilleux bouffon.


« Je te signale que ma grand-mère m’a enseigné très tôt l’art de la danse de salon. Je l’ai envoyé valsé plus d’une fois ! Oups. Ce n’est pas la bonne expression, non ? »

Il continua ses plaisanteries jusqu’à ce qu’ils se lassent de la dance et reviennent dans se terrer dans leur coin. Pour une soirée de gosse, ce n’était pas si mal organisé.

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Ce fut alors un sketch en bonne et due forme. Une élève se présenta à l’infirmière avec la langue de travers, ce qui ne manqua pas de lui arracher un sourire moqueur. Il se retint tout de même, sachant que la dite-infirmière pourrait lui passer un savon mémorable s’il riait un peu trop fort de la situation.

Une voix féminine le détourna de la scène et ses yeux s’agrandirent malgré lui. Putain de bordel de merde. C’était… C’était… Chier, c’est quoi son prénom déjà ? Ils s’étaient quittés en tout bien tout honneur il y a trois nuits de ça et il ne comptait pas la revoir ici. Pas aussi vite. Aussi vite… Vi… Elvy ! Voilà c’est ça. Et là, elle avait la brillante idée de parler à Onixya. Merde, merde, merde ! Il lança un regard à cette dernière, juste avant de bondir de sa chaise.


« [FR] Merde Onixya ! »


La sorcière venait de porter ses doigts sous son nez, tachant sa peau de porcelaine d’hémoglobine. Lui, pour sa part, venait de se saisir d’une serviette propre et lui tendait.


« Qu’est-ce que je peux faire ? »


Il hocha simplement la tête en entendant l’autre sorcière les quitter et ne détourna à aucun moment son regard. Tant mieux, d’ailleurs, sinon il se serait sans doute étouffé en la voyant lui faire un clin d’œil. Il s’inquiétait beaucoup trop pour la brune et désespérait de ne rien pouvoir faire. Elle était la mieux placée pour agir après tout… Mais merde !

Il n’accepta de détourner son attention qu’une microseconde, en sentant une silhouette à leur côté. Tab ? Qu’est-ce qui lui arrive ? Il arque un sourcil en sa direction et manque de mourir de rire en voyant sa langue pendre. Les nerfs, my bad. Sans surprise, la none la libère de son entrave et celle-ci s’éclipse aussi vite qu’elle était venue.

La brune se mit alors à le rassurer en un regard, comme elle savait si bien le faire… Et il accepta de se détendre. Il croqua sans réfléchir dans le bonbon proposé plus-tôt et…

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Extinction des feux. Ses doutes, ses craintes, ses hypothèses… Tout disparait. Ses membres sont pareilles à de la guimauve. Il se laisse retomber sur ses fesses, face à Onixya, et la regarde sans la voir. Ses yeux se contentent de refléter les différentes lumières mais paraissent bien vides. Un écran de fumée. Sa bouche s’entrouvre légèrement et une vérité toute simple se met à faire son chemin dans son esprit groggy.


« Tu mérites mieux. »


Il incline doucement la tête sur le côté et entrouvre de nouveau les lèvres. Plus aucun son n’en sort et pourtant, ça ne semble pas le déranger. Les rouages de son cerveau semblent enfin se reposer. C’est… Agréable. Flippant, en quelque sorte, mais agréable. Il n’arrivait plus à penser, ne le voulait plus. Etait-ce vraiment nécessaire ? Lentement, le brun se lève… Et patiente ainsi durant deux longues minutes. Il se met ensuite en route, sans avoir la moindre idée de sa destinée. Un vrai pantin désarticulé. La lune se détache enfin du soleil… Mauvaise nouvelle en perspective.

Les rôles s’inversent. Le soleil court à la sa recherche et patiente à ses côtés alors que lui ne fait que graviter autour de la pièce. Pendant combien de temps ? Il ne s'en rendait même pas compte. Enfin, la brume se lève. Lentement, sûrement… Et il l’observe sans comprendre mais au moins il la voit. Pour de bon. Et Tabata aussi, d’ailleurs. Et il l’entend. Comme tout le monde. Il se mord la lèvre et presse doucement la main d’Onyxia dans la sienne.


« Faut que j’aille la voir. Merci Onyxia… Et gardes un œil au buffet. Je ne serais pas surpris de devoir tout ce bazar au buffet. »



Il lui relâcha à contrecœur sa main et se dirigea à toute vitesse vers sa petite sœur. Son plus grand trésor. Elle pleurait… Bordel. Qu’est-ce qui se passait ce soir ? Rien ne tournait rond. Il s’accroupit face à elle et déposa sa main sur son genou avec douceur. Pourvu que la trêve tienne…


« Et si on sortait prendre l’air ? »



Elle n’était pas obligée de lui adresser la parole, si elle le voulait.


Résumé : :
             
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Sam 9 Mai 2020 - 14:36
This is HalloweenFt. élèves incrits & Professeur
Le jour est venu, la soirée pour fêter Halloween c’est ce soir, enfin dans quelques heures. Exceptionnellement libérée à 17h je me dirige directement dans ma chambre. Snowy dort profondément sur mon lit comme à son habitude, il n’a pas l’air très perturbée par tout ce chahut car oui les dortoirs se transformaient peu à peu à une préparation pour défilée de mode… Il y a un peu de tout niveau déguisement… Pour ma part cela allait être vite réglé, car n’ayant pas d’inspiration pour ce genre de chose, maman m’a envoyé un colis avec une tenue faite sur mesure pour moi. Je ne l’ai toujours pas ouvert depuis que je l’ai reçu. J’espère que maman a fait sobre… Connaissant son goût pour le féminisme cela m’étonnerait mais bon, on peut toujours rêver…

J’ouvre donc le carton et pousse un petit cri qui réveil mon ami à poil. Une amie, attirée par mon exclamation s’approche alors de moi.

« - Qu’est ce que tu as Elyana ?
- Une robe… Et des ailes ?! Je dois porter des ailes. »


Mon amie rigole alors avant de me tapoter le dos et de repartir se préparer. Je voulais passer discrètement moi ce soir… Qu’il n’y ait pas de problèmes, que je n’ai pas à gérer mes émotions pour telle ou telle raison ! Eviter toute transformation non voulue…. Surtout avec le monde qu’il va y avoir, il était vital que je reste tranquille… Mais non… Ma mère aime tellement m’habiller depuis que je suis petite qu’elle en profite dés qu’elle le peut encore… Déjà toute jeune je n’étais pas la plus « princesse » des petites filles, donc quand je devais bien m’habiller maman se faisait un malin plaisir à me transformer en jolie petite fille bonbon… Malgré tout ce qu’il nous arrive je pense qu’elle veut faire comme si de rien été, tant que nous le pouvons encore… Et le petit mot qui accompagne la tenue me conforte dans ce sens.

Je donnerai tout pour te voir dans cette tenue, et surtout ta tête quand tu la découvriras ! Quoi qu’il en soit tâche de t’amuser, profite de ta jeunesse ma fille. Je t’aime.

Je mis donc la tenue toute noire. La robe unis sans manches et déchirée un peu partout, il y a des rubans qui m’habilles du poignet au coude, également légèrement déchirée et pendants. Et il y a une paire d’aile rétractée (heureusement car sinon merci le côté pratique) légèrement grisée, tout en plume. Le haut de la robe contient également une sorte de collier de plumes noirs. Nveau maquillage je fais simple, yeux noirs, bouches noirs et cheveux raides lâches.

Une fois prête il est temps de partir à la fête. Je dis donc aurevoir à ma boule de poiles. Ce sont les professeurs qui nous accompagnent jusqu’au point de rendez-vous. Une fois sur place tout le monde est déguisé, en même-temps c’est un peu le but de la soirée…. La musique jouée est très agréable et apaisante. Pour le moment pas de stress, tout va bien, je reste assez seule, tournant autour du buffet. Je prends alors un petit chocolat au lait qui me faisait de l’œil. Soudain, un calme olympien me prend, mon cerveau est pour la première fois tout vide, tout calme… C’est si agréable… C’est la chose que je rêvais depuis la rentrée… Plus aucune question… Plus de guerre dans mes pensées… Le paradis… Enfin durant 10 minutes… Là d’un coup je comprends…

« - Eileen… Weasley…»

Je sens alors une énergie monter… Je ne me suis pas méfié, mais c’était sûr que notre chère Eileen ainsi que nos adorables jumeaux allaient mettre des farces en places…. Quelle idiote…. Autant je suis la première à aimé voir la lionne à l’œuvre autant là, je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je ne vais pas aimer du tout.

Je ne sais pas trop pourquoi mais je commence à sauter partout, mon cerveau n’a même pas le temps de penser à quoi que ce soit de précis, c’est l’apocalypse. Je me dirige vers la piste de danse où je croise Tabata.

« - Tabata !!!!!! »

Je lui saute dessus, attrape ses mains et fait une ronde avant de la lâcher et repartir comme j’étais venue. Un ouragan… Je suis devenu un ouragan ! Je danse avec un peu tout le monde, manquant de faire tomber certains avec mes ailes auxquelles je ne fais pas vraiment attention par moment, car bien que rétractée elles sont présentes.

Mine de rien je ne me suis jamais sentis aussi bien… Tellement que je suis à fond, je n’ai pas le temps de pensée à quoi que ce soit de précis, donc ni à mes problèmes, ni à mes sentiments… Rien je ne pense à rien, il y a juste une chose à ce moment précis… Je ne peux absolument pas rester en place ! Au diable la discrétion, tant-pis, tant qu’il y a de la musique moi je danse un point c’est tout ! Je crois d’ailleurs un jeune homme qui semble déguisé en espèce de vampire bizarre… Peu importe ! Je l’attrape par les mains et le fait valser… Petit soucis je ne maitrise pas mon énergie et on finit les deux les fesses par terre…

« - Vous allez bien ? »

Le jeune homme me regarde un peu inquiet, et moi comme seule réponse je rigole, avant que l’on s’aide mutuellement à se relever.

« - Le moins que l’on puisse dire c’est que vous avez de l’énergie à revendre ! »

Il ne croyait pas si bien dire pour le coup… On continue donc de danser avant que la soif me prenne. Je remercie donc mon nouvel ami dont je n’ai même pas demandé le nom avant d’aller chercher quelque chose à boire. Je prends donc la première bouteille que je vois et hop glouglouglou… Oups… Du rhume… C’est quand même pas mal le goût… Bon aller encore un tout petit peu…

Je repars sur la piste, et pendant un petit moment je fais des allez retour entre la bouteille et la piste… Petit à petit je me sens toutes choses… Le bonbon doit commencer à ne plus faire effet cependant l’alcool c’est autre chose… Lui il commence à faire tout son effet ! C’est la première fois que je bois et je comprends maintenant la mise en garde des adultes à ce sujet… J’ai du mal à faire le clair dans mon esprit, je me sens vraiment bizarre tout d’un coup… Il faut que je me trouve un peu d’eau… J’ai soif d’eau !

Tout en cherchant une carafe d’eau ou une bouteille peu importe, je vois passer Tabata. Je ne sais pas d’où elle vient mais ça n’a pas l’air d’aller bien fort… Tout d’un coup je repense à la fois où je l’ai trouvé faire des confettis… Je décide donc de la suivre tant bien que mal… Il est vrai que je ne marche pas très droit et en plus je me cogne à tout le monde… Quand enfin je la trouve elle est assise sur un fauteuil, et en effet ça n’a pas l’air d’aller fort…

« - Tab… »

Je vois alors son frère s’approcher d’elle, il vaut mieux le laisser faire, je ne suis pas la mieux placer pour la réconforter après tout… Quand même je me demande bien ce qui à put se passer… Peut être une histoire avec Aria ? Ou alors quelqu’un qui lui a rappelé son intervention de début d’année ?... Je n’aime pas la voir comme ça quand même…

Enfin la de suite le point positive c’est que je me sens de plus en plus calme mais le point négatif c’est que je me sens de plus en plus…. Bourrée ! Je repars à la recherche d’eau, et quand je trouve enfin mon trésor ça me fait un bien de fou. Je mange un peu et décide d’arrêter un peu de boire la bouteille de rhum… Quoi que… Pour la première fois depuis le début de l’année je ne pense pas à mon foutu secret, je ne pense qu’a m’amuser… Est-ce parce qu’au fond de moi je souhaite relâcher la pression ? L’alcool m’aiderait à lâcher prise ? Il y a des chances... Je ne veux pas sortir de cette état… Je suis trop bien comme ça… Sans mes problèmes… Sans la peur incessante que mon secret se fasse découvrir….

Je prends alors la bouteille et me fait un joli verre de rhum avant de repartir sur la piste de danse. Je veux profiter de cet instant, même si je le sens je vais le regretter…. Peu importe, à l’instant précis je me sens bien et c’est tout ce qui compte. Alors je danse sans m’arrêter. Avant de mo cogner contre assez violemment contre quelqu’un et tomber sur les fesses…. Encore une fois…

« - Ail….. »
:copyright:️ DABEILLE

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Dim 10 Mai 2020 - 9:42
GanryuclickEVENT : This is Halloween.
xxx
« Un jeu d'enfant.»Une fois arriver devant le lieu de rendez-vous, tout le monde est rentré les uns après les autres après une vérification que nous respections les critère d'entré. Ce n'était pas nécessaire que je me fasse du soucis, j'avais déjà fait peur à la moitié de l'école. Au moins, je ne vais pas m'ennuyer ce soir...je savais que ce costume allait être très amusant a endosser. Qu'ils sont stupides tous à s'effrayer d'une nouvelle apparence, porter un nouveau jugement. L'humain est tellement pitoyable...Je ne suis vraiment pas fière d'en faire partie. Mais ce soir, je vais doucement profiter de cette faiblesse pour m'amuser un peu à mon tour.

Les gens ont peur des enfants dans les films d'horreur, et celle-ci endosse la peau d'une créature a la chevelure plus longue que la mienne en se mouvant sur le sol comme une araignée, une véritable bête noire pour beaucoup d'amateurs d'horreur. En voyant le visage de certain étudiant quand il me regardait, même ceux qui n'y connaisse rien ne sont pas vraiment à l'aise. Ma première victime n'avait d'ailleurs pas tardé.

Une jeune fille n'arrêtait pas de me regarder au buffet en essayant d'être distraite. Elle était juste à côté de moi et pendant un moment, je me suis contenté de la fixer également, sans rien dire. Elle brise assez vite le silence pour tenter probablement de se sentir plus à l'aise.

"Euh... Sacré costume... !"

Si en plus les gens me tende des perches. J'ai redressé mon visage en accentuant un air sans aucune émotion ni lecture dans mon regard qui passe entre les longues mèches de mes cheveux cachant la plupart de mon visage.

"... Un costume ?"

Elle afficha un léger sourire entre amusement et malaise avant lentement tourner les talons pour aller voir ailleurs. C'était compliqué de ne pas éclater de rire. C'est véritablement a cela que j'ai passé le début de ma soirée. Profité, de la musique a traqué des cibles pour les effrayer à ma façon. Parfois je ne leurs répond même pas et je garde le silence mais il est très fort probable que je fasse plus preuve de créativité au cours de la nuit.

« Je suis étonné de te voir aller dans un endroit avec autant de monde de ton plein gré, Jun-shin.... Et aussi détendu, surtout. »


Pour une fois. Quitter l'école me fait un bien fou et bien que je ne sois pas non plus aussi à l'aise que dans ma propre chambre a la maison, c'est toujours un mieux que je ressens. Je ne suis pas vraiment seule non plus, puisqu'Aniki reste caché dans ma robe. Au départ, je ne me doutais pas qu'on soit autant ensemble, mais c'est devenue très difficile de se séparer trop longtemps. Je suis beaucoup plus tranquille quand je sais où il se trouve même si c'est devenue de plus en plus frustrant de ne pas pouvoir véritablement communiquer...Dans ses moments-là, je ne peu que l'écouter.

Soudain, le vrombissement sourd et coup de guitare électrique, puis plusieurs se sont mis a tonner dans l'air accompagné d'un bruit métallique frappant le rythme lui donnant des allure funèbre. J'ai tourné mon regard vers la scène pour y voir un homme, ou une femme dans un costume de faucheuse intégrale. J'avais du mal a le voir de là ou je me tenais, alors j'ai décidé de traverser la foule pour m'approcher de la scène.. ; sans vraiment avoir envie de cacher ma préférence musicale tournée vers ce qu'il semblait s'annoncer. Je ne sais pas si j'étais prête.  

« La nuit des Revenants»
Le musicien portait un masque, est ses temps était maquillé dans le style du Professeur Wyatt et il était couvert de la tête au pied. Très vite, le musicien s'emballe et occupe intégralement l'espace de la scène faisant danser sa guitare en même temps qu'elle chante. Des mouvements souples, et a la fois très détachée donnant une chorégraphie digne d'un squelette encapuchonné légèrement burlesque. Ingénieusement, il bouge pour donner le rythme de son solo. L'homme a embrasé la salle au bout de quelques secondes tout au plus et les cris des adolescents venaient me casser les oreilles. Après avoir incité toute la faute a sauter sur place en donnant lui-même l'exemple, il balance son corps désarticuler vers le fond de la scène. Il se met en retrait pour laisser le publique continuer lui-même d'enflammer les braises qu'il pose avec ce Solo électrisant.

C'est à ce moment-là que j'ai pu voir ses doigts et un frisson s'est infiltré dans mes veines pour tétaniser mon corps de fascination. Cette fascination, cette façon indescriptible de jouer, je la connais. Je voulais approcher encore d'avantage de la scène, mais impossible, j'étais complétement bloqué et je menaçait de me prendre un coup involontaire tant ses idiots gesticulait dangereusement J'ai finis par abandonner très vite pour me concentrer sur la mort. L'insolent joue avec son publique d'adolescent et avec moi, mon esprit et mes sentiments. Il allume les mèches les unes après les autres dans une technique effroyablement simple a le regarder. La guitare est comme une extension du squelette, il sait ce qu'il faut faire pour en faire ce qu'il veut. Plus il s'approchait de la scène, plus mon cœur se mettait à battre de plus en plus fort et dés qu'il s'éloigne, j'ai envie qu'il revienne. La conviction est tenace, mais l'instant est court à chaque fois. Je veux que son masque s'effondre. Il est silencieux, laissant sa compagne chanter pour lui, pendant que le mort charme son public sans lui donner une seule seconde de repos. Il compte continuer de foudroyer l'auditoire jusqu'à la mort. C'est bien lui. Si seulement il avait une guitare sèche entre les mains, j'aurais sur tout de suite si j'avais définitivement sombré dans la folie, ou non.

Après avoir joué d'une manière des plus insolente, ridiculisant tous les joueurs de guitare présents dans la pièce. Il demande fièrement de dernière ovation, profitant de son heure de gloire et de l'attention de son histoire d'amour très éphémère, et quitte la salle en y laissant l'instrument. Je me suis reprise brusquement, et j'ai commencé à me dépêcher pour suivre ses pas. Je dois absolument voir par ou il partait, je devais l'empêcher de partir. Je dois lui arracher son masque.

Il était sorti, il était désormais dans la même pièce que moi alors que je n'ai pas l'impression d'avancer. Il s'apprête à partir. Il ne doit pas partir.

«Mais Poussez-vous a la fin !»

Assez de subtilité, j'ai commencé à vouloir forcer le passage, quitte à me faufiler entre les jambes des invités.

«  Est-ce que tu veux bien arrêter de t'agiter, Jun-shin ? »


Ce n'est pas le moment Aniki, désolé, mais je n'ai pas le temps. J'ai trouvé un raccourci, et je parviens à attraper le bas de son costume en m'extirpant de la foule.

- Attend !

Ses chaînes se sont arrêté de teinter et il s'est tourné pour m'observer. Je ne m'attendais pas pour l'entendre parler, mais il l'a fait d'une voix totalement... Décharné. Sa voix avait probablement été modifiée comme l'avait fait Eileen. Une vraie voix d'outre-tombe, c'était glaçant.

- Tu as une tête à faire peur ma chère Sadako.

De quoi … ? Il est rôleplay en plus ? Si ce n'était pas lui, je me demandais vraiment de qui il s'agissait. Un, très intriguant le personnage dans tous les cas. Il a détourné le visage pour piocher dans un des saladiers de friandise. Puis, il me les présente en s'accroupissant à ma hauteur.

- Je te l'ai déjà dit pourtant, je ne veux pas de toi à mes côtés pour l'instant.


Son visage ne cessait de fixer le mien, alors que sa main reste tendue. Je ne savais pas quoi penser, ni quoi dire. Qu'est-ce qu'il était en train de me dire ? Est-ce que je devais vraiment me dire qu'il s'agissait de lui ? J'avais...L'impression que la connexion entre lui et moi était présente en ce moment, pourtant...

- Je ne peu que te conseiller le nougat, tu aimais ça a une époque.

Si je l'ai fait... Je ne m'en souviens pas, mais j'ai tout de même baisser mes yeux sur l'amas de friandises. Sans savoir pourquoi réellement, j'ai pris ce qu'il m'avait proposé, et conseiller avant de se redresser pour reposer le reste. Qu'est-ce que je suis supposé penser... ? Est-ce qu'il s'agit simplement d'un cinglé ? Je peu ne pas y croire.

- Et amuse toi, tes jours sont encore très long, petite Sadako, n'essais pas de m'oublier.

Je n'ai pas pu faire autrement que de le lâcher, et de le laisser partir après qu'il soit eu son attention détournée de moi quelques instants avant de se volatiliser. Eileen qui semble agacée de ne pas avoir réussit a le rattraper. Elle connaît cette personne, mais le temps que je réalise un peu tout ce qui venais de se passer, elle aussi, avait disparut.
 
« Cadeau empoisoné»
«  Jun-shin. Va faire comme les autres enfants. »


Désolée, mais je n'ai aucune envie de bouger Aniki. Je n'aime pas spécialement la foule et je préfère de loin apprécier la musique. Il faut le dire également, La Mort occupe beaucoup mon esprit. C'est ironique j'ai tellement voulut y croire que même si c'était une preuve évidente...j'ai peur de me faire des idées. Pourquoi est-ce qu'il se cache si c'est bien lui ? Pourquoi il ne veut pas que je sois avec lui ? Et... Il a l'air si différent.

Je n'ai plus trop fait attention, perdue dans le fils de mes pensées et j'ai mangé la friandise offerte par l'étranger. C'est bien quelque chose d'interdit pour les enfants et pourtant, quelle petite folle oserai un bonbon offert par la mort elle-même ? Peut-être qu'elle aussi elle a besoin d'amie. C'est plutôt amusant d'être ici, même si je ne m'amuse pas comme les autres. Je n'ai pas autant d'énergie qu'eux et j'ai le sentiment que je tomberais dans les pommes si je tentais de les imiter plus d'une minute.

Cette sucrerie m'avait donné soif et je n'ai jamais autant été distraite en empruntant un chemin. La musique semblait plus forte et a la fois plus claire jusqu'à presque être capable pour mon cerveau nommé leurs suites. Les murmures n'avait aucun secret pour moi, comme toutes les conversations que je pouvais décider de suivre à tout moment en y focalisant un peu plus mon attention. Il se passe quelques choses, le bonbon est forcément magique et il a amplifié mon ouïe... Mais ça a très vite mal tournée.

Des bruits de pas comme si on marchait directement dans mon cerveau, les hurlements de joie, les rires stridents et le cœur de la dissonance, la musique éclate mes tympans. En réflexe, j'ai collé mes mains sur mes oreilles en les pressant très fort, mais j'avais l'impression que quelqu'un allait me percuter a chaque instant tant tout était insupportable. Je voulais hurler, mais je savais que si je faisais ça, mon cerveau allait définitivement exploser. Un son horriblement puissant est pourtant venu s'ajouter, le sifflement d'Aniki. Je savais qu'il me parlait, mais j'ai été incapable de déchiffrer quoi que se soit.

J'ai essayé de progresser vers le buffet, ou peu importe ou j'allais, j'avais besoin qu'on m'aide, mais je n'ai fait que quelques pas sans être capable de regarder devant moi avant de me faire bousculer. Le bruit de ma chute a fait exploser des larmes de douleur dans un gémissement étouffé à m'en faire vomir et je me suis fait rouler sous une table. J'ai mis ma tête dans mes bras tentant de compresser mes oreilles un maximum pour tenter d'atténuer la douleur....Ma tête pouvait éclater à tout moment.

On m'a finalement trouvé, et très peu de temps après, le professeur Kayser m'a sortie de sous la table. Heureusement qu'Aniki le connaissait un peu car j'ai toujours cette peur qu'il sorte les crocs à chaque fois qu'il y a un geste trop brusque envers moi. Nous sommes sorties à l'extérieur et immédiatement, le bruit était moins insupportable, mais je tremblais toujours un peu. Il m'a tendu ensuite quelque chose que j'ai pris sans chercher à comprendre, en eseperant que ce calvaire s'arrête.
Un soulagement d'être très vite sortie de cette expérience détestable.

- Merci Professeur. J'ai bien cru que ma tête allait exploser. Cette blague était nulle...

J'ai demandé au professeur quelques minutes de plus pour profiter de l'air frais puisque même si c'était terminé, j'avais le sentiment que je ne pourrais plus supporter beaucoup de bruit...Déjà que je ne suis pas très copine avec lui a la base. Les bonbons semblaient piéger et il est préférable de continuer de jamais toucher de la nourriture dont je ne connais pas la provenance. Je ne sais pas ce qui m'a pris a la base d'avaler celui-là.

«  Oh, je vois, tu voulais juste son attention ? »


Il pense que je l'ignore depuis un moment et ne trouve jamais beaucoup de temps pour qu'on puisse pleinement discuter alors... il est un peu énervant quand c'est comme ça, mais c'est une question d'habitude, et il devra s'y faire lui aussi. Je n'ai cependant pas abusé du temps du professeur et nous sommes quand même rapidement retourner a l'intérieur.

- Encore Merci, Joyeux Halloween.

« J'aurais dû le mordre. »


Il ne mordra personne tant qu'il n'en a pas la nécessité, mais cet endroit n'a pas l'air de beaucoup l'amuser. Il faudrait que j'envisage de trouver une meilleure solution pour qu'on puisse discuter plus souvent et ca deviens un peu frustrant pour moi de toujours devoir lui dire de se cacher. Aniki est un peu lunatique, je l'ai compris avec le temps, mais il sent plus de choses chez moi que les humains et depuis qu'il est avec moi, je ne suis jamais allé jusqu'au bout d'une crise d'angoisse. Dans ses moments-là, il peu prendre de longue minutes a siffler tout un tas de chose dans mon oreille pour me distraire. Je n'ai jamais pris le risque de lui répondre, même quand tout le monde semble dormir, mais les caresse sur le haut de sa tête semble lui suffire.

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Dim 10 Mai 2020 - 21:14

#1
This is
Halloween
Mar.
31 oct.


Dans l'après-midi,
— Tom, fais attention en m'étalant cette pâte sur le visage, râla Louisa.

Ledit Tom lui tira la langue et appuya encore plus sur les joues de la fillette. Aucun d'entre eux n'était ravi de s'enduire de ce truc mais puisque Jules et Ariel s'étaient prononcés, il fallait respecter le choix de Jules et Ariel. Parce Jules et Ariel avaient toujours raison. S'ils décidaient de concert qu'il fallait jouer en Do Majeur, on jouerait en Do Majeur.

Et s'il fallait se déguiser comme des moldus alors on se déguiserait comme des moldus. Sans exagération aucune, Tom estimait qu'ils étaient lésés.

Sauf Oscar peut-être. Paisible à son habitude, il se maquillait tranquillement dans son coin. Éviter d'avaler une pilule inconnue, ça l'arrangeait plutôt bien.

Ariel soupira. Jamais il n'avait imaginé que les deux bêtas se mettraient à faire la tête. C'était du bon sens : se soumettre à des techniques sûres et moldues plutôt que d'avaler un genre de traitement pas au point. Les effets négatifs du maquillage étaient limités. C'était bien connu. Et si Ariel voulait éviter une chose, c'était que ses belles bouclettes violettes n'en prennent pour leur grade.

Il n'avait voulu forcer personne, bien sûr. On connaissait Ariel : diplomate, un peu réservé mais toujours à la recherche du meilleur pour le plus grand nombre. Au début c'était juste lui. Les autres pouvaient bien l'avaler, cette pilule. Son déguisement à lui serait peut-être moins bien ficelé que celui des autres mais il ne courrait aucun risque avec ses cheveux.

Et puis un Billywig à la perruque mauve, ça sonnait plutôt bien n'est-ce pas ?

Sauf que Jules avait vivement approuvé. Mi-sorcier mi-moldu – le costume parfait ! Elle était fière de ses origines et elle voulait les revendiquer. Une formidable action séduction pour les intéressés, un magnifique coup de provoc' pour les plus puritains. Leur groupe entier y prendrait part.

— Aïe !, protesta Louisa tandis que Tom lui labourait les bras à présent.

Ariel leva les yeux au ciel. Évidemment que Tom allait exprimer sa mauvaise humeur. Il faisait le pitre en toutes circonstance mais il était terriblement expressif.

— Tom, si ça peut te consoler tu auras tout le loisir d'en étaler sur les autres. Une bise ou même une bousculade fortuite et hop ! ruiné, le costume de l'autre.

— Et puis toi aussi tu es un Né-Moldu, grogna Louisa en se massant le bras. Sois-en fier, un peu !

Tom bouda encore un peu mais finit par opiner. Tête de mule mais pas idiot, le Gryffondor. Ariel se demandait parfois pourquoi ils étaient amis tant ils étaient différents. Puis Tom sortait l'une de ses bêtises dont il avait le secret et le Serdaigle oubliait ses interrogations : tout le monde avait besoin d'un Tom dans sa vie.



Sur la route,
Ariel avait toujours adoré Halloween. La coutume du costume, de se déguiser, de donner le maximum pour se décoller le plus possible de l'étiquette qu'on portait au quotidien, c'étaient des concepts qui lui plaisaient. À chaque fois ses déguisements redoublaient d'originalité. Cette fois ne faisait pas exception, même si l'idée venait à la base de Jules.

Cela expliquait sans doute son excessive bonne humeur pendant le trajet qui menait aux Trois Balais. Il ne l'avait fait qu'une fois. Même si le chemin n'était pas désagréable à parcourir, le jeune garçon estimait qu'il avait bien plus de charme la nuit d'Halloween. Une multitude histoires n'attendaient alors qu'à être inventées.

Quelles étaient ces ombres tapies dans les buissons qui bordaient la route ?

Quels étaient ces cris qui résonnaient au loin dans les profondeurs de la nuit ?

Quelles étaient ces formes qu'éclairait mystérieusement la lune dégagée dans le ciel ?

Pour sûr, le lendemain Ariel proposerait à ses amis une soirée horreur. Baguette éclairée sur le visage, expression terrifiante et un peu folle, histoires à dormir debout : de quoi frémir pendant des heures.

Peu de gens connaissaient cet aspect de la personnalité d'Ariel. À vrai dire à part sa sœur, sa petite bande et le reste de ses camarades de dortoir, personne n'était au courant. Cette particularité devait rester secrète. Déjà parce qu'Ariel aimait l'intimité, la pudeur, et aussi parce qu'il avait fini par apprécier cette fausse image de poule mouillée qu'on lui avait attribuée – personne n'avait à ce point peur des animaux pour risquer la colère de Kayser. Comme un masque qui le suivait de lui-même, qu'il ne se forçait pas à porter.

Un peu de mystère en plus.



Arrivés au bar,
La longue file d'élèves finit par passer le barrage que formait Madame Rosmerta. La tenancière examinait minutieusement chaque costume, chaque détail de leurs tenues abominables. La soirée n'était réservée qu'aux personnes déguisées. Et puis Ariel était plutôt fier de leurs accoutrements, à tous les cinq. Même s'ils n'avaient pas la palme de l'horrifique ils avaient au moins le mérite d'être originaux.

De sa dernière – et première – visite à Pré-au-Lard, Ariel gardait des Trois Balais un souvenir diffus. C'était en fin de journée. Oscar et lui l'avaient passée à arpenter les rues du petit village ; chaque détail comptait puisque Jules, Tom et Louisa leur avaient demandé un rapport complet. Leur périple, comme celui de beaucoup d'étudiants, avait pris fin aux Trois Balais. Une grosse chope de Bièreaubeurre devant leurs yeux et entourés de leurs amis de Serdaigle, ils avaient terminé l'après-midi en plaisantant. Dans leurs esprits émerveillés ils avaient franchi un pas. Ils étaient à présent adolescents. Ils pouvaient se joindre aux autres lors des sorties organisées et piller Honeydukes s'ils le souhaitaient. Finie la frustration !

Les lieux avaient complètement changé. Les tables et les chaises qui constellaient l'espace d'ordinaire avaient disparu. Le bar où Madame Rosmerta s'affairait normalement n'existait plus. L'atmosphère chaleureuse qui attirait les clients comme des mouches n'était plus.

La place s'était transformé en un endroit béni pour les démons et autres monstres.

Sur scène, une violoniste commença à s'activer. Ses doigts agiles sur le manche de l'instrument, l'archet virevoltant sur les cordes tendues. Ariel n'y connaissait rien en musique mais l'avait toujours trouvée très belle. Elle apaisait les mœurs, calmait les émotions. Médiatrice puissante entre l'insondable et le palpable. Peut-être devrait-il apprendre à jouer d'un instrument.

Il avait tout de même assez de culture pour reconnaître ladite violoniste. Elia Rosebury avait construit sa réputation en peu de temps. Avec elle, un instrument aussi classique que le violon devenait branché. Ses solos animaient les soirées de toutes les générations : celles des étudiants mais aussi celles des plus âgés. Les Melwing l'avaient mise à l'honneur lors du dernier Nouvel An.

Ariel voulut partager sa surprise avec ses amis mais ils avaient disparu. Même en étirant le coup, impossible de les distinguer parmi la masse de monstres.



Un peu plus tard dans la soirée,
— C'est en libre service ?, s'informa Ariel à une élève.

Pour l'occasion, elle avait trouvé le moyen de sectionner son cou aux trois-quarts. Une affreuse plaie courait tout autour et du sang coulait sur ses vêtements. Sa robe noire était couverte de dentelles et de fioritures. Pur style baroque. Ariel apprécia l'effort.

Elle ressemblait étrangement à Nick-Quasi-Sans-Tête. En beaucoup moins vieille. À première vue, elle devait avoir quinze ans. Peut-être quatorze. Elle avait sans doute reçu l'aide de gadgets, d'élèves plus âgés ou d'un adulte pour réaliser sa prouesse morbide : puisqu'il avait dévoré tous les manuels de Métamorphose des deux années à venir, il était bien placé pour affirmer que c'était de la magie bien trop avancée pour son âge.

— Oui, répondit-elle. Il n'y a pas d'alcool. Du moins, pas à ma connaissance.

Il était étrange de discuter avec une tête branlante. Malgré cela, le maquillage porcelaine – très réussi – et son sourire doux lui donnaient un air de poupon. Le contraste était saisissant. Ariel s'en retrouva à court de mots.

Il n'osa pas prendre à manger malgré les protestations de son estomac. Et s'il passait pour un glouton ?

— Intéressant, le choix de musique, hein ?, lança-t-il pour faire la conversation.

Avant de se maudire immédiatement. Parler de la pluie et du beau temps, il n'y avait pas pire pour faire fuir quelqu'un. Parler de la musique en soirée était équivalent. Si on n'a pas d'anecdote intéressante à raconter, mieux vaut se taire. Si Ariel ne pouvait rien ajouter sur la qualité de la musique – le titre d'un morceau, un accroc de parcours pour la violoniste, un chagrin d'amour peut-être -, qu'il s'abstienne d'ouvrir la bouche.

La jeune fille éclata de rire.

Adorable.

— À vrai dire, avant d'arriver ici je ne la connaissais même pas. Mais je dois avouer que sa musique n'est pas mauvaise. Inattendu pour Halloween, le violon, mais pas désagréable.

Ariel déglutit. C'était la première fois qu'il trouvait quelqu'un intelligent lorsqu'il avouait ses lacunes. Cette fille avait l'air diablement intéressant.

Deux Détraqueurs plus vrais que nature montèrent sur scène et le Serdaigle se laissa un instant porter par leur musique. La fille n'avait pas l'air pressé de partir non plus. Même s'il était très mal-à-l'aise en sa présence, il ne souhaitait pas vraiment qu'elle s'en aille. Il rencontrait rarement de nouvelles têtes et il se liait encore plus rarement avec les gens.

— Tu en veux ?, finit-elle par dire.

Elle désigna un plateau de petits gâteaux sur le buffet. Malgré la musique, le gargouillement qu'émit son ventre fut nettement intelligible. Ô gêne, ô désespoir.

— On dirait que mon estomac ne me laisse pas le choix, plaisanta-t-il. Mais tu n'en prends pas ?

— Non, j'ai déjà mangé trois ou quatre trucs et je dois rejoindre mes amis. J'espère te croiser à nouveau, ce soir.

Elle effleura la joue en feu de l'adolescent.

— Impossible de te rater, avec cette couleur de peau !

Dans la tête d'Ariel, le rire de la fille résonna longtemps après qu'elle soit partie. Le rouge qui colorait sa tête, masqué par la peinture bleue qui la recouvrait, mit un moment à s'estomper. Ses amis n'étaient pas là, il y avait trop de monde autour de lui pour qu'il ne se sente bien, mais ce n'était pas grave. La soirée était belle. La nuit était belle.

Avec un sourire idiot, il croqua dans la mignardise.



Petit accroc,
Après avoir dévalisé la moitié du buffet que Rosmerta et les organisateurs avaient préparé, Ariel décida de se remettre à la recherche de ses amis. Parce que s'il savait se débrouiller seul, il n'était pas ce genre de gars à aimer le monde, l'alcool – même s'il n'y en avait pas – et la musique forte – aussi agréable soit-elle. Il était plutôt du genre solitaire. Et même s'il avait beaucoup apprécié sa petite entrevue avec la fille, l'absence de ses amis commençait à lui peser.

La foule était dense et compacte. Les costumes colorés donnaient le tournis. Impossible de retrouver qui que ce soit dans un chahut pareil. Une étudiante le percuta, tissu noir virevoltant et cheveux le fouettant. Son verre se renversa presque en intégralité sur ses habits. Liquide collant et odorant.

— Mais attention !, hurla Ariel sans atteindre sa cible. Danser n'autorise pas à arroser les gens comme des plantes !

Elle était déjà partie.

Ariel pleura un instant sur son sort – pourquoi lui ? – puis retourna à sa quête. Quête qui fut, encore une fois, interrompue. Par une Merlin intégralement nue. Ariel s'étrangla avec sa propre salive. Son accolyte, un homme adulte qu'il n'avait jamais vu, s'embrasa intégralement. Le jeune garçon sursauta complètement. Quelques pas de recul, regard affolé, il ne parvint pas à se contenir :

— Attention ! Vous êtes complètement malades !

Ses deux adversaires avaient l'air plus amusés qu'autre chose par son éclat. Merlin arborait un sourire amusé. Sourire qui dévasta son visage : en lieu et place de ses joues lisses à l'ordinaire s'arrachait ses muscles, dévoilant des rangées de dents jaunes et pointues abominables. Un examen plus approfondi révéla que ce qui paraissait être la peau nue de Merlin était en fait une combinaison couleur beige. L'illusion était parfaite.

En comprenant qu'il s'était fait avoir, Ariel se radoucit. Pas assez cependant pour ne pas faire la moue. Il détestait être mis en porte-à-faux.

— Vous auriez pu mettre le feu à mes habits, grommela-t-il. De l'inconscience. Halloween n'est pas synonyme d'être envoyé en Enfer.

— Ça ne risquait pas, Ariel, répondit gentiment Merlin. Ce ne sont pas des vraies flammes, juste une illusion.

Sans blague. Sauf qu'au milieu d'une soirée bondée de monstres aux intentions nébuleuses – il n'avait toujours pas déterminé ce que lui voulait la fille de tout à l'heure -, il préférait se méfier de tout. Il aimait les soirées d'horreur mais pas au point d'en être un acteur.

— Vous pourriez prévenir avant. J'ai failli faire une crise cardiaque. Mais joli sourire. Très réussis, vos costumes.

— Si on prévenait l'effet serait gâché.

Évidemment, pourquoi n'y avait-il pas pensé ? Il hésita à lui rendre la pareille, à l'effrayer ou à la mettre mal-à-l'aise – si tant est que c'était possible car cette fille semblait vierge de tout défaut. Il renonça au dernier moment. Comme lui disait souvent sa sœur dans ses moments de malice : la vengeance est un plat qui se mange froid. Un sourire carnassier étira sa bouche, aussitôt effacé par les paroles de sa camarade :

— Ça va, tu passes une bonne soirée ?

— À merveille, ironisa-t-il. J'ai perdu mes amis, j'ai rencontré une fille qui ne m'a même pas dit son nom – quelle impolitesse, d'ailleurs ! -, je suis au bord de l'indigestion et j'ai failli me faire carboniser.

Même s'il doutait de la réussite de l'entreprise, sa dernière remarque avait pour but de faire culpabiliser la jeune fille. Il avait vraiment eu peur pour ses cheveux. Pas question qu'ils prennent feu !

— Je comprends, répondit-elle. Je ne sais pas où sont les miens. J'espère que tu vas les retrouver. Mais dis-toi qu'au moins, ils ne risquent pas de sortir. Ils ne le peuvent pas sans un adulte. Et si vraiment tu n'arrives pas à les retrouver, n'hésite pas à faire signe, je t'aiderai à les trouver ! Et passe le bonjour à Jules de ma part, s'il-te-plaît !

Comment pouvait-on se montrer aussi serviable envers quelqu'un après avoir fichu la trouille à cette même personne ? Merlin l'étonnait à chaque fois. À l'image de l'aide qu'elle lui apportait dans leur Salle Commune pour ses cours, une fois encore elle n'attendait aucune contrepartie.

La foule se faisait de plus en plus oppressante. La chaleur devenait étouffante. Ariel voulait quitter les lieux mais n'osait pas prendre congé de sa congénère. Et puis la fille de tout à l'heure tournait de plus en plus dans son esprit. Ses cheveux bouclés, cendrés, sa voix, ses paroles sensées, douces et rassurantes, son sourire.

Il eut envie de la retrouver.

— Si tu pouvais retrouver cette fille, j'avoue que ça m'irait mieux. Mes amis, je pourrai les voir demain.

Il y eut un blanc avant qu'Ariel ne réalise que Merlin ne comprenait pas forcément de quoi il en retournait.

— Cette fille, la fille !, insista-t-il. Celle qui m'a parlé au buffet. Elle m'a dit qu'elle retournait voir ses propres amis mais qu'elle voulait me revoir ce soir.

— Et elle est comment, au juste ?, s'informa Merlin en haussant les sourcils.

Pour quiconque connaissait Ariel, même pour quelqu'un le côtoyant de loin, une telle demande se révélait sans doute inhabituelle. Il était réputé pour sa solitude. Il avait son entourage proche mais il n'entretenait pas vraiment d'autres connaissances. Merlin était l'une des rares personnes qui n'évoluait pas dans son cercle direct avec qui il parlait un peu régulièrement.

Malgré le rouge qui lui montait progressivement aux joues, il décida de ne pas se démonter. Autant assumer jusqu'au bout.

— Elle est à moitié décapité, expliqua-t-il en mimant – c'était grotesque. Un peu comme Nick-Quasi-Sans-Tête, tu vois ? Mais elle est belle, très belle. Son sourire est adorable, comme deux pétales de roses bordés de la rosée du matin qui s'étirent.

Où avait-il été chercher sa comparaison, il n'en savait fichtrement rien. Une brume dans sa tête l'empêchait de réfléchir correctement. La sensation d'être bien plus poète que d'habitude, d'être bien moins maître de ce qu'il disait aussi, montait curieusement en lui. Embrouillait son cerveau. Et d'ailleurs, il n'était pas le seul à s'en rendre compte confusément : Merlin le regarda bizarrement, mi-choquée mi-surprise mi-hilare.

Elle ne fit pas de commentaire.

— Stan !, lança-t-elle en direction de son compère. Il faut qu'on retrouve une magnifique jeune femme à moitié décapitée !

— Séparés, on aura plus de chances, approuva joyeusement Ariel. Allons-y gaiement ! Retrouvons l'amour de ma vie !

Il fit volte-face, prêt à entamer ses recherches. Puis en un ultime éclair de lucidité, il se souvint de son plan vengeur. Laisser Merlin s'en tirer après son acte odieux – lui faire peur le soir d'Halloween, s'entend – n'était pas envisageable.

Discrètement, il dégaina son pic magique. Pour coller au mieux à leurs costumes, lui et chacun de ses amis en possédaient un. Le Billywig était une créature enchantée dont les piqûres faisaient voler la victime. Alors à tour de rôle ils avaient enduit la pointe de leur arme d'un gentillet sort de lévitation. Un procédé banal. Du génie, avait dit Jules.

Il piqua tour à tour les fesses de Merlin et du dénommé Stan. Moins de trente secondes plus tard, ils entreraient lévitation. Ariel n'avait aucune idée du temps que perdurerait l'effet du sort, ni de comment ils se déplaceraient, ni même de si ça fonctionnerait.

Pas le temps de vérifier : il se faufila dans la marée humaine pour retrouver l'objet de ses pensées.



Encore plus tard dans la soirée,
— Vous n'avez pas vu une fille belle et à moitié décapitée ?, articula Ariel.

Difficile mais compréhensible. Il arpentait la salle depuis près de dix minutes sans mettre la main sur celle qu'il cherchait. Impossible de la trouver. Impossible de prononcer autre chose que ces quelques mots. La fille – mieux : la Fille – était devenue son image fixe. Et cette question, sa rengaine infinie.

Une image de toute beauté, à la pâleur cadavérique exquise, au sourire défunt rayonnant. Solaire. Même la tête instable était charmante : un balancier irrégulier, tanguant, incertain. Pas moyen de savoir si elle allait tomber dans la seconde ou non. Ariel trouvait ce mystère tout à fait exaltant.

— Une œuvre de la nature !, s'écria-t-il sans raison.

Tout était dans ses yeux. Ses magnifiques yeux dont malheureusement, il n'avait pas eu le temps de voir la couleur. Bleus, marron, gris, chacune d'entre elles serait parfaite sur elle. Et même s'ils avaient été rouges ou blancs, il n'en aurait eu cure : c'était l'éclat morbide et vivant, bien logé au fond de ses pupilles, qui importait.

Un regard que l'on n'oubliait pas.

— Oh, non ! que je n'oublierai pas !

Ces yeux envoûtants demeureraient à jamais dans son cœur, la flèche qu'ils avaient décochée plantée dans ses parois sanguinolantes.

— Ariel !, cria-t-on derrière lui.

— Oscar, mon ami ! Et tout le monde est là : Louisa, Tom, Jules ! Que je suis heureux de vous voir ! Vous m'avez manqué, vous savez ?

Ses amis avaient l'air bizarre, ce soir. Oscar lançait des regards affolés autour de lui. Tom était mort de rire. Louisa se pinçait les lèvres. Visiblement, elle se retenait de rire. Ariel gonfla les joues : il leur ouvrait son cœur et eux, ils le prenaient à la légère.

Il se tourna vers Jules, s'agenouilla et lui prit les mains :

— Jules, ma confidente, mon âme-sœur, toi qui me comprends si bien, écoute-moi ! J'ai rencontré celle qui illuminera mes journées pour le restant de ma vie. J'ai rencontré celle avec qui je veux vivre mes joies et mes déceptions, mes réussites et mes galères. Jules, je crois que j'ai trouvé la bonne !

Il se releva brusquement et se détourna. La main sur le front tandis qu'il surchauffait, il commença à faire les cent pas :

— Elle est belle, vous savez ? Elle a la peau en porcelaine et le cou si délicat qu'on dirait que sa tête va tomber à chaque instant ! Ses yeux sans fond m'ont percé et je ne rêve que d'une chose : les revoir. S'il te plaît, sois celle qui réalise mon vœu le plus cher.

Il s'arrêta net et la fixa d'un air ardent :

— Sois celle qui officialise notre mariage.



HRP :

Codes couleurs pour les dialogues :
Ariel Melwing
Modo aquatique
Ariel Melwing
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Lun 11 Mai 2020 - 11:47

This Is Halloween
Première Partie
C'était la première fois que je la voyais dans cet état. C'était étrange. Vous savez, quand vous êtes enfant, vous avez cette tendance à mettre sur un piédestal un adulte ou une personne plus âgée que vous. Vous la voyez comme invincible, vous voulez lui ressembler, mais un jour ou l'autre, vous vous prenez une claque dans la gueule : vous vous rendez compte que cette personne n'est pas parfaite. Elle a ses qualités, c'est indéniable, mais elle a aussi ses défauts.

Tout le monde finit un jour par être mal dans sa peau. C'est un moment charnière de notre existence. Certains s'y enferment, n'arrivent plus à s'en détacher et finissent par sombrer lentement dans une forme d'auto-mutilation. D'autres parviennent à s'en extirper, à s'en sortir. Je ne doutais pas qu'elle y parvienne, au fond. Puis, même si je ne le savais pas, ça lui était déjà arrivé. La vie n'avait pas été tendre avec elle, alors un peu plus ou un peu moins, je suppose que ça ne lui faisait pas vraiment d'effet.

Enfin, je veux dire par-là que ce n'était pas la première fois qu'elle souffrait. C'est horrible de penser ça, mais comme souffrir, c'était son quotidien depuis des années, elle ne risquait pas de se laisser aveugler par sa douleur. Alors, j'imagine que je n'avais rien à craindre pour elle à l'époque, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me dire, sur le moment, qu'elle était faible. Elle n'avait pas l'air de pouvoir s'en remettre sur le moment. Elle n'avait pas l'air de vouloir se battre. Elle avait l'air détruite, en miettes, comme si on venait de lui arracher une partie de son être et que cette joie, qui la caractérisait, venait de l'abandonner.

Ainsi, dans cet état, elle me faisait peur. Elle me faisait horriblement peur. À cette époque, j'avais onze ans. Ce jour-là, j'ai compris qu'elle n'était pas invincible et que, comme tout le monde, elle avait ses faiblesses. Ce jour-là, je me suis pris une claque dans la gueule.

EVENT | THIS IS HALLOWEEN | 31 octobre 1995 | Première et deuxième parties | Les Inscrits 200428122044787862

Eileen regardait par l'unique fenêtre de la réserve. Pour la troisième fois de la soirée, elle observait la lune. Astre de la nuit, la demoiselle ne pouvait s'empêcher de lui imaginer des formes. Accompagnée des étoiles, c'était avec un semblant de réalisme que l'art naturel de leur monde la narguait. C'était à un point tel que ses iris ne pouvaient plus s'en détacher sur le moment. Avec le recul, et même si ça venait à peine d'arriver quelques minutes plus tôt, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer son erreur. Une première claque dans la gueule.

Pourquoi Aria me méprise à ton avis ?! Parce qu'elle ne fait pas comme moi justement, parce que je suis fière de mes amis ! Et t'es en train te défendre a ça pour ce que tu m'a fait ?!

Une réalisation douloureuse. Elle avait eu l'impression d'ouvrir son cœur, presque pour la première fois. Et à quoi cela avait-il servi, au final ? Tabata l'avait attrapé pour mieux lui renvoyer distordu à la figure. Cependant, elle comprenait. La Gryffondor lui en voulait, mais au fond, ne s'y était-elle pas attendue ? Elle connaissait son amie. Elle savait comment elle était. Et si elle avait cru bêtement que la blonde parviendrait à la comprendre sur le moment, c'était l'alcool qui y avait aidé. En temps normal, elle ne se serait jamais risquée à une telle révélation, pas sans l'avoir préparé en amont. Pour une demoiselle suffisamment observatrice et intelligente pour parvenir à improviser dans des situations désespérées, elle avait été d'une stupidité affligeante. Putain. Pourquoi avait-elle accepté de boire ? Une seconde claque dans la gueule.

Ça veux dire quoi, que sa famille vaut mieux que la mienne ? Et ne me dis pas que tu as jamais pensé ça, c'est faux !

À mesure que les secondes défilaient, Eileen voyait ses doigts blanchir sur le rebord de la fenêtre qu'elle venait d'ouvrir. L'air frai lui permettait de réfléchir avec plus de cohérence. Elle commençait à avoir froid, mais ça ne la dérangeait pas. Elle en avait l'habitude. Elle avait vécu dans les combles d'une maison tellement bien entretenue qu'il y avait un trou dans le toit qui laissait passer l'air froid l'hiver, après tout.

Je te souhaite bien du bonheur avec cette garce, mais quand cette histoire avec elle sera terminé, parce que vu qu'on n'est pas dans un monde de bisounours, c'est une histoire qui finira mal, je serais plus là.

Ce dont elle n'était pas habituée, par contre, c'était le sourire moqueur qu'elle imaginait dans le ciel. Un rictus ironique et les étoiles, insensibles, insupportables, pouvant facilement représenter des yeux qui la transperçait de fureur. Aria allait la haïr pour ce qu'elle venait de faire. C'était leur secret, à elles. Un mystère, un tour qu'elles avaient mis au point ensembles. Une magie qu'elle avait brisé, sans lui en avoir parlé, sans son accord. Persuadée que sa meilleure amie serait plus ouverte, elle l'avait trahi. Elle était lucide. À l'image de la Wyatt qui l'accusait de tous les mots de la terre, ce qu'elle pouvait facilement comprendre, elle savait à l'avance que la Beurk ne serait pas en reste.

Mais qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer Eileen avec tout ce que tu viens de me dire ? Que je vais encore acquiescer comme une conne et sourire comme une potiche et te dire "ce n'est pas grave" ?

Elle ne voulait pas lui mentir, lui faire croire qu'elle n'avait rien dit. Mais pas aujourd'hui. Elle ne voulait pas gâcher son anniversaire. Elle ne voulait pas lui arracher la joie qu'elle avait pu déceler en elle. Elle n'était pas idiote. Si elle s'y risquait, sa violoniste, cette fille qu'elle aimait plus qu'elle s'appréciait elle-même, n'allait pas lui pardonner.

Je ne trahirai pas ton secret, vous allez pouvoir continuer de vous voir dans votre coin, Aria et toi, après tout, c'est vrai que vous allez bien ensemble.

Si elle voulait être honnête envers elle-même, et elle préférait l'être, elle savait déjà qu'Aria lui en voudrait. Le jour de son anniversaire ou un autre, qu'importait au final ? Tout comme elle avait corrompu la confiance de Tabata, jusqu'à la détruire, celle qu'Aria portait en elle allait être rompue. Au fond, la demoiselle avait peut-être raison, quand pleine de rancune, elle affirmait que l'être humain était horrible. C'était ce qu'elle était : horrible. Et cette réalisation, ça faisait atrocement mal.

En fait, je suis déjà plus là. Ciao !

Elle avait voulu la retenir, mais à quoi bon ? Dans son état, elle n'avait rien pu faire d'autre qu'être envoyée au sol comme une poupée de chiffon. Elle n'avait pu que la regarder s'éloigner. Un soleil qui implosait, disparaissait du ciel. Sans soleil, la lune ne se faisait plus visible. Elle ne pouvait plus réfléchir sa lumière. L'une ne pouvait pas exister sans l'autre. C'était paradoxale, sachant que l'une et l'autre ne pouvaient pas rester dans une même pièce sans que l'ambiance se changeât. Des envies de meurtres d'un côté comme de l'autre.

Je me serais battu pour qu'elle te lâche, et pendant ce temps-là ? Tu faisais quoi ? T'étais contente de faire ton petit tour d'illusionniste ?

Elle venait de s'enfoncer un poignard dans le ventre avec cette révélation. Et elle s'apprêtait, d'ici peu, à le tourner lentement dans la plaie. Une plaie à vif qui ne se refermerait pas, elle en avait l'étrange sentiment. Elle eut un rire, sarcastique, moqueur, envers elle-même. Un rictusempra pour cacher les effets du doloris qu'elle s'était lancée. Ce qu'elle pouvait être conne.

Toc, toc, toc. Bonjour, je suis le manque de confiance en soi.
Et bien vas-y, installe-toi. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu, toi et moi...


Pathétique. Elle se sentait pathétique. C'était ce qu'elle était. Tabata avait raison. Les mots qu'elle avait prononcés, même si la brune avait entendu certaines affirmations qui lui avait fait grincer des dents, et le message sous-jacent qu'elle avait pu y lire avait beau la faire souffrir, c'était véridique. Elle l'avait cherché, cependant, et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Le retour du cognard en pleine poire.

Tu m'as dupé, comme tous les autres pendant tout ce temps sans jamais rien me dire ?!

Elle n'était pas digne de confiance.

Eileen ! Comment tu peux me faire ça ? J'ai pris ta défense alors que tu jouais la comédie !

Elle se haïssait pour cette simple constatation. Elle se haïssait pour le manque d'honneur et de loyauté dont elle avait fait preuve. Elle se haïssait pour ses mensonges, toutes ses années, tout autant qu'elle se haïssait pour avoir brisé son secret. Elle se haïssait et une douce compagne, qui l'avait suivi des années, qu'elle était durement parvenue à oublier, revint se nicher confortablement dans son univers.

Toc, toc, toc. Salut, c'est la culpabilité. Ça faisait un bail ! Je fais comme chez moi, tu ne m'en veux pas, j'espère ?
Non, non, il y a mon manque de confiance en moi qui est déjà-là, va t'installer avec elle, elle sera ravie de te revoir...


Pourquoi avait-elle était aussi stupide ? Avec une certaine rage envers elle-même, elle frappa le rebord de la fenêtre, laissant échapper un gémissement plaintif la seconde d'après. La mâchoire crispée, elle observa le liquide carmin dégouliner de la plaie. Elle venait de s'entailler. La douleur, toutefois, eut un effet plus bénéfique qu'elle l'aurait cru. Elle la ramena brutalement à la réalité.

Elle ne voulait voir personne, mais la fête battait son plein. Elle pouvait entendre le violon d'Elia à travers le battant. Elle referma la fenêtre, avec une certaine lenteur, avant de se diriger vers les festivités. Elle n'en avait pas l'envie, mais rester plus de temps ici allait la rendre folle. Fuir la réserve, ça se résumait à se faire du mal pour un bien. Ou un mal qui faisait du bien. Elle ne savait plus trop.

Avec l'étrange impression d'être un Buck qui recherchait son bourreau, elle pénétra la pièce principale des Trois Balais. Pendant une sombre période de sa vie, elle n'avait plus était très sociable, jusqu'à rencontrer John. Où était-il, ce grand con, quand on avait besoin de lui et de ses conseils à deux galions ? Elle pouvait déjà l'entendre se moquer d'elle, avant de lui siffler qu'il valait mieux vivre avec des remords que des regrets. Le problème qui se posait, c'était que présentement, l'un et l'autre se mélangeaient.

Elle regrettait de ne pas avoir offert cette connaissance à sa meilleure amie plus tôt. Cette scène, horrible, qui tournait dans sa tête, qui refusait de s'arrêter, qui lui donnait le tournis, n'aurait jamais existé.

Elle s'en voulait de ne pas avoir tenu la promesse, qui certes n'avait jamais été formulée, mais qui avait été sous-entendue des centaines de fois entre elle et son secret.

Elle resta immobile devant la foule pendant quelques minutes, avant de se remettre en mouvement. Loin de tanguer comme ça avait été le cas, avec la fausse impression d'avoir été dans une cellule de dégrisement instantanée, elle se dirigea vers le premier siège qu'elle trouva, pour s'y laisser tomber.

Son sang coulait toujours le long de la plaie et, presque instinctivement, elle arracha un pan de la cape trouée qui lui servait pour son déguisement. Elle l'enroula autour de sa main droite, blessée, avant de faire un nœud. C'était superficiel, elle n'allait pas déranger l'infirmière pour si peu d'elle-même.

Dans un même temps, son masque sur la tête lui donnait la sensation de s'étouffer à moitié, mais elle ne le retira pas. Elle ne voulait pas être reconnaissable, elle ne voulait pas être approchée. Paradoxalement, au milieu de tant de personnes, elle voulait rester seule avec sa colère et sa rancœur. Les deux jumelles mentales dirigeaient, c'était évident, vers elle-même. Dans l'idée d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, elle tourna son regard vers les présents.

Un couple dansait une valse au milieu de personnes déchaînées par la musique énergique de Rosebury. C'était beau à voir, mais la perception erronée de la trublionne l'amena instinctivement à y voir Aria. Une aiguille, douloureuse.

Une étudiante et un adulte se retrouvaient à léviter, leurs éclats de rire arrivant jusqu'à sa position, tant leur fou-rire était à gorge déployée. Elle ne put s'empêcher d'imaginer Tabata et ses éclats de rire qui lui manquait déjà. Seconde aiguille, qui faisait tout aussi mal.

Elle ferma les yeux et baissa la tête, retenant un sanglot. Elle n'avait pas le droit de pleurer. Elle l'avait cherché, elle allait devoir l'assumer. Dès le lendemain, elle le dirait à Aria, ferait ses adieux. Et ensuite... Ensuite, elle ne savait pas.

Un monde sans ses astres, est-ce que ça avait ne serait-ce qu'une chance de subsister ? Elle n'y croyait pas une seule seconde. Avec l'impression d'avoir du plomb dans l'estomac, elle laissa son dos choir sur le dossier du fauteuil sur lequel elle était installée. Sa tête suivit le mouvement et se courba vers l'arrière. Elle observa le plafond. Les citrouilles qui lévitaient. Les chauves-souris qui s'y cramponnaient.

Au fond, c'était presque une réussite, non ? Pour une soirée d'Halloween, elle n'avait pas pu faire plus effrayant. Et les monstres qui dansaient, les morts qui s'amusaient, les démons qui se gaussaient... C'était bien une belle représentation de l'enfer dans lequel elle s'apprêtait à pénétrer. Le diable pouvait se languir, elle avait ouvert la porte d'elle-même. Elle était prête à faire un plongeon dans les flammes éternelles, à s’immoler par pure connerie. Ça la représentait bien, une douce folie.
FRIMELDA



Résumé :
Eileen M. King
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Eileen M. King

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Rêve ta vie en

COULEUR
• lilie
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Ven 15 Mai 2020 - 0:10
Désolé pour le double post, sinon, ça rentrait pas. Bonne lecture !

This is Halloween.Lévine & all
But I won't cry for yesterday. There's an ordinary world. Somehow I have to find. And as I try to make my way. To the ordinary world... I will learn to survive. ( Ordinary world → The Evil within 2 ) ••• Il faisait froid. Octobre se terminait toujours ainsi. Par l'orange. Le rouge. Le noir. Les sourires effrayants aux dents pointues. Des robes noires comme des ailes. Des mauvais présages. Il détestait cette école. Ses traditions. Ses règles. Ses habitants. Les couloirs étaient vides. Tous étaient occupés. Perdus quelque part, dans un placard. Dans une salle oppressante. De vert. De bleu. De jaune. De sang. Il errait. Fantôme parmi les autres. Il n'en croisait pas. Avaient-ils disparu ? Peu probable. L'aurait-il voulu ? Sans doute. Ils lui auraient montré, prouvé, qu'une fin était possible. Terminus d'un calvaire trop long. Trop morne. Insupportable. Sa baguette clignotait. Faible lueur dans l'obscurité. Unique rempart. Dernière barrière contre les murmures. Les griffes de l'ombre.

Arrêté. Immobile. Statique, il avait senti un frôlement. Silhouette que ses yeux ne pouvaient voir. Invisible. Dans sa tête. Un démon qui s'était échappé de sa prison. De son être cadenassé. Il s'était enfuit. En même temps que son cri. Son râle d'agonie. Il entendait le rire. L'exclamation d'un amusement morbide. La lumière avait vacillé. Comme une bougie qu'il aurait soufflée. L'avait-il fait ? Peut-être. Il approchait. Il arrivait. Seul, il s'était recroquevillé. Il l'avait attendu. La peur. La terreur. Il la connaissait. Familière. La lueur d'une chandelle. L'esquisse horrifique d'une citrouille taillée en deux. Les mains sur ses épaules. Grandes. Gigantesques. La lame d'un couteau contre sa joue. La gueule s'ouvrit. Déchiquetée. Disproportionnée. Elle l'avait avalé, explosée à son visage pétrifié, sous une raillerie lui tordant l'estomac. Il détestait cette école. Le noir. Et Halloween.


***

Faille



Les bureaux étaient vides. Une tasse à côté de sa main, il s'était mis en tête de trier des dossiers. Finir d'accrocher sur un tableau de liège, les photos, les preuves d'un meurtre dont le coupable restait introuvable. Il agrippa la hanse, pour porter le contenu à son œsophage. Toujours aussi infecte. Un goudron qui avait le mérite de le maintenant éveillé. Conscient. En pleine maîtrise de ses moyens. Il tourna, consentit à se lever pour se planter devant les indices. Une bouche grande ouverte. Un violon qui le hantait. Qu'il voyait partout. Sur toutes les femmes dans sa tranche d'âge. Beaucoup dans son service. Il croisa les jambes, martelant la moquette de la pointe de sa botte. Il ne portait pas sa veste. Seulement sa chemise et son veston. Noir sur blanc. Sobre.

« Pourquoi ai-je fait ça ? », un murmure se perdant dans le silence.

Il ne supportait pas son visage. Son identité. Son prénom qui le renvoyait au sien. À des origines qu'il fuyait. L'Europe. L'Est qu'il n'avait visité qu'au travers de conversations. Mais qu'il ne voulait pas voir de ses propres yeux. Devant une œuvre funèbre, il était quelqu'un autre. Il en était l'auteur. L'artiste incompris, dont il percerait les mystères. Les envies. Les amours. Les vices. Déjà corrompu. Entaché d'une cruauté refoulée. D'un besoin de reproduction, d'imitation. C'était pour la bonne cause, n'est-ce-pas ? Était-ce excusable ?

« Pourquoi t'ai-je choisi toi ? », il recula de deux pas, appuyant le haut de ses cuisses contre sa table parfaitement rangée.

Il posa sa boisson pour caresser la pulpe de sa lèvre inférieure de son index. Mimique envoûtante. Sa langue en retraça le chemin, dans un plaisir malsain. Il était dans sa peau. Dans sa tête. C'était moins bordélique. Moins vertigineux. Tout aussi sombre. Peu éclairé. Il y voyait du rouge. Lueur sanguine omniprésente. Son pouce prit sa place, et se coinça entre ses dents. Elle était laide. Elle était pervertie. Il avait dû la purifier. Lui rendre un aspect sacré. Originel. Un rictus appréciateur déforma le bas de son visage, qu'il cacha de sa main. Elle était parfaite ainsi. Nue. À sa merci. Seule. Comme il l'était.

« N'es-tu pas plus belle ainsi ? Ne devrais-tu pas m'en remercier ? », un claquement de langue. Agacé.

L'était-il également ? Sûrement. Elle jouait ses derniers accords. Concerto d'une triste vie. Pitié. Rancœur. Partagé, saigné en deux dans un conflit intérieur. Il avait fait le bon choix. Ça devait être elle. Et pas une autre. Il s'approcha, hypnotisé par son regard vitreux. Fixé sur un ciel aussi livide que ses pupilles délavées. Elle était magnifique dans un abandon involontaire. Devant ses ailes pures arrachées sans scrupules, il sentit la culpabilité l'enchaîner, supprimé par l'extase d'une fabuleuse esquisse picturale. Il avait réussi. Il l'avait sauvé. Elle était sienne. Sa fabuleuse musicienne..

Il cligna des yeux. Il tomba. Se rattrapa à sa chaise. Elle grinça. Où était-ce son gémissement ? Le souffle court. Il sortit de cette transe. De cet océan de torpeur. Il était profond. En avait-il déjà frôlé la finalité ? Jamais. Englué dans une vase toxique, chimique attaquant sa chair, son âme, il peinait à garder la tête en dehors. Facile d'y retourner. Une fuite qui l'entraînerait, un parpaing aux pieds. Enclume d'une acceptation. Lévine déglutit. Il avait la bouche pâteuse. Comme après une nuit trop longue. Agitée d'alcool coulant dans ses veines. L'embaumant d'un soulagement éphémère. Il l'avait touché. Cette jouissance d'être un monstre parfait. Il s'en sentait souillé. Moite. Honteux d'en avoir retiré une euphorie par procuration. Devenait-il réellement comme lui ?

La porte s'ouvrit. Claqua contre le mur. Il s'assit, s'éclaircissant la voix. Un salut. Un sourire. Son équipier posa sa veste sur son dossier, pour s'affaler. Une gazette dans une main. Un café dans l'autre. Il connaissait sa routine. Ses moues désabusées, déjà lassées d'un travail manuscrit. Son impatience suintait de sa peau. De ses regards. Il le vit jeter le journal, pour engloutir l'immonde goudron. Stan lui sourit. Il respirait mieux. Il était dupe. Naïf. Crédule. Était-ce pour ça, qu'il se sentait plus léger ? Que les crampes de ses jambes se faisaient moins présentes ? Pressantes ? Sûrement. Pourquoi en aurait était-il autrement ? Un collègue. Une connaissance. Non un ami.

« Tu viens à la fête ce soir. », ce n'était pas une question. Une affirmation sifflée d'un air sauvage. Conquérant. Il pouffa. Réduit à l'état d'un accompagnateur forcé. Son front s'échoua dans sa paume. Celles de Stanislas tapèrent l'une contre l'autre. Enthousiaste. Bruyant.

« Aller, Serger. Tu m'accompagnes. », il l'entendit rire. Un jappement canin. Ou félin. Il oscillait entre l'agressivité d'un molosse prêt à mordre, et l’impulsivité d'un tigre en bout de course. Vainqueur. Éternel gagnant.

« J'ai d'autres projets, Stanislas. », un lit, des mensonges, des sévices ancrés. Irréels dans leur agonie. Dans leur complexité.

Il laissa ses mèches tomber, se décoiffer, pour humidifier ses lèvres. Café froid. Il réprima un haut-le-cœur. Son binôme plissa les yeux, réclamant un trophée, le pied tapant sur une lignée d'arrivée. Insatisfait. Un grincement le fit se crisper. Comme une craie sur un tableau. C'était strident. Sa tasse quitta ses doigts, pour rejoindre son encrier. Il dut faire face à son expression. D'une complicité qui fit monter une angoisse irrationnelle. Il voulait qu'il recule. Qu'il ne le touche pas. Qu'il ne fasse pas semblant de l'apprécier. Qu'il arrête son petit jeu. Son manège. Sa comédie. Avant qu'il finisse par y croire. Par s'y accrocher.

« Sérieux ? Serger, pas avec moi, ça ! Ne va pas me faire croire que tu as un rencard ! », il croisa les bras. Le toisant dans une demande qu'il connaissait déjà. La réponse lui était déjà acquise. Il le narguait. Lévine le sentait. Colère. Susceptibilité. Il se renfrogna. Comme un adolescent, il coinça ses mains entre ses genoux, le regard un peu fuyant.

« Et pourquoi pas ? », sauver les meubles. Garder les planches intactes. Sauver l’ego de l'originel. Et non d'un comédien pathétique.

« Tu es marié à ton boulot, Serger ! Tout le monde le sait ! » Touché, connard.

Il pinça les lèvres, incapable de contenir l'élan vexé qui agita ses doigts. Il les cacha. Il avait mis en place cette apparence. Cette manière d'être. Il l'avait façonné. Pour en être plus tranquille. Que les montagnes russes s'apaisent. Un peu. Pas trop. Mais pourquoi ? Pourquoi il sentait ses joues rougir d'une colère sourde devant cette remarque fondée ? Il ne voulait pas être vu autrement. Il l'entendit pouffer. Rire de cette douleur qui résonnait en rafale. Il allait le frapper. Faire taire ce ricanement mesquin. Moqueur. Qu'ils aillent se faire voir. Lui et sa perspicacité.

« Hé ! Te vexes pas Lev. J'déconne. », un grand sourire. Une franchise qui le fit grogner en réponse.

Il détestait ce surnom. Il sentait toujours son cœur rater un battement, sous le vague espoir d'un plus. D'un lien. D'une sincérité. C'était lourd. C'était chaud. C'était comme une cheminée. Réconfortant. Temporaire. Il détourna la tête sous la main qui passa dans sa chevelure d'ébène. Il ne voulait pas voir la malice briller dans les yeux de Stan. Il ne voulait pas gâcher, obscurcir le contact qui provoqua en lui l’allègement de mille et un questionnement.

« Viens avec moi, j'te lâche pas d'une semelle. On reste tous les deux. Entre frères. »

Une faille. Une joie fugace étreignit sa poitrine. Sa grimace fermée se transforma en un sourire fin. Véritable. Il l'avait cueillit. Et la lueur victorieuse qu'il vit dans ses iris le lui confirma. Il l'avait eu. En beauté. Sale con.

« Ok... », concéda Lévine dans un souffle, en s'en retournant à son observation du bureau de Callaghan, sous le rire enthousiaste de Stanislas.

***

Esprit

« Vous savez que vous allez être en retard ? », leur fit remarquer Elnath, sans prendre la peine de relever le nez de son dossier.

Il était tard. Ou tôt. Il ne savait pas. Depuis combien d'heures étaient-il penchés sur les parchemins retraçant les interrogatoires de la journée ? Il n'avait pas compté. N'avait pas osé. N'en avait pas trouvé l'utilité. Le temps passé. Lentement. Interminable. Il sentait ses paupières piquer. Fatigué. Amorphe. Il n'avait pas bougé de son siège, la joue soutenue par un poing serré. Il aurait voulu dormir. Trouver le confort d'un matelas chaud. Douillé. Était-ce pour ça qu'il n'avait pas manqué de café ? Sa tasse vidée, elle était de nouveau remplie. Jamais à cours. Il entendit son équipier s'agiter aux mots de l'aspirant. Il était énergique. Toujours. Sauf pour travailler.

L'avait-il vu écrire ? Dormir. Il en portait encore la trace sur la joue. De l'encre. Deux mots qu'il pouvait lire. Ou un prénom et un nom. Il ne savait pas. Il n'avait pas envie de le lire. De faire l'effort de le faire. Tout lui coûtait. Il voulait rentrer. Oublier cette promesse de soirée, qu'il sentait déjà affreuse. Catastrophique. Il y aurait du monde. Et il ne voulait voir personne.

« La faute à qui, hein ?! », s'agaça Stanislas en finissant de ranger les derniers papiers traînant sur son bureau. Ne pouvait-il pas faire moins de bruits ? Parler moins fort ? Non. Jamais. Son mal de tête enflait. Fatigue visuelle. Lassitude quotidienne. « P'tain de Callaghan, j'te jure ! Elle nous refile son boulot pour aller à son rencard là. »

Il jeta les boules des notes usées. Déjà lues. Oubliables. Lui aussi finirait-il dans une corbeille ? Plus tard. Sans doute. Lévine en suivit l'envolée. Paf. Panier. Un trois points.

« Tu t'es surtout endormi. », murmura-t-il en frottant sa paupière du bout de ses doigts. Le silence se fit. Salvateur. Appréciable. Ça faisait du bien. La pointe de sa plume fit une dernière boucle. Ultime courbe d'une signature. Il referma la pochette cartonnée. L'envoya rejoindre ses sœurs sur un paquet. Plus loin. Pile incurvée. Une tour de Pise. Il avait tant avancé ? Étonnant. Lui qui avait cru, pensé, traîner.

« Toi, tu aurais dû. », une voix trop proche. Dans son dos. Un frisson remua ses épaules. Surprise. Agacement. Il n'appréciait pas l'être. Surprit. Prit au dépourvu. Stan avait changé. Ou était-celui qui baissait sa vigilance ? Peut-être. Merde. Il ravala ses paroles amères. Elles se bousculaient. Remarques désagréables, agressives, venin coulant sous sa langue vipérine. Deux mains le forcèrent à une totale immobilité. Qu'il le lâche. Qu'il le laisse s'enfuir. Se lever. Marcher. Dégourdir ses muscles crispés. Lévine se força à sourire. Lèvres tremblantes d'une dangereuse menace. De tirades acides.

« On n'a pas l'temps de rentrer se changer. T'as pensé à ton costume ? », le contact s'envola. Se retira. Le laissant respirer. Il inspira. Il voulait fumer. Il n'en avait pas eu temps. Peut-être pas l'envie. Mais elle était là. Pressante. Urgente. Une sensation de manque qu'il savait prédire. Il attrapa son paquet, à moitié entamé. Jamais vraiment vidé. Jamais vraiment pleins. Il tassa le tube, répartissant les filins de tabac, ouvrant la bouche pour répondre. Trop tard.

« Tu es tout pâle aujourd'hui. Je pensais à un fantôme. », Stanislas se planta devant lui. Bras croisés. Satisfait de sa proposition.

« Un fantôme ? », répéta-t-il, son sourcil se soulevant en même temps que les coins de ses lèvres. Cynique. Amusé. « Ai-je une si mauvaise tête, pour que tu proposes de la cacher sous un drap ? »

Son éclat de rire se répercuta dans la pièce. Aérien. Rauque. Sincère. C'était affligeant. C'était communicatif. Elnath pouffa. C'était bref. Mais présent. Un trait d'humour involontaire. Il souffla du nez. Bien forcé de participer à leur moment d'hilarité. Ce n'était pas drôle. Pas vraiment. Sauf pour eux.

« Tu vois ! T'es déjà dans l'ambiance ! », il écarta les bras, les lui ouvrant grandement. « Comment tu comptes charmer une jolie demoiselle, si tu ne montres pas ton minois ? », d'un coup de baguette, il transforma le porte-plume en miroir. Petit. À pieds. Rond. Ou ovale ? Il le força à se placer face à son reflet. Pâle. Déjà blafard. Cernes rougis. Trop présents.

« Tu dois être beau. Mais effrayant. », Lévine arqua un sourcil, son sourire s'abaissant en même que cet autre lui. Son équipier le faisait pour deux. Infatigable. Envahissant.

« Avec des enchantements, tu feras même peur à ton ombre. », ses cheveux finirent d'être en pétard. Beau. Mais effrayant. Ses pommettes gagnèrent des pigments. Moins cadavérique. Ancré chez les vivants. Plus pour longtemps.

« Comment peut-on être beau et effrayant ? Ce n'est pas logique. », Elnath se baissa pour esquiver la poubelle qui alla percuter sa propre charge de travail. Tout s'écroula. Comme un château de cartes. Si fragile. Les feuilles volèrent. Balai hypnotisant. Il les suivit des yeux, comme une vache regardant le train. Béat. Ailleurs. C'était joli. De l'art. Il n'en était pas friand. Mais il s'y était intéressé. Pour être plus ordinaire. Ne pas être perdu dans une conversation vide de sens. Il en attrapa une au vol. Une plainte. Une femme. Un agresseur. D'une banalité affligeante. Sans prendre la peine d'en lire d'avantage, il la laissa rejoindre le parquet.

« Oh, ferme la tu veux. », grommela Ibranovitch en s'en retournant à ses propres notes. Il les bâclait. Trop pressé de se parer d'un visage effrayant. De peintures grotesques. Était-il obligé de s'y rendre ? Il pouvait toujours se rétracter. S'en aller retrouver ses cauchemars. C'était tentant. Son reflet l'en empêcha. Stupide promesse. Stupide rougeur sur ses joues. Résigné, il s'empara de sa baguette qu'il avait laissé traîner sur sa table. Droite. Rigide. Noire. Mais aussi grise. Des écailles de serpent. Il n'en était pas un. Il n'en avait pas la prestance. Trop quelconque. Trop différent. Un paradoxe n'allant pas de pair avec l'animal. Une vipère inoffensive peut-être. Ne sachant pas mordre. Juste s'enfuir.

« Un fantôme donc.. Et bien. », il pointa la lame contre son menton. Réfléchir. « Voyons voir ce que donne celui-ci. », un léger mouvement. Pas de paroles. Jamais.

Son teint se fit translucide. Papier cigarette à la lumière du jour. Ses veines s'affichèrent. Rivières bleutées, pulsant de ses inspirations. De sa vie. Le noir de ses cheveux était saisissant. Ses lèvres rosées perdirent leur chaleur. Blanches. Trop pour un mortel. Un nouvel enchantement. Des yeux d'opale. Gris délavé. Brume d'une existence perdue. Sa pupille s'était voilée. Sombre entrée de son âme, se fondant dans le clair de ses iris. Un ciel orageux. Annonciateur d'une tempête. Il appliqua cette blancheur d'un autre monde, à son corps entier. Poupée de la Lune, éveillée pour une festivité en son honneur. La Mort. La Peur. Les Regrets. Les filins ébène s'agitèrent d'une brise surnaturelle. Il n'y avait aucun vent. Le froid le rejoignit. Doux manteau le recouvrant. Barrière entre l'éphémère, et l'esprit d'un homme tourmenté. Il se sentait coincé. Imprégné d'un rôle le transportant. Une réalité déformée. Les éclats brisés d'un verre la lui renvoyant. Il souffla. Une vapeur gelée l'enveloppa.

Il était effrayant. D'une horreur douce. Volubile. Intrigante. Ses doigts gagnèrent son reflet. Réaliste. Caché par un masque de circonstance. Pas de citrouille. Pas de squelette. La mort. Dans son plus bel apparat. Énième sortilège. Envolée de paillettes d'argents. Sa veste se fit chemise. Laiteuse. Épargnée de toutes tâches. De toutes impuretés. Son pantalon adopta une teinte similaire. Vêtements amples. Sans doute trop grands. Il volait. Il était comme les rafales sifflantes d'un octobre en déclin. Il se métamorphosait. Papillon revenu des entrailles d'une terre souillée, quittant une chrysalide poussiéreuse. C'était envoûtant. Captivant. Comme se plonger dans la chair d'un autre. Il pouvait être qui il voulait ce soir. Il se relava. Bondis sur ses pieds. Le miroir s’agrandit, appuyé sur un socle de bois, au centre de leurs bureaux. Il tourna devant, se ravissant des effets sur ses mouvements. Aléatoires. Saccadés. Images résiduelles s'imprimant dans sa rétine. Un bug en mosaïques.

« Tu en penses quoi ? », il leur fit face, les bras écartés de son tourbillon. Les cailloux pâles rencontrèrent ceux écarlates d'un démon en costume. Stanislas ajusta son nœud papillon de ses doigts griffus.

« On dirait une dame blanche. », finit-il par lui répondre après l'avoir examiné minutieusement. « Tu es le spectre d'un jeune homme mort avant son mariage ? », il pencha la tête sur le côté, en même temps qu'une queue fourchue apparue dans son dos.

Une jeune fiancé. Perdu entre deux mondes. Dans l'impossibilité de trouver le repos. Une histoire. Un scripte défini qui lui plaisait. Le temps d'une nuit, il pouvait être lui. Qui était-il ? Qui voulait-il épouser ? À qui était-il lié ? Une femme aimante, un homme prévenant ? Manquait-il à quelqu'un ? Une personne, venait-il le pleurer ? Sur sa tombe vide, pouvait-on y lire des initiales qu'il pouvait apprécier ? Il voulait y croire. Lui aussi, il serait pleuré. Cette nuit, il y croirait. Seulement celle-ci. Demain, il pourrait s'en retourner à sa monotonie. À sa douleur. Sa tristesse. Et l'oublier.

« Peut-être. », répondit-il mystérieux, sa bouche s'étirant d'un sourire fin, éclairant des traits figés dans une fleur de l'âge éternelle.
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Résumé:
Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

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Comme de la neige sur le sable

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Ven 15 Mai 2020 - 0:11
La suite !

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***

Calme

Ils étaient en retard. De plusieurs minutes. D'une heure peut-être. Pré-au-lard était désert. Pour l'instant. Il n'avait aucun mal à l'imaginer animé. Grouillant d'élèves costumés. Inintéressants. Agaçants. Bruyants. De la rue, il entendait la musique. Elle était forte. Le violon lui parvenait. La fête battait son plein. Et il eut envie de faire demi tour. Rien ne pouvait l'en empêcher. Fuir une foule trop dense. Trop envahissante. Sans est-ce pour cela qu'il s'arrêta de marcher, à quelques mètres de la porte. Les Trois Balais. Peut-être qu'il l'y verrait. En avait-il envie ? Pas vraiment. Aurait-il le choix ? Non plus. Il était reconnaissable. Il ne portait pas de masque. Stanislas lui attrapa le bras. Un contact brûlant sur sa peau glacée. C'était étouffant.  

« Ça va pas, Lev ? », et encore ce surnom. La bouche de Lévine se tordit dans une grimace embarrassée. Son masque ne tenait pas. Pas devant lui. Pas avec cette voix. Qu'il se taise. Tout serait plus simple s'il n'avait pas ce regard. Pas cette complicité dans les yeux. Comme s'il pouvait le comprendre. Comme s'il pouvait savoir. Il tira mollement sur son poignet emprisonné pour se détacher. Pour qu'il le lâche. Rien n'y fit. Le démon voulait son dû. La récompense de son contrat. Pourquoi avait-il signé ?

« Si. », répondit-il donc après quelques secondes, son menton se baissant. Il n'y arrivait pas. Pas aujourd'hui. Il était fatigué. Une dure journée. Épuisante. Il avait promit d'être quelqu'un d'autre. D'être ce mort. Celui qu'il pourrait être. Qu'il aurait dû devenir. Il chassait le naturel, mais il revenait. Toujours plus fort. Toujours plus dévastateur.

« Je suis sûr qu'il y aura de l'alcool. Viens, on va boire un verre. Ça va te faire du bien. », pas de questions. Il était soulagé. Stan le tira à sa suite, le forçant à le suivre. Il trébucha. Un peu. Comme un enfant que l'on force. Il sourit. Il s'y contraignit. Sa main se saisit de la sienne. Elle était si chaude. Il la serra. S'y cramponna. Stan ne le jugerait pas. Il n'était pas comme ça. Trop doux. Trop tolérant. Trop idiot.

« Un verre... », répéta-t-il un peu bêtement, étouffant un rire en mordant sa lèvre inférieure.

« Je ne peux pas refuser. Nous ne sommes pas en service. », il haussa une épaule. Une excuse. Il voulait s'assommer. Se soumettre à l'alcool. N'en être qu'un esclave. Obéir à ses merveilleuses chimères. Il donnait du courage. Du cran. De la bravoure. Il en aurait besoin. Il n'était pas naïf. Son collègue s'y montra sensible, lui dévoilant ses crocs dans un large sourire enchanté. Il avait été jusqu'à mettre du faux sang sur les pointes. Écœurant. Effrayant.

« Là, tu sais me parler, partenaire ! », sa main déserta, pour se plaquer entre ses omoplates d'une accolade virile. Mal placée. Grotesque. Lévine toussa, la manche devant sa bouche. Son équipier en profita pour en passer son bras par-dessus ses épaules. Une étreinte, dans laquelle il se perdit. Il s'y était habitué. Ce contact était familier. Presque naturel. Moins pesant que les autres. Peut-être que ce soir, oui, il pourrait faire une exception. Si le whisky parvenait à le faire rester sur sa décision. Baisser les armes. Ne pas être Lévine Serger, l'auror. Mais juste Lev. Son collègue. Son ami.  

« Évidemment que je sais. Je suis ton équipier. », un sourire commun. Un regard identique. Ils étaient sur la même longueur d'onde.

« Voilà des mots que j'aime entendre ! », Stan le secoua, fort de sa joie de ne pas être rangé dans une catégorie ne lui convenant pas. Pas assez large. Pas adéquat. Demain, elle le serait. C'était une certitude. Il ouvrit la porte du pied, balançant sa fourche démoniaque de son autre bras. Il le tenait fortement. Avait-il peur qu'il s'échappe ? De ne pas le retrouver dans la foule ? Lévine n'eut pas le temps de poser la question, que déjà, ils se retrouvaient propulser dans une bulle musicale.

C'était animé. Tout le monde dansait. Courait. Riait. Une véritable fourmilière. Le son du violon vrilla ses tympans. Il n'aimait pas particulièrement l'instrument. Trop vif. Trop strident. Il l'associait aux orchestres. Aux heures d'ennuis sur un fauteuil d'opéra. On les bouscula. Une troupe d'élèves. Il pinça les lèvres, ravalant l'acide d'une remarque déplaisante. C'était la fête. Pourquoi la gâcher ? L'envie. Il leur jalousait cette insouciance. Il n'était plus un adolescent. L'avait-il déjà été ? Pas vraiment. Le regrettait-il ? Peut-être. Un peu. Il avait échappé au pire. D'être comme tous les autres. De connaître un premier amour. Les tragédies pathétiques l'accompagnant. Les amis collants. L'alcool coulant à flots. La bêtise de vouloir frauder au nez des professeurs. Il ne voulait pas l'admettre. Se l'avouer. Le reconnaître. Mais il aurait tué pour y revenir. Se rattraper et se laisser le choix. S'enfermer dans ses démons, s'y laisser couler. Où bien se tourner vers la vie. Il avait déjà décidé. Il était déjà trop tard.

« Je vais chercher nos verres ! Essaie de te caler dans un endroit un peu à l'écart, que je te retrouve, partenaire ! », cria le diable à son oreille. Après une dernière tape sur l'épaule, il s'éloigna, fendant les danseurs d'un : Arrière, ou je vous maudis !, quelque chose de cet ordre. Un con. Décidément.

Le fantôme secoua la tête de dépit, se targuant d'un sourire incontrôlé. Nerveux. Où pouvait-il aller ? Il était grand, dépassait les têtes juvéniles de plusieurs centimètres. Une chance. Il tourna sur lui-même, se cherchant une place. Un lieu éloigné où il pourrait souffler les parasites agoraphobes lui enserrant la gorge.Il tira sur son col, s'excusant auprès des monstres de la soirée se trouvant sur sa route. Désolé, j'aimerai passer. Désolé, je ne vous dérange pas longtemps., des phrases toutes faites. Faciles. Elles sortaient toutes seules. Il ne prêta aucune attention à leurs costumes. Ne les regarda pas vraiment non plus. Il ne savait pas s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Il n'écoutait pas leurs conversations. Non. À aucun moment. Il voulait juste se poser. Boire. Et attendre que la maîtresse d'une soirée convenable, fasse son œuvre. Il s'arrêta une fois dos au mur, les bras croisés.

Une araignée jouant du violon. C'était ridicule. Invraisemblable.

« Tiens ! Whisky. », le démon tapa le cristal de son index. Des citrouilles rieuses. Il ne manquait plus que ça. Il chassa l'image d'un souvenir refoulé en secouant la tête. L'esprit se saisit de sa boisson de sa main droite, et poussa un hoquet de surprise lorsque son coude fut forcé de se plier, coincé par celui de son binôme. Il arqua un sourcil. Trinquer à deux. Boire à l'unisson. Comme des jumeaux. Des frères.

« A trois ! », ils inclinèrent leurs verres de concert. Il pouvait se prêter au jeu. Juste cette fois. « Deux. », ils le portèrent à leurs lèvres, bien obligés de se rapprocher pour ne pas en renverser une goutte. C'était gênant. « Un. », la tête vers l'arrière. « Zéro. », l'alcool coula le long de sa gorge, brûlant sa langue. Le goût n'était pas le même. Étrange.

« La vache, il est fort celui-là ! », lança Stan, en écho avec ses propres pensées. Une grimace similaire déforma leurs visages déjà grimés.

« On est d'accord. », il humecta ses lèvres, ses yeux se clôturant de moitié. Il se sentait léger. Comme une plume. À deux doigts de s'envoler. Était-ce l'effet de l'alcool ? Ça ne lui avait jamais fait ça. Pas après un seul verre. Pas vraiment dosé qui plus est. Il n'avait pas descendu la bouteille. Ni plusieurs. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il l'impression d'être blotti sur un matelas nuageux, réchauffé par le confort d'une cheminée ? Pourquoi ? Pourquoi?

Peu importe.

Peut-être qu'il ne voulait pas avoir la réponse. Sans doute, pouvait-il en profiter. Juste une soirée. Il regarda autour de lui. L'animation lui sembla moins insupportable. Presque euphorisante. Inspirante. Il pourrait s'y mêler. Plus tard. Il s'en sentait convaincu. Certains. Il en serait capable. Les couleurs n'étaient pas plus vives. Mais plus jolies. Plus tolérables. Le violon lui paru plus harmonieux. Plus mélodique. Plus dansant. La jalousie de ne pas être parmi tous ces êtres qu'il ne comprenait pas s'évanouit. S'évapora sous les effluves de calme l'enivrant. Son dos se cogna au mur. Il n'en ressentit pas de douleur. Il était comme plus douillet que précédemment. Stan éclata de rire devant l'air béat se peignant sur ses traits. Pourquoi n'était pas agacé ? Mais amusé ? Il le rejoignit dans cette hilarité. Elle était sincère.

Rire, c'était comme pleurer. C'était comme ôter des poids. Du plomb se trouvant sur sa poitrine. Il respirait mieux à chaque seconde. C'était comme être au sommet d'une montagne et inspirer. Un grand coup. Ne pas s'arrêter tant que les poumons ne débordent pas. Il voulait les faire imploser de cette joie qu'il touchait du doigt. Un levé de soleil sur le toit du monde, où il pourrait cracher sur les landes de son malheur. Être satisfait d'en avoir achevé l'ascension. De ne plus en être dépendant. S'accrocher aux ailes d'un oiseau de bon augure.

Plic. Ploc. Une larme coula le long de sa joue. Une unique. Vase émotionnel rempli à rebord ne demandant qu'à être vidé. La tristesse se dilua dans la multitude de couleurs d'un arc-en-ciel qu'il trouvait la force de regarder. De contempler. Il ne lui tournait pas le dos.

Rire, c'était comme pleurer. Mais en mieux.

« Tu tiens vraiment pas, mais j'crois que je te préfère comme ça. », le souffle court, Lévine le regarda. La croix sur son visage n'était plus là. Plus sur personne. Libéré d'entraves qu'il s'infligeait. Flagellation punitive. Il y voyait clair.

« Moi aussi. », avoua-t-il en un sourire. Un vrai. Il voulait l'être. Pour le temps que cette accalmie durerait. Une heure. Deux. Une semaine. Un mois. Toute une vie. S'il pouvait être optimiste. Était-ce raisonnable ? Sûrement pas. Voulait-il l'être ? Pas maintenant.

« Tu m'étonne. », répliqua sobrement son acolyte en se plaçant à ses côtés, dos à la fenêtre. Ils avaient une vue d'ensemble. Un large panorama d'horreur. Cette violoniste était infatigable ? Il détacha son regard de la scène, pour suivre celui de son diable d'équipier, les doigts tapant contre son verre au rythme de la musique.

« Y a des costumes vraiment cool ! », il lui pointa une petite aux cheveux longs, cachant son visage. Faisait-elle donc si peur ? «  On dirait un esprit maléfique. »

« Pas faux. », il haussa les épaules, puis, il du se pencher sur le côté lorsque son voisin tira sur sa manche pour désigner une autre adolescente. Un ange noir. Déchu. Avec une faux. Elle dansait. Trop vive. Elle riait. Il guetta une pointe d'envie, mais si elle l'effleura, elle ne resta pas. En était-il guérit ? L'espoir le prit. Brièvement. Un peut-être dubitatif.

« Elle, c'est juste vraiment classe. Y a rien d'horrifique, mais j'sais pas, c'est classe. », il acquiesça en réponse finissant son mouvement dans un balancement de tête. La musique n'était pas si mal finalement.

« Regarde ! Y en a une en poupée ! Avec du sang partout, elle aurait vraiment fait sensation, tu crois pas ? », une blonde à la longue robe blanche, visage de porcelaine cousue des doigts d'un artisan aux mains tremblantes. Fissures parcourant une peau d’albâtre. Cicatrices sur une perfection qu'elle voulait entretenir. Dessins d'une peinture gravée. Points de croix parfaits. Un artiste l'avait fait muse.

« Elle aurait été plus belle avec. », le fantôme croisa les jambes, ondulant le haut de son corps sous le son des cordes. Devant cette danse pensive et retenue, son ami le rejoignit, lui montrant avec enthousiasme un énième costume travaillé. Un billywyg. Mais il ne le regardait plus vraiment. Son attention s'était portée plus loin. Dans un coin de la pièce. Rien de sensationnel. Il ne l'aurait pas remarqué. Pas sans cette nouvelle vision. À quoi la devait-il ? Il ne voulait pas le savoir. Beauté et horreur. Stanislas avait raison. C'était ce qu'il fallait ce soir.

« Y a même un troupeau de Billywyg. J'en ai vu passer cinq. Des sales bêtes ces trucs. », enfin, il se détacha de sa contemplation solitaire, pour se reporter aux créatures nommées par le diable. Il n'en voyait que trois. Petits. Bleu. Avec une mèche violette.

« Ils ont de l'imagination. On va de la nonne qui pactise avec le diable, au squelette, en passant par le clown. », Stan joua avec son verre un instant, jonglant de cette tête de citrouille cristalline.

« Le clown ? », répéta le fantôme en arquant un sourcil.

« Tu ne l'as pas vu ? Il est passé juste à côté de nous. Le Whisky t'es monté à la tête, mon pauvre vieux. », il eut droit à un coup de coude taquin dans les côtes, agrémenter d'un sourire qui fut contagieux.

« Sûrement, oui. », il le suivit dans son rire, sa tête se baissant sur les pieds nus d'une adolescente s'avançant vers eux. Le calme avait repris sa place. Surpassant la brève inquiétude qui était remontée le long de sa gorge. Ce verre avait été bénéfique.

« Bonsoir Monsieur Serger ! Bonsoir Monsieur Ibranovitch ! Vous passez une bonne soirée ? », les apostropha Merlin.

Il releva le nez. Calquant sa réaction en décalée à celle de son collègue. Moins expressif. Stanislas fit un bond en arrière, cognant son crâne contre la vitre, s'apprêtant à s'emporter pour une nudité factice, recherchée. Puis, après s'être empourprée de sa confusion, il poussa un hoquet d'horreur devant le sourire fendu d'une succube monstrueuse. Les chairs se déchirèrent, dévoilant des dents cisaillées sur les plusieurs étages d'une mâchoire disproportionnée. Réussis. Sanglant. Un ange dans un corps de démon. Il déglutit, là où, déjà remit de ses émotions, le diable se laisser rire à gorge déployée, en une totale moquerie de sa propre stupeur. Lévine n'en fit pas de même. Encore figé de cette vision cauchemardesque.

« Merlin Shafiq ! Un plaisir de te revoir. », il tapa de sa fourche sur le sol, en allumant les piques de quelques flammes enchantées.

« Tu es radieusement terrifiante ce soir. Tu as un sacré niveau de métamorphose pour parvenir à de tels résultats. », une interruption qui lui permit de se reprendre. L'Asiatique sourit de ses incisives ordinaires. Régulières.

« Laisse-moi voir ça de plus près. », sans attendre sa permission, il s'avança, lui indiquant de relever le menton de la pointe de sa griffe. « Fais-moi un sourire ! », elle s’exécuta. À son grand regret. Serger détourna les yeux, son pied tapant sur le parquet à un rythme synchronisé avec Rosebury. Peut-être qu'il pourrait l'écouter plus souvent.

« J'adore ! », un applaudissement plus qu'admirateur. « Tu es la reine de ma soirée. Je pense que je ne vais pas résister à montrer ton horrible sourire à tous ceux que l'on croisera. », il admira la révérence surjouée d'un démon en costume de luxe. Lilith et Lucifer. Un couple infernal. Les bourreaux des âmes égarées.

« Viens avec moi, vile démone. Allons effrayer ces pauvres êtres. Faisons leur connaître la véritable définition de Halloween. », un sourire à son tour. Celui chargé de crocs sanguinolents. Ils étaient assortis.

« Vous formerez une bonne équipe. », sa façade se fractura d'une esquisse fine. Pâle. Légèrement bleutée. Comme s'il attendait sa permission, Stanislas s'empara de la main de sa servante, pour l'emmener à sa suite dans la foule. Elle était si dense. Il pourrait s'y perdre. S'y oublier. C'était tentant.

Ne pas faire de bêtises. Son ultime recommandation.

Et s'il le voulait ? Et s'il désirait s’enivrer de cette boisson miraculeuse ? Elle lui avait apporté une quiétude étrange. Une poudre soporifique sur ses pensées sombres. Il ne voulait pas lutter contre son effet. Pas même lorsqu'il sentit ses muscles se contracter d'une envie soudaine de bouger. Vite. Rapidement. Un besoin impérieux. Urgent. Il voulait courir. Sauter. Danser. Toute sa fatigue s'était envolée. Les cafés, ne faisaient-ils leur effet qu'à présent ? Alors qu'il venait d'enfin trouver un point d'équilibre dans sa psyché fracturée ? Peu probable. Le whisky avait un goût peu ordinaire. Un effet secondaire qu'il misa sur ce flottement encore présent dans ses élans colériques. Une barrière élastique l'en protégeant. Les flammes de sa haine ne venaient pas sur sa peau.

Une bénédiction qui valait bien quelques sursauts hyperactifs.

Il se décolla du mur, entrouvrant ses paupières sur une piste qu'il ne rejoindrait pas. Pas seul. Sa main suivit le mouvement identique du haut de son corps. Harmonie avec les sons. Avec les accords. Un tempo plus lent. Plus lascif. Il vira son torse d'un léger décalage. Un peu à gauche. Plus rapidement. Puis à droite. Un pas de côté. Un second dans l'autre sens. L'archer se souleva. Son index fit de même devant ses lèvres. L'interdiction d'une parole. Il repart, se claquant d'une paume contre la pierre. Se soutenant. Se maintenant à un rythme calculé.

C'était doux. C'était vif. C'était fort. Il sentait son cœur suivre les basses des caisses. L'accordement des arpèges. C'était entraînant. Il était sur un nuage qu'il voulait piloter. Il pourrait s'envoler. Loin. Très loin. Le vent d'une musique faisant bondir ses sens l'y poussait. Une dérive agréable.

Une main s'agrippa à son poignet. Une poigne forte. Des cornes sur une paume large. Un homme. Il le regarda, et son sourire se fit plus amusé. Il pouvait bouger. Il y était encouragé. Son corps en fut soulagé. Ses jambes suivirent un vampire enragé. Que lui avait-il fait cette fois-ci ? Il n'était pas présent pour lui. Pas encore. Il voulait se détendre. Jouir d'une soirée qui commençait à faire naître en lui l'espoir d'un temps gagné. Pas de douleur pour les lier. Pour le mettre au pied du mur. Il ne l'avait pas remercié. Trop fier. Trop distant. S'en voulait-il ? Un peu. Il lui avait tendu la main. Comme elle autrefois. Il avait été ingrat. Encore. Les paroles étaient peu, face aux actes. Johann avait été une graine. L'action déchirant un papier usé d'une rancœur infondée. Était-il en colère à cause de ça ?

« Je suis une chaise d'un hippogriffe et le pied de la lune part en trappe de citrouille ! Ils nous sifflent ?! »

Aucune logique. Lévine cligna des yeux devant cette phrase peu construite. Aucun mot n'avait de sens accolé à son voisin. Il avait bu quelque chose lui aussi ? Manger un gâteau contenant une substance peu recommandable ? Peut-être. Il plissa les paupières, le nez froncé de concentration, avant que ses lèvres ne tremblent d'un rire qu'il chercha à contenir. Ça n'aurait pas été poli. Respectueux. L'amusement s’immisça dans ses iris délavés de leurs substances. Plus de contrôle. Plus de masque froid. Il en voyait les dessous. Kayser n'était pas infaillible. Un empereur se faisant bouffon.

« Les chatons dansent la cocaïne en mouflette d'araignée collante de souffre ! Pétard ? »

Sur ces mots, il le pointa de son index. Accusateur. Sa propre main migra à sa bouche, en étouffant l'éclat de rire qui ne tarderait pas à en sortir. Voulait-il l'amuser ? Sans doute pas. Y parvenait-il malgré lui ? Assurément. C'était ridicule. Risible. Il voulait en garder des souvenirs. Des petites paillettes de gaieté qu'il lui avait volé. Il ne chercha pas à le faire taire. Avant le Whisky, il l'aurait fait. Sans hésitations. Fabuleux breuvage. Peut-être qu'il n'était que le fruit de son imagination. De son nuage qu'il n'avait pas quitté. Ses talons l'emmenèrent en arrière dans un mouvement de balancier qui s'acheva sur ses pointes. Destiné à rendre plus fantasque une danse déjà improbable.  

« Son ! Après, il trouve la carotte de la cheveux. »

C'était l'explication la plus logique. Son amusement se mua en un sourire, alors que le mort réanimé millénaire se détournait. Ce n'était qu'une rêverie. Qu'une idiotie. La sienne. Il tendit une main, coinça un pan d'une cape mouvante. Elle lui sembla vivante. Leurs regards se croisèrent. Ce rouge était comme des rubis. Loin de l'acidité du sang. Une pierre liquide, perdue dans le brasier d'une colère incandescente. Il était si expressif. Si cruellement humain. La fragilité d'un chrysanthème envoyait aux quatre vents.

« Merci. », fut sa seule parole. Un souffle. Unique. Un non-dit qu'il n'avait pu formuler. Pas ce jour-là. Il en avait l'occasion. Il la saisissait. Au moins après des jours d'hésitation. Silencieusement, il loua la présence d'une potion dans son verre. Finalement, il avait eu l'effet qu'il avait espéré. Il lui avait apporté du courage.

Merci qui que tu sois.

***

Rêve

Ce mur était celui de sa soirée. Lévine faisait du surplace. Incapable de rester statique. Immobile. Les couples dansaient. Ronde l'hypnotisant. Il discerna au centre de cette agitation, l'ébène d'une religieuse et de son cavalier. Il ne s'y attarda pas. Qu'ils s'amusent. L'ombre de deux détraqueurs se dissipant de part et d'autre d'une salle étouffante, n'accapara son attention turbulente qu'une dizaine de secondes. La pièce tournait. Il y avait trop de choses à observer. À noter. Les effets allaient crescendo. Sous sa peau, comme des arcs électriques le secouaient. Le rendaient fou. Pourtant, alors que la colère de se perdre en ridicule s'il venait à rejoindre l'attroupement, pointait son nez dans son inconscient, elle en était chassée par le brouillard apaisant qui ne l'avait pas quitté. Un ascenseur émotionnel qu'il n'avait jamais expérimenté. Positif. Ne l'enfonçant pas.

C'était étrange.

Étrangement agréable.

Comme l'enthousiasme qu'il ne pu contenir à l'approche du vampire. Il était déréglé. Changé. Ou peut-être était-il lui-même. Pour une fois. Combien de temps cela ferait-il effet ? Il se limita à une ondulation du haut du corps. Vague suivant la musique pour contenir son énergie débordante. Il lui sourit. Accueillant. Fantôme d'une douceur qui n'aurait lieu qu'ici. À cet instant. Durant les heures suivantes. Son masque lui était introuvable, et il craignait de s'être égaré dans un rôle que l'on lui avait imposé. Mais ce n'était pas grave. C'est ce que lui susurrait cette petite voix droguée.  

« Excusez-moi, Mister Serger. », le salua l'homme d'un timbre grave.

Il ne détestait pas son nom de famille. Celui qu'il savait avoir eu la chance d'obtenir. Il avait été un espoir. Une rédemption possible. Il était cette part encore enfantine, adolescente. Ce rêve de devenir un sorcier respectable pour faire naître dans les iris de ceux lui ayant placé en protection, une fierté sans limite. Un amour sans failles.

« Je tenais à m'excuser pour mon... comportement. »

La bulle de son songe éclata à cette phrase. Il ne l'avait pas imaginé. Il papillonna bêtement des yeux. Sa bouche s'ouvrit sur un rien. Une absence de réponse. Ce n'était pas grave. Elle recommença. L'encourageant au relativisme. Il pouffa, camouflant ses lèvres de sa paume. Il riait de lui-même. Du vampire. D'eux. De cette farce qui s'était invitée à la fête. Qui en était l'hôte. Ils en avaient été victime. Malheureuse pour l'un. Satisfaite pour l'autre. Ses doigts se détachèrent pour ne dévoiler qu'un sourire. Il les secoua en rythme. Simple réflexe. Pour éclipser les excuses qui n'avaient pas lieu d'être. Il s'en était amusé. À ses dépends. Aux leurs.

« J'espère que ça aura au moins eu le mérite de vous amuser. »

Il acquiesça presque vivement, ne pouvant retenir le tressautement de ses pommettes. Kayser était de nouveau un bloc de glace. Mais il savait. Que quelque part sous cette couche de granite recouvrant ses expressions, se cachait un volcan. Un magma d'un quelque chose qu'il avait aperçu. Humain. C'était rassurant. Il avait pu voir au-delà d'un roc. D'une statue de marbre. Il voulait en voir une nouvelle fissure. Insatisfait. Gourmand. Le naturel revenait au galop. Sa langue passa sur ses dents dans un silence qu'il installa de lui-même. Il était bref. Jamais aussi soigné que le virtuose de la rhétorique à ses côtés. L'esprit n'en était qu'un apprenti. Un élève. Le mort millénaire gardait précieusement cette expérience pour l'illusionnisme de sa chasse. Le froid accompagna son mouvement. Un pas de côté, pour les en embaumer. Nouvelle image résiduelle sur son passage. Il souffla. Il espéra que la nuit serait éternelle.

« Ce costume vous sied à merveille. Vous devriez penser à laisser vos cheveux ainsi, Monsieur Kayser. Ils mettraient en valeur la glace de vos yeux. » , lui répondit-il d'un ton traînant, presque songeur.

Il voulait y voir une étincelle. Une surprise. Elle brilla. Une demi-seconde, puis, elle s'enfuit. Il crut avoir rêvé à nouveau. Mais elle avait été là. Furtive. Timide. Le frisson d'une victoire arrachée remonta le long de sa colonne. Leur jeu était interrompu par l'arrivée d'un voile noir. Portail sur des songes mythologiques. Le froid polaire d'un hémisphère nord inexploré. Loin des échecs, Lévine vit entre eux un plateau s'installer. Éloigné de la fraîcheur artificielle qu'il dégageait. Un regard complice. Quelques mots qu'il n'entendit pas. Il se sentit de trop. Un poteau continuant de bouger les jambes pour ne lutter que partiellement contre l'emprise d'un effet secondaire. Il se fendit d'un sourire. Résigné à n'avoir été qu'une seconde arrachée au temps, à cette soirée. Le pas silencieux, il disparut de leur bulle. Il n'y avait pas sa place.

Ce n'était pas grave.

Le fantôme se perdit dans la foule aux premières notes d'un piano. Il y avait toujours quelque chose de triste dans cet instrument. Une mélancolie plus facile à exprimer. À interpréter. Il ouvrit la porte sur une nuit noire. Calme. Entrecoupée par la mélodie d'un slow. Il faisait frais. Ses joues rougirent sous l'agression d'une brise se faisant bourrasque. Sa main se porta à ses cheveux, qu'il dégagea de sa vision. La Lune était belle. Un croissant qu'il imagina sourire. L'Auror en fit de même. La grande ourse était visible. Il tendit son bras, prêt à s'en saisir entre ses doigts. Il voulait la cueillir. L'arracher de son ciel obscur pour la mettre en bouteille. Pour éclairer ses sombres envies. Un égoïsme passager.

Ce n'était pas grave.

Le rythme était lent. Sa main gagna sa poche pour en sortir une cigarette. Elle s'alluma d'un claquement de doigt. Le tube fumant à la bouche, il ferma les yeux. Elle était la seule spectatrice de sa dérive. De son égarement. Il tourna. Une fois. Puis deux. Les bras écartés sur une cavalière invisible. Elle n'était présente que pour lui. Sa main gagna la sienne. Un pas en arrière. Sur la droite. Tourner. Encore. Ne pas s'arrêter. Ne rien laisser aux affres de l'oubli. De la lassitude. Les notes s'envolèrent. Paroxysme d'un amour fantasmé. Il l'attira à lui. Il pouffa. Elle aussi peut-être. Le vent en chanta le son. Elle lui conta la chorégraphie. En douceur. Comme pour lui apprendre à marcher. À courir. À sauter. Réapprendre à exister. Il la suivit. Esclave de ses désirs. De ses mots posés au creux de l'oreille. De son cœur. Il battait. Il le sentait. Il était là. L'instant présent. Demain pourrait s'écrouler. Hier ne pourrait plus exister. Il n'y pensait plus. Une dernière noire pressée, et le silence se fit. Elle l'abandonna pour rejoindre ses amants. Tout là-haut. Il ouvrit les yeux, caressant le contour arrondi de son esquisse reconnaissante.

Douce Lune. Douce amie. Octroie-moi une nouvelle envie.

Elle resta muette. La cendre tomba. Il était seul.

Ce n'était pas grave.

Lévine regagna l'intérieur, les dernières bribes d'un tube de tabac à peine savouré écrasé sous sa botte. Le buffet n'était pas déserté. Il ne l'avait pas été depuis son arrivée. S'y dirigeant, il chercha son équipier dans la foule de danseurs se pressant près de la scène. Un solo de guitare. Il n'était pas présent. Peut-être l'avait-il raté de peu près de la sortie. Sans doute. Il se décala pour laisser passer l'une des cinq Billywyg, pour servir deux verres. Whisky écossais. Son estomac protesta devant les mets. Il n'avait rien avalé depuis la veille. Il avait faim. Il n'aimait pas les sucreries. Donc, il se rabattit sur les petits fours. Saumon pour un. Il n'était pas mauvais. Rillettes de gésier pour le second. Salé. Effiloché de dinde sur une purée de citrouilles. Une douceur aux notes crémeuse. Il lécha le bout son pouce pour n'en perdre aucune miette. Pas de nausée. Cette liqueur était vraiment miraculeuse chez lui.

Les deux verres dans les mains, il esquiva une tornade blonde qui manqua de faucher ses jambes. Une petite sorcière au nez crochu, poursuivit par une tête de citrouille disproportionnée et une réplique de l'un des Auror les plus célèbres de son service. Avec un soupir, il repartit à la rencontre du duo qu'il avait quitté précipitamment. Il leur tendit leurs boissons avec un sourire. Désolé de son impolitesse. Une manière de se faire pardonner.

« Merci. Où étiez-vous passé ?  », accepta le professeur. Il ne pouvait en être autrement. L'asiatique l'avait choisi avec soin. Il s'humecta les lèvres, prêt à répondre, mais aucun mot n'eut le temps de lui venir. Un élève fit irruption dans son dos, interpellant la réplique sublimée de Dracula.

Il pouffa. Être enseignant dispensait de passer un agréable moment. Trop d'imprévus. De devoirs. Il l'observa partir vers l'une des tables, avant de reporter son attention sur la scandinave. Deux éclats sanglants sous une capuche trop large. Elle était comme un esprit ancestral. Perdu loin de sa contrée natale. Il l'imagina n'être qu'un songe éveillé et disparaître au matin. Une allusion au boogeyman. Elle lui faisait penser à lui. Manifestation des craintes. Des peurs secrètes au détour d'un cauchemar, dont on ne se souvient plus au réveil.

« C'est bien connu qu'il ne faut jamais accepter le verre d'un inconnu durant une soirée, commença en considérant suspicieusement le verre, à raison sans doute, mais bon, je vais faire entorse à la règle. Tu es une connaissance de Johann, après tout. »

Il haussa les épaules, ne niant pas cet état de fait. Il avait accepté le verre d'un ami. À ses risques et périls. Elle lui sourit. Il fit de même en réponse. Elle n'avait pas de croix. Une inconnue échappant à son jugement hâtif. Une chance sans doute.

« Elvý. », se présenta-t-elle sobrement.

« Lévine. »

Uniquement son prénom. Pourquoi s'embarrasser d'une identité complète ? Ils n'en auraient pas besoin. Ils n'étaient pas destiné à se revoir. A se côtoyer. Il enfonça les mains dans ses poches. Il sentait le métal glacial d'une chevalière qu'il avait emporté avec lui. Un souvenir familial. Un héritage qu'il avait réclamé d'une vitrine. Son ongle retraça un « K » s’entrelaçant à un « R ». La colère grimpa fugacement. Jamais longtemps. Quand ce nectar prendrait fin ? Pas trop tôt l'espérait-il. Peut-être pourrait-il en retrouver dans un verre. L'idée fit son chemin. Insidieuse envie de fuite. Besoin d'une drogue qu'il pensait douce.

Il se concentra sur elle.  Elvý. De quel origine était-ce ? Du Nord. Des tréfonds d'une étendue immaculée, malmenée par un vent trop violent. Elle lui inspirait la fragilité d'une aurore boréale. L'éphémère d'une poussière multicolore dans un ciel constellé. Le gris se mêla au sang de ses iris. La lumière y dansait, lui donnant des reflets orangés. De l'ambre en bouteille lorsqu'ils s’allumèrent d'un feu de joie. L'irritation qu'il y avait lu une seconde s'était fondu dans l'or autour de sa pupille. Elle était un spectre. Comme lui. L'entité oubliée d'un esprit malade. Le miroir fracturé de deux âmes en peine.

« Lévine, C'est si joli. », sa voix se perdit dans la musique. Un violon doux. Une ballade.

Il arqua un sourcil devant son changement soudain d'attitude. L'alcool lui était donc monté à elle aussi. Une gorgée. Un pied joint dans un autre monde où sa perception en deviendrait changé. Comme lui. La fissure de son regard de braise détailla ses traits. En miroir, il pencha la tête sur le côté, à son inverse.

« Pardon ? », répondit-il à son compliment à peine retenu. Une interrogation soufflée du bout des lèvres. Une surprise qui le fit cligner des yeux, comme un poisson hors de l'eau.

« Dommage que Johann m'ait volé le dernier slow, je t'aurais bien proposé de danser. »

Elle approcha. Un pas. Assez pour être à sa portée. Il vit comme au ralenti sa main frôler sa joue translucide. Un frisson souleva son épiderme. Ce n'était pas désagréable. C'était doux. Ce n'était pas agressif. Elle n'était pas intrusive. Elle n'était pas des bras jetés à son cou, l'emprisonnant. Ne lui laissant aucun choix. Aucun replis. Non. L'aurore boréale n'était qu'une caresse. Une mise en confiance. Un premier geste dans sa direction. Sa peau était chaude. Comme les étincelles illuminant les vagues sanglantes de ses yeux. Ses cils s'abaissèrent lascivement contre ses cernes. Ses ongles tapaient contre sa cuisse. Le rythme imposé. La bougeotte ne s'arrêtait pas.

Ce n'était pas grave.

Il pouvait la supporter. Pour ça. Pour ce flot d'émotions qui le traversa à ce simple contact. Il courba un peu plus sa nuque, pressant la pulpe de ses doigts contre sa pommette. Lévine souleva ses paupières. Il inspira, diffusant autour d'eux une bulle fraîche. Il sourit. Doucement. Sincèrement. Que cette potion ne s'arrête pas. Il voulait garder cette libération. Cette impression de ne plus souffrir de la moindre culpabilité. Du moindre remord.

« Nous n'avons pas besoin d'un piano pour danser un slow. », il haussa une épaule, roulant des orbites avec une nonchalance qu'il savait être véritable.  

« Passe le reste de ta soirée avec moi, s'il-te-plait. Et le reste de ta vie. »

Lévine se fendit d'un rire. Grave. Bas. Pudique. Une vie était une bougie perdue dans une tornade. Elle s'achevait d'un battement de cil. D'ailes. Elle n'était rien qu'une page facile à tourner. C'était effrayant. Elle débutait sous les prémices d'une volonté. D'un désir. Et se finissait sous l’étendard d'une souffrance solitaire. Dans la mort, nous étions seul. Et dans la vie, on était peu accompagné. Des passages. Des aller et venus. C'était comme se perdre au milieu d'une foule. D'être seul.

« Je peux rester le temps que ce songe durera. », une promesse murmurée. Un souffle qui se perdit dans son expiration. Une odeur de tabac. D'alcool. De sucre.

« S'il-te-plait, ne m'oublies jamais. »

Sa main retomba. Le glas d'un moment agréable. Les affres de l'oubli. L’abîme les engloutissant. Tous. Surtout eux. Fantômes d'une innocence perdue. Jetées aux requins par des mains violentes. Si semblables. Si éloignés. Elle lui semblait si proche. Si lointaine.

Il secoua la tête, et emprisonna sa main dans la sienne. Elle était gelée. Il s'en excusa en cherchant à en frotter le dessus de son pouce. Elle était petite. Et lui si grand. Il pourrait la briser. Il ne serra pas. Pas trop. Il ne voulait pas lui faire mal. Doucement, il la tira vers lui, pour à reculons, les mener à cette piste qu'il n'avait pas voulu encombrer davantage. Il le pouvait à présent. Ils étaient deux.

Autour d'eux, les couples se tenaient, se collaient. Les cordes étaient stridentes. La ballade était bientôt terminée, s'achevant sur une ultime envolée. La mort d'un cygne blanc. Corrompu par le vice de son jumeau. Il l'attira à lui, l'enroulant de son bras gauche, puis du droit dans une étreinte fragile. Un peu gauche. Il en avait perdu l'habitude. L'envie. Comme pour la bercer, il se calqua sur les battements de son cœur. Lent. Tranquille. À gauche. À droite. Tourner un peu.

« Je n'oublie jamais. », il posa sa joue contre le sommet de sa cape, fermant les yeux instinctivement. « Gardes en mémoire le fantôme que je suis. », il pinça les lèvres dans une esquisse délicate. Légèrement tremblante. Être plus qu'un passage. Marquer un endroit. Trouver un banc sur lequel se poser.

Pour les seconde. Les minutes suivante, il voulait être le siens. Comme il souhaitait qu'elle puisse devenir cet arbre sous lequel il pouvait s’habiter. La pluie pouvait tomber. Une tempête pouvait souffler. Elle était devenue cette Lune qu'il avait suivie. Elle était cet instant présent. Une bulle vibrante en écho. Cette souffrance commune. Refoulée. Deux êtres cherchant à s'échapper de leurs cauchemars.

« Pour que quand tu te réveilleras, tu puisses te remémorer que l'oubli ne pourra pas tout engloutir. », il fit un pas en arrière, la guidant sur un nouveau tourbillon. La danse n'était pas terminée. Elle ne le serait qu'aux lueurs du jour. Le voile se levant sur un élixir confondant ses émotions.

« Je suis terrifié. Que tout s'arrête. Que tout redevienne comme avant. », un aveu. Une voix un peu étranglée. Ça ne dura pas. Il n'avait pas été épargné par les charmes. Le sien le forçait au calme. À une sérénité qui lui était auparavant étrangère. Il ne voulait pas rire. La peur venait. Repartait. Un boomerang à retardement.

« Lorsque ça arrivera, tu seras de retour dans cette réalité où je ne serai qu'un fantôme. », il s'humecta les lèvres, inspirant une bouffée de ce parfum les enveloppant. L'alcool. Le sucre. Le chaud. « C'est... Angoissant. »

N'être rien. Être invisible. Même à ses propres yeux. Il s'oublierait. Il s'enivrerait de l'aiguille lui retournant les entrailles. Il s'avouerait une lâcheté déchirante. Une envie de fuir. De se fuir. Dans le noir d'une chambre mal éclairée. Dans le blanc d'une salle de bains, du sang coulant dans son lavabo. Il coulerait. Comme à chaque réveil. Combien de temps resta-t-il à la serrer contre lui ? À bouger sans cesse ? À danser sous un rythme désaccordé ? Décalé ? Il ne compta pas. Il se perdit dans ce cocon temporaire, qui prit fin. Il le sentit. C'était intérieur. Comme un fil se coupant. Un vase se brisant. Il la relâcha, se reculant d'un pas. Autour d'eux, ils s'agitaient. Pleins de vie. Pleins d'énergie. Lévine sourit. Une esquisse blafarde. Il s'inclina. Une révérence sobre. D'un autre temps.

« Merci pour la danse, Elvý. », et il se détourna, contournant un pauvre squelette en lévitation. Le dard de Billywyg. Il ne se retourna pas. Le temps avait été en pause. Il venait de reprendre. Inexorable. Infini. Comme une parenthèse destinée à prendre fin. Il avait chaud. Il étouffait de ces bouffées de frayeur ne restant que quelques secondes. L'effet s’amenuisait. Un peu.

Ce n'était qu'à moitié grave.

Il gagna le buffet. La petite blonde y était. Assise la bouche ouverte avec ses deux amis. Amorphe. Son opposé. Il posa son index sur le bouchon de verre de la bouteille de Whisky. Il le détacha d'un coup d'ongle, et remplit son verre de moitié. Il le savait fort. Il en avait besoin. Ses lèvres s'y trempèrent. Une bonne rasade. Aucun effet. Il toussa, la gorge irritée. Il attrapa un petit four pour en changer le goût. Une petite tartelette. Des champignons. C'était bon. Il en reprit un deuxième, comblant le manque de repas de ces dernières semaines. Silencieuse, il ne l'avait pas entendu approché. Petit esprit aux longs cheveux noirs. Elle se plaça à ses côtés et il sursauta en la remarquant. Longue robe blanche. Ongles abîmés. Il croqua dans sa nourriture, décidant de ne pas la mâcher plusieurs minutes.

« Tu es la fille Fa, n'est-ce-pas ? », il lui sourit, reprenant un croc après son interrogation. Il la finit, reposant son verre pour frotter ses mains. Enlever les miettes. Son estomac le guida vers un cure dent embrochant une tomate cerise et un carré de fromage frais. Ses doigts jouèrent avec, faisant tourner la brochette.

« Tu passes une bonne soirée ? », une banalité sans nom. La tomate glissa sur la pique de bois pour rejoindre sa bouche. Elle était acide. Il prit le temps de savourer, avant de reprendre, sans lui laisser le temps de répliquer. Un art qu'il empruntait volontiers à Kayser. « Très bon choix de costume. », le fromage suivit, et il coinça le bois entre ses dents, il lui fit face, son verre dans une main, l'autre dans sa poche. La bague était là. Encore plus froide que ses doigts. Putain.

Ça deviendrait grave.
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Résumé:
Lévine Serger
Admin rusé
Lévine Serger

_________________
Comme de la neige sur le sable

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Ven 15 Mai 2020 - 13:49



This is Halloween !
Event

Mardi 31 Octobre 1995


 ➳ Attention aux Piqûres ! ➳


Pic. Et de un ! Trottiner, se faufiler. Pic. Et de deux ! Discrètement, par derrière, surprendre. Pic. Et de trois ! Exprimer sa joie, trahir son arrivée, oublier la subtilité. Bim. Et un raté ...

Jules s'étala royalement dans l'herbe quand sa dernière cible l'esquiva. Tom et Louisa, à quelques mètres, s'étaient arrêtés dans leur propre course et la pointaient à présent du doigt en riant. La voix de McGonagall résonna et les trois Billywigs cessèrent aussitôt leurs bêtises pour revenir sagement dans le rang.

- J'ai gagné, j'en ai eu quatre ! frima Tom dans un murmure.

- Non, regarde, le contredit Louisa en tournant la tête et invitant ses amis à faire de même en pointant un doigt muet sur plusieurs silhouettes flottant derrière eux. Moi, j'en ai eu cinq !

Jules, après avoir avalé le goût amer de sa défaite incontestable, se tourna vers les deux autres Billywigs – bien plus calmes – avançant juste devant eux.

- Arbitres ! s'exclama-t-elle.

Oscar se retourna, non sans une mince lueur de fierté dans son regard rendu sombre par le ciel nocturne. Ce seul détail divulguait d'avance le résultat.

- J'ai tout bien observé. C'est en effet ma sœur qui a gagné avec cinq piqûres. Quatre pour Tom. Et... disons trois et demi pour Jules.

L'armée de Billywig fut pris d'un rire simultané en se remémorant de la dernière tentative de la rousse. Enfin, tous rirent sauf la concernée.

- Pff, j'aurais ma revanche, affirma-t-elle la tête haute.

Son serre-tête glissa un peu vers l'arrière et elle le redressa avant qu'il ne s'écrase à son tour sur le sol. Ne manquerait plus qu'elle perdre ses ailes, maintenant ! Oui, il s'agissait bien de trois paires d'ailes longues et fines qui trônaient majestueusement sur sa tête rousse. Elle avait noué ses cheveux en deux courtes nattes, dont les pointes atteignaient à peine ses épaules, pour éviter que ses cheveux ne se mélangent à son maquillage. Au départ, elle avait voulu réingurgiter un bonbon d'Eileen pour devenir toute bleue et ainsi se fondre totalement dans son déguisement. Mais l'idée n'avait charmé aucun des quatre autres membres du groupe qui partageait le même costume qu'elle. Ils redoutaient tous plus ou moins la création ratée de la potionniste expérimentale qu'était Eileen. Et l'un d'entre eux, en particulier, refusait d'exposer ses bouclettes violettes à toutes potentielles menaces pouvant altérer leur couleur actuelle. Jules n'avait pu qu'abandonner l'idée. Mais quand Ariel proposa de simplement utiliser de la peinture bleue pour se colorer la peau, une nouvelle lumière s'était allumée dans l'esprit de l'éternelle contestataire. Mélanger touche moldue et sorcière à leur déguisement, c'était là une brillante idée ! De quoi faire valoir la légitimité des deux mondes auxquels elle appartenait ! Quand elle raconterait ça à sa Lili dans sa prochaine lettre, sa jumelle en serait fière !

Mais quelle était donc la touche sorcière du déguisement, me demandez-vous ? La pièce grandiose de leur costume, une farce cachée, une fourberie de génie ! De quoi créer divertissements, rires et … flottements. Là voilà la clé de leur déguisement : un dard fabriqué de leurs mains, accroché autour de leurs bassins, suspendu à leurs derrières et ensorcelés de leurs baguettes ! Un coup monté à l'aide de plusieurs cerveaux afin d'incarner la créature insectoïde jusqu'au bout des ongles. Une piqûre de l'un de ces Billywig sauvages et hop ! Vous flottez ! Demandez aux quelques élèves suspendus à quelques centimètres du sol derrière eux, les premières victimes des joyeux chenapans. Toutefois, pas d'inquiétude, l'effet du sortilège s'évanouissait avant que l'aiguille des secondes n'ait le temps effectuer un tour complet dans son cadran.


 ➳ Un Billywig de disparu, deux Détraqueurs d'apparus ➳


Une excitation toute particulière envahit Jules quand ils arrivèrent à Pré-au-Lard. La Deuxième année n'avait encore jamais eu l'occasion de découvrir ce village. Elle en aurait l'autorisation l'année suivante seulement, quelle injustice. Alors, malgré l'obscurité de la nuit et les panneaux « closed » suspendus aux portes de chaque boutique, elle comptait bien profiter de ce court trajet pour dévorer de ses yeux chaque détail qu'elle pouvait apercevoir de ce village sorcier. Ce ne fut qu'en arrivant aux Trois Balais qu'elle se fit la réflexion qu'en fin de compte, un village sorcier ressemblait tout à fait à un village moldu, de nuit. Si ce n'était que leurs décorations d'Halloween étaient magiques. Toutefois, une soirée sorcière n'avait rien à voir avec une soirée moldue et ça, elle n'allait pas tarder à le découvrir.

Après avoir été validé par la tenancière du bar pour leurs costumes, le Club des Cinq pénétra dans une salle aussi sombre que haute en couleur. Des chauves-souris enchantées voltigeaient à travers la salle, des citrouilles semblaient discuter entre elles au coin des fenêtres et l'artiste sur scène, déguisée en acromentule, ne cessait de changer ses bras, ses yeux et ses cheveux de couleur au rythme de la musique. L'attention de Jules fut aussitôt capturée par cette dernière et elle tira Louisa par le bras pour l'attirer vers la scène tout en faisant un signe au reste du groupe pour qu'ils les suivent. La violoniste était encore plus incroyable vu de près. Comment faisait-elle pour changer ainsi de pigmentation au gré de ses envies ? Était-ce son déguisement ? Ou était-ce fameux pouvoir dont Ariel parlait souvent... la métamorphomagie ? La rousse s'apprêta à poser la question à son ami mais quand elle se tourna vers le reste du groupe, elle s'aperçut qu'il n'était plus avec eux.

- Où est passé Arie ? cria-t-elle pour se faire entendre par-dessus les notes puissantes envoyées par le violon.

Les trois autres Billywigs haussèrent leurs épaules simultanément. Et mince, laisser Ariel seul au milieu de cette foule, ce n'était vraiment pas une idée qui plaisait à Jules. Alors, ils se mirent à le chercher mais après avoir fait plusieurs fois le tour de la salle en se faisant bousculer de toutes parts,  les protestations de Tom eurent raison de leur détermination et ils rejoignirent la piste de danse avec une même pensée : « Il finira bien par nous retrouver. » Après tout, il était bien connu que plus on cherchait quelque chose, plus le sort semblait s'obstiner à l'ôter à notre vue, même s'il se trouvait sous juste nos yeux. La plume que Jules avait cherchée dans ses affaires pendant dix bonnes minutes la semaine passée alors qu'elle était simplement coincée derrière son oreille en était l'exemple parfait.

Alors, plutôt que de passer la soirée à chercher celui qui avait décidé de se rendre invisible – c'était en billywig qu'il était déguisé pourtant, pas en demiguise ! -, le quatuor décida de se laisser porter par les soubresauts du violon et de danser. Ce fut alors que l'acromentule céda la scène à deux détraqueurs. Le duo violon-guitare qui débuta électrisa la petite Murphy qui se déchaîna sur la piste de danse. Elle sautait, bougeait ses bras dans des mouvements désordonnés et tentait des pas de danse improvisés, le tout en étirant son visage dans diverses grimaces. Un Billiwyg déchaîné.


 ➳ Le Bal funèbre des Amants ➳


À la fin du morceau, l'Irlandaise était à bout de souffle. Elle s'arrêta de sauter un instant pour calmer sa respiration, une main posée sur sa poitrine qui se soulevait dans un rythme aussi saccadé que ceux du violon de l'acromentule qui reprenait place sur scène. Ce fut alors qu'elle vit passer le professeur de Soins aux Créatures Magiques devant elle. Kayser ! Soudainement animée par une idée nouvelle, elle abandonna son groupe d'amis pour suivre le vampire qui fendait la foule d'un air grave. Ou bien était-ce seulement son costume qui lui donnait cet air ? Ou son expression faciale naturelle ? Mouais, chaque argument pesait autant dans la balance.

La poursuite de Jules fut toutefois interrompue par un nouveau détail qui attira son attention. Ariel ! Enfin, le voilà. Et il n'était pas tout seul. Il parlait avec une fille – probable descendante de Nick-Quasi-Sans-Tête au vu de son costume – qui avait l'air un peu plus âgée mais qui lui offrait un grand sourire. Jules, qui avait amorcé un pas dans la direction de son confident, se stoppa alors. Un sourire en coin, elle se languit un instant de plus de la scène avant de faire demi-tour. Pourquoi donc déranger deux tourtereaux ? Non, partager son témoignage au reste de la bande semblait à l'instant actuel une bien meilleure idée. Fallait-il encore les retrouver.

Bousculée par les danseurs enfiévrés ou par d'autres monstres semblant avoir plus ou moins perdu la raison, la Deuxième année peina à se frayer un chemin dans la foule dense. Son chemin laborieux la mena dans un coin moins agité, près de l'entrée. Ce fut à ce moment-là qu'elle aperçut à nouveau le professeur aux canines aiguisées pour l'occasion. Parfait ! Cette fois-là, elle ne le perdrait pas.

- Professeur Kayser ! l'appela-t-elle en remuant son bras au-dessus de sa tête, importunant quelques-unes de ses ailes au passage. Professeur !

Quand elle arriva à son niveau, elle se posta fièrement devant lui, ouvrit ses bras de chaque côté et lança :

- Devinez en quoi je suis déguisée !

S'il y avait bien une personne dans la salle pour deviner le costume du Club des Cinq, c'était bien le spécialiste en créatures magiques. C'était d'ailleurs en épluchant son livre à la suite de son premier cours que la Née-Moldue avait trouvé l'idée de leur déguisement.

- Et cette fois, c'est de la peinture, pensa-t-elle judicieux de préciser en pointant la peau bleutée de son visage.

Ce ne fut qu'après avoir présenté fièrement sa métamorphose d'Halloween à Kayser que Jules remarqua l'autre fillette à ses côtés. Jun ? Oui, c'était bien elle, la Première année avec qui elle avait approché les créatures au premier cours de Kayser. Le professeur était apparemment la pièce maître que le destin s’amusait à utiliser quant il s'agissait de réunir les deux fillettes.

Ce soir-là, Jun avait une apparence tout bonnement effroyable avec son regard vide tapi derrière son rideau de cheveux noirs. Puis, avec sa robe blanche toute sale, on aurait dit la Dame Blanche, l'horrible fantôme qui peuplait les histoires d'horreurs racontées autour d'un feu de camp. Jules se souvenait encore trop bien des cauchemars qu'elle avait fait à sa dernière colonie moldue et un frisson la parcourut. Mais ce n'était qu'un déguisement alors, très vite, elle l'oublia pour s'intéresser à la Serpentard dissimulée derrière. S'ennuyait-elle pour rester en compagnie d'un professeur ? Se sentait-elle seule ? Pas question de se sentir seule lors d'une fête. Alors Jules finit par se tourner vers elle et lui proposa, sa main droite tendue :

- Viens, on va danser !

La petite Fa observa un instant la rouquine avant de finalement s'emparer de sa main. Il n'en fallut pas plus à la Murphy pour l'emporter aussitôt avec elle dans le tourbillon d'excitation que lui procurait la soirée. Les deux jeunes sorcières rejoignirent la piste de danse et cette fois-ci, le Billywigs repéra aussitôt ses clones qu'elle rejoignit alors.

- Je vous présente Jun ! Vous vous souvenez ? C'était mon binôme au premier cours de Kayser.

Jules se tourna vers Jun, lui sourit gaiement puis pointa ses propres amis un à un du doigt en citant leurs prénoms :

- Louisa, Tom et Oscar. Il ne manque qu'Ariel...

Une fois les présentations faites, le petit corps de Jules se remit à s'agiter au rythme de la musique, encourageant la nouvelle venue à faire de même. Jusqu'à ce que l'arrivée d'un nouvel artiste sur scène l'interrompe dans son élan. Un pianiste. Jouant un slow. Il n'en fallut pas plus pour faire pester la rousse qui annonça alors à ses cinq partenaires :

- Pitié non, moi je m'en vais manger un bout.

La Gryffondor s'éloigna alors des trois Billywigs et de la Dame Blanche pour rejoindre le buffet. Du coin de l'œil, elle eut tout juste le temps d'apercevoir Tom et Louisa se prêter au jeu à côté d'un Oscar embarrassé, laissé ainsi seule avec une élève à peine rencontrée. De loin, Jules offrit un clin d'œil d'encouragement au Serdaigle qui se traduisit par deux mots simples : « Invite-là ! ».

Eh bien, Cupidon s'était décidément infiltré à la soirée d'Halloween. Sous quel déguisement se cachait-il ? En tout cas, il y avait peu de chances que l'une de ses flèches n'atteignent le cœur de la rousse, elle avait bien trop de choses en tête pour s'intéresser aux garçons. Puis, elle avait de supers amis alors à quoi bon les délaisser pour un élève déguisé en squelette, fantôme, citrouille ou autre ? Non, à ce rythme, c'était eux, ses amis, qui allaient un à un la délaisser pour une idiote histoire d'amour. Ariel et Miss-Quasi-Sans-Tête, Louisa et Tom, peut-être même Oscar et Jun, maintenant... Attendez, ce n'était pas Petit Jean, là-bas, sous un chapeau pointu ?


 ➳ Un nouveau Poison Coloré ➳


Ses doutes naissant s'évaporèrent aussitôt à la vision de sa petite apprentie. Robin se rapprocha d'elle à grandes enjambées, attrapa son chapeau de sorcière par la pointe pour attirer son attention, puis se tourna en même temps qu'elle pour la piquer de son dard. Et de quatre !

- BOUH ! s'époumona le Billywig.

Une Azalée au nez crochu se mit alors à léviter à quelques centimètres du sol et les deux fillettes partagèrent alors un rire complice. Jules remarqua les petits fours amassés en une petite montagne entre les mains de la gourmande Poufsouffle et se permit de piquer celui se trouvant à son sommet.

- Je n'ai même pas encore touché au buffet, commenta-t-elle. Ils sont bons ?

Elle observa d'un air dubitatif la sucrerie en forme de troll qu'elle venait de piocher. Sa couleur verdâtre n'était pas des plus alléchante mais c'était peut-être aussi l'originalité de la friandise qui lui donnait envie d'y goûter.

- Bon, je tente ! Même si je ne suis pas convaincue que ce soit très respectueux de croquer dans un troll...

La mâchoire bleue du Billywig se referma sur la sucrerie. Aussi croustillant qu'un biscuit, ce n'était pas trop mal, finalement. Il y avait une saveur assez particulière que Jules ne reconnut pas mais qu'elle apprécia grandement.

- Huuum... ch'est braiment bon, témoigna-t-elle la bouche pleine.

Prête à déguster d'autres mets, la Gryffondor se tourna vers le buffet. Ce fut à ce moment-là qu'elle aperçut un Détraqueur adossé à un mur. Dans une exclamation mêlant joie et surprise, elle abandonna Azalée aussi subitement que son envie de dévaliser le buffet pour s'empresser de rejoindre la star qui avait fait son apparition sur scène au début de la soirée. Un autographe, s'il-te-plait !

La Deuxième année déboula devant la violoniste tout sourire. Qui était-il ? Ou qui était-elle ? Comment savoir sous cette mystérieuse cagoule ? Derrière ces yeux où le néant s'était nichée ? S'agissait-il d'un(e) musicien(ne) professionnel(le) ? D'un(e) élève ? D'un professeur ?

- C'était trop bien ta musique tout à l'heure ! s'exclama Jules sans s'embêter de préambule.

Et pour toute réponse, ce fut un rire cynique qui fit écho à ses paroles. Un rire qui tanguait un peu, qui mélangeait des notes amers et d'autres plus sincères. Un rire étrange et déstabilisant. Le Détraqueur se pencha vers elle, s'appuya d'une main sur son épaule comme pour garder l'équilibre - se rendait-elle compte que le corps de Jules était encore un peu trop petit pour supporter tout son poids ? -, et lui avoua d'une voix bizarre :

- Tu sais, le violet ça t'allait bien mieux.

Au moins, maintenant Jules savait que sa star était soit une élève – elle avait définitivement une voix féminine -, soit une membre du personnel du château. Seuls ceux l'ayant croisé à Poudlard le 18 septembre dernier avait pu assister à sa métamorphose violette. Est-ce que cette déduction désillusionna la petite Murphy ? Un peu. Ça lui enlevait de son mysticisme d'un coup, à la pseudo-star.

- Sauf qu'un billywig c'est bleu, pas violet, rétorqua la Deuxième année.

- Et ça a des cheveux verts, peut-être ?

Le Détraqueur attrapa une natte de la rousse et la releva pour qu'elle puisse la voir. L'expression ébahie qui se dessina alors sur les traits de Jules à la vue de sa tresse verdâtre déclencha un nouveau rire moqueur chez son vis-à-vis.

Non, non et non. Ce n'était pas possible. Pas encore. À ce rythme, sa belle crinière rousse allait connaître toutes les teintes de l'arc-en-ciel avant la fin de l'année. La jeune Gryffondor comprit aussitôt ce qui lui arrivait et, dans son esprit, le troll qu'elle avait avalé quelques minutes plus tôt se moqua d'elle sournoisement. EILEEN !

Tournant le dos à la violoniste aussi rapidement qu'elle était apparue à ses yeux, la Murphy rejoignit la foule avec une idée précise en tête : retrouver celle qui venait de gâcher son incroyable déguisement de billywig. Emportée par sa nouvelle cause de révolte, Jules ne pensa même pas à vérifier que la peinture bleue recouvrait toujours ses bras, convaincue qu'on la voyait à présent intégralement vert kaki. Un troll pourvu d'ailes et d'un dard. Quel ridicule.

Mais comment trouver la fourbe potionniste au milieu de cette foule de monstres aux visages masqués ? Jules donnait des coups de coude aux danseurs pour essayer de se frayer un chemin. Jusqu'à ce qu'un cataclysme vienne la faucher et qu'elle se retrouve – pour la seconde fois de la soirée – étalée par terre.

- Ail…..

- Ouille...

La chute d'un Billywig aux côtés d'un ange déchu. Des ailes qui n'étaient plus qu'accessoires dans cette scène grotesque. Jules se releva presque aussitôt, ou du moins, plus rapidement que l'autre élève qui semblait planer dans un autre monde. Il s'agissait d'une fille de sa maison, reconnut la Murphy. Elle l'avait souvent vu en compagnie d'Eileen ou de Tabata. Alors, pas question de la laisser traîner par terre, ah ça non ! La loyauté était bel et bien l'hymne des courageux Lions, n'était-ce pas ? Alors, évidemment qu'elle allait l'aider à se relever. Mais pas en lui tendant la main... Un demi-tour sur elle-même, son dard bien pointé... Viser, piquer ! Et de cinq !

Ce fut avec un rire sournois qu'elle abandonna l'ange des ténèbres dans sa lévitation au milieu des autres danseurs. Loyauté, certes, mais il ne fallait tout de même pas oublier la petite vengeance que méritait la chute précédemment provoquée. Mais la Gryffondor de cinquième année pouvait s'estimer heureuse, cette farce avait une saveur plutôt agréable pour une vengeance.

Repartie dans sa course, c'était une autre Lionne de cinquième année que cherchait Jules. Jusqu'à ce qu'une main saisisse son bras et la stoppe dans son élan. Louisa la tira jusqu'au reste du groupe.

- Reviens-là, toi ! Ne va pas te perdre comme Arie. Et pourquoi t'as les cheveux et les yeux de cette couleur maintenant ?

Louisa grimaça. Cette nuance de vert n'était vraiment pas flatteuse.

- À cause d'Eileen bien sûr, s'emporta aussitôt Jules. Regarde, mon déguisement est fichu maintenant !

- Bah non, ça va encore, la rassura Louisa. La peinture bleue couvre la majeure partie des dégâts.

Jules pensa enfin à regarder ses bras. Le soulagement à la vue de leur teinte bleue fit disparaître sa colère d'un coup. Bon, elle pourrait toujours râler auprès d'Eileen le lendemain. La soirée n'était pas finie et elle comptait bien la savourer jusqu'au bout à présent. D'ailleurs, voilà un Billywig égaré qui réapparaissait enfin...


 ➳ La Flèche d'un Cupidon macabre ➳
 

- Ariel ! l'interpella Oscar.

- Oscar, mon ami ! Et tout le monde est là : Louisa, Tom, Jules ! Que je suis heureux de vous voir ! Vous m'avez manqué, vous savez ?

OK. Lui aussi avait avalé un truc louche. Jules s'en fit aussitôt la réflexion après ces paroles bien trop mielleuse prononcées d'une voix bien trop guillerette pour le pudique Serdaigle. Ça ne l'empêcha pas pour autant de pouffer légèrement, bien que, comme Louisa, elle faisait de son mieux pour retenir son rire. Et la tache devint d'autant plus difficile quand l'Aiglon s'agenouilla subitement à ses pieds. Peut-être état-ce l'effet de surprise qui l'aida à ravaler un instant de plus son hilarité croissante ?

- Jules, ma confidente, mon âme-sœur, toi qui me comprends si bien, écoute-moi !

Ladite confidente porta une main à sa poitrine d'une manière théâtrale pour exprimer grossièrement à quel point cette introduction chevaleresque la touchait. Bientôt, elle ne pourrait plus empêcher son rire d'éclater. Son visage se tordait inéluctablement sous la torture de cette retenue.

- J'ai rencontré celle qui illuminera mes journées pour le restant de ma vie. J'ai rencontré celle avec qui je veux vivre mes joies et mes déceptions, mes réussites et mes galères. Jules, je crois que j'ai trouvé la bonne !

Ça y était. Ariel avait perdu la tête. En une soirée, l'apprenti sorcier le plus réfléchi qu'elle connaissait s'était  laissé toucher par un coup de foudre ? Ce n'était pas à sa confidente que l'on ferait croire ça. Il y avait décidément un truc louche avec ce buffet.

Roméo se détourna dans une mise en scène toujours plus dramatique et alors qu'il portait la main à son front, Jules ne se retint plus : son rire se confondit à celui de Tom et de Louisa - qui avait également craquée – et à eux trois ils constituèrent la mélodie de fond des paroles toujours plus enivrée qui suivirent.

- Elle est belle, vous savez ? Elle a la peau en porcelaine et le cou si délicat qu'on dirait que sa tête va tomber à chaque instant ! Ses yeux sans fond m'ont percé et je ne rêve que d'une chose : les revoir.

L'image macabre de Miss-Quasi-Sans-Tête réapparut dans l'esprit de Jules, se calquant à la description envoûtante d'Ariel et des larmes perlèrent alors à ses yeux tant son hilarité était débordante. Elle dut user de toutes ses forces pour mettre fin aux éclats de sa voix quand son confident se tourna à nouveau vers elle.

- S'il te plaît, sois celle qui réalise mon vœu le plus cher. Sois celle qui officialise notre mariage.

Impossible. Impossible de retenir une nouvelle explosion de rire devant cette demande. Une part d'elle s'en voulait de porter si peu de crédit à son ami, de lui rigoler au nez alors qu'il lui exposait une sincérité sans précédent, mais c'était plus fort qu'elle. Comment prendre au sérieux un tel discours ? Comment écouter cette poésie macabre sans laisser échapper une larme rieuse ? Impossible. Même Oscar avait cédé.

Ce fut toutefois lui qui se reprit le plus vite, laissant alors l'inquiétude se peindre sur ses traits, par-dessus son maquillage bleu.

- Ariel, que t'arrive-t-il ? demanda-t-il, soucieux.

Jules, décidée quant à elle à ne pas s'inquiéter pour si peu – à tous les coups, il s'agissait d'une autre farce des organisateurs de la soirée -, passa son bras autour des épaules d'Ariel et répondit à sa place.

- Eh bien, ne vois-tu pas, Oscar ? Il est amoureux, par Merlin !

Un grand sourire aux lèvres, la rouquine avait déjà oublié ses problèmes d'épiderme coloré.

- Et je crois bien que j'ai une cérémonie à organiser... Allons trouver la mariée !

Ce fut ainsi que le jeune Murphy quitta une fois de plus la piste de danse pour traverser la foule des costumés. Mais cette fois, elle avait retrouvé son Billywig égaré et elle ne comptait désormais plus le lâcher. Il voulait qu'elle réalise à nouveau l'un de ses vœux ? Eh bien, ça tombait bien, c'était la mission qui figurait à la seconde place de sa précieuse To Do List. Alors, où pouvait bien se cacher Miss-Quasi-Sans-Tête ?

Résumé:

Codes couleurs:

☾ anesidora
Jules Murphy
Admin idéaliste
Jules Murphy
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Sam 16 Mai 2020 - 16:22
❝ la représentation d'un spectacle bâclée, l'exposition d'une oeuvre inachevée, la souillure d'un être sacré... ❞
This is Halloween

Les Inscrits

Ma pauvre enfant. Ça n'avait rien d'agréable comme surnom. La nouvelle infirmière en avait-elle conscience ? La réponse lui semblait évidente : non. Elle avait juré de protéger les élèves et d'en prendre soin, pas de leur torturer l'esprit. Néanmoins, la voyante se força à relativiser. Onyxia ne devait pas se douter que sa manière de les nommer pouvait être blessante, donner une impression de pitié haïssable. Merlin n'était ni pauvre, ni encore une enfant. Elle était née avec une cuillère en or dans la bouche, avait seize ans et était l'une des meilleures élèves de son année, en toute modestie. Personne n'avait besoin de la plaindre et certainement pas pour une blague aussi puéril.

Elle ne la reprit pas, cependant. Elle était présente pour s'amuser, pas pour réfléchir, théoriser sur des interactions aussi communes. Elle se détacha de la scène, laissant son esprit s'envoler hors du temps, ne permettant pas à ses sensations de prendre le dessus. Elle courba la tête et accepta les mots à la saveur amère. C'était une adulte. Elle n'était qu'une élève. Elle n'avait pas son mot à dire. Elle n'avait pas les pouvoirs de la reprendre sur sa façon d'être et de se comporter, d'autant plus que ce n'était pas grave. Il n'y avait pas mort d'homme - ou de femme, si elle voulait rajouter une touche macabre d'humour noir. Et, pour être franche, ce n'était pas la première à l’infantiliser. Ce ne serait pas la dernière, alors elle devait s'y habituer. Le fait qu'elle aurait apprécié être cette enfant, que Wintersong voyait en elle, n'avait rien à voir avec son humeur qui venait de se dégrader. Rien.

Après avoir salué le duo, les deux membres du personnel, avec la politesse et le respect qu'elle leur devait de part leur statue, elle se détourna. Un ascenseur émotionnel : elle passait de la frustration à la joie, intense, directe, qui fit éclater son faciès d'un sourire.

Son regard venait de tomber sur le fantôme. Macabre, mais beau, il était parvenu à un mélange exquis, fascinant, qui l'attira comme un papillon désirant les rayons brûlants du soleil. Un soleil trop haut pour l'atteindre. Ce n'était pas le paradis qui l'attendait, mais l'enfer et c'était avec une envie malsaine qu'elle accepterait de s'y déchirer les ailes.

D'un pas dansant, elle fendit la foule et se rapprocha. Sans détruire entièrement la chrysalide qui l'emprisonnait toujours, elle forçait pour déployer les membres qui lui permettrait de planer. Elle voulait se laisser guider par le vent, et qu'il fût violent ne l'effrayait pas. À son approche, sa voix se fit puissante. Elle voulait se faire remarquer. Elle voulait couvrir les vibrations agréables du violon de Rosebury.

« Bonsoir Monsieur Serger ! Bonsoir Monsieur Ibranovitch ! Vous passez une bonne soirée ? »

Sa façon de les interpeller était d'une banalité affligeante, mais elle fonctionna. Les deux hommes la regardèrent. Stanislas le premier, sa réaction ne se fit pas attendre et il s'étouffa devant sa nudité factice. L'amusement lui arracha un sourire. La peau de ses joues se déchira pour révéler l'existence du monstre qui se tapissait en fond. Halloween, c'était bien pour démontrer la réalité de ce que l'on pouvait être, sans même que les autres s'en doutassent. Ou peut-être que l'un d'eux le comprit, à sa réaction effrayée. Il l'avait vu, avait pu l'observer sous un angle nouveau. Un jour de pluie et le cadavre d'une violoniste. Elle ne s'en formalisa qu'à moitié, mais retira le démon de ses joues, pour n'y laisser que l'ange qu'elle paraissait être à la vue de tous.

« Merlin Shafiq ! Un plaisir de te revoir. »

L'équipier du fantôme, qu'elle avait voulu voir de prime abord, frappa sa fourche au sol. Elle s'enflamma. Merlin arqua un sourcil, retenant à grande peine un rire. Le diable avait-il décidé d'être agréable, ce soir-là ? Ou était-ce une vile ruse pour l'amener à croquer la pomme ? Ève en journée, le succube de l'instant se doutait déjà de la réponse.

« Tu es radieusement terrifiante ce soir. Tu as un sacré niveau de métamorphose pour parvenir à de tels résultats. »

Le spectre ne parlait pas. Il n'en avait pas besoin. Fourbe et habile, le maître des enfers le faisait pour deux. Et ça avait beau être une croyance moldu, la noble s'était suffisamment intéressée à ce monde aussi inconnu qu'effrayant pour comprendre, instinctivement, que l'auror imitait la représentation de son costume à merveille. Avec elle, et c'était ce qu'il fallait saisir, l'illusion fonctionnait. Qu'il remarquât ses prouesses, avec une capacité qu'elle appréciait, autant qu'elle la stressait de part les dons de sa mère en la matière, avait cette tendance directe à l'apaiser. Il lui offrait de la joie en bouteille et elle buvait, buvait encore, s'enivrait de cette sensation. Elle rougit.

« Laisse-moi voir ça de plus près. »

L'ange déchu s'approcha et, d'un doigt griffu, dont elle pouvait sentir la pointe sous son menton, il l'invita à redresser la tête dans sa direction. La tête haute. Ne jamais baisser le regard. Elle venait de le faire devant le compliment voilé. Était-ce un message caché de la part de l'individu se changeant en un Roi immortel ?

« Fais-moi un sourire ! »

La Lilith d'un soir s’exécuta, sans réfléchir. Son esprit ne fonctionnait plus, refusait d'admettre ce qu'il se passait. Tout ce qu'elle entendait, c'était cette voix à son oreille qui murmurait inlassablement. D'habitude, elle était désagréable. D'habitude, elle était insultante. D'habitude, elle était médisante. Un canon à sel plus fourni que la mer morte. Ce soir-là, cependant, elle lui soufflait des mots doux, réconfortants. Elle avait le droit de faire une pause. Elle avait l'autorisation de s'amuser et d'oublier qui elle était.

« J'adore !, fit remarquer Ibranovitch dans un applaudissement appréciateur. Tu es la reine de ma soirée. Je pense que je ne vais pas résister à montrer ton horrible sourire à tous ceux que l'on croisera. »

La révérence, bien que surjouée, de son maître pour la soirée fit mouche.

« Viens avec moi, vile démone. Allons effrayer ces pauvres êtres. Faisons leur connaître la véritable définition de Halloween. »

Elle hocha vivement la tête. Ses fascinations cloisonnaient derrière un mur maintenant infranchissable, libérée de poids qu'elle n'avait pas conscience de porter, elle s'évadait. Affranchie des règles de son existence, cet instant était plus agréable que ne l'avait été les autres durant l'intégralité de sa courte vie. Était-ce cela, de pécher ? Était-ce si bénéfique pour son âme égarée ? Elle voulait s'y plonger pour l'éternité. Ouvrir les portes, se damner et ne jamais ressortir de ce monde aux cauchemars édéniques.

« Vous formerez une bonne équipe. »

Il ne fallut pas plus à l'adolescente pour s'oublier. Le spectre, passeur des morts, leur autorisait une sortie. Qu'ils s'amusent, devait-il se dire. Qu'ils rigolent, devait-il espérer. Dieu pouvait bien les voir, les deux créatures ténébreuses s'en régaleraient. Elle se sentait libre et, aussi longtemps que ça durerait, elle voulait en profiter.

Un. Un clown effrayé, sursautant violemment, laissant tomber son gourdin ensanglanté au sol. Il le récupéra dans une panique sourde avant de s'enfuir. Les deux fourbes se gaussèrent de sa réaction.

Deux. Joris, avec ses cheveux bleus enflammés, était plutôt reconnaissable, même de loin. Attirant Stan dans son sillage, Merlin força le passage jusqu'à se retrouver devant le Poufsouffle. L'auror s'enflamma et elle, elle souffla un rire diabolique, qui dévasta son visage. La demoiselle se régala de la réaction d'Hadès - qu'elle ne reconnut pas vraiment — avant de s'enfuir sans demander son reste.

« Joli costume !, lui fit tout de même remarquer Merlin, avant de s'éloigner à la recherche d'une nouvelle victime. Passe une bonne soirée ! »

Trois. Ils s'approchèrent d'une poupée recousue. Sa compétitrice dans le club de duel. D'un geste amusé, l'Anglaise tapota son épaule, faisant signe à son coéquipier de patienter. Quand la blonde se retourna, elle lui offrit son plus beau sourire. Ou, plutôt, son plus effroyable rictus, se régalant de sa réaction. Derrière lui, Stan s'enflamma, frappant sa fourche au sol dans cette optique.

« Agenouille-toi devant tes maîtres ! »

L'ordre claqua comme un fouet, d'une voix d'outre-tombe. Elle était modifiée. Un petit cadeau de la part du succube. Ils se régalèrent de la réaction de la recousue, puis ils la quittèrent sans plus de cérémonie. Merlin offrit tout de même un léger signe de main, amusé, à Tabata, alors que l'homme la traînait déjà vers un autre coin de la pièce, avec une idée bien précise en tête. Elle n'avait pas la force de résister face à sa poigne, et n'en avait pas vraiment l'envie non plus. Dans la foule, son adversaire fétiche disparut, englouti par l'océan d'humains se trouvant dans la pièce.

Quand le Diable lâcha son poignet et qu'elle releva le regard, son détachement se refit immédiat. Kayser. La voix douce, murmure de sa nouvelle liberté, se fit plus sévère, plus sèche. L’Éden diabolique disparaissait devant la frayeur imposée pour le vampire. Stan lui fit un signe, puis s'enflamma. Ce fut avec un geste de recul qu'elle s'autorisa un sourire. Plus petit que les précédents. Il n'était pas amusé. Il était craintif. Un petit animal prit au piège devant le lumos d'un sorcier malavisé.

« Qu'est-ce que vous croyez faire, miss Shafiq ? »

Agacement. Merlin baissa immédiatement la tête. Elle se sentit stupide. Pourquoi avait-elle suivi le chasseur ? Son costume de diable ne lui collait plus aussi bien à la peau. Ou trop bien, justement. Elle ne savait plus. Elle déglutit, refusant de relever le regard, incapable de prononcer la moindre parole. Cet homme était un cauchemar ambulant pour elle. Pourquoi était-il venu à Poudlard, par Rowena ? Elle le haïssait.

« Et vous, qu'est-ce que vous croyez faire ? Jouer les paternels frustrés ou les professeurs insupportables ? »

La marionnette redressa la tête. C'était étrange. Elle sentait les liens se briser les uns après les autres. Pourquoi avait-elle, à nouveau, cette sensation d'évasion ? Était-ce l'ombre, chaleureuse, rassurante, du diable ? Il se plaça devant elle, coupant court à tout contact visuel entre les deux adversaires.

« Sûrement les deux. C'est la fête. Vous n'êtes pas son père, alors ravalez vos leçons à deux galions. Enlevez-vous le balai que vous avez dans le cul et laissez les autres s'amuser. »

Le mal était-il donc, vraiment, aussi bénéfique pour elle ? Sa compréhension se faisait tordue, mais elle n'y prit pas garde. Tout ce qu'elle remarquait, c'était qu'elle se sentait, à nouveau, affranchie des lois de sa vie. La ruse d'un diable aux paroles acerbes et directes. Le rideau tombait, la représentation prenait fin et elle, elle était enfin maître de ses décisions devant lui.

« Il y en a qui sont pas encore trop péteux pour en profiter. »

Il ne permit ni à la Serdaigle, ni à l'ancien Serpentard d'échanger à nouveau. Il attrapa la main de Merlin et l'attira loin du professeur. C'était plaisant. Étrange, mais plaisant. Une fracture dans un univers qu'elle ne comprenait plus. Le sien. Inutile, lassant, mais existant, elle devait composer avec. Il venait d'en détruire un morceau. Un coup de faux, emprunté à sa servante. Il n'y laissait qu'une première pierre. Le reste, c'était à elle de le faire. Si elle voulait reconstruire sur ces cendres, ce serait son choix.

Intérieurement, elle l'en remercia, alors qu'il l'attirait à l'extérieur de l'auberge, faisant valoir sa fonction d'auror. Il avait besoin d'air ? Ou comprit-il que c'était elle, qui en désirait ? Les deux, probablement. Ils traversèrent la rue et s'installèrent sur un banc en face des Trois Balais, où ils pouvaient voir les lueurs de la fête au travers des fenêtres.

« Ça vous arrive souvent ? »

Son regard porté vers la voûte céleste, sa voix ne fut qu'un murmure. Pensive, elle plaça ses mains entre ses cuisses serrées. Il commençait à faire vraiment froid et, loin de la foule, peu vêtue pour son costume, l'oniromancienne commençait à en ressentir les indésirables effets. Elle tremblait. Ses lèvres bleuissaient.

« De ?, commença-t-il. De m'enflammer juste pour faire plaisir à une gamine ?
Je ne suis pas une gamine ! », siffla la demoiselle en tournant un regard sévère vers son interlocuteur.

Jamais ça ne lui était arrivé avant. Quand elle parlait, son ton était toujours égal. Respectueux. Parfois détaché, sans inflexion. Parfois rêveur. Elle ne baissait pas le ton, ne le montait pas non plus. C'était une constante. Avec lui, c'était différent. Elle n'avait pas ces barrières, n'arrivait pas à les garder en place. Des illusions qui disparaissaient à mesure qu'il restait avec elle.

Ses émotions, toutes, se mélangeaient, se bousculaient, refusaient de se dissiper comme elle s'y attelait normalement. Son regard, habituellement si vide, se faisait extrêmement expressif. Agacement, colère, tristesse, gêne, bonté, méchanceté. Un regard aussi acide que doux. Étrange. Un paradoxe. Ce qu'elle était. Ce qu'elle représentait.

« Il était temps, répliqua l'homme, sans prendre ombrage de son ton. Tu montres enfin les crocs.
De quoi ?, répliqua Merlin, perdue dans l'incompréhension la plus totale.
Tu montres enfin les crocs, prédatrice. »

Il se répéta, tout en se redressant. D'un mouvement de sa fourche, où il avait emprisonné sa baguette, il fit disparaître les enchantements de sa tenue. La veste d'auror qu'il portait reprit sa forme originelle. Il la retira et, alors qu'elle s'apprêtait à répondre, il la stoppa dans son élan. Elle venait de se prendre le blouson sur la tête.

« Enfile-la. Tu vas attraper la mort aussi dénudée. »

Elle ne protesta pas. Il avait raison, elle risquait d'attraper froid. La mort, peut-être pas. Ce serait ridicule pour un succube, non ? L'idée lui arracha une esquisse rieuse. Quand son compagnon reprit la parole, l'adolescente remarqua que la voix, qui murmurait à son oreille, s'était tût. Une première depuis des années. Elle se répétait, mais était-ce le diable qui avait cet effet sur elle ? Était-ce l'offence au créateur qui lui permettait cette liberté dont elle rêvait ? C'était l'impression qu'elle avait, à présent.

« C'est ta vie, dit-il, et tu ne dois laisser personne la dicter à ta place. Qu'importe ta naissance. Qu'importe d'où tu viens. Qu'importe ce que les autres pensent de toi. C'est ta vie. C'est à toi de décider ce que tu en feras. En bien ou mal, ce n'est pas l'important. L'important, c'est d'être libre. »

La jeune femme releva le regard vers le chasseur de mage noir. Un smoking. Lucifer avait décidé de modifier sa tenue pour coller avec son geste. Le clair de lune lui donnait une aura de mystère. C'était effrayant, pesant. En avait-elle les capacités ? Réagir sans se soucier de ce qu'elle dégageait ? Vivre sans se formaliser du regard des autres ? Au fond, elle n'avait jamais vécu ainsi. Enfermée dans une spirale d'irréalité, elle s'était contenté de suivre des directives qu'elle ne saisissait pas. Elle était un animal en cage, une prédatrice qui ne demandait qu'à se déchaîner, mais qui avait peur. Sa prison, c'était le miroir des âmes qui l'entouraient. Ils la regardaient. Elle avait la sensation d'être jugée.

« Bon, par contre, si t'es libre en faisant le Mal, évite de buter des gens ou de devenir un mage noir en puissance. Ce serait con que ta liberté se résume à vivre à Azkaban, il y a mieux. »

Un trait d'humour. Pour la énième fois de la soirée, il fit mouche. Elle laissa un rire s'échapper d'entre ses lèvres et se répandre jusqu'à son duo. L'hilarité dura quelques minutes, jusqu'à ce que les deux serviteurs des enfers remarquassent le passeur. Il sortait à l'extérieur, lui aussi. Les deux démons se regardèrent. Il était temps de rentrer. Cependant, ils ne lâchèrent pas le fantôme du regard pendant sa danse. C'était hypnotisant de le voir se mouver ainsi, prendre la lune comme cavalière, avec les effets utilisés sur lui pour la fête. Un esprit. Un vrai. Après une minute, ils le laissèrent à sa solitude, cependant. Il avait le droit de se retrouver seul avec lui-même. Ils se firent discrets pour pénétrer à nouveau l'antre de Rosmerta, de façon à ne pas le déranger.

« On recommence?, proposa la cinquième année. Comme tout à l'heure ? »

Elle ne savait pas si elle se souviendrait des mots de Stan. Elle ne savait pas plus si elle saurait s'en servir. Ce qu'elle savait, néanmoins, c'était que ce soir-là, elle voulait profiter, s'amuser. Il hocha la tête. Le succube, qui portait toujours la veste sur ses épaules, accentuant sans le savoir l'impression de sa nudité factice, tourna la tête de droite à gauche pour trouver une cible. Un ange, c'était parfait comme victime pour des démons, non ?

Elle attrapa le poignet d'Ibranovitch et fendit la foule jusqu'à la Gryffondor. Sleepy, si elle ne faisait pas d'erreur. Elle ne la connaissait pas vraiment. Une amie de Wyatt et King, assez discrète. Elle attrapa son épaule et la força à se tourner vers elle, remarquant vite qu'elle tanguer dangereusement. Elle ne s'en formalisa pas. Non, à la place, elle lui offrit son plus effroyable sourire. Une de plus. Stan, derrière elle, s'enflamma à nouveau, bien qu'il ne parla pas, cette fois-ci. Non, ce fut Merlin qui prit la parole, venant souffler quelques mots à l'oreille de sa camarade, d'un ton malicieux.

« Fais attention, il y a de nombreux démons autour de toi, tu pourrais en être une victime. »

Si elle avait su ce qui se passerait plus tard, elle ne se serait jamais permis une plaisanterie d'aussi mauvais goût. Cependant, bien que voyante, elle ne pouvait pas le prévoir. D'autant plus qu'elle ne prenait toujours pas pleinement conscience de son don. Elle se détacha de Sleepy, s'amusant toujours de sa réaction, avant de se reculer et de la fuir, attirant le diable dans son sillage. Des victimes de son humour macabre, amené par un maître des enfers qui l'invitaient à se lâcher. C'était appréciable.

Un billywig passa à côté d'elle quelques secondes plus tard. La Shafiq arqua un sourcil. C'était bien Ariel ? Riant sous cape à l'avance, elle le suivit furtivement, jusqu'à pouvoir l'attraper par une épaule et le faire se retourner. Le jeune garçon laissa son regard se balader de sa tête à ses pieds, non sans s'étrangler devant sa fausse nudité. Derrière elle, l'enquêteur s'embrasa et le troisième année fit un bond vers l'arrière, d'un air affolé. Leur petite entreprise était vraiment une belle réussite.

« Attention ! Vous êtes complètement malades ! »

Devant l'explosion de son cadet, la jeune femme ne retint pas son sourire amusé. Un sourire qui devint macabre la seconde d'après, comme le voulaient les enchantements qu'elle avait utilisé pour son costume. Après l'éclat de frayeur dans ses prunelles, que la demoiselle ne loupa pas, s'en délectant, Melwing se radoucit petit à petit. La suite, il la grommela pour la forme. C'était, en tout cas, l'impression qu'eut l'adolescente.

« Vous auriez pu mettre le feu à mes habits. De l'inconscience. Halloween n'est pas synonyme d'être envoyé en Enfer. »

En fait, c'était précisément le but recherché par le duo. Une petite visite du jardin dévasté par la colère du créateur. Si le Dieu des moldu existait et les avait réellement façonné à son image, il devait être plein de vices. Et la journée des morts était un bon moment pour le faire remarquer.

« Ça ne risquait pas, Ariel, répliqua l'Aiglonne d'un ton calme, bien qu'amusé. Ce ne sont pas des vraies flammes, juste une illusion. »

Elle préférait baisser les armes avec l'étudiant, cependant. Elle avait eu ce qu'elle voulait, elle n'avait pas besoin de l'envoyer faire des cauchemars. Ce n'était pas non plus le but de la manœuvre, pas pour tout le monde du moins. Si Kayser n'arrivait plus à dormir, elle en serait très heureuse.

« Vous pourriez prévenir avant. J'ai failli faire une crise cardiaque. Mais joli sourire. Très réussis, vos costumes.
Si on prévenait l'effet serait gâché. », souffla la jeune femme en arquant un sourcil.

Elle se radoucit après sa petite moquerie. Loin du détachement constant qu'elle vivait à l'école, ce fut avec une voix soucieuse qu'elle reprit la parole. C'était peut-être banal, mais elle voulait vraiment savoir. Le plus jeune face à elle faisait partie des élèves qu'elle gardait en mémoire et qu'elle comptait bien protéger. D'une certaine façon, et même s'il ne le savait pas, il faisait partie de sa meute.

« Ça va, tu passes une bonne soirée ?
À merveille, répliqua le garçon avec une ironie mordante, et l'adolescente pinça les lèvres avec inquiétude. J'ai perdu mes amis, j'ai rencontré une fille qui ne m'a même pas dit son nom – quelle impolitesse, d'ailleurs ! -, je suis au bord de l'indigestion et j'ai failli me faire carboniser. »

Ça faisait beaucoup. Si elle remarqua la dernière pique, qui lui était directement adressée, elle ne s'en formalisa pas. Elle savait qu'il ne risquait rien. L'homme derrière elle, qui s'était décalé pour leur laisser un minimum d'intimité, n'était pas devenu auror pour rien. Il n'aurait pas fait une telle erreur. Les personnes autour de lui ne risquaient pas de prendre feu. Dans l'idée de le détendre, et de le faire relativiser, la jeune femme décida de lui répondre en s'ouvrant complètement. Elle ne le faisait que rarement, mais ce soir-là, elle se sentait vierge de tout danger.

« Je comprends. Je ne sais pas où sont les miens. J'espère que tu vas les retrouver. Mais dis-toi qu'au moins, ils ne risquent pas de sortir. Ils ne le peuvent pas sans un adulte. Et si vraiment, tu n'arrives pas à les retrouver, n'hésite pas à faire signe, je t'aiderai à les trouver ! Et passe le bonjour à Jules de ma part, s'il-te-plaît ! »

Ne souhaitant pas lui voler plus de son temps, elle commença à l'éloigner après lui avoir fait un signe de la main. Sans sourire, cette fois-ci. Elle préférait les garder pour faire peur aux élèves... Et Jules était d'ailleurs une bonne idée, maintenant qu'elle y pensait. La jeune fille, qui l'avait prise comme modèle dans le club de duel, aurait sans doute une réaction qui vaudrait son pesant de galions.

« Si tu pouvais retrouver cette fille, j'avoue que ça m'irait mieux. Mes amis, je pourrai les voir demain. »

L'Anglaise se stoppa net dans son élan, fronçant les sourcils. Elle venait de rêver ? Elle fit volte-face, se retrouvant à nouveau face à l'élève plus jeune, attendant la suite.

« Cette fille, la fille !, insista le garçon et Merlin cligna bêtement des yeux. Celle qui m'a parlé au buffet. Elle m'a dit qu'elle retournait voir ses propres amis, mais qu'elle voulait me revoir ce soir. »

Le succube n'avait aucune idée de qui l'insecte pouvait bien parler, mais de nature patiente, elle l'invita à poursuivre ses explications d'un geste de la main. Peut-être bien que le solitaire avait eu le coup de foudre ? En temps normal, la voyante se serait dit que c'était peu probable, le connaissant, mais elle devait bien se rendre à l'évidence.

« Et elle est comment, au juste ? », s'informa la sang-pure.

Malgré le rouge qui s'installait sur les joues de son vis-à-vis, ce dernier eut l'air de prendre son courage à deux mains. La jeune femme, qui avouait volontiers s'amuser de la situation, attendit sans le brusquer. Il allait parler, elle n'en doutait pas.

« Elle est à moitié décapité. Un peu comme Nick-Quasi-Sans-Tête, tu vois ? Mais elle est belle, très belle. Son sourire est adorable, comme deux pétales de roses bordés de la rosée du matin qui s'étirent. »

Merlin ne retint pas son regard à la fois surpris et amusé. L'image des jumelles lui demandant son avis sur les sorts à utiliser lui revint en tête. Flora et Hestia en riraient certainement, si elles savaient. Sur laquelle était-il tombé, par contre ? C'était une bonne question.

Dans tous les cas, Merlin doutait que ses deux amies se moquassent du pauvre éperdu, mais elle préférait largement ne pas se transformer en Cupidon. Elle n'était pas certaine que ce serait vraiment bien vu par les deux Serpentards. Elles étaient ouvertes d'esprit, ne rejetaient pas les autres et étaient plutôt progressistes contrairement à leur famille, mais de là à accepter une relation avec un élève plus jeune, et qui osait se teindre les cheveux en violet... C'était une autre histoire. Elle ne pouvait pas être certaine de leur réaction, quoi qu'elles risquaient d'être comiques. Pour donner le change, toutefois, elle se tourna vers son coéquipier.

« Stan ! Il faut qu'on retrouve une magnifique jeune femme à moitié décapitée ! »

Elle aurait tout le temps ensuite de dire à son coéquipier de ne surtout pas la chercher. Les chercher, en réalité.

« Séparés, on aura plus de chances, approuva joyeusement Ariel. Allons-y gaiement ! Retrouvons l'amour de ma vie ! »

C'était vraiment un trop gros coup de foudre. Elle le laissa partir, ne se retenant pas de rire. Décidément, ce serait très dur de ne pas regarder les jumelles, qui avait en général le même effet bénéfique qu'Ibranovitch sur elle quand les filles se retrouvaient ensemble, sans éclater de rire. Elle allait devoir faire preuve d'une maîtrise d'elle-même assez incroyable. Elle le voyait d'ici, à des kilomètres. Bien à l'avance.

Au milieu de la foule de danseurs, à la recherche de sa nouvelle victime - elle n'avait toujours pas oublié son idée d'effrayer Jules - elle ne remarqua pas le petit fourbe s'approcher dans leur dos. Et non, elle n'avait pas l'intention d'aller prévenir les deux sœurs. Si l'amoureux transi les retrouvait, il le ferait sans son concours. Par contre, si elle pouvait être présente, ce serait un régal. Un spectacle qu'elle ne voulait pas manquer, mais ce n'était plus vraiment le moment d'y penser. La piqûre qu'elle ressentit sur sa fesse gauche la fit sursauter et elle n'eut que le temps de voir le regard satisfait de Melwing avant de sentir son corps se mettre à flotter. Stan, à côté d'elle, n'eut pas un meilleur destin.

« Le sale gosse, grogna-t-il, il va me le payer ! »

Ce fut un éclat amusé qui lui répondit. Elle ne chercha pas à le stopper. L'homme à ses côtés ne se retint pas non plus. C'était une vengeance bien douce pour la frayeur que leur duo venait de lui donner et elle l'acceptait avec joie. Une joie qui grandit quand l'auror l'attrapa et, d'un mouvement, se servit de l'épaule d'un Asiatique traversant la foule pour les faire tourner. Leur fou-rire redoubla d’intensément, alors qu'il se mettait à tournoyer dans les airs, à l'horizontale, dans une valse insolite.

La minute d'après, le choc fut brutale. La Shafiq tomba sur Stan, se cramponnant avec un petit cri aigu. Ce dernier grinça des dents avant de tousser. La veste qu'elle portait toujours, qui appartenait au sauveur de sa soirée, en témoignait. Merlin était grande. Bien plus que la majorité des filles de son âge. Et si elle ne grandirait plus, elle n'en restait pas moins que son poids allait fatalement de pair avec sa taille. Elle était fine, trop même, mais se prendre une cinquantaine de kilogrammes, multipliée par la chute, ne devait pas être très agréable. Elle se redressa le plus vite possible pour l'aider à se relever.

« Ça va ?, demanda-t-elle. Je ne t'ai pas fait mal ?
Rien de grave, juste une cotte ou deux de briser. »

Son ton était joueur. Il n'était pas accusateur. La prédatrice souffla, soulagée. Puis, elle l'attira à l'écart de la foule, pour le faire s'asseoir sur un fauteuil, sans lui en laisser le choix. Elle n'avait pas les connaissances d'une infirmière, mais elle comptait tout de même s'assurer qu'il n'avait rien. Et elle n'avait pas l'intention de lui permettre de se défiler. Elle sortait enfin les crocs, disait-il ? Elle allait lui prouver que c'était bien le cas.

« Montre-moi, ordonna-t-elle, impérieuse. Que je vois si je ne t'ai pas blessé. »

Non qu'elle avait l'intention qu'il se mette à nu devant elle. Rien que l'idée était bien trop gênante. Il ne pouvait pas se le permettre dans une pièce bondée, d'ailleurs et ça arrangeait bien la sorcière. Elle lui désigna les boutons de sa chemise, néanmoins, de façon à lui faire comprendre qu'elle voulait voir son torse. En espérant ne pas passer pour une perverse ou tout autre chose peu reluisante, ce n'était pas le but de la manœuvre.

« Certainement pas, répliqua-t-il en croisant les bras sur sa poitrine, avec un air fier. Je ne vais pas me déshabiller devant toi, tu rêves. »

La Serdaigle roula des yeux, avant de mettre ses mains de part et d'autre de sa taille, dans une posture qu'elle voulait autoritaire. L'idée qui lui vint ensuite fit fleurir une esquisse amusée sur son faciès. Elle avait oublié les métamorphoses sur ses joues et sa mâchoire, mais le chasseur en était maintenant habitué.

« D'accord, dit-elle. Ne bouge pas, dans ce cas, je vais chercher l'infirmière pour qu'elle t'ausculte. Et si tu es traumatisé par l'infirmerie et que l'idée te fait avoir des sueurs froides, ce n'est pas mon problème. »

Stan releva un index, puis se redressa pour faire face à Merlin. Il posa une main sur son épaule, puis prit la parole. D'un ton très solennel. Trop solennel.

« Je vais t'apprendre la technique la plus importante pour tout Auror qui se respecte, prédatrice. »

Un silence. Il s'étira. Elle haussa un sourcil.

« La fuite ! »

La seconde d'après, il traversait la piste de danse, fendait la foule sans aucune pitié et manquait de trébucher. Merlin pouffa et ne chercha pas à le rattraper.

Après quelques secondes, elle décida de s'installer confortablement sur le fauteuil qu'il venait de déserter. Maintenant qu'elle prenait un petit temps pour se poser, elle remarqua qu'elle n'avait pas arrêté de courir. Ça avait été plaisant, mais le fait de se poser lui permit de s'atteler à une observation sereine. Des couples s'étaient formés à plusieurs endroits, des personnes restaient dans leurs coins, et la piste de danse restait bondé. Ce fut ainsi qu'elle la remarqua.

Tabata était seule, l'air amorphe, sur un fauteuil. L'image de sa rivale, aux sorts d'une puissance impressionnante, était bien loin. Etait-ce cela qui lui donna l'impulsion, qui la poussa à la rejoindre ? Difficile à dire, mais elle se redressa et partit à sa rencontre, esquivant les différentes personnes sur son chemin. Arrivée à destination, la Serdaigle s'accroupit devant sa jeune femme. Elles n'étaient pas amies. Elles n'étaient pas vraiment destinées à l'être. Néanmoins, Merlin n'appréciait pas voir les autres dans des états pareilles, aussi étrange que cela pût paraître.

« Tabata ? »

Une question simple, posée d'une voix calme et douce. Un vent frais, agréable sur la peau. Elle attendit que la blonde relevât la tête, prenne complètement conscience de sa présence.

« J'ai envie de te prendre dans mes bras. Je peux ? »

Elle ne savait pas ce que la demoiselle venait de vivre et, loin d'être idiote, elle préférait attendre sa permission. Elle ne voulait pas être intrusive. C'était toujours désagréable. Elle l'était, parfois, avec certains. Sessho. Joris. Les deux dans la même pièce à Poudlard, quand elle avait eu besoin de chaleur humaine. C'était la Française qui, cette fois, avait l'air d'en réclamer indirectement. Du moins, c'était peut-être le cas, mais elle préférait s'en assurer avant.

Tabata se colla contre elle, sans répondre. Une invitation. La Serdaigle enroula ses bras autour du cou de la Gryffondor pour la bercer doucement. Si l'adolescente voulait parler, elle le ferait. Merlin ne la questionna pas. Elle resta ainsi aussi longtemps que la blonde le désirait. Du moins, ça aurait été le cas, normalement. Elle préférait laisser de l'intimité aux autres, quand elle comprenait que sa présence n'était plus nécessaire, cependant.

Ainsi, quand le frère de sa camarade arriva, elle s'en détacha doucement. Elle ne voulait pas la brusquer. Puis, avant de les laisser tranquille, elle lui souffla quelques mots à l'oreille. Une promesse.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas. »

Un signe de tête vers Yöan, puis elle s'en alla. Visiblement, si elle avait su trouver la joie et le bonheur cette nuit, ce n'était pas le cas de tous.

Son regard fut attiré par le troupeau de billywigs qui fendait la foule. Ariel. Jules. Le club des cinq. Cette nuit, elle avait su trouver le bonheur, mais ce n'était pas le cas de tous. Égoïste. Ce fut cette envie soudaine qui lui donna l'impulsion. Elle allait les rejoindre, leur faire peur, s'amuser. Elle ne voulait pas se morfondre pour un malheur qui n'était pas le sien.

Elle fendit la foule à la suite du petit groupe, les rattrapant petit à petit. Elle allait penser à elle et oublier les autres. Oublier leur jugement. Oublier leurs regards. Elle parvint à capter quelques bribes de la conversation.

« Merlin ! »

Arquant un sourcil, la demoiselle se pressa à leur suite. Elle n'oubliait pas, et n'oublierait pas, l'état de Tabata, mais elle préférait le mettre de côté. À l'instant, elle avait un tout autre but. Elle venait de reconnaître la voix de son disciple. Et malgré la couleur peut habituelle de ses cheveux, son costume était plutôt réussi. Comme celui de ses quatre amis, d'ailleurs. Un détail qui fit remarquer à l'adolescente qu'elle ne l'avait pas précisé à l'amoureux.

« Et je crois bien que j'ai une cérémonie à organiser... Allons trouver la mariée ! »

Ah. De qui parlait-elle, au juste ? Son prénom prononcé plus tôt la fit ralentir un peu. Ce n'était pas d'elle dont il était question, si ? Non, ce devait être un malentendu. Elle l'espérait. Si c'était le cas, tant pis. Ou au diable, sans mauvais jeu de mots. Elle aviserait. Elle se rapprocha le plus vite possible, jusqu'à pouvoir apparaître devant le groupe.

« Vous me cherchez ? »

Et sans plus de cérémonie, elle leur offrit son plus horrible rictus. Sa joue se déchira pour la énième fois, dévoilant sa mâchoire aux rangées de dents pointues, sanguinolentes. Elle se doutait que le troisième année qu'elle avait vu plus tôt ne se ferait pas avoir une seconde fois. Les quatre autres, par contre... Elle ne se gêna pas pour observer avec une certaine minutie leurs réactions, s'en délectant. Après une minute de silence, pour leur laisser le temps de reprendre leurs esprits, elle reprit plus sérieusement, cependant.

« Bon, soyons sérieux. Ariel, je suis désolé, mais je n'ai pas trouvé ta miss. »

Puis cette histoire de mariage pointa le bout de son nez dans l'esprit du succube. Elle arqua un sourcil. C'était pour elle. Connaissant un peu le tempérament de la fameuse Jules, c'était... Logique. Est-ce que la jumelle sur laquelle il avait jeté son dévolu serait d'accord pour se marier aussi jeune ? Non. Est-ce qu'elle décida de jeter ses résolutions de la soirée, où elle s'était juré de ne pas la retrouver, parce que sa tête serait hilarante ? Oui.

« Et très beaux costumes, vous tous, mais le premier qui essaie de me piquer, je le fais voltiger, précisa-t-elle quand même, avant de reprendre, puis vous avez un mariage à organiser, je crois ? J'espère que je suis invitée ! »

Hestia ou Flora, qu'importe qui était la mystérieuse amante rêvée, allait la tuer, mais l'influence de l'homme qui l'avait accompagné durant la soirée continuait de faire effet. Et, comme elle se l'était dit, elle voulait s'amuser. Cette soirée, elle voulait en garder que de bons souvenirs. Et si ça devait passer par la gêne croissante de l'une des jumelles ne sachant pas où se mettre et la foudroyant du regard... Elle n'allait pas se faire prier. Puis, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, Ariel lui avait précisé que c'était elle qui voulait le revoir dans la soirée, non ? Elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même.

Merlin


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Ven 22 Mai 2020 - 1:28
This is HalloweenFt. élèves incrits & Professeur
Ça tourne un peu quand même, je comprends maintenant quand les gens disent qu’on à l’impression d’être sur un bateau quand on boit, j’en ai clairement la démonstration à l’instant. Ma partenaire de collision c’est déjà relevé, elle est surement sobre elle… Je lève la tête doucement et la regarde, qui est-ce ? Une élève ? Bizarre comme couleur de cheveux… Soudain elle se retourne, elle a une sorte de dard avec lequel elle me pique. Tiens ? Qu’est ce qui m’arrive ? Pourquoi je lévite tout à coup ? Ouah ça tourne… En fait la gravité c’est pas mal hein j’avais moins la tête qui tourné au sol. Bon au moins ça me permet de me remettre sur mes jambes. Une fois sur mes deux pieds je regarde autour de moi, ma collision est partie… Je réfléchis donc quelques instants… Son visage, je le connais, je cherche donc dans ma mémoire et réfléchit un peu à voix haute, tel une statue pensante, qui tangue en plein milieu d’une piste de danse… En y pensant super comme tableau ridicule… Je me fais une bonne publicité là tout de suite….

« C’est une Gryffondor… Jeanne… Jane… Jine… Merde ça commence par un J… Elle était en cour avec moi avec l’autre prof flippant là… Elle s’était même plantée dans le nom de la créature… Ginnie… Non… »

Soudain le tilt ! Et je me mets donc à crier comme si j’étais toute seule.

« JULES ! »

Au regard des gens qui m’entoure je pense qu’il est temps pour moi d’aller me remplir le verre, histoire de me faire quelque peu oublier… Je me dirige donc vers mon âme-sœur de la soirée… Ma bouteille de rhum ! Quand je me rends compte qu’elle est vide…

« Et merde… Merci de m’avoir aidé à m’amuser autant… Repose en paix maintenant »

Je repose donc la bouteille malheureusement vide et commence à réfléchir un peu à ma soirée le regard un peu dans le vide, en direction des danseurs toujours sur la piste. N’empêche jusqu’à maintenant je me suis bien amusé ! Il m’est arrivé pas mal de choses en plus qu’il ne me serait peut-être pas arrivé si j’étais restée dans mon coin comme c’était un peu prévu à la base….

Pendant que je dansais j’ai vraiment fait n’importe quoi, j’ai même renversé mon verre sur entier sur quelqu’un mais je ne sais pas qui c’est, j’ai légèrement oublié de regarder et encore plus de m’excuser… Bop tant pis, même si je le revois je ne le reconnaîtrai pas donc tant pis….

J’ai eu le droit à une jolie danse avec Tabata aussi, bon certes c’est moi qui l’ai attrapé pour valser mais bon j’étais contente de passer un petit moment avec elle, même si c’étais moi qui l’avait un peu forcé pour disparaître comme un fantôme juste après.

Il y a eu cette danse avec ce partenaire inconnu aussi… Ce passage était bien agréable maintenant que j’y pense ! Bien plus que celui avec Merlin… Oh… Merlin… Bon certes je ne la connais pas plus que ça mais je ne la pensais quand même pas aussi… Je n’ai pas de mot en fait là… Je pense que mon cerveau n’est plus en état de me réfléchir autant… Enfin bref son « petit » sourire qu’est ce qu’il m’a fait peur ! Entre ça et l’autre brasier j’ai fait un de ses bonds…. Pour une surprise ça en était une… Ça c’est clair ! Puis la petite phrase avant de partir….

« Fais attention, il y a de nombreux démons autour de toi, tu pourrais en être une victime. »

Bien digne d’une soirée d’Halloween… Au moins on pouvait dire qu’elle savait s’amuser… Ce petit côté malicieux m’avait fait penser à Eileen, que je n’avais pas vu de la soirée encore…. Dommage…

Une fois que j’ai fini mon petit tour dans mon esprit, je reviens sur terre. Je regarde autours de moi. Je ne me rappel pas la dernière fois où je me suis sentis comme ça… Sans problèmes… Sans penser à mon secret… Sans penser à mon père… Papa… Maman… BON ! Il faut que je trouve plus de rhum avant de replonger ! Je suis trop bien comme ça ! Je ne veux pas sortir de cet état ! Du moins, pas encore ! Je veux profiter encore un peu… BON ! Mission du moment, trouvé un adulte et lui voler son verre alcoolisé !

En partant à la recherche d’une victime, je vois un détraqueur assis dans un fauteuil… Tiens qu’est ce que quelqu’un fait tout seul là… Bon certes Tabata je les laissait toute seule, mais c’était car il y avait son frère qui arrivait, ce n’était pas pareil ! Là je ne sais pas si c’est ce que j’ai but ou quoi, mais ce petit détraqueur me fait de la peine… Je décide donc de le rejoindre toujours un peu titubante, mais ça va, mon petit moment à réfléchir à ma soirée m’a permis de ma calmer un peu je pense… Ou est-ce car j’ai arrêté de boire depuis quelques instants… Un mixte des deux surement ! Enfin bref je me mets donc debout devant le ou la solitaire. Son costume ne me permet pas de voir qui c’est, mais à ce moment je m’en fiche totalement, ou plutôt mon cerveau actuel s’en fiche. Je commence à m’accroupir tant bien que mal et m’appuie un peu sur la personne.

« Et bien qu’est ce que tu fais tout seul ? Bon après tout je m’en fiche, c’est pas le moment pour rester seul ! Viens avec moi on va rigoler ! »

Soudain en regardant la foule je vois une proie idéale, un jeune adulte déguisé en une sorte de vampire séducteur… C’est un bon lui…

« Bon attend je reviens, il faut que je… Disons… Que je remplace un récent disparu ! »

Je commence à me lever avant de me retourner.

« Ah oui et va danser en attendant ! Aller hop hop hop !! »

Puis je repars comme une furie vers ma cible. Bon… Il va falloir la jouer fine… Il a l’air un peu émécher mais le problème c’est que je le suis aussi… Mais aussi émécher qu’il soit il ne va jamais me croire si je lui dis que je suis majeure… Je dois faire en sorte de voler son verre sans qu’il ne s’en rende compte ! Aller Elyana, c’est le moment de prouver que même alcoolisée tu es capable de réfléchir… Enfin disons un minimum quoi… Bon… Il faut que j’attende le bon moment, ou alors que je force un peu le destin… Je me dirige donc vers le vampire et fait mine de tomber à cause de son pied… Bon ok je ne fais pas mine, je tombe littéralement sur les genoux en trébuchant comme une idiote sur son pied, mais ça c’est un détail ! Le principal c’est qu’il pause son verre sur une table à proximité pour m’aider à me relever !

« Vous allez bien mademoiselle ? »
« Oui oui ! Je suis désolé c’est ma faute, je n’ai pas fait attention où je marchais »

Je me mets en sorte que le verre du monsieur soit dans mon dos, et en une jolie pirouette, (qui m’étonnes moi-même vu mon état) je pars le verre remplit à la main. Je m’éloigne et me retourne pour vérifier qu’il ne se soit pas rendu compte de quelque chose… Heureusement pour moi tout c’est passer comme prévu ! Parfait ! Je goutte… J’aurais voulu le faire je ne l’aurai pas fait… Du rhum ! Encore plus parfait ! Bon celui-là il faut que je le déguste ! Je décide donc de retourner danser au milieu de la foule, car après tout j’étais bien sur la piste de danse moi jusqu’à que je ne découvre le cadavre de ma chère amie la bouteille de rhum…

Puis dans ma tête je réfléchis… Je n’aurais pas oublié quelque chose ou quelqu’un moi ? Bop ça ne devait pas être important si je ne me souviens pas ! Je commence à me diriger vers la foule quand je croise deux têtes que je reconnais immédiatement et une autre qui me dit vaguement quelque chose…

« Tiens, Jules, son pote le Serdaigle trop bavard en cours… Et Merlin ! A mon tour de faire un petit tour »

Après avoir rigolé à mon propre jeu de mot totalement pourris, je me dirige vers eux. Et regarde Merlin avec un large sourire. Ton tour viendra ne t’en fais pas… Pour le moment c’est les deux jeunes qui m’intéressent !

« Tu permets que je te les empreintes quelques secondes ? »

Et sans attendre une quelconque réponse de sa part, je mets mon verre à la bouche histoire de me libérer les deux mains, et tel un ouragan j’attrape les deux amis par le poignet et les fais tourner sur eux même, avec un grand sourire aux lèvres.

« Bah voilà, c’est mieux là ! »


Puis je me retourne vers Merlin avec un sourire des plus malicieux ! A ton tour ma petite rigolote ! On ne se connait pas très bien, et peu importe ton caractère à l’école, tout à l’heur tu m’as montré que tu avais de l’humour, donc on va rigoler quelques instants. Et tel une tornade j’attrape le poignet de ma camarade et lui fait le même coup que les deux jeunes juste avant. Une fois mon petit manège terminé je me tourne vers eux avec un large sourire.

« Amusez-vous hein ! C’est la clef pour être heureux ! Aller à plus tard ! »

Je fonce alors à travers la foule aussi vite que j’étais venue. Sur la piste je vois un peu loin une petite toute frêle, son déguisement faisait un peu peur pour une si jeune fille, mais allez savoir pourquoi il y a un côté attendrissant chez elle. Je le reconnais de visage mais ne sait plus son nom... C'est une petite Serpentard si je ne me trompes pas, on était au même cours de soins aux créatures magiques avec l'autre professeur bizarre. Une première année, je me rappel son visage en dehors de son maquillage actuel, elle était mignonne quand même ! Bon aller hop ! Je me dirige vers elle et lui fait un grand sourire.

" Génial le costume ! Allez danse ma jolie"


Je l'attrape doucement par le poignet et la fait tourner délicatement... Enfin aussi délicatement que mon état me le permet... Avant de lui faire un autre sourire.

"Taches de t'amuse d'accord ? Et n'hésites pas à venir avec moi hein ?! Aller bonne soirée."


Je repars ensuite sur la piste, je ne connaissait pas son nom mais peut importe, aujourd'hui j'avais envie que tout le monde soit heureux et s'amusent ! Alors personnellement je m’amuse, je danse, je valse avec des gens que je ne connais pas… Bon je fais tomber verre… Heureusement je l’avais vidé avant ! Bref je passe un très bon moment… Même si plus ça va plus j’y vois un peu flou quand même… Bop ça va passer.
:copyright:️ DABEILLE

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Ven 22 Mai 2020 - 2:31

The Void Dance
Cela m'a fait énormément plaisir de voir Elyana sourire pour l'une des premières rares fois cette année ; cette fête ne semble décidément pas un mauvais moment pour tout le monde. Elle a couru vers moi et m'a pris dans ses bras pour me faire valser d'un tour. J'ai rit, mais a quoi cela rime au juste ? Je suis détraquer au point de me dire que tout ce que je pensais à l'origine ne sert qu'à m'envoyer une poudre éphémère de bonheur dans les yeux. Peut-importe, je dois sourire qu'importe ce que je pense, les autres ne doivent pas le penser et surtout pas Elyana. J'ai rejoins Elyana en prolongeant un peu son geste. Finalement, je ne suis pas différente des autres sang-pure à cacher mon visage et mentir a tout le monde pour ma propre image. Finalement, je ne suis pas différente des autres sang-pure à cacher mon visage et mentir a tout le monde pour ma propre image. Tout ça n'a aucun sens, pourquoi tout ce qu'on peu chérir est voué à disparaître ? Est-ce qu'il existerait un monde ou je pourrais briser la porcelaine sur mon visage pour qu'on puisse y découvrir un sincère sourire d'une volonté d'exister plus fort que tout le monde ? Je continue de l'espérer et de le croire...Un jour sur deux, on va dire.

Je l'ai relâché ensuite, m'inclinant devant elle et ses pommettes sur lesquelles ne semble pas s'être déposé que de la chaleur de ce que je pouvais voir de ses yeux. Est-ce qu'elle a croisé Eileen ? Mais ou-est-ce qu'elle est cacher celle-là ? Pourquoi elle n'est toujours pas avec moi ? Est-ce que je dois m'inquiéter ou être en colère ? Je crois juste que je dois lâcher l'affaire. Ce n'est pas étonnant qu'elle ne soit pas avec moi de toute façon. Peut-être que je devrais profiter du fait qu'on m'est oublié ou me terrer dans un trou de souris pour l'éternité ? Mh, comme si je me croyais capable de ne plus faire de bruit.

J'ai laissé Elyana profiter de sa soirée pour me plonger dans une pseudo-ambiance en solitaire. J'ai jamais eu envie d'être aussi loin de l'ivresse d'oiseau nocturne. Qu'est-ce qu'il peut bien m'arriver ces temps...

Je n'ai pas trop fait attention a cet homme que je ne connaissais pas qui s'est approché de moi avec Merlin, mais quand elle s'est retourné vers moi, j'ai vu cette horreur sur son visage. J'ai haussé un sourcil a la fois surprise est un peu terrifier par le réalisme de son costume. J'avais envie de demander ce qu'elle avait fait à son beau visage, mais on ne m'en laisse pas vraiment le temps.

« Agenouille-toi devant tes maîtres ! »

M'ordonna l'autre. Il fallait être stupide pour croire qu'en temps normal, j'aurais obéi. J'aurais plutôt affiché un sourire arrogant et trouver un truc bien cinglant, mais... non seulement rien ne me venait, mais en plus, j'avais juste envie de me comporter comme une poupée remplit des émotion qu'on voulait qu'ils s'imprègnent dans mon esprit. Je me suis laissé tomber sur les genoux et j'ai joint mes mains pour enlacer mes doigts les uns aux autres leurs implorant de ne pas me faire de mal, jusqu'à sourire légèrement quand elle me salue pour partir vers ses nouvelles victimes. Elle a l'air de bien s'amuser aussi...


Can you feel the love tonigth, Tabata ?  

Sessho était vraiment super impressionnant ce soir, son costume était a la fois effrayant et magnifique a la fois. Ca devait clairement être l'exotisme de ses origines dont il s'était très probablement inspiré pour ça. Il m'a souri et je lui ai bien évidemment rendu, c'était toujours un plaisir de passer du temps avec lui surtout maintenant. Je peu ne pas dire que tout le monde me délaisse, tout le monde m'accueilles ce soir a bras ouvert, mais... C'était clairement Eileen que je cherchais ce soir. Sessho a toujours le mot pour me faire me sentir mieux et me faire me sentir plus importante que je ne le suis. J'ai souri en le voyant s'approcher de moi, et j'ai fait les derniers pas qui auraient pu nous séparer d'une conversation pour ce soir. J'avais cette impression qu'il pouvait lire déjà dans mes yeux au bout des quatre premières secondes. J'espère au fond de moi qu'il se taira, mais je le connais, c'est peine perdue.

« Comment-vas-tu ce soir ? »

Abandonné, délaisser, un peu jalouse, vexé et j'ai envie de fracasser la tête de mon frère sur le comptoir, mais a part ça tout va très bien. Je me sens effroyablement vide de sens, un plongeon dans la mer des doutes sans aucune raison valable. Ses remises en question raisonnent aussi fort que le violon ce soir dans ma tête... Mais a part ça, tout va très très bien.

« Difficile d'aller mal quand on est invité à une super soirée comme ça, hein ? »

J'ai souri moi aussi de toutes mes dents jouant la même comédie que depuis le début de soirée. Costume ou non, je ne me sépare plus du bracelet qu'il m'a offert et je m'en séparerais sûrement jamais. Je ne sais pas s'il a une quelconque idée à quel point, j'aime ce bijou et qu'aucun de ceux que je possède ne lui arrive à la cheville. Mais c'est toujours difficile avec lui de savoir ce qu'il pense vraiment, même si je commence à me dire qu'il pense vraiment comme il parle. Je n'avais pas l'idée que nous étions aussi proche lui et moi a ses yeux et c'est avec grand plaisir que j'ai plongé cette fois dans cette nouvelle vision des choses. Il a continué de me sourire sans aucune interruption. Ce garçon est juste incroyable, alors que tout le monde est énergisé, lui il est toujours aussi calme, aussi apaiser, aussi...Sessho quoi ça ne devrais plus me surprendre a force, mais il le fait quand même. Il a un don ce type pour rendre vivant tout ce qu'il touche, même d'un simple regard. Je l'envie tellement...

« Ce soir, tu n'as pas a réfléchir. »

...Pour le tromper celui-là, il faut se lever de bonheur décidément. C'est la seule personne que je n'arrive pas a duper et faut dire que c'est très agaçant par moment...Pourtant c'est pas plus mal. Sessho a cette bienveillance et ce talent, de faire remonter à la surface les débris de tout ce qu'il n'y a pas de pourrie dans mon être. Vous allez peut-être trouver ça idiot, mais cela me rassure de savoir que lui, il sait. Je lui ai rendu un sourire un peu désabusée cependant, je n'avais pas envie de commencer sur le sujet, pas se soir...ou peut-être plus tard quand ma meilleure amie m'aura apporter la bouffé d'oxygène que j'attend.

« C'est gentil...mais est-ce que tu pourrais arrêter de lire dans ma tête s'il te plait ? »

J'avais en rien un ton de reproche, mais plutôt...Amusée, je voulais pas parler de ce qu'il y avait dans ma tête en ce moment, c'était trop...Bizarre pour que j'ai envie de m'en séparer. Tout de suite, j'ai eu envie de changer de sujet et pourtant, je voulais prolonger le temps qu'il m'accordait pour un autre type d'oxygène  qu'il me donne à chaque fois qu'on se retrouve et qui manque énormément a ma vie.

« Bon alors... Tu m'invites à danser Monsieur le démon, ou quoi ? »

La proposition était à moitié sérieuse, en réalité, je ne m'attendait pas trop a ce qu'il accepte, j'avais juste envie de passer a autre chose. Ça a eu le mérite de le faire un peu rire, et j'avoue que... Ça m'a fait plaisir. Si j'avais su ce qui allait se passer, j'aurais jamais fait ça. Qu'est-ce qui m'a pris de lui demander une chose aussi absurde ? Qu'est-ce que je pouvais en savoir... ? Je devrais vraiment apprendre à ma grande gueule...

Le démon s'est transformé en prince charmant et a placer une main derrière son dos pour s'incliner devant moi d'une élégance qui lui allait si bien que je me suis laisser attirer dans cet univers et me donne l'illusion d'exister au moins pour quelqu'un ce soir, un peu plus que les autres... Une personne qui sort un peu de l'ordinaire pour quelqu'un dans cette foule. Il m'a présenté doucement sa main pour que je la lui prenne.

« Miss Wyatt, m'accorderiez-vous cette danse ? »

J'ai soufflé un rire moi aussi, ca promet un moment très amusant et ca ne me ferai pas de mal non plus de me comporter comme une princesse quelques minutes en sa compagnie alors je me suis prêté au jeu. J'ai plongé ma main dans la sienne pour le suivre sur la piste pour commencer a le laisser me guider sur une vasle jouer sur la scéne. Quand j'y repense, j'ai envie de revenir en arrière, d'hurler a la Tabata du passé de partir en courrant avec une priouette dont elle a le secret pour se faufiller hors des situations qui pourrais la prendre au piège. J'avais pas envie a ce moment là, je voulais juste me laisser porter, essayer moi aussi de me plaire a cette soirée pour quelques minutes. Qu'est ce qui m'a pris...?

"Ce soir, ne pense qu'à toi."

C'est ce qu'il me glisse à l'oreille discrètement alors que nous continuer a danser. Depuis le début, je danse, mais je sens que tout ça n'avais aucun sens. Maintenant qu'il a sa mains sur ma taille, ma vision des chose change. Son murmure occulte les cordes du violon au point ou je ne saurais même plus sur qu'elle rythme danser si il ne me guidait pas vers un chemin que je n'avais pas forcément envie d'imaginer.

«  Ça a l'air tellement facile quand tu le dis. »


« La facilité se mesure à la croyance. Je crois en toi. »

Tout avait l'air tellement facile, je ne sais pas pourquoi, mais il n'avait qu'à me dire qu'il croyait en moi pour que je me sente capable de devenir une bonne personne. J'ai besoin d'y croire vraiment et croyez-le ou non, mais depuis que je porte ce bracelet, je crois que je commence vraiment à y croire moi aussi. Je n'ai jamais pu m'empêcher de me dire qu'il faisait tout ça juste pour me faire plaisir, pour être gentil et je suis allé chercher son regard pour y trouver un indice sur le sujet.

Il est un excellent sorcier pour me faire me sentir flatter, enfait, c'était bien plus que ça. Mon cœur a reçu une caresse qu'il n'attendait pas vraiment pour ce soir, il se sent important encore une fois pour quelques instants. Je veux en profiter le temps que cela dure et recoller les ailes sur mon dos en rajoutant au compte de Sessho un pansement de plus qui colle sur un bobo aux genoux.

« Tu sais ce que j'aime bien chez toi ? Tu fais jamais comme tout le monde. »


« Nous sommes tous unique. Tu n'es pas comme tout le monde non plus, Tabata. Tu n'as pas besoin de l'être pour être exceptionnelle. »

Ma tête se met à tourner et ce n'est pas parcequ'il me fait pivoter entre ses doigts, mon cœur rate une mesure et s'accélère sous son regard bienveillant qui se plonge dans le mien. Ce n'est pas la première fois qu'il me donne cette attention tout comme ce genre de paroles alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression que je vais tomber à ses pieds s'il détachait son étreinte de la mienne ? J'ai le sentiment de partir dans un endroit où je ne devrais pas être... Je me sens déboussolé, désorienter, je ne suis même plus certaine que je me trouve au milieu d'une foule pour une soirée d'horreur qui s'annonçait pourtant tellement mal.

Je suis en train de me perdre là...

Jamais il n'a cesser de me sourire j'avais l'impression d'être totalement perdu dans un torrent d'émotion si forte, si enivrante, c'était comme dans un rêve quelque part, un moment qui n'est pas sencé exister dans la réalité, je ne devrais pas...Je dois garder les pieds sur terre.

Je sens son bras qui s'entoure autour de ma taille et me ramène contre lui pour que je puisse poser ma tête contre son épaule, ce que j'ai fait comme une grosse imbécile, je me laisse porter, j'ai envie de me laisser porter. J'ai répondu à l'envie cruelle de fermer mes yeux et de me blottir tendrement contre lui. Entre ses bras, je sens l'intégralité de ma vulnérabilité se greffer à ma peau et pourtant, j'ai l'impression que rien ne pourra jamais m'arriver si je décidais...Pour une raison ou une autre de rester comme ça pour l'éternité.

Les mots, je n'avais pas les mots pour lui répondre quoi que se soit. J'était si bien, si perturbé a la fois par cette chaleur qui grimpe de mes pieds a ma tête qui se met a tourner, encore et encore enivrer par son parfum et sa présence si... Rassurante. J'ai l'impression que le sol a mes pieds s'éffondre, ou même pire, que je le quitte avec l'étrange volonté de me laisser perdre abosulument tout mes repaire, mais je n'ai rien a craindre a part le fait d'ouvrir mes yeux pour me rendre compte que je n'ai toujours pas quitter les enfers. 

Et puis... sa chaleur se ressert encore un peu contre moi pour me bercer dans ses bras. Je n'arrive plus à respirer pourtant je n'en ai plus besoin et je sens mon cœur battre comme jamais il ne s'est fait entendre, même sur un terrain de Quiddich ou pendant mes duels contre Merlin. J'avais peur qu'il le ressente, j'avais peur qu'ils se rendent compte qu'il m'avait rendu comme une enfant, qui rêve au prince charmant, qu'il sache le sentiment qui trouble et qui surprend la totalité de mon être. Je ferme les yeux, et pourtant tout et semble si différent, c'est le début, je le sens... Pour la première fois de toute ma vie, j'ai trouvé un endroit où j'avais vraiment envie d'être... Dans ses bras.

" C'est difficile de pas avoir peur de te décevoir..."

"N'est-ce-pas plus difficile de se décevoir soi-même ?"  

...Oui, ca devrait mais je n'avais plus envie de penser a moi, je ne voulais plus vivre pour moi, c'est mal je le sais...Je voulais nourrie l'espoir que depuis tout ce temps, j'étais vraiment importante pour lui et que j'étais prête à me battre pour la mériter. Je voulais me battre pour le protéger lui aussi et ne jamais laisser l'adversité briser la magnifique personne qu'il est. Je suis en train de m'écrouler, je suis en train de succomber et ce n'est pas bien... Sessho est mon ami, je ne peu pas...Nous faire ça. Tout ça n'est qu'une illusion bercer par un sentiment égoïste de croire en des choses stupide. Sessho est une colombe, et je suis un crapaud qui ne peu faire qu'autrement que de regarder son éclat dans ma marre couverte de vase. Ma place, elle n'est pas à voler a ses côtés, elle est a observer son élégance et sa blancheur immaculé...Une étoile dans mon ciel que je n'atteindrais jamais.

Je ne mesurais plus mes paroles, mon cœur avant besoin de s'exprimer, mais mon cerveau lui hurlais de se taire. Je suis en train de m'attirer plus de problèmes que j'ai déjà...Pourquoi est-ce que...Je suis toujours obligé de faire n'importe quoi ? 

" Normalement, si...Normalement... »

« Quoi que tu fasses, quoi tu te dises, désires, Tabata, je ne serai pas déçu. Au contraire. »

Je t'en prie Sessho, tais-toi... Je ne veux pas nous faire ça. Je ne veux pas te perdre à cause de ça...

" Je fais jamais rien de bien Sessho. Et...Souvent, j'aimerais beaucoup te faire partager ce que tu m'as apporté depuis qu'on se connaît, mais t'es déjà bien au-dessus de tout ce que je pourrais t'apporter." 

Je ne contrôle plus rien, il est totalement en train de me manipuler comme la poupée que j'ai décidé d'être ce soir, qui devient une vraie jeune fille entre ses bras, je ne devrais pas dire des choses comme ça...Mais qu'est-ce qui m'arrive en ce moment...Qu'est-ce qui ne vas pas chez moi... ? Je ne veux pas perdre le peu que je n'ai déjà et surtout pas quelqu'un d'aussi puissant pour moi.

Un autre battement de mon cœur saute ma constante quand je sens sa tête se coller contre moi, et j'ai fermé mes yeux pour ne pas voir l'évidence. Je ne peu pas la voir, je n'ai même pas le droit de me sentir comme ça...Sessho est ton ami Tabata... Même s'il est très attentionné, même s'il est doux, même s'il est charmant, si différent...

"Tu n'as pas besoin de grands discours ou de belles paroles, Tabata. Ta simple présence illumine déjà des vies. Exister apporte plus que n'importe quoi d'autre." 

" Alors, si tu préfères..." 

Non Tabata, ne va pas plus loin, tait-toi...Tu sais que c'est mal, tu sais que tu n'a pas besoin de ça...Tais-toi...Continue de te battre et ne lui fait pas subir des choses difficile, juste...

" C'est ta vie que j'aimerais illuminer un peu, aussi." 

Mes propres mots m'ont glacé le sang. Je suis tellement sincère que j'en suis terrifié. Je n'ai pas réussi à me taire et a contrôler le sentiment que je rêve de laisser exprimer malgré tout. Je voulais avoir ma place auprès de lui, je voulais moi aussi veiller sur lui et prendre soin de lui-même si je n'ai jamais su comment faire. Tout ce que j'ai pu faire jusqu'à maintenant, c'est de suivre le son de sa voix et de marcher dans ses pas pour le lui prouver... Mais cela ne me suffit plus désormais. Je veux être aussi importante pour lui qu'il ne l'est pour moi et lui apporter quelque chose a sa vie...Mais la tension pris fin quand, aussi prêt de lui, j'ai senti son inspiration prête a prononcer ses quelques mots : 

"Tu le fais déjà."

J'ai envie de rire et de pleurer a la fois tant mon cœur et ma tête ont vrillés à ce moment. Ses mots venaient de me donner le sentiment que ma vie avait du sens malgré que je ne fais que de m'agiter comme une idiote et à finir pas m'enmeler les jambes avant de tomber face contre terre. Je me sentais a sa hauteur, loins, dans les nuage, loin de tout le monde, loin de ma famille que j'indigne a ce point, loin des sang-pure qui m'accuse de ternir leurs si belle société, loin de la grosse dinde, loin de tout... Même si le doute me fait serrer les poings, l'amour me rassure et brise le mur de mon incertitude. J'apprendrais a lire dans son regard, je veux être le dernier de ses rempart...Plus rien ne sera jamais comme avant c'est le début, je le sens... Je le sens bien que... Je suis en train de tomber amoureuse. Grosse imbécile, une imbécile heureuse et souriante au moins... Pour juste quelques secondes pour des heures à pleurer dans le remords. Pourtant, maintenant, j'étais la fille la plus heureuse de la salle, si heureuse que j'aurais pu...Bref.

" Une raison de plus pour devenir encore une meilleure personne alors."


J'ai maudit la musicienne de s'être arrêté maintenant sonnant le début de mon réveil inévitable, on s'est éloignée l'un de l'autre. Mon regard était totalement brouillé, embrumé par le rêve que je venais de faire éveiller, cela ne doit rester qu'un rêve Tabata, tu vas te ressaisir n'est-ce pas.. ? Il ne veut pas me brusquer et continue encore un peu de me faire rêver alors que je le regarde d'une toute autre façon tant mes yeux ont du mal a ignorer les hurlements de mon cœur qui ne crie plus qu'un seul nom : Sessho Shinmen. Il s'est incliné devant moi pour finir en embrassant le dos de ma main...C'était bel et bien la fin.

"Je vous relâche, Miss Wyatt."
 

Tabata, trouve un truc, c'est Sessho, il va finir par voir que quelque chose ne va pas, ou va trop bien, je ne sais pas ! Ah ! Mais pourquoi ?! Faire l'idiote pour désamorcer les bombes, c'est ma méthode fétiche, la meilleure méthode qu'il soit... Je ne peu pas tomber amoureuse de lui, est-ce que c'est trop tard ? Je ne veux pas tout gâcher à cause de sentiment que je ne devrais pas éprouver pour un garçon aussi exceptionnel que lui. Il est beaucoup trop bien pour moi, il mérite beaucoup mieux, il mérite quelqu'un de parfait, quelqu'un qui serait lui apporter la paix et l'harmonie pour ne pas froisser la belle personne qu'il est... Pas une bourrine écervelle comme moi. 

Alors j'ai fait l'andouille, pour changer. Je me suis incliné comme les princesses de façon très exagéré et j'ai pris un ton et un air très pompeux, le genre de ton que pourrais prendre Aria quoi avec sa voix insupportable.

" C'est avec grand regret que je vous quitte pour aller chercher ma copine qui doit peut-être être ivre dans la cuvette des toilettes." 

J'ai souri quand j'ai entendu son petit rire partir. C'était plaisant et cela semblait avoir désamorcé le truc... Ce n'est pas perdu, je peu peut-être revenir en arrière... Même si je vais lutter pour en avoir vraiment envie, mais il le faut si je veux le garder à mes côtés. 

"Je nourris l'espoir de vous revoir durant la soirée dans ce cas." 

...J'aimerais bien te revoir, moi aussi Sessho, mais l'espoir que je nourris au fond de moi, c'est que tu as ressentit les mêmes sentiments que moi et que nous avons partager quelque chose que toi aussi tu aimerais bien ressentir à nouveau. J'aimerais tellement que tu me dises avec tes mots si poétique que j'ai été ta princesse pour quelques minutes et que tu viendras me retrouver lover dans les cendres de ma cheminé pour m'emmener à nouveau vers cet endroit que nous avons a peine commencer a effleurer. 

On a commencé a se séparer chacun de notre côté, je devais trouver Eileen et c'était assez urgent, je devais absolument me sortir Sessho de la tête, je devais faire la folle avec elle et vider une bouteille d'une traite pour oublier ça et redescendre de mon nuage.

"..Tout va dépendre si je la rejoins pas dans la cabine d'à côté.. !" 

Je me suis mis à rire en le laissant... Mais franchement, j'espérais vraiment finir la tête dans la cuvette d'à côté et vomir tous les papillons que j'avais dans le ventre avant qu'il ne s'incruste dans mon cœur.

Ça serait bien qu'on dise à Cupidon d'arrêter ses conneries.
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Ven 22 Mai 2020 - 16:27
♪  EVENT | THIS IS HALLOWEEN ♪ 

«  Un malaise palpable »


Nous étions au buffet alors qu'une jeune femme s'est mise à interpeller le jeune professeur. Immédiatement, je me suis complainte dans le silence non sans un sourire envers elle en guise de salutation poli. Je me suis retiré discrètement de la scène pour les laisser converser, cependant, cela ne s'est pas vraiment passé comme je l'avais prévue. Malgré tous les efforts pour attirer son attention, Yöan l'ignorait totalement. Je ne pouvais m'empêcher de basculer mon regard de l'un à l'autre et j'avais l'impression...D'être peut-être le problème.

J'aurais voulu profiter de cet instant pour aller a la rencontre de Lévine, lui offrir mes salutation malgré le coup de tonnerre qui m'avait percuté le mois dernier avec mes prises de conscience sur des fantasmes tout aussi inaccessible qu'ils sont ridicules. Il me l'avait pourtant bien fait comprendre. Le silence de mon compagnon m'avait plonger dans un malaise presque insultant, mais je me suis contenter d'offrir à la jeune fille un simple sourire désolé et compatissant.

- Wow, flippant ton costume ! J'aime beaucoup !

« Merci mademoiselle, le vôtre n'a pas à m'envier grand chose ! »


la voix mélodieuse, un réconfort, un oubli, un soutiens et une culpabilité qui n'avais surement aucun fondement, mais qu'importe, il me semblait important de ne pas laisser cette jeune fille seule dans cette situation embarassante pour nous deux.

- Oh, excusez-moi, mais je vais déjà devoir vous laisser. On se reverra peut-être plus tard.

J'ai conservé mon sourire, agitant légèrement ma tête a la positive. Il valait mieux qu'elle s'écarte de ce malaise qui n'avait pas autant de facilité à se dégager de moi. Cette soirée me met à rude épreuve, mais je dois faire de mon mieux pour me souvenir des raisons de ma présence ici. Je dois rester debout cependant, je ne me doutais pas un instant que cette jeune fille allait être au cœur d'une partie de moi, qui a jamais est mort cette nuit-là.

« Beaucoup de vies vont drastiquement changer, la mienne aussi. »


Un sourire et un rire m'importe dans la valse que nous dansons mon nouvel ami et moi. Il donne une attention particulière à me voir sourire et exprimer ma joie communicative quand mon rire s'élève parmi la foule a l'humour de Yöan. Bonheur éphémère suivant la mort de mon sentiment le plus cher.

Un défilé d'élève devant moi, un objet, une trousse à pharmacie, un pansement sur un cœur, mais rien d'autre. J'offre des sourire, des paroles rassurante ou est mon erreur ? Le mouchoir plaqué sur mon nez qui ne cesse de saigner par la douce plaisanterie de Monsieur Willy Wonka qui ne semble pas amuser grand monde.

L'abandon. Yöan sombre dans les ténèbres, il plonge et son esprit se brouille a en perdre la raison. Il me quitte pour arpenter la salle digne d'une âme en peine après avoir avaler le poison innocement offert par mes soin. J'ai pris son bras, le mouchoir maintenue a mon nez, l'aidant à conduire ses pas vers un chemin sure. Un défilé morbide qui m'a conduit droit en enfer, une place décidée à être mienne à l'instant ou mon être s'est laisser aller au pêché égoïste du désir humain punis de cette même lame vorpaline qui chassait les ombres de mes cauchemars autrefois.

Une incompréhension, une image que je n'aurais pas dû voir, ouvrant le coffre enfermant ma voix qui s'élève au cœur de la foule. Je chasse pour chasser le mal, je tirer sur mes lèvres sur un sourire adresser a ceux qui juge ? Morbide ballade, des larmes suspendues par le sens du devoir. Les vocalises, juste les vocalise s'exprimant à la fête, incapable de mettre des mots, incapable à être sincèrement aimé. Où est mon erreur...

Pendant une heure durant, seule dans la tourmente et le zombie s'éveille mes lèvres lui offre un souvenir de bon retour.

« Tu mérites mieux. »

Cruel mot, cruel mensonge, cruel être que vous êtes. Silence, j'essai de libérer les canot de sauvetage, d'être un phare dans vos ténèbres. Laissez ma lumière vous éblouir en silence, ne parlez plus, ne me regardez plus, oublier l'existence de l'indication du chemin à suivre, contentez vous de le suivre. Un phare dans les ténèbres.

Un autre abandon, les larmes d'une petite sœur, les cris de son cœur brisé passé sous le fils du rasoir du mien qui pleure en silence. Les ténèbres approche à grand pas, les miens sont déjà là et je les embrasse et les accepte dans la solitude, un combat que je devrais livrer seule. Les cris d'agonie d'une petite fille qui meurs enfin ne laissant que la douleur de la conséquence d'un échec. Etoile, ou est mon erreur ?

« Faut que j’aille la voir. Merci Onyxia… Et gardes un œil au buffet. Je ne serais pas surpris de devoir tout ce bazar au buffet. »

J'ai gardé le silence, un hochement de tête, un sourire et je le libère, sauveur de son cœur. Je n'ai plus qu'a déambuler, m'asseoir, sourire, et patienter. Ce n'était pas une bonne idée d'organiser cette fête.

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Sam 23 Mai 2020 - 20:15



This is Halloween
☽  Event ☾


Mardi 31 octobre 1995

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

- Lévine.

Un nom gracieux pour une silhouette gracile. Un spectre venu d'un autre monde, probablement de la planète Vénus. Peut-être s'agissait-il de l'incarnation charnelle de cette dernière ? Ou de l'esprit égaré de son fils Éros ? Un fantôme qui avait fendu le cœur d'un cauchemar d'une unique flèche.

- Lévine, répéta Elvý d'une voix absente, rêveuse. C'est si joli.

La tête encapuchonnée de Mara se laissa tomber d'un côté d'un air charmé et celle du fantôme exécuta le même mouvement - quoique inversé - dans un mimétisme charmeur.

- Pardon ? souffla le spectre.

Avait-elle été trop direct ou pas assez ? La deuxième option probablement. Elvý avait envie qu'il comprenne. Elle avait besoin qu'il sache. Elle ne pouvait plus rester seule, plus maintenant qu'elle l'avait rencontré. Lui, son âme sœur. C'était inexplicable mais elle sentait que c'était lui, le bon.

Elle porta son regard sanglant sur la foule dansante. L'ambiance intime du piano s'était évaporée. Dommage, elle aurait bien aimé danser un nouveau slow. Pas avec l'âme d'un grand frère ni avec le corps d'un amant. Mais avec lui, son tout.

- Dommage que Johann m'ait volé le dernier slow, soupira-t-elle, je t'aurais bien proposé de danser.

Elle voulait le toucher. Sentir la douceur de sa peau. La chaleur de son corps. Elle voulait danser corps contre corps. Dans l'attente de ce vœu inexaucé, seule sa main droite se permit d'aller à la rencontre de la joue pâle du fantôme. Ses doigts frôlèrent son épiderme à côté de ses paupières qui s'abaissèrent. Un contact timide, pudique, hésitant. Il était précieux, elle ne voulait pas se précipiter pour une fois, de peur de le perdre avant même d'avoir pu s'en approcher. Mais quand sa joue vint s'appuyer un peu plus fort contre la pulpe de ses doigts, ce fut comme une permission muette. Ce fut magique. Comme une symbiose qui les lia aussitôt. Les prémices d'une étreinte à travers une joue frôlée.

Lévine rouvrit les yeux et ses joues se redressèrent sur un mince sourire. L'esquisse insouciante de ce visage fantomatique apparut alors tel un chef d'œuvre inégalable aux yeux de la droguée.

- Nous n'avons pas besoin d'un piano pour danser un slow.

Des paroles douces, mélodieuses, qui enveloppèrent l'ouïe de la brune avec les accents d'une berceuse. Mais Mara n'était pas n'importe quel démon et, de ses songes les plus tendres, surgissait toujours l'ombre d'angoisses cauchemardesques. Celle, notamment, des souvenirs qui ne cessaient de la fuir. L'angoisse qu'elle n'ait à nouveau plus rien auquel se raccrocher. Que le fantôme l'abandonne dans l'oubli. Alors, elle ne voulait pas se contenter d'un simple slow avec lui. Elle ne le pouvait simplement pas.

- Passe le reste de ta soirée avec moi, s'il-te-plaît. 

Plus qu'une demande, ce fut une imploration. Elle ne voulait plus être seule. Elle voulait qu'il soit à ses côtés à chaque instant de sa vie pour lui rappeler qui elle était et que tout ce qui l'entourait avait du sens. Elle voulait qu'il soit là pour l'éternité.

- Et le reste de ta vie.

Un souhait qui s'était ancré en elle si vélocement qu'elle n'avait pu l'empêcher de franchir la barrière de ses lèvres. Elle rougit. La crainte que son empressement fasse fuir son nouvel élu lui tordit l'estomac. Le son de la voix spectrale résonnant dans un rire grave accentua le malaise de la jeune femme. Pourtant, elle aurait voulu lui crier à quel point elle le voulait. Balayer d'un revers de manche la décence, la pudeur et les bonnes manières pour l'emporter avec elle dans une autre vie où elle pourrait lui souffler tous les matins à l'oreille à quel point elle tenait à lui. À quel point elle l'aimait. Car, oui, elle l'aimait. C'en était une certitude aussi troublante qu'éblouissante. Elle l'aimait, lui, son inconnu descendu des cieux.

- Je peux rester le temps que ce songe durera, finit-il par répondre.

Elvý l'observait à présent d'un air aussi tendre qu'inquiet alors que son pouce s'était mis à glisser sur sa peau dans une caresse lente et régulière. Ses sourcils s'étaient légèrement froncés. La réponse de Lévine, aussi belle qu'elle était, n'était pas tout à fait celle qu'elle aurait voulu entendre. Mais son souhait véritable était trop grand, trop immense pour être comblés par une personne tout juste rencontrée et les espoirs qui l'accompagnaient étaient probablement illusoires. Mais encore une fois, elle ne put les empêcher d'atteindre ses cordes vocales. En cet instant, la sincérité de ses sentiments aussi soudains qu'ils se révéleront éphémères était maître de tout son être.

- S'il-te-plaît, ne m'oublies jamais.

Un murmure désespéré qui tira sa main vers le bas, la forçant à abandonner son nuage apaisant pour la voir s'échouer dans le gouffre cruel du néant. Tout si enfonçait dans ce gouffre-là, les souvenirs en premier. L'amour peut-être aussi. C'en était terrifiant.

Le fantôme secoua sa tête en rattrapant sa main avant qu'elle ne s'échoue complètement. Un contact glacé qui fit frissonner le cauchemar. Mais ce fut aussi une nouvelle étreinte apaisante, rassurante, qui emprisonna Chronos entre deux paumes pour le garder un instant de plus à leurs côtés.

Yeux dans les yeux, des pas à reculons, le spectre attira l'amnésique au milieu de la foule. Deux ombres qui franchirent un voile transparent pour s'engouffrer dans l'univers mélodieux du violon. Une hypnose musicale qui guida d'abord leurs pas pour ensuite guider leur bras dans l'entrelacement de deux corps dansant. Une valse improvisée sur un rythme inapproprié. Et aussi imparfaite que fut le début de cette chorégraphie désaccordée, Elvý sourit. Elle ferma ses yeux, vint poser sa tête dans le creux de l'épaule de Lévine et sourit, tout simplement. Les mains de son cavalier rassemblées dans le bas de son dos provoquaient en elle mille frissons exquis. Elle oublia ses cicatrices et la sensibilité traumatique de son épiderme comme si le seul toucher de cet ange déchu avait le pouvoir d'effacer tous ses maux. De refermer ses plaies les plus profondes. Il était là avec elle. À l'instant présent. Et elle se laissa porter par ce doux songe, ne voulant plus penser à l'éternité. Jusqu'à ce qu'un murmure envoûtant l'y projette à nouveau, mais en purifiant, cette fois, le poison de ses angoisses.

- Je n'oublie jamais.

L'écho de ces trois mots continua de résonner de manière synchrone avec les battements de cœur de l'Islandaise. Une harmonie saccadée battant le rythme du violon au creux de sa poitrine. C'était grandiose.

- Gardes en mémoire le fantôme que je suis.

Un nouveau frisson. Elle aurait voulu lui offrir cette promesse. Mais elle ne le pouvait pas, car elle ne savait pas si elle pouvait la tenir. Elle ne savait plus. Depuis deux semaines, la mémoire était devenue une terre inconnue pour elle. Un pays à présent partiellement impossible à explorer. Alors, comment lui promettre qu'il rejoindrait cet endroit auquel elle n'avait plus librement accès ? Elle l'aurait voulu, pourtant...

- Pour que quand tu te réveilleras, continua Éros, tu puisses te remémorer que l'oubli ne pourra pas tout engloutir.

Les paupières de Mara se crispèrent l'une contre l'autre. Son sourire s'était fané. Elle tenta de retenir la mélancolie qui menaçait de s'écouler suite à ces paroles venant remuer les profondeurs de son âme. Mais elle n'y arriva pas. Une larme roula silencieusement sur sa joue jusqu'à se déposer sur l'épaule du corps spectral. Pourtant, elle avait envie de le croire. Dans son thorax, son cœur lui hurlait de le croire. Croire que l'amour était plus fort que l'oubli. Mais accepter cette idée, c'était accepter qu'elle n'eût jamais aimé, avant. Et c'était bien cela, le plus difficile à admettre pour son âme abandonnée à la solitude imposée par les Parques.

- Je suis terrifié, se confia soudainement le fantôme. Que tout s'arrête. Que tout redevienne comme avant.

Elvý releva délicatement sa tête pour observer le visage de son cavalier. Sous ses sourcils courbés en arc renversé, ses rubis mélancoliques vinrent s'emparer des opales miroitantes qui lui faisaient face. Elle aussi était terrifiée. Que tout s'arrête à nouveau, oui. Mais surtout, et à l'inverse de lui, que tout ne redevienne jamais comme avant. Une peur bien plus profonde, transcendant l'instant présent pour refléter son passé inexistant. Celui qu'elle redoutait autant qu'elle désirait le connaître.

- Lorsque ça arrivera, tu seras de retour dans cette réalité où je ne serai qu'un fantôme.

L'une de mains de Mara remonta dans la nuque du spectre pour aller s'enfouir dans ses cheveux. Ses doigts s'y perdirent dans un caresse réconfortante.

- C'est... Angoissant.

Elvý secoua tristement la tête.

- Non, s'opposa-t-elle avec douceur. Non, tu ne redeviendras jamais un simple fantôme pour moi. C'est trop tard, Lévine, ne vois-tu pas ?

L'amoureuse reposa sa tête contre l'épaule de son tout. L'évidence lui sauta enfin aux yeux, imposant le silence à son désespoir ancré.

- On s'est enfin trouvé, on est lié à présent, lui susurra-t-elle.

Et peu importait les nouvelles ficelles que les Parques décideraient de tirer. Ils étaient liés. Et cette conviction était à présent plus forte que tout le reste. Plus forte que les ténèbres, plus forte que le néant, plus forte que l'oubli. Les âmes sœurs se retrouveraient toujours, quoiqu'il arrive. Elle voulait y croire. Une nouvelle larme glissa du coin de son œil. L'illusion était douce et leur danse étrange continuait à la bercer. Elle ferma à nouveau les yeux et s'abandonna aux sentiments aussi intenses que superficiels qui inondaient son être. L'amour, c'était fort, l'amour, c'était beau. Aussi surfait qu'il pouvait être.

Entre ses bras, l'Islandaise sentit l'Auror se raidir soudainement. L'instant d'après, il se détacha d'elle. Le sourire du jeune homme était toujours présent mais avait un accent différent. Plus droit, plus sérieux, plus poli. Lévine s'inclina gracieusement.

- Merci pour la danse, Elvý.

Les percutions de sa voix firent éclater le songe en mille éclats. Tous reflétaient la réalité qui avait rattrapé l'un des deux envoûtés. Le temps s'était figé. L'ombre observa aveuglément le fantôme dispraître. Une billywig passa. Elle ne remarqua même pas qu'elle se mit à flotter. Car tout s'était effondré. Il était parti.

Le poison coulant dans ses veines ordonnait à ses membres de s'animer pour le rattraper. Mais quelque chose de plus fort, comme ancré en elle, la figeait devant cette fatalité qu'elle devait à nouveau affronter. L'instant, jamais, ne durait. Le présent s'échappait avant même d'être apparu pour porter le nom de « passé ». Seuls les souvenirs restaient. Sauf quand ils s'évaporaient. Alors, voilà tout ce à quoi elle pouvait à présent s'accrocher. Son souvenir. Celui d'un fantôme qui avait retrouvé la vie. L'espace d'un instant qui n'avait pas duré.

Quand elle retomba au sol, la Mara flottante se réveilla de sa torpeur. Elle se fit bousculer par quelques élèves de Poudlard profitant des festivités et se sentit alors subitement oppressée. Elle devait quitter cette foule dansante au milieu de laquelle un cœur en peine n'avait plus sa place.

L'ombre déboussolée erra sans vraiment savoir ce qu'elle cherchait. L'alcool ? Un coin tranquille pour se rouler un joint ? Non, pas ce soir, elle se l'était promis. Pas avec Johann dans les parages. Johann, oui, c'était lui qu'elle devait chercher. Après quelques minutes à se traîner dans la salle telle une âme en peine, elle trouva son vampire et, sans un mot, elle se jeta dans ses bras. Blotti contre lui, ses mains agrippées avec détresse aux pans de sa cape, elle ne retint plus ses pleurs. Entre ses sanglots, elle articula d'une voix tremblante :

- Johann, il... il est parti. Je... j'ai peur... j'ai peur qu'il ne revienne jamais, qu'il... qu'il m'oublie. J'ai peur de... de le perdre, on est... on est liés, on peut pas... s'oublier. Dis-moi qu'on... qu'on ne s'oubliera jamais... lui et... et moi.

Elle renifla et le serra un peu plus fort.

- Johann, je... je l'aime.

Sa voix mourut au fond de sa gorge. Un aveu brutal dans son désenchantement. Car, à peine sa phrase fut-elle marquée d'un point que l'illusion se brisa subitement. Violemment. Et, en elle, le vide reprit aussitôt sa place, mangeant tout l'espace déserté par ses récents sentiments à présent parti en fumée. Disparus. Envolés. Oubliés. Tout n'était qu'éphémérité dans sa nouvelle réalité.

Les poings d'Elvý se décrispèrent et elle relâcha lentement Johann avant de se reculer et de le regarder d'un air hagard. La réalisation progressive de ce qui venait de se passer s'immisça dans son esprit et elle ne tarda pas à détourner les yeux tout en essuyant ses joues, soudainement gênée. Mais, au milieu des effroyables costumés, ses pupilles eurent le malheur de s'arrêter sur un certain visage masqué.  Il la fixait. Un frisson la parcourut et sans vraiment savoir pourquoi, elle se raidit d'un coup. Ríg remonta jusqu'à son épaule et, dans l'ombre de sa capuche, elle le sentit se figer à son tour. Tous deux fixaient à présent le clown. Puis, ce dernier se détourna.

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Le Lac
- Alphonse de Lamartine


Résumé:

⇜ code by bat'phanie ⇝
Elvý Njállsdóttir
Admin amnésique
Elvý Njállsdóttir

_________________
All that remains is a silent call
Is the Earth colored red, as I land like a flower on the meadow ? It happened quiet - Aurora

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Lun 25 Mai 2020 - 17:23
this is halloween
L'ivresse d'une soiree haute en couleurs. En surprises. L'inattendu devient synonyme de bonheur, de legerete et de liberte.
Le doux baiser d'un detraqueur.

Mardi 31 Octobre 1995

Le violon résonnait avec autant de force que de délicatesse dans la poitrine de l'Empathe qui en était venue à oublier toute la foule qui remplissait la salle. Était-ce l'alcool ruisselant dans ses veines qui lui permettait ce détachement inespéré ? Ou bien son euphorie intense qui suffisait à faire taire toute autre émotion perturbatrice ? Un mystère. Mais un mystère exquis. Qu'elle ne voulait pas résoudre. Juste savourer.

Quelques minutes seulement après s'être réfugiée dans un coin épargné par la foule dense, le parfum de son secret l'enveloppa une fois de plus et à peine eut-elle rouvert les yeux qu'elle se fit tirer vers la piste de danse. Sa raison, mêlée à un soupçon de bienveillance, lui soufflait de se détacher, d'arracher son bras à l'emprise d'Eileen. Elle avait dit à l'organisatrice de profiter de sa fête, de ses autres amis. De ne pas s'inquiéter pour elle. Mais quelque chose de plus fort inhiba ce mouvement de protestation et elle se laissa traîner par l'autre Détraqueur, une fois de plus. Car au fond d'elle, sa volonté lui criait de la suivre, de rester avec elle, de se laisser porter. Juste savourer.

Et voilà réunis au centre de la salle deux Détraqueurs autour d'un slow. Portée par les accords doucereux du piano et la voix résonnante du dieu des enfers, Aria se laissa manipuler comme un pantin entre les bras de sa cavalière. Elle appuya sa tête cagoulée contre la sienne, agrippa son dos de ses mains gantées et suivit ses pas des siens. Une hypnose mélodieuse entre deux enivrées. Un moment parfait. Un de plus durant cette soirée. Aria souriait. Juste savourer.

Ce fut trop court. Sessho et Joris quittèrent la scène. Elle aurait voulu les implorer de continuer leur chanson. Que l'un poursuive la chorégraphie de ses doigts et que l'autre poursuive la chorégraphie de sa voix pour qu'elle puisse poursuivre la chorégraphie de ses pas. Un trio musical nouveau dont le rôle de la violoniste s'était décliné en celui de danseuse. Un nouvel échange muet, un cadeau vibrant que le Serdaigle et le Poufsouffle offraient à la Serpentard sans même s'en douter. Mais l'échange prit fin. Les notes fanèrent. Ses implorations moururent dans sa gorge. Ce fut trop court. Elle aurait voulu continuer à savourer.

- Merci à toi d'être venue.

Une dernière mélodie chuchotée à son oreille. Puis, une révérence titubante dans la vision troublée de la Beurk qui parvint à lui arracher un rire. Sa raison, mêlée à un soupçon de bienveillance, revint. Cette fois, elle se fit entendre. Aria sourit tristement sous son masque, se recula, et s'éclipsa. Une nouvelle fois.

La barque voguant sur les flots de l'alcool retrouva son mur fétiche auquel elle revint s'adosser. Tête basculée en arrière, yeux fermés, elle se mit à fredonner la mélodie d'un violon bien connu qui venait de reprendre sa place sur scène. Jusqu'à ce qu'un parasite vienne bourdonner auprès d'elle.

- C'était trop bien ta musique tout à l'heure !

Aria redressa sa tête, rouvrit les yeux, puis les baissa vers l'insecte. La mouche était bleue. Avec des cheveux d'une horrible teinte kaki. Murphy comptait-elle tester toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sur sa petite caboche ? Le roux était pourtant déjà bien assez voyant pour s'essayer à de telles excentricités. Toutefois, ce ne fut ni l'exaspération, ni l'agacement qui gagna la Vipère suite à la perturbation de la gamine mais bien une hilarité soudaine. Était-elle provoquée par la vodka ? Ou par la surcharge d'euphorie en elle ? Peu importait, la gamine était ridicule et ça valait la peine de se moquer.

- Tu sais, le violet ça t'allait bien mieux, confia-t-elle en dosant grossièrement l'ironie dans sa voix, tout en s'appuyant sur l'épaule de la Deuxième année pour ne pas perdre l'équilibre – le monde tanguait toujours autant.

- Sauf qu'un billywig c'est bleu, pas violet, rétorqua l'insecte.

Un billywig ? Maintenant qu'elle le disait, c'était vrai qu'elle avait les allures de cette créature avec son énorme dard et les petites ailes dressées sur son crâne. Si seulement sa nouvelle teinture ne venait pas gâcher tout ça.

- Et ça a des cheveux verts, peut-être ?

Elle ne put empêcher sa moquerie de fuser. Ni le ricanement qui suivit. Ni son écho croissant quand la petite attrapa sa natte pour la regarder d'un air ébahi. Aria ne comprit pas trop la scène, elle ne chercha d'ailleurs pas trop à la comprendre et se contenta de rire de plus belle. Juste profiter.

Le Billywig s'esquiva aussi rapidement qu'il avait débarqué et le Détraqueur put alors retourner à son état de solitude béate. Aria se laissa même glisser contre le mur pour s'asseoir par terre. Là en bas, le monde tanguait un peu moins. Et, plus les minutes défilaient, plus le violon et les autres instruments résonnaient, plus l'alcool s'évaporait. Juste profiter.

Le monde tanguait un peu moins quand une bouffée de mélancolie vint étouffer le Détraqueur. Sur une chaise à quelques mètres d'elle, une poupée venait de s'effondrer. Aria tourna la tête vers l'âme en peine et crut reconnaître les traits de Wyatt avant que son visage ne s'échoue entre ses mains. Sans les distinguer, l'Empathe entendit ses larmes. Une souffrance violente qui la percuta de plein fouet. Qu'elle n'aurait jamais crut ressentir chez l'autre Sang-Pur à la légèreté lionnesque. Si elle restait là, Aria ne pourrait plus profiter.

La fuite. La voleuse d'âme se leva et quitta la paix temporaire que lui avait apportée ce coin-là de la pièce pour s'éloigner au maximum de la poupée désarticulée. Elle ne voulait pas ressentir sa tristesse. Pas la sienne. Et encore moins ce soir-là. Finalement, l'alcool ne permettait pas de se détacher de tout. Au contraire, cette fois-là il sembla accentuer le désespoir que lui avait partagé inconsciemment la Gryffondor et Aria dut retenir un sanglot en partant. Elle avait été sur le point de suffoquer. À partir de cet instant-là, la Vipère ne profita plus de rien.

Ses pas - comme soudainement aimantés au malheur - la menèrent aussitôt vers une autre âme en peine. Le reflet de celle qu'elle venait de quitter. Mais cette ombre-là, elle ne voulut pas la fuir. Elle s'en approcha, ressentant la peine grandir à chaque pas. Trop tard, une larme s'échappa pour s'accrocher au tissu de son masque. Elle retint une seconde goutte de tomber de ses onyx lorsqu'elle s'accroupit devant son secret.

- Eileen ? tenta-t-elle d'une voix presque apeurée, ses mains venant s'appuyer sur les genoux de l'autre Détraqueur pour se maintenir.

Pourquoi ? Pourquoi son rayon de soleil se retrouvait-il noyé dans le néant alors que l'instant d'avant elles avaient partagées le plus éblouissant des moments ensemble ? S'était-il écoulé trente minutes, cinq minutes, une heure, deux heures, depuis leur danse ? Que s'était-il passé entre ? Aria attrapa les mains de sa précieuse amie pour les serrer fort. Ses yeux noirs fixaient son visage cagoulé, ses lèvres rouges figées dans la mélancolie. Et elle avait mal. Mal de voir son secret dans cet état. Mal de ressentir la tristesse qui l'envahissait. Mal de voir la perfection de cette soirée s'effondrer dans une nouvelle larme non retenue. Mal de se sentir impuissante face à ces émotions écrasantes. Mal, tout simplement. Elle ne savourait plus rien, si ce n'était le malheur qu'elle aspirait comme si elle s'était livrée à un baiser. Celui d'un Détraqueur. Celui d'une Empathe. Celui d'une Amie. Celui d'une Amante. Celui d'un Secret.

Résumé:

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Aria Beurk
Admin empathique
Aria Beurk

_________________




Ecoute cette médolie troublante.
C'est l'eau qui chante.
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Jeu 28 Mai 2020 - 0:36

This is Halloween
La douceur d'un violon, fait remonter en moi, la candeur d'une sucrerie oubliée.
Un bonbon ou un sort, c'est ainsi que les moldus faisaient. Sous le clair de Lune et l'abris d'un cerisier, c'était sur des planches qu'il y percevait les esprits, les monstres d'une enfance bercée, choyée, d'un folklore lointain, exotique. Parés de masques effrayants, dansant sous le tempo des taiko, ils s'amusaient à caresser l'imaginaire florissant d'un enfant influençable. Encore rêveur. Attentif et joyeux. Perché sur des hauteurs inaccessibles, il n'avait eu qu'à tendre le bras, les doigts, pour se saisir d'un croissant souriant d'une malice féline. Qu'il avait aimé le faire. Qu'il avait apprécié rire sous les sons des tambours. Sursauter, face aux murmures cauchemardesques des Yokai. De la péninsule rouge d'un démon jubilant, à la gueule ouverte d'un Okami enragé. Un appel au voyage. À la croyance. Au commencement d'une histoire. Celle des morts. Celle de la vie. Puisque la fin n'était qu'un départ.

Si Halloween était la fête de Shi, n'en devait-elle pas celle de Seikatsu ? Sous le voile céleste d'une faucheuse omnisciente, il parvenait à deviner, comprendre, les esquisses d'un message implicite. Ce soir, elle était belle. Les doigts du japonais passèrent dans sa longue chevelure immaculée. Une jeunesse brisée. Volée par les griffes d'un démon chapardeur. Cupide. Les filins de neige caressèrent les hanches de l'aigle immortel. Figé sous les pétales fanés d'un cerisier contaminé. Ses racines s'étaient nécrosées, sous la douleur d'un oubli forcé. Imposé. L'esprit d'un drame. Du sang et des larmes. Ses racines s'étaient nécrosées, sous la douleur d'un oubli forcé. Un peu défaite. Légèrement négligée. Un corps malmené par les années. Par les mouvements répétés. Les seuls dont il pouvait se rappeler. Une routine imprimée. Ordonnée par un créateur déserteur. La fleur précieuse portait les marques d'un passé litigieux. Jetée contre des paravents sous les assauts d'une colère indomptée. Celle d'une femme incomprise. Les rayures grincèrent sous ses ongles

Okaasan la lui avait confiée. Le rose avait disparu. Trop ancienne pour en porter les vestiges. Une peinture écaillée reflétant la lumière vacillante des chandelles. Elle apportait la chance. La sérénité. Et l'équilibre. L'harmonie au cœur d'une tempête. L'améthyste de son regard fendu passa sous la courbe de ses lèvres entrouvertes sur ses crocs. Canines pointues témoignant de sa nouvelle faim. Une soif qu'il ne pouvait combattre. L'appel de la violence. D'une revanche. Sa langue passa sur les tâches carmin, ne faisant qu'en étaler la fraîcheur sur son émail. Un goût fruité, bien éloigné de l’âcreté métallique d'un festin sanglant. Sa bouche se pinça d'une moue appréciatrice. Son menton s'inclina vers la droite.

Ses veines s'étaient rougies. Bleuies d'un sortilège recherché. Comme des larmes, elles s'étendaient sur ses pommettes. Striures mouchetant sa peau pâle. Une porcelaine mal entretenue. Il releva son col. Kimono dépassé, d'un bicolore déjà trop usé. Un peu de noir. Un peu de blanc. De beige cassé par les années épuisées. Vêtement passé de main en main, pour finalement parvenir entre les siennes. Un héritage pesant lourd sur ses épaules. Enclume courbant son échine d'une inclinaison de la nuque. La plaie de sa jugulaire s'écarta, dévoilant les tendons à vifs d'un enchantement terrifiant. Morsure d'une antique croyance, déliant sa chaire d'un sublime abandon. Celui de son humanité. La rivière poisseuse et acide d'une blessure falsifiée, s'écoula jusqu'à la cime de sa clavicule. Le tissu se tâcha un peu plus. Goutte rubis sur une pierre tombale.

« Je crois que j'apprécie. », murmura le japonais en écartant l'étoffe pour contempler l'horreur d'une ouverture saisissante.

Okaasan en avait eu l'idée. Résidus d'un cauchemar répété. Compagnon d'une course-poursuite imaginaire. Obaasan lui racontait souvent cette histoire. Celle du jeune garçon de la ferme. Le Yokai sonneur de Mort. À minuit, il faisait résonner le glas d'un trépas futur. D'un mauvais présage. L'augure funeste d'une plume de corbeau. Sur son matelas l'attendait son arme. Cloche dorée reflétant la nonchalance d'une bougie se consumant.

Cling. Cling, qu'elle l'appelait. Mielleuse mélodie à ses oreilles. Son bras se tordit, contorsion douloureuse, pour se saisir de la poignée. Simple tige de bambou verdoyant. Cling. Cling. Deux coups. La langue claqua contre l’airain, mettant au silence le beffroi de ses pensées.

La porte s'ouvrit. Battant grinçant sur des gonds âgés. Les pas étaient lourds. Hésitants. Sa bouche se releva d'un sourire. Unique esquisse accompagnant l'avancée d'un Kitsune apeuré. Carnivore incertain. L'ombre violacée de ses iris dessina les contours d'un masque réaliste. Tête empaillée d'un animal totem souvent évoqué. Le Renard voleur de bonne fortune. Le rictus déformé de l'avarice. De la cupidité. De la fourberie. Une dentition cousue sur une peau se détachant. L'orangé de son pelage s'était terni, s'en allant frôler l'échantillon d'un jaune vide. La gueule béante dévoila une langue pendante. Bicéphale d'un serpent tentateur. Mélange d'une superstition que son ami n'avait guère oublié. Sessho s'en sentit touché.

« Ton masque est plus que réussi Kitsune. », le complimenta-t-il en comblant leur distance de quelques enjambées. Ses doigts se perdirent contre l'illusion surréaliste.

Les oreilles dressées du canidé, se pressèrent en arrière sous les caresses de ses babines affamées. Elles se retroussèrent dans une grimace insatiable.  

« Tu m'affubles de ce surnom, je me devais d'y faire honneur Tora. », une voix caverneuse en réponse qui remonta son épiderme arrachée d'un frisson.

Un sifflement reptilien, léchant ses tympans avec gourmandise. Un grognement bestial. Grondement du fond d'une gorge serrée. La pulpe de ses lèvres se sépara d'un rire. Un souffle surprit dégonflant sa poitrine. Il était impressionné. Avec sincérité, il remonta ses paumes sur ses joues gonflées, rugueuses d'un repas avorté. Sa respiration s'apaisa. L'averse d'une nervosité amusée se mêla au ruisseau de sa tempérance. Kitsune se fendit d'un sourire. Le premier de la soirée. De la journée sans doute. La salive s’effila comme une toile grimpante. Déliée de son support, de son mur, elle pendait. Ses index cherchèrent les bords d'une peau craquelée, se fondant sur son visage. Un artifice dont il ne voyait pas les limites.

« Il t'impressionne ? », l’œil de Kistune pétilla de fierté, d'une arrogance contenue. Son sourcil s'arqua d'une fausse modestie, l'ironie d'une question dont il connaissait la répartie. Kitsune était ainsi.

« Il est très réussi. Il y a de quoi en être bouche bée Kistune. », sans honte, Sessho affronta le feu indompté de sa vision.

Le brasier se dilua sous les trompes d'eau de son calme. Les pupilles s'éloignèrent, pudiques, timides devant son attention. Il comprenait. Kitsune évoluait à son rythme. Quémandeur d'une approbation qu'il pouvait lui fournir. Comme un ami. Un frère. Un père parfois. Il pouvait l'être. Il l'était. Le resterait aussi longtemps que cette indécision enserrerait son cœur, son âme.

« Je suis touché que tu ais pensé à celui-ci, Cal. », un préambule qui détendit la crispation d'épaules de l'animal acculé. Ses mains s'y ajoutèrent, dénouant les muscles du cercle de ses pouces.

« Il t'a demandé beaucoup de réflexions et de travail. », le velours de sa voix se perdit dans les échos de l'hilarité juvénile. D'une fête perdue dans tout les mots. Toutes les conversations.

Kitsune acquiesça en silence, le museau froncé d'appréhension.

« Il n'est pas vain. Il est magnifique. », d'un pas de côté, il chercha à le capter, à l'affronter. La perdition d'un doute constant. Il lui sourit à nouveau.

« Tu es magnifique. »

Patient, Sessho se recula, lui offrant l'espace pour inspirer sur ces paroles. Pour se calquer sur les notes sereines d'un piano imagé. La crinière rousse se secoua d'une absence de conclusions.

« Tu peux arrêter de lire dans mes pensées ? », Kitsune rendait les armes, vaincu. Il était ainsi. À court, il capitulait.

L'Asiatique haussa les épaules, arrosant le parterre de cette nouvelle résolution. Le jade de son épingle l'accompagnait. Chance. Félicité. Il ôta les perles dépassé de son poignet. Fidèles complices d'un costume réfléchit. Elles se glissèrent au sien. Garant d'une protection, d'une décision affirmée. Kitsune regarda son nouvel apparat. Cadeau précieux, qu'il tourna sur son fil avec douceur. Les billes décorées claquèrent les unes contre les autres.

« J'exaucerai ton souhait, mais est-ce ce que tu désires réellement ? »


« C'est beau la nuiiiiit... Si beau.. Regarde, Cal.. La Lune, elle est si loooooin.. », la mariée désigna la voûte céleste de son index, délaissant ses chrysanthèmes funèbres.

Splendide dans sa rêverie. Elle pencha la tête sur le côté, ondulant ses épaules tel un pantin. Marionnette désarticulée, indiquant une destination impossible. Chimères se cachant sous un voile en dentelles. Rideau cérémonieux la séparant d'une terre désolée. Comme l'astre souriant des cieux, elle lui sembla à mille lieux de son chemin, de son sillage. Silhouette vaporeuse dansant hors d'un brouillard de suspicions. La sage agita son bras, et c'est en souriant qu'il observa l'idiot en admirer l'ongle. Écaille retournée sur une croûte réaliste. Errante d'un autre plan, dos tourné à une douleur mortelle, il en admira la magnificence naturelle. Elle rit. Éclat lointain, presque aphone. Un disque raillé, saccadant sur une boucle, une note trop aigue.

« T'es... », attisé par la brise d'une revenante, l'incendie de Kitsune se ralluma.

Les cendres se soudèrent, se galvanisèrent d'une rage dévorante. Passagère. Il était ainsi, n'est-ce-pas ? Fougueux. Mais diplomate. Impétueux. Mais craintif. Prêt à mordre. Prêt à fuir. Le paradoxe d'un prédateur s'oubliant. Proie des requins. Appât de ses doutes. Il passa sa longue langue sur ses crocs poisseux. Un tic qu'il avait sous l'agacement. Sous le murmure d'une répartie cinglante, mais retenu par les chaînes d'une amitié irremplaçable. Comme un enfant voulant briser un vase. Unique récipient de ses peurs. De ses larmes. De ses cris. Seul témoin d'une souffrance aveugle, cachée sous la cape d'un regard froid. Fine pluie sur les landes de leurs querelles, Sessho se plaça entre eux. Rempart contre leurs démons. Ils en étaient la représentation. Bestialité. Oubli. Vengeance.

« Laisse-tomber. », concéda Kitsune en roulant des yeux. Sous sa fureur ardente, la tornade lunaire s'arma d'un nouveau ricanement brisé.

Réanimée parmi tous les autres, elle tanguait. Matelot en perdition sur un navire fantomatique. Si maigre, elle lui inspira un squelette. Si semblable à celui les guidant sur un sentier mal éclairé. Et si différent. Une minceur authentique. Ses doigts écorchés firent chavirer son sourire. Elle n'était pas un roseau Kame. Mais son totem consacré. La tortue des rivages de son être asséché. Incapable de poursuivre l'écume de ses envies. Elle pliait. Et souvent, elle rompait.

« C'est la fête làààà ! Sois un peu moins... », provocatrice, Kame virevolta dans sa robe nacrée.

Tourbillon de tissu qui fouetta ses jambes. Ses cheveux étaient plus ternes. Moins vivants. Plus ancrés dans cet écrin de beauté éternelle. Elle dansait, délaissant d'une envolée amusée les épées d'un conflit routinier. Elle n'était déjà plus là. Il le savait. Kame se détournait toujours de l'océan pour s'enfoncer dans la douceur du sable chaud. Elle agrippa le bras de sa macabre accompagnatrice. Ange camouflant la noirceur d'une âme encore éclipsée. Petite fille reclus derrière les barreaux de son sourire. De sa divine comédie. Le voleur des souffrances immortels en avait dessiné les traits. Son sourire était le reflet de ses non-dits. De ses tableaux détruits. Oubliés. Jetés. De cette peur qu'elle ne pouvait chasser.

« Un peu moins quoi, Hiverna ? Finis ta phrase. », une agressivité retenue. Un ordre mesuré. Kame n'écoutait plus. Chantant une mélodie audible pour son ouïe emprunté.

« Un peu moins quoi ? », insista Kitsune après une inspiration. Il bouillonnait.

Serein, Sessho posa une main dans son dos. Soutiens silencieux. Lampée pure sur la fumée de sa rancune. Les babines s'affaissèrent dans un rictus. Il lui en voulait d'être partie sans lui. De l'avoir abandonné au centre d'une foule d'inconnus. Il comprenait. Son miroir s'était enfuit. Lui n'avait pas eu le choix de rester. D'une caresse, le Yokai calma la brûlure cuisante d'une question sans réponse.

« Un peu moins inquiet. », compléta le japonais avec patience. Sa paume rejoignit sa jumelle contre son ventre. Droit. Digne. Calme.

« Je ne suis pas inquiet. C'est elle qui devait l'être pour se... », le sifflement de son amertume s'échappa de ses lèvres. Un venin qu'il avait gardé. Qu'il n'avait pu retenir. Une confession d'une douleur sous-estimée.

« Tu sais. », acheva Kitsune plus bas.

Il savait. Il l'avait toujours su. Frêle branche perdu en hiver. Sous le poids de la neige de ses attentes, elle craquait. Par trois fois. Trois flocons. Trois moineaux. Trois nuits. Trois jours. Trois coups de semonce. Une seule course. Elle rompait. Elle se reconstruisait. Plus que trois fois.

« Je sais. »


Il appréciait le violon. La musique était un dialogue. Des mots que l'on ne pouvait formuler. Des phrases sans sens. Sans significations. La parole était lourde. Un plomb sur le palais. Sur la conscience. Sur une vie. Il comprenait les hésitations d'un aveu, d'une faiblesse. Elle était belle. L’ultime preuve de l'éphémère. De l'inattendu. D'une construction fortuite. D'un avenir. D'une page pouvant continuer d'être écrite. C'était tomber. Avoir mal. Mais accepter de se relever. C'était un premier pas. Une première lettre. Un premier mot sur une douleur.

Le violon lui rappelait cela. La difficulté d'avancer à contre-courant. L'acceptation impossible de parvenir à une destination commune. Loin d'un rêve. D'une envie. C'était la colère stridente d'une corde pincée. Claquée par les élans d'un désespoir refoulé. C'était un archer se déchirant sous la haine, l'incompréhension. C'était des doigts agiles courant sur un bois blanc. La neige immaculée d'une enfance perdue. D'une vision obscurcis par le chagrin. Les tourments d'une adolescence bafouée, non désirée. Le rejet d'un monde corrompu.

Le violon, c'était des cheveux blonds. C'étaient les émotions explosives. Les vagues furieuses de sentiments trop puissants. Trop présents. C'était le désir de se démarquer. Mais l'impossibilité d'en faire le pas. C'était une méduse s'éloignant du troupeau. La sirène solitaire au centre d'un lac trop grand. Trop vaste. C'étaient les notes criées. Hurlées pour qu'il puisse les entendre. Les comprendre. C'était le poison. La paralysie.

Mais en l'accordant à une guitare, les phrases étaient différentes. Plus singulières. Plurielles. Uniques. Une addition. Une symbiose. Une équation où elles étaient les uniques valeurs. Contre le mur, il n'entendait qu'elles. Leurs voix. Leur discussion à l'écart d'une foule déchaînée, acclamant leur talent. Leur virtuosité. Les mots s'accordaient, se répondaient. Colorés d'une multitude de nuance. De joie. De satisfaction. D'euphorie. De remerciement. De promesse. C'était un : Je suis là. C'était un amour sincère. Véritable. De ceux que l'on ne voit qu'une fois.

Il porta son verre à ses lèvres. Le jus de fruits coula le long de sa gorge sur les applaudissements mérités d'une prestation envoûtante. Kitsune était charmé. Béat d'une mélodie qui l'avait touché. Novice, il en avait raté le message. Les phrases. Mais il n'avait pas besoin de cela pour en apprécier la conclusion. Le La d'un renouveau.

« C'était qui ? Sur la scène ? »

Sessho haussa les épaules. Qui était-il pour percer l'anonymat d'un masque ? Personne.

« Je l'ignore. »

Kitsune s'en contenta, croquant dans la douceur d'une sucrerie. Une citrouille rieuse. Un orange brillant, perlé de grains acides. Le Kitsune moqueur lui tendit sa paume où quelques sœurs identiques attendaient le jugement de ses papilles. Il s'y essaya. Trop poli pour refuser. Trop curieux pour résister. Il croqua. C'était salé. Surprenant. Le sucre ne venait qu'après quelques mastications. Gélatine s'engluant sur ses crocs.

« Tu aimes ? »

Il acquiesça en silence. Un mochi persistant sur sa langue. Une saveur fruitée. Presque citronnée. Aux accents occidentales. Aux relents de ses propres origines. De ces mélanges étranges. De chocolat s’enroulant à l'amertume d'un thé vert.

« J'apprécie. »  

Kitsune claqua des doigts, conquérant.

« Tu devrais me faire plus confiance pour la nourriture. »

Un reproche trop visible. Une ironie annonçant l'humour des sages.

« Je te l'accorde, Kitsune. »

La piste n'était pas grande. Très peuplée. Des poissons dans un aquarium embué. La chaleur de corps en mouvement le fit sourire. Définitivement, Shi n'était à l'honneur qu'en apparence. Du maquillage pour la tromper. Pour en feinter l'appartenance. Un camp falsifié par l'aura maussade d'un ténébreux cavalier. C'est là qu'il la vit. Elle parmi toute. Petite poupée au cœur calciné. Piqué des aiguilles d'un destin farceur. Elle était belle sous ce rideau de faux-semblants évanouis. Authentique sous ses artifices. Il lui voyait une douleur méconnue. Des larmes qui ne pouvaient plus couler. Sans doute, avait-elle déjà trop pleuré. Pauvre amante pervertie.

« Faisons un marché. », elle tournait, riait des blagues inaudibles. Les entendait-elle ? « J'accepterai le met de ton choix si tu accordes une danse à une âme en peine. »

Son sourire était les prémices d'un drame. D'un moment difficile. Elle était loin, déjà aux prises de sombres questionnements. Ceux qu'elle lui avait confié. Qu'il lui avait deviné. La terreur d'un abandon. D'une fuite. Les ressorts tortueux d'un tragique chuchotement. Elle était une fleur. Une belle des près des contrées éloignées. Fragile à la pluie. Sensible au vent. Consumée par le feu.

« Très bien. Mais tu ne discutes pas la dîtes nourriture Tora. »

Il secoua la tête sous son esquisse satisfaite, impatiente. Kitsune était ainsi. Le démon fendit la foule. Implacable cauchemar sous la naïveté d'un échange agréable, appréciable. Il le vit s'approcher de Kame. Les jumeaux à la recherche du Soleil, dans un monde lunaire, naissant. Lui, ne retiens pas ses pas. Lents. Silencieux. Il contourna les discussions amoindries. La rage déboussolée de phrases déconstruites. Les chaises colériques d'un attaquant millénaire. Le rire sincère d'un spectre nageant dans l'accalmie d'un poison à retardement. Rivière le dirigeant vers une cascade qui l'engloutirait. Le ruban les liait, nouant leurs poignets d'un avenir mêlé, de teintes diverses. D'un blanc virginal, à l'abyssal d'une chute vertigineuse, de la Tour de leurs irrésistibles émotions.

Il comprenait. Il voyait. C'était comme une corde tendue. Fine, dont ils étaient les funambules. Pouvait-il en être la sécurité, retenir une inévitable descente ? Il en nourrissait l'espoir. Elle se briserait à atterrissage. Elle pourrait en perdre de ses subtiles nuances, pour qu'il n'en demeure que le rouge. Le gardien du sang.

« Bonsoir. »

Politesse d'usage. Premier pas dans une bulle intemporelle. Bâtir un monde à deux. L'univers choisi d'une rêveuse écorchée. Il la suivrait sur les embranchements floutés d'une volonté impérieuse. Le changement. L'acceptation. Le combat contre un déni émotionnel. La princesse se parant d'une armure trop lourde pour elle.

« Comment vas-tu ce soir ? », lui demanda-t-il en se plaçant à ses côtés, en égal. Il n'était ni en avance, ni en retard sur le fil de ses réflexions.

Délaissée. Abandonnée. Elle se sentait en marge d'une festivité qu'elle aurait aimé penser. Du schéma d'un amusement dont elle aurait pu être l'instigatrice. La dessinatrice. La tête remplie. Elle lui sourit. Il était tremblant. Peu assuré sur ses intentions. Qui cherchait-elle à convaincre du bien-fondé d'un mensonge répété, elle ou lui ? Les deux, sans doute.

« Difficile d'aller mal quand on est invité à une super soirée comme ça, hein ? »

Difficile, mais pas impossible. Elle lui sembla plus seule qu'elle ne l'avait jamais été. Enfant rejeté de parents absents. Non désiré dans une maison vide, trop grande, trop oppressante. Louve suivant les traces effacées d'un passé inexplicable. La toxine de la solitude coulait dans ses veines. L'empoisonnait de ses funèbres suppliques. Baignée par la lumière délicate, elle resplendissait. Sublime dans sa tourmente. Magnifique dans ses faux-pas.

« Ce soir, tu n'as pas à réfléchir. »

Cruel rappel sonnant à la porte de la fillette solitaire. Emprisonnée des carcans sociétaux. D'une éducation dérobée aux livres. Aux regards d'autrui. Un besoin urgent d'exister, de briller dans les yeux d'un ami, d'un frère, d'un père. Isolée, elle en perdait la vue, l'ouïe, la raison. Devenir quelqu'un. Ne pas être aussi froide qu'une Lune silencieuse. Exister pour rejoindre des bras. Des cœurs. Des vies. Elle était essoufflée de sa course. De sa recherche. Il voulait être son oxygène, qu'elle retrouve le souffle, la force de reprendre sa chasse. Et qu'elle trouve le trésor de son dévouement. L'étendard d'un égoïsme nécessaire.

Il était ainsi. Okaasan l'avait ainsi forgé. Brute. Doux. Calme. Attentif. Un homme aux cheveux longs. Une femme au timbre grave, chaud, réconfortant. Le masculin s'associant au féminin. Accepter que le Yin ne pourrait s'imbriquer sans un Yang. La lumière et l'obscurité se distillant d'un brouillard sensoriel. Le siens. Son mélange, son opinion, son recul, son non-jugement. Son unique projet.

Danser. La tenir contre lui.

Son visage était celui d'une poupée de porcelaine. Antique représentation de la beauté, de l'élégance. Pâle sans en devenir blafard. Poudré de neige glacée. Les cicatrices en devenaient métaphoriques. Visibles pour sa compréhension. Pour ses observations. Elles étaient là. Elles étaient invisibles. Mais plus aujourd'hui. Tabata était ainsi. D'une bonté touchante. Fougueuse comme un lion. Dévouée comme une mère. Friable comme une feuille. Amère comme le thé. Douce comme une pâtisserie. Elle était entière. Complète dans son honnêteté, dans sa sincérité.

« Tu sais ce que j'aime bien chez toi ? Tu fais jamais comme tout le monde. »

Les fleurs étaient parfois de la même variété. Rose. Amaryllis. Tulipe. Coquelicot. Mais aucune n'était copie conforme. Les couleurs se plaçaient en différence. Marques d'une mise à l'écart. Ses pétales étaient courbés, recroquevillés de pudeur. Timide sous sa totale lumière. Bourgeon hésitant, forçant pour s'épanouir, pour éclore. Mûrir, grandir. Trop empressée de faire ses preuves. Il comprenait.

« Nous sommes tous unique. Tu n'es pas comme tout le monde non plus, Tabata. Tu n'as pas besoin de l'être pour être exceptionnelle. »

Il l'entoura de son bras, la rapprocha d'une étendue apaisée. D'un havre de paix passager. Il pouvait être sa rive. Le crochet l'emmenant loin de sa cage dorée. Des reliures parfaites d'une innocence jetée. Déjà souillée. Le rythme était lent. Comme les battements dans sa poitrine. Une valse sereine. Elle se fit chiffon. Docile. Agonisant dans son étreinte. Elle tourna. Doucement. Il la retenait. Elle pouvait s'envoler. Loin. Très loin de lui. Elle était si proche. Et à la fois hors de sa portée. Une plante inatteignable. Céleste. Elle posa sa joue contre son épaule, et il appuya sa tête contre la sienne.

C'était chaud. Comme être chez soi. Auprès d'elle. D'eux. C'était la fraîcheur d'un parc au printemps. Le délicat effluve d'un Hanami éphémère. Mais elle, elle était le confort d'un feu de cheminée. Les heures d'ennui appréciables. L'odeur réconfortante d'un chocolat à la cannelle.

C'était une maison. Une place. Son pays était loin. Okaasan aussi. La mélancolie l'étreignait avec tendresse. L'Angleterre était différent. Mais tout aussi mémorable.

Il lui manquerait quand il serait loin. Elle lui manquerait. Comme eux.

« C'est ta vie que j'aimerais illuminer un peu, aussi. »

Il savait être un phare. Être l'étoile d'une vision, d'un modèle, d'un esprit égaré. Okaasan lui avait un jour raconté, qu'il n'y avait que peu de chose en ce monde, capable de nous combler d'un bonheur sans aucune mesure. Aider. Demeurer présent. Accompagner. Se hisser en bouclier contre une folie assommante. Se faire béquille pour mieux avancer. Une main pour mieux relever. Une voix pour mieux conseiller. La croix des sacrifiés, des martyrs. Un fardeau terrifiant. Mais un honneur. Le beau malheur de supporter leurs failles sans en être brisé.

Une luciole. Un merle. Un voyage. Un coquillage sur les flots. Des vagues vertigineuses. Un navire chavirant. Okaasan était douce. Elle était belle. Mais Tabata aussi.

« Tu le fais déjà. »

Elle s'effondra dans ses bras, s'accolant à son étreinte. Obaasan avait un proverbe. Un dicton se chuchotant au creux de l'oreille. La beauté plait aux yeux, mais la douceur charme l'âme. Était-ce pour cela qu'il en voyait les délicats contours ? Chatoyante pierre précieuse se liquéfiant entre ses doigts. L'or de la bravoure. Le rubis de l'audace. Les grains bicolores d'une chevalarie dépassée. La fleur se déchirant s'éloigna plus forte. Plus assurée sur ses frêles tiges.

La bulle éclata. Son sourire aussi. Tout aussi fin. Tout aussi bienveillant. Plus coloré. Plus nuancé. Leurs mains se quittèrent, la pulpe de leurs peaux laissant un filé glacé sur son passage. Il s'inclina. Une révérence gracieuse d'un prince charmant quittant son conte, son château pour s'échapper jusqu'au minuit final.

Il la quitta, son rire gonflant ses poumons. Elle s'éloigna, plume regagnant ses horizons. Plus légère sans doute. L'ombre de ses doutes l'avait quitté. Il était soulagé. Le violon de l'araignée se fit accompagner. La contrebasse, le luth claquèrent leurs cordes sous le tempo d'une java entraînante. Les pas de la foule se firent plus pressés. Plus rythmés. Il tapa dans ses mains, ponctuant leur danse changeante, tout en suivant un courant qui le mena au buffet. Kitsune l'y attendait, comme il en était convenu. Il ne l'avait pas oublié. Kitsune avait une bonne mémoire.

Quelle était cette friandise d'un jaune tournesol ? Sessho arqua un sourcil en détaillant les pattes de ce qui lui semblait être un lutin de cornouaille. Cela, était-il comestible ? Il releva les yeux vers son ami, son index venant pointer la substance gélatineuse.

« Un marché est un marché. Tu avais dit que tu ne discuterais pas. Mange. », lui ordonna Callum d'un ton autoritaire.

L'animal bougeait dans sa paume sous l'impulsion de ses inspirations. Avant. Arrière. Avant. Arrière. Il s'en empara avant une réticence peu visible. Une faible hésitation, qui déclencha un ricanement guttural. Peu familier. Kitsune riait peu. Souvent sérieux. Souvent angoissé. Il était détendu. À son aise. C'était appréciable. Rassurant. Il croqua. Le citron tapissa sa langue, puis son palais. C'était acide. Sa bouche se tordit d'une grimace irrépressible. Un nouveau rire. Grinçant. Moqueur. Les zestes de l'agrume ployèrent sous ses crocs. C'était comme croquer dans le fruit d'origine. Le jus brûlait ses joues. L'effet se dissipa en quelques secondes. Le liquide qu'il avait perçu sécha pour n'en laisser que la flagrance. Plus légère. Plus odorante. Il la sentait en expirant par le nez.  

« Alors ? », s'enquit le renard farceur en camouflant son rictus sous la toile d'un éventail carmin.

« C'est surprenant. », le sonneur déglutit, rechignant à s'y risquer une nouvelle gourmandise. « Il est vrai que tu apprécies le citron. N'est-ce-pas toi qui en place dans ton eau lorsque ton nez se fait encombré ? »

« Comment tu peux te souvenir de ça, Tora ? Je le faisais uniquement en première année. », l'étonnement perça ses pupilles.

Le souvenir était clair. Pur. Kitsune à sa tablée. Face à lui. Les yeux gonflés d'un coup de froid. D'une nuit trop courte. Il éternuait. Toussait les glaires de ses poumons encombrés. Mais craintif d'une potion pimentée, il s'en allait gagner l'affection d'un citron pressé. De l'eau tiède. Jamais froide. Ce fut là son rituel. Son remède miracle.

« Je l'ignore. Je suppose que cela m'a marqué. », il haussa les épaules sous la conclusion la plus vraisemblable. « Cette danse fut agréable ? »

La bouche de Kitsune se pinça. L'agacement. Le fiel au bord des lèvres. Il savait.

« Elle m'a marché sur le pied. Une empotée. », cracha-t-il en avisant l'ombre d'une momie qui ne lui était pas inconnue.

Sessho suivit sa disparition auprès d'une tête volante. Petite brune aux boucles désordonnées. Travailleuse. Investie. Timide. Et peu extravertie.

« Tu as dansé avec Jane Summers ? »

Enfant bégayant des excuses sous les œillades meurtrières d'un garçon tout aussi terrifié. Un wagon pleins. Elle tremblait. Elle avait froid. Ses mains l'étaient. Ses ongles en étaient bleuis. Il se souvenait d'un porte clef. Une boule en peluche jaunie par les années.

« Tu la connais, Miss je ne sais pas placer mes pieds ? »

Elle lisait durant le trajet. Un livre où les lettres se mélangeaient encore. Les kanjis de son éducation bridant sa curiosité. Sa soif. Elle ne l'avait pas regardé. Pas une fois. Il avait comprit. Elle avait peur. Il n'était pas le seul à perdre son chez lui. Sa Okaasan.

« Elle était dans le même wagon que nous, durant notre premier trajet pour Poudlard. »

Il n'avait qu'à y penser pour que les images lui reviennent. Sans défauts. Sans tâches. Le profil de Obaasan sous la clarté rarissime d'un ciel clément. Les plants de légumes derrière la maison. Le chat roux se frottant à ses jambes tard dans la nuit. La chambre de Oniisan dévastée sous les griffes colériques d'un serviteur outragé. La marque ensanglantée sous la stèle d'un ancêtre effacé. Armoiries d'un vassal se rêvant couronné.

« Ta mémoire, a-t-elle des défauts, Sessho Shinmen ? »

Kitsune croisa les bras, le menton haut. Défiant ses connaissances. Ses souvenirs. La moquerie lui arracha un sourire patient. Le garçon était encore là. Présent au fond de son regard intransigeant. Naïf. Curieux. Joueur.

« Sutsūru. », fit-il avec honnêteté en soufflant les dernières bribes acidulées de son haleine.

Oui.

« Quoi ? », Kitsune perdit sa posture pour le pointer de son éventail fermé.

« Bois jumeau fuyu chèvre content, sutsūru ? », répliqua-t-il en penchant la tête sur le côté avec amusement, sous la menace de l'accessoire.

Tu ne parviens plus à comprendre un oui ?

« Ce que tu dis n'a aucun sens Tora. », le pragmatisme lourd lui fit dresser les sourcils jusqu'à la cime de sa mèche neigeuse. Plaisantait-il ? Le sérieux tirant les traits du canidé le persuadèrent du contraire.

« Je pense que ça vient de la friandise. Un effet secondaire d'une farce d'une pauvre idiote. », le venin de sa colère dégoulina de sa gueule serrée. Il tourna, regarda autour de lui, puis lui désigna un enseignant.

Vampire planant sur toutes les lèvres par sa sévérité. Il y voyait une justice. Un être s'imposant comme loi. Figure d'autorité suprême. Stabilité dans un chaos professoral. L'eau calme d'un étang tumultueux. La voix de la raison primant sur le déséquilibre. Roc d'un savoir caché, qu'il leur tendait. Il agita la main, attirant l'attention du renard chapardeur et secoua la tête. Pourquoi le déranger ? Pourquoi l'importuner pour un désagrément minime ?

« Chocolat utau dalle commode. », pour illustrer ses mots, il se fendit d'un sourire rassurant.

Ne le dérange pas pour cela.

Son esquisse se renforça lorsqu'il perçu la lassitude dans la mâchoire de son ami. Patient face à un livre. Colérique devant un problème. Devant une donnée inconnue et imprévue. Kitsune était ainsi.

« Il vaudrait mieux que tu ne parles pas. », il barra ses lèvres de son index, l'enjoignant à appliquer son conseil. « Je ne tiens pas à ce que tu sois tourné en ridicule. »

Sessho acquiesça devant cette nouvelle attention. L'aura de Kitsune se fit plus sereine sous cette promesse silencieuse. Il sourit. Brièvement. Il en fit de même en réponse, signant un accord muet. L'entracte sonna sur la scène. Elle se vida de ses occupants, de ses talents. S'il ne pouvait converser avec des mots, sans doute, pouvait-il offrir sa voix par les notes volubiles d'un piano accordé. Tirant sur la manche ample du kimono sanguin, il lui indiqua les verbes qui l'attendaient sur les blanches et les noires.

« Tu veux jouer du piano. », une traduction au mot près qui le força à applaudir doucement.

Puis, le sentant dans son rôle, il lui indiqua la présence d'un pianiste. Le feu bleu d'une détermination à s'amuser, à profiter. La chaleur cuisante d'une divinité infernale. Juge des âmes errantes. Des erreurs humaines. Sa longue toge lui accordait la prestance d'un roi. Celui de son royaume. De ses règles. Un rêve hypnotisant.

« De Beauvoir ? Pourquoi ? », le sonneur appuya son ongle contre sa gorge et ouvrit la bouche sur une note basse. Un chant qu'il faisait faux. Oiseau éraillé. « Tu veux qu'il chante ? »

Un hochement de tête. Sa main retomba contre son ventre. Le voyant immobile, statufié par l'attente, Kitsune amorça son avancée pour partir à la rencontre de l'empereur du monde souterrain. Le sachant garant de sa bonne intention, il se pressa vers l'estrade, s'excusant de ses mains jointes devant les bousculades, les embûches. Le bois craqua sous ses pas, et debout à côté de l'instrument de ses dialogues compréhensibles, il caressa la foule de ses pupilles. Il se sentait petit. Moineau duveteux perché sur une branche. La vie grouillait. C'était magnifique.

L'artiste aux huit bras le rejoignit, et sans formuler sa requête, il écarta son bras sur le piano à queue, achevant son mouvement sur une inclinaison du buste. L'avant pour le respect. Pour la demande. Elle lui sourit et descendit en retour. Sessho s'installa, ses doigts titillant les touches sans les presser, les importuner. Le duo se forma après un instant. Long ou court, il ne pu le définir. À quoi bon ? Ses paupières s'abaissèrent sous le poids de ses émotions cristallisaient. Il voulait faire un cadeau aux convives, aux horreurs d'une soirée célébrant la naissance. Le renouveau. L'amour. L'expression d'un non-dit interdit, tabou.


La voix du Dieu flamboyant était hésitante. Tremblante sur les prémices de phrases amorcées. La joie. La supplique d'une déclaration enflammée. Les mains se serrèrent. Les bras s'enroulèrent. Les cœurs battaient. Bruit sourd guidant ses doigts sur le clavier. Doucement. Au rythme d'un sentiment discret, pudique. Le grave se mêla à la chaleur et l'assurance d'une sonorité s'épanouissant. L'éclosion d'une fleur splendide. D'un jaune se joignant au bleu. D'un terrier rejoignant les étoiles.

Son index s'appuya sur l'ultime note, l'apothéose d'une chanson volante. Il rouvrit les yeux pour les poser sur le roi d'un slow mélodieux. Il lui sourit. Remerciement discret et sincère, d'un simple musicien soutenant son incroyable voix. Un support pour le porter. Lui donner une place lui revenant de droit. Le sonneur se redressa, s'inclinant devant sa majesté. C'est sur un sourire qu'il le délaissa, l'abandonna à ses compagnons, ses fidèles. Lilith, démone des arcanes interdits. Et Charon, le passeur des rives brumeuses de l'oubli. De l'inéluctable.


« C'était beau. », un compliment qui frôla l'ego de ses expressions inavouées.

« Je te remercie. », une réponse intelligible, possédant un sens véritable, pouvant être compris, assimilé. Le soulagement le fit soupirer. S'exprimer était un art, dont il pouvait apprécier les œuvres, les maîtres. Sans reproduire, copier, il se plaisait dans l'apprentissage. Pour en comprendre les subtilités. S'évertuer à la paix, à la guérison.

« Je suppose que j'ai retrouvé l'esprit. En as-tu profité pour inviter Hiverna ? », demande innocente qui fit naître les coins d'un rougissement impromptu. La gêne crispa les doigts du Kitsune.

« Je ne l'ai pas trouvé. Et je n'aurai pas voulu de toute manière. », un murmure boudeur, sans convictions. Il ne pouvait lui mentir. Lui cacher une vérité qu'il pensait honteuse. L'affection était difficile. Si peu discernable. Il comprenait.

« Je le sais. », une concession, une trêve pour apaiser les braises ardentes d'une angoisse perpétuelle.

Le japonais accepta le verre de jus de fruits avec un sourire. La température montait. Feu qu'il avait aidé à allumer. Les sentiments qu'il avait participé à faire connaître. À accepter. Tout au moins sur une brève durée. L'amour n'était qu'un rose pâle, se fana sous la grisaille d'une colère, d'une jalousie, d'un secret trop précieusement gardé. Les verres se cognèrent, et il sourit. Calmé par la berceuse d'un violon s'offrant un solo. Elle était douée. Si expressive qu'elle lui en donnait des frissons. Comme les conversations à huit clos. Les confessions muettes d'introvertis.

La trompette des jours de pluie. Le violon des ouragans insurmontables. Le violoncelle des festivités à exprimer. La guitare des désirs enfouis. Le piano de la mélancolie. Un instrument, un moment. Un lieu. Un voyage. Une destination.

« Tiens. Regarde. Il y en a qui passe une soirée moins joyeuse que prévue. », d'un mouvement de tête, il inclina son masque vers un recoin isolé. Une cape noire. Une cagoule et des lèvres ensanglantées. Rouge sur une bouche invitant aux baisers mortels.

« Je vais aller la voir. Je vais en profiter pour chercher Hiverna. », il lui rendit la boisson à peine entamée, le guidant dans une débauche non alcoolisée.

Sessho s’immisça près d'une fontaine chocolatée. Il en recueillit quelques lampées d'un gobelet métallisé, sur lequel, au contact d'une chaleur, une citrouille se dessina. Souriante. Amusée. Aux teintes d'une fête s'enjolivant de farces inoffensives. Il y trempa un biscuit. Pain d'épice rigide se ramollissant dans le sucre amère d'un liquide bruni.  

Le détraqueur était à son image. Triste. Vide. À la recherche d'une partie de lui. D'un morceau volé de son âme déchiré. Il s'accroupit devant son siège, devant ses genoux. Il lui sourit. Douceur d'un démon ne sonnant pas la cloche de son funeste trépas. Il posa son offrande tout contre ses doigts, l'encourageant à s'en nourrir. À s’accommoder d'un maigre réconfort.  

« Je craignais que ta sombre tristesse ne t'atteigne, charmant détraqueur. Le chocolat chasse les tourments. J'espère qu'il apaisera les tiens. », après une derrière pression sur sa jambe recouverte, il la laissa à ses pensées, à ses réflexions. Il ne jugerait pas son état. Ne s'imposerait pas bourreau d'une faute. Il pourrait être une épaule. Ou un simple chocolat chaud.

La descente avait dû être amorcée. Kame s'était échappée des rivages pour s'enfoncer dans les terres gelées de son esprit fragmenté. Loin, elle était seule. Près, elle l'était parfois tout autant. Une énigme. Une luciole peinant à voler, à s'éclairer. Douce Évangéline se fantasmant jumelle lunaire, mais ne parvenant pas à pousser sur ses ailes cassantes. Passive dans sa dérive. Dans sa chute vers les profondeurs. Elle s'y noyait sans les mains la soutenant. Adolescence meurtrie. Difficile. Meurtrière.

Kame était dure. Friable. Belle dans sa douleur. Dans sa souffrance. Saignée par ses attentes. Par ses rêves inachevés. Par les ratures sur sa vie. Par trois. Trois pas. Trois retours. Trois pleurs. Trois cris. Trois cachets. Trois tours. Il les reproduisit dans ce couloir isolé. Il la comprenait. Et acceptait d'en être éloigné. De ne pas entièrement la saisir. La percevoir.

Un tour de plus. Son épaule heurta un torse ou un bras. Il ne sut le dire. Clac. Un objet tomba, et il se pencha aussitôt pour le ramasser, confus de sa maladresse. Le gourdin pesait lourd. Plus qu'un katana. Le manche était constellé d'échardes. Il piquait. La poigne n'était pas agréable. En était-il maniable ? Otoosan en aurait fait revoir l'équilibre.

« Je vous prie de m'excuser, je ne regardais pas où j'allais. », son nez affronta le sourire déformé d'un clown triste.

Le bois lui échappa des mains, arraché par l'avarice d'un homme agacé. Il le sentait. L'air était plus pesant. L'homme était tendu. Paniqué peut-être. Il ne pouvait le dire. Il frotta ses paumes, ôtant les copeaux de sa peau. Il inclina la tête. Énième politesse. Et se contenta à la fuite. Ce malaise lui collait à la nuque. Une impression d'étranglement. De compression sur sa poitrine. Okaasan lui disait toujours de s'y fier. De l'écouter. De comprendre. De saisir.

La cascade l'incita au calme. La panique passagère coula sur les plaies de son pressentiment, le diluant dans un lac de bon sens. L'absence de Kame et sa perdition au large des falaises de son autodestruction en étaient la cause. Probablement.

La cloche sonna. Deux fois.
Si seulement elle n'avait pas sonné.
code by bat'phanie


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Résumé:
Sessho Shinmen
Préfet Serdaigle
Sessho Shinmen

_________________
Un enfant perdu qui fond en larme

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Jeu 28 Mai 2020 - 1:26
This is Halloween !C'était l'effervescence. Les allers et retours dans l'appartement s'étaient multiplié depuis le début de la soirée. C'était la journée d'Halloween, et Delyla n'avait pas arrêté de courir dans tous les sens, aussi bien à la boutique que chez elle. Ce soir, il y avait une fête aux trois balais, et Delyla avait bien l'intention de s'y rendre. Mais ce qui expliquait tout ce mouvement chez elle était la présence de quelques amis avec qui elle se préparait pour ladite soirée. Entre le maquillage, les dernières retouches sur les costumes, et tout le reste pour que les déguisements soient impeccables, l’excitation était à son comble. L'avantage pour Delyla d'être couturière, c'est qu'elle avait pu fabriquer son costume du début à la fin. Cela devait faire quelques semaines maintenant qu'elle y travaillait, et elle était plutôt satisfaite du résultat.

Elle avait choisi de se transformer en pirate zombie. Ainsi, elle s'était paré d'un costume de capitaine de navire, mais qu'elle avait rendu vieillit par le temps, dans un effet un peu poussiéreux, avec quelques trous et quelques gouttes de faux sang séché. Le bas de la veste semblait même partir en lambeau. Le cuir des bottes avait été travaillé pour donner une impression de vécu, semblant usé, mais pas assez pour être inutilisable. Seul le chapeau était encore en plutôt bon état, quoiqu'un peu vieillit en apparence, seul élément de son costume qu'elle n'avait pas osé trop toucher puisqu'elle l'avait emprunté à quelqu'un. Pour son maquillage, elle avait utilisé diverses couleurs sur sa peau pour donner l'apparence d'un zombie revenu d'entre les morts. Elle avait lancé un sort sur ses cheveux pour les faire devenir gris, et avait fait de même sur ses yeux pour donner l'impression qu'ils étaient opaques, comme si elle était devenu aveugle. Une simple illusion pour les autres, afin de donner du réalisme à son costume. Elle espérait que ça ne soit pas trop effrayant ou malaisant, même si c'était un peu le but d'Halloween.

Alors qu'elle peaufinait quelques détails de son maquillage, debout face à son reflet dans le miroir de la salle de bain, elle avait senti deux formes passer au niveau de ses jambes, se mouvant contre le tissu pour demander un peu d'attention à l'italiano-russe. Cessant ce qu'elle faisait, considérant qu'elle ne pourrait pas améliorer plus que ça le réalisme de son costume, Delyla avait posé la palette de maquillage sur le rebord du lavabo et s'était agenouillé pour donner les caresses que ses chats lui demandaient.

« Je sais les filles : il y a du monde à la maison et ça vous stress un peu. Mais ce soir, c'est spécial, on se prépare pour une fête. Je serais absente pour la soirée, mais promis, je serais de retour. Comment vous trouvez mon costume ? »

S'arrêtant devant elle, les deux chats avaient posé leurs pattes avants sur les genoux de leur maîtresse, l'observant curieusement sans pour autant avoir l'air dérouté par son nouvel aspect. Elle avait reçu des miaulement pour toute réponse, lui arrachant un sourire amusé alors qu'elle leur offrait de nouvelles caresses. Les deux félins continuaient pourtant de la fixer, comme s'ils s'attendaient à autres choses.

« Je serais prudente. Puis vous le voyez, je ne serais pas seule. C'est une simple fête. Normalement, tout devrait bien se passer. »

Normalement... Tout était dans ce simple mot. Du moins, elle voulait y croire, ne pas penser au pire. Ce serait quand même le comble de penser au pire dans un moment où on était censé se détendre. Et, en même temps, tout pouvait arriver, il ne fallait pas l'ignorer non plus. Décidément, oui, c'était paradoxale. Il fallait qu'elle s'attende à tout. Mais, pour le moment, elle préféra écarter cette idée de sa tête que quelque chose de mal pourrait arriver. Cela ne servait à rien de penser au pire alors que la soirée n'avait même pas commencé. 

« Delyla, tu es prête ? On y va, ça commence bientôt ! » avait appelé une voix féminine dans le couloir.

Après quelques caresses gratifiées de ronronnements, les deux chats s'étaient finalement éloignés pour rejoindre leur coin du canapé, s'installant confortablement sur leur coussin alors que le petit groupe s'apprêtait à partir. Delyla s'était relevée, s'était observée une dernière fois, lançant un sort pour faire en sorte que son maquillage reste en place pendant la soirée, et avait rejoint ses amis dans le couloir avant de fermer la porte de son logement à clé. Ils avaient transplané afin de retrouver Pré-au-Lard plus rapidement, et rejoignaient les Trois Balais où se déroulait la soirée. Parés de leurs costumes, ils avaient pu rentrer sans problème pour se joindre au reste des personnes présentes à la fête. Ils n'étaient pas les premiers, mais pas les derniers non plus. La musique ne résonnait pas encore aux oreilles de la foule, la scène était encore vide des artistes, mais les conversations allaient plutôt bon train. Tout le monde semblait attendre de voir ce qui allait se passer.

Une jeune femme déguisée était finalement montée sur scène. Discutant avec sa voisine de gauche, Delyla ne l'avait pas vraiment vu faire, si bien qu'elle avait été plutôt étonnée d'entendre les premières notes de musique, ne tournant la tête vers la scène qu'à ce moment-là pour voir qui jouait. Au vu du déguisement qu'arborait la violoniste, la blonde se sentit heureuse de ne pas être phobique des acromentules. Mais ce n'était pas ce qui avait le plus retenu son attention. Malgré le fait qu'elle portait un déguisement, la couturière avait reconnue les traits de la musicienne qui jouait. Elle n'avait pas eu l'occasion de la connaître personnellement (du moins pas dans ses souvenirs), mais elle avait déjà entendu parlé d'elle et avait déjà entendu sa musique. Bien qu'elle ne faisait probablement pas partit des plus grands fans, elle appréciait tout de même les morceaux joués par la métamorphage. Ainsi, elle savait qu'elle ne serait pas déçue et qu'elle s'amuserait. Cela était d'ailleurs le cas. Une fois la surprise passée, la trentenaire avait rejoint la piste de danse avec ses acolytes pour danser au rythme de la musique. Elle profitait du moment pour se libérer la tête, ne plus penser à ce qui pouvait la stresser en temps normal. Danser pour oublier, s'amuser pour ne pas s'inquiéter. Juste le temps d'une soirée.

Au moment du slow, elle avait déserté la piste pour laisser les couples en prendre possession et danser à leur guise. Elle en avait alors profité pour prendre la direction du buffet, afin de profiter un peu des charmantes confiseries qui lui faisaient de l’œil depuis qu'elle les avait aperçu. Mais parmi tout ce choix elle avait eu plusieurs hésitations, jusqu'à ce que son regard tombe sur des bonbons à l'allure familière : des arlequins. C'était son père qui lui avait fait découvrir lorsqu'elle était petite. Depuis la découverte de sa tromperie, elle se souvenait avoir longtemps boudé ces confiseries pour ce qu'elles lui rappelaient, pour ce genre de petit détails qui la faisait penser à lui. Mais ça n'avait pas durée. Alors, la couturière avait laissé parler sa nostalgie et avait attrapé un arlequin. Lorsqu'elle l'avait mis dans sa bouche, elle n'avait pu retenir un sourire face à ce goût si reconnaissable. Ses pensées étaient devenues plus simples, son cœur plus léger, ses appréhensions s'étaient totalement envolées. Au départ, elle avait mis ça sur le simple fait du plaisir de la sucrerie, sans se douter qu'elle venait, en vérité, d'être une des nombreuses victimes des farces et attrapes des instigateurs de la soirée.

Si les deux premières minutes elle s'était simplement sentit plus légère et plus apaisé, elle ne pouvait pas en dire autant du moment qui avait suivit. Sans vraiment qu'elle ne puisse le contrôler, son cerveau s'était mis en pilotage automatique, la laissant errer comme une âme en peine, la bouche légèrement ouverte, parmi la foule qui s'était remise à danser au rythme des musiques qui s’enchaînaient. Un vrai zombie ! Pour quelqu'un qui ne la connaissait pas, elle aurait simplement pu passer pour une personne qui jouait très bien son rôle, son costume se prêtant étrangement bien à son état actuel. Mais pour une personne qui la connaissait déjà mieux (et grâce au fait que certaines personnes s'étaient déjà fait avoir par les friandises), il était facile de deviner que ce n'était absolument pas un état normal. En attendant, elle circulait sans but à travers la foule qui ne la remarquait pas, ou ne semblait pas alertée par un état qui n'était habituellement pas le sien. Heureusement pour elle, une des personnes avec qui elle était venue s'en était rendu compte et l'avait aidé à redevenir normal. D'ailleurs elle l'en avait remercié grandement, avant de retourner danser en sa compagnie.

Mais était venu un moment où elle commençait à être un peu fatigué de danser autant. Alors elle s'était de nouveau écarté de la piste, et ses pas l'avaient guidé vers une personne, une adulte, qui semblait seule et observait la foule.

« Bonsoir ! » Lui avait-elle adressé par politesse. « Je peux vous tenir compagnie ? »

Autant lui demander si sa présence ne dérangeait pas, elle ne voulait pas importuner l'inconnue si celle – ci ne désirait pas de sa présence à ses côtés. Du moins, la personne lui paraissait inconnue à première vue à cause du costume. Si elle l'avait déjà rencontré, son cerveau n'avait pas percuté. Également, elle avouait honteusement avoir un peu bu, et bien qu'elle soit encore suffisamment sobre pour être consciente, les connexions logiques commençaient à avoir du mal à s'établir.

« Si vous avez des envies de sucres, prenez garde aux arlequins. Je ne sais pas ce qu'ils y ont fait, mais celui sur lequel je suis tombé à eu de quoi me faire passer pour un vrai zombie. »

Une petite mise en garde pour que la personne sache à quoi s'attendre, malgré le ton amusé qui avait été employé. Elle préférait rire de sa petite mésaventure plutôt que d'en pleurer. Elle ne savait pas si tout le buffet avait subit la même manigance, mais elle avait scrupuleusement veillé à éviter les autres friandises. On ne savait jamais.

« Au fait, chouette costume ! »

Et elle passait d'un sujet à l'autre, sans trop se soucier de la logique de la conversation qu'elle avait entamé avec la personne à ses côtés. Un fait qu'on pourrait mettre sur le dos de l'alcool.

« Votre soirée se passe bien ? » :copyright:️ 2981 12289 0


Résumé et HRP:
Delyla Gavril
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Delyla Gavril
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