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Elvý Njállsdóttir | RPs

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Jeu 7 Mai 2020 - 17:19

Octobre 1995
☽  Le réveil ☾




Feat. Cébren Gallagher
Mercredi 25

Comment elle s'appelait, déjà, cette auberge moldu où tu m'as donné rendez-vous ? Ah oui, le Drunken Goat. Avec sa vieille sono et ses nuages de fumée, c'était le lieu idéal pour camoufler la but véritable de notre rencontre. Mais on y a quand même mis les formes : les présentations se sont faites autour d'une partie de billard que j'ai remportée haut la main - pour ne pas dire que je t'ai mis une raclée. Puis, on est monté à l'étage. Dans une chambre sinistre et décrépie, à l'abri des regards, tu as sorti ta marchandise : une maigre poudre blanche dans un sachet transparent, me promettant vingt minutes d'effets prodigieux contre cinq Gallions. Et c'est ainsi que fut conclu notre premier deal.

Terminé
Feat. Alex Brekke
Samedi 28

Ce soir-là, ce fut un rendez-vous hasardeux qui a guidé mes pas jusqu'à ce pub presque voisin mais qui m'était encore inconnu : la Tête de Sanglier. Qui aurait crut que moi, Islandaise nouvellement arrivée dans les environs, je croise une récente connaissance dans cette taverne miteuse ? Oui, ce fut toi, Alex Brekke, la connaissance que j'avais déjà eu l'occasion de croisé à une ou deux soirées avant celle-là. Au final, ce fut avec toi que j'ai entamé ma bière et mon pétard, plutôt qu'avec mon rencard - Sergio -, qui a fini par se pointer quand on s'est toutes les deux mises à planer. Mais fut-ce son arrivée qui t'a fait fuir ou le quiproquo qui venait tout juste s'installer dans notre discussion ? J'espère, en tout cas, que ce malaise s'oubliera et que l'on se reverra.

Terminé
Event
Mardi 31

Quelle étrange soirée. La plus singulière que j'ai passé depuis mon réveil. Halloween portait bien son nom.
Pour une fois, je n'avais pas rejoins une clique de drogués dans un appartement londonien, mais une foule d'étudiants déguisés, ainsi que de professeurs - dont Johann - et quelques autres adultes dans un pub vivement décoré. C'était une autre ambiance et pourtant, l'irréalité de la soirée aurait pu me faire croire que j'étais sous LSD.
Il y eut d'abord cet homme, ce fantôme, Lévine. Il y eut cet amour soudain et intense pour lui qui est né en moi et la danse dans laquelle il m'a emportée. J'étais envoûté. C'était le verre de whisky qu'il m'avait donné. Un philtre d'amour.
Puis, il y eut les lumières. Leur absence brusque qui a plongé la salle dans le noir complet. Puis, les murmures, les rumeurs, l'horreur, et la baguette. Ensanglantée. Johann m'a demandé de rentrer et je l'ai écouté. Une peur, étrange, nouvelle, inconnue, m'avait glacé. J'ai donc abandonné les festivités pour me noyer à nouveau dans l'oubli, affalée dans mon canapé, un pétard entre deux doigts.

Terminé
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Feat.
Date

Résumé.

En cours/Terminé
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Feat.
Date

Résumé.

En cours/Terminé
☾ anesidora





Novembre 1995
☽ Réminescence des songes ☾




Feat. Johann A. Kayser
Mercredi 1er

Allongée sur mon canapé, sombrant doucement dans les abîmes du cannabis, j'avais complètement oublié que tu avais promis de passer me voir une fois les soucis de la soirée d'Halloween réglés, Johann. Si ma première angoisse en te voyant débarquer à minuit passé fut que tu découvrisses la drogue qui embaumait mon salon, elle fut bien vite remplacée par une inquiétude d'une tout autre ampleur. Faible, chancelant, et pourvu d'une plaie au bras, ton état alarmant a tout de suite ramené la lucidité à mon esprit embrumé. Cette fois-ci, nous avons inversé les rôles : c'est moi qui ai revêtu l'uniforme d'infirmière pour te soigner, me découvrant au passage une aversion prononcée pour le sang. Puis, arriva le moment des explications. Tout d'abord, les miennes concernant ma consommation cachée. J'ai peut-être un peu adouci la vérité vis-à-vis de ma relation aux drogues, mais constater ton inquiétude et ta déception à mon sujet ne m'était simplement pas supportable. Ensuite, ce fut à ton tour de tout me raconter concernant les embûches dans lesquelles tu avais mis les pieds et c'est ainsi que la nouvelle est tombée : c'étaient les Mangemort qui avaient attaqué. Et ta parole valait mieux que n'importe quel journal essayant par la suite de démentir les faits.

Terminé
Feat. Andrée de Kerimel
Mercredi 15

Résumé.

Terminé
Event
Samedi 18

Moi aussi, j'y ai eu le droit, à cet interrogatoire. Je n'avais pourtant même pas assisté à la partie chaotique de la soirée d'Halloween. Qui donc avait cité mon nom aux aurors ? C'était à peine si je connaissais d'autres personnes que Johann à cette fête. Quoiqu'il en fut, moi aussi j'ai dû répondre à une série de questions. Et, si l'idée m'avait d'abord angoissée, l'entretien s'est tout-à-fait bien passé. L'inspectrice, Aimee Stevens, avait été aimable et patiente, son sourire carmin s'était même fait complice par moment. Peut-être avait-elle perdu son temps avec moi - car je n'ai probablement rien apporté de très concluant à l'enquête - mais elle n'en a rien laissé paraître. Soulagée, je suis repartie en laissant une Noise dans la Fontaine de la Fraternité. Ainsi, mon vœu fugace se verra peut-être exaucé.

Terminé
Feat. Lévine Serger
Mardi 21

Au départ, ce n'était qu'une photo. Cliché pris avec le vieil appareil moldu offert par la vieille Mirta, ma voisine, symbole d'une passion naissante en moi. Ce n'était qu'une photo polaroïd. Une colline, une cabane et toi devant. Le "click" de l'appareil t'a fait te retourner et je t'ai alors reconnu. Tu étais le fantôme d'Halloween, celui qui m'avait enivré par un philtre d'amour dilué dans mon verre. En te reconnaissant, j'ai pris peur, je t'ai accusé, j'étais presque prête à appeler à l'aide. Mais tu m'as rapidement fait comprendre que je faisais erreur, que tu n'étais pas une menace, pas un pervers, pas un agresseur. Non, ce n'était pas toi la menace. Mais la cabane derrière toi. La photo n'était alors plus une simple photo, mais un miroir sur mon traumatisme enfoui. Ce que je venais de photographier, c'était le lieu oublié où je m'étais faite séquestrer.

Terminé
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Feat.
Date

Résumé.

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☾ anesidora




Décembre 1995
☽ Flou comateux ☾




RP commun
Jeudi 21

Le 21 décembre, la date mon anniversaire. Loin de moi des envies extravagantes pour cette soirée, j'avais seulement souhaité la passer en petit comité, entourée de ma famille écossaise de substitution, à savoir les plus proches amis que je m'étais faits ces deux derniers mois. L'incrédulité de Darnell fut telle qu'il ne prit pas ma volonté au sérieux : une Elvý qui ne prévoyait aucune folie pour sa fête d'anniversaire ? Inconcevable. Ce fut ainsi que ma "petite soirée d'anniversaire" devint un feu d'artifice d'inconnus franchissant le seuil de ma porte pour passer LA grosse soirée promise par les rumeurs écossaises. Je haïs alors Darnell pour m'avoir fait cette surprise indésirable, me mettant en porte-à-faux devant celui qui veillait sur moi : Johann. Toutefois, fidèle à ma nature insouciante, j'ai fini par délaisser mon angoisse du début de soirée pour profiter d'un anniversaire riche en couleurs, cadeaux, cocktails et autres substances farfelues. Et une année de plus !

Terminé
Event de Noël
Vendredi 22

Lendemain de soirée. Couchée vers huit du matin. Réveillée à onze heures par la vieille Mirta, voisine bien trop énergique pour son âge avancé. Mais comment lui en vouloir ? Et surtout, comment lui dire non ? C'est ainsi qu'elle m'a traîné sans trop d'efforts au marché de Noël en me missionnant de gagner des lots pour elle à la course aux cadeaux sur balais. Je n'ai jamais été particulièrement douée en vol et ma courte nuitée n'arrangea rien mais il semblerait que mon évolution lente au sommet des toits ait été une plutôt bonne stratégie. Ainsi, j'ai réussi à trouver trois vifs d'or bien cachés pour le plus grand bonheur de ma Mirta. Parmi les trois lots, elle a pris pour elle une affiche des Canons de Chudley - équipe favorite de son défunt mari -, j'ai gardé pour moi le vif d'or luminescent et j'ai offert le dernier lot, un cognard en mousse, à un pauvre garçon aux traits asiatiques que j'avais vu rendre le contenu de son estomac quelques instants plus tôt. Merry Christmas to all of you !

Terminé
Event de Noël
Samedi 23

Deuxième jour d'affilé au marché de Noël du Chemin de Traverse et cette fois, ce n'est pas moi qui m'y suis faite traîner, au contraire ! Ce fut à mon tour d'aller réveiller un lève-tard pour l'inciter à m'accompagner à l'événement du jour : une bataille de boule de neige géante ! Bon enfant, Darnell m'a évidemment suivi dans ma lubie et un défi s'est très vite amené sur le tapis : le premier éliminé offrirait un vin chaud ou une glace à l'autre. Le fait d'avoir été répartis dans la même équipe n'a en rien impacté le challenge qu'on s'était imposé. Ainsi, nous avons passé une bonne partie du jeu à se faire des coups bas dans notre propre camp plutôt que d'attaquer les adversaires. J'ai tout de même réussi à éliminer une ennemie - presque à regret, car il s'agissait d'une gamine - et à créer une brève complicité avec une petite alliée rousse pas beaucoup plus âgée que l'adversaire que je venais de toucher. Au final, et malgré nos enfantillages, ni moi, ni Darnell n'avons été touchés et notre équipe a gagné !

Terminé
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Feat.
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Feat.
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☾ anesidora




Janvier 1996
☽ La prise de conscience ☾




Event de Janvier
Dimanche 14

Un après-midi au travail pas comme les autres. Ce fut le dernier, d'ailleurs. Des bruits dans la rue m'ont fait quitter l'animalerie sous prétexte d'une pause cigarette. Je ne savais alors pas que ma curiosité me mènerait vers le précipice. La foule s'était agglomérée sur la place du Chemin de Traverse, attentive à une nuée de capes blanches ayant colonisé les toits des bâtisses. Des manifestants masqués accusaient haut et fort les mensonges du Ministère de la Magie sur les récentes attaques perpétrées. Leur discours m'emplit et me submergea, à la fois écho et miroir de mon traumatisme rejetté. Ce furent des mots poignants qui se figèrent dans mon esprit pour éclairer le recoins sombre de mon amnésie. Un déclic violent. Des souvenirs flous et sanglants m'envahirent avec frénésie. J'ai perdu pied. Je me suis effondrée, assiégée par des images et des sons revenues d'un coup, inattendues et brutales. Johann m'a vue au loin et m'a tiré du raz-de-marée humain pour me ramener au calme. C'est ce jour-ci, que l'amnésie a prit fin.

Terminé
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Feat.
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En cours/Terminé
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Feat.
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☾ anesidora



Février 1996
☽ L'isolement ☾




Feat. Delyla Gavril
Samedi 10

Résumé.

En cours
Feat. Johann Kayser & Lévine Serger
Lundi 12

Résumé.

En cours
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Feat.
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Feat.
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Feat.
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RPs abandonnés:

RPs en prévision:


Pour me demander un RP, venez plutôt en pv qu'ici, je préfère.  Elvý Njállsdóttir | RPs 3739456071  
Elvý Njállsdóttir
Admin amnésique
Elvý Njállsdóttir

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Is the Earth colored red, as I land like a flower on the meadow ? It happened quiet - Aurora

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Sam 9 Mai 2020 - 9:00


Hello Darkness, my old friend
☽  Ævisaga ☾


Octobre 1995

Hello, darkness, my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence



Nuit noire. Elle court. Trébuche. Reprend sa course. Ne pas s'arrêter. Jamais. Elle fuit, encore et encore. Une fuite éternelle. Elle court. Trébuche. Reprend sa course. Elle ne sent pas son essoufflement, ni la crispation de ses muscles. Mille épines parcourent son corps mais elle se refuse à les sentir. Rien n'existe tant qu'elle n'a pas trouvé refuge. Elle court. Trébuche. Reprend sa course. Rien n'existe. Rien n'existe. Rien n'existe. Tout est néant. Elle fuit. Elle fuit ce foutu trou noir qui veut l'aspirer. Elle court. Trébuche. N'a plus la force de se relever. Un cercle sans fin auquel elle se soustrait enfin.

Réveil en sueur. Elvý se tourne sur le côté et se recroqueville sur elle-même. L'esprit brumeux mais éveillé, le cauchemar ne semble pour autant pas s'arrêter. Elle tremble. Et la scène repasse en boucle devant ses yeux ouverts. L'obscurité dévore ses iris. La peur arrache sa couverture. Impuissante, démunie, désarmée, tétanisée, les tissus qui couvraient son corps semblaient s'être évaporés dans un nuage d'abandon. Seule au fond de son lit vide. Seule dans cette maison qui n'était pas vraiment la sienne. Seule dans ce monde qui lui était étranger. Plus aucun repère. Le vide. Le gouffre. Elle tombait, à nouveau.

Nuit noire. Elle marche. Entend un bruit. Se retourne. La lune lui sourit de son visage macabre. Elle est seule, pas d'inquiétudes à avoir. Elle est seule, elle est libre, elle est intouchable. Elle marche. Entend un bruit. Se retourne. La mort apparaît à un coin de rue. Une brume soudaine vient l'aveugler. Elle entend le rire mesquin de la lune. Elle marche. Accélère. Ne se retourne pas. Son pouls s'agite. Elle n'est peut-être pas seule, au final. Peut-être pas intouchable. Et peut-être bientôt plus libre. Elle marche. Accélère. Ne se retourne pas. Une deuxième ombre parcourt le trottoir. Elle trottine à sa suite dans le brouillard, présente et absente à la fois. Vicieuse alliée de la lune moqueuse. Elle marche. Accélère. Court. Mais le néant referme ses griffes sur son bras. Elle est piégée. Elle sombre.

Ses grands yeux emplis de terreur transpercèrent à nouveau le noir. Cette fois, Elvý ne bougea pas. Seuls ses doigts se refermèrent un peu plus fortement sur la couette qu'elle étreignait. Son cœur battait vite mais elle osait à peine respirer. Comme si briser le silence allait alerter tous ses démons. Comme si faire un seul geste allait inviter d'autres cauchemars à l'enlacer entre ces draps blancs.

Elle voulait fuir. Fuir cette fuite infinie qui tournait en boucle dans sa tête. Fuir ces monstres invisibles qui ne prenaient forme que la nuit. Fuir cette nuit qui était trop noire. Et les fuir toutes les autres, avec leur lune rieuse qui observait son malheur de haut de son siège impérial. Le ciel était trop grand. Le monde était trop grand. L'univers était trop grand. Et, malgré leur immensité, tout semblait pourtant la ramener au même point, inlassablement : le néant. Vaste trou noir qui l'aspirait. Ou qui l'avait déjà fait. Le fuyait-elle ou essayait-elle de s'en extirper ?

Aussitôt qu'Elvý abaissait ses paupières, les images revenaient. La brume l'engloutissait. L'inconnu et l'incompréhension la nargaient. Se jouaient d'elle. Misérable pantin aux ficelles invisibles, esclave de ses souvenirs effacés.

Elle était terrorisée. Mais par qui ? Par quoi ? Le vide, le noir, l'oubli.

Elle fuyait. Elle fuyait les souvenirs qui étaient trop flous pour être saisis. Elle fuyait les hypothèses qui naissaient avec leurs jumelles nommée folie. Elle fuyait la solitude qu'elle ne voulait pas voir. Elle fuyait la réalité avec des cachets de plus en plus réguliers. Avec des bras de plus en plus éphémères.

Elvý osa enfin amorcer un mouvement. Un bras tendu vers la place vide dans son lit. Les questions revinrent marteler son crâne et cette fois elle ne réussit pas à fuir. Quelqu'un dans sa vie, son ancienne vie, était-il censé être endormi juste ici ? Existait-il un lui quelque part ? Quelqu'un à qui elle manquait, qui la cherchait ? Quelqu'un qui l'attendait ? Etait-ce parce qu'elle voulait croire en ce lui probablement inventé par son esprit malade qu'elle refusait de s'attacher à qui que ce soit ? Que son lit n'accueillait que des aventures d'une nuit ? Qu'elle laissait la solitude répandre son poison dans ses veines rien que pour s'accrocher à un espoir vain ? Ses doigts glissèrent sur le drap froid.

Une larme coula sur sa joue. Elle avait peur. Peut-être ne s'arrêterait-elle jamais de fuir. A quoi bon s'accrocher à des personnes, des endroits, des objets, des images du passé quand tout ça pouvait si facilement partir en fumée ? Pourquoi considérer la vie avec sérieux quand elle pouvait vous assommer du jour au lendemain pour vous rappeler que vous n'êtes rien ? Que tout n'est qu'un éternel recommencement ? A quoi bon se souvenir ? Autant ne rien garder, tout oublier, et juste vivre. Savourer l'instant sans un regard vers la minute d'avant. Mais qu'était-ce alors que de savourer s'il n'existait rien auquel on puisse s'accrocher ?

Un paradoxe sans fin. Des questions qui ne trouveront jamais de réponses. Cachets, alcool, fumée. Tout pour oublier. Rencontres, partage, départs. Rien qui ne valait la peine d'être gravé. S'entourer d'images illusoires pour combler celles qu'on lui avait volé.

Elle fuyait. Dans la nuit noire, elle ne voulait plus rien sentir, plus rien entendre. Se laisser porter pour ne plus jamais penser. Laisser l'euphorie l'accompagner la journée pour oublier Mara* qui la rejoignait la nuit tombée.

Elvý été tétanisée. Mais elle saisit le courage de fermer les yeux une fois de plus.

Nuit noire. Orage. Silence. Tempête. Course. Flaque. Reflet. Chute. Gouffre. Obscurité.
Au coin de la rue, c'était l'Amnésie qui l'observait.


*:
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Elvý Njállsdóttir
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Ven 4 Aoû 2023 - 15:59
Hello !

Voici un RP solo purement stylistique et sans réel impact sur l'histoire d'Elvý. C'est là un épisode de son passé qui m'a servi à réalisé deux défis : l'un, sans enjeu, issu du jeu Survivor de la section flood et l'autre, avec mise de points, lancé par @Andrée de Kerimel dans la section défi. Je vous quote les deux à la suite, en espérant avoir réussi à les relever (ils n'étaient pas des plus faciles...).  Elvý Njállsdóttir | RPs 29948748

Survivor a écrit:
Elvy a une fois de plus abusé des excès et elle se retrouve pour une journée avec la sensation d'entendre les couleurs et voir les sons.

Andrée de Kerimel a écrit:
En tant qu'experte incontournable de Van Gogh, tu dois, dans l'un de tes RP, recréer l'atmosphère onirique de ses œuvres (tu peux le faire via la description de la scène, en décrivant une œuvre que ton personnage voit, ou tout ce que te propose ton imagination).


Kæra dagbók,
juillet 1993,

La Nuit étoilée

Il s'agissait de champignons venus tout droit de la Guadeloupe. C'était un Français rencontré sur le festival qui les leur avait donné. Il passait sa journée à se balader sur la petite colline avec son ukulélé contre la poitrine pour fredonner une balade à qui voulait bien se laisser bercer par les notes de sa voix chérubine. On ne savait pas si lui aussi consommait ses champignons, mais en tout cas, il chantait bien. Il apparaissait entre les tentes comme s'il descendait des cieux pour offrir quelques minutes de répit et de douceur entre les basses effrénées qui résonnaient des caissons installés en contre-bas. Ce week-end, la Trance Goa avait pris possession de ce bout de nature, une vaste étendue d'herbe et de forêt enclavée entre les somptueuses montagnes du Vercors. Un cadre à couper le souffle pour une petite poignée de festivaliers assistant aux premiers balbutiements de ce style musical en Europe.

Elvý commença à ressentir les effets des champignons du Gwada lorsqu'elle redescendit la colline pour rejoindre le système son. Elle fut prise d'une envie irrépressible de rire. Elle se tourna vers Magnus qui marchait à ses côtés et ses pupilles frissonnants d'espièglerie suffirent à déclencher leurs premiers éclats de voix. Ils se prirent dans les bras, hilares, puis elle s'esquiva pour courir avec euphorie jusqu'à la petite scène de Trance Goa. Le ciel gronda et des gouttes éclatèrent des nuages. Elle hurla dans le vent et se mit à tournoyer, sauter et danser de tout son soûl sous l'averse. Tout aussi extatique, la foule l'entoura de ses bras chaleureux et, parmi ces inconnus, elle se sentit faire partie d'une seule et même grande famille. Ensemble, ils vibraient, ils vivaient, ils tremblaient, ils dansaient, et tout était harmonieux, fluide, ondoyant, comme si un fil d'araignée les reliaient tous et que le mouvement de chacun se répercutait à chaque instant sur toute la toile. Une toile souple qui changeait perpétuellement de forme sous l'impulsion de ces êtres qui, en se diluant corps et âme dans la musique, ne formaient plus qu'un.

La notion du temps disparut. Les secondes trébuchèrent, les minutes s'engluèrent et la première heure du voyage ne tarda pas à se dissoudre dans l'air.

Les cheveux dégoulinants, les pieds nus et la boue jusqu'aux genoux, Elvý dansait encore lorsque l'averse passa pour laisser apparaître de nouveau les rayons du soleil. Son sourire éclatant se tourna vers Magnus et son rire résonna à nouveau. Elle ne voyait plus droit. Plus elle regardait le visage de celui qu'elle aimait, plus celui-ci se déformait. Elle avait l'impression de distinguer chaque pigment de son épiderme, comme des milliers de petits traits fuyant vers l'extérieur dans une ronde mouvante où les contours de sa silhouette se fondaient en ondulations avec l'air humide.

Derrière lui, le ciel redevenait bleu, un azur à la fois doux et intense d'après-pluie. Elle aperçevait cette aquarelle dans les sons les plus organiques de la Trance, ceux qui donnaient l'impression d'évoluer dans un liquide ambiant, comme un fluide à la viscosité changeante. Le bleu environnant, c'était toutes ces sonorités qui donnaient de la texture à la musique qui se jouait.

Celle-ci se transmuta lorsque le regard de l'Islandaise fut capturé par le tissu rose fushia d'un T-shirt aux motifs psychédéliques qui passait par là. La mélodie générale reprit le dessus et l'aspira dans un tourbillon symphonique qui fit à nouveau onduler ses hanches. Le fushia l'aspira, l'envoûta et elle crut presque entendre à travers le synthétiseur le cri tribal d'une femme rendue ivre par la danse.

Le rose devenant vertigineux, son oreille se redirigea vers un fondu plus général, puis se cala sur le rythme du vert boueux à ses pieds. Les kicks inépuisables redevinrent maîtres de la bande sonore, se matérialisant à travers chaque brin d'herbe que ses orteils écrasaient. La terre vibrait et la verdure frémissait sous le joug d'un rythme endiablé, celui d'un BPM plus élevé que jamais.

La nature prenait vie et Elvý avait envie d'explorer tout ce que ses perceptions sensorielles pouvaient alors lui offrir. Elle se hissa sur la pointe de ses pieds, appuya la paume de sa main sur l'épaule de Magnus et lui glissa à l'oreille :

- Viens, on va dans la forêt !

Quand ils se délièrent de la foule, la respiration d'Elvý fut happée par la vue de l'imposante falaise rocailleuse face à elle. La montagne lui apparut comme une immense cage thoracique qui gonflait et expirait au rythme de la Trance. Le son ricochait contre ses parois et déformait ses reliefs par endroits, les épicéas se tordaient alors, pliant souplement l'échine sous le poids des ultrasons, regroupant leurs cimes en une spirale vers un même point de convergence, avant de reprendre leur posture initiale. Elvý attrapa le bras de Magnus d'une main, et de l'autre, pointa son index haut-dessus de sa tête. Elle cria :

- Regarde !

Lui aussi s'arrêta et, même si ses perceptions ne lui livraient pas tout à fait le même spectacle, la fascination vint également cueillir ses pupilles en mydriases. Le couple prit ensuite la direction des arbres avoisinants en s'esclaffant à nouveau avec leurs pieds qui dérapaient dans la boue.

- C'est drôle, je n'ai pas la sensation que ce sont mes pieds qui glissent sur le sol, mais plutôt que c'est le sol qui glisse sous mes pieds, commenta Magnus avant qu'ils ne se fassent engloutir par la dense forêt.

Là, le silence sembla les envelopper tout entier comme si la musique avait été avalée par les feuilles qui les entouraient. Le vent les faisait danser avec volupté et Elvý pouvait apercevoir la décomposition de chacun de leur infime mouvement, comme si elles étaient le témoin des notes qui se jouaient plus loin et qu'elles écrivaient leur partition dans les airs. Jamais elle n'avait vu des feuilles bouger ainsi. Les branches qui les portaient étaient des claviers et elles étaient la mélodie qui se déposait dessus. Et quand elle regardait l'arbre en entier, c'était une symphonie puissante qui se jouait. Elvý décida de s'évanouir ici, elle déposa son corps dans un lit de mousse et écouta de ses yeux émerveillés le plus beau refrain que la nature ne lui avait jamais chanté.

Magnus s'était allongé à ses côtés et la nuit ne tarda pas à en faire de même. Sous les rayons lunaires, tout devint moins distinct, plus brouillon, plus flou, mais tout continuait d'onduler. Observés depuis le sol, les buissons prenaient des proportions gigantesques et s'élevaient en ombres filiformes parmi les nombreux hêtres et conifères. Et au-delà du houppier qui les surplombait, les premières étoiles firent bientôt leur apparition. Mille constellations se mirent à respirer en choeur dans le ciel nocturne alors que leurs étoiles scintillaient comme d'énormes lanternes. L'éclat de chacune ne cessait de varier d'intensité, captant à tour de rôle les prunelles rêveuses d'Elvý. Ses iris étaient comme un miroir, un lac bleu saphir où coulaient tous les reflets de ces soleils éloignés.

Jamais un spectacle aussi somptueux ne lui avait été donné d'être vu.
ᛊᚨᛗᚾᛖYᛏᛁ


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